SOMMAIRE Archibat N°27
Revue maghrébine d'aménagement de l'espace et de la construction
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Editorial Opinion libre
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Urbanisme et défis de la transition en Tunisie
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News Nationales Exposition internationale de Yeosu 2012, la Tunisie remporte la médaille d’argent
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Journée d’études Archibat, villes et constructions durables
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Rencontre avec… Laurent-Marc Fisher d’Architecture Studio
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News internationales Réalisation
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Résidence les Bambous
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L’ARCHITECTURE HOSPITALIERE Histoire et genèse des hôpitaux tunisiens
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Rencontre avec Mustapha Abdeljalil
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La colline sanitaire de Tunis, héritage et métamorphose d’un tissu urbain
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L’architecture hospitalière, nouvelles pratiques au service de la performance
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La programmation hospitalière, réalités et perspectives en Tunisie
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Quelques exemples de cliniques tunisiennes - Polyclinique les Jasmins
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- Clinique Internationale Hannibal
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- Clinique Ennasr
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- Clinique de neurologie et centre de rééducation fonctionnelle
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Architecture hospitalière, les nouvelles tendances
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Exemples à l’international
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- Institut des maladies génétiques - Imagine - Paris
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- Hôpital Sheikh Khalifa - Casablanca
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Nouveautés et innovations pour bâtiments hospitaliers
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SOMMAIRE DIPLÔME 90
De la rentabilité foncière à la qualité urbaine, pour une nouvelle vision architecturale et urbaine du site des anciennes casernes Nord de Sousse
CONCOURS
Le nouveau siège de la banque Tuniso-libyenne Drawlink groupe - Hôtel (SNIM) 5* à Nouakchott
PATRIMOINE
L’ALECSO lance le grand prix arabe du patrimoine
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URBANISME
Démarches d’éco-quartier dans le monde arabe, Inventer sa propre vie
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AILLEURS
Abu Dhabi, nouvelles stratégies de développement urbain durable
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MAISON
Quand Mondrian toque à vos fenêtres, place à la lumière et aux couleurs
ARTS ET DÉCO
Dalel Tangour, la femme désincarnée
EXPOSITION 94
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Le ciel est par-dessus les toits
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Livres et livraisons
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ARCHIBAT Revue maghrébine à parution semestrielle, publiée par : ABC Architecture Bâtiment et Communcation, S A 19 Rue Abou Bakr Bekri, Imm. Luxor I, Br. M/2 - Montplaisir 1073 Tunis Tél. : 216 71 904 467 - 71 907 952 Fax : 216 71 902 485 E-mail : archibat.com@planet.tn
ÉDITORIAL
www.archibat.tn
Directrice de publication Amel SOUISSI TALBI Rédactrice en chef Alia ALLAL Adjointe rédaction Zeineb ENNEIFER BEN AYED Ont collaboré à ce numéro : Sami Yassine Turki Hakima Trimèche Néjib Kouraichi Zied Belcadhi Med Tahar Khalfallah Sahbi Gorgi Pierre Arnaud Barthel Rym Baouendi Olfa Belhassine Fériel Léjri
Le mois de septembre 2012 a marqué un moment faste et fructueux pour Archibat. Notre revue a organisé une journée d’études avec de multiples partenaires autour de la problématique des villes et constructions durables. Suite à l’appel lancé sur notre site, un public averti est venu nombreux, intéressé et attentionné pour participer au débat. Des experts tunisiens et étrangers de renommée ont échangé les expériences sur l’évolution de l’approche environnementale à l’échelle de la ville et des bâtiments. En ce moment, où la Tunisie s’engage à définir les contours de son avenir, Archibat a souhaité apporter sa contribution au débat et permettre aux différents acteurs du cadre bâti de réfléchir ensemble à de nouvelles pratiques et démarches durables de l’aménagement urbain et de la conception architecturale. La Tunisie est dans une phase cruciale de l’évolution du pays caractérisée par un projet de refonte de son système politique et territorial et s’apprêterait aujourd’hui à s’engager vers un système décentralisé, où les collectivités locales (communes, mais aussi régions et districts) disposeraient de prérogatives plus larges. Ce renouveau est appelé à respecter deux dimensions fondamentales liées au développement durable : celui de l’équité dans la mesure où le droit à la ville doit être garanti pour tous les habitants et celui de l’environnement en faisant en sorte que nos villes parviennent
Membres fondateurs Leïla AMMAR Ali DJERBI Amel SOUISSI TALBI Achraf BAHRI MEDDEB Morched CHABBI Denis LESAGE
à maîtriser l’effet de leur fonctionnement sur l’environnement, affirme Yassine Turki, dans notre
Responsable commerciale Nawel AYADI ALLANI
associé d’AS. Architecture-Studio, dans l’interview qu’il a accordée à notre revue.
Publicité Zouhaira TALBI REBAI Sabra DABOUSSI Conception graphique Nadia CHIHAOUI JAZIRI Abonnement Lobna MCHIRGUI BELHAJ Impression FINZI USINES GRAPHIQUES Site web Mouna MATTOUSSI TRABELSI Les articles publiés dans cette revue, et les idées qui peuvent s’y exprimer n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction, réservés pour tous pays. Les textes et photos reçus et leurs envois impliquent l’accord de l’auteur pour leur libre publication. VISA N° 2796 Autre publication de ABC
rubrique « Opinion libre ». « L’aménagement durable est très important pour les pays riches. Mais pour des pays qui ont moins de moyens, moins de ressources, voire pas de ressources naturelles, il est totalement indispensable, dans certains cas, il est vital. La démarche du développement durable est fondamentale pour la pérennité des pays, et le bien-être des populations… », estime Laurent-Marc Fischer, architecte Trouver des solutions par l’architecture et l’urbanisme, avant même d’avoir recours à des technologies, est la démarche adoptée dans la plupart des projets d’AS. Architecture-Studio, à l’exemple du projet de l’hôpital Sheikh Khalifa de Casablanca, que nous présentons dans notre dossier consacré au thème de l’architecture hospitalière. Pour répondre aux progrès de la médecine et nouvelles pratiques de soins, l’espace hospitalier connait ces dernières années, une évolution considérable, au point qu’il est devenu complexe aussi bien dans sa conception, que dans son fonctionnement et sa gestion. En effet, il est difficile de concilier entre le besoin d’intégrer dans la conception architecturale et le fonctionnement des hôpitaux, les progrès de la médecine, de la technologie médicale et le souci de préserver leur mission et leur humanité. En Tunisie, le Ministère de la Santé Publique, s’active à la généralisation de la couverture en équipements hospitaliers sur la totalité du territoire et nombreux sont les projets futurs d’hôpitaux, comme nous le confirme Mustapha Abdeljelil, Directeur Général des Bâtiments au Ministère de la Santé Publique. Mais comment sont-ils réalisés ? Quelle vision stratégique de la carte sanitaire en Tunisie ? Quelle réglementation régit la construction des hôpitaux ? Quelle programmation adaptée à notre contexte ? Quelle adéquation entre les besoins quotidiens du personnel et la qualité du service hospitalier ? Comment moderniser le parc hospitalier existant ? Quel espace hospitalier de demain ? Des éléments de diagnostic et des éclairages sont proposés dans cette livraison d’Archibat.
Amel Souissi Talbi Archibat 27 / 12- 2012
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OPINION LIBRE
Urbanisme et défis de la transition en Tunisie La phase actuelle de l’évolution de la Tunisie connaît un projet de réforme politique, administrative et territoriale qui aura certainement des répercussions notables sur les modes de production urbaine et de gestion locale. Ce constat qui semble se confirmer à la lecture de l’avant projet de constitution, amène à s’interroger sur les limites du système actuel et sur les défis que soulève le projet de réforme.
