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Mayotte magazine

Mayotte

JANVIER-Février-mars 2010

n°15

magazine

LA conservation du lagon

3,90 €

ACTUALITé CULTURE VOYAGE LOISIRS

TRADITIONS

l’artisanat RENCONTRE

papajan

économie

quel avenir pour l’hôtellerie touristique à Mayotte ? REPORTAGE

nouvelle-calédonie L’évasion dans le Pacifique



Mayotte magazine n°15 Une publication trimestrielle de AR’IMAGE SARL ZI de Kawéni BP 268 97600 Mamoudzou tél : 06 39 09 03 29 contact@mayottemagazine.com DIRECTRICE DE PUBLICATION Stéphanie Légeron RéDACTEURS Marc Allaria Alban Jamon Annette Lafond Stéphanie Légeron Thierry Stoecklin Laurence de Susanne Bruno de Villeneuve PHOTOGRAPHES Marc Allaria Alban Jamon Stéphanie Légeron Bruno Marie Bruno de Villeneuve BD Vincent Liétar Alice Lopez Yann Moreau DIRECTION ARTISTIQUE AR’IMAGE SARL COMMERCIAL Thierry Stoecklin IMPRESSION PRECIGRAPH St Vincent de Paul Avenue West Pailles P.O. Box 727 Bell Village Ile Maurice Photo de couverture : N’Gouja © Bruno Marie Numéro ISSN 1962-4379 Prix de vente : 3,90 € Toute reproduction (même partielle) des articles publiés dans Mayotte magazine sans accord de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique.

éDITO

L

’avenir de Mayotte, île tropicale française entourée d’un des plus grands lagons du monde, passera par l’essor du tourisme. Les atouts de notre île pour séduire les visiteurs existent et doivent être valorisés. Un des moteurs du tourisme est l’hébergement. Quel avenir pour l’hôtellerie de loisirs à Mayotte ? Quels types de structures doit-on privilégier ? Pour atteindre quels objectifs ? Parmi les atouts culturels de Mayotte, l’artisanat n’a pas bonne presse. On le dit pauvre, le comparant souvent à celui, extrêmement développé, de la Grande île voisine. Qu’en est-il vraiment ? Quels sont les débouchés offerts par les métiers manuels à caractère traditionnel ?

Parce que le lagon est la principale richesse naturelle de Mayotte, des actions de préservation sont organisées pour en sauvegarder la biodiversité, visà-vis des usagers et notamment des jeunes. Découvrons quelques-unes de ces mesures concrètes et essentielles de sensibilisation. Avec la mise en service de deux vols hebdomadaires Mayotte-Réunion-Nouméa, Mayotte n’est plus si loin du Pacifique ! Le reportage extérieur de ce numéro vous fera sillonner le « Caillou » et entrevoir la splendeur et l’infinie variété de ses paysages. Enfin, pour donner à l’aventure Mayotte magazine les moyens d’être véritablement pérenne dans le contexte difficile actuel, nous avons fait le choix d’une nouvelle périodicité, qui sera désormais trimestrielle. Nous pourrons ainsi prendre du recul sur l’actualité immédiate, et consacrer davantage de temps aux analyses et aux articles de fond. Très bonne lecture et excellente année 2010. Stéphanie Légeron

Directrice de publication


7 AU JOUR LE JOUR 13 éCONOMIE

Quel avenir pour l’hôtellerie touristique à Mayotte ?

27 rencontre Papajan : «Utamaduni», l’art pour tous

34 traditions mahoraises L’artisanat dans la vie quotidienne mahoraise

50 environnement

Sensibilisation des usagers à la conservation du lagon


Sommaire

64 REPORTAGE Nouvelle-calédonie

87 BD

80 INTERNET

91 TENDANCE

82 LE COIN DU LIBRAIRE

96 RECETTE MAYOTTE

L’évasion dans le Pacifique

10 logiciels utiles & gratuits Découvrez notre sélection et nos coups de coeur

Le coin des petits, Bao et Abass Néka

Le shopping du moment Mérou en papillote sauce vanille

98 JEUX

Mots mélangés, sudoku, test psychologique, multijeux

Actualité, économie Culture, tradition Rencontre, tendance Environnement, voyage Loisirs, jeux

106 HORAIRES DES MARéES



Au jour le jour Contrat de projet état-Mayotte 2008-2014 Le comité de pilotage du 13 novembre 2009 a permis de passer en revue les réalisations de 2009 et de présenter la programmation 2010, de manière à dérouler le XIIIème Contrat de projet état-Mayotte 2008-2014. Celui-ci avait été signé le 28 mars 2008 entre le Préfet de Mayotte, Vincent Bouvier, et le Président du Conseil général, Ahamed Attoumani Douchina, en présence du Secrétaire d’état chargé de l’Outre-mer, Yves Jégo. Un contrat de projet est un document de programmation unique, global et transversal par lequel l’état et la Collectivité s’engagent à apporter par voie contractuelle leur concours pour financer les infrastructures nécessaires au développement économique et social du territoire. « C’est l’ossature du déve-

loppement de Mayotte du côté des pouvoirs publics », résume le Préfet Hubert Derache.

Partant du constat que des besoins cruciaux demeurent à Mayotte en termes d’infrastructures, de logement, d’assainissement, d’environnement, de désenclavement du territoire, de développement économique ou encore d’éducation et d’emploi, le XIIIème Contrat de projet marque un effort financier particulièrement fort de l’état et de la CDM dans ces domaines. L’objectif de ce contrat est de favoriser une dynamique de rattrapage, de façon à rapprocher Mayotte du niveau de développement de la métropole et des départements d’Outre-mer et à enclencher un processus de développement autonome. Le montant total de financement prévu sur sept ans est de plus de 550 M€, dont 337 M€ apportés par l’état. En plus de cet effort financier, l’état s’engage à soutenir le domaine de l’éducation - 4 M€

pour le premier degré et 19M€ pour le second degré - et à prendre en charge la modernisation de l’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi en partenariat avec la CDM, afin de lancer les travaux de la piste longue et de construire une nouvelle aérogare. Celle-ci, à la charge du nouveau concessionnaire, fera l’objet d’un appui financier de l’état à hauteur de 12 millions d’euros. Dans ce cadre partenarial, la CDM a également décidé de consentir un effort financier important, notamment dans les domaines des transports collectifs, du sport et de la culture. La participation de la CDM est de 182 M€. Le reste du Contrat de projet est financé par d’autres partenaires dont le Fonds européen de développement (FED). Voici les cinq axes de répartition du budget : • Ouverture sur l’extérieur (haut débit) : 6,5 M€ • Développement économique et emploi (infrastructures portuaires, pêches maritimes, aquaculture, filières agricoles, formation, équipements touristiques...) : 97,21 M€ • égalité des chances (équipements culturels et sportifs, handicap) : 32,14 Me • Aménagement du territoire (route, transport collectif, logement) : 258 M€ •Développement durable (eau, assainissement, risques naturels) : 156,35 M€ « Concernant 2009, le niveau d’engagement global des crédits demeure plutôt satisfaisant », estime Hubert Derache. Depuis mars 2008, il était - au 13 novembre 2009 - de 74 373 000 € du côté de l’état et de 43 510 000 € côté CDM. Le taux de consommation est assez faible pour l’instant sur l’axe 5 du développement durable mais devrait se développer en 2010. Sur l’axe 1, la consommation démarrera en 2010 : France Telecom a pris la décision le 7 octobre 2009 de réaliser un câble sous-marin Madagascar/ Mayotte/côte africaine. Cela confirme que le haut débit arrivera à Mayotte en 2011. « Contrairement à ce qui se dit, le Contrat de projet s’exécute au rythme qui était prévu », conclut Ahamed Attoumani Douchina.

S. L.

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© Marc Allaria

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Mayotte au Salon de la Plongée

Prévision météo : la saison

Le Comité du tourisme de Mayotte maintient sa participation au 12ème Salon de la Plongée. Il aura lieu du 15 au 18 janvier 2010 au Parc des Expositions de Paris.

La perturbation tropicale Bongani n’a fait qu’effleurer Mayotte en novembre 2009, et du côté des prévisions, la chaleur qui a prévalu ces derniers mois, devrait se poursuivre.

Le monde de la Plongée se retrouve tous les ans à ce Salon, dont le thème pour cette version 2010 sera « Les îles à l’honneur ». Autant dire que Mayotte est concernée… Les principaux fabricants de matériels de plongée, mais aussi les tour opérateurs seront présents pour vanter les meilleures destinations plongées.

Pour Météo France, la prévision saisonnière n’a rien à voir avec la prévision classique qui concerne la situation météorologique moins de 10 jours à l’avance. Ce sont les conditions moyennes (température et précipitations) sur les trois mois à venir sur une vaste région que vise la prévision saisonnière.

« Dix clubs mahorais s’y rendront, bien entendu à leurs frais » informe Christophe Gravier, directeur du Comité Départemental du Tourisme (CDTM), « et notre stand de 24 m² est

Pour la température moyenne comme pour les précipitations, la prévision exprime le choix du scénario le plus probable parmi trois possibilités prédéfinies : proche, en dessous ou audessus des normales saisonnières. La fiabilité de ces prévisions est bien meilleure outre-mer qu’en métropole.

Ce Salon est prolifique pour Mayotte, puisque le directeur du CDTM, qui déplore ne pas pouvoir se baser sur des statistiques, estime avec l’aide des professionnels que 5 à 10% de leur clientèle est issue du Salon de la Plongée.

Le mois de janvier, comme novembre et décembre, s’annonce plus chaud que les normales saisonnières sur l’ensemble de nos territoires, en métropole comme outre-mer. Pour Météo France, à la Réunion et à Mayotte, les températures devraient être supérieures aux normales saisonnières, mais aucun scénario n’est privilégié pour les précipitations.

réservé. La thématique que nous avons choisie est le Parc Naturel Marin afin d’annoncer en avant-première le projet pour 2010 ».

« Nous avons demandé à chacun des clubs d’in-

tervenir à l’aide d’animations pour positionner Mayotte par rapport à la concurrence » conclut Christophe Gravier.

Le budget pour ce Salon avait été voté, et malgré les aléas financiers de la Collectivité, la participation de Mayotte est toujours d’actualité à l’heure où nous écrivons ces lignes. A.L.

chaude porte bien son nom

Pour tout renseignement sur le bassin cyclonique du sud-ouest de l’océan Indien, vous pouvez consulter le site www.mtotec.com. Vous y trouverez notamment des bulletins actualisés, la trajectoire des cyclones, une image satellite et des prévisions météorologiques. A.L.



L’Observatoire des prix, solution face à la vie chère

Assises de l’agriculture Les trois tables rondes, Développement et modernisation des productions locales, Diversification des leviers de développement des espaces ruraux, Enjeux de la vie quotidienne en milieu rural, tournaient autour de problé-

matiques communes qu’ont mis en valeur les intervenants. « La population agricole se trou-

ve essentiellement dans la région de Combani et de M’tsamboro avec des problèmes de recyclage de déchets d‘animaux, de mécanisation et de désenclavement » expliquait Patrick Poyet,

Direction de l’Agriculture et de la Forêt (DAF), « doublés d’une population vieillissante, car les enfants ne veulent pas reprendre ». « Le montant des retraites ne permet pas aux

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?

Février 2010, c’est le mois choisi pour la première grande réunion de l’Observatoire des prix, qui avait été relancé le 24 novembre à Mayotte par le préfet Hubert Derache et le président du Conseil général, Ahamed Attoumani Douchina, à la suite du discours sur l’Outremer du président Nicolas Sarkozy le 6 novembre dernier. La réflexion engagée à Mayotte à l’occasion des états Généraux de l’Outre-mer, au sein de l’atelier 1 (prix), avait fait émerger plusieurs propositions, dont la stimulation de l’environnement concurrentiel sur certains marchés, la garantie renforcée d’une saine coexistence entre petits commerces et grande distribution, ou encore la meilleure mobilisation de l’outil fiscal et douanier aux fins de régulation des prix. (source : www.mayotte.pref.gouv.fr)

dent de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) de Mayotte, « c’est pourquoi il faut avant tout un statut

Une des victoires de cet Observatoire avait été la baisse des droits de douane sur 20 produits de premières nécessité, comme les poissons et poulets congelés, la farine de blé, les couches, les shampoings, le lait coco ou les pâtes alimentaires. Cette diminution se traduira à la caisse, « le Service de la Concurrence, de la

Ida Nel, chef d’entreprise, propose des solutions pour consommer des produits locaux et exporter, tel que créer « des produits labellisés

objectif de l’Observatoire est la création d’un panier de la ménagère mahoraise, comme il en existe aux Antilles et à la Réunion.

agriculteurs âgés de léguer leur exploitation à leurs enfants et de se passer de ce revenu qu’est leur terre » fait remarquer Ali Ambody, prési-

d’agriculteur pour Mayotte, mais aussi une formation pour s’organiser, ainsi que des pistes, de l’eau et de l’électricité pour désenclaver les exploitations ».

Bienvenue à la ferme, lancer la production de pâté de lapin qui demande peu d’investissement, ou créer des Groupements d’Intérêt économique (GIE) pour que les agriculteurs mettent en commun les moyens de production ».

Un comité de pilotage devrait reprendre les réflexions et se réunir en janvier. A.L.

Consommation et de la Répression des Fraudes y veillera » assure Hubert Derache, « mais cette diminution de recettes pour le Conseil général, sera plus que compensée par un accroissement des prix du tabac et de l’alcool ». Le deuxième

Les recommandations du président Sarkozy sont suivies puisque ce n’est plus le préfet qui présidera cet Observatoire, mais une personnalité indépendante, et un GIR (Groupe d’intervention régional) de la concurrence sera créé pour contrer les ententes frauduleuses. A. L.




économie

Rédaction : Laurence de Susanne Photos : Bruno Marie et Stéphanie Légeron

Quel avenir pour

l’hôtellerie

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touristique à Mayotte ?

© Bruno Marie

La très belle plage de N’Gouja bordée de baobabs. L’hôtel Jardin Maoré s’intègre dans la nature sauvage du site.


«N

ous avons seulement cinquante chambres correctes à Mayotte. Pas un hôtel touristique – je ne compte pas l’Iris, place Mariage, qui est un hôtel d’affaires, pas de loisirs – n’a été construit depuis 2001 ! » s’insurgeait l’ex-direc-

teur du Comité du tourisme (CDTM), Georges Mecs, juste avant son départ effectué, dans des conditions houleuses, pour la Réunion.

