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Je m’appelle Regina
Je suis chrétienne et je lutte contre la toxicomanie et l’anorexie.
Lire dans Genèse 3.1-7 le récit sur la tromperie du serpent (Satan) et la tentation d’Ève.
Jusqu’à ce que j’atteigne l’âge de huit ans, ma famille aurait été considérée comme parfaite par la plupart des observateurs. En tant que fille d’un pasteur et d’une mère au foyer, je vivais dans un cadre presque idyllique. Mais mon monde a radicalement été bouleversé lorsqu’on a diagnostiqué un cancer chez ma mère. Quand elle a été hospitalisée, j’ai seulement été autorisée à la regarder par la porte de sa chambre. J’ai alors commencé à penser que désormais je ne devais compter que sur moi-même.
Ma mère a survécu, mais le reste de mon enfance a été marqué par des déménagements fréquents, ce qui ne facilitait pas les choses pour me faire des amis. À 12 ans, lors d’un camp d’été, j’ai fumé pour la première fois de la marijuana. Ce qui n’était au début qu’une habitude mensuelle est peu à peu devenu une habitude quotidienne. Puis, par la suite, j’ai découvert d’autres drogues. Comme Ève, j’ai faussement considéré ces substances comme étant bonnes et agréables: «l’arbre était porteur de fruits bons à manger, agréable (…) et précieux pour ouvrir l’intelligence» (Genèse 3.6). Quand je prenais de la drogue, je me sentais bien; j’avais le sentiment d’être plus en phase avec la réalité, grâce à l’ouverture et la compréhension nouvelles que la drogue m’apportait.
La difficulté venait du fait que j’étais chrétienne. De façon très ironique, plus ma dépendance à la drogue augmentait, plus mon amour pour Dieu grandissait en parallèle. J’ai fait partie des équipes de responsables à l’église; j’ai apporté des études bibliques et ai conseillé des jeunes femmes dans leur marche avec le Seigneur. Pourtant, quelle que soit la profondeur de mon engagement à me plonger dans la Parole de Dieu, les tentations n’ont jamais diminué.
J’ai commencé une carrière en médecine vétérinaire, et un matin, j’ai aidé une vieille chienne atteinte d’un cancer à s’endormir. Son nom était Amazing Grace. Intriguée, j’ai demandé au vétérinaire en chef comment le nom du chien avait été choisi. Le docteur a souri et a répondu: «Depuis des années je répète la même chose à ses propriétaires: ‘Votre chienne est perdue. Vous ne devriez pas la garder. Le prix que vous allez dépenser pour elle ne vaudra pas le temps que vous avez avec elle.’ Les propriétaires du chien m’ont regardé et m’ont demandé: ‘Et qu’arriverait-il si Dieu disait cela à notre sujet?’» Une autre graine de la grandeur de l’amour de Dieu a été plantée dans mon cœur ce jour-là.
Mon pasteur a commencé à me parler d’un voyage missionnaire, mais aux yeux de Dieu il était clair que je ne pouvais pas être simultanément missionnaire et toxicomane. Je suis allée en Roumanie et en Hongrie, et une passion pour l’évangélisation du monde a grandi dans mon cœur. Pourtant, la tentation de la drogue n’était jamais loin, et un mois après mon retour, j’étais de nouveau prisonnière de ma dépendance. Pourquoi une fois de plus devais-je avoir recours à ces drogues alors que Dieu était intervenu si clairement durant les dernières semaines? Je suis allée chercher de l’aide auprès de mon pasteur. Sa réponse a été: «Prie et lis davantage la Bible.» J’ai essayé, mais je suis tout de même retombée dans ma dépendance.
Un jour, j’ai touché le fond et me suis réveillée dans une salle des urgences, ma mère m’ayant trouvée inconsciente dans ma salle de bain dont elle avait dû forcer la porte avec un marteau. J’ai perdu mon emploi en raison de ce malaise lié à une surdose de drogue, et j’ai dû faire face au délit et aux accusations de possession illégale de stupéfiants. Le travail mortel et destructeur du péché était presque arrivé à son terme. Quelques jours plus tard, un ami m’a parlé du programme Une Vie Renouvelée, et j’ai rejoint le groupe «dépendance chimique» qui se réunissait chaque vendredi soir.
Quelques semaines après mon malaise lié à la surdose de drogue, je suis partie en Israël. J’avais peur de ne pas rester calme, mais au cours de ce voyage, j’ai pris la meilleure décision de ma vie: croire ce que les gens m’avaient dit au sujet du programme Une Vie Renouvelée: «Si tu commences à t’engager dans le programme, tu verras un miracle se produire à la fin.»
À mon retour, le Seigneur m’a fourni un cadre d’aide et de soutien. J’ai trouvé un parrain, formé une équipe de personnes responsables et commencé à travailler selon les principes bibliques. J’ai peu à peu compris que la piètre image que j’avais de moi-même était à l’origine de ma lutte contre l’anorexie. Lorsque j’ai commencé à me considérer comme une enfant de Dieu, j’ai accepté son pardon pour les dégâts que j’avais causés.
J’ai demandé à Dieu qu’il me pardonne et m’aide à restaurer mes relations avec ma famille. Ma mère, à nouveau, a été diagnostiquée d’un cancer du sein, et au lieu de fuir cette relation, j’ai été capable de me tenir à ses côtés lorsqu’elle a dû endurer les divers traitements et une intervention chirurgicale. Ces dernières années, mon engagement dans le ministère Une Vie Renouvelée a changé ma vie. J’ai distribué des bulletins d’information, dirigé une étude de la série «Étapes», animé le «Groupe des nouveaux arrivants» et dirigé le «Groupe de femmes ‘toxicomanie’». Dieu n’avait pas oublié mon désir d’évangélisation à travers le monde. J’ai raconté dans toute la Californie du Sud et dans beaucoup d’autres états comment le Christ m’a guérie et rendue libre. J’ai voyagé et donné mon témoignage en Malaisie et à Singapour, j’ai parlé aux églises et aux pasteurs au sujet du programme Une Vie Renouvelée. J’ai passé un été à faire du bénévolat dans un centre de réhabilitation pour drogués, en conduisant les études d’étape et en encadrant des jeunes filles. Finalement, Dieu m’a appelée au Salvador pour présenter le programme Une Vie Renouvelée dans un centre de réhabilitation auprès d’une cinquantaine d’ex-drogués et gangsters, tous masculins, et j’ai eu le privilège de présenter à ces hommes les principes qui m’ont sauvé la vie.
J’ai fêté mes cinq ans d’abstinence, un exploit que je n’aurais jamais pu accomplir sans avoir suivi la volonté du Seigneur. Durant les périodes où j’ai face à des changements d’emplois, aux problèmes de santé de mes parents et aux décès de plusieurs de mes amis, j’ai appris la vérité contenue dans Philippiens 4.13: «Je peux tout par celui qui me fortifie, [Christ].» Je suis libérée de l’esclavage de la drogue, des addictions alimentaires, des sentiments négatifs et des paroles ou commentaires des autres. Je me confie en Dieu et crois en sa Parole, et je ne doute jamais de sa bonté. Je me réveille chaque matin en confiant ma journée au Seigneur, sachant qu’il va me donner exactement la force dont j’ai besoin ce jour-là.