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Mayotte magazine

Mayotte

AVRIL-MAI-JUIN 2010

n°16

magazine

LE marché de Mamoudzou

3,90 €

ACTUALITé CULTURE VOYAGE LOISIRS

Environnement

fruits & légumes de mayotte

ESCAPADE

Combani l’escale verte au parfum d’ylang REPORTAGE

Canal des Pangalanes

madagascar



Mayotte magazine n°16 Une publication trimestrielle de AR’IMAGE SARL ZI de Kawéni BP 268 97600 Mamoudzou tél : 06 39 09 03 29 contact@mayottemagazine.com DIRECTRICE DE PUBLICATION Stéphanie Légeron RéDACTEURS Annette Lafond Stéphanie Légeron Guy Monnot Roger Serre Laurence de Susanne Bruno de Villeneuve PHOTOGRAPHES Stéphanie Légeron Guy Monnot Roger Serre Bruno de Villeneuve Service communication et tourisme TAAF Photographie de couverture Thierry Stoecklin BD Yann Moreau DIRECTION ARTISTIQUE AR’IMAGE SARL COMMERCIAL Thierry Stoecklin IMPRESSION PRECIGRAPH St Vincent de Paul Avenue West Pailles P.O. Box 727 Bell Village Ile Maurice Numéro ISSN 1962-4379 Prix de vente : 3,90 € Toute reproduction (même partielle) des articles publiés dans Mayotte magazine sans accord de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique.

éDITO

O

n l’attendait... Il a enfin ouvert ses portes ! C’est avec satisfaction que les commerçants et visiteurs l’ont découvert, eux qui auparavant devaient se contenter d’un espace désordonné fait de tôles dégradées et de bâches, envahi de poussière ou de boue selon la saison. Le nouveau marché de Mamoudzou est propre, spacieux, lumineux. Il valorise, telle une vitrine de Mayotte - à l’emplacement central face au front de mer et au Comité du tourisme - les produits des commerçants mahorais, fruits et légumes, épices, vêtements, tissus ou artisanat. Mayotte en avait besoin. Il évoque les mystères de l’Orient et éveille les sens. De l’avis du prestigieux parfumeur Jean-Paul Guerlain, que nous remercions de nous avoir accordé une interview, l’ylang-ylang de Mayotte est le meilleur du monde. Sa fleur entre dans la préparation des parfums, des produits cosmétiques et d’aromathérapie. Une escale verte à Combani vous mènera dans les champs d’ylang et aux abords de la rivière de l’Ourouvéni, pour mieux connaître ce village de Mayotte où l’agriculture est reine. Ce magazine vous propose deux grands voyages. Le premier n’est pas accessible aux touristes. Vous découvrirez à travers un reportage inédit, trois de des îles éparses appartenant aux Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) : Europa, Tromelin et Bassas da India. Le second voyage vous conduira au fil de l’eau, à travers des images dignes d’un grand reporter - salut Guy ! - sur le canal des Pangalanes à Madagascar. Enfin, l’équipe de Mayotte magazine a le plaisir de vous informer de la mise en ligne de son site internet www.mayottemagazine.fr. Les treize premiers numéros y sont consultables gratuitement et dans leur intégralité. Dès son ouverture, le site contient déjà plus de 1 500 pages. Très bonne lecture. Stéphanie Légeron

Directrice de publication


6 AU JOUR LE JOUR 17 éCONOMIE

Marché couvert de Mamoudzou, lieu de vie et de commerce

31 environnement

Fruits et légumes de Mayotte

42 ESCAPADE DANS L’île Combani, l’escale verte au parfum d’ylang-ylang

52 évasion

Les îles éparses Europa, Tromelin et Bassas da India


Sommaire

62 REPORTAGE MADAGASCAR

Canal des Pangalanes, l’éden miroir

80 INTERNET

Coupe du Monde de Football 2010

84 LE COIN DU LIBRAIRE Découvrez notre sélection et nos coups de coeur

88 BD

Abass Néka

90 TENDANCE

Le shopping du moment

94 RECETTE MAYOTTE

Chiffonnade de chou chinois au lait de coco et brochette d’ananas et manioc

96 JEUX

Mots mélangés, sudoku, test psychologique, multijeux

Actualité, économie Culture, tradition Rencontre, tendance Environnement, voyage Loisirs, jeux

106 HORAIRES DES MARéES


Au jour le jour Brève rétrospective de la visite du Président de la République Nicolas Sarkozy à Mayotte le 18 janvier 2010

A

près avoir atterri à midi à l’aéroport de Pamandzi, le Président de la République a présenté sur le quai de la Marine les acteurs et les moyens de lutte contre l’immigration clandestine. Il a rencontré les forces de sécurité ayant participé aux opérations de maintien de l’ordre du 2 décembre 2009. à 12h45, Nicolas Sarkozy a rejoint Longoni en bateau où il a visité la ferme aquacole de Mayotte Aquaculture et signé le décret

instituant le Parc naturel marin de Mayotte. Celui-ci, le premier d’Outre-mer et l’un des dix prévus d’ici 2012 par la France, est destiné à préserver le lagon et les innombrables espèces qu’il abrite. à 15h25, Nicolas Sarkozy est arrivé en barge à Mamoudzou pour y prononcer un discours sur la départementalisation devant près de 10 000 Mahorais dont l’accueil fut très chaleureux. En voici quelques extraits : « Cette départementalisation, je vous l’avais promise dans la « lettre aux Mahorais », que j’ai envoyée à chacun d’entre vous le 14 mars 2007. Cela n’a pas été facile, il a fallu convaincre bon nombre de parlementaires en métropole. (...) Mais j’ai tenu bon, parce que la promesse que j’avais faite aux Français de Mayotte, j’avais le devoir de la tenir. Je considère que chaque territoire de l’Outre-mer doit pouvoir s’organiser selon les modalités que ses habitants auront choisies. C’est cela aussi, la nouvelle relation que je veux insuffler entre la métropole et ses Outre-mer : plus de souplesse, plus de confiance récipropre, plus de responsabilités pour les


Le Président de la République Nicolas Sarkozy en visite à la ferme aquacole de Mayotte Aquaculture à Longoni, entouré de Marie-Luce Penchard, Ministre de l’Outre-mer et de Chantal Jouanno, Secrétaire d’état chargée de l’écologie.

acteurs locaux, avec une seule ligne rouge que je ne franchirai pas : celle de l’indépendance. Je veux le dire de la façon la plus nette qui soit : tant que je serai en responsabilité, nos territoires d’Outre-mer demeureront français. Je ne laisserai à personne, à aucune puissance étrangère, le droit de décider de qui serait français et de qui ne le serait pas. Je veux le dire de la manière la plus simple qui soit : Mayotte, c’est la France, et ça le restera. Lors du prochain renouvellement du Conseil général, en 2011, Mayotte deviendra donc, officiellement, le 101ème département français. (...)

Certains changements concrets auront toutefois lieu avant 2011. Ainsi, dès cette année, les foyers mahorais bénéficieront des dix chaînes de la Télévision Numérique Terrestre, au lieu de la seule RFO aujourd’hui. C’est aussi cette année que sera revalorisée l’allocation minimum vieillesse et l’allocation adulte handicapté. (...) Nous allons augmenter les plafonds pris en compte par la Sécurité sociale pour calculer les pensions de retraite, afin qu’ils soient au niveau du Smic mahorais actuel. Le Smic mahorais a considérablement augmenté

depuis 2004, et pendant ce temps-là les retraites restaient calculées sur la même base. Il faut corriger cela dès 2010, nous allons le faire. (...) (...) Vous êtes soumis, à Mayotte, à une pression migratoire inimaginable. (...) à Mayotte, plus d’un tiers de la population est en situation irrégulière. Les filières qui organisent la traversée maritime des migrants clandestins sur les « kwassas kwassas » sont directement responsables de plusieurs morts tous les ans. (...). Nous avons beaucoup fait, depuis 2002, pour enrayer ce phénomène : (...) les effectifs de la police aux frontières ont été multipliés par 12 depuis 2002, tandis qu’une centaine de gendarmes supplémentaires sont aujourd’hui affectés à Mayotte. (...). Mais ne nous voilons pas la face : le combat est loin d’être gagné. (...) Qui n’a pas donné un travail à un Comorien que l’on savait en situation irrégulière ? Il faut mettre fin à une vaste hypocrisie : près de 15 000 travailleurs à Mayotte sont des clandestins. On ne peut pas, d’un côté, vouloir de l’emploi pour la jeunesse mahoraise, se plaindre des problèmes engendrés pas l’immigration irrégulière et, de l’autre côté, en tirer avantage. (...) »

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Ouvertures du ciel à Mayotte Sans attendre l’ouverture prévue en 2015 de la piste longue, une saine émulation règne entre les quatre compagnies aériennes qui desservent l’île au lagon ! Il ne se passe pas un trimestre sans que l’une ou l’autre annonce un nouveau vol, une promotion, ou une pérennisation d’un vol jusqu’ici temporaire ! Air Austral est la première à avoir ouvert une liaison sur Mayotte et assure la plus grande fréquence de vols. Régulièrement la compagnie offre des promotions sur les vols A/R Mayotte / la Réunion et la Réunion / métropole. Une nouvelle de taille, annoncée à demi-mot par le Président Nicolas Sarkozy le 18 janvier : Air Austral prévoit de lancer la ligne directe allerretour Dzaoudzi / Paris dès 2011, grâce à l’acquisition du Boeing 777-200 LR, si un partenariat avec l’état français est conclu en matière de défiscalisation. Air Madagascar, depuis le 29 mars 2010, propose quatre fois par semaine des vols Dzaoudzi / Paris via Nosy Be ou Tananarive, à des tarifs s’étalant entre 750 € et 1000 € en haute saison.

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Corsairfly, présent dans le ciel mahorais depuis juin 2007, continue à s’implanter par touche successive et expérimentation. La ligne ParisOrly / Mayotte est proposée, depuis mai 2009, le vendredi toute l’année (vol direct à l’aller, escale à Madagascar pour le retour). Un deuxième vol hebdomadaire a été lancé en octobre 2009. Nouvel engagement : un troisième vol le dimanche, sur la période du 6 juin au 31 octobre 2010. Une promotion est en cours, valable à partir de 799 euros pour un voyage jusqu’au 18 juin 2010 (ni modifiable, ni remboursable).

Et enfin Kenya Airways offre des liaisons vers Paris via Nairobi, avec une escale d’une nuit dans le sens Mayotte / Paris prise en charge par la compagnie dans un hôtel haut de gamme. L. de S.

émission « Thalassa » sur Mayotte et les Comores Une équipe du magazine Thalassa a passé cinq jours à Anjouan et sept jours à Mayotte (du 3 au 10 mars) dans le cadre d’une expédition scientifique du voilier « Tara » prévue en mai. L’ex-voilier du médecin et explorateur JeanLouis étienne sert en effet de base à une étude sur les questions climatiques, et notamment sur la connaissance de la biodiversité marine, afin d’informer le public du rôle crucial des océans et de l’impact du réchauffement climatique. Ce voyage est un fil rouge pour une équipe de l’émission Thalassa de Georges Pernoud, qui fait ainsi découvrir aux téléspectateurs les pays traversés. « Tara sera au mois de mai aux

Comores, après Lorient, Gibraltar, le canal de Suez et le canal du Mozambique » explique Juliette Lambot, la journaliste de l’équipe. « Nous allons monter une émission spéciale Comores, avec plusieurs points phare : la Grande-Comore, les îles éparses, le Parc marin de Mohéli et le portrait de Mayotte et d’Anjouan ». Le gros morceau du reportage est évidemment l’immigration clandestine : « nous avons ren-

contré beaucoup de passagers, clandestins ou non à bord du « princesse Caroline » (qui as-

sure comme le Maria Galanta la liaison avec Anjouan, ndlr), « ce sont autant d’expériences

humaines que l’on intégrera au reportage. Nous allons également établir un parallèle entre l’interview du préfet de Mayotte et celui du président de l’Union des Comores Ahmed Abdallah Mohamed Sambi qui n’ont pas vraiment la même vision de l’avenir… » Ce qui les a le plus marqué : « la joie de vivre à Anjouan ! ». Dommage que l’équipe d’une émission dont le nom signifie « la mer », n’ait pas prévu d’évoquer aussi le lagon. L’émission sera diffusée sur France 3 le 7 mai et programmé le lundi 10 mai à 22h45 sur Télé Mayotte. A.L.



Or « le développement touristique est une opportunité pour Mayotte » répète Nathalie Hoareau, « et nous proposons des solutions à court

Tourisme à Mayotte : Quelques résultats du rapport Atout France Les assises du Tourisme Outre-mer s’étaient terminées sur la question récurrente rappelée par le préfet Hubert Derache : « comment développer le tourisme à Mayotte ? ». La réponse en était confiée au Groupement d’intérêt économique Atout France, pilotée pour Mayotte par Nathalie Hoareau.

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On pouvait se dire qu’après le rapport sur le tourisme de l’Insee, c’était une étude de plus, mais le rapport Atout France, remis le 25 février 2010, est plus complet. La problématique, elle, est connue : Mayotte souffre d’une mauvaise image et du coût élevé de la destination. Avec un tourisme affinitaire, familial représentant 44 % du tourisme à Mayotte, c’est la clientèle d’agrément qu’il faut conquérir dans l’île, car consommatrice d’hébergement. Le rapport met en avant le côté confidentiel de la destination de notre île, « bien que possé-

dant des atouts indéniables tels que le lagon, la faune et la flore originales et une culture empreintes de particularismes à mettre en avant. Les faiblesses sont les plages peu aménagées, pas entretenues, la pratique linguistique (peu de français et pas d’anglais) et le peu d’intérêt spontané des Mahorais pour le tourisme ».

et moyen terme. Il faut tout d’abord agir dans le cadre du contrat de projet état-région sur l’assainissement de l’eau et des déchets, l’aménagement des plages, l’accompagnement des investisseurs dans l’hébergement (366 chambres à Mayotte contre 2 300 à la Réunion) et la formation du personnel, avoir un véritable plan pour les croisières « car c’est le seul marché en croissance mondiale et Mayotte a perdu en 2008 47 % d’escales de paquebots par rapport à 2007 »… Les autres objectifs de court terme seraient de « créer la Maison du lagon, de développer l’ac-

tivité plongée et la randonnée avec des GR et des gîtes de montagne ».