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« Il faut passer de 1300 à 3000 lits dans les

10 ans à venir, c’est-à-dire doubler la capacité d’accueil avec l’obligation d’une montée en gamme des équipements. Sur les 3 000 lits, 1 500 devront être dans l’hôtellerie, avec 50% des chambres en catégorie 3* au minimum »

des destinations très prisées par les touristes du monde entier1. Pourtant, si l’on en croit les prévisions du « Schéma de développement et d’aménagement du tourisme et de loisirs de Mayotte » approuvé le 5 juillet 2007 par le Conseil général du futur 101è département français, l’île au lagon accueillera 120 000 (hypothèse basse) à 150 000 (hypothèse haute) touristes tous types confondus en 2020.

Taux de fréquentation annuel des hôtels à

explique, déterminé, le directeur du CDTM, Christophe Gravier.

Mayotte : 72 %

40 000 touristes ont débarqué sur l’île au lagon en 2007 et autant en 2008 (contre 23 000 en 2003). Sur ces 40 000, 13 000 « vrais » touristes, appelés « touristes d’agrément », venus à Mayotte ni parce qu’ils y ont des amis ou de la famille, ni pour affaires. C’est peu, très peu. Mayotte reste à l’écart du dynamisme touristique qui ne cesse de s’accroître dans cette zone sud de l’océan Indien : l’île Maurice, les Seychelles, la Réunion ou encore Madagascar sont

Cette progression de la fréquentation touristique passe impérativement par une amélioration de la capacité et de la qualité de l’offre d’hébergement sur l’île au lagon. Aujourd’hui, en comptant les lits de la quarantaine de chambres d’hôtes/gîtes et des 11 hôtels, il y a 750 lits sur l’île, du petit bungalow très rustique en bord de plage aux belles maisons en bois sur pilotis des « Gîtes de Kwalé »

2,7 millions de touristes pour l’ensemble de cette zone. Source : Atout France.

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Chambres d’hôtes les Baobabs à Bandrélé, cinq chambres climatisées haut de gamme (www.lesbaobabs.fr)

de Thierry Maranber ou des « Bangas » de Pierre Baudet, des bungalows rénovés du Jardin Maoré ou du Sakouli aux petites chambres sympathiques avec vue sur la baie de Mamoudzou de l’hôtel Isijiva. En l’espace de dix ans, la capacité d’hébergement a triplé. Cependant, elle reste très faible en comparaison avec les autres îles de la région, telles que la Réunion qui dispose de 11 000 lits, l’île Maurice ou les Seychelles. De nombreuses études s’accordent à dire que la faible part du tourisme d’agrément et d’affaires (les touristes affinitaires allant massivement chez leur famille et amis) est dû au manque de structure hôtelière et de produits touristiques pour accompagner ce type de tourisme. Pourtant le

taux de fréquentation des hôtels par an à Mayotte n’est que de 72%. Un exemple précis : l’hôtel de Sakouli, un des deux hôtels touristiques haut de gamme de l’île avec le Jardin Maoré, a un taux de fréquentation qui avoisine les 60%, selon son directeur. En clair, sauf durant les vacances réunionnaises ou métropolitaines, il est loin d’afficher « complet ». Première question : l’augmentation de la capacité hôtelière suffira-t-elle à attirer plus de touristes à Mayotte ? évidemment non. L’attractivité d’une destination est une alchimie complexe, aux nombreux paramètres. En attendant, l’objectif est de déterminer le nombre de chambres d’hôtels à construire pour répondre, à l’horizon 2020, à une fréquentation de de 120 à 150 000 touristes par an.


Sous l’autorité de Daniel Martial Henry, chef de service à la Direction du Développement économique et touristique du Conseil général, Abbas Nichad, étudiant en Master, a fait le calcul sur la base de 150 000, en ne retenant que les touristes d’agrément et d’affaires, seuls clients potentiels des hôtels. Ces derniers représenteront - si on se base sur l’exemple de la Réunion - 60% du nombre total de touristes, soit 90 000 personnes en 2020 en hypothèse haute. Une chambre comportant deux lits, le taux de fréquentation des hôtels, estimé par l’IEDOM, étant de 75% et la durée moyenne de séjour dans un hôtel de 7 jours (selon l’enquête des flux touristiques réalisé par l’Insee en 2006), le résultat de l’équation aboutit à une nécessaire capacité hôtelière de 2 300 lits en 2020, ce qui correspond à 1 150 chambres. « Sachant que Mayotte dispose actuellement

de 184 chambres d’hôtels, il est nécessaire de construire 966 chambres pour répondre aux objectifs fixés » conclut Abbas Nichad dans son « Rapport sur le tourisme durable à Mayotte ».

Jolie plage de Bouéni, devant la Case Robinson, gîte louant des bungalows dans un cadre luxuriant.

Le littoral, lieu de prédilection pour les hôtels de tourisme Où et comment vont être construites ce millier de chambres ? Le lagon étant un attrait majeur de Mayotte et le bord de mer ayant toujours eu la faveur des touristes, ces hôtels vont majoritairement choisir le littoral. Dans ce cas ils sont obligés de choisir leur future implantation uniquement parmi les neuf nouveaux sites, listés par le PADD (Plan d’aménagement et de développement durable) définitivement validé par le Conseil d’état depuis le 25 juin 2009. Ces sites sont définis comme pouvant, en dérogation à la loi littoral, accueillir des « aménagements touristiques importants », en plus des trois existants qui accueillent déjà des hôtels (N’Gouja dans la commune de Kani-Kéli, M’tsanga Sakouli sur la commune de Bandrélé et M’tsanga Achimatso (plage de Trévani) sur la commune de Koungou). Ces neuf sites, « en discontinuité des espaces bâtis existants », sont : M’tsanga Tsoha (M’tsamboro), Bambo Est (Bandrélé), M’tsangachéhi (Sada), Plage du pendu (Mamoudzou, le terrain a été vendu en l’an 2000 à Alain Le Bihan qui y a lancé il y a trois ans la construction du Hamaha Beach Hôtel), M’tsanga Chanfi et M’tsanga Hadsalé (M’tsangamouji), Mironi Kanoa, Mariam Lidi et M’tsanga Gouela (Bouéni). Ce millier de nouvelles chambres se répartira essentiellement entre ces 12 sites, une centaine d’entre elles se positionnant « en ville », à Mamoudzou ou dans sa banlieue résidentielle des Hauts-Vallons ou peut-être sur son fameux futur front de mer… Ce qui fait une moyenne de 80 chambres environ par site, en supposant qu’elles se répartissent de façon homogène. Une densité qui s’avère donc raisonnable et qui rend incongrue l’assertion selon laquelle Mayotte risque d’être victime d’un tourisme de masse, avec d’énormes hôtels envahissant les belles plages de l’île !


Foncier : la situation nécessite d’être clarifiée

Avant de lancer le grand appel d’offres international destiné à dénicher les groupes hôteliers qui construisent les chambres, ces investisseurs touristiques potentiels, bien des problèmes restent à résoudre ! Problème n°1 : le foncier dont la situation nécessite d’être clarifiée. Sur un même site PADD, il est fréquent que les terrains appartiennent pour partie à la Collectivité, pour partie à l’état, pour partie encore à des propriétaires privés. Il faut donc répertorier le statut de chaque parcelle, déterminer les conditions dans lesquelles les terrains privés pourront être mobilisés, arrêter les modalités selon lesquelles la Collectivité de Mayotte et l’état vont céder leurs terrains aux investisseurs. « Quoi qu’il en

soit, ce ne sera pas sous la forme d’une AOT – autorisation d’occupation temporaire – affirme Daniel Martial Henry, car dans ce cas les banques ne suivront jamais ».

« Les sites PADD ne sont pas commercialisables en l’état », déclarait en janvier 2009, Philippe Coat, directeur du développement économique et touristique du Conseil général, réinstallé aujourd’hui à son poste par le Tribunal administratif. Il a opté pour le lancement d’un appel d’offres destiné à trouver un cabinet d’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) qui règle, à lui seul, tous les sujets : questions foncières (caractérisation du foncier, mode d’acquisition, mode de cession), établissement des documents techniques de présentation des sites, rédaction du cahier des charges, conseil aux investisseurs dans la mise en œuvre de la charte, conduite de l’appel à projet international et analyse des candidatures, accompagnement des chantiers, rédaction et mise en œuvre du plan de communication assurant la promotion de Mayotte au travers de ce chantier... Cela pour un budget de 210 000 euros.

L’appel d’offres a été lancé fin mai 2009 et a été déclaré infructueux. Infructueux ou inadapté ? Il semble que certaines personnes du Conseil général estiment la procédure trop lourde, trop longue et renvoie à trop loin la possible arrivée des investisseurs. Il est question de lancer un nouvel appel d’offres de moins grande envergure : un cabinet devra rédiger à l’intention des investisseurs un cahier des charges et des recommandations puis suivra les investisseurs choisis jusqu’au dépôt de permis de construire. Quoiqu’il en soit, et en attendant, retour à la case départ ! Philippe Galmiche, délégué au tourisme à la Préfecture, est favorable, lui, à une approche plus pragmatique, pas à pas. Deux sites - Bambo Est (20 ha) sur la commune de Bandrélé et M’tsangachéhi (4 à 5 ha) sur la commune de Sada - sont relativement simples à régler. Un seul vendeur dans chaque cas, bien identifié, prêt à vendre et une commune qui n’y est pas opposée. Début décembre, Philippe Galmiche était à Paris pour rencontrer un des vendeurs (la Caisse de Sécurité sociale, propriétaire du site de Sada) et des investisseurs potentiels dont le fameux groupe Nouvelles Frontières et le Club Méditerranée.

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Les Gîtes de Kwalé, 3 chalets avec piscine à Vahibé.


Quel type d’hôtel implanter ? Le maire de Bandrélé – commune sur laquelle se situe le site PADD dit « Bambo Est » - a une idée très précise de ce qu’il souhaite voir s’installer sur sa commune déjà occupée par l’hôtel Sakouli. Ce n’est pourtant que tout récemment que Moussa Madi Ngabou a appris par la Préfecture que ce site PADD de 20 ha environ, positionné à Bambo-Est, appartient à un Suisse, riche aventurier de plus de 80 ans, désireux de le vendre depuis maintenant deux ans. Un prix de vente circule : 25 euros le m2 pour la partie à construire. Une agence spécialisée basée à la Réunion est chargée de prospecter et de rechercher un acheteur. Une fois ces informations en main, le maire de Bandrélé affiche sa position : « Je suis prêt

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à accueillir un hôtel de 400 à 500 chambres (donc… mille lits) et même plus à condition qu’il ne soit pas directement sur la plage. La population mahoraise croît très vite et, depuis peu, elle aime aller à la plage. Je voudrais que chaque plage soit ouverte à tous, accessible à tous. Et donc qu’aucun hôtel ne se les accapare. Il suffit que l’hôtel soit en retrait, d’au moins 50 m, et ne privatise pas la plage ». Et de citer l’exemple du Sakouli qui, situé sur une pointe rocheuse, n’a pas occupé la plage. En s’appuyant sur l’exemple de Bora-Bora où il s’est rendu il y a quelques années, Moussa Madi Ngabou explique : « Un hôtel doit dy-

namiser l’économie locale : acheter les légumes et les fruits produits par les agriculteurs mahorais, employer du personnel mahorais. Et puis il faut des animations, des buffets ouverts tous les soirs. C’est ce qu’attendent les touristes ! ». Les Mahorais doivent s’approprier l’hôtel, dire « C’est notre hôtel ! ». Le maire de Bandrélé a même des idées sur l’architecture de ce futur hôtel : pas forcément des bungalows car ce n’est pas assez dense, mais

trois ou quatre bâtiments d’un ou deux étages, le tout habillé de beaucoup de végétation… Daniel Martial Henry, a, lui aussi, un avis plutôt arrêté sur le type d’infrastructures qu’il aimerait voir éclore sur l’île : « Ici, nous ne sommes pas

d’une culture de sultanat. Cela nous agresserait de voir se construire des hôtels de grand luxe. Nous devons viser une clientèle de moyenne gamme qui soit capable de se mélanger avec la population. Je préconise une association entre la pierre locale - le basalte noir - et les briques en terre, fabriquées avec la « pozzolone » dont nous avons beaucoup. Avec du bois pour la déco et le plancher. Mais pas plus car sinon nous serions obligés d’importer le bois. Pour la structure j’imagine assez bien une série de maisonnettes à un étage, avec huit chambres, afin d’optimiser la surface. Le tout noyé dans la végétation et les fleurs et invisible de la mer. » Côté Préfecture, M. Mangin-Lecreulx, nouveau secrétaire général, met en garde : « Ma-

yotte est petite (huit fois plus petite que la Réunion, 20 fois plus que la Corse – note de la rédaction). L’objectif n’est pas de bétonner le littoral. J’imagine plutôt des petits bungalows. »

C’est d’ailleurs le choix d’une petite structure familiale mahoraise qui doit voir le jour sur la plage de Foumboni, à M’tsamboro, hors des sites PADD, dotée d’un bail emphithéotique.


L’Hôtel Trévani, à 12 km au nord de Mamoudzou, propose 29 chambres et bungalows avec terrasse, un restaurant et une piscine. Possibilité de plongées, d’excursions en jet ski et en wake board.

ITDM sera globale. Elle couvrira notamment les thématiques suivantes : paysagisme et intégration au site, architecture, matériaux, services et animations, gestion des adductions réseaux, énergies, gestion de l’assainissement, gestion des déchets. »

Autant d’interviewés, autant d’avis… Alors les investisseurs pourront-ils laisser libre cours à leur imagination ? Point du tout. Car le PADD pose un cadre général et finalisera, avec l’aide d’un bureau d’études, une charte (ou un cahier des charges) qui devrait en préciser encore les contours. Le PADD, en effet, impose des mesures de protection de l’environnement et des paysages : protection de la flore avec interdiction de procéder à l’abattage de certains arbres, protection de la faune et notamment des tortues, avec obligation sur certains sites de construire en respectant une distance minimale par rapport à la plage, protection du lagon avec, dans certains cas, obligation faite à l’investisseur de mettre en place un système autonome de traitement des eaux usées et des eaux pluviales. Pour compléter et préciser ce texte, il est question depuis deux ans d’une charte déterminant les caractéristiques des infrastructures à vocation touristique que le Conseil général souhaite voir se développer sur le territoire. « La charte

ITDM - Infrastructures touristiques durables mahoraises - réunira l’ensemble des recommandations faites aux maîtres d’ouvrage afin qu’ils adoptent des modèles d’aménagement et d’infrastructures éco-touristiques. La charte

Mayotte doit s’orienter résolument vers un modèle de tourisme durable et en particulier d’infrastructures touristiques durables. L’environnement et l’esthétique des paysages constituent la matière première du développement touristique et la motivation première des touristes qui viennent à grands frais d’un pays européen.