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imites de la planification urbaine
Absence de participation
Nos villes sont-elles assez pensées et réfléchies ? Par Deuxième interrogation, nos villes sont-elles « discutées » ? Y cette question, nous ne nions pas l’existence de ré- a-t-il une réelle concertation autour des options d’évolution flexions sur la ville tunisienne, que se soit de la part des cher- des villes ? Les acteurs privés, la société civile et plus génécheurs ou des professionnels de l’urbain, mais nous nous de- ralement les habitants sont très rarement associés à la définimandons à quel point ces réflexions ont contribué à façonner tion de l’évolution de leur territoire (qui dépasserait la simple la forme des villes tunisiennes. possibilité d’opposition au contenu des plans d’aménagement Multiples sont les critiques des documents d’urbanisme. urbain). L’absence de participation aux processus décisionnels Même si leur locaux expliquerait-elle, même en partie, le faible respect des Le marché foncier semble être le rôle de régula- règlements d’urbanisme ? principal facteur agissant sur la tion sociale est mutation des occupations du sol. indéniable, ces Vers une refonte du système d’organisation territoriale plans demeu- Plusieurs de ces questions et plein d’autres ont été posées par rent peu performants lorsqu’il s’agit de guider l’évolution des le passé et différentes pistes de réflexion sur les moyens de villes. Le marché foncier semble être le principal facteur agis- mieux maîtriser la question du développement urbain ont été sant sur la mutation des occupations du sol. Entre régulation avancées. Mais ce qui est différent aujourd’hui est que nous de coûts partis et intégration des constructions non réglemen- sommes dans une phase cruciale de l’évolution du pays cataires, les documents d’urbanisme peinent à constituer des ractérisée par un projet de refonte de son système politique cadres de prospective urbaine. La faible articulation avec les et territorial. Contrairement aux questions liées aux formes mécanismes de planification économique au niveau national d’organisation du pouvoir central qui continue à constituer un et local, prive également nos villes des moyens de concréti- objet de polémique et de désaccord entre les forces politiques, sation de leurs objectifs de développement. L’émergence des la vision pour l’évolution des villes et des territoires, semble projets urbains comme nouveau mode faire plus de compromis entre les difLa société civile et plus généralede production urbaine, pose sur un autre férents partis politiques et une bonne ment les habitants sont très rare- partie des experts du domaine et de la plan cette question d’articulation du proment associés à la définition de société civile. Ce constat a été établi jet avec la planification, même si les enl’évolution de leur territoire jeux et les tailles des opérations peuvent tout d’abord lors de l’examen des proêtre très divers. positions relatives aux villes dans les
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programmes électoraux des partis politiques engagés dans la course Ce même renouveau est appelé à respecter deux dimensions fondavers l’Assemblée Constituante. Le chapitre de l’avant-projet de consti- mentales liées au développement durable : celui de l’équité dans la mesure où le droit à la ville doit être garanti pour tution consacré à l’« autorité locale » (le terme lui-même est très révélateur de l’orientation !) La Tunisie s’apprêterait aujourd’hui tous les habitants et celui de l’environnement en à s’engager vers un système décen- faisant en sorte que nos villes parviennent à maîtriconfirme bien cette tendance. tralisé ser l’effet de leur fonctionnement sur l’environneAinsi, la Tunisie s’apprêterait aujourd’hui à ment. Ces deux objectifs nécessitent un rôle plus s’engager vers un système décentralisé où les collectivités locales (communes, mais aussi régions et districts) dispo- affirmé des collectivités locales. seraient de prérogatives plus larges et, nous l’espérons, des moyens à même de leur permettre d’exercer ces attributions. Dans un tel système, Quel urbanisme pour la période de transition ? la gouvernance urbaine démocratique et la participation citoyenne Entre la situation actuelle des villes et la vision qui semble prendre dans les processus de planification et de gestion locale, doivent être forme pour leur devenir, un long chemin reste à parcourir. Ce cheau cœur des préoccupations. La question urbaine doit être ainsi revue min est d’autant plus difficile qu’en plus des lacunes structurelles des en profondeur. La planification urbaine ne se pose pas dans les mêmes modes actuels d’administration des villes et des territoires, des difficultermes quand la commune se réduit à une structure mineure (comme tés additionnelles ont fait surface ou pris plus d’ampleur après la révoc’est le cas aujourd’hui) ou quand elle dispose de son autonomie finan- lution, dont notamment les problèmes qui ont accompagné les nomicière et d’un arsenal de prérogatives à même de lui permettre de mieux nations des délégations spéciales en charge des affaires municipales, la maîtriser son devenir. prolifération des occupations non réglementaires (constructions, mais Le partenariat public/privé doit Sur un autre plan, le aussi commerce et activités…) et les difficultés d’assurer les services devenir une alternative sérieuse principe de participation de propreté. pour mener les projets urbains et citoyenne aux processus Comme cette période de transition risque de se prolonger encore pour réussir la mise en place de décisionnels locaux, s’il quelques années avant que toutes les réformes relatives à la décentraservices urbains efficients est retenu, offrira de nou- lisation ne soient concrétisées, des modes particuliers de planification veaux cadres de fabrica- et de gestion territoriale, méritent d’être mis en œuvre. Ces modes de tion et de gestion urbaine. transition sont appelés à donner les moyens de répondre d’une manière Le partenariat public/privé doit devenir une alternative sérieuse pour efficiente aux problèmes quotidiens rencontrés par nos villes tout en mener les projets urbains et pour réussir la mise en place de services introduisant, progressivement, les principes qui vont baliser la réforme. urbains efficients. Cette option nécessite à la fois des mécanismes de Même si un tel équilibre reste très délicat à assurer, la situation difficile financement appropriés (notamment pour les zones de l’intérieur du de nos villes aujourd’hui, appelle à mobiliser tous les efforts pour réuspays) et des capacités de gestion améliorées au niveau des collectivi- sir cette transition ■ tés locales. Cette question des compétences à l’échelle locale appelle aussi à réviser la manière avec laquelle se fait la maîtrise d’ouvrage urbaine qui est appelée à prendre des formes plus spécifiques garantissant des conditions de proximité plus favorables à la réussite des proSami Yassine Turki jets. Plus globalement, une nouvelle architecture des acteurs impliqués Urbaniste - Universitaire Vice président de L'ATU dans la planification urbaine, le montage des projets et la gestion des services urbains doit être mise en œuvre pour accompagner le renouveau de nos villes.
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NEWS nationales
Exposition internationale de Yeosu 2012
La Tunisie remporte la médaille d’argent L’exposition internationale de Yeosu en Corée du Sud a refermé ses portes le 12 août 2012 après avoir reçu plus de 8 millions de visiteurs pendant 93 jours. La Tunisie a réussi le pari de se distinguer en décrochant la médaille d’argent dans la catégorie médaille d'argent dans la catégorie « du développement de thème », juste après le Sénégal qui a reçu la médaille d’or.
