PREMIUM HORS-SÉRIE N°3 - SPÉCIAL FEMMES

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LUXEMBOURG

3 LE

HORS-SÉRIE

DES

LADIES

EXTRAORDINAIRES

Hors série

ONLY FOR WOMEN

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Photo couverture : Julianne Moore/Chopard

Directeur de publication David Bail Tél. +352 691 598 720 Email : david@magazinepremium.lu

ÉDITO Le poids de la

Responsable de publication et publicité Anne Ciancanelli Tél. +352 691 644 007 Email : anne@magazinepremium.lu Conseillère en publicité Tara Jakubowski Tél. +33 (0) 6 05 26 08 91 Email : tara@magazinepremium.lu Conception - réalisation MHM Publishing Sàrl 2, rue Léon Laval L-3372 Leudelange - Luxembourg Tél. +352 266 453 42 Email : contact@magazinepremium.lu Rédacteurs et contributeurs Annie Esch Krystyna Gawlik Antonio Da Palma Ferramacho Sabrina Pontes Impression Tirage Luxembourg : 8 500 exemplaires France (Metz-Thionville) : 5 000 exemplaires Fréquence : 7 numéros par an Impression BDZ Centre d'impression

féminité

J

e suis retombée il n’y a pas si longtemps sur un texte de Chloé Hollings (dans le livre Fuck les Régimes) qui énumérait en quelque sorte tout ce qu’une femme porte sur ses épaules aujourd’hui. Il y a dans cet inventaire quelque chose de sensiblement lourd, tant par son nombre que par le paradoxe qui y est lié. Et l’on s’y retrouve toutes, entièrement ou en partie, dans ce flux de conditions qui nous sont imposées. Elle disait ceci : « Il faut être unique, mais entrer dans une case

toute faite. Entrer dans une case, mais être originale. Être originale, mais pas marginale. Soigner son apparence, sans être objet sexuel. Séduire

Anne Ciancanelli, rédactrice en chef de ce Hors-série Special femmes

les hommes, en restant discrète. Ne pas castrer, ne pas se soumettre. Ne pas être une salope, mais faire l’amour comme dans du porno. Nonne

multiorgasmique. Être drôle, mais pas clown. Être maquillée, mais pas tarte. Soft mais sophistiquée. Naturelle mais sexy. Exubérante mais rasée comme une militaire. Être mature, mais rester jeune. Rester jeune, mais pas gamine.

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Être mince, mais avec des seins. Être aux fourneaux, et au régime. Bonne vivante, affamée. Avoir du caractère – ah,

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attention, là, c’est trop : vous êtes hystéro. Ne pas vouloir fonder une famille à tout prix, mais en fonder une quand même. Travailler quarante heures par semaine mais préparer des plats bio «maison». Être une bonne mère, mais ne

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pas se perdre. Se perdre, c’est mal. Mais être une mauvaise mère, aussi. Vingt minutes par jour de yoga, mais toujours, toujours, garder le contrôle. C’est sûr, ça ne laisse pas beaucoup de place pour révolutionner le monde...». Alors peut-être que ça ne laisse pas beaucoup de place pour révolutionner le monde comme elle le dit, mais, de tous temps, les femmes ont été pionnières, ambitieuses, audacieuses. Puisqu’au cours du dernier siècle, des avancées majeures ont été faites pour la liberté et la condition de la femme, nous sommes plus que jamais contributrices de l’histoire. Croyez-moi, être femme aujourd’hui c’est quelque chose, mais c’est un privilège aussi. Bonne lecture de

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cette édition qui se veut être une ode à la femme, celles qui ont marqué le passé, pèsent sur le présent et dessineront l’avenir.

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HORS-SÉRIE

n°3 HORS-SÉRIE SPÉCIAL LADIES OCTOBRE 2019 p. 3 EDITO 12 LIFESTYLE

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p. 12 p. 18

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32 CAPITAL p. 32

INVESTIR, UNE AFFAIRE DE FEMMES

34 TAKE CARE

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p. 34 p. 36

FRAGRANCES DÉLITS UN CRÉATEUR ENIVRANT

38 DÉCO p. 38 p. 40

FLAMMES FATALES LES SENS DU BEAU

42 CULTURE p. 42 RENDEZ-VOUS AVEC L’HISTOIRE p. 44 J. K. ROWLING, UN SUCCÈS MAGIQUE 46 FASHION p. 46 p. 48

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LOVE AFFAIRES UN BAR DE STYLE

66 SOCIÉTÉ p. 66 p. 68

L’ANNÉE DE TOUS LES DANGERS ROYAUMES DE FEMMES

72 TRAVEL p. 72 p. 74

ENTRE CIEL ET MER RÊVES PARTY

76 HIGH TECH p. 76

ELECTRO CHIC

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p. 78

ULTRA VIOLET

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LA MAISON JOAILLIÈRE GORALSKA ACCUEILLE UNE PRÉCIEUSE EXPOSITION La Maison Goralska, qui crée des pièces joaillières pour les femmes ‘citoyennes du monde’ et affirmées, se fait l’hôte d'une exposition au sein de son enseigne, rue du Fossé, en ville. C’est l’artiste Ott Neuens qui est présenté jusqu’au 23 novembre et se mêle parfaitement à cet univers de bijoux. En effet, il utilise pour ses couleurs des pigments de lapis-lazuli, une pierre semi-précieuse de couleur bleue. Goralska, 9 rue du Fossé à Luxembourg. Jusqu’au 23/11/2019.

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Photomontage sur photo Bell&Ross BR126 Original

LIFESTYLE

Amelia Earhart devant le Lockheed Electra dans lequel elle a disparu en juillet 1937. (Crédit photo Harris & Ewing)

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HISTOIRE FEMMES ET MÉCANIQUES

Belles de

MÉCANIQUES De tous temps, les femmes ont été un souffle de courage et de persévérance dans un monde souvent modelé par les hommes pour les hommes. Alors qu’en plein XXIème il semble encore d’utilité de lutter pour la parité, nous revenons sur des parcours de femmes d’exception qui ont marqué leur temps, et l’histoire tout autant. Ces trois récits rappellent que la mécanique aussi, qu’il s’agisse de voiture ou d’avion, est une histoire de femme. Par Anne Ciancanelli

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AMELIA EARHART

L'as du ciel Amelia Earhart n’est pas une femme importante dans l’histoire de l’aviation, mais un personnage important dans l’histoire de l’aviation. Par sa hardiesse, cette aviatrice américaine a défendu l'émancipation des femmes dans cette activité et a établi de nombreux records : elle est devenue la première femme à voler en solo à travers l’océan Atlantique et la première personne à voler en solo d’Hawaï au continent américain! Earhart disparut au-dessus du Pacifique en juillet 1937, au cours d'un vol qui devait faire le tour du globe et qui n’était pas loin d’y arriver. L'épave de son avion ne fut jamais retrouvée et elle fut officiellement déclarée perdue en mer. Sa disparition reste l'un des plus grands mystères non résolus du XXe siècle. Amelia Mary Earhart est née à Atchison, au Kansas, le 24 juillet 1897. Elle a défié les rôles de genre traditionnels dès son plus jeune âge. Earhart a joué au basketball, a suivi un cours de réparation automobile et a brièvement fréquenté l’université, ce qui à cette époque était peu commun. Pendant la Première Guerre mondiale, elle s’est engagée en tant qu'infirmière à la CroixRouge à Toronto, au Canada. C’est là qu'elle a commencé à regarder les pilotes du Royal Flying Corps sur l’aérodrome local de Toronto. Après la guerre, elle retourna aux États-Unis pour étudier la médecine mais surtout effectuer son premier vol. C’était en Californie, en décembre 1920. Au cours d'un spectacle aérien auquel elle assistait, à Long Beach, elle effectua un court trajet en avion avec le célèbre pilote Frank Hawks : ce vol de 10 minutes a changé sa vie. « Au moment où je fus à deux ou trois cents pieds du sol, je sus que je devais voler », a-t-elle dit. Dès janvier 1921, elle commence à prendre des cours de pilotage. Un peu plus tard cette même année, elle acheta son premier avion, un Kinner Airster d’occasion, qu'elle surnomma « le canari »… Il était jaune. Earhart a établi un certain nombre de records dans l'aviation au cours de sa courte carrière. Son premier fait d'arme date de 1922, lorsqu'elle est devenue la première femme à voler en solo à une altitude supérieure à 14 000 pieds. En 1932, Earhart devint la première femme (et la deuxième personne après Charles Lindbergh) à traverser l'océan Atlantique en solo. Elle décolla de Harbour Grace, à Terre-Neuve, pour se rendre à Paris. Presque immédiatement, le vol a été malmené par le mauvais temps, des nuages épais et de la glace sur les ailes. Earhart savait qu'elle ne se rendrait pas à Paris et a atterri à Londonderry, en Irlande. « Après avoir effrayé les vaches du quartier, je me suis arrêtée dans la cour d’un fermier », a-t-elle déclaré. Earhart a reçu de nombreux honneurs pour son vol de 15 heures et est devint une héroïne internationale. Entre 1930 et 1935, elle a établi pas moins de sept records d’aviation ‘femme’, tant sur la vitesse que sur la distance. Amelia est devenue une véritable célébrité dans son domaine, au point d'être surnommée "Lady Lindy » par la presse et a longuement oeuvré à promouvoir les opportunités pour les femmes au sein de l'aviation.

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En 1929, après avoir obtenu la troisième place lors de la première course aérienne féminine transcontinentale, Earhart a contribué à la création de Ninety-Nines, une organisation internationale dédiée à la promotion des femmes pilotes. Elle en est devenue la première présidente. Cette organisation existe toujours aujourd'hui et recense une centaines de membres venant de 44 pays. À l’approche de son 40e anniversaire, Amelia a déclaré : « J’ai le sentiment qu’il reste vraisemblablement un bon vol manquant dans mon système… » Elle espérait que ce serait un vol autour du globe. Elle voulait être la première femme à le faire.Elle planifia alors un tour du monde en avion, en suivant la ligne de l’équateur… Un périple de 29000 miles. Le 1er juin 1937, Earhart et son navigateur Fred Noonan quittèrent Miami en grande pompe en direction de l'est. Pendant les 29 premiers jours de vol, ils ont traversé le continent américain, l'Afrique, la péninsule arabique, l’Inde, le sud-est asiatique et l’Indoné-

// AU MOMENT OÙ JE FUS À DEUX OU TROIS CENTS PIEDS DU SOL, JE SUS QUE JE DEVAIS VOLER // sie, où ils ont marqué une longue pause sur l’île de Java pour réviser l’avion. En reprenant leur vol vers l’Australie, ils ont atterri à Lae, en Nouvelle-Guinée, pour un ravitaillement en carburant. Les 7 000 milles restants devaient être parcourus par le Pacifique. Le plan prévoyait d'atterrir sur l'île Howland, située entre Hawaii et l'Australie, à 2,556 milles de Lae. Avec seulement 1,5 km de long et un demi-mile de large, l’île de Howland était un endroit difficile pour atterrir. Des précautions spéciales de navigation avaient été prises, y compris l’établissement de communications radio avec le navire américain Itasca de la Garde côtière américaine au large de l’île. Earhart et Noonan ont décollé de Lae à 10 heures. Ils ont rencontré très tôt des problèmes de ciel couvert et d'averses de pluie. En approchant de Howland Island, ils ont été incapables d'établir un lien suffisant avec l'Itasca ou de s'y poser. Après une dernière communication à 8h43: «Nous courons au nord et au sud», leur avion disparaît des radars. Certains témoins ont déclaré que l'antenne de la radio avait peut-être été endommagée et d'autres experts ont suggéré que leurs cartes étaient peut-être inexactes. Le président Franklin D. Roosevelt a autorisé une recherche massive du couple, à l’aide de pas moins de 9 navires et 66 avions, mais les recherches restèrent vaines. Le 19 juillet 1937, Earhart et Noonan sont déclarés perdus en mer.


Photos : Daimler media

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BERTHA BENZ

La pionnière de l'automobile Aujourd’hui, Mercedes-Benz est l’un des constructeurs les plus connus au monde mais sa saga n’est pas due à son créateur seul... L’adage « derrière chaque grand homme se cache une femme » vous dit peutêtre quelque chose ? Car il convient parfaitement au récit de Mercedes. Son inventeur, Carl Benz, a créé cette marque à l’aide de son inventrice de femme, Bertha Benz, née Ringer. Carl Benz était un inventeur génial, certes, pionnier dans l’industrie automobile, mais pas forcément porté sur les affaires. Si sa découverte a su révolutionner la mobilité du 19ème siècle et en somme changer le monde, c’est grâce à l’énergie, à la témérité sans faille de Bertha. Pour cela, il faut se replacer dans le contexte de cette époque, où, à la fin de ce 19ème siècle, le public était encore particulièrement méfiant d’un véhicule avançant sans cheval, à la force d’une énergie encore inconnue. Déjà, d’un point de vue moral et sociétal, cette invention était presque considérée comme antipatriotique tant le Kaiser aimait les chevaux et qu’il était alors inconcevable de les remplacer. Puis religieusement aussi, attendu que l’église, férocement conservatrice, pointait l’automobile comme une invention du diable. Mais aucune de ces réticences n’a su freiner l’entrain, l’engouement et la confiance que plaçait Mme Benz dans le véhicule de son mari. Un jour, au petit matin, elle prit une décision qui allait tout simplement marquer l’histoire : conduire cette automobile sur une longue distance. En ce 5 août 1888, en toute discrétion, elle sortit la ‘Patent Wagen’ de l’atelier pour ne pas alerter son mari et se lança dans un voyage d’une centaine de kilomètres avec ses deux fils, Eugen et Richard. Elle laissa tout de même un mot à Carl, qu’il trouva à son réveil, où elle l’informait qu’elle était partie rendre visite à sa mère à Pforzheim... à 104 kilomètres de là. Il faut dire que parcourir cette distance à cette époque n’était pas une mince affaire. Déjà, cette

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// BERTHA BENZ A DÛ DÉBOUCHER UN CONDUIT D'ESSENCE AVEC SON ÉPINGLE À CHEVEUX, FAIRE APPEL À UN FORGERON POUR RÉPARER LA CHAÎNE, RÉPARER UNE CONDUITE QUI FUIT AVEC SA JARRETIÈRE // automobile, perçue comme la première de l’histoire, restait rudimentaire et peu confortable. Sa vitesse avoisinait tout juste les 15km/h, et son réservoir ne pouvait contenir que 4,5 litres d’essence. Évidemment, il n’y avait pas de stations essence à cette époque, ce qui corsa particulièrement le trajet. C’était d’ailleurs l’une des principales problématiques de Bertha : trouver de l’essence en cours de route et donc s’approvisionner auprès des pharmacies, qui étaient les seules à vendre de l’éther de pétrole en ces temps. Autre embûche, son moteur monocylindre n’était pas assez puissant pour affronter les montées et obligeait les deux fils, alors adolescents, à pousser le véhicule. À part cela, Bertha Benz a dû « déboucher un conduit d'essence avec son épingle à cheveux, faire appel à un forgeron pour réparer la chaîne, réparer une conduite qui fuit avec sa jarretière ». Là encore, l’ingéniosité de madame Benz fait pâlir tant elle parvient à trouver des solutions à chaque obstacle. C’est d’ailleurs elle qui inventa les plaquettes de frein car, pour l’anecdote, elle avait sollicité un cordonnier afin qu’il recouvre de cuir les patins en bois des freins qui commençaient à défaillir. Tout au long de son parcours, elle tenait informé son mari de son avancement par le biais de télégrammes et surtout annotait dans un carnet tous les problèmes rencontrés. Ce carnet allait devenir un renfort de taille pour perfectionner l’engin. Partis à l’aube, ils arrivèrent à Pforzheim à la nuit tombée. Trois jours plus tard, Bertha et ses deux fils retournèrent à Mannheim, toujours à bord de la Motorwagen n°3, sans encombre. Étonnante et complètement étrange pour cette époque, cette machine a effrayé de nombreuses personnes à son passage, si bien qu’elle a fait beaucoup parler d’elle. Et c’était bien là le but de Bertha : attirer l’attention du public. C’est ainsi que Bertha Benz est devenue, il y a 130 ans, la première personne à conduire une automobile sur un si long trajet. Instigatrice de ce périple, elle a prouvé l'efficacité de cette automobile, offert une publicité extraordinaire pour l'époque et déterminé de nombreuses améliorations comme les plaquettes de frein et l’ajout d’un rapport essentiel pour monter les côtes. Comme le disait Carl lui-même, elle était plus audacieuse que lui. Carl Benz était effectivement le créateur de cette machine qui allait changer le monde mais c’est bien Bertha qui a modelé l’automobile telle qu’on la connaît aujourd’hui.

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Photo : NASA, restored by Adam Cuerden

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KATHERINE JOHNSON

Le computer de la Nasa Avant d’aider à envoyer les premiers astronautes sur la Lune, de remporter la médaille présidentielle de la liberté et de faire l’objet d’un film primé, Katherine Johnson était une « female computer » (ordinateur femme) anonyme effectuant un travail ingrat mais vital à la NASA. Les réalisations de cette mathématicienne hors pair ont depuis été reconnues et elle est aujourd'hui considérée comme l'une des pionnières de l'ère spatiale. Le don qu’a Katherine pour les chiffres lui a permis d’accélérer ses études et de s’affirmer tout au long de sa vie. Ses victoires, nombreuses, furent doubles : elle a su s’imposer en tant que femme dans une société totalement patriarcale et surtout faire oublier sa couleur de peau alors que les États-Unis étaient en pleine ségrégation raciale. Pour étaler un tant soit peu ses capacité et précocité, Katherine Johnson, née Coleman en Virginie-Occidentale (États-Unis) le 26 août 1918, était déjà prête pour le lycée à l’âge de 10 ans. Au premier cycle du West Virginia State College, elle a suivi tous les cours de mathématiques possibles. L'un de ses mentors, le célèbre mathématicien noir William W. Schiefflin Claytor, a même conçu un cours sur la géométrie de l'espace spécialement pour elle. À l'âge de 18 ans, Johnson a obtenu son diplôme en mathématiques et en français avec la plus haute distinction. En 1939, en pleine période de ségrégation raciale, elle a été choisie pour être l'un des trois premiers étudiants afro-américains à s'inscrire à un programme d'études supérieures à la West Virginia University. Elle y a étudié les mathématiques, mais est vite partie après avoir épousé James Goble et découvert qu’elle était enceinte. Il mourut en 1956 et, trois ans plus tard, elle épousa James Johnson. Alors que la conquête de l’espace en était à ses prémisses au milieu des années 50, la NASA (alors connue sous le nom de Comité Consultatif

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National de l'Aéronautique, ou NACA) cherchait à envoyer des personnes dans l'espace pour la première fois, et surtout à devancer les russes. Cette tâche nécessitait de nombreux calculs et ne bénéficiait pas encore des ordinateurs de grande puissance dont nous disposons aujourd'hui ; c’est ainsi que l'agence a décidé d’embaucher une équipe d’« ordinateurs » femmes contre des bas salaires, tout simplement parce que les hommes étaient partis au front et qu’ils commençaient à manquer. Johnson était intéressée mais fut recalée lors de sa première candidature. Elle retenta sa chance et intégra enfin l’unité West African Computing, un groupe de femmes afroaméricaines qui effectuaient manuellement des calculs mathématiques complexes pour les ingénieurs du programme. Ces femmes, connues sous le nom de West Computers, ont analysé les données de tests et fourni des calculs mathématiques essentiels au succès du premier programme spatial américain. Au cours de cette période soumise aux lois ségrégationnistes, qui jugeaient selon la couleur de la peau, la NACA était séparée des West Computers, qui étaient obligées d’utiliser des toilettes séparées. Cela a changé en 1958 lorsque la NACA a été intégrée à la Nouvelle Administration Nationale de l'Aéronautique et de l'Espace (NASA), interdisant alors la ségrégation. Johnson a une telle maîtrise des chiffres, presqu’au-delà de l’entendement, qu’elle n’a cessé de repousser les barrières, tant sociétales que raciales. Membre du groupe de travail spatial de la NASA, elle parvient à assister aux réunions alors interdites aux femmes. En 1960, elle a coécrit avec un ingénieur du groupe un article sur les calculs de mise en orbite d’un vaisseau spatial ; c'était la première fois qu'une femme de sa division recevait un crédit en tant qu'auteur d'un rapport de recherches. Katherine a écrit ou coécrit 26 rapports de recherches au cours de sa carrière. Elle a également joué un rôle essentiel dans le programme Mercury (1961-1963), consacré aux vols spatiaux habités. En 1961, elle calcula le chemin de Freedom 7, le vaisseau spatial qui avait envoyé le premier astronaute américain dans l'espace, Alan B. Shepard. Mais ce sont les trois orbites autour de la Terre effectuées par l’astronaute John Glenn en 1962 qui ont marqué un tournant dans cette course spatiale entre les États-Unis et la Russie. Son visage est peut-être celui dont la plupart des gens se souviennent, mais, en coulisse, Katherine Johnson a été un facteur clé pour le faire décoller. Les équations orbitales utilisées pour déterminer sa mission avaient été téléchargées sur un ordinateur, sauf que les calculatrices électroniques n’étaient toujours pas jugées fiables au début des années 60. C’est donc à la demande de John Glenn que Johnson vérifia si l'ordinateur avait planifié son vol correctement. « Si elle dit que tout va bien, je suis prêt à y aller. » a-t-il dit. Le vol s’est déroulé sans accroc. Tandis que John Glenn est accueilli en héros national à son retour, les États-Unis ont déterminé leur projet spatial le plus épique, celui qui marqua l’Histoire. Le président John F. Kennedy avait ordonné à la NASA de se mettre au travail pour la mission la plus ambitieuse jamais réalisée : envoyer une navette avec des hommes sur la Lune. Ce voyage nécessiterait encore plus de calculs, et Johnson a encore une fois joué un rôle prépondérant : elle a travaillé avec l’équipe d’ingénieurs de la NASA pour déterminer la trajectoire d’Apollo 11, l’heure et le lieu de départ permettant aux astronautes de se diriger vers la Lune. Le programme d'atterrissage sur la Lune Apollo a été un succès et sans doute l'un des événements les plus célèbres de l'histoire des voyages dans l'espace. L’administrateur adjoint de la NASA, Dava Newman, n’a pas exagéré en affirmant dans un communiqué de la NASA que Katherine Johnson "avait littéralement écrit le manuel sur la science de la fusée". Plus tard dans sa carrière à la NASA, Johnson a travaillé sur certains des premiers plans de l’agence pour une mission sur Mars. Elle a pris sa retraite en 1986, quelques décennies avant que la NASA publie un plan détaillé pour atteindre la planète rouge au public. Peu de personnes connaissaient son nom lorsque les premiers astronautes ont foulé le sol lunaire en 1969, mais en 2015, Johnson a été reconnue officiellement et en grande pompe. Le président Barack Obama lui a décerné la Médaille Présidentielle de la Liberté pour son travail de pionnière dans les domaines des STEM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques); cette médaille est le plus grand honneur qu'un civil puisse recevoir. En 2016, la NASA a donné son nom à un bâtiment, le centre de recherches informatiques Katherine G. Johnson. Cette année-là, Margot Lee Shetterly publiait Hidden Figures : The American Dream pour raconter l'histoire inédite de ces mathématiciennes noires ayant contribué à la victoire dans la conquête de l'espace, ces West Computers, dont Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson étaient les figures de proue. Un film au succès retentissant (Les Figures de l’Ombre en français) basé sur le livre est également sorti en 2016. « J'ai juste fait mon travail. La NASA avait un problème et j'avais la solution. » C'est avec ces mots et sans aucune fausse humilité que Katherine Johnson avait résumé, il y a quelques années de cela, sa carrière au Washington Post.


