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Quel devenir

vILLES ?

Mur perdu El SEED Calligraffiti, voyage à travers la Tunisie. Photo de Tarek M’rad

pour nos

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Le Musée National du Bardo La Cigale Tabarka Hôtel Le luxe à l’état pur






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SOMMAIRE

Archibat N°34 Revue maghrébine d'aménagement de l'espace et de la construction

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Editorial Opinion libre

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L'ENAU, une école à réinventer

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Droit de réponse à propos de Dar Bayrem

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Le Musée National du Bardo après le 18 mars 2015

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News internationales Prix Pritzker posthume pour Frei Otto

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Milan accueillera l'Exposition universelle de 2015

18

Lyon, Musée des Confluences : Une architecture audacieuse

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Maroc, Musée Mohamed VI : Architecture entre passé et présent

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Réalisation Le Tanit du Lac, immeuble de bureaux

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La Cigale Tabarka Hôtel, le luxe à l’état pur

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Quel devenir pour nos VILLES ? Villes tunisiennes entre poids du présent et enjeux de Révolution

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Table ronde : La qualité urbaine de nos villes, en débat

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Entretien avec Monsieur le Maire de Tunis, M. Seifallah Lasram

48

Pour un débat politique sur le devenir de la ville tunisienne

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Quel(s) espace(s) public(s) pour les villes tunisiennes après la révolution ?

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Pour une nouvelle stratégie de l’habitat

54 56

Les spécificités architecturales en Tunisie

58

CILG-VNGi Programme d’Appui à la Gouvernance Urbaine Démocratique 62 Programme CoMun, rencontre avec Ingrid Schwoerer

66

Appui à la régionalisation en Tunisie, avec les régions pour les régions

68

Révolution et villes en évolution

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SOMMAIRE 74

DIPLÔME 74

Pour un habitat social de qualité

Jeunes architectes

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Agence MDarchitectes

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« Les hauts de Sampieros » Composition urbaine paysagère

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Riverside Park : Opération de logements au bord du Riou de l'argentière

80

CONCOURS national Projet de construction de l’hôpital régional de Sbeitla-Kasserine

82

INVITÉ 84

Interview de Fakher Kharrat

Maison 86

Singapour : The Fish House

EXPO « FATCHATA » Une expo de Nadia Jelassi

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LIVRES ET LIVRAISONS Concours Mini Maousse 2015-2016

94

Me3marouna : Le patrimoine architectural en Tunisie

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ARCHIBAT Revue maghrébine à parution semestrielle, publiée par : ABC Architecture Bâtiment et Communcation, S A 19 Rue Abou Bakr Bekri, Imm. Luxor I, Br. M/2 Montplaisir 1073 Tunis Tél. : 216 71 904 467 71 907 952 Fax : 216 71 902 485 E-mail : contact@archibat.com.tn

www.archibat.tn

ÉDITORIAL

Directrice de publication Amel SOUISSI TALBI Conseillère de la rédaction Alia BEN AYED Assistante de rédaction Abir AZZI Ont collaboré à ce numéro : Hind Karoui Ines Dahmouni Sami Mimita Sami Yassine Turki Rachid Taleb Chiara Sebastiani Rym Zaabar Neïla Akrimi Ingrid Schwoerer Markus Steinich Moez Bouraoui Walid Jaafer Membres fondateurs Leïla AMMAR Ali DJERBI Amel SOUISSI TALBI Achraf BAHRI MEDDEB Morched CHABBI Denis LESAGE Publicité Zouhaira TALBI REBAI Conception graphique Mouna MATTOUSSI TRABELSI Abonnement Lobna MCHIRGUI BELHAJ

Site web Mouna MATTOUSSI TRABELSI Les articles publiés dans cette revue, et les idées qui peuvent s’y exprimer n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction, réservés pour tous pays. Les textes et photos reçus et leurs envois impliquent l’accord de l’auteur pour leur libre publication. VISA N° 2796 Autre publication de ABC :

La plupart des villes tunisiennes connaissent un étalement qui, de plus, se fait aux dépens des zones agricoles. Cette extension est marquée par un déséquilibre régional entre les villes côtières, qui concentrent plus de 70 % de la population, et celles de l’intérieur. Ce déséquilibre est souligné par une forte suprématie de la capitale. A telle enseigne que les urbanistes appellent à un nouveau découpage territorial plus équitable. La déficience des actions menées pour la maîtrise du développement urbain est manifeste. Du fait des difficultés budgétaires engendrées par la rétraction des ressources, on a assisté au désengagement financier central accompagné du retour en force des logiques libérales et de la réhabilitation des mécanismes de régulation par le marché. Les enjeux contradictoires engendrés par le croisement entre le désengagement de l’Etat et les exigences d’une politique publique plus forte de la ville, ont généré des problèmes d’habitat, d’équipement d’infrastructure, de desserte, de transport, de maîtrise foncière, d’environnement et de qualité de cadre de vie. La redistribution des rôles entre secteur public et initiative privée et les logiques managériales mises en œuvre, avec à la clé des résultats tangibles, ont abouti à un affaiblissement de la légitimité de la notion d’intérêt général. Cette situation a fortement contribué à alimenter les revendications populaires du 14 Janvier pour un meilleur vivre ensemble. Dans ces conditions, est-il possible de proposer une meilleure vision prospective de la ville ? Peut-on inventer un modèle tunisien spécifique pour une gouvernance participative de la ville, mais également solidaire et attentive à l’intérêt général ? Ce débat a fait l’objet de la table ronde organisée par Archibat en collaboration avec l’Association Tunisienne des Urbanistes et qui a réuni les spécialistes de la place. Le renouvellement des outils de conception de la ville ne peut aboutir que s’il s’accompagne d’un renouvellement de la pratique architecturale. C’est pourquoi nous avons choisi de vous présenter deux architectes de talent Ines Dahmouni et Sami Mimita à la tête de l’agence MDarchitectes qui sortent des sentiers battus des pratiques habituelles et mettent en œuvre une démarche innovante de conception fortement ancrée dans le développement durable. Ils inaugurent dans ce numéro notre nouvelle rubrique Jeunes Architectes. Notre invité Fakher Kharrat, est architecte urbaniste, il enseigne et dirige une unité de recherche spécialisée en patrimoine à l’Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme. Il nous livre quant à lui sa vision d’un enseignement de l’architecture actualisé et d’une organisation plus efficiente de la corporation. Le contexte constitutionnel tunisien actuel s’avère favorable à la mise en œuvre d’une politique urbaine participative pour un meilleur vivre ensemble. Les professionnels du cadre bâti sont appelés à saisir cette opportunité. Consciente de l’enjeu, l’équipe d’Archibat s’engage… !