à moyen terme, l’agence préconise « une meilleure desserte aérienne en stimulant la concurrence entre les compagnies et en construisant une piste longue. Il est aussi important de créer des combinés avec les autres pays de la zone et de construire un vrai port de plaisance. Il faut surtout faire adhérer la population à une vision touristique du territoire ». Une convention a été signée entre Atout France et l’état pour « lancer le chantier de la

promotion de Mayotte et de la recherche d’investisseurs dans le domaine de l’hébergement sur le plan national » explique le préfet Hubert

Derache.

Mais il faut surtout que « la dynamique soit

collective et que Mayotte parle d’une même voix en terme de tourisme, pour donner une image claire à l’extérieur » conclue Nathalie

Hoareau.

A.L.


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617 136 € ont été versés en 2009, contre 4 826 € en 2006, année de création de la CACM. Le nombre d’allocations versées en 2009 est passé à 1 245.

Afin d’améliorer les prestations mises à disposition des demandeurs d’emploi, la CACM a signé une convention avec : • le Pôle Emploi • LADOM, organisme géré par le Ministère de l’Outre-mer qui permet aux bénéficiaires de l’allocation chômage de se former en métropole. Les actions de la CACM en faveur de la formation des demandeurs d’emploi ont permis d’atteindre le taux de reclassement très élevé de 49 %. La CACM travaille de concert avec les ministères concernés pour que le régime de Solidarité spécifique soit étendu à Mayotte. Lors d’un récent entretien avec le Ministère de l’Emploi et des Finances, il est ressorti que l’extention à Mayotte d’autres minima sociaux, dont le financement serait assuré par l’état, était à l’étude. La CACM connaîtra les premiers éléments de cette étude dès l’été. Le 20 mai aura lieu à la MJC de M’Gombani de 8h00 à 13h30 le 3ème Séminaire sur les Besoins en Main d’Oeuvre. Toutes les entreprises de l’île y sont conviées. L’analyse sur les besoins en Main d’œuvre est un outil efficace au service des entreprises.

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2ème prix Artisanat-Commerce 2009. A créé Maman Joe à Acoua en juillet 2008. Activité : Commerce d’alimentation générale. Tél : 06 39 25 77 11 « En 2008, j’avais du mal à trouver du travail. à Acoua, il n’y avait pas de magasins d’alimentation générale. J’ai préparé mon projet, puis j’ai créé Maman Joe et cela a marché. »

Mahamoudou Ahamadi

Harache Abdoul Madjid

A créé Sud Aquaculture à Dembéni en décembre 2008. Activité : Pisciculture 1er prix catégorie Dynamiques Rurales 2009. Tél : 06 39 20 64 64 « Mon étude de marché a montré que le secteur de l’aquaculture était porteur : forte demande, bonnes conditions d’élevage à Mayotte, faible concurrence. Il fallait se lancer. »

A créé Crousti’Burger à Mamoudzou en décembre 2008. Activité : Alimentation Prix du meilleur commerçant 2009 Tél : 06 39 21 14 55 « Le Concours Talents a renforcé ma notoriété sur l’île et m’a permis de bénéficier d’un apport financier. J’encourage les créateurs à ne pas baisser les bras et à être ambitieux, pour aller jusqu’à l’aboutissements de leurs projets.» 1 2

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Semaine

Un contrat social

du développement

pour les démunis

durable Le développement durable est une prise de conscience que la croissance économique ne va pas toujours de pair, bien au contraire, avec la préservation des ressources naturelles. Stands sur le cycle de l’eau, bivouacs, projections de films… Mayotte prépare la 4ème édition de la Semaine du développement durable du 1er au 7 avril 2010, sous le thème : « Passez au durable, ça marche ! ». « Faire prendre conscience au

citoyen qu’il est un acteur essentiel du développement durable et qu’il peut aisément passer à l’acte » est un des leitmotive annoncés par la

Direction de l’agriculture et de la forêt (DAF) en partenariat avec le Conseil général. Et la semaine va être chargée avec une multitude d’événements orchestrés autour de deux points : • le Village du Développement Durable le samedi 3 avril à Combani où se tiendront des stands d’institutionnels (DAF, CG, DASS, SIEAM, SOGEA, ONCFS-Brigade Nature..), d’associations et de privés. Au programme également des visites de sites : exploitations agricoles et retenue collinaire de Combani, lac Karihani, Mayotte Pépinières...)

• le Grand Village du Développement Durable le mercredi 7 avril sur le Parvis du Comité du tourisme à Mamoudzou où se tiendront expositions-ventes, animations, jeux, mini-conférences, projections… de quoi intéresser petits et grands ! Thèmes : eau, déchets, patrimoine naturel, agriculture, énergie, bâtiments, risques, tourisme, solidarité. Pour la DAF, « notre mode de vie est une lo-

comotive lancée depuis longtemps. Pour se diriger sur la voie du développement durable, nous devons la ralentir et en changer quelques pièces de comportement quotidien ! » Le pro-

gramme est consultable sur le site internet de la DAF : http://daf976.agriculture.gouv.fr

Les communes mahoraises ont un bel outil : le Contrat urbain de cohésion sociale (CUCS), dispositif national qui couvre cinq champs prioritaires l’habitat et le cadre de vie, l’accès à l’emploi et au développement économique, la réussite éducative, la santé, la citoyenneté et la prévention de la délinquance. Neuf communes ont été retenues il y a trois ans par le Conseil général et la Préfecture pour bénéficier des CUCS : Bandrélé, Bouéni, Chiconi, Kani-Kéli, Mamoudzou, M’tsamboro, Pamandzi, Sada et Tsingoni. Les sommes consacrées (1 400 000 euros, dont 800 000 alloués par la Préfecture et 600 000 par le Conseil général) ont servi notamment à compléter les actions de la Direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DTEFP) en matière d’alphabétisation. Mais c’est aussi en soutien scolaire, formation des pêcheurs et d’animateurs socioculturels, et en transport des enfants handicapés que ces contrats ont été utiles. « Les contrats arrivant à échéance, Fadela

Amara, Secrétaire d’état chargée de la Politique de la ville, a choisi de les reconduire pour un an, le temps d’évaluer le dispositif » informe François Mengin-Lecreulx, Secrétaire Général aux Affaires économiques et Régionales de la Préfecture. C’est le cabinet réunionnais ESOI qui s’en charge pour les CUCS de Mayotte. Il a donné ses conclusions en mars. Des réajustements sont donc en cours pour cibler les plus démunis.

L’arrivée du sous-préfet à la cohésion sociale promis par le Président de la République lors de son passage à Mayotte, soulagera François Mengin-Lecreulx dans ce domaine et permettra d’élargir cette contractualisation aux autres communes. A. L.

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PUBLI-COMMUNIQUé

Interview

Kadafi Attoumani Directeur OPCALIA Mayotte

« La contribution formation est essentielle si les entreprises veulent former et développer les compétences de leurs salariés. » Mayotte magazine : - Quelles sont les missions d’OPCALIA Mayotte ? Kadafi Attoumani : - OPCALIA Mayotte est un organisme paritaire collecteur agréé par l’état. Depuis le 1er janvier 2010, il assure la collecte de la taxe sur la formation continue des salariés, représentant 1 % de la masse salariale des entreprises. Cette collecte était auparavant effectuée par les Services Fiscaux. OPCALIA Mayotte a deux missions : collecter cette contribution et accompagner les entreprises et les salariés sous la forme notamment de financements d’actions de formation. Notre action cible essentiellement la formation dans les TPE, les PME et l’insertion des jeunes, en ayant à l’esprit une préoccupation permanente : la sécurisation des parcours professionnels des salariés. Il s’agit de faire en sorte que chaque personne formée soit maintenue en emploi et s’épanouisse.

M. m. : - Quelles ont été vos principales réalisations en 2009 ? K. A. : - 1 067 salariés ont été formés, ce qui représente une progression de 68 % par rapport à 2008. Grâce à une mutualisation des ressources, OPCALIA Mayotte a consacré plus de 30 % de son accompagnement à destination des entreprises de moins de 20 salariés, donc des salariés les plus fragiles. Nous avons créé un accompagnement personnalisé des entreprises avec un conseiller dédié par type d’adhérent. Nous nous sommes également battus pour que démarrent les contrats de qualification. Ce contrat de travail prévoit une période obligatoire de formation en entreprise. Il est avantageux pour le chef d’entreprise et permet au jeune d’apprendre un métier dans un secteur qui embauche. En 2009 a également été initié l’accompagnement de certains métiers en tension tel que le bâtiment. De plus, une cartographie de l’offre de formation a été réalisée. Enfin, le premier guide des actions collectives a regroupé

plus de 80 actions dans les secteurs du tertiaire, du bâtiment et de la sécurité. L’édition 2010 est disponible chez OPCALIA Mayotte. Ce guide est une réponse pratique à l’attention des PME. Il suffit d’inscrire ses salariés. Nous accompagnons les entreprises et nous finançons les formations. Plus de 250 salariés ont été formés en 2009 dans le cadre des actions présentées dans le guide. M. m. : - Vos projets pour 2010 ? K. A. : - OPCALIA Mayotte est avant tout un outil au service de l’emploi. Nous allons oeuvrer pour la sécurisation des parcours professionnels et de l’insertion des jeunes. Nous allons continuer à proposer des services adaptés : Validation des acquis de l’expérience (VAE), Guide 2010, OPCABOX (site web de gestion des plans de formation), mise en relation avec les centres de formations, conseil... Nous allons accompagner les secteurs en tension et renforcer nos partenariats avec l’état, le Conseil général et tous les acteurs de l’emploi et de la formation, pour que les réponses en matière de formation à Mayotte soient mieux coordonnées.

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PUBLI-COMMUNIQUé

INTERVIEW François Perrin

Directeur du Service économique de la CCIM

« Nous oeuvrons pour la modernisation du

commerce, conformément au

Code de la consommation. »

Mayotte magazine : - Quelles principales actions la CCIM mène-t-elle en faveur du commerce à Mayotte ? François Perrin : - 23 associations commerciales ont été créées sous l’impulsion de la CCIM. Elles se sont regroupées en une fédération, la FAPCM 976, qui vise à regrouper les commerçants afin qu’à l’intérieur du réseau, ils puissent bénéficier d’aides. Nous avons réalisé en 2009 une enquête sur les commerçants, qui a duré huit mois. Elle a comporté 3 656 visites dans les magasins de détail. Avec trois objectifs précis : recenser les dukas, avoir une photo de l’existant et solliciter des financements auprès de l’état pour moderniser le commerce mahorais. Cela concerne tout ce qu’impose le Code de la Consommation : instruments de pesage, froid, étiquetage des produits, utilisation de la langue française... Nous avons accompagné pendant un an les commerçants dans le cadre d’actions préventives d’information. Résultat : nous avons obtenu de la part de l’état une dotation de 100 000 euros en 2009 pour la modernisation du petit commerce.

Plus largement, la CCIM offre aux commerçants des possibilités de formation en partenariat avec la DTEFP, notamment en ce qui concerne la Validation des acquis de l’expérience (VAE).

M. m.: - Les principales actions de la CCIM en matière de coopération régionale ? F. P. : - Deux ans après son adhésion à l’UCCIOI, (Union des chambres de commerce et d’industrie de l’océan Indien) la CCIM s’est vu confier l’organisation du 5ème Forum économique des îles de l’Océan Indien qui s’est déroulé du 6 au 9 octobre 2009. Bilan : 272 participants, dont 200 hors Mayotte, 1 110 rendez-vous d’affaires pour 111 entreprises inscrites. Parmi celles-ci, 47 étaient de Madagascar, 31 de la Réunion, 41 de Grande-Comore et 41 d’Anjouan. Les retombées sont très intéressantes. La première, c’est l’ouverture du ciel à Air Madagascar. Beaucoup d’opportunités d’affaires ont été créées. Par exemple, deux entreprises souhaitent s’implanter dans le transport maritime de marchandise entre Majunga et Mayotte. La CCIM a renforcé ses liens avec l’UCCIA (Union des CCI et de l’Agriculture des Comores) par une action de coopération en novembre 2009 : modalités export, hygiène alimentaire, accompagnement des entreprises... Cette action, très bien perçue par les Comoriens, a été menée en partenariat avec la Préfecture de Mayotte. Nous participerons du 6 au 9 mai à la Foire Internationale de Madagascar où sera exposé le savoir-faire mahorais. Enfin, les Seychelles, admiratives du Forum de Mayotte, demandent une assistance à la CCIM pour organiser leur Forum économique qui se tiendra en octobre prochain.

CCIM - Place Mariage BP 635 97600 Mamoudzou - MAYOTTE - Tél. 0269 61 04 26


économie

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marché

couvert de Mamoudzou, lieu de vie et de commerce

Rédaction : Laurence de Susanne


L’ancien marché de Mamoudzou, pittoresque, mais surtout au manque d’hygiène criant...

Une vraie saga que l’histoire du marché couvert de Mamoudzou ! Mais une saga … qui finit bien. Aujourd’hui, quelques semaines après son ouverture, c’est un

lieu de vie, animé, plutôt joyeux et de plus en plus fréquenté par les acheteurs potentiels.

L

es guides touristiques sur Mayotte – même le dernier sorti, « Le Petit Futé », paru en juin 2009 – n’évoquent évidemment pas l’immense et beau marché couvert au toit bleu lavande qui trône sur le front de mer de la « capitale » de l’île, Mamoudzou. Car il n’est ouvert que depuis la fin du mois de novembre dernier. L’ancien marché, à ciel ouvert, n’était pas dénué de charme… « Le marché est un lieu féminin,

entre les vêtements, les légumes, (…) sous les bâches bleues qui nous obligent à nous courber. Après avoir salué la mama allongée sur son étalage, qui attend un client tout en parlant et en riant…, on déambule dans le quartier du bric-à-brac où l’on marchande des piles, des chaussures, des parfums (…). Le marché resplendit de mille couleurs » explique, plutôt enthousiaste, le rédacteur du Petit Futé.


Les étals du nouveau marché permettent une mise en valeur des produits dans un cadre assez attrayant.

