Aliou Sow, directeur général, SAPCO La Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques (Sapco), c’est 45 années d’existence et autant d’expérience acquise dans le domaine de l’aménagement touristique. Son directeur général, Aliou Sow, revient sur le potentiel du Sénégal et ses ambitions orientées vers la promotion des investissements. Quel est le rôle de la Sapco pour accroître l’attractivité du potentiel touristique du pays ? Avec sa position géographique, sa culture démocratique acquise très tôt, sa stabilité politique, son potentiel naturel, son hospitalité légendaire, appelée « Teranga », son rayonnement mondial grâce notamment au sport et ses grands artistes, vous obtenez tout ce qui fait d’un petit pays par la superficie une destination majeure touristique. Dès 1975, les dirigeants du pays ont eu l’idée de créer Saly, une station balnéaire sur la Petite Côte. La Sapco Sénégal était déjà l’instrument de mise en œuvre de cet ambitieux projet, soutenu par la Banque mondiale. Aujourd’hui, la station touristique de Saly, c’est 17 hôtels, 35 résidences para-hôtelières, plus de 200 commerces, une place financière avec la présence de plus de 5 banques et des établissements de crédits, plus de 100 000 emplois directs et indirects, sans compter l’emploi informel. Grâce à Saly, le département de Mbour est la deuxième destination touristique après Dakar. La Sapco est à la pointe du développement du tourisme avec six grands pôles touristiques au sein du pays. Quels sont aujourd’hui les freins majeurs à l’augmentation du volume de touristes étrangers au Sénégal ? Une étude a été réalisée et une stratégie politique définie. On en retrouve les points saillants dans le Plan Sénégal émergent, référentiel de la politique
économique et social du pays. Le Sénégal ambitionne de recevoir 3 millions de touristes en 2023. Il se doit pour cela d’accroître ses capacités d’accueil, de diversifier son offre, et de développer la qualité de ses prestations. L’exigence des voyageurs n’est plus la même que celle que nous connaissions dans les années 1980-90. Le paradigme a changé avec la prise en compte des aspects environnementaux, sociaux, politiques et culturels. Nous sommes en phase avec l’ensemble de ces critères qui participeront à une attractivité nouvelle du Sénégal. Si nous parvenons à adapter notre offre aux exigences des clients, nous pourrons alors facilement lever les freins à l’augmentation du volume de touristes étrangers. Le défi infrastructurel est sur le point d’être levé avec le nouvel aéroport international Blaise Diagne, la réhabilitation des aérodromes régionaux et la connectivité intérieure avec les autoroutes. Dans quelle mesure les Sénégalais représentent-ils une cible privilégiée ? La population locale montret-elle une appétence particulière pour les voyages intérieurs ? Dans notre stratégie de communication, une réflexion à deux niveaux est menée : l’acceptation de l’activité touristique comme levier de développement de nos économies surtout au plan local, mais aussi une stratégie de communication pour inciter les Sénégalais à voyager. Pour ce faire, nous entretenons un dialogue permanent avec les populations qui saisissent de plus en plus les enjeux et acceptent les projets touristiques. Nous assistons également à un réel changement des réflexes d’une certaine catégorie de population, plus jeune avec un pouvoir d’achat plus élevé, manifestant le désir de connaître le pays et qui fréquente aujourd’hui nos établissements hôteliers. Elle constitue une cible pour rompre la saisonnalité de l’activité touristique qui caractérise le secteur. Quels ont été les projets phares menés par la Sapco depuis sa création dans le secteur des infrastructures touristiques ? La station touristique de Saly Portudal avec son impact sur l’économie locale et sur l’économie du pays est le projet initial mené par la Sapco. Avec l’aéroport international Blaise Diagne, l’autoroute et la