PREMIUM HORS-SÉRIE N°4 - SPÉCIAL FEMMES

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LUXEMBOURG

4 LE

HORS-SÉRIE

DES

LADIES

EXTRAORDINAIRES

Hors série

ONLY FOR WOMEN

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Directeur de publication David Bail Tél. +352 691 598 720 Email : david@magazinepremium.lu

ÉDITO #toutirabien

Responsable de publication et publicité Anne Ciancanelli Tél. +352 691 644 007 Email : anne@magazinepremium.lu Conseillère en publicité Fatiha Grini Tél. +33 (0) 6 30 70 66 70 Email : fatiha@magazinepremium.lu Conception - réalisation MHM Publishing Sàrl 2, rue Léon Laval L-3372 Leudelange - Luxembourg Tél. +352 266 453 42 Email : contact@magazinepremium.lu Rédacteurs et contributeurs Annie Esch Eléonore Arnold Krystyna Gawlik Antonio Da Palma Ferramacho Sabrina Pontes Impression Tirage Luxembourg : 6 000 exemplaires France (Metz-Thionville) : 5 000 exemplaires Fréquence : 7 numéros par an Impression BDZ Centre d'impression

C'

est fou. Où est passée l’une des plus belles saisons ? Nous en avions tout le temps et pourtant, qu’avons-nous goûté de ce printemps ? Pendant que la société était en pause mais que la nature ne l’était pas, nous sommes passés, en un claquement de doigt, de la saison rude à la saison ensoleillée. Oui, comme si l’hiver c’était hier et que l’été est pour tout de suite. Déjà. C’est bien cela, nous avons peu goûté de ce printemps, lorsque nous ne savions

que faire de la chaleur du temps sans la chaleur des gens. Le temps est,

David Bail et Anne Ciancanelli, rédactrice en chef de ce Hors-série Spécial femmes

semble-t-il, devenu élastique, à la manière des Montres Molles de Dalí ; l’illustration de l’oeuvre du maître que nous présentons dans cette édition

tombe franchement à point nommé. La situation nous a, tous, chamboulés mais elle nous a aussi appris que la vie se vit. Plus moralement, plus consciemment, mais elle se vit. Faisons en sorte de porter fièrement la bannière de la

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femme, de prouver une fois de plus notre capacité à nous adapter à toute circonstance et d’en tirer des leçons au

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besoin. C’est notre aptitude première, en tant que femme. Comme passer de l’insouciance au rang de mère. Comme mener une carrière de front et élever des enfants. Comme chalouper aussi bien en baskets qu’en talons ! Pensons à

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nous, faisons-nous plaisir, et rendons-nous grâce, bordel, c’est là toute la vocation de ce magazine. Bonne lecture et souvenez-vous, #toutirabien.

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HORS-SÉRIE

n°4 HORS-SÉRIE SPÉCIAL LADIES JUIN 2020 p. 3 EDITO 10 LIFESTYLE

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p. 10 p. 16 p. 18 p. 20

WONDER WOMEN LA FILLE CHANEL LA MAGIE DU CIRQUE LA JORDANIE AU GALOP

22 TAKE CARE p. 22

LA CRÈME DE L'ÉCOLOGIE

24 SAVEURS p. 24 p. 25 p. 26

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JEAN-FRANÇOIS PIÈGE UNE VAGUE VENUE D'HAWAÏ BASTIEN BLANC, LE PATISSIER HAUTE-COUTURE

30 CULTURE p. 30 p. 34

CHRISTIAN LOUBOUTIN AU TEMPS DE DALI

36 DÉCO p. 36 p. 38

LUMIÈRE SUR LA DÉCO PAPIERS PEINTS : BREAKING THE WALL

40 FASHION p. 40 P. 42 p. 52

COURBES DE CROISSANCE JEANS STORY DUR À CUIR

54 TRAVEL

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p. 54

ADRESSES EXCLUSIVES

62 WATCHES p. 62

L'ÉLÉGANCE RACÉE

64 JEWELRY p. 64 p. 66

74 POWER

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CRÉATEURS EN HERBE INSTANTS ÉTINCELANTS

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FEMMES & FURIOUS

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LES NEWS

IN THE

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JANE AUSTEN

JOSÉPHINE BAKER PEGGY GUGGENHEIM

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PORTRAITS 3 FEMMES D'EXCEPTIONS

WONDER WOMEN PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 10


WONDER WOMEN |

PORTRAIT JOSÉPHINE BAKER

Tenue de COMBAT 45 ans après sa disparition, l’héritage de Joséphine Baker est toujours vivant. Cette métisse au bagou débordant est passée d’une vie itinérante à une stature internationale, s’appuyant sur sa popularité pour défendre les droits civiques. Perçons la vie de cette danseuse, chanteuse et artiste afro-américaine, considérée comme l’une des plus exceptionnelles femmes du XXe siècle. Par Anne Ciancanelli du théâtre musical. Avec ces salles combles tous les soirs, commence l’histoire d’amour de la France avec la “Vénus de Bronze”. Aspirant à devenir autre chose qu’une simple danseuse, elle pousse la chansonnette en 1930 et conquiert le tout Paris avec sa fameuse chanson « J’ai deux amours ». Le succès la happe, et l’argent aussi. C’est à cette période qu’elle commence à faire preuve d’une grande générosité (dons à des œuvres caritatives, aux Hôpitaux de Paris, aux écoles, aux enfants notamment). Toute cette décennie ne cesse de lui dérouler le tapis rouge et de lui ouvrir une porte après l’autre : elle ouvre un cabaret « Chez Joséphine », continue à signer de fabu-

// C’EST BIEN ELLE LA PREMIÈRE PERSONNE À AVOIR FAIT SAUTER LA SÉGRÉGATION DANS LES CASINOS, ET NON PAS FRANK SINATRA ET SAMMY DAVIS JR COMME L’HISTOIRE A TENDANCE À L’INDIQUER. // leux contrats avec le Casino de Paris et les Folies Bergères, et s’envole en noces en 1937 avec Jean Lion, un industriel Français d’origine Juive qui lui donne la nationalité française. Le mariage est éphémère mais c’est elle qui le sauvera des camps de la mort, lui et sa famille, en l’aidant à fuir aux Etats-Unis au début de la guerre. Baker sera d’ailleurs très active dans la Résistance. Grâce à sa citoyenneté française récemment obtenue, elle est recrutée par le 2ème Bureau des Forces Françaises Libres dès 1939 : elle est amenée à aider des réfugiés à quitter le pays, notamment en raison de sa célébrité qui lui permet de circuler librement. Au cours de soirées officielles, elle devenait agent de renseignements et ses partitions de musique permettaient aussi la transmission de messages codés. « C’est la France qui m’a faite. Je suis prête à lui donner aujourd’hui ma vie. Vous pouvez disposer de moi comme vous l’entendez », déclarait-elle. Même si la France est devenue sa nouvelle patrie, ‘la Baker’ n'a jamais vraiment tourné le dos aux ÉtatsPREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 11

Illustration : PREMIUM

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epuis près d’un siècle, Josephine Baker fascine le public. De nombreux sondages l’ont placée dans le panthéon des héroïnes féministes noires, bien loin des stéréotypes réducteurs. Elle qui se pavanait et brillait sur scène comme peu le font, forgeant sa popularité en partie grâce à une petite culotte avec des bananes stratégiquement placées, était une rêveuse invétérée pour qui l’impossible n’existait pas. Et c’est sans nul doute grâce à cette foi et cette détermination inébranlables qu’elle a déjoué toutes les statistiques, tous les dés qui lui ont été jetés et tous les préjugés. Née Freda Joséphine McDonald dans une famille appauvrie de Saint-Louis (Missouri) le 3 juin 1906, celle qui deviendra Josephine Baker grandit dans une ville marquée par la ségrégation raciale. C’est ainsi que se façonnera sa propre notion de justice pour tous, et constituera la première pierre de ses luttes nombreuses : contre le racisme, pour la liberté, pour la France, pour l’égalité, pour l’amour, pour ses enfants ! Fille d’une mère noire américaine et d’un père dont elle ne sait rien - si ce n’est qu’il est peut-être d’origine espagnole - la petite Joséphine doit rapidement aider financièrement sa famille et se retrouve placée par sa mère dans une famille de ‘blancs’. Cette scission déterminée par la couleur de peau et ces conditions de vie ne feront qu’alimenter son désir de quitter le foyer familial. Et sa passion pour la danse et le spectacle lui donnera tous les moyens. Joséphine Baker s'est enfuie en France à l'automne 1925 en tant que danseuse avec la troupe de vaudeville noire américaine appelée La Revue Nègre. Son premier spectacle s'ouvre le 2 octobre 1925, pour une durée de trois mois, au Théâtre des Champs-Élysées. Baker connaît un succès instantané avec sa danse sauvage, quasiment nue et au rythme des tambours, qu'elle interprète d'abord en plumes puis en bananes. En deux ans, elle est devenue une célébrité à Paris, prisée par le monde de l'art et


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Unis. Elle est retournée dans son pays d'origine pour se produire à plusieurs reprises, et en profitait pour aborder la question de la ségrégation de front. Elle a refusé de se produire dans des lieux qui ne permettaient pas l’accès à un public racialement mélangé, y compris dans le Sud profondément divisé. A Las Vegas par exemple, celle qu’Hemingway considérait comme « la femme la plus sensationnelle qu’on ait jamais vue » a trouvé le moyen de contourner les règles : pour ses représentations dans l’emblématique resort El Rancho, Joséphine a fait stipuler dans son contrat que les noirs pouvaient acheter des billets pour son spectacle. Comme le rapportait Walter Winchell dans sa chronique du New York Daily Mirror, Joséphine Baker « n’apparaîtra nulle part où les membres de sa race ne seront pas admis. ». Quand El Rancho a demandé aux acheteurs de billets noirs de quitter les lieux, Baker est resté assise sur la scène à ne rien faire. « Je ne vais pas divertir », a-t-elle dit. « Je vais m’asseoir ici jusqu’à ce qu’ils décident de ce qu’ils veulent faire. ». C’est bien elle la première personne à avoir fait sauter la ségrégation dans les casinos, et non pas Frank Sinatra et Sammy Davis Jr comme l’histoire a tendance à l’indiquer. Toutefois, toute cette renommée ne la mettait pas forcément à l’abri du racisme. Lors de sa tournée aux États-Unis en 1951, on lui a refusé l'admission dans un certain nombre d'hôtels et de restaurants. Baker a même accusé le propriétaire du Stork Club de New York de racisme pour avoir refusé de la servir ; en conséquence, elle s'est retrouvée sur la liste de surveillance du FBI et a perdu ses droits de citoyenneté américaine pendant plus d'une décennie. Avec l'aide

du procureur général Robert F. Kennedy, Joséphine Baker est finalement retournée sur le sol américain en 1963 pour prendre la parole lors de la fameuse Marche sur Washington. Finis les plumes flamboyantes, le maquillage audacieux et les tenues de scène osées. Au lieu de cela, Baker est montée sur scène avec son uniforme de l'armée de l'air française, des lunettes épaisses et une coiffure lissée et tendance. "Vous savez, j'ai toujours pris le chemin rocailleux", a-t-elle déclaré à la foule. «Je n'ai jamais pris le plus facile, mais en vieillissant, et comme je savais que j'en avais le pouvoir et la force, j'ai pris ce chemin rocailleux et j'ai essayé de le lisser un peu. Je voulais vous faciliter la tâche. Je veux que vous ayez une chance que j’ai eue. " Joséphine Baker a eu la chance de faire tant de choses. Bien avant Angelina Jolie, elle a adopté 12 enfants du monde entier pour créer sa «tribu arcen-ciel» dans son Château des Milandes. Portée par son idéal, elle fonde avec son époux de l’époque, Jo Bouillon, un « Village du Monde, Capitale de la Fraternité universelle » dans le but de donner tout l’amour qu’elle possède et de “montrer au monde que des enfants de nationalités et de religions différentes pouvaient vivre ensemble dans la paix”. L’une des missions les plus fondamentales dans sa vie a été de montrer qu’il n’existe qu’une seule race sur terre : la race humaine. Meneuse de revue inclassable, militante politique et philanthrope, Joséphine Baker est un modèle pour “la nouvelle femme” d’une époque et celle d’aujourd’hui, où le charisme, la détermination, l’humanité qui habitaient en elle ont su marquer l’histoire et nous invite toutes, à notre échelle, à marcher dans ses pas.

Joséphine Baker au Grand Gala du Disque à Amsterdam en 1964

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PORTRAIT JANE AUSTEN

La vie après la mort de JANE

Femme indépendante, auteure réaliste, Jane Austen est l’icône de toute une génération. Au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, ses romans passionnés, réalistes et ironiques sur la société britannique de la fin du XVIIIème siècle sont aujourd'hui lus dans le monde entier et inspirent toujours et encore le cinéma. À l’occasion de la sortie d’Emma d’Autumn de Wilde, retour sur le parcours de la grande romancière britannique. Par Sabrina Pontes « Chaque fois qu’on essaie de m’intimider, je n’en ai que plus de courage. » Telle une devise, ces mots de Jane Austen semblent avoir guidé toute sa vie. A peine âgée de 12 ans, issue d’une bourgeoisie anglicane désargentée, elle récrivait déjà l’histoire de l’Angleterre en tournant ses monarques en dérision. Son sens critique, son humour, son sincère enthousiasme, nourris de la douceur familiale, lui ont permis de dépasser déconvenues sociales et déceptions sentimentales en trempant sa plume dans la réalité crue des sentiments humains. Déterminée à écrire coûte que coûte et ferraillant dans une société géorgienne où la femme ne pouvait trouver sa place qu’en tant qu’épouse ou mère, Jane Austen invente sa liberté de femme célibataire et autonome en s’appropriant un genre littéraire, le roman sentimental du XVIIIe siècle, jusqu’alors méjugé par l’élite. L’écriture devient son arme pour s’attaquer aux moeurs de son époque. De bals en soirées feutrées, de promenades en rencontres galantes, Jane Austen prend son temps et consigne tout dans ses livres.

DES OEUVRES INFLUENTES Remaniant pendant près de dix ans ses manuscrits, elle les publie, autour des années 1810, et rencontre rapidement le succès. Raison et sentiments (1811) et Orgueil et préjugés (1813) deviennent des romans en vogue, qui gagnent leurs lecteurs, non seulement au sein de l’aristocratie, mais également dans le monde littéraire. Rapidement, celle qui signait ses premiers textes d’un mystérieux « une dame » s’émancipe et sort de l’anonymat. Pour la publication d’Emma (1815), elle négocie personnellement les droits avec son éditeur. Ainsi, en dénonçant le mariage de raison, les carcans éducatifs et sociaux construits pour y contraindre les femmes, Jane Austen devient une pionnière du réalisme en littérature, qui pourfend limites et conventions. Son influence sera considérable auprès d’auteurs tels que Charles Dickens, Rudyard Kipling, Virginia Woolf ou George Eliot. Et, au fil des décennies, ses romans ont continué à transformer la société qui les avait inspirés. Traduits dans plus de trente-cinq langues, ils ont fait l’objet de nombreuses adaptations au cinéma. PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 13

200 ANS PLUS TARD, JANE SEDUIT TOUJOURS LE 7E ART En dépit de tous les préjugés qui pèsent sur son oeuvre, l’aura de la romancière, morte il y a 200 ans, ne cesse de s’étendre. Jane Austen n’a écrit que six romans mais a été adaptée de nombreuses fois pour son ironie et son pragmatisme mélangés à de grands élans d’un romantisme passionné. En 2020, le monde du cinéma adapte à nouveau le roman culte de la romancière engagée avec un casting cinq étoiles. Avec ses décors somptueux et ses costumes à couper le souffle, l’adaptation d’Emma réalisée par Autumn de Wilde est faite pour la génération Instagram. Anya TaylorJoy incarne à merveille l’entremetteuse à l’esprit vif, aux côtés d’un casting éclectique incluant Mia Goth, Bill Nighy et Johnny Flynn. Les triangles amoureux se multiplient, et le rêve se mêle à la réalité tandis qu’Emma est confrontée aux difficultés de l’entrée dans la vie d’adulte. Le résultat est un mélodrame décalé qui n’a rien à envier aux versions précédentes.