Du charme, certes, mais aussi de nombreux défauts, graves pour certains : un important manque d’hygiène (aucun système d’évacuation des eaux, pas de bacs à ordure), des problèmes d’insalubrité du bâti (tôles dégradées…), des allées très étroites où la chaleur était accablante, pas de place pour se garer… Le journal Mayotte Hebdo n’y allait pas de main morte, le 14 août 2009 : « Les

commerçants sont maintenus depuis des années dans la boue en saison des pluies, dans la poussière en saison sèche. (…) Ils croupissent sur des cartons salis (…) sous des stands inommables (…). Les vendeurs de poissons n’attirent plus grand monde à part des milliers de mouches. (…) Les touristes sont répugnés ».

Le « pittoresque » cède la place à la modernité

Bref l’ancien marché, très « pittoresque » (un mot qu’affectionnent les guides), était inadapté. En revanche son emplacement était stratégique : tout près de l’arrivée de la barge, lieu de passage quotidien de milliers de personnes, touristes comme habitants de Mayotte, et au pied de la place Mariage, centre économique tout étant relatif - de Mamoudzou. Le nouveau marché (coût total : 11 millions d’euros) s’est donc installé quasiment au même endroit, sur la grande esplanade du front de mer, l’exact emplacement de l’ancien marché devant être dédié à un grand parking de 250 places. Près du nouveau bâtiment du Comité du tourisme et de la future gare maritime. Un nouveau marché qui n’a plus rien à voir avec le précédent : on est passé du Moyen âge au XXIème siècle ! Cet immense bâtiment aux volumes généreux,

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Dans un grand hall, les longs étals en béton accueillent les marchands de fruits et légumes, d’épices…

aux toits constitués de plusieurs pentes parallèles, aligne ses allées, parfois en quinconces pour rompre la monotonie. La zone la plus importante est occupée par les boutiques de vêtements, chaussures et tissus agrémentées de babioles, fermées le soir par un rideau de fer cadenassé. Au centre, dans une sorte d’immense hall, les longs étals en béton accueillent les marchands de fruits et légumes, d’épices… Au détour d’une allée, un grand patio encore peu arboré laisse arriver la lumière du jour et la pluie de l’été austral. Côté sud, légèrement à l’écart, une mosquée aux belles portes en bois massif, permet aux commerçants - et aux visiteurs musulmans - de venir prier, sur place. Plus d’hygiène et de confort, des sanitaires et une douche, deux espaces de stockage, des locaux poubelles répartis sur l’ensemble de la zone, la possibilité de nettoyer son local à la fin de la journée, l’accès à l’électricité par carte…

à peu près tout semble avoir été pensé pour accueillir confortablement près de 280 commerçants. Oubliées (ou presque) les polémiques sur les malfaçons, sur le fait que l’architecte principal n’ait pas été en règle durant plusieurs mois par rapport aux assurances professionnelles obligatoires qu’il doit posséder, sur le nombre de places insuffisant, sur le système de sécurité incendie et surtout, surtout, les polémiques sur le choix du gestionnaire ! Car, c’est certain, le marché semblait un tel fiasco que… personne n’avait envie de prendre la responsabilité de sa gestion. Ni le Conseil général, ni la Mairie de Mamoudzou, ni la SIM (Société immobilière de Mayotte), ni la Chambre de commerce et d’industrie (CCIM). Oubliés les coups de gueule, souvent efficaces, d’Ansoir Abdou, président du syndicat des commerçants du marché. (On se souviendra quand même de sa prise de parole - en maho-


oignons, aubergines, pommes de terre, patates douces, ananas et combavas, les salades étant entassées dans de grandes bassines. Même effort de présentation du côté des épices : épices fraîches ou… en poudre. Du « poutou » (piment), mélange « fait main », qui rougit des lots de bouteilles en plastique. Et aussi de magnifiques et longs bâtons de cannelle, si odorants et si décoratifs.

Côté boutiques, elles s’alignent en petits boxes, hélas un peu fermés (aucune fenêtre) et éclairés souvent par un méchant néon ou une ampoule, certes basse consommation, mais qui donne à tout et à tous un teint blafard… On y trouve vêtements, dont beaucoup pour les enfants, souvent en matière synthétique, chaussures, baskets et sandales, tissus et d’innombrables objets dont des paniers, petits et grands, et autre vannerie...

La mosquée du marché.

rais du début à la fin - plutôt incongrüe et sans y avoir été invité, lors de l’inauguration du nouveau bâtiment du Comité du tourisme, situé juste à côté du nouveau marché… alors fermé).

Les « bouénis »,

toujours allongées voluptueusement... Aujourd’hui, quand on se promène dans les allées de ce nouveau marché, la paix semble revenue. Côté fruits et légumes, chacun s’affaire à rendre le plus attrayant possible son étal, faisant des petits tas artistiquement élaborés avec (nous sommes en plein été austral et donc en saison des pluies) tomates, citrons, mangues,

Les « bouénis » s’approprient visiblement de plus en plus les lieux : il suffit de les voir allongées voluptueusement, pour une sieste ou simplement pour attendre plus confortablement le client… Allongées directement sur l’étal destiné à accueillir fruits et légumes, ou sur une natte au fond de leur boutique. Vision habituelle et non choquante pour qui vit à Mayotte, vision plus dérangeante pour le touriste qui s’attend à ce qu’on l’accueille avec un peu plus d’enthousiasme et de dynamisme… Il est amusant de voir que cela devient peu à peu un lieu de rencontre : les chaises se regroupent devant telle ou telle boutique, les femmes papotent, leurs enfants jouant de leur côté.

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Trois catégories

« C’est sans comparaison avec la situation pré-

Combien de places existent finalement dans ce marché, quels sont les critères d’attribution, à combien s’élèvent les redevances ?

avons entendues. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un sondage représentatif tout droit sorti de l’IFOP, mais le résultat d’une dizaine de petits interviews ça et là.

de commerçants

Mohamed Andjilou, ex-comptable à la CCIM et désormais responsable de l’organisation du marché pour le compte de cette dernière, est précis : « Il y a trois catégories de commerçants

ici : les vendeurs de fruits et légumes (32 places), les vendeurs d’épices, les vendeurs de vêtements, de tissus et d’artisanat (244 boxes). Pour ces derniers, il est vrai qu’il manque des places par rapport à l’ancien marché où ils étaient… 296. Soit un différentiel, comme disent les économistes, de 52 places. Donc il a fallu hiérarchiser ces demandes-là, les traiter dans l’ordre de leur dépôt et, bien sûr, rejeter, dans tous les cas, ceux qui n’avaient pas réglé leur patente ou ceux dont l’inscription au registre du commerce n’était pas à jour. Ceux qui n’ont pas eu de place et ont leur dossier à jour vont être installés d’ici le mois de juin, côté ouest, dans des « boxes-cabines » individuels. En attendant ils patientent sur l’ancien marché ».

22

« Et puis, au-delà des permanents, il y a quatre

stands réservés aux « occasionnels » qui achètent un ticket journalier à 3 euros ».

Justement parlons tarifs ! Combien coûtent les emplacements permanents ? « 60 euros par mois et par étal pour les étals de fruits / légumes / épices et 120 pour les boxes fermés » explique Mohamed Andjilou qui, tout en répondant à nos questions arpente les allées, muni de son tableau, en vérifiant si chacun est à sa place. Et qui nettoie le soir ? « à la fermeture et avant

l’ouverture du marché, la CCI fait nettoyer et… la Mairie fait évacuer. Tout l’assainissement est raccordé au réseau communal ». Un duo qui fonctionne bien ? « Pour l’instant, oui ». En tout cas, c’est bien l’avis des commerçants qui semblent tout à fait satisfaits de leur sort :

cédente, même si c’est plus cher. Cela vaut le coût. On est bien ici, c’est propre, hygiénique et on est en sécurité » sont les phrases que nous

Ces commerçants présents au marché n’ont pas tous le même statut : il y a des producteurs telles la grande Agrimay ou la petite SCEA (société civile d’exploitation agricole) dirigée par Oumaïdi surnommé Vijo et qui viennent directement vendre leur production ici ; il y a les intermédiaires et, enfin, des revendeurs professionnels comme Soulaïmana Assani de la commune d’Acoua ou Marianne Moussa de la commune de Bandrélé.


L’affichage des prix ? Une rareté au marché ! Le Code de la Consommation s’applique à Mayotte depuis le 1er janvier 2008. Et c’est une très bonne chose. Cette application, disait-on alors, sera progressive. Selon ce code et concernant les produits alimentaires, l’affichage des prix, la provenance des produits, éventuellement la température de conservation, la date limite d’utilisation optimale… sont des obligations. Or, dans les allées du marché, seuls quelques rares étals de fruits et légumes affichent les prix. Quant à l’affichage de la provenance, pas un seul ne s’y plie ! Idem dans les boutiques… Dommage. Simplement parce que chacune et chacun est, tous les jours, un consommateur et que les règles contenues dans ce code sont faites pour nous informer et nous protéger par

rapport à tous les produits industriels et alimentaires que nous achetons. Protection du consommateur donc mais aussi de tous les commerçants qui achètent aux importateurs et aux fabricants locaux obligés à l’autocontrôle. Le développement du commerce passe par une meilleure information et une meilleure protection du consommateur. Car ce dernier, rassuré, confiant, achètera plus. Tous les pays de l’Union européenne appliquent ces règles. Et qui oserait dire que le commerce ne s’y développe pas de façon exponentielle ? Nous sommes dans une société de la consommation où chaque partie doit jouer pleinement son rôle : consommateur informé et exigeant, importateur et commerçant loyaux et en règle.

à Mayotte, « l’application du Code de la Consommation sera progressive », disait-on

début janvier 2008. Deux ans plus tard, on peut se demander quelle est ici la signification exacte de ce mot…


Les autres marchés de Mayotte...

Dzoumogné

Dembéni

Une dizaine de vendeuses installées dans ce village du nord-est, juste après le grand virage en épingle à cheveux. Même s’il n’est pas très riche, c’est le seul dans ce coin de l’île. Ouvert tous les jours même le dimanche.

Il se trouve à 500 mètres du précédent mais il est un peu plus « organisé » et « officiel ». à gauche de la route nationale en descendant vers le sud. Une partie des vendeuses sont sous un auvent, à l’abri de la pluie. Ouvert tous les jours même le dimanche.

Virage de Tsararano Juste avant le croisement entre la RN2 et la RN3. Ici, c’est particulièrement frappant : les Mahoraises et clandestines vendent quasiment toutes strictement la même chose et s’entendent sur les prix. Peut-être arriverez-vous à faire baisser vos tomates de 50 centimes le kilo en négociant à voix basse avec l’une d’elles ! Ouvert tous les jours même le dimanche.

Le marché de Dembéni.

Le marché de Combani.

Combani Il est situé un peu en retrait, sur la gauche de la route principale traversant le village de Combani de part en part. Les étals sont en hauteur et non à même le sol. Les vendeuses sont, en réalité, des revendeuses qui ont acheté leurs produits directement aux agriculteurs des environs du village. On trouve souvent sur ce marché des fruits et légumes qu’on ne trouve pas ailleurs. Normal, il se situe au coeur de la région agricole la plus riche de Mayotte. Ce marché est fermé le dimanche.


Le marché de Coconi.

Le marché « paysan » de Coconi Il a lieu uniquement le premier samedi de chaque mois de 8h00 à 13h00. Il faut impérativement y arriver tôt car il a un grand succès. Aux étals de fruits et légumes s’ajoutent de nombreux artisans (sculpteurs de bois tels « Conflit », fabricants de lampes, de bijoux…), des vendeurs de tissus africains, des fabricants de confitures « fabriquées maison », souvent délicieuses.

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Pamandzi Créé en août 2009, ce marché de Petite-Terre ouvre le troisième samedi du mois.

Labattoir Ce joli marché couvert se situe au bout du boulevard des Crabes, au carrefour du Four à chaux. On y trouve fruits et légumes et un peu d’artisanat. Il est ouvert tous les jours jusqu’à 19h00, y compris le dimanche.

Le marché de Tsararano.


Bijoux, prêt-à-porter pour toute la famille, chaussures, on trouve de tout pour s’habiller des pieds à la tête.

D’où vient la marchandise vendue au marché ? Les fruits et légumes proviennent essentiellement de Mayotte. Ce n’est pas le cas des épices qui viennent pour certaines de Madagascar (dont le poivre), et pour beaucoup… de Chine. Oui, vous avez bien lu : de Chine. « Je

vais trois fois par an en Chine et je ramène de nombreux produits dont… les grands bâtons de cannelle. Je prends Air Austral ou Kenya Airways via Nairobi, choisissant les meilleurs tarifs » raconte une commerçante qui s’expri-

me avec beaucoup de difficulté en français (son fils fera l’interprète) et ne souhaite pas donner son nom.

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Question : quel chiffre d’affaires doit réaliser cette commerçante pour amortir le coût de trois billets d’avion ainsi que des hôtels, des taxis, de l’interprète, du container (souvent partagé) pour la Chine ? Mystère… Même question pour la très grande majorité des vendeurs de vêtements, chaussures et autres tissus… Tout, sans exception, provient soit de Dubaï, soit de la Chine qui semble supplanter de plus en plus chez les commerçants mahorais les pays du Proche-Orient en tant que pays fournisseurs. Ainsi, Halidi nous explique qu’elle n’effectue pas moins de trois voyages par an : un à Bangkok, un à Dubaï, le troisième en Chine et que chaque fois elle y reste entre deux semaines et un mois !

Les affaires se portent-elles bien depuis la mise en service du nouveau marché ? « Chaque jour

on voit arriver un peu plus de clients, chaque jour les étals de fruits et légumes, encore totalement vides début janvier, soit un mois après l’inauguration, sont de plus en plus occupés. Et puis les agents de sécurité font des rondes, cela rassure . Ils sont là pour prévenir l’incendie et assurent aussi les premiers secours en cas de problème » se réjouit un commerçant. Bien sûr, tout n’est pas rose : il y a encore le parking et l’accueil des taxis à terminer, les commerçants qui patientent sous des tôles jusqu’à ce que leurs boxes-cabines soient prêts, les agents de surveillance (chargés de lutter contre les vols) qui manquent à l’appel… Mais quelle avancée depuis avril 2006, date du lancement de l’appel d’offres pour la consultation des entreprises devant construire le marché ! Quatre ans après, le marché vit, fourmille même…

Laurence de Susanne

HORAIRES Le marché ouvre tôt, dès 7h00, mais les rideaux de fer des boutiques commencent à se fermer - dans un fracas peu sympathique - dès 16h 30… Les marchands de légumes et fruits restent ouverts un peu plus longtemps.


