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Mayotte magazine

Mayotte

juillet-août 2009

n°12

magazine

Mamoudzou dans cinq ans

3,90 €

ACTUALITé CULTURE VOYAGE LOISIRS

TRADITIONS

Les jeux

économie

Internet haut débit

un enjeu majeur ... pour tous REPORTAGE

Apprendre à plonger à Mayotte

ile de La réunion

Sud sauvage : l’intensité de l’île Volcan



Mayotte magazine n°12 Une publication bimestrielle de AR’IMAGE SARL ZI de Kawéni BP 268 97600 Mamoudzou tél : 06 39 09 03 29 contact@mayottemagazine.com DIRECTRICE DE PUBLICATION Stéphanie Légeron RéDACTEURS Marc Allaria Frédérique Cadieu Marion Châteauneuf Annette Lafond Stéphanie Légeron Thierry Stoecklin Laurence de Susanne Bruno de Villeneuve PHOTOGRAPHES Marc Allaria Stéphanie Légeron Bruno de Villeneuve BD Vianney Abdallah Alice Lopez Cyril Le Corre Yann Moreau DIRECTION ARTISTIQUE AR’IMAGE SARL COMMERCIAL Thierry Stoecklin IMPRESSION PRECIGRAPH St Vincent de Paul Avenue West Pailles P.O. Box 727 Bell Village Ile Maurice Photo de couverture : vieille de récif dans un nuage de barbiers oranges © Marc Allaria Merci à Bruno Marie (éditions du Baobab) pour la carte de Mayotte Numéro ISSN 1962-4379 Prix de vente : 3,90 € Toute reproduction (même partielle) des articles publiés dans Mayotte magazine sans accord de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique.

éDITO

L

es mois de juillet et août amènent leur lot de vacances, de grands mariages, de sorties baleines, mais aussi la Course de pneus, les Rencontres du cinéma d’Afrique et des îles, sans oublier un peu de fraîcheur (enfin !)... Autant de respirations appréciables avant la reprise de septembre. On pourrait croire, en admirant les paysages de cartes postales de Mayotte, que l’on doit probablement y « buller » à longueur d’année. Démentons vite cet a priori, même si la qualité de vie à Mayotte est exceptionnelle ! Pour vous en convaincre, venez vous initier à la plongée, en compagnie de Marc Allaria - photographe primé en juin au Festival de l’image sous-marine - qui vous guidera dans les eaux transparentes du lagon, pour observer en toute sécurité les fonds coralliens et les poissons multicolores du lagon. à l’heure de la généralisation de l’ADSL, Mayotte est mal connectée au reste du monde et risque de subir une véritable « fracture numérique ». à quand l’arrivée tant attendue de l’internet haut débit ? Le sommaire est varié : vous aurez un aperçu des aménagements du centre-ville de Mamoudzou dans cinq ans. Vous rencontrerez Nathalie Gantois qui, à force de ténacité, a réalisé un travail remarquable dans son association Gueules d’Amour, en faveur de la protection des animaux. Vous voyagerez à travers les coutumes mahoraises et redécouvrirez les jeux, qu’ils soient de plein air, traditionnels ou de société. Enfin, vous ressentirez l’intensité de l’île Volcan dans le Sud sauvage de La Réunion... Très bonne lecture. Stéphanie Légeron

Directrice de publication


6 AU JOUR LE JOUR 14 rencontre Nathalie Gantois, Présidente de l’association Gueules d’Amour

18 SPORT YA MAORé

Fitness : bien dans son corps, bien dans sa tête !

23 économie Internet haut débit à Mayotte : un enjeu majeur... pour tous 34 traditions mahoraises Les jeux à Mayotte

44 HISTOIRE

Mayotte au temps des « sultans batailleurs » : XVI - XIXè siècle

50 escapade dans l’île

à quoi ressemblera le centre de Mamoudzou dans cinq ans ?


Sommaire

62 environnement

102 BD

76 REPORTAGE ILE de la réunion

108 TENDANCE

Apprendre à plonger à Mayotte

Sud sauvage : l’intensité de l’île Volcan

94 INTERNET

10 gîtes et chambres d’hôtes à Mayotte en ligne

98 LE COIN DU LIBRAIRE

Actualité, sport Culture, histoire, tradition Rencontre, femme Environnement, voyage Loisirs, jeux

Le coin des petits, Cyril Le Corre, Vianney Abdallah et Abass Néka

112 IDéE RECETTE MAYOTTE

Fricassée de crabes de mangrove sautée au rhum

114 JEUX 122 HORAIRES

Des marées et des barges

123 Maxi-coupons Détachez vos 16 bons d’achat !


Au jour le jour

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Mayotte invitée d’honneur au 25è SITV à Colmar

Quelle évolution pour l’aéroport de Pamandzi ?

Le 25è Salon international du tourisme et des voyages (SITV) se tiendra à Colmar du 6 au 8 novembre 2009. Parmi les 500 exposants de 40 nationalités différentes, qui sera l’invité d’honneur après le Sri Lanka en 2007 et l’immense Brésil en 2008 ? La petite île de Mayotte ! Avec 30 000 visiteurs attendus, voici une occasion unique pour Mayotte de promouvoir ses atouts touristiques. Une trentaine de socio-professionnels locaux se rendront sur le salon. Ce sont 1 200 m d’espace d’exposition qui seront dédiés à Mayotte, sur les 13 500 m de surface totale du salon. « Les visiteurs chemine-

Le 5 mai, le compte rendu à la presse du Comité de pilotage de l’aéroport de Pamandzi a provoqué des réactions en chaîne, notamment chez certaines personnalités de l’île, qui ont pensé que la piste longue était reléguée aux calendes grecques. En effet, le projet initial devait comporter piste longue et nouvelle aérogare. Mais, le coût total prohibitif et les délais de réalisation différents ont incité la Direction Générale de l’Aviation Civile à scinder ce projet en deux postes : « Il est urgent de construire une nou-

ront progressivement vers le stand mahorais. La destination invitée d’honneur bénéficiera d’une forte présence sur les supports de communication distribués au grand public et aux professionnels. Enfin, le folklore et la gastronomie mahoraises viendront « pimenter » la soirée organisée pour les exposants » explique Christophe Crupi, Directeur des Foires et Salons SITV. Pourquoi avoir choisi l’île au lagon ? « Mayotte est de plus en plus médiatisée en

Métropole. Ses attraits sont nombreux et ses richesses naturelles exceptionnelles et autentiques » observe Pierre Jochem de l’Association départementale du tourisme du Haut-Rhin.

velle aérogare, l’actuelle n’était que provisoire et l’accroissement du trafic est conséquent »,

explique Pierre Pinson, directeur de l’aéroport. « Le nouveau bâtiment pourrait être livré en

2011, alors que la piste longue qui nécessite plusieurs études techniques n’est prévue d’être livrée que vers 2015. Il était donc plus raisonnable de dissocier les deux projets, sur lesquels nous n’avons par ailleurs aucun retard pour l’instant ».

L’état qui devait s’engager à hauteur de 40 millions d’euros sur le projet de l’aérogare, ne participe plus qu’à hauteur de 12,5 millions, un opérateur privé choisi après appel d’offre devant en assurer la construction et la gestion.


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15è Festival de l’image sous-marine :

Les 13è Rencontres du cinéma

d’Afrique

le palmarès

2009

et des îles

Le jury a attribué cinq fois « l’Hippocampe d’or » parmi les vingtdeux productions présentées cette année :

La Formation Culturelle des Jeunes de Tsararano organise, pour sa 13è édition, les Rencontres du cinéma d’Afrique et des îles du 3 au 10 juillet. Année après année, ce festival s’est imposé comme un moment populaire et convivial, emmenant un public de plus en plus nombreux à la découverte de créations cinématographiques réalisées par des cinéastes d’Afrique et des îles. L’édition 2009, c’est une trentaine de fictions, films d’animation et documentaires qui seront présentés au foyer des jeunes de Tsararano et à la MJC de Hajangoua ; une programmation riche, allant de Kirikou et la Sorcière, de Michel Ocelot à Nos lieux interdits, de Leila Kilani, en passant par Carrefour ya mayesha, une fiction réalisée à Mayotte par Pascal Helleu et Mohamed Chabbi.

• Le Prix Mission Parc Marin Mayotte 2009 remis à Jean-Marie Bouchard et Geoffrois Balandreau pour le pilote des 10 plus belles plongées de Mayotte. • Le Prix Film remis à Antoine Ganne, Loïc Thomas et Fred Bonnet pour Les remparts d’Atlantis. • Le Prix Musique remis à Béranger Gasser pour Cong trois lagoon. • Le Prix Diaporama remis à Julien Wickel pour Beautés fatales du lagon mahorais. • Le Prix Port Folio remis à Marc Allaria pour sa série de 10 photographies.

L’invité de cette 13è édition est le réalisateur et scénariste Guy-Désiré Yaméogo. Originaire du Burkina Faso, il a réalisé une dizaine de courts métrages et de documentaires qui traitent de l’enfance en difficulté. En 2008, il a tourné son premier long métrage, La Danse sacrée à Yaka, qui sera présenté le jour d’ouverture du festival, le 3 juillet.

© Maïwenn Roullot

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Marc Streitz, Membre du jury du Festival Mondial à Antibes et Président du jury du Festival de Mayotte a souligné la progression en qualité et en quantité des oeuvres mahoraises. Selon lui, plusieurs productions locales seraient du niveau du Festival Mondial dont la 36è édition aura lieu à Marseille du 29 octobre au 1er novembre. Bravo aux amoureux du lagon !

Un événement culturel riche, créant des espaces de rencontres et d’échanges autour du cinéma, qui se donne pour mission cette année encore de développer la diffusion, la création et la formation cinématographiques à Mayotte. Les séances se dérouleront tous les jours à 14h et 18h30. Tarif normal : 2 € et réduit : 1 €. Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez joindre le 0639 24 86 03 ou envoyer un message sur : fcjtsararano@hotmail.com


La CSSM à Votre Service PUBLI-COMMUNIQUé

De gauche à droite : Ahmed Darouechi (Responsable de la Cellule déclaration d’embauche et Technicien Conseil Recouvrement) et Renaud Dandrimont (Responsable du Pôle Recouvrement et Contentieux)

La CSSM met à votre disposition un imprimé intitulé « DéCLARATION D’EMBAUCHE DE SALARIé » vous permettant d’accomplir toutes vos formalités d’inscription.

Activités concernées

Entrent dans la catégorie du personnel de maison, les personnes occupées par des particuliers pour leur service privé, à temps complet ou partiel (en dehors des entreprises), c’est-à-dire : les femmes de ménage, les chauffeurs (sauf taxis), les gardes d’enfants à domicile des parents …

Les risques de non déclaration

Le travail dissimulé est un délit (défini par les articles L341-1, l34-2 et l34-2 et S, du Code de Travail de Mayotte) passible des sanctions administratives et pénales. Désormais, les Articles L.610-6 et L.610-11 du Code de Travail de Mayotte permettent aux inspecteurs du travail de pénétrer dans les locaux où les employés de maison effectuent leur travail pour s’assurer de la régularité de leur situation.

L’emploi de personnel de maison Vous êtes employeur de personnel de maison ou vous souhaitez le devenir un jour… L’emploi de personnel de maison doit obligatoirement être déclaré la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte – « Cellule Déclaration d’Embauche ».

Cotisations sociales • Elles sont versées à la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte, Place Mariage à Mamoudzou. • L’employeur paye trimestriellement les cotisations sociales via l’établissement d’un document intitulé DNS. • Les sommes versées pour l’emploi d’un salarié travaillant à la résidence du contribuable situé à Mayotte donnent droit à une réduction d’impôt sur le revenu. • Notre service recouvrement se tient à votre disposition pour répondre à vos questions.

Place Mariage - 97600 Mamoudzou Horaires d’ouverture : • du lundi au jeudi de 7h30 à 14h00, • le vendredi de 7h30 à 12h00

Cellule déclaration d’embauche Standard : 02 69 61 12 37 poste 370 ou 310 service DUE


Taarifa, les nouvelles des

Archives

Taarifa, c’est le nom de la revue annuelle des Archives départementales de Mayotte, dont le premier numéro de 128 pages est paru en avril 2009. Taarifa qui signifie « les nouvelles » en shimaoré et shibushi axe ses articles sur des recherches historiques, archéologiques et sociologiques de Mayotte et de sa région. Michel Charpentier coordonne ce projet en tant que conseiller scientifique. Cette revue est disponible aux Archives départementales (en Grande-Terre à Kawéni au 1er étage de l’ancien Shopping tél. : 02 69 64 97 97 et en Petite-Terre route nationale de Pamandzi à côté de la caserne des pompiers tél. : 02 69 61 15 46 ou 02 69 60 04 29), ainsi qu’à la Maison des livres, au prix de 10 €.

2asprod, nouveau label musical Cette société de production créée en septembre 2008 soutien et accompagne les artistes mahorais qui projettent de sortir un album audio ou vidéo. Deux albums ont vu le jour en 2009 : celui de DJ Tchen (son premier), du pur M’godro mahorais dont la sortie est prévue mi-juillet et un CD 100% zouk love disponible à la rentrée, réalisé par Seunn, qui n’est autre que le fondateur de 2asprod (photo ci-contre).

Le SAKIFO Music Festival à La Réunion Devenu un rendezvous incontournable de l’océan Indien, le SAKIFO est un festival musical organisé la première semaine d’août depuis 2004 à La Réunion. D’abord situé à Saint-Leu, le festival déménage à Saint-Pierre à partir de 2008 pour sa cinquième édition. Le SAKIFO, qui signifie « ce qu’il faut » en créole réunionnais, réunit chaque année entre 30 000 et 40 000 spectateurs venus pour entendre un mélange détonnant de Pop, Rock, électro, Chanson française, Blues, Reggae, Funk, Musique d’Afrique et de l’océan Indien. L’édition 2009 se déroulera sur le site de la Ravine Blanche à Saint-Pierre entre le 5 et le 9 août. Sur les huit scènes défileront des artistes internationaux comme Ayo, Nneka, Tumi And The Volume, Winston Mc Anuff, George Clinton, Grace ; du côté de la scène française il y aura entre autres Java, Olivia Ruiz et Anis, sans oublier les artistes made in Réunion comme Daniel Waro ou encore Toguna…Un programme qui a de quoi réjouir tous les amateurs de musique. SAKIFO, le festival qui fait vibrer La Réunion depuis 6 ans, rayonnera-t-il jusqu’à Mayotte en 2009 ? C’est en tout cas ce que l’on murmure depuis quelques semaines sur l’île aux parfums… L’idée serait de coupler la programmation du festival réunionnais avec celle du FIM, le Festival musical de Mayotte, qui se déroulerait du 7 au 13 août. Pour l’heure, rien de sûr, alors rendez-vous le 8 juillet pour la sortie officielle de la programmation du Festival InterMusik de Mayotte… Pour toute information sur le festival SAKIFO : www.sakifo.com. Et pour le festival InterMusik de Mayotte, vous pouvez contacter la DILCE au 0269 61 11 36.