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La chercheuse PORTRAIT PEGGY GUGGENHEIM

D'OR

Galeriste visionnaire, mécène accomplie, grande séductrice, Peggy Guggenheim s’est dédiée corps et âme à l’art moderne et a rassemblé l'une des plus grandes collections d'art moderne du XXe siècle. Portrait d’une femme aux multiples facettes. Par Eléonore Arnold

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omment aborder l’histoire de Peggy Guggenheim tant sa vie a été riche, tumultueuse et intense. Elle fait partie de ces femmes avides de liberté, éprises de passion, qui se fichent des qu’en-dira-t-on et de la bienséance. Si l’on compte Samuel Beckett, Yves Tanguy et Marcel Duchamp parmi ses conquêtes – sans oublier son second mari, Max Ernst –, la mécène peut surtout se targuer d’avoir précocement déniché les avant-gardes européennes du XXe siècle (Surréalisme, Cubisme…) puis d’avoir révélé un génie moderne, Jackson Pollock. Car oui, elle avait du flair Peggy.

Mouton noir Née en 1898 dans une famille juive renommée de la bonne société new-yorkaise, qui a fait fortune dans l’industrie, Peggy Guggenheim choisit une toute autre voie et quitte rapidement le rang. Le « mouton noir » comme certains la surnomment, combat de violentes dépressions face à ses excès et son extravagance et déserte précocement l’école et la haute société pour se forger son propre destin. Peggy se moque des conventions et demeurera sa vie durant, le vilain petit canard de la famille Guggenheim. A 20 ans, elle se fait embaucher dans une librairie et développe ainsi son amour pour l’art. Se laissant séduire par les idées de l’avant-garde européenne, elle décide à ses 21 ans de quitter New-York pour paris et sa vie de bohème. Passionnée par le surréalisme et le cubisme, reflets de sa personnalité anticonformiste, la jeune Américaine aiguise son regard auprès de Cocteau, Léger ou encore Duchamp et Beckett, deux de ses mentors et nombreux amants. Complexée par son nez – qu’elle a contribué à enlaidir par une opération ratée dans sa jeunesse -, extrêmement timide en dépit de son aura unique, la new-yorkaise développe une nymphomanie exacerbée. Elle fricote avec de nombreux artistes, mène une vie débridée dans le Paris des Années folles, le résultat est explosif !

Dénicheuse de talents Peggy Guggenheim vit dix-sept années à Paris avant d’ouvrir en 1938, sa première galerie à Londres baptisée « Guggenheim Jeune ». Elle y expose Jean Cocteau, mais aussi Arp, Brancusi, Calder, Kandinsky… Outre Duchamp, elle bénéficie aussi des conseils d’Herbert Read, l’un des plus importants critiques et historiens d’art britanniques. A l’époque, ils avaient tous 2 en tête d’ouvrir un musée d’art moderne, mais malheureusement, le projet avorta à la déclaration de guerre. Elle vint alors à Paris et acheta des œuvres d’art, ayant à l’esprit d’en acheter une par jour. Elle acquiert la plupart des œuvres de son immense collection d’art moderne au début de la Seconde Guerre mondiale, alors que les pièces se vendent pour des bouchées de pain. Outre fréquenter et nourrir la fine fleur des artistes et écrivains (dont Beckett, avec qui elle entretient une liaison passionnée) de par ses acquisitions, elle aime aider les artistes et "repérer les meilleurs", à l'instar de sa compatriote Gertrude Stein, avec toujours une longueur d'avance sur son temps. C’est ainsi qu’elle révèlera après la guerre dans sa galerie new-yorkaise, Rothko, puis ce génie moderne qui n’est autre que Jackson Pollock, qu’elle est la première, encouragée par Mondrian, à découvrir et à collectionner.

Peggy, icône de l’art moderne Alors que la guerre éclate, Peggy Guggenheim cherche à mettre à l’abri sa collection et sollicite le Louvre, alors en plein déménagement. La réponse est négative. Elle parvient tout de même à les rapatrier à New-York où elle se réfugie également. Femme de conviction, elle aide financièrement l’américain Varian Fry qui organise à Marseille une filière d’évasion afin d’évacuer les artistes menacés par le régime nazi. Parmi eux, son futur mari, Max Ernst qui la trompera plus tard avec une jeune artiste, Dorothea Tanning. La galeriste visionnaire l’avait intégrée à une exposition dédiée aux femmes artistes, sans doute une première mondiale à l’époque. Elles étaient 31. Comme le souligne Peggy dans le remarquable documentaire de Lisa Immordino

La salle à manger de Peggy Guggenheim's en 1960. Boccioni's Dynamism of a Speeding Horse + Houses (1914-15, PGC), which Peggy purchased early in 1958, is in the blocked-off doorway to the hall. The lamps on either side of the rustic Venetian sideboard are by Venini, and the table and chairs are in the style of 16th century North Italian furniture. Solomon R. Guggenheim Foundation. Photo Archivio Cameraphoto Epoche. Gift, Cassa di Risparmio di Venezia, 2005.

Vreeland, « Peggy Guggenheim, la collectionneuse » : « J’aurais dû n’en exposer que 30. Ce fut mon erreur. » En 1942, elle ouvre à New-York une nouvelle galerie d’art au nom évocateur « Art of this Century ». Tout est dit. Outre les maîtres européens en exil, elle y expose la jeune génération abstraite américaine. Dans ce lieu étonnant, elle rapprocha surréalisme européen et expressionnisme américain. Elle conserva la galerie jusqu’en 1947, date de son retour en Europe, et les expositions qu’elle y organisa changèrent la face de l’art américain.

Palais vénitien Lors de la Biennale en 1948, Venise prête à la galeriste le pavillon de la Grèce afin d’exposer sa collection. L’exposition d’œuvres si radicales marque profondément la biennale et l’oriente définitivement vers l’art le plus contemporain. Elle achète l’année suivante le Palais Venier dei Leoni, palais atypique qui ne comporte qu’un rez-de-chaussée. Il semble inachevé, mais est parfait pour la new-yorkaise qui souhaite y exposer sa collection. Elle s’y installe définitivement avec ses chiens, ses amants – les travaux dans le bâtiment lui assurant un vivier de jeunes peintres, en bâtiment ceux-là – et bien sûr avec ses œuvres acquis ces années durant, représentant des pans entiers de l’histoire de l’art du XXe siècle. Dans son palais, les œuvres américaines et européennes se mélangent à des pièces issues de l’art africain et océanien et une salle est réservée à sa fille Pegeen, qui peignait non sans talent avant sa mort brutale en 1967. Peggy elle-même mourut le 23 décembre 1979 entourée de plus de trois cents de ses chefs-d’œuvre. Son urne funéraire fut placée dans le jardin du palais, à côté des tombes de ses 14 chiens. Quelle vie peu banale. Une vie tumultueuse où le sexe et l’art étaient indissociables dans son esprit, où l’avant-garde confirmait son propre côté marginal. Episodes tristes ou peu glorieux à l’instar de ses avortements, sa rhinoplastie ratée, les mariages voués à l’échec, le suicide de sa fille Pegeen, Peggy Guggenheim aura eu une vie à son image, déjantée, mais riche. Pour reprendre le critique Donald Kuspit dans le film de Lisa Immordino Vreeland : « L’art a donné un sens à sa vie. L’art lui a permis de se découvrir émotionnellement ». Elle est devenue une personnalité et contrairement aux idées reçues, l’argent n’était pas son moteur. D’abord, parce qu’elle n’en a jamais manqué. Sa famille était richissime même si, à la mort de son père Benjamin, qui périt lors du naufrage du Titanic, on apprend qu’il a dilapidé la fortune familiale. Les oncles se sont employés à la renflouer en partie et à 21 ans, Peggy était donc à la tête d’un pécule évalué à 450 000 dollars, ce qui, en 1919, était considérable. Elle aurait pu amplement se passer de travailler, mais a décidé de s’occuper en œuvrant dans une librairie de New York. Les livres lui ont fait découvrir l’art, et ils ont changé sa vie. Mécène amoureuse des artistes, elle versait une rente mensuelle à Pollock et donna plusieurs de ses tableaux à des musées. Collectionneuse à la fois timide et scandaleuse, pingre et généreuse, superficielle et courageuse, Peggy Guggenheim a marqué le monde de l’art par son empreinte. Aujourd’hui estimée à plusieurs milliards de dollars, sa collection ne lui aurait coûté qu’environ 40 000 dollars à l’époque. Cela donne à réfléchir sur la vision commerciale que le domaine de l’art connaît aujourd’hui. Mais c’est un tout autre sujet…

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La fille

Crédits photos : Chanel

Virginie Viard, actuelle directrice artistique de Chanel, a dû succéder à un monstre sacré de la mode, le regretté et iconique Karl Lagerfeld. Un peu plus d’un an après son décès, cette nouvelle ‘fille Chanel’ commence à faire parler d’elle. Par Annie Esch

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Crédits photos : Chanel

aujourd’hui, une référence. Quoiqu’elle paraisse difficilement détrônable, c’est désormais à Virginie Viard qu’incombe la lourde tâche de faire naviguer le paquebot Chanel, dans les eaux du succès mêlant toujours tradition et modernité.

Chanel sous la coupe de Virginie

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emme de l’ombre, Virginie Viard n’est pourtant pas une novice, loin de là. Elle a travaillé aux côtés de Karl pendant 30 ans et lui-même la décrivait comme son «Bras droit et bras gauche à la fois”. Alors qu’elle était directrice du studio de création mode de Chanel - et la plus proche collaboratrice du Kaiser - la disparition de Lagerfeld avait provoqué un véritable séisme dans tout l’univers de la mode en février 2019. C’est dans ces conditions particulières que Virginie a dû prendre la relève d’un créateur de génie, défendre sa propre vision artistique de la Maison Chanel tout en honorant l’empire que le Kaiser avait érigé ces dernières décennies.

Chanel par Karl

En 1983, lorsque Karl Lagerfeld reprend la direction artistique de la maison au double C, il a du pain sur la planche. Considérée comme l’une des plus grandes maisons de haute couture françaises, elle est surtout en plein essoufflement au début des années 80 et peine à retrouver ses marques après le décès de sa créatrice, Coco Chanel. A tout juste 50 ans, c’est un défi que Karl souhaite relever, sans se douter alors que c’est un contrat qu’il signe et qu’il portera à bout de bras pour le restant de sa vie. Dès son arrivée, la mission de Karl est de rajeunir la marque et défaire le cliché de l’emblématique tailleur Chanel trop souvent associé à cette époque aux bourgeoises d’un certain âge. Avec son sens pointu des tendances, et son don de conjuguer héritage et modernité, il parvient à redonner à Chanel ses lettres de noblesse. Grâce à sa créativité et son impertinence aussi, il glisse rapidement avec un goût subtil le denim, les minijupes et les baskets dans les lignes Chanel. Pour autant, il s’attèle à perpétuer le style élaboré par Mlle Coco en exploitant largement le noir et le blanc. As de la communication et génie touche-à-tout, il n’aura de cesse d’impressionner le public et révolutionner tout l’univers de la mode. Il impose un rythme effréné à la maison au double C avec six shows par an… Et quels shows ! Car il est passé maître dans l’art de projeter des défilés grandioses : carrousel au charme d’antan, jardins à la façon Versailles, aéroport, supermarché, forêt enchantée, banquise géante, etc, toutes ses lubies sont transformées en décors époustouflants. Il est aussi le premier à établir un contrat d’exclusivité entre un mannequin et une maison de couture, stratégie qu’il a commencé à adopter avec Inès de la Fressange puisqu’il trouvait que son minois rappelait celui de la fondatrice Coco. Karl n’a eu de cesse de fouiller dans l’âme de la maison et est parvenu à faire sortir de ses entrailles le meilleur du savoirfaire français en matière d’artisanat de mode ; c’est ainsi que sont nés les fameux défilés Métiers d’art. Avec ses coups de génie, ou ses coups d’avance, Karl Lagerfeld a fait renaître la Maison Chanel de ses cendres, mais plus que cela, il en a fait l’institution qu’elle est

La première fois qu’elle a salué le public, c’était le 22 janvier 2019, à la clôture du défilé haute couture que Karl Lagerfeld n’a pas été capable d’assurer... pour la première fois depuis ses débuts chez Chanel en 1983. Près d’un mois plus tard, nous apprenions sa disparition. C’est donc dans les coulisses que se préparait déjà cette relève, évidemment, une relève octroyée à celle qui fut donc “le bras droit et le bras gauche” du Kaiser pendant plus de trente ans. Car avant de rentrer dans cette immense maison de haute couture française et d’en devenir la directrice du studio en 1997, Virginie Viard connaît sa première collaboration avec le maître dix ans plus tôt, en 1987. Cela faisait seulement quatre ans qu’il avait pris les commandes de la direction artistique de Chanel, et elle venait de débuter en tant que stagiaire en broderie de haute couture. «Karl, c’est la rencontre de ma vie. Quand le l’ai vu pour la première fois, j’ai tout de suite senti que le courant passait.» confiait-elle. « J’imagine qu’on est complémentaires, je le comprends bien, j’arrive à sublimer ce qu’il a envie de faire, j’ai compris où il voulait emmener Chanel, mais je ne peux pas vraiment l’expliquer, c’est comme ça ! », expliquaitelle en 2015. Plus tard elle précisait: « Je donne vie aux collections avec les ateliers et les maisons du Métier d’Art, d’après les croquis de Karl. Je coordonne les équipes, collabore avec les fournisseurs et choisis les tissus. (…) J’essaie de lui plaire, mais j’aime aussi le surprendre ». Depuis qu’elle n’est plus dans l’ombre de son mentor mais qu’elle assure la relève, Virginie pose doucement et intelligemment ses marques. En mars dernier, elle présentait dans le Grand Palais à Paris, lieu de prédilection des défilés Chanel, la dernière collection de la maison. Plutôt qualifiée de discrète, Virginie Viard a opté pour un décor qui lui ressemble davantage, où le spectaculaire, le grandiose, a cédé sa place à plus de sobriété. Alors que le Kaiser nous avait habitué à toutes sortes de surprises et d’extravagances, cette nouvelle fille Chanel a savamment choisi un décor en noir et blanc - couleurs fétiches de la maison - avec un sol miroir. Rien de plus. Hormis quelques belles revisites qu’on lui attendait, comme le fameux tailleur en tweed et autre petite robe noire attifés d’un style seventies, c’est la présentation de la collection, en elle-même, qui soufflait un vent de fraîcheur et de ‘vrai’. Les mannequins semblaient défiler en bandes de copines, souvent par deux ou trois… Mais ce qui lui a valu un sacré coup de pub - ou de génie - parfaitement dans le sillage de son mentor, c’est son choix délibéré d’avoir mis sur le podium un mannequin en particulier. Aux côtés des nouvelles figures les plus demandées de la planète mode (Kaia Gerber, fille de Cindy Crawford ou encore Gigi Hadid), c’est une mannequin presque méconnue qui a fait le plus parler d’elle : Jill Kortleve. Oui, Virginie Viard a osé la faire défiler, et dans cet univers, c’est plutôt inattendu et téméraire. Alors qu’est-ce que cette Jill Kortleve peut-elle bien avoir de si particulier ? Et bien elle affiche une taille 40, bien au-delà des silhouettes standards ou poids plume (en fait, c’est près de 3 tailles en plus quand même). Plus symbolique encore, la taille 40 est manifestement l’une des tailles les plus portées par les femmes. Pour ce premier défilé Chanel signé Viard, le public commence à percevoir la patte de la créatrice, si bien formée manifestement par le Kaiser. Et sous ses airs de femme discrète semble se révéler une femme affirmée, qui ose et qui assume - sous les projecteurs - ses choix.

