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Je m’appelle Carl

Je suis chrétien et je lutte contre la peur, l’addiction sexuelle et l’alcoolisme.

Lire dans Genèse 12.10 - 13.2 l’histoire de la peur et de la tromperie d’Abram vis-à-vis du pharaon, ainsi que des bénédictions de Dieu qui ont suivi.

J’ai passé la plus grande partie de ma vie prisonnier de sentiments d’insécurité, d’inutilité, de panique, d’anxiété et de terreur.

J’ai été élevé dans les années 1950 par un père alcoolique et une mère très autoritaire. Je n’ai pas connu de violence physique, mais mes parents utilisaient la colère et la peur pour m’intimider et me contraindre à la soumission. Quand j’avais six ans, alors qu’un soir nous rentrions en famille d’une visite chez mes grands-parents, j’ai offert dans la voiture un chewing-gum à l’un de mes frères. Mon père, se rendant compte que j’avais volé des chewing-gum chez mes grands-parents, m’a immédiatement réprimandé. J’ai admis ma faute, imaginant que j’aurais droit tout au plus à une fessée à notre retour à la maison. Au lieu de cela, mon père s’est arrêté et m’a demandé sèchement: «Sais-tu ce qui arrive aux voleurs?» J’ai répondu par la négative, et il a ajouté: «Ils vont en prison.» Il a pointé un bâtiment sombre et effrayant devant lequel nous venions de passer et a précisé que c’était justement la prison dans laquelle j’allais rester pendant vingt ans. Il m’a demandé de lui remettre tout ce que j’avais et de prier Dieu pour qu’il me pardonne. Mon frère, mes sœurs et moi étions terrorisés. J’ai eu le cœur brisé. Après cette terrible expérience, j’ai progressivement appris à anticiper l’humeur de mes parents et à leur donner les réponses qu’ils attendaient. Au lieu d’être à l’écoute de mes vraies émotions et d’en vouloir à mes parents, je me suis efforcé de leur faire plaisir. J’étais assoiffé d’amour et d’affection, mais je me sentais absolument indigne d’en recevoir.

À ces expériences douloureuses s’est ajoutée mon éducation religieuse. Selon la théologie de mes parents, le salut reposait sur un degré de perfection impossible à atteindre. Je pensais vraiment que si je commettais un péché grave et mourais sans l’avoir confessé, Dieu allait m’envoyer en enfer pour l’éternité. J’ai appris à porter un masque de piété, alors qu’au fond de moi j’étais consumé par la terreur et la culpabilité. Comme ma foi était étouffée par mes craintes, j’ai développé mes propres stratégies pour tenter de trouver un sentiment de sécurité.

J’ai été marié pendant dix-neuf ans avant de divorcer. Ma femme et moi étions très souvent en conflit. Mon comportement était toujours le même: confrontation, culpabilité et abandon. Nous étions malheureux, mais j’avais peur de la perdre. Puis, j’ai commencé à fréquenter des prostituées, et un beau jour ma femme l’a su. Après le divorce, j’ai décidé de vivre uniquement pour moi-même, sans chercher à être approuvé par qui que ce soit. L’illusion de diriger seul ma vie m’a apporté un certain bien-être. Durant les quatre années qui ont suivi le divorce, j’ai mené une vie de fête et de débauche, mais j’en ai payé le prix. Je suis devenu adepte de la prostitution, de la pornographie et de l’alcool, et j’ai commencé à consommer des drogues. Mais quoi que je fasse, je ne parvenais pas à échapper à la peur infantile qui ne cessait de me tirailler. J’ai travaillé comme videur dans un bar local, j’ai fait passer hors frontières des stéroïdes de contrebande pour mon usage personnel, je me suis adonné au karaté et je me suis fait tatouer. Mais peu à peu, je me suis rendu compte que je passais d’une forme d’esclavage à une autre.

C’est à ce moment-là que Dieu s’est approché de moi. J’ai commencé à fréquenter une église et pour la première fois de ma vie j’ai découvert qui est vraiment Jésus. On m’avait appris qu’il était une victime, mais à présent je découvrais qu’il avait choisi de mourir, et qu’il l’avait fait pour moi!

Il a fallu une arrestation pour conduite en état d’ivresse pour me faire emprunter le chemin de la guérison. Le pasteur Rick Warren a commencé une série de prédications sur la guérison, et le vendredi suivant, le Seigneur m’a fait découvrir le programme Une Vie Renouvelée. J’ai tout de suite su que j’avais trouvé «ma terre promise». Personne dans le groupe ne m’a jugé ni essayé de me changer. Au lieu de cela, tous m’ont offert ce dont j’avais toujours rêvé: l’amour inconditionnel. Je pense à l’histoire d’Abraham et je suis particulièrement étonné de voir comment, malgré sa tromperie et son échec, Dieu augmente sa prospérité. Après avoir été contraint à sortir de son déni, Abram commence un voyage vers la guérison et une vie renouvelée.

Au fil du temps, j’ai eu le bonheur d’assister à la restauration complète de ma relation avec mes parents. J’ai parlé de Jésus à ma mère, et Dieu m’a donné les mots et un cœur rempli d’amour qui ont permis une rencontre profonde. Elle a accepté le Seigneur, comme l’a fait mon père peu de temps après. Un mois plus tard, mon père est allé rejoindre le Seigneur.

Comme Abram, j’ai d’abord été un homme dominé par la peur pour devenir ensuite un homme de foi. Le Seigneur a fait pour moi ce que je n’aurais jamais pu faire moimême: il m’a aimé au point de donner sa vie pour moi et de transformer la mienne. Il m’a permis de choisir de ne pas rester otage de mes sentiments, mais plutôt de vivre par la foi, en dépit de mes sentiments. Dieu m’aide régulièrement à combattre les vieux mensonges par l’étude de la vérité biblique.

Aujourd’hui, je fête quinze ans de sobriété et d’abstinence. Je suis très reconnaissant au Seigneur pour les principes et les étapes du programme Une Vie Renouvelée, ainsi que pour mes «partenaires». Sa puissance et son amour inconditionnel m’ont donné la passion d’être utilisé par lui au service des autres. C’est ce que je fais en particulier en tant que co-responsable du groupe «Adultes ayant eu des parents alcooliques» et responsable du secteur encouragement pour les «groupes de guérison (hommes)».

Comme le dit si bien ce passage: «Il n’y a pas de peur dans l’amour ; au contraire, l’amour parfait chasse la peur» (1 Jean 4.18a).

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