SOMMAIRE Archibat N°32
Revue maghrébine d'aménagement de l'espace et de la construction
Editorial Opinion libre
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Le patrimoine culturel tunisien : entre public et privé, quelles perspectives ?
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Blebna, Forum de discussion, grands projets urbains et territoires : en jeu
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News 14
Tunisia Economic City, un rêve...jusqu'à nouvel ordre
News internationales La cité du soleil accueille le concours solar decathlon 2014
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Le Heyder Aliyev de Bakou, une architecture surprenante
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Le Maroc à la biennale d'architecture de Venise
Actualité Jumelage sur l’éco - construction, l’heure du bilan
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Rendre la ville accessible à tous, la réhabilitation des quartiers populaires en Tunisie
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Séminaire L’innovation dans le secteur du bâtiment
Réalisation Résidence l'Odéon
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Maison Tunisiennes d'aujourd'hui
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Quelle maison individuelle en Tunisie, au XXIème siècle ?
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Solo Houses, des résidences secondaires comme des œuvres d’art
46 50 54 58 66 70
Maison en Bois - Sabbalet Ben Ammar Maison en Terre - Haouaria Face à la mer - Gammarth Porosité paysagère - Baie des anges Parcours architectural - Notre dame
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SOMMAIRE Diplôme Reconversion des anciens abattoirs de Montfleury en un centre d’art plurifonctionnel
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Concours Milan 2015 où «La Tunisie, naturellement généreuse» 80
Patrimoine Un plan d’action citoyen pour sauver les hamams
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Opération SOS Borj Sfaxien
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Villes & Urbanisme Quel accès au logement « social et adéquat » dans les politiques publiques en Tunisie ? 88
Invitée Jamila Binous
Ailleurs La Cidade das Artes de Rio
Photo Hamidedine Bouali
Expo
90 92 94
Centenaire du voyage enTunisie des peintres Klee, Macke, Moilliet 96 Djerbahood, musée à ciel ouvert
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ARCHIBAT Revue maghrébine à parution semestrielle, publiée par : ABC Architecture Bâtiment et Communcation, S A 19 Rue Abou Bakr Bekri, Imm. Luxor I, Br. M/2 - Montplaisir 1073 Tunis Tél. : 216 71 904 467 - 71 907 952 Fax : 216 71 902 485 E-mail : archibat.com@planet.tn
www.archibat.tn
Directrice de publication Amel SOUISSI TALBI Adjointe rédaction Abir AZZI Ont collaboré à ce numéro : Adel HIDAR Alia BEN AYED Ali CHEIKHROUHOU Association BLEDNA Béchir SOUID Denis LESAGE Hatem KAHLOUN Karim JEDDI GONZALEZ Karim LAADJILI Mourad FENDRI Nahed BEYROUTI Olfa BELHASSINE Raoudha JEBARI LARBI Membres fondateurs Leïla AMMAR Ali DJERBI Amel SOUISSI TALBI Achraf BAHRI MEDDEB Morched CHABBI Denis LESAGE Responsable commerciale Nawel AYADI ALLANI Publicité Zouhaira TALBI REBAI Abonnement Lobna MCHIRGUI BELHAJ Impression FINZI USINES GRAPHIQUES Site web Mouna MATTOUSSI TRABELSI
Les articles publiés dans cette revue, et les idées qui peuvent s’y exprimer n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction, réservés pour tous pays. Les textes et photos reçus et leurs envois impliquent l’accord de l’auteur pour leur libre publication. VISA N° 2796 Autre publication de ABC
ÉDITORIAL S’il est un défi que se doit de relever la Tunisie postrévolutionnaire c’est bien celui du partage plus équitable des ressources naturelles, du territoire et de la ville. Les aménageurs et les architectes sont évidemment appelés en première ligne sur ce front. Ils ont l’obligation de renouveler leurs outils de conception et de redoubler d’ingéniosité pour répondre à l’urgence des demandes et des aspirations des populations. Dans ce numéro d’Archibat nous tentons de rendre compte du point de vue des uns et des autres. En cette période de transition, que vit la Tunisie, le rôle de la société civile devient crucial pour éclairer l’opinion publique sur les conséquences des choix d’aménagement du territoire et de batailler pour une meilleure gouvernance de nos villes. Le forum de discussion organisé par l’association Tounes Bledna en mai dernier réunissant les experts et les professionnels autour de la question des grands projets urbains témoigne de leur préoccupation par rapport à cette thématique. Les échanges montrent la réalité des enjeux en cause et la nécessité d’une vision plus globale, de développement de nos villes, envisageant un nouveau type de partenariat public/privé, une nouvelle dynamique du territoire, l’intégration d’une composante technologie-emploi, ainsi que la prise en compte de la dimension écologique et énergétique. Dans le même sens, le bilan réalisé, à l’issue du programme de jumelage eurotunisien sur l’éco-construction, présenté par Raoudha Belarbi, met à jour la nécessité de développer les réponses architecturales éco-conçues et les choix techniques les plus adaptés à la spécificité tunisienne. « Quelle maison individuelle en Tunisie, au 21ème siècle ? », une interrogation qui obsède l’architecte Denis Lesage. Une maison en bois, en terre, plus humaine? L’une ou l’autre sont conçues par leur architecte pour tenter d’apporter une réponse à cette question cruciale. L’architecture contemporaine et ses architectes se sont tout autant révélés par leurs maisons que par les bâtiments plus grands ou plus prestigieux qu’ils ont réalisés. Champ d’expérimentation, porté par l’innovation technologique, rêve d’une autre manière de penser l’habitat, la villa Savoye de Le Corbusier, la maison Kaufmann sur la cascade de Frank Lloyd Wright ou la maison Tristan de Adolf, sont autant d’icônes de l’histoire de l’architecture moderne. Concevoir l’habitat de demain, réfléchir à ses formes urbaines, à son intégration dans la ville, répondre aux enjeux du changement climatique comme à la raréfaction des énergies fossiles, traiter la question de la nature et de l’alimentation en ville, sont autant de grands sujets sur lesquels la compétition Solar Decathlon Europe 2014 ou l’expérience Solo houses, que nous présentons dans ce numéro tentent d’ouvrir les voies de prospective nouvelles. Pour participer à ce débat d’avenir, la revue Archibat a consacré un séminaire en mai dernier, à l’innovation dans le secteur bâtiment. Notre objectif consiste à faire bouger les limites de cet univers et à montrer ses nouvelles opportunités, grâce en particulier, aux possibilités offertes par les outils modernes d’aide à la conception ainsi que le renforcement de la relation entre recherche, innovation et marché. Amel Souissi Talbi
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Le patrimoine culturel tunisien
entre public et privé, QUELLES perspectives ? Béchir SOUID, architecte-programmiste, fondateur et directeur du cabinet apculture spécialisé en ingénierie culturelle et expert en muséologie en France
Une certaine polémique a suivi l’intervention du Ministre de la Culture et son annonce lors d’une interview, à l'occasion d’une émission1, de son intention de favoriser « la privatisation du patrimoine ». Au-delà d’une légère maladresse dans le choix des mots, le Ministre a eu certainement raison de lancer le débat et de provoquer les échanges qui s’en suivirent. Malgré toute la bonne volonté du personnel de l’INP et de l’ AMVPPC2 et en dehors de quelques sites emblématiques, personne ne peut aujourd’hui affirmer que la situation de nos monuments et sites est satisfaisante, notamment ceux situés à l’intérieur du pays, trop loin de l’administration centrale. En attendant des mesures structurelles concernant les institutions, faut-il laisser nos sites et monuments ronronner et péricliter avec des chiffres de fréquentation aussi médiocres que nous connaissons aujourd’hui et une image aussi peu qualitative, à quelques rares exceptions près ?
OPINION LIBRE
Mais, il y a aujourd’hui un enjeu supplémentaire et différent : la valorisation de notre patrimoine. A notre avis, il n’est pas certain que ceux qui ont su pour le protéger et l’étudier, le soient aussi pour l’exploiter et le valoriser. Ce nouveau chantier nécessite une posture différente, des compétences supplémentaires et des outils différents. Il faudra être lucide et objectif. L’Etat n’a ni les moyens ni les outils pour relever seul le défit d’un véritable chantier de modernisation du réseau de sites et monuments patrimoniaux. D’ailleurs, même quand il fait appel aux institutions internationales, les sommes mobilisées restent relativement modestes. A titre d’exemple, le dernier grand chantier de modernisation initié en lien avec la Banque Mondiale a totalisé une somme de l’ordre de 20 millions d’Euros3. A l’issue de ce programme, initié dans les années 2000, plusieurs chantiers n’ont pas pu aboutir faute de crédits. Aucun site patrimonial ne dispose aujourd’hui de son propre budget de fonctionnement. Aucun site n’a la capacité de mener ses propres actions en termes de communication, d’action culturelle ou d’animation. Même le Bardo, ne dispose pas d’un statut propre et est considéré comme un service annexe de l’INP. A l’étranger les exemples de contribution le privé à la valorisation du patrimoine sont nombreux. En France, Le privé est déjà très présent dans ce domaine à travers des acteurs économiques (associations, fondations, personnes physiques, etc.) et joue un rôle déterminant
dans la sphère patrimoniale. L’Etat, à travers les Directions Régionales des Affaires Culturelles, joue son rôle régalien de contrôle, d'accompagnement et de suivi tout en laissant s’exprimer une diversité d’initiatives de préservation et de valorisation des monuments. Malgré de nombreux défauts, nous ne pouvons dire que le patrimoine français est mal géré. De nombreux sites sont sauvés par des interventions privées, des mécènes ou des amateurs dont les actions ne sont pas forcément édictées uniquement par le profit et le gain immédiat. Plus proche de nous, notre voisin marocain est en train de faire évoluer son système de gouvernance des monuments et notamment des musées à travers la création d’une structure ad-hoc dénommée La Fondation des Musées du Maroc avec une grande ambition de doter le pays d’un réseau muséal de grande envergure. Parallèlement, de nombreuses fondations de droit privé sont particulièrement actives dans le domaine culturel et patrimonial. Des initiatives privées émergent et propulsent le Maroc au peloton de tête des pays africains les plus dynamiques dans le domaine culturel, artistique et patrimonial. Plusieurs sites patrimoniaux sont déjà dans l’escarcelle du privé et sont ouverts au public. En Amérique du nord et en particulier aux Etats Unis, la question ne se pose même pas. Ce sont essentiellement des fondations ou des institutions indépendantes de droit privé qui animent le maillage des sites et des musées avec une efficacité redoutable. C’est le cas également en Espagne et en Italie. Les actions d’une structure comme la fondation Caixa en Espagne sont à ce titre exemplaires. En Tunisie, ce type d’initiatives est encore très timide et très peu encouragé par l’Etat. La philanthropie, même toute relative, de certaines entreprises est une réalité tangible dans plusieurs pays, pourquoi pas en Tunisie ? Pourquoi ne pas imaginer que certains hommes d’affaire puissent avoir l’intelligence de concilier investissement financier et préservation/valorisation d’un monument ?
Le pragmatisme nous incite à penser que l’essor de la valorisation de notre patrimoine passe par un bouquet de solutions et non par un modèle unique et figé. Il ne s’agit pas pour l’Etat de se dessaisir d’un lourd fardeau mais plutôt de favoriser l’émergence de solutions alternatives pour la préservation et la valorisation des sites et monuments de la Tunisie. Il faudra que le patrimoine devienne réellement une richesse et un potentiel de développement économique et social. Il est primordial aujourd’hui d’ouvrir de nouvelles perspectives pour nos sites et monuments. De trouver un équilibre juste et un partage des rôles entre le public et le privé. Il n’y a pas de fatalité à choisir obligatoirement entre préservation des monuments et leur exploitation efficace du point de vue économique. Comme il n’y a pas de fatalité à ce que la gestion privée, si elle est bien maitrisée et contrôlée, soit synonyme de dégradation des monuments et des sites historiques. La perspective décentralisation avec le renforcement des collectivités territoriales (Régions, municipalités, etc.) pourrait apporter une modification profonde de la carte, des prérogatives et des responsabilités. Il faudra se préparer à rompre avec la macrocéphalie de Tunis et des administrations centrales de l’Etat. Et même si l’Etat pouvait et devait conserver la propriété des monuments et sites les plus emblématiques, il faudrait recentrer son rôle sur les axes stratégiques et déterminants: être le garant de l’intégrité et de la préservation des monuments.
Il faudra libérer les initiatives et donner la possibilité à des acteurs tunisiens de proposer des solutions alternatives. Des projets de valorisation de sites patrimoniaux pourraient être un gisement d’emplois non négligeables. Ça permettrait de renforcer l’attractivité du pays et des régions. Ça pourrait être enfin autant de moteurs de développement du tourisme culturel, encore dans ses balbutiements en Tunisie. Il faudra sortir de la conception un peu trop figée et statique des monuments historiques. Les conserver ne veut pas dire les garder comme des lieux pétrifiés et figés dans leur jus d’origine. Ce sont des lieux vivants et évolutifs. Le plus souvent, nos ancêtres n’ont cessé de modifier et d’adapter les sites à leurs besoins en leur donnant une valeur d’usage aussi primordiale que la valeur patrimoniale et historique que nous leur donnons aujourd’hui. La notion de valeur d’usage, encore très floue, se doit d’être partie intégrante de la démarche de préservation et de valorisation de nos monuments. Le débat n’en est qu’à son début. Il est nécessaire de lui laisser le temps de s’installer comme il est nécessaire d’être attentif aux avis divers et aux positions les plus opposées. Cependant, nous pensons qu’il est possible aussi de procéder par expérimentation. Pourquoi ne pas identifier une première liste très réduite de trois à cinq monuments et lancer là-dessus un processus d’appel à projets et ensuite de se donner le temps d’expérimenter et de tirer les conclusions au bout de quelques années ?
Acropolium de Carthage, exemple de patrimoine géré par un privé
1 Emission radio, le 22 mai dernier. 2 Institut National du Patrimoine et l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle, deux principales institutions en charge du patrimoine historiques et culturel en Tunisie 3 D’après le site du MC.
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BLEDNA
FORUM DE DISCUSSION, GRANDS PROJETS URBAINS ET TERRITOIRES : EN JEU Les médias se sont fait l’écho ces derniers mois de la possible réactivation de certains des « grands projets présidentiels » du défunt régime. Au-delà de l’opacité des raisons et des modalités de cette réactivation, en soi déjà problématique, c’est la nature même de ces grands projets qui soulèvent les questions les plus graves, pointant des enjeux beaucoup plus larges.
C’est pourquoi TOUNES BLEDNA a pris l’initiative de rendre publique sa position en faveur d’une nouvelle approche stratégique des grands projets en Tunisie, en rupture avec le modèle prédateur ancien, dans une tribune parue dans le journal « La Presse » du 28-03-2014. Le contenu de cette tribune a ensuite été soumis pour discussion à une table-ronde d’experts et de professionnels impliqués dans ces secteurs. C’est la synthèse, très condensée, des idées forces de la Tribune et de leur discussion au cours de la table ronde qui est rapportée ici, ouvrant vers des préoccupations et des travaux qui seront ceux de TOUNES BLEDNA dans les mois à venir.
OPINION LIBRE
Qu’il s’agisse de Taparura à Sfax, de Sebkha Ben Ghayadha à Mahdia, de « Samaa Dubaï », de Boukhatar ou du « Port financier » à Tunis, les « grands projets présidentiels » dont on nous fait craindre le retour reposent tous sur les mêmes caractéristiques: une implantation en zone côtière, une assise foncière très importante généralement concédée au Dinar symbolique et sur laquelle les infrastructures hors site ( assainissement, création de digue de protection et autres investissements lourds tels qu’adductions d’eau , routes, fourniture d’énergie …) sont à la charge du budget de l’Etat, un schéma monofonctionnel à dominante immobilière spéculative sans prise en compte de l’ensemble des fonctions urbaines, une composante technologies/emplois réduite à la portion congrue. Les « concepts marketing » affriolants (cité internationale sportive, port financier, nouvelle cité des affaires …) dont ils s’affublent, hors de toute étude de marché sérieuse, ont été choisis par leurs promoteurs pour frapper l’imagination et fabriquer l’image attractive de projets générateurs d’apports massifs en devises et en emplois, justifiant de ce fait les sacrifices financiers de l’Etat et l’abandon de sa capacité de négociation et de décision. Mais l’argument est un leurre : les mises de fonds que la puissance publique doit consentir pour les infrastructures, se chiffrant en milliards de Dinars, doivent être faites avant tout engagement financier sérieux des promoteurs car elles conditionnent la viabilisation des sites. Quant au promoteur, il pourra quant à lui modifier son programme initial à la lumière des premiers tests de marché sans en référer aux pouvoirs publics, exclus du montage et du contrôle. Au pire, il mettra son projet en sommeil, gardant la maîtrise pour des jours meilleurs des terrains ainsi gelés. Cet ancien modèle, prédateur de l’intérêt public, prolongeant, creusant et solidifiant les déséquilibres sociaux et régionaux qui ont été au cœur de la révolution, n’est plus admissible.
La Tunisie a besoin de grands projets. Mais elle a besoin de grands projets qui soient les locomotives d’une croissance saine et à longterme du pays, créatrice d’emplois qualifiés et correctrice des déséquilibres structurels inter-régionaux. Les grands projets qui vont aujourd’hui préparer la Tunisie de demain doivent reposer sur une nouvelle approche stratégique, reposant sur quatre idées clés: 1-UN NOUVEAU TYPE DE PARTENARIAT L’Etat ne peut plus y être un simple pourvoyeur d’opportunités, les communes des instances impuissantes, les documents d’urbanismes des vœux pieux, la société civile une donnée absente. L’Etat notamment ne doit plus se contenter de fournir l’assise foncière et les infrastructures extra-muros mais doit jouer, au côté des investisseurs, un rôle clé dans la conception et la réalisation du projet et assurer le recouvrement par la collectivité d’une partie des investissements publics consentis à travers la plus value foncière créée, à travers un montage du type Société d’Economie Mixte. 2 – UNE NOUVELLE DYNAMIQUE DES TERRITOIRES, qui diffuse à tous la croissance de chacun. Tout grand projet côtier devra justifier comment il s’articule, selon des modalités à élaborer au cas par cas, à un volet de développement régional. Tout projet urbain devra offrir une diversité habitat/activités/équipements garantissant qu’il soit une extension de ville irriguant son environnement et pas une boursouflure fermée sur elle-même. 3-UNE COMPOSANTE TECHNOLOGIE-EMPLOI IMPORTANTE, indispensable pour répondre aux besoins des jeunes arrivant sur le marché du travail et pour assurer une assise durable et saine au renouveau de la croissance économique du pays. Cette composante devra être formalisée dans le cahier des charges du projet et engagée dés la phase 1 de réalisation de ce projet. 4- DES NORMES ECOLOGIQUES ET ENERGETIQUES spécifiques au projet, qui devront être conçus pour accueillir des espaces et des bâtiments obéissant aux normes les plus modernes HQE (Haute Qualité Environnementale) et ISO14000 pour le Management environnemental, ainsi qu’à des objectifs d’économie d’énergie et d’autosuffisance énergétique utilisant notamment les énergies renouvelables, la cogénération…
« La question des grands projets sert de détonateur à la situation territoriale et urbaine » : cette remarque d’un intervenant éclaire l’ampleur des enjeux que la table-ronde à mis en lumière. A plusieurs reprises il a en effet été souligné que les « grands projets » ne sont que la partie émergée de l’iceberg et de multiples « petits » projets ont été cités en exemple, bâtis sur le même modèle prédateur. L’affirmation d’une vision stratégique nouvelle doit donc être étendue à tous les projets. Dès lors, l’accord étant partagé sur les méfaits du modèle ancien, la question est posée : « Au-delà de l’indignation, de quoi avons-nous besoin? ». En réponse à cette question, qui a couru à travers la plupart des interventions, plusieurs axes de préoccupation se dégagent au fil des analyses, concourants mais différents dans leurs problématiques. Des problématiques économiques en premier lieu : la nouvelle stratégie proposée est « une exigence de croissance ». Plusieurs intervenants le soulignent : pour absorber chaque année 70 000 nouveaux diplômés, il faut leur offrir des « réceptacles à croissance » adaptés aux exigences nouvelles (pas des murs, mais des usines câblées, par ex.), avec leur l’environnement (logements, équipements collectifs, lieux de vie). Dans la même optique, un autre relève « nous disposons de terrains de grandes valeurs, aux débouchés de l’hyper-centre. Que doit-on y mettre ? Un aménagement métropolitain qui favorise les investissements entraînants ». Des problématiques de politiques publiques en second lieu : un intervenant replace le débat dans la perspective de « la maîtrise publique des décisions territoriales et urbaines ». « Ou est l’Etat ?», « que sont devenus ses outils d’interventions ? » « Des grands projets, oui, mais portés par une vision globale. Or c’est cette vision globale qui fait défaut à ce jour », ou encore cet intervenant qui note « le refus viscéral des politiques à planifier ». Les interventions, très nombreuses et nourries d’exemples concrets, sur ces questions ont montrés à quel point les différentes facettes de ces problématiques sont aujourd’hui centrales. Des problématiques de démocratie, en troisième lieu. Elles sont pointées sous différents angles. L’opacité des processus de décision, tout d’abord. L’exemple du contenu des conventions entre l’Etat et les opérateurs des grands projets en a fourni un excellent exemple. L’inexistence de la consultation des citoyens, ensuite, à travers notamment leurs représentations locales, « d’autant plus facilement ignorées que ces représentations locales étaient incapables de mettre en œuvre des plans quels qu’ils soient ». Ce qui ouvre sur un autre champ de questions, celui des communes. En conclusion, les participants décident de demander par écrit au ministère concerné de rendre publique le contenu des conventions signées avec les opérateurs des grands projets afin de leur permettre de continuer à suivre ce dossier. Le Collectif BLEDNA
Le Collectif BLEDNA, crée en 2013, est actuellement en instance de se créer en association. Il regroupe des compétences diverses : urbanistes, ingénieurs, architectes, économistes, sociologues, géographes et à pour objectif de contribuer à la réflexion sur le thème des fractures territoriales, qui ont été au cœur de la révolution, et dont les solutions seront au centre de la refondation d’une société démocratique dynamique et équitable.