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Ci-contre, Jill Kortleve, le mannequin grande taille que Virginie Viard a fait défiler symboliquement. Cette dernière affiche une taille 40, bien au-delà des silhouettes standards.


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LIFESTYLE

La magie du |

ARTS CIRQUE RONCALLI

CIRQUE

Des hologrammes pour remplacer les animaux sauvages. Voici le pari que s’est lancé le cirque Roncalli en 2018. Rompre avec la tradition et faire la promotion d’un spectacle éthique, faisant écho à l’avis majoritaire de la population qui se positionne contre l’exploitation d’animaux sauvages. Par Eléonore Arnold

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// NOUS AVONS DÉCIDÉ DE NE PLUS AVOIR D'ANIMAUX POUR LEUR PROPRE BIEN-ÊTRE. DE TOUTE FAÇON, LA PLUPART DES NUMÉROS DU SHOW SONT DÉJÀ FAITS AUJOURD'HUI PAR DES ARTISTES ET DES CLOWNS. //

UN CIRQUE ÉTHIQUE Le cirque traditionnel tel qu’on le connaît tous, avec ses animaux sauvages venus des quatre coins de la planète et ses numéros acrobatiques spectaculaires est en train de s’essouffler. La critique est de plus en plus importante à l’égard des cirques qui exploitent, domptent et élèvent ces animaux dans des conditions difficiles, parfois inhumaines, et surtout très loin des conditions de leur milieu naturel. A noter également que, dans 28 pays, cette pratique décriée est tout bonnement interdite. Sur le sujet, un cirque s’est nettement démarqué il y a de cela quelques années : le cirque Roncalli. Fondé en 1976 à Vienne, il est l’un des tous premiers dans les années 1990 à avoir banni progressivement l’utilisation d’animaux sauvages dans ses spectacles, bien avant que d’autres ne se mettent à prendre des mesures similaires. En 2018, une nouvelle étape est franchie. Le cirque autrichien décide de mettre fin à l'utilisation des chevaux dans ses spectacles. Lors de son interview en 2017 pour le média allemand RP Online, le responsable communication, Markus Strobl, expliquait : "Nous avons décidé de ne plus avoir d'animaux pour leur propre bien-être.” Il poursuivait ainsi : “ De toute façon, la plupart des numéros du show sont déjà faits aujourd'hui par des artistes et des clowns. Le cirque Roncalli se concentre sur des numéros poétiques et acrobatiques".

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L’INNOVATION AU CŒUR DU CIRQUE Quelques mois plus tard, alors que Bernhard Paul, fondateur et directeur du cirque Roncalli, se rend au Superbowl aux Etats-Unis, il découvre la prestation de Justin Timberlake aux côtés de Prince, décédé et remplacé par un hologramme. Le résultat est époustouflant ! Impressionné par cette technologie, il décide d’investir 500 000 euros dans l’acquisition de ce procédé et de l’adapter à ses spectacles. Les animaux virtuels seront les nouveaux acteurs du cirque. Le succès est retentissant. UN SUCCÈS QUI N’EST PAS VIRTUEL En 2018, plus de 500.000 visiteurs ont assisté au spectacle en Allemagne et en Autriche avec plus de 75.000 personnes seulement à Vienne en 4 semaines. Au-delà de l’idée insolite proposée par le cirque Roncalli, c’est aussi une formidable avancée dans l’évolution des mœurs, et une nouvelle manière de s’approprier l’univers du cirque. Après son annonce concernant la fin de l'utilisation totale des animaux pour ses spectacles, l'établissement assure avoir reçu plus de 20.000 emails et lettres du monde entier avec "95% de retours positifs", selon Markus Strobl. La dernière innovation en date ? L’intégration d’un vrai robot comme partenaire acrobatique d'un être humain. Qu’en sera-t-il en 2020?


LIFESTYLE

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RAID 4É EDITION DE GALLOPS

LaJordanie au GALOP

La 4ème édition de Gallops se déroulera du 22 au 31 octobre 2020 dans le paysage envoûtant du désert jordanien. Premium a rencontré l'un des principaux organisateurs de cette aventure - Benoît Perrier, Directeur du Polo Club du Domaine de Chantilly et co-fondateur de Bucephale Organisation, Paris. Par Krystyna Gawlik

Benoît Perrier, Directeur du Polo Club du Domaine de Chantilly

PREMIUM : Après l'édition des Gallops of Oman en 2014, Gallops of Morocco en 2018 et Gallops of India en 2019, la quatrième édition de Gallops va se dérouler cette année dans le désert de Jordanie. Comment les organisateurs choisissent-ils les destinations? Quels critères sont appliqués? Benoît Perrier : Nos recherches se font en fonction de nos contacts et de l’historique de nos échanges. Bady Kebir a une belle expérience internationale de cavalier de randonnées et beaucoup d’idées ce qui permet d’explorer rapidement les pistes possibles. Chaque Gallops est une nouvelle

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aventure en organisation et en découverte culturelle. C’est très intéressant en expériences mais aussi très éprouvant. No priorités sont d’identifier un parcours sur un territoire exceptionnel, un partenaire équestre avec des chevaux qui sont liés à l’histoire du pays, des partenaires pour la logistique et le parrainage des autorités. Si ces 4 critères sont réunis, le projet est viable pour passer à l’étape 2, nous effectuons plusieurs repérages pour étudier la faisabilité et ensuite évaluer un budget. A partir de là, commence le travail des préparatifs avec des échanges continus et nous sommes dans la production.


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LES PAYSAGES SONT ÉTONNANTS ET VARIENT TOUT AU LONG DU PARCOURS, NOUS PLONGERONS SUR LES TRACES DE LAWRENCE D’ARABIE POUR FINIR VERS LA CAPITALE DES NABATÉENS. //

PREMIUM : Combien de participants prévoyezvous pour l’évènement en Jordanie? B. P. : Nous pensons avoir une centaine de participants maximum pour la Jordanie, un grand nombre de personnes des trois premières éditions ont confirmé leur participation. Les Gallops peuvent se réaliser avec moins de cavaliers, au Maroc, nous avions 16 équipes de 5 cavaliers. PREMIUM : Quels critères doivent remplir les participants? B. P. : La partie équestre est la plus importante, nous travaillons sur une large sélection de chevaux afin d’avoir un cheval pour chaque cavalier. Il est important de savoir gérer différents types de chevaux, d’évoluer dans des espaces ouverts aux trois allures. Anticiper et gérer son compagnon des Gallops sur la durée des 5 jours. Un cavalier doit comprendre que sa monture et lui ne font qu’un, être à l’écoute de son cheval et attentif à tous les détails pour faire ensemble ses 200 kilomètres. L’esprit d’équipe est une composante essentielle également, être en harmonie avec son équipe, car les Gallops c’est un raid en équipe de 5 cavaliers et 5 chevaux. Ce n’est pas une aventure en solitaire mais un raid équin et humain. D’autres qualités sont à mentionner comme savoir prendre le temps, être patient afin de gérer sa course sur 5 jours et tenir la distance. PREMIUM : Mais cependant le Gallops reste une compétition - comment peut-on se préparer pour gagner? B. P. : Les préparatifs sont multiples, monter des chevaux différents pour s’adapter à découvrir une nouvelle monture, s’entraîner à faire 4 ou 5 heures de cheval dans une journée. Certaines équipes sont là depuis le début, elles effectueront leur quatrième raid, mon conseil est de constituer une équipe solide avec un esprit amical et idéalement avoir un vétéran d’un Gallops avec soit. La navigation n’est pas compliquée mais il faut s’habituer à gérer un GPS et savoir gérer

le temps du parcours, ni trop vite ni trop lent. Un cavalier qui a peu d’expérience équestre peut faire les Gallops mais il doit se préparer pendant plusieurs mois, se faire un programme. PREMIUM : Comment sont choisis les chevaux et les équipements? B. P. : Nous travaillons à chaque Gallops avec les autorités équestres locales, cela demande une adaptation et une compréhension de la Les participants de Gallops of India 2019 culture équestre du pays. Chaque raid est différent, les chevaux également, nous identifions des acteurs locaux qui peuvent emmener un PREMIUM : Le Gallops est aussi ouvert pour les certain nombre de chevaux tout en respectant l’orgapersonnes accompagnantes, donc ces personnes ne nisation équestre du pays du raid. En Jordanie, nous montent pas les chevaux ? Quelles attractions sont avons le soutien de la Princesse Alia Bint HUSSEIN, prévues pour elles? soeur du Roi Abdallah II, et présidente de la ROYAL B. P. : Le Royaume de Jordanie est très ouvert au touJORDANIAN EQUESTRIAN FEDERATION. Nous risme, nous aurons chaque jour une ou plusieurs actinous appuierons sur la Fédération pour nous aider duvités possibles pour les accompagnants qui peuvent rant tous les préparatifs. L'équipement est important, également suivre le raid. Nous avons généralement nous demandons à ce que les embouchures soient entre dix et vingt accompagnants sur les Gallops. vérifiées et adaptées. L’équipe sensibilise les acteurs Beaucoup d’entre eux aiment suivre le raid et voir locaux à ce que l’équipement des chevaux puisse perles paysages ainsi qu’encourager leurs équipes. mettre à nos participants d’être en sécurité. PREMIUM : ll y a énormément de préparations logistiques pour assurer un bon déroulement d'une telle aventure. Qui sont les gens et les autorités derrière tout ça? B. P. : C’est une année de préparatifs et de travail, les Gallops reposent sur une combinaison de logistique importante grâce aux acteurs locaux qui sont la clé du succès. Nous avons sur place plusieurs personnes qui nous assistent et conseillent pour les préparatifs ainsi que plusieurs entreprises et le bureau de la ROYAL JORDANIAN EQUESTRIAN FEDERATION. Le Royaume de Jordanie est un pays qui sait recevoir avec l'aide de grands professionnels. PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 21

PREMIUM : Où exactement, par quel région de Jordanie vont passer les cavaliers? B. P. : Nous serons au sud de la Jordanie, de Wadi Rum à Petra, avec un itinéraire de 200 kilomètres, le tracé a fait l’objet de deux repérages. Les paysages sont étonnants et varient tout au long du parcours, nous plongerons sur les traces de Lawrence d’Arabie pour finir vers la capitale des Nabatéens. PREMIUM : Comment sera assurée leur sécurité ? B. P. : Comme chaque Gallops, nous avons un service de sécurité assuré par les autorités du Royaume de Jordanie.


TAKE CARE

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Un nombre croissant de personnes devient de plus en plus soucieux de l’environnement, cherchant à développer des bonnes habitudes de consommation. Le secteur de la beauté compte aussi des entreprises qui ont compris que l'écologie est un sujet à prendre à bras le corps.

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2020

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SAVEURS

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RECETTE JEAN-FRANÇOIS PIÈGE

Piège de FÈVE

Jean-François Piège est un ponte de la gastronomie française, un fervent défenseur du goût. Nous avons voulu retracer son parcours et, comble de gourmandise, vous partager sa recette de Cookies, succulente, à refaire chez soi sans hésitation aucune ! Propos recueillis par Anne Ciancanelli

Photo : James Bort

Photo : Frédéric et Sonia Lucano - Hachette Cuisine

I

l faut dire que, depuis ses années en tant que sous-chef du restaurant d’Alain Ducasse à Monaco, dans les années 90, Jean-François Piège a parcouru du chemin… Et quel chemin ! Il fait partie aujourd’hui du panthéon des grands chefs, fier ambassadeur de la cuisine française, du goût et de l’expérience à table. D’ailleurs Ducasse affirmait de lui qu’il a “une technique imparable qui lui permet de réussir cette heureuse combinaison de tradition et d’inventivité”. Ce n’est pas pour rien qu’il se voit rapidement étoilé, à la tête de ses propres projets, de ses propres établissements et cumule les titres honorifiques. La liste est longue, très longue même, mais elle commence surtout, à notre sens, en 2005 lorsque, à tout juste 35 ans, il se voit gratifier de 2 étoiles Michelin pour le restaurant "Les Ambassadeurs" à l’Hôtel de Crillon qu’il dirige. Le reste s’enchaîne : élu "Cuisinier de l'année" par les Guides Pudlo et Champérard en 2007, « Chef de l'année » par le vote de 6000 de ses pairs organisé par la revue professionnelle Le Chef en 2011, « Chef de l’année » au guide Pudlo 2016, « Chef de l’année » au guide Champérard édition 2017. Et on vous passe ses étoiles qui se font constellation, tant pour son restaurant « Jean-François Piège » à Paris en 2011 (2*), même gratification pour son autre adresse "Le Grand Restaurant", toujours à Paris en 2016 (2*), qui reçoit également la note de 19/20 et 5 toques par le guide culinaire Gault & Millau… Rien que cela. Et enfin l’un de ses derniers nés, « La Poule au Pot », qui se retrouve avec une étoile Michelin un an seulement après son ouverture. Dernier défi en date, Jean-François Piège et sa femme Elodie font refleurir l’Épi d’Or, institution parisienne des années 20… Dans l’attente d’autres faits d’armes, nous comprenons que la suite de son récit reste encore à écrire!

