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Montréal
Graham Hughes/la presse canadienne
Mercredi 15 mars 2017 journalmetro.com
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Un pesticide trouvé dans l’eau inquiète Montréal. Un pesticide sous surveillance aurait été retrouvé dans l’eau potable des Montréalais dans des quantités inquiétantes, selon des écologistes et des chercheurs. La Ville assure n’en avoir jamais détecté la présence depuis 2009. Mathias marchal
mathias.marchal@journalmetro.com
Selon la cinquantaine de prélèvements effectués par des chercheurs montréalais, la concentration d’atrazine a atteint 0,25 microgramme (µg) par litre durant l’été 2016. Si ces prélèvements se situent nettement en dessous de la norme québécoise de 3,5 µg/L, ils ont fréquemment dépassé la norme européenne d’acceptabilité (0,1 µg/L). «À des concentrations dans l’eau avoisinant celles de la norme européenne, on constate notamment des problèmes de reproduction et de développement sur les amphibiens et les animaux,
a indiqué Maryse Bouchard, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Quelques études chez l’humain suggèrent également des effets perturbateurs sur le cycle menstruel et la qualité des spermatozoïdes quand les concentrations dans l’eau sont similaires à celles mesurées à Montréal et Toronto», a-t-elle ajouté en précisant que ces études ne faisaient pas encore consensus. Du côté de la Ville, on se veut rassurant. «La Ville effectue la mesure du paramètre atrazine quatre fois par année au milieu de ses différents réseaux de dis-
Pétition
32 500
La pétition en ligne demandant l’interdiction de l’atrazine a déjà recueilli plus de 32 500 signatures.
tribution. Depuis 2009, nous n’avons décelé aucune trace de ce produit dans l’eau potable de la ville de Montréal», a répondu Noémie Brière-Marquez, une porte-parole. Elle a précisé que la limite de détection de la Ville est de 0,1 µg/L. Malgré tout, Sidney
Ribaux, directeur général d’Équiterre, a souligné que «l’Union européenne a interdit l’atrazine il y a 13 ans». «Pourquoi Santé Canada n’adopte-t-il pas le même principe de précaution?» a-t-il ajouté. L’Union européenne a d’ailleurs interdit cet herbicide en 2003, et Santé Canada s’apprêterait à remettre sa propre évaluation sur la question. Mais les écologistes s’inquiètent de la méthodologie utilisée par l’organisme gouvernemental. «L’évaluation de l’atrazine faite par la ministre de
la Santé fédérale est fondée sur une analyse qui se base uniquement sur les concentrations d’atrazine dans les eaux souterraines», a déploré hier Tim Gray, DG d’Environmental Defence. Or, au Québec, l’eau potable de près de 70 % de la population provient d’eaux de surface (fleuve, lacs et rivières). De son côté, Sylvain Ouellet, élu de Projet Montréal a clamé : «On ne va pas arrêter de boire l’eau du robinet. Mais on est en droit de se demander si la Ville en fait assez pour détecter les contaminants émergents.»
Kona est à connaître
un campement d’itinérants toléré près du centre-ville page 4
Une tente occupe la partie centrale de ce site, qui se trouve à l’ombre des tours à condos de Griffintown. / nicholas de rosa/tc media
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