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Les défis du SMIAM écoles maternelles & élémentaires Le SMIAM construit et aménage des écoles dans toute l’île. Le point sur certaines écoles achevées récemment, en cours de travaux et à livrer en 2010

école élémentaire de Passamainty

Les budgets sont présentés à titre indicatif

• 8 salles de classe • Maître d’oeuvre : CONCEPT • Coût de revient de l’opération : 1 800 000 € • Inaugurée en février 2010

Groupe scolaire de Hamouro Village

• 5 salles de classe • Maître d’oeuvre : AMA • Coût de revient de l’opération : 1 500 000 € • Date prévue de livraison : août 2010

école élémentaire de Cavani Sud

• 3 salles de classe • Maître d’oeuvre : MANUFACT • Coût de revient de l’opération : 750 000 € • Réceptionnée en mars 2010

école maternelle

de Tzoundzou II

• 3 salles de classe • Maître d’oeuvre : TANDEM • Coût de revient de l’opération : 800 000 € • Réceptionnée en mars 2010


Interview Issihaka Abdillah

PUBLI-COMMUNIQUé

Président du Syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte Mayotte magazine : - Dans quelle mesure le statut du SMIAM est-il particulier ? Issihaka Abdillah : - Le SMIAM est un établissement issu de la loi sur l’intercommunalité. Le statut du SMIAM est un cas unique en France. Au niveau national, les syndicats regroupent plusieurs communes dans un département pour réaliser des missions précises. Ici à Mayotte, le SMIAM intervient sur l’ensemble du territoire. Il regroupe les 17 communes de Mayotte et la Collectivité départementale. Mayotte magazine : - En quoi la départementalisation va-t-elle faire évoluer le SMIAM ? Issihaka Abdillah : - Les conséquences de la départementalisation seront diverses. Tout d’abord, sur le plan du statut : la durée du mandat du Président du SMIAM sera certainement modifiée quand Mayotte deviendra département. Elle devrait se calquer, comme tel est déjà le cas actuellement, sur la durée du mandat du Président du Conseil général, qui sera de six ans, au lieu de trois ans aujourd’hui. Ensuite sur le plan des textes : quand nous appliquerons le droit commun dans son ensemble, le SMIAM pourra : soit disparaître et voir ses missions confiées à des communautés de communes ou d’agglomérations, soit demeurer un syndicat à dimension départementale, ce que j’appelle de mes voeux.

Le SMIAM continuerait ainsi de représenter un exemple pour le territoire national, au même titre que le SIEAM. Madame Girardin, en 2003, alors Ministre de l’Outre-mer disait que, même en allant vers le droit commun, la spécificité du SMIAM devait faire école en métropole et dans les DOM. Ce qui me rassure, c’est qu’un syndicat unique va être créé pour tout le territoire de Mayotte en matière de gestion des déchets et des ordures ménagères. En métropole, certains élus communaux peuvent craindre que les EPCI (Établissements publics de coopération intercommunale) n’empiètent sur les compétences des maires, entravant ainsi le bon fonctionnement des communes. à Mayotte, qu’il s’agisse du SMIAM, du SIEAM ou des SIVOM, les communes ne voient pas d’un mauvais oeil l’ingérence d’un syndicat. Ici, on connaît historiquement les fonctions du SMIAM qui sont l’aménagement des écoles et des équipements sportifs. Notre travail avec les communes se déroule dans un climat de bonne coopération. La départementalisation fera émerger une affirmation de la compétence communale en matière de construction scolaire dans le premier degré. L’ouverture prévue d’ici 2014 des dispositions relatives aux impôts locaux apportera une bouffée d’oxygène aux communes. Aujourd’hui, l’état finance à plus de 99 % la construction scolaire. Mon combat est d’amener l’état à continuer de soutenir la construction scolaire à Mayotte pendant les dix prochaines années.


Les défis du SMIAM équipements sportifs

Plateau polyvalent de Doujani

Les budgets sont présentés à titre indicatif

• Maître d’oeuvre : BET MEI • Coût de revient de l’opération : 550 000 € • Date de livraison : octobre 2009

Plateau polyvalent de Majicavo Koropa

• Maître d’oeuvre : MBE • Coût de revient de l’opération : 300 000 € • Date de livraison : fin mars 2010

Terrain de volleyball de M’tsapéré Plateau de Mbalamanga

• Maître d’oeuvre : OTOI • Coût de revient de l’opération : 100 000 € • Date de livraison : octobre 2009

Terrain de football de M’tsamboro

• Maître d’oeuvre : OTOI • Coût de revient de l’opération : 250 000 € • Date de livraison : fin mars 2010

L’école notre Avenir, le sport notre épanouissement 2 rue de l’Hôpital à Mamoudzou - tél 0269 61 12 58 - fax 0269 61 12 70


Environnement

fruits & légumes de mayotte

Il est bon de s’évader dans la verdure chatoyante de la nature mahoraise.

Lorsque

celle-ci, aussi généreuse

soit-elle, permet de se

nourrir et de se rafraîchir,

c’est encore plus agréable.

Partons donc à la campagne, au cœur des potagers et vergers

Mayotte, à la découverte de ces fruits et légumes qu’il est

de

utile de bien connaître pour une

nutrition équilibrée.

Rédaction et photos : Bruno de Villeneuve

31


M

ayotte étant située sous les tropiques, il est naturel d’y trouver des plantes tropicales, mais les plus connues sont sans aucun doute les fruits tropicaux, juteux à souhait ! Contrairement à la métropole où il est possible de consommer tout type de variétés à tout moment, Mayotte vit au rythme des saisons et les fruits et légumes ne se trouvent pas sur les marchés toute l’année.

Si cela peut représenter quelques inconvénients, l’énorme avantage est d’avoir ainsi des fruits et légumes 100 % naturels et bien plus goûteux que ceux issus d’une exploitation intensive sous serre. Ici, seuls la pluie et le soleil font pousser ces plantes. Les pesticides et autres produits chimiques étant très peu utilisés, le verger mahorais peut se vanter, sans en avoir le label officiel, d’être vraiment bio. On peut donc manger naturel à Mayotte, ce qui est rassurant dans le monde actuel, enclin à une consommation de masse où rendements et profits semblent être plus importants que naturel et santé…

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Commençons notre balade au milieu des légumes locaux. On entend souvent dire que la vie à Mayotte est chère, et c’est vrai, mais il est clair qu’en mangeant local, en évitant autant que possible les produits d’importation, le panier de la ménagère peut être réduit considérablement, bien qu’il puisse toutefois rester élevé ! Allons faire un tour au marché pour découvrir les légumes à cuisiner…

Le manioc

est séché pour être réduit en farine, même si c’est surtout la farine de riz qui est utilisée en cuisine. Il peut être bouilli, mais il est le plus souvent frit et accompagne alors agréablement les assiettes de brochettes !

Quant aux bananes, il en existe plus de 24 espèces sur l’île. Généralement, les wazungu préfèrent les fruit mûrs, tandis que les Mahorais n’utilisent que les bananes plantain, des légumes à cuire.

Les ambrévades

offrent de très bons pois secs, mais la saison ne dure que peu de temps, il s’agit du matulay, ce vent d’est qui souffle sur Mayotte aux mois de mai et juin. Ces longs haricots sont ouverts à la main, ce qui demande du monde et beaucoup de temps. Mais entre femmes, le temps passe plus vite...

Les brèdes sont des feuilles comestibles.

Il en existe de nombreuses sortes. Les brèdes mafane (feliki mafani) par exemple, au goût piquant, sont reconnaissables à leurs fleurs jaunes. Les brèdes manioc (feliki muhogo), aux longues feuilles, sont pilées dans un mortier pour obtenir, après cuisson dans un jus de coco, un bon mataba. Les brèdes mourongue (feliki uvunge) ont de très petites feuilles qu’il faut séparer des fines branches ; elles nécessitent aussi quelques heures de préparation. Les brèdes songe au contraire ont de grandes feuilles.

Parmi les légumes les plus courants et anciens à

Mayotte, il y a surtout le manioc, les bananes - dont l’île compte plus de 24 espèces - et les brèdes.

Brèdes prêtes à être pilées (pilon à droite).


Le maïs

est cultivé en petites quantités et s’apprécie surtout grillé ! Il est souvent planté pour une consommation familiale ou vendu grillé afin d’arrondir les fins de mois difficiles.

Le fruit à pain est un met de choix, surtout lors de vule, mais il n’est disponible essentiellement qu’en début d’année.

Le riz aérien était autrefois cultivé sur l’île,

est très fine en bouche.

aujourd’hui remplacé par le riz d’importation. Le paddy, à l’origine de la danse du wadaha (ou danse du pilon) célébrait la fin de la moisson.

La patate douce

a une peau rouge et


34

Les ambrévades sont ouvertes à la main.

Citrons, fruits de la passion et pommes cannelle...

L’évolution des goûts, de la demande, notamment de la part des wazungu, favorise de plus en plus les cultures maraîchères, ce qui permet de trouver plus facilement qu’avant des salades, haricots verts, tomates, concombres, courgettes et autres aubergines... Mais ces cultures sont récentes, nécessitent de l’arrosage et sont fragiles. C’est pourquoi elles restent chères. Des cultures si récentes qu’il n’existe pas encore de termes en mahorais permettant de les désigner, mis à part quelques mots « mahoro-français » tels que tamati !

L’avocat est tantôt un fruit, tantôt un légume, mais sa saison ne dure qu’un trimestre. Il faut donc en profiter !

La tomate est sans conteste le légume phare qui fait couler beaucoup d’encre lorsque certains prix affichés en grandes surfaces dépassent les 15 euros le kilo ! Alors que localement, on peut en trouver entre 2 et 5 euros...

Le navet chinois,

appelé loloki, les gombos, songes, chouchous… sont autant de

légumes que l’on peut trouver sur les marchés.


FRUITS & LEGUMES DE SAISON (à titre indicatif)

Période à laquelle les fruits et légumes sont disponibles.


soit, l’îlot de M’tsamboro est certainement le plus grand verger de Mayotte, alimentant toute l’île par ses bons agrumes sucrés et juteux. Soit dit en passant, les oranges de M’tsamboro sont vertes ! Il s’agit d’une espèce particulière. Lorsqu’elles sont oranges, elles sont trop mûres et ratatinées.

La mangue, importée d’Inde, est abondante pendant la saison des pluies. Il en existe plusieurs espèces, dont la célèbre mangue nounou, très appréciée des wazungu pour sa chair non fibreuse et sa forme évocatrice.

Chair de noix de coco râpée à la main.

Quant aux douces saveurs sucrées, le choix ne manque pas. Mais il faut préciser que le repas mahorais est constitué d’un plat unique, à base de féculent, de viande ou de poisson et bass ! Il n’y a donc ni entrée, ni dessert. Les fruits sont les délices des enfants principalement, qui les grignotent comme le feraient des adolescents métropolitains avec une barre chocolatée, mais le fruit ne termine pas un repas comme en métropole. C’est pourquoi les principaux intéressés à Mayotte sont les wazungu à qui les mamas aiment lancer « C’est bon, c’est sucré ! ».

découverte des couleurs

!

ORANGE L’orange

La mandarine, petit agrume juteux, pousse surtout sur l’îlot de M’tsamboro, mais aussi dans l’ensemble de l’île.

JAUNE L’ananas, originaire du Brésil, très riche en vitamines, se retrouve sur les étals aux mois de décembre et janvier.

cœur des fruits remplie

de saveurs, partons à la

se mange verte en salade ou mûre en fruit. La variété solo est aussi appréciée des wazungu. La couleur de sa chair intérieure est plus orangée que la papaye classique.

La banane bien sûr ! Il en existe une espèce rouge, rare et excellente !

Pour une balade au 36

La papaye

de Mayotte a une histoire... Il existe un village dans lequel règne une légende... On raconte à M’tsamboro que les sportifs et tous les habitants tireraient une force immense d’une rivière qui traverse le village : la rivière sucrée ! Certains prétendent qu’elle proviendrait des fameuses oranges produites sur l’îlot et transportées au village… Quoi qu’il en

Le fruit de la passion provient d’une liane. Les jeunes Mahorais en font pousser sur le toit de leur banga pour attirer les filles...

Le carambole, fruit originaire de Malaisie, offre par sa forme étoilée une décoration parfaite pour un cocktail bien présenté ! Le jacque, qui pousse à même le tronc du jacquier, est le deuxième plus gros fruit du monde après le potiron. Certains spécimens atteignent les 50 kilos !

Le melon. On peut lui ajouter du sucre et un filet de jus de citron vert pour en accentuer la saveur. Le pamplemousse est à Mayotte aussi gros qu’un melon !



38

ROUGE

BLANC

La goyave, originaire d’Amérique du Sud, se déguste très bien en jus. Elle contient des quantités importantes de calcium, ce qui est peu courant dans un fruit.

Le corossol, dont on fait un excellent jus blanc, se boit très frais.

La pastèque

ou melon d’eau mérite un ajout de sucre pour relever son goût.

VERT Le citron vert s’utilise de mille et une manières ! Plats salés, desserts, ti’punch...

Le combava, originaire d’Inde, est un ci-

tron d’aspect cabossé, au jus concentré et à la peau acidulée. Il a été introduit dans les îles de l’océan Indien à la fin du XIXe siècle.

La pomme cannelle est un fruit de la même famille que le corossol qui se consomme en début d’année.

Pour les litchis, la production locale est très inférieure à la demande. Les prix sont donc ajustés en conséquence ! On ne peut profiter de ce fruit que pendant 15 jours par an voire un mois. De plus en plus de commerçants en importent de Madagascar, ce qui permet à Noël d’en trouver à des prix plus raisonnables. Au retour du marché ou de la campagne avec le plein de fruits et légumes, il est temps de sortir les couteaux et de préparer les condiments pour le dîner… Bon appétit à tous !