L’association BEKAJI vous accueille Depuis décembre 2007, l’association Bekaji accompagne les nouveaux arrivants à Mayotte. à l’initiative de ce projet, Jacky et Sylvie Leconte qui oeuvrent pour toutes personnes venant s’installer sur l’île pour une raison professionnelle. Concrètement, Bekaji apporte une aide logistique aux nouveaux arrivants : préparation de leur départ et de leur arrivée à Mayotte, accueil à l’aéroport, hébergement temporaire ou gardiennage, conseils pratiques. Après l’installation, Bekaji propose à ses adhérents de découvrir l’île par le biais de sorties et d’activités en groupe, un moyen pour les nouveaux venus d’élargir leur carnet d’adresse. L’association, qui réunit plus de 500 adhérents, a également pour but de sensibiliser les nouveaux arrivants à la vie locale, soit par des sorties, soit en menant des actions sociales et humanitaires. Bekaji incite, par exemple, ses adhérents à collecter des jouets redistribués ensuite à des crèches ou services pédiatriques. Une manière pour que les expatriés s’investissent dans la vie locale. En développant des partenariats avec les professionnels de l’île, l’association mène des actions de sensibilisation, à l’image de la collaboration avec le centre de plongée Maxoudive qui permet d’offrir tous les mois à un jeune Mahorais un baptême de plongée. Pour plus de renseignements : http:// accueil-mayotte.monsite.orange.fr ou http:// bekaji.blogspace.fr. Si vous aussi, vous souhaitez devenir membre de l’association Bekaji, vous pouvez contacter Jacky au 0269 62 75 20 ou sur bakoko97.6@hotmail.com

Les Naturalistes de Mayotte : leurs actions et leurs objectifs L’association des Naturalistes de Mayotte regroupe les personnes s’intéressant aux milieux naturels, à la flore, la faune, la géologie, la géographie, l’ethnographie et l’histoire de Mayotte. Elle vise à encourager et à développer la recherche dans les domaines culturels et environnementaux. Les actions des Naturalistes sont multiples. L’association organise des sorties de découverte de l’île ainsi que des conférences, à l’occasion du passage de missions scientifiques, dans le but de promouvoir les connaissances sur Mayotte et de mener des actions pour la protection de l’environnement. L’association édite le bulletin des Naturalistes, Historiens et Géographes de Mayotte. Elle assure également la gestion de l’écomusée de l’Ylang et de la Vanille dans la commune de Sada, ainsi que du sentier ethnobotanique sur le site de Jimawéni. Cet été, les Naturalistes organiseront des conférences, notamment sur le thème du « Grand Mariage aux Comores » ; quant à la rentrée, elle sera marquée par les Journées du Patrimoine organisées les 19 et 20 septembre, puis par le Rallye du Patrimoine à destination des scolaires. Pour toute information concernant les Naturalistes de Mayotte, vous pouvez téléphoner au 0269 63 04 81 ou 0269 62 29 48. Ou par e-mail : naturalistes.mayotte@wanadoo.fr

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qualité de service

PROXIMITé

efficacité • 51 véhicules et 140 sous-traitants (taxis et taxi-brousses) • 54 établissements scolaires desservis

A

u service du Conseil Général de Mayotte, la Compagnie Mahoraise de Transports et de Services a été créée en 1995 et emploie 76 personnes. La CMTS utilise les nouvelles technologies répondant aux normes environnementales européennes pour transporter les élèves en toute sécurité et dans des conditions de confort maximales. Avec 140 soustraitants, la CMTS a vocation à soutenir le développement économique local.

• 16 156 élèves transportés chaque jour, 4 400 000 kms parcourus en 2008

TRANSPORTS SCOLAIRES

COMPAGNIE MAHORAISE DE TRANSPORTS ET DE SERVICES ZI Vallée 3 - Longoni - 97600 Koungou TEL : 0269 611 611 - FAX : 0269 621 621


RENCONTRE

Rédaction : Thierry Stoecklin

Nathalie Gantois, Présidente de l’association Gueule d’amour Comment

en vient-on à créer une association pour aider les

animaux en détresse quand on sait qu’à sensible

Nathalie

? C’est

Mayotte

ce sujet est

avec beaucoup de courage et de passion que

nous présente l’histoire de

Gueules d’Amour. Nous lui souhaitons d’obtenir sinon de l’aide financière, de nombreux bénévoles car il est plus qu’urgent de prendre ce problème au sérieux à l’aube du 101è département français.

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Nathalie Gantois entourée de chiens errants qu’elle a recueillis dans son appartement, à Passamainty

« Un chien, quand il reçoit un caillou, cherche plus à mordre le caillou que celui qui le lance » Marcus Pacuvius


Mayotte magazine : - Quand l’association a-t-elle été créée et dans quel but ? Nathalie Gantois : - Je suis arrivée en mars 2006 en tant que fonctionnaire au Commissariat de Mamoudzou. J’ai été mise en relation avec des gens qui se sont investis pour récupérer les animaux perdus ou abandonnés dans des états pitoyables. Quand j’ai regardé autour de moi, rien n’existait pour la protection des animaux et j’ai été sensibilisée. Je me suis dis qu’il fallait faire quelque chose, en espérant de l’aide des associations de métropole et des autorités locales. J’ai donc créé l’association Gueules d’Amour en août 2006. Le temps que l’association se mette en place, quelques familles d’accueil sont venues spontanément pour récupérer et soigner les animaux. Le but de l’association est de sauver les animaux en péril et surtout de créer un refuge. Nous sommes actuellement trois personnes bénévoles actives. L’association prend en charge les frais vétérinaires. M. m. : - Gueules d’Amour bénéficie-t-elle de subventions ? N. G. : - Nous n’avons aucune subvention à ce jour malgré des demandes en 2006, 2007 et 2008 auprès du Conseil général. Nous avons eu des entretiens avec le Service environnement et on nous a promis à l’époque une fourrière pour les animaux domestiques chiens et chats. à l’origine, un terrain à Kawéni était prévu à cet effet, or il a été utilisé en fourrière à zébus. En

l’absence de toute réponse, nous avons cessé nos demandes en 2009. L’association fonctionne grâce aux dons des particuliers. Nous avons également obtenu des aides en 2007 et 2008 de la SPA (Société de protection des animaux) de Paris qui nous a octroyé des bons de stérilisations pour chiens et chats, ce qui nous a permis de stériliser environ 80 chiens et 50 chats. Enfin, l’association a bénéficié de quelques aides d’entreprises locales. M. m. : - Quelles sont vos principales difficultés ? N. G. : - à Mayotte il y a environ 30 000 chiens errants. On sait qu’à Madagascar la rage sévit encore. Il se peut très bien que des animaux arrivent en kwassa, faisant courir un risque potentiel d’épidémie. Nous avons donc besoin d’une structure pour récupérer les chiens errants porteurs de maladie. Avec le département, il va falloir que les mairies réagissent puisque ce sera une obligation de disposer d’une fourrière dans chaque commune. Or ici, seule une fourrière à zébus existe, beaucoup plus lucrative. Le seul moyen trouvé aujourd’hui à Mayotte est l’organisation par arrêté préfectoral de battues nocturnes : les chiens sont fusillés à l’exception de ceux qui portent un collier et des chiens tatoués. Un problème majeur que l’on rencontre est l’abandon des chiens. Certains métropolitains peu scrupuleux présents sur l’île pour deux, trois ou quatre ans se servent des animaux afin de se prémunir des cambriolages et puis une fois qu’il faut partir, les laissent sur place. Ces gens de passage prennent donc un chien à la


place d’une alarme et à la fin de leur contrat, bizarrement, n’ont plus de place dans leurs bagages. Alors on nous dit « oui mais il fait froid en métropole » ou alors « je ne sais pas où je vais habiter » ! Sachant qu’à Mayotte il n’y a pas de refuge, c’est se voiler la face que d’abandonner son chien en se disant que quelqu’un d’autre va le récupérer derrière. Il faut que les gens prennent leurs responsabilités quitte à faire adopter l’animal en métropole. Enfin, les principales difficultés de l’association sont le manque de moyens humains et matériels. Nous avons besoin de bénévoles pour être familles d’accueil à Mayotte et en métropole, afin que l’animal en processus d’adoption ait une maison avant d’arriver dans sa nouvelle famille. M. m. : - Comment fonctionne l’adoption depuis Mayotte jusqu’en métropole ?

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N. G. : - L’association s’occupe de l’animal au départ de Mayotte et à l’arrivée en métropole (une famille d’accueil attend le voyageur à l’aéroport) et nous prenons en charge les vaccins et les papiers. La seule chose que l’on demande au voyageur, c’est d’enregistrer l’animal sur son vol à l’aéroport de Dzaoudzi. Cela ne coûte rien puisque l’animal est compris dans le poids des bagages. En cas d’excédent de poids, l’association paye cette différence. Cela fonctionne très bien : nous en sommes aujourd’hui à 70 chiots et 60 chatons adoptés en métropole grâce aux voyageurs bénévoles.

Le chien Eliott en partance pour la métropole, puis adopté par sa famille d’accueil.

M. m. : - D’après vos observations, comment sont perçus les animaux à Mayotte ? N. G. : - Les animaux sont tolérés mais pas acceptés. Plus spécifiquement pour les chiens, il faut savoir que la rage sévissait il y a plus de cent ans à Mayotte. Il était alors strictement interdit de toucher les chiens, et notamment d’être en contact avec leur salive. C’est cette image terrifiante qui est probablement restée dans la mémoire collective. Aujourd’hui, je constate fréquemment de la part de certains Anjouanais et Mahorais des agressions et tortures gratuites sur les chiens, ce qui est inadmissible. à Dzaoudzi, bénévole voyageuse accompagnant Cannelle, adoptée à Paris.


Je comprends tout à fait que l’on ne puisse pas aimer les animaux et en particulier les chiens, mais aucune religion ne permet la torture sur les animaux. C’est un acte de cruauté réprimé par le Code pénal qui prévoit deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. L’association sert aussi à dénoncer les délits constatés. Pour toute torture sur animaux, nous portons plainte auprès du Tribunal et du Procureur de la République. J’ai quand même constaté une amélioration récente dans le comportement de certains enfants qui ont récupéré des animaux blessés. Par exemple, deux jeunes Mahorais ont ramené chez le vétérinaire un chat empoisonné et trois autres, un chiot caillassé. On sait que les enfants sont naturellement attirés par les animaux, et au-delà de la peur qu’on leur inculque quand ils sont petits, (puisqu’il y a toujours eu cette interdiction de toucher les chiens), quand on connaît et quand on sait réagir devant les animaux, on voit bien qu’ils sont gentils avec nous et qu’ils nous portent toute leur affection.

M. m. : - Quel avenir souhaitezvous pour l’association ? N. G. : - Pour que l’association continue à être active à l’approche du 101è département français, il est important que de nouveaux bénévoles viennent nous rejoindre pour assurer la protection et le bien-être des animaux et pour relayer notre volonté auprès de l’état, afin d’obtenir un refuge pour chiens et chats. Sans ce combat, les conséquences de la prolifération des animaux errants peuvent être dramatiques en terme de salubrité. Une campagne de grande ampleur serait plus utile que des battues nocturnes et ponctuelles. Propos recueillis par Thierry Stoecklin L’association donne rendez-vous aux personnes intéressées pour nous rejoindre le samedi 5 septembre au marché paysan de Coconi de 9h00 à 12h00. Nous remercions la SPA, le Crédit Agricole, Mayotte déménagement en espérant qu’ils nous soutiennent encore dans les années à venir.

CONTACTS

Association Gueules d’Amour

Protection Animale Loi 1901 Déclaration Préfecture n°9851001562 Siège Social : 74 rivière des Manguiers II 97605 Passamainty Tél. : Dominique 06 39 68 63 00 ou Nathalie Gantois-François, fondatrice, présidente et bénévole 06 39 69 58 16 Correspondante en Métropole : Erika Chassagne 06 60 25 78 17 E-mail : contact@gueulesdamour.com Site web : www.gueulesdamour.com


Sport ya maoré

Fitness

Rédaction : Marion Châteauneuf

bien dans son corps, bien dans sa tête

Le

!

fitness remporte un franc succès à l’échelle

mondiale.

Depuis

les années

1970,

cette discipline

n’a cessé de prendre de l’ampleur pour finalement atteindre les côtes de l’île aux parfums.

L

e culte de la minceur et du corps parfait poussent de plus en plus à se soucier davantage de son apparence. Le fitness, populaire depuis les années 1990, tire son origine de l’aérobic, et signifie « être en forme ». Globalement, il s’agit de travailler sur trois aspects intimement liés : pratiquer une activité sportive, bien se nourrir et maintenir une bonne hygiène de vie.

18

Ce sport regroupe plusieurs activités qui font travailler tous les muscles du corps : le cardiotraining (activités d’endurance comme le vélo, le stepper, le tapis de marche...), les cours collectifs chorégraphiés en musique (step, low impact aerobic...) et le renforcement musculaire à base de poids légers ou sans charge (abdos cuisses fessiers...). Le fitness peut se pratiquer partout : en salle, à la maison et pourquoi pas en extérieur ; il s’adapte au mode de vie de chacun et a pour principe d’entretenir sa forme tout en s’amusant.

Un sport idéal à Mayotte C’est grâce à un jeune entrepreneur mahorais que la première salle dédiée à ce sport a été créée en 2006. Bakri, détenteur d’un Brevet

d’état d’éducateur sportif en musculation et fitness a choisi de monter son entreprise pour créer un « produit mahorais », adapté aux besoins locaux. Bakri est d’ailleurs l’un des lauréats du concours Jeunes Talents de la création d’entreprise pour l’année 2007. Diplômé et fier d’une expérience de deux ans dans un complexe sportif métropolitain, Bakri est rentré à Mayotte avec la ferme décision de développer le fitness sur l’île. La sédentarisation et l’alimentation de plus en plus grasse aidant, Mayotte n’est pas épargnée par l’obésité, notamment chez les femmes. « Le fitness est le meilleur moyen pour garder la forme ! » s’enthousiasme Bakri avant de poursuivre : « ce sport se pratique dans un lieu

clos, à l’abri des regards, ce qui séduit les Mahoraises qui n’aiment pas s’exposer ». Le phé-

nomène étant encore récent sur l’île, les cours ne comptent que quelques rares adhérents masculins, ce qui permet ainsi aux femmes de se retrouver entre copines. D’un autre côté, l’absence de clientèle masculine est déplorée par les professionnels, car si en métropole la discipline est désormais mixte, les hommes de l’île aux parfums semblent encore réticents à l’idée de se mélanger, alors que ces derniers sont tout autant concernés par le surpoids et le manque d’activités sportives.


Centre FCS : 19 rue des Badamiers à Labattoir Tél. 0269 60 96 47 ou 0639 65 25 25

Des résultats probants à sa création, le fitness avait pour objectif la recherche du bien-être, tout autant physique que mental. Le bonheur passant par la santé, la récente prise de conscience mondiale sur l’intérêt d’une meilleure alimentation et d’une bonne hygiène de vie, associée à la généralisation des 35 heures, ont eu pour effet de voir éclore les salles de musculation et de fitness aux quatre coins des grandes villes. Ces deux sports sont d’ailleurs les plus prisés des citadins, puisqu’ils contribuent à la diminution du stress. Cuisses-abdos-fessiers, body combat, cardio, body pump, step… il y en a pour tous les goûts. Corinne l’a d’ailleurs bien compris, et vient tout juste d’ouvrir les portes de son propre centre, baptisé 888, qu’elle gère avec son époux. Situé en zone Nel, ce mini complexe qui compte deux salles ultramodernes, s’articule autour de trois pôles d’activités : la danse, le fitness et les sports de combat. Cette sportive détentrice d’un diplôme de STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) intervient depuis six ans dans le cadre associatif et a clairement ressenti la demande d’une telle structure. Ce sont d’ailleurs les résultats probants qui ont fait la réputation de ce sport.

Centre 888 : Zone Nel à Mamoudzou Tél. 0269 60 66 62 ou 0639 69 21 91

« En l’espace de six mois, j’ai retrouvé la forme, je sens que mes muscles sont renforcés », dé-

clare Christine à la sortie de son cours quasiquotidien. Cependant, la majorité des adeptes viennent dans une optique de perte de poids. « Le fitness est très efficace dans ce domaine,

mais il est évident qu’un minimum de trois séances par semaine est essentiel pour obtenir des résultats », souligne Corinne, dont la silhouette filiforme est certainement son argument le plus éloquent.

Inutile de préciser que pour que les exercices soient efficaces, il convient de s’alimenter de manière saine et équilibrée. « Lorsqu’une

personne s’inscrit, je lui fais remplir une fiche détaillée où elle indique ses habitudes alimentaires, ses éventuels problèmes de santé… par la suite, si elle le souhaite, je lui donne quelques conseils de diététique en fonction de ses objectifs », indique Bakri.

L’une des particularités du fitness est sa pratique en cours collectif (body form, pilates, stretching, fat burn...) non pas dans un esprit de compétition, mais bien d’émulation. Les sportives ne manquent pas de souligner cet aspect qui semble essentiel : « l’avantage, c’est que nous nous motivons pendant les cours » souligne Sylvie, adepte depuis plusieurs années.


Chacun y va à son rythme Si le développement de cette discipline est encore récent sur l’île, la plupart des clients sont métropolitains, déjà adeptes depuis plusieurs années. « Toutes les tranches d’âge sont repré-

sentées, mais il est vrai que les Mahoraises ne sont pas encore nombreuses. Les métropolitaines connaissent ce sport depuis plus longtemps… », remarque Corinne. Ces dernières

n’hésitent pas à faire la comparaison avec la métropole : « ici, les cours sont vraiment per-

sonnalisés, les professeurs connaissent mieux les muscles et proposent des entraînements vraiment adaptés à nos besoins » indique une

adhérente du club, à Mayotte depuis quelques mois seulement. Les deux entrepreneurs nourrissent de beaux projets pour le développement de ce sport dans la mesure où le public répond présent. Corinne souhaite proposer d’autres activités dès la rentrée scolaire, telles que la méthode pilates, très en vogue, qui consiste en une méthode de musculation à base de posture et de gainage. Bakri quand à lui, souhaite proposer sous peu ses services en tant que coach à domicile.