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es prix des participants ont été divisés en deux catégories, la première étant « présentation créative » incluant la décoration intérieure du pavillon, et la deuxième « développement du thème » incluant les messages créés par les participants sur le thème de l’exposition « une vision plus idéale de la mer ». Les choix conceptuels de l’architecte Mourad Zoghlami ayant été guidés par l’idée motrice de « pêcher les visiteurs » à l’intérieur du pavillon tunisien, à l’image de la méthode traditionnelle de pêche au lamparo, la scénographie de cet espace fut réellement vécue par les visiteurs telle une déambulation dans les ruelles étroites et sombres de la Médina, guidés vers la puissante lumière d’un cube immaculé de blanc. Le contraste entre l’obscurité et la lumière fut d’une telle intensité que le pavillon attira dans ses filets plus de 250 mille visiteurs, et pour cause : le meilleur du patrimoine artisanal et culturel de la Tunisie y fut exposé. Des copies de célèbres statues et de mo-
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saïques de l’époque romaine, aux nattes tissées, jusqu’aux costumes traditionnels de plusieurs régions, la scénographie a valorisé une riche partie de notre pays, allant jusqu’à projeter dans le fameux cube de lumière des documentaires très ciblés, tantôt à caractère scientifique, tantôt à caractère historique et touristique présentant au public venu de toutes contrées, les richesses de la Tunisie, et ce dans un modeste pavillon de 256 m². La participation de la Tunisie à cette exposition a été marquée par l'organisation de plusieurs manifestations, dont la journée nationale de la Tunisie, consacrée à la présentation de la ville côtière de Mahdia. C’est dire si parfois, avec peu de moyens mais beaucoup d’imagination et de pertinence, la Tunisie peut en épater plus d’un… ■
Zeineb Enneifer Ben Ayed Architecte Archibat 27 / 12- 2012
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NEWS nationales
© Jalel Ben Saad
Journée d’études Archibat
Villes et constructions durables La journée d’études du 21 septembre 2012, consacrée au thème : « villes et constructions durables - retour d’expériences », organisée par Archibat en coopération avec l’ATU, la GIZ, l’OAT, l’IFC, le CTMCCV, l’ANME, TGBC, et avec le soutien des sponsors : Tunisiana, Reynaers, Structura, Legrand, Lajnef, SOIB, Doremail et Duravit, fût riche en échanges et débats entre les différents acteurs du cadre bâti de nos villes.
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éunissant les experts tunisiens et étrangers autour de cette thématique, bien des questionnements ont été soulevés. Comment lutter contre l’étalement urbain ? Quelle architecture pour une société durable ? Quelle approche nouvelle vis-à-vis de la ville dense ? Comment concilier la ville, l’architecture et notre environnement avec une société citoyenne ? Ce questionnement pose la problématique de l’écoconstruction et des éco-quartiers qui se développent de plus en plus en Europe en parallèle avec la prise de conscience environnementale de la population. Qu’en est-il pour la Tunisie où cette question de « houma » et « dar » est de nouveau posée après avoir tourné le dos à notre architecture traditionnelle qui représentait l’écoconstruction par excellence mais qu’on n’a pas pu adapter à nos modes de vie actuels ? Doit-on suivre l’exemple européen ou faire notre propre expérience ? La construction durable (de la ville à l’habitation) représente-t-elle l’avenir ou c’est uniquement un effet de mode ? L’aspect environnemental au niveau du bâtiment doit-il se limiter aux performances énergétiques ? Comment sensibiliser le citoyen à l’aspect écologique de la construction ?
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Villes durables, état des lieux et enjeux Afin de répondre au mieux à ces interrogations, en première partie, un état des lieux sur l’environnement urbain de nos villes, a été présenté par Mounir Majdoub, expert en environnement et développement durable. Sept millions de Tunisiens et Tunisiennes vivent aujourd’hui en milieu urbain, en 2040, ils seraient dix millions. Environ 80 % du produit intérieur brut est produit dans les villes. Presque autant en termes de consommation nationale des biens et services. En outre, près de 80 % de la population urbaine est concentrée sur le littoral. Les conditions de vie des populations urbaines, notamment dans les quartiers pauvres périurbains, sont encore insuffisantes : logements rudimentaires, faible accès aux infrastructures et services urbains… Les pressions exercées par les activités urbaines sur l’environnement et le milieu naturel sont nombreuses et de plus en plus croissantes : déchets, pollution hydrique, pollution de l’air, bruit, dégradation du sol, surexploitation des nappes phréatiques, etc. Ajoutées à cela, la précarité de l’emploi, en particulier des jeunes (plus de 45 % dans l’économie informelle), la pauvreté urbaine, la délinquance, l’insécurité… Ces phénomènes, longtemps occultés par le manque de transparence des statistiques nationales, semblent prendre de l’ampleur après la révolution du 14 Janvier 2011. Le concept de villes durables ne mérite t-il pas alors, d’être revisité dans le contexte de la révolution tunisienne ? Dans quelle mesure le concept de développement durable peut-il apporter des solutions aux nombreux défis urbains en Tunisie ? Peut-on parler de villes durables ? Les tentatives des pouvoirs publics, notamment depuis 1992, ont-elles échoué ? Quelles perspectives/opportunités dans le contexte nouveau de postrévolution ? En quoi la ville est-elle concernée par la transition démocratique en Tunisie ? s’interroge, Mounir Majdoub. Lors de son intervention, Henda Gafsi, Présidente de l’ATU souligne : « comment prétendre à un avenir plus « vert » en Tunisie, sans évoquer en premier lieu les urgences à traiter ? Nous sommes en situation de crise, où notre sécurité même est en jeu et où nos rares trottoirs sont encore pour la plupart, chargés de déchets aux odeurs nauséabondes… ». Il est impératif d’assurer les béa-bas d’un mieux être au sein de nos villes avant
de passer à l’étape supérieure, à savoir adopter une démarche urbaine écologique et respectueuse de notre environnement. L’intervention de Pierre-Arnaud Barthel intitulée : « Premiers quartiers urbains durables dans les pays arabes : enseignements et incertitudes (Maroc, Tunisie et Egypte) », a porté un éclairage sur des projets affichés comme des « éco-quartiers » ou « quartiers durables » qui ont vu le jour depuis ces cinq dernières années dans les pays de la rive sud de la Méditerranée, et plus largement du monde arabe. A partir d’étude de cas, PA Barthel émet de forts doutes et réserves quant à la soi-disante « durabilité » de ses premières opérations. (Voir article de Pierre Arnaud Barthel, p.86).
Eco-quartiers, retours d’expériences Présenté par Lotfi Rejeb, le projet de l’éco-quartier de La Soukra, est une première en soi qui ne manquera pas de soulever des questions sur la réglementation en matière de plan d’aménagement, dressées habituellement pour la conception de lotissements d’une ancienne génération. L’implication des habitants dans le développement des éco–quartiers, joue un rôle essentiel pour la réussite de projets durables. Le président de l’association Rayetna, Hichem Abdelkefi, qui a pour objectif de développer la citoyenneté environnementale par la sensibilisation des citoyens, à travers leur implication dans l’amélioration de leur contexte urbain, a présenté l’expérience menée au quartier de Riadh El Andalous. Dans ce faubourg adjacent au parc urbain Ennahli et résidé par une population appartenant à une catégorie sociale relativement aisée, l’association Rayetna a constitué des commissions de sensibilisation et de médiatisation, d’embellissement des voiries et d’amélioration du cadre environnant, de l’économie d’énergie et de l’éclairage, des déchets et du tri sélectif. Le financement, l’engagement des intervenants (qui restent volontaires), ainsi que l’implication des autorités, sont les soucis essentiels pour la continuité et la réussite du projet.