news Tunisia Economic City
Un rêve... jusqu’à nouvel ordre
Mardi 9 septembre 2014, on annonce en grande pompe le lancement d’un mégaprojet à Enfidha baptisé « Tunisia Economic City » d’un coût global de 180 Million de dollars, censé créer 200 000 emplois d’ici à l’horizon 2017. Pour mémoire, le gigantesque projet Sama Dubai au lac a été abandonné, également « le méga-projet Sport City» (Boukhater), n’a pas vu le jour. Tous ces projets images ou mirages à effet d’annonce n’ont pas été réalisés. Restons quand même optimistes quand à l’éventuel lancement de Tunisia Economic City. Cette cité de rêve, qui se proclame intelligente, ambitionne de devenir « la porte de la Méditerranée » sur les plans économique, touristique, scientifique, social et civilisationnel et un lieu de rencontre international entre l’Orient et l’Occident, le Sud et le Nord. La cité s’étend sur 90 km² de superficie sur une longueur de littoral s’étendant sur 18 km et intègre plusieurs composantes : un port commercial et touristique qui permettra l’entrée de bateaux de toutes tailles, une cité industrielle, une zone franche de stockage, une partie pour les foires et le libre commerce, une partie centre ville avec une partie ancienne ville, une cité médiatique, une cité médicale et une autre pour la recherche scientifique et le développement, une cité pour la fabrication de médicaments, une cité touristique et hôtelière de très haut standing, une cité résidentielle avec de grands « borj », de grands centres commerciaux, une cité sportive, une autre pour le divertissement et une cité de patinage et de ski parmi les plus luxueuses au monde.
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Ce projet suscite, plusieurs questionnements : - Est-ce que cette nouvelle ville a été étudiée pour être mise en cohérence avec la ville limitrophe existante du point de vue urbanistique ? - Est-ce que la société civile a été impliquée dans les phases de développement de ce projet ? - Etant donné l’aspect démesuré de ce projet par rapport à l’échelle de la Tunisie, à qui s’adresse ce projet ? Tout compte fait ou un conte de fée ? La question est porteuse de sens dans un projet utopique qui essaye de s’approcher de la réalité… affaire à suivre. Abir Azzi
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NEWS INTERNATIONALES Pour la première fois
Le Maroc à la biennale d’architecture de Venise La Biennale de Venise est l’évènement le plus important de la scène architecturale mondiale. Durant 6 mois (du 7 juin au 24 novembre 2014), des milliers de professionnels; journalistes, responsables institutionnels, maîtres d’ouvrages publics et privés, se croisent sur la lagune au fil des expositions, conférences, colloques, soirées événementielles.
Pour sa 14ème édition, l’Exposition Internationale d’Architecture de la Biennale Venise, placée sous la direction générale de Rem Koolhaas, probablement un des architecte les plus influent de sa génération, distingué par le prix Pritzker en 2000. Koolhaas a décidé de faire de la Biennale un évènement sur l’architecture plus que sur les architectes, en proposant le thème «Fundamentals 19142014-», il propose de jeter un regard nouveau aux fondements de la pratique du métier d’architecte. En racontant de manière cumulative et collective l’histoire des cent dernières années, les expositions des pavillons nationaux détourent une vision de l’évolution de l’architecture comme pratique savante et culturelle entre globalisation et résistances identitaires. Présent pour la première fois à la biennale de Venise, le Maroc développe un thème
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autour de sa contribution unique à la grande aventure architecturale du 20ème siècle.Territoire d’exploration radicale, autant que terre d’accueil, le Maroc présente à la fois une vision historique qu’appelle le thème général de la biennale mais également un instantané de la scène contemporaine. La contribution du Maroc à la grande aventure architecturale des cent dernières années est d’avoir été un territoire d’exploration et d’expérimentation, il a autant été transformé qu’il a détourné les trajectoires architecturales qui l’ont traversé. C’est ce rapport à l’expérimentation et aux limites que la contribution du Maroc tente d’explorer. Suite à un concours d’architecture, le pavillon du Maroc a été conçu par : Omar Benchekroun avec l’agence Ultra Architecttura, Emanuela Ortolani, Michela Romano et David Vecchi.
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NEWS INTERNATIONALES
La Cité du Soleil accueille le concours Solar Decathlon 2014 Créé par le Département de l’Energie américain, Solar Decathlon vise à mettre en concurrence des universités, écoles et centres de recherche pour concevoir et construire des habitats à énergie positive, connectés à une smart-grid, recourant exclusivement à l’énergie solaire. Les deux premières éditions européennes ont eu lieu en Espagne, en 2010 et 2012.
Le concours poursuit les objectifs fixés dès l’origine de sensibilisation et de mobilisation des étudiants et de l’ensemble du corps enseignant, des professionnels de la construction et de l’énergie, mais aussi du grand public auquel la manifestation était largement ouverte. Solar Décathlon Europe est en effet devenu au fil du temps un moment privilégié pour encourager l’utilisation des technologies solaires et démontre l’intérêt et l’efficacité des bâtiments à énergie positive en termes de performance mais aussi de confort. Solar Decathlon est passé du statut de compétition universitaire à celui de véritable laboratoire de recherche.
équipes ont été inspirées, car cela touche directement les problèmes liés à leurs pays : "Elles ont tenté de répondre aux questions locales tout en tenant compte de la complexité de la transition énergétique ", souligne Pascal Rollet le directeur de la compétition. Qu’elles s’attaquent à la reconversion de bâtiments existants, à la densification en hauteur des immeubles des centres anciens ou à la restructuration urbaine de friches industrielles ou de territoires délaissés, les projets examinent les solutions qui nous sont offertes, tout en intégrant la production d’énergie renouvelable au profit de la communauté.
Le Solar Decathlon s’appuie toujours sur l’évaluation des projets sur la base de dix critères – c’est un décathlon – architecture, ingénierie, efficacité et bilan énergétique, confort, équipements et fonctionnement, communication et sensibilisation, sociale, urbanisation, coût, durabilité. Par ailleurs, les organisateurs de l’édition française ont mis en avant des critères supplémentaires : la densité, la mobilité, l'innovation, la sobriété énergétique, l'accessibilité financière et la contextualisation du projet dans son environnement d'origine. Sur ce dernier point, les
Le projet italien "Rhome for Dencity" a remporté le Grand prix solar 2014, grâce à un projet d'éco-quartier qui s'insère dans le tissu urbain de Rome tout en relevant les défis du changement climatique, de la protection de la nature et des économies d'énergie. Il vise à "requalifier les franges de la ville en densifiant le tissu urbain" tout en renforçant le sentiment d'appartenance des habitants par une forte relation avec la nature, selon ses auteurs, et offre des logements dotés de solutions énergétiques actives propres.
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L'équipe française Atlantic Challenge est arrivée deuxième avec son projet Phileas, qui imagine la réhabilitation de Cap 44, un bâtiment industriel du XIXème siècle construit pour accueillir de grands moulins aujourd'hui désaffecté, à Nantes. Le projet propose des commerces, établissement d’enseignement et logements construits à l’aide d’un principe de cellules reconstituées en éléments de bois dans la structure béton. Sur le toit, des serres abriteront des jardins et supporteront des panneaux photovoltaïques.