« Offrir un environnement préservé n’est pas suffisant : les touristes sont en quête de dépaysement, de différence, d’exotisme. Or l’habitat de certains territoires tropicaux a perdu tout pittoresque à force de vouloir imiter des modèles occidentaux et ont ainsi abandonné une large part de leur pouvoir d’attraction sur les touristes. Dans ce contexte, et à la condition d’agir rapidement, Mayotte peut encore tirer parti de son faible développement touristique. Les infrastructures sont très peu nombreuses et en conséquence, il est encore possible de définir un type de construction propre à Mayotte, esthétique, authentique, respectueuse de l’environnement et des paysages et qui, adopté sur l’ensemble de l’île, donnera à cette dernière un cachet qui saura attirer les touristes et différencier l’île de ses concurrents. L’île de Mayotte s’imposera comme une destination de « tourisme durable », la nature et la qualité de ces équipements devant attirer une clientèle à haut revenu. », explique le rapport qui accompagnait l’appel d’offres destiné à trouver un cabinet d’assistance à maîtrise d’ouvrage.

Tout le monde n’est pas d’accord. Certains professionnels ou institutionnels déclarent qu’il ne faut pas imposer des contraintes trop fortes aux investisseurs faute de les faire fuir.


Š Bruno Marie


Hôtel Sakouli à Bandrélé, 30 bungalows tout confort aux toits de cocotier donnant sur le lagon et l’îlot Bandrélé, accessible en kayak. Restaurant réputé.

une « AOT » (autorisation d’occupation temporaire), contrairement à l’hôtel Trévani par exemple.

© L.d. S.

Au départ, le projet était plus simple que la réalisation actuelle : on voulait construire de petits bungalows, milieu de gamme. On nous a demandé de monter le niveau. Aujourd’hui, nous avons 30 bungalows double de très bon standing.

Trois questions à Franck Sellier, directeur de l’hôtel Sakouli Mayotte magazine : - Quelle est la situation globale des projets hôteliers à Mayotte ? Franck Sellier : - Aujourd’hui, toutes les demandes de permis d’extension et tous les dossiers de permis de construire dans le secteur hôtelier déposés auprès de la Direction de l’équipement depuis début 2007 sont bloqués. M. m. : - Pouvez-vous nous rappeler brièvement l’histoire de l’hôtel Sakouli ? Franck Sellier : - Il a fallu… dix ans pour réaliser cet hôtel qui a ouvert en 2002. Oui, vous avez bien entendu, dix ans entre la première pierre et l’ouverture officielle ! Les freins ? Essentiellement administratifs. Le terrain, grand de 2,5 ha, appartenait à l’état à qui nous l’avons acheté. Nous - une SARL composée d’associés métropolitains dont le principal est le Casino de Capbreton - sommes donc propriétaires du foncier ; ce n’est pas

Notre taux de fréquentation a régulièrement augmenté, de 5 à 10% par an. Sur 100 touristes, 50 viennent de la Réunion, les 50 restant se répartissant entre les métropolitains et ceux qui habitent à Mayotte. M. m. : - Avez-vous des projets d’extension et de développement pour l’hôtel Sakouli ? Franck Sellier : - Oui, nous avons un projet d’extension de 40 chambres supplémentaires, réparties dans des constructions constituées d’un rez-de-chaussée plus un étage. Notre dossier a été déposé auprès de la commune et de la Direction de l’équipement.

Propos recueillis par Laurence de Susanne

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Un appel à projets international pour trouver des investisseurs

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En attendant, la prochaine grande étape sera… le lancement d’un appel à projets international pour identifier puis choisir les investisseurs. Qui dit « appel à projets international » dit critères précis, règles strictes, décideurs clairement identifiés… c’est ce qu’ont souhaité la plupart des investisseurs prêts à construire un hôtel à Mayotte et qui depuis 10 ans et même plus se sont cassé les dents… ou arraché les cheveux, avec plus ou moins de résultats à la clé. Il y a eu Sam Aziz et son hôtel de la Pointe Koungou (les fondations sont encore visibles, envahies par la végétation), il y a eu la famille Rovero qui avait deux projets intimement liés, à N’Gouja et à M’tsamboro, et qui a dû faire face à un nombre important d’entraves et de freins, le principal étant l’opposition d’une association mahoraise d’habitants de M’tsamboro. Il y a eu Alain Le Bihan qui a tout de même réussi, en 2000, à être propriétaire à 100% de la zone Hamaha, au bord d’une plage au nord de Mamoudzou, et qui construit peu à peu son hôtel quatre étoiles. Sans aide locale d’aucune sorte mais sans presque plus de bâtons dans les roues ! « Ma crainte c’est qu’il y ait des investisseurs

qui viennent blanchir de l’argent ici. C’est notamment pour cette raison que la Préfecture et Bercy doivent s’impliquer fortement dans le choix des investisseurs », reconnaît Daniel Martial Henry.

Théoriquement, les investisseurs touristiques devraient accourir à Mayotte : l’île bénéficie d’une flore et d’une faune très riches, d’un lagon et de fonds marins exceptionnels, de belles plages quasi-désertes, de traditions vivaces et authentiques. La monnaie est l’euro, l’hôpital est aux normes françaises, le paludisme quasi inexistant, l’internet haut débit est pour bientôt. Des ingrédients idéaux pour attirer les touristes !

Un autre ingrédient est, lui, d’ordre financier : il est exceptionnellement intéressant et relativement peu connu. L’aide de l’état français peut représenter, en effet, un avantage fiscal de l’ordre de 40% du total de l’investissement ! Le dossier est instruit par le Ministère de l’économie et des Finances. D’autres aides sont accordées par l’Ademe (économies d’énergie) et la Direction du Travail (DTEFP) en fonction des emplois créés. Car la création d’emplois est, bien sûr, l’argument-clé mis en avant pour tenter de séduire les Mahorais peu attirés et peu concernés jusqu’ici par le développement du tourisme. 100 chambres créées dans l’hôtellerie haut de gamme (quatre et cinq étoiles) génèreraient environ 130 emplois directs et, bien entendu, de nombreux emplois indirects chez des fournisseurs et prestataires divers (ingénierie, entreprises de construction, production de matériaux, installation d’équipements par des artisans, activités nautiques, guides, boutiques d’artisanat… L’allongement de la piste à 2 600 mètres pour permettre le décollage des gros porteurs à pleine charge et donc une liaison directe Mayotte/ métropole dans les deux sens, sans escale technique, sera terminé en 2015 : combien de nouveaux hôtels touristiques seront installés à Mayotte à cette date ?

Laurence de Susanne


PUBLI-COMMUNIQUé

INTERVIEW Zoubair Ben Jacques Alonzo Directeur de l’outillage public portuaire de Longoni « Mayotte s’affirme dans la compétition régionale. »

portant des véhicules ou les navires transbordeurs. Nous pourrons apporter une solution durable dans le cadre de l’accueil des croisiéristes, en lien avec le CDTM. Le second quai nous permet d’être beaucoup plus ouverts dans l’activité et de bénéficier de plus de moyens pour répondre aux besoins des armateurs. Le port continuera à s’équiper afin d’être à l’écoute de ces derniers et de leur offrir une meilleure qualité de service.

Mayotte magazine : - Quel rôle la CCIM joue-t-elle à Longoni ?

Z. B. J. A. : - La CDM a comme projet d’ici fin 2010 la mise en place d’une délégation de service public qui gérera l’ensemble des sites portuaires. L’avenir du port passera par cette première étape. Ici à Longoni, tous les sites seront enfin réunis sous un même exploitant, ce qui facilitera le développement et la promotion du port. Nous avons préparé un plan de développement pour être prêts à répondre à l’appel d’offre le moment venu. Si la CCIM était retenue, elle serait toujours concessionnaire mais aussi délégataire de service public, avec des missions plus étendues. Ce titre permettrait de repenser de manière globale la plate-forme portuaire et d’engager notamment des aménagements à proximité des quais. Nous pourrions alors répondre plus favorablement aux armateurs et aux industriels.

Zoubert Ben jacques Alonzo : - La CCIM est le concessionnaire du port de Longoni depuis sa mise en service en 1992. Nous entretenons les superstructures et développons le port. Nous assurons la livraison des marchandises une fois qu’elles sont sur notre terre-plein. M. m.: - Qu’apportera le second quai ? Z. B. J. A. : - Depuis sa mise en service en janvier 2010, la CCIM peut répondre à d’autres types de demande. Par exemple, des bateaux commencent à s’intéresser à Mayotte, comme les rouliers trans-

Mayotte magazine : - Quels sont les projets du port de Longoni ?

CCIM Port de Longoni - Place Mariage BP 635 - 97600 Kawéni CCT 1 - MAYOTTE Tél. 0269 62 15 45 - Fax : 0269 62 15 50 - E-mail : portlongoni@cci-mayotte.com


PUBLI-COMMUNIQUé

Abourahamane SOILIHI Maire de Mamoudzou - « Chers citoyens, Il est naturel, à l’occasion des vœux, de regarder un an en arrière, pour faire le bilan de ce qui a été accompli, avant d’ouvrir des perspectives et de former des vœux pour l’année qui s’ouvre. Il est de même intéressant de relire ce qui se disait un an auparavant et de comparer les bonnes résolutions prises alors, avec ce qui a été fait. Parce qu’on ne doit pas juger une équipe sur ses intentions mais sur ce qu’elle réalise effectivement. En 2008, nos routes étaient devenues impraticables, suite aux intempéries de décembre. L’année 2009 aura été une année importante pour la commune de Mamoudzou. En voici les engagements pris : • rénovation de la voirie communale (réfection de la rue Madrass à Kawéni, travaux d’aménagement de la place publique de la mosquée de Cavani, réfection de la rue M’sakouani à Passamaïnty, construction de la MJC de Vahibé…) ; • commencement de l’intégration des agents dans la fonction publique ; • volonté de conserver une situation financière saine. Pour 2010, nous allons agir : • en continuant cette intégration ; • en réalisant des projets de grande envergure (aménagement rue Soidri via la Place Makango, rue du Stade, rue du Commerce, travaux ANRU M’gombani, construction du théâtre municipal…) ; • avec le partenariat de la CDM et de l’état. Notre ville a la chance de compter parmi ses élus trois conseillers généraux et je profite de l’occasion pour les remercier pour le travail qu’ils accomplissent. Car cette bonne entente nous permet aujourd’hui d’avancer plus vite et plus efficacement sur des dossiers jusque-là bloqués ou retardés car les crédits alloués dans le cadre des contrats territoriaux aux communes souffraient de beaucoup d’incohérence. Ce travail ne serait pas possible sans l’implication de toute l’équipe municipale et la motivation du personnel de la ville. Je les remercie pour l’énergie qu’ils déploient au service des administrés de Mamoudzou. Je sais qu’il reste beaucoup à faire. Je souhaite oeuvrer à l’amélioration de la vie quotidienne des habitants de cette ville au rythme que nous connaissons depuis plusieurs années. Nous aimons notre ville et nous nous battons pour que son image s’améliore et que la vie y soit toujours agréable. Je formule pour vous tous, et pour vos proches, des vœux de santé et de bonheur. Je souhaite pour notre commune plus de solidarité et de fraternité. à toutes et à tous, une excellente année 2010. »

Hôtel de Ville de Mamoudzou • Tél. 0269 63 91 00 • Fax : 0269 63 91 34


PUBLI-COMMUNIQUé

Ambdilwahedou Soumaila

Adjoint au Maire chargé des finances et des sports « Les finances communales ne permettent pas de marges de manœuvre faute de ressources propres. » - « L’état particulièrement dégradé de la voirie communale a nécessité un important plan pluriannuel de restructuration qui s’étend de 2009 à 2013 pour un coût prévisionnel total d’une vingtaine de millions d’euros. Parmi les axes à traiter prioritairement, on retrouve ceux à fort trafic dont le financement est disponible tels la traversée de M’tsapéré, la rue du Cinéma, la rue du Commerce. La charge financière se révèle très lourde pour

Les chantiers de voirie 2009 et 2010 Secteur Kawéni

- 1ère phase : rue Mosquée (réalisée) - 2ème phase : aménagement rue principale, rue Madrass carrefour RN1, mosquée SPPM (début 2010)

Secteur Mamoudzou • rue du Commerce (2010) • rue du Cinéma (2010) • rue du Lycée (2010) • rue du Manguier (2010)

Secteur M’tsapéré et Cavani

• réfection des portions de rues à Cavani (2010) • rue Foundy Ousséni (en cours) • traversée M’tsapéré ancienne RN2 (en cours) • rues Soidri, Maévantana (2010) • rue du Stade (2010) • création liaison rue Vanin/Doujani (en cours)

Mamoudzou, commune chef-lieu, car son réseau est sollicité par un grand nombre d’usagers. Or les finances communales ne permettent pas de marges de manœuvre faute de ressources propres. Les dotations perçues restent insuffisantes face aux nombreux besoins. Le souci premier de la ville demeure de favoriser le déplacement de ses administrés en toute sécurité et aussi de permettre aux usagers de circuler dans les meilleures conditions. »

Réfection de la route de Tsoundzou I. Ici on aperçoit l’un des trois exutoires qui serviront à écouler les eaux fluviales.

Tranchées de Tsoundzou I, permettant l’écoulement des eaux de pluies.

Secteur Passamaïnty et Tsoundzou I • rue M’sakouani (en cours) • création traversées Tsoundzou I (en cours) • voirie Tsoundzou I (2010)

Secteur Tsoundzou II

• aménagement voirie principale : 2010

Secteur Vahibé

• réfection voirie point-à-temps

Réfection de la rue Mosquée à Kawéni dont les travaux ont été achevés en novembre 2009.

