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Disques
COCO Self titled / awal
La sensation de la fin de l’année, c’était Coco. Après plusieurs mois à jouer le jeu de l’anonymat et du mystère, au point de déchaîner les forums, ce groupe venu de Los Angeles a fait tomber le masque à la rentrée. Après la mise en ligne de leur morceau Empty Beach mélangeant orgue Hammond mélancolique et vagues vocales cocooning, Coco publie un album éponyme moderne et novateur. Les morceaux éthérés empreints de nostalgie ont la saveur d’une tarte d’automne; en nous envoyant pendant 34 min dans une dimension réconfortante, faite de douceur, ils nous feraient oublier la vie matérielle. Une dreampop digne des plus grands maîtres du genre. (C.J.)
JulIEnrIBOT, Do You Feel 9? / December Square
Serait-il l’un des secrets les mieux cachés en France? Depuis Hôtel Bocchi, il y a de cela vingt ans, certains le savent : Julien Ribot est un discret; il n’en est pas moins l’un des artistes les plus incroyablement féconds qui soient, s’adonnant à l’envi à la musique de film, à la production et aux collaborations les plus diverses. Son nouvel album Do You Feel 9? est la parfaite démonstration d’une ambitieuse pop à la française : psychédélique à souhait, très visuelle, avec cette part de candeur qui la rapproche des meilleurs Flaming Lips. Soulignée par des arrangements luxuriants elle est à l’image du personnage : fantasque et généreux. (E.A.)
COurTnEY BarnETT Things Take Time, Take Time / marathon artists
Se serait-elle sentie en danger, notre jeune amie australienne, au point de s’isoler chez elle, à Melbourne, pour nous livrer cette poignée de chansons intimistes? Il y a des chances tant elle retourne à une forme pop première et immédiate, éloignée de ses ambitions soniques récentes. Très proche en cela de la production minimale de son grand ami, Kurt Vile, elle le fait avec une maîtrise désarmante. Et avec un cynisme qui raille ses propres angoisses, elle opte pour une forme contemplative distanciée salutaire en cette période si incertaine. De la belle ouvrage, décidément. (E.A.)
amalOu at least We Have This / Interscope
Depuis quelques années la scène pop R’n’B britannique voit émerger une nouvelle génération d’artistes féminines rivalisant de talent. Ama Lou en est – sans nul doute – l’un des exemples les plus prometteurs. En 2018, elle avait impressionné avec son EP, DDD (Dawn, Day, Dusk) dont elle avait poussé le concept jusqu’à réaliser un court métrage aux couleurs d’un Wes Anderson. On ne saurait que saluer cette initiative d’une artiste qui prend son temps. En effet, At Least We Have This fait figure de préface à un album très attendu sur lequel elle travaille depuis deux ans. Il y a de fortes chances que ses mélodies puissantes et ses textes assurés l’élèvent bientôt au rang de ses éminentes compatriotes Jorja Smith, Arlo Parks ou encore la patronne M.I.A. (C.J.)