L’infrastructure verte Quelle que soit l’échelle de projet, le concept d’Infrastructure Verte est basé sur la reconnaissance et la valorisation des services que la nature peut rendre dans de nombreux domaines, couvrant les trois piliers d'un développement durable : économique, environnemental
et social. Conçue de manière holistique, l’Infrastructure Verte peut devenir une solution pour faire revivre et régénérer nos villes en leur permettant de relever les défis structurels colossaux auxquels elles font face, notamment dans le contexte d'une population urbaine exponentielle et des changements climatiques avérés qui mettent brutalement à l'épreuve leur capacité de résilience, affirme Anouck Barcat, paysagiste dans son intervention sur l’infrastructure verte. La Tunisie est à la croisée des chemins. Elle peut faire de la rénovation de ses villes à la fois la solution à des problèmes sociaux critiques pour l’avenir du pays et l’opportunité de libérer les potentiels qu’elle porte en elle pour devenir un pays exemplaire en terme de qualité de vie et d’équité sociale. La Tunisie peut réinventer ses villes, maillons clés de l’aménagement du territoire, en intégrant dans leur conception les principes de l'Infrastructure Verte urbaine, souligne A. Barcat.
Démarches de conceptions architecturales passives, retours d’expériences Les bâtiments pilotes en matière d’économie d’énergie réalisés ces dernières années en Tunisie avec l’appui de l’ANME et les initiatives de certains architectes qui essayent d’expérimenter des solutions architecturales durables, ouvrent de nouvelles voies possibles. Tels les projets écologiques en bois, présentés par Lotfi Rejeb, architecte ou le projet de siège de l’UGTT, présenté par Mourad Zoghlami architecte et Chedly Souga, ingénieur et pilote de la construction. Dans ce dernier projet où les architectes ont intégré, dès la phase de conception et lors du choix des matériaux, toutes les préconisations visant l’économie d’énergie, un système de récupération des eaux de pluie a aussi été prévu. Ce qui constitue une première pour un bâtiment public en Tunisie. Chedly Souga, déplore cependant que la climatisation au gaz en Tunisie ne soit pas suffisamment encouragée. L’intervention de Nabil Boughnim, responsable de projet chez OGER International, a porté sur l’intérêt environnemental et économique de la démarche de certification de la qualité environnementale du bâtiment américaine LEED lancée par l'US Green Building Council en 1998 et qui est l'un des systèmes d'évaluation de la performance environnementale du bâtiment les plus reconnus au monde. Avec plus de 10.000 projets déjà certifiés et plus de 100.000 en cours de certification à l'échelle mondiale, la certification LEED se positionne depuis quelques années comme une démarche incontournable pour Archibat 27 / 12- 2012
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la plupart des clients et foncières locales et multinationales. Elle se cumule de plus en plus avec d'autres certifications telles que HQE, BREEAM ou les labels énergétiques sur le même projet sur certains marchés notamment européen, grâce notamment à l'évaluation par ses indicateurs de performances chiffrées, ses exigences de performance concrète et son intérêt économique pour l'exploitant et son fort potentiel marketing pour les bailleurs dans le tertiaire. Elle est également très demandée par les industriels sur leurs sites de production. Le bureau d’études OGER Tunisie est d’ailleurs chargé d’accompagner la certification LEED de l’usine du groupe Bic à Bizerte.
L’audit Energétique sur plan L’intervention de Mohamed Zied Gannar, Ingénieur thermicien, chef de Service de l’Efficacité Energétique dans les Bâtiments Neufs à l’ANME consacrée au thème de : « l’Audit Energétique sur Plan (AEP) dans les secteurs résidentiel et tertiaire », a souligné que ce processus permet, d’une part, de s’assurer de la conformité des nouvelles constructions aux exigences techniques minimales de la règlementation thermique des bâtiments et permet, d’autre part, de construire des constructions avec des performances thermiques et énergétiques supérieures. M. Zied Gannar a rappelé que l’AEP est règlementé au niveau de la législation tunisienne par la loi relative à la maîrise de l’énergie (article n° 5), le décret fixant les conditions d’assujettissement des établissements consommateurs d’énergie à l’audit énergétique obligatoire et 14 Archibat 27 / 12- 2012
périodique, le contenu et la périodicité de l’audit et les catégories de projets consommateurs d’énergie assujettis à la consultation obligatoire préalable, les modalités de sa réalisation ainsi que les conditions d’exercice de l’activité des experts auditeurs (Titre deuxième de la consultation obligatoire préalable) et l’arrêté portant approbation du cahier des charges relatif à l’audit énergétique sur plan dans les secteurs du résidentiel et du tertiaire. L’AEP d’un projet de construction est réalisé par un binôme d’experts-auditeurs en énergie : un architecte et un ingénieur thermicien. Le projet audité bénéficie d’une prime à l’audit (70 % du coût de l’audit, avec un plafond à 30.000 Dinars) et d’une prime aux investissements matériels (20 % du surcoût engendré par les actions d’économie d’énergie, avec un plafond de 100.000 Dinars). L’AEP est obligatoire pour les projets de construction dont la consommation annuelle prévisionnelle d’énergie dépasse ou égale 200 TEP. Il est volontaire pour les projets dont la consommation est strictement inférieure à ce seuil. Une centaine de projets de construction a adhéré, jusqu’à ce jour, au processus d’AEP, dont 21 projets sont achevés ou, en partie, en phase de construction et presque 80 projets sont en phase d’étude. Reste à savoir si les recommandations des experts sont généralement et réellement exécutées dans les règles de l’Art.
Projet de développement de l’Ecoconstruction dans la maîtrise d’ouvrage publique avec l’appui de l’Union Européenne Ce projet de jumelage, a été présenté par Jean-Paul FIDELI, pilote du jumelage entre l’Union Européenne et la Tunisie visant à promouvoir le développement de l’éco-construction. Bonne nouvelle, la Direction Générale des Bâtiments Civils (DGBC) du Ministère de l'Equipement tunisien, se mobilise pour développer sur l'ensemble du territoire et pour tous les types de bâtiments, l'éco-conception et l'écoconstruction. Avec le soutien d'architectes et ingénieurs européens, la DGBC va engager ces deux prochaines années, des actions concrètes pour atteindre cet objectif : un grand prix national du développement durable, une réflexion sur les axes de recherche, des propositions d'amélioration de l'enseignement de l'écoconstruction...
Matériaux et dispositifs innovants en matière d’économie d’énergie disponibles en Tunisie Dans sa présentation consacrée au sujet des matériaux de construction innovants, Mounir Bahri, Directeur Général du CTMCCV, rappelle que la Tunisie a vu son parc de logements augmenter durant les trois dernières décennies à un rythme annuel de 3 % passant d’environ 1 million de logements à plus de 2.5 millions d’unités aujourd’hui. Ce secteur s’est développé malheureusement sans réelle prise en compte des conditions énergétique et environnementale, ce qui a eu comme conséquence d’importantes quantités d’énergie dépensées inutilement. Les études réalisées par l’Office National des Mines (ONM) démontrent que la Tunisie dispose d’importantes ressources en substances utiles pour la fabrication de matériaux et de techniques de construction performantes thermiquement et avec des coûts abordables comparés avec les produits de construction importés dont la plupart comprend dans sa composition, 90 % des substances utiles locales. La valorisation de matériaux locaux pourra développer un savoir-faire local à bon marché et contribuera à la réduction du coût du bâtiment en Tunisie. Afin de réussir cette stratégie, une meilleure coordination entre les organismes nationaux chargés des aspects énergie, environnement et écoconstruction devra être mise en place. M. Bahri affirme aussi que la mise en place d’une stratégie nationale concertée et efficace, relative à ce secteur, est une nécessité incluant toute les parties concernées en l’occurrence le Ministère de l’Industrie, le Ministère de l’Environnement et le Ministère de l’équipement afin de maîtriser les impacts sur l’environnement extérieur du bâtiment. Le renforcement de structure et des moyens du Centre Technique des Matériaux de Construction de la Céramique et du Verre (CTMCCV) est déterminant pour la réussite de cette stratégie au niveau de la mise en œuvre sur terrain.