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Photo : Courtesy Peabody Essex Museum

emme qui transcende le temps et les tendances, Iris Apfel est une véritable originale, une des personnalités les plus dynamiques du monde de la mode, du textile et de la décoration d'intérieur. Avec son style excentrique et son esprit vif, Iris Apfel a toujours été vouée à la gloire - même s'il lui a fallu plus de huit décennies pour y arriver. Il semblerait qu’Iris a vécu plusieurs vies. D’abord elle fonde avec son mari Old World Weavers, une société de textile fréquentée par Greta Garbo ou Estée Lauder qui lui permet aussi de parcourir le monde. De ces voyages, elle aiguise sa passion pour les marchés aux puces et y déniche bijoux et vêtements artisanaux qu’elle arbore au cours de ses soirées mondaines. Et c’est ainsi que son style s’apprivoise, se dessine. Architecte d’intérieur, elle se lance également dans de nombreux projets de restauration et de design d’envergure. Elle est comme cela, le ralentissement elle ne connaît pas. Après avoir dirigé une entreprise de textile pendant 40 ans et effectué des travaux de design d’intérieur pour neuf présidents de la Maison Blanche, ce personnnage a connu le succès à 83 ans lorsque son sens du style excentrique a fait l'objet d'une

// VOUS ÊTES AUSSI VIEUX QUE VOUS LE SENTEZ. LES GENS DE 90 ANS SONT BEAUCOUP PLUS BRANCHÉS QUE CERTAINES FEMMES DE 40 ANS... SI VOUS SAVEZ QUI VOUS ÊTES ET COMMENT VOUS POUVEZ VOUS HABILLER // exposition au Metropolitan Museum of Art de New York. C’était en 2005 et c’était d’ailleurs la première personne non designer à y faire exposer ses vêtements et accessoires ! Cette superproduction l'a catapultée sur le devant de la scène et lui a ouvert une carrière de mannequin, de muse, et ouvert des collaborations avec des marques renommées, de Citroën à Tag Heuer, ou même plus récemment les glaces Magnum. Sur sa bio Instagram, elle mentionne « Le plus c’est le plus, et moins c’est ennuyeux ». Le message est clair, et du haut de ses 98 printemps, point de monotonie. Elle reste et assume son côté exubérant, coloré, audacieux, et n’est pas prête de mettre de côté sa personnalité forte et excentrique. Harold Koba, ancien conservateur de l’Institut du costume au Metropolitan Museum of Art dit à son sujet : « Personne ne connaît mieux les règles de la mode et est plus disposé à les enfreindre qu'Iris Apfel. Aussi inattendue que possible par son style, ses effets ne la transforment jamais en confusion ou chaos. Elle est comme un fashion Picasso, elle arrange divers pièces inattendues dans un collage fascinant et complètement original. ». Et elle ajoute : « Vous êtes aussi vieux que vous le sentez. Les gens de 90 ans sont beaucoup plus branchés que certaines femmes de 40 ans... Si vous savez qui vous êtes et comment vous pouvez vous habiller ». Comme Coco Chanel l'affirmait, « Rien ne rend une femme aussi vieille que d'essayer désespérément de paraître jeune. Le plus grand faux pas en

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matière de mode consiste à se regarder dans le miroir et y voir quelqu'un d'autre." Reste qu’elle n’a aucune idée de ce que signifie « s’habiller selon son âge » et qu’elle le vit divinement bien ainsi. La mode, elle ne la suit pas mais elle matérialise son propre style d’après ses goûts et au détour de ses coups de cœur. Pour elle, il consiste d’ailleurs à prendre des articles basiques et à ajouter une touche personnelle. « Chaque personne peut prendre les trois mêmes unités - une veste, un pantalon, une blouse - et les assembler à sa manière en changeant les accessoires. » Mais cette férue de mode, influenceuse, qui campe les premiers rangs lors des défilés, garde l’esprit vif et le regard affûté sur l’industrie de la mode. "Les designers n'ont pas réussi à réaliser que les femmes âgées détenaient la majorité des revenus disponibles. Ne pas leur fournir de vêtements appropriés est une grande perte", dit-elle. "Beaucoup de stylistes haut de gamme confectionnent de beaux vêtements pour les 18 ans, mais ils n'ont pas l'argent." dénonce-t-elle. À présent, cette starlette gériatrique, dont l'authenticité, l'esprit, la candeur et l'énergie contagieuse lui valent près d'un million d'adeptes sur les médias sociaux, n’est pas prête de calmer le jeu. Bien qu’elle n’ait jamais envisagé de devenir l'une des nonagénaires les plus célèbres du monde, Iris Apfel prend son rôle très au sérieux. . "Ce n'est pas parce que tu es plus vieux que tu dois arrêter de vivre ou de travailler, ou que tu te roules en boule jusqu’à ce que tu trépasses", dit-elle. Celle qui considère qu’une retraite précoce est un destin pire que la mort a, à presque 100 ans, des projets à la pelle : elle vient entre autres de signer un contrat avec le géant mondial du mannequinat IMG et a fait don d’environ 90 de ses looks au musée Peabody Essex dans le Massachusetts (États-Unis) afin d’en réaliser une exposition. LA BIBLE D'APFEL Pour celles et ceux qui veulent en découvrir plus sur cette icône atypique, elle a sorti un livre « Iris Apfel, an accidental icon ». Une collection unique et richement illustrée de réflexions, d'anecdotes et d'observations sur toutes les questions de la vie et du style, imprégnées de la franchise singulière, de l'esprit et de l'exubérance de cette icône mondiale de la mode.


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INTERVIEW GRÉGORY COHEN

L'enfant de laTABLE

Crédit photo : M. Verge

Après l’avoir rencontré sur le tournoi international de polo Roude Leiw cet été, nous avons été charmés par cet atypique des fourneaux. Chef bout-en-train, jovial et sans demi-mesure, le médiatique Grégory Cohen est, à 51 ans, sur cent fronts en même temps. Interview sympathique et gourmande. Propos recueillis par Anne Ciancanelli

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PREMIUM : D’où te sont venues ta passion pour la cuisine et ta volonté d’en faire ton métier ? Grégory Cohen : Je suis né dans la cuisine... je suis né dans une marmite comme on dit. Mes parents avaient un restaurant, Le Galant Vert, dans la rue de Vermeuil à Paris. Un deux étoiles. J’ai commencé à travailler au restaurant et puisque j’étais le fils du patron, je devais travailler trois fois plus que les autres. J’ai commencé à travailler à l’âge de 13 ans et c’était génial parce que j’avais les deux mondes. le monde de la cuisine et le monde de la pâtisserie; j’avais un chef cuisinier qui était assez rigoureux, assez méticuleux, car c’était un restaurant qui avait tout de même 16/20 au Gault & Millau (mention très bien), et d’un autre côté j’avais un pâtissier que j’adorais parce qu’on pâtissait en musique. PREMIUM : As-tu une préférence pour la cuisine ou la pâtisserie ? Le sucré ou le salé ? M. G. : En fait, j’aime vraiment les deux. C’est comme l’hémisphère droit et l’hémisphère gauche de ton cerveau, c’est vraiment deux choses complètement différentes. Tu as un champ des possibles en cuisine qui, a priori, est plus important qu’en pâtisserie. La cuisine ça se construit un peu par itération : tu as une bibliothèque de goûts qui est dans ta tête, une bibliothèque de saveurs, que tu vas mélanger avec telle technique, comme la technique de cuisson par exemple. Tu as, en théorie, une capacité d’innovation dans la cuisine. Et puis, de l’autre côté, tu as la pâtisserie que l’on présente très souvent comme très méticuleuse, très ‘au gramme près’, et en fait moi je suis un pâtissier avec un cerveau de cuisinier ou un cuisinier avec un cerveau de pâtissier. J’ai mélangé les deux et du coup j’ai cette passion mais vraiment pour les deux. Une des dernières créations que j’ai faite, c’est le fameux After Eight, cet espèce de chocolat avec le fondant à la menthe. Je l’ai fait avec un crumble croustillant et par-dessus j’ai fait un aérien de petits pois, parce que petits pois-menthe, ça fonctionne très très bien. Pourtant c’est un dessert, mais tu vois je mélange ce genre de choses qui vont faire que tu te retrouves avec une possibilité en pâtisserie qui est hyper créative. PREMIUM : C’est un bel avantage d’être aussi polyvalent, mais quelles sont les qualités nécessaires selon toi pour être un bon chef ? Et diffèrent-elles entre un chef pâtissier et un chef cuisinier ? M. G. : C’est intéressant. Petite parenthèse historique : le mot de chef et le nom de brigade et les sous-chefs, etc, ça vient d’un monsieur qui s’appelle Auguste Escoffier qui était le cuisinier des armées du roi et qui a organisé toute la cuisine de façon militaire. Donc tu as le chef, en dessous le sous-chef, etc, c’est hiérarchique. Un bon chef c’est une personne qui est capable de transmettre à toutes ses équipes et de leur permettre de grandir au sein de la brigade, et ce de façon très pédagogique et très bienveillante. Ensuite, un bon cuisinier ou un bon pâtissier c’est celui qui a créé un maximum de bibliothèques de saveurs et de goûts, et pour qui la technique est juste un moyen de réussir à faire quelque chose. Ce n’est jamais un exercice de technique, ni de dressage, c’est une connaissance, c’est un équilibre aux niveau des saveurs et des goûts. Personnellement, j’attache énormément d’importance à ce que j’appelle le ‘séquencier des saveurs’ : quelle va être la première note que tu vas avoir en bouche, quelle va être la seconde note et comment ça va terminer. Et c’est à partir de là que je crée un plat, une pâtisserie. Donc un bon cuisinier ou un bon pâtissier c’est celui qui va pouvoir - pour continuer de garder cette image de musicalité - travailler ses gammes en fonction de la bibliothèque de ses saveurs, et de goûts qu’il aura emmagasinés. PREMIUM : L’engouement récent pour la cuisine est devenu ultra médiatique. Parmi les nombreuses émissions, tu chapeautes également la tienne "Chéri(e), c'est moi le Chef !" diffusée sur France 2 chaque jour. Que penses-tu de la popularisation de la cuisine ? M. G. : Je trouve que c’est génial. En fait ça a commencé il y a quelques temps, dans les années 80. Un grand monsieur qui nous quitté, qui s’appelle Paul Bocuse, est sorti pour la première fois des cuisines et a commencé à parler. Il a été exceptionnel car il a ramené avec lui tous ses copains, Guerin, Troisgros, une bande de copains sympathique qui a présenté la cuisine différemment car avant c’était ‘t’es pas bon à l’école tu vas finir cuisinier’. Aujourd’hui, on présente la cuisine comme quelque chose de complètement différent, comme quelque chose de créatif, d’intelligent, de sensible, comme un vecteur d’émotions. Je trouve que les grosses émissions de type Top Chef sont parfaites parce que ça a revalorisé le métier de cuisinier et créé des vocations. Puis tu as d’autres émissions comme la mienne “Chérie, c’est moi le chef” qui sont des émissions qui vont permettre de désacraliser un petit peu la cuisine et je revendique complètement ça. Je vais permettre à des gens de se dire, de 1, que c’est finalement pas si compliqué que ça de faire à manger. 2, ça prend pas tant de temps que ça. Et puis 3, c’est pas si cher non plus. Donc faire du bon, du maison, et du pas cher, c’est jouable. Donc ces émissions ont cette vocation à pouvoir déculpabiliser, désacraliser et permettre de


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rendre accessible à tout le monde la cuisine, qui est quand même la base de tout. On nourrit et on partage en famille et entre amis. PREMIUM : Justement, rendre la bonne cuisine accessible à tous semble être une initiative qui te tient vraiment à coeur, au vu de la belle action que tu as entreprise avec les hôpitaux. M. G. : Oui c’est extrêmement important pour moi. C’est une action qui s’appelle Repas Toqué que j’ai créée en collaboration avec l’association Princesse Margot, qui accompagne les familles dont les enfants ou adolescents sont atteints de cancer. C’est une tragédie doublée d’une énorme injustice, il n'y a pas d’âge pour avoir le cancer, il n'y a pas d’origine sociale, il n'y a pas d’origine ethnique, c’est une injustice totale. J’ai rencontré des familles, des parents, avec un enfant d’un an qui avait le cancer, c’est terrible. Et cette association accompagne les familles dans cette tragédie et elle améliore aussi le quotidien des enfants, leur séjour hospitalier. Quand on sait qu’une alimentation de qualité joue un rôle dans le rétablissement des jeunes atteints de cancer, il fallait réfléchir et créer un projet. Aujourd’hui, c’est un constat que tout le monde fait : on ne mange pas bien à l'hôpital. Par exemple, je me rappelle parfaitement que la chambre de ma femme, lors de ses accouchements, se transformait en épicerie générale, avec des chocolats, des gâteaux, des paniers de fruits, simplement parce que tout le monde, inconsciemment, se disait qu’elle allait mal manger. Mais il ne faut pas que ce soit une fatalité. Je me suis rapproché des services de cuisine de l'hôpital Saint Louis à Paris, je leur ai demandé leurs contraintes. La première contrainte, c’est qu’ils disposent d’1,50€ par plat comme budget. Deuxième contrainte, ils sont en liaison froide, en somme c’est préparer la veille et réchauffer le lendemain. Il y a aussi les nutritionnistes qui sont intervenus et m’ont alerté sur la température à coeur de tous les aliments, qui doit être de 64 degrés, parce que les enfants atteints de cancer ont des intolérances. Sans oublier, aucun aliment cru. Bref, on m’a empilé toutes les contraintes et je leur ai dit ok. A partir de là, j’ai fait des fiches recettes, j’ai formé tous les cuisiniers de l'hôpital à celles-ci, je leur ai expliqué des choses simplissimes mais qu’on oublie parfois, notamment à l’aide de mnémotechnique. J’ai travaillé sur l'appétence des plats également, c’est super important d’avoir un plateau repas qui donne envie d’être mangé. Si tu vois un poisson blanc et à côté des carottes oranges, c’est pas alléchant. Du coup, j’explique qu’il faut griller les carottes parce qu’une carotte qui est un peu brûlée est plus sexy qu’une carotte qui a juste été bouillie. Je travaille sur les marinades; par exemple, un blanc de poulet qui a été mariné auparavant reste gorgé de jus et donc ne sera pas sec. De même, je travaille sur les sauces maison. En résumé, on a réussi à créer des repas qui respectent exactement toutes les contraintes. Autre grosse victoire récemment, du service oncologie, nous passons désormais à tout l’hôpital Sains Louis dès début 2020. On a eu une bonne fée qui s’est penchée sur le berceau : Brigitte Macron, l’épouse du Président de la France, soutient Repas Toqué pour l’ensemble de l'hôpital. Et j’entreprends tout cela bénévolement bien entendu. PREMIUM : On dit que personne ne cuisine comme maman… Même si tu étais un peu privilégié car tu as grandi dans le restaurant familial doublement étoilé, as-tu quoi qu’il en soit un plat qui a marqué ton enfance? M. G. : C’était la poitrine de poularde fourrée au foie gras (rires).

// J’AI L’IMPRESSION QU'IL N’Y A QUE DES BEAUTIFUL PEOPLE AVEC DES BEAUTIFUL MINDS AU LUXEMBOURG, DONC J’AI HÂTE D’Y REVENIR. // PREMIUM : Tu n’aurais pas pu me répondre de la purée en fait. (rires) M. G. : Le restaurant de mes parents faisait l’un des meilleurs foie gras de tout Paris, et la poitrine de poularde fourrée au foies gras était fameuse. Mais ça me fait rire parce que je n’y avais jamais pensé. De toutes les interviews que j’ai faite, on ne m’a jamais posé cette question-là. Et tu vois c’est spontané, donc c’est bien ce plat-là. PREMIUM : Mais de ton côté, aujourd’hui, c’est quoi le plat que tu préfères cuisiner? M. G. : Pour le coup c’est compliqué parce que je suis un curieux, profondément curieux. Je m’enrichis de tous mes voyages. Récemment j'en suis revenu du Japon; je connaissais déjà un petit peu la culture et certaines recettes mais je n’y étais jamais allé. J’y suis revenu avec des feuilles de Sakura, le sakura c’est le cerisier japonais. Ce sont des feuilles qui parfument très très légèrement. J’ai donc fait un test : une dorade en feuilles de sakura cuite vapeur, avec un aérien de thé matcha par-dessus, et un onctueux de patate douce. On a ainsi le doux sucré de la patate douce, le léger parfum du cerisier japonais, et le côté un peu âpre du matcha qui vient par-dessus. PREMIUM : Et à l’inverse, que préfères-tu manger? M. G. : J’aime la charcuterie française, le terroir. J’ai des origines périgourdines, avec des agriculteurs et des éleveurs dans la famille, j’ai conservé ce côté paysan, amateur de plats simples. J’apprécie aussi un bon pot-au-feu, avec son bouillon, son os à moelle avec différents types de viandes, et ses légumes. J’adore. PREMIUM : Tu es également joueur de polo, double champion de France en titre. On a eu d’ailleurs eu la chance de l’apercevoir lors de ta venue au PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 22

tournoi au Luxembourg en juillet de cette année; comment as-tu découvert le polo ? M. G. : Ma rencontre avec le polo est très anecdotique. Quand j’ai eu 40 ans, je me suis dis qu’il fallait absolument que je m’enlève toutes mes phobies et toutes mes peurs. L’une de mes peurs - parce que j’ai été traumatisé par un film qui s’appelle Les dents de la mer - était d’aller nager en pleine mer quand je ne voyais pas ce qu’il y avait en-dessous. En 2 ans, j’ai passé tous les brevets et tous les niveaux de plongée sous-marine, et je suis même devenu prof de plongée sous-marine ! Puis un jour, j’étais à Saint-Tropez et il y avait un mistral de dingue, il était impossible de prendre la mer. Idem le lendemain, puis le surlendemain. Au bout du quatrième jour, je tournais un peu en rond, et j’ai un copain qui m’invite à venir taper la balle à cheval. Sauf que j’avais peur des chevaux et que je ne savais pas monter à cheval. Il me répond “raison de plus” et il avait complètement raison car j’avais décidé d’arrêter d’avoir peur à mes 40 ans. C’est ainsi que je me retrouve sur un terrain de polo à Saint Tropez pour la première fois. Le polo a une particularité : c’est un sport où tu ne fais que progresser. La première fois que tu montes à cheval, tu tentes de taper dans la balle avec le maillet que tu tiens et tu n’y parviens pas. Puis tu réussis enfin et tu te dis que c’est génial. De fil en aiguille, sans t’en rendre compte, tu as appris à monter à cheval, à taper dans la balle au triple galop, à faire des backs, des coups sur encolure… et avec une équipe qui s’appelle SainteMesme tu deviens champion de France une fois, puis 2 fois. C’est une pure passion. PREMIUM : Effectivement, c’est dingue comme histoire. Avant-dernière question Grégory, j’ai cru entendre qu’il y avait beaucoup de choses sur le feu, mais c’est quoi ton dernier projet ? M. G. : J’ai l’immense honneur et la joie d’être devenu l’ambassadeur du groupe Ferrero et à ce titre je collabore avec la marque Nutella en particulier pour travailler sur de nombreux nouveaux projets. L’année à venir verra deux gros lancements. Je vous donne une exclu pour PREMIUM, la Nutella Academy sera lancée pour la fin de l’année 2020. Elle vise à détecter, accompagner les futurs talents de la pâtisserie, c’est-à-dire les jeunes diplômés en passe de devenir les futurs grands de la pâtisserie. Il y aura un concours pour les sélectionner et la finale aura lieu pendant le salon du chocolat 2020. Aussi, il y aura un livre de recettes autour de Nutella, où je vais revisiter environ 50 recettes, 50 classiques de la pâtisserie. On y découvrira l'éclair au Nutella, le Paris Brest au Nutella, la Forêt-Noire au Nutella, etc... PREMIUM : Ça a dû être dur de tester toutes ces recettes (rires). M. G. : Il y a un autre projet qui est génial, je t’en parle rapidement, ça s’appelle Chef Battle. C’est un jeu sur smartphones dont le défi est de devenir chef cuisinier sur fond de batailles avec d’autres chefs. Je suis le seul chef réel à être dans ce jeu et il estime faire à peu près 30 millions de joueurs dans le monde sur la première année. C’est complètement dingue. Il devrait sortir janvier-février 2020. PREMIUM : Et pour nous, à quand ta prochaine venue au Luxembourg ? M. G. : Très bientôt, il faut que j’organise ça. J’ai adoré la ville et les gens. C’est fabuleux parce que tu as l’impression que c’est un mini monde; il y a des personnes qui viennent de partout. Culturellement c’est vraiment intéressant, j’ai l’impression qu'il n’y a que des beautiful people avec des beautiful minds au Luxembourg, donc j’ai hâte d’y revenir.