Amel Souissi Talbi Rejoignez nous sur Archibattunisie

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L'ENAU une école à réinventer "L'apprenant et l'enseignant sont des pairs qui étudient et travaillent ensemble à un mieux-être collectif ou à tout le moins au partage d'une vision commune du monde à travers une matière et une discipline quelle qu'elle soit." (Jacques Lalonde, "Réflexions sur les compétences", 2010) (Jacques Lalonde, "Réflexions sur les compétences", 2010)

L'année 2014-2015 marque pour l'ENAU un point de non-retour. Une prise de conscience générale, tant des étudiants que des enseignants, de mettre en acte un projet d'école visant l'amélioration de la qualité de l'enseignement de l'architecture et offrant les conditions optimales pour une intégration des jeunes diplômés dans la pratique professionnelle.

OPINION LIBRE

Le mouvement protestataire des étudiants "El Kobba" avait déjà lancé l'alarme en novembre : "L'école ne nous appartient plus !" [...] "Nous sommes des concepteurs d'espaces, de vie, de vécu pour les autres et on ne peut pas le faire pour nous". [...] "Au lieu de sanctionner l'étudiant car il s'absente, on doit penser à rendre les séances plus intéressantes"... "Il y a tellement à faire et à changer [...] Il faut remettre en question le système éducatif et la manière harassante dont les cours sont donnés, tenter de réformer".1 Dès lors, des concertations enseignants-étudiants ont eu lieu, sans pour autant aboutir à des solutions concrètes.2 La réforme pédagogique demeure un travail sur le contenu. Pour la réussir, il faut définir une stratégie d'action, et instaurer une philosophie générale. Il convient également de la contextualiser, de définir ses finalités et de mesurer tous les enjeux. L'ENAU, de par ses spécificités, est appelée à se positionner par rapport au Plan national stratégique de la Réforme de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique3, et à proposer une refonte de la formation de l'étudiant-architecte, à travers un programme d'enseignement axé sur le « Projet Architectural et Urbain » et qui soit dynamique, flexible, évolutif, productif et ouvert vers l'avenir. Certes, les tentatives élaborées au sein de l'école, pour mettre en place un contenu pédagogique qui s'adapte aux besoins et aux attentes des enseignants et des futurs architectes, ne datent pas d'aujourd'hui. Rappelons les Journées Utiles (1999-2000) organisées sous forme de

Un programme d'enseignement axé sur le « Projet Architectural et Urbain »

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brainstormings des enseignants et qui a abouti au projet de réforme 2003. Il s'agissait d'un réel travail participatif et réflexif, qui a abordé les questions relatives aux méthodes d'apprentissage et de transmission des connaissances, au contenu de l'enseignement. Une révision des textes juridiques régissant l'organisation des études a été également proposée mais elle n'a pas été reconnue par les hautes instances de l'époque. Au lendemain de la Révolution, une commission de la réforme pédagogique (CRP) s'est constituée et a travaillé notammentsur l'évaluation de l'enseignement à travers l'élaboration d'un "sondage d'opinion" àl'échelle de l'école. Aujourd'hui, une capitalisation de tous ces acquis, et une actualisation de l'état des lieux dressée par la CRP est en cours. Une "plateforme collaborative de partage de l'information et de suivi pour la coordination et le perfectionnement de l'enseignement de l'architecture" a vu le jour et est gérée par le Département Architecture et Arts Plastiques4. L'ensemble de ces actions a pour objectif la mise en œuvre de nouvelles idées et pistes de recherche sur l'enseignement de l'architecture, tout en tenant compte des changements survenus, et des défaillances cumulées au cours des dernières années.

Quelle vision stratégique pour l'enseignement de l'architecture à l'ENAU ? Le projet de réforme 2003 s'est constitué autour de l'approche par compétences (APC)5 qui permet de différencier les stratégies d'apprentissage et d'enseignement par le biais de méthodes et formes pédagogiques diverses. Des critères de "performance" spécifiques à la discipline ont été définis. Il s'agit d'une "combinaison dynamique de connaissances, de compréhension, d’aptitudes et de capacités", traduisant ce que l'étudiant doit acquérir et maîtriser, tout au long de son cursus, dans les domaines qui concernent l’architecture. L'acquisition des compétences appelle ainsi à être équilibrée et intégrée dans un processus d'apprentissage progressif qui tient compte des niveaux de difficulté et de complexité qui leur sont attachés.

Quelques extraits de commentaires des étudiants postés sur la page facebook ENAU. Concertations "enseignants des ateliers-étudiants" organisées par niveau d'étude (14-19 novembre 2014), Assemblée Générale "enseignants-étudiants" du 9 décembre 2014,

Journée d'étude sur la réforme du 21 janvier 2015, Séance de présentation du Plan stratégique du 11 février 2015. 3

Leila Ammar a effectué un travail de dépouillement du document de la Commission Nationale de Réforme et nous a fourni une lecture critique et réflexive quant au positionnement

que devrait prendre notre école. Cf. "Remarques sur le Plan stratégique de la réforme de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique version validée du 5.1.2015", ENAU, février 2015. 4

La plateforme collaborative est consultable à l'adresse suivante : http://daap15.wix.com/plateforme-enau

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Christian Chauvigné et Jean-Claude Coulet, "L’approche par compétences : un nouveau paradigme pour la pédagogie universitaire", Revue française de pédagogie, 172|2010, 15-28.

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En nous positionnant par rapport à ce qui a été fait en termes de réflexion pédagogique sur l'enseignement de l'architecture, nous pensons qu'une des entrées possible de la réforme est la construction d'un curriculum6 propre à notre école et qui touche les volets suivants : - Contenus des études (objectifs, attitudes, compétences,...). - Formation des enseignants qui sont à la fois formateurs, coordonnateurs et encadrants. - Matériel et outils didactiques (guides, manuels, livrets, polycopiés, recueils, programmes de cours, sites Internet, PAQ...). - Modalités d'évaluation des enseignements et des enseignants. - Configuration spatiale des lieux, occupation et aménagement des salles, décoration... La formation donnée à l'étudiant doit le mener à réfléchir sur l'architecture en tant que conception globale et complexe qui fait appel à des connaissances éclectiques et interdisciplinaires, ayant trait aux études artistiques, sociales, environnementales, techniques et professionnelles. De ce fait, l'enseignant se doit de pousser l'étudiant à dépasser les dogmes et les doctrines "esthético- formalistes", et à lui rendre compte de l'intérêt de se mettre en contact avec des situations complexes : "des situations qui ont du sens, des situations qui vont lui permettre de situer les différents apprentissages".7 Nous estimons que l'approche "curriculaire"8 proposée nous permettra de nous ouvrir sur une pédagogie qui valorise le transfert de connaissances à trois niveaux : 1. d'une année universitaire à une autre, 2. d'un cycle d'étude à un autre, 3. de l'étape académique à l'étape professionnelle. Le but final recherché étant la valorisation et la professionnalisation du diplôme national d'architecte9. La forme du STUDIO déjà avancée dans le projet de réforme 2003 s'apprête bien à ce schéma organisationnel où la part de l'expérimentation sera assurée par le biais d'un enseignement central du projet, autour duquel gravitent les champs thématiques connexes. Le studio sera le lieu de partage où les enseignants pourront expérimenter et diversifier leur démarche exploratoire, tout en tenant compte de la progression qui doit être assurée lors du passage des années d'initiation (cycle 1), aux années d'approfondissement (cycle 2) et de maîtrise (cycle 3). Chaque studio

Le but final recherché étant la valorisation et la professionnalisation du diplôme national d'architecte.