Expérience de l’agence parisienne, Architecture Studio en architecture durable Pour finir en beauté, la journée d’étude a été clôturée par l’intervention de Laurent-Marc Fischer, architecte associé de l’agence ArchitectureStudio, venu partager avec nous l’expérience de l’agence parisienne en matière d’aménagement et architecture durable. AS. Architecture-Studio, œuvre depuis de nombreuses années estimant qu’en architecture, en aménagement urbain, la notion de développement durable ne se résume pas à un assemblage de technologies de plus en plus pointues et nouvelles. La conception en architecture participe au développement durable et apporte des réponses concrètes aux questions posées, ceci par une réflexion sur les possibilités d’implantation, l’éventail des matériaux et l’orientation choisie ■
Archibat remercie sincèrement, tous les participants et partenaires, pour leur contribution au débat et à la réussite de cette journée d’étude Intervenants et modérateurs : Mounir Majdoub (expert GIZ), Yassine Turki (urbaniste), Henda Gafsi urbaniste - Présidente ATU), P-A Barthel (urbaniste), Ali Cheikhrouhou (architecte), Lotfi Rejeb (architecte), Hichem Abdelkefi (architecte), Anouck Barcat (paysagiste), Selma Hamza (architecte), Alia Sellami (architecte), Moez Bouraoui (paysagiste), Inchirah Hbabou (architecte), Ali Djerbi (architecte), Chedly Souga (ingénieur), Mourad Zoghlami (architecte), Nabil Boughnim (ingénieur), Taha Belkhoja (promoteur immobilier), Md Zied Gannar (ingénieur ANME), Raoudha Larbi (architecte principal MEHAT), Sahbi Missaoui (ingénieur, Directeur général MEHAT), J-P Fideli (ingénieur), Mounir Bahri (Directeur Général CTMCCV), Walid Belhaj Amor (ingénieur DGA COMETE), Chiheb Bouden (Directeur ENIT), Ahmed Jeddi (Ingénieur ENAU), Ahmed Bouzguenda (DG SBF) et Mourad Turki (sociologue).
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RENCONTRE AVEC...
Laurent-Marc Fischer, © Architecture-Studio
architecte associé d’Architecture-Studio Laurent-Marc Fischer, fut l’invité d’Archibat à l’occasion de la journée d’étude : Villes et constructions durables. En plus de ses recherches sur le développement durable en architecture, il est à l’origine d’un ouvrage de référence : « La Ville Ecologique, contributions pour une architecture durable », témoignage construit des architectures d’AS. Implantée à Paris, Shanghai, Pékin et Venise, l’agence AS.Architecture-Studio constituée de 12 associés, compte une équipe composée d’architectes, urbanistes, designers et architectes d’intérieur de vingt-cinq différentes nationalités. Parmi leurs derniers grands projets à l’international, figurent le Musée de la nature à Lhassa (capitale du Tibet), le théâtre national de Bahreïn, les Souria Towers à Damas, la tour de l’Amman Rotana hôtel en Jordanie, et le centre culturel de Mascate au Sultanat d’Oman. Suite à son passage à Tunis, L-M Fisher a bien voulu nous accorder cette interview.
Que signifie pour vous construire durable ? Construire durable, littéralement, c’est intégrer dans la conception d’aujourd’hui les préoccupations de demain. La pérennité du bâtiment dépend non seulement de sa structure, c’est une évidence, mais également de son mode de consommation, de ses relations à l’environnement. La pérennité dépend aussi du comportement des hommes, de manière à ce qu’au fil du temps le bâtiment soit maîtrisé, qu’il ne se dégrade pas. Construire durable c’est aussi intégrer les préoccupations de la société, car l’architecture reste en tout état de cause un produit de la culture, et la culture actuelle demande du durable. Comment répondre aux besoins, aux envies de la société ? Nous ne portons pas forcément un jugement de scientifiques sur les préoccupations environnementales. Il y a des sujets sur lesquels on doit, en tant qu’architectes, en tant qu’urbanistes répondre. Notre approche architecturale est anthropologique. Comment appréhendez-vous la question du développement durable dans votre travail, à l’échelle du projet et de l’aménagement urbain ? Dans notre travail, nous abordons la question du développement durable à ses échelles d’architecture et d’urbanisme. La méthode de travail, la manière d’approcher les choses, plus que les solutions, font la caractéristique d’AS.Architecture-Studio. Cette question du développement durable résulte davantage d’un travail en équipe. Ce travail en équipe intègre rapidement en amont, dans la réflexion, des spécialistes dans le domaine du développement durable, comme dans des sujets spécifiques qui sont traités, que ce soit l’acoustique, l’hydrologie urbaine, l’agriculture, les problèmes thermiques etc. 16 Archibat 27 / 12- 2012
Projet du siège de l'UBCI BNP Parisbas à Tunis - Vue intérieure
Projet du siège de l'UBCI BNP Parisbas à Tunis
C’est de même un travail par rapport aux données contextuelles. L’analyse contextuelle d’AS.Architecture-Studio s’élargit aux données climatiques mais aussi aux problèmes de pollution, de nuisances, en référence aux objectifs du maître d’ouvrage et de la société. Nos réponses sont adaptées à chaque cas de figure. Notre principe est de trouver des solutions par l’architecture et l’urbanisme, avant même d’avoir recours à des technologies. On cherchera à récupérer de manière passive l’énergie solaire par exemple, avant de mettre en place des panneaux photovoltaïques qui sont un peu « la cerise sur le gâteau ». On ne rejette pas la technologie pour la technologie. Dans notre projet de la médiathèque de Saint-Malo, il y a des panneaux photovoltaïques. Mais c’est avant tout un bâtiment qui a une toiture végétalisée, une grande « ombrière ». C’est d’abord un bâtiment, qui, de par sa géométrie, se protège, mais qui, en plus, a des capteurs photovoltaïques. Cet apport technologique vient après. Nous avons conçu des bâtiments comme le collège de Mirecourt ou, sans aucun apport technologique, nous récupérons, nous recyclons et, où nous gérons le rafraichissement.
à une classe, à un ensemble. A chaque échelle nous traitons par la forme architecturale ou urbaine la notion d’unité et d’appartenance, et en même temps le lien à la globalité. La démarche participative est un aspect parmi d’autres de la prise en compte des futurs occupants. Il arrive que la démarche soit difficilement abordable, car les futurs occupants sont souvent mal identifiés, ou ceux qui sont identifiés ne représentent qu’une partie des utilisateurs. En termes d’urbanisme, c’est souvent ceux qui vont être autour qui sont intégrés à la démarche. Souvent, ceux qui sont autour, pour l’exemple d’un nouveau quartier, réagissent plus en opposition qu’en acceptation, qu’en construction. Le débat démocratique en termes d’architecture et d’urbanisme est nécessaire, intéressant et sain. Nous avons rencontré quelques exemples où la démarche était biaisée, parce qu’ils y avaient ceux qui « participaient à la participation » mais qui n’étaient pas forcément ceux qui allaient s’impliquer. Ils devenaient juges sans être réellement impliqués. Il faut être attentif à ce qu’il n’y ait pas d’intérêts contradictoires, d’intérêts personnels. Cela implique d’abord une communauté, c’est délicat.