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PUBLI-COMMUNIQUé

La ville de Mamoudzou a signé la convention du PRU avec l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) le 26 novembre 2009. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme national pour la rénovation urbaine (PNRU). M’gombani, seul quartier de l’île classé en Zone urbaine sensible (ZUS) est éligible aux crédits PNRU depuis 2006. Les principaux dysfonctionnements de M’gombani sont : les risques d’inondation, l’insalubrité, l’enclavement et la précarité. Pour résoudre ces difficultés, les cinq axes d’intervention du projet de rénovation urbaine 2010-2014 sont : Thibaud Simonin (Directeur de projet ANRU), Cris Kordjee (DGA de l’aménagement et de l’Urbanisme) et Saïd Djanfar Mohammed (Adjoint chargé de l’aménagement, de la politique de la ville et du projet ANRU).

Zone ANRU et autres projets de rénovation du quartier de M’gombani.

Le PRU (Programme de Rénovation Urbaine) vise

à rendre plus attractif le quartier de

M’gombani en

offrant un cadre de vie

agréable à ses habitants

et aux usagers du centreville.

Ce projet permettra

notamment de favoriser la mixité sociale et l’activité économique.

• Sortir le quartier de l’eau par les réseaux d’assainissement eaux pluviales et eaux usées ; • Désenclaver le quartier en créant de nouveaux accès et en améliorant le maillage intérieur ; • Aménager des espaces publics de qualité afin d’offrir un cadre de vie agréable ; • Résoudre les problèmes de logement en rénovant les cases SIM et en créant des logements locatifs sociaux et d’accession sociale pour le relogement des ménages touchés par les démolitions ; • Renforcer les services et les équipements mis à disposition des habitants : création et rénovation d’équipements publics, commerces, locaux d’activité. Il est à noter qu’il s’agit d’une opération exceptionnelle qui va pouvoir se réaliser grâce à la mobilisation de tous les partenaires locaux sous l’impulsion de la ville de Mamoudzou et des services de l’état. La réussite de la phase préparatoire du dossier est le résultat d’un fort soutien financier de l’état (ANRU et CDC), complété par la Collectivité Départementale de Mayotte et la Ville de Mamoudzou, pour un coût prévisionnel total du projet s’élevant à près de 40 millions d’euros. Trois chargés de mission sont en cours de recrutement pour rejoindre le Directeur de Projet, les travaux devant démarrer dès 2010.


RENCONTRE

Rédaction : Thierry Stoecklin

Papajan : « Utamaduni », l’art pour tous

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Né d’un père hollandais et d’une mère zimbabwéenne, Papajan vit à Mayotte depuis l’âge de 7 ans. à 37 ans il est père de deux enfants et exerce son métier passionnément. Il crée en 2001 l’association « Utamaduni » dans le but que tout un chacun puisse accéder à l’art, en tant qu’acteur, spectateur ou « apprenti ». Nous avons rencontré cet artiste peintre et plasticien. Vous pourrez découvrir ici et là sur les murs de Cavani quelques-unes de ses compositions.


Mayotte magazine : - D’où vient ton nom ?

Papajan : - étant originaire de Hollande, mon nom est Jan Van Der Hoeven. Jan veut dire Jean, c’était mon prénom au début à Mayotte. Puis j’ai eu ma première fille à l’âge de 25 ans et là on m’a appelé Papajan.

Créations de Papajan sur les murs de Cavani stade.

M. m. : - Que fais-tu dans la vie et quel est ton parcours professionnel ?

Papajan : - Mon travail est basé principalement sur la peinture. Je fais des interventions dans les écoles, dans les centres de loisirs. J’organise également des stages pour enseigner certaines techniques picturales. Je suis passionné par le dessin depuis que je suis gosse. J’ai commencé à dessiner dans des cahiers, ensuite je suis passé sur les T-shirts. Ca m’a fait une bonne publicité ! Puis j’ai débuté la composition sur tableau et enfin sur les murs. On peut me qualifier aujourd’hui de peintre urbain.

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Après mon bac, je me suis formé à l’Académie des Beaux-Arts de Rotterdam « Willem de Kooning », de 1995 à 1999. J’y ai côtoyé de nombreux artistes et c’est à ce moment-là que j’ai décidé de faire de ma passion mon métier. Je suis revenu à Mayotte en 1999 pour essayer de vivre en tant qu’artiste. J’ai eu de la chance car j’ai trouvé un emploi dans l’association Hodina pendant un an où j’étais formateur en arts plastiques. J’ai par la suite monté mon association « Utamaduni » - signifiant « l’art pour tous » - avec des subventions qui m’ont permis de réaliser des projets de 2001 jusqu’à aujourd’hui. C’est avec cette association que j’ai réussi à m’imposer en tant que peintre dans le milieu artistique et culturel de Mayotte.

M. m. : - Quelles techniques et matières utilises-tu et associes-tu dans ta peinture ?

Papajan : - Le choix des matériaux évolue avec le temps. J’apprécie la peinture acrylique car elle sèche vite, ne sent pas fort et est disponible à Mayotte. Sur une toile, j’ajoute des incrustations d’éléments naturels tels que le sable, la pierre et les coquillages… Ce qui donne au final un tableau sculptural. Sur les murs, après avoir obtenu une autorisation, je peins à la bombe et à l’acrylique. Mon travail est très graphique, avec des influences graffiti et des peintres classiques. J’utilise des pinceaux, des rouleaux et des bombes. à Mayotte, techniquement, les artistes, le plus souvent, regardent ce que font les autres, n’ont pas de véritable style particulier et tendent à copier. Mon style et ma technique ne sont pas fixes. Plus que sur la forme, je travaille surtout les messages à transmettre.


Ci-dessus : fresque intitulée « étrange », créée en 2006. Ci-dessous : tableau intitulé « Les trois Comoriens », créé en 2007.


M. m. : - Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Papajan : - Je m’inspire d’artistes qui existent et ont existé. J’aime beaucoup Picasso, Jean-Michel Basquiat, Chéri Samba. Plus localement je dirais Vincent Liétar avec son personnage Bao et Yann Moreau (mon acolyte) avec Abass Néka. M. m. : - Que représentent tes graffitis, comportent-ils un sens caché ?

Papajan : - Il y a toujours un sens caché dans les graffitis. Les messages les plus importants sont ceux qui concernent le plus grand nombre. J’estime qu’à Mayotte il y a une confusion d’identité et de nationalité et je travaille beaucoup à savoir d’où l’on vient et où l’on va… Je me suis beaucoup inspiré de Bob Marley dans le sens où il parlait de problèmes internationaux sur fond musical, ce qui fait que tout le monde appréciait sa musique, les jeunes, les vieux, les Blancs, les Noirs… C’est ce que j’essaie de faire avec ma peinture, tout en m’adaptant à la culture locale.

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Ci-contre : Papajan exposant son tableau intitulé « Ik ben blij », signifiant « je suis heureux » en néerlandais, créé en 2006.

Tout en charmant les gens avec mes dessins haut en couleur, je passe un message du type : « faites attention la vie est belle », « il faut bien manger », « faites du sport », « protégez-vous lors de rapports sexuels »… Les messages que je souhaite véhiculer dans mes tableaux et sur les murs concernent les problèmes que l’on peut rencontrer dans la vie de tous les jours.

M. m. : - La culture mahoraise est-elle bien représentée à Mayotte et à l’extérieur ?

Papajan : - Mayotte est une toute petite île à l’échelle de la planète et je pense qu’elle n’est pas assez connue. Il lui faut plus d’ambassadeurs artistiques pour qu’elle puisse s’imposer sur le plan international. C’est ce qu’arrivent à faire Baco, Bob Chidou, Diho, M’toro Chamou, Jeff Ridjali, Nassur Attoumani… Et c’est à travers nos peintures, nos langues, nos danses et nos musiques que Mayotte fera parler d’elle.

Propos recueillis par Thierry Stoecklin CONTACT : Utamaduni BP 1142 Massimoni 97600 Mamoudzou - Tél. 0269 61 30 89 Mail : utamaduni@wanadoo.fr



Les défis du SMIAM écoles & équipements sportifs Le SMIAM construit et aménage des écoles dans toute l’île. Le point sur certaines écoles achevées récemment, en cours de travaux et à livrer en 2010

école élémentaire de Cavani Stade

Les budgets sont présentés à titre indicatif

• 6 salles de classe • Maître d’oeuvre : CONCEPT • Coût de revient de l’opération : 1 700 000 € • Date de livraison : octobre 2009

école élémentaire de Tzoundzou II

• 11 salles de classe • Maître d’oeuvre : Dominique Tessier • Coût de revient de l’opération : 3 000 000 € • Date prévue de livraison : janvier 2010

école élémentaire de Cavani Sud

• 3 salles de classe • Maître d’oeuvre : MANUFACT • Coût de revient de l’opération : 750 000 € • Date prévue de livraison : mars 2010

école maternelle

de Tzoundzou II

• 3 salles de classe • Maître d’oeuvre : TANDEM • Coût de revient de l’opération : 800 000 € • Date prévue de livraison : mars 2010


Interview Issihaka Abdillah

PUBLI-COMMUNIQUé

Président du Syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte Mayotte magazine : - Pouvez-vous nous présenter votre campagne de communication ? Issihaka Abdillah : - Notre objectif est d’amener la population à s’approprier les équipements publics, en ce qui nous concerne, les écoles et les équipements sportifs. Par cette campagne de communication, nous voulons sensibiliser la population à maintenir en état ces installations. Lorsqu’un élément est défectueux, c’est toute la population qui en pâtit. M. m. : - Observez-vous de nombreuses dégradations des équipements ? I. A. : - Il y a trente ans, il n’y avait qu’une seule école par commune et nous la respections. Aujourd’hui, l’école est partout dans les villages et les quartiers mais malheureusement certaines personnes ne font plus attention et ne respectent plus cet outil d’apprentissage. J’ai été agréablement surpris par les parents d’élèves de l’école maternelle de Doujani lorsqu’ils ont nettoyé cette école avec des balais et des seaux d’eau. Il est important d’expliquer aux enfants qui fréquentent ces établissements collectifs de

les respecter. Cela évitera aux parents de passer des coups de balais dans les écoles. On apprend à l’enfant à respecter la maison de ses parents, il faut qu’il ait conscience que le bien public mérite le même respect.

M. m. : - L’état jouera-t-il pleinement son rôle au niveau financier en 2010 ? I. A. : - La crise frappe tous les pays du monde y compris la France, ce qui se répercute sur notre territoire. Les ministères en charge du dossier de Mayotte sont en train de travailler. Je rencontrerai prochainement la Préfecture pour discuter de l’évolution du dossier des constructions scolaires. Nous avons trois priorités. La première, c’est la résorption du déficit en salles de classe qui se situe sur cinq communes essentiellement : Mamoudzou, Koungou, Dzaoudzi-Labattoir, Dembéni et Tsingoni. La deuxième, c’est la généralisation des écoles maternelles sur l’ensemble du territoire d’ici à 2011 pour pouvoir scolariser 100% des enfants de trois, quatre et cinq ans. La troisième priorité, c’est la mise aux normes des écoles qui a déjà commencé grâce à l’appui de l’état en 2009 avec le plan de relance de l’économie.

L’école notre Avenir, le sport notre épanouissement 2 rue de l’Hôpital à Mamoudzou - tél 0269 61 12 58 - fax 0269 61 12 70


Traditions mahoraises RĂŠdaction et photos : Bruno de Villeneuve

l’artisanat

Dans la vie quotidienne mahoraise


L’artisanat à Mayotte est certes peu

visible, mais il est riche et varié. artisan est

Un

« un

professionnel qui exerce à son compte un travail manuel,

souvent à caractère traditionnel

».

Fabriquer de ses mains ne signifie pas nécessairement

pour les touristes…

Et c’est là toute la nuance, car l’artisanat mahorais s’ouvre très progressivement et encore modérément

au monde extérieur. Il

répond, avant tout, aux besoins quotidiens des

familles mahoraises.

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I

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l faut reconnaître que les artisans locaux ne savent pas bien “ se vendre ” et ne bénéficient d’aucune structure organisée pour regrouper et représenter dignement leurs produits. Ils travaillent chez eux, pour le village et, petit à petit, pour les touristes de passage et les résidents wazungu. Heureusement, de plus en plus de marchés (Coconi le 1er samedi de chaque mois, Mamoudzou le 2ème, Pamandzi le 3ème) et de foires permettent de découvrir le travail des artisans mahorais.

l’artisanat local connaît

On se rend vite compte que l’artisanat est omniprésent dans la vie mahoraise. Les adolescents franchissent le seuil de leur banga pour se rendre à l’école coranique, munis de la bao, une table de bois permettant d’écrire les versets… Les femmes, après avoir quitté leur lit en cordes de coco, se maquillent de msindzano en râpant du bois de santal sur une pierre de corail, se parent de bijoux en or après avoir enfilé un saluva, préparent le repas sur une grande natte à l’aide de marmites en aluminium… Les hommes montent des clôtures en feuilles de coco tressées, reviennent de la campagne avec leur shombo, portent leur kofia avant d’aller prier à la mosquée, tandis que d’autres partent pêcher à bord d’une pirogue sculptée… Tout ceci est le fruit de l’artisanat, mais quel touriste serait désireux d’acheter un kofia, un shombo, une pirogue, un saluva ? Mayotte fabrique depuis la nuit des temps de l’artisanat pour ceux qui l’utilisent : les autochtones. Progressivement, il se développe à l’attention des visiteurs, mais l’utilité prime toujours sur la futilité.

la vannerie

Préparation du msindzano, masque de beauté.

de nombreuses formes vannerie, broderie,

:

cosmétique, bijoux,

sculpture sur bois,

métallurgie, instruments de musique, poterie…

Les femmes tressent les feuilles (miyala) du phœnix (mrandra) pour réaliser des paniers (kalaga), devenus plus indispensables encore depuis l’interdiction des sacs en plastique sur l’île en 2004. Le lit en cordes de coco reste présent dans bien des maisons. Le djifu est une passoire permettant de filtrer le lait de coco. Utsevo sert à trier le riz ou les lentilles. Le ménage dans la cour se fait à l’aide d’un balai (peyo la mnyongo). Lors du ramadan en particulier,


Confection de vannerie à la Maison de l’Artisanat de Sada.


le repas est servi par terre sur une natte tressée (ddalo). Les enfants jouent au lashi, cette petite balle tressée en feuille de coco, comme la balle aux prisonniers. Le coco, aux multiples usages, sert encore à l’édification de clôtures. L’art de la vannerie est varié : chapeaux de Sada (gora), sacs de charbon (kanga), paniers (kalaga), corbeilles (kanga la mgwe), instruments de musique traditionnelle (masheve), porte-clés... Tout ou presque peut se fabriquer avec quelques herbes bien choisies.

la broderie La broderie habille portes et fenêtres de rideaux de resele, petadamba ou jukarani. Pour faire un petadamba, les morceaux de tissus colorés qui dépassent des motifs souhaités sont retirés. Cette broderie est courante ; les femmes ont souvent un ouvrage en cours. Lors d’un grand mariage, la procession du mari vers

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Broderie d’un kofia.

la maison de sa femme ne se fait jamais sans

shipepeya, ces éventails de tissus, autrefois

confectionnés en feuilles de cocotier.

Les hommes portent parfois un kofia brodé (kofiya ya hazi), à ne pas confondre avec les kofias industriels made in Dubaï ou la Mecque ! Mais la confection d’un tel kofia est le plus souvent confidentielle et privée. Une bouéni le brode généralement pour son mari ou un proche pour qu’il soit beau à la mosquée et lors de grandes cérémonies. Il est très rare de pouvoir acheter des kofia brodés, ceux du marché étant de fabrication industrielle. Le saluva est aussi issu d’un artisanat privé, destiné aux Mahoraises qui se parent ainsi de mille couleurs. Il est très facile de trouver le lambawane, le tissu qui sert à la fabrication du saluva, mais un peu plus compliqué de trouver le saluva fini avec son kishali (tissu recouvrant la tête). Quoi qu’il en soit, les femmes mahoraises en ont plusieurs. Il s’agit de la tenue traditionnelle par excellence, toute l’image de l’île !


le cosmétique Le cosmétique est connu par le masque de beauté des femmes, le msindzano réalisé sur une table de corail. Le khol noir sert à renforcer le regard tandis que la talmalandie, cette pierre blanche argileuse, le kaolin, s’utilise lors de cérémonies de djinns.

les bijoux Les bijoux en or font la beauté des femmes. Mais le travail de l’or fait de l’artisanat local une de ses richesses. Si les grandes parures sont portées par les épouses lors des cérémonies, les bijoux fantaisistes, même portés par les Mahorais, représentent des cartes de l’île en or, des fleurs d’ylang, des tortues... L’artisanat s’adapte toujours aux besoins. Si les besoins des touristes se font sentir davantage, l’artisanat touristique se développera à Mayotte.

Femme réalisant un petadamba.

Quelques-uns des innombrables bijoux de la femme mahoraise.


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Fabrication artisanale d’une pirogue.


le bois Le bois est très utilisé dans la vie quotidienne et l’artisanat en particulier. Qu’il s’agisse de la pirogue à balancier (laka) ou du jeu de mraha sculpté en passant par la râpe à coco, sans oublier le pilon, la planche à gâteaux (bwawo la ngano), l’assiette de préparation du putu (shano) ou encore le repose-livre (marufa) pour le coran à la mosquée, l’artisanat du bois ne manque pas. La sculpture sur bois est un art comorien originaire d’Afrique. Les nombreux Anjouanais venus sur l’île, notamment ceux de Domoni, village réputé pour regrouper les plus grands artisans sculpteurs, réalisent de magnifiques œuvres sur du bois rouge. Qu’il s’agisse de plateaux, de jeux de mraha, de boîtes, de coffres ou de meubles, les sculptures ont des formes géométriques. Cet artisanat est très recherché, à la fois décoratif et pratique. Il nécessite patience, soin et attention. Par exemple, il faut compter plus d’une semaine de travail pour réaliser une malle sculptée.

Jeu de m’raha.

Le bambou, aux multiples usages.


Le bambou a de très nombreux usages. Il sert en construction pour la confection des murs des maisons traditionnelles en torchis. Il peut clôturer les jardins, lorsqu’il est découpé en lamelles. Il peut aussi servir de pots de fleurs, lorsqu’il est géant et que son cœur est nettoyé. Avec un peu de terre, la plante poussera vite dans son pot naturel, à la fois décoratif et recyclable ! De même, le bambou sert aussi à la confection de meubles, de fauteuils, de tables basses, d’encadrements, d’instruments de musique... Le cocotier (munadzi) est bel et bien “l’arbre aux cent usages”. Ses grandes palmes peuvent servir de clôtures lorsqu’elles sont tressées ou assemblées les unes aux autres. En maîtrisant l’art de la palme, on peut alors réaliser des objet divers et variés, des pots, des chapeaux, des plats... Certains réalisent même des lunettes sans verre, des abat-jour, des toitures...

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Fabrication d’un shombo.

la métallurgie La métallurgie regroupe les fameux shombo ainsi que les marmites en aluminium. Le shombo est l’instrument indispensable de tous les Mahorais. Il sert principalement aux agriculteurs pour travailler la terre, planter, couper, élaguer, mais aussi à ouvrir les cocos, à éplucher et même pour la pêche. Il en existe trois sortes : le shombo gori, à lame crochetée pour extraire les cailloux de la terre, le shombo shivadzi, légèrement recourbé et le shombo pidja à lame courte et arrondie, le plus couramment utilisé. Forger un shombo est un beau métier, très utile, voire même indispensable à Mayotte, mais en forte perte de vitesse en raison du désintérêt croissant des jeunes générations pour le métier de forgeron (mufua shuma).


© S. L.


les instruments de musique Ils sont nombreux, comme les tambours (fumba), le dzendze ou encore le gabusi. On peut parler du mbiwi, ces bouts de bambou que manient les femmes ou du masheve utilisé dans la danse du shakasha. Le masheve est un instrument de musique traditionnel. Il se compose de deux bracelets placés autour des chevilles, constitués de balles tressées en feuille de cocotier et remplies de petites graines rouges et noires, dites « les yeux du diable » (mutsakuhu, Abrus precatorius), assemblées ensuite les unes aux autres par du fil de raphia. En dansant, hommes et femmes émettent le son unique du shakasha. La fabrication des instruments de musique est en perte de vitesse car elle intéresse moins les jeunes que leurs aînés.


la poterie Enfin, la poterie est elle aussi en déclin, même si l’on trouve encore le shepedzo, ce pot dans lequel brûlent des plantes aromatiques lors des cérémonies de djinns ou de circoncision. Cet artisanat tend à disparaître.

le sel de bandrélé S’il y a un lieu d’artisanat à visiter à Mayotte, c’est bien l’écomusée du sel de Bandrélé où travaillent les fameuses “mamas shingo”. La fabrication de ce sel (shingo) est entièrement traditionnelle et permet à plusieurs familles d’en vivre. Après avoir ramassé le limon dans la zone protégée, l’eau salée est filtrée à deux reprises avant d’être bouillie des heures pour

laisser enfin apparaître un sel cristallin d’une blancheur immaculée. L’artisanat mahorais existe bien et est utilisé au quotidien par des milliers d’habitants, mais ce sentiment d’inexistence de l’artisanat provient souvent de la comparaison avec l’abondance de l’artisanat malgache. De nombreux commerces compensent ce manque apparent par de l’artisanat venu de la grande île, d’Afrique, d’Inde et même d’Indonésie. L’avenir de l’artisanat mahorais passera par un développement d’objets conçus à l’attention des touristes. Pour satisfaire ces derniers, les objets devront avoir une meilleure finition. Ce développement a déjà commencé et le train vers l’artisanat touristique est parti !

Bruno de Villeneuve


PUBLI-COMMUNIQUé

Le Comité de Bassin définit, à travers le SDAGE et son Programme de mesures, une politique de l’eau performante, à la hauteur des enjeux liés au développement de Mayotte, et en adéquation avec les objectifs européens d’atteinte du « bon état » des eaux.

L 46

e premier SDAGE de Mayotte est un document de planification qui définit pour une période de six ans les grandes orientations d’une gestion équilibrée de la ressource en eau ainsi que les objectifs de qualité des eaux à atteindre au sein de notre bassin de Mayotte. Le SDAGE est un outil de concertation entre les acteurs de l’eau : usagers, gestionnaires, société civile, opérateurs privés, institutions... L’ambition du SDAGE est d’avoir, dès 2015, 74% de notre eau en bon état. Son plan d’action, le Programme de mesures, décline les chantiers à mettre en oeuvre pour la reconquête du bon état de l’eau à Mayotte. Le SDAGE a été élaboré par les Mahorais en toute transparence. Le Comité de Bassin et ses partenaires ont en effet la satisfaction d’avoir mené à bien une consultation fructueuse de la population, grâce au déploiement

Consultation de la population mahoraise.

d’importants moyens de communication : couverture médiatique intense, sondage d’opinion auprès de 1 500 personnes, animation de stands d’information, débats publics dans plusieurs villages... Les acteurs institutionnels - Conseil général, chambres consulaires et conseils municipaux ont également été consultés. Les avis recueillis ont mis en lumière certaines nécessités : • une vraie volonté de retrouver le bon état des rivières ; • un grand besoin de comprendre pourquoi il est si important de lutter contre les pollutions et de connaître les moyens d’agir individuellement ; • une grande attente de moyens et d’actions de la part des autorités. Depuis le 1er janvier 2010, le premier SDAGE et son Programme de mesures sont officiellement mis en oeuvre, après adoption le 10 décembre par le Comité de Bassin et le Préfet. Cette politique sera pilotée pendant les six prochaines années par les acteurs de l’eau qui veilleront à assurer une cohérence entre leurs décisions et les orientations du SDAGE.


INTERVIEWS Ourfane ALI Vice-Président du Comité de Bassin Vice-Président de la Fédération mahoraise des associations environnementales

Mayotte magazine : - Quels sont les résultats de la consultation publique ? Ourfane Ali : - Les institutions - Collectivité, communes et état - sont dans l’obligation de respecter le SDAGE. Cela va inciter la population à le respecter aussi. Le SDAGE est un nouvel outil pour les Mahorais et ils l’ont compris. La population consultée a bien adhéré, faisant preuve d’engouement et d’un sens des responsabilités. Ces personnes n’avaient jamais été consultées. Maintenant, cette population se sent adhérente et intégrée à la démarche. Le défi est déjà presque relevé car nous avons doté Mayotte de l’outil juridique et réglementaire qui est le SDAGE. Cette première étape franchie contribue à donner un élan positif à la préservation de l’écosystème à Mayotte. Il faut pérenniser l’action et se doter des moyens de poursuivre.

Fadul Ahmed FADUL Président du Comité de Bassin de Mayotte, Conseiller général du canton de Pamandzi

Mayotte magazine : - Présentez-nous le Comité de Bassin. Fadul Ahmed Fadul : - Comme nous le savons tous, Mayotte est en pleine dynamique de développement. Pardelà l’évolution statutaire, il y a une aspiration profonde qui est l’amélioration des conditions de vie des habitants de ce territoire. Le bon état des eaux est le gage du développement durable de Mayotte. Notre Comité, réuni pour la première fois en janvier 2007, est le plus jeune des Comités de Bassin du territoire national. Ses 22 membres représentent tous les acteurs de l’eau : l’état, le Conseil général, les communes et leurs regroupements, les socio-professionnels, les associations et les personnes compétentes. En trois ans, nous avons mené à bien notre première mission. Il reste maintenant à se retrousser les manches et à relever le défi du bon état, tous ensemble.

170 millions € déjà prévus au programme d’ici 2015 : C’est le budget cumulé des actions qui composent le Programme de mesures du SDAGE pour atteindre près de 74% de Bon ou Très Bon état dès 2015.

Le 10 décembre 2009, assemblée du Comité de Bassin qui a adopté le SDAGE, approuvé par le Préfet ce même jour.


PUBLI-COMMUNIQUé

Synthèse du SDAGE de Mayotte

La pérennité de la ressource demeure l’objectif général du SDAGE. Les orientations fondamentales du SDAGE :

La qualité relative de l’état des eaux à Mayotte

1. Protéger la santé en protégeant l’eau 2. Développer la culture de tous dans le domaine de l’eau (communication, formation...) 3. Lutter contre les pollutions 4. Gérer les risques naturels (inondation, ruissellement, érosion, submersion marine) 5. Conserver, restaurer et entretenir les milieux et la biodiversité 6. Doter Mayotte d’outils de gestion performants (connaissance, technique, financier...) 7. Partager la ressource en eau entre les usages (favoriser les économies en eau douce...)

L’eau douce est globalement de bonne qualité sur les zones amont des cours d’eau peu perturbées par les activités humaines. Dans les zones aval, le développement urbain, les infrastructures routières, les captages et les pratiques culturelles plus intensives (lessive, nettoyage des véhicules, dépôt de déchets...) influent sur la qualité des eaux. Les polluants agricoles sont peu répandus. Le principal impact des pratiques agricoles reste le défrichement des zones pentues qui influe sur l’érosion des sols et les apports sédimentaires dans les cours d’eau et le lagon.

Un objectif ambitieux

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Suite au Grenelle de l’Environnement de 2007, un objectif de 66% des masses d’eau en bon état à l’horizon 2015 a été fixé à l’ensemble des bassins français. Pour Mayotte, l’objectif de très bon état, bon état ou bon potentiel à l’horizon 2015 est de 74%, ce qui conforte la vision d’un environnement exceptionnel qui peut rapidement atteindre le bon état grâce à des mesures de non dégradation, de restauration et de préservation.

Le dossier complet du SDAGE est consultable sur le site Internet : www.mayotte.pref.gouv.fr


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Environnement

Sensibilisation

des usagers

à la conservation du lagon

© Julien Wickel

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Rédaction et photos (sauf ©) : Alban Jamon


Grâce à la richesse de son patrimoine naturel marin,

Mayotte possède

un potentiel exceptionnel pour la découverte

Plusieurs clubs nautiques répartis dans l’île proposent des formations et la location de matériel pour la pratique du kayak de mer ou de la voile. Deux principales associations situées à Passamainty et à Hagnoundrou (Bouéni) proposent à leurs adhérents des sorties encadrées en kayak pour arpenter les récifs et les mangroves autour de l’île.

de la biodiversité des récifs coralliens et la sensibilisation des usagers à la conservation des

ressources du lagon.

Dans ce numéro, Mayotte Magazine vous présente

quelques unes des actions de sensibilisation menées sur l’île, notamment auprès des jeunes

Découverte du milieu aquatique sur la plage de Sakouli (Bandrélé), encadrée par des maîtres-nageurs… une première étape à franchir pour les jeunes avant l’observation sous-marine.

générations.