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Le curriculum d'une institution définit ses caractéristiques identitaires. Il s'agit d'une

"mise en représentation des savoirs et des finalités de la formation au travers des dispositifs pédagogiques" spécifiques. Voir à ce sujet DenisLemaître, « Le curriculum des grandes écoles en France : un modèle d’analyse inspiré de Basil Bernstein », Revue française de pédagogie, 166 |2009, 17-26. 7

Gérard Fourez, Alphabétisation scientifique et technique. Essai sur les finalités de l'ensei-

gnement des sciences, Bruxelles : De Boeck-Université, 1994, 220 p. 8

L'approche curriculaire est une "démarche globale et intégrée d'une action de formation

qui tient compte : des déterminants de départ, des objectifs pédagogiques, des propositions de stratégies, des moyens de formation et des moyens d'évaluation". Cf. Glossaire des termes utilisés en APC. Url : http://apc.fpt-francophonie.org/ 9

Le plan stratégique national parle d'une optimisation de la dimension professionnali-

sante dans la formation universitaire par le biais des stages et par la généralisation d'une formation continue (FC) qualifiante et diplômante. Archibat 34 / 04 - 2015

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constituera une unité pédagogique où seront associés les ateliers de conception architecturale, les ateliers de l'enseignement plastique et graphique (audio-visuel), les séminaires à "thèmes" organisés sous formes de workshops, d'ateliers intensifs, de visites in situ, de conférences ou de tables rondes, et les cours, délivrés sous forme de cours magistraux et/ou de travaux dirigés, en vue d'apporter les connaissances pratiques et théoriques indispensables aux étudiants.

OPINION LIBRE

Tout au long du parcours académique, l'école devrait également instaurer des fondamentaux afin d'assurer et de renforcer la continuité entre l'enseignement de base et la formation doctorale d'une part et d'autre part, préparer les étudiants à la réalité de leur vie professionnelle future. Nous pensons particulièrement à des cours de langues (arabe, français, anglais), de méthodologie (raisonnement, esprit critique, élaboration du mémoire d'architecture, préparation à la recherche) et de théorie de l'architecture (pensée constructive, pensées du projet, pensées sur l'espace...). Une telle initiation doit être assurée depuis la première année du premier cycle, afin de permettre à l'étudiant d'aboutir, à la fin de son cursus universitaire, à un niveau de maturité scientifique et professionnelle solide. La formation de base délivrée au cours des deux cycles de formation, pourra être développée davantage et maîtrisée lors du troisième cycle conçu sous forme de formations post-diplômes ayant trait à l'architecture. Des enseignements spécifiques peuvent ainsi être associés aux filières des mastères et des thèses de doctorat, comme le patrimoine matériel et immatériel, l'histoire de l'architecture et de la ville, la performance énergétique et environnementale des constructions, l'éco design urbain, la tectonique, la morphologie, les ambiances architecturales et urbaines, la systémique, la modélisation et la simulation numériques. Ces orientations basées sur les interrelations des connaissances et l'interdisciplinarité de la formation de base, exigent une nouvelle répar-

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tition des départements au sein de l'école. Ceux-ci ne devraient plus se cantonner aux champs de discipline, mais s'organiser en fonction du "profil sortant" du futur architecte. La proposition ci-après est ainsi avancée.10 Elle prévoit une configuration tripartite : Département du premier cycle correspondant à la licence, Département du deuxième cycle aboutissant au diplôme national d’architecte et Département du troisième cycle où l'Ecole doctorale déjà existante, "Sciences et ingénierie architecturales", aura son propre organigramme structurel, fonctionnel et pédagogique. Conscients de l'état Conscients de l'état d'urgence dans led'urgence dans lequel l'école quel l'école se trouve, enseignants et étudiants se trouve, enseignants et étudiants ont bien démontré ont bien démontré leur volonté de rehausser le leur volonté de rehausser niveau de l'enseignele niveau de l'enseignement ment et de lui donner et de lui donner un souffle un souffle nouveau. A travers cette ébauche, nouveau. nous avons voulu présenter quelques lignes de réflexion autour du projet de réforme qui est encore en gestation. L'esprit collaboratif recherché et à partir duquel ont commencé les premières tentatives de concrétisation est prometteur, mais appelle à être renforcé davantage à travers l'implication d'un plus grand nombre d'intervenants, y compris les gens du métier. Le débat est lancé ! ■ Hind Karoui Architecte, maître-assistante à l'Ecole Nationale d'Architecture et d'Urbanisme. Membre de l'Equipe de Recherche sur les Ambiances.

Dorra Ismail, "Propositions de réflexions dans le cadre d’un Projet de Réforme à l’ÉNAU", ENAU, mars 2014.

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A occupé le poste de Directrice du Département "Architecture et Arts plastiques" (depuis juin 2014 à avril 2015).