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GASTRONOMIE LA SALLE À MANGER DU CHEF

La gastronomie

SUR MESURE Au cœur de la capitale Lorraine, à quelques lieux de la frontière luxembourgeoise, Christophe Dufossé a élargi son empire gastronomique d’un concept luxueux : La Salle à Manger du Chef, un espace isolé attenant à La Table. A la tête du seul restaurant étoilé de Metz, il lui aura fallu deux ans et demi de réflexion pour mettre au point cette idée novatrice. Par Sabrina Pontes

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En route vers une seconde étoile ?

A 50 ans, l’étendard de la gastronomie messine à la barbe soignée cuisine à son image et c’est un succès. Après avoir posé́ ses casseroles à Monaco, à Saint-Martin, au Cap d’Antibes, en Chine, le chef que rien n’arrête officie désormais à La Table, salué d’une première étoile au Michelin, qu’il souhaite accompagner d’une seconde. Il faut dire qu’il est difficile de résister à la puissance culturelle de la cuisine qu’il propose dans son restaurant gastronomique « La Table ». Si sa générosité́ lui vient de ses racines calaisiennes et que sa rigueur lui vient de l’Est, son inspiration, elle, il la puise dans ses multiples rencontres gustatives à travers les frontières.

ans un bâtiment historique datant de 1556, entièrement réhabilité par le chef et sa femme, la magie opère. À quelques pas du centre-ville, le concept novateur fait fureur. Quiconque entre dans cet espace au graphisme circulaire minimaliste, symbole même du raffinement, se retrouve submergé d’ondes positives. Et pour cause, la sobriété et la pureté du salon privatif du restaurant gastronomique La Table promettent un moment de détente sur mesure. Quarante-huit heures avant de s’installer dans La Salle à Manger du Chef, les convives sélectionnent douze produits de saison frais parmi une liste de vingt-cinq. Accommodés dans un menu étoilé, ils sont préparés en cuisine et en show cooking sous le regard émerveillé des hôtes qui attendent avec envie de déguster un plat à leur image : une explosion de saveurs assurée par huit services.

// QUARANTE-HUIT HEURES AVANT DE S’INSTALLER DANS LA SALLE À MANGER DU CHEF, LES CONVIVES SÉLECTIONNENT DOUZE PRODUITS DE SAISON FRAIS PARMI UNE LISTE DE VINGT-CINQ. // En harmonie avec la personnalité et les valeurs du représentant de la gastronomie française, le lieu coloré se veut créatif et novateur. En franchissant les portes du salon, il s’agit pour les convives d’entrer en famille ou entre amis, dans un univers convivial et chaleureux dicté par une philosophie de partage et de générosité bien prononcés. Si bien que les invités qui se comptent en nombre de quatre à dix personnes pourraient se laisser prendre au jeu et se penser à la maison. C’est là tout le concept de La Salle à Manger du Chef : inviter les amoureux de la gastronomie à se délecter d’ « une cuisine épurée et sans chichi, avec du goût et de la saveur » aime à résumer Christophe Dufossé.

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L'EMPIRE DUFOSSÉ Figure emblématique de la gastronomie française, Christophe Dufossé cache, sous son tablier de chef étoilé, le costume d’un homme d’affaires à qui tout réussit. D’un vestige militaire vieux de 500 ans, il en a créé un empire : son empire luxueux répondant au nom de la Maison Dufossé. Cette réussite, il la doit à son caractère naturellement ambitieux qui puise ses racines dans ses origines alsaciennes et au soutien de sa femme Delphine, comme il aime à le souligner. Un hôtel étoilé de 68 chambres, une brasserie de 130 couverts par jour, une table gastronomique étoilée depuis 2006, un pôle traiteur, une boutique et un concept novateur, rien ne l’arrête, pas même les frontières. Son art culinaire est tel qu’en Chine, il est chef consultant pour la table gastronomique française JinYue By Christophe Dufossé depuis 8 ans. Semblerait que de chef étoilé à chef d’entreprise, il n’y ait qu’un pas.


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Le Chef Damien Gendron

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GOÛT CHOCOLAT

Fondre de

PLAISIR Le cœur qui bat la chamade, les balbutiements, le corps qui s’emballe, cette éternel sensation de première fois... Un coup de foudre qui renaît de sa mort tel un phénix, c’est ça le chocolat : un amour hollywoodien. Par Sabrina Pontes - photos Salon du chocolat

Le Chef Corentin Magnin

Tablettes du chef Es Koyama

P

laisir solitaire mais aussi collectif, le chocolat nous régale, nous réconforte, nous rassasie, bref, il nous fait fondre. En barre, en carré ou en tablette, « la nourriture des dieux », comme aimaient à l’appeler les savants du XVIIIe siècle, n’a plus à faire ses preuves. Les femmes plus que les hommes en sont accros. Et pour cause, au cœur de sa composition : la molécule de l’amour la phényléthylamine. Le mot est barbare certes mais sa signification est magique, ou presque. La passion amoureuse à en perdre la raison, à en perdre le contrôle, vous la devez à cette molécule et son pouvoir aphrodisiaque qui agissent comme une drogue. Sécrétée par le corps ou avalée dans du chocolat, elle augmente la fréquence cardiaque, la pression sanguine et la résistance à la fatigue, créant ainsi un état d’excitation. Comme la foudre, l’essor d’émotions, les montées exaltantes de confiance en soi et la douce sensation de sécurité se dissipent aussi rapidement qu’ils sont apparus. Alors nous en reprenons. Encore, encore et encore. MANGER DU CHOCOLAT POUR VIVRE HEUREUX Le chocolat fait partie intégrante de la vie de l’humanité. Dégusté sous sa forme la plus originelle par les Olmèques de 1500 à 400 avant Jésus-Christ, des trésors d’imagination ont été déployés par l’homme pour lui offrir la forme et la composition que nous lui connaissons : un parfait mélange entre l’arôme de cacao, de sucre et de graisses aux multiples effets positifs en fonction de sa teneur en cacao : plus il y en a, mieux c’est. Généralement, le chocolat renferme 100 mg de magnésium pour 100 gr, un indispensable pour résister au stress mais pas que. Sur le même principe que la phényléthylamine, la sérotonine, un neurotransmetteur influençant l’humeur, peut être bénéfique en cas de dépression. Déjà présente dans notre corps, elle engendre une augmentation de l’agressivité compulsive lorsqu’elle est à un taux très faible et apporte calme et bien-être lorsqu’elle est en hausse. Les stéréotypes cinématographiques ne le sont plus, s’il est un ami qui nous suit depuis l'enfance et qui a toujours su nous apporter du réconfort dans les moments difficiles, ou pas d'ailleurs, c'est bien le chocolat. Par ailleurs, les plus gourmandes d'entre nous seront aussi ravies d'apprendre qu'il vaut mieux consommer une tablette complète en une seule fois plutôt qu'en petits carrés, c'est bien meilleur pour la santé ! Une raison de plus d’en manger pour être heureux.

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L’ÉVÈNEMENT CHOCOLATÉ À NE PAS LOUPER ! Depuis 25 ans, le salon du chocolat à Paris se place en événement le plus gourmand. Le rendez-vous des amoureux de ce délice à base de cacao promet du sensationnel pour cette édition 2019. Du "fashion cooking” au “bean to bar” en passant par le “sans sucre” et le “noglu”, cette édition anniversaire mettra en lumière toutes les tendances actuelles des univers Chocolat et Pâtisserie afin d'y célébrer la créativité, l’avant-garde et la capacité d’innovation de toute une profession. Au programme, des démos de chefs en live, des ateliers, des masters class et bien évidemment, les plus belles robes en chocolat créées depuis 25 ans défileront au rythme d’un concert live. Un plaisir pour les papilles, un plaisir pour les yeux et une occasion de découvrir tous les secrets de cette gourmandise dont tout le monde raffole. À visiter sans modération.


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RECETTE AU CHOCOLAT DU CHEF GRÉGORY COHEN

Jour de neige

PAR NUTELLA

Les Noëls, entouré de ses proches à la montagne, la beauté des grandes étendues enneigées ou le simple plaisir de regarder la neige tomber avec des yeux d’enfants. C’est ce qui a inspiré Grégory Cohen pour ce dessert à partager en famille pendant les fêtes. Le chef a détourné la traditionnelle bûche de Noël en déroulant la génoise pour en faire une pâtisserie toute en rondeur, rappelant ainsi les espaces enneigés et la douceur de partager un dessert avec ceux qu’on aime. En clin d’oeil à la bûche... des copeaux de chocolats ornant le dessert que l’on croquera avec gourmandise. Enfant, pour Grégory Cohen, le dessert de Noël était autant attendu que les présents sous le sapin : « Le gâteau de Noël, c’est le plaisir de se retrouver tous ensemble en famille pour partager un moment de complicité. C’est un deuxième cadeau ! ». Simple à réaliser, JOUR DE NEIGE par Nutella, a été créé pour permettre à chacun de participer à sa confection tout en gardant un effet « waouh » dans la présentation qui ne manquera pas d’éveiller les papilles de tous les convives.

GÉNOISE CLASSIQUE

MONTAGE

Ingrédients :

Ingrédients :

• 4 oeufs • 130 g de farine • 130 g de sucre semoule • 40 g de beurre

• 50 g de cerises amarena • 120 g de Nutella • 200 g chocolat noir

Mélanger les oeufs et le sucre dans un cul de poule et commencer à les battre sur un bain-marie. Le mélange doit atteindre 40°C. Ensuite, mettre le mélange directement au batteur à vitesse maximale. Lorsque le mélange est bien blanc et aéré, ajouter la farine tamisée en réduisant la vitesse du robot, puis le beurre fondu sans qu’il soit chaud. Finir le mélange à la maryse. Chemiser un cercle avec une bande de papier sulfurisé collé avec de l’huile pour y verser la préparation. Enfourner directement à 170°C pendant 25 minutes environ. CRÈME FOUETTÉE MASCARPONE Ingrédients :

Réaliser des gros copeaux de chocolat arrondis en étalant le chocolat tempéré sur un papier fleuriste puis laisser prendre sur un rouleau à pâtisserie. Couper la génoise en 4 disques égaux, puncher le 2ème et le 4ème avec le sirop. Étaler une couche fine de Nutella sur le premier disque, recouvrir avec le deuxième disque et pocher la crème fouettée vanille avant de parsemer de cerises amarena. Recouvrir du troisième disque, étaler une deuxième couche de Nutella et refermer avec le quatrième disque. Recouvrir entièrement de crème fouettée et lisser avec une spatule coudée. Décorer le dessus avec du Nutella et finir en posant des gros copeaux de chocolat sur tout le tour.

• 450 g de crème liquide entière • 100 g de mascarpone • 1 gousse de vanille

LES DEUX ASTUCES DE GRÉGORY COHEN POUR RÉALISER JOUR DE NEIGE

Mélanger au fouet tous les ingrédients. Ne pas trop serrer, la crème doit rester un peu souple.

1.Étaler le Nutella sur la génoise avec une poche à douille plutôt qu’une spatule. Facilite la répartition de la pâte à tartiner, notamment quand on le réalise avec ses enfants.

SIROP DE CERISES Ingrédients : • 50 g de sirop de cerise amarena • 50 g d’eau Mélanger les ingrédients au fouet.

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2.Utiliser l’excédent du mélange crème fouettée/mascarpone pour coller les copeaux de chocolat.



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RECETTE AU CHOCOLAT DU CHEF CHRISTOPHE DUFOSSÉ ET DU CHEF PÂTISSIER DE LA TABLE QUENTIN NOLLEZ

Délice Chocolat Café ETAPE 1 : GANACHE MONTÉE OPALYS/ CAFÉ Ingrédients : • 85 gr de café en grain • 475 gr de crème (1) • 50 gr de sirop de glucose • 50 gr de sucre inverti • 5 gr de café soluble • 315 gr d’Opalys • 695 gr de crème (2) Griller les grains de café à la poêle, les mettre à infuser dans la crème (1). Puis porter la crème à ébullition avec le glucose et le sucre inverti. Dissoudre alors le café soluble. Verser sur l'Opalys. Confectionner une ganache et rajouter la crème (2). Réserver au minimum 4h au frais avant utilisation (l’idéal est même de la préparer la veille). ETAPE 2 : BISCUIT BROWNIES (POUR UN CADRE 30*40) Ingrédients : • 140 g de chocolat noir • 250 g beurre • 240 g d’œufs entiers • 300 g de sucre • 120 g de farine Mélanger le chocolat et le beurre. Puis ensuite ajouter le mélange sucre et farine puis les œufs. Cuisson 9 à 12 minutes à 165 degrés. ETAPE 3 : GANACHE TENDRE CHOCOLAT Ingrédients : • 500 g de crème • 26.6 g de trimoline (remplacer par du miel) • 226.6 g de chocolat noir • 106.6 g de chocolat au lait • 53.3 g de beurre

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Faire fondre les chocolats (noir et au lait) ensemble. Faire bouillir la crème avec la trimoline (ou le miel) puis l’ajouter au chocolat. Laisser refroidir à 40 degrés puis ajouter le beurre, mixer et couler sur le biscuit brownies. ETAPE 4 : À l’aide d’un emporte-pièce, façonnez à la taille voulue votre biscuit puis sortez la ganache montée Opalys/café et montez-la sur votre dessert. POUR DÉCORER VOTRE ASSIETTE... SAUCE CACAO • 60 g de cacao • 150 g de sucre • 120 g d'eau Faire bouillir l’eau, ajouter le mélange sucre/cacao, faire bouillir tout en fouettant puis chinoiser. CRÈME GLACÉE AU CAFÉ FORT • 1 L de lait entier • 67 gr de poudre de lait • 366 gr de crème liquide • 255 gr de sucre • 90 gr de glucose atomisé • 4 gr de stabilisateur • 140 gr de café en grains (torréfiés) Mélanger tous les ingrédients et réaliser la glace. DÉCOR CHOC Tempérer 500 gr de chocolat, l’étaler et le couper selon la taille souhaitée.


Notre ambition : vous faire décoller ! Vous visez la lune avec votre startup ? Vous souhaitez explorer de nouveaux marchés ? Vous rêvez des capacités de leader de captain Kirk ? Quelle que soit votre ambition, nos équipes sont là pour vous conseiller et aider. CHAMBRE DE COMMERCE TÉL. : +352 42 3939-1 | CHAMCOM@CC.LU | WWW.CC.LU Suivez-nous

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FINANCE PLACEMENTS

Investir, une affaire de

FEMMES Photo : iStock

Parce qu’elles prennent le temps de s’informer sur ce sujet et qu’elles se montrent patientes dans leurs placements financiers, les femmes disposent de tous les atouts nécessaires pour investir avec succès.

D

ans bien des secteurs, et notamment dans le domaine de l’investissement et de la gestion du patrimoine, les comportements hommesfemmes sont très différents. En témoigne une récente analyse de l’économiste d’ING Charlotte de Montpellier. Selon cette étude, les femmes investissent moins que les hommes, et ce à plusieurs égards : elles sont moins nombreuses à investir, placent des montants moins importants, et consacrent une plus faible partie de leur patrimoine aux investissements.

Toutes les clés en main pour se lancer efficacement Les femmes disposent de bien des qualités pour investir. En effet, avant de placer leur argent, de se construire un patrimoine et de chercher à faire fructifier leur capital, elles prennent le temps de bien s’informer et de comprendre les différentes solutions existantes. Conscientes des risques de chaque produit, elles prennent leurs décisions d’investissement de manière réfléchie. Pour ce faire, les femmes privilégient les produits jugés sûrs, comme les placements dans l’immobilier, les contrats d’assurance-vie ou d’épargne-pension. Elles se tournent également vers les fonds d’investissement et les obligations. De manière générale plus pessimistes que les hommes vis-à-vis des gains qui peuvent être engendrés, elles apprécient moins les

actions, options, futures et warrants, ou préfèrent confier la gestion de leur portefeuille à leur conseiller bancaire. La littérature scientifique prouve également que les femmes, parce qu’elles développent une vision à long terme et ne recherchent pas forcément le gain rapide, ne multiplient pas les transactions. Une attitude qui leur permet de réduire les risques et les coûts liés aux opérations et d’ainsi obtenir de bons rendements sur un large horizon. Pour preuve, d’après le Hedge Fund Research (HFR), leader mondial en matière d'indexation, d'analyse et de recherche sur la performance des fonds alternatifs, le rendement moyen des fonds détenus et gérés par des femmes est, en moyenne, de 50,93 % sur ces dix dernières années, alors que celui de l’ensemble du secteur affiche 47,94 %.

Une approche prévoyante et sociale Autre élément distinctif : les femmes investissent bien souvent aussi pour leurs proches. Préparer l’avenir financier de leur famille et transmettre leur patrimoine en préservant leur conjoint et leurs enfants constituent deux de leurs préoccupations majeures. Parallèlement, au-delà de performances financières à atteindre, les femmes sont soucieuses de donner un sens à leur capital. C’est pourquoi elles semblent plus enclines à investir dans des produits durables et éthiques, à travers par exemple des placements dans des fonds responsables d’un point de vue social, environnemental ou de gouvernance. PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 32

De l’importance d’investir en tant que femme Si elles veulent préserver leur autonomie financière, notamment une fois arrivées à l’âge de la pension, les femmes ont tout intérêt à investir dès qu’elles en ont la possibilité. En effet, leurs revenus sont généralement moins élevés que ceux des hommes, et ce tout au long de leur vie professionnelle. Leur carrière étant bien souvent davantage interrompue, par les congés de maternité, les congés parentaux ou encore les temps partiels, le montant de leur retraite légale se voit réduit. Or, elles vivent plus longtemps que les hommes – 84,5 ans versus 80 ans au Luxembourg, selon le STATEC. Elles doivent donc s’assumer financièrement durant une plus grande période. Plus qu’une possibilité qui s’offre à elles, investir en tant que femmes se révèle une nécessité. Rendez-vous sur ing.lu/privatebanking pour en savoir plus sur les solutions d’investissement d’ING Luxembourg pour les femmes… et aussi pour les hommes ! Sources : - Etude ING « Hommes et femmes : des regards différents sur l’investissement » - HFRI Index

AVEC



TAKE CARE

Fragrances |

PARFUMS CRÉATEURS

DÉLITS

Au-delà d’être une simple empreinte olfactive, un parfum est aussi révélateur de personnalité, d’identité. Mutine, séductrice, douce, romantique ou dynamique, nous avons voulu nous imprégner de toutes ces facettes, tout en soulignant une bien précise : la Singularité. Voici pourquoi nous avons opté pour des parfums de créateurs. Par Annie Esch

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1.ACQUA DI PARMA

2.TOM FORD

3.MONTALE PARIS

4.KILIAN

Oud

Métallique

So Amber

Rolling in Love

C’est en 1916 que le baron italien Carlo Magnani fait le tour des capitales culturelles du monde : Paris, Londres, New York. Ces voyages lui donnent envie de créer une fragrance qui rencontrera par la suite un succès intemporel : Colonia, la première eau de cologne italienne. Une nouvelle ligne Signature est sortie à la fin de l’été et on ne peut s’empêcher de tomber sous le charme Oud, une eau de parfum mixte qui unit la fraîcheur légère des agrumes à la profondeur merveilleuse du bois d'agar. Disponible à Luxembourg-Ville, au Lifestyle Center City Concorde et Centre Commercial Cloche d’or. À partir de 205 €

Après avoir été Directeur Artistique de la Maison Gucci, Tom Ford la quitte en 2005 pour créer sa propre marque éponyme qui évoque la mode, le luxe, la sophistication, l’élégance provocante et le rétro-glamour. Il crée alors telle une évidence une ligne de parfums pour sa marque. Metallique est une eau de parfum audacieuse et hypnotique, son armure étincelante d’aldéhydes enveloppe son cœur d’un bouquet floral sensuel. De quoi souligner la puissance d’une femme qui s’affirme. Disponible dans nos boutiques LuxembourgVille, Luxembourg-Gare (7 et 53, av. de la Gare), C.C La Belle Etoile, C.C City Concorde et C.C Cloche d’or. À partir de 122,03 €

Pierre Montale rencontre son destin il y a 20 ans aux confins du royaume d'Arabie. Inspiré par la beauté et les secrets cachés du monde oriental, entre apprentissages et éblouissements, il compose avec des matières olfactives confidentielles et millénaires comme la rose, l’encens, l’ambre, le cèdre, les bois précieux et mille autres senteurs merveilleuses pour faire de ses parfums des onguents de bonheur ou des philtres d’amour. La sublime rose du Maroc dévoile en son cœur l’ambre gris, joyau précieux et rare, subtilement réchauffé par le bois de santal et le safran d’Iran, et révèle toute sa sensualité grâce à la gourmandise de la framboise et à l’intensité du musc blanc et de la vanille. À partir de 115 €

Héritier d’une longue lignée d’industriels qui avaient su se lancer dans l’aventure du luxe avec leur cognac, Kilian Hennessy a voulu reprendre le flambeau de l’esprit familial et concevoir une nouvelle marque de luxe sur l’axe de la parfumerie. Le tout nouvel opus féminin, Rolling in Love, est un cocon addictif intime aux notes de lait d’amande, de musc et d’iris, charmant et sensuel,. Il saura faire chavirer les cœurs. Disponible dans les boutiques Paris 8 de Luxembourg Ville et du C.C City Concorde. À partir de 199,99 €

5.LOUIS VUITTON

6.ANNICK GOUTAL

7.FREDERIC MALLE

8.ARMANI PRIVE

Coeur Battant

Nuit et Confidences

Portrait of a Lady

Musc Shamal

Au fil de son histoire, Louis Vuitton a toujours eu à cœur de créer des objets qui durent et se transmettent de génération en génération. Les flacons de parfum s’inscrivent tout naturellement dans cette tradition en étant rechargeables en magasin. Avec Coeur Battant, le maître-parfumeur Jacques Cavallier Belletrud donne corps à ce parfum d’instinct et de passion par une poire éclatante dans laquelle on croque à pleines dents. Puis vient l’âme vive du parfum : un jasmin d’Égypte solaire et un ylangylang sensuel apportent une sensation de douce opulence. Éclairant ce cœur floral, le patchouli ajoute de la profondeur à la composition. Un parfum au caractère affirmé, entre fraîcheur et sensualité. À Partir de 210€