Bruno de Villeneuve



PUBLI-COMMUNIQUé

Les Archives départementales publient deux nouveaux dossiers pédagogiques, après celui intitulé « Mayotte 1841-1843 : Histoire du rattachement à la France » (2007). Ces ouvrages traitent de sujets rarement voire jamais abordés de manière aussi précise.

Prix de vente par ouvrage : 8 € (à la Maison

des Livres ou aux Archives)

L

© Création Armen édition

40

e dossier sur la Seconde guerre mondiale s’attache aux conséquences du dernier conflit planétaire sur la vie quotidienne dans notre île. L’occupation anglaise, les restrictions, le suivi des combats sont autant d’éléments pris en compte à travers des documents écrits, des photographies inédites de militaires anglais et des témoignages sonores d’habitants ayant vécu les événements. Ce travail a été réalisé par Mme Hélène David, professeur d’Histoire mis à disposition par le Vice-rectorat au service éducatif des Archives départementales.

Le deuxième dossier étudie les enjeux des tentatives d’implantation à Mayotte de la canne à sucre, du sisal, des plantes à parfum et autres productions à visée commerciale. Le contexte de ces installations, leurs difficultés, les réalités sociales et économiques sont traitées afin d’offrir un panorama inédit sur un phénomène majeur dans l’Histoire de Mayotte. Ce dossier a été conçu bénévolement par Mme Marie Didierjean, professeur agrégée d’Histoire à l’IFM, en collaboration avec les Archives départementales. Un nouveau dossier est en préparation. Il portera sur les Mahorais pendant la Première guerre mondiale (publication prévue fin 2010).


© Création IMPRIMAH

Cette exposition traite de l’histoire de l’esclavage dans l’océan Indien, en particulier sa zone occidentale, de l’Inde à la côte africaine, en remontant jusqu’à l’Egypte et aux empires perses. Si de nombreuses études ont porté sur l’esclavage atlantique, peu se sont intéressées à la zone orientale de l’Afrique ; pourtant, l’esclavage y a existé sur la très longue durée et a touché un territoire extrêmement étendu. L’exposition vise à traduire cette réalité de manière synthétique tout en s’attaquant aux préjugés et aux idées fausses. Le public visé étant avant tout celui des scolaires et des curieux non spécialistes, la priorité a été donnée à la clarté des textes et à la richesse iconographique. L’exposition, qui se présente sous la forme de 12 panneaux souples, va circuler largement à

Mayotte et au-delà. Les établissements scolaires pourront la présenter dans leurs locaux. Un livret pédagogique, en cours d’élaboration, accompagnera l’exposition et proposera des activités et des documents complémentaires. L’exposition circulera également dans les centres culturels français et Alliances françaises présents dans la région. Le prêt de l’exposition est gratuit ; toute structure à but non lucratif (association, bibliothèque, mairie...) peut l’emprunter. La réservation se fait en contactant les Archives départementales aux coordonnées cidessous.

Archives départementales de Mayotte

Collectivité départementale de Mayotte - BP 101 - 97 600 Mamoudzou - Mayotte Tél. : 02 69 64 97 97 - Fax : 02 69 64 97 80 - Mail : archives.mayotte@cg976.fr


Escapade dans l’île

COMBANI

L’escale verte au parfum d’ylang -ylang Rédaction : Annette Lafond Photos : Stéphanie Légeron (sauf ©)


Au milieu coule une rivière… L’Ourouvéni serpente mollement depuis les flans du mont

Choungui pour se

jeter dans la retenue collinaire.

Juste avant,

ce sont les villages de

Combani et Miréréni qu’elle sépare d’un long filet d’eau. Bienvenue dans la commune la plus verte de

Mayotte où

l’agriculture est reine.

«L

orsque j’étais enfant, nous apprenions à nager dans la rivière, elle n’était pas dégradée. Il y a même une cascade à côté du village, dans le quartier M’Roni-Mouala, au bout d’un chemin entouré de bambous » raconte Saindou Combo, 1er ad-

joint au maire de Tsingoni.

Combani, capitale agricole de Mayotte En 1860, l’entreprise de MM. De Feymoreau et Mazaré, puis de Viguerie et Toudic, est installée à Combani pour y produire du sucre sur 103 hectares, du café et de la vanille. C’est Mahé de Labourdonnais qui, arrivé aux Mascareignes en 1735, a été à l’initiative de la culture de la canne à sucre dans cette zone de l’océan Indien. « Les cannes introduites à Mayotte dans les premiers temps furent la canne blanche, la canne diard et la canne otahiti, puis les cannes bambou et rubanée » explique un document

© Annette Lafond

issu de l’Exposition universelle de 1900. Mais elles périclitèrent, et il fallu les remplacer par des espèces en provenance de la Réunion.

La concurrence des produits antillais en métropole, le développement de la fabrication du sucre de betterave, l’éloignement des voies de navigations permettant de recevoir les pièces des machines défectueuses, auxquels s’ajouta le cyclone de 1898… et ce fut la fin des établissements sucriers. La société coloniale Comores Bambao rachetait 25 % des surfaces agricoles en 1907 pour y cultiver en 1945 du sisal, de l’ylang et de la vanille. Les terrains de cette société furent partiellement rachetés par JeanPaul Guerlain pour y établir sa plantation. L’usine de Combani et les terrains qui la jouxtent sont récupérés par l’armée pour y créer un Service militaire adapté (GSMA), site où l’on peut admirer de nombreux vestiges de machines de la sucrerie, ainsi que d’anciens bâtiments, notamment la maison de maître. Rivière de l’Ourouvéni.

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Le Groupement du

service militaire adapté

(GSMA) oeuvre pour la

valorisation du patrimoine

Photos page : © Annette Lafond

Le Groupement du service militaire adapté (GSMA) est situé sur un des sites de l’ancienne usine sucrière. Plusieurs bâtiments y ont été conservés, ainsi que la maison de maître, qui a perdu un étage. En face du bâtiment principal, un vieux pont bascule témoigne de l’histoire du site. Le 28 janvier 1994, le Journal de Mayotte titrait « Vous avez dit scandale ? », interpellant les lecteurs sur la destruction de la cheminée de l’usine sucrière de Combani, « l’un des derniers

monuments historiques, hérité de la période coloniale ».

Le lieutenant colonel Rech, qui dirige actuellement le GSMA, ne veut pas qu’un tel patrimoine se perde : « Dans le cadre de la remise

en valeur du patrimoine local, nous allons préparer un sentier découverte de la fabrication du sucre, avec une présentation des anciens bâtiments - pour lesquels des fiches descriptives sont en cours de conception -, et de l’outillage dont les vestiges sont disséminés un peu partout sur le terrain : chaudière, moteur, moulin à canne, pont bascule. En outre, notre terrain est un véritable arborétum, tant les essences et les espèces sont nombreuses. Le tout sera proposé à la visite lors des journées portes ouvertes et du patrimoine ».

La maison de maître était la demeure du propriétaire de l’exploitation. à l’arrivée du GSMA en 1988, l’étage fut démoli. « Dans le cadre de

la montée en puissance du GSMA, (580 volontaires en 2013, contre 228 actuellement), nous allons regrouper la filière restauration dans l’ancienne villa de maitre, qui servira alors de restaurant d’application », conclut Philippe

Rech qui compte bien finaliser ce projet avant son départ en juin. De haut en bas : maison de maître, extrait du Journal de Mayotte, vestige et pont bascule.


Route principale à l’entrée de Combani.

Entretien avec Saindou Combo, 1er adjoint au maire de Tsingoni « Nous avons détruit le marché en plein air

pour le décentraliser et en faire un marché couvert, face à la Poste. Après plusieurs péripéties, les travaux ont commencé le 15 mars, pour un coût de 400 000 €. Sur l’emplacement de l’actuel marché, nous avons prévu de construire un lotissement.

Parmi les travaux que nous comptons engager, le contournement de Combani est indispensable : la route sera alors en sens unique devant la Poste.

Nous avons en outre demandé au Conseil général qui possède la plupart des terrains à Mayotte, de donner les terrains à la commune pour aider les acheteurs de Logements à accession très sociale (LATS) qui ont du mal à réunir leurs titres de propriété. Nous pourrons construire d’autres LATS, en détruisant des maisons en torchis. Le but est de s’approprier

les terrains de la Collectivité pour nos administrés. Nous prévoyons ainsi l’extension des villages de Combani et de Miréréni, sa voisine. Et c’est précisément à Miréréni qu’il est prévu de clôturer le cimetière (en redescendant). Pour ce village, nous comptons acheter un terrain de cinq hectares pour y construire un terrain de hand-ball et poursuivre l’extension en bâtissant un T30 qui deviendra une école primaire. L’école actuelle sera alors transformée en école maternelle. Nous sommes également fiers à Miréréni de notre belle Maison des jeunes et de notre salle des fêtes pouvant accueillir 200 personnes, avec un Point d’Information jeunesse (PIJ). Il faut rappeler qu’il y a encore quelques années, il n’y avait pas d’école à Miréréni, on allait à Combani à pied où se trouvaient les deux écoles… Il y en a maintenant 16 à Combani et 14 à Miréréni ainsi que trois maternelles ! Le dernier projet en cours d’aboutissement est l’éclairage du stade de football pour les jeunes et les moins jeunes. »

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Balade

au pays des essences Sur les flancs de la retenue collinaire, au détour d’un virage de la piste qui part de Combani pour rejoindre Bouyouni, se niche la plantation de Jean-Paul Guerlain, le grand parfumeur parisien. S’il n’est plus propriétaire du terrain, il y a laissé son empreinte : meubles asiatiques, masques d’ethnies africaines… la villa ne manque pas de charme et les fioles d’essence d’ylang qui sortent de la distillerie attenante sont estampillées JPG. Aziz Akbaraly Sam, le nouvel acquéreur de la propriété nous remet entre les mains de Viateur Nsengiyumva, directeur d’exploitation de la plantation, pour une visite guidée. La floraison s’étale sur toute l’année, mais elle est plus abondante durant la saison chaude et humide. C’est à cette période de l’année que l’on cueille les meilleures fleurs d’ylang. Chaque arbre produit environ cinq kilos de fleurs.

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En décembre il refleurit pour ne produire que 200 kilos par semaine. Si la fleur d’ylang-ylang n’est pas récoltée, un fruit apparaît, d’où on extrait des graines qu’il faut laisser sécher deux mois, avant de les mettre à germer. Les radicelles, les premières racines blanches, sont alors placées en pépinières. « Près de dix mois plus tard, on plante en plein champ. La première taille intervient après trois ans et demi. L’arbre va alors donner ses premières fleurs. Il atteint sa pleine production au bout de la 6ème année, pour donner de huit à dix kilos de fleurs par an », précise Viateur. Cette culture nécessite des sols riches et filtrants, mais « les sols actuels ont 100 ans d’ex-

ploitation, et sont donc moins propices à la production » selon le directeur d’exploitation. Au-delà, l’arbre ne porte plus que trois kilos de fleurs par an, la production ne s’arrêtant jamais. Ainsi, dans la plantation, un arbre de 1909 donne encore quelques fleurs !

Ylang ylang.

L’aspect torturé de l’arbre provient de sa taille, dont les règles sont très strictes : couper les branches montantes qui pompent la sève, ainsi que celles qui traînent au sol. « Il faut également désherber autour car l’arbre ne supporte pas la concurrence des herbes qui pompent les éléments nutritifs du sol : les racines de l’arbre peuvent descendre jusqu’à sept mètres. La récolte a lieu lorsque les fleurs ont une couleur jaune assez intense, avec d’infimes traces rouges au centre ».


Le berceau de la culture de l’ylang-ylang se situe en Asie du Sud-est, en Indochine et aux Philippines précisément. « C’est au 14ème siècle

que fut pratiquée la première distillation. Les militaires français ramenèrent ce savoir-faire à la Réunion au 18ème siècle, puis à Mayotte en 1907 » confie Viateur Nsengiyumva. « Selon Jean-Paul Guerlain, pour lequel j’ai travaillé lorsqu’il était encore propriétaire de la plantation, la distillation provenant d’une cuve de cuivre est la meilleure. Nous en avons une plus petite en inox ».

La récolte et la distillation doivent se dérouler le même jour. L’extraction à la vapeur permet de recueillir la meilleure qualité d’huile, la plus chère : « certains distillateurs utilisent l’hydro

distillation, en laissant les fleurs dans l’eau : l’opération, plus rapide, est de moindre qualité. La première qualité d’huile d’ylang s’obtient lors de la première heure de distillation, c’est « l’extra supérieure ». à la 4ème heure on a l’extra, et ensuite les 1ère, 2ème et 3ème qualité. à la fin de la distillation, nous pouvons espérer deux litres d’huile pour 100 kilos de fleurs ».


Le problème de la culture de l’ylang est son prix de revient, comme l’indique la DAF dans un bulletin : « non seulement la main d’œuvre est

difficile à trouver, mais un paiement au SMIG entraînerait une charge salariale considérable, de l’ordre de 2 000 € par hectare et par an ». Or, « le prix de la fiole d’ylang est le même depuis 2004, année où le SMIG était à 587 € brut, alors qu’il atteint 1 002 € aujourd’hui… » conclut Viateur, inquiet pour l’avenir de ce secteur.

Interview Jean-Paul Guerlain

Le célèbre parfumeur qui vivait à Combani nous livre son regard sur Mayotte

Flacons d’ylang en vente à la plantation Guerlain. L’essence d’ylang-ylang, appelée huile de Cananga, entre dans la préparation des parfums de luxe, des produits cosmétiques et d’aromathérapie.

Il a dit : « le luxe c’est ce qui est joli et discret » et a bien voulu nous accorder une interview. Jean-Paul Guerlain, le prestigieux parfumeur, a été propriétaire de la plus belle plantation d’ylang ylang à Combani. Un homme de 73 ans qui a aimé Mayotte et ne mâche pas ses mots. Mayotte magazine : - Quand êtes-vous arrivé à Mayotte ? Jean-Paul Guerlain : - Il y a 20 ans, j’ai décidé de m’installer à Mayotte. Je suis en effet un gros consommateur d’ylang, plusieurs de mes parfums en intègrent, et Mayotte possède le meilleur ylang du monde. Un an après mon arrivée, j’ai acheté des terrains à Combani. Il y avait déjà de l’ylang et j’ai décidé d’en planter davantage. J’ai également commencé à cultiver de la vanille. Celle de Mayotte est aussi la meilleure du monde.