Droit de réponse A propos de Dar Bayram Suite à l’article consacré à Dar Bayram dans le n° 33 de décembre 2014 d’Archibat, nous avons reçu le courriel ci-dessous des architectes Inchirah Hababou et Selma Hamza. Nous avons été surprises, pour ne pas dire plus, en tant qu’architectes responsables du projet de reconversion du Dar Bayram de lire dans l’article « Dar Bayram, hôtel de charme », que notre contribution à la restauration/ réaménagement de cette demeure avait consisté en « relevés architecturaux» (dans la fiche résumé) ou « relevé architectural et fonctionnel » (dans le texte). Nous considérons que ces qualificatifs, par ailleurs peu clairs, sont très réducteurs de l’investissement professionnel de trois années de travail pour redonner corps à cette belle demeure. Nous pouvons affirmer que notre mission est allée bien au-delà et les dossiers de permis de bâtir, ainsi que l’agrément de l’Office du Tourisme qui portent notre signature, en témoignent. En effet à la suite du dossier d’aide à la décision que nous avons établie les promoteurs nous ont confiés les tâches habituelles de conception et de suivi du chantier en passant par l’élaboration du dossier des pièces écrites ainsi que la sélection des entreprises. Nous ne parlerons pas de l’appui et de l’assistance aux démarches administratives d’octroi du permis de bâtir qui furent longues et laborieuses au vu de la spécificité du site. Avant même le démarrage du chantier et après l’établissement des relevés de la maison, l’ensemble des espaces a été mis hors d’eau, toutes les toitures étayées, la céramique déposée classée et numérotée. Au démarrage des travaux nous nous sommes attelées à la consolidation des structures et à leur adaptation aux nouvelles transformations nécessitées par la reconversion des fonctions initiales. Ces travaux se sont étalés sur plus de deux ans et notre exigence était d’utiliser exclusivement les matériaux adaptés et dont la disponibilité est rare, et ce fut le cas avec la réouverture de la chaine de fabrication de la chaux naturelle hydraulique connue sous la chaux de Thala. Ce travail ne pouvait se réaliser sans un suivi régulier et une présence quasi quotidienne sur le chantier. Les nouveaux espaces remodelés et les travaux de réhabilitation touchant à leur fin les maitres d’ouvrage ont choisi de prendre en charge personnellement l’étape de la décoration, de la peinture de la pose de céramique, et de reprise des stucs croyant à tort que ces travaux relevaient de compétences et de goûts personnels et qu’ils pouvaient être considérés en dehors de l’architecture et de l’apport des architectes du projet. Nous regrettons cette décision car cela aura permis d’éviter certains choix qui nous semblent contestables pour les aménagements et qui représentent malheureusement la face visible de l’architecture. Nous considérons également que si les différentes interventions qui forment l'espace architectural s’interfèrent de manière complexe elles ne sont en aucun cas dissociables. A ce propos et au vu de cet oubli, qu’il soit volontaire ou pas de la part des promoteurs du projet Dar Bayram, nous suggérons à Archibat d’ouvrir ses colonnes à un véritable débat sur la question de la propriété intellectuelle des architectes ainsi que la place de l’architecte dans le processus de production du cadre bâti en Tunisie. En vous remerciant de bien vouloir porter ces informations à la connaissance de vos lecteurs. Inchirah Hababou et Selma Hamza, architectes Archibat 34 / 04 - 2015

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Le Musée National du Bardo

après le 18 mars 2015

© Ilyes Gaidi

Le 18 mars dernier les criminels terroristes avaient choisi le Musée National du Bardo pour leurs actions sanglantes. Ils ont réussi à tuer 21 touristes (19 sur le coup et deux morts de leurs blessures), ainsi qu’un policier de la brigade d’intervention et son chien. Mais en retour ils ont suscité un intense sentiment d’unité nationale et un immense mouvement de solidarité internationale. Les projecteurs des médias se sont tous tournés vers le Musée du Bardo. Qu’ont-ils éclairé ? Un musée endommagé et inachevé.

Un musée endommagé

OPINION LIBRE

Les collections muséographiques n’ont pas subi de dommages. Par contre plusieurs vitrines, vitrages et garde-corps sécurit ont été touchés par balles, ainsi que des murs, portes, portes coupe-feu, portes et armoires de commande d’ascenseur. Une douzaine de dalles de kedhel sur plots en pvc qui constituent le sol en pente sous l’auvent de l’entrée du musée ont été cassées, y compris leurs plots, par les véhicules lourds des brigades d’intervention qui s’y étaient mis à l’abri des tirs pour faire évacuer une partie des visiteurs. L’escalier de Kairouan et les halls de l’ascenseur voisin ont été les lieux de l’assaut principal des terroristes par les brigades d’intervention. Ces espaces sont donc abondamment mitraillés et les impacts de balles sont nombreux sur les murs, les panneaux signalétiques, les garde-corps, la main courante et les portes de l’ascenseur. Il y a aussi des traces d’explosion de grenades au sol qui ont fait éclater le marbre. C’est dans le local de service (1,5 m x 1,5 m) à droite de l’ascenseur qu’un couple espagnol et un gardien du musée sont restés cachés jusqu’au lendemain suivant l’attaque. Dans la salle des trésors (l’ancien harem du palais) un groupe de touristes qui s’y étaient réfugiés, dans la ganeria qui domine la cour

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des lions, a été mitraillé par les terroristes (12 morts) et des éclats de marbre ont été arrachés par les tirs aux colonnes et encadrement de la porte d’une des chambres. Plusieurs des vitrines ont été touchées : les vitrages antieffraction ont arrêté les balles mais la violence de l’impact a produit un petit trou et projeté de la poudre blanche de verre à l’intérieur, par exemple sur la statuette de bronze d’un Amour, faisant croire à un impact sur la statuette. La violence de l’impact a également ébranlé les socles intérieurs en matériaux composites dont plusieurs sont fissurés sur les angles. En somme, les dommages relativement limités ne nécessitent pas d’intervention de haute technologie pour leur réparation. Il s’agit de reprises de maçonnerie, d’enduit et de peinture, pour faire disparaître les traces de balles, de remplacement de vitrages securit (portes, fenêtres, impostes, garde-corps) et de remplacement de portes coupe-feu, de portes d’ascenseur en inox et de panneaux signalétiques en aluminium. On pourra éventuellement conserver quelques impacts de balle « in memoriam » et placer la plaque commémorative des victimes à proximité. Cependant pour les vitrines qui ont résisté aux kalachnikovs, il serait opportun de faire appel à l’entreprise de muséographie qui les a fabriquées et installées afin d’obtenir une réfection comme neuve.


Un musée inachevé En juin 2012 a pris fin la période d’utilisation des crédits de la Banque Mondiale qui a contribué notamment à financer le réaménagement et l’extension du Musée National du Bardo. Depuis cette date, à laquelle les dispositifs architecturaux et muséographiques étaient achevés mais l’installation des collections n’était pas terminée, rien n’a changé, trois années plus tard, à l’exception toutefois de l’audio-guidage sponsorisé par Orange. Derrière la paroi vitrée de l’entrée, le hall, dimensionné pour recevoir des foules est vide de tous dispositifs conviviaux. Les portiques de sécurité, dont le câblage est en place depuis 2012, qui permettrait de contrôler les visiteurs à l’entrée (objets dangereux) et à la sortie (objets volés), n’ont pas été installés. La cafétéria, qui permettrait de faire une pause, n’est toujours pas en service. Les bancs de marbre, qui permettraient aux visiteurs d’attendre leurs amis et aux plus âgés de mettre et de retirer les chaussons en polyéthylène fournis à l’entrée sans risque de tomber, ces bancs sont en nombre très insuffisant. Les ateliers d’animation pédagogique pour les plus jeunes ne sont toujours pas fonctionnels. La librairie est peu fournie et les boutiques prévues n’ont pas été encore concédées. Les dépliants comportant les plans du musée et des circuits de visite sont souvent indisponibles et les visiteurs, faute d’explications, parcourent généralement le circuit de visite à l’envers, en entrant dans les salles par le couloir voûté du rez-de-chaussée. La numérotation ordonnée des salles est inutilisée puisque la circulation des visiteurs est aléatoire. Zeus-Jupiter, dont la tête monumentale et les bras et les pieds monumentaux devraient occuper le panneau de mur à côté de l’entrée des vestiaires, est toujours absent. La salle de conférence et l’espace des expositions temporaires sont fonctionnels, mais l’aménagement des réserves et des locaux du personnel (vestiaires, salle de repos) n’a pas encore été installé. La salle de présentation du contenu du musée (salle d’« interprétation ») au débouché de l’escalier monumental, qui devrait, en début de visite, mettre en avant les périodes, les évènements et les thématiques du musée, cette salle est toujours vide. La salle des statues de Bulla Regia est inachevée: les statues couchées ne sont pas encore relevées. Certaines vitrines du trésor de Mahdia sont encore vides. Les vitrines de la salle de Carthage sont vides. Elles seront occupées prochainement par les statuettes en cours de restauration dans le cadre d’une convention entre le Musée du Louvre et le Musée du Bardo, signée à la veille de l’attaque terroriste et sponsorisée par l’UBCI et TotalTunisie. La salle de préhistoire est fermée. La salle de repos au niveau de la galerie de Carthage, ouvrant sur une terrasse qui devrait offrir un espace de détente en milieu de visite, avec des sièges et quelques ouvrages de référence en consultation, est toujours vide. Que faire ? On peut penser que l’hyper médiatisation due à l’attentat pourrait être mise à profit pour achever les installations muséographiques laissées en l’état depuis 2012, en faisant notamment appel aux mécènes et aux sponsors désireux de manifester concrètement leur solidarité, et porter ainsi encore plus haut le rayonnement du Musée National du Bardo et de la Tunisie. A ce sujet, il serait sans doute temps de donner un statut à ce Musée, qui n’en a pas (il n’existe en effet que sous forme d’articles divers disséminés dans le budget de l’Institut du Patrimoine) et que ce statut soit doté de la nécessaire autonomie financière. ■