La Maison Annick Goutal cultive depuis 1981 le savoir-faire nécessaire à la création de parfums d’excellence. Les créations olfactives s’inspirent essentiellement des essences les plus rares et les plus nobles, comme le citron de Sicile, la Rose de Damas ou encore la Tubéreuse de Grasse. L’Incontournable est une fragrance mythique de la collection Annick Goutal, enivrante, charnelle, unique et addictive aux accords de vanille, fève tonka et muscs blancs. Disponible dans les boutiques Paris 8 Luxembourg-Ville et Gare 7, C.C Belle Etoile, C.C Auchan Kirchberg. À partir de 104,70 €

Frédéric Malle est issu d’une célèbre famille d’industriels, d’artistes et de parfumeurs. Son grand-père, Serge Helfler Louiche, fut le fondateur des Parfums Christian Dior. Frédéric fonde ses Éditions de Parfums Frédéric Malle en 1999 et bouscule alors les codes de la parfumerie en laissant une liberté inédite aux parfumeurs, tel qu’un éditeur pourrait le faire pour ses auteurs. Dominique Ropion, un des nez des Éditions de Parfums Frédéric Malle a créé la fragrance Portrait of a lady, un intemporel oriental floral qui prend ses notes dans les accords de rose turque mélangées aux épices chaudes, au santal ou encore au patchouli qui donnent à cette fragrance féminine un chic et une élégance inégalée. Disponible dans la boutique Paris 8 du C.C City Concorde. À partir de 155,30€

Les créations olfactives d'Armani n’ont qu’une philosophie : retranscrire l’élégance, le charisme et révéler la personnalité de ceux et celles qui les portent. Armani Privé est le point d’orgue entre la Haute Couture et la Haute Parfumerie. Cette dernière création révèle une fragrance mixte sensorielle inspirée de l’intense et enveloppant vent oriental, d’où son nom. Les bois d'ambre et de cèdre se combinent pour créer une sensualité poudrée et une passion intensifiées par de subtiles notes de vanille. Disponible dans les boutiques Paris 8 de Belle étoile, Luxembourg ville, C.C Auchan Kirchberg, Cloche d’Or. À partir de 207,89 €

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TAKE CARE

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CRÉATEUR KILIAN HENNESSY

Un créateur ENIVRANT

Il y a de ces parfums qui nous imprègnent un peu plus que les autres, une note en tête, nouvelle et séduisante. Créés par un héritier d’une longue lignée d’industriels, les parfums Kilian ont ce quelque chose, une élégance maîtrisée. Rencontre. Propos recueillis par Anne Ciancanelli

l y a un an, je découvrais cette marque, Kilian. Et j’allais rapidement savoir pourquoi celle-ci m’avait interpellée plus que d’autres. Bien que nous sommes submergées d’effluves au quotidien, des lancements de parfums à la pelle chaque année, des grands noms qu’on affectionne particulièrement et des senteurs dans lesquelles on retrouve un brin de notre personnalité et qu’on apprécie porter sur soi, au plus près de son cou, Kilian m’avait laissé une trace différente, comme une note que je ne connaissais pas, enveloppante. C’est au regard de sa composition que j’ai compris : elle était singulière, elle parlait aussi de lui. Aux côtés du patchouli, Kilian pouvait marier du rhum… Étonnant me direz-vous ? Oui, totalement, dès sa première senteur, mémorable, mais pas lorsqu’on essaie d’en savoir un peu plus sur son créateur. Il s’appelle Kilian Hennessy et son nom vous dit sans doute quelque chose : il fait partie d’une dynastie grandiose, celle derrière le H de LVMH et leader mondial du cognac. Et c’est là que toutes les pièces du puzzle se rassemblent et, surtout, donnent un sens. Son sentier reste toutefois personnel, une feuille de route qui a peut-être commencé avec les effluves près des chais familiaux à Cognac qui l’ont particulièrement marqué. Puis de la chance, des hasards qui n’en sont pas et des coups de cœur. J’ai rencontré Kilian Hennessy pour en découvrir davantage sur cette marque exclusive, atypique, et savoir qui se cachait derrière ces créations olfactives identitaires, inattendues et captivantes à la fois. Et c’est un homme chaleureux et passionné qui s’est dévoilé à l’occasion de son tout dernier né, Rolling in Love, un délicieux bouquet de lait d’amande, d’iris et de musc. PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 36

PREMIUM : Quand on est héritier d’une belle dynastie qui a fait affaire dans les spiritueux, comment arrive-ton dans le domaine des parfums ? Kilian Hennessy : Un peu par chance. J’ai fait l’université Paris 4 Celsa Sorbonne, qui est une école qui forme aux métiers de la communication. Comme je n’étais pas sûr de ce que je voulais faire, j’ai choisi le plus dur, leur section d’élite. On n’était que 25 par classe et on nous enseignait davantage de culture générale. On faisait vraiment de tout : de la télé, de la radio, de la sémantique, du marketing. Je fais ma licence, ma maîtrise, et on arrive en 5ème année. Au 1er jour, le directeur arrive, très inquiet, car des rumeurs courent : il est dit que le Ministère de l’Education Nationale souhaite annuler la validité de cette formation. Il était très ennuyé car on avait passé 5 ans à étudier et on redescendait officiellement à un bac+2. Il nous a alors suggéré de soutenir un mémoire de maîtrise à présenter à la Sorbonne afin qu’on ne perde qu’un an dans le pire des cas et non trois. On a commencé ce cursus le 1er octobre, et, en date du 1er mars, on devait débuter notre période de stage qui durait 6 mois… ce qui faisait une période d’études très courte, sans compter le mémoire qu’il nous rajoutait ! Chacun a été au plus simple, en se disant « Sur quoi j’ai de l’info ? », et moi je venais de faire un stage au sein de Kenzo Parfums. Sauf qu’à la Sorbonne tout est hyper structuré et lorsque tu commences un mémoire, il faut l’appréhender avec une question laissée vacante, une question pas déjà traitée dans les mémoires précédents. Donc je relis les mémoires réalisés précédemment et chaque fois une interrogation revenait : Comment parler d’un sens pour lequel il n’y a pas de lan-


gage commun, signifiant, aux individus ? En langage clair, si je joue un Do, pour un hollandais, pour un chinois ou pour un français, le son Do c’est Do. Si je dis que ce canapé est de couleur grise, on va peut-être se dire gris clair, gris foncé, gris chiné, mais il sera gris dans le monde entier. En parfum, on n’a pas ça. Si je vous demande de sentir un parfum, vous allez déjà me répondre selon votre culture. Si vous n’avais jamais senti de tubéreuse, vous allez peut-être me dire que c’est du jasmin, mais vous n’allez jamais me définir l’odeur. Le problème dans notre métier c’est que les odeurs existent mais il y en a 3000 et elles ne sont pas accessibles au commun des mortels, elles sont accessibles uniquement à ceux qui ont vocation à faire le métier de parfumeur. Donc, comme je n’étais pas encore chargé de travail et que j’avais compris l’importance d’acquérir ce langage olfactif, j’entame une école de parfumeur en parallèle ! Année compliquée. Et quand j’ai démarré les cours de parfumeur, dès la première heure, la première minute, la première seconde, ce fut le coup de foudre. Ça a véritablement été un tsunami dans ma vie. Je me souviens, quand j’ai fait ma thèse, avec mention très bien, j’ai été envoyé par les parfums Dior à New York. 23 ans à New York ! En théorie, festif. Moi, le vendredi soir, le samedi soir, à 4h du matin, je bossais encore sur mes créations. En fait, quand j’ai rédigé ma thèse, le président de la firme de niche était un ami de mon grand-père et il m’a dit : « Bon, je vais faire monter un parfumeur pour répondre à tes questions, mais pas un grand parfumeur car cela va prendre 2-3 heures avec tes questions ». Donc il appelle un jeune parfumeur du nom de... Jacques Cavallier. Il est aujourd’hui le maître parfumeur in-house de Louis Vuitton. Jacques est devenu mon professeur et mon mentor, et il l’est resté pendant 10 ans. J’ai eu énormément de chance. Et quand j’étais à New York, Jacques m’a introduit auprès d’un autre parfumeur, Thierry Vasseur, parfumeur de la maison Guerlain, qui lui m’a formé à tout le marché olfactif. Mon énorme chance a été d’avoir deux gigantesques professeurs.

K. H. : Ce n’est pas la même chose. Un parfum est beaucoup plus complexe car on a beaucoup plus de matières premières à notre disposition. Mais le travail est sensiblement le même. Quand on crée un cognac, on crée un cognac à partir de coupes, ce qui signifie des assemblages. Donc on va mélanger 20% de cet assemblage-là avec 15% de cet assemblage-là. Il y a encore beaucoup de parfumeurs qui travaillent avec des bases, et, pour le coup, la création est très comparable à celle d’un cognac. De mon côté, je ne travaille pas de cette manière car je ne comprends pas la formule… des bases sur des bases. Pour moi, c’est à la matière. La création d’un parfum, c’est comme la création d’un puzzle, une pièce après l’autre. On a un langage en parfum, on dit souvent : « ça rentre ou ça ne rentre pas », exactement comme un puzzle; la pièce, elle rentre ou elle ne rentre pas. On essaie par exemple l’essence de rose à différents dosages, et généralement on commence souvent à l’extrême car on veut voir si ça rentre ou pas. Si une matière première rentre, elle peut être too much mais on voit

K. H. : Tous les parfums sont unisexes, rien n’est sexué. Pour moi, la matière, la nature, ne sont pas genrées. Et je dirais même, si je devais créer pour l’homme et pour la femme, cela me ferait changer ma méthode de travail. Comme je vous l’expliquais, j’ai un puzzle que j’attends mettre en œuvre et dont je ne connais pas encore l’image à la fin. Je la découvre au fur et à mesure. Si, à un moment donné, je me dis : « Ce truc-là est très féminin » ou, inversement, très masculin, intuitivement je vais vouloir rajouter des notes, comme un peu plus de bois viril pour les hommes. Je vais déformer mon paysage pour le faire coller à la clientèle. Là, ça ne rentre pas en ligne de compte. J’essaie juste de créer le plus beau paysage possible. PREMIUM : La chose qui m’a également happée à la découverte de votre produit, c’est la qualité de vos écrins. Comment les concevez-vous ? K. H. : Il n’y a pas un détail sur lequel je n’interviens pas. L’origine des coffrets vient d’une visite du musée Baccarat, au démarrage de ma marque, où ils présentaient un siècle de parfumerie Baccarat. J’ai été bluffé par la beauté des parfums, des flacons avec des dorures, des coffrets avec du velours à l’intérieur, des pompons, etc. En fait, L’Œuvre Noir, mon premier parfum, est mon interprétation contemporaine de ce que j’ai vu ce soir-là au musée Baccarat. Pour moi, le coffret vient comme les noms, il vient participer à l’histoire. Je trouve que le flacon seul est moins riche en émotion. Je me suis rendu compte que, chez moi, tout est miroir. Sur les flacons qui sont laqués, je rajoute une couche de vernis pour leur donner cet effet glacé. Un peu comme si chacun pouvait y voir une partie de soi-même, comme si mes parfums racontaient le début de l’histoire et vous le reste.

// QUAND J’AI DÉMARRÉ LES COURS DE PARFUMEUR, DÈS LA PREMIÈRE HEURE, LA PREMIÈRE MINUTE, LA PREMIÈRE SECONDE, CE FUT LE COUP DE FOUDRE. //

PREMIUM : Quand avez-vous choisi de mêler votre héritage familial, lié aux spiritueux, avec votre parcours professionnel ? K. H. : Tard en fait. Ce n’était pas évident pour moi de puiser dans cet héritage familial pour la création de mes parfums. Mes premiers parfums sont plus autobiographiques que cela. C’est ce que j’aime. Ma première création c’était L’Œuvre Noire, en hommage à l’artiste Marguerite Youcenar qui parle d’un alchimiste au XIVème siècle dans son livre L’Œuvre au noir. À l’époque il y avait 6 parfums, formés par 3 duos qui se faisaient écho et se répondaient. Il y avait un duo qui parlait d’amour, un duo qui parlait de paradis artificiels et un duo qui parlait de tentation. C’est donc bien plus tard que mon héritage familial s’y est glissé. Et la collection que je lance l’année prochaine sera 100% inspirée par les spiritueux.

tout de suite si elle apporte quelque chose à l’architecture qu’on est en train de créer. Tout démarre par un accord et, souvent, quand je donne le nom d’un parfum, je donne l’accord qui va avec. PREMIUM : Et vous, aujourd’hui, quelles sont les odeurs que vous adorez ? K. H. : Toutes. Il n’y a pas de matière à laquelle je dis non a priori. Ce qui m’intéresse, c’est l’effet. Il y a une architecture que je n’ai jamais faite, c’est le chypré. C’est l’accord bergamote, rose, patchouli, chêne. Je n’aime pas, je trouve que ce n’est pas contemporain et notre travail n’est pas de reproduire des architectures passées. PREMIUM : Quand on est un homme, comment crée-t-on un parfum pour la femme comme Rolling in Love ?

PREMIUM : Qu’est-ce qui a changé dans votre métier depuis les 12 ans d’existence de Kilian ? K. H. : C’est une bonne question ça. Depuis trois ans, il y a un niveau de sonorité olfactive qui est bien plus élevé qu’il ne l’a jamais été. Le parfum aujourd’hui est capable d’embaumer un restaurant à lui seul. C’est quelque chose que personne ne travaillait en tant que tel, cette intensité. Et je ne sais pas comment l’appréhender en fait. C’est une donnée à prendre en compte. Les parfums qui fonctionnent le mieux ont un niveau de diffusion dans l’air qui est 100 fois plus que ce que l’on mettait avant. Vous voyez Angel, de Mugler, qui est très puissant. La Vie est Belle est 70 fois plus puissant qu’Angel. Et il y a plus puissant encore. Donc il y a une surenchère à la diffusion dans l’air. Et je dois dire que je ne sais pas encore quoi faire avec cette donnée car cela oblige à travailler de manière très restreinte au niveau des ingrédients et à en mettre certains en overdose. PREMIUM : Un parfum qui vous a marqué... K. H. : Pour moi, la plus grande création qui n’ait jamais été faite c’est Féminité du Bois de Shi Seido. C’est olfactivement un ovni, c’est le premier boisé.

PREMIUM : La marque a donc votre prénom; estce pour y mettre votre identité ? K. H. : Oui. Car je me disais que si je mettais mon nom dessus, je serais 1000 fois plus attentif à chaque détail. Car quand on met son nom, même le 95% n’est pas suffisant. Ça pousse la barre encore plus haut.

PREMIUM : Quelle expérience aimeriez-vous donner aux clients qui testent ou portent vos fragrances ? K. H. : On a tout un cérémonial. On veut vraiment trouver le parfum le plus juste pour la personne. Quand je vois que 40, 50, 70, et parfois 80% du chiffre d’affaires est réalisé par un parfum, c’est l’antithèse de ce que l’on souhaite faire et proposer. Mais on essaie plutôt de dire que tout le monde ne doit pas porter pas la même fragrance. On a 20, 30 parfums, et l’idée est de dire qu’on a quelque chose pour vous. On souhaite que vous découvriez un parfum avec lequel vous êtes en parfaite harmonie.

PREMIUM : Là on parle de votre prénom, mais qu’en est-il de votre nom de famille ? Est-ce une fierté ? Une responsabilité ? K. H. : C’est les deux. Et j’en ai oublié un : un fardeau. C’est les trois à la fois, mais je ne vais pas me plaindre. PREMIUM : En quoi le processus de création des parfums diffère-t-il des spiritueux ? PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 37


DÉCO

Overscale bougies de B&B Italia Le design de ces bougies est vraiment superbe. Elles ressemblent à des sculptures sinueuses, encerclées dans une structure en métal. À mettre à l’intérieur ou à l’extérieur, comme une pierre rare.

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AMBIANCE BOUGIES

Flammes

FATALES C’est l’accessoire déco qui détermine la touche cosy et accueillante d’une pièce… et nous, on adore au point qu’on pourrait en mettre partout ! Qu’elle soit chic, design, naturelle ou ethnique, voici notre petite sélection de bougies. Par Annie Esch

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Chandelier Constella de Klong Le chandelier parfait pour un faire un splendide centre de table, classe original et champêtre. Dans sa forme en zigzag, on y glisse des bougies et même de tous petits vases afin de l’agrémenter de décoration florale.

Bougie Tatouage d'Opéra Le Fantôme de l'Opéra d'Un Soir à l’Opéra Que serait l'Opéra sans Erik, le célèbre Fantôme de l'Opéra qui a toujours sa loge, la n°5 au Palais Garnier ? Bougie Tatouage d'Opéra à allumer pour créer une douce atmosphère et faire un petit clin d’œil culturel bien sympa.

Bougeoir de Dôme Deco Bougeoirs en version XXL, c’est définitivement le mélange de matériaux et de couleurs, en dégradé, qui font effet.

Modernista Raffia Marina de Baobab Collection Cette bougie parfumée a du bagou car elle évoque l’artisanat. Crochetée d’un raffia noir et naturel, le point utilisé ressemble au tissage d’une grosse laine donnant un effet chiné très sophistiqué. Sa touche d’un fil de lurex argenté vient apporter une touche précieuse en opposition à la matière brute.

Candy Candle de Eden Outcast Cette série de bougeoirs, réalisés dans plusieurs couleurs et dans 3 tailles différentes, s’adapte dans toute déco et y apporte une touche singulière. Leur cristal coloré contraste parfaitement avec les pièces métalliques qui ont une surface structurée et rendent ce bougeoir élaboré et élégant à la fois.

Bougeoir Frustum de Aytm Cette marque apprécie travailler le marbre car ils ont conscience que chaque pièce sera unique. Et c’est exactement le cas avec ces bougeoirs Frustum : ils ont des socles de tailles différentes mais surtout un aspect propre à chaque pièce.

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Bougeoir et bougie Patrick Coard de R&Y Augousti Ce délicat bougeoir inspire la légèreté et a été conçu pour créer des ambiances intimistes et élégantes.


PREMIUM PROMOTION

Christel Stegen est à l'origine de cet aménagement d'intérieur pour une cliente à Luxembourg

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DÉCORATION D'INTÉRIEUR SD PROJECT

Les sens duBEAU

La décoration est un savoir-faire, et même un savoir-être pour certains tant l’essence du beau est instinctive. Découvrons la pétillante Christel Stegen, amoureuse du design, décoratrice et gérante de SD Project. Par Annie Esch Après quelques années passées à embellir les demeures du côté belge, Christel Stegen a ouvert son showroom à Strassen il y a bientôt 2 ans maintenant avec son mari Philippe. Cette férue du beau et du design a fait de sa passion son métier, et évolue depuis six ans dans cet univers composé des plus belles marques de qualité et de bongoût. Aux côtés de maisons plus connues comme Walter Knoll, Christel présente aussi des exclusivités comme les cuisines Arclinea et autres coups de cœur, nombreux ! Mais c’est lorsqu’elle parle de ses projets qu’on en distingue tout son talent, de sa sincérité à sa justesse dans ses propositions. Elle nous partage ici un projet qu’elle a mené chez une cliente à Luxembourg. « Celle-ci est venue me trouver car elle avait beaucoup aimé un projet que j’avais réalisé chez un ami à elle. Malgré les nombreuses idées qu’elle avait déjà en tête, elle m’a avoué plus tard que c’était

mon honnêteté qui l’avait poussée à signer avec nous; j’étais la seule personne qui avait osé lui dire - et surtout lui démontrer - que certains de ses choix n’étaient pas spécialement les meilleurs. Que les propositions que je lui faisais à la place étaient bien plus judicieuses et harmonieuse. Il est vrai que notre métier c’est aussi pouvoir dire au client ce que l’on pense. Notre métier n’est pas de vendre n’importe quoi et à n’importe quel prix... C’est avant tout aider et conseiller le client en fonction de ses goûts, désirs et budget. Ce magnifique projet a été réalisé presque dans sa totalité avec la marque Walter Knoll. Chaque élément a été choisi pour allier le confort, le design et la qualité. Nous passons beaucoup de temps avec nos clients et dans ce projet, comme dans beaucoup d’autres, nous avons même été visiter l’usine afin que le client comprenne et voit la qualité du produit. Pour ce qui est du fil conducteur de ce dossier...on retrouve cette touche de bleu et de caramel dans la plupart des pièces de la maison... Je terminerai en disant que « Chaque projet est unique et nous sommes fiers de chaque projet réalisé. » PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 40

PREMIUM : Pour devenir décoratrice, on doit forcément aimer le beau et être sensible au design; mais quel est l’élément marquant qui vous a donné envie de faire ce métier ? Christel Stegen : Je ne pense pas qu’il y ait eu « un » élément marquant, je pense que j’ai toujours aimé la mode, le design, tout ce qui touche à l’embellissement et à la mise en avant de la beauté. Mais comme tout le monde le sait, la beauté est subjective et ce qui est beau pour certains ne l’est pas forcément pour d’autres. Je dirais que dans notre métier nous allons bien au-delà du beau ou du design. Le plus important dans chaque projet que nous réalisons c’est de trouver ce que le client cherche, même si lui-même ne le sait pas encore. Beaucoup de nos clients n’ont pas d’idées ou trop d’idées différentes, et nous sommes là pour les aider à découvrir ce dont ils ont réellement besoin ou envie. C’est un travail de grande envergure, on passe beaucoup de temps à apprendre qui se trouve en face de nous et surtout ce qu’il recherche. Et quand le projet touche à sa fin et que le client ne cesse de vous remercier, vous vous dites que c’est pour ça que vous faites ce métier.