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© Jean-Paul Guerlain

M. m. : - Pourquoi cette qualité d’ylang ici ? J.-P. G. : - Les conditions climatiques nécessaires à la culture de cette fleur, ainsi qu’à la vanille, sont idéales. Il en est de l’ylang comme du vin : il y a des bons et mauvais crus. Ici, c’est le meilleur. C’est pourquoi j’ai décidé de l’utiliser dans mon parfum Samsara. Cela fait 200 ans que l’ylang est utilisé dans les parfums, j’en ai notamment vendu à Chanel.


M. m. : - Pourquoi avez-vous quitté Mayotte ? J.-P. G. : - L’ancienne Direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle voulait que l’on établisse une fiche de paie pour chacune des cueilleuses d’ylang qui venaient travailler une fois par mois à la plantation. Seulement, ce n’était jamais la même personne qui ramassait :

un jour c’était sa cousine, un autre sa tante… difficile de le savoir. J’avais la plus belle plantation d’ylang et j’adorais ma maison. J’ai tourné la page maintenant. Je veux signaler qu’à Mayotte presque plus personne ne distille de l’ylang. Combani est un village occupé par de nombreux Grands comoriens qui sont à Mayotte depuis une vingtaine d’années. Je ne les considère pas comme de la main d’œuvre clandestine. M. m. : - Que retenez-vous de positif et de négatif de Mayotte ? J.-P. G. : - Il est urgent que les Mahorais se mettent vraiment au travail. Mayotte est une île superbe où beaucoup de choses sont encore à faire. Il est par exemple important de bâtir davantage d’hôtels de qualité.

Propos recueillis par Annette Lafond

Fleur d’alamanda, distillerie de la plantation, piscine et ancienne maison de Jean-paul Guerlain appartenant à présent à Aziz Akbaraly Sam.


© Annette Lafond

Retenue collinaire de Combani.

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En empruntant la route de la retenue collinaire, après avoir dépassé la plantation Guerlain, le promeneur débouche sur un paysage de verdure tant la pluviométrie est importante à Combani, site par excellence de l’eau potable qui alimente le sud. La grande majorité des agriculteurs mahorais, y compris des résidents du sud, possèdent un ou plusieurs terrains à Combani. On vient à Mamoudzou pour travailler dans l’administration et à Combani pour le travail agricole !

encore visibles dans le quartier Bajoni que la mairie va réhabiliter avec un pont entre Bajoni et M’Roni-Mouala. En reprenant sur près de 2,5 kilomètre la route qui mène à Mamoudzou via Vahibé, sur la droite, suivre un chemin, praticable, pour se rendre au Mont Combani (477 mètres). Il rejoint le GR1. Quelques centaines de mètres avant d’atteindre le plat, un sentier pédestre partant sur la gauche et passant à travers les ylangs mène jusqu’aux bambous géants.

Une fois devant l’école primaire, en descendant vers la gauche avant le virage d’arrivée sur Combani, ne pas prendre la route de la retenue, et aller découvrir les cases traditionnelles

à une demi-heure de Mamoudzou, Combani est bien un îlot de verdure et de tranquillité loin de l’agitation de la capitale.

Annette Lafond



évasion

Rédaction et documents : Roger Serre Photos : Roger Serre et Service communication et tourisme TAAF

Les îles éparses Europa, tromelin et bassaS da india


Les îles Éparses se composent des îles Glorieuses, Juan de Nova, Bassas da India, Europa et Tromelin. Toutes ces îles baignent dans le canal de

Mozambique, à l’exception de Tromelin qui se situe au nord de la Réunion. Mayotte magazine vous emmène à Europa, Tromelin et Bassas da india. Un voyage inédit sur trois Terres australes et antarctiques françaises

(TAAF) historiquement très peu occupées par l’homme, véritables sanctuaires écologiques.

Le Marion-Dufresne en escale à Mayotte, ici au large de la pointe Mahabou, en mai 2009.

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à la fois paquebot (il peut emmener 110 passagers en 59 cabines), le Marion-Dufresne, dit le « Marduf », est aussi navire ravitailleur en fuel, cargo, câblier, dragueur… Il dispose d’un PC scientifique très complet, d’un sondeur multifaisceaux pour la bathymétrie et même d’un mini-hôpital. Depuis 14 ans qu’il est en service, on a pu le voir au large de l’Indonésie, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Spitzberg, du Canada, du Brésil et du Cap Horn. Les 1er et 2 mai 2009, il était dans le lagon de Mayotte, ancré d’abord devant Mamoudzou puis le lendemain à quai à Longoni et quelques rares privilégiés ont même pu le visiter !


épave échouée sur l’île d’Europa. © Crédit photographique Serge Jélabert.

EUROPA UN CIMETIèRE D’ éPAVES 54

L’île basse d’Europa a été dès l’arrivée des navigateurs européens dans l’océan Indien un piège très dangereux. La non-maîtrise du temps par les chronomètres de marine (il faudra attendre Cook au XVIIIème siècle) a fait que le calcul de la longitude était aléatoire, d’où l’imprécision des cartes. D’autre part, Europa a été longtemps confondue avec sa voisine Bassas da India pourtant distante de 115 kilomètres. Ces naufrages ont introduit des rats, grands prédateurs de certaines espèces comme le paille-en-queue qui niche à même le sol. Il faudra attendre le 24 décembre 1774 pour qu’ un capitaine anglais la situe précisément et lui donne le nom de son bateau. En janvier 1995, la DDE de la Réunion y a mis en service un phare moderne de 18 mètres de haut et de 30 kilomètres de portée.

LE PARADIS DES MOUSTIQUES Les moustiques d’Europa se sont adaptés à une reproduction en eau saumâtre et, dès le crépuscule ils pullulent à un point difficilement imaginable. Pas question de sortir des bâtiments sans un équipement du type apiculteur ! Les fenêtres et autres issues doivent doubler leur blindage pour être efficaces. Il faut attendre un bon coup de vent pour nettoyer l’atmosphère et donner un répit de quelques jours avant que la sarabande ne recommence ! Les tortues qui viennent pondre la nuit sont attaquées par ces parasites, mais elles ont la peau dure.

L’ îLE AUX TORTUES Pendant l’été austral, chaque nuit, des dizaines de tortues vertes viennent pondre sur les plages d’ Europa. Autrefois « razziées» par des


Vue aérienne d’Europa. © Crédit photographique DR. Gysembergh TAAF.

pêcheurs malgaches, les ennemis actuels des bébés tortues sont volants : frégates, corbeauxpies, ou aquatiques : bernard l’ermite, crabes, poissons… Pour une éclosion diurne, il faut compter 100 % de pertes. Témoin de ce carnage, Jacques-Yves Cousteau avait surnommé Europa « l’île de l’absurde ».

novembre 1975. Aux prédateurs introduits, il faut ajouter un troupeau d’une soixantaine de chèvres sauvages apportées par des colons. L’occupation humaine a été limitée dans le temps : les Rosier de Tuléar au XIXème siècle et les Beauchamp et Stéphen de 1903 à 1910. (Lire « Les Damnés » de Daniel Vaxelaire).

UN SANCTUAIRE DE LA NATURE

FRANçAISE OU NON ?

Comme l’île seychelloise d’Aldabra (1 000 kilomètres plus au nord), Europa est un véritable sanctuaire de la nature. Huit espèces d’oiseaux marins y nichent, en particulier la sterne fuligineuse ; moins nombreuses mais plus rares, la frégate du Pacifique (ariel et minor), le pailleen-queue (à brins rouges et à brins blancs), le fou à pieds-rouges, l’aigrette dimorphe et une espèce très rare, l’oiseau lunette.

L’île a été classée en réserve naturelle le 18

Après avoir imposé son protectorat, la France a annexé Madagascar en 1896. Le Général Galliéni l’a pacifiée de 1897 à 1905. Europa est devenue française en 1897. Elle a été rattachée à la Province de Tananarive en 1921, à la Province de Morombé en 1930, à celle de Nosy Bé en 1932 puis à celle de Tuléar en 1949. Madagascar accède à l’indépendance le 26 juin 1960. Seul se pose le problème de l’île SainteMarie dont les habitants veulent faire un département français. Ils auront cinq ans pour opter


Fous aux pieds rouges et camp Kélonia à Europa. © Crédit photographique Roger Serre.

pour la nationalité française. Les dossiers domaniaux des îles éparses sont alors remis aux autorités françaises. En 1972, un mécontentement étudiant dégénère en soulèvement populaire. Le Président Tsiranana est remplacé par le Général Ramanantsoa qui quitte le giron de la France pour le bloc communiste. Le Ministre des Affaires Etrangères, Didier Ratsiraka, futur « Amiral Rouge », remet en cause la décolonisation à la française et revendique les îles éparses en tant que dépendances « naturelles » de Madagascar.

STATION MéTéOROLOGIQUE 56

Devant l’évolution de l’aviation entre l’Afrique du Sud et l’Australie, l’OMM (Office mondial de la météorologie) demande l’ouverture de stations permanentes sur les trajets éventuels. Europa, sur le trajet Johannesburg-Tananarive-Maurice, sera l’une des toutes premières. Inhabitée, Europa verra en 1950 l’arrivée de la première mission partie de Tuléar. Des tentes sommaires pour lutter contre les moustiques ne sont pas l’idéal ! Alain Hoarau a raconté ces débuts plus que difficiles avec des moyens dérisoires dans son livre autobiographique sur les îles éparses. Une première piste sommaire a été installée dans le sud de l’île en rabotant à la barre à mine quelques têtes de corail ; comme elle s’est avérée inondable, elle a été légèrement déplacée… même problème ! Finalement, la piste

définitive a été aménagée à proximité de la station, elle-même choisie pour ses facilités de débarquement.

5ème DISTRICT DES TAAF Le 19 septembre 1960, les îles éparses ont été rattachées à l’autorité du Premier Ministre français représenté par le Préfet de la Réunion et le Directeur de la météo. Après la fausse annonce d’un débarquement malgache sur les Glorieuses, les trois îles du Canal de Mozambique ont été occupées par une section de militaires ainsi que par un gendarme chargé de contrôler les bateaux de passage. Le 22 février 2007, les îles éparses sont devenues le 5ème district des TAAF sous l’autorité de l’Administrateur Supérieur basé à Saint-Pierre.


Vue aérienne de Tromelin. © Crédit photographique DR. Gysembergh TAAF.

TROMELIN

ZEE (zone économique exclusive) : 280 000 km2, soit plus de la moitié du total.

L’îLE à GéOMETRIE VARIABLE !

UN DRAME EFFROYABLE

Certains lui trouvent l’aspect d’une amande, d’autres celui d’une mangue. Pour l’avoir visitée à cinq reprises et après avoir observé des dizaines de photos aériennes, constatant que sa pointe nord-est se déplace de plusieurs centaines de mètres selon les courants et les saisons, je n’hésite pas à la baptiser « l’île à géométrie variable » ! Elle est surtout très plate, comme une crêpe, oblongue, de 1 600 à 1 700 mètres de long sur 700 de large. Superficie ? Approximativement 1 km2, un « confetti d’empire » comme on la qualifie quelquefois ! Pourtant, elle est celle des îles éparses qui crée la plus grande

Reconnue pour la première fois en 1722 par le Capitaine Briand de la Feuillée de « La Diane », sa position approximative apparaîtra sur les cartes sous l’appellation « Isle de Sable » ou « des Sables », ou encore « Le Danger ». Danger bien réel puisque, le 31 juillet 1761, la flûte « L’Utile », commandée par le Capitaine de La Fargue, s’y échoue. Des 230 passagers, une vingtaine de marins français et une trentaine d’esclaves malgaches périrent sur le coup. Les survivants armèrent une embarcation de fortune dans laquelle les 120 blancs réussirent à rejoindre Foulpointe en promettant d’envoyer des secours aux 60 esclaves restants. Il faudra attendre 15 ans et trois essais de débarque-


Batteries d’éoliennes et station météo à Tromelin. © Crédit photographique Roger Serre.

ments infructueux pour que le Commandant Jean-Marie Boudin de Tromelin retrouve et sauve sept survivants, des femmes et un enfant en bas âge. Rapatriés à l’île Maurice, ils seront émancipés. Des fouilles archéologiques récentes ont permis de mettre à jour des traces de puits, de foyers, de cuves, d’abris et pas mal d’objets usuels récupérés sur l’épave. L’ancre du navire est bien visible et accessible à marée basse ainsi que plusieurs canons.

TROMELIN, SENTINELLE DES CYCLONES 58

Tromelin est la seule des îles éparses où ait été maintenue une équipe de la météo de quatre personnes : deux techniciens, un manœuvre et un cuisinier qui sont relayés par Transall tous les 45 jours. Elle est aussi la seule où il n’y ait ni gendarme, ni soldats. Avec l’Archipel de Saint-Brandon, Tromelin est sur la trajectoire de tous les gros cyclones qui ont touché les Mascareignes. Si les autres stations du Canal de Mozambique ont été automatisées, Tromelin est la seule où la présence des météorologues ait été maintenue parce que le lancement d’un ballon-sonde équipé de capteurs de pression, de température et d’humidité ainsi que le suivi de la trajectoire au radar ne peuvent être faits que par des humains.

LA STATION SERGE FROLOW En janvier 1953, se tient à Tananarive une réunion de l’OMM (Organisation mondiale de la météorologie). L’implantation d’une station à Tromelin est alors décidée. Une première mission de reconnaissance est réalisée en novembre 1953 par la Marius-Moutet, un navire du service des phares et balises. En avril 1954, le Galliéni débarque, non sans mal, 60 tonnes de matériel. La première baraque préfabriquée, une amorce de citerne et une casemate anticyclone sont construits sur la butte de sable la plus élevée à… sept mètres d’altitude ! Une piste sommaire de 650 mètres sera aménagée permettant au Commandant Poux, venu de Tananarive via Antalaha d’y poser son Junker 52 le 24 juillet 1954. Ces bâtiments seront sérieusement mis à mal par le cyclone du 26 janvier 1956. Prolongée à 1 000 mètres, la piste recevra le Piper Navajo de l’Aéroclub Marcel Goulette pour la première évacuation sanitaire en 1963 piloté par un certain Gérard Ethève qui deviendra bientôt le spécialiste de la desserte des îles éparses. Le HS-748 de Réunion Air Service desservant habituellement Mayotte y a conduit à plusieurs reprises des charters pour comités d’entreprises (RFO, Cases…). Maintenant, c’est le Transall C-160 qui est le saint-bernard des îles éparses.