Denis Lesage, architecte spécialiste du patrimoine, a été le Directeur technique de l’agence d’exécution montée par le Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine pour assurer la maîtrise d’ouvrage du Projet de Gestion et de Valorisation du Patrimoine Culturel financé par un prêt de la Banque Mondiale, de 2006 à 2012 (fin de l’accord de prêt) Archibat 34 / 04 - 2015

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NEWS INTERNATIONALES

Prix Pritzker posthume

pour Frei Otto Il a reçu la bonne nouvelle juste avant de pousser son dernier soupir. L'architecte allemand Frei Otto est décédé en mars dernier, à l'âge de 89 ans, quelques jours après avoir appris qu'il allait recevoir le Prix Pritzker. Cet ancien pilote de la Luftwaffe, qui avait été emprisonné deux ans dans un camp à Chartres après que son avion eut été abattu, s'était déclaré "tellement content" de recevoir ce véritable Nobel de l'architecture, même s'il jugeait qu'il n'avait "jamais rien fait pour le gagner".

Le comité qui l'a choisi a voulu saluer ses "idées visionnaires, son esprit curieux, sa foi dans le partage de la connaissance et des inventions, son esprit de collaboration et son souci d'utiliser avec soin les ressources". Ses créations étaient "légères, ouvertes sur la nature et la lumière du jour, [au contraire] de la lourde architecture à colonnes de l'Allemagne national-socialiste dans laquelle il avait grandi", ont estimé les jurés du prix Pritzker, qui ont déjà récompensé les Français Christian de Portzamparc et Jean Nouvel. Visionnaire, cet architecte, qui souhaitait selon ses propres dires "dessiner de nouveaux types de construction afin de venir en aide aux pauvres, et plus particulièrement aux victimes de désastres et de catastrophes naturelles", a toujours cherché à utiliser des structures légères pour ne pas dire aériennes "à cause de leur intérêt économique et écologique", résume le comité. Il "pensait qu'il fallait utiliser les matériaux de manière efficace, responsable, et que l'architecture devait avoir un impact minimal sur l'environnement", conclut le jury. Son "approche holistique et collaborationniste" lui a également permis de travailler avec des personnes extérieures à son secteur comme des biologistes, des historiens et des artistes. S'il a notamment réalisé le pavillon de l'Allemagne à l'Exposition universelle de 1967 à Montréal, ainsi que le pavillon du Japon à l'Expo 2000 de Hanovre, Frei Otto est surtout connu pour sa toiture du Parc olympique de Munich, qui a accueilli les Jeux olympiques en 1972 et la Coupe du monde de football deux ans plus tard. Soutenue par 58 mâts de 50 à 84 mètres de hauteur et de 3,5 mètres de diamètre, cette structure de 74.800 m2 faite de panneaux de plexiglas, recouvre un stade de 69.250 places, mais aussi un palais des sports et un complexe nautique. Cette gigantesque tente transparente a très bien résisté à l'épreuve du temps et aux fortes chutes de neige qui tombent chaque hiver en Bavière. Quarante trois ans après son inauguration, elle a permis à son architecte de recevoir le prix Pritzker... juste à temps. ■ Abir Azzi

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NEWS INTERNATIONALES

Milan

accueillera l'Exposition universelle de 2015

La clôture de l'Exposition universelle de Shanghai 2010 a lancé le compte à rebours pour celle de Milan qui se déroulera du 1er mai au 31 octobre 2015. Milan a été désignée par les 151 pays membres du Bureau international des expositions pour accueillir l'Exposition universelle 2015. La capitale de l'Italie du Nord et la ville d'Izmir (Turquie), les deux cités en compétition, s'étaient investies fortement pour attirer chez elles l'événement international, aux retombées financières si importantes. Mais la chance est revenue à l’Italie. Face aux records de Shanghai (grand nombre de visiteurs : 70 millions, grande surface d’exposition, surenchère des pavillons), tout l’enjeu pour Milan a été de se démarquer, d’exceller. Et dans cette optique les organisateurs se sont orientés vers une exposition plus technique, spécialisée et professionnelle. "Nous mettons au point un évènement différent qui accorde une large place à l'innovation" explique le Directeur Général de la société Expo 2015, Giuseppe Sala qui se donne pour ambition de transformer l'exposition en un instrument de réflexion capable d'influencer les politiques gouvernementales. Plus de 21 millions de visiteurs sont attendus, dont 5,8 millions d'Européens et 18 Archibat 34 / 04 - 2015

1,7 millions provenant des autres continents. Le thème de l’exposition "Nourrir la planète, énergie pour la vie" invite les participants à présenter à la fois leurs traditions culinaires, agricoles et d’élevage et des solutions techniques et innovantes pour nourrir une humanité qui atteint les 10 milliards d’individus. Le site s’organise selon les points suivants : êtres humains et ressources naturelles, les bons choix pour couvrir nos besoins, la production alimentaire, la nourriture de demain, espace interactif pour une expérience citoyenne, participation de la société civile.