Il est à noter que l’association Gymnastique Volontaire propose des cours de fitness, ainsi que la salle de musculation MFM à Kawéni, qui dispose d’appareils permettant la pratique du fitness, mais pas de cours collectifs. Sur le plan des tarifs, si ces derniers peuvent paraître élevés en comparaison des forfaits existant en métropole, les deux professionnels que nous avons rencontrés sont formels : « nous proposons des cours personnalisés, ce

qui n’est pas toujours le cas dans les grands centres de remise en forme… ». à titre indi-

catif, il faut compter 70 euros mensuels pour trois cours par semaine au centre 888, situé en zone Nel et 200 euros pour trois mois et un accès illimité au Centre de remise en forme FCS de Labattoir. Bien évidemment, d’autres tarifs sont proposés en fonction du nombre de séances hebdomadaires, de même que des prix réduits pour les étudiants. Les professionnels cités dans cet article sont détenteurs de diplômes, le fitness nécessitant un encadrement strict. Pour éviter tout risque de blessure ou d’accident, il convient de se renseigner sur les qualifications des professeurs. Marion Châteauneuf




économie

Rédaction : Laurence de Susanne

internet haut débit à Mayotte : un enjeu majeur… pour tous Disposer de l’internet haut débit (à partir de 512 ko/s) est capital pour les habitants, les administrations et les entreprises de

Mayotte.

Parce qu’il permet d’accéder à beaucoup plus d’informations et de services, et cela beaucoup plus vite que l’internet bas débit (56 ko/s). 23

Contrairement à tous les pays du monde, Mayotte reste privée des multiples applications que l’ADSL rend possibles

à

Mayotte, impossible de recevoir un fichier de plus de 3 méga octets sans « planter » son ordinateur, de discuter confortablement avec ses clients situés de à l’autre bout du monde via Skype ou MSN, de suivre en direct ou en différé un cours du CNED (Centre national d’enseignement à dis-

tance), une émission de radio ou - encore pire - de télévision via son écran, de participer à des jeux vidéo avec des passionnés du monde entier, ou encore de suivre un match de foot de la Coupe du monde ou la remise de la palme du festival de Cannes, pourtant retransmis tous deux en direct sur le Web ! Alors, Mayotte, avec ses liaisons internet bas débit (ou, pour certaines, dites « haut débit » mais partagées entre un tel nombre de personnes qu’elles ne sont pas beaucoup plus performantes que du bas débit), est-elle hors course en matière de technologies de l’information et de la communication ? La réponse est : à ce jour, oui, sans aucun doute.


L’internet haut débit pour tous, une volonté du gouvernement français

24

L’internet bas débit (56 kilo octets/seconde, via un modem), c’était une première étape. En métropole, cette étape date de 1996-2000. Depuis, France Télécom, l’opérateur de télécommunications « historique* », a équipé en conséquence tout son réseau de fils de cuivre et ses autocommutateurs pour passer en ADSL**. Le débit offert aux utilisateurs d’internet par France Télécom/Orange, Bouygues, ou Free a progressivement augmenté : 128 kilo octets/ seconde, 256, 512… En 2009, dans la plupart des communes de France, le 512 ko/s est accessible. Mais pas dans toutes. Le haut débit pour tous - y compris les plus isolés, les plus… lointains - est une des volontés du gouvernement français actuel. Date butoir : 1er janvier 2010. C’est écrit noir sur blanc dans « Les mesures du plan France numérique 2012 » : il s’agit d’offrir à « tous les Français, pour 35 € par mois maximum matériel compris » un accès à internet à 512 kbit/s minimum. Soit près de 10 fois plus rapide que celui dont dispose les 9/10è des abonnés à internet à Mayotte. Pendant ce temps-là, la métropole est passée au « Très haut débit » : l’article 109 de la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l’économie a créé le droit au très haut débit, inspiré du « droit à l’antenne ». Et va même plus loin dans un décret d’application de cette même loi : le droit à la fibre optique est institué !

* L’opérateur historique d’un pays est celui qui appartenait à l’État et détenait le monopole dans le secteur de la téléphonie, ayant ainsi pu mettre en place et développer le réseau national, avant d’être privatisé et que le marché ne soit ouvert à la concurrence d’opérateurs dits alternatifs. * ADSL : Asymmetric Digital Subscriber Line. En France, le lancement commercial de l’ADSL a été effectué par France Telecom Interactive en 1999.

INTERVIEW

David Mignot, Directeur général d’Outremer

Telecom zone océan Indien Mayotte magazine : - Qu’est-ce qui empêche aujourd’hui le haut débit d’être accessible à Mayotte ? David Mignot : - En toute logique, l’ADSL arrivera dès lors que Mayotte sera raccordée avec des câbles sous-marins au monde internet. Il n’y a pas de difficultés majeures à déployer la technologie ADSL. La principale difficulté à laquelle nous sommes confrontés, c’est à la sortie : nous avons un vrai problème de raccordement avec le reste du monde. Les satellites sont très chers pour le besoin internet et surtout ils sont rares et globalement saturés. C’est un problème qui touche Mayotte mais aussi le continent africain. Et donc


L’équipe Outremer Telecom : Patrick Bata, (Directeur Mayotte), David Mignot (Directeur général zone Océan Indien), Carine Forgerit (Chargée marketing et communication) et Kamardine M’Colo (Animateur Réseaux)

la technologie qui permettrait de raccorder l’internet à haut débit, c’est le câble sous-marin. Or à l’heure actuelle tout reste à l’état de projet. L’ADSL pose par ailleurs un souci, en référence à la dernière étude INSEE à Mayotte qui démontre que 20 % des foyers mahorais ont une prise téléphonique en cuivre pour raccorder le réseau de ligne téléphonique fixe. Ce qui représente moins de 10 000 foyers sur les 45 000 que compte l’île. Donc il est évident que pour pouvoir amener l’ADSL aux foyers, il faudra leur installer d’abord le téléphone. Et à mon avis, comme cela se passe un peu partout en Afrique, on se dirige directement vers l’étape sans fil avec les technologies de type WiMax, 3G, voire demain 4G avec la technologie LTE en mobile qui permettra des débits de 10 méga bits et plus. Si on fait un parallèle avec ce qui s’est passé dans d’autres départements d’outremer, en Guadeloupe et en Martinique, face à la même situation, les collectivités ont financé le raccordement par câble optique de façon à permettre le haut débit. à La Réunion, le câble est arrivé au début des années 2000 par France Télécom. M. m. : - Quelles offres internet proposez-vous chez Only avant l’arrivée du haut débit ? D. M. : - Chez Only, nous ne vendons pas une technologie mais le

service que permet cette technologie. Et le service qui est voulu par le consommateur à Mayotte, c’est celui d’accéder à internet à haut débit dans de bonnes conditions. Qu’on lui dise « demain vous y aurez

« Chez Only, nous ne vendons pas une technologie, mais le service

accès via une boîte raccordée à votre prise téléphonique, via une clé USB dans laquelle il y a une carte SIM pour les mobiles ou via un modem Wifi ou WiMax comme le fait STOI » il va répondre « très bien » !

que permet cette

Only est présent à Mayotte depuis un peu plus de deux ans. Nous avons fait une très belle percée sur le mobile puisque nous avons plus d’un quart de parts de marché mobile. Nous nous sommes aussi lancés dans l’offre de téléphonie fixe, qui permet aux consommateurs de ne plus payer l’abonnement à France télécom, et dans les offres internet. Nous avons lancé la « brique de base de l’internet », le RTC (Réseau téléphonique commuté) avec un débit théorique de 56 kilo bits par seconde. Sur ce point nous avons de sérieuses interrogations pour continuer cette activité, parce que j’ai parfaitement conscience aujourd’hui que ce produit ne répond pas aux attentes des consommateurs. Nous sommes sans arrêt en train de chercher de la capacité sur les satellites pour essayer d’améliorer le débit, la connexion, etc. Mais force est de constater que c’est extrêmement difficile. J’ai donc donné l’instruction de freiner la commercialisation de l’accès à internet. En effet, on ne peut

pas surfer avec ce débit sur la moindre page de Yahoo, Boursorama ou TF1 par exemple : il y a des flashs dans tous les sens, de la publicité qui prend beaucoup d’espace. Aujourd’hui, les constructeurs de sites internet ne se posent même plus la question de savoir s’il y a encore des gens qui ont des abonnements à bas débit. Chez Only, nous avons toute la technologie pour lancer de l’internet à très haut débit à Mayotte, on sait absolument tout faire (WiMax à La Réunion, Box ADSL, 3G+) mais je ne veux pas aujourd’hui décevoir des consommateurs qui lorsque les câbles arriveront et nous permettront de faire à la fois la 3G mobile, la 4G, l’ADSL sur les lignes fixes et éventuellement du WiMax, nous reprochent d’ici deux ans de leur avoir à tout prix fourni un service de mauvaise qualité.

technologie

»

David Mignot

Propos recueillis par Thierry Stoecklin


Satellite

ou câble sous-marin

?

Alors, Mayotte, nouveau département d’Outremer d’ici deux ans, sera-t-elle au rendez-vous du haut débit le 1er janvier 2010 ? Pour répondre à cette question, direction l’acteur-clé du développement du haut débit sur l’île : France Télécom/Orange. Aujourd’hui, c’est, de loin, le principal fournisseur local d’accès internet : 9 000 clients environ avec 1 600 connexions bas débit simultanées et un taux de progression de 500 à 800 clients supplémentaires par an.

26

D’un point de vue technique, France Télécom/ Orange Mayotte pourrait offrir dès maintenant du haut débit. Il « suffirait » qu’elle loue des capacités satellitaires supplémentaires (le satellite permet, comme le câble sous-marin, de faire franchir aux télécommunications les mers et océans). Mais le prix est, pour l’instant, dissuasif : pour offrir 1 mega bits/s à chaque internaute de Mayotte, cela lui coûterait 8 000 euros par mois pour la seule location de nouvelles capacités satellitaires. élément supplémentaire qui complique encore la donne : Télécom 2C et 2D, les deux satellites français que France Télécom Mayotte utilise aujourd’hui sont en fin de vie. Alors, l’ex-entreprise publique lorgne vers les satellites étrangers dont les tarifs diminuent régulièrement à cause de la concurrence des câbles. Mais le siège de France Télécom à Paris n’est pas chaud pour la solution « satellite », privilégiant nettement la solution câble pour offrir du haut débit à Mayotte. Le câble sousmarin, c’est en effet, dans ce cas, l’alternative au satellite. Sauf qu’il se fait sérieusement attendre. Plus d’un an et demi de retard sur le programme annoncé en 2006 : « le câble sous-

marin arrivera à Mayotte début à mi-2010 si tout va bien, contre fin 2008 » affirme Philippe

Leroy1. à signaler : La Réunion, département français certes, dispose du haut débit (512 ko/s) depuis 2004. Il est vrai que la Région s’est battue comme une forcenée pour l’obtenir. Le haut débit existe aussi sur l’île Maurice et à Madagascar (dans les grandes villes uniquement). Directeur de France Telecom/Orange Mayotte jusqu’en mai 2009, remplacé par Alain Smerecki

1

INTERVIEW

Rémy Exelmans, Directeur de SFR Mayotte

Mayotte magazine : - Qu’est-ce qui empêche aujourd’hui le haut débit d’être accessible à Mayotte ? Rémy Exelmans : - L’ADSL n’est pas là pour la simple et bonne raison qu’il faut avoir un câble sousmarin. En effet, au niveau du satellite, la qualité ne permet pas de faire de l’ADSL. De plus, la liaison satellite est saturée et très chère. D’après nos informations, l’ADSL n’arrivera pas à Mayotte avant le deuxième semestre 20111 ! Il semble que le Groupe France Telecom ait refusé de relier Mayotte au câble EASSy2. Ce câble relie Madagascar, l’Afrique du Sud, tous les pays de l’Afrique de l’Est et bientôt les Comores3. on peut constater une divergence de date par rapport aux affirmations de Philippe Leroy

1


L’équipe SFR : Faïza Bacari (Chef de projets), Rémy Exelmans (Directeur général SFR Mayotte), Ophélie Dumay (Chargée marketing et communication) et Sébastien Lopez (Directeur commercial)

Partout, j’entends qu’il est prioritaire d’éviter la « fracture numérique ». Pourtant, Mayotte est le département français le plus mal loti. Il est incroyable que le câble EASSy raccorde tous les pays de la zone, sauf nous... Les Comores vont peut-être bénéficier du haut débit avant Mayotte. Dans tous les pays et même ceux en voie de développement, il y a des accès ADSL. Qu’est-ce que cela signifie que tout le monde soit raccordé à l’ADSL sauf nous ? Les entreprises sont handicapées. Dans le secteur touristique par exemple, il suffirait d’installer des webcams sur l’ensemble des sites pour que les gens à distance se rendent compte de la beauté du lagon et de Mayotte. Cela permettrait d’avoir un afflux de touristes important. De plus en plus, les entreprises et les filiales sont reliées les unes aux autres. On ne peut pas travailler sur des applications groupe car elles ne fonctionnent pas correctement (manque de débit). C’est l’un des éléments qui maintient l’île dans un aspect «préhistorique». Nous sommes en dehors des voies aériennes, maritimes et numériques. Ce n’est pas un problème financier a priori. France Telecom n’est pas le seul prestataire à pouvoir poser du câble sousmarin. Je suis sûr que nos élus ont pris conscience de ce fait et qu’ils agiront en conséquence. D’après nos informations, le groupe France Telecom déve-

loppe un projet privé appelé « Lion ». Ce câble relierait Maurice, La Réunion, Madagascar et peut-être les Comores et Mayotte. Il serait donc « concurrent » du projet de consortium EASSy dans lequel France Telecom n’est qu’un membre au même titre que d’autres opérateurs étrangers. France Telecom ne voudrait pas que le câble EASSy aboutisse car une loi vient de sortir qui permet la défiscalisation de tous les travaux de câbles sous-marins. Or ce texte stipule que ceci n’est valable que pour le premier câble arrivé uniquement. Si France Telecom raccordait le câble EASSy à Mayotte, la défiscalisation ne serait pas possible sur la totalité de cet investissement. Mais est-ce la véritable raison ? Par ailleurs, quand le câble arrivera, il faudra qu’il soit accessible à tous. Pour permettre aux autres opérateurs d’utiliser le câble, France Telecom a l’habitude de facturer au prix fort. C’est du business certes, mais s’il bénéficie de la défiscalisation, le minimum serait que France Telecom propose un prix raisonnable pour tous. Si France Telecom fait comme à La Réunion, nous pourrions être facturés à plus de 16 000 € le méga, ce qui est clairement prohibitif et ne permettrait à aucun des futurs opérateurs de proposer des offres véritablement attractives pour le consommateur.

« France Telecom, doit jouer son rôle d’opérateur historique

Rémy Exelmans dinaire. Il y a 10-12 ans, le câble Safe allait d’Afrique du Sud jusqu’en Asie, passait jusqu’à Maurice, mais sans s’arrêter à La Réunion ! à l’époque, Pierre Vergès s’était opposé à cela et était monté à Paris en tapant du poing sur la table et en disant que ce n’était pas acceptable. Le câble allait passer au large de La Réunion et France Telecom, notre opérateur historique, refusait de nous raccorder ! Le problème a donc été réglé au niveau politique chez nos amis Réunionnais. Pour nous comme pour l’ensemble des opérateurs, il est important que nous ne rations pas cette prochaine et très attendue révolution numérique. SFR est sur les starting blocks. Reste à pouvoir créer et commercialiser des offres attractives. Pour le reste, la qualité de notre service n’étant plus à démontrer, que le meilleur gagne et vive la concurrence.