1er prix - Le Grand Prix du Solar Decathlon Europe 2014 : © Solar Decathlon Europe / Jason Flakes
2ème prix: © Solar Decathlon Europe / Jason Flakes
Le projet The Skin, de l'équipe néerlandaise, propose d’appliquer une seconde peau, notamment une serre solaire sur l’une des façades des petites maisons de briques, véritables passoires énergétiques, construites aux Pays-Bas pendant les Trente Glorieuses. Le système photovoltaïque sera constitué de modules monocristallins biverres semi-transparents intégrés à la serre solaire. Vingt modules seront situés sur le toit de la serre et cinq en façade. Chaque module sera équipé d’un optimiseur de puissance (modèle P300 de SolarEdge), remplaçant les traditionnels boîtiers de jonction et permettant d’optimiser le rendement de chaque panneau. Ces dispositifs permettent de maintenir le voltage sortant des modules au point optimum pour l’onduleur. La production de chaleur est assurée par une pompe à chaleur puisant les calories dans des capteurs solaires thermiques non vitrés situés dans la serre. PERSPECTIVE 2015 Le Solar Decathlon est un formidable accélérateur de progrès et d’innovations dû à l’émulation que la compétition suscite entre étudiants, chercheurs, industriels et même pays compétiteurs. L’ensemble des thèmes portés par Solar Decathlon a voulu particulièrement valoriser, notamment, les dimensions liées à la contextualisation qui consiste à adapter le projet à un besoin local spécifique. On comprend bien cette évolution. D’abord parce qu’il n’existe pas de solution universelle, ensuite parce que l’habitat est avant tout une question de culture et de mode de vie. Foisonnement d’échanges et de débats, le Solar Decathlon occupe désormais une place privilégiée dans la réflexion mondiale comme le souligne Bruno Lechevin : « Ces derniers mois, nous avons fait progresser la sensibilité de la société et la formation des professionnels, avec une implication forte des territoires. Le Solar Decathlon sera un élément majeur porté sur la scène internationale en termes de partage des bonnes pratiques, dans la perspective notamment de l’organisation en France en 2015 de la Conférence des Nations-Unies sur le changement climatique. »
3ème prix : © Solar Decathlon Europe / Jason Flakes
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NEWS INTERNATIONALES Le Heydar Aliyev de bakou
Une architecture surprenante Le Heydar Aliyev Centre de Bakou conçu par Zaha Hadid Architects a remporté l'Award du Design 2014 attribué par le Musée du Design en Azerbaïdjan. Cette récompense est doublement spéciale : elle distingue le premier projet architectural en Azerbaïdjan et la première femme architecte à gagner l’Award. Le Heydar Aliyev Centre de Zaha Hadid a devancé 70 autres projets nominés dans la catégorie design et a également décroché le prix Architecture de la compétition. Le membre du jury Piers Gough a déclaré que le bâtiment était "pur et sexy comme la robe ondoyante de Marilyn Monroe, sans une once de modernisme agressif dans sa structure". Portée par l'architecture islamique et la topographie de la ville, Zaha Hadid a choisi un parti prix en opposition avec l'austérité des bâtiments soviétiques de Bakou. Au programme ? Un auditorium, une bibliothèque, un musée, un café et des espaces semi-publics. Le Centre culturel Heydar Aliyev est implanté dans le quartier le plus récent de la ville. Dans un parc de 9 hectares sur une colline urbaine, le relief a imposé aussi la structure, induisant les parcours, de la place au bâtiment, jusqu’au parking souterrain. Les ondulations, les courbes fluides ont été définies pour établir
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une continuité entre l’esplanade urbaine et le cœur architectural du bâtiment. Le spectateur est immergé dans un univers spatial nouveau ; il découvre des parcours inédits qui le conduisent à une multitude de séquences dédiées à la culture azérie contemporaine et traditionnelle. Par son écriture architecturale unique, le bâtiment signé Zaha Hadid brouille les pistes entre intérieur et extérieur, entre objet sculptural et paysage urbain. La structure complexe, définissant la peau extérieure du bâtiment, fut l’objet de nombreuses études techniques et informatiques de pointe. L’agence Zaha Hadid Architects, à travers ce projet, défie les lois de l’architecture classique, pour obtenir une surface continue, homogène et répondre aux phénomènes climatiques (changement de température, activité sismique, charge du vent). Le Centre culturel Heydar Aliyev se compose de deux systèmes combinés. Afin de réaliser des espaces de grande envergure sans colonnes, les éléments structurels verticaux sont absorbés par le mur-rideau et l’enveloppe extérieure. Il en résulte une forme libre, renforcée par une sous-structure. Cette composition architecturale est musicale, selon l’architecte Zaha Hadid, est rythmée par les joints entre les panneaux qui créent la continuité du bâtiment dans le paysage.
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Jumelage sur
l’éco - construction
L’heure du bilan Le ministère de l’Equipement de l’Aménagement du Territoire et du Développement Durable a clôturé au mois de juin 2014 le projet de jumelage avec l’union européenne sur l’éco construction dont a bénéficié la direction générale des bâtiments civils. L’occasion de dresser un bilan de cette action et d’évaluer son impact à terme pour le secteur du bâtiment et de la construction. Il y a déjà un peu plus de deux ans, que le gouvernement tunisien avec le concours de l'Union Européenne a mis en place un accord d'association au plan d'action de voisinage, sous la forme d’un projet de jumelage portant appui à l'administration tunisienne pour le développement de l'éco-construction. Un projet visant à promouvoir la convergence économique, sociale et institutionnelle, et permettant d'accélérer l'adoption des principes politiques et pratiques, normes et outils de l'éco-construction adaptés à la Tunisie.
Les axes du jumelage Les activités de ce projet ont démarré depuis mars 2012 et se sont achevés en juin 2014, avec une prolongation de quatre mois du délai contractuel global. L’équipe euro-tunisienne qui a piloté ce jumelage s’est appuyée sur plus de cinquante experts issus des pays partenaires: le Ministère Français de l'Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement, en consortium avec le Ministère Fédéral Allemand des Transports, de la Construction et du Développement Urbain et le Laboratoire National de Génie Civil du Portugal, mais aussi sur d’éminents experts en la matière tunisiens émanant de divers horizons professionnels liés au domaine de la construction. Le jumelage a concerné quatre axes stratégiques d'intervention, relatifs à la législation et la réglementation intégrant les aspects liés à l'éco-construction développés et harmonisés dans les perspectives des principes politiques, pratiques… et les tendances mondiales. L'objectif étant d'inscrire la construction durable dans les textes législatifs et réglementaires tunisiens. Le deuxième axe est relatif au renforcement de la communication sur l'éco-construction, dans l'objectif de sensibiliser aussi bien les centres d'influences que les populations cibles aux bien fondés de l'écoconstruction. Cette opération de sensibilisation facilitera l'adoption de bâtiments durables et de l'éco-construction, favorisera la recherche et développements pour la promotion de ce projet et contribuera à la mise en place d'un programme d'assistance à l'enseignement pour la promotion de l'éco-construction. Le troisième axe a porté sur le renforcement de la maîtrise d'ouvrage public au travers du développement des capacités managériales de la direction générale des bâtiments civils, nécessaires pour la diffusion des pratiques de l'éco-construction dans la construction des projets de bâtiments civils. Il s'agit, aussi, d'élaborer un plan stratégique pour la promotion de l'éco-construction à l'échelle nationale, le diagnostic du modèle de gouvernance actuel et la mise en place d'outils d'aide à la décision et au management. 22 Archibat 32 / 9- 2014
Le dernier axe, est celui du renforcement des capacités d'intervention de la direction générale des bâtiments civils en éco-construction à travers le développement des capacités techniques des principaux intervenants dans l'éco-construction, en organisant des ateliers et des séminaires de formation et d'information liés au bioclimatisme, les matériaux de construction, l'analyse de rentabilité de bâtiments durables, impact environnemental de la construction, les systèmes de management environnemental…
Les enjeux de l’éco construction Nul doute que parmi les défis majeurs qui s’imposent à nous, aujourd’hui, figurent ceux liées à l’environnement et aux changements climatiques, tant les conséquences de ses changements sont préjudiciables à tous. La Direction Générale des Bâtiments Civils est consciente des défis du XXIème siècle relatifs à la raréfaction des ressources naturelles et au changement climatique en général, et en particulier, à l’urgence d'agir afin de maîtriser l’impact des constructions sur l’environnement, d’améliorer les conditions de vie dans les bâtiments, de réduire la consommation de l’énergie liée au secteur du bâtiment surtout que les richesses en énergies fossiles du pays sont limitées et qu’il dispose de savoirs traditionnels et de méthodes constructives qui méritent d’être sauvegardés, revalorisés et surtout normalisés. Depuis quelques années, de nouvelles approches apparaissent pour mesurer plus finement l’impact environnemental d’un bâtiment. Celles dites du cout global et du bilan carbone, bien que perfectibles, offrent aux concepteurs des projets la possibilité de mieux évaluer les répercussions des constructions sur le milieu et la consommation d’énergie totale de leurs projets. En effet, de nos jours les aspects environnementaux ne se limitent plus à la seule considération énergétique et une attention particulière doit être aussi portée à la santé , au confort et à l’impact sur l’environnement de nos constructions. Du choix des matériaux utilisés, du type d’éclairage et de la ventilation dépend également le bien-être des utilisateurs des espaces.
Notre métier de constructeur de l’état, de responsable des politiques de la construction d’une manière générale , et alors que les enjeux thermiques sont souvent décrits prioritaires , nous appelle aujourd’hui à mieux faire en développant les réponses architecturales et les choix techniques les plus adaptés à notre environnement qui passent nécessairement par une éco- conception qui prend compte des paramètres environnementaux, culturels et sociaux renouvelant ainsi la problématique de chaque projet en le rendant spécifique. Cette prise de conscience se traduit d’une part par la volonté affirmée, de promouvoir l’éco-construction dans toutes ses dimensions chez les différents intervenants dans le domaine de la construction, notamment chez les maitres d’ouvrage et d’ouvrage délégué, les concepteurs des projets, les entreprises de bâtiment…. et d’autre part par le choix délibéré de plus en plus croissant, des utilisateurs de ces espaces, d’opter pour des bâtiments sains , écologiques et durables. Nul autre secteur que celui de la construction n’est mieux placé pour jouer un rôle clé dans la mise en place d’un développement réellement durable compte tenu de son impact majeur, non seulement sur l’environnement naturel et bâti mais aussi sur les aspects économiques et sociaux des activités humaines. En effet, les chiffres sont significatifs à cet égard puisque le secteur de la construction en Tunisie est le troisième plus grand consommateur d'énergie par la consommation de plus de 30% des ressources naturelles du pays. Et si les responsables dans ce domaine ne réagissent pas on s'attend à ce qu'il devienne le deuxième plus grand consommateur d'énergie d'ici 2020, et le premier d'ici 2030. Le secteur de la construction est une vraie opportunité pour l’environnement point de vue de la préservation de l’environnement, des ressources naturelles et des énergies fossiles, de la réduction de déchets et des émissions de carbone…. Il est aussi une opportunité pour l’économie compte tenu de l’important potentiel de création d’emploi et de richesse, et de dynamique artisanale et industrielle liée aux nouvelles technologies ou à la revalorisation de matériaux locaux et d’anciennes techniques constructives. Quant à l’impact de la construction durable sur le plan social lié au confort, au bien être et à la santé, il parait indéniable.