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PREMIUM : C’est quoi pour vous avoir un ‘beau’ chez soi ? C. S. : Avoir un beau chez soi c’est avoir un intérieur qui nous ressemble, dans lequel on se sent bien, qu’on n’a - à la limite - pas envie de quitter et qu’on est content de retrouver. PREMIUM : Chaque année on voit des tendances émerger, que ce soit en termes de couleurs, de matières ou de formes. Quelles sont celles qui vous plaisent particulièrement en ce moment et qui sont faites pour durer selon vous ? C. S. : Que ce soit dans la mode, dans le design ou le mobilier, les tendances restent des tendances : elles sont nombreuses et pour tous les goûts, mais elles changent tellement vite... Personnellement je ne suis pas toujours les nouvelles tendances parce que je ne veux pas que les intérieurs de mes clients ressemblent à tous les intérieurs. Ce que je déteste le plus, ce sont les clichés. Une chaise, un fauteuil, des luminaires que l’on voit partout, dans tous les catalogues et tous les intérieurs...pour moi c’est tellement peu intéressant. L’intérieur d’une maison, d’un appartement doit refléter la personnalité de la personne. Je travaille aussi énormément sur la recherche de nouveaux produits et de produits « waouw » mais très peu connus. Le client est toujours très content d’avoir l’une ou l’autre pièce que l’on ne voit pas partout. Finalement ce sont ces tendances-là que j’aime le plus.

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PREMIUM : Sans l’imposer à vos clients, pensez-vous avoir un style de prédilection ou un style que vous adorer utiliser ? Si oui, lequel ? C. S. : On a tous un style de prédilection mais il faut pouvoir s’adapter à tous les styles. Je pense que le choix des marques avec lesquelles je travaille, les expos que je crée dans notre show-room cible automatiquement une certaine clientèle. Je me retrouve dans un style contemporain mais je peux m’adapter à tous les styles, ce qui est finalement le plus important... et le contemporain se marie avec beaucoup d’autres styles donc au final je me retrouve toujours un peu.

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PREMIUM : Pour parler plus pratique, comment appréhendez-vous l’intérieur d’un client ? Et les travaux ? C. S. : On établit d’abord un premier rendez-vous avec plans, photos, etc... Par la suite, les rendez-vous se succèdent jusqu’à ce que le dossier soit complètement fini. Un projet peut durer plus de deux ans avant livraison. Ensuite vient le moment de la livraison et du montage et là, bien entendu, je suis présente pendant toute la durée du montage et de la mise en place du mobilier. Je pense qu’il est très important pour le client d’être encadré du début jusqu’à la fin, cela le rassure et moi aussi ! Et le résultat final est tellement agréable à voir qu’on ne voudrait pas s’en passer. PREMIUM : Y-a-t-il une touche qui vous tient à cœur à accorder et qui est souvent oubliée par le client ? C. S. : Tout est important dans la décoration, que ce soit le choix du mobilier, le choix des coloris, tissus... mais ce qui est plus important encore ce sont les touches de finitions comme les luminaires ou éléments de décoration. Et, surtout, ne jamais oublier de garder le fil conducteur qui se retrouve dans la totalité du projet.

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CULTURE

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ART BIENNALE PARIS

Rendez vous avec

L'HISTOIRE

Photo : Florent Drillon

La 31ème édition de La Biennale Paris - prestigieuse foire d'art et d'antiquités - s'est déroulée du 13 au 17 septembre. 75 galeries internationales ont été sélectionnées pour exposer des œuvres d'art très diversifiées. Par Krystyna Gawlik

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PREMIUM : Ce n'est pas la première fois que la galerie Michel Giraud expose à La Biennale. Combien de fois êtes-vous déjà venu ici? Michel Giraud : Effectivement, la galerie Michel Giraud est très honorée d’exposer à la Biennale Paris pour la septième fois consécutive. Avec à chaque fois un décor et une présentation différents représentant les arts décoratifs du XXème siècle incluant la peinture et la sculpture moderne et pour la première fois en 2019 deux artistes contemporains dont Sam Szafran. PREMIUM : Quels sont les critères que doivent respecter les exposants pour être admis? M. G. : Pour être sélectionné à la Biennale, il y a dix ans, il fallait déjà être parrainé par deux antiquaires internationaux pour entrer dans le prestigieux Syndicat National des Antiquaires et ensuite postuler avec un projet solide pour participer à la Biennale. L’un des critères les plus importants étant de faire partie des meilleurs marchands mondiaux dans la spécialité où l’on veut être présent.

La galerie Michel Giraud

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PREMIUM : Vous participez également à d'autres foires d'art internationales. Comment placeriez-vous la Biennale parmi d’autres ? M. G. : J’ai participé à beaucoup de foires de par le monde et je dois dire que la Biennale reste unique à beaucoup d’égards. En premier lieu l’endroit : Le Grand Palais est certainement le bâtiment le plus majestueux que l’on puisse trouver pour un événement "art" dans le monde. Le chic parisien, la qualité des oeuvres et l’envie des collectionneurs du monde entier de vouloir passer quelques jours à Paris rendent cet événement merveilleux et très attractif. Il est certain que TEFAF est aujourd’hui plus importante en taille et en réputation, mais depuis que cet événement existe aux USA, les collectionneurs américains ont déserté les allées de cette foire et les échos que j’ai ne démontrent pas que les ventes sont meilleures à TEFAF qu’à Paris où les américains sont là ! PREMIUM : Reviendrez-vous pour participer à la Biennale l'année prochaine ? Sachant que le Grand Palais va être fermé pour rénovation, la Biennale continuera-t-elle et où? M. G. : J’ai déjà indiqué au bureau du SNA que je souhaite être présent pour la prochaine édition de la Biennale. Cette année a encore été un très bon cru, et j’ai pu rencontrer de nouveaux clients ce qui est parfait. Effectivement, le grand Palais va fermer pour rénovation en novembre 2020, mais je sais qu’un bâtiment magnifique va être construit sur l’esplanade du champs de Mars pour remplacer le Grand Palais, il devrait servir aussi bien à la Biennale qu’à la FIAC ou à Art Paris... Je suis certain que la Mairie de Paris aura à coeur de construire un édifice digne du centre de Paris. La Galerie Michel Giraud sera présente au Luxembourg pendant Artweek, Halle Victor Hugo, du 7 au 10 Novembre avec les æuvres de grands artistes contemporains e.a. Gianni Bertini, Albert Bitran, Bernard Buffet et Walter Valentini.

Photo : Florent Drillon

LE GRAND PALAIS EST CERTAINEMENT LE BÂTIMENT LE PLUS MAJESTUEUX QUE L’ON PUISSE TROUVER POUR UN ÉVÉNEMENT "ART" DANS LE MONDE //

Photo : Krystyna Gawlik

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PREMIUM : En dehors du fait que cette biennale a lieu chaque année et non tous les 2 ans, quelles sont les autres particularités de ce salon? M. G. : Historiquement la Biennale avait lieu tous les deux ans, mais voilà trois ans que cette manifestation est devenue annuelle après un référendum auprès des membres du Syndicat. En effet, tous les grands salons sont annuels et seule la Biennale ne l’était pas. Le nom est resté car il est connu de par le monde comme une marque, la direction du Syndicat n’ayant pas souhaité le changer pour l’instant.

Photo : Krystyna Gawlik

nviron 3500 ans d’histoire de la créativité humaine se sont réunis pendant 5 jours dans le plus bel écrin du Grand Palais à Paris : des statuettes de l’âge de bronze, de l'Égypte ancienne et de la Grèce hellénistique, des peintures du XVIe siècle et des cabinets de curiosité jusqu’à l’art moderne et contemporain. La particularité du salon de cette année était le Pavillon du Royaume de Bahrein, invité d’honneur de La Biennale. Les visiteurs ont eu l’occasion unique de découvrir l’artisanat, les bijoux traditionnels et les tendances artistiques de ce pays peu connu du Golfe. L’artiste franco-vénézuélien Carlos Cruz-Diez a également été invité à La Biennale avec l’intrigante installation du labyrinthe sur 200m2 - la «Transchromie». La Biennale a offert également une excellente opportunité à de nouvelles galeries (actives depuis moins de 10 ans). Parmi celles-ci, la Villa Rosemaine de Toulon présentant des textiles et des costumes anciens datant du dix-huitième au vingtième siècle a suscité beaucoup de curiosité. La présence de galeries spécialisées dans l'art aborigène australien répond à l'intérêt croissant des collectionneurs dans ce domaine. Premium parle de l'expérience de la Biennale avec l'un des exposants, Michel Giraud.


CULTURE

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AUTEUR J.K. ROWLING

Succès

MAGIQUE

Photo : Jason Richardson / Alamy Stock photo / Montage Premium

La rousse débraillée qui écrivait dans les cafés d’Edimbourg, en Ecosse, s’est transformée en femme d’affaires. Ce changement, elle le doit à ses 50 millions d’exemplaires de Harry Potter écoulés en 80 langues, ses huit films qui ont rapporté plus de 6 milliards d’euros, ses deux pièces de théâtre mais surtout, à sa persévérance. Retour sur l’histoire miraculée de Joanne Rowling, l’un des auteurs à succès les plus lus de l’histoire du monde. Par Sabrina Pontes

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lle est née le même jour que le garçon à lunettes, le 31 juillet 1965 dans une petite ville de Bristol. Comme Harry Potter, son héros orphelin, Joanne Rowling vit dans une banlieue britannique. Dans la maison, il y a même un placard sous l’escalier mais contrairement au jeune sorcier, elle n’a jamais été obligée d’y dormir. Pourtant, son enfance n’a pas été tendre, pas plus que son adolescence et son début de jeune femme. Diplômée de l'université d'Exeter en langue et en littérature françaises, elle débute sa carrière à Amnesty International avant d'enseigner le français puis l’anglais au Portugal où elle rencontre son mari. Il est journaliste, père de sa fille et à l’origine de son retour déterminant à Edimbourg aux côtés de sa sœur en 1993. Fauchée, déprimée, suicidaire, après la perte de sa mère et son divorce, Rowling se met à écrire Harry Potter et la pierre philosophale. À cette époque, âgée de 28 ans, maman d’une petite fille de six mois, elle vit des aides sociales. Il lui arrive parfois de sauter des repas pour pouvoir nourrir sa fille ou acheter des rubans d’encre pour sa machine à écrire. Si sa situation précaire aurait pu la forcer à travailler, elle s’obstine. Il est inenvisageable qu’elle renonce à son roman dont elle a déjà esquissé le canevas pendant cinq ans et dont elle sait qu'il comptera sept tomes. Elle s’installe alors dans un café, puis dans un autre et reprend jour après jour des notes écrites sur différents papiers dans un train affichant quatre heures de retard à la gare de King’s Cross à Londres.

// J'AI TROUVÉ DIFFICILE D'ÉCRIRE, CE QUI NE M'ÉTAIT JAMAIS ARRIVÉ AUPARAVANT DANS MA VIE. L'INTENSITÉ DE LA PRESSION ÉTAIT ACCABLANTE. JE N’ÉTAIS PAS TOTALEMENT PRÉPARÉE À CELA. //

Des cafés de Leith à Hollywood

Trois ans plus tard, le livre est bouclé et envoyé à plusieurs maisons d’édition. Les refus s’enchaînent, elle en compte 12. Bloomsbury décide finalement en 1997 grâce à Christopher Little, un agent littéraire, d’imprimer 5.000 exemplaires du manuscrit pour 2 500 livres sterling -environ 3 000 euros-. A cette époque, son éditeur lui suggère de choisir un nom de plume afin que les hommes ne reculent pas devant un livre écrit par une femme. À tort ou à raison, la jeune maman s’exécute et choisit d’utiliser la première lettre de son prénom et de celui de sa grand-mère. Succès absolu. Traduit en trente langues et classé pendant plus de cent semaines dans la liste des best-sellers du New York Times, le premier tome atteint, en dix-huit mois, le chiffre record de 20 millions d'exemplaires vendus dans le monde. Un tour de force qui lui permet la signature de l’adaptation de ses sept romans en films avec Warner Bros. En 2001, l'adaptation cinématographique d'Harry Potter Et La Pierre Philosophale est un mastodonte au box-office. Avec Daniel Radcliffe dans le rôle de Harry Potter, Emma Watson dans le rôle d'Hermione Granger, Rupert Grint dans le rôle de Ron Weasley et un panel de comédiens britanniques de formation classique pour compléter le casting, l’entreprise est énorme. Le film réalisé par Christopher rapporte 974,8 millions de dollars au box-office et ouvre la voie à ce qui deviendra la franchise de films la plus réussie de l'histoire.

La pression de trop

Le succès est grandissant. Les trois premiers livres : Harry Potter et la Pierre Philosophale, La Chambre des Secrets et Le Prisonnier d’Azkaban l’ont tous rendue un peu plus populaire. La Coupe de Feu, deux fois plus long que le dernier roman, est

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publié simultanément dans le monde entier. Une coordination de ses éditeurs qui plonge Joanne dans une atmosphère oppressante. L’émotion est trop forte, « la pression était devenue écrasante » confesse-t-elle. « J'ai trouvé difficile d'écrire, ce qui ne m'était jamais arrivé auparavant dans ma vie. L'intensité de la pression était accablante. Je n’étais pas totalement préparée à cela. Et j’avais besoin de prendre du recul. Sacrément besoin de prendre du recul. » Cette nécessité se ressent sur la tristesse des traits du visage de la miraculée qui apparaît à cette époque, le visage méfiant. Une thérapie et son mariage avec Neil Murray lui permettent de remettre de l’ordre dans sa vie et de terminer sa saga avec brio.

L’autre nom de J.K. Rowling

En avril 2013, la romancière publie L’appel Du Coucou sous le nom de Robert Galbraith. Un roman policier qui conquiert les critiques, saluant « un premier roman remarquable » et une « sensibilité de l’auteur ». Cette démarche libératrice lui permet d’essuyer les retours négatifs de son dernier roman Une Place à Prendre qui n’avait pas provoqué l’affluence suscitée jadis par la saga Harry Potter. Depuis, elle a publié trois autres best-sellers publiés en français chez Grasset : Le Ver à Soie (2014), La Carrières Du Mal (2016) et Blanc Mortel (2019).

Une femme de cœur

Aujourd’hui plus riche que la reine d'Angleterre, qui l'a décorée pour services rendus à la littérature, elle n’oublie rien de son passé. Rowling a fondé et soutenu des dizaines d'organismes de bienfaisance avec sa fortune. En 2000, elle a créé une première fondation, The Volant Trust, qui lutte contre la pauvreté, avec un budget de 5,6 millions d’euros par an environ. Depuis 2003, elle consacre une journée par semaine à des activités caritatives. L'une d'entre elles est Comic Relief, une organisation caritative anti-pauvreté dont les bénéfices des livres Quidditch à Travers les Âges et Les Animaux Fantastiques lui sont entièrement reversés. Présidente de Gingerbread, qui soutient les parents célibataires, elle est également fondatrice de l’ONG Lumos -anciennement Children’s High Level Group- aux côtés de la baronne Emma Nicholsons de Winterbourne. L’organisation, qui reçoit notamment tous les bénéfices de la vente du livre Les Contes de Beedle le Bard, a aidé plus d’un million d’enfants en Europe dont la situation sociale est précaire avant d’étendre son activité à la protection de l’enfance dans son sens le plus large. En 2010, elle crée la Clinique Neurologie Régénérative Anne Rowling pour 12 millions de dollars en hommage à sa mère, un nouveau don qui devrait permettre de construire de nouveaux bâtiments et d’améliorer les efforts de recherche des scientifiques dans la sclérose en plaques et l’aide aux personnes souffrant de cette maladie auto-immune. Cette année, c’est un nouveau don de 19 millions de dollars qu’elle offre à la recherche.

Une femme de conviction

Rowling est connue pour ses opinions politiques de gauche, soutenant généralement le parti travailliste britannique. Elle a fait don d'un million de livres au parti en 2008 et cite souvent son expérience des avantages du gouvernement alors qu'elle écrivait Harry Potter et La Pierre Philosophale lorsque les politiciens menacent de réduire le financement de programmes similaires. Et si l’auteure britannique écrit des livres et des scénarios de films pour enfants prônant l’amour et la tolérance, sur Twitter, c’est aux adultes qu’elle s’adresse. Elle dénonce et accuse en faisant de sa plume sa plus belle arme. Avec 14,5 millions de followers elle livre une bataille contre sa cible favorite : Le président des États-Unis. Contre lui, c’est un peu comme Harry contre Voldemort. Mais au-delà de ses luttes quotidiennes pour changer le monde, des guerres qu’elle mène sur les réseaux, la vie de Joanne a bien changé. « Je ne suis plus la même personne qu’il y a quelques années. Plus du tout. Je suis bien plus heureuse. »


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SOCIÉTÉ

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L’EFFET GRETA THUNBERG Du haut de ses seize ans, Greta Thunberg est le visage féminin d’une génération qui n’entend ni renoncer ni payer pour les erreurs de ses aînés. À l’initiative des grèves hebdomadaires des lycéens à travers le monde pour protester contre le réchauffement climatique et après avoir protesté devant le Parlement suédois contre l’inaction face au changement climatique, c’est sur la scène de l’ONU qu’elle a discouru. La voix tremblante mais déterminée, l’égérie Suédoise a annoncé qu’une action en justice portée par elle et quinze autres jeunes activistes pour le climat était intentée. Le motif ? L’inaction des dirigeants comme une atteinte à la convention de l’ONU sur les droits de l’enfant. La France, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et la Turquie sont visés avec le soutien de l’Unicef et l’aide du cabinet international d’avocats Hausfeld.

Août 2018, Greta Thunberg milite contre le réchauffement climatique devant le building du parlement suédois. Photo : Anders Hellberg/Wikimedia Commons

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REPORTAGE SOCIÉTÉ

L'année de tous les DANGERS Ces faits de sociétés impliquants les femmes ont marqué l'année 2019. Passage en revue. Par Sabrina Pontes

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LE DROIT DE SOUFFRIR

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Alors que le sujet est encore tabou, la réalisatrice Ovidie s'est attelée à la brutalité de certaines mises au monde en enquêtant sur les violences gynécologiques et obstétricales dans un documentaire poignant intitulé « Tu enfanteras dans la douleur ». Mises à nue, face caméra, la voix parfois étranglée par les sanglots, les femmes témoignent. Venues pour vivre l’un des plus beaux jours de leur vie, elles ont vécu le pire. Césarienne à vif ou épisiotomie imposée, remarques humiliantes et infantilisantes, elles reviennent aux côtés d’Ovidie pour dénoncer le mauvais traitement qu’elles ont subi. Deux ans de travail, de recueil de témoignages montés en une heure implacable, la réalisatrice a signé en 2019 un documentaire à la fois sensible, politique et salutaire pour appréhender cette réalité brutale trop longtemps passée sous silence.

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VIOLENTOMÈTRE : PARTIR AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD Publiée en ligne fin 2018, ce thermomètre de la violence dans le couple est une invention venue d’Amérique Latine. Il s’agit d’un outil d’auto-évaluation permettant aux femmes d’évaluer la toxicité de leur relation. L’échelle comporte 24 graduations allant du vert lorsque la relation est saine, à l’orange quand les violences sont omniprésentes, jusqu’au rouge où un des partenaires est en danger et doit se protéger.

Photo : iStock

« TU ENFANTERAS DANS LA DOULEUR »

Photo : iStock

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LA VOIX DES FEMMES CONTRE BOLSONARO Une centaine de milliers de femmes ont pris d’assaut, mercredi 14 août, les rues de Brasilia. Fleurs à la main, chapeaux de paille et vêtements violets, le rassemblement pour la « Marche des marguerites » a pris cette année la forme d'une protestation contre le président Jair Bolsonaro. Visant à défendre le monde paysan et les droits des femmes tous les quatre ans, l’évènement était l’occasion pour certaines femmes, membres des tribus autochtones, de dénoncer le caractère « misogyne, raciste et homophobe » de leur dirigeant. La veille, environ 3.000 femmes défilaient également. Derrière une pancarte « Résister pour exister » en tête de cortège, elles ont marché sur l'Esplanade des Ministères, qui débouche sur l'emblématique Place des Trois Pouvoirs, où se trouvent le Palais présidentiel de Planalto, le Congrès et la Cour suprême.

Photo : Fabio Rodrigues Pozzebom/Agência Brasil/Wikimedia Commons

L'histoire de l'avortement aux États-Unis est faite de grands bouleversements. De la tolérance du XIXème siècle à son interdiction, de l'arrêt Roe v. Wade qui déchira l'Amérique aux victoires féministes, l’I.V.G continue de diviser l’Amérique. Si l’avortement était jusqu’à lors légal, l’Amérique de Trump a changé la donne. Après avoir décidé en 2018 de ne plus accorder de subventions aux centres de santé qui pratiquent des interruptions volontaires de grossesse (IVG), un an plus tard, le constat de l’institut Guttmacher est effrayant. Près de la moitié des cinquante états américains ont adopté des mesures restrictives pour l’accès à l’avortement cumulant près de 500 lois fédérales restreignant l’accès à l’avortement des femmes américaines.


SOCIÉTÉ

NONNES AU MYANMAR : UNE VIE EN ROSE PÂLE En Birmanie, 50.000 nonnes bouddhistes ont renoncé à la sexualité, à la vie de famille et à leur chevelure pour se rapprocher du Nirvana. Réveil à 4 heures, douches froides, respect des « dix préceptes », célibat… La vie de nonne suit une stricte discipline. Courageuses, ces femmes contribuent à développer lʼenseignement des filles et pallier ainsi les carences sociales. Lieux de cultes, leurs nonneries servent aussi de refuges aux femmes en difficulté et aux orphelins dans lʼun des pays les plus pauvres dʼAsie.