Pour rappel, le contexte à La Réunion était lui aussi extraor-

EASSy : Eastern Africa Submarin System le déploiement du câble EASSy aux Comores serait opérationnel dès juin 2010

2 3

»

Propos recueillis par Stéphanie Légeron


EASSy, Safe et Lion Trois câbles sous-marins peuvent (vont ?) passer non loin des côtes mahoraises, tous susceptibles d’apporter le haut débit sur l’île (voir la carte ci-dessous). Pour chacun, l’histoire est complexe. Le câble « EASSy » est piloté par un consortium basé en Afrique du sud qui regroupe… 23 opérateurs ou pays ! Dont des têtes d’affiche comme l’Afrique du Sud, le plus riche des états africains, et de petits pays comme l’érythrée. Difficile de mettre tout le monde d’accord. Le projet ne cesse de prendre du retard. La construction du câble « EASSy » lui-même a commencé, pas la pose. Le câble « Safe » dessert déjà l’Afrique de l’Ouest, La Réunion, Maurice, Singapour… mais ni Madagascar, ni encore Mayotte. Un

bateau océanographe a fait en avril/mai 2009 les repérages des fonds marins entre La Réunion et Mayotte. Quand « Safe » atterrira-t-il sur l’île au lagon ? Le câble « Lion », enfin. C’est peut-être de ce côté-là que Mayotte a le plus de chance d’être vite raccordée à l’internet haut débit. Pour une raison simple : France Télécom est le seul financeur du câble « Lion ». Les décisions sont donc de son seul ressort. Mais là aussi, comme toujours, la contrainte est financière. Le « Lion » vient d’être posé entre l’île Maurice et Tamatave (Madagascar) : c’est ce qui est appelé « Lion/phase 1» par les spécialistes. Un projet intitulé « Lion/phase 2 » (voir la carte) qui consisterait à relier Tamatave à Mayotte est sur la table des dirigeants de France Télécom à Paris. Sur celle du « Comité d’investissement du groupe France Télécom », plus précisément. Or, le 15 avril 2009, le sujet a été retiré de l’ordre du jour…

Carte fournie par FranceTélécom / Orange

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Légende : en jaune le câble “Safe” existant, en bleu turquoise le projet “EASSy” et en rouge le câble “Lion” (appelé ici MRM) avec ses différentes phases d’extension (la P1 est achevée mais ni la P2, ni la P2bis n’étaient validées au 27 mai 2009). Toliari (nom malgache) : Tuléar - Toamasina : Tamatave



Quel sera le prix de l’abonnement à l’internet haut débit ?

30

Pour accueillir un câble sous-marin à Mayotte, quel qu’il soit, il faut avoir défini quelle passe du lagon le câble empruntera puis avoir libéré, sur terre, un espace foncier pour construire des « stations d’atterrissement » en bord d’océan. Ceci est en bonne voie. Les études avec les Affaires maritimes sont terminées. Deux stations d’atterrissement (enterrées et donc invisibles) sont envisagées : l’une à Majicavo-Koropa et la seconde à Doujani. Une fois à terre, le câble se prolongera jusqu’aux centraux de France Télécom/Orange à Kawéni par de la fibre optique. L’internet haut débit sera alors disponible via n’importe quel opérateur de télécommunications présent sur l’île et ayant passé un accord avec France Télécom. Restera pour chaque internaute à installer un mini-terminal de connexion (appelée Livebox ou Freebox ou autre suivant l’opérateur) et à paramétrer son ordinateur en conséquence. Coût de la connexion haut débit ? Rien n’est décidé encore. On peut imaginer que, pour un particulier, elle s’élèvera, au début en tout cas, à environ 40 euros par mois, avec des tarifs lycéens ou étudiants, comme en métropole. Il y a aussi la solution très pratique des cyber-cafés ou - encore mieux - des cyber-bases, gratuites et dotées d’un animateur qui vous aide et vous conseille. L’arrivée de l’internet haut débit ne va pas seulement booster le quotidien des habitants de Mayotte : c’est toute l’activité économique et sociale de Mayotte qui peut en profiter. L’internet haut débit développe en effet de nouveaux usages par rapport au bas débit. Au final les entreprises et les administrations peuvent être plus compétitives et plus efficaces car plus rapidement et complètement informées, plus vite livrées, plus vite payées, elles ont un accès systématique aux informations réglementaires et administratives, même les plus consommatri-

ces de débit, les particuliers disposent de tous les canaux de services, d’information et… de formation, sans être limités par le « poids » des fichiers ou des pages, qu’ils soient texte, vidéo ou audio. Offrir aujourd’hui à chacun la possibilité d’accéder à l’internet rapide est un enjeu à la hauteur de l’accès au téléphone dans les années 1970, ou même à l’accès de tous à l’école. L’offre internet haut débit devrait donc être là dernier délai mi-2010, à condition que France Telecom/Orange soit persuadé que son retour sur investissement soit suffisamment rapide. Mayotte, ses entreprises, ses administrations, ses associations, ses habitants sont-ils prêts, formés, suffisamment tournés vers le monde extérieur pour utiliser au mieux les formidables opportunités de cette offre ? Laurence de Susanne



LES SPécificités de la poste mahoraise Pour envoyer vos courriers, pensez à utiliser les timbres. Depuis le 2 janvier 1997, La Poste de Mayotte émet ses propres timbres. Chaque année, 10 nouveaux timbres sont émis sur des thèmes variés autour de la faune, la flore, la culture, la tradition, les sites historiques… Une variété qui illustre les particularités et les richesses de l’île que l’on peut envoyer partout dans le monde.

« Notre objectif principal ? être au service des clients. » Michèle Paolini, Directrice de La Poste à Mayotte

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Le zébu, gnombe en mahorais, à Mayotte, n’est pas bien gras. Il est courant de le découvrir sur le bord de route en train de brouter le peu d’herbe qu’il y trouve. Depuis deux ans environ, il existe une « fourrière » pour les animaux qui déambulent sur les routes sans attache.

Condiments de Mayotte Valeur faciale : 0.55 € x 4 Format : 36 x 26 mm Auteur : Hervé Louze

• La cannelle, mudarasini en mahorais, est l’écorce du cannelier. Elle s’utilise comme condiment de certains desserts, liqueurs, punchs… Les feuilles servent dans la préparation d’un « thé local ». • Le curcuma, dzindzano en mahorais, est appelé à Mayotte « safran pays » car sa racine est orangée et rappelle celle du safran. La poudre de curcuma rentre dans la composition du masque de beauté (musindzano). • Le gingembre, siguizou en mahorais, est une plante tropicale issue d’un rhizome parfumant poissons et viandes. • La muscade, kougoumauga en mahorais, est le fruit du muscadier. Son fruit, la noix de muscade, parfume par exemple la purée et la béchamel.

COURRIER Pour une meilleure distribution de vos courriers et colis, pensez à vous équiper d’une boîte aux lettres avec votre nom figurant dessus.

Coco et Cocotier Valeur faciale : 0.54 € Format : 27 x 48 mm Auteur : Christine Louze

Le cocotier, munadzi en mahorais, est omniprésent à Mayotte où il en existe une trentaine de variétés. La noix de coco est utilisée dans de nombreuses recettes… L’eau de coco est rafraîchissante, la pulpe, râpée peut être employée en pâtisserie ou dans des plats salés.


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Traditions mahoraises

Les jeux Ă Mayotte RĂŠdaction et photos : Bruno de Villeneuve



Que l’on soit enfant ou adulte, les jeux occupent une place plus ou moins importante dans la vie quotidienne.

à Mayotte, les

jeux traditionnels côtoient depuis quelques années d’autres distractions venues d’ailleurs.

Et même si les moyens manquent, les jeux ont toujours leur

place grâce à l’imagination débordante des enfants.

36

«L

a société traditionnelle mahoraise, sous l’égide d’un système matriarcal, est organisée autour de la femme. Les jeunes filles ont donc moins de temps libre que les garçons pour s’adonner aux loisirs, prises par la nécessité d’aider les parents aux tâches ménagères, à la lessive et la cuisine notamment. Plus tard, les femmes gagnent de plus en plus de responsabilités et jouent beaucoup moins que les hommes. C’est pourquoi les jeux de société sont majoritairement pratiqués par les hommes. C’est dans l’enfance que l’équilibre est le plus important entre les petites filles et les petits garçons. Cette distinction est commune à toutes les terres musulmanes. Dans la journée ou en soirée, il suffit de regarder les places de villages pour s’en convaincre, remplies d’adolescents et d’hommes venus jouer au mraha, aux dominos, aux cartes et autres jeux de société.

Avec l’arrivée de la société de consommation,

via les grandes surfaces, les jeux venus d’ailleurs ont fait leur apparition, envahissant les foyers et les bangas, comme par exemple les consoles de jeux dont raffolent les jeunes d’aujourd’hui, captifs devant leur écran pour un bon match de foot ou une course de voitures. Depuis deux ou trois ans seulement, la sensibilisation progressive des parents et des enfants à l’approche de Noël, fête religieusement sans importance pour les musulmans, a permis une modification des comportements. En effet, la fête est associée à une offre de jeux et jouets en tous genres dans les commerces. Mayotte est une île qui s’ouvre au monde et les jeunes Mahorais sont captifs face à l’offre abondante de l’occident. Noël contribue ainsi chaque année à apporter son lot de nouveautés. à l’approche de cette fête, de nombreux parents musulmans ne résistent plus à acheter des cadeaux à leurs enfants, car l’offre est abondante dans les supermarchés et les enfants ont bien su s’approprier l’ambiance générale pour en tirer profit !



Les jeux se divisent

Bambou sarbacane

principalement en trois

Au même titre que le lance-pierre, de simples tiges de bambous sont utilisées pour réaliser des sarbacanes. De petites graines vertes naturelles sont placées à l’intérieur du bambou. à l’aide d’une tige en bois qui s’enfonce dans le “fusil”, la petite pression exercée sur la graine la fait éclater en produisant un bruit rigolo pour les enfants, ou partir en direction d’une cible.

: les jeux de plein air, grandes catégories traditionnels et de société

Les jeux de plein air

38

Parmi les jeux qui se pratiquent en extérieur à Mayotte, la diversité est immense ! Faire de la balançoire sur une branche avec une corde ou avec une planche en équilibre sur un axe... Un jeu classique en perte de vitesse : le lache, une sorte de balle aux prisonniers qui se joue avec une petite balle réalisée en feuille de coco tressée. Les enfants jouent avec ce qu’ils trouvent, comme au cerceau avec une jante de vélo ou tout cercle métallique.

Chez les enfants, l’élastique, la corde à sauter, cache-cache, la marelle sont courants dans les villages. Certains même jouent avec des luges en cocotiers ! D’autres encore jonglent avec des balles. Entre jeu et danse, on peut parler des figures acrobatiques, comme les sauts périlleux ou autres roulades, domaine réservé des garçons, surtout des danseurs de hip-hop et breakers qui maîtrisent parfaitement l’équilibre de leur corps dans l’espace.

Bulles (photo page suivante) Avec du savon ou du produit vaisselle, les enfants font des bulles plus grosses les unes que les autres, rien que pour le plaisir de se divertir. à défaut d’avoir du savon sous la main, la sève de certaines plantes, comme le pignon d’Inde, forme aussi des bulles.


Billes

(photo page précédente) Elles occupent et distraient, depuis plus de 4 000 ans, de nombreuses générations d’enfants. Mais les billes parfaitement rondes que nous connaissons de nos jours ne datent que du XVIIIè siècle. En dépit de l’apparition des jeux électroniques, le plus universel des jeux ne se démode pas et traverse les siècles. Qui n’a jamais joué aux billes étant petit ?

Petite balle du jeu de lache


Les jeux traditionnels 40

meilleur outil. Grimper aux arbres, tirer des fruits à distance ou gravir les cocotiers sont autant de jeux pratiqués ici. Dans la mangrove il existe même un casse-tête chinois en trois dimensions avec le fruit du palétuvier.

Il existe mille et une manières de s’amuser. Le jeu de la petite voiture, réalisée le plus souvent avec une boîte de sardine, la course de pneu bien sûr, le murengue, cette boxe traditionnelle à mains nues qui permet de se défouler en saison sèche ou pendant le ramadan, la sarbacane, le lance-pierre (visant trop souvent les animaux !), les osselets (avec des cailloux)… On peut aussi parler des acrobaties ou des jeux de plage avec le sable. Qu’il s’agisse de se recouvrir de sable à sec ou après s’être baigné, de créer des barrages, d’élever des murs devant la marée montante, de construire des châteaux de sable ou encore de jouer à la dînette, les occasions ne manquent pas de se distraire à la plage. Sans pelle ni râteau, les mains sont le

Tam-tam boeuf


Le Murenge (à gauche) C’est une sorte de boxe traditionnelle à mains nues où tous les coups sont permis, au-dessus de la ceinture ! Encadrés par des arbitres, les combats en trois rounds sont courts. Lieu de séduction vis-à-vis des filles qui regardent le combat, ce sport commence par un défilé au cours duquel les deux combattants paradent et tentent d’intimider l’adversaire. Le combat engagé, les coups partent à toute allure.

La course de pneus Le pneu demeure le jeu le plus commun à Mayotte, pratiqué principalement par les enfants. Chaque année est organisée la Course de pneus, unique au monde, regroupant plus de mille participants, petits et grands. Jeu simple en apparence, la course de pneus avec deux bâtons nécessite adresse et agilité pour ne pas faire tomber le pneu. Lubrifiés avec du savon, les bâtons glissent à l’intérieur du pneu pour qu’il puisse rouler droit. La 26è édition de la Course de pneus aura lieu le samedi 5 juillet à Mamoudzou. La course des enfants débutera à 14h et celle des adultes à partir de 15h.

Le Tam-tam boeuf C’est la corrida mahoraise, mais l’animal ne meurt pas ! Ambiance assurée par les tambours (ngoma) et par les jeunes qui s’aventurent devant le zébu en remuant des lambes devant lui. Les jeunes hommes font le plein d’adrénaline et les filles observent les plus téméraires d’entre eux…

Voiture fabriquée avec une boîte de sardines


Les jeux de société Parmi les plus visibles, il y a bien évidemment le maître du lieu : le mraha wa tso (avec des graines) et le mraha wa bwe (avec des cailloux), autrement appelé mraha wa votsi (jeu par terre). à leurs côtés, se pratiquent les dames, les dominos, le backgammon ou le scrabble. Les jeux de cartes sont également fort prisés des Mahorais. Avec des origines attribuées au monde musulman, quoi de plus naturel ! Mais bien qu’interdites par la religion, les mises d’argent apparaissent quelquefois avec de petites valeurs (pièces). Le perdant se distingue des autres joueurs par le collier de végétaux qu’il porte autour du cou chaque fois qu’il perd. Certains en ont donc plusieurs ! Parmi les grands classiques, on peut citer la bataille et la belote, mais les enfants préfèrent la canasta, le huit américain, le pouilleux, tandis que les adultes jouent parfois au poker et au « troufes », mais très rarement au tarot ou au bridge. D’autres jeux sont pratiqués avec parfois des variantes spécifiquement locales ! Bruno de Villeneuve

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Les dominos Pour jouer aux dominos, jeu très apprécié des Mahorais, les mains servent d’abord à cacher son jeu aux adversaires. C’est sur une table solide que sont posés les dominos à tour de rôle, avec un bruit à réveiller les morts ! En effet, à chaque coup, la table tremble tellement que les autres joueurs doivent replacer les dominos qui ont bougés pendant le cyclone ! Mais c’est ainsi que se déroule une partie de dominos à Mayotte et chacun s’amuse de la sorte...

Le jeu de mraha Le mraha appartient à une vaste famille de jeux de réflexion appelée “mancalas”, de l’arabe “nakala” (déplacer). Le mraha, qui se joue dans tous les villages de l’île, est apparu à Mayotte aux alentours de l’an 1500. Ce jeu de semailles consiste à capturer les graines (de la liane tropicale Caesalpinia bonduc) de son adversaire. En semant dans certaines “cases stratégiques”, il est alors possible de “récolter” les fruits de ses semis. Une seconde version, le mraha wa bwe, ressemble davantage aux dames et se joue au sol avec un plateau de 25 trous. Cette variante plus rapide n’en demeure pas moins stratégique.



Mayotte Magazine vous propose de partir dans chaque numéro à la découverte de l’Histoire de Mayotte (prochain numéro : Mayotte, colonie française)

Histoire

Rédaction : Frédérique Cadieu

Mayotte au temps des « Sultans batailleurs » : du XVIè au XIXè siècle

L

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e XVIè siècle est marqué à Mayotte par une période de prospérité (voir Mayotte Magazine n°11). Le sultanat est consolidé, l’indépendance visà-vis d’Anjouan est affirmée, les constructions en pierre et les échanges commerciaux entre Madagascar, les Comores et la péninsule sudarabique se développent. C’est également au XVIè siècle que s’établissent les premiers contacts entre les Comores et l’Europe. En 1498, Vasco de Gamma franchit le Cap de Bonne Espérance : les Portugais pénètrent pour la première fois dans l’océan Indien et ouvrent la route des Indes. Dans leur sillage s’engouffrent des navires français, anglais et hollandais.

1ers contacts entre les Comores et l’Europe Une certaine vision européocentriste tendrait à ne regarder l’histoire de l’archipel que par le prisme de ses relations avec l’Occident. Il en est ainsi de l’attribution de la découverte des Comores aux seuls Portugais. En réalité, lorsqu’une flotte portugaise baptise l’île de Mayotte « l’île du Saint-Esprit » en décembre 1503, en référence à l’un des navires de l’escadre, cela fait déjà plus de huit siècles que cette île est connue et fréquentée par des navigateurs arabes. Déjà, au XIIè siècle, l’archipel des Comores était décrit par Al Idrissi dans sa « Description de l’Afrique et de l‘Espagne ». Il semble que les premiers Européens à fouler le sol mahorais soient l’équipage de la flotte de Baltazar Lobo da Susa, en 1557. Cet homme est le premier à nous en livrer une description précise. Jusqu’au XIXè siècle, la présence européenne à Mayotte relève de l’anecdote. Chaque description fournie par ces relations de voyages est précieuse. Des sources historiques plus nombreuses permettent de mieux connaître l’histoire de l’archipel à partir du XVIè siècle, au temps des « Sultans batailleurs ».