Bilan de l’expérience du jumelage sur l’éco construction Le bilan du jumelage est, dans sa globalité, largement positif au vu du taux de réalisation des objectifs par activité qui est de l’ordre de 90 %. Ce bilan dénote de l’implication et du sérieux des différents intervenants tant du coté des experts européens que des acteurs tunisiens : administration, professionnels du secteur de la construction, concepteurs, chercheurs et enseignants, société civile,… La réussite de ce jumelage est aussi due à la capacité des cadres de l’administration de formuler leurs attentes avec justesse et précision et à l’aptitude des experts européens à réajuster le contenu de leurs interventions en fonction de la demande pour éviter le décalage entre la demande des tunisiens et la réponse des européens. En effet, la collaboration d’éminents experts dans le domaine de l’éco construction venant des deux rives de la méditerranée, ainsi que l’échange de riches expériences émanant de cultures différentes, se sont avérés bénéfiques et sont de nature à engendrer des progrès et
des acquis pour la réalisation des objectifs escomptés et en symbiose avec les pouvoirs publics, les collectivités locales , l’université, le tissu associatif , la recherche scientifique et les différents opérateurs dans le domaine. En termes d’actions, le partenariat, auquel auront participé cinquante experts européens, aura notamment permis les réalisations suivantes :
Axe 1 : Intégration législative et réglementaire de l’écoconstruction L’action s’est traduite par des propositions concrètes pour faire évoluer les textes règlementaires tunisiens applicables à l’éco-construction, en intégrant les aspects liés à l’éco-construction dans les textes se rapportant aux marchés publics et aux bâtiments civils en tenant compte de l’acquis de l’Union Européenne et des tendances mondiales et ce afin de promouvoir la réalisation des bâtiments éco-construits.
Axe 2 : Développement et promotion de l’éco-construction Des travaux importants ont été engagés afin de renforcer la communication sur l’éco-construction. L’objectif étant de sensibiliser les centres d’influence et les populations cibles aux bien-fondés de l’éco-construction. Il s’agit d’une communication de fond sur l’existant, le savoir, le savoir-faire, les réalisations aux niveaux national et international à travers ce qui suit : - L’élaboration d’un plan stratégique de communication sur l’éco construction pour inciter et favoriser l’émergence de bâtiments durables en Tunisie. - La mise en œuvre d’une campagne de sensibilisation et d’information par l’organisation de séminaires, tables rondes, journées de l’éco construction s’adressant à l’ensemble des auteurs de la filière de la conception et de la construction de bâtiments visant à apporter des compléments de connaissances essentielles. - Des manifestations de sensibilisation destinées au grand public et d’informations destinées aux différents acteurs du domaine de la construction à travers des campagnes d’affichage, des bulletins d’information trimestriels, des actions médias dans la radio et la presse écrite, un guide méthodologique de sensibilisation… - La conception d’un grand prix national de la construction durable (décret, règlement), - La création d’un onglet éco-construction sur le site web du ministère. - La mise en place d’un comité tunisien de développement durable (statut et règlement), - La conception d’un écolabel bâtiments civils. - La préconisation de mesures relatives à l’enseignement de l’écoconstruction, séminaires d’identification des axes de recherche et des outils de financement.
Axe 3 : Renforcement des capacités managériales de la Direction Générale des Bâtiments Civils Une Proposition de restructuration de la direction générale des bâtiments civils a été mise au point dans l’objectif d’amélioration du métier du service constructeur au niveau des procédures internes, des méthodes d’approches, de la gestion des projets … au profit de bâtiments éco-construits.
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Concours national d’architecture
Foyer universitaire mixte Mednine Architectes : BEN AYED M’Hamed, CHAABANI Souhir, CHAABANI Mouldi Structure et VRD : AJRA Mohamed Fluides : AZZOUZ Rachid Electricité : BEN HASSINE Faiçal Sécurité incendie : BAHRI Abdelmoula et REBAI Nizar Bureau de contrôle : SECURAS Chef de projet D.G.B.C : BOUMALLASSA Zayed Ingénieur principal Entreprise : société BEL MABROUK TRAVAUX Le foyer universitaire mixte de Mednine, d’une capacité de 598 lits, répartis en unités d’hébergement de huit chambres à deux lits, se veut une contribution dans la production d’une architecture contemporaine, enracinée et fortement imprégnée par les caractéristiques du site de l’environnement en général. Les ensembles d’hébergement desservis à partir du bloc central de l’administration, sont organisés autour de patio-jardins dimensionnés pour créer le maximum d’ombre. D’une manière générale, le vocabulaire architectural adopté utilise des formes géométriques franches, des techniques simples et des matériaux classiques et les met au service de la qualité spatiale et du confort physique et psychique des occupants. Une attention particulière a été accordée aux variations d’échelles, au développement de perspectives intérieures le long des axes de cheminement et à la maîtrise des ambiances lumineuses. Compte tenu des particularités climatiques et conformément à la stratégie nationale de développement durable et de l’économie d’énergie des choix morphologiques et constructifs ont été adoptés pour favoriser le meilleur comportement
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du bâtiment, surtout en périodes chaudes, on peut citer en particulier : - La bonne isolation thermique réalisée en laine de roche dans les doubles cloisons et en béton cellulaire en toiture - Les unités d’hébergement, assez compactes sont organisées autour de patios jardins, de taille réduite et se développent en R+2 engendrant le maximum d’ombre dans ces patios. - Le traitement des façades avec des éléments en relief crée des ombres portées et diminuent l’exposition au soleil. - Dans la majorité des chambres, la moitié du mur en contact avec l’extérieur est occupée par les placards optimisant ainsi le confort thermique. - Les ouvertures sont généralement étroites et souvent équipées de claustras maçonnées. - Les eaux pluviales sont récoltées dans trois citernes dont l’une est traitée comme un puits artisanal, du côté de l’amphithéâtre pour une sensibilisation des étudiants à la question de sa rareté. - Un parc de panneaux solaires assure la production de l’eau chaude sanitaire pour l’ensemble des blocs de douches.
Axe 4 : Renforcement des capacités d’intervention de la DGBC dans le domaine de l’éco-construction La coopération et le travail conjoint des experts européens et tunisiens ont permis de développer les capacités techniques des principaux intervenants de l’éco- conception-construction de la DGBC, par une montée en compétences au travers d’ateliers et de séminaires d’information et de formation ainsi qu’au travers d’un accompagnement en eco conception sur un projet pilote .Les actions entreprises sont les suivantes : - Formations aux techniques de l’éco-construction au profit d’une centaine de cadres de la DGBC et des directions régionales, - Formation qualifiante d’auditeurs iso14001 au profit de trois cadres, visites d’études en France, en Allemagne et au Portugal, centrées sur les bâtiments performants et les services constructeurs, -Organisation de 5 voyages d’études pour des projets pilotes en France, Allemagne et Portugal au profit des cadres de la DGBC. - Elaboration d’un diagnostic relatif à la gouvernance de la DGBC et proposition de plan d’action, - Mise en place d’une cellule de veille fonctionnelle et efficace. Il convient de préciser qu’avant le lancement du jumelage sur l’éco construction, la prise en compte du concept de développement durable était déjà une préoccupation présente à la Direction Générale des Bâtiments Civils qui s’est engagée depuis quelques années dans une démarche de construction durable pour la réalisation des projets à sa charge. Le jumelage a renforcé cette prise de conscience et a aussi consolidé les acquis dans ce domaine. Il a présenté une opportunité pour sensibiliser les praticiens de l’architecture : publics et privés, sur les enjeux et exigences que revêt l’application du concept «construction durable». En effet, la performance et les qualités de toute construction sont intimement liées au choix des matériaux de construction et aux techniques de mise en œuvre mais aussi à la réflexion sur le choix du lieu et du mode d’implantation du bâtiment et la gestion des énergies et de l’eau. L’impact au sein de l’administration est important, et c’est le reflet, à la fois, de l’apport sérieux en matière d’acquis et de pratiques de la part des experts européens, et à l’implication réelle et la sensibilisation des cadres tunisiens qui ont une connaissance préexistante incontestable émanant d’un patrimoine architectural et urbain riche en pratique durable et d’un savoir faire ancestrale qui a fait ses preuves tout au long de notre histoire. Toutefois, il est à souligner que les échanges ne se sont pas limités à une transposition d’outils et de méthodes d’approches pour la réalisation de bâtiments durables mais ont concerné des réflexions sur les adaptations d’approches à un contexte tunisien avec ses propres spécificités architecturales ,techniques, sociales et économiques . Le projet de jumelage a permis de former de nombreux cadres aux principes de l’éco-construction soit par la mobilisation d’experts européens dans le cadre d’actions de formations réalisées en Tunisie traitant de diverses thématiques liées à l’éco-construction, soit au travers des visites d’études permettant la visualisation des pratiques européennes en termes d’éco-construction. L’impact à l’externe a été positif par la création d’une dynamique fructueuse et d’une synergie entre l’administration et les différents intervenants dans le domaine de la construction lors des diverses manifestations organisées sur le thème et la pratique de l’éco construction. Dans ce contexte des actions importantes et fortes ont été développées avec l’ambition de promouvoir l’éco-construction dans toutes les sphères de la société tunisienne. Le jumelage a ainsi défini les critères d’un écolabel, pour les bâtiments civils, proposé le cadre d’une rencontre régulière entre l’administration – acteurs professionnels privés, et associations avec la mise en place d’un comité tunisien du bâtiment durable(COTUBAD), encore défini les règles d’un concours national des bâtiments durables, et surtout il a organisé ou participé à de nombreux évènements / colloques / séminaires ouverts aux acteurs de la filière bâtiment - environnement.
Les perspectives La Tunisie souhaite donner une mission sociétale à la construction dans le cadre du développement durable. Il s’agit de donner une légitimité à l’éco-conception et réalisation des bâtiments par la dissémination d’un savoir et un savoir faire ancrés dans le cadre de l’administration dans toute la filière de la construction.