COOKIES Pour 20 cookies Temps de préparation : 25 min + 24h Temps de repos : 24 à 36 h Cuisson : 9 min Ingrédients : • 365 g de farine T55 • 1⁄2 sachet de levure chimique • 380 g de chocolat noir à 70% en tablette • 215 g de beurre • 170 g de sucre en poudre • 215 g de cassonade • 1 œuf + 1/2 de jaunes d’œufs • 2,5 cuillères à soupe d’extrait de vanille • Sel fin PROCÉDÉ : Tamisez la farine et la levure dans un bol. Coupez la tablette de chocolat en morceaux. Battez au fouet électrique le beurre jusqu’à former de la crème, puis ajoutez le sucre et la cassonade. Mélangez pour obtenir une texture légère (au bout de 5 min environ). Ajoutez l’œuf entier et mélangez au fouet. Incorporez l’extrait de vanille, puis le mélange farine-levure. Battez la préparation encore 5 à 10 min, avant d’ajouter les morceaux de chocolat sans les casser. Ramassez la pâte en boule, enveloppez-la dans un film alimentaire et placez-la au réfrigérateur pendant 24 à 36h. Préchauffez le four à 150°C (th. 5). Formez des petites boules de pâte que vous déposez sur une plaque à pâtisserie recouverte de papier sulfurisé. Saupoudrez éventuellement les boules de pâte de sel en enfournez pour 9 min. Juste avant que les cookies soient parfaitement cuits, sortez la plaque du four, transférez le papier sulfurisé sur le plan de travail et laissez les cookies cuire à cœur pendant 10 min avant de déguster. Recette extraite du livre Jean-François Piège pour tous

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Une vague venue d' HAWAÏ |

RECETTE POKE BOWL

Vous n’avez pas pu échapper au succès retentissant des « poke bowls », devenus en quelques années de véritables recettes bien-être. Chez Premium, on essaie de manger healthy tout en gâtant nos papilles gustatives. Voici une recette de la rédaction à manger sans modération et qui vous permettra de garder la ligne avant l’été. Par Eléonore Arnold

UN PLAT TOUT DROIT VENU D’HAWAÏ Plat désormais incontournable de la cuisine « healthy », le poke bowl (qui se prononce traditionnellement « Pokai ») est initialement originaire d’Hawaï et pourrait se traduire comme une « salade de poisson en dés ». Plat traditionnel composé d’ingrédients cultivables sur l’île, il est devenu un véritable phénomène à travers le monde, les Etats-Unis étant le premier pays conquis. Mais il n’est pas le seul. Au Japon, les restaurants de Poke Bowls poussent comme des champignons Ce plat exotique, savoureux et frais détrônerait presque les traditionnels sushis : c’est dire son succès ! Il se compose généralement de dés de thon rouge cru mariné dans de la sauce soja, de tranches d’avocat, d’algues, de noix de cajou ou de macadamia, d’oignons émincés, de morceaux de mangues fraîches, le tout agrémenté de gingembre et servi sur une base de riz. Inutile de préciser qu’il est servi dans un bol (parfait pour réduire les portions) ! Enfin, il est joli à regarder : il pourrait presque défiler sur les podiums des recettes les plus canons ! A l’instar des Budha bowls, les aliments se disposent les uns à côté des autres. Cette technique permet de créer un joli bol coloré, attrayant à souhait. L’ÉQUILIBRE DANS LE BOL Le Poke Bowl n’est pas que beau, il est aussi une véritable mine d’or en bons nutriments et représente un apport tout à fait équilibré en protéines, glucides et lipides. Le poisson cru et l’avocat sont source d’oméga 3 et de bon gras, les algues et les fruits exotiques sont riches en fibres, vitamines et minéraux, quant aux noix, elles aident à diminuer le cholestérol et sont pleines de vitamines. Enfin, le riz permet de faire le plein d’énergie et le poisson et les algues sont riches en protéines. Convaincus ? Avec l’arrivée des beaux jours, cette recette de Poke Bowl aux mangues et saumon sera parfaite pour un repas frais, diététique et équilibré. L’avantage du Poke Bowl, c’est qu’il est variable à l’infini. N’hésitez pas à remplacer le riz par du quinoa pour profiter des vertus de cette plante d’Amérique du Sud, riche en protéines et en micronutriments.

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POKE BOWL AU SAUMON ET MANGUE POUR 2 PERSONNES Ingrédients : • Une mangue • Un avocat • 150 g de riz (riz complet ou quinoa) • Env. 25 noix de cajoux • 150 g de saumon cru • 150 g de fèves de soja edamame • 4 cas de Sauce soja • 1 citron • 1 cac de gingembre en poudre • 1 cac de Poivre PRÉPARATION : Coupez le saumon en dés. Versez la sauce soja dans un saladier puis ajoutez le gingembre, le poivre et le jus de citron. Ajoutez le saumon. Laissez mariner 30 minutes. Faites cuire le riz selon le temps de cuisson recommandé. Dénoyautez et coupez l’avocat en tranches. Ouvrez la mangue et coupez-la en quadrillage sans percer la peau, puis retirez au couteau les dés formés. Enfin, concassez les noix de cajoux. Dans un bol, disposez le riz froid au milieu, les tranches d’avocat sur le dessus, les dés de mangue à côté, puis le saumon et les fèves de soja edamame. Servez avec le restant de marinade et les noix de cajoux concassées. C’est prêt !


SAVEURS

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PÂTISSERIE BASTIEN BLANC

Le pâtissier

Photo : Audrey Paris Photo

HAUTECOUTURE

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Il est la parfaite conjugaison de la passion et du perfectionnisme, Bastien Blanc Tailleur, le pâtissier haute couture et maestro du weddingcake. Prodige en sa catégorie, très rapidement, il exerce ses talents au Pavillon Ledoyen, puis au Four Seasons Georges V où il s’est familiarisé avec l’événementiel. C’est dans ce lieu prestigieux que ses premières pièces exceptionnelles ont vu le jour et que son talent a été reconnu. Succès retentissant, il est devenu le pâtissier des plus belles réceptions et le spécialiste incontesté du wedding-cake. Portrait du favori des wedding planners. Par Sabrina Pontes

// LA SIMPLICITÉ D’UNE BONNE MOUSSE AU CHOCOLAT, LE MOELLEUX D’UNE BRIOCHE, LE CROUSTILLANT DE LA PÂTE FEUILLETÉE, VOILÀ CE QUI M’A TOUJOURS FAIT VIBRER //

é en Haute-Savoie, dans la belle ville d’Annecy, Bastien BlancTailleur a toujours été passionné par la pâtisserie. « Enfant, déjà, je ne manquais jamais une occasion de manger une pâtisserie. La simplicité d’une bonne mousse au chocolat, le moelleux d’une brioche, le croustillant de la pâte feuilletée, voilà ce qui m’a toujours fait vibrer » se plaît-il à dire. Adolescent, il décide de se consacrer à sa passion et débute sa carrière près de Deauville où il apprend les bases de son métier. Rigueur, passion et don de soi lui permettront de faire son expérience et de se placer en maître de la pâtisserie.

UN ARCHITECTE Prisé par des familles royales, des financiers et des entrepreneurs, bien plus qu’un simple pâtisser s’occupant des gâteaux de mariage, Bastien prend à coeur sa mission. Ses clients souhaitent sacraliser le plus beau jour de leur vie et tout doit être à la hauteur de leurs espérances. Lieu de réception, robe de mariée mais aussi, le plus merveilleux des gâteaux. Telles un vêtement ou une architecture de luxe, ses prestations nécessitent de réaliser des croquis. Le créateur de plaisir se saisit donc de ses feutres afin de réaliser un travail en amont à l’échelle lui permettant de retranscrire le décor souhaité par les mariés. Cette étape prenant parfois plusieurs mois est également offerte aux heureux époux sous une enveloppe en guise de souvenir. En véritable architecte de la pâtisserie, le jeune homme a la maîtrise de l’équilibre, du décor et du goût sur deux mètres de hauteur. Ses pièces monumentales font sensation et se retrouvent dans les guides pour un mariage parfait. Pour autant, elles sont en partie factices, il s’agit d’un gâteau parade, pour le prestige et pour les photos souvenirs. En réalité, seule la base inférieure du wedding cake est comestible et sert aux mariés pour le rituel de découpe. Les véritables parts du gâteau sont d’ores et déjà dressées sur des assiettes en cuisine et prêtes à être servies.

DES MOULES SUR-MESURE L’artiste dispose d’un savoir-faire rare, qu’il cultive depuis de nombreuses années. Plus que de simples gâteaux, ses wedding cakes sont conçus comme des oeuvres d’art réalisées à la main avec la plus grande attention portée aux détails. Pour chacune de ses commandes, Bastien fabrique ses propres moules et outils afin de pousser la personnalisation à son plus haut niveau. Pour se différencier des autres pâtissiers, il utilise une imprimante 3D lui permettant de diversifier ses décors grâce à des moules floraux, architecturaux ou encore animaliers. Et s’il lui est demandé de réaliser un gâteau-château, rien n’est laissé au hasard. Mieux qu’une simple fenêtre, il réalise également les frontons, l’oeil de boeuf, etc. DES MASTERCLASSES POUR PARTAGER SON SAVOIR-FAIRE Tout autant qu’il aime créer ses gâteaux de mariage, le créateur aime enseigner et partager sa passion pour la pâtisserie en passant plus de 40 jours par an à enseigner en France et dans le monde son savoir-faire unique dans l’art de la décoration pâtissière. Invité par des écoles et salons internationaux, il organise des Masterclasses et ateliers individuels ou collectifs. Aussi, Bastien enseigne-t-il les bases de la pâtisserie à des groupes d’étudiants pour les aider à maîtriser les classiques de la pâtisserie française, mais aussi pour les aider à développer leur talent et leur créativité. Il s'efforce d'introduire de nouvelles idées, d'inciter les élèves à penser de manière créative, de développer un style qui leur est propre, tout en leur donnant les clefs et secrets du métier.

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En haut : Wedding cake architectural, Château Vaux-leVicomte, planner Jean-Charles Vanneck En bas : Musée Auguste Rodin, planner Alejandra Poupel


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DÉCO CARRELAGE

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CARREAU A en croire la tendance, le carrelage sera dominé cette année par les revêtements de sols et de murs en marbre, les carreaux de ciment, les carreaux 3D, le noir et blanc et les aspects métalliques. Visite en images chez Mequisa Espace Aubade...

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CULTURE

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Une expo dans le EXPOSITION CHRISTIAN LOUBOUTIN

ROUGE

Croquis de Christian Louboutin de son modèle Love

Il sculpte des souliers de luxe qui font l’unanimité. Qui ne connaît pas les Louboutin, ces escarpins à talons hauts et semelles rouges ? Signe du succès planétaire, le patronyme du créateur désigne par figure de style les fameux souliers. À Paris, le Palais de la Porte Dorée, que l’artiste a contribué à rénover, le met à l'honneur dans une exposition intitulée "Christian Louboutin, L’Exhibition[niste]" qui retracera plus de trente ans de carrière. Il faudra juste s'armer de patience en attendant que réouvre les portes du musée. Par Sabrina Pontes

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onçue comme une invitation à plonger dans l’univers foisonnant de Christian Louboutin, l’exposition, prévue du 26 février au 26 juillet 2020, mais suspendue suite à la fermeture du Palais de la Porte Dorée en raison du contexte sanitaire, explorera toutes les facettes d’une inspiration aux multiples références, dans ce lieu qui est cher au créateur et qui a vu naître sa vocation. Jeu de mots entre le mot « exhibition » en anglais qui signifie exposition et le fait de révéler une partie de soi, le titre est très important pour l’homme à succès. « S’exhiber c’est se mettre à nu. Une exposition, c’est s’exposer. Les deux sont donc assez proches mais il y a une notion plus subversive dans le fait de s’exhiber qui me plait car en montrant mon travail je m’expose de manière plus intime. Je me suis beaucoup investi dans ce projet, à titre professionnel mais aussi à titre personnel. J’y révèle beaucoup de moimême, de mes inspirations, de mon processus créatif et je souhaitais que cela se comprenne dès le titre de l’exposition », explique le créateur.

Christian Louboutin au Palais de la Porte Dorée

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CULTURE

VIVRE L’HISTOIRE DE CRÉATEUR Divisé en une dizaine de chapitres, le parcours de l’exposition couvre près de trente ans de création de Christian Louboutin et met en avant les différentes sources d’inspirations et procédés créatifs qui composent la démarche du créateur. Dès l’entrée de l’exposition, le visiteur est accueilli par l’objet même qui donne la clé de cette exposition au Palais de la Porte Dorée : le panneau de signalétique interdisant de porter des talons dans les espaces de l’ancien Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie, et qui a marqué́ le jeune Christian Louboutin, visiteur assidu et ébloui du musée, passionné fervent des collections qu’il abritait alors, au point qu’il le dessine et le redessine dès l’âge de 11 ans. Cette image première sera plus tard l’inspiration du soulier Pigalle, un des plus connus de son corpus qui en compte aujourd’hui des milliers. Les autres salles, Early Years, Salle des Trésors, Nudes, L’Atelier, Suggestion & Projection, Théâtre Bhoutanais, Biographie, Le Pop Corridor, Fetish et Un Musée Imaginaire reprennent années après années les inspirations du créateur. Dans un parcours imaginé par le directeur du Musée des Arts Décoratifs, Olivier Gabet, la rétrospective met en scène la vision du créateur à travers quelques-unes de ses oeuvres issues de sa collection personnelle ainsi que des prêts de collections publiques. Certains souliers exposés n'ont jamais été présentés au grand public. On y découvre également ses collaborations les plus prestigieuses avec notamment le réalisateur et photographe David Lynch, l’artiste multimédia néo-zélandaise Lisa Reihana, le duo de designers anglais Whitaker Malem, la chorégraphe espagnole Blanca Li, et bien d’autres encore. Un retour aux sources pour le créateur né dans le 12ème arrondissement de Paris.

// S’EXHIBER C’EST SE METTRE À NU. UNE EXPOSITION, C’EST S’EXPOSER. LES DEUX SONT DONC ASSEZ PROCHES // Christian Louboutin et Olivier Gabet à La Maison du Vitrail, Paris © Courtesy of Christian Louboutin

Zendaya au défilé Armani à la Fashion Week à Paris (Photo : Jacopo Raule/ Getty Images)

Pyrites & soulier Zuleika © Jean-Vincent Simonet

Espelio © Jean-Vincent Simonet

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Bottinos © Jean-Vincent Simonet

Bella Hadid, au Festival de Cannes en 2019 (Photo : Daniele Venturelli/WireImage)

Jean-Noël Lavesvre Faunes & soulier Malangeli © Jean-Vincent Simonet

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Le réalisateur américain David Lynch (Twin Peaks) a signé de nombreuses collaborations avec Christian Louboutin : courtmétrage, publicité pour le vernis Rouge Louboutin, photographies... (Photo : Vittorio Zunino Celotto/Getty Images)


CULTURE

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PEINTURE LES MONTRES MOLLES

Au temps de

L'exposition numérique ‘Dalí, l’énigme sans fin’. Photos : Eric Spiller

Dalí est sans doute l’un des plus énigmatiques et prolifiques artistes du XXème siècle. Mis en lumière dans les Carrières de Lumières, en Provence, jusqu’au 3 janvier 2021, nous en profitons pour revenir sur son plus grand chef-d’œuvre, La Persistance de la Mémoire, plus communément appelé Les Montres molles. Par Anne Ciancanelli PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 34


Salvador Dalí, le génie surréaliste

Salvador Dalí est ce qu’on appelle un personnage. Il est à l’art ce qu’Einstein est à la science. A la fois mégalo et visionnaire, cet artiste espagnol a façonné luimême son propre mythe. Tout était cultivé : son image - reconnaissable entre mille rien qu’à ses moustaches - et sa particularité. Excentrique, théâtral, agaçant aussi, ce personnage flamboyant a marqué l’art - et surtout la peinture moderne - de sa signature unique. Né à Figueras (Espagne) en 1904, Salvador Felipe Jacinto Dalí étudie les Beaux-Arts à Madrid, où il se lie d'amitié avec le poète Federico Garcia Lorca et le cinéaste Buñuel. En 1925, la galerie Dalmau de Barcelone organise sa première exposition individuelle ; Dalí n’a alors que 21 ans et est découvert par Picasso et Miró. C'est ce dernier qui introduira le jeune Dalí, ‘peintre en devenir’, au mouvement surréaliste. Dalí rencontre ainsi André Breton, chef de file de ce mouvement, et Gala. Encore mariée à l’époque à Paul Eluard, elle n’est autre que celle qui deviendra sa muse et le grand amour de sa vie. Ainsi, après s’être laissé influencer par le futurisme, puis par le cubisme (1925), Salvador Dalí rejoint le mouvement surréaliste en 1929. Depuis ses débuts, y compris depuis son exposition dans la galerie Dalmau de Barcelone, on percevait chez cet artiste haut en couleur sa quête d’une dimension expérimentale. Le mouvement surréaliste, qui repose selon André Breton sur “le refus de toutes les constructions logiques de l’esprit et sur les valeurs de l’irrationnel, de l’absurde, du rêve, du désir et de la révolte”, offre sur un plateau ce terrain de jeu expérimental à Dalí. Personnage énigmatique à l’imaginaire sans borne, il en deviendra rapidement l’une de ses figures majeures... Deux ans seulement après cette adhésion, il peindra ce qui sera connu dans le monde entier comme les Montres Molles, La Persistance de la Mémoire, oeuvre monumentale. Très influencé par la psychanalyse et les travaux psychanalytiques de Freud, Dalí peint des espaces oniriques et fantasmagoriques peuplés d'éléments symboliques : horloges, béquilles, animaux fantastiques, personnages tordus. Il se lance également dans la réinterprétation de plusieurs œuvres célèbres, comme l'Angélus de Millet. Dalí était surtout un extravagant porté par une énergie créatrice indéfectible ; alors qu’il se décrivait comme "mégalomane" et "polymorphe pervers", il n’en reste pas moins un virtuose de la technique : tantôt peintre et plasticien, tantôt scénariste et sculpteur, Salvador Dalí est assurément l’un des artistes les plus marquants et prolifiques du siècle dernier. En ayant de cesse de nous plonger dans des mondes oniriques et énigmatiques, il laisse derrière lui une collection d’oeuvres riche, éclectique, remarquable, balisée par ce qui est vraisemblement son plus grand chef-d’œuvre : La Persistance de la Mémoire.