Le temps des « Sultans batailleurs » à partir de la fin du XVIè siècle, la plus grande division règne sur l’archipel des Comores. De fréquentes guerres opposent les îles, tandis que des luttes intestines ravagent chacune d’entre elles. Ces guerres vont largement contribuer au déclin de l’archipel. L’île de Grande Comore ne compte pas moins de douze sultans rivaux, perpétuellement en guerre ; quant à Anjouan, les familles El Madoua, El Masela et Aboubakar se succèdent au pouvoir, souvent à la suite de conflits armés ou d’assassinats. à Mayotte, les descendants du Sultan Omar Ben Ali, qui régna de 1640 à 1680, s’entretuent pour prendre le pouvoir, marquant ainsi la fin de la prospérité du sultanat de Mayotte. Ces luttes pour la prise de pouvoir contribuent à la ruine et au dépeuplement de l’île. L’affaiblissement du sultanat de Mayotte ravive les prétentions du sultanat d’Anjouan à rétablir son hégémonie sur l’archipel. L’origine de ces incursions est liée à des querelles dynastiques. Dès les années 1740, des expéditions armées sont dirigées depuis Anjouan sur Mayotte, causant la ruine de nombreuses localités. D’autres épisodes marquent le déclin de l’île. Entre 1680 et 1720, Mayotte est fréquentée par des pirates européens refoulés des Caraïbes. Mais ce sont surtout les invasions malgaches qui vont causer la ruine de la prospère civilisation des Chiraziens. Des années 1790 à 1820, Mayotte, tout comme le reste de l’archipel, est pillée par les pirates malgaches en quête d’esclaves pour alimenter la traite en direction des plantations françaises de l’Ile de France (île Maurice) et de l’île Bourbon (La Réunion). Face à ces razzias, les sultans batailleurs sont impuissants. Les destructions sont considérables. C’est la fin de la prospérité des Comores. En 1820, les razzias cessent, après la conclusion entre le roi malgache Radama Ier et l’Angleterre d’un traité interdisant la traite des esclaves.

Illustrations provenant de « Faisons de l’histoire à Mayotte », Paris, 1995

Après deux siècles de troubles, affaiblie par les luttes de pouvoir et les nombreuse guerres au sein de l’archipel, puis saignée par les razzias malgaches, Mayotte est totalement dépeuplée, passant de 12 000 habitants au XVIè siècle à moins de 2 000 au début du XIXè siècle. Des localités jadis prospères sont abandonnées, comme la capitale Tsingoni, délaissée vers 1795 pour le rocher fortifié de Dzaoudzi. La Grande Terre n’est alors réellement peuplée que sur la Pointe Mahabou à Mamoudzou, tandis que de rares hameaux occupent le reste de l’île. Frédérique Cadieu

Bibliographie • Allibert C., « Mayotte, Plaque tournante et microcosme de l’Océan Indien occidental : son histoire avant 1841 », Editions Anthropos, Paris, 1984 • Allibert C., « Histoire de Mayotte, île de l’archipel des Comores », Paris, 1977 • Martin J., « Comores : quatre îles entre pirates et planteurs, L’Harmattan, 1983


Le SMIAM construit et aménage des écoles dans toute l’île. Le point sur les équipements achevés récemment, en cours de travaux et à livrer en 2010 « L’école est notre avenir, la formation notre devenir » Mustoihi Mari, Directeur des opérations du Syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte (SMIAM)

éQUIPEMENTS LIVRéS EN 2009

école maternelle de Dzoumogné

Les budgets sont présentés à titre indicatif

• 3 salles de classe • Maître d’oeuvre : AMA • Coût de revient de l’opération : 800 000 €

école élémentaire de Kani-Bé

• 3 salles de classe • Maître d’oeuvre : SMIAM / OTOI / MEI • Coût de revient de l’opération : 400 000 €

école élémentaire de Hamjago Plage

• 4 salles de classe • Maître d’oeuvre : AAL • Coût de revient de l’opération : 600 000 €

école élémentaire de Handréma

• 3 salles de classe (bibliothèque et salle informatique) • Maître d’oeuvre : SMIAM / ATA / MEI • Coût de revient de l’opération : 600 000 €


PUBLI-COMMUNIQUé

Les défis du SMIAM écoles maternelles et primaires

Mobile-home

Mobile-home

• 3 salles de classe • Maître d’oeuvre : ARCAD • Coût de revient de l’opération : 250 000 €

• 3 salles de classe • Maître d’oeuvre : ARCAD • Coût de revient de l’opération : 350 000 €

école élémentaire de Kawéni

école élémentaire de Tzoundzou I

* pré-professionnel de formation

éQUIPEMENTS DONT LES TRAVAUX SONT EN COURS PPF* de Pamandzi

• 4 salles de classe (locaux annexes, salle informatique) • Maître d’oeuvre : AAL • Coût de revient de l’opération : 1 000 000 €

école élémentaire de Tzoundzou II

• 11 salles de classe • Maître d’oeuvre : Dominique Tessier • Coût de revient de l’opération : 3 000 000 €

école élémentaire de Ongoujou

• 4 salles de classe (bibliothèque et salle informatique) • Maître d’oeuvre : AAL • Coût de revient de l’opération : 700 000 €

école maternelle de Tzoundzou II

• 3 salles de classe • Maître d’oeuvre : Tandem • Coût de revient de l’opération : 800 000 €


école élémentaire de Passamainty

• 8 salles de classe • Maître d’oeuvre : CONCEPT • Coût de revient de l’opération : 1 700 000 €

école élémentaire de Cavani stade

(photo ci-contre)

• 6 salles de classe (bibliothèque et salle informatique) • Maître d’oeuvre : CONCEPT • Coût de revient de l’opération : 1 700 000 €

école élémentaire de Cavani sud

• 3 salles de classe • Maître d’oeuvre : MANUFACT • Coût de revient de l’opération : 750 000 €

Groupe scolaire de Hamouro

• 4 salles de classe • Maître d’oeuvre : AMA • Coût de revient de l’opération : 1 400 000 €

éQUIPEMENTS à livrer en 2010 Taille

Maître d’oeuvre

Budget

école élémentaire de Kawéni Nord (photo ci-dessus)

T17

Dominique Bourgogne

4 000 000 €

école élémentaire de Pamandzi Baroni

T10

AAL

2 500 000 €

école élémentaire de M’Tsahara plage

T8

AROM

2 500 000 €

école élémentaire de Mamoudzou marché

T3

MANUFACT

600 000 €

école élémentaire de M’tsapéré Bonovo

T2

CONCEPT

600 000 €

école élémentaire de Nyambadao

T4

Dominique Tessier

1 400 000 €

école élémentaire de Sohoa

T3

AMA

1 000 000 €

école maternelle de Mronabéja

T3

Pierre Huillet

1 100 000 €

Groupe scolaire de Tzoundzou I

T18

Benoît Julien

4 500 000 €

école élémentaire de Mamoudzou M’Gombani

T8

CONCEPT

2 000 000 €

école élémentaire de Labattoir Badamiers

T10

CONCEPT

2 500 000 €

L’école notre Avenir, le sport notre épanouissement 2 rue de l’Hôpital à Mamoudzou - tél 0269 61 12 58 - fax 0269 61 12 70




Escapade dans l’île à quoi ressemblera le centre de Mamoudzou dans cinq ans ? Rédaction : Annette Lafond - Photos : Stéphanie Légeron (sauf ©)

Que de a-t-elle

Mamoudzou mer s’étalant

projections ou de rêves engendrés

! Un

front de

langoureusement entre arbres et vendeurs de glaces, un habitat propre et attirant, des rues

accueillant piétons et places de stationnement.

Mais si jusqu’à présent les projets ne manquent pas, leur réalisation se fait plus sporadique.

L

e front de mer de Mamoudzou s’étale du quai Colas à la pointe Mahabou. Il suscite à lui seul bien des réflexions : « c’est

une vitrine d’entrée sur Mayotte, un espace dont devraient pouvoir profiter habitants et touristes. Il faut pour cela rendre compatibles toutes les problématiques de l’endroit : la pêche, les transports comme le STM, les taxis, mais aussi le marché. C’est un réaménagement complet du front de mer qu’il faut imaginer » détaille

Thibault Simonin, directeur du service rénovation urbaine du service Politique de la ville de Mamoudzou. L’idée est de remblayer le platier pour en faire un grand espace public, afin

que « ce soit un lieu de loisirs avec balades, restauration, échoppes touristiques. Et pourquoi pas un lieu de manifestations ». Les études,

qui démarreront lors de la validation finale du financement dureront deux ans, pendant lesquels l’impact sur le lagon sera observé à la loupe. Un accès est prévu pour rejoindre le front de mer à la rue du Commerce et au quartier de M’Gombani, une fois celui-ci rénové. La rue du Commerce elle aussi va se refaire une beauté : « les travaux d’aménagement de la voi-

rie, des trottoirs, du stationnement, de l’éclairage public vont bientôt commencer sur la portion allant de la mairie à la place Montchéry ».

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installons l’assainissement à M’Gombani, mais aussi dans d’autres quartiers de la ville, tout en mettant en place un remembrement foncier. De nombreuses personnes voyant que le quartier s’est assaini reviennent et investissent », se

prévu et sera proposé à la validation fin juin auprès de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). Ce quartier encore insalubre en 1996 a été remblayé pour y construire la Route nationale 2 qui passait alors par la rue du Commerce… Nous n’intervenons que sur la partie basse qui voit se cumuler les problèmes de réseaux d’eaux usées ou d’inondations au milieu d’habitats aux extensions douteuses. Plusieurs grands points seront traités : l’évacuation des eaux pluviales dans la mangrove et l’assainissement en concertation avec le SIEAM. Mais aussi, la création de deux entrées supplémentaires, avenue du Baobab et rue Mahabou qui permettront le désenclavement du quartier et une contre-allée parallèle à la RN2, qui permettra une longue promenade en bord de mer. Nous allons bien sûr réhabiliter les logements car il y aura des travaux de curetage, c’està-dire des opérations de restauration d’îlots d’habitation anciens, ainsi que des démolitions partielles pour une remise aux normes plus valorisante des cases SIM. Nous demanderons une participation aux habitants, moyennant quoi ils pourront devenir propriétaire avec des conditions d’occupation des logements et une clause de non revente pendant 10 ans ».

M’Gombani ou la transformation d’une citrouille en carrosse…

La réhabilitation de l’école, la création d’une rue piétonne, d’un square, la création de 130 logements locatifs sociaux, mais aussi d’accessions ou libres pour un public plus aisé sont au programme. Le tout en collaboration avec l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et en conformité avec les critères Mayénergie (consommation électrique, climatisation, chauffe-eaux solaires, etc.).

Et M’Gombani est bien au coeur de toutes les attentions, puisqu’un vaste projet de Rénovation urbaine est lancé. Proche du centre-ville (la rue du Commerce en fait partie) et de toutes les commodités, ce quartier, une fois rénové en 2014, devrait attirer particuliers et investisseurs. Thibault Simonin nous détaille ce grand projet : « Un budget de 39 millions d’euros est

« La motivation est de conforter le statut de M’Gombani comme quartier de centre-ville de Mamoudzou. Il deviendra certainement le quartier le plus urbain de Mayotte. Et nous y parviendrons par un volet social inédit à Mayotte : réorganiser un quartier rendu pérenne par l’implication des habitants qui s’engageront à entretenir les habitations, mais aussi, par l’attribution de 10% des emplois créés aux résidents du quartier », conclut Thibault Simonin.

Cases en briques du quartier de M’Gombani

De l’autre côté de la rue du Commerce, un espace « Témoignage de la culture mahoraise et musulmane » est en réflexion autour de la mosquée du vendredi. Les principales actions en cours et prévues à longue échéance sont les opérations de Résorption de l’Habitat Insalubre (RHI) dans les quartiers délabrés : « nous créons des voies,

réjouit Thibault Simonin.

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Le financement sera assuré par l’ANRU (13 millions d’euros), le secrétariat d’état à l’Outre mer (6 M€), le Conseil général (5 M€), la commune de Mamoudzou (4 M€), la caisse des dépôts (0,5 M€), ainsi que le SMIAM (Syndicat mixte pour l’investissement et l’aménagement de Mayotte), le SIEAM (Syndicat Intercommunal de l’Eau et de l’Assainissement de Mayotte) et des particuliers. Rendez-vous donc après quatre ans de travaux en 2014 pour une balade non stop sur les berges de Mamoudzou…

INTERVIEW

Serge Castel,

Président de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM)

« Je ne suis plus candidat à la gestion du marché » Le Président de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) se réjouit des adhésions croissantes des entreprises liées à l’industrie et aux services : la CCI « pèse » aujourd’hui 5 382 adhésions dont 3 850 commerces, 3 047 industries surtout en BTP et 1 225 services. Mais si 2008 a encore enregistré 686 inscriptions, le nombre de cessations a

presque triplé en un an, passant de 386 en 2007 à 1 095 en 2008. Malgré l’aménagement du port de plaisance qui est en cours grâce aux finances de la CCIM et du contrat de projet, c’est l’échec d’ouverture du marché qui fait bondir Serge Castel. Mayotte magazine : - Les dossiers d’aménagement du front de mer de Mamoudzou et du port de plaisance sont-ils sortis des cartons ? Serge Castel : - L’aménagement du front de mer est un dossier que j’ai ressorti en 2006 et sur lequel nous travaillons avec la mairie de Mamoudzou. Néanmoins, le budget étant conséquent, cela n’est pas encore d’actualité. C’est pourquoi nous avons pris la décision à la CCIM de repenser le port de plaisance. Nous débloquons 150 000 euros pour reconstruire des pontons plus longs à Mamoudzou et Dzaoudzi et réaménager le plan d’eau. Jusqu’à présent, les bateaux occupaient les corps-morts gratuitement, mais en toute illégalité, alors que notre collaboration avec l’Association des plaisanciers mahorais va permettre de réaffecter des corps-morts payants en priorité aux professionnels (centres de plongée, loueurs de bateaux, etc.) et aux particuliers. L’étude est lancée et le nouveau port de plaisance de Mamoudzou sera terminé d’ici début 2010. M. m. : - Et l’arlésienne qu’est le marché flambant neuf, mais pas encore exploité ? S. C. : - Nous nous désengageons du marché ! M. m. : - C’est un coup de colère ? S. C. : - J’ai fait part de mes conditions au Conseil général, elles n’ont pas été approuvées. à côté


de cela, le Conseil général a décidé de monter avec la mairie un syndicat mixte qui exploiterait le marché, ce qui signifie des frais supplémentaires1. Le problème est le suivant : sans compter les fruits et légumes, il y a actuellement sur le marché 380 commerçants de « bazar » pour 245 places dans le marché couvert. Une partie n’est pas en règle, une autre est en retard de loyer. Or, actuellement, ce dernier est de 38 euros par mois et il va passer à 150 voire 200 euros par mois dans le marché couvert ! Sans compter l’électricité - il y aura un compteur par stand -, l’eau, l’assurance, etc. Les commerçants ne veulent pas payer cette somme. Parallèlement, le Conseil général qui n’a toujours rien construit pour les mamas brochetti, souhaite rajouter 80 places, prises sur le parking. Hormis le fait qu’il en faudrait beaucoup plus, cela prendra du temps, rognera sur le parking payant que nous devons construire, et les leaders du syndicat des commerçants ne veulent pas de la CCIM comme gestionnaire car ils nous doivent encore de l’argent. Outre le loyer et le maintien du nombre de places à 245, ma troisième condition est la diversification des activités : artisanat, serrurier, fleuriste... afin que le consommateur y trouve son compte. Pour les commerçants de frais, fruits et légumes, viande, poisson, les loyers seront moins chers mais nous n’accepterons pas de clandestins. Les dossiers en ce qui concerne cette dernière catégorie de commerçants sont prêts, et je les transmettrai au nouveau gestionnaire. De plus, la commission de sécurité impose un montant de 100 000 euros de frais annuel… De mon côté, je ne suis plus candidat. L’état a débloqué 7 millions pour ce marché, et le ministre Yves Jégo enrage à chacune de ses visites. M. m. : - Avez-vous d’autres projets en tête ? S. C. : - Je voudrais construire un centre de congrès sur le terre-plein de M’Tsapéré qui accueilleLe Conseil général confirme qu’une délibération a eu lieu le 20 avril pour qu’un syndicat mixte soit mis en place. Reste à en définir le partenariat.

