Espace-vie - Novembre 2023 - N°315

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DÉCOUVRIR

APPRENDRE

EXPLORER

La renaissance des anciens Ateliers De Raedt

Un premier référentiel sur l’habitat léger

Deux exemples français de résilience territoriale

espace

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Novembre 2023 Bimestriel

La revue qui décode les enjeux territoriaux du Brabant wallon

Un premier arrêt à Ramillies

Comment faire du vélo un futur vecteur d’expansion économique


sommaire

4 en bref

découvrir 12 Lever les obstacles

obstacles de la réhabilitation

Testez vos connaissances en l’urbanisme avec notre nouveau jeu

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apprendre

Comment faire du vélo un futur vecteur d’expansion économique

découvrir 14 La renaissance

des anciens Ateliers De Raedt

explorer 16 Deux exemples

français de résilience territoriale

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respirer

284 tilleuls au tapis

répondre 11 Pourquoi la lutte

contre les logements inoccupés est-elle si compliquée ?

Espace-vie est la revue bimestrielle de la Maison de l’urbanisme – Centre culturel du Brabant wallon ( janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre). Elle traite de sujets relatifs à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et aux enjeux culturels en Brabant wallon. Créée en 1989, Espace-vie est indépendante de tout parti politique et dispose d’une entière liberté éditoriale.

apprendre 18 Un premier référentiel

sur l’habitat léger

agenda 20 Sous nos pieds…

Pour un urbanisme des sols en wallonie

L’urbanisme, l’aventure dont vous êtes le héros, l’héroïne est un récit interactif qui propose de découvrir quelques notions de base concernant l’urbanisme et le Code du développement territorial (CoDT). Conçu par la Maison de l'urbanisme, il vous invite à explorer, en ligne et en moins de 20 minutes, les notions de base de l’urbanisme et de la législation wallonne. Avec simplicité et en alliant l’humour des dessins de Marco-Paulo et la précision des illustrations de Frédéric Thiry, le parcours se veut synthétique et accessible à toute personne intéressée. Il définit les concepts principaux de l’aménagement du territoire et esquisse une grille d’analyse des projets architecturaux. Tentez l’aventure sur urbaventure.mubw.be

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Éditeur responsable : Nicolas Van der Maren - Rédacteur en chef : Xavier Attout (x.attout@ccbw.be) - Rédacteurs : Bénédicte Dawance (b.dawance@ccbw.be), Agnès Chevalier, Gaëlle Denhaerynck - Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, B. Dawance, G. Denhaerynck - Présidente de la Maison de l’urbanisme : Sophie Keymolen - Maquette : Louise Laurent (www.louiselaurent.be) - Mise en page : Louise Laurent - Dessins : Marco Paulo - Imprimeur : Artoos Group - IPM Printing - Tirage : 6 000 exemplaires - Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be Photo de couverture : Xavier Attout Espace-vie est publiée avec le soutien de la Wallonie et du Brabant wallon. La revue est envoyée sur demande et gratuitement aux habitants du Brabant wallon, abonnement de 12 euros/an hors Brabant wallon. Ne peut être vendu. Si vous préférez recevoir Espace-vie en version numérique, n’hésitez pas à nous le signaler. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. La clôture de ce numéro s’est déroulée le 20 novembre. Espace-vie est imprimée dans une imprimerie climatiquement neutre. Les émissions de CO2 sont neutralisées à 100 % par le biais de plantations d’arbres. L’emballage qui entoure la revue lors de l’envoi est en maïs.


avant-propos

Une brèche dans le temps Arrêtez le temps, le temps d’… On a beau connaître la rengaine, mais qui s’y attèle vraiment ? Faire du temps son allié, ou du moins ne pas en faire son ennemi ou simplement conscientiser le temps qui passe. Ce discours s’impose, parfois de manière insistante. Une autre injonction. Une réponse bienveillante à l’aliénation du temps. Ce sujet questionne notre société toute entière : comment être en paix avec le temps à l’heure des urgences ? L’ensemble du Centre culturel du Brabant wallon a décidé de s’emparer de ces questions : les couleurs du temps, du temps aliéné aux temps des communs. Interroger notre rapport au temps, c’est projeter notre rapport au monde, c’est questionner notre rapport au territoire, aux paysages. De la ville moyenâgeuse à l’espace de la métropolisation en passant par les mutations industrielles et post-industrielles, les usages du territoire et l’appréhension du temps ont profondément été modifiés au rythme des sauts technologiques avec à la clé, une vitesse qui s’accentue. Aujourd’hui, au prétexte d’efficacité, on contraint le temps, on l’étrique et on l’étire d’autres fois. Et plus on le modèle, plus celui-ci nous devient précieux. Pas étonnant que des bureaux du temps se soient créés, histoire de professionnaliser cette efficacité et en retrouver une certaine maîtrise.