Premiers contacts avec le milieu marin

:

natation et nautisme à Mayotte, plus de la moitié de la population à moins de 20 ans… La sensibilisation des jeunes de l’île à la conservation du milieu marin passe en premier lieu par l’apprentissage de la natation. Grâce à la mobilisation de l’éducation nationale, du réseau associatif et des professionnels, les scolaires sont de plus en plus nombreux à apprendre à nager et à se familiariser avec le lagon.

L’essor actuel des activités nautiques telles que le kayak de mer ou la voile pour la découverte du lagon offre de belles perspectives à Mayotte…


Découverte de la faune et de la flore marines Avec près de 200 plages recensées sur le littoral de Mayotte, le lagon offre avant tout aux visiteurs la possibilité d’explorer les récifs frangeants (qui bordent la côte) en palmes, masque et tuba (PMT). Ce type d’activité reste ouvert à la majorité d’entre nous, avec un budget très limité : environ 30€ pour le kit nécessaire à la balade aquatique. Depuis une dizaine d’années, les prestations encadrées par des professionnels tournées vers le lagon se sont largement développées à Mayotte : plongée sous-marine, observations des mammifères marins, balades en PMT sur le récif barrière, navigation, pêche récréative... Hors cadre scolaire, ce type d’activité demeure actuellement réservé à un public restreint ayant la possibilité de débourser entre 30 et 70€ par personne et par jour.

Ci-dessous : sortie scolaire permettant aux jeunes d’observer les mammifères marins, encadrée par les professionnels de l’éco-tourisme bleu de l’île.

© Robin Rolland

En bas à droite : îlot de M’tsamboro.


Les activités de découverte du lagon en quelques chiffres (Guézel et al., 2009) : • 30 000

C’est le nombre estimé de plongées réalisées en 2008, avec pas moins de 11 structures professionnelles proposant la plongée bouteille à Mayotte. Parmi elles, les 2/3 ont lieu sur le secteur de l’Aire marine protégée (AMP) de la Passe en S.

• 13 000

C’est le nombre de visiteurs encadrés par les 8 opérateurs professionnels proposant des promenades en mer (visites des îlots, mammifères marins, PMT...), avec plus de 1 000 sorties effectuées en 2008. Sans compter le transport de passagers non déclaré sur les îlots...

• 11 000

C’est le nombre de croisiéristes entre septembre 2007 et avril 2008, qui ont fait escale à Mayotte.

• En 2008, environ 2 000 jeunes de l’éducation nationale ont été initiés à la voile et 400 scolaires à la pratique du kayak par les écoles de voile et clubs nautiques. • Les plaisanciers représenteraient 600 personnes pour 310 bateaux (90 à voile ; 220 à moteur). • Enfin, plus de

200 personnes sont adhérentes à l’une des 3 associations de kayak sur l’île.

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© S. L.


Sorties à thèmes… nouveau regard sur la

biodiversité marine de l’île Ponctuellement, le réseau associatif propose au grand public des sorties thématiques encadrées allant à la rencontre du patrimoine naturel marin : visite guidée de la mangrove, ponte des tortues marines sur les plages de l’île... Parmi ces prestations, des randonnées à pied sont organisées chaque année sur le récif barrière lors des épisodes de grandes marées par Mayotte Découverte. Ce type d’excursion demande un site adapté. Les visites se déroulent en bordure des récifs coralliens, sur les zones sableuses ne présentant pas d’herbiers de phanérogames marines ou d’algueraies, afin de limiter l’impact environnemental de la marche des visiteurs. L’encadrement assuré par des scientifiques locaux permet aux visiteurs d’appréhender la diversité et le fonctionnement des écosystèmes coralliens, sous un nouvel angle.

Ci-dessus : habituellement accessibles en plongée ou en PMT, la faune et la flore marines du lagon peuvent être observées à pied lors des épisodes exceptionnels de marée basse.

Les manifestations 54

ouvertes au grand public Parallèlement aux manifestations existant en France métropolitaine, Mayotte organise chaque année des événementiels centrés sur l’environnement et l’exploitation raisonnée des ressources naturelles de l’île tels que la Fête de la Science ou la Semaine du Développement Durable. Concernant plus particulièrement le lagon, la Fête du nautisme et de l’environnement marin offre chaque année la possibilité aux jeunes de l’île de s’adonner aux activités de découverte du lagon (natation, kayak, voile, plongée...) et de s’informer sur les actions menées par les associations, les services publics et les entreprises privées concernant la gestion durable des

Après avoir passé un test de natation, les jeunes visiteurs de la Fête du Nautisme et de l’Environnement marin ont pu profité des différents ateliers et activités sportives mis en place sur les plages par les bénévoles.

ressources marines. En 2009, l’opération s’est déroulée le samedi 1er novembre sur plusieurs plages autour de l’île : Sakouli (Bandrélé) ; Faré (Dzaoudzi) ; Hagnoundrou (Bouéni) et Mliha (M’tsangamouji). Co-organisée par la Direction des Sports et de l’Animation Jeunesse (DSAJ) du Conseil Général et l’Agence des Aires Marines Protégées (AMP), l’opération a connu comme chaque année un franc succès, notamment auprès des jeunes.


Un village environnement était installé sur la plage de Sakouli. De nombreux stands informatifs et pédagogiques présentaient les actions menées à Mayotte sur la gestion du lagon : études, suivis, actions de communication, projets de conservation, police de l’environnement...

Lors de cette manifestation, les représentants de la ville de Mamoudzou, de la Préfecture et de l’éducation nationale ont une nouvelle fois souligné l’importance de l’apprentissage de la natation, préalable à toute appropriation et sensibilisation à l’environnement marin.

Visites des stands environnement et participation aux jeux éducatifs lors de la Fête du Nautisme et de l’Environnement marin en novembre dernier.



Š Marc Allaria www.photosousmarine.com


Ponctuellement, des conférences grand public sont également proposées par le réseau associatif ou les services publics. à titre d’exemple, le vendredi 30 octobre dernier, une journée de restitution des études scientifiques menées sur le lagon de Mayotte a été organisée au cinéma de Mamoudzou. Lors de cette manifestation, des scientifiques de la région océan Indien ont présenté leurs principaux résultats sur : la connaissance de la biodiversité (hydraires, crustacés, poissons, mammifères marins, herbiers...), l’état de santé des récifs (suivi des stations de l’ORC 1999/2008 , la vitalité des récifs frangeants de Grande Terre 1989/2004...) et la qualité des eaux marines.

De nombreux outils de communication sur la conservation du lagon existent à Mayotte : films télévisés tel Le Foundi du lagon, livres, dépliants informatifs, posters, jeux à thèmes...

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Le saviez-vous ? Une partie des études scientifiques et des outils de communication existant sur le lagon de Mayotte sont diffusés sur le site national de l’Initiative Française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR). Parmi les documents téléchargeables, les dépliants informatifs (approche des mammifères marins, corail, mangroves, etc.) ou les études thématiques (biodiversité, cartographie, suivis des récifs etc.) sont accessibles en ligne. Vous pourrez également consulter les missions et actualités de l’IFRECOR à l’échelle des différents départements et territoires d’outre-mer. Contact : http://www.ifrecor.org (documents téléchargeables).

Dépliant disponible à la Direction départementale de l’agriculture et de la forêt (DDAF), rue Mariazé à Mamoudzou. Tél. 0269 61 12 13.


Formation à l’écologie marine et au suivi de l’état de santé des récifs à l’heure actuelle, il existe très peu de formations spécifiques sur l’environnement marin à Mayotte. L’essentiel des projets pédagogiques tournés vers la richesse et le fonctionnement des récifs coralliens est réalisé à l’initiative des enseignants par l’intermédiaire de projets d’action éducative et des cours de Science de la Vie et de la Terre à l’Université. Bien que les centres de plongée soient demandeurs de stages en biologie marine, de telles prestations ne sont pas encore mises en place sur l’île... La principale formation à Mayotte portant sur l’écologie marine et le suivi de l’état de santé des récifs est l’opération annuelle Reef Check.

Qu’estce que le suivi

Reef Check ?

à qui s’adresse le Reef Check à Mayotte ? L’opération menée annuellement depuis 2002 s’adressait initialement aux clients des quatre centres de plongée partenaires. Depuis 2009, grâce à la mobilisation des acteurs, le suivi est réalisé par des jeunes de Mayotte entre 18 et 25 ans (étudiants en Sciences de la Vie et de la Terre ; associations environnementales etc.). La plupart d’entre eux possédaient une faible expérience du milieu marin, voire ne savaient pas nager avant la formation…

Comment se déroulent la formation et le suivi

Reef Check ?

Pour la réalisation de ce suivi international, la participation des élèves-stagiaires Reef Check à Mayotte se décline en quatre étapes : (1) Initiation au milieu aquatique et formation à la plongée sous-marine : à l’issue de l’opération 2009, après un premier baptême en plongée sous-marine, 14 élèves-stagiaires ont obtenu un diplôme fédéral de plongeur Niveau 1 auprès des centres de plongée partenaires.

Reef Check est un programme international dont l’objectif est de surveiller l’état de santé des récifs coralliens, en partenariat avec les communautés, gouvernements et entreprises. Il repose sur la participation volontaire de centaines de scientifiques et de milliers de plongeurs à travers le monde dans plus de 80 pays, dont la France qui détient, à elle seule, environ 10% du patrimoine mondial corallien grâce à ses départements et territoires d’outre-mer. à droite : formation des élèves Reef Check à la pratique de la plongée en bouteille.

© J. W.


(3) Collecte des données en plongée : les quatre sites Reef Check implantés autour de l’île (Longoni Balise ; bouées 2 et 11 Passe en S ; banc de Boa Sadia) ont été échantillonnés par les élèves-stagiaires en mai/juin 2009. Sur chacune des stations, les plongeurs évoluent dans un couloir et notent à l’aide de plaquettes leurs observations pour les poissons, les invertébrés et la nature du substrat qui recouvre le fond (coraux durs, débris coralliens, sable, etc.).

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(4) Traitement et analyse des données : les informations relevées en plongée en 2009 ont ensuite été informatisées, synthétisées sous forme de tableaux et graphiques pour interprétation, puis comparées avec les résultats obtenus chaque année depuis 2002.

Présentation des résultats du suivi Reef Check 2009 par les élèves-stagiaires lors de la soirée de restitution.

© J. W. Ambiance studieuse lors des interventions en salle et de l’entraînement à la méthode Reef Check à terre. Dernières mises au point avant l’immersion…

Ci-dessous : prise de notes sous l’eau… la collecte des données est délicate et demande une grande attention de la part des élèves.

© J. W.

(2) Initiation à l’écologie récifale : les élèvesstagiaires ont suivi des interventions thématiques sur : (a) le fonctionnement, les enjeux et les menaces des récifs à Mayotte ; (b) les suivis et les mesures de gestion existants en faveur de leur conservation ; (c) le suivi Reef Check (entraînement à la reconnaissance des espèces et à la méthode à terre). Les interventions ont eu lieu dans les locaux de l’IFM de Dembéni (partenariat avec le Vice-rectorat de Mayotte) et à la mission d’étude du Parc naturel marin (partenariat DAF / Agence des Aires marines protégées).


Au-delà de la sensibilisation des jeunes acteurs du Reef Check 2009, l’information environnementale relevée est précieuse pour les scientifiques et gestionnaires de l’île. L’ensemble des résultats de l’opération ainsi que l’évolution de l’état de santé des sites depuis 2002 sont disponibles auprès de la DAF Mayotte et de l’Agence des Aires marines protégées. Vous pouvez également consulter l’ensemble des actions Reef Check France, notamment dans la région océan Indien, sur le site : www.reefcheck.fr Grâce à l’ensemble des acteurs et en particulier au réseau associatif, les actions d’éducation à l’environnement marin ne cessent de progresser à Mayotte. Ces objectifs d’information et de sensibilisation du grand public doivent être

considérés comme prioritaires, au même titre que les mesures de conservation des ressources naturelles. Sensibiliser les jeunes générations, futurs gestionnaires du lagon, c’est contribuer à garantir à long terme un développement durable pour Mayotte. Alban Jamon Contacts : • DAF Mayotte : 02 69 61 91 09 • Agence des aires marines protégées : 02 69 60 73 65 • Direction des Sports et de l’Animation Jeunesse (DSAJ) : 02 69 64 94 24


Dès janvier 2010, repositionne les boutiques des stations-services Horaires stations

• Pamandzi : 7h à 17h - 7j/7 - tél : 0269 60 13 05

de

Mayotte

• Kawéni : 7h à 21h - Dimanche : 7h à 17h tél : 0269 61 50 27 • Passamainty : 7h à 20h - Dimanche : 7h à 17h tél : 0269 61 19 29 • Majicavo : 6h30 à 19h30 - fermé le dimanche tél : 0269 62 22 38 • Chirongui : 6h à 18h - Dimanche : 7h à 17h tél : 0269 62 17 08 • Dzoumogné : 7h à 17h - 7j/7 - tél : 0269 62 04 76 • Longoni : 7h à 17h - 7j/7 - tél : 0269 62 17 01 • Dzaoudzi (stations marines) : lundi au vendredi 7h à 18h. Samedi : 7h à 17h - Dimanche : 8h à 17h - Gsm : 0639 69 04 66 • Siège social : lundi au jeudi 8h à 12h30 et 13h45 à 17h15. Vendredi : 8h à 12h30 - tél : 0269 60 12 94 - fax : 0269 60 17 30

TOTAL Mayotte

Siège social - 1 lotissement les Trois Vallées - BP 867 97600 Mamoudzou - Tél. 0269 60 12 94


PUBLI-COMMUNIQUé

Interview

Stéphane Lasserrotte Responsable Shop Food & Services TOTAL Mayotte « Les 5 boutiques TOTAL de Mayotte offrent une large gamme de produits de qualité. Les produits référencés sont attractifs et proposés à des prix abordables » Stéphane Lasserrotte et Yasmine Saïd, Responsable Communication.

Mayotte magazine :

Mayotte magazine :

- Où se situent les cinq boutiques TOTAL et depuis quand sont-elles mises en service ?

- Quels produits seront désormais disponibles ? Stéphane Lasserrotte :

Stéphane Lasserrotte :

- TOTAL propose à ses clients trois types de boutiques.