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REPORTAGE SOCIÉTÉ

Royaumes de

FEMMES Il existe encore de nos jours, aux quatre coins du monde, des sociétés matriarcales où les responsabilités sont attribuées à la femme. Caroline Chapeaux est une journaliste reporter mais également travel designer chez Continents Insolites. Dans ses voyages, elle rencontre ces communautés et décide d’en réaliser un reportage-photo : Royaumes de Femmes. Par Dean Boyd

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P

eu de communautés matriarcales ont subsisté jusqu’à nos jours. En opposition au patriarcat, bien plus enraciné, ces communautés résident pourtant dans des vallées ou des villages reculés de tous continents : Asie, Afrique ou Amérique latine. Bafouant les principes et conditions les plus répandus, ces sociétés défendent une autorité féminine. C’est bien ces ethnies singulières que Caroline Chapeaux a entrepris de découvrir et rencontrer. Ce bout de femme a débarqué dans l’agence de voyage Continents Insolites il y a cinq ans maintenant. Anthropologue et journaliste de formation, peu de choses prédisposaient Caroline à devenir travel designer... sauf sa passion dévorante pour les voyages. Elle part le plus longtemps possible sur les routes, dont elle revient la tête pleine d'images et de rencontres. « L'essence du voyage selon moi tient en un mot : l'immersion... Aujourd'hui, je voyage pour toucher du doigt la richesse des croyances et des rites qui existent sur cette planète. Me laisser gagner par un sentiment intense de liberté lorsque je suis en pleine nature » confesse-t-elle. Alors qu’elle réalise toujours des reportages pour des magazines de voyages et de société, elle intervient aussi chez Continents Insolites en tant que spécialiste de pays- régions qu’elle connaît et affectionne tant : l’Amérique latine évidemment, avec le Guatemala, Cuba, l'Argentine, le Chili, la Bolivie, et la Nouvelle-

// L'ESSENCE DU VOYAGE SELON MOI TIENT EN UN MOT : L'IMMERSION... AUJOURD'HUI, JE VOYAGE POUR TOUCHER DU DOIGT LA RICHESSE DES CROYANCES ET DES RITES QUI EXISTENT SUR CETTE PLANÈTE //

CHEZ LES MOSUOS : PAS DE MARI, QUE DES AMANTS ! Chez les Mosuos, les femmes nʼont pas de mari, que des amants! Dans cette communauté blottie à l’orée de l’Himalaya, autour du lac Lugu, les femmes peuvent accumuler les aventures et avoir plusieurs enfants de pères différents, sans jamais choquer personne. D’ailleurs, le mot « père » n’existe pas. Unique, la société mosuo fait partie des rares sociétés matrilinéaires de la planète : les grands-mères sont les chefs des familles et ce sont les femmes qui possèdent les terres, transmettent le nom et lʼhéritage.

Zélande. Avec son goût des récits de voyage et des belles images, elle crée des histoires et des reportages-photo captivants, comme celui de Royaumes de Femmes; puissantes, décalées, parfois rebelles. Dans certaines sociétés traditionnelles, les femmes semblent marcher la tête plus haut qu’ailleurs. « De la Chine au Myanmar, en passant par la Namibie et le Mexique, ces clichés révèlent le rôle social prépondérant des femmes Mosuos, rare société matrilinéaire de la planète où le nom et l’héritage se transmettent de mère en fille, des nonnes bouddhistes qui viennent en aide aux orphelins, des femmes Himbas dont les rituels de beauté traversent les âges, et des dames fortes de Juchitan qui tiennent les rênes de l’économie de toute une cité ». Au travers de ses clichés, vous y découvrirez tout comme nous un regard fasciné et bienveillant, celui qui lève le voile avec humanité sur la diversité, la richesse du monde et de l’homme.

NAMIBIE : SÉDUCTION & RITUELS DE BEAUTÉ JUCHITAN : ICI LES FEMMES DÉCIDENT Vêtues de riches robes brodées, la tête flanquée des deux tresses typiques de la région, les femmes zapotèques de Juchitan continuent à faire débat auprès des chercheurs. Dans cette communauté du sud du Mexique, héritière de l’une des plus grandes civilisations préhispaniques, les femmes administrent le salaire des hommes, jouissent d’une indépendance inexpliquée et tiennent les rênes de l’économie locale dans un pays pourtant réputé machiste.

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Reconnaissables à leur peau rouge teintée d’ocre, les femmes himbas sont réputées pour la relation exceptionnelle qu’elles entretiennent avec leur beauté. Au milieu des terres arides, où l’usage de l’eau est interdit pour se laver, leurs rituels de beauté rythment la vie et revêt d’importants enjeux de séduction. Dans cette société ancestrale polygame, les femmes affichent fièrement leur nudité et contribuent au maintien de traditions aujourd’hui menacées.


TRAVEL

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HÔTEL LA HACIENDA NA XAMENA

Entre ciel et MER

Il est de ces lieux que l’on recherche, fondu dans un décor de vert et de bleu, suspendu à sa falaise. La Hacienda Na Xamena est un paradis de luxe et de sérénité au nord-est de l’île la plus débordante d’Europe. Visite au cœur du luxe confidentiel d’Ibiza.

L

a Hacienda Na Xamena est l’une des faces cachées d’Ibiza, bien loin du faste, des paillettes et des strass. Pour y accéder, des petites routes, toutes en montée, qui nous amènent à cet hôtel de premier abord discret. Situé à 180 m de hauteur, en plein cœur d’un parc naturel préservé, les contrastes sont partout. Et on s’y laisse prendre et surprendre. Nous sommes bien dans cette île à la réputation tumultueuse et pourtant nous pénétrons dans un havre de quiétude. L’architecture typiquement ibérique casse les codes des autres palaces au style plus standardisé, et nous laisse glisser au travers des patios, arcades et autres galeries. On peut être surpris par ce mélange des genres, d’une structure caractéristique du pays à la décoration parfois moderne, parfois ethnique. Mais il est question là d’une identité marquée et revendiquée, qui n’enlève rien, absolument, au fait que la Hacienda Na Xamena est sans nul doute l’un des hétablissements cinq étoiles les plus réputés d’Ibiza. À l’inverse nous vous dirons, c’est probablement cette originalité et cet ‘exotisme’ qui lèguent à cet endroit un côté émotionnel, un attachement particulier qui l’élèvent vers les plus hauts standings. La nature s’y conjugue à merveille, entre ses plantes omniprésentes en dedans et autour, ses falaises sauvages qui

l’accueillent et cette végétation souvent aride qui l’environne. La vue est spectaculaire à tout moment, mais plus encore à l’aube et au crépuscule où le mélange des couleurs du ciel et de la mer nous laisse momentanément suspendus dans le temps. Cette sublime étendue est visible depuis (presque) chaque recoin de la Hacienda Na Xamena : depuis sa piscine extérieure et son restaurant, où il est divin de prendre son petit-déjeuner, depuis de nombreuses chambres, dont certaines d’entre elles incluent terrasse et piscine privée. La Hacienda Na Xamena offre une expérience du luxe subtil, loin du monde mais tout en conservant une ouverture dessus. 77 chambres et suites, 3 restaurants, 3 piscines, un bar et surtout un SPA – comme chaque 5 étoiles dignes de ce nom – caractérisent cet établissement au luxe intime. La Posidonia, son SPA dédié au bien-être spirituel et physique, vaut vraiment le détour. Il propose un large choix de soins mais surtout une expérience originale grâce à son parcours des ‘cascades suspendues’. Un circuit extérieur unique spécialement créé pour l’hôtel qui consiste à parcourir 8 piscines à trois températures différentes qui donnent des massages à haute pression, de la plante des pieds jusqu'à la tête… tout en vous offrant cette vue extraordinaire sur la mer émeraude et par-delà les falaises.

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Hacienda Na Xamena Sant Miquel de Balansat, Ibiza www.haciendanaxamena-ibiza.com


s e c n a d n Te 19 20

Sanitaire - Chauffage - Climatisation - Carrelage - MatĂŠriel electrique

RĂŞves de

Salle de Bains


TRAVEL

Depuis le ciel se dévoile Cheval Blanc Randheli sur Noonu Atoll

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DESTINATIONS MALDIVES

Rêves

PARTY Au beau milieu de l’Océan indien, au sud de l’Inde et du Sri Lanka, émerge un paradis terrestre : les Maldives. Par Dean Boyd

F

ouler le sable blanc et chaud, se baigner dans une eau translucide telle que les poissons sont visibles et frôlent le bout des doigts, et être entouré de cocotiers, à la pelle… C’est cela les Maldives, un paysage à couper le souffle sur près de 1200 îles ou îlots, étendus sur 800 kilomètres. C’est d’ailleurs pour cette composition particulière et dispersée que le mot ‘atoll’ est né là-bas. Destination privilégiée pour les couples ou en version Robinson Crusoé en famille, ce sont les nombreuses îles-hôtels qui ont forgé la réputation de ce

petit paradis de l’Océan indien. Mais bien plus qu’un décor paradisiaque, c’est une identité forte, multiculturelle, que l’on découvre, avec un héritage des civilisations indienne, musulmane, bouddhiste et même portugaise. Malé, qui est la capitale la plus densément peuplée des Maldives, signifie ‘grande maison’ en sanscrit. Vous comprendrez alors que la population y est accueillante et chaleureuse. Partez à la découverte de ses traditions, de ses rituels, de son folklore aussi, mais surtout de ses lagons bleus et récifs qui trouvent peu de commune mesure sur terre. Et pour vous garantir un séjour irréprochable, nous avons sélectionné pour vous deux hôtels service 5 étoiles.

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Anantara Kihavah Niché sur une île privée, dans une réserve de biosphère de l'UNESCO, l’Anantara Kihavah offre une expérience inoubliable. Cernée par un lagon turquoise qui fond dans le bleu saphir, l'île de Kihavah et son sable blanc et pur émergent de l'océan comme un mirage. Pendant des siècles, des marchands arabes en route vers l'Extrême-Orient se sont réfugiés sur l'île, un paradis luxuriant béni par des cocotiers, des papayes et des manguiers. Navigant d’archipels en archipels, les marins ont également été attirés par les richesses de l’océan qui les entoure - où un volcan préhistorique a sombré dans les profondeurs, laissant subsister des coraux en fleurs et une abondance de poissons de lagon. Voulant garder la nature intacte de l'île, aucun arbre n'a été déplacé - comme en témoignent les villas qui ont grandi autour d'eux. La conception rend hommage aux marins de la vieille époque, fusionnant des motifs de l’océan Indien, arabe et portugais avec des matériaux indigènes. L'Anantara Kihavah est donc situé sur l'une des îles les plus vierges des Maldives et se trouve à 35 minutes en hydravion de l'aéroport international de Velana. L'avion survole d’ailleurs une chaîne de récifs de corail rougeoyants au beau milieu de ses eaux cristallines. Il se compose de 80 villas et résidences, en face de l’océan ou au bord de la piscine. Mais au-delà de ses hébergements ‘les pieds dans l’eau’ qui font la particularité de ces atolls, l’Anantara Kihavah offre des expériences « once in a lifetime », c’est-à-dire à faire une fois dans sa vie. Côté gastronomie, vous pourrez dîner sous l’eau, une exclusivité aux Maldives. Descendez dans les profondeurs de l’océan et découvrez la première cave à vin sous-marine et le premier restaurant primé au monde, SEA. Goûtez aux menus de dégustation accompagnés de vins haut de gamme du Vieux et du Nouveau Monde par leur expert des vins, résident. L’établissement propose une autre originalité : observer les

Le restaurant sous-marin

étoiles. En accédant à l’unique observatoire sur l’eau du pays, au sein même de l’Anantara, allongez-vous sur un lit de repos circulaire pour admirer les étoiles qui scintillent au-dessus de votre tête. Repérez les anneaux jaune pâle de Saturne ou jetez un coup d’œil par le télescope sur la magnifique constellation Omega de Centaure de la Voie Lactée. Enfin, entre baignade et farniente, l’hôtel vous propose d’autres activités attrayantes comme un cinéma sous les étoiles, à travers la jungle et dans une clairière bordée de palmiers. Sans compter l’une des activités phares des Maldives, nager avec les raies Manta. La baie de Hanifaru, une réserve qui se trouve dans l'atoll de Baa, abrite la plus grande congrégation de raies manta au monde entre juin et novembre. Les clients sont invités à embarquer dans un court trajet en bateau Dhoni (bateau traditionnel des Maldives) pour se baigner avec les majestueuses mantas dans leur habitat naturel. A partir de 810 euros la nuit (beach pool villa)

Cheval Blanc Randheli

L'intérieur luxueux d'une villa

Membre du célèbre groupe LVMH, Cheval Blanc revisite la prestigieuse tradition de l’Art de Recevoir à la française grâce à une collection de Maisons uniques. Aux côtés de Courchevel, Saint Tropez et Saint Barth’, voici l’adresse aux Maldives. Ce joyau niché au cœur de l'atoll de Noonu accueille 46 villas à l'atmosphère résidentielle. Détails chinés, essences de sérénité, l'esprit des lieux se fait paisible et enveloppant. Le concept est audacieux, contemporain, espiègle. Cheval Blanc Randheli célèbre l'artisanat et la créativité à travers chaque recoin de la Maison maldivienne. Dessinée par l'architecte Jean-Michel Gathy en harmonie avec la nature luxuriante, la Maison s'anime ici et là de détails élégants à l'esprit résidentiel, de pièces de mobilier conçues dans des matériaux naturels tels que le rotin, le bambou et la nacre, et d'une palette de touches de jaune solaire signature, de taupe profonds et de blancs aériens. Dans le respect des centres d’intérêts du groupe, une collection remarquable d'œuvres d'art orne les murs de la Maison. Des pièces iconiques composent l'esprit si singulier de Cheval Blanc Randheli. Parmi celles-ci, Arch, œuvre emblématique de Vincent Beaurin, met en scène une monumentale arche de cuivre s'élevant au-dessus du lagon en écho au cheval de Troie de Bruno Peinado qui trône devant Cheval Blanc Courchevel. Au coeur de chaque villa, Couronne façonne avec harmonie une oeuvre fluide et lumineuse de 46 spots colorés. Perchées au-dessus de l'eau, nichées au cœur de jardins exotiques, posées les pieds dans le sable immaculé, voici l’environnement des villas. De véritables refuges

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confidentiels, parenthèses hors du temps. Perchée sur de majestueux pilotis, la Water Villa ou Lagoon Villa offrent une expérience aux parfums iodés, sur une surface, en moyenne, de 240 m2. Pour la Water Villa par exemple, on peut parler de son immense séjour, baigné par la lumière de l'horizon. La chambre s'ouvre sur un double dressing, une généreuse salle de bain avec baignoire, douches intérieure et extérieure, et toilettes séparées. Une multitude de terrasses privées surplombant l'océan invitent à la relaxation… Sans compter la piscine à débordement de 12,5 mètres de long. Cocon idyllique pour une escapade romantique. La gastronomie est encensée par la Maison qui propose différents restaurants et bars, et célèbre l'artisanat qui est mis en scène par chacun de ses Ambassadeurs. Chefs talentueux, sommeliers avisés, majordomes attentifs. Pour une parenthèse des plus exclusives, l’établissement dispose d’une île privée, Cheval Blanc Randheli Private Island, qui se déploie sur une île de près d'un hectare et est accessible depuis un ponton privé. Disposant de quatre suites, la villa qui y siège conjugue indolence et élégance au plus que parfait avec ses espaces intérieurs et extérieurs exceptionnels, son équipe d'Ambassadeurs dédiés et sa collection d'attentions particulières. Et pour voyager par la même signature, un hydravion Twin Otter de De Havilland emmène les hôtes au-dessus des atolls enchanteurs jusqu'à la Maison en toute élégance. Au Seaplane Salon, les hôtes font escale avant ou après leur séjour à Cheval Blanc Randheli et profitent de ce refuge feutré pour se reposer ou se rafraîchir avant d'embarquer. À partir de 1800 euros la nuit pour une villa.


HIGH TECH

Casque audio PX Bowers & Wilkins HiMirror Mini Premium

OREILLES HAUTE-COUTURES Louis Vuitton fait son entrée dans l’univers audio avec une collection d’écouteurs sans fil inédits. En acétate poli, ces écouteurs disposent de la connectivité Bluetooth jusqu'à 20 mètres. Les différentes fonctions de commandes (volume, interrupteur, prise d'appel) sont accessibles depuis chaque écouteurs. 950 e

DIS MOI SI JE SUIS BELLE Le premier mirroir intelligent qui dresse un bilan de votre peau, vous conseille sur les produits de beauté à utiliser, et vous permet de tester différents styles de maquillages grâce à la technologie de réalité augmentée. 259 e

Electro |

HIGH TECH LA SÉLECTION

CHIC

Des gadgets oui, mais pas futiles.

Chargeur Dock Marquetry Apple

CHARGE ÉMOTIONNELLE Fini en cuir italien véritable, ce dock offre à tous les modèles d’iPhone compatibles et à tous les autres appareils compatibles Qi (fréquence fixe de 7,5 W) une charge rapide et sûre. 96,64 e

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DRONE DE CAMÉRA Ce drone de poche plus petit qu'un iPhone vous permet de prendre des photos et des vidéos selfie panoramiques en haute définition. Il est pilotable avec sa manette ou avec le bouton One-Touch qui lance un vol autonome de 10 secondes sur lequel la caméra aérienne prend des photos ou une vidéo. Prix app. 239,99 e

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www.joaillerie-noel.com 1, Rue des Clercs | 57000 Metz | Tél. 03 87 36 16 40 1, Rue Chimay | 1333 Luxembourg | Tél. 262 01755


WATCHES

CARRERA DE TAG HEUER Même en version féminine, cette montre de sport inspirée de la célèbre et dangereuse course automobile Carrera Panamerica est à la fois classique et contemporaine. Son boîtier 36 mm en acier poli dispose d’un cadran violet avec motifs. Il est monté sur un bracelet en alligator violet satiné. Prix : 1 800 €

IMPÉRIALE DE CHOPARD Ce garde-temps en or rose 18 carats est un véritable arc-en-ciel de saphirs et de diamants éblouissants qui entourent un élégant cadran en nacre. Les index des heures en saphirs multicolores, les imposants chiffres romains et les aiguilles en or rose occupent le devant de la scène. Un bracelet en cuir pourpre impérial apporte la touche finale à cette montre vraiment unique.

BIG BANG ONE CLICK CALAVERA DE HUBLOT Hublot affiche une nouvelle fois sa positive attitude en célébrant la fête la plus populaire au monde, ‘El Día de los Muertos’. Rappelant les traditionnels visages peints des calaveras, son cadran laqué noir (sur boîtier 39 mm) affiche le maquillage sophistiqué des « Catrina » (Crâne élégant). Son bracelet, lui, est cousu de têtes de mort multicolores festives.

Prix sur demande

Prix : 28 500 €

PORTOFINO DE IWC Les amateurs de garde-temps au design intemporel peuvent d’autant plus se réjouir que la Portofino Automatic 37 est dotée de fonctionnalités raffinées et de dimensions légèrement réduites. Le modèle en or rouge avec cadran argenté et 66 diamants sur la lunette est assorti d’un bracelet en alligator de couleur lilas de Santoni. Prix : 17 300 € ASTRONOMIA FLEURS DE JARDIN DE JACOB & CO Avec cette montre Fleurs de Jardin, l’heure est fastueuse et printanière. Cette pièce de haute horlogerie est ultra féminine. Inspirée du mécanisme sophistiqué de l’Astronomia Solar, la Fleurs de Jardin a nécessité plus d’un an de développement. En or rose 18k, elle est sertie de 46 saphirs rose et dévoile onze fleurs différentes taillées dans la citrine, la tsavorite, l’améthyste, le grenat orange et le rubis. Prix sur demande

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MONTRES PURPLE WATCH

Ultra

VIOLET BALLON BLEU DE CARTIER Aérienne comme un ballon, bleue comme le cabochon qu’elle protège. Avec son diamètre 42 mm et son mouvement mécanique à remontage automatique, ce modèle s’inscrit dans l’univers horloger Cartier. On retrouve une boîte en or rose 18 carats sertie de 126 brillants, un cadran opalin argenté, guilloché et laqué, ainsi qu’un bracelet en alligator violet vernis, boucle déployante à double réglage en or rose 18 carats.

Le violet, couleur enveloppante de cet automne, investit l'horlogerie pour sublimer nos poignets. Par Anne Ciancanelli

Prix : 41 800 €

SERPENTI DE BULGARI La montre Serpenti, dotée d’un boîtier en or rose 18K serti de diamants, d’un cadran noir et d’un bracelet couleur jade glycine, peut se muer à l’infini, pour donner vie à une forme de séduction moderne. Dans cette interprétation tendance et moderne du serpent fétiche, l’icône se pare d'un bracelet quadruple spirale en cuir de veau aspect métal brossé coloré (interchangeable d’ailleurs). Prix : 10 200 €

HEURE H DE HERMÈS En 1996, sous l’impulsion du designer maison Philippe Mouquet, la lettre H se métamorphose en boîtier emblématique qu’attachent au poignet des bracelets interchangeables, et devient une ligne phare de la marque. Cette montre en acier déploie un cadran blanc et un bracelet en veau Swift Iris. Prix : 2 200 €

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JEWELRY Fabienne Belnou Collier Papillon en or blanc et serti de deux saphirs roses, perles de Tahiti

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BIJOUX ANIMAL

Bling of JUNGLE

Boucheron Pendentif Nuri, le perroquet. Pavé de tsavorites, de saphirs

Serpent, zèbre, lion... le bijou animal est la tendance sauvage des créateurs joailliers, partons sur les traces de quelques beaux spécimens rares.