Comment vous intégrez l’aspect social et la démarche participative dans votre travail ? L’aspect social est majeur. Nous devons prendre en compte tous les utilisateurs des bâtiments et des villes, au-delà des simples clients. Nous travaillons pour les clients mais aussi pour des populations qui vont vivre, pour des bâtiments ou des quartiers qui s’insèrent dans la ville. Il s’agit de la préoccupation de toutes ces personnes que l’on ne cite pas : les familles qui habitent, les patients qui séjournent etc. Nous nous devons de stimuler la notion d’identification, le sentiment « d’appartenance à ». Il est important d’avoir des bâtiments et des villes clairement marqués, identifiables, avec une notion de solidarité. A chaque fois il est nécessaire de travailler sur toutes les échelles, à l’intérieur d’un équipement scolaire, il s’agit de l’appartenance à un petit groupe,
Vous avez eu l'occasion de travailler sur le projet du siège de l'UBCI, au Lac de Tunis (projet malheureusement annulé) avec l'architecte Selim Kraeim, quels sont les concepts forts que vous avez mis en avant pour intégrer l'approche durable ? Pour ce projet du siège de l’UBCI, nous avions travaillé comme les autres sujets dans le cadre d’une démarche de développement durable. La demande était forte, par l’architecture, par le caractère passif de l’architecture et l’étude du contexte climatique et en particulier celui de Tunis. Nous avons travaillé sur l’inertie thermique de manière importante, en supprimant les faux planchers et les faux plafonds afin de bénéficier de l’inertie thermique de la structure massive. De même Nous avons travaillé sur la ventilation naturelle nocturne, ce qui à Tunis, où il y a un gradient de température relativement importante entre
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Médiathèque et cinéma d'art et d'essai, Saint-Malo France
nuit jour, est particulièrement pertinent. La sur ventilation de jour n’est pas adaptée, car la température monte relativement vite. Mais faire de la sur ventilation nocturne dans le cas d’un immeuble de bureau, avec une forte inertie, est une bonne solution et permet de repousser le moment à partir duquel on déclenche la climatisation. Nous arrivions presque à diviser par deux la consommation de la climatisation, tout en respectant le niveau de confort très élevé qui était demandé par le maître d’ouvrage. Mais avant cela, il s’agissait surtout de protéger le bâtiment du rayonnement solaire direct au sud, à l’est, à l’ouest, et un peu au nord par des « sur toitures », des « sur façades » qui créent une protection. Nous ne voulions pas tomber dans la technologie de vitrages chimiquement modifiés qui, de surcroit, coûtent chers, mais au contraire apporter par une protection solaire en amont devant la façade, largement vitrée ; apporter aussi en toiture où le but était que le soleil ne réchauffe pas l’enveloppe du bâtiment, et par effet de conduction, les locaux intérieurs. Il s’agissait de protéger, d’utiliser des systèmes d’inertie pour moins consommer, et des systèmes techniques de récupération de chaleur pour les périodes froides, récupération de chaleur produite par les ordinateurs ou par les personnes. Même s’il peut faire froid à Tunis, nous n’avions pas à prévoir une production de chaleur autonome puisque l’on travaillait énormément en récupération. La récupération de l’eau, la qualité des espaces, l’échelle des espaces, les espaces communs, conviviaux à petites échelles, l’utilisation des plantations qui participaient à l’ombrage du bâtiment répondaient à l’approche durable. Le bâtiment était certifié suivant la règlementation de la démarche HQE, avec une adaptation à la Tunisie, au contexte règlementaire, culturel, 18 Archibat 27 / 12- 2012
et climatique tunisien, ce qui était relativement facile à faire à partir de la démarche HQE, l’ensemble des 14 points étant traité. Vous avez visité Tunis plusieurs fois, quel est votre impression sur l'évolution architecturale et urbaine de Tunis ? Tunis est une ville riche et intéressante qui regroupe des strates de différentes époques. Les lacs représentent une spécificité. Nous pouvons regretter que certaines extensions urbaines récentes fassent perdre de la visibilité à la ville. Nous pourrions attendre des architectures marquantes qui soulignent l’entrée de l’agglomération et complètent les richesses des architectures des différentes époques passées. Pourquoi ne pas imaginer une architecture contemporaine dédiée à la nouvelle culture démocratique du pays, au climat, au contexte, Depuis la contribution de AS.Architecture-Studio au projet architectural de l'IMA, vous avez eu l'occasion de travailler sur plusieurs projets dans divers pays arabes, en quoi votre démarche est spécifique et comment essayez-vous de vous intégrer au contexte ? AS.Architecture-Studio a une bonne connaissance du monde arabe, grâce à l’expérience acquise par l’édification de l’Institut du Monde arabe certes, mais aussi parce que deux associés sur douze sont originaires des pays arabes. Au-delà de ceux-là, certains sont nés dans les pays arabes, d’autres ont vécu dans les pays arabes. Les différentes nationalités apportent une connaissance, une acuité par rapport à ces pays. La vision d’AS.Architecture-Studio est globale, sans être prise par des mirages comme nous pouvons en voir à Dubaï. Une attention est donnée aux populations, aux contextes. Il y a une vision globale
mais en même temps la conscience que chaque pays arabe, chaque culture, chaque région a ses propres spécificités. Spécificités qu’il y a finalement entre la Syrie et la Tunisie, le Maroc et Bahreïn. Il existe à la fois des points communs et des différences importantes, et toujours des particularités culturelles, géographiques et historiques fortes, intéressantes et riches qui font que chaque endroit est unique. Le rapport à l’urbanisme est tout aussi captivant. La tradition urbaine en Afrique du Nord est forte, celle de la péninsule arabique moins prononcée tout en étant différente. Les héritages diffèrent malgré les échanges à travers l’empire Ottoman. Construire ou aménager durable est-il un luxe réservé aux pays riches ? Nous pourrions le croire. L’aménagement durable est très important pour les pays riches. Mais pour des pays qui ont moins de moyens, moins de ressources, voire pas de ressources naturelles, il est totalement indispensable, dans certains cas, vital. La démarche du développement durable est fondamentale pour la pérennité des pays, et le bien-être des populations. Sur ce point, il n’est pas nécessairement utile de faire la différence riche/pauvre. Dans la disposition des ressources énergétiques, éthiquement, il y a un vrai enjeu. Et même pour ceux, tels que l’Algérie, qui ont la chance de disposer de ressources, ces ressources sont limitées dans le temps. Au-delà de cela, il y a les aspects sociaux. Réfléchir à l’unité et à la cohérence sociale est important partout, autant dans les pays du nord, du sud, qu’en Méditerranée. Nous savons très bien que la cohésion sociale est partout fragile et indispensable à préserver. Les méthodologies peuvent être les mêmes, les recettes sont forcément différentes suivant les pays, les climats, la culture, en un mot le contexte des différents lieux d’architecture. Les problématiques et les méthodologies peuvent être similaires avec différentes acuités. En France, nous sommes moins sensibles au problème de l’eau. Ce qui est une erreur. Car l’eau demeure une problématique universelle. Il est intéressant de voir les mêmes problématiques dans les autres pays parce que l’on est toujours tous, d’une certaine façon, touchés ou impliqués par ces problématiques. Vivre ensemble représente la cohésion. Nous, militons pour supprimer les banlieues. Cela ne veut pas dire les raser. Bien au contraire, car
Collègue Guy Dolmaire, Mirecourt France, vue Sud-Ouest
Théâtre National Al Manana Bahrein