Vue aérienne de Bassas da India. © Crédit photographique Marine nationale.

REVENDIQUéE PAR L’ILE MAURICE Depuis le 2 avril 1976, le Gouvernement mauricien revendique la propriété historique de l’île Tromelin, basant son argumentation sur la traduction d’un terme (« especially ») issu de la version anglaise du Traité de Paris datant du 30 mai 1814. L’Atlas « Philips » qu’utilisent tous les écoliers mauriciens fait figurer dans ses eaux territoriales la ZEE de Tromelin ainsi que celle des Chagos. Des baux pour l’exploitation du guano ont été concédés à des Mauriciens au début du XXème siècle. C’est un des autres arguments de leur revendication. Une co-gestion amicale est envisagée.

BASSAS DA INDIA Longtemps confondu avec Europa, l’atoll à peine émergé à marée basse de Bassas da India est assurément, depuis des siècles, un terrible danger dans le Canal de Mozambique et, bien qu’inhabité il est devenu un véritable cimetière d’épaves avec plus d’une centaine de naufrages recensés. L’un des tout premiers et des mieux connus parce qu’il a donné naissance à un récit détaillé est celui de la caraque « Santiano », qui, parti de Lisbonne avec six autres bâtiments à destination de l’Inde, est venu s’empaler dans la nuit du 19 août 1585 sur le récif alors appelé Baixos da Judia (Banc de la Juive ou de la Judée). De ses 450 passagers, seule une soixantaine en réchappera. Manuel Gaudinho Cardoso a fait le récit détaillé du naufrage et de l’errance des


Pour atteindre les épaves de navire, cette équipe de Thalassa, chargée de matériel, utilise le tracteur des militaires (avril 2009). Les drapeaux français et des TAAF flottent sur les îles... © Crédits photographiques Roger Serre.

survivants qui ont pu gagner la côte du Mozambique. Un navire de l’East India Company, le « Sussex », s’est également échoué en avril 1738 sur la Pointe Sud au retour d’un voyage en Chine.

DES CONVOITISES…

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Qui dit épaves, surtout revenant les cales pleines d’Extrême-Orient, dit trésors potentiels et donc expéditions occultes. En 1977, des plongeurs sud-africains ont exploré l’atoll de Bassas da India et ont pu ramener de l’épave du Santiano douze canons de bronze, un astrolabe de mer, des pièces de monnaie ramenés à Durban et au Portugal. En 1983, un navire de la Marine Nationale a surpris en flagrant délit de pillage des ressortissants sud-africains. Il faudra attendre 1987 pour qu’une expédition française de fouilles officielles conduite par Michel Lhour fasse un recensement des épaves plus ou moins anciennes.

ATOLL MADRéPORIQUE EN FORMATION La superficie totale émergée à marée basse ne dépasse pas un km2 et à marée haute tout est pratiquement recouvert. D’un diamètre d’ une dizaine de kilomètres, vu d’avion ou de l’espace, les couleurs sont magnifiques et variables selon la marée.

PRISE DE POSSESSION... Le croiseur Fabert, le 22 août 1897, a arboré le drapeau français à 10h45 sur un mât de pavillon dressé sur le rocher émergé le plus important situé sur la partie nord du récif par 21° 94’ de latitude sud et 37° 16’ de longitude est, salué par 21 coups de canon. Au cours de la période coloniale, Bassas da India et Europa ont été rattachées à Tuléar.

LA PLUS PETITE ET LA PLUS GRANDE ! La surface totale émergée de Bassas da India est évaluée à moins d’un km2, encore moins que Tromelin ; pourtant, la plus grande des éparses, Europa (28 km2) tiendrait théoriquement dans le lagon de Bassas da India...

Roger Serre

Nous tenons à remercier Amandine George, Chef du service communication et tourisme des Terres australes et antarctiques françaises (Rue Gabriel Dejean 97410 Saint-Pierre) pour la mise à disposition de plusieurs photographies de ce reportage. Nous remercions également les auteurs de ces photographies. Pour plus d’informations sur les îles éparses, vous pouvez consulter le site : www.taaf.fr.



Reportage

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L’éden miroir

Rédaction et photos : Guy Monnot


madagascar

Canal des PangalaneS


Au siècle dernier, c’était un enfer glauque pour

les travailleurs de l’eau.

Aujourd’hui, le canal des Pangalanes offre un circuit privilégié unique pour les

amateurs d’écotourisme.

Embarquement vers « la croisière verte »,

invitation au voyage dans un écosystème singulier

à la découverte de l’âme secrète de ses populations authentiques….

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Né de l’Ambition d’un roi Il s’appelle Pangalanes. Derrière ce nom en référence à « Ampangalanes » (« qui relie deux points d’eau ») et qui aurait été escamoté, se cachent les secrets d’un dédale aquatique d’un grand intérêt historique, biologique et culturel. Autrefois, un long cordon de lacs, un chapelet de lagunes, de marais peu profonds abrités derrière une ligne de dunes côtières était alimenté en eau douce par d’innombrables cours d’eau. Cette particularité géomorphologique attisait déjà des convoitises économiques et dès le 18ème siècle, des explorateurs imaginèrent relier les étendues d’eau et les rivières par un canal afin d’ouvrir une voie navigable parallèle à la côte orientale de Madagascar. « La mer sera la limite de ma rizière », telle était la volonté

du roi Andrianamponimerina. En dépit de la main d’œuvre importante mise à sa disposition, notamment des esclaves sakalaves venus du nord-ouest, la souveraine ambition n’a pu se concrétiser. Celle-ci sera exaucée sous le règne progressiste de Radama 1er, lequel bénéficia d’une coopération militaire qui permit les premiers travaux sur les Pangalanes.


Dans le but d’assurer le contrôle administratif, commercial et militaire de la région, le général Gallieni décréta le creusement d’un canal continu comme une priorité des autorités au même titre que le chemin de fer tout aussi stratégique qui devait désenclaver la région. Le canal sera aménagé par le général Gallieni sur plus de 650 kilomètres, de 1896 à 1904.

Le désenclavement de la côte Est et l’exploitation de ses richesses - café, vanille, banane, girofle... - répondaient aux aspirations de la France colonialiste.

Vue panoramique sur les Pangalanes depuis Mahanoro.


Le calvaire des « travailleurs de l’eau »

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Le premier tronçon de ce chantier colossal a été rendu navigable de Tamatave, premier port malgache, à Andevoranto dès 1901 sous la responsabilité des colons : ingénieurs des travaux publics, des eaux et forêts et commandeurs. Sous l’autorité de ces cerbères aguerris à la jungle des marais, des coolies chinois et des esclaves africains ou malagasy aux muscles noueux coupaient, déracinaient, extirpaient avec leurs propres mains les lianes ou les bambous filiformes. Chaque jour ces hommes serviles creusaient et manipulaient des tonnes d’argile, de sable, de vase sous la menace permanente de myriades d’insectes, de parasites, de sangsues et du « voay be », ce monstrueux crocodile qui pouvait peser plus de 500 kilos et dépasser 10 mètres.

Telolahy rescapé des mâchoires d’un crocodile.

« Mafy ny asa, aretina magnano, ranjoko, nohaniny voay » (à cause des maladies, des

dangers, des attaques des crocos, le travail était très difficile).

Après avoir arraché ces mots à sa mémoire, le vieux Telolahy du village d’Ivondro, nous montre les stigmates de morsures de crocodile sur sa jambe. Ce rescapé de soixante dix-sept ans qui a échappé aux mâchoires d’un hideux saurien est l’un des derniers survivants des travailleurs de l’eau immergés dans l’enfer glauque du canal, où sévissait le paludisme, la fièvre et la malnutrition.



Une croisière verte aux multiples facettes Initialement conçu pour des échanges commerciaux, le canal des Pangalanes qui s’étend aujourd’hui sur près de 650 kilomètres de Foulepointe au nord et de Tamatave à Farafangana au sud - est une voie fluviale vitale et un axe touristique prometteur.

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Après avoir embarqué au petit port de Manangareza à Tamatave, le passager assiste à des scènes traditionnelles qui s’égrènent au fil de l’eau : norias des pirogues, débarquement des vivres et du charbon de bois, pêche à l’épervier ou au filet, pose des herses à poissons, bains de zébus ou jeux d’enfants.

Sur les eaux calmes du canal, pirogues et chalands glissent entre les bouquets de jacinthes à la dérive. les plantes aquatiques dominent la jungle envoûtante des marais à peine perturbée par le coassement des crapauds ou le cri perçant des rapaces. Pêche à l’épervier à Tamatave.


Bambous de la Verrerie près de Tamatave.

Quelques haltes sur les berges permettent d’observer les tâches quotidiennes et d’appréhender la qualité des contacts avec la population riveraine. à Ankarefo, le visiteur apprécie l’accueil courtois et l’hospitalité de Louise Régine née en 1920 (photo ci-jointe). Tout en préparant un repas traditionnel, « cette mémoire du village » nous raconte l’histoire du canal et évoque l’importance de son trafic.


Chargés sur les radeaux de bambous montés dans la région sud, le charbon de bois, les troncs d’eucalyptus et les balles de ravinala (l’arbre du voyageur, symbole malgache) sont acheminés jusqu’à la Verrerie proche de Tamatave. Après avoir servi de vecteurs de transport, les radeaux sont déchargés, démantelés et les bambous recyclés. Ils seront utilisés pour l’édification d’échafaudages, de charpentes, de palissades, mais aussi pour la fabrication d’échelles ou de bibelots d’artisanat.

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Des réservoirs de biodiversité Par endroits, le canal se rétrécit et les grands arbres - bambous géants, eucalyptus, niaoulis - qui le bordent forment une voûte impressionnante de verdure. L’enfoncement dans ce dédale de végétation touffue mène à la découverte de l’âme secrète des Pangalanes, de sa biodiversité, de ses villages traditionnels et des vestiges d’un patrimoine culturel toujours présent, comme des sépultures ou des distilleries de cannes. Poursuivant son itinéraire vers le sud, le voyageur est subjugué par la quiétude des décors oniriques du site balnéaire de Manambato ou des eaux cristallines et généreuses des lacs légendaires Rasoamesay et Rasoabe (ci-dessus).

Au bord du lac Rasoabe, la latérite rouge contraste avec le vert lumineux des joncs et le cornet jauneorangé de la Népenthès, plante carnivore, redoutable piège à insectes (ci-dessous)



Le Lac Ampitabe accessible uniquement par bateau.

Le touriste en quête de sérénité peut séjourner dans des bungalows charmants s’ouvrant sur le lac Ampitabe ou au Palmarium de Akanin’ny Nofy (« le nid de rêve »). Cette réserve abrite les plus beaux palmiers spécifiques de Madagascar tels l’Orania, le Ravenea ou le Dypsis. Dans ce sanctuaire évoluent de nombreuses espèces de lémuriens en pleine liberté. Le biologiste averti peut y rencontrer le Varécia variegata, le Propithèque ou le fameux Indri aujourd’hui en voie de disparition.

Vers la reconquête d’un patrimoine En bordure du cordon littoral, entre l’océan et les méandres des canaux, le petit village d’Andranokoditra est traversé par la voie ferrée qui relie les bourgades environnantes à la capitale. Le guide du village accompagne les visiteurs à la gare, à l’école, ou à la boutique et propose la visite de l’orchidarium ou de la réserve de Vohibola. Cette relique de la forêt de Madagascar protège des espèces végétales et animales parmi les plus menacées de la planète. Autres curiosités régionales, les localités d’Andevoranto et d’Ambila Lemaitso sont des lieux

Indri du Palmarium à Akanin’ny Nofy.


chargés d’histoire. Le village d’Ambila qui a connu son heure de gloire au début du 20ème siècle à l’époque de la construction de la voie ferrée reliant Tamatave à Tananarive est enclavé par la mer et la lagune. Véritable joyau dans son écrin de verdure, Ambila respire l’iode, le sel, le sable ; des odeurs qui se mêlent à celles de la terre, de l’humus et des hibiscus. Le calme de cet éden végétal est à peine troublé par le roulement sourd du train de Madarail ou des vagues qui viennent mourir dans un éclat d’écume sur le sable immaculé.

Une vie en symbiose avec la nature Dans la région de Brickaville, le canal sillonné par de multiples embarcations s’ouvre perpen-

Jeune Tsarasana de Mahanoro.

diculairement au fleuve Rianily à l’embouchure duquel les pêcheurs lancent leurs filets sur les bancs de crevettes. Plus loin les femmes plongent leurs toiles de tissus dans l’espoir de ramener quelques alevins qui seront vendus aux gargotes de Brickaville, de Vatomandy ou de Mahanoro. Dans ce village de pêcheurs, le vazaha est accueilli par les cris de joie des enfants betsimisaraka ou le sourire charmeur des jeunes filles qui proposent des colliers de perles, des paniers de fuits et légumes ou de jolis chapeaux colorés et tressés en fibres végétales.


Le point de vue panoramique sur les Pangalanes depuis Mahanoro invite à l’admiration des scènes bucoliques du canal et à la contemplation magique des frêles esquifs des pêcheurs à l’embouchure

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L’accès aux bourgades du sud de Mananjary, Manakara jusqu’à Farafagana (terminus des Pangalanes) est rendu plus difficile du fait de leur isolement géographique et de l’encombrement du canal. Sur une embarcation aléatoire, l’écotouriste plus téméraire découvre une succession de marais et de petites rivières qu’aucune carte topographique ne mentionne. Ici la voie fluviale se réduit considérablement et le piroguier à la verticale de son « youyou » peine à se frayer un passage sur ce mince sentier ruisselant au milieu d’un tapis verdoyant de plantes aquatiques. Les innombrables jacinthes d’eau, les entrelacs de leurs racines et les branches de niaoulis finissent par empêcher toute progression des pirogues, mettant ainsi un terme à une aventure inoubliable.


commerce équitable et développement durable Les circuits découverte, la visite des éco-villages, l’hébergement chez l’habitant, le partage des « repas pêcheurs », la préservation du patrimoine via les réserves telles que Vohibola, l’orchidarium ou le palmarium génèrent des emplois pour les communautés villageoises. De même que la vente des objets d’artisanat comme les broderies, les chapeaux ou les huiles essentielles, qui respectent les principes de commerce équitable constituent des recettes injectées dans des projets collectifs locaux dans le domaine de l’éducation, la santé ou la protection de l’environnement. Ces bénéfices s’avèrent plus lucratifs que l’exploitation abusive des forêts d’eucalyptus, de niaoulis ou de grévilléas pour le charbon de bois et s’inscrivent dans un contexte de développement durable.