- Les boutiques TOTAL se situent à Chirongui, Dzoumogné, Majicavo, Kawéni et Passamainty. Construites depuis fin 2007, elles sont restées peu exploitées jusqu’au nouveau lancement de janvier 2010. Auparavant, l’approvisionnement était assuré par un fournisseur local et seules quelques références étaient en vente.

Tout d’abord le concept de « kiosque », comme à Chirongui et Dzoumogné, désigne des boutiques avec une superficie inférieure à 25 m. Il s’agit de satisfaire les achats d’impulsion à travers un maximum de 300 références en confiserie, boissons fraîches et snack. En second lieu, les boutiques de taille moyenne comme Ma-

jicavo et Kawéni répondent à des demandes d’achats d’impulsion et de dépannage. En plus des kiosques, ces points de vente, atteignant entre 500 et 600 références, proposent de l’épicerie, du bazar, des produits d’hygiène et un point boulangerie. Enfin, la boutique de Passamainty, dite de type « store », constitue un véritable commerce de proximité avec un maximum de 800 références. Cette boutique comprend par exemple un point boulangerie, un point chaud avec machine à café ainsi qu’un point presse. En ce qui concerne l’approvisionnement, nous faisons désormais appel à des importateurs locaux et nous accordons un soin tout particulier à la qualité des références. Douze boutiquiers sont chargés du bon fonctionnement des points de vente et vont recevoir une formation en début d’année 2010 dans les domaines suivants : vente, merchandising, service, ainsi qu’utilisation du système de gestion interne. Une animation commerciale sera organisée au moins une fois par mois par nos fournisseurs pour dynamiser les boutiques TOTAL.

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Reportage RĂŠdaction et photos : Marc Allaria. www.photosousmarine.com


NOUvelle-calédonie

L’évasion dans le Pacifique

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Sur les hauteurs du fleuve Diahot, passage des rapides.


Nouméa, plus grande ville francophone d’Océanie compte avec sa banlieue

160 000 habitants. Cette ville-jardin où

urbanisme et nature ont

su s’harmoniser cultive un

art de vivre à la française.

Sur les crêtes de l’îlot Hienghebane.

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U

n échange aérien entre deux DomTom de deux océans différents, l’événement est trop unique pour passer inaperçu. La ligne Antilles-Polynésie ne peut se faire que via le cauchemar américain, Réunion-Antilles consiste à acheter deux billets à destination et au départ de Paris, quant aux nordiques de Saint-Pierre-et-Miquelon et aux Walisiens, seuls quelques bouts de vols ajoutés les uns aux autres leur permet de sortir de leur isolement. En essayant d’être concurrentiel sur la ligne Nouméa-Paris via la Réunion, Air Austral offre donc une opportunité aux Réunionais, Mahorais et Calédoniens de se rencontrer. Saisissons donc l’occasion pour découvrir ce qu’on appelle là-bas le « Caillou », pourtant l’une des plus grandes îles du Pacifique : la Nouvelle- Calédonie.

L’arrivée à Nouméa via l’aéroport de Tontouta peut surprendre ceux qui s’attendaient à débarquer dans une ambiance insulaire au milieu des cocotiers et des vahinés. Si Nouméa devait être comparée à une autre ville, ce serait peutêtre à Antibes. Ici c’est l’Europe, et l’Europe riche. Nouméa est l’une des plus riches villes de la planète. Tout est hors de prix, avec des 4x4 abondant dans les rues, trois ports de plaisance pleins à craquer, des résidences d’architecte aux terrasses et piscines orientées soleil, des centres commerciaux dignes de la métropole et un marché local aux prix alignés sur ceux du marché importé. Nouméa regroupe à elle seule plus de la moitié de la population calédonienne dont la majeure partie est constituée de « gros salaires » : cadres des entreprises minières, fonctionnaires, retraités métropolitains et grandes familles caldoches. L’autre partie des Nouméens est constituée de Kanaks venus de « la brousse » trouver travail et argent. Certains y parviennent plus ou moins, d’autres se regroupent dans des squats aux pourtours de la ville ou dorment dans les rues. Le processus est enclenché... Deux ou trois journées vous suffiront pour récupérer du voyage, visiter la ville et organiser la suite de votre découverte de l’île. La place des Cocotiers où s’organisent les manifestations culturelles citadines, le marché, les ports, les


plages, les activités nautiques, l’aquarium, les magasins de souvenirs… Les passionnés de la Côte d’Azur retrouveront à Nouméa de nombreux repères.

La côte Ouest, diversité de paysages et histoire caldoche...

Une fois le parcours établi, la voiture louée et les haltes organisées, il est grand temps d’aller découvrir les merveilles dont regorge ce gros « Caillou ». Et il y en a des merveilles. « Diver-

Chevaux sauvages sur le fleuve Diahot.

sité » serait sûrement le qualificatif le mieux adapté à cette langue de terre de 400 kilomètres de long par 50 de large. La côte Ouest, sous les vents dominants, est la plus sèche. à peine sorti de l’agglomération nouméenne, les paysages de vallons, ranchs, mangroves et plage tropicales commencent à s’enchaîner. Ainsi la baie Saint-Vincent en est sûrement l’exemple parfait. En quelques centaines de mètres les décors passent du tout au tout. De la savane sèche de l’île Ducos où quelques troupeaux de chevaux sauvages broutent sur les restes d’un lac disparu, se succèderont la mangrove verdoyante à l’embouchure de la rivière Ouenghi puis les fonds tropicaux de la réserve marine de l’îlot Ténia.


Le lagon Ouest de l’île des Pins.

En poursuivant la route vers le Nord, quelques vestiges rappellent que La Nouvelle-Calédonie a été, comme d’autres Dom-Tom, une terre de bagne. Le fort Téremba remémore à ses visiteurs les origines d’une partie de la population calédonienne actuelle. Envoyés au pénitentier par Napoléon III, les plus méritants obtenaient

leurs lots de terre et s’installaient en famille. Des familles toujours et plus que jamais implantées sur le caillou, les caldoches. Quelques kilomètres plus loin, Bourail et sa célèbre roche percée est l’occasion d’une halte pour quelques marches le long du littoral. Un superbe paysage débouchant sur des plages où les


cérémonial de présentations et de politesse du visiteur envers le chef coutumier, cet acte s’apparente de plus en plus à l’achat d’un ticket d’entrée dans la tribu. « L’offrande » bien définie d’un joli tissu (5 euros) que vient compléter un petit billet de 1 000 Francs pacifiques (environ 10 euros) est désormais demandée par le chef. Tradition et rentabilité ont trouvé un terrain d’entente...

à seulement 300 km de Nouméa, immersion dans les contrées sauvages. le dépaysement du Nord est total... La pointe Nord est sans doute l’endroit le plus isolé du Caillou. à plus de quatre heures de route de la capitale, cette région offre le calme parfait et de belles excursions en mer ou sur les îlots environnants. Ainsi une balade sur les hauteurs de l’île de Yenghebane, gentiment improvisée et guidée par les enfants du village, donne un bon aperçu de l’étendue du parc insulaire du Nord. Fonds turquoises, plage de sable blanc... la parfaite carte postale. Pour atteindre la côte orientale, la traversée du Diahot, le plus gros fleuve de Calédonie, est indispensable. Les amateurs de kayak pourront remonter le fleuve et rendre visite aux populations des berges. Plus la randonnée évolue et plus le fleuve se referme. surfeurs ont trouvé un excellent terrain de jeu. Jusqu’au Nord de l’île, les petites villes nées de l’activité minière et de l’élevage se succèdent. Les tribus y sont nombreuses. L’occasion de leur rendre visite et de procéder à ce qu’on appelle ici « la coutume ». Originellement petit

Bientôt un vrai décor guyanais prend place. Les rapides commencent à apparaître. Il faut décharger, porter, recharger et continuer à évoluer dans un décor paradisiaque. Forêts de bambous, plantes endémiques, chevaux sauvages, villages familiaux, le dépaysement est total et peut durer plusieurs jours. Avis aux amateurs sportifs et aguerris...

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Un banc de ludjans et une ĂŠliselle au premier plan.


La côte Est, la côte humide

Le col d’Amos marque le passage vers la côte Est. C’est la côte aux vents, humide, verdoyante et montagneuse. Plusieurs cascades de grande hauteur s’y enchaînent. Parmi elles, la cascade de Tao et celle de Colnet. Aux pieds des montagnes, la vie est organisée par les tribus qui accueillent très facilement les visiteurs. L’arrivée dans une tribu doit toujours être courtoise et si la coutume peut être évitée, le savoir-vivre reste de mise. Hienghène est le centre d’activités du NordEst. Coincé dans une superbe embouchure, un petit port de plaisance y abrite une dizaine de bateaux. C’est le départ d’excursions vers les montagnes ou les activités nautiques. L’endroit est fabuleux. Les amateurs d’architecture religieuse y trouveront aussi leur compte. Tous les villages possèdent leur église. Souvent en prédominance d’un grand espace vert bien entretenu, elles attirent l’œil et se prêtent facilement aux capteurs de nos appareils photo.

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Le retour vers Nouméa peut se faire en passant par la route de Kouakoua. Les paysages devenus lunaires en raison des chantiers miniers donnera un aperçu très explicite du laisser-faire donné à ceux qui disent faire tourner l’économie locale. Chacun se fera son opinion... Plage de Kuto, île des Pins.

L’île des Pins, un morceau de carte postale... L’île des Pins représente sans doute la carte postale parfaite de la noix de coco tombée de Le tricot rayé, serpent marin.


son arbre sur la plage de sable blanc. Le cadre est idyllique. Le calme de l’île, voire l’endormissement apparent, donnera la possibilité de finir le périple calédonien bien calé sur un transat, un jus de fruit frais à la main. Les spécialistes pourront s’adonner à la plongée sous-marine et les amateurs de coucher de soleil devront acquérir d’autres cartes mémoires... L’arrivée

des bateaux de croisières donne de l’activité à l’île environ deux fois par semaine. Deux mille touristes néo-zélandais et australiens envahissent alors les lieux. Après quoi, la célèbre baie d’Upi retrouvera son calme et pourra être visitée en pirogue traditionnelle. Les grottes seront de nouveau disponibles ainsi que les abords des plages...



Le célèbre rocher Kanumera de l’île des Pins.


Mangrove de la Baie Saint-Vincent.

La route est ouverte. L’accès à cette île étonnante et paradisiaque est désormais possible. Le prix du billet devrait comme à l’habitude jouer le rôle de sélectionneur pour les prétendants à la porte d’embarquement. Mais avec des prix annoncés à environ 1 400 euros aller-retour aux vitrines des agences de voyages mahoraises, l’aventure parait envisageable. Cependant, la bourse du voyageur imposera peut-être de choisir entre Métropole ou Pacifique... Quoiqu’il en soit, le contact entre océans

Indien et Pacifique est établi et ce seul fait vaut bien un accueil positif. Reste maintenant à attendre le premier bilan de la compagnie et des voyagistes pour savoir comment cette ligne aura été utilisée par les voyageurs. Une simple escale réunionnaise entre Métropole et Nouvelle-Calédonie, ou bien, un vrai échange touristique entre le Caillou, l’Ile des Dodos et l’Ile aux Parfums... ? Marc Allaria



D epuis Mayotte Maoré voyages

L’ agence de la rue du Commerce vous propose des vols secs ainsi que de nombreuses possibilités de séjours à la carte à La Réunion. Renseignez-vous vite ! tél. : 02 69 61 87 73 mail : mayotte@maore-voyages.com Formalités Un passeport en cours de validité est obligatoire. Santé Aucune maladie tropicale majeure n’est à signaler et aucune vaccination n’est exigée. Décalage horaire + 10 heures en hiver et + 9 heures en été. Téléphone Pour joindre le territoire, composer le 00. 687 + les 6 chiffres du numéro de votre correspondant. Monnaie Franc pacifique (FCFP) lié à l’euro : 100 CFP = 0,84 euros.

Nouvellecalédonie infos adresses bons plans Le Mont Dore domine de ses 800 m le lagon et la ville de Nouméa. Ses couleurs changeantes et sa présence majestueuse ont fait de lui un élément fondamental du paysage du sud calédonien. Ascension sportive. Sur un terrain de huit hectares cédé en 1992 par la ville de Nouméa, le centre culturel Tjibaou dessiné par l’architecte Renzo Piano est inauguré le 4 mai 1998. Il est un lieu d’affirmation identitaire.


L’ H i s t o i r e d e l a . . . Nouvelle-Calédonie

en bref

Env. -1 200 av.J-C Plus anciennes traces de peuplement, indiquant la présence d’une population de langues austronésiennes maîtrisant la céramique.

Resolution commandé par le navigateur britannique James Cook, lors de la seconde expédition de ce dernier, est le premier à apercevoir la Grande Terre. Cook la baptise « New Caledonia » en l’honneur de l’Écosse.

-1 300 à - 200 av.J-C Période appelée « Tradition de Koné » ou « lapita » en référence aux poteries découvertes sur la côte ouest, à l’île des Pins et aux îles Loyauté.

- 200 au XIIIè siècle Période appelée « Naia Oundjo », toujours en référence à des poteries. Arrivée des Kanaks qui maîtrisent l’art de la pierre polie, et basent leur civilisation sur la culture de la terre (surtout ignames et taros). Lors de rituels guerriers, des tribus pratiquent le cannibalisme.

1774 Le 4 septembre, l’aspirant Colnett, membre de l’équipage du HMS

1793 Le contre-amiral français Antoine Bruny d’Entrecasteaux, parti en 1791 à la demande de Louis XVI, passe au large de la Nouvelle-Calédonie, reconnaît la Côte Ouest et se serait arrêté notamment aux Îles Loyauté.

De 1841 à 1853 Des contacts réels se nouent entre Européens et Kanaks : les premiers obtiennent des seconds le bois recherché en échange d’outils, d’armes en acier, d’étoffes ou encore d’objets de verre. À partir de 1841, des missionnaires commencent à s’installer. Des protestants anglicans de la London Missionary Society (LMS) élisent alors

domicile à l’île des Pins et aux Îles Loyauté dès 1841, puis à Touaourou au sud de la Grande Terre en 1842.

1853 La Nouvelle-Calédonie est proclamée colonie française à Balade le 24 septembre 1853 par le contre-amiral Febvrier Despointes, rattachée aux Établissements français du Pacifique qui comprennent déjà Tahiti.