Lecture des Montres Molles de Dalí

La Persistance de la Mémoire (1931), communément appelé Les Montres molles comme nous le disions auparavant, est une toile aux dimensions modestes (24x33cm) mais au succès retentissant. Le peintre nous embarque dans un monde onirique, surréaliste, où des montres fondent au milieu d’une scène déserte. C’est sa fascination pour la Théorie de la relativité d’Albert Einstein qui l’amène à évoquer, à sa manière, cette bataille perdue d’avance contre le temps.

Les montres qui dégoulinent

Comment lui est venue l’idée de ces montres molles, désormais devenues histoire ? C’était un soir d’été, dans les premiers temps des années 1930. Le peintre explique, dans son œuvre autobiographique ‘La Vie secrète de Salvador Daliʼ, qu’à la suite d’un repas avec des amis et sa femme, il est pris de migraine et

préfère laisser partir sans lui ce petit groupe assister à une séance de cinéma. Seul, son regard se perd dans le camembert mou qui traînait dans son assiette. “Lorsque je fus seul, je restai un moment accoudé à la table, réfléchissant aux problèmes posés par le « super mou » de ce fromage coulant. Je me levai et me rendis dans mon atelier pour donner, selon mon habitude, un dernier coup d’œil à mon travail. (…) Il me fallait une image surprenante et je ne la trouvais pas. J’allais éteindre la lumière et sortir, lorsque je « vis » littéralement la solution : deux montres molles dont l’une pendrait lamentablement à la branche de l’olivier.” commenta Dalí. “Vous pouvez être sûr que les célèbres montres molles ne sont rien d'autres que le camembert paranoïa-critique, tendre, extravagant et solitaire du temps et de l'espace”, a déclaré un jour l'artiste de Figueras. Car le surréalisme paranoïa-critique est bien sa méthode, celle qu’il a développée, “spontanée de connaissance irrationnelle, basée sur l'objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes”. Ce camembert mou l’a inspiré pour imaginer et réinterpréter, au travers de ce tableau, sa hantise de la mort ; on pourrait y voir la représentation du temps qui fuit, du temps qui est relatif (référence à la théorie d’Einstein) pourtant, ici, toutes les montres sont arrêtées, à des heures différentes d’ailleurs. Les secondes ne défilent plus et le temps semble élastique. Comme si l’artiste cherchait à tourner en dérision son obsession, le temps qui passe.

étrange dans La Persistance de la Mémoire, au beau milieu de la toile. De nombreux critiques affirment que ce drôle de visage n’est autre que l’autoportrait de l’artiste, une caricature, qui se voit recouvert ici d’une montre molle. Si l’on considère cette option, le peintre se serait planté dans ce décor, enveloppé d’une horloge sur laquelle les secondes ne défilent plus. Le temps ne peut plus avoir d’emprise, ni même sur lui, sur son art ou son héritage, tant que persiste la mémoire… comme l’intitulé l’indique. Enfin, quelques experts soutiennent que cette forme étrange représente également un foetus, exprimant le traumatisme de la naissance. Dalí est intervenu de nombreuses fois à ce sujet. Voici ce qu’il a confessé en 1961 au sujet de la vie intra-utérine “Les montres molles vient de ce paradis intra-utérin dans lequel on est plongé, un milieu visqueux et mou, dans lequel on se sent complètement protégé du monde extérieur, une espèce de nirvana (...). Il est prouvé que lorsqu’on passe de ce milieu absolument paradisiaque au monde extérieur, où il y a trop de lumière, où tout est trop dur - c’est pour cela que les enfants pleurent à la naissance (...) c’est le mythe du paradis perdu. On est chassé du paradis maternel. (...) Et on le retrouve de façon partielle en se recroquevillant dans le sommeil”. Se pourrait-il que cette forme insolite soit sa propre représentation, endormi, recroquevillé, à la recherche de ce paradis perdu et enveloppé de quelque chose de mou pour le protéger ?

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J’ALLAIS ÉTEINDRE LA LUMIÈRE ET SORTIR, LORSQUE JE « VIS » LITTÉRALEMENT LA SOLUTION : DEUX MONTRES MOLLES DONT L’UNE PENDRAIT LAMENTABLEMENT À LA BRANCHE DE L’OLIVIER. //

La petite montre de poche : Einstein comme métaphore

En bas à gauche, vous pouvez voir une montre sur laquelle l'heure n'est pas visible, donc l'heure n'a pas d'importance. Contrairement aux trois autres, elle ne fond pas, elle est rigide et renvoie au fait que le ‘mou’ est éphémère, tandis que le solide reste. Cependant, certains affirment qu'il s'agit également d'un clin d'œil direct à Einstein et à sa théorie de la relativité. Dalí était un grand étudiant en physique, il est donc très probable que ce ne soit pas seulement une supposition. En peignant volontairement une montre de poche qui n’affiche pas l'heure, à l’inverse des trois autres, Dalí fait allusion à la relativité du temps. Tant que l'heure est visible, la montre fondra ; par contre, si l'heure n'a pas d'importance et n'est pas apparente, la montre restera vraisemblablement rigide. Ceci en est la première lecture. Toutefois, même ce qui est voué à durer peut se faire rattraper par la fatalité ; la montre de poche ne semble effectivement pas s’affaisser dans le temps comme les trois autres, mais, d’un autre côté, elle est infectée de fourmis. Et Salvador Dalí associait cet insecte à la pourriture et à la décomposition… En somme, ce coin, en bas à gauche du tableau, recèle en lui tout un message : oui l’éternité n’a que faire du temps, mais le principal moyen d’y accéder n’est autre que la mort.

Un autre autoportrait ?

L’univers de Dalí est truffé de symboles, de clins d’oeil. Dans certaines oeuvres comme ‘L'Enigme du Désir’ ou ‘Le Grand Masturbateur’, on y observe une sorte de visage bizarre, dessiné de profil, avec un oeil clos disproportionné, avec de longs cils, et un nez tout aussi proéminent. On retrouve cette même créature PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 35

Un décor paisible

Ce décor onirique et étrange semble se dérouler sur la plage de Port Lliga, en Catalogne, au nord de Barcelone. Cette plage escarpée était particulièrement familière à l'artiste, compte tenu qu’il vivait à proximité. Le ciel est crépusculaire et cette ambiance désertique, peinte dans des couleurs chaudes, apaise le spectateur. Malgré ses proportions réduites, cette toile intrigue ; elle est l’expression d’un monde imaginaire où l’étrange règne, et qui pourtant vient s’opposer à des éléments réalistes. Avec sa plage et ses falaises, ce paysage catalan symbolise le monde réel, solide, là où’ la mémoire persiste’, d’autant plus qu’il s’agit d’un environnement très cher à Dali. Les lectures sont multiples. Par exemple, on observe au premier plan un monde onirique, surréaliste et plutôt obscur. Mais ce premier plan possède en toile de fond un monde réel. L’irréel s’ancre dans le réel, comme si l’un ne pouvait pas être sans l’autre, de même qu’il n’y a pas de lumière sans ombre. D’un autre côté, nous pourrions tout aussi bien considérer que la vie humaine est éphémère, à la différence de la nature qui est éternelle. Cette toile est une invitation continue à la réflexion sur le temps, sur la vie et la mort. À DÉCOUVRIR EN IMMERSION DANS L'EXPOSITION NUMÉRIQUE ‘DALÍ, L’ÉNIGME SANS FIN’ Jusqu’au 03 janvier 2021 Carrières de Lumières Route de Maillane 13520 Les Baux-de-Provence Tél. : (+33)4 90 49 20 02 www.carrieres-lumieres.com


DÉCO

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On l’a dit et répété, la lumière joue un rôle élémentaire dans votre décoration d’intérieur et surtout dans l’atmosphère qu’elle dégage. Amatrices de luminaires, nous vous présentons notre petites sélection hétéroclites et design. Par Annie Eisch

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DÉCO

LE STYLE MINOTTI

Le minéral Le papier peint est également là pour relever et révéler le cachet du mobilier. On le voit parfaitement ici avec le fauteuil Angie de Minotti, placé dans le champs d’un mur noir et blanc à l’effet minéral.

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MURS PAPIERS PEINTS

Breaking the WALL Habiller un mur, c’est donner le ton à une pièce, c’est la flatter. Fini avec les murs blanc ou unis, on joue avec les murs de manière décomplexée, notamment avec les papiers peints, pour donner du style à notre intérieur. Par Anne Ciancanelli

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LE STYLE ROCHE BOBOIS

Golden wall

La célèbre maison de décoration d’intérieur nous présente là une chambre chic, dont le style est sublimé par le papier à motif doré posé sur le mur au dos du lit.

N.O.W. EDIZIONI, PAPIER PEINT DREAM COLLECTION CONCRETE

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Esprit nature

Woody wood

Un univers printanier, mi-nature, mi-géométrie, pour un rendu frais et contemporain. Le fauteuil suspendu aux tons naturels se glisse parfaitement dans cet univers.

Chaque pièce est adaptée aux décorations murales, comme le dressing, qui s’habille ici de lignes géométriques et d’effets bois afin de conférer modernité et chaleur.

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Le floral

On le sait, la déco florale est très tendance, mais si l’on adore ce papier peint c’est également par son aspect artistique. Il semblerait que ce soit un artiste peintre qui soit venu le tracer sur le mur. Et avec ce grand canapé bleu, hyper tendance aussi, le style est sublime et magnifié.

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Photo : ZUMA Press, Inc. / Alamy Stock Photo

FASHION

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TOP MODEL ASHLEY GRAHAM

Courbes de

CROISSANCE Voluptueuse, sexy, sensuelle, Ashley Graham a cette beauté naturelle qui fait d’elle aujourd’hui la top-modèle la mieux payée au monde. Rien ne la prédestinait à un tel succès, et pourtant. Son ascension a été fulgurante. Assumant pleinement ses rondeurs, elle s’est faite le chantre du « bodyactivism » et a développé un véritable empire autour de son nom. Portrait. Par Eléonore Arnold

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Photo DR

Son empire

histoire de ses débuts de mannequin est des plus banales. Née en 1987 à Lincoln dans le Nebraska, aux Etats-Unis, et l’aînée de trois sœurs, Ashley se fait repérer dans un centre commercial par l’agence de mannequin l & l alors qu’elle n’a que 13 ans. A l’époque, elle est déjà ronde, mais a une belle frimousse. Elle dira d’ailleurs, à l’occasion d’un TED Talk en 2015 : « Dans le Nebraska, j’étais connue comme le « fat model », la fille qui était jolie pour une grosse. À un moment donné, j’ai compris que je n’allais jamais rentrer dans le moule que la société tentait de m’imposer. L’industrie de la mode persiste à me qualifier de « plus-sized », mais je préfère penser que je suis « my-sized » ». Elle signe son premier contrat de mannequin l’année suivante avec Wilhelmina Models. Puis tout s’enchaîne pour elle. En 2003, elle signe un contrat avec Ford Models avant de faire la couverture de Vogue en 2007 et de Glamour en 2009. Elle fait ensuite son entrée chez IMG Models et pose pour des marques de renom comme LEVI’S, entre autres, et Addition Elle, ligne de vêtements qu’elle créée en 2013.

En couverture de Sports Illustrated

Il faut reconnaître qu’elle a un capital sympathie qui ne laisse personne indifférent. Son profil Instagram compte plus de dix millions de followers, sa page Twitter en compte près de 330 000 et sa chaîne Youtube, qui porte son nom, connaît le même succès. Elle est une bonne communicante, a de l’humour, joue de ses rondeurs, s’affiche comme une femme épanouie. Ashley parle à la majorité des femmes américaines, tout simplement. Car, faut-il le rappeler, 70 % des femmes du pays de l’Oncle Sam font une taille 14 (l’équivalent du 46 français) ou plus – marché de plus de 20 milliards de dollars par an tout de même – selon Business of Fashion en octobre 2018. Ashley Graham a tout compris. Egérie de Marina Rinaldi entre autres et donnant régulièrement son nom aux collections capsules « plus-size » de marques canadiennes et américaines, le mannequin a également lancé sa propre collection de lingerie. Son nom ? Swimsuits for All, dont elle est l’égérie (cela va de soi), en collaboration avec la marque spécialisée dans les grandes tailles, Addition Elle. C’est ainsi que ses émoluments de 2019 l’ont placée en tête des top-modèles les mieux payées en 2020, selon le magazine People With Money, devant Kendal Jenner, Gisele Bündchen, les sœurs Hadid et d’autres stars des podiums toutes parfaitement conformes aux canons habituels. Ashley Graham aurait amassé entre les mois de janvier 2019 et janvier 2020 la somme de 58 millions d'euros. On ne s’inquiète pas pour ses vieux jours.

Une femme accomplie et engagée

En 2016, Ashley Graham fait la couverture du spécial maillots de Sports Illustrated. Ce numéro annuel mythique est un peu à la presse sportive ce que les Oscars sont au 7e art. La consécration pour celle qui bataille avec panache pour les beautés « curvy » comme elle dit. L’année suivante, le magazine choisit de dévoiler dans ses pages, en exclusivité, la nouvelle campagne de la marque de maillots de bain Swimsuits for All, et la belle est encore à l’honneur. Désormais trentenaire, la jolie mannequin s’affiche sur des campagnes de grandes marques à l’instar d’H&M, Violeta by Mango, Rag & Bone, on encore Revlon (marque dont elle punaisait jadis les pubs avec son idole, Cindy Crawford, sur les murs de sa chambre). Elle défile pour Michael Kors, Dolce & Gabbana Alta Moda, Prabal Gurung et de nombreux autres sans compter les « Une » des magazines comme V magazine et le Grazia britannique pour lesquels elle s’est laissée photographier nue. Devenue une véritable icône, Ashley Graham a inspiré le premier modèle de Barbie de la collection « curvy » de Mattel, une petite révolution dans le monde des poupées. Elle a également animé Miss USA et Miss Univers durant deux années consécutives (2016 et 2017) et a été la juge officielle de l'émission America's Next Top Model.

Malgré les nombreuses remarques qu’elle a pu essuyer concernant son poids durant sa carrière, elle s’accepte définitivement comme elle est et assume sa taille 46. Ce message incitant à s’accepter, elle le fait passer à travers l’association ALDA qu’elle a créée avec d’autres mannequins grande taille. Adepte du « body positive », le top model publie d’ailleurs sur les réseaux sociaux des photos d'elle volontairement non retouchées et avait déclaré lors d'une interview pour le magazine Glamour en 2015, qu'elle utilisait son corps afin que les autres Femmes « comprennent que les imperfections sont normales ». Une façon pour elle de plaider la cause des femmes qui n’acceptent pas leur image. Également, de rappeler aux marques qu’il existe un marché pour toutes les tailles. Les femmes rondes gardent leur siège à la table de l’industrie, pour ainsi dire.

La suite ? Mariée à Justin Ervin depuis 2010, la belle a accouché de son premier enfant le 18 janvier dernier. Elle se concentre donc pour le moment sur sa vie de maman, mais devrait animer la deuxième saison de American Beauty Star, compétition autour du glamour et de la beauté en ligne sur Youtube.

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art rencontre souvent la mode. Les robe droites et colorées de Yves Saint Laurent, inspirées de Mondrian, ont bousculées les codes, et marqué les esprits. Autre genre, Philip Karto est un artiste et designer indépendant passionné par la customisation. Dans son atelier à Miami, où il réside, il transforme et revisite des produits d’occasion et 100% authentiques. Il réalise des modèles de sacs à main uniques, notamment à partir de pièces vintage de la maison Louis Vuitton, qu’il démonte intégralement, rassemble, personnalise et peints à la main en s’inspirant du rock and roll, des motos et de la culture urbaine.

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LES POUILLES (ITALIE)

La Peschiera Avec ce nom, La Peschiera - qui signifie littéralement la pêche ou l’étang à poissons selon son contexte - cet hôtel ne pouvait que tourner autour de l’eau, de la mer. Baigné par le bleu turquoise de l’Adriatique, le décor planté est saisissant. Imaginez la mer bleue, le ciel et les piscines, et le rose chaud d'une soirée d'été capturé dans la teinte d'une pierre. Ici, rien d'inutile, simplement du luxe pur au milieu de la beauté spectaculaire de la nature. La Peschiera, construite à partir d’une ferme aquatique datant de l’époque des Bourbons, bénéficie d'un emplacement très recherché dans les Pouilles, le «talon rural de l'Italie». Cet hôtel de charme est perché sur des rochers éclaboussées par l'Adriatique, à dix minutes du centre historique de Monopoli. Quelques kilomètres plus loin se trouve Polignano, la charmante ville au sommet d'une falaise qui plane au-dessus de la mer. En entrant dans La Peschiera, l'étendue des piscines vous coupe le souffle. Vous pouvez découvrir un concept bien-être comprenant sept piscines, qui varient en taille et en température, une cascade pour détendre dos et épaules, une baignoire hydromassage, un long couloir à revitalisation et des massage personnalisés pour détendre le corps et l'esprit. Les 13 chambres exclusives, claires et spacieuses, se partagent donc ces étendues d’eau et de détente. Derrière chacune d’entre elles se trouve l'Adriatique, d'une beauté spectaculaire, qui lèche les rochers, et accessible directement grâce à la plage privée et aménagée de l’hôtel. Pour les papilles, le “Saleblu” vous prépare à dîner comme à un noble, en s’appuyant sur une cuisine des Pouilles sophistiquée, préparée avec l'âme de la générosité. Perché sur une terrasse en bois, comme au-dessus de la mer, on s’imprègne sans difficulté de ce cadre délicieux et apaisant à la fois. Le bar-salon donnant sur la plage privée de La Peschiera est l'endroit idéal pour siroter du champagne frais ou déguster un martini accompagné d’huîtres ou de ‘crudo’, les sushis des Pouilles. Les expériences sont nombreuses et vous offriront culture et découverte : on peut faire le plein de visites en faisant le tour des musées (Musée archéologique d'Egnazia et Musée de la Cathédrale de Romualdo) et des cités antiques comme Egnazia et Torre Canne. Et comme la gastronomie est sacrée en Italie, on peut être tenté par une dégustation de vins locaux ou d’huiles d’olive, et même par un cours de cuisine. Enfin, autre petit clin d’oeil transalpin : partir à la découverte de la région en Vespa ou Cinquecento… Italian style assuré. Hotel La Peschiera Contrada Losciale, 63 Frazione, 70043 Capitolo BA, Italie Tél. : +39 080 801066 www.peschierahotel.com

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TRAVEL

CORSE (FRANCE)

Le domaine de Murtoli Le Domaine de Murtoli est un refuge paisible. L’hébergement ne se fait pas dans des chambres, mais dans des bergeries ou maisons de maître, toutes à privatiser. Au nombre de 19, dont la capacité varie entre 2 à 16 personnes, ces demeures se veulent être une douce gardienne des nuits. Toutes de pierres selon l'architecture insulaire du XVIIème, comprenez en d’autres termes charmantes quoiqu’ austères, elles jouissent d’une qualité que seules les bâtisses d’antan possèdent : tourner le dos au froid de l'hiver et se préserver de la chaleur en l'été. Chacune a son atmosphère afin de correspondre à différents styles et désirs. A Murtoli, le cadre est évidemment idyllique, avec une plage corse magnifique, digne de cette île et soigneusement aménagée. Sans oublier un panorama tout aussi époustouflant, où fusionnent naturellement le

monde minéral et végétal. Ici, se mêlent avec volupté la mer, la campagne et la vallée, qui offrent ainsi des balades botaniques et géologiques ou des promenades en mer. Ce domaine est taillé pour les amateurs de farniente mais également les actifs. Outre le golf, les prés, les sentiers du maquis, les sous-bois et les bords de mer constituent mille chemins à emprunter pour des randonnées à cheval. Une activité adaptée quel que soit le niveau des cavaliers et également aux enfants. Aussi, avec 2500 hectares à l'extrême sud de la Corse, un fleuve traversant le domaine, quelque 10 km de côtes, rochers et plages…le Domaine de Murtoli jouit d'une situation exceptionnelle pour se destiner à tous les types de pêche. Mille et une saveurs sont à déguster à Murtoli, relevées par les senteurs des herbes du maquis. Ce sont d’ailleurs les produits du terroir corse et de la mer proche qui sont mis à l’honneur - le veau et l'agneau de la ferme, fruits et légumes du potager, huile d'olive du moulin, dorades, dentis et oursins juste pêchés, etc - à chacune des tables. Il y a “La Table de la Plage” inspirée d’une ancienne cabane PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 56

de pêcheur et placée en plein air, “La Table de la Grotte”, qui respire une atmosphère chaleureuse et festive, et “La Table de la Ferme par Mathieu Pacaud”, qui se présente comme un voyage dans le voyage. En faisant de la Table de la Ferme sa résidence estivale, le chef étoilé vient révéler l’essence de la Corse en un repas, sublimant le patrimoine local insulaire et les produits du domaine avec les techniques de la haute gastronomie française. Le Domaine de Murtoli est un petit paradis qui s’offre à la découverte de l'art de vivre corse, à ces instants de vie et de partage autour de la gastronomie, des vins et de tout ce qui fait que la vie en Corse demeure des moments privilégiés. A partir de 170€/nuit par demeure Domaine de Murtoli Vallée de l'Ortolo 20100 Sartène Tél. +33 (0)4 95 71 69 24 www.murtoli.com


Cet été, expérimentez les Alpes pour changer de point de vue...


TRAVEL

MARRAKECH (MAROC)

Ksar Char-Bagh Le Ksar Char-Bagh est un hôtel que l’on peut définir de confidentiel. Planté au milieu d’un jardin de 3,5 hectares au sein de la Palmeraie, il se trouve entouré de vergers d’agrumes, de figuiers et d’oliviers. La nature n’est pas la seule à être typique ; la structure de la bâtisse l’est aussi, érigée dans un style purement marocain. Membre de ‘Small Luxury Hotels of the World’, le Ksar CharBagh est un palais privé inspiré par l'architecture mauresque du XIVe siècle, où des fontaines et des ruisseaux se croisent dans son parc pour symboliser les rivières du paradis. Ce palais privé a été élu 6 fois parmi les plus beaux hôtels du monde, et c’est chose dont on s’imprègne en découvrant le cadre traditionnel et envoûtant des lieux. En y pénétrant, on aperçoit une perspective fascinante : dès l’entrée, on s’aventure dans le patio style Alhambra, pour rejoindre la piscine de 34 mètres entourée de chaque côté de majestueux palmiers. Les 15 suites luxueuses et raffinées du Palace ressemblent davantage à des appartements privés où la nature est toujours présente, puisque chacune dispose d’un jardin privé ou d’une terrasse. Depuis la tour du palais, qui compte 5 suites sur les 15 et une piscine à son sommet, on profite d’une vue à 360 degrés sur toute la Palmeraie, imprenable. Dans la pure tradition marocaine, le Ksar Char-Bagh dispose d’un élégant Spa & Hammam, tout de marbre rouge vêtu. A la lumière des bougies, vous vous ferez masser et gommer, emporté par les chants traditionnels. Dans une salle voûtée, caractéristique de l'architecture ottomane, on porte le tissu traditionnel, le pestemal, pour se couvrir. Quant à la restauration, la table de l’hôtel “Le Grand Salon” orchestre une cuisine gastronomique créative et raffinée sous influence méditerranéenne. Le chef Aziz a développé son propre potager de légumes oubliés et d’herbes rares afin de créer des mets alliant saveur, fraîcheur et caractère. Grâce à ses hautes voûtes romanes, “Le Grand Salon” est ouvert sur les jardins comme une orangerie et permet, en été, de dîner autour du bassin ceint de palmiers majestueux . Le Ksar Char-Bagh est un lieu empreint d'histoire, de culture, et incarne fièrement une maxime : « Vivre là, le temps de quelques jours, est un voyage ». A partir de 450€/nuit par suite Ksar Char-Bagh Djnan Abiad, La Palmeraie B.P. 12478 40000 MARRAKECH Tél. : + 212 (0)524 32 92 44 www.ksarcharbagh.fr

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PROVENCE (FRANCE)

Le mas de la Rose Le Mas de la Rose est tout ce que l’on attend, tout ce que l’on imagine d’un beau mas en Provence. Pierres sèches, terrasses, ombre et lumière, paysages à perte de vue… Situé au cœur des Alpilles, le Mas de la Rose est un hameau du XVIIe siècle qui abritait autrefois des bergeries. Blotti au beau milieu de la nature, splendide, un parc de 25 hectares peuplé de pins, d'oliviers et de lavandes, ce hameau est une exquise invitation à la douceur de vivre. Entièrement rénové, il demeure un lieu de charme où l'hospitalité est le maître mot. Les propriétaires le disent eux-mêmes : “plus qu'une maison d'hôtes, le Mas de la Rose se veut une maison d'amis”. Leurs 8 chambres et 3 suites répondent parfaitement à cette envie de passer de bons moments, de

réunir amis ou famille. Décorées avec raffinement, à l’aide de couleurs, tissus ou meubles différents, elles disposent chacune d'une terrasse ou d’un petit jardin privé. Côté restauration, et à l’image de cette ‘maison’, Le Mas de la Rose met les petits plats dans les grands. Au Potager du Mas, son restaurant, le chef propose une cuisine gourmande et généreuse, riche de son terroir. Gastronomique, bien sûr, mais aussi entièrement bio et locavore, élaborée avec les fruits et légumes cultivés sur la propriété, ou approvisionnés par de petits producteurs locaux. Du beau, du bon et du sain. Cette douceur de vivre amène aussi à la détente, au gré des envies : piscine extérieure dotée d'une cascade et d'un bain à remous pour se prélasser. Se laisser aller à la volupté d'un massage ou à la convivialité d'une partie de pétanque, balade à vélo... “Cette maison ne se décrit pas, elle se vit. Trop de bonheurs s'y cachent.”

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A partir de 195€/nuit en chambre double classique Le Mas de la Rose Route d' Eygalières F-13660 Orgon Tél. : +33 (0)4 90 73 08 91 www.mas-rose.com


TRAVEL

SANTORIN (GRÈCE)

Cavo Tagoo Avec ses panoramas de rêve, Santorin reste, encore et toujours, en tête de liste des destinations les plus prisées. Avec un autre établissement à Mykonos, autre île grecque de prédilection, Cavo Tagoo s’est forgé une sacrée réputation. Perché au sommet de la Caldera, cette baie cernée par des falaises et si connue de l’île, le Cavo Tagoo est sans hésiter l’une des adresses d’exception de Santorin. D’ailleurs, cet établissement est clairement moins confidentiel que les autres, au vu de sa cote sur les réseaux sociaux (nous parlons bien sûr d’Instagram). Mais en y allant, vous comprendrez pourquoi. Cette authentique propriété cycladique a été transformée par les propriétaires en un hébergement de luxe exceptionnel à Santorin, évoquant la même essence cosmopolite et le même sentiment que le Cavo Tagoo d'origine à Mykonos. Les éléments naturels et les accents luxueux se mélangent au paysage marin emblématique de l’île, créant un monde de secret et de romance sublime. En effet, les 13 suites, volontairement minimalistes et contemporaines, offrent (quasiment) toutes jacuzzi extérieur ou piscine, afin de profiter de la plus grande intimité dans le luxe le plus pur, et d’apprécier un spectacle saisissant où règne la magnificence de la mer. Alors que le soleil se couche, la vue sur la Caldera et les îlots volcaniques devient envoûtante. L’univers proposé par le Cavo Tagoo est presque mystique. On y voit un paradis de simplicité, chaque recoin ou pièce étant d’une sobriété et d’une classe folle à la fois. Digne des meilleurs hôtels au monde, le Cavo Tagoo dispose d’une superbe infinity pool, encore et toujours avec cette vue imprenable. Le restaurant Ovac de l’établissement sert une cuisine fusion méditerranéenne dans son intérieur élégant ou sur la terrasse… Et comme vous pouvez l’imaginer, il donne aussi sur la mer Egée ! Sinon, vous pourrez aussi prendre un cocktail ou un en-cas au bar de la piscine de l'hôtel. Niché dans le village tranquille de Imerovigli, l’hôtel se trouve à quelques kilomètres de Fira et de Oia, les villes principales de l’île, bien plus animées, même en soirée. Le Cavo Tagoo est ainsi une adresse exclusive qui offre, partout, les paysages que l’on voit sur les cartes postales avec un service les plus soignés. Cavo tagoo Santorini Imerovigli 847 00, Grèce Tél : +30 2286 027900 www.cavotagoo.com/santorini/

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WATCHES

PANERAI Submersible PAM00974, 42mm 26500 d

BELL & ROSS Diamond Eagle Blue, 39mm, Bracelet milanais, serti de diamants 2500 d

CHOPARD Alpine Eagle Large, 41mm En acier et or rose 19600 d

HUBLOT Classic Fusion Gold Crystal, 38mm Avec des cristaux d’or élaborés à partir de paillettes d’or 20800d

BREITLING Navitimer automatic, 41mm En acier et or rouge 5750 d

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MONTRES STYLES

L'élégance RACÉE

Une montre ne se choisit pas au hasard. Il s’agit d'une histoire de goût, de personnalité, de carrure. Et même si le vintage - avec ses formes plus discrètes - est toujours tendance, on aime aussi ces modèles qui affichent fièrement leurs rondeurs. Des formes plus imposantes, de caractère, qui concordent tout autant avec ce que nous sommes.

OMEGA Seamaster Diver 300m, Co-axial Master Chronometer, 42mm 4600 d

RESERVOIR Lady Longbridge, 39mm 3850 d

ROLEX Oyster Perpetual Datejust Pearlmaster, 39mm En or rose overose et serti de diamants Prix sur demande

TAG HEUER Carrera Quartz, 39mm 2150d

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JEWELRY BOUCHERON Collier Point d’Interrogation, Lierre de Paris, serti d’émeraudes

BVLGARI Collier Fiorever en or blanc 18 K serti d'un diamant de centre (0,70 ct) et pavé diamants Prix sur demande

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BIJOUX FLEURS

Créateurs en

HERBE

Les fleurs et les bijoux c’est une longue histoire, elles constellent l’univers joaillier de romantisme, de sensualité et de délicatesse. Créateurs et marques consacrent leur talent à les rendre éternelles.

FABIENNE BELNOU Collier « Floral » en or jaune, perles et brillants 6 995 €

VAN CLEEF & ARPELS Bracelet Frivole en or jaune

BOUCHERON Collier Point d’Interrogation, version broche, Nuage de Fleurs, serti de nacre et de diamants sur or blanc

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DIOR Boucle d’oreille Tribales en métal finition dorée et perle azurite 370€

FABIENNE BELNOU Boucles d’oreilles « Volupté » en or jaune, jade, tourmaline et brillants 5 980€

BOUCHERON Collier Point d’Interrogation, Nuage de Fleurs, serti de nacre et de diamants sur or blanc

LOUIS VUITTON Boucle d’oreille Idylle Blossom en or et diamants

OLE LYNGGAARD Boucle d’oreille clip, édition spéciale

OLE LYNGGAARD Grande broche Wild Rose

MORPHÉE JOAILLERIE Bijou de main ‘Ne M’oubliez pas’, comme une bague de main articulée, en or blanc 18k, saphirs, améthystes sculptées et topaze

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JEWELRY

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JOAILLERIE PARURES

nstants

ÉTINCELANTS Dans des tons délicats, coup de projecteurs sur tout ce qui nous pare : mode, horlogerie et joaillerie. Et que la lumière soit !

Photographe & Réalisation Etienne Delorme Model Laura@faces.lu Belma @Miss Grande Region Marie Florence @Miss Grande Region Make up Justine Chery Hair Victor Talarico Décor The Seven Hotel Vêtements, joaillerie et horlogerie Windeshausen Joailliers, Daniel Gérard Joaillerie, Chanel, Christian Dior, Fashion Club, Paris 8, Eres

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Top Liu Jo doré, 111€ Bracelet Messika, 7700€ Bague Messika, 4100€ Collier Happy Hearts Chopard, 2380€ Collier sautoir Messika, 9950€ Montre Chopard Alpine Eagle en or, 28400€€

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FASHION

Blazer tweed Lauren Vidal, 282€€ Sous-vêtements Eres, prix sur demande Bracelet manchette Jardin Dior, 650€€ Bague Jardin Dior, 390€€ Collier Choker Dior, 850€€ Montre Navitimer 38mm Breitling, 5290€€ Parfum Tom Ford orchid soleil

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Pour sublimer votre regard Rehaussement de Cils Mascara Semi-Permanent Extensions de Cils - Cil à Cil Microblading

Maillot de bain Eres, prix sur demande Montre Chopard Happy Ocean, 8330€ € Colliers La Brune et La Blonde, 750€ & 970€ € Bracelet La Brune et La Blonde, 390€ Boucles d'oreilles La Brune et La Blonde, 950€ Bague Tom G, prix sur demande Bracelet Fred boucle sertie, 3320€€

Pour raviver l’éclat de votre peau Microneedling BB Glow

Veste en jeans blanc Fracomina, 97€€ Collier nacre en blanc et noir Chanel, prix sur demande Bague Chanel, prix sur demande Montre Chopard, 20800€€€ Boucles d’oreilles en perle Windeshausen Joailliers, prix sur demande

C.C. La Belle Etoile

Contact : 26 31 15 14 www.t-hair.com


FASHION

Top satin Max & Co, 267€ € Trio de colliers en perles Windeshausen Joailliers, 600€, 5940€€ et prix sur demande Bague en perles et or blanc Windeshausen Joailliers, 6295€ € Montre Chanel J12, 6300€ € Boîte de parfum Kilian

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Bague Happy Dreams Chopard, 2230€€ Bague Pirisi, 2195€ €

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FASHION

Blazer Liu Jo rose, 265€ € Montre Poiray au cou, 4200€ € Bracelet Fred, 1740€ € Bracelet La Brune et La Blonde, 390€ € Montre Rado Le Corbusier, 1980€ € Bague Chopard, 2230€ € Bague Pirisi, 2195€

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POWER

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AUTOMOBILES TENDANCES

Femmes

& FURI

Si les femmes sont plutôt bien dotées en matière de choix automobiles, cela ne les empêche pas d'envier aux hommes certains de leur modèles. Par Antonio Da Palma Ferramacho #luxgears

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Photo : Porsche Media

OUS PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 75


Photo : BMW Mini Media

POWER

Les clichés ont la vie dure et, qu’on le veuille ou non, certains codes sont bien ancrés dans notre société. C’est ainsi qu’on est régulièrement jugé par l’image que nous projetons. Nos choix, qu’ils soient vestimentaires ou alimentaires, les informations que nous relayons sur les médias sociaux voire même les moyens de transports que nous empruntons, sont autant d’éléments qui façonnent notre image. Cela nous amène naturellement au sujet des voitures que nous conduisons et à une petite anecdote qui m’est arrivée. C’était il y a quelques années lorsque j’avais « craqué » pour une voiture sportive, un modèle pur plaisir, mais pas très « raisonnable » à en juger par son look limite « tuning ». Bref, une voiture au style « GTI » qui a la faveur des jeunes plutôt que celle du père de famille a priori sérieux que j’étais. En déjeunant avec un ami, celui-ci me félicite en découvrant mon bolide qu’il trouve extraordinaire tout en saluant mon « courage » d’oser m’afficher à son volant, chose dont il se sentait incapable car il avait un rang social à tenir !

C’est que depuis toujours l’esthétique joue un rôle essentiel lors de la sélection de nos voitures, il faut qu’elles soient belles ou tout au moins que l’image qu’elles projettent flatte leur propriétaire. C’est la condition à remplir pour les rendre désirables. Cependant ne nous arrêtons pas à la simple beauté car c’est finalement une considération subjective au même titre que les aspects luxueux, sportif, ou aventurier. Comme on dit tous les goûts sont dans la nature et ne se discutent pas… Ceci nous amène au sujet de cet article qui prend le contrepied de ce qui vient d’être décrit en exploitant l’image de ces voitures à d’autres fins. En effet, on peut aborder le sujet de façon inverse et se servir des codes établis de notre société pour se démarquer en affichant son anticonformisme assumé en toute liberté. Il est ici question des voitures dont la forte image masculine fait fuir la plupart de la gent féminine tout en attirant une infime partie d’entre elles. Précisons qu’il n’est nullement question de sexisme mais simplement de s’amuser sur la psychologie liée à certains choix dictés par les clichés de notre société en tentant de comprendre les choix de certains ou plutôt de certaines. Pour étayer notre petite analyse nous allons donc passer en revue une série de voitures qui répondent, chacune à leur façon, à des codes et des tendances bien ancrés dans notre société. Nous commencerons par les modèles sportifs qui évoquent à la fois la performance et le luxe, telle une Porsche 911, une Ferrari ou une Aston Martin, nous passerons ensuite aux muscles et à la testostérone avec les « muscle cars » comme l’iconique Ford Mustang. Et avant de finir sur le circuit des « Grand Prix urbains » avec les bombinettes rebelles à l’image de la Mini Cooper S, on fera une escapade dans les grands espaces avec les 4x4 aventuriers tels le Mercedes G ou la Jeep Wrangler. C’est parti !

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PETITES SPORTIVES

ESPRIT REBELLE

Si c’est la fameuse Golf GTI qui a remis le feu aux poudres des sportives en 1975, il faut se rappeler qu’une décennie avant elle, c’était l’étonnante Mini Cooper qui avait surpris son monde en remportant le rallye de Monte Carlo au nez et à la barbe de bolides bien plus puissants et renommés. Cette minuscule voiture imaginée alors par Sir Alec Issigonis exploitait sa compacité et son poids plume pour tirer le meilleur profit de son modeste moteur et profiter d’une tenue de route à l’agilité hors pair. C’est la formule adoptée par la Golf GTI et bien d’autres modèles qui ont proliféré dans ce segment depuis plus de 40 ans. Aujourd’hui leurs descendantes continuent de réjouir les amateurs de vitesse en proposant des véhicules pratiques et sportifs imaginés pour celles et ceux qui désirent vivre les sensations fortes au quotidien sans se ruiner. Mais si la Mini Cooper et la Golf GTI sont considérées comme des « valeurs sûres » pour leurs performances mais aussi pour leur plastique « BCBG », certaines de leurs rivales jouent la carte de l’extravagance en affichant clairement leur caractère rebelle et belliqueux telle la Honda Civic Type R qui se la joue « Manga style » mais que seuls certains ou certaines réussissent à assumer ! Serez-vous de celles-ci ? Vous l’aurez compris, s’il est indéniable qu’une voiture se choisit beaucoup pour son style et l’image qu’elle projette, elle doit aussi nous correspondre au niveau des sensations et des émotions qu’elle distille. Pour cela il faudra immanquablement passer par la case « essai » afin de se faire une idée précise du « match » potentiel ou non entre elle et vous.


Photo : Porsche Media

Kate Reid n'est pas une patissière ordinaire, elle cuit les meilleurs croissants au monde. Issue d'une formation d'ingénieur, elle aspire à la perfection au quotidien. Un jour de congé, il n'est pas surprenant qu'elle se sente chez elle sur les routes de Melbourne dans une machine intemporelle, la Porsche 911 911 Carrera S.

SPORTIVES

EN MODE SPORT

Photo : Daimler Media

S’il y a bien une voiture de sport emblématique c’est bien la Porsche 911 qui, depuis son lancement en 1963, a marqué de son empreinte le paysage de la voiture de sport à tout jamais. Son regard sympathique de grenouille et ses ailes postérieures joliment enflées féminisent cette sportive de haut vol qui s’illustre en compétition depuis des décennies. Son pilotage jadis exigeant mettait en valeur l’homme à son volant, comme la preuve de sa dextérité de pilote. Aujourd’hui la technologie a rendu sa conduite accessible à toutes et à tous (moins son tarif), et c’est la plupart du temps en version Cabriolet Carrera 4S et boîte automatique (pour faire bronzette et rassurer en cas de pluie !) qu’on la croise sur nos routes. La même logique aurait pu se décliner à Ferrari ou Aston Martin mais, assez curieusement, ces marques sont encore la chasse gardée des hommes. Tiens-tiens, voilà donc une faille à notre démonstration et une opportunité supplémentaire de vous démarquer mesdames !

Photo : Porsche Media

4x4

DOMINANTE MUSCLE CARS

SOUS TESTOSTÉRONE

L’icône par excellence des coupés est sans conteste la Ford Mustang. Pour s’en convaincre, il suffit de savoir qu’elle est la voiture la plus recherchée sur Google. Emblème des « muscles cars » qui ont vu le jour aux US au cours des Golden Sixties, la Mustang y incarnait la voiture de la jeunesse américaine avide de coupés abordables à la plastique avantageuse et équipés de puissants moteurs V8 à la sonorité envoûtante. Adulé par plusieurs générations, le concept des « muscle cars » a traversé l’Atlantique pour s’incarner aujourd’hui dans ses variantes européennes que sont la BMW M4 et la Mercedes AMG C63. S’il est encore rare de croiser des femmes à leur volant, ces bolides renvoient une image de sport et de puissance très masculine qui est bien relayée par la sonorité caverneuse de leur moteur qui chante à travers les échappements bien visibles sur leur postérieur imposant. Un must pour la femme sportive et dynamique qui désire montrer à ces messieurs qu’elle en a sous la pédale !

La catégorie des 4x4 est sans doute la plus galvaudée de ces dernières années tant les SUV ou autres 4x4 urbains ont envahi notre paysage. Ces véhicules au look costaud et baroudeur mettent en valeur leur conductrice tout en les rassurant par une position de conduite élevée qui leur donne l’impression de dominer la route mais aussi la quantité de tôle qui les entoure... Cependant il faut dire aussi qu’ils se sont féminisés au cours du temps avec leurs lignes élégantes et élancées au point de presque les trouver beaux ! Du coup l’homme à l’âme d’aventurier a dû se réfugier dans les 4x4 extrêmes, ceux dont le look « hard core » et les capacités de franchissement hors pair permettent de partir au bout du monde dans les pires conditions. C’est là qu’entrent en scène les Jeep Wrangler et Mercedes G, des 4x4 qui ont été créés chacun à leur époque pour des fins militaires... et se sont ensuite transformés en des véhicules civilisés. Il fallait bien ça pour flatter l’égo de leur propriétaire à l’esprit aventurier ! On aurait pu pousser la démonstration encore plus loin avec l’exemple du Hummer qui exploite le même filon à l’extrême mais il n’est plus produit. Donc mesdames, si vous voulez damer le pion à ces messieurs qui se pavanent au volant de leur Porsche Cayenne, quoi de mieux qu’un de ces véhicules rustiques pour les intimider ?

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SPORT

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PILOTE AUTOMOBILE VALÉRIE CHIASSON

Les chevaux au VENT

Maîtrisant la vitesse et le volant comme très peu, Valérie Chiasson est une femme pilote qui fait figure dans l’histoire de la course automobile. Rencontre avec cette trentenaire de panache et de cran, ici à Luxembourg, son pays d’accueil depuis quelques années. Propos recueillis par Anne Ciancanelli

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SPORT

// LORSQUE J'AI FINI SUR LA TROISIÈME MARCHE DU PODIUM, JE N'AVAIS PAS PENSÉ AU DÉPART QUE J'ALLAIS MARQUÉ L'HISTOIRE, PUIS J'AI PLEURÉ D'ÉMOTION ÉVIDEMMENT... PLEURÉ, PLEURÉ, PLEURÉ ! //

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Le Grand-Prix du Canada GT3 Cup Challenge en 2017

N

e vous laissez pas méprendre par son joli minois. Derrière cette jolie blonde très féminine se cache un courage à toute épreuve... et une sacrée paire aussi. Les préjugés, elle les a fait tomber un à un, sur les pistes. Fonceuse et déterminée, c'est peu de le dire, Valérie Chiasson a marqué l'histoire des courses automobiles en inscrivant son nom dans le livre des records en étant la première femme de l’histoire à monter sur le podium lors du Grand Prix du Canada ! Résidente à Luxembourg depuis 2016, elle nous parle de sa vie, de son palmarès de folie et de ses projets d’aujourd’hui. PREMIUM : Une femme pilote de course, ce n'est pas forcément très courant. Comment es-tu tombée là-dedans ? Valérie Chiasson : Quand j'étais très jeune, j'ai déjà très sportive et très courageuse. Les gros animaux comme les chevaux ne me faisaient pas peur. Pour exemple, à 7 ans je montais déjà sur de très grands chevaux et non sur des poneys comme la plupart des petites filles. J'ai même gagné un championnat à cheval au Québec, en western, à l'âge de 12 ans. Après cela, j'ai vendu mes chevaux pour acheter mes premiers kartings de compétition. C'est par le karting que débutent de nombreux pilotes, et plus on commence jeune, moins on développe la peur de la vitesse parce que que cela devient naturel et ancré en nous. J'ai rapidement franchi les étapes nationales. Il faut dire qu'au Canada et aux USA, c'est du très haut niveau. On était 120 inscrits, tous sexes confondus... Et j'étais toujours la seule femme, déjà très jeune. A 15 ans j'ai participé à mes premières courses sur glace en voiture. Cela va en étonner certains, mais on n'a pas besoin d'avoir un permis de conduire pour faire de la course automobile. Un enfant de 14 ans peut conduire une voiture sur un circuit de course, à condition qu'il ait une licence de circuit qui est totalement différente d'un permis et qui se divise en plusieurs catégories. Je suis partie de la licence régionale jusqu'à l'Internationale bronze. En tout, j'ai fait 17 années de courses automobiles, même si aucun membre de ma famille n'en a jamais fait, et j'ai arrêté en 2017 car je me suis déplacé la mâchoire dans un accident ; je me suis rendue compte que j'avais vieilli assez rapidement. La vérité est, qu'à l'approche des 30 ans, car j'avais 29 ans à l'époque, on n'est déjà pas au maximum de ses performances, sans oublier le fait d'avoir déplacé ma mâchoire qui a déséquilibré tout mon corps. Près d'un an et demi ont été nécessaires pour remettre tout en place. Cela aurait été bien trop compliqué pour moi de revenir à la course après cela et d’aller chercher des sponsors, car j'approchais déjà de l'âge de la retraite à cette époque.