1

rait 250 à 400 places. J’ai l’accord du maire pour ce qui sera un centre des affaires avec salles de réunion et grand hall pour l’organisation de foires. Il en coûterait 9,3 millions d’euros, somme difficile à réunir par les temps qui courent. Il serait d’utilité localement pour des salons, des expositions et de l’incentive. M. m. : - La cause des difficultés des entreprises estelle liée aux finances du Conseil général ? S. C. : - Oui, car les projets qui dépendent du Conseil général sont en berne et sur les 530 millions d’euros du contrat de projet, rien n’est sorti. La seule action est d’avoir mis les croisiéristes dehors… alors que dépensant 50 € chacun lors d’une escale et à raison de 1 200 croisiéristes qui descendent d’un Costa croisière, c’est une coquette somme de 60 000 euros par escale qui ferait tourner l’économie mahoraise. Par contre, je pense que les croisiéristes ne devraient plus arriver à Mamoudzou, mais au port de Longoni. à La Réunion, les croisiéristes arrivent au port alors qu’il y a plusieurs flux à prendre en compte en plus de Mayotte : les embarquements de passagers arrivés en avion, ou encore le débarquement d’autres touristes en fin de croisières. à Mayotte, seules les visites à la journée seront à gérer, et il faut des infrastructures pour cela. Pour terminer avec le port, cela fait trois mois que nous attendons la convention provisoire pour la gestion du nouveau quai. Nous ne travaillerons pas tant que nous ne l’aurons pas. M. m. : - Avez-vous un message à faire passer ? S. C. : - Si les entreprises ne sont pas plus aidées, les licenciements vont se multiplier. Le Cnam a été tué par mélange des intérêts économiques et politiques ! Ce n’est pas comme cela que l’on travaille pour le bien de l’île. Propos recueillis par Annette Lafond


Petite visite de Mamoudzou, entre mangrove et urbanisation La récente accession de Mayotte au grade de 101è département français l’a propulsée sur le devant de la scène… Mamoudzou, ville tranquille, compromis entre mangrove et urbanisation et entre Afrique et métropole, reste une capitale à découvrir. La barge amène le promeneur depuis la Petite Terre vers un littoral vallonné, avec à gauche la haute pointe rocheuse Mahabou, et à droite la mangrove touffue, derrière les deux bâtiments neufs du Comité du tourisme et du marché couvert, ce dernier n’étant pas encore inauguré. Ses pas le porteront vers les baraquements des bouenis et mamas qui tiennent leurs stands à l’air libre, où se mêlent senteurs de vanille, d’ananas et de cannelle dans un beau mélange coloré. Les brèdes mafanes qui anesthésient la langue, ou manioc pour cuisiner un bon mataba étonnent l’œil du visiteur métropolitain, peu habitué à ce genre de recettes. Les gros fruits à pain qui donneront une purée douçâtre ou des frites originales, ou bien les énormes jaques complètent avec manioc et mabawas (cuisse de poulet) l’alimentation purement mahoraise.

Rue du Commerce

La balade-shopping rue du Commerce vaut le détour, mélange d’échoppes africaines, arabes et métro. Vous n’arrivez pas à trouver un article dans les grandes surfaces locales ? Ces petites boutiques et le gros Ballou à l’extrémité de la rue, où nous sommes déjà à M’Gombani, devraient faire votre bonheur. Cette rue encore typique va, comme nous l’avons vu être aménagée, ce qui devrait satisfaire les piétons. La pointe Mahabou, au centre, était un village sakalave (malgache) du temps du règne du sultan Andriantsouli… qui y a été enterré. C’est désormais un parc dont la tombe du sultan est l’une des curiosités au milieu d’un écrin de verdure. L’accès à ce lieu de culte est stritement réglementé, mais la promenade alentour au milieu des palmiers et palétuviers offre une détente appréciable après une journée de chaleur. Sportifs ou familles nombreuses, chacun y trouve son comptant d’espace et de verdure. Les belles plages de Mayotte se situent à l’extérieur de Mamoudzou, bien que les deux seules plages du coin puissent convenir aux non motorisés. Au nord, Hamaha nécessite un passage par la décharge du même nom, et si cette plage est agréable, son autre appellation de « Plage du pendu » attirera moins le chaland que sa sœur de Passamainty. Celle-ci, au sud de Mamoudzou, est plutôt agréable, quoique peu étendue. On y accède après la station-service : elle jouxte le container rouge-brique, base de canoë kayak.

Parc de la pointe Mahabou

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Vue aĂŠrienne du centre de Mamoudzou



Sur les pas de l’Histoire Depuis le centre-ville, en tournant à droite au rond-point du Manguier, il faut dépasser le lycée pour trouver la route qui mène à une des promenades-phare de Mamoudzou : l’accès à la maison du gouverneur. C’est le chemin de Convalescence. Ce qui était à l’origine un campement militaire, est devenu par la suite un lieu de repos et de remise en forme (nous sommes à 300 mètres d’altitude). En voiture, il suffira de rouler jusqu’à la barrière, mais il est possible aussi pour les marcheurs, d’entreprendre la balade à pied. Le chemin qui part de la barrière parcourt la forêt où grincements de bambous et raclements de makis dépaysent au centre même de Mamoudzou... On cheminait autrefois à dos d’ânes ou en fitaco, chaise à porteur, sur un dallage dont on peut encore voir les vestiges sur les 200 derniers mètres. La maison trône au milieu de la forêt et la vue depuis la terrasse fait regretter qu’aucun aménagement ne soit entrepris à des fins de musée ou d’hôtel… L’antique baignoire du gouverneur à l’extérieur de l’habitation principale s’est transformée en fontaine, ce qui donne à l’ensemble un cachet « bains romains ».

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En ce qui concerne l’artisanat d’art, il n’est pas aussi fourni à Mayotte que chez ses sœurs de l’océan Indien, et il est bien dommage que Ouhayati, association fédératrice de l’ensemble des artisans ait disparu. Néanmoins, et pour ceux qui ne peuvent se rendre à Sada ou à Bouéni, les boutiques « Senteurs d’Ylang » face à la mairie, « Sous le soleil évidemment » sur la place du marché ou encore le kiosque « Terre d’asile » en face de la barge proposent des souvenirs en tous genres : paréos, colliers, etc. Enfin, c’est place Mariage, en plein centre, que trône la principale librairie de Mayotte, où se nichent romans, contes et légendes ou carnets de voyage mahorais qui permettent de rêver le soir tombée, sur les spécificités d’une capitale pas comme les autres… Annette Lafond

Ancienne place du Marché - © Fonds RéA

Plage et pointe Mahabou - © Fonds RéA

Hôtel le Caribou ! - © Fonds RéA Ces trois photos nous ont été gracieusement remises par les Archives départementales, leur date de prise de vue n’étant pas connue.



La lutte contre

les pollutions au coeur des priorités

En haut : installation du bras articulé à Longoni le 4 juin 2009 au quai pétrogazier qui servira à véhiculer les hydrocarbures du bateau vers le dépôt. Ci-dessus : dépôt de Longoni.


PUBLI-COMMUNIQUé

Interview

Daniel Plichart Directeur d’Exploitation TOTAL Mayotte « TOTAL Mayotte a un beau projet de barrage flottant aux Badamiers pour lutter contre la pollution maritime »

Mayotte magazine : - Comment les pollutions terrestres se caractérisentelles et quels sont les outils de TOTAL Mayotte pour les détruire ? Daniel Plichart : - Une pollution terrestre d’ampleur limitée risque d’exister dans les stations-services, par débordement d’un réservoir ou d’une cuve. Cette petite pollution est nettoyée par un stock de produits absorbants. Pour éviter les fuites d’hydrocarbures lors du remplissage des cuves, des décanteursséparateurs agissent avant le rejet principal dans le milieu naturel. Les séparateurs sont équipés d’alarmes de détection qui nous alertent en cas d’affluence d’hydrocarbures dans les décanteurs. De plus, ces derniers sont entretenus, nettoyés et vidés deux fois par an. Une unité de récupération des vapeurs sera mise en place fin août au dépôt de Longoni. Elle permettra de récupérer les vapeurs des stations-service lors du dépotage, pour éviter qu’elles ne s’échappent dans l’atmosphère. Au cours du chargement au dépôt, des

TOTAL Mayotte

collecteurs installés sur les camions achemineront les vapeurs vers une unité de traitement. De même, quand les camions livreront dans les stations, les vapeurs seront isolées et, au fur et à mesure de la vidange, retourneront dans les cuves du camion. Ensuite, le camion rejoindra le dépôt et ces vapeurs seront redirigées vers l’unité de traitement. Enfin, en cas d’accident terrestre causé par un camion chargé d’hydrocarbures, TOTAL Mayotte a investi dans une remorque équipée d’une pompe et d’un compresseur, pour effectuer les transferts d’un camion à l’autre. M. m. : - Quel état des lieux faitesvous des risques de pollution maritime et quels sont vos moyens de prévention ? D. P. : - Les risques de pollution maritime sont concentrés au dépôt des Badamiers, au dépôt de Longoni et dans quelques stations. Les équipements de prévention sont notamment les séparateurs-décanteurs. Au large du dépôt des Bada-

miers, un « sealine » de 700 mètres est posé en mer. Lebateau s’accoste à des bouées, les plongeurs vont chercher le flexible en fond de mer et le connectent sur le bateau. Ce sont les pompes du bateau qui « poussent » le produit vers le dépôt des Badamiers. Le risque de pollution se situe donc au niveau de cette connexion. Dans une démarche préventive, TOTAL Mayotte met en place un plan d’urgence maritime et un beau projet qui consiste à déployer à cet endroit sensible un barrage flottant qui sera transporté sur une embarcation d’une dizaine de mètres. Cette barge sera équipée de tout le matériel anti-pollution, dont une cuve de récupération de 5 m3. Si nous devions faire face à une pollution plus volumineuse, nous déclencherions le plan POLMAR, qui est le dispositif d’intervention d’urgence en cas de pollution accidentelle des milieux marins. TOTAL Mayotte vient aussi d’acheter un bateau de 6 mètres équipé d’absorbants légers, qui servira d’assistance à la barge. TOTAL Mayotte s’équipe de moyens et est soucieux de la protection de l’environnement tant terrestre que maritime.

Siège social - 1 lotissement les Trois Vallées - BP 867 97600 Mamoudzou - Tél. 0269 60 12 94


Environnement

Rédaction et photos : Marc Allaria www.photo-sousmarine.com

APPRENDRE à plonger à Mayotte


Si les plongeurs avertis connaissent Mayotte pour la qualité de ses fonds sous-marins, beaucoup d’entre nous ignorent encore totalement tout des beautés cachées qu’inondent les eaux du lagon mahorais. Par

méconnaissance, mais aussi par

crainte de la grosse bête ou par peur de l’eau, tout un public vivant à quelques mètres de ces merveilles se refuse encore au grand plongeon. Il est donc grand temps d’évacuer les fausses peurs et de présenter la plongée sous-marine telle qu’elle est, une activité encadrée, sécurisée et merveilleuse.

L’expérience vous restera inoubliable...


Ci-dessus : les exercices sont entrecoupés de balades. Ici, une plongeuse observant un Nephtya épineux rouge à droite : la descente. De dos, le moniteur de Maji Club observe le bon déroulement de l’immersion

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LA VIE SOUS-MARINE TROPICALE

LES STRUCTURES DE PLONGéE à MAYOTTE

La vie corallienne explose dans des conditions de lumière, de profondeur et de température favorables.

Le tourisme à Mayotte n’est pas un tourisme de masse. Il s’agit plutôt d’un tourisme « d’amis » venus rendre visite aux résidents. Le développement des structures de plongée s’est adapté à ce type de tourisme. Il n’existe par conséquent aucun gros club commercial comme on peut en trouver en Méditerranée ou en Egypte. Les structures accueillent entre 6 et 15 plongeurs par sortie, le tout dans une ambiance conviviale et décontractée. La taille modeste des clubs a aussi permis leur multiplication. Depuis la naissance du premier d’entre eux en 1984, dix autres structures ont vu le jour et couvrent désormais l’intégralité du territoire en organisant chaque année près de 30 000 plongées.

Ces conditions se retrouvent sous les tropiques et sont vitales à la construction et à la survie des barrières de corail. Mayotte a la particularité de réunir ces conditions en deux endroits. Le premier au niveau du récif frangeant, celui qui borde notre littoral. Le second sur le récif extérieur, celui qui nous protège de la haute mer et qui forme ce lagon d’exception.

C’est en ces deux lieux que la vie sous-marine est la plus épanouie.




La palanquée évolue sous les yeux d’une rascasse volante


LE BAPTêME DE PLONGéE

L’APPRENTISSAGE TECHNIQUE

Comme de nombreuses autres activités de plein air, la plongée propose un baptême à ceux qui se décideraient à lâcher leurs premières bulles d’air sous la surface. à ce stade de l’apprentissage, deux compétences simples sont demandées au futur baptisé : respirer et palmer. Rien d’impossible jusque là ! Pour le reste, votre moniteur attitré se chargera de tout. La gestion de votre matériel, votre sécurité et votre confort seront ses seules préoccupations durant les vingt à trente minutes de la première immersion. Ah oui, une dernière chose à faire par le baptisé : regarder ! Rascasse volante, poisson clown, corail dur, mérou, murène, raie, poisson ange, tortue, rouge, bleu, jaune, rose, vos yeux se rappelleront longtemps de ce défilé de couleurs et de formes inhabituelles.

Passé cette toute première expérience, beaucoup d’entre vous décideront de poursuivre par l’apprentissage des premiers gestes techniques. Votre moniteur vous parlera alors de niveaux de plongée. Les niveaux 1 et 2 sont les plus enseignés à Mayotte.

Exercice de vidage de masque - Enseigné au niveau 1

Le niveau 1 consiste en l’apprentissage de gestes et d’attitudes simples destinés à savoir suivre et communiquer avec le moniteur jusqu’à une profondeur de 20 mètres. Vous apprendrez à préparer votre matériel, à répondre aux signes du moniteur, à réaliser de manière ludique quelques gestes techniques et à vous affranchir de la contrainte du matériel. Au total, cinq à six plongées vous permettront d’obtenir ce premier diplôme.


Exercice de lâcher et reprise d’embout - Enseigné au niveau 1


Vieille de rĂŠcif dans un nuage de barbiers oranges



Après vous être aguerri de votre premier niveau par quelques plongées d’exploration, vous aurez peut-être envie de plus d’autonomie et vous vous tournerez alors vers le niveau 2. Ce nouveau stade de pratique a pour but de vous dispenser du moniteur dans la limite de 20 mètres de profondeur. Le niveau 2 vous permettra également de suivre un moniteur jusqu’à 40 mètres de fond cette fois-ci. Mais pourquoi plonger si profond alors que l’essentiel de la vie sous-marine est fixée dans les quinze premiers mètres de fond ? Tout simplement pour découvrir d’autres paysages et une végétation comme les gorgones ou les poissons d’une taille plus conséquente. L’enseignement pratiqué comporte donc davantage de connaissances théoriques comme le calcul des paliers, mais aussi des savoir-faire pratiques liés à l’assistance et à la sécurité, le tout étant enseigné en une dizaine de plongées.

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La majeure partie des plongeurs formés à Mayotte se contenteront du niveau 2, mais les plus motivés d’entre vous pourront se lancer vers un niveau 3. Les détenteurs de ce niveau seront alors libres de toute décision, à condition d’avoir l’aval du directeur de plongée bien évidemment. Le niveau 4 est quant à lui consacré à ceux qui s’orientent vers l’encadrement et le monitorat. Marc Allaria

NOUVEAU

Contacter Les clubs à Mayotte MAMOUDZOU • Maji club. Tél. 0269 61 02 19 • Maxou Dive. Tél. 0639 21 10 24 • Rêve Bleu. Tél. 0269 61 49 57 PETITE TERRE • Le Lambis. Tél. 0639 69 05 57 • Nyamba Club. Tél. 0639 69 08 63 • Scubaoré Plongée. Tél. 0639 69 32 99 trévani • Mayotte Lagoon. Tél. 0639 69 29 57 M’ZOUAZIA • Abalone Plongée. Tél. 0639 67 67 75 N’GOUJA • Lagon Maoré. Tél. 0639 09 09 01 M’TSANGAMOUJI • Happy Divers. tél. 0639 69 29 38 BANDRélé • Sud Explo. Tél. 0639 39 11 33

Histoire de plonger à Mayotte Auteur : Marc Allaria

Prix de vente : 26 euros Principaux points de vente : Maison des Livres, Jumbo Score...