Un label pour promouvoir les Pangalanes Outre la beauté, la sérénité des canaux et l’authenticité des villages, le charme des Pangalanes réside dans la variété de ses ressources qui à terme deviendront des réservoirs de biodiversité. Cette richesse est aussi une chance, celle qui permettra de développer l’écotourisme pour offrir un dépaysement total et préserver cette « petite Amazonie malgache ». 2010 a été déclarée par l’ONU année internationale de la biodiversité alors pourquoi ne pas labelliser le plus long canal creusé à main d’hommes ? Ce corridor fluvial entre montagne et océan peut prétendre à son inscription sur la liste des milieux fragiles ayant une valeur exceptionnelle pour l’humanité. Pangalanes : patrimoine mondial ! Ce label de l’UNESCO ne serait-il pas la plus belle reconnaissance pour les efforts de la population locale, voire la plus juste récompense pour les travailleurs de l’eau : ces héros méconnus ? Guy Monnot


MADAGASCAR infos - adresses bons plans

TRAVERSéE DU CANAL DES PANGALANES EN PIROGUE http://pangalanes.eu La Route des épices - 317 Mananjary Tél. : 00 261 32 04 801 10 E-mail : laroutedesepices@moov.mg

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Hôtel Bush House Les 11 bungalows et deux chambres sont noyés dans la verdure, surplombant le lac Ampitabe et ses berges de sable blanc. Contact à Tananarive : Boogie Pilgrim Tél. : 00 261 202253070 - E-mail : bushhouse@boogiepilgrim-madagascar.com

LA RéSERVE PALMARIUM La réserve Palmarium, au lieu-dit d’Ankanin’ny Nofy (Le nid de rêve) est implantée sur 50 hectares en bordure du lac Ampitabe et de l’océan Indien sur le canal des Pangalanes. Elle est accessible uniquement par bateau à 2h30 de Tamatave. Vous pourrez notamment y découvrir une dizaine d’espèces de lémuriens évoluant en pleine liberté dans la réserve (Indri, Sifaka, Coronatus, Varécia, variegata, Propithèques, Aye Aye, etc.). www.palmarium.biz Réserve - Hôtel - Restaurant Lac Ampitabe sur le canal des Pangalanes BP 257 - Tamatave 501 Tél. : 00 261 20 57 90 883 ou 00 261 033 14 84 734 ou 00 261 032 41 33 039 E-mail : hotelpalmarium@yahoo.fr





Internet Rubrique : Thierry Stoecklin

coupe du monde de football 2010

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1 www.fff.fr/bleus

http://fr.wikipedia.org/wiki/ Équipe_de_France_de_football L’encyclopédie nous dévoile l’his-

Le site de la Fédération Française de Football. Retrouvez toute l’actualité de l’équipe de France. Disponible également : le calendrier des prochaines rencontres, des fonds d’écrans, la fiche de chaque joueur international...

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Coupe du Monde 2010. Découvrez les 32 équipes en course, des infos, des vidéos et des photos, le calendrier des matchs, les résultats du tournoi actualisés...

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toire de l’équipe de France de football depuis 1904, dont la consécration des Bleus champions du Monde en 1998 puis d’Europe en 2000.

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5 www.francefootball.fr/FF/ Coupe_du_monde_home. html Suivez toute l’actualité de la

Coupe du Monde du football en direct. France football est à l’origine un magazine de football français bihebdomadaire créé en 1946.

www.lequipe.fr/Football/ HOME_Coupe-du-monde. html

Le site reprend l’actualité des Bleus pendant la Coupe du Monde. La rubrique « le café des sports » vous offre le point de vue des experts.


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7 www.sport24.com/football/ coupe-du-monde-2010

www.footforever.com Le site recense l’historique des Coupes du Monde de 1930 à nos jours. Vous aurez accès à des statistiques détaillées et à des photos des rencontres pour vous replonger au cœur de l’action.

Retrouvez l’actualité de la Coupe du Monde 2010 : qualifications, résultats, classements, calendriers, interviews, matchs en direct sur Sport24.com.

www.southafrica.info/overview/francais/2010.htm

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http://coupedumonde. pubfoot.com

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Ce site a été spécialement créé pour couvrir toutes les informations dont vous avez besoin sur la prochaine Coupe du Monde de Football : les résultats, les classements, les calendriers et les directs.

L’Afrique du Sud en un coup d’œil. Le site répond aux questions fréquentes à sur la Coupe du Monde. Par exemple, qui sont les Bafana Bafana ? Qu’est-ce qu’un vuvuzela ?!

http://fifasoccer.ru/en/flash/ play/?what=sky_soccer

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Un jeu de foot plutôt bien fait qui vous permettra de vivre la Coupe du Monde en évoluant avec l’équipe de France. Bien entendu ce module flash ne remplace pas un jeu payant mais il a le mérite d’être gratuit.



Source : www.fifa.fr


Underground USA, T3 de James Ellroy Rivages - Thriller paru en janvier 2010

24 février 1964 à Los Angeles. Attaque d’un fourgon blindé de la Wells Fargo. Quatre convoyeurs abattus, trois braqueurs morts ; le quatrième a pris la fuite en emportant seize sacs de billets et quatorze mallettes remplies d’émeraudes. C’est sur ce braquage, disséqué avec une maestria éblouissante, que s’ouvre Underworld USA, dernier volet de la trilogie commencée avec American Tabloid. En 131 chapitres et cinq parties au titre aussi évocateur que provocateur, ce roman noir et politique reconstruit les années les plus tourmentées de l’Amérique du XXème siècle, avec une largeur de vision et une profondeur stupéfiantes.

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Sukkwan Island de David Vann Gallmeister - Roman paru en janvier 2010

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Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin. Sukkwan Island est une histoire au suspense insoutenable.

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Zola Jackson de Gilles Leroy

Mercure De France - Roman paru en janvier 2010

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Août 2005, delta du Mississippi : l’ouragan Katrina s’abat sur la Nouvelle-Orléans. Les digues cèdent sur le lac Ponchartrain et les quartiers modestes sont engloutis. La catastrophe touche de plein fouet la communauté noire. Tandis que ses voisins attendent des secours qui mettront des jours à arriver, l’institutrice Zola Jackson s’organise chez elle pour sa survie. L’eau continue de monter, inexorablement. Réfugiée dans le grenier avec sa chienne Lady, Zola n’a peut-être pas dit son dernier mot. Sous la plume de Gilles Leroy, Zola Jackson, femme de trempe et mère émouvante, rejoint le cercle des grandes héroïnes romanesques.


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Mort de Dunny Munro

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Mes étoiles noires : De Lucy à Barack Obama de Lilian Thuram Philippe Rey - Essai paru en janvier 2010

L’Homme, petit ou grand, a besoin d’étoiles pour se repérer. Dans mon enfance, on m’a montré beaucoup d’étoiles. Je les ai admirées, j’en ai rêvé : Socrate, Baudelaire, Einstein, Marie Curie, le général de Gaulle, Mère Teresa... Mais des étoiles noires, personne ne m’en a parlé. L’histoire des Noirs n’était qu’une vallée d’armes et de larmes. Pouvez-vous citer un scientifique noir ? Un explorateur noir ? Un philosophe noir ? La meilleure façon de lutter contre le racisme et l’intolérance, c’est d’enrichir nos connaissances et nos imaginaires.

La première nuit

de Marc Lévy Robert Laffont Paru en décembre 2009 L’aventure n’est pas sans dangers... Il est une légende qui raconte que l’enfant, dans le ventre de sa mère connaît tout du mystère de la Création, de l’origine du monde jusqu’à la fin des temps. À sa naissance, un messager passe au-dessus de son berceau et pose un doigt sur ses lèvres pour que jamais il ne dévoile le secret qui lui fut confié, le secret de la vie. Ce doigt posé qui efface à jamais la mémoire de l’enfant laisse une marque. Cette marque, nous l’avons tous audessus de la lèvre supérieure, sauf moi. Le jour où je suis né, le messager a oublié de me rendre visite, et je me souviens de tout...


jeunesse Mon encyclo des enfants du monde

de Natacha Fradin - Milan Jeunesse Paru en octobre 2008 Cette encyclopédie présente les enfants du monde à travers leurs activités quotidiennes. Plus de 150 photos riches d’enseignement et des textes simples permettent aux plus jeunes de découvrir la variété des modes de vie de chacun. 19,38 €

Cest le moment où jamais d’être une fille - Collectif

Hachette Jeunesse - Livre paru en août 2009

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Ce livre aborde tous les sujets qui intriguent et passionnent les filles d’aujourd’hui : le corps (girls body), la psycho et le bien-être (psycho top), la mode et la beauté (focus beauté), la famille (famille forever), l’amour et l’amitié (love & friends) les études, la musique, la télé... (it’s my life). La vie quoi ! Pas moins de 236 entrées sont expliquées sans tabou ni démagogie, de l’alimentation au téléphone portable, en passant par le chagrin d’amour, l’argent ou les complexes. Tantôt sérieux, parfois léger, mais toujours respectueux, ce livre est le complice d’une génération de filles bien dans leur vie ! Livré avec un carnet actu pour rester « branchée » toute l’année.

Les fables de La Fontaine mises en scène par Dedieu de Jean de La Fontaine et Thierry Dedieu Seuil - Album de poésie paru en octobre 2009

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Une fourmi pas prêteuse, une grenouille envieuse, un lièvre imprudent, un vieux lion décrépit, des troupeaux de moutons... Ils sont orgueilleux, vaniteux, sots. Ignorants, imprudents, peureux. Mais aussi, s’il le faut, rusés, débrouillards, inventifs et farceurs. C’est le peuple des animaux. Des animaux et des hommes. Oh ! Il faut l’entendre se chamailler, discuter, jacasser comme animaux de basse-cour...


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Madagascar la grande île secrète Photos Pierrot Men Autrement

C’est au détour de certains lieux que la Grande Ile se laisse voir. Une diversité biologique rare, mais très menacée, des pierres précieuses exportées sans contrôle vers l’étranger... Réserve, intuition du temps lent, sensibilité aux liens entre humains sont la marque des photographies rassemblées ici, qui ont le talent rare de nous introduire à l’imaginaire malgache.

Du corail au volcan, l’histoire des îles Comores de Roland Barraux Komedit

Dernière communauté islamique de l’ensemble français avant de se jeter dans le courant de l’indépendance en 1975, les Comoriens n’en finissent pas de chercher à se situer entre l’attachement à la France, leur vocation musulmane et leur intégration dans la zone de l’océan Indien occidental.

Autopsie d’un macchabée de Nassur Attoumani L’Harmattan Théâtre mahorais

Un naufragé clandestin est ramassé dans la mangrove. Le médecin légiste refuse de délivrer le permis d’inhumation. Il veut amener le macchabée à la morgue pour l’autopsier. Dans un débat entre les coutumes locales et la loi française, Iblis sème la zizanie...

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Idée recette de Mayotte Chiffonnade de chou chinois au lait de coco et brochette d’ananas et manioc Ingrédients • 2 choux chinois • 200 g de potiron • 4 oignons • 1 fruit de la passion • 5 cl de lait de coco • 200 g d’ananas en dés de 2 cm • 200 g de manioc en dés de 3 cm • 20 g de gingembre taillé en filaments • 20 g de piment rouge en filaments • 6 brins de romarin • 6 brins de coriandre fraîche

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• 60 g de beurre • 50 g de sucre • 1 cl de vinaigre de riz • sel et poivre

Pour 6 personnes Préparation : 30 minutes Cuisson : 30 minutes Recette bon marché Difficulté moyenne.

Recette préparée par le Lycée Professionnel de Kawéni. Elève : Ibrahima Hamadi 1ère année BAC-PRO restauration


• Garder 18 belles feuilles de chou, les blanchir.

• Intercaler 2 dés d’ananas et 2 dés de manioc.

• émincer le reste du chou.

• Caraméliser les brochettes dans 30 g de beurre et 30 g de sucre.

• Compoter les ¾ des oignons dans 20 g de beurre et 20 g de sucre (cuire doucement et remuer souvent). • En fin de cuisson, ajouter les graines du fruit de la passion. • Faire cuire doucement le reste des oignons dans 10 g de beurre, déglacer au lait de coco, laisser réduire.

• à mi-cuisson, ajouter le gingembre. • En fin de cuisson, incorporer la julienne de piment. • Déglacer avec du vinaigre de riz. • Démouler les choux sur 6 assiettes chaudes.

• Ajouter le potiron et la julienne de chou, laisser cuire 3 minutes à feu vif en remuant.

• Faire une quenelle de confiture d’oignons au fruit de la passion.

• Mouler l’intérieur des tasses avec les feuilles de chou blanchies.

• Disposer une brochette en quinconce avec un trait de caramel au gingembre.

Astuce Pour réaliser une quenelle, utilisez deux cuillères à soupe et façonnez la confiture d’oignons au fruit de la passion en lui donnant une forme ovale.


Jeux Mot à trouver : AUSTRALIE

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à

es vos grill

!!

Complétez les cases de la grille de Sudoku avec les chiffres de 1 à 9 de sorte que ces chiffres ne se répètent ni dans chaque colonne, ni dans chaque ligne ni dans chaque carré. Il n’ y a qu’ une seule solution. à vous de la trouver !

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SUDOKU





AVRIL

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H o r a i r e s d e s m a r é e s © StraussgrauerMarina Softwares La prudence impose de confronter les données de ces grilles avec les documents officiels obligatoires à bord. Voir aussi les prévisions du Service d’Hydrographie et d’Océanographie de la Marine : www.shom.fr


Société des Eaux et Boissons de Mayotte - ZI vallée 3 - Longoni - Tel : 0269 60 23 79 - Fax : 0269 64 82 10 - commercial@sebm.fr



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