Faire une brèche dans le temps est l’invitation que l’ensemble du Centre culturel du Brabant wallon vous lance pour cette saison 2023-2024. Bénédicte Dawance

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Le temps est parfois subi. À d’autres moments, par choix, par force ou par fatalité, d’aucuns tentent le pas de côté. Ce numéro d’espace-vie nous offre deux illustrations de cette volonté – et cette opportunité – de reprendre la main sur notre temps. Le développement de l’emploi « près de chez soi », une façon de renouer les liens de proximité, de façonner son espace-vie, avec un usage des lieux plus élargi que le résidentiel. C’est dans l’air du temps. Dans l’air du temps aussi : l’habitat léger et l’engagement pour son abri. Soit un temps de construction et de soin.


en bref

L’UCLouvain pourrait récupérer 50 logements

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Le marathon de la future clinique Saint-Pierre est lancé Dossier majeur pour le Brabant wallon. La clinique Saint-Pierre vient de déposer sa demande de permis unique pour la construction d’un nouvel hôpital sur un terrain de 15 ha situé sur les hauteurs de Wavre, au croisement de la N25 et de la E411. L’hôpital s’étendra sur 82 350 m2 et comprendra 395 lits dans un premier temps. Le projet a été dessiné par Assar Architects. L’ouverture est espérée en 2030. Il fait peu de doute que des recours contre le projet seront déposés. L'asbl Wavre notre ville, qui a déjà déposé précédemment un recours contre le Schéma d'orientation local, l'ayant déjà annoncé.

19,9 Le pourcentage de passoires énergétiques en Brabant wallon (PEB F et G), selon des chiffres publiés par Immoweb. L’immobilier brabançon est le plus performant de toutes les provinces belges.

Retrouvez tout le contenu d’Espace-vie, de nouvelles informations, des vidéos et autres infographies sur notre site internet espacevie.be.

Vers un parc artisanal à Marbais in BW a déposé une demande de modification de plan de secteur pour aménager une zone artisanale de 11,92 ha à Marbais. Il s’agit d’obtenir l’extension de la zone d’activité économique mixte des Trois Burettes. Pour compenser cette modification, quatre parcelles à bâtir ont été déterminées dans Villers-la-Ville pour devenir des terres agricoles.

C’est un cas de figure inédit : l’UCLouvain va récupérer le droit de superficie qu’il avait octroyé il y a 50 ans pour un immeuble situé sur la place de l’Université. Ce droit arrivera à échéance en 2026. L’Université avait financé à l’époque la construction de la dalle et avait cédé le droit de superficie à des copropriétaires qui ont construit l’immeuble. Ce dernier comprend des commerces au rez-de-chaussée et 50 appartements et studios aux étages. Le deal n’est toutefois pas encore ficelé. Soit les propriétaires recevront une indemnité financière correspondant à la valeur vénale du bien moins la valeur du terrain. Soit l’UCLouvain leur accordera un droit d’emphytéose de 25 ou 30 ans, les propriétaires devant verser alors la moitié des rentrées financières locatives avant que l’Université ne devienne pleinement propriétaire à la fin de l’emphytéose. La première option est privilégiée par l’UCLouvain, de manière à remettre des logements sur le marché.

250 logements en plus à Tubize ? Duferco Wallonie vient de déposer une importante demande de permis d’urbanisation sur un site proche des anciennes Forges de Clabecq, dans le quartier dit « Vallon & Bocage ». Il concerne 163 appartements, 60 maisons, une école, des espaces publics et des parkings.


Changement en vue pour le poste de directeur du Brabant wallon au sein du département de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme du SPW. Soit plus communément appelé le poste de fonctionnaire délégué. Le directeur actuel, Cédric Harmant, nommé ad interim en mai 2022, a été devancé à l’examen par Stéphanie Pirard. Cette Luxembourgeoise entrera en fonction dès que le gouvernement wallon l’aura officiellement nommée. Ce qui ne devrait pas être avant le printemps prochain. Cédric Harmant, qui travaille au service du fonctionnaire délégué du Brabant wallon depuis 2006, devrait poursuivre son travail au sein du SPW mais plus nécessairement au sein de la direction du Brabant wallon.

