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JC Polien

hors champs

Par JC Polien

Cette image a été prise lors du festival GéNéRiQ que je couvre depuis quelques années. Il s’apparente un peu à un laboratoire musical dont la moitié des concerts est gratuite. L’idée est d’y convier des groupes plus ou moins émergents ou confirmés, dans des configurations plus insolites que les salles de concert traditionnelles, tels une cathédrale, une faculté de Lettres, un Conservatoire, des BeauxArts ou encore un bar, où j’ai donc rencontré Brendan Perry, la soixantaine aujourd’hui, venu chanter en solo. La photo m’évoque ces moments de ma jeunesse où j’écoutais beaucoup cet Irlandais dans son groupe Dead Can Dance, mondialement connu dans les années 1980, et dont il fut le membre fondateur. Le dernier soir du festival, ce dimanchelà, j’étais assez exténué d’avoir eu à courir après les vingt-quatre groupes programmés de jour comme de nuit. Je l’ai retrouvé à l’Antonnoir, un café-concert et bar de nuit, refait à neuf hormis les loges laissées en l’état et qu’il fallait rejoindre en passant derrière la scène par un escalier. D’ailleurs, plutôt que des loges, le lieu est un espace ouvert et convivial où artistes, techniciens, gens de la prod se côtoient, dînent, ou boivent un verre. Il était informé de notre séance puisque j’en avais fait la demande officiellement. Alors, je l’ai conduit dans une pièce adjacente, au papier peint qui vous renvoie au passé instantanément. Étant toujours aussi directif, je lui ai proposé de mettre ses mains en position pour satisfaire à mon intérêt et à mon attirance de plus en plus nets pour l’iconographie religieuse. Comme nous ne sommes pas des sauvages, nous avons entamé à la fin un brin de conversation au sujet de son actualité et de ses projets. C’est alors qu’il m’a fait part de son prochain concert à Paris, au Grand Rex, le 10 mai 2019. Instinctivement, je me suis départi d’un « Oh ! C’est le jour de mon anniversaire ! » Là, il me réplique très spontanément : « Je t’invite ! » Et il me laisse son numéro et son email personnel. Autant avouer que j’ai été aussi touché que surpris. Je me suis revu sur le lit de ma jeunesse, écoutant Summoning of the Muse… Quiconque m’aurait annoncé alors que Brendan Perry me dirait un beau jour de sa belle voix de baryton « You’re my guest », je lui aurais balancé mon polochon à la figure !

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