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NEWS INTERNATIONALES

Le site retenu pour l’exposition s'étend sur plus de 200 ha, au nord-ouest de la ville près du parc des expositions Fiera Milano dans le quartier de la Bovisa. Ce quartier de friches industrielles en pleine recomposition urbaine, est en train de devenir le nouveau pôle de la créativité et de l’expérimentation et vise à attirer une population de jeunes (Ecole Polytechnique, Triennale, Salon du Meuble, Milano Film Festival). De grands projets réalisés par de grands architectes (comme par exemple Grande Bovisa conçu par Rem Koolhaas) sont en cours de réalisation. Le parc bioclimatique et le centre pour le développement durable réalisés à l’occasion de l’Exposition agrémenteront, par la suite, le quartier.

Le pavillon Italien En tant qu’organisatrice de cette exposition, l’Italie est la reine de la fête et compte bien rayonner et faire la promotion de sa vision de l’alimentation dans le cadre de l’évènement. Le choix du concept s’est porté sur « la pépinière » car c’est l’endroit où grandissent les arbres et ces derniers représentent la vie et la nature. Le projet est articulé autour des thèmes de la nature, de l’eau et de l’énergie, de la transparence et de la technologie. L’architecture est à l’image d’une « forêt urbaine ». Cœur symbolique de tout le site, ce bâtiment survivra à l’Expo et deviendra un pôle d’innovation technologique au service de la ville. Le projet, conçu par le cabinet Nemesi & Partners, en collaboration avec Proger S.p.A. et BMS Progetti, s’inspire des principes de l’architecture paysagiste.

Le pavillon Italien

Le pavillon Tunisien On rappelle que le pavillon tunisien, d’une superficie de 400 m², sera situé dans le cluster thématique « Bio-Méditerranée », organisé autour d’une grande placette. La conception a été réalisée par l’architecte Mourad Zoghlami, en réponse à un concours lancé par le Cepex. « La Tunisie, naturellement généreuse », est le thème fixé pour cette édition. (Plus de détails sur le projet dans Archibat 32, rubrique concours page 80).

Le pavillon Tunisien

Le pavillon Français Le Pavillon France de l’Exposition Universelle de Milan 2015, imaginé et conçu par l’agence d’architecture X-TU de Paris, mettra en avant l’agriculture, la pêche et l’agroalimentaire français sur 3.600 m². C’est l’entreprise Simonin qui est en charge de la fabrication et de la pose de cette structure en lamellé collé. Fabriqué à partir de bois local, issu de forêts franc-comtoises, le Pavillon France est prévu pour être démontable et remontable. ■ Abir Azzi Le pavillon français

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Lyon, Musée des Confluences

Une architecture audacieuse Posé sur la pointe d’une presqu‘île, cerné par le Rhône et la Saône, le Musée des Confluences a ouvert ses portes en décembre 2014 à «la Confluence», quartier lyonnais prisé par les architectes.

Le musée en quelques chiffres : Longueur : 180 m Largeur : 90 m Hauteur : 37 m Surface utile : 22.000 m² Surface d’exposition : 6.400 m² Superficie du jardin: 24.400 m² En 2001, la conception du musée des Confluences a été confiée à l’agence autrichienne Coop Himmelb(l) au (jeu de mots sur himmelblau, « bleu ciel », et himmelbau, « construction dans l’espace »), réputée dans le monde entier pour ses bâtiments à l’architecture déconstruite. Le lieu symbolique d’implantation, le confluent de la Saône et du Rhône et l’agglomération lyonnaise marquée par son histoire scientifique, économique et industrielle, appelaient un geste architectural fort. D’où l’idée de Coop Himmelb(l)au de répondre au projet culturel du musée par la combinaison de deux unités architecturales, le cristal et le nuage, symboles respectifs du connu - l’environnement familier d’aujourd’hui - et de l’inconnu - les craintes parfois infondées de demain. L’ensemble repose sur un socle, qui abrite les ateliers de production, les auditoriums et les espaces d’accueil des groupes. Le cristal marque l’entrée du musée au nord, côté ville. Il est conçu comme un forum urbain. Sous ses 40 mètres de verrière, c’est le lieu de rencontres et d’échanges. Son dessin est volontairement simple, évoquant un signal d’appel envoyé vers la ville qui s’installe définitivement dans le 21ème siècle. Tout en contraste, par sa forme et la diversité de ses matériaux, le nuage repose sur trois piles et quatorze poteaux monumentaux. Il est revêtu d’une peau métallique en inox captant les multiples échos du ciel et de la ville, de l’eau et de la verdure. Le nuage abrite l’ensemble des espaces d’exposition. Le musée des Confluences, par ses formes, suggère l’infinie diversité des connaissances et la pluralité des vocations d’un espace mixte, dédié à l’accueil de tous les publics. ■ 22 Archibat 34 / 04 - 2015

Abir Azzi



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Maroc, Musée Mohamed VI architecture entre passé et présent Le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI), situé à Rabat, a ouvert ses portes le 9 octobre 2014. Conçu par le cabinet d'architecture Karim Chakor, il s’inscrit dans le cadre d’une vaste politique de développement et de renforcement des infrastructures culturelles d’envergure du Maroc. Il s’agit de la première institution muséale dans le Royaume consacrée entièrement à l’art moderne et contemporain et qui répond aux normes muséographiques internationales.

L

e MMVI est intimement lié à la ville où il est bâti. Situé au cœur de la capitale dont l’architecture est à la fois empreinte d’une identité spécifique mais aussi d’une riche diversité culturelle, le bâtiment est né d’une volonté d’intégration dans ce tissu urbain. Une démarche conceptuelle consistant à harmoniser les processus de création moderne avec le patrimoine séculaire assimilé a été adoptée. Les motifs traditionnels ont ainsi été réinvestis et stylisés, afin d’apporter une touche contemporaine à l’édifice. De cette relation entre passé et présent est née une architecture d’inspiration arabo-mauresque résolument moderne. Son écriture est simple et pérenne. Le projet ne prétend pas céder aux tendances de l’architecture objet. On y reconnaît manifestement l’attitude, bien ancrée au pays, qui cherche à maintenir, quoiqu’il arrive, la continuité de la tradition dans la modernité. La première façade dite 'peau architecturale' est d’inspiration arabo-mauresque. D’un blanc immaculé, elle est constituée d’une colonnade à doubles arches avec des claustras qui reprennent le motif "Ktef wa Darja". Ils projettent sur le bâtiment leur silhouette selon la lumière et les saisons. Cette galerie est l’identité institutionnelle du musée. Elle vient en protection de la seconde peau dite "façade chromatique". Cette dernière a pour vocation d’inviter le public aux manifestations et programmations d’Art de l’édifice. Elle est le support de grandes reproductions d’œuvres de Chaibia, El Glaoui, Kacimi, Gharbaoui ou encore Melehi. Les plus grandes font 7x15 m. En soirée, les murs sont animés par une scénographie colorée et dynamique. La vision nocturne du bâtiment est innovante. Le musée bénéficie de deux percées visuelles traversantes, axées sur les entrées de l’édifice, réalisées en verre agrafé. L’axe est-ouest est traversé par les rayons du couchant. Le croisement de ces lignes de construction constitue le cœur de l’édifice. Il s’exprime par un patio autour duquel se développent les activités d’animations comme le salon de thé, la librairie, les ateliers pédagogiques et l’auditorium. Il met en scène les espaces d’expositions temporaires et muséales. C’est le passage obligé avant toute visite. Les espaces intérieurs sont fortement rythmés par de grandes variations de hauteur, du simple au triple. Ces variations marquent les transitions entre circulation et lieux d’exposition ou d’animation. La lumière naturelle zénithale des grandes verrières inonde les espaces, jusqu’au sous-sol. Elle met en valeur les perspectives intérieures par séquences successives.