Il s'agit ici du premier tronçon de cette cyclostrade Namur-Bruxelles qui est en quelque sorte une autoroute pour vélo. De plus en plus d'usagers font l'acquisition de vélos qui peuvent rouler jusqu'à 45km/h. Mais les pistes cyclables actuelles ne sont pas adaptées. Cela va changer. Hadelin de Beer, échevin de la Mobilité à Ottignies-LLN

Le premier tronçon brabançon du RER

Et 51 qui font 490 appartements

Le Brabant wallon dispose enfin de son premier chainon à quatre voies aménagé dans le cadre du RER (Réseau express régional). Il n’est pas bien long : 2,5 km, entre Ottignies et la bifurcation vers Louvain-la-Neuve mais a une haute valeur symbolique. Les prochains tronçons du RER sur la ligne 161 seront inaugurés mi-2025 (les neuf kilomètres entre Bruxelles et l’entrée de La Hulpe) et fin 2026 (les dix kilomètres entre La Hulpe et Ottignies).

C’est la dernière phase de l’un des plus importants projets d’appartements du Brabant wallon. Besix Red et Thomas & Piron ont introduit une demande de permis pour aménager deux immeubles de 51 appartements dans la cadre de la troisième phase du projet Courbevoie à Louvain-la-Neuve. D’ici 2026, 490 appartements, des bureaux et des surfaces commerciales auront été construits.

Un master plan pour le centre de Lasne La Commune de Lasne vient d’adopter un master plan pour redynamiser le centre de l’entité. L’objectif sera de redonner une identité, une âme et une attractivité via une végétalisation des espaces, un réaménagement de la place d’Azay-le-Rideau et du rond-point du centre. Le bureau JNC a redessiné l’ensemble. La circulation sera également ralentie via des aménagements spécifiques. L’objectif étant de redonner une convivialité à ce centre villageois actuellement principalement dédié aux voitures. La population pourra s’informer sur ces aménagements via des panneaux explicatifs installés sur la place d’Azay-le-Rideau et donner son avis jusqu’au 21 janvier.

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Une nouvelle fonctionnaire déléguée pour le Brabant wallon


apprendre

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L'ancienne gare de Ramillies, premier arrêt pour les NPoW.


Comment faire du vélo un futur vecteur d’expansion économique

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Texte et photo : Xavier Attout

ne gare désaffectée comme il en existe de plus en plus en Brabant wallon. Pas de supérette, d’espaces de bureaux, de restaurant ou de centres de danse prévu comme perspectives de reclassement. Mais plutôt un pôle multifonctions qui mêle activités économiques, logements, services, commerces et espaces de loisirs. Un lieu situé au croisement de deux RAVeL et qui jouit d’une bonne accessibilité en vélo. Un nouveau lieu de vie où emploi et accessibilité se conjuguent désormais avec proximité. Cette manière de vivre, plus habituellement rencontrée dans les grands centres urbains, tend à s’étendre dans les zones plus rurales. Et en Brabant wallon, c’est Ramillies qui fera office de commune pilote pour mettre en place le concept de New Places of Working (NPoW, nouveaux lieux de travail). « L’idée est de lancer le chantier d’aménagement d’ici deux ou trois ans, explique Sophie Keymolen, députée provinciale en charge du logement et de l’aménagement du territoire. La réhabilitation de la gare de Ramillies s’inscrit dans un projet plus large baptisé Schéma de cohésion territoriale de la Croix de Hesbaye. Les fonctions seront multiples. L’idée est vraiment de pouvoir recréer des espaces où les

gens peuvent venir travailler à vélo tout en étant à proximité de leur domicile ou d’un point multimodal performant. Avec les NPoW, nous inversons en fait le paradigme : nous profitons de la présence d’infrastructures existantes pour la mobilité douce pour proposer le long de celles-ci une offre de services (crèche, logement, école) et des activités économiques. C’est une opportunité de renforcer la mixité fonctionnelle des villages et de créer de nouveaux lieux de vie. »

Renforcer l’attractivité Dans ces NPoW, on peut retrouver des espaces de coworking, des tiers-lieux, des locaux pour des très petites entreprises ou encore des espaces dédiés à divers services. « Ce sont des nouvelles formes d’économie collaborative et partagée, poursuit Sophie Keymolen. Il est important de développer une activité économique qui est accessible à vélo. Renforcer l’attractivité de ces cœurs de villages permet de les redynamiser.