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Parmi les outils de gestion et de diffusion, seront mis en place des programmes traitant du sujet de la construction durable et vulgarisant les concepts clés et les approches architecturales et techniques y afférentes et ce en se référant au patrimoine architectural et à l’architecture vernaculaire spécifique à chaque région du pays. Ces programmes permettraient en plus de la revalorisation d’un savoir faire ancestral, l’acquisition des notions de bases et des méthodologies pratiques pour construire de manière durable par la maitrise d’outils conceptuels adaptés aux contextes régionaux et tenant compte des aspects architecturaux, techniques, sociaux ….. Toutefois, inscrire la construction dans une dynamique durable, passe en premier lieu par une prise de conscience collective volontaire de la part des différents intervenants dans le domaine de la construction mais aussi par un accompagnement législatif et règlementaire imposé par les pouvoirs publics. Il est aussi vrai, que le virage vers la construction durable repose sur un processus de sensibilisation à long terme, mais la réaction de décideurs et intervenants concernés par cette expérience de jumelage a montré déjà un signal positif : une coopération riche en rencontres, échanges d’expériences, activités de mobilisation et de communication. Il faut poursuivre sur cette lancée et s’investir davantage pour mobiliser d’autres acteurs, plus particulièrement ceux du secteur liés aux techniques et aux matériaux de construction. A cet effet , la mise en place d’une stratégie nationale concertée et efficace relative à ce secteur est devenue une nécessité incluant toute les parties concernées : instances publiques et organismes privés , afin de maîtriser les impacts du bâtiment sur l’environnement et de créer un environnement intérieur satisfaisant à moindre coût grâce à l’intégration des énergies renouvelables et l’utilisation de matériaux locaux en favorisant l’éco-construction qui contribuent sensiblement à la réduction des besoins énergétique des bâtiments. Pour assurer la pérennisation de ces actions, la direction générale des bâtiments civils préfère privilégier des actions simples, répétitives et réalistes, adaptées aux moyens du pays et qui prennent en compte les constats de l’état des lieux, mais aussi privilégier une démarche progressiste basée sur l’expérimentation, l’échange et l’animation de terrain et sur des actions qui permettent d’engager une dynamique durable. L’objectif étant d’ancrer l’éco-construction dans le concret, le quotidien et la réalité du pays. Certes, l’administration aura un rôle moteur important, mais son action sera nécessairement relayée par l’ensemble des partenaires et des professionnels du domaine de la construction, chacun dans son domaine de compétence, et en cohérence avec la stratégie nationale du pays. Pour ce faire elle œuvrera à sensibiliser les centres d’influence et les populations cibles aux bien-fondés de l’éco-construction, à les convaincre, les motiver, les fédérer, et surtout à rendre visible les actions entreprises, ainsi que les initiatives et réalisations exemplaires. Certains résultats du Jumelage visent directement, à pérenniser les bonnes pratiques et les acquis. Ainsi, la création d’une base de données sur le site internet ministériel permet de mettre à disposition les informations récoltées selon une nomenclature couvrant bien le domaine (Matériaux, Equipements, Systèmes, EnR...), et la cellule de veille mise en place par la DGBC/DEAT avec le soutien du Jumelage a pour mission d’actualiser cette base de données. Nous estimons qu’il est grand temps d’appréhender la démarche d’éco construction dans les projets de bâtiments afin de veiller dans un futur proche à assoir des démarches de constructions durables spécifiques à la Tunisie et répondant à nos contraintes environnementales, culturelles, sociales et économiques. Nous tenons à associer dans cette démarche tous les concernés par les approches durables, les concepteurs, les chercheurs, les scientifiques, les décideurs, les responsables de la commande publique,...Nous escomptons, ainsi sensibiliser les intervenants dans le domaine du bâtiment, vulgariser le thème de l’éco construction et généraliser les pratiques de construction durable. Les enjeux sont de taille et les défis non des moindres , nous n’avons le choix que d’aller de l’avant en redoublant d’effort et en donnant de l’impulsion à nos échanges et nos concertations pour concrétiser les objectifs tant à l’échelle territoriale et urbaine qu'à l'échelle de la réalisation des bâtiments, et réaliser des bâtiments respectueux de l’environnement garants d’une meilleure qualité de vie et une prospérité pérenne pour notre pays.
Raoudha Jebari Larbi Architecte Général, Directeur à la DGBC, Ministère de l’Equipement de l’Aménagement du Territoire et du Développement Durable
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Concours national d’architecture
Projet de réalisation de l’Institut Supérieur des Systèmes Industriels de Gabès Le Ministère de l’Equipement et de l’Habitat (Direction Générale des Bâtiments Civils), pour le compte du Ministère de l’Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique, s’est proposé la réalisation d’un projet de construction de l’Institut Supérieur des Systèmes Industriels de Gabès implanté dans le campus universitaire de Gabès. Le projet a une superficie globale de 7 170 m² et d’une estimation totale de l’ordre de 9 MD sur un terrain d’une superficie de 11 627 m². Le projet lauréat conçu par Sourrour Aounallah, Raoudha Skhiri et Imed Chouchane tient compte de la morphologie du terrain, en s’inscrivant dans une démarche de développement durable. Les architectes concepteurs se sont fixés sur l’objectif de la réalisation d’ « un bâtiment passif », en réduisant au maximum les besoins énergétiques par une optimisation de la consommation (orientation, compacité, protection solaire, ventilation naturelle); La finalité est de produire « un bâtiment à énergie positive » qui consomme mieux en faisant appel à des technologies prouvées facteur d’économie pour l’utilisateur et l’environnement tels que la gestion des eaux pluviales et le recours aux énergies renouvelables. En effet le parti conceptuel s’est basé sur l’analyse des ressources du lieu et du climat du projet. Quant à la composition spatiale, des formes géométriques pures et simples, le cercle, le carré, le rectangle et le triangle, sont la panoplie de la composition. Les axes s’entrecroisent et longent les différents blocs constituant le bâtiment dans une alternance de végétal et minéral, permettant l’accès aux différents espaces.
Le concept architectural est influencé en grande partie par les constructions de nos ancêtres (voir les houchs gabésiens) pour une conception bioclimatique à savoir les patios qui sont végétalisés, propices pour le rafraichissement de l’air, semi fermé, qui assurent le maintien d’un micro climat avec des dispositions spécifiques à chaque orientation à savoir : - Les façades Est, où le soleil est rasant et aucune protection végétale n’est possible, sont munies de claustras conçues suivant la trame de notre système. Les façades Ouest qui donnent sur l’extérieur sont quasi aveugles afin de se protéger de la rigueur de cette orientation ; celles donnant sur la cour ou les patios seront protégées par Les masques architecturaux qui complètent la composition afin d’orienter les rayons solaires de la manière qui soit la plus profitable au bâtiment et à ses usagers. Chaque composante du programme a été implantée soigneusement en fonction de son apport par rapport à toute la volumétrie ; la qualification spatiale était faite d’une manière à se protéger des vents dominants froids de l’hiver du côté Ouest, et ce par l’implantation Archibat 32 / 9- 2014
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du bloc de laboratoire linéaire compact qui se développe en R+1 qui formera un écran pour le forum et le bloc en face, l’orientation des blocs d’enseignement ainsi que les départements Nord/ Sud en fonction de leurs affectation de manière à optimiser l’éclairage naturel venant du nord, et ce pour la quasi totalité des blocs. Pour les autres blocs, chaque orientation a été traitée différemment afin de tirer profit au maximum des apports énergétiques en saison hivernale et protection contre le soleil en saison estivale. Les laboratoires et les espaces d’enseignements ont été dotés d’une double orientation afin d’assurer une totale ventilation naturelle. Les patios seront plantés d’arbres caduques, qui assurent un ombrage couvrant en été et qui perdent leur feuillage en hiver laissant les rayons solaires pénétrer à l’intérieur des espaces afin de réduire les consommations énergétiques ; En plus, par la création d’une mini oasis, un micro climat sera assuré dans le forum puisqu’il y aura un jeu d’ombre et de lumière, de minéral et végétal dans un système à deux directions afin d’atténuer les effets négatifs des nuisances, des structures en osier ont été conçues suivant notre trame de système. Un écran végétal avec des arbres à grand feuillage sera prévu à l’ouest afin d’éviter au maximum les nuisances des vents de cette orientation durable. Quant à la gestion de l’eau sur le présent projet, elle se décline selon deux principes : - La gestion des eaux pluviales : Deux niveaux de récupération des eaux pluviales sont à prévoir : Au niveau du bâtiment, avec la collecte des eaux de toiture, au niveau de la parcelle, avec la collecte des eaux des rues intérieures, du forum et des voiries. - La réduction des besoins en eau potable: l’ensemble du bâtiment sera pourvu d’équipements hydro économes, tels que des chasses d’eau double débit (36/l), des robinets limiteurs de pression et de température. - La gestion des eaux usées: un système de recyclage des eaux usées, qui pourront être filtrées et dépolluées par des filtres à sables complétés par des végétaux se nourrissant de matières organiques.
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ACTUALITÉS
Rendre la ville accessible à tous
La réhabilitation des quartiers populaires en Tunisie L’Agence Française de Développement (AFD) et l’Agence de Réhabilitation et de Rénovation Urbaine (ARRU) ont organisé conjointement une exposition photographique sur la réhabilitation des quartiers populaires en Tunisie intitulée « Rendre la ville accessible à tous.», et ceci du 21 mai au 8 juin 2014 à la Maison de la culture Ibn Rachiq à Tunis. Cette exposition était une occasion pour mettre un coup de projecteur sur les conditions de vie dans ces quartiers et sur les efforts déployés pour les améliorer. Le vernissage qui a eu lieu le 20 Mai a fait l’objet de deux projets artistiques, l’exposition « Rendre la ville accessible à tous » et la projection d’un documentaire qui s’intitule «Construire la Tunisie », l’AFD et l’ARRU ont voulu sensibiliser les décideurs et le grand public aux enjeux auxquels font face les quartiers populaires en Tunisie. L’exposition et le film sont le fruit du travail réalisé par un photographe, Augustin Le Gall et par les documentaristes Félix Vigné et Xavier Mutin,qui ont parcouru en janvier 2014 les
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quartiers populaires de six villes tunisiennes : Gafsa, Kairouan, Le Kef, Médenine, Sfax et Le Grand Tunis. Ils ont pris sur le vif le quotidien de la population dans ces quartiers, certains en attente d’une réhabilitation à venir, d'autres en chantier ou récemment réhabilités. A travers les images et les témoignages, chacun peut aller à la rencontre des habitants de ces quartiers. L’objectif est également de faire connaître les efforts financiers, techniques et humains importants engagés dans la réhabilitation et l’accès de tous aux services de base. Enfin, ces supports ont pour objectif d’engager un échange sur les politiques urbaines en Tunisie afin de trouver et de tester les alternatives au phénomène de l’habitat informel.