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nous souhaitons que la banlieue ne soit plus au banc du lieu, au banc de la société. Mais comment l’intégrer dans la ville ? Comment faire une ville qui donne un sentiment de partage d’un horizon commun ? C’est une préoccupation depuis les origines. C’est une préoccupation universelle de la cité, parfois oubliée à la fin du XXe siècle, où l’on pensait que la ville allait s’auto réguler. Cette approche sociale est importante et s’intègre dans le développement durable qui ne recouvre pas que les aspects environnementaux. Il y a urgence. Il faut néanmoins prendre conscience, qu’en arrièreplan, il peut exister des stratégies. Certains labels étrangers, américains, environnementaux, fonctionnent selon des logiques de rentabilité, pas au premier degré certes. Mais à terme, ils sont stratégiques et cherchent le pouvoir. Il faut s’ouvrir et regarder ailleurs. Quel est votre vision d'avenir de l'architecture de demain ? Nous n’avons aucune vision de l’architecture de demain parce que l’on ne sait pas ce que demain sera. Nous n’avons pas refait hier. Dans l’évolution, pour nous, trois éléments modifieront la forme : - le développement durable, l’intégration, et une meilleure maîtrise, parce que nous n’en sommes qu’au début. On ne sait pas encore comment cela va évoluer. Cela change la forme de l’architecture et d’une manière probablement intéressante, - l’évolution des outils informatiques change vraiment. Les systèmes paramétriques, les méthodologies informatiques, vont forcément modifier la forme, - l’évolution des cultures en espérant éviter les replis identitaires, comme les dilutions d’identités. L'équipe Architecture Studio compte 12 associés de divers profils de 6 nationalités. Elle compte plus de 200 employés à travers Paris, Venise, Pékin et Shanghai, comment fonctionne votre structure ? L'équipe d’AS.Architecture-Studio compte 12 associés de 6 nationalités, plus de 200 employés à travers Paris, Pékin et Shanghai, Venise ponctuellement, mais également Bahreïn et Aman. Effectivement il y a douze associés qui ne sont pas un regroupement d’amis. Même si l’on peut s’entendre, il n’y a pas la crainte de gâcher une amitié à
Théâtre National Al Manama, Bahrein 20 Archibat 27 / 12- 2012
travers le travail. AS.Architecture-Studio est un lieu ouvert, de débat, d’échanges, sans enjeux affectifs. Plusieurs générations s’y côtoient, il y a des cooptations d’associés. Ces différentes générations d’associés, sont ouvertes culturellement, d’origines, de formations. Même si l’ensemble des associés sont architectes, il y a également tout un groupe de partenaires qui sont de plus jeunes architectes, mais aussi quelques personnes qui sont non architectes et participent à la vie de la société. Principalement les associés, mais aussi toutes ces personnes qui représentent à nouveau une douzaine de personnes, participent au fonctionnement transversal de l’agence. Les projets d’architecture sont discutés par l’ensemble du groupe, c’est-à-dire par l’ensemble des associés lors de réunions hebdomadaires, avec les équipes projets. Pour chaque projet, suivant l’ampleur, il y a un ou deux architectes associés référents, qui sont les interlocuteurs privilégiés du maître d’ouvrage et qui suivent le fonctionnement de l’affaire. L’architecture est travaillée et réfléchie en commun et produite par une équipe. Les équipes sont très mobiles, il n’y a pas d’équipes liées à des associés, pas d’équipes liées à une typologie de projet. Au contraire, nous reconstituons les équipes en fonction des projets. Il y a une souplesse y compris entre les études et le chantier, parce que nous pensons que pour faire une bonne conception, il faut savoir mener un bon chantier et inversement. Afin d’intégrer des types de projets très différents en taille, en types de programme et de travailler dans de nombreux pays du monde, il y a la méthodologie de travail qui est essentielle. Cela passe par la manière d’utiliser un crayon, par la marque, comme par la couleur des feutres que l’on utilise, ou l’organisation informatique. Nos cerveaux sont occupés à penser à l’architecture plutôt qu’aux outils. Ensuite, le travail doit être fait de manière ouverte et transparente, sans se cacher derrière son écran. Donc nous imprimons beaucoup. Nous travaillons en amont, à la main. Les 12 associés, sont de surcroit chargés chacun, de rôles transversaux logistiques au sein de l’agence. Concernant nos agences de Pékin et de Shanghai, nous travaillons en réunions qui se tiennent soit physiquement ensemble, soit à l’aide de visioconférences. Des réunions en visioconférences ont lieu tous les
vendredis matin avec Pékin et Shanghai. La moitié de la table est à Paris, l’autre moitié est en Chine. De plus, pratiquement trois semaines sur quatre, un associé est en Chine. AS.Architecture-Studio est à l’origine du concours Young Arab Architects, co-organisé avec l’IMA, quels sont vos impressions sur la production architecturale des jeunes architectes arabes ? Ce concours a permis de voir qu’il existait une jeune production très riche, qui était jusqu’à présent peu visible. Le grand public, ou même un certain public peut réduire l’architecture arabe aux tours de Dubaï, comme étant ce que l’on voit, ce qui sort, des objets construits complètement déconnectés, ou à une architecture folklorique, outrepassée et autres anciennetés. Là, nous avons vu un travail qui était beaucoup plus riche. Contrairement au concours 2010, consacré aux jeunes architectes chinois, qui était plus dans la forme. Nous avons constaté cette fois-ci une attention particulière de la jeune architecture arabe au contexte social. Les projets étaient liés à la ville, au village, au temps et à l’histoire, à la notion de la mémoire plus exactement. Les projets qui ont été remarqués, primés et lauréats sont pour beaucoup des projets très horizontaux, bien ancrés dans le sol, qui travaillent avec des matériaux bruts, sans décorum superfétatoire, donc du béton brut, du bois brut, dans une idée chromatique très simple de mouvement de pureté, notamment blanche, et qui pour beaucoup ont un rapport très intéressant à la mémoire. Deux lauréats sur trois ont explicitement un rapport à la mémoire. Et les trois l’ont. Pour l’un, c’est un musée archéologique lié à Volubilis, à une ville ancienne. L’autre est le mémorial du séisme d’Agadir, donc nous avons aussi dans ce cas, un rapport à la mémoire. Enfin, l’autre projet primé, situé à Beyrouth, est une université, une architecture forte située sur une ancienne ligne verte, et liée à l’histoire très proche de la guerre, bien assumée. Tous les autres mentionnés ont un rapport libre à la mémoire, à l’histoire. Il ne s’agit pas d’un poids auquel nous serions soumis, mais plus exactement d’une richesse à laquelle nous pourrions nous référer ou porter attention. Que ce soit un travail dans les petits villages, une intervention urbaine dans certains villages en Afrique du Nord, un travail sur la fenêtre, sur l’ouverture de la fenêtre, tout un travail aussi sur la relation à l’extérieur. Ce dernier exemple est très intéressant, un élément assez traditionnel dans l’architecture arabe, est revu sans être même explicite.
Théâtre Le quai Angers - France, Façade intérieure du forum
Le danger arrive lorsque cela devient explicite. Mais quand l’architecture s’intègre naturellement, avec une relation et une ouverture au site, par rapport à l’extérieur, que ce soit dans le projet à Volubilis, dans le projet à Beyrouth alors cela fonctionne. La notion diaphane entre intérieur et extérieur est intéressante s’il n’y a pas de discours se raccrochant à une histoire formelle. Le jury a considéré qu’un certain nombre de projets non sélectionnés n’étaient soit, pas totalement libérés, soit manquaient encore d’habileté par rapport à un contexte formel historique, soit encore trop imprégnés d’une architecture internationale mondialisée, dans une vision moderniste découlant de la charte d’Athènes, qui nous semble aujourd’hui dépassée puisque nous nous trouvons dans la postmodernité ■ Propos receuillis par Amel Souissi Talbi
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NEWS
INTERNATIONALES
Pavillon des Arts de l’Islam au Louvre C’est en plein milieu de la cour Visconti, espace historique du Louvre, qu’a pris place depuis septembre 2012, le nouveau pavillon des Arts de l’Islam. En plus des 15.000 objets appartenant à la collection du Louvre lui-même, plus de 3.500 œuvres viennent compléter la panoplie pour relater près de 1.300 ans d’histoire et un territoire couvrant trois continents. Un projet emblématique qui fut remporté par voie de concours par le duo d’architectes franco-italien composé par Rudy Riciotti et Mario Bellini. Leur projet s’est démarqué car il a particulièrement tenu compte de l’origine à ciel ouvert de l’endroit choisi, avec 3.000 m² de nouveaux espaces couverts par une « aile de libellule », une couverture de verre, dorée et tissée d’un fin réseau métallique ondulant. Une toiture comme une double peau qui entend révéler l’architecture néoclassique de l’ancien palais royal, tamisant ainsi l’intensité de la lumière tout en multipliant les regards sur le ciel. Ce projet, dont le coût global s’élève à près de 100 millions d’Euros, financé par le Louvre, la France, l’Arabie Saoudite, le Maroc, le Koweït, l’Azerbaïdjan et le Sultanat d’Oman, constitue le plus grand chantier entrepris au musée depuis les travaux du grand Louvre.