L'ANCIENNE GARE DE RAMILLIES COMME CARREFOUR DES AMBITIONS Le premier NPoW du Brabant wallon sera aménagé sur un site de 3,6 ha à Ramillies qui est entièrement à redévelopper. L'ancienne gare de Ramillies a été rachetée par l’APIBW et est aujourd’hui inoccupée. Elle est située dans une commune où l’activité économique est en augmentation, une hausse principalement liée à l’expansion de la licorne Odoo et de ses 500 employés. Son accessibilité cyclable est intéressante puisqu’elle est située au croisement de deux RAVeL. Si in BW pilotera le volet économique, l’APIBW se chargera des logements et du lancement du tiers-lieu. Pour ce dernier, un gestionnaire reprendra ensuite la main. Notons que la commune va lancer d’ici peu une consultation pour connaitre les aspirations des habitants.

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Le Brabant wallon veut profiter de ses infrastructures cyclables pour créer le long de celles-ci des espaces qui mêlent activités économiques, logement et services. De nouveaux lieux de vie qui doivent favoriser le concept de la « ville à 20 minutes ». Cette économie tournée vers le vélo s’implantera essentiellement autour de bâtiments à réaffecter. Premier arrêt à Ramillies.


apprendre Les futurs aménagements du site de la gare de Ramillies.

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Et les localiser à proximité d’infrastructures existantes pour les vélos est une évidence. L'idée, c'est d'avoir une offre de foncier entre le garage, où des gens développent leur activité, et des parcs du type de ceux d'in BW. En fait, entre les deux il y a très peu d'offre. Or, il y a une demande de la part d’entrepreneurs actifs dans les activités productives pour pouvoir développer leur activité dans de plus petits espaces. Il est devenu important en Brabant wallon de diversifier l’offre en terrains pour le développement économique. » Si le Brabant wallon est bien évidemment connu pour être l’un des principaux poumons économiques de la Wallonie, il le doit à la présence de quelques grandes entreprises comme GSK, AGC Glass, IBA, UCB, Odoo ou encore Swift. Des entreprises qui, à l’exception d’Odoo, sont installées dans des grands pôles économiques à Louvain-la-Neuve, Wavre ou Braine-l’Alleud. Odoo, de son côté, a installé son siège social en pleine campagne dans une ancienne ferme à Ramillies. Une volonté de son fondateur plutôt qu’une véritable stratégie locale. « Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le tissu économique du Brabant wallon est essentiellement composé de petites et très petites entreprises, explique Valérie Kessen, directrice du service économique de l’intercommunale in BW. Dans un contexte où les parcs d’activités économiques arrivent doucement à saturation en Brabant wallon et où les terrains dédiés à de l’activité économique se font rares, il est intéressant de développer d’autres opportunités. Et renforcer ce tissu économique en est une. Développer dans certains pôles du Brabant wallon un accueil des travailleurs décentralisés est essentiel. Tout comme valoriser des bâtiments non utilisés ou sous utilisés. Pour ce faire, identifier et valoriser du foncier et de l’immobilier existant sur un maillage de mobilité douce prend tout son sens. »

Avec les NPoW, nous inversons en fait le paradigme : nous profitons de la présence d’infrastructures existantes pour la mobilité douce pour proposer le long de cellesci une offre de services et des activités économiques Sophie Keymolen, députée provinciale

Pour bien comprendre Un Schéma de Cohésion Territoriale de la Croix de Hesbaye (SCoTCH), porté par la Province du Brabant wallon et étudié par le CREAT-UCLouvain, a permis d’opérationnaliser le concept de NPoW dans l’est du Brabant wallon (Perwez, Ramillies, Jodoigne, Orp-Jauche, Hélécine, Incourt et Beauvechain). Vingt-et-un sites ont été inventoriés comme possédant un potentiel de développement.