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SÉMINAIRE
L’innovation dans le secteur du bâtiment En marge du salon du bâtiment et de la Construction, le 23 mai dernier, s’est tenu à la foire d’exposition du Kram, en présence de plusieurs acteurs du bâtiment, un séminaire sur l’innovation dans ce secteur. Organisé conjointement par la revue Archibat et le CTMCCV1 en partenariat avec la direction des bâtiments civils du Ministère de l’équipement, de l’aménagement du territoire et du développement durable et avec le soutien des sociétés, Ooredoo, TPR, OGER Tunisie, Structura, Lejnef Bois et EXTHA. Le séminaire a porté sur plusieurs thématiques regroupées en 4 panels, à savoir : 1. L’état de l'innovation dans le secteur du bâtiment en Tunisie ; 2. le partenariat recherche- Industrie ; 3. le rôle des programmes d’incitation au développement de l’innovation ; 4. les expérimentations et retours d’expériences Cet événement a réuni plusieurs experts de divers disciplines et spécialités ( universitaires, ingénieurs, architectes et industriels). Parmi les questions soulevées on relèvera les suivantes: comment développer la culture de l’innovation dans ce secteur ? Le rôle des acteurs du bâtiment dans l’innovation ? Les procédures et les réglementations sont-elles accessibles et efficientes ? Comment renforcer le lien entre recherche, innovation et industrie ? Force est de constater que l’innovation dans le bâtiment en Tunisie est très limitée, les acteurs dans le processus de conception et de production travaillent toujours de façon artisanale, n’ont pas le goût du risque ni une volonté claire de faire bouger les choses. A l’intersection de plusieurs disciplines, techniques, sociales de design, de communication, l’innovation nécessite une synergie de collaboration entre l’architecte et tous les acteurs du secteur de la construction. Panel 1 : état de l'innovation dans le secteur du bâtiment en Tunisie C’était à M. Ali Cheikhrouhou, architecte et urbaniste consultant, d’ouvrir le 1er panel, il a commencé son exposé par la définition de l’innovation comme étant la mise en œuvre d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise. Cette définition montre l’importance de l’innovation, en effet elle joue un rôle important dans la conception des locaux d’habitation, de travail ou de loisirs, confortables, sains, économes en énergie et respectueux de l’environnement, dans la mise à niveau du patrimoine bâti existant, dans la satisfaction des nouveaux besoins des usagers et surtout dans le gain en compétitivité et en parts de marché. Pour ce faire différents acteurs : les prescripteurs, les concepteurs, les chercheurs, les financiers, les démarcheurs, doivent collaborer ensemble.
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M. Cheikhrouhou a souligné de même les différents freins à l’innovation qui sont essentiellement : • Les barrières mentales (résistance au changement) • Le Cloisonnement entre les filières (chacun pour soi) • La manque d’accompagnement des professionnels du bâtiment • Le coût du développement • Le coût de mise sur le marché et de commercialisation • La réglementation parfois rigide • La complexité des procédures • La certification et les assurances Innovation architecturale, exemple du projet du futur siège du Ministère de l’Industrie Mme Saloua Hammi architecte principal au Ministère de l’équipement, de l’Aménagement du Territoire et du développement Durable, a présenté le projet de construction du futur siège du Ministère de l’Industrie, un projet qui intègre plusieurs innovations architecturales dans le cadre de l’application de la stratégie nationale d’économie d’énergie. Mme Hammi a commencé son exposé par la citation des textes relatifs à l’efficacité énergétique dans le bâtiment tel que la Loi n° 200582- du 15 août 2005, portant création d'un système de maîtrise de l'énergie, le Décret n°20052234- du22 août 2005. Ces textes suivent une démarche spécifique qui a dicté le déroulement du projet de construction du siège du Ministère de l’Industrie, d’où le déroulement suivant trois phases 1- Phase du Programme Fonctionnel et Technique (PFT), 2- Phase du concours architectural, 3- Phase des études. Mme Hammi a précisé avant de développer les phases de construction, que le futur siège du MIT sera construit sur un terrain situé à Montplaisir, au nord-est du centre de Tunis, que la surface totale construite sera de l’ordre de 21.440 m², et que la maitrise d’œuvre a été confié à
M. Lotfi Rebai et M. Karim Berrached. Elle est passée par la suite à la première phase fonctionnelle et technique (PFT) ; au cours de laquelle, les dispositions d’économie d’énergie ont été prises en compte lors de l’élaboration de l’estimation prévisionnelle correspondante, ce qui revient à un surcout de 5% du cout total du projet prévu pour les améliorations énergétiques du bâtiment, surcoût qui sera amorti par les économies d’énergie au niveau de l’exploitation. Pour la phase du concours, les architectes ont été invités à respecter des recommandations conceptuelles comme l’implantation, l’orientation et d’autres relatives aux matériaux de construction ainsi que des solutions techniques comme les isolations, l'inertie, l'étanchéité. Le futur siège du ministère de l’industrie dispose de 4 orientations principales qui bénéficient de la protection propre du volume du bâtiment, créant un micro-climat amélioré par la présence de la terrasse intérieure végétalisée. Pour le traitement de l’enveloppe, les architectes ont différencié les façades par des traitements spécifiques selon l’orientation. Pour la façade sud-est les architectes ont eu recours à des vitrages doublés et teintés qui sont accompagnés de brises soleil, pour la façade sud ouest. Dans sa conclusion, Mme Hammi a précisé que la direction générale des bâtiments civils a collaboré avec les concepteurs du projet, le bureau d’études allemand TBZ et le binôme auditeurs pour ce projet pilote de haute performance énergétique qui sera un exemple à suivre pour les autres projets publics et privés. Apports et limites des applications nomades d’aide à la conception architecturale Dans son intervention Mme Malek Derouiche Jerbi, architecte et enseignante diplômée de L’ENAU, a présenté des exemples d’applications informatiques nomades d’aides à la conception architecturale, disponibles sur le marché. Entre avantages et inconvénients, Mme Malek Derouiche a précisé que ces applications en pleine évolution, présentent l'avantage de pouvoir s'adapter à la mobilité qui caractérise de plus en plus la pratique architecturale. Accessibles depuis un simple smartphone ou autre tablette, elles pourraient accompagner les professionnels dans leurs déplacements au cours de leurs missions. Les avantages de l’utilisation de la maquette BIM M. Amine Dellagi, architecte chargé d’études au bureau d’ingénierie OGER International Tunisie, a présenté les avantages de la maquette numérique BIM (Building Information Modeling). Celle-ci se trouve aujourd’hui au cœur d’une dynamique naissante qui porte les intervenants de la construction vers de nouvelles méthodes de travail et de nouveaux outils de conception, d’étude et de gestion du bâtiment. La maquette numérique qui va être généralisée dans les pays avancés
se présente comme une « carte vitale » du bâtiment qui l’accompagne depuis l’idée jusqu’à la démolition et au recyclage des composants. Cet outil peut faire gagner jusqu’à 20% du coût total par la mise en place d’une plate-forme commune à tous les intervenants mise à jour continuellement et instantanément. Panel 2 : Le partenariat recherche et Industrie Certification et utilisation des produits de construction innovants en Allemagne et Europe Lors de ce panel Mme Doris Kirchner conseillère pour la construction durable a affirmé que les produits de construction en Allemagne sont régis par des normes, permettant à l’architecte de planifier clairement et exactement le processus de la construction et de la mise en place de l’offre. L'architecte et tous les acteurs impliqués dans le processus de la construction peuvent ainsi bénéficier des produits standardisés et dont la performance est connue. Les normes sont mises en place pour les produits approuvés et établis. Pour les produits innovants, des procédures sont nécessaires avant leur utilisation. Produits et systèmes constructifs nouveaux et innovants Dans son intervention, Mme Alia Yahia, chargée du département Recherche et Innovation au CTMCCV, a rappelé que l’innovation dans le domaine du bâtiment est surtout dictée par les nouvelles exigences environnementales. L’impératif national d’économie d’énergie nous oblige à concevoir de nouveaux matériaux de construction économes en énergie tant au niveau de la production qu’au niveau de leur usage. Or pour innover, il faut disposer de fonds importants. L’état et particulièrement le Ministère de l’industrie a mis à la disposition des entreprises et des établissements de recherche deux outils de financement de l’innovation, il s’agit du Programme National de Recherche et d’Innovation (PNRI) et de la Prime d’Investissement en Recherche et Développement (PIRD). Le CTMCCV utilise ces outils pour assurer le transfert de technologie du monde de la recherche vers le monde industriel afin de créer de la valeur économique par le développement de nouvelles activités au sein des entreprises existantes ou par la création de nouvelles entreprises et par conséquent pour la création d’emplois. Malgré l’existence du programme Mobidoc, Mme Yahia, déplore le manque de valorisation de la recherche en Tunisie et le manque de moyens attribués aux bureaux de transfert de technologies (BUTT) régionaux qui ont été mis en place, sans pour autant démarrer leurs activités. Le bâtiment étant la filière de la transdisciplinarité par excellence, les acteurs sont nombreux et appartiennent à différentes sensibilités, parfois contradictoires et avec des intérêts divergents. Le béton Mousseux M. Mehdi Gahbiche, ingénieur ENIT en génie mécanique a présenté les solutions adoptées par la société MAN BETON pour la production du béton léger, l’avancement du projet de production de briques en béton mousse et les difficultés trouvées lors de la réalisation du projet. Optimisation de la préparation d’un ciment phosphomagnésien Dans son intervention M. Halim Hami, docteur en chimie et enseignant au Centre National des Recherches en Sciences des MatériauxTechnopole de Borj-Cedria, a rendu compte de leur recherche qui a
1-Le Centre Technique des Matériaux de Construction, de la Céramique et du Verre
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Il a aussi présenté les mécanismes de collaboration avec les industriels et les perspectives de conventions et financement de thèses, MOBIDOC, bourses, projets... Le design global vecteur d'innovation Mme Memia Taktak, architecte d’intérieur, designer et fondatrice de l’agence Dzeta, a présenté à travers l’exemple de collaboration avec Doremail, la démarche transversale qui a permis d'envisager parallèlement le produit, son design, son lieu de production son packaging, sa communication graphique et son lieu de vente. Cette démarche cohérente a abouti à une force de communication et a permis
conduit à la découverte du ciment phosphomagnésien offrant plusieurs avantages, notamment la résistance aux milieux agressifs chimiquement et thermiquement, avec un faible coût de fabrication. En effet, dans leur équipe de recherche, ils ont essayé d'optimiser la synthèse d'un ciment phosphomagnésien présentant une bonne résistance mécanique. D'autre part, ils ont essayé de minimiser le coût de production de l'oxyde de magnésium qui est le composant principal de ce ciment à partir d'une saumure naturelle située à Sebkha el Melah de Zarzis. Valorisation des ressources végétales tunisiennes dans l’écoconstruction Dans la même perspective d’innovation Mme Houda Saad R’zig, docteur en chimie, a présenté le projet de la valorisation des ressources végétales tunisiennes dans l’éco-construction et ceci dans le cadre du projet Franco-Tunisien « Eco-Panneaux » qui consiste à valoriser les fibres végétales issues de plantes d’origine tunisienne dans l’élaboration des bio-composites et à évaluer le potentiel des espèces tannifères locales pour la préparation d’extraits tannants servant à l’élaboration de colles écologiques. Mme Houda a montré l’importance de nos plantes locales, l’alfa, entre autre abondemment présente, dans l’éco construction. Les propriétés mécaniques de composites de plâtre renforcés par les fibres d’alfa, de jonc et de folioles de palmier dattier sont plus intéressantes que les matériaux composites renforcés par les fibres de commerce. L’étude de la résistance à la flexion des composites plâtre/fibre locale et plâtre/fibre du commerce montre que les filasses préparées de plantes locales pourraient être une alternative par excellence à la filasse du commerce. L’intégration de fibres lignocellulosiques ou de résidus agricoles ou agro-industriels dans l’élaboration des matériaux de structure composite pour le bâtiment, est aujourd’hui un domaine de recherche d’intérêt croissant et mériterait d’être transféré à l’étape industrielle Perspectives de la recherche scientifique sur les géo-matériaux : rapport avec l’industrie tunisienne M. Mehrez Jamei, Professeur au laboratoire génie civil de l’ENIT a présenté la stratégie de collaboration avec les industriels au cours de 2012 - 2014 concernant : les nouveaux bétons, la construction en terre, la préfabrication, et la stabilité géotechnique.