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D’inspiration traditionnelle, les grands motifs abstraits du sol se propagent dans les espaces de circulation sur trois niveaux (halls, couloirs et escaliers). Ils définissent des orientations, sorte de signalétique intuitive. C’est depuis le premier étage que les visiteurs comprennent le dessin géométrique dans sa globalité. Le motif ornemental stylisé est le fil conducteur du projet. Il est travaillé selon différents savoir-faire, allant de l’artisanat à l’industrie (la découpe laser, le plâtre moulé, le maillechort ciselé). Le couronnement du bâtiment est affirmé par une frise d’inox polie découpée au laser selon un motif graphique. Ce même dessin est repris autour des puits de lumière, réalisé dans l’esprit du 'gebs' en plâtre moulé. Les colonnes de l’atrium sont habillées de maillechort aux motifs fins ciselés à la main par des artisans de Fès. ■ Abir Azzi


Témoignage Par Béchir SOUID, architecte programmiste et consultant en muséologie ayant travaillé sur le projet au sein de l’équipe constituée par Jean-François Bodin Il est incontestable que le Maroc pose à travers ce musée un jalon dans sa politique globale de développement culturel à travers la création de lieux phares et emblématiques (grand théâtre de Casablanca en cours de chantier par Christian de Portzamparc, grand théâtre de Rabat par Zaha Hadid, musée de Dakhla en phases de conception, musée archéologique en phase de concours, plusieurs autres musées et équipements culturels à l’étude). La gestation du musée Mohamed VI remonte à de nombreuses années (plus de 15 ans). Le cabinet Chakor, auteur du projet a hérité cette opération en phase de chantier (fondations) sur la base d’une version précédente de son confrère Rachid Andaloussi qui avait eu une attitude radicalement différente sur le plan architectural et dans son approche du site (conservation/extension d’une bâtisse existante, une architecture moins traditionnaliste, …). Au-delà de la polémique qu’a suscité le désistement du premier et la reprise en main du projet par le second en 2002, il est intéressant de rappeler cet épisode car il met en lumière les conditions de production de l’architecture dans le monde arabe. L’image véhiculée aujourd’hui par ce bâtiment est donc à considérer dans son acception conceptuelle, architecturale mais aussi sociale et politique. Le discours sur une architecture alliant tradition et modernité est piégé surtout pour ce type de projet. L’observateur attentif ne peut que relever une certaine ambiguïté dans le positionnement urbain (y compris la hiérarchisation des accès) et le traitement des façades du musée. Il faut pénétrer à l’intérieur du musée pour rencontrer la qualité et les éléments de réussite de ce projet : le travail sur les séquences, sur l’articulation des volumes et l’atmosphère générale des lieux, travail subtil sur les proportions, les transparences et le détournement d’usage de certains motifs et matériaux. Pour sa dimension muséographique, le projet a bénéficié de l’expertise d’une équipe pluridisciplinaire menée par Jean-François Bodin, architecte/muséographe français dont l’apport a été déterminant pour la conception des salles d’exposition et l’aménagement des réserves. En effet, le musée est le résultat d’une mise en adéquation entre contenu et contenant, entre des collections à présenter et des volumes qui les accueillent. La mise en espaces des collections, l’organisation du (des) cheminement(s) de visite, la conservation préventive des collections, l’éclairage et la mise en valeur des œuvres ont été un défi non négligeable dans ce projet. La hauteur offerte aujourd’hui dans les salles d’exposition a été obtenue au prix d’un grand travail d’optimisation technique (des systèmes de climatisation) et d’ajustement afin de ne pas pénaliser les capacités de ce lieu à accueillir des œuvres de dimensions diverses et dans les meilleures conditions notamment climatiques. Même s’il s’agit d’un résultat de compromis (les réserves en infrastructure ont une configuration relativement contrainte), la collaboration entre les différents acteurs du projet a permis de réaliser un équipement globalement satisfaisant. Comme de nombreux projets culturels, le musée Mohamed VI a eu son lot de mésaventures et de difficultés. A ce titre, aux côtés de la Fondation des Musées (maître d'ouvrage), le rôle de la DEP (Direction des Equipements Publics) dans le pilotage et le suivi a été déterminant pour garder le cap et faire aboutir ce projet. Après les fastes de l’inauguration, l’enjeu est aujourd’hui de faire vivre le lieu, de lui faire jouer son rôle de lieu d’animation urbaine, de lieu d’accès à la culture et aux arts visuels et de lieu d’éducation artistique au plus grand nombre ! Après l’exposition inaugurale qui a retracé l’histoire de la création sur une centaine d’années (1914-2014 : cent ans de création) et qui a regroupé les œuvres de près de 150 artistes marocains, le musée a été totalement vidé et investi par une nouvelle exposition « le Maroc médiéval » sans rapport avec son positionnement ni avec sa thématique. S’agit-il d’une circonstance exceptionnelle liée au fait que c’est le seul lieu répondant aux normes de conservation préventive et capable de recevoir la prestigieuse exposition du Louvre ou alors s’agit-il d’un signe avant coureur de la vie tumultueuse qui attend cet équipement ? ■

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réalisation

LE TANIT DU LAC ImmeublE de BUREAUX Objectif qualité

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Maître d'ouvrage : TOM IMMOBILIERE, Gérant : Khaled BELLAGHA Architecture : Mohamed MEZGHANI Décoration : Zin DECO Architecture d’intérieur bloc 1 : AWA Partners Architecteur d‘intérieur bloc 2 : ARKé Structure : DAR EL HENDSA Bureau de contrôle : SECURAS Pilotage : FIRST OPTION Etudes énergétiques : CAMI Situation : Lac 1 - Rue Windermere Date d'achèvement des travaux : Juin 2014

« LE TANIT DU LAC » la dernière réalisation de « Tom Immobilière » est un immeuble de bureaux situé au Lac I qui se compose de deux blocs de bureaux identiques. Le projet est construit autour d'un forum central en 2 blocs indépendants d'une superficie de 2.380 m² chacun en R+3 fondés sur un sous-sol commun de parkings. Cette réalisation se distingue par sa grande qualité architecturale.