Un concept déclinable partout L’idée est donc de valoriser des espaces ou immeubles situés le long des RAVeL et autres itinéraires vélos du réseau point-noeuds. De quoi offrir aux habitants du Brabant wallon l’opportunité de disposer de solutions multimodales pour aller travailler. « Cette initiative est d’autant plus opportune que le réseau vélo est en plein développement dans la province, relève Sophie Keymolen. L’objectif est de renforcer les projets le long de ces tracés. Nous commençons par l’est du Brabant wallon car le développement économique y est plus faible alors qu’il regorge d’un beau potentiel. Mais ce concept peut se développer partout ailleurs. Nous pensons par exemple au site de l’ancienne sucrerie à Genappe, à celui de l’ancienne entreprise Tudor à Florival (Grez-Doiceau) ou encore, à moyen terme, sur les projets de réhabilitation situés le long du RAVeL entre Ottignies et Court-Saint-Étienne. » Dans ce dernier cas, il est vrai que les projets de reconversions de friches industrielles y sont multiples. Que ce soit ceux de Samaya (BPI et AG Real Estate) à côté de la gare d’Ottignies, des Bétons Lemaire (Matexi), de CP Bourg (Equilis), de Court-Village II (Equilis). En attendant dans les prochaines années la refonte du site du Douaire, qui pourrait également accueillir des activités économiques variées. « Les avantages sont en tout cas multiples, fait remarquer Valérie Kessen. Que ce soit réduire les distances à parcourir, développer


interview

LES FUTURS GRANDS AXES VÉLO DU BRABANT WALLON Outre ses RAVeL, le Brabant wallon devrait disposer à moyen terme de plusieurs cyclostrades. Il s’agit d’autoroutes pour vélos. Soit des pistes cyclables sécurisées et en site propre qui garantissent aux cyclistes de rouler en toute tranquillité. Si la plupart des tracés des futures cyclostrades sont à l’étude en Brabant wallon, un seul chantier a démarré et est bouclé. Il concerne un premier tronçon de 1,9 km à La Hulpe, le long de la chaussée de Bruxelles (N275). Des travaux devraient se poursuivre en 2024 pour mener la cyclostrade jusqu'au centre de La Hulpe. Des études seront ensuite lancées pour déterminer la manière de rejoindre Ottignies. Autre chantier qui a débuté : la cyclostrade Namur-Bruxelles (elle longera la N4 puis la E411). Les travaux sont en cours à hauteur de Louvain-la-Neuve. Les permis ont été octroyés pour les trois premiers tronçons. La portion entre le Decathlon et la caserne des pompiers pose toujours problème. Quant à la cyclostrade de la vallée de la Dyle, entre Wavre et Court-Saint-Etienne, une réunion d’information s’est déroulée le 21 novembre. Le dossier semble en bonne voie.

Céline Froment, conseillère en mobilité au sein de l’Union Wallonne des Entreprises Propos recueillis par X. A.

Le monde de l’entreprise est-il désormais plus sensible aux déplacements cyclables ?

Pour aller plus loin La Maison de l’urbanisme organisera dans les prochaines semaines des séances d’information sur le concept NPow à destination des communes et de leurs commissions communales consultatives. S’appuyant sur des projets réalisés, en cours ou à développer dans différents contextes territoriaux du Brabant wallon, nous identifierons des potentiels de développement des NPow, les plus-values qu’il peuvent apporter ou encore les conditions de mise en œuvre. Une séance est prévue à Genappe, à Court St Etienne et à Jodoigne.

Il y a en effet une vraie prise de conscience en la matière. De plus en plus d’employés se rendent aussi en vélo dans leur entreprise. Il y a un vrai changement de mentalités. Surtout pour les entreprises situées dans les centres urbains. Nous constatons également une volonté des entreprises d’encourager ce mode de déplacement en mettant en place des politiques de mobilité dédiées au vélo.

Et votre rôle est de définir des stratégies en la matière…

Oui, nous accompagnons les entreprises dans la définition de leurs ambitions cyclables. Nous nous rendons dans les entreprises pour établir un audit vélo, analyser les infrastructures qui sont présentes et proposer un plan d’action personnalisé. Chaque entreprise est libre de s’adapter en fonction des opportunités. Elles peuvent ensuite être labelisées.

Tous les employés ne peuvent toutefois venir à vélo…

Non. Nous estimons que la limite est de 30 minutes pour les vélos musculaires et de 45 minutes pour les vélos à assistance électrique. Soit un trajet de 10 à 15 km. Le potentiel de développement reste toutefois énorme. Surtout par exemple dans le secteur hospitalier ou les administrations publiques. Le personnel habite souvent à proximité de son lieu de travail.

