2 minute read

Disques

Next Article
JC Polien

JC Polien

oRville PeCK Bronco / Columbia

S’il est un homme qui parvient à faire voler en éclats les barrières qui séparent la musique country de la pop, c’est bien Orville Peck. Déjà avec Pony en 2019, le cow-boy à paillettes avait donné un grand coup de pied dans la fourmilière conservatrice. Assumant ouvertement son homosexualité, il avait fait grand bruit et inspiré d’autres artistes, Lil Nas X par exemple. Avec ce deuxième opus, des arrangements purement country à base de bottleneck et d’harmonica empruntent des voies psychédéliques qu’il sublime de sa voix de crooner. La justesse se situe à la hauteur des frissons qu’elle procure avec ce condensé de sensibilité à l’état pur qui invite à s’affirmer soi-même, quelles qu’en soient les conséquences. (C.J.)

BlaCK CoUnTRY, neW Road ants From Up There / ninja Tune

La bonne surprise de ces derniers mois. Et même si le groupe semble dans l’incapacité de stabiliser son line-up – le départ regrettable de son chanteur au début de l’année a défrayé la chronique –, il s’impose d’emblée comme l’un de ces espoirs dont l’Angleterre avait fini par nous priver. Dans une veine folk, pop et jazz, ce septet prolifique puise à bien des sources avant-gardistes. Et ça s’entend au fil des chansons : un gimmick répétitif à la Steve Reich, une rythmique anguleuse façon Père Ubu ou une subtile plongée en apnée inspirée de Peter Hammill, les possibilités semblent infinies pour ces génies d’un genre nouveau qui soufflent un vent frais sur la pop. (E.A.)

TindeRsTiCKs Past imperfect / City slang

Trente années d’une vie méritent bien un nouveau best-of pour cette formation qui compte parmi nos préférées depuis ses débuts. Une face par tranche d’âge, et le sentiment d’un quasi sans-faute pour cette formation anglaise, unique et si élégante – c’est dire. Avec discrétion, la petite troupe de Stuart Staples and co, abreuvée à l’œuvre de Townes van Zandt autant qu’à celles de Lee Hazlewood et de Serge Gainsbourg, a su passer les orages presque sans dommage pour nous parvenir intacte : singulière, sublime. Et surtout prête à poursuivre l’aventure avec la même soif d’intégrité. (E.A.)

oFeGe Try and love / Tidal Waves

Voyant la fin des cours approcher, cinq adolescents nigérians décident de frapper aux portes des studios pour repartir avec un souvenir enregistré. Après avoir essuyé plusieurs refus, ils se voient tendre un stylo pour signer des contrats avec EMI auxquels ils ne comprennent rien. Ils repartent avec leurs disques gravés, satisfaits. Melvin Ukachi raconte comment, l’été qui suit, il surprend son album en publicité pleine page du Daily Times. Dès la rentrée, les jeunes hommes sont des stars à Lagos… Repris maintes fois dans des compilations psyché, Try & Love fait désormais figure de joyau caché des années 70, et pour cause, leur funk psychédélique, inspiré autant par Hendrix que par Fela, est aussi bluffant qu’efficace. Les essayer, c’est les aimer. (C.J.)

This article is from: