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un Pourquoi avons-nous créé le ministère une vie renouvelée?

Vous n’êtes pas seul.

Dans la petite ville de West Monroe, en Louisiane, des hommes et des femmes se retrouvent autour du programme Une Vie Renouvelée pour échanger sur leurs blessures, blocages et dépendances. À Atlanta, en Géorgie, 65 églises offrent des lieux d’accueil où les personnes suivent ce programme et remportent la victoire sur leur passé. Des étudiants de tout âge se rencontrent en petits groupes pour parler de leurs blessures. Dans plusieurs prisons du pays, des hommes et des femmes se réunissent pour étudier ensemble le guide du participant et les huit clés spirituelles tirées des Béatitudes (Évangile de Matthieu, chapitre 5). Régulièrement, des membres d’églises des États-Unis se rendent entre autres au Rwanda, au Brésil, en Grande-Bretagne et en Australie pour annoncer Jésus-Christ comme la seule et unique Toute-Puissance capable de les aider sur leur chemin de guérison.

Vous n’êtes pas seul.

Dans ce livre, mon épouse, Cheryl, vous racontera son chemin de guérison et comment nous avons reçu de Dieu la vision pour Une Vie Renouvelée. Nous vous expliquerons ensuite les bases du programme et des réunions. De plus, nous répondrons aux questions que vous pourriez vous poser en vous lançant dans cette aventure passionnante qui, nous l’espérons, transformera votre vie.

Témoignage de Cheryl et John

Je suis née à St. Louis dans le Missouri, raconte Cheryl. Mon père servait comme sergent pour Air Force et ma mère le suivait fidèlement dans ses différentes affectations à travers le pays ainsi qu’à l’étranger. L’alcool occupait une grande place à la maison, mais mes parents m’assuraient que ce n’était pas un problème, parce qu’ils ne buvaient pas au travail, ils appréciaient tout simplement le goût de la bière, et ils pouvaient arrêter à tout moment. Ils se comportaient différemment après avoir bu, et j’ai remarqué que leurs amis buvaient très peu par rapport à eux, mais je me persuadais que le comportement de mes parents était normal.

Dans son enfance, maman a beaucoup souffert de la polio. Elle a passé énormément de temps dans les hôpitaux et s’est sentie abandonnée et seule. Elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas croire en un Dieu qui laissait des petits enfants vivre dans une telle angoisse. Notre famille n’allait jamais à l’église. Le jour où des amis ont invité mon frère et moi à y aller, nous n’avons pas reçu l’autorisation.

Durant mes seize premières années, nous avons vécu dans le Missouri, au Texas, dans le Kentucky, à New York, au Portugal, au Japon et en Angleterre. J’ai vite appris à porter des masques pour cacher mes sentiments d’insécurité, à me faire accepter de tout le monde et à me servir de mon sens de l’humour quand les choses tournaient mal. Ces capacités me permettaient de me faire des amis en un jour dans toutes les écoles où je débarquais.

Mon père a pris sa retraite à St. Louis, où j’ai commencé l’université. J’ai fait la connaissance de John au cours d’une fête réunissant les associations d’étudiants et d’étudiantes. John m’a dit que, puisqu’il était président de son association et que j’étais présidente de mon association, il nous incombait d’ouvrir le bal. Des mois plus tard, j’ai appris que John avait planifié cette fête uniquement pour entrer en contact avec moi. (À Une Vie Renouvelée , j’ai compris que ce genre d’attitude relevait de la manipulation!)

En fréquentant John, j’ai compris qu’il avait eu une enfance très différente de la mienne. Il était fils unique et avait grandi et vécu toute sa vie dans une petite ville de l’Illinois, Collinsville. Deux ans avant sa naissance, sa mère avait mis au monde un garçon qui était décédé à quelques jours de vie. Sa mère ne s’est jamais vraiment remise de cette perte mais elle bénéficiait du soutien de son église baptiste. John a grandi dans cette église et accepté Jésus dans son cœur à 13 ans.

J’ai réalisé que John avait eu beaucoup de succès à l’école secondaire: il était président de classe et très doué pour le baseball, le basketball et la course. Mais John doutait toujours de lui et ne se croyait jamais assez bon. Il avait constamment l’impression de laisser tomber quelqu’un: ses parents, camarades de classe, amis et petites amies. Il désirait entrer dans une université chrétienne pour occuper éventuellement une fonction dans le ministère chrétien mais, se sentant indigne de répondre à l’appel de Dieu, il a plutôt choisi une université d’État.

Dès ses premiers jours à l’université, il a rejoint une confrérie et trouvé la solution à tous ses problèmes: l’alcool. Comme John était un vrai boute-en-train (la fête ne commençait pas sans lui et ne se terminait qu’à son départ), je me suis engagée dans la confrérie avec prudence. J’avais vu les effets de l’alcool à la maison et j’en avais peur. Je n’ai rien bu avant mes 21 ans, et après, j’ai bu très modérément.

J’étais consciente que John buvait beaucoup, mais je me persuadais que c’était un comportement normal pour quelqu’un qui aimait la vie universitaire. Je ne voulais pas reconnaître que c’était un problème. En dépit des signes d’avertissement, nous nous sommes mariés en dernière année d’études. Nous ne voulions pas attendre, parce que nous étions pratiquement sûrs que John serait appelé à servir dans la guerre du Vietnam.

John a suivi la formation d’officier et de pilote; il a appris à se comporter comme un officier et à boire comme un gentleman. L’alcool lui offrait un moyen d’enfouir sa souffrance liée à la mauvaise estime de lui-même. Il a vite trouvé une bonne utilisation de l’oxygène pur dans l’avion: un remède contre ses gueules de bois matinales! À la fin de la guerre, il a été affecté à une unité de réserve et s’est rapidement lancé dans les affaires. Il a été engagé dans une entreprise et a obtenu une maîtrise en administration des affaires en suivant des cours du soir. Après quatre ans de mariage, j’ai accouché de notre fille, Laura, et deux années plus tard de notre fils Johnny. Comme John me pressait d’accepter Christ, je l’ai effectivement accepté comme Seigneur et Sauveur après la naissance de notre fille. Cependant, nous allions à l’église de manière très irrégulière.

À l’époque où notre petit Johnny suivait l’école maternelle chrétienne, il m’a expliqué que nous pouvions aller dans son école le dimanche pour écouter des histoires sur Jésus. Cela m’a attirée, et nous nous sommes engagés dans notre première église de maison. Entre-temps, John continuait son ascension professionnelle. Avant ses 30 ans, il avait atteint tous les buts de sa vie.

À chacune de ses promotions, la famille déménageait. Je suivais les traces de mes parents et passais de ville en ville. J’avais peur que mes enfants développent un sentiment d’insécurité en déménageant si souvent. Le plus troublant, c’est que mon mari semblait plus malheureux à chaque succès. Il buvait de plus en plus et se renfermait. Je ne savais pas que faire, ni vers qui me tourner. Je ne voulais pas que mes enfants grandissent dans une famille alcoolique. À cette époque, l’église a pris une grande importance pour moi. On m’a confié l’enseignement pour enseigner dans la classe des petits, mais je ne me sentais pas à l’aise pour parler de nos difficultés à mes collègues. Tous les membres de l’église se comportaient et agissaient comme si leur vie était parfaite. Les enfants et moi, nous nous sentions différents parce que John ne venait plus à l’église avec nous.

Petit à petit, les choses ont changé entre John et moi. Nous ne nous comprenions plus et parlions de moins en moins. Au début, j’ai pensé que notre relation évoluait à cause de tous nos déménagements; nous avions déménagé sept fois en onze ans de mariage. Ou peut-être que nos contacts se raréfiaient parce qu’il voyageait tellement pour son travail. Mais je constatais néanmoins que sa consommation augmentait et que sa relation avec nous changeait.

Il était émotionnellement distant et ne s’intéressait plus à nos vies. Chaque fois que je le confrontais, il m’assurait que l’alcool n’était pas un problème, parce qu’il ne buvait pas au travail, il aimait juste le goût de la bière et il pouvait arrêter à tout moment… c’était le même refrain que celui de mes parents. Ses paroles avaient toutefois un impact différent sur moi en tant qu’épouse et mère. S’il pouvait «arrêter n’importe quand», alors pourquoi n’arrêtait-il pas? Peut-être que c’était de ma faute si John continuait à boire. Peut-être que si je me donnais la peine d’être plus jolie, plus intelligente, plus drôle ou si je travaillais encore plus dur, peut-être arrêterait-il… Comme nous ne parlions à personne de nos luttes, tout le monde croyait que nous étions une famille sans problèmes.

John a commencé à adopter une attitude défensive envers sa consommation. Comme il avait grandi au sein de l’église, il se sentait de plus en plus mal à l’aise face à certains de ses choix: ses relations avec notre famille, ses habitudes professionnelles et sa consommation d’alcool en augmentation constante. Il savait qu’il avait le choix entre continuer à vivre selon les standards du monde ou se repentir et se tourner vers Dieu. Proverbes 14.12 dit: «La voie qui paraît droite à un homme peut finalement conduire à la mort.» Mais John a tourné le dos à Dieu et bu encore plus.

Notre famille a continué à vivre comme si la boisson ne nous affectait pas. Après tout, John me répétait qu’il n’avait jamais été licencié à cause de l’alcool et n’avait jamais été arrêté pour conduite en état d’ivresse. Il tentait de nous convaincre qu’il était un buveur normal.

Cependant, lorsqu’il s’est mis à boire de la bière au petit déjeuner, j’ai su que nous devions affronter notre secret de famille. John était un alcoolique. Remplie de colère, je lui ai fixé un ultimatum: tu arrêtes de boire ou tu quittes la maison. J’ai reçu un choc en le voyant faire ses valises et en l’entendant m’annoncer notre séparation après vingt ans de mariage.

En fin de compte, la tentative de John de couvrir ses blessures, ses blocages et ses dépendances par rapport à l’alcool avait provoqué la rupture de notre famille. Ce qu’il considérait comme la solution à sa mauvaise estime de lui-même, l’alcool, était devenu le problème de sa vie, qui l’affectait sur le plan émotionnel, psychique, physique et surtout spirituel.

Lors d’un voyage d’affaires à Salt Lake City, John a réalisé qu’il ne pouvait pas se permettre de boire un verre de plus, mais il ne savait pas comment survivre sans un verre de plus. Sans en être conscient, il était arrivé à la première étape d’une guérison centrée sur Christ: «Nous avons admis que nous étions impuissants devant nos dépendances et nos comportements compulsifs, que nous avions perdu la maîtrise de notre vie. Je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma nature propre: j’ai la volonté de faire le bien, mais je ne parviens pas à l’accomplir » (Romains 7.18).

Il avait touché le fond. Il est rentré à la maison et s’est inscrit aux AA. Il a participé à 90 réunions en 90 jours. C’est ainsi qu’il s’est senti prêt pour l’étape 2: «Nous en sommes venus à croire qu’une Puissance Supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la raison. En effet, c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire pour son projet bienveillant » (Philippiens 2.13). John a enfin compris que Dieu l’aimait de manière inconditionnelle et il a retrouvé espoir. À ce moment-là, il a pris la décision de soumettre sa vie et sa volonté aux soins de Dieu. C’était très différent du programme séculier des AA qu’il suivait, où l’on parlait d’une vague «puissance supérieure». Enfant, il avait appris que sa puissance supérieure s’appelait Jésus-Christ!

La volonté entêtée de John l’avait laissé vide et brisé. Sa définition de la volonté devait changer. Il a réalisé que la véritable volonté, c’est la volonté d’accepter que la puissance de Dieu agisse dans sa vie. Il a reconnu: «Je ne peux rien, mais tout est possible à Dieu, et je décide de le laisser faire, un jour après l’autre.» Il était prêt pour l’étape 3: «Nous avons décidé de confier notre vie et notre volonté aux soins de Dieu. Je vous encourage donc, frères et sœurs, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Ce sera de votre part un culte raisonnable » (Romains 12.1).

Dieu a mis sur sa route une personne de confiance qui l’a aidé à cheminer vers la guérison. Son parrain lui a enseigné que la guérison n’est pas un chemin à entreprendre seul, que nous devons nous soutenir les uns les autres. Il a aidé John à garder l’équilibre et ne l’a pas jugé. Il l’a dirigé à travers l’étape 4: «Nous avons procédé sans crainte à un inventaire moral, approfondi de nous-mêmes. Réfléchissons à nos voies, examinons-les et retournons à l’Éternel » (Lamentations 3.40).

John a dû se replonger dans son enfance et affronter les blessures, blocages et dépendances qu’il avait tenté de noyer dans l’alcool pendant toutes ces années. Il a compris que le décès de son frère avait affecté sa famille et son estime de lui-même. Le bilan de sa vie a clairement montré que son alcoolisme avait détruit toutes ses relations importantes. Avec l’étape 5, il a appris: «Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain la nature exacte de nos torts. Avouez-vous donc vos fautes les uns aux autres et priez les uns pour les autres afin d’être guéris » (Jacques 5.16). Finalement, John a pu affronter la vérité de son passé et accepter le pardon de Jésus, qui l’a «appelé des ténèbres à sa merveilleuse lumière», selon 1 Pierre 2.9.

J’ignorais que John commençait à prendre en main son alcoolisme, consacrant toute mon énergie à maintenir mon masque pour cacher une fois de plus ma douleur. Je tenais à donner l’impression que tout allait bien. Je devais «garder le contrôle». C’est à cette époque que mon dysfonctionnement s’est plus clairement révélé. Je n’avais encore parlé à personne de notre séparation conjugale. Mes parents l’ont apprise sept mois plus tard. Je désirais en parler à mes amies chrétiennes de l’école où je travaillais, mais je ne me sentais pas en sécurité. J’avais peur de leur jugement. Je me disais qu’elles ne comprendraient pas. Pendant les cultes dominicaux, je me demandais si d’autres souffraient comme moi sans oser en parler. Est-ce que d’autres se sentaient aussi différents et seuls?

J’ai décidé de changer d’église en espérant trouver un endroit sûr pour parler de notre souffrance avec d’autres. Les enfants et moi avons commencé à nous rendre à l’église Saddleback. Mais comme nous ne voulions pas nous sentir différents ni seuls, nous n’avons parlé à personne de la séparation.

Craignant les critiques de l’école où je travaillais, j’ai accepté la fonction de directrice dans une autre école chrétienne. Ce travail payait plus, et le pasteur a compris ma situation. L’école comptait

400 familles, 50 femmes y travaillaient et, comme je l’ai appris lors de ma première journée, elle avait une dette de 40’000 dollars! La première chose qu’on attendait de moi était que l’école rembourse l’argent.

Jusqu’alors, j’avais réussi à faire croire que j’étais capable de gérer tous les changements de ma vie. Mais après ce premier jour de travail, je me suis effondrée. Je ne pouvais plus arrêter de pleurer. C’est alors que John est arrivé pour saluer les enfants et me demander des nouvelles de ma première journée de travail. J’étais mal à l’aise d’avoir perdu la maîtrise de moi-même, mais je ne pouvais rien faire d’autre.

Pendant que je lui expliquais la situation, j’ai remarqué que John avait les larmes aux yeux en essayant de me réconforter. Il a cherché à m’aider en me donnant des conseils. Étonnamment, nous avions une conversation normale et amicale; il semblait sincèrement souffrir avec moi. C’était troublant. John montrait des signes de changement et je ne savais pas comment réagir.

Sans en être consciente, j’étais en train de cheminer à travers les étapes 1 à 3. Je savais que j’étais complètement impuissante et que je n’arriverais pas à surmonter la séparation toute seule. J’ai placé ma confiance en Jésus et me suis appuyée sur lui. Colossiens

1.11 (SEM) nous dit: « Dieu vous fortifiera pleinement à la mesure de sa puissance glorieuse, pour que vous puissiez tout supporter et persévérer jusqu’au bout - et cela avec joie.» Je me suis accrochée à ce verset, sans savoir que Jésus me préparait à des changements supplémentaires.

John a terminé l’étape 6: «Nous étions tout à fait prêts à ce que Dieu élimine tous ces défauts. Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera » (Jacques 4.10). Ainsi que l’étape 7: «Nous lui avons humblement demandé de faire disparaître nos défauts. Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de tout mal »(1 Jean 1.9). Il a laissé Dieu transformer sa vie et reconstruire sa valeur en comptant sur l’amour de Dieu pour lui seul et sans plus essayer d’être à la hauteur des normes du monde.

Puis, John est revenu plus fréquemment à la maison, soi-disant pour visiter les enfants, mais nos ados étaient souvent absents. J’ai réalisé qu’il avait beaucoup changé: il apportait une pizza ou un film, et nous passions des soirées ensemble; il souriait plus souvent et parfois il éclatait de rire. Je ne l’avais pas vu rire ainsi depuis des années. Bien qu’hésitants, Laura et Johnny lui ont demandé de nous accompagner à l’église. John a aimé Saddleback et s’y est rapidement senti comme chez lui. Il est venu régulièrement. Entre-temps, John s’était attaqué à l’étape 8: «Nous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et nous avons consenti à réparer nos torts envers chacune d’elles. Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous aussi de même pour eux » (Luc 6.31).

Après une année de séparation, un jour, John a laissé une note sur ma table pour m’inviter à dîner.

J’étais surprise qu’il veuille me rencontrer le jour de la Saint Valentin, 14 février 1991! Il m’a expliqué qu’il était en train de guérir et qu’il assistait à des réunions tous les jours. Il en était à l’étape 9: «Nous avons réparé nos torts directement envers ces personnes dans la mesure du possible, sauf lorsqu’en ce faisant, nous risquions de leur nuire ou de nuire à d’autres. Si donc tu présentes ton offrande vers l’autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel et va d’abord te réconcilier avec ton frère, puis viens présenter ton offrande » (Matthieu 5.23-24).

John m’a dit qu’il avait lésé beaucoup de personnes dont d’anciens employeurs, employés, amis et voisins, mais il voulait surtout demander pardon à Johnny, Laura et moi. Il regrettait toute la souffrance qu’il nous avait fait subir à cause de sa consommation d’alcool. Il a assumé toute la responsabilité de son alcoolisme et m’a dit que je n’en étais nullement responsable. Il a dit qu’il m’aimait toujours et a demandé si j’étais d’accord de suivre une thérapie conjugale.

Dieu a transformé nos vies avec l’étape 9. John et moi avons commencé à régler les problèmes qui avaient brisé notre relation conjugale. La démarche de l’étape 10 est devenue partie intégrante de notre vie quotidienne: «Nous avons poursuivi notre inventaire personnel et promptement admis nos torts dès que nous nous en sommes aperçus. Ainsi donc, que celui qui croit être debout fasse attention à ne pas tomber » (1 Corinthiens 10.12)!

Cinq mois après l’étape 9, Dieu a ouvert nos cœurs et nous avons renouvelé nos vœux de mariage. Toute la famille a reçu le baptême en même temps et nous avons suivi tous les enseignements (ÉTAPE 1) de l’église pour devenir membres. Dans le cours qui forme au ministère, John a trouvé l’un de ses versets préférés, 1 Pierre 1.910: «Vous, au contraire, vous êtes un peuple choisi, des prêtres royaux, une nation sainte, un peuple racheté afin de proclamer les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. Vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, vous êtes maintenant le peuple de Dieu; vous qui n’aviez pas obtenu compassion, vous avez maintenant obtenu compassion.»

Cependant, aux rencontres séculières des AA, certains de ses amis se moquaient de lui quand il parlait de sa puissance supérieure, la seule et unique Toute-Puissance, Jésus. Il semblait que n’importe quoi pouvait jouer le rôle de Toute-Puissance, à l’exception de Jésus. À l’église, nous avons essayé de trouver un petit groupe où nous pourrions parler franchement de nos problèmes de dépendance à l’alcool, mais nous n’avons pas trouvé de groupes de chrétiens désireux de partager ouvertement leurs luttes.

Nous sommes entrés dans l’étape 11: «Nous avons cherché par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec Dieu, lui demandant seulement de connaître sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter.

Que la parole de Christ habite en vous dans toute sa richesse » (Colossiens 3.16)!

Un jour, John a dit: «Il est impossible que nous soyons si différents des autres membres de cette église. Nous ne sommes certainement pas les seuls à lutter contre des blessures, des blocages ou des dépendances.» À cette époque, l’église Saddleback comptait 6000 membres.

John a rédigé les grandes lignes d’un programme qui répondait à nos besoins. En prenant conscience que «Dieu ne méprise aucune blessure», il a discerné un but dans la douleur et le chagrin liés à son péché de dépendance à l’alcool. Dans Joël 2.25, Dieu promet la restauration: «Je vous remplacerai les années qu’ont dévorées la sauterelle, le grillon, le criquet…» Durant des semaines, des idées se sont bousculées dans notre tête et pendant ce temps, Dieu a continué de préciser sa vision pour ce programme. Nous avons eu l’occasion de partager nos blessures avec d’autres en abordant l’étape 12: «Ayant connu un réveil spirituel comme résultat de ces étapes, nous avons alors essayé de transmettre ce message à d’autres et de mettre en pratique ces principes dans tous les domaines de notre vie. Frères et sœurs, si un homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le dans un esprit de douceur. Veille sur toi-même, de peur que toi aussi, tu ne sois tenté » (Galates 6.1).

John a finalement écrit une lettre de treize pages décrivant une vision du ministère Une Vie Renouvelée, un programme de guérison centré sur Christ. En résumé, il disait: «La vision pour Une Vie Renouvelée, c’est que l’église offre un endroit sûr où les familles peuvent trouver la guérison et la restauration; où les parents et leurs enfants peuvent trouver la libération de leurs blessures, blocages et dépendances.»

John a transmis sa lettre au Pasteur Rick Warren de l’église Saddleback. Il saurait trouver la bonne personne pour diriger ce nouveau ministère. Ni mon mari ni moi ne nous attendions à sa réaction: il a convoqué John pour lui dire: «C’est une super idée, John, fais-le!»

La première rencontre d’Une Vie Renouvelée s’est tenue le 21 novembre 1991. L’église Saddleback ne possédant pas encore de bâtiment, nous nous sommes réunis dans un hôpital psychiatrique! Et Dieu a agi: 43 personnes ont participé à la première rencontre! Nous avions organisé une garderie et nos enfants s’occupaient des ados. Une petite équipe animait la louange et les enseignements étaient donnés en séance plénière. Ce n’est que plus tard que nous avons ajouté des témoignages car les participants ont manifesté le désir de partager comment Jésus-Christ transformait leur vie.

Il y avait quatre groupes: hommes dépendants de substances toxiques, femmes dépendantes de substances toxiques, hommes codépendants et femmes codépendantes. Je m’occupais des femmes codépendantes tout en ignorant tout de la codépendance! Mais les autres pouvaient s’identifier à nos luttes, et j’étais prête à apprendre.

À la fin des rencontres, nous étions si heureux de parler de nos guérisons avec d’autres chrétiens que nous allions au restaurant pour poursuivre nos discussions jusqu’à l’heure de la fermeture. Il nous arrivait souvent de finir la soirée chez nous. C’était un tel soulagement de parler avec des personnes qui nous comprenaient! Nous avions trouvé un endroit sûr; nous n’étions plus différents ni seuls. Ce programme répondait aux attentes de notre famille et c’est tout ce que nous avions espéré. Nous étions sûrs qu’il fonctionnerait pour les autres. Mais Dieu avait d’autres plans! John a été invité à rejoindre le personnel de Saddleback en 1992: son travail consistait à superviser divers ministères de l’église et il était bénévole pour le ministère Une Vie Renouvelée.

En 1993, comme des vies avaient été transformées par Une Vie Renouvelée, Rick a décidé que toute l’église suivrait ce programme de guérison. Il a donné une série de sermons «Le chemin de guérison» basés sur les huit clés spirituelles tirées des Béatitudes. Ces enseignements nous ont entraînés dans une nouvelle phase de croissance. Mais le plus important, c’est que les participants à Une Vie Renouvelée ont commencé à servir l’église. Alors que finalement nous avons expérimenté la libération et le pardon, avec beaucoup de larmes, nous avons aussi pris la cène du Seigneur. L’église Saddleback est devenue un endroit sûr pour tous ceux qui souffraient.

Afin de mieux comprendre les choix que nous avions faits dans notre vie, nous avons ressenti le besoin de quelque chose en plus des partages en groupes. Nous avons étudié les manuels des 12 étapes de guérison qui existaient sur le marché avec des groupes de 25 personnes, mais en général, seuls deux ou trois persévéraient jusqu’au bout de l’étude. Les ressources existantes n’ont pas fonctionné pour nous.

C’est pourquoi nous avons recherché une étude chrétienne basée sur la Bible et qui s’appliquerait à tous ceux qui souffraient de blessures, blocages ou dépendances. Nous voulions un programme concis et facile à utiliser pour aider les gens à gérer leur passé de la bonne manière. Parmi toutes les ressources existantes, aucune ne semblait convenir.

Pendant ce temps, nos participants avançaient d’étape en étape mais rencontraient des difficultés avec la quatrième. John a diminué les sessions et consacré trois mois à enseigner cette clé spirituelle. Plusieurs ont ainsi terminé l’étape avec succès et ont pu poursuivre leur chemin de guérison. L’un des responsables, Carl, a été si impressionné par l’enseignement de John qu’il lui a suggéré de le joindre à l’étape 4 du guide d’étude.

Doutant de ses capacités d’écrivain, John a rapidement oublié cette idée, mais Carl est revenu plusieurs fois à la charge pour demander à John où il en était dans la rédaction de ce guide d’étude pour la quatrième étape.

John a compris que Dieu utilisait Carl pour l’encourager à écrire, et il a donc achevé le guide du participant en 1994. La brochure était basée sur la Parole de Dieu, et non sur la dépendance ou la compulsion. Nous savions que ce matériel était bon, parce que les sessions avaient déjà touché de nombreux participants.

Vu le rayonnement de Saddleback, plusieurs églises de Californie ont rapidement adopté ce guide d’étude. D’autres églises ont suivi, jusqu’au Canada et en Australie. Cette brochure aidait les gens du monde entier à vivre la quatrième étape. Carl avait vu juste.

Peu après, John a été prié de rédiger un guide d’étude pour les onze autres étapes. Il s’est donc rassis derrière son écran jusqu’en 1995. Les guides d’études incluant les douze étapes et les huit clés spirituelles sont sortis de presse. Une Vie Renouvelée avait enfin son manuel!

L’utilisation du guide a engendré une forte croissance. Des participants ayant suivi ce programme ont formé à leur tour des groupes et sont devenus des responsables. D’autres groupes spécifiques ont été créés en plus des quatre groupes initiaux: des groupes pour les personnes aux prises avec la colère, avec des troubles alimentaires, avec la dépendance relationnelle ou sexuelle, la codépendance dans une relation avec un homme accro à la pornographie, avec les jeux, les abus sexuels/physiques/émotionnels, et des groupes pour les enfants adultes de parents dépendants de substances toxiques.

Des églises de tout le pays appelaient pour savoir comment lancer ce programme. Les questions étaient nombreuses et complexes: «Comment commencer ce programme? Comment trouver des responsables? Comment préparer les sessions compte tenu d’un emploi à plein temps et de la charge d’une famille?» Pour répondre à ce flot de questions, le guide de l’enseignant a été rédigé en 1996. Durant les premières années, nous avons imprimé ces livres dans notre garage. C’était excitant d’envoyer ces colis aux quatre coins des États-Unis ainsi qu’à l’étranger!

En 1998, l’éditeur Zondervan a repris cette tâche afin de permettre une plus large diffusion. Le guide du participant et le guide de l’enseignant ont été publiés dans 23 langues différentes et sont connus de 45 établissements carcéraux. Luc 4.18-19 dit: «L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m’a envoyé proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue…»

Les différents responsables d’Une Vie Renouvelée ont un jour souhaité se rencontrer pour créer un réseau. Dans ce but, nous avons organisé en 1999 le premier sommet qui a réuni 73 personnes à Sadle-back. Douze ans plus tard, 3400 personnes se sont retrouvées à Saddleback pour apprendre à gérer le nombre croissant de personnes souffrant de blessures, blocages et dépendances. Le réseau compte maintenant des directeurs régionaux et internationaux, un directeur de prison et des bénévoles qui soutiennent le lancement des programmes et assurent un suivi. Ce développement a dépassé tous nos rêves!

Une Vie Renouvelée a commencé parce que notre famille cherchait un endroit sûr où parler de ses luttes. Nous voulions nous associer à ceux qui reconnaissaient Jésus-Christ comme leur ToutePuissance et étaient prêts à lui soumettre complètement leur vie.

Maintenant, notre «famille éternelle» inclut des personnes du monde entier qui veulent briser le cycle des dysfonctionnements et vivre avec nous selon 2 Corinthiens 1.3-4: « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père plein de compassion et le Dieu de tout réconfort! Il nous réconforte dans toutes nos détresses afin que nous puissions réconforter ceux qui se trouvent dans la détresse, grâce à l’encouragement que nous recevons nous-mêmes de la part de Dieu .»

Une victoire à votre portée

Le témoignage de Cheryl vous montre comment Dieu a transformé nos vies brisées et restauré notre relation conjugale pour que nous puissions accomplir son objectif au travers d’Une Vie Renouvelée.

Lisez la suite de ce livre dans un esprit d’ouverture en sachant que tout le monde souffre de blessures, de blocages ou de dépendances. On croit souvent que seuls ceux qui luttent contre des problèmes de drogues ou d’alcool sont concernés par la guérison. Mais parmi tous ceux qui ont suivi ce programme, seulement une personne sur trois est confrontée à des problèmes de substances toxiques.

La lecture de ce livre vous libérera de vos peurs et de vos doutes et répondra aux questions que vous pourriez avoir avant d’oser venir à votre première réunion d’Une Vie Renouvelée.

Si vous souffrez d’une blessure, d’un blocage ou d’une dépendance quelconque, Une Vie Renouvelée est pour vous.

Dieu peut vous accorder la même victoire qu’à nous!

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