La problématique des infrastructures reste rédhibitoire ?

Clairement. L’impact est énorme. Je suis certaine que l’aménagement des cyclostrades va révolutionner les déplacements en vélo pour les entreprises. Et le Brabant wallon sera très bien doté en la matière. Il faut s’en réjouir.

Quel regard portez-vous sur le concept de NPoW ?

Très positif. Les tracés des RAVels sont méconnus et il est intéressant de proposer une offre économique le long de ceux-ci. Notamment des espaces de coworking. Réfléchir en amont à l’accessibilité est en tout cas idéal, d’autant que les entreprises sont demandeuses. Qui plus est avec des accès sécurisés comme les RAVeL.

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des alternatives à la voiture, favoriser de nouveaux modèles économiques ou encore offrir de nouvelles opportunités en termes de logements. » Et Sophie Keymolen d’ajouter : « Nous sommes très pragmatiques sur les ambitions de ces NPoW. Sur le plan économique, nous visons les activités productives. Mais des entreprises pourraient également décider de délocaliser une partie de leurs activités dans des pôles plus petits. Et cela pourrait être idéal pour les habitants du Brabant wallon. L’offre en NPoW ne sera pas similaire partout en Brabant wallon et dépendra de la performance cyclable du site. L’idée est de s’adapter à chaque réalité territoriale, tout en étant assez novateur. » Ajoutons que ce concept fait partie du portefeuille de projets de l'alliance BW2030, qui rassemble le Brabant wallon, in BW, Invest.BW et l'UCLouvain.

« Réfléchir en amont à l’accessibilité est idéal »


respirer

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© X. A.

284 tilleuls au tapis La traversée de la drève Chèvequeue, à Walhain, ne sera plus vraiment pareille. Cette artère, qui permet de rejoindre le centre de Walhain depuis la nationale 4, sera bientôt dépouillée des 284 tilleuls qui bordent cette route depuis plus de 100 ans. Des arbres qui forgent l’identité du village et forment un patrimoine local et végétal indéniable.

Ils seront abattus pour des raisons de sécurité, plus de 60 % d’entre eux étant dans un très mauvais état suite à un manque d’entretien ou un entretien mal mené. Un travail qui s’étalera sur six ans. La première vague d'abattage concernera 45 arbres et est prévue cet hiver. Tous les arbres seront toutefois replantés à l’identique, la même essence ayant été choisie. Il s’agira d’arbres déjà

matures, de plus de cinq mètres. Notons qu’après plusieurs rapports, dont celui du Département Nature et Forêts, il a été établi qu’il y a une nécessité d’abattre ces arbres et que cette opération ne peut être reportée dans le temps pour des raisons de sécurité. Reste à espérer que les arbres replantés bénéficieront de bonnes conditions pour croître.


répondre

Pourquoi la lutte contre les logements inoccupés est-elle si compliquée ? Une réponse de Mathilde Flas architecte et urbaniste, chercheuse à l’ULiège

Des communes dans l’impasse Des communes empruntent par ailleurs depuis peu la voie judiciaire pour faire comprendre à un propriétaire qu’il doit mettre fin à l’inoccupation. Reste à voir si c’est la voie à suivre. « Cette action en cessation est un instrument juridique de dernier recours, dont l’usage reste exceptionnel en raison de sa lourdeur et qui n’est applicable qu’aux cas les plus flagrants, lance Mathilde Flas. Les communes ont une marge d’appréciation, elles préfèrent agir à l’amiable, privilégier d’abord le contact avec le propriétaire afin de comprendre sa situation personnelle. Certains n’ont pas toujours d’autre choix que de laisser un immeuble inoccupé. Enfin, si les biens dégradés sont évidemment les plus faciles à repérer, nombre d’immeubles vides restent dans un état correct. » Et si certains propriétaires spéculent en laissant leur bien vide, ce n’est pas toujours le cas. « Un problème d’indivision ou de succession, ou encore la peur d’une gestion locative peuvent apparaitre. Nombreux sont aussi les propriétaires démunis, souvent âgés, qui disposent de revenus trop faibles ou qui ont du mal à obtenir un prêt pour financer la rénovation d’un bien. » La plupart des communes sont donc aujourd’hui dans une impasse. Reste le recours à une agence immobilière sociale (AIS) pour financer les travaux de rénovation du bien ou encore faire appel aux aides publiques pour remettre des biens en état locatif. X. A.