« Juste pour être à l’eau... » Voilà l’excuse avancée par Marc Allaria, photographe sous-marin basé à Mayotte, pour justifier autant de temps passé à photographier les paysages des eaux mahoraises. Cet ouvrage est bien plus qu’un livre de photographies sousmarines. C’est aussi la trace de moments uniques passés dans un lagon exceptionnel et une preuve de respect envers un environnement que l’auteur affectionne tant : la Mer. Entre récits de plongées et photos sous-marines, l’un des plus beaux lagons du monde se dévoile enfin...

Tarifs • Baptême : environ 50 euros • Niveau 1 : entre 220 et 260 euros • Niveau 2 : environ 450 euros • Niveau 3 : environ 500 euros



Adoptons tous l’éco-attitude avec Mayotte,

un défi énergétique et écologique à relever

P

our économiser l’électricité, il suffit d’y penser... tous

les jours !

Achetons « malin » en choisissant des équipements plus performants. Utilisons des lampes basse consommation, dégivrons régulièrement le réfrigérateur, évitons d’utiliser la climatisation, ne laissons pas nos appareils en veille... Autant de gestes simples pour

consommer moins d’énergie.

Découvrez dans le guide de l’éco-attitude les 40 gestes qui font toute la différence (chez EDM, collèges, CDI...)


Interview

PUBLI-COMMUNIQUé

Delphine Le Page

Responsable Environnement électricité de Mayotte « EDM sensibilise les collégiens aux éco-gestes » Mayotte magazine : - EDM diffuse un kit pédagogique, dont un poster et un guide de l’éco-attitude pour sensibiliser les collégiens aux économies d’énergie. Cette mission est-elle importante ? Delphine Le Page :

- EDM mène une politique environnementale forte, qui vise à favoriser le développement durable et la prise en compte de l’environnement sur le territoire mahorais. Elle se décline sur trois axes : 1. la maîtrise de la demande en électricité (bâtiments performants, équipements électriques moins énergivores, sensibilisation aux éco-gestes), 2. le développement des énergies renouvelables (dont avant tout le solaire photovoltaïque, mais aussi le solaire thermique pour lequel EDM développe des systèmes de subventions), 3. la maîtrise de l’impact des activités d’EDM sur l’environnement (baisse des émissions de CO2, maîtrise des déchets....) Le kit pédagogique s’incrit dans la droite ligne de nos priorités. Il s’adresse aux collégiens, car les enfants sont les futurs consommateurs d’électricité à Mayotte. Il est important qu’ils soient sensibilisés à l’énergie et à la façon

« On peut réduire sa consommation

astuces et gestes simples basés sur : la maîtrise de l’éclairage, la bonne utilisation des appareils électriques et électro-ménagers ainsi que la gestion de l’eau.

d’énergie par quelques éco-gestes faciles à faire, mais qu’il faut réaliser tous les jours. »

économique dont on se doit de l’utiliser. M. m. : - Comment le kit s’utilise-t-il ?

Veille : éteindre ou débrancher les appareils après utilisation.

D. L. P. :

éclairage : utiliser les lampes à économie d’énergie (LEE).

- L’enseignant, pendant une cession d’une heure, peut faire découvrir à sa classe les économies d’énergie que l’on peut faire à la maison. La classe se divise en groupes. Chacun d’entre eux choisit une pièce de la maison et les élèves doivent trouver le maximum d’éco-gestes à adopter dans cette pièce. L’animation se termine par un questionnaire qui se trouve à la fin du guide. Le but est de comprendre que l’on peut réduire sa consommation d’énergie et sa facture d’électricité par quelques éco-gestes faciles à faire, mais qu’il faut réaliser tous les jours. M. m. : - Quels sont les principaux éco-gestes ? D. L. P. :

- Le kit met en avant plusieurs

Cuisson : choisir des appareils de classe A et la taille de marmite à riz adaptée, débrancher les appareils après utilisation, vérifier si l’électroménager n’est pas trop vieux, si les joints sont en bon état dans le four et le réfrigérateur. Froid : choisir l’équipement de classe de taille adaptée, régler la bonne température (4 à 6°C). Lavage : optimiser la gestion de sa machine à laver de classe A en la remplissant, en utilisant le programme économique à une température pas trop élevée. Eau chaude : bénéficier d’eau chaude gratuite en installant un chauffe-eau solaire. Climatisation : privilégier la ventilation naturelle ou les brasseurs d’air. Utiliser des appareils performants. Fermer les portes et les fenêtres dans la pièce. Climatiser à 25°C.

électricité de Mayotte - Cellule Qualité & Environnement Siège social Kawéni - BP 333 - 97600 MAMOUDZOU - Tél. 0269 60 82 62


Reportage

Rédaction et photos : Stéphanie Légeron Photos du Piton de la Fournaise : © Maison du Volcan (Patrice Huet)


ile de La réunion Sud sauvage : l’intensité de l’île Volcan


L

a capitale du Sud réunionnais, SaintPierre, est résolument ouverte sur la mer. Sa plage de sable clair borde la longue avenue encombrée du centre-ville qui voit défiler les restaurants, cafés et autres roulottes d’où s’échappent à toute heure, des odeurs croustillantes de samoussas et bonbons piment.

Deux surfeurs se dirigent vers le port de plaisance. Lunettes de soleil et shorts bariolés, ils empruntent d’un pas nonchalant, planche sur l’épaule, l’immense digue qui plonge droit vers l’horizon et dépassent les bateaux amarrés dont le balancement fait tinter les mâts. La plage toute proche est ceinturée d’une barrière de corail qui en fait un lieu propice à la baignade. Au bout de la jetée, le spectacle est tout autre : de fortes vagues se forment et se défont sans relâche. La houle leur a donné rendezvous et ils sont venus, comme chaque jour : plusieurs surfeurs s’engouffrent dans les tubes tourbillonnants et, grisés par la vitesse, réapparaissent conquérants avant de terminer leur course au pied des récifs côtiers.

Saint-Pierre se visite tranquillement à pied depuis le port de plaisance

L’esprit de vacances et la douceur de vivre semblent régner au coeur même de cette ville, comme l’atteste le charmant bourg de pêcheurs de Terre-Sainte. Située seulement à quelques encablures du port, cette petite localité qui selon la croyance est sous protection d’une Vierge, vit au rythme quotidien du retour des barques et des conversations des « gramounes », les anciens du village.

En haut : les surfeurs sont friands du « spot » de Saint-Pierre, près de la plage principale. Au centre : la mairie de Saint-Pierre, ancien grenier à café construit en 1740 par la Compagnie des Indes. Ci-contre : petite crique de Terre-Sainte.


En arpentant les rues du front du mer vers le vieux centre, on découvre la mairie, un ancien entrepôt de la Compagnie des Indes, et la mosquée à coupole, l’une des plus importantes de tout l’océan Indien. Les amateurs de lèchevitrine se réjouiront de flâner dans la rue des Bons-Enfants qui, outre ses boutiques modernes, surprend par le cachet particulier de ses nombreux magasins à l’architecture créole.

Le Sud grandeur nature, des balades entre soleil et fraîcheur

Aussi attractive que soit Saint-Pierre, c’est la découverte de la région du Sud qui appelle et attire le voyageur. De nombreuses balades l’attendent comme au Cap Méchant (30 minutes de boucle facile) en direction de Saint-Joseph, où le promeneur appréciera sous les vacoas la beauté inédite de la côte sauvage. Une autre excursion non moins spectaculaire se situe près du village de Grand Galet. Un route ombragée sinue le long de la rivière et de ses petits bassins d’eau turquoise, avant d’atteindre l’un des plus beaux sites naturels de La Réunion : la magnifique cascade Langevin. Pour partir à la découverte des plantes à parfums et épices de la région, les possibilités sont nombreuses. Le Parc Exotica, sur la route de l’Entre-Deux, est un véritable laboratoire des espèces botaniques tropicales présentes dans la région. Il se développe dans un décor de laves basaltiques au coeur d’une palmeraie de cinq hectares. Mais pour plonger dans la forêt primaire, direction le Jardin des épices et des parfums, site luxuriant niché au détour du chemin forestier de Mare Longue. Un guide accompagne le visiteur le temps d’une promenade instructive aux parfums de vanille, poivre, cannelle, caféiers et autres orchidées. Trois kilomètres plus loin, la randonnée du Sentier

79 botanique de Mare Longue, géré par l’ONF, permet de pénétrer dans l’une des dernières forêts primaires des Bas riches en bois de couleur. C’est sur la Plaine-des-Grègues, que la Maison du Curcuma parachève ce circuit botanique et épicé. Un documentaire y explique le processus de fabrication du « safran pays » et ses secrets d’utilisation dans les savoureuses recettes créoles. Cette halte sera aussi l’occasion de goûter aux produits locaux : confits de gingembre, massalé, calou pilé, confitures, achards...

En haut : le Café de la Gare, ancienne gare achevée en 1882, qui permettait de se rendre en train à Saint-Denis, puis désaffectée en 1956. Ci-dessus : le centre-ville, haut-lieu de shopping.


Cascade Langevin



Depuis le centre fleuri du Tampon, la route nationale remonte vers la Plaine des Cafres en passant par une série de lieux-dits qui portent le nom du point kilométrique : le Onzième, le Douzième, le Quatorzième, le Dix-septième, le Dix-neuvième... et le Vingt-Troisième. La Plaine des Cafres abrite le village vivifiant aux allures normandes de Bourg-Murat, dont l’altitude de 1 600 mètres en fait le plus haut de l’île. Bourg-Murat est le point de départ vers la splendide route du Volcan. Avant d’y aller, une étape passionnante est recommandée, imaginée par les volcanologues Maurice et Katia Krafft : la Maison du Volcan.

Jaillie de l’océan il y a environ trois millions d’années,

La Réunion

est l’une des plus

jeunes îles du monde

82

Dotée d’une biodiversité exceptionnelle dont par exemple

30 % de

végétation originelle

2 % à Maurice, La Réunion s’est présentée

contre

pour être classée au

Patrimoine mondial de L’Unesco. Sera-t-elle le 34è site français ?

L’Unesco (Organisation des Nations Unies pour la Science, l’éducation et la Culture) gère notamment la convention sur la protection du Patrimoine Mondial culturel et naturel, signée en 1972. Ouverte en 1978, la liste du Patrimoine Mondial s’enrichit d’année en année. Elle représente aujourd’hui au total 878 sites dans 145 pays, dont : 679 sites culturels (temples d’Angkor au Cambodge, Mont-SaintMichel, Abou Simbel en égypte...), 174 naturels (Grande Barrière de corail en Australie, Grand Canyon aux états-Unis...) et 25 mixtes.


Le dossier « Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion » a été déposé officiellement par la France en janvier 2008. La décision de l’Unesco, attendue en juillet 2009, vient d’être reportée d’un an. Au total, c’est un espace de près de 120 000 hectares qui sera soumis à l’appréciation du Comité Patrimoine Mondial en 2010. Le sud-ouest de l’océan Indien compte déjà plusieurs sites inscrits : l’atoll d’Aldabra (Seychelles), la réserve naturelle du Tsingy de Bemaraha (Madagascar), l’Aapravasi Ghat (Maurice)... Les sites proposés par les 186 états

signataires doivent présenter une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection, dont : « représen-

ter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles ; contenir les habitats naturels les plus représentatifs (...) pour la conservation in situ de la diversité biologique (...) ». L’obtention de ce classement ferait bénéficier à l’île de La Réunion d’un engagement international contribuant à préserver son fabuleux héritage naturel pour les générations futures.



Le piton de la fournaise, un des volcans les plus actifs de la planète avec en moyenne plus d’une éruption par an

Le piton de la Fournaise, lieu symbolique de l’île, est un volcan actif dont le diamètre de base, sur le fond océanique, est de 240 kilomètres. Il est accessible à partir d’une unique route forestière qui traverse des entités paysagères très diversifiées (pâturages verdoyants, forêts de cryptomérias, zones rocailleuses plantées d’arbustes d’altitude proches des bruyères...). Le visiteur atteint ensuite la plaine des Sables, minérale et lunaire, ancien plateau basaltique à faible pente, qui résulte de l’érosion de coulées sur les flancs du volcan. L’Enclos est la dernière caldeira où se détache le Piton. En raison de © Maison du Volcan (Patrice Huet) pour les photos de la double page suivante

La route du volcan traverse la végétation rase des Hauts (à gauche) puis mène à la plaine des sables

l’instabilité des sols, l’accès au sentier dit du « tour des cratères » et au cratère lui-même sont interdits aux randonneurs depuis le 12 septembre 2008. Malgré cela, nombreux sont ceux qui bravent cet interdit. L’éruption la plus récente a débuté le 15 décembre 2008 pour s’achever le 4 février 2009. Une éruption particulièrement marquante a été celle d’avril 2007, qui a conduit à l’effondrement du cratère Dolomieu. Celui-ci s’est effondré sur 360 mètres de profondeur ! (voir page suivante) 1 550 mètres de chaussée ont été engloutis par la lave. Selon l’observatoire volcanologique, ce sont 130 millions de mètres cubes de lave qui ont été émis dont 40 millions pour la seule plate-forme édifiée en mer, d’une superficie évaluée à 30 hectares. Le long des pentes du Grand défilé, l’Enclos se prolonge entre ses remparts, jusqu’aux falaises maritimes, où se crée par moments l’alchimie extraordinaire entre l’eau et le feu, entre le Piton de la Fournaise et l’océan Indien. Stéphanie Légeron

85


Ci-dessus : vue d’ensemble près du rempart du Tremblet le 3 avril 2007. Ci-dessous : fissure éruptive du 2 avril 2007 formant des fontaines de lave projetées dans l’air à environ 50 mètres de hauteur. Quand le Dolomieu s’est effondré, des fontaines de lave ont atteint 250 mètres de hauteur !


Ci-dessus : arrivée des coulées en mer, l’alliance de l’eau et du feu fondant des panaches de vapeur. Ci-dessous : cuvette du cratère Dolomieu (1 kilomètre de diamètre) effondré le 6 avril 2007 sur près de 360 mètres. La langue de lave partiellement refroidie est celle de l’éruption du 26 septembre 2008.



L’ H i s t o i r e

de

Saint-Pierre ...

en bref

Jusqu’en 1700

1790

1882

Le Sud est un « quartier réservé » interdit à la colonisation

Création de la commune de Saint-Pierre

Mise en service de la gare ferroviaire à l’emplacement actuel du Café de la Gare. La ligne reliait Saint-Pierre à Saint-Denis

1732 Le gouverneur Dumas donne l’ordre de dresser le plan de la ville

1732 Le gouverneur Labourdonnais confirme officiellement en Conseil la création du quartier de Saint-Pierre

1825 Le Canal Saint-étienne, long de 17 kilomètres, donne accès à l’eau qui manquait jusqu’alors à la commune

1826 La commune compte 30 229 habitants, soit le tiers de la population réunionnaise

1970 Création de la première zone industrielle à Ravine Blanche

1998 Ouverture de l’aéroport de Pierrefonds


S ud R é union infos a d r e ss e s bons plans Port de Saint-Pierre

Cap Méchant

Jardins des

L’observatoire

plantes

astronomique des

Pour découvrir les richesses de la flore tropicale, une balade dans les cinq hectares du parc Exotica (tél. 0262 35 65 45) est intéressante, suivie en pleine nature cette fois, d’une visite guidée au Jardin des épices et des parfums sur le chemin forestier de Mare Longue à Saint-Philippe (tél. 0262 37 06 36)

Grand’anse 90

Parc Exotica

Grande Anse

Entre Saint-Pierre et Saint-Joseph, la plage de Grand’Anse est un endroit agréable et prisé pour le pique-nique. La baignade y est cependant dangereuse hormis dans le bassin d’eau de mer.

La Diligence

Makes

Les séances d’observation se déroulent en plein air de 21h00 à minuit.Vous pourrez visiter le planétarium, le parc scientifique, l’exposition permanente et observer le ciel, la planète Jupiter... Réservations au 0262 37 86 83 Site : www.ilereunion.com/ observatoire-makes/

équitation Le club La Diligence, à BourgMurat, est un beau point de départ pour les randonnées équestres dans la région du volcan. Tél. 02 62 59 10 10. Restaurant sur place.