Chaumet Collection Trésors d’Afrique, broche zèbre

Pasquale Bruni Collection Look At Me, bague en or et diamants

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Cartier Bague Panthère de Cartier en or

De Grisogono Collection Mascote, bague en or rose, émeraudes, rubis et alabastrite

Morphée Joaillerie Boucles d’oreilles Minute Papillon en or et diamants

Chanel Bague Sous le Signe du Lion en or, diamant et quartz

Chopard Bague Grenouille en or blanc sertie d’émeraudes, diamants noirs et diamants blancs, tenant une couronne entièrement sertie de diamants jaunes

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Chaumet Collection Trésors d’Afrique, broche « Espiéglerie », lion en or blanc et or jaune, sertie d’un diamant poire, de saphirs ronds, de saphirs jaunes et roses ronds, et de diamants taille brillant


JEWELRY

Motifs d'oreilles Nuri

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INTERVIEW CLAIRE CHOISNE

Passion

JOAILLIÈRE Septembre, Place Vendôme, Paris. C’est par un jour automnal et ensoleillé que l’on s’est glissés dans tout l’univers de l’emblématique maison joaillière Boucheron. Découverte de leur hôtel particulier et de leur pétillante créatrice, Claire Choisne. Propos recueillis par Anne Ciancanelli

ouler les dalles de l’hôtel particulier Boucheron, c’est quelque chose. Quand la porte gigantesque s’ouvre, côté historique rue de la Paix, on pressent que l’on pénètre dans un lieu qui a une histoire pas comme les autres, de celle qui nourrissent l’imaginaire. L’Hôtel de Nocé, car c’est ainsi qu’on l’appelle, a refait peau neuve fin 2018, un timing parfait pour célébrer son 160ème anniversaire. Mais ce bâtiment est plus ancien encore. Il date de 1717 et a accueilli en ses murs de nombreuses grandes familles, notamment la Comtesse de Castiglione, personnalité royale connue pour être la plus belle femme de son siècle. Quand Frédéric Boucheron décide d’installer ses ateliers au 26 Place Vendôme en 1893, il est le premier joaillier à s’installer sur cette place. La restauration de ce lieu est une sublime réussite car elle allie la modernité, le design contemporain et le respect de son histoire. Le 26 Place Vendôme, classé monument historique depuis 1930, retrouve ainsi ses volumes d’origine; les hauteurs sous plafond reprennent leur ampleur par la suppression de certains demi-niveaux. Les mosaïques et les moulures sont redessinées. Pour cela, l’architecte en chef des monuments historiques Michel Goutal a effeuillé près de trois cent ans d’histoire afin de retranscrire au mieux l’écrin

d’antan. Et c’est le talent du décorateur Pierre-Yves Rochon qui a permis de redonner cet éclat actuel et néanmoins volontairement marqué par les époques. Entre œuvres d’art et objets chinés par Rochon même, on a cette douce impression que les générations qui se sont succédées depuis 1893 y ont laissé leur touche personnelle. Une prouesse de style en harmonie avec le savoir-faire et l’approche de la maison. Sur les quatre étages où logent la boutique, l’atelier et quelques espaces dédiés, on y perçoit cette volonté d’en faire un lieu de rencontre et de vie. Le mobilier est tout en rondeur, afin de laisser circuler et d’échanger avec plus de chaleur. Les luminaires sont grandioses et nombre d'entre eux utilisent le cristal de roche, matière fétiche de Frédéric Boucheron. Dans cet univers commun cohabitent pourtant des univers divers, comme ce salon chinois créé par Frédéric Boucheron à la fin du XIXe, soigneusement conservé. Ou ce jardin d’hiver, qui grâce à son immense verrière, ses tonalités nature ou émeraude (on vous laissera choisir) et des chants d’oiseaux en fond sonore vous projettent dans un petit Éden réinterprété. C’est d’ailleurs dans cet espace que l’on retrouve la sublime collection bestiaire de la Maison, comme si ces animaux précieux ne pouvaient se trouver plus bel écrin dans cette demeure. Cette restauration brillante, respectueuse des codes contemporains et de son patrimoine, fait un écho raffiné et en même temps concret du travail de Claire Choisne, en charge des créations Boucheron depuis 2011. Elle a redonné un souffle de fraîcheur, de poésie, tout en honorant un héritage joaillier prodigieux. Réinterpréter sans dénaturer, c’est là tout le pari délicat et pourtant habilement relevé. C’est ainsi dans cette ambiance feutrée, luxueuse et familiale que l’on a pu échanger avec Claire et parler sensibilité, passion, créations et diamants évidemment.

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JEWELRY

PREMIUM : J’ai pu découvrir que la Maison Boucheron avait des thèmes de prédilection, mais si vous deviez citer vos thèmes favoris à vous, quels seraient-ils ? Claire Choisne : La nature, l’architecture et la couture. En arrivant chez Boucheron il y a huit ans maintenant, j’ai parcouru les archives pour essayer de comprendre ce qu’était un bijou Boucheron et ce n’était pas évident car elles sont extrêmement riches et variées. Il n’y a jamais eu la volonté de les synthétiser. Donc ça donne beaucoup de richesse mais en même temps on a envie de canaliser un peu. Dans ses archives, Boucheron a travaillé sur toutes ces périodes que sont l’Art Déco, l’Art Nouveau, etc. Il y a un peu de tout, j’avoue que c’est une belle source d’inspiration. PREMIUM : Mais justement, avec le poids de l’histoire de Boucheron, comment arrive-t-on dans cette maison et parvient-on à créer des pièces avec sa propre patte ? C.C. : C’est une bonne question. Je me la suis posé juste avant d’arriver et ça s’est fait naturellement. Il y a le poids mais surtout le plaisir de notre passé, de nos archives. Je ne les vois pas comme quelque chose d’antinomique à la création d’une pièce nouvelle et contemporaine. Ça m’a pris un peu de temps pour en arriver là. Plus de regarder stylistiquement ce que je pouvais trouver dans ces archives, je me suis demandé la philosophie derrière tout ça, en particulier ce que Frédéric Boucheron avait envie de nous raconter. Et cette philosophie est applicable sur une pièce actuelle. C’est ce que je tente de faire. À mon sens – et j’adorerais que ce soit confirmé mais c’est ce que je ressens – c’est avant tout une liberté de créer. C’est quelqu’un que ne s’est pas conformé aux normes de la joaillerie de son temps; il a inventé des techniques, comme pour le collier Point d’Interrogation qui était totalement novateur à l’époque (conçu sans fermoir et muni d’un ressort caché afin de s’enrouler autour du cou) et qui est une idée de génie pour moi. Et pareil pour les matières qu’il a utilisées, c’était le premier à travailler le cristal de roche. C’était étrange de travailler une matière qui était moins précieuse, et l’associer à des diamants et autres pierres pour en faire une pièce de haute joaillerie. Et derrière tout cela, derrière cette liberté de créer, on a le sentiment qu’au final c’était très dirigé vers la femme, qu’elle devait avoir plaisir à porter ces bijoux, qu’elle aurait du style avec, pour l’époque évidemment. Je pense qu’il pensait à elles. PREMIUM : Et pensez-vous qu’il est plus facile de créer pour une femme lorsqu’on est une femme ? C.C. : J’imagine que c’est plus facile et instinctif que pour un homme. Parce que j’adore porter des bijoux et que du coup j’ai quelques notions de ce qui est agréable à porter. Une boucle d’oreille qui fait plus de 25 grammes et que vous devriez porter tout un dîner, ça se transforme en cauchemar. Un collier pas assez souple, ça ne serait, non plus, pas très agréable. Avec mon équipe, on a tendance à se projeter sur les créations et on s’imagine : « Avec cette pièce je mettrais telle tenue, ou avec cette broche ». Presque comme un accessoire de très grand luxe.

PREMIUM : A ce propos, puisque vous avez l’air d’être une grande amoureuse de bijoux à titre personnel, avez-vous souvenir du premier bijou que vous avez porté et qui vous a donné une émotion particulière ? C.C. : Ce ne sera pas le premier que j’ai porté mais celui qui m’a donné une émotion particulière, ce serait la bague que m’a offerte ma grand-mère. C’était une bague de famille qu’elle tenait elle-même de sa mère. C’était une très belle perle de Chine. J’ai aimé tout autant la valeur émotionnelle que la beauté de cette perle. J’ai très vite compris qu’il n’y avait pas seulement la valeur intrinsèque qui composait le bijou qui importe, mais aussi la valeur émotionnelle. C’est quelque chose que j’essaie de travailler naturellement dans les collections.

mais on n’a pas hésité à travailler de vrais pétales naturels. Bien sûr cela aurait été techniquement bien plus simple de paver ces fleurs de pierres et diamants, avec un panache de couleurs, c’est maîtrisé depuis très longtemps. Et comme le message que l’on voulait donner c’était rendre à la nature l’éternité qu’elle n’a pas, on n’a pas hésité à travailler une matière qui n’est pas habituelle en joaillerie. On a déjà utilisé du sable pour une collection réalisée avec le Maharadja de Jaipur pour exprimer l’émotion qu’il avait eue en visitant l’un de ses palais dans le désert du Thar ; on a fait un collier qui exprimait cela, avec à l’intérieur

// AVANT, QUAND ON PENSAIT AU BIJOU, C’ÉTAIT QUASIMENT TOUT LE TEMPS COMME LE BIJOU-CADEAU OU COMME OBJET POUR AFFIRMER SON STATUT. //

PREMIUM : De votre côté, si vous deviez parler de la plus belle création que vous avez signée depuis votre entrée chez Boucheron, laquelle serait-elle ? C.C. : J’aurais envie de vous dire la prochaine. Parfois on associe notre joaillerie à quelque chose de poussiéreux, d’ancien ou de rétro, et ça ne doit pas l’être. Du coup, se reposer sur ses lauriers, se congratuler, pour moi ce n’est pas un moteur. Je préfère me motiver à ce que la suivante soit encore plus belle.

PREMIUM : Et du coup, oseriez-vous mentionner votre préférée chez Boucheron ? C.C. : En fait, c’est beaucoup plus facile de parler du travail de quelqu’un d’autre que du sien. C’est le Point d’Interrogation. Je crois que c’est d’ailleurs le premier que Frédéric Boucheron a fait. C’était un point d’interrogation avec des feuilles de lierre. Nous l’avons même retravaillé, différemment mais assez proche des archives, des archives grandioses, car à un moment il ne faut pas réinventer ce qui est déjà beau. Je me souviens de la découverte des archives lorsque je suis entrée chez Boucheron, ça m’a marquée. Déjà la pièce joaillière est sublime. Esthétiquement c’est vraiment quelque chose. Puis la technique, qu’on ne voit pas. On a l’impression d’avoir une branche de lierre enroulée autour du cou. Je trouve excellent autant son cerveau de joaillier que son cerveau de créateur. PREMIUM : Que ce soit pour les créations Boucheron ou celles sur-mesure pour les clients, avezvous des matières ou des pierres précieuses que vous aimez particulièrement travailler ? C.C. : Oui, toute matière qui va m’aider au mieux à retranscrire le concept, l’idée. On souhaite toujours, dans les collections, raconter une histoire. Pour moi il est important qu’un bijou ait du sens. Et comme Frédéric Boucheron, on ne se met pas de limite sur la matière. On va bien sûr utiliser des pierres précieuses car c’est un pré-requis, mais on ne peut pas s’empêcher d’y associer des matières qui peuvent sembler étranges et qui pourtant nous permettent de bien exprimer notre idée. Par exemple, dans la collection Les Fleurs Eternelles, il y a évidemment des pierres précieuses magnifiques au cœur de ces bagues PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 82

une coque en cristal de roche, et dans ce cristal de roche on a mis du sable du désert du Thar. Il n’y a pas de limite, ni de matière préférée… Après j’ai quand même un petit faible pour le cristal de roche car il permet de faire beaucoup de choses. Déjà il s’associe magnifiquement bien avec le diamant. On peut jouer avec sa transparence, on peut créer des effets d’optique, on peut le polir et le dépolir et jouer avec le mat, on peut le tailler et le sculpter, etc. Je trouve que c’est une matière légère et poétique. PREMIUM : Avec votre beau parcours de créatrice joaillière d’aujourd’hui, observez-vous des changements dans la relation que les femmes ont avec les bijoux ces dernières années ? C.C. : Je ne sais pas si sur la joaillerie j’ai une vision assez longue mais en tout cas j’ai le sentiment, par rapport à mes débuts, que la femme est au cœur du sujet pour de vrai. Avant, quand on pensait au bijou, c’était quasiment tout le temps comme le bijou-cadeau ou comme objet pour affirmer son statut. Aujourd’hui je vois davantage de femmes qui viennent et qui achètent des bijoux pour elles, pour les porter. Elles sont moins sur le bijou d’apparat mais plutôt sur le plaisir de porter réellement la pièce et de vivre avec. On réfléchit plus sur comment créer un bijou avec lequel elle se sentira encore plus belle avec. C’est d’ailleurs comme cela que l’on a créé la collection Jack. À la base c’est un bracelet qu’on peut choisir de porter aussi bien en bracelet, en collier, en sautoir, on peut même en faire une ceinture. C’est une chaîne serpent très souple et le fermoir ressemble aux prises Jack. On peut donc clipser pleins de Jack les uns aux autres, et c’est notre idée de bijou modulable, adaptable à la vie de tous les jours. Moi très concrètement, ce sont les bijoux que je porte.


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1. Le 26 de la Place Vendôme 2. Le jardin d'hiver 3. Hall d'entrée 4. Le Salon des fiancés

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5. Une publicité de 1946

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Collier Grosgrain

Montage à froid des éléments en titane du collier verrière

Collection Nature Triomphante 2018. Bague Fleur Eternelle en pétales naturels, sertie d'un saphir pad paradscha ovale de 4,16 cts, pavée de spinelles noirs, saphirs multi-couleurs sur titane et or rose

Collier Armoiries serti d'une topaze impériale poire de 3222 ct et pavé de diamants sur or jaune.

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POWER

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En tenue de SUV DS 3 CROSSBACK

CROSSFIT Alors que la première génération de DS 3 calquait sa silhouette et ses proportions sur celles de la Mini, cette deuxième génération décide de prendre de la hauteur en lorgnant vers le statut des SUV compacts. Bonne résolution ?

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a nouvelle DS 3 est donc devenue un crossover, soit le croisement entre une berline compacte et un SUV. De toute évidence c’est le format à la mode aujourd’hui et les constructeurs n’ont d’autre choix que de se plier aux souhaits des clients ! Ce faisant la jadis petite DS 3 grandit dans toutes les directions : plus longue, plus large et bien sûr plus haute, elle profite même de l’occasion pour ajouter deux portes à son physique et devenir ainsi un petit crossover 5-portes. DS STYLE

Après la DS 7 Crossback, la petite nouvelle est le deuxième « SUV » de la marque premium française. La DS 3 Crossback adopte un style chic et branché tout en affichant une présence affirmée avec sa large calandre dont les inserts chromés glissent jusque sous ses phares led dont la rangée verticale ondule jusqu’au bas du bouclier en guise de signature lumineuse. Bien campée sur ses grosses roues, elle dégage un air costaud et rassurant tout en n’oubliant pas le clin d’œil à sa devancière avec le décrochement en aileron de requin caractéristique qui sépare les portes avant et arrière. Un autre élément de style se distingue

Par Antonio Da Palma Ferramacho

au niveau de ses poignées de portes chromées affleurantes qui se déploient électriquement dès qu’on approche du véhicule clé en poche. Effet « wow » garanti d’autant plus que c’est carrément inédit dans cette gamme de prix car même Tesla n’a pas jugé bon de l’adopter sur son Model 3 alors que c’est le cas dans le reste de sa gamme ! L’arrière, quant à lui, nous rappelle celui de la grande sœur DS 7 et c’est plutôt une bonne chose puisque son popotin bien rebondi est très réussi ! LE SOUCI DU DÉTAIL L’habitacle de la DS 3 se distingue par son design inédit qui reprend le thème du losange (symbole de DS) tous azimuts mais aussi par la richesse de ses équipements. Pour ce qui est du style on dira que les goûts et les couleurs ne se discutent pas… discussion close ! En revanche, niveau équipement et présentation la petite DS impressionne en proposant d’emblée une instrumentation 100% digitale, des commandes sensitives, un système d’info-divertissement à la page avec un large écran central mais aussi des aides à la conduite que l’on retrouve habituellement dans les catégories supérieures (mais qui sont parfois trop intrusives). La sellerie cuir recouvrant les sièges de notre modèle s’inspire du dessin des bracelets de montre PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 84

cher à la marque et s’invite jusque sur la planche de bord et le dessus des contre-portes pour donner une ambiance premium. Une mention particulière ira à la sélection du cuir dont le toucher très soyeux est particulièrement plaisant, notamment lorsque l’on agrippe le petit volant à la jante agréablement épaisse… C’est juste un peu dommage que les coutures qui l’habillent soient un brin agressives au toucher ! Globalement l’ambiance qui règne à bord de la petite DS étonne au point qu’on lui attribuerait volontiers le slogan jadis utilisé pour un autre modèle français… « Elle a tout d’une grande ! » INVITATION À BORD Lorsqu’on s’approche d’elle, la DS 3 Crossback détecte notre présence (en réalité celle de sa clé !) en déverrouillant ses portières et en éjectant ses poignées de porte affleurantes comme pour nous inviter à monter à bord. C’est d’autant plus sympa qu’elle se verrouille toute seule selon la procédure inverse lorsqu’on la quitte ! En s’installant à bord sa conductrice est agréablement accueillie par le confort de son siège et les divers réglages permettant une bonne position de conduite. L’environnement visuel particulier est agréable à l’œil mais le côté olfactif l’est aussi si on a opté pour la sellerie cuir comme c’était le cas de


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Un soin visage qui stimule la production de collagène, lisse et améliore la texture de la peau en la rendant plus épaisse, souple et d’apparence plus jeune. Il diminue les rides et ridules, combat les tâches et les cicatrices d’acné.

DS 3 CROSSBACK PURETECH 130 GRAND CHIC Moteur : 3 cylindres injection directe essence turbo Cylindrée (cm3) : 1199 Puissance (ch. / kW @rpm) : 130 / 96 @ 5500 Couple (Nm @rpm) : 240 @ 1750 Boîte de vitesse : Automatique 8 rapports Entraînement : Traction 0-100 km/h (s) : 9,2 Vitesse Max (km/h) : 196 Consommation (l/100 km) : 4,9 (annoncée) – 7,7 (observée) Emissions CO2 (g/km) : 115 Poids (kg) : 1205 Prix de base (EUR) : 32 779 euros

notre exemplaire. Le démarrage du moteur se fait via un bouton poussoir qui demande une pression d’une bonne seconde pour faire vibrer le petit 3 cylindres essence de 1199 cm3 qui a reçu le prix de meilleur moteur de sa catégorie. Dans notre cas, ce dernier est accouplé à la nouvelle boîte automatique 8 vitesses AISIN qui se pilote via un levier à commande par impulsion (ou séquentiellement via des palettes fixes derrière le volant) similaire à celui de la nouvelle Peugeot 508. L’ensemble est cohérent et délivre de bonnes reprises mais il ne faudra pas hésiter à appuyer sur le champignon pour obtenir le « jus » escompté… ce qui impacte la consommation avec une moyenne enregistrée de 7,7 l/100 km (soit 50% au-dessus de la valeur annoncée).

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Pour une peau lisse et hydraté en profondeur, d’un teint unifié avec juste ce qu’il faut de couleur pour avoir bonne mine sans make-up.

ÉVOLUTION La conduite feutrée de la DS 3 Crossback renvoie un sentiment de bien-être qui est accentué par la douceur des commandes comme par exemple celle du cuir de son volant qui nous caresse les mains à chaque virage. Si le petit moteur 3 cylindres est suffisamment vigoureux pour emmener la DS 3 avec dynamisme, il manque cependant de raffinement vibratoire et acoustique pour parfaire ce beau tableau… On ne peut s’empêcher d’imaginer ce que donnerait l’excellent 1,6 l turbo de sa grande sœur dans cette caisse légère et compacte. Voilà un appel du pied à peine déguisé pour que DS nous concocte une DS 3 Crossback à la sauce RS comme Audi sait faire ! Pour ce qui est de la tenue de route, elle ne souffre aucune critique alors que le confort est correct vu les suspensions et les pneumatiques typés SUV. On s’attardera encore sur les assistances de conduite qui permettent de rester dans notre bande de circulation (parfois avec un peu trop d’insistance) et aussi de calquer sa vitesse sur la valeur souhaitée ou celle du véhicule qui précède (régulateur adaptatif) tout en offrant la possibilité de faire du « stop & go » dans le trafic sans devoir toucher aux pédales. Appréciable et rassurant ! Globalement la nouvelle DS 3 Crossback évolue sur bien des niveaux, elle est plus confortable, plus qualitative et raffinée tout en suivant l’évolution technologique. Malheureusement en succombant à la mode des SUV, son gabarit grandit et impacte immanquablement les valeurs réelles de consommation et d’émissions CO2 vers le haut… et aussi son prix !

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Plastique SUV NEW RANGE ROVER EVOQUE

DE RÊVE Lors de son lancement en 2011 le Range Rover Evoque premier du nom avait fait une entrée remarquée dans le segment des SUV compacts premium. Après un léger facelift de milieu de vie en 2015, un tout nouvel Evoque débarque aujourd’hui avec l’espoir de continuer sa success-story... Y parviendra-t-il ? Par Antonio Da Palma Ferramacho

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Evoque est de ces modèles pour lesquels le public a littéralement craqué sur le seul fait de sa plastique. En effet, il aura suffi d'à peine quelques mois à l’Evoque pour devenir la coqueluche de ces dames - et pas que - qui appréciaient sa ligne à la fois élégante et robuste qui lui donne ce statut de baroudeur bon chic bon genre qui fait fureur dans les capitales d’Europe. Son look s’inspirait du concept LRX présenté au salon de Detroit en 2008 et reprenait les codes de son grand frère le Range Sport en plus futuriste. Le résultat commercial fut fracassant avec près de 800 000 exemplaires écoulés en 8 ans ! INSPIRATION VELAR La nouvelle mouture de l’Evoque, qui a été présentée en novembre 2018, reprend les proportions et les grandes lignes stylistiques du modèle originel tout en s’inspirant du magnifique Velar qui est sans doute l’un des plus beaux SUV jamais dessinés. Cela se remarque principalement au niveau de ses faces avant et arrière où l’on retrouve une similitude certaine au niveau des phares et des optiques. Ses panneaux de carrosserie traités par des surfaces lisses et planes rappellent aussi ceux du Velar dont il hérite des poignées de portières escamotables qui participent au sentiment de montée en gamme du nouvel Evoque. Le tout lui permet de gagner en pureté, voire en beauté. Notons aussi qu’il n’est plus proposé que dans une seule et unique carrosserie 5 portes alors que le précédent existait en 3 portes et même en cabriolet ! Cette inspiration se poursuit dans l’habitacle où la planche de bord adopte un design similaire à celui du Velar, notamment au niveau des instruments et des écrans de contrôle. Celui du multimédia, parfaitement intégré au centre de la planche de bord, pivote en position verticale lors que le contact est mis... Un détail qui en jette ! Outre son design, c’est aussi sa finition et sa qualité perçue à bord qui ont bien progressé… Un bon point par rapport au modèle précédent qui pêchait quelque peu à ce niveau.