PREMIUM : J'ai d'ailleurs vu que tu étais partie, en 2017, faire une course au Canada. V. C. : Oui, la plus grosse course canadienne qui se déroule pendant la Formule 1. Dans ces programmes, il y a toujours des séries de soutien comme la F2, la F3 et la GT3. Cette année-là, j'ai été courir en GT3 Porsche pendant le Grand Prix du Canada. En 2016 je n'ai pas réussi à faire le podium mais je l'ai fait en 2017 dans ma catégorie. Mais c'est en 2015 que j'ai marqué l'histoire en devenant la première femme à atteindre une place de podium, toutes catégories confondues. PREMIUM : Oui, tu as palmarès assez dingue ; avec un peu de recul, quel regard portes-tu sur ces faits d'armes ? V. C. : C'est simplement un mental d'athlète. J'ai d'abord voulu faire de l'équitation, et j'ai réussi, puis de la course automobile et je suis parvenue à monter sur le podium même si ce n'était pas facile. Aujourd'hui, je fais du dressage et je me dis exactement la même chose, que je vais réussir d'une manière ou d'une autre. Il faut de la détermination, des sacrifices aussi, et c'est la partie la plus dure car tout le monde n'y est pas prêt. Sans oublier qu'il faut de la patience car le temps qu'on a de disponible est destiné au sport et pas à la vie quotidienne. Ce n'est pas simple d'avoir des entraînements deux fois par jour, c'est aller jusqu’au dépassement de soi-même. Quand je rentrais dans la voiture et que je mettais mon masque, je ne me sentais plus femme, je me sentais athlète et je partais pour gagner. Tant que tu te dépasses, peu importe si tu gagnes ou non, tu peux être fière de toi. Lorsque j'ai fini sur la troisième marche du podium, je n'avais pas pensé au départ que j'allais marqué l'histoire, puis j'ai pleuré d'émotion évidemment... pleuré, pleuré, pleuré ! Quand je vois ce que j'ai réussi faire en 17 années de courses avec des partenaires et sponsors qui m'ont suivie pendant toutes ces années et qui m'ont donné ma chance, c'est extraordinaire. Avec le recul, c'est ça qui est important pour moi. Au fond, comment calculer la réussite ? Quantitativement, qualitativement ? C'est difficile. De mon point de vue, c'est à quel point j'ai été heureuse, comment je vais finir ma vie et si j'ai accompli ce que je voulais accomplir. En tout cas, j'ai toujours tenté de me dépasser et je trouve que c'est ce qui manque dans le contexte social d'aujourd'hui ; on apprend aux enfants à s'amuser ou à gagner à tout prix, mais on ne leur apprend plus le dépassement de soi. PREMIUM : L'une des autres choses qui m'a marquée en parcourant tes expériences ce sont tes années dans la NASCAR. V. C. : Alors ça c'était hyper difficile ! Dans les années 2009-2010, les circuits routiers (GT et Formule) ont été mis de côté alors que la NASCAR gagnait en notoriété. Des sponsors préféraient aller en NASCAR car il y a énormément de spectacles... Alors je me suis dit : Pourquoi ne pas essayer ? On appelle ça les courses sur ovale. Il existe des séries PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 81

qui s'appellent American Canadian Tour qui relient le Canada aux États-Unis et qui étaientt très populaire dans ces années-là. Près de 10000 personnes y assistaient et c'était fou. Faire ces ovales est très puissant ; lorsqu'on tourne à gauche on a beaucoup de force G, une forte pression sur la tête, le cou, les épaules, tout notre corps. On a même quelque chose pour plaquer la tête sinon on ne pourrait même pas endurer la force G pendant 300 tours... Parce que souvent ce sont 300 tours hors drapeaux jaunes. S’il y a un accident et qu'il y a drapeau jaune, les tours sous ce drapeau ne sont pas comptabilisés dans la course. Donc les 300 tours pouvaient facilement s'étendre à 400 tours, ce qui signifie trois heures sans arrêt dans la voiture. Malgré l'eau dont on disposait, on pouvait se déshydrater. C'était extrêmement difficile physiquement, bien plus qu’on ne le pense. Puis la vision était totalement obstruée ; on a des squatteurs dans les estrades qui nous avertissent quand on a des voitures à côté de nous parce qu'on ne voit absolument rien dans ces voitures à cause de la structure contre la force G. Sans oublier les protège-côtes, puisqu'on est très près des murs de béton, qui nous maintiennent le corps, le cou et les cervicales et qui réduit énormément le champs de vision. Avec toutes ces conditions, et la concentration nécessaire à tous ces signalements, c'est extrêmement énergivore. Je pouvais perdre facilement 3 kilos pendant une course. PREMIUM : Tu avais donc une préférence pour les courses routières plutôt que celles de la NASCAR ? V. C. : Oui, parce que l'univers de la NASCAR est très macho. On fonctionne par équipe et on peut créer des accidents pour avantager le spectacle : c'est très à l'américaine. Tu as donc des personnes qui provoquent des accidents et ça peut vite devenir dangereux. Le circuit routier est aussi très macho, on a dit des choses très dures sur moi, ou il arrivait que mes parents entendent des choses dans les estrades du genre " La fille, qu'est-ce qu'elle fait là", des trucs complètement misogynes.... Mais ce n'est pas comme la NASCAR qui un univers très particulier ; les pilotes ne se battent pas entre eux mais les équipes oui, elles deviennent très agressives. Ça m'a vraiment marquée au fer rouge. Je n'étais pas habituée à ça. Je venais du circuit routier qui était bien plus clément : même s'il pouvait y avoir de l'agressivité sur la piste, en dehors elle était inexistante. Alors qu'en NASCAR c'est tout à fait le contraire : le pire est hors piste. Ça crée une ambiance qui est assez spéciale et c'est ce point-là que je n'ai pas aimé. Je me rappelle d'une période où mon frère était dans mon équipe, je ne l'avais jamais vu et un jour, pris dans ce tourbillon malsain, il était à deux doigts du conflit avec moi. C'est là où j'ai voulu tout arrêter. Franchement, ce n'est pas ça le sport. Le but est de se battre sur la piste, pas en dehors. Donc j'ai pris la décision de revenir sur le circuit routier où je prenais plus de plaisir. Je trouve par contre que c'était une belle expérience, parce que c'était extrêmement intéressant au niveau du pilotage.


SPORT

Sur le podium du Grand-Prix du Canada en 2017

Valérie au volant de sa Porsche GT3 Cup

PREMIUM : Est-ce que ça t'a servi pour revenir sur le circuit classique? V. C. : Oui, j'étais plus à l'aise pour dépasser à l'extérieur. Sur circuit routier, j'avais pour habitude de dépasser par l'intérieur, car j'étais beaucoup plus à l'aise, mais la NASCAR m'a aidée à doubler sur la ligne externe et à effectuer de meilleurs dépassements. Et humainement j'ai beaucoup appris aussi, notamment au niveau du leadership. A la différence des circuits routiers, où c'est le manager qui gère, c'est le pilote qui gère les équipes dans la NASCAR. J'avais donc ma propre équipe à moi. C'était très gratifiant. PREMIUM : Pour rebondir sur un point que tu as mentionné avant : on imagine la NASCAR comme un univers particulièrement sexiste, comme tous les sport auto d'ailleurs ; comment réagissais-tu face à ce sexisme? V. C. : Par le respect. Il faut que les gens aient quasiment peur de toi. Je sais que je dégage extrêmement de confiance, ce qui peut imposer un certain respect. Et ne pas se laisser parler mal. Si quelqu'un cherche la confrontation, alors il faut aller se confronter. C'est plus facile pour nous car en Amérique c'est un comportement assez commun, à la différence de l'Europe. Même si frapper n'est pas dans ma nature et que je ne frappe pas, je n'ai pas peur de me faire frapper, par n'importe qui, et de lui dire ce que je pense. La personne en face de moi peut peser 250 kg, ça ne changera en rien mon comportement. Mon père par exemple, qui est déjà assez costaud, je m’y suis confronté dès mon plus jeune âge. Cela peut être dans notre nature, mais aussi dans la culture. Pendant la période NASCAR, j'avais environ 19 ans, et je me confrontais à des hommes de 50 ans, qui me causaient d'ailleurs des accidents... Tout ça pour hisser un drapeau jaune. A souligner qu'un comportement pareil réduisait mes budgets : ils abîmaient ma voiture - et ça peut coûter facilement 60 à 70000 dollars en NASCAR- ils me coupaient le budget, ils m'arrêtaient pendant une course. Je me rappelle très bien que, lorsque ça m'arrivait, je sortais de la voiture et j'allais me confronter au mec. PREMIUM : Quelles sont les qualités ou les traits de caractère nécessaires selon toi pour courir ? V. C. : Avoir la bonne mentalité, celle d'un athlète, et avoir un bon feeling. J'ai eu dernièrement de grandes discussions avec de grands athlètes et j'ai découvert que de nombreuses femmes qui ont fait de la course automobile se sont souvent retrouvées dans l'équitation ; il y a donc quelque chose qui les relie. Pendant des années, je cherchais quoi et je n'ai jamais trouvé. Au final c'est le slight instinct, c'est le contrôle par instinct. Evidemment on le ressent lorsqu'on monte à cheval, de la relation que l'on a avec l'animal, et bizarrement c'est la même chose dans une voiture,

lorsqu'on monte à une certaine vitesse. Il faut qu'on soit capable de contrôler ce sentiment-là, de même que notre adrénaline... c'est ce qui définit un bon athlète. Lorsque je suis dans une voiture sur circuit, tu pourrais me dire à la radio que ma mère est décédée, je pourrais n’avoir aucune réaction, parce que l'adrénaline est une drogue, et c'est la façon dont tu réagis avec cette drogue-là qui définit si tu es une bonne athlète ou non. C'est là où tu as des talents et des talents exceptionnels. Dans mon cas personnel, ce qui m'a aidée, c'est ma souche entrepreneuriale, le fait d'avoir une vision à long terme de ce que je voulais et pouvais faire. A la différence de nombreux sportifs qui commencent jeunes, ce ne sont pas mes parents ou mon père qui m'ont contrôlée. J'ai décidé et choisi moimême mon propre manager. Il faut laisser l'athlète faire ses choix, qu'ils soient bons ou mauvais. Puis

été nommée représentante féminine de la FIA pour mon pays, le Canada, plus précisément pour la commission Women in Modern Sports. C'était un gros mandat et un grand honneur aussi. C'est ainsi que j'ai pu m'introduire sur les Grands Prix de Formule 1, sur les paddocks, développer beaucoup de contacts évidemment et me lancer dans la course en Europe. Grâce à cela je suis devenue broker de Formule 1 avec une amie de Monaco, ce que je fais aujourd'hui encore. En somme, j'ai accès à tout ce qui est paddock club et hospitality VIP, partout dans le monde, pour les clients et les entreprises, tout en restant évidemment très spécialisée sur le Grand Prix de Monaco. On compte d'ailleurs parmi les plus grands brokers au monde de ce Grand Prix. Enfin, il y a 4 ans, j'ai débuté mon entreprise ici au Luxembourg. C'est une société spécialisée dans l'événementiel automobile mais pour les autres entreprises uniquement, ce qui signifie que les événements ne m'appartiennent jamais. Je reste broker F1 aussi, et c'est pourquoi ma société s'appelle Incentive Concept Luxembourg. Donc je fais des conférences sur les nouvelles motorisations, je suis associée à la FEBIAC, qui est un interlocuteur important au Benelux, je crée des rallyes gastronomiques pour les entreprises, des essais automobiles pour les importateurs ou les entreprises qui veulent offrir des cadeaux à leurs clients... J'aime et j'essaie de faire des choses qui ne sont pas encore sur le marché.

// LORSQUE JE SUIS DANS UNE VOITURE SUR CIRCUIT, TU POURRAIS ME DIRE À LA RADIO QUE MA MÈRE EST DÉCÉDÉE, JE POURRAIS N’AVOIR AUCUNE RÉACTION, PARCE QUE L'ADRÉNALINE EST UNE DROGUE // il est fondamental de s'associer à des gens qui ont la même vision que toi ; on peut avoir le ou la meilleure manager au monde, s’il n'a pas la même vision que l'athlète, ça ne fonctionnera jamais. PREMIUM : Justement, tu as parlé de ton profil d'entrepreneur et je voulais revenir là-dessus. Tu as débarqué à Luxembourg de ton Canada natal il y a quelques années. Peux-tu nous parler un peu de tes projets et des différentes sociétés que tu as développées depuis? V. C. : J'ai créé ma première société à 19 ans, au Canada, où j'encadrais des gens qui achetaient des bolides en leur montrant comment conduire la voiture et comment réagir au volant. Après quoi, j'ai été recrutée directement par des constructeurs/manufacturiers pour devenir instructrice/formatrice sur des événements dédiés à l'automobile. J'ai donc travaillé au niveau national au Canada, et même aux États-Unis, ce qui m'a amenée, dès l'âge de 20 ans, à prendre l'avion tous les deux jours. Mais à un certain moment, j'étais maître de mes idées et ça m'a permis de les développer... et j'ai eu un brevet d'invention, que j'ai revendu plus tard à Honda lors du Salon de Genève en 2014, considéré comme l'un des plus grands salons automobiles au monde. C’était la première fois que je venais en Europe. Par la suite, j'ai PREMIUM HORS-SÉRIE LADIES 82

PREMIUM : Dernière question, peut-être destinée à certaines de nos lectrices : que conseillerais tu à une femme qui souhaiterait se lancer dans la course auto ? Ou dans un univers considéré masculin ? V. C. : Pour la course automobile, avant toute chose, je l'invite à faire un courrier auprès de l'ACL parce qu'ils ont retiré la commission Women in Sport ici à Luxembourg, car apparemment c'était trop cher. Donc j'aimerais relancer le débat ! Il y a des jeunes pilotes ici à Luxembourg qui vont prendre leur licence en Belgique à cause de cela. On devrait encourager le sport automobile car le sport auto c'est le développement de l'automobile d'aujourd'hui. Toutes les technologies qui se retrouvent sur la route aujourd'hui ont d'abord été développées pour les circuits. Ç’a été le cas pour les moteurs électriques ou hybrides par exemple. Il faut comprendre une chose : quand les constructeurs investissent des millions dans l'électrique ou les moteurs hybrides, ce n'est pas pour voir un pilote se dépasser sur une piste, mais pour penser au marché automobile de demain. Quant aux différents sports masculins, le conseil absolu que je peux donner c'est de ne pas se sentir femme, de se sentir seulement humain, athlète. Il faut juste foncer, tête baissée.


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