Une démarche de qualité La démarche du promoteur est de produire des réalisations de grande qualité. Pour cela l’investissement est à la mesure des exigences. Un soin tout particulier est apporté aux études, y compris l’audit énergétique, pour assurer non seulement la bonne marche du chantier, une réalisation soignée jusque dans le moindre détail, mais également la bonne gestion du bâtiment. Des réservations sont notamment prévues dans les poutres pour les flux et les réseaux électriques. Les critères d’exigence intéressent les dispositions dont la hauteur ne dépasse pas R+3, l’aménagement d’espaces verts, les aspects énergétiques et de confort, la qualité des détails architecturaux, celle des matériaux et de leur mise en œuvre. En ce sens la sélection des entreprises n’obéit en aucun cas au critère du moins-disant.

Une réalisation de qualité Les étages courants se présentent sous la forme de plateaux « open-space » librement adaptables en fonction des activités des occupants. Une structure en dalle pleine permet d’éviter les retombées disgracieuses. Les séparations des locaux internes sont en placo-plâtre ou en aluminium. L’architecture sobre de la façade est agrémentée d’un ascenseur panoramique qui contribue à l’élégance de l’ensemble.

© Jelel Bessaad Archibat 34 / 04 - 2015

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Moyennant un décaissement, la toiture terrasse du parking est aménagée en véritable jardin agrémenté d’oliviers au rez-de-chaussée. Le drainage des bacs plantés est assuré par un réseau de canalisations en PVC haute pression afin d’éviter toutes sortes de désagréments dus à d’éventuelles fuites.

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© Md. Amine Abassi

© Mehdi Ben Gharbia


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rĂŠalisation

plan RDC BLOC 1

plan etage COURANT

Coupe

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© Md. Amine Abassi

Une terrasse au dernier étage, jouxtant une salle de conférence, propose une extension sur l’extérieur réservée à l’organisation d’événements favorisant la convivialité et renforçant l’esprit d’entreprise. Et ce au même titre que la salle de sport, et ses vestiaires aménagés, qui permettent de se relaxer pendant les temps de pause, avant d’aller siroter un café que l’on aura préparé dans la kitchenette prévue à cet effet. Les dispositifs et les matériaux choisis soulignent le luxe de la réalisation. L’isolation en façades et en toiture, la climatisation centrale, les dispositifs de sécurité, la balustrade en inox marin protégeant la terrasse, l’alucobond en façade, le plan de travail de la kitchenette en quartz reconstitué, tout cela contribue au standing de l’ensemble. Jusque dans les parkings avec leur sol peint recouvert d’une couche

de résine de protection. L’entretien de l’immeuble est également à la mesure du standing affiché, c’est ainsi que le sol du parking est nettoyé à la machine selon un rythme hebdomadaire. Quant au mur rideau de la façade (TPR série 52+), il comprend un vitrage intelligent qui permet d’assurer une gestion active de la lumière et de la chaleur naturelle. Une bonne luminosité d’un bâtiment est un critère énergétique important pour limiter l’éclairage artificiel. Elle peut cependant engendrer quelques contraintes : chaleur excessive, éblouissement, etc. Le vitrage intelligent permet de pallier ces éventuels désagréments. Cette réalisation de qualité affiche un aspect contemporain élégant qui contribue à caractériser avec bonheur son environnement urbain. ■ Alia Ben Ayed

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© Md. Amine Abassi © Mehdi Ben Gharbia

Entreprises Entreprise génie civil : ETTB Menuiserie aluminium : TPR/Stugan Revêtement de sol : BATICO Parois vitrées : STRUCTURA et OZ ALU Parois en placoplatres : STRUCTURA et ISP Equipements sanitaires : Duravit

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La Cigale Tabarka Hôtel Le luxe à l’état pur Maître d'ouvrage : La Cigale Architecte : Fakher Turki & Partners Surface du terrain : 64.880 m2 Nbre de chambres : 248 Surface construite : 42.000 m2 SP pour l’hôtel et 4.100 m2 pour le centre thalasso Le nouvel acquéreur de l’Hôtel Tabarka Beach a très vite opté pour le tourisme de luxe. C’est ainsi qu’à l’issue d’une année d’exploitation, il a programmé un projet en deux phases visant la rénovation et la mise à niveau de son unité hôtelière. La première phase comprend la rénovation et le réaménagement des locaux communs de l’hôtel et du centre de thalasso ainsi que la reconstruction du club house du golf. La deuxième phase concerne la rénovation des chambres et du parcours du golf. La réalisation témoigne de l’élégance du parti conceptuel et de la finesse de l’exécution. Les extensions de l’hôtel comprennent, la réalisation du restaurant plage, du café maure, de la salle polyvalente, de l’aire de jeux pour enfants, l’aménagement de la galerie d’art et de la terrasse du piano bar en particulier sa couverture par une structure tendue. Les réaménagements concernent l’entrée, y compris l’aménagement paysager du parcours extérieur, le porche et le hall de la réception, les galeries de distribution, le business center et les boutiques, la piscine couverte, la piscine extérieure et ses terrasses, les chambres, les restaurants, les bars, le salon de thé, la salle de sport, le salon réception VIP,…

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Transparence et fluidité Entre mer et forêt, le site naturel est exceptionnel. L’idée directrice du projet était d’ouvrir davantage les espaces sur le paysage et d’amener plus de lumière. Il s’agissait également de déconstruire la massivité bâtie et de fluidifier l’ensemble. A cet effet, l’adoption de la transparence et de la courbe a prévalu, adoucissant ainsi la rudesse d’origine. De grandes baies ont été ouvertes, dès l’entrée jusqu'au Chasse Bar. Le café maure a été implanté sur une partie de l’ancienne discothèque, dont le mur de façade sur mer a été doté d’une grande baie vitrée amovible. Dans le même ordre d’idée, pour alléger l’ensemble, un certain nombre de faux poteaux qui ponctuaient les locaux ont été éliminés. Les espaces paraissent plus dégagés, plus aérés.

Une décoration fastueuse Une décoration un brin sensuelle, lignes courbes et matériaux diaphanes, renforce le parti architectural. Réalisées en placo plâtre, en bois précieux ou en marbre, les lignes et les surfaces tissent un maillage souple liant verticale et horizontale, jusque dans le calpinage au sol, sans discontinuité. Ainsi dans le hall d’entrée, des épis de blé, se dressent depuis le sol vers la voute en barrisol d’un blanc éclatant, accentuant le caractère aérien de l’intervention architecturale. Une lumière douce filtre des balustrades en corian thermoformé, gravé et rétro éclairé dessinant des formes arborescentes et coralliennes. Et pour compléter le tout, de la réalisation atteint ici un degré de finition remarquable qui n’a d’égale que l’élégance de la conception. ■ Alia Ben Ayed © Photos : Fakher Turki & Partners

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