// AU GLOBAL LE NOUVEL EVOQUE PROGRESSE DANS TOUS LES TABLEAUX TOUT EN MAGNIFIANT SON LOOK INIMITABLE // TECHNO TOO MUCH Si son look évolue en douceur avec une esthétique savamment retravaillée, la technologie embarquée est le domaine où le nouvel Evoque progresse le plus visiblement lorsqu’on pénètre dans son habitacle. On y retrouve une instrumentation 100% digitale avec trois écrans faisant office d’interface homme/machine. Le premier, face au conducteur, est le combiné d’instruments qui informe sur la conduite ; le second est le plus impor-

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tant, puisque gérant pratiquement tout, se retrouve au centre de la planche de bord; finalement le troisième au pied de la console centrale permet de gérer la climatisation, la téléphonie ou le multimédia. Mais le hic c’est que cette débauche technologique en devient confuse pour diverses raisons. D’abord les menus de ces écrans sont assez complexes et se pilotent à travers des commandes différentes, ensuite ils ne sont pas parfaitement interconnectés avec, par exemple, la définition de la langue qui se fait indépendamment d’un écran à l’autre (!) ou encore le fait de redondances entre les 2 écrans centraux. Bref, on attrape vite mal au crâne en essayant de se dépêtrer dans cet environnement illogique et peu convivial… C’est d’autant plus dommage que la présentation est de bonne facture. VISION TROUBLE À son bord, l’ambiance est agréable et les matériaux de qualité s’additionnent à une bonne position de conduite dominante sur la route comme tout SUV qui se respecte. Les commandes sont douces et la manipulation des écrans de contrôle centraux se fait de façon tactile alors qu’on passe par les boutons du volant pour celui des instruments. Notre modèle disposait d’une innovation au niveau du rétroviseur intérieur qui avait la double fonction miroir ou écran digital, au choix. Cette trouvaille fort intéressante utilise une caméra intégrée dans le toit pour afficher l’image derrière le véhicule sans être gêné par la présence de passagers ou de bagages à l’arrière. Par contre cela s’avère très gênant pour les personnes qui, comme votre serviteur, portent des lunettes à verres progressifs… En effet, la mise au point de l’image projetée sur l’écran devant se faire sur la partie basse des verres, on se retrouve avec une vision floue, donc inutile ! CONDUITE COOL Nous disposions de la version diesel haute puissance, soit la D240 AWD d’office accouplée à la boîte automatique et à la transmission intégrale. D’ailleurs nous vous conseillons ce moteur pour deux raisons : la première c’est qu’il faut au moins ça pour déplacer les 2 tonnes de ce gros bébé et la deuxième, qui en découle, c’est qu’il vaut mieux éviter le moteur essence qui se fera un plaisir de vider le réservoir à la vitesse V. Tout ça pour dire que l’Evoque apprécie d’être conduit de façon coulée en laissant l’excellente boîte automatique faire son job en position confort. On peut bien sûr le forcer à aller vite mais sa masse l’embarque alors dans un comportement moins homogène qui n’est pas son fort… sans parler de la consommation qui peut vite grimper à 10l/100 km dans ces conditions. Au global le nouvel Evoque progresse dans tous les tableaux tout en magnifiant son look inimitable. Dans le genre c’est un très agréable véhicule mais à une époque où on met en avant les performances environnementales des voitures plutôt que leur « gueule », on pourrait se poser la question de savoir si c’est encore raisonnable de se déplacer dans un véhicule de 2 tonnes avec de grosses roues et une prise au vent conséquente… A méditer !


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EVOQUE MEHV D240 AWD Moteur : 4 cylindres diesel biturbo mild hybrid Cylindrée (cm3) : 1999 Puissance (ch. / kW @rpm) : 240 / 177 @ 4000 Couple (Nm @rpm) : 500 @ 1500-2500 Boîte de vitesse : Automatique 9 rapports Entraînement : Intégrale 0-100 km/h (s) : 7,7 Vitesse Max (km/h) : 225 Consommation (l/100 km) : 5,9 (annoncée) – 8,0 (observée) Emissions CO2 (g/km) : >156 Poids (kg) : 1955 Prix de base (EUR) : 48.830 euros

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Photos : PSA/DS MEDIA

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RENCONTRE CHARLES PEUGEOT

Peugeot au volant de DS C’est dans le cadre du lancement de la nouvelle DS 3 Crossback que nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Charles Peugeot, Managing Director de DS Automobile Belgique & Luxembourg, pour découvrir son implication dans le développement de la marque de luxe française mais aussi dans celui de la DS 3 Crossback. Par Antonio Da Palma Ferramacho UN PEU D’HISTOIRE… Bon nombre de marques automobiles ont été créées il y a plus d’un siècle et il est rare d’encore trouver aujourd’hui un des descendants du fondateur dans le giron dirigeant. C’est pourtant le cas de Charles Peugeot, Managing Director de l’entité Belux de DS qui, avant d’occuper ce poste, a eu l’occasion de faire ses classes à divers niveaux au sein du groupe PSA. Et si DS est une marque à part entière aujourd’hui, ce n’était pas le cas à l’origine puisque la DS apparue au salon de Paris 1955 était bel et bien une Citroën ! Ce modèle emblématique au look et à la technologie révolutionnaires (ndlr. suspension hydropneumatique) a marqué l’histoire de l’automobile à tel point que PSA a décidé d’en faire la marque premium française en 2014. Notons aussi, pour la petite histoire, que Peugeot et Citroën fusionnèrent en 1976 pour devenir le groupe PSA Peugeot Citroën… Ceci explique cela. L’ART DU VOYAGE Charles Peugeot, que nous avons rencontré dans le DS Store de Gasperich, nous explique que la raison d’être de la marque premium française repose sur trois piliers essentiels que sont le savoir-faire du luxe à la française, le design et la technologie avant-gardistes mais aussi le souci du détail. L’ensemble de ces ingrédients intrinsèques à DS définissent son ADN qui marie le respect de l’environnement au confort intime d’un cocon pour inviter ses occupants au voyage. Et quand on demande à Charles si la tendance actuelle du marché vers les SUV ne va pas à contre-courant des considérations environnementales, ce dernier

nous rétorque que cette contradiction est un véritable défi pour les ingénieurs qui doivent être chaque fois plus innovants pour le relever. Ils le font avec l’aide de la technologie qui permet de réduire le poids et de développer des motorisations chaque fois plus performantes, notamment en faisant appel à l’électrification. MEILLEURE ÉLÈVE DE SA CLASSE C’est dans ce contexte empreint de contraintes et de défis que la DS 3 Crossback a été créée et nous avions la bonne personne pour en parler puisque son chef de projet n’était autre que Charles Peugeot ! En effet, c’est pendant une genèse de plus de 5 ans que Charles a œuvré avec les équipes de développements stylistique, technique et industriel pour obtenir le produit final que nous avons sous les yeux aujourd’hui. Pour ce faire, un cahier des charges particulièrement exigeant a été établi avec des impératifs technologiques tels qu’une instrumentation 100% digitale, une connectivité à la page (un des fondamentaux pour être crédible aujourd’hui) et toutes les aides à la conduite de niveau 2. À cela s’ajoute un design innovant et raffiné avec un soin du détail comme, par exemple, les poignées de porte affleurantes et escamotables qui surgissent des panneaux de portes dès que l’on s’approche de l’auto (clé en poche). La DS 3 Crossback a introduit d’autres technologies inédites pour sa catégorie comme l’accès/ démarrage via smartphone ou l’éclairage Matrix Led Vision intelligent qui permet de rouler pleins phares en permanence. Des considérations que nous traiterons dans un prochain article consacré à son essai. PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 89

CHARLES PEUGEOT, UN ENFANT DE LA FAMILLE AUTOMOBILE Charles Peugeot porte le nom de l’entreprise qui l’emploie et ce n’est pas un hasard puisqu’il est l’un des descendants de cette famille dont les origines remontent au 15ème siècle et qui est devenue au fil du temps une véritable dynastie industrielle. Bercé par l’automobile depuis sa tendre enfance, Charles est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs (ENSPM) où il a suivi un cursus d’ingénieur motoriste qui lui a permis de débuter dans l’entreprise PSA au département du développement moteurs. Il a ensuite investi le domaine du commerce et de la distribution automobile avec des postes clés d’abord en Espagne et ensuite au Royaume-Uni où il était responsable du réseau Citroën et de ses 200 concessionnaires. C’est avec ce bagage technique et commercial qu’il a pris la responsabilité de la gestion de projet de la dernière DS 3 Crossback et, maintenant que le modèle est en production, il relève un nouveau défi qui est de faire développer la marque dans le réseau BELUX.


SPORT

L'aventure en |

EXPÉDITION ANNICK GOERENS

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Annick Goerens a tout d’une femme active des temps modernes, à cela près que son principal loisir c’est de s’extraire de sa zone de confort, et elle n’y va pas de main morte. Parmi ses nombreuses activités, elle entreprend une expédition en Russie à tout juste 31 ans. Propos recueillis par Annie Esch - Avec le soutien de Freelander's

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ournaliste chez RTL, Annick Goerens est surtout une aventurière dans l’âme. Et elle est exactement comme on peut se l’imaginer : active, bouillonnante et chaleureuse à la fois. Elle a cette sérénité et cette force, intrinsèques et palpables en même temps, que l’on ressent là, juste en étant près d’elle. Des qualités que l’on devine façonnées au cours de ses expériences et foncièrement utiles lors de sa plus grande expédition jusqu’alors : La Carélie et la Russie, parcourues pendant 11 jours, début 2019.

Profil

“Mon nom c’est Annick Goerens, je suis journaliste et lors de mon temps libre, je suis une femme qui bouge beaucoup. Je ne suis presque jamais tranquille chez moi, en train de cuisiner ou autres. De-

puis 1 an et demi je fais beaucoup d’escalade, et je voyage, exclusivement dans des programmes plus ‘off road’. Puisque j’aime sortir des sentiers battus et que je préfère nettement voyager seule ou en tout petit groupe (avec des personnes que je connais ou non d’ailleurs), j’évite clairement les tour operators. Depuis que je suis petite, je rêve de faire l’une des trois grandes expéditions arctiques, mais il est impossible de s’y lancer comme ça. À la différence de l’Europe, l’Amérique ou l’Australie, tout environnement hostile comme l’Arctique nécessite une préparation. Cela fait désormais quatre - cinq ans que je ne suis plus étudiante, que je travaille, et que j’ai donc un revenu pour en financer une partie car il faut un certain budget pour partir dans ce genre d’aventures. Je me prépare lentement depuis et mon objectif est de réaliser une expédition pareille dans les dix prochaines années. La Russie et la Carélie étaient donc un premier pas.”

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Photo : Konstantin Kirsch

Photo : Kevin Brych

Photo : Kevin Brych

SPORT

Faire partie de l’expédition

“Je suis une personne parmi les 150 qui ont postulé pour faire l'expédition. Mais on est passés très vite de 150 à 50, car un grand nombre était intéressé puis quand ils leur ont expliqué qu’il n’y avait pas de toilettes, pas de douches, qu’on était réduits à un minimum vital, qu’il allait faire froid tout le temps sans aucun moyen de se chauffer, et qu’il n’y avait aucune possibilité d’arrêter en cours de route, l’engouement s’est vite tassé. Il était nécessaire de voir qui était vraiment capable. Un premier choix a été fait, 40 candidats. L’organisateur m’a téléphoné, une heure la première fois, une heure la seconde fois, et trente minutes environ la troisième et dernière fois. C’est là qu’ils m’ont annoncé que je ferais normalement partie du voyage. Ils m’ont assaillie de questions de tous genres : “Pourquoi veux-tu faire ça?”, “Qu’est-ce que t’as déjà fait ?”, “Si ça fait mal est-ce que tu sais persister, résister ?”, “Est-ce que tu es chiante ?”, “Est-ce que tu sais bien interagir avec les gens ?”... Je savais qu’au niveau de la condition physique, il n’y avait aucun problème. J’ai déjà fait le chemin de Compostelle, j’ai fait 300 kms à pied pendant 10 jours, et je ne me plains pas, si j’ai mal je continue. J’ai toujours été comme cela. Il faut éviter de râler et affronter les choses parce que cela peut devenir dangereux, surtout là-bas. Lorsqu’ils m’ont choisie j’étais super contente, c’était une première étape.”

L’aventure en elle-même

“Pendant 11 jours, dont 2 jours de préparation, nous avons parcouru une moyenne de 60km/jour. Nous avons exploré le nord de la Russie ainsi que la Carélie, une région assez déserte. Il y a des villages là-bas que l’on surnomme les Ghosttown, ce sont des villages vides, quasiment à l’aban-

don. L’organisateur de cette expédition a choisi de parcourir cette région en hiver et a cherché des volontaires à même de le faire. J’ai de suite été emballée car cela me permettait d’avoir un premier contact avec un milieu très hostile, où il fait vraiment très froid. Ils cherchaient à rassembler douze personnes, réparties sur six traineaux avec les chiens, donc six duos. L’idée est de partir de manière autonome, en somme on ne peut rien acheter, ni s’arrêter dans un supermarché par exemple, il faut tout prendre avec soi. Il n’y a pas de douche, ni de lit. Ce n’est pas comme si tu vas de gîte en gîte, où tu t’arrêtes chaque soir pour prendre une douche chaude et manger chaud. Évidemment, on se lève tôt le matin, vers 6h, et on va dormir très tard. On se lève tôt pour profiter le plus possible du soleil. Les traîneaux (donc un duo) se succèdent pour réveiller les autres et organiser le départ : on sort vite pour préparer le feu et c’est pas très facile dans ces conditions. Il faut réchauffer la neige pour boire et il fallait faire fondre 2 litres par personnes. Puisqu’on était 12 participants et les guides, je dirais qu’on avait bien 30 litres de neige à faire fondre pour pouvoir avoir à boire dans la journée. C’est long. Ensuite, tout le monde vient pour déjeuner et se chauffer. Enfin, il faut ranger le camp et préparer les traîneaux pour partir. C’est pour cette raison qu’on se lève très tôt : à partir du moment où l’on se lève et le moment où l’on part, 3 heures se sont écoulées. Pour le soir, on arrivait souvent vers 20h00 ou 21h00. La nuit là-bas tombe beaucoup plus vite car on est au nord, la lumière baisse rapidement. Une fois arrivés, il fallait encore manger, organiser le camp. La journée se finissait vers 22h30-23h00. Et parfois tu restes debout encore jusqu’à minuit, juste pour pouvoir sécher tes affaires. Les journées sont vraiment longues.”

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// NOS BROSSES À DENTS ET DENTIFRICE ÉTAIENT GELÉS ; TU DEVAIS LE GARDER DANS TA BOUCHE ET LE LAISSER FONDRE UN PEU POUR LE RAMOLLIR ET ENFIN POUVOIR TE BROSSER. //

Affronter le froid

“On affrontait -20/-25 degrés en journée et la nuit était plus froide encore. Avec ces températures, tout est givré, même l’intérieur de la tente. Rien que la respiration, elle gèle dans la tente. En fait, tout ce dont tu avais besoin pour le lendemain devait être avec toi dans ton sac de couchage pour que ce soit chaud pour le lendemain. Par exemple nos brosses à dents et dentifrice étaient gelés; tu devais le garder dans ta bouche et le laisser fondre un peu pour le ramollir et enfin pouvoir te brosser. Pareil pour les lentilles que je porte. Elles pouvaient geler si je ne les mettais pas dans ma poche intérieure, sans compter que je devais les mettre le matin avec les doigts pas très propres. En fait, tout devient compliqué. Chaque mouvement, que tu es habitué à faire en quelque seconde chez toi, prenait beaucoup plus de temps. C’était ça le plus gros challenge.”

Les chiens de traîneau

“Il faut avoir une bonne condition physique, car même si t’es sur un traîneau, il ne faut pas compter uniquement sur les chiens en se disant que c’est eux qui font tout le travail. C’est impossible parce qu’eux aussi ont leurs limites. Déjà pour toute colline, il faut sortir du traîneau et le pousser. C’est très lourd, environ 70kg avec toutes les affaires dedans. Puis prendre les virages en traîneau c’est complètement différent de prendre un virage avec une voiture. Ici, il faut mettre tout son poids dans l’autre direction, c’est très physique. Et enfin mar-

cher dans la neige. Il faut lever ses pieds tout le temps très haut pour pouvoir avancer, c’est comme si tu montais sur une montagne. Normalement, sur le duo, il y en a un à l’intérieur et l’autre à l’extérieur. Je préférais nettement être à l’extérieur pour faire bouger le traîneau, être en mouvement. À l’intérieur, tu es presque immobile donc tu attrapes froid. Du coup, les quatre derniers jours, on était à deux à l’extérieur. Avec les jours qui défilaient, les chiens se fatiguaient aussi. Mais ils ont toujours été super contents d’aller au traîneau. Le matin, dès qu’on arrivait et qu’on s’approchait des traîneaux, ils commençaient à aboyer comme des fous car ils comprenaient qu’on était prêts à partir. Ce ne sont pas des chiens comme ici. Ce sont des chiens qui sont plus proches du loup que des chiens domestiqués. Toute l’année ils vivent à l’extérieur, sans être protégés. Le matin parfois tu sortais, il avait neigeait, et tu ne voyais que des boules. Ils se mettent en boule et ils se laissent neiger dessus : en-dessous de la neige il fait plus chaud qu’à l'extérieur, environ 0°C alors que dehors il faisait -20°C. Aussi, ils ont une hiérarchie très stricte, qu’il faut respecter, au risque qu’ils se bagarrent et mordent. Tout au long du parcours, j’ai dû apprendre à trouver le bon moyen de les encourager et de leur montrer que c’était moi le chef. C’était aussi une grande partie du travail. Au cours de cette aventure, on était souvent sur un lac gelé, il avait une superficie de 10 000 km carrés, c’est 3 fois plus grand que le Luxembourg ! Avec cette superficie et le changement climatique, la glace n’est pas aussi épaisse qu’autrefois. On

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restait toujours très attentifs de ces endroits parce que si les chiens allaient avec les traineaux là-dessus et qu’'ils tombaient dans l’eau, c'est nous qui devions les faire sortir de là… Et ça c’est dur. Si tu es mouillé quelque part là-bas, avec ce froid, c’est la mort.

Avancer avec les autres “Il y avait plein de gens qui, après 2-3 journées, commençaient à râler. Puisqu’une autre fille et moi même avions une bonne condition physique, nous sommes allées aider. Je crois que le plus important c’est de supporter la douleur et de savoir supporter tout ce qui n’est pas bon. C’est le mental qui fait tout. Moi j’y suis habituée, je faisais toujours du triathlon quand j’étais jeune. J’étais en fait entraînée à souffrir et je n’ai pas de problème avec ça. Là, par contre, il y avait des personnes qui n’étaient pas du tout habituées à souffrir ; elles avaient une bonne condition qu’elles avaient acquise dans un fitness, mais c’est très différent d’être à l’extérieur, au milieu des éléments. Les journées sont longues, difficiles, tu es vraiment fatigué. et dans cette situation, il faut vraiment se gérer soi-même ainsi que les autres s’il n’y n’arrivent pas. Toute cette expédition tient sur l’entraide. Il y a des gens qui commencent à couper du bois pour faire le feu, d’autres à nettoyer une place pour construire le feu, il y a des gens qui s’occupent de la cuisine, d’autres qui s’occupent des tentes, d’autres des chiens, etc. C’est organisé très strictement.”


SPORT

Photo : Konstantin Kirsch

// UNE JOURNÉE IL FAISAIT -27°C, IL Y AVAIT DU VENT, ET J’AVAIS FROID, SURTOUT AUX PIEDS. ET JE NE SAVAIS PAS S’IL FALLAIT QUE JE RETIRE UNE COUCHE OU EN REMETTRE UNE JUSTEMENT PARCE QU’IL FAUT LAISSER UN PEU DE PLACE POUR L’AIR, POUR RESPIRER. //

Le corps et ses limites

Photo : Konstantin Kirsch

“ Bien sûr, j’ai ressenti un effort particulier, je trouvais ça dur, mais je n’ai pas encore franchi cette limite-là. Il y a des moments où je n’étais pas à l’aise du tout, notamment lors de mon cycle, parce que je sentais que c’était un peu plus difficile à gérer mais ce n’était pas encore la limite. Il y a encore de la marge avant de l’atteindre. Toutefois, il y a toujours un moment où tu te dis “ Mais qu’est-ce que je fais là ? ”. J’avais vraiment froid. Une journée il faisait -27°C, il y avait du vent, et j’avais froid, surtout aux pieds. Et je ne savais pas s’il fallait que je retire une couche ou en remettre une justement parce qu’il faut laisser un peu de place pour l’air, pour respirer. En fait, tu es tout le temps en train de penser, de planifier : Est-ce que j’ai bien fait ça ? Est-ce qu’il faut que je commence à manger ? Pour moi, cette expérience a été plus mentale que physique. Il faut gérer tes pensées, ne jamais les laisser aller dans un sens négatif, ou te déstabiliser. ”

Une femme en expédition

Photo : Kevin Brych

“Pour nous les femmes, c’est un peu plus compliqué. Comme pour aller aux toilettes entre le matin et le soir. Donc en général tu te retiens ou tu demandes aux personnes de se tourner, t’essayes de te cacher un peu. Puis on a aussi nos périodes évidemment, et c’est la chose dont on ne parle pas. On voit souvent des histoires de mecs qui font des expéditions super cools et super dures, et je suis toujours contente quand je vois une femme le faire parce que je sais que c’est encore plus compliqué pour la femme. Physiquement aussi. Je fais beaucoup de sport donc je le vois aussi dans mon entraînement habituel. Il y a des moments où je vois bien que je suis moins performante que les autres jours, au vu de mon niveau hormonal. Et dans cette expédition, le défi était encore plus grand car il n’y avait pas de douche, pas de toilettes, et l’hygiène était réduite au minimum.”

PROCHAINE DESTINATION : L'ARCTIQUE En 2025, Annick projette de se lancer dans une expédition en Arctique, pour défendre la cause environnementale et le droit des femmes. À cet effet, elle recherche des sponsors. Si vous souhaitez la soutenir dans cette aventure, contactez-la : annick.goerens@gmail.com PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 94


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