Le Ohm Bandra,
nouvelle tour en Inde Conçue par le célèbre architecte James Law de James Cybertecture droit international pour les développeurs Parinee, Ohm Bandra est une tour d'habitation de 140 mètres à Mumbai qui a apporté une nouvelle image de la vie de luxe en Inde et partout dans le monde. L'inspiration venant du signe Omega grec (Ω) a été intégrée avec le concept de la tour, qui a été, à son tour, inspiré par l'effet d'entraînement généré par les gouttelettes d'eau, également connu sous le nom d'onde capillaire. L'image de l'ondulation met l'accent sur le thème de la fluidité et cette idée se reflète dans la conception de la tour. En outre, le contour de la tour confirme la fluidité et le dynamisme de l'ondulation, en créant un grand vide dans le milieu de la structure. Avec ses 30 étages, le bâtiment intègre trente histoires de merveilles architecturales particulières et caractéristiques de luxe, y compris les piscines à parois de verre de natation pour les balcons.
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Tour Scotts à Singapour Dès 2016, la ville de Singapour accueillera une nouvelle tour conçue à l’image d’une petite ville verticale baptisée Tour Scotts. Imaginée par les architectes néerlandais de l’agence Un Studio, ce projet validé fin 2010 devrait démarrer prochainement. Un eldorado pour les plus aisés mais avant tout une belle prouesse architecturale. Un projet novateur à usage mixte où seront réunis logements, commerces, hôtels, jardins… La Tour Scotts culminera à seulement 153 mètres de hauteur mais offrira des prestations très intéressantes. Elle sera composée de 31 étages, soit une superficie totale de 18.500 m² et offrira une vue imprenable sur Singapour. Cette ville verticale a été imaginée selon trois critères : la ville, le voisinage et la maison, ces trois éléments s’articuleront autour d’espaces verts et de détente. Avec ses arbres, ses piscines et ses appartements de luxe, la tour Scotts verra ses différents espaces de vie distribués de manière à répondre à des besoins précis et d’avoir leur propre identité. Le design imaginé par les architectes offre une tour épurée avec des courbes voluptueuses à l’image de ces perspectives sur les futures terrasses des bars-restaurants.
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INTERNATIONALES
Le futur Design Center s’inscrit parfaitement dans le projet du quartier Port Marianne où s’implantera le nouvel hôtel de ville de Montpellier réalisé par Jean Nouvel et François Fontès, ainsi que tout un ensemble de bâtiments dédiés aux logements et aux commerces. Lieu d’échanges et de nouveautés, d’exposition et de vente des plus grandes marques de mobilier contemporain, il s’implantera ainsi dans un quartier-clé réalisé par de grands architectes français (Jean Nouvel, Rudy Riccioti, Michel Macary, Pierre Toure, Agence Architecte Studio, agence C+D...), au sein d’une ville qui ne cesse d’évoluer et d’innover ! Le projet de Jean Nouvel est basé sur l’idée d’un pavillon dans le parc, avec une totale transparence de l’Avenue de la Mer vers le parc et une entrée principale depuis le parvis et le plan d’eau de 1.600 m² et des façades plus opaques côté parvis. Le projet du Design Center est basé sur un concept novateur : mixer plusieurs activités autour du design. Grâce à ses 9 niveaux suspendus, il sera possible dans un même lieu de se renseigner pour du mobilier ou du luminaire, acheter un livre, déjeuner et découvrir les dernières tendances en matière d’aménagement de bureaux, de cuisine ou de mobilier dédié à l’extérieur. En effet, le bâtiment comporte un showroom de mobilier contemporain, une librairie dédiée au design, un restaurant basé sur la brasserie d’un étoilé, une boutique dédiée à l’objet, un espace dédié aux luminaires, un showroom de cuisines, et enfin un espace dédié à l’Outdoor.
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Le nouveau musée d’Art moderne d’Oslo
signé Renzo Piano Oslo vient d’inaugurer son tout nouveau musée d’art contemporain imaginé par le grand architecte Renzo Piano, un projet aux allures de vaisseau spatial qui se distingue par la forme de son toit tout en verre, de forme triangulaire et qui mêle bois et acier. S’étendant sur une superficie de près de 7.000 m², la construction accueille une vaste collection d'art moderne amassée au fil des ans par une fondation créée par des descendants de l'armateur Thomas Fearnley (1841-1927). Ainsi, les futurs visiteurs pourront découvrir des œuvres d'artistes comme l'Américain Jeff Koons ou le Britannique Damien Hirst. Le toit du bâtiment incarne l’identité du musée, avec sa forme courbée, ses poutres en bois stratifié et ses colonnes minces d’acier, la couverture, qui pointe en direction de la mer, s’inspire de l’esprit maritime. Sa surface en verre permet d’offrir de nombreux puits de lumière à l’ensemble des espaces y compris ceux situés à l’intérieur du musée. Sous cette immense toiture, se glissent trois bâtiments : un dédié aux bureaux et aux expositions d’art et les deux autres exclusivement consacrés au musée. Si le bâtiment s’offre une apparence particulière, cela ne l’empêche pas de s’inscrire dans le paysage, ainsi, les riverains peuvent aujourd’hui profiter d’une balade de 800 mètres de long, dont presque la moitié est nouvelle.
Bosco Vertical, Tours végétales à Milan Milan accueillera courant 2013 le premier exemple de forêt verticale : " Bosco Vertical ", sous forme de deux tours d’habitation. Celles-ci mesurant 110 et 76 mètres, vont devenir le foyer de plus de 900 arbres et cela exclut une large variété d’arbustes et de plantes florales. Stefano Boeri, architecte italien et concepteur du projet, espère fusionner la végétation et l’architecture urbaine, avec son projet. Les deux tours comprendront une abondante végétation en façade représentant l’équivalent d’un hectare de forêt, le tout planté dans des jardins suspendus. Les arbres, indique l’architecte, mesureront 3 à 9 mètres, et chaque tour aura une végétation équivalant à 10.000 mètres carrés de forêt au sol. Le projet contribue à filtrer la pollution de l’air
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contenu dans l’environnement urbain. Ceci est réalisé par les plantes qui produisent de l’humidité, absorbent les particules de CO2 et de poussières, et produisent de l’oxygène. Cela permettra d’améliorer la qualité de vie pour les résidents, et créera également une canopée qui protègera le bâtiment contre les radiations et la pollution sonore. De plus, un système d’irrigation et de filtrage sera installé, qui recyclera les eaux grises (eaux usées peu chargées) pour l’entretien des plantes. Des éoliennes et des cellules solaires photovoltaïques contribueront à l’autosuffisance en énergie du bâtiment. Bosco Vertical coûtera 65 millions d’Euros et est une étape du projet BioMilano, qui a pour but de créer une ceinture verte autour de la ville.
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