Vers la cascade Langevin





@

Internet 1

10 gîtes et

chambres d’hôtes

2

www.lacaserobinson.com

www.cocolodge-mayotte.fr

La case Robinson à Bouéni : 5 bungalows de construction traditionnelle, en bois, bambou, raphia et palmes de coco, sont à votre disposition, équipés de draps, moustiquaires et ventilateurs... Possibilité de bivouac. Tél. : 0269 62 17 83

Le Coco Lodge à M’Tsamboro : 6 chambres confortables avec ou sans salle de douche privative, avec vue ou non sur le lagon et une table d’hôte savoureuse, proposée matin et soir, toute la semaine sur réservation. Tél. : 0269 62 07 71

www.horizon-mayotte.fr

Chambres d’hôtes Horizon à Mamoudzou : 4 chambres climatisées, salles de bain individuelles, salon avec TV Wi-fi et satellite, bibliothèque, et varangue avec vue sur le lagon et le port de plaisance. Tél. : 0269 61 44 52

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www.gites-mayotte.com

Gîtes ruraux de Kwalé à Combani : 3 chalets en bois sur pilotis vous attendent pour un séjour de qualité à l’ombre des manguiers et des cocotiers centenaires. Tél. : 0269 62 40 51

www.mayottelerelaisdesindes.com

Le Relais des Indes à Passamainty : équipées de TV, lecteur DVD et climatisation, les chambres sont uniques par leur décoration. Tél. : 0269 61 55 68


@ à Mayotte en ligne

Rubrique : Thierry Stoecklin

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http://villamaora.e-monsite. com La Villa Maora à Kangani : 4

http://palmeraie.malango.fr

La Palmeraie à Tsoudzou II : un séjour calme en plein nature et un restaurant aux qualités reconnues. Certaines chambres ont accès à la piscine. Tél. : 0269 62 10 44

chambres d’hôtes tout confort, vue sur le lagon, piscine, table d’hôtes, pour des séjours touristiques et d’affaires. Tél. : 0269 62 74 40

www.lesbaobabs.fr

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Les Baobabs à Bandrélé : 5 chambres climatisées tout confort, équipées de TV et disposant d’une salle de bain indépendante. Chaque chambre bénéficie d’une vue sur le lagon et donne sur la piscine. Tél. : 0269 62 19 00

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www.mtiti.com

M’titi à Bouéni : les bungalows sont bâtis en matériaux naturels. Ils sont ventilés et pourvus d’une douche individuelle. Pour un meilleur confort, les lits suspendus ont une dimension de 190 x 200 cm. Tél. : 0269 62 63 89

http://refugetropical. malango.fr

Le Refuge Tropical à Tsoudzou II : 4 bungalows climatisés avec cuisine et terrasse, mais aussi 4 chambres « tout confort » et 2 chambres en « formule économique ». Tél. : 0639 69 33 59




L’histoire d’Edgar Sawtelle de David Wroblewski - JC Lattès Roman paru en avril 2009

27,50 €

Dans une ferme isolée au nord du Wisconsin, le jeune Edgar Sawtelle grandit seul entre son père et sa mère, avec lesquels il ne peut communiquer que par le langage des signes. Depuis deux générations, les Sawtelle élèvent et dressent une race de chiens d’exception « à qui il ne manque que la parole », dont Almondine, l’amie de toujours d’Edgar, est un merveilleux exemple. À l’arrivée de Claude, l’oncle du garçon, la paix du foyer vole en éclats. Ce roman initiatique, qui emporte le lecteur dans une quête effrénée de liberté, a déjà touché plus de deux millions de lecteurs aux États-Unis.

Enfant 44 de Tom Rob Smith Belfond - Roman paru en février 2009

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Hiver 1953, Moscou. Le corps d’un petit garçon est retrouvé sur une voie ferrée. Agent du MGB, la police d’État chargée du contreespionnage, Leo est un officier particulièrement zélé. Alors que la famille de l’enfant croit à un assassinat, lui reste fidèle à la ligne du parti : le crime n’existe pas dans le parfait État socialiste, il s’agit d’un accident. C’est dans une ville perdue des montagnes de l’Oural, que Leo va faire une troublante découverte : un autre enfant mort dans les mêmes conditions que l’« accident » de Moscou. Prenant tous les risques, Leo et sa femme Raïssa vont se lancer dans une terrible traque, qui fera d’eux des ennemis du peuple…

27,50 €

Requiem pour une cité de verre de Donna Leon - Calmann-Levy Roman policier paru en mars 2009

26,13 €

Le Commissaire Brunetti et son adjoint Vianello sont appelés à la rescousse à Venise pour faire libérer Ribetti, un ami de Vianello, qui s’est fait bêtement coffrer lors d’une manifestation des défenseurs de l’environnement. Ribetti est un fervent écologiste mais tout à fait non-violent. D’où la surprise de Brunetti, quand, à la sortie du commissariat, les trois hommes tombent sur Giovanni De Cal, le beau-père de Ribetti, qui l’insulte copieusement… De Cal est le propriétaire d’une usine de verre, très polluante, son gendre est écolo, certes… Mais de là à proférer des menaces de mort ?


Découvrez vite la sélection de la Maison des Livres

Romans

Le coin du libraire

essais bd jeunesse coups de coeur

18,75 €

Un don

de Toni Morrison éditions Christian Bourgois - Roman paru en avril 2009 Toni Morrison, prix Nobel de littérature en 1993, décrit dans une prose lyrique le monde beau, sauvage et encore anarchique qu’était l’Amérique du XVIIè siècle. La mère de Florens l’a autrefois abandonnée, suppliant Jacob Van Aark, un étranger de passage dans la plantation du Senhor d’Ortega, où toutes deux étaient esclaves, de la prendre en paiement de la dette contractée par le gentilhomme portugais. Florens ne s’est jamais remise de cette blessure originelle. Un don évoque les fondements d’une nation, dont la ferme de Jacob Van Aark, est un parfait microcosme.

24,38 €

26,25 €

D’autres vies que la mienne

Les éclaireurs

d’Emmanuel Carrère P.O.L. - Roman paru en mars 2009 La vie m’a rendu témoin des deux événements qui me font le plus peur : la mort d’un enfant pour ses parents, celle d’une jeune femme pour ses enfants et son mari. Quelqu’un m’a dit : tu es écrivain, pourquoi n’écris-tu pas notre histoire ? C’était une commande, je l’ai acceptée. C’est ainsi que je me suis retrouvé à raconter l’amitié entre un homme et une femme, tous deux rescapés d’un cancer, tous deux boiteux et tous deux juges. Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d’extrême pauvreté, de justice et surtout d’amour.

d’Antoine Bello Gallimard - Romann paru en février 2009 C’est l’histoire de Sliv, agent spécial du CFR (Consortium de Falsification du Réel), qui veut comprendre pour quoi et pour qui il travaille. C’est l’histoire d’une organisation secrète, qui tente d’influer sur les hommes, et dont l’existence est remise en cause le 11 septembre 2001. C’est l’histoire de Maga, jeune femme moderne que son mariage précipite dans une famille d’intégristes ; de Lena, dont la rivalité professionnelle avec Sliv cache peut-être des sentiments d’une autre nature. C’est l’histoire de l’Amérique, qui trahit ses valeurs quand le monde a le plus besoin d’elle. C’est, d’une certaine façon, l’histoire du siècle qui vient.


Mayotte &

océan Indien

L’auberge mahoraise de Manou Mansour éditions Jets d’encre - Roman paru en février 2009 Dans son Auberge mahoraise, Manou Mansour décrit son

expérience de bachelier mahorais venu suivre ses études en métropole : à la douceur de vivre d’une terre authentique, va rapidement s’opposer l’inhumanité d’un monde froid et individualiste, où s’accumulent les tracasseries administratives, les préjugés et les discriminations envers les Français d’Outre-mer. Contre cette société moderne qui a perdu tout lien avec la nature et toute notion de fraternité, l’auteur réaffirme, outre sa double identité de Mahorais et de Français, une certaine conception du bonheur, faite d’altruisme et d’amour de l’humanité.

13,80 €

16,25 €

La Réunion en 200 questions réponses d’Enis Omar Rockel - Orphie

Celui ou celle qui débarque à l’île de La Réunion, pour quelque raison que ce soit - mission, affaires, vacances, tourisme ou autres -, est immédiatement interpellée par de multiples questions qui viennent effleurer la curiosité. L’auteur étant un guide touristique, il a sélectionné au cours de nombreuses années passées sur le terrain, avec des gens venus d’horizons les plus divers, les principales questions sur les sujets les plus demandés : histoire, géologie, faune et flore, météorologie, curiosités des sites visités... à travers ces textes bien documenés, voilà une façon ludique de découvrir l’île, tout en apprenant l’essentiel.

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La vie autour des coraux

Album jeunesse de Fany Seguin éditions du Baobab Dans la collection Je découvre à Mayotte, l’ouvrage La vie autour des coraux vous dévoile les mystères de la vie sous les eaux fertiles

12,00 €

mahoraises : naissance des récifs de Mayotte, découverte des coraux, des poissons multicolores ou de surprenants coquillages... Trois fiches de plongée plastifiées vous permettent d’aller vérifier vos connaissances pratiques... sous l’eau.


jeunesse

20,00 €

13,13 €

Journal d’un vampir de L. J. Smith Hachette Jeunesse Roman dès 12 ans

Dès l’arrivée de Stefan Salvatore à Fell’s Church, Elena, la reine du lycée, se jure de le séduire. D’abord distant, le garçon aux allures d’ange rebelle finit par céder à sa passion dévorante… et à lui révéler son terrible secret. Quelques siècles plus tôt, la femme qu’il aimait l’a transformé en vampire, avant de le trahir avec son frère ennemi...

La véritable histoire du chat botté

d’Aurélien Morinière Emmanuel Proust - BD Il était une fois dans un paisible et merveilleux royaume... Une belle princesse et un chat qui parle, chante et danse. Mais la belle ne seraitelle pas un peu sotte? Quant à ce chat, est-il plus pirate que gentleman?... On trouve dans cet album toute la magie du film événement comme du conte de Charles Perrault.

17,50 €

Haut comme 3 pommes, abécédaire de

Madeleine Deny - éveil 0-2 ans - Nathan

Tous les enfants qui « jouent aux lettres » en associant leurs cinq sens lisent mieux et plus vite. Guidez le petit doigt de votre enfant sur les lettres en relief, faites-le toucher, nommer, trier les lettres... Il va ainsi, naturellement et tout en douceur, s’approprier les 26 lettres de l’alphabet et se familiariser avec leur tracé.

Le chercheur de dinosaures

Document jeunesse - Collectif- Nathan

29,85 €

D’incroyables pages animées, de superbes illustrations, des volets d’infos à soulever, des étiquettes de fouilles à lire, des fossiles en relief à toucher... Astuces et documents de paléontologues de métier aident le lecteur à mettre au jour une dent d’Iguanodon, un fémur d’Hadrosaurus, des oeufs d’Oviraptor et à comprendre la digestion de ces animaux ou la formation des fossiles. Avec un tiroir à secrets qui renferme bien des surprises, cet ouvrage est un vrai livre de bord pour revivre l’aventure des grands découvreurs de dinosaures !


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Cyril Le Corre, gagnant du Festi’Bulles, catÊgorie plus de 18 ans



Vianney Abdallah, gagnant du Festi’Bulles, catÊgorie Mangas




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soins visage Mode CUIR colorée

Sac tout en cuir CARO. Existe en marron, noir. Grand format, pratique. Prix : 55 € Ceinture élastique effet cuir, boucle argentée. Existe en jaune, violet, noir, blanc et beige. Prix : 25 € En vente chez : STYLE DES ILES, lot. Bamcolo, face Jumbo

• Baume précieux : un concentré 100 % naturel pour les peaux sèches. Prix : 20 € • Crème du matin : le premier geste beauté du matin à la texture veloutée. Prix : 28 € • Démaquillant tonic : une eau florale de camomille bio et feuilles d’olivier. Prix : 17 € • Mousse nettoyante : redonne à votre teint tout son éclat. Prix : 17 €. En vente chez : CANNELLE, Hauts Vallons derrière Jumbo


tendance Le shopping du moment... Table en résine tressée Cette table en verre est idéale sur une varangue ou dans un jardin. Elle ne prend pas de place puisque les fauteuils s’emboîtent en cercle. La structure et les fauteuils sont fabriqués en résine tressée traitée qui ne blanchit pas au soleil. Prix : 480 € moins 20 % de remise, soit 384 €. En vente chez : MATO, Z.I. Kawéni, face à l’immeuble ARCHIPEL

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Profitez de la braderie chez MATO à partir du 1er août sur tout le magasin, de -20 à -50 %.

Objets déco d’Indonésie

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Cadre photo en noix de coco. Petit format 20 x 20 cm : 25 € Grand format 25 x 25 cm : 30 € Trois bougeoirs en aluminium. Prix : 50 € Belle lampe sensitive tactile avec trois intensités. Format 44 x 34 cm. Prix : 175 €

50 €

175 €

LMA

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ASIE MOBILIER,

Hauts Vallons


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Cette station d’accueil pour baladeur iPod vous permet d’apprécier un son riche et cristallin avec une puissance de sortie totale de 5 W RMS. Une enceinte Bass Reflex fournit un son de basses intense et profond. Vous pouvez écouter votre musique de sources différentes : USB direct pour la lecture de fichiers audio MP3/WMA, réglage numérique FM avec présélections. La station peut aussi vous réveiller, avec le volume progressif de l’alarme, le son de votre iPod ou la radio. Prix : 119 €. En vente chez : méga, Z.I. de Kawéni

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Eau de toilette chyprée boisée moderne, Gucci BY GUCCI s’adoucit de notes fraîches et fleuries. Des effluves cuirés, ambrés et épicés réchauffent le sillage. Prix : 61 € les 50 ml - 80 € les 90 ml

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The one, D&G

L’eau de parfum « The one » est une fragrance capiteuse, de la famille fleuri-oriental, avec une touche moderne de sensualité. Prix : 81 € les 50 ml - 104 € les 75 ml

MADO PARFUMS, galerie Jumbo Score



Idée recette de Mayotte Fricassée de crabes de mangrove sautée au rhum Ingrédients de base

Pour 4 personnes

• 1,5 kg de crabe des mangroves

• 1 cuillère à soupe de wasabi

Préparation : 30 minutes Cuisson : 45 minutes Recette bon marché facile à réaliser

• 2 cuillères à soupe de vinaigre blanc

Cuisinier : Ismaël

• 3 oignons • 2 gousses d’ail

• 1 cuillère de miel • 2 cuillères de sucre roux • 3 cuillère à soupe de soja • 1 cuillère à soupe de curcuma • 4/5 grains de coriandre • 1 verre de vin blanc

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• 1 verre de rhum • 1 bouquet de hanga • 4 épices • 3 tomates

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Après avoir nettoyé les crabes, déposezles dans une grande marmite remplie à moitié d’eau. Versez les carottes, le hanga*, les oignons, une cuillère de vinaigre blanc et une de wasabi, un verre de vin blanc, une gousse d’ail, une pincée de 4 épices et la peau d’un citron.

2

Préparation de la sauce : mélangez la sauce de soja avec une cuillère à soupe de wasabi. Ajoutez du sucre, une cuillère de curcuma et 4 à 5 grains de coriandre.

• 1 citron • 10 g de beurre • Huile, sel et poivre • 500 g de riz pour l’accompagnement

* Le hanga est une petite herbe utilisée principalement dans les plats de « kakamoko », de « m’tsolola » ou même dans un cary poulet. Il a le goût de la menthe sauvage.


3

Préparation des accompagnements : découpez les carottes en lamelles et faitesles cuire dans l’eau. Faites revenir dans une poële les échalottes et versez les carottes 2 minutes après. Versez-y ensuite une cuillère à soupe de miel. Laissez cuire pendant 8 minutes à feu doux.

4

épluchez les oignons, émincez les gousses d’ail, les feuilles de ciboulette, les tomates, les feuilles de hanga et quelques lamelles de citron. Versez de l’huile dans une poële, incorporez-y ces ingrédients et laissez cuire à feu doux pendant 5 minutes. Ajoutez la sauce, une cuillère à soupe de sucre roux. Laissez mijoter 15 à 20 minutes. Déversez le verre de rhum et flambez-le, puis laissez cuire enfin 10 minutes.

Astuce Une cuillère à soupe de miel adoucira votre plat d’un effet légèrement caramélisé


Jeux Mot à trouver : KANGOUROU

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es v o s g r il l

à

!!

Complétez les cases de la grille de Sudoku avec les chiffres de 1 à 9 de sorte que ces chiffres ne se répètent ni dans chaque colonne, ni dans chaque ligne ni dans chaque carré. Il n’ y a qu’ une seule solution. à vous de la trouver !

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Horaires des marées JUILLET

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© StraussgrauerMarina Softwares

La prudence impose de confronter les données issues de ces grilles avec les documents officiels qu’il est obligatoire d’avoir à bord. On peut aussi consulter les prévisions du Service d’Hydrographie et d’Océanographie de la Marine à l’adresse : www.shom.fr


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