1860 La Nouvelle-Calédonie devient une colonie à part entière (séparée de Tahiti) et son premier gouverneur, le contre-amiral Guillain, est chargé d’organiser la mise en place du bagne. Les « transportés » arriveront entre 1864 et 1897.

1988 Le 6 novembre, les Français se déclarent par référendum en faveur de l’autodétermination à 79,9%.

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Internet 10 logiciels Rubrique : Thierry Stoecklin

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1 http://download.skype.com/ SkypeSetupFull.exe

www.clubic.com/telecharger-fiche19571-portable-firefox.html

Skype vous permet de passer des appels gratuits sur Internet depuis votre ordinateur vers d’autres utilisateurs Skype, où qu’ils se trouvent, et d’échanger avec eux aussi longtemps que vous le souhaitez.

Cette version du navigateur Firefox est optimisée pour être lancée sans installation, sur une clé USB ou un disque dur externe. Vous naviguez sans laisser de traces sur l’ordinateur.

http://networx.softonic.fr

Ce programme affiche et mesure le débit de votre connexion réseau (internet et réseau local, wifi, etc...) grâce à un aperçu du taux de transfert en cours. Une fenêtre représente l’utilisation de la bande passante.

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5 http://revo-uninstaller.softonic.fr

Ce logiciel remplacera efficacement votre outil de désinstallation de Windows. Plusieurs modes vous sont proposés : sûr ou modéré conviendront aux plus prudents.

http://www.clubic.com/telecharger-fiche215092-malwarebytes-anti-malware.html

Ce logiciel vous aide à lutter contre les logiciels malveillants : il met en quarantaine les nuisibles détectés en vue de les supprimer.


utiles & gratuits 6

7 http://www.pcastuces.com/ logitheque/foxitreader.htm

http://www.spiroo.be/7zip

7-Zip est un logiciel de compression et de décompression de données, simple, léger, libre, supportant les formats de compression les plus courants.

Ce logiciel ouvre les fichiers PDF. Foxit Reader est beaucoup plus rapide que le principal acteur de ce marché : Adobe Acrobat Reader.

8

http://www.logicielsgratuits. org/Windows/Utilitaires/Gravure/Ashampoo-BurningStudio-FREE_19.html

Programme de gravure de CD, DVD, HD-DVD, il supporte le format Bluray, soit des capacités allant jusqu’à 25 giga-octets par couche.

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9 http://www.pcastuces.com/ logitheque/jkdefrag.htm MyDefrag est un petit utilitaire de défragmentation et d’optimisation pour votre disque dur ou votre carte mémoire qui consomme très peu de ressources. La défragmentation permet d’accélérer l’accès à vos fichiers.

http://telechargement. zebulon.fr/faststone-imageviewer.html

FastStone Image Viewer permet de visualiser, de convertir et d’éditer des images. Un excellent logiciel gratuit de retouche qui remplacera aisément l’explorateur Windows.


Le Signe de Raymond Khoury

Presses de la Cité - Thriller paru en octobre 2009 Alors qu’une équipe de télévision effectue un reportage en direct sur les conséquences du réchauffement climatique en Antarctique, une gigantesque sphère de lumière apparaît au-dessus des glaces, avant de se volatiliser au bout de quelques minutes. Les images, diffusées dans le monde entier, mettent la planète en émoi. Est-ce le présage d’une catastrophe écologique imminente ? Un message divin ? Un ovni ? Une gigantesque supercherie ? Tandis que la communauté scientifique se mobilise pour tenter d’interpréter cette apparition, en Egypte, un moine reconnaît le signe : il s’agit du motif que dessine inlassablement le père Jérôme, un célèbre ermite...

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Mauvaise fille de Justine Lévy Stock - Roman paru en septembre 2009

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Tandis que Louise va mettre au monde son premier enfant, Alice, sa mère, se meurt. Quand Louise va annoncer la naissance prochaine de sa fille Angèle à sa mère, l’impossible Alice se montre catégorique et lui affirme qu’elle se trompe. Une petite fille ne peut pas être enceinte. Pour Alice, Louise n’a pas grandi. Elle est le fruit d’un amour de jeunesse qui n’aura pas duré. Quand, après la disparition de sa mère, Louise retrouve son répertoire, elle comprend qu’hormis les souvenirs, ce carnet est la seule chose qui va lui rester. À elle de recomposer la vie fracassée de cette femme au moment où elle doit envisager le présent et l’avenir de sa petite Angèle.

Le miroir de Cassandre de Bernard Werber

éditions Albin Michel - Roman paru en septembre 2009

28,63 €

Et vous, que feriez-vous si vous pouviez voir le futur et que personne ne vous croie ? C’est l’histoire de Cassandre, une jeune fille de 17 ans qui a le don d’entrevoir le futur mais la malédiction de ne pas être écoutée. Elle va connaitre des aventures extraordinaires qui vont lui permettre de devenir non seulement une femme mais aussi quelqu’un qui a conscience de tout ce qu’il se passe sous tous les angles. Elle part du plus difficile, l’autisme et la non communication avec autrui et va progressivement évoluer pour devenir un être beaucoup plus sensible que la moyenne.


Découvrez vite la sélection de la Maison des Livres

Romans

Le coin du libraire

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Charleston Sud

de Pat Conroy - Albin Michel - Roman paru en septembre 2009 Cette nouvelle saga, hymne à la Caroline du sud dont Pat Conroy est originaire, confirme sa réputation de monstre sacré de la littérature américaine. Chronique familiale, Charleston Sud est aussi l’histoire d’une génération. Celle du narrateur, Leo King, et d’un groupe d’adolescents venus de tous horizons. Le récit alterne entre 1969, année glorieuse où Leo et ses amis partent à l’assaut des barrières religieuses, sexuelles, sociales et raciales de Charleston, et 1989, où Sheba, devenue une star d’Hollywood, les supplient de retrouver son frère gay, disparu à San Francisco...

La Double Vie d’Anna Song

de Minh Tran Huy Actes Sud - Roman paru en août 2009 Anna Song, « la plus grande pianiste vivante dont personne n’a jamais entendu parler », vient de mourir,

laissant derrière elle une œuvre discographique sans précédent. Paul Desroches, son mari et producteur, lui dresse un tombeau musical et littéraire, ode à une femme désespérément aimée, à une enfance engloutie dans le temps et à un pays perdu. C’est à sa mort que le monde semble découvrir enfin l’immense talent de cette pianiste, qui se consacra toute entière à la musique, interprète inouïe d’un répertoire d’une rare envergure.

Mais le fleuve tuera l’homme blanc de Patrick Besson - Fayard Paru en août 2009

à bord de l’avion ParisBrazzaville, Christophe, cadre dans une grande compagnie pétrolière, reconnaît Blandine de Kergalec, officier de la DGSE. Passionné d’espionnage, Christophe la suit dans la capitale congolaise. Il surprend sa rencontre, dans un dancing, avec un militaire rwandais impliqué dans un règlement de comptes. Patrick Besson propose un tableau fascinant de l’Afrique subsaharienne, espace du romanesque intense, où chacun considère autrui comme une source inépuisable de légendes, de mystères, de pouvoirs occultes.


Mayotte &

océan Indien

Iles en bulles, la bande dessinée dans l’océan Indien de Christophe Cassiau-Haurie éditions Band’décidée

42,50 €

Ce panorama présente l’histoire de quarante ans de bandes dessinées et d’illustrations dans l’océan Indien. Il comprend également un cahier de 16 pages de la première BD de La Réunion : « Gaspard « par Marc Blanchet.

Pourquoi voulez-vous que j’oublie Mayotte ?

15,00 €

de Joëlle Herry - Nouvelles - éditions du Baobab « J’ai oublié les détails, la coiffe de certains cocotiers en ombre chinoise sur le ciel de Mamoudzou, les modulations du muezzin au-dessus des bangas de tôle et des cases de M’tsapéré, la rumeur de l’île qui se prépare à dormir, mais je sais que tu es mêlée au monde, à la vie comme elle va, et ainsi, épurée de l’accidentel, tu ne m’en sembles que plus réelle. » 12 nouvelles de Joëlle Herry qui signe ici son deuxième livre aux éditions du Baobab, après le polar intitulé « Requiem pour un margouillat ».

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Sagesses et malices de Madi, l’idiot voyageur de Salim Hatubou et Mokeït Van

Linden - Album jeunesse dès 7 ans - Albin Michel

15,63 €

25 contes nous invitent à suivre les traces de Madi, celui que l’on nomme aussi « l’idiot voyageur ». Au croisement de l’Afrique et de l’Orient, c’est aux Comores, son pays natal, que Madi promène sa sagesse, une sagesse entre celle de Nasreddine et de M’Bolo. Car « l’idiot » n’en est pas un, bien sûr ! Mais un sage qui feint l’innocence, manie l’ironie et fait triompher l’intelligence en soulignant l’absurdité engendrée par les faiblesses humaines.


jeunesse

20,00 € 11,13 €

Journal d’un vampire tome 2 de Lisa Jane Smith Hachette Jeunesse

Elena s’est noyée. Mais elle n’est pas morte. Pire ! elle s’est métamorphosée en une créature de la nuit avide de sang. Plus que jamais tiraillée entre les deux frères ennemis, le ténébreux Damon et le noble Stefan, elle doit aussi affronter un terrifiant adversaire. Une puissance issue des ténèbres, dont Elena ne sait rien sinon que c’est le Mal à l’état pur. Katerine, qui avait transformé Stefan et Damon en vampires avant d’être trahie par eux a décidé de se venger en s’en prenant à ce qui leur est le plus cher. Mais le trio n’est pas au bout de ses peines, car Klaus, le vampire qui avait transformé Katerine, a lui aussi jeté son dévolu sur Elena…

Là-haut

de Walt Disney Hachette - album jeunesse dès 9 ans Dernier né de Disney-Pixar, une aventure incroyable et imprévue entre deux personnes de deux générations différentes que tout opposent mais finalement pas tant que ça... Beaucoup de tendresse et d’humour !

17,44 €

Le Jardin Autre Monde

de Denis-Pierre Filippi et Sandrine Revel Delcourt Jeunesse BD Laissez-vous porter par cette jolie fable écologique, émouvante et drôle, qui n’est pas sans rappeler la magie des films d’Hayao Miyazaki. Le talent et l’expérience de deux grands noms de la BD jeunesse sont à l’oeuvre.

Pokémon, le monde de Shaymin Livre-puzzle Dragon d’Or

Amuse-toi avec Pokémon dans le monde de Shaymin grâce aux cinq puzzles de ce livre-jeu !

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10 La Roue de la Fortune (mixte) Un coeur luxuriant - tubéreuse, gardénia et jasmin - libère une base audacieuse, composée de benjoin et de patchouli. 6 L’Amoureux (pour homme) Une déclinaison d’épices irrésistible, en guise de notes de tête et de coeur, qui s’épanouit en révélant une base sensuelle, musquée et boisée. 3 L’Impératrice (pour femme) De délicieux fruits exotiques et des notes florales roses et brillantes s’effacent devant une base musquée et gourmande.

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D’une fraîcheur inattendue, l’eau de toiletteCkfree for Men est un parfum aromatique, intense, boisé, à la fois décontracté et résolument masculin. Notes de Tête : absinthe, baies de genévrier, anis étoilé de Thaïlande, fruit de jacquier. les 50 ml. 69 € les 100 ml

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Idée recette de Mayotte

Mérou en papillote sauce vanille Pour 4 personnes Préparation : 45 minutes Cuisson : 1 heure Recette bon marché facile à réaliser

Ingrédients de base • 800 g de mérou • 200 g de riz basmati

Cuisinier : Ismaël

• 40 cl de crème fraîche • 4 gousses de vanille • 2 tomates • 2 citrons • 1 mangue

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• 1 aubergine • 3 échalotes • 1 cuillère à soupe de sauce huître • 1 cuillère de cardamone • 3 cuillères de safran • 1 sachet de court-bouillon de poisson • 2 grandes feuilles de banane (pour les papillotes) • sucre roux • huile d’olive • sel, poivre.

1

Coupez les feuilles de banane en carré et passez-les sur le feu pour les ramollir. Déposez-y le poisson cru avec les tomates, les citrons, les échalotes coupées en morceaux, quelques rondelles d’aubergine, une gousse de vanille et des lamelles de mangue. Salez et poivrez. Versez deux cuillères à soupe d’huile d’olive et une cuillère de safran.

2

Préchauffez le four (therm. 6-7) pendant 5 à 10 minutes. Enveloppez le poisson et sa composition de plusieurs feuilles de bananes. Avec un fil alimentaire, attachez les deux extrémités et emballez le tout avec du papier aluminium pour contenir le jus.


Mettez à cuire pendant 40 minutes.

3

Préparation de la sauce vanille. Dans une poêle, versez un verre d’eau avec le sachet de court-bouillon et une cuillère à soupe de sauce huître. Laissez cuire pendant 5 à 10 minutes puis videz le jus dans un récipient. Epluchez les échalotes et faites-les revenir dans la poêle à feu doux avec de l’huile d’olive et une pincée de safran. Ajoutez le jus de court-bouillon du récipient. Découpez 2 gousses de vanille en morceau et incorporez-les dans la poêle. Versez-y 40 cl de crème fraîche. Salez et faites cuire pendant 2 à 3 minutes.

4

Préparation de l’aubergine. Versez 2 cuillères à soupe d’huile d’olive dans une poêle. Coupez l’aubergine en rondelles. Ajoutez une pincée de safran, salez et poivrez. Faites revenir les rondelles pendant 7 minutes. Bon appétit !

Astuce à la fin de la recette, ajoutez une cuillère à soupe de sucre roux sur les rondelles d’aubergine pour les caraméliser.


Jeux Mot Ă trouver : ramequin

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à

es vos grill

!!

Complétez les cases de la grille de Sudoku avec les chiffres de 1 à 9 de sorte que ces chiffres ne se répètent ni dans chaque colonne, ni dans chaque ligne ni dans chaque carré. Il n’ y a qu’ une seule solution. à vous de la trouver !

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Grille n°4

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Grille n°3

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Grille n°2

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Grille n°1

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SUDOKU



JANVIER

FéVRIER

H o r a i r e s d e s m a r é e s © StraussgrauerMarina Softwares La prudence impose de confronter les données de ces grilles avec les documents officiels obligatoires à bord. Voir aussi les prévisions du Service d’Hydrographie et d’Océanographie de la Marine : www.shom.fr

MARS




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