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à l’entreprise d’évoluer tout en démontrant sa capacité d’innovation face à une concurrence agressive du marché. Cette image globale sert l’entreprise et affirme sa force de positionnement. Panel 3 : le rôle des programmes d’incitation au développement de l’innovation La recherche d’information brevet pertinente pour l’industrie des matériaux de construction M. Adel Chouari responsable de l’Académie de la Propriété Intellectuelle, a présenté les avantages du brevet d’invention, comme source d’information technologique et juridique et outil de veille stratégique dans l’industrie des matériaux de construction. Programme GIZ de développement d’appui à l’innovation, soutien au transfert de technologie Mme Fatma Mselmi experte au Programme d’Appui à l’Entrepreneuriat et à l’Innovation au GIZ a expliqué le rôle du transfert technologique dans le processus d’innovation, surtout pour les entreprises et notamment les PME qui n’ont pas les moyens humains, techniques et financiers pour réussir correctement leur démarches d’innovation. Le 4ème panel : Expérimentations, retours d’expériences Comment proposer des solutions alternatives à la construction traditionnelle ? Ce fut le sujet d’intervention de Mme Emna Chouikha ingénieure en construction bois. Le bois répond à de
nombreuses problématiques tant en termes environnemental que technique. C'est une construction durable est une construction qui utilise le matériau à bon escient. La société Lajnef Maison Bois apporte des solutions constructives qui permettent de répondre aux nouveaux enjeux de la construction. A son tour M. Bechir Farhat, a présenté les simulations thermiques et les indicateurs de performance énergétique de la fenêtre aluminium à rupture de pont thermique de TPR (Tunisie Profilés Aluminium) ainsi que l’impact de ce type de menuiserie sur la consommation du bâtiment. Quant à M. Jean-Pierre Herisson, directeur de la société EXTHA, leader de la pose de conduits coupe-feu en France, a présenté la protection passive contre l’incendie des conduits de désenfumage et de ventilation, ainsi que des enduits coupe-feu. Depuis 2009, la sécurité incendie est inscrite dans la loi tunisienne. M. Hérisson, a présenté les principes et produits de cette branche encore mal connue de la construction, ainsi que les problématiques et enjeux spécifiques de son développement en Tunisie. Le thème de l’isolation, l’un des piliers d’une conception pensée dans sa globalité, a été présenté par M. Antoine Habellion ingénieur et représentant de ROCKWOOL qui a affirmé que si le bâtiment de demain n’aura pas forcément un aspect différent de celui d’hier ou d’aujourd’hui, il devra en revanche s’appuyer sur une conception intelligente, avec une planification globale et le recours à des ressources qui ne sont pas rares. Par conséquent, il semble nécessaire d’inscrire l’isolation comme l’un des piliers d’une conception pensée dans sa globalité et de stopper la démarche d’une isolation basée sur la performance unique d’un produit. Rapport élaboré par Abir Azzi
Recommandations La table ronde organisée à la fin de séminaire a permis de cerner quelques pistes de recommandations opérationnelles pour favoriser l'innovation dans le secteur du bâtiment à savoir principalement : Axe 1 : Développement d’une culture de l’innovation • Encourager les programmes de formation dans la recherche et l’innovation • Encourager les structures de recherches régionales • Agir sur les mentalités par la diffusion et la vulgarisation de l’information • Inscrire la recherche développement comme priorité au niveau du budget de l’état • Encourager les chercheurs et veiller à l’équilibre du genre • Impliquer tous les acteurs dans la mise en place d’une stratégie nationale d’innovation dans le secteur du bâtiment (bâtiment 2025) • Développer les filières et les masters professionnels en recherche développement • Diffuser et faire connaître les expériences d’innovation Axe 2 : Simplification des procédures d’incitation et de la réglementation • Simplifier et harmoniser la réglementation • Développer le secteur de la normalisation et simplifier les procédures Axe 3 : Renforcement de la relation et la liaison entre recherche, innovation et marché • Encourager le potentiel d’innovation dans les régions en relation aux ressources locales • Constituer des groupes d’entreprises axés sur l’innovation • Favoriser les transferts de technologie • Développer le partenariat Public/Privé • Promouvoir et encourager l’expérimentation • Créer des « zones franches d’expérimentation » avec des règles spéciales et financement public du risque • Créer des « plateformes d’innovation » spécialisées dans le bâtiment aux niveaux national et régional
Photos : Dalila Yakoubi
Archibat remercie tous ceux qui ont contribué à la réussite du séminaire: Mounir Bahri, Ali Cheikhrouhou, Saloua Hammi, Malek Derouiche Jerbi, Amine Dellagi, Doris Kirchner, Alia Yahia Driss, Mehdi Gahbiche, Halim Hammi, Mehrez Jamei, Houda Saad R’zig, Memia Taktak, Monia Masmoudi, Adel Chouari, Fatma Mselmi, Emna Chouikha, Bechir Farhat, Antoine Habellion, Jean-Pierre Herisson, Ahmed Bouzguenda, Ali Djerbi, Lotfi Rejeb et Selma Hamza.
Il serait opportun de créer aussi un Conseil National du Bâtiment sous la présidence du ministère de l’équipement regroupant tous les organismes concernés par ce secteur et les différents intervenants (ordre des architectes, ordre des ingénieurs, chambre syndicale des promoteurs immobiliers, des entrepreneurs, BE, bureaux de contrôle, UTICA….). Ce conseil aura pour tâche de mettre en place des objectifs à moyen et long terme et de définir les moyens à mettre en place par les différents intervenants pour les atteindre. Ce conseil sera chargé également du suivi de la concrétisation des plans d’actions arrêtés en commun accord pour garantir leur réalisation.
Les powerpoints des présentations sont accéssibles sur www.archibat.tn Archibat 32 / 9- 2014
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RÉALISATIONS
l'Odéon UNE résidence à echelle humaine Promoteur: Millenium immobilières Architecture & paysages: Atelier Façila Architecture intérieure: DZETA Ingénieur de structure et VRD: Malek Ben Ayed Ingénieur de fluides et climatisation: Kais Tabka Ingénieur en électricité et sécurité incendie: Karim Hidar Pilotage: Brahim Mansouri 36 Archibat 32 / 9- 2014
La résidence l'Odéon est une opération immobilière de taille humaine qui se situe aux Jardins de Carthage dans un développement récent. Le contexte bâti en pleine expansion nous a invités à créer une urbanité propre au projet en vue d'offrir aux logements un caractère intime et atténuer les vis-à-vis avec le voisinage. L'opération se déploie autour d'un patio / jardin central par lequel s'effectue la distribution des logements. Ainsi le parcours des habitants offre des sensations spatiales riches et diverses qui évoquent les principes arabo-andalous de rapports entre intérieur et extérieur. La notion de limites entre les parties communes et privées est estompée par la présence de la cour centrale et l'éclairage naturel des coursives rompt avec la spatialité habituelle des logements collectifs. Un claustra en tôle d’aluminium perforée crée des vibrations lumineuses qui contribuent à agrémenter l’ambiance intérieure. Décliné sur la façade ce
dispositif marque l’entrée de la résidence. Conjugué avec harmonie au revêtement en grès encadrant les ouvertures, il participe de l’unité de l’ensemble. Pour profiter de la vue imprenable sur le golfe de Tunis, les logements du dernier étage jouissent d’une terrasse aménagée en baignade avec jardin suspendu et jacuzzi. De même que les maisons en rez-de-chaussée qui disposent d’espace planté et de piscines. La décoration intérieure d’une élégante sobriété souligne les lignes architecturales accentuant ainsi le caractère raffiné des lieux. La collaboration avec un maître de l'ouvrage exceptionnel qui a privilégié la qualité architecturale à la "rentabilité surfacique classique" a permis l'émergence d'un projet semi-collectif à densité moyenne offrant aux acquéreurs des commodités de très haut standing. Archibat 32 / 9- 2014
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Plan RDC 38 Archibat 32 / 9- 2014
Plan 1er ĂŠtage
© Mohamed Amine Abassi
Plan 2ème étage
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