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La plupart des centres-villes wallons sont sur le déclin. Un récent rapport de l’AMCV (Association du management de centre-ville) montre que le taux de cellules commerciales vides est en augmentation et concerne désormais une cellule sur cinq en Wallonie. Si Waterloo et Louvain-la-Neuve restent les bons élèves wallons (et de loin), la situation s’empire à Wavre (23,4 %), Braine-l’Alleud (23 %), Jodoigne (20 %), Nivelles (17 %). De nouvelles stratégies commerciales de même qu’une reconversion de ces espaces commerciaux seront nécessaires pour tenter de redynamiser ces centres-villes. D’autant plus que l’offre commerciale est déjà saturée un peu partout (centres commerciaux en périphérie, e-commerce, etc.). Autre problème : les logements inoccupés qui sont situés dans les centres-villes brabançons ne diminuent pas. De nombreuses communes disposent d’un règlement permettant de taxer les propriétaires de ces logements. Sauf que les retours sont mineurs et les remises sur le marché immobilier faibles. « Il faut être excessivement sévère avec les commerçants et les propriétaires qui n’entretiennent pas leur bien mais nous n’avons que très peu d’outils pour exercer cette sévérité, a lancé la bourgmestre de Wavre Anne Masson lors du dernier conseil communal. Le cadre légal ne nous permet pas de frapper fort. La taxation sur les immeubles inoccupés est cadenassée et cela ne freine guère certains propriétaires. Ils préfèrent parfois payer l’amende que rénover leur bien. » Cette lutte contre les logements inoccupés est complexe. Les cas sont multiples et différents. « Il est pourtant évident que les logements inoccupés contribuent au manque d’attractivité de certains centres-villes, reconnait Mathilde Flas, à l’origine d’un outil de détection de logements vides par croisement de données. Mais cette lutte prend du temps et recouvre des cas très divers. Les communes peuvent aussi être confrontées à des comportements économiques irrationnels. » Même si certains évoquaient le chiffre de 100 000 logements inoccupés, Mathilde Flas parle plutôt de 40 000 unités à l’échelle de la Wallonie. Aucun recensement fiable n’est encore disponible en Brabant wallon, même si le Réseau brabançon pour le droit au logement travaille sur la question.


découvrir

Lever les multiples obstacles de la réhabilitation Le territoire brabançon est appelé à être régénéré dans les prochaines années. Cela passe par un nouveau rapport au territoire et par des manières d’habiter à réinventer. Pour y parvenir, il faudra néanmoins faire évoluer les mentalités et faire preuve d’agilité avec les dispositions juridiques. Texte : Xavier Attout – Photo : Maureen Schmetz

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Pour aller plus loin La Maison de l’urbanisme a organisé le 9 novembre une conférence dont le thème était Re-habi(li)ter. Retrouvez les présentations de Denis Caraire (Villes Vivantes), Guillaume Vanneste (vvv architects), Cédric Harmant (SPW) et Bernard Paques sur notre site internet.

maginer, réinventer, réhabiliter. Le bâti brabançon, caractérisé par une part importante de maisons quatre façades, est appelé à connaitre de profondes mutations à l’avenir. Une manière de réorganiser un parc de logements devenus, dans certains cas, trop spacieux, trop énergivore et trop cher. De quoi rentrer aussi dans les clous des nouvelles ambitions énergétiques, de diversifier l’offre de logements ou encore de densifier des quartiers aménagés sur des terrains bien trop grands. Certaines pistes sont aujourd’hui sur la table (division, extension, démolition). Elles ont fait l’objet d’une conférence organisée par la Maison de l’urbanisme en novembre. Reste que la plupart des propositions se heurtent encore à des dispositions règlementaires ou à la crainte de voir émerger de nouveaux modèles. Une crainte que l’on retrouve tant du côté de la population que des autorités communales. « Mais cela va changer : le Schéma de développement territorial (SDT) veut par exemple encourager la division de logement alors que bon nombre de communes du Brabant wallon y sont opposées », précise le fonctionnaire délégué du Brabant wallon, Cédric Harmant. Et l’avocat spécialisé dans les questions immobilières Bernard Paques d’ajouter : « Les mentalités ne sont actuellement pas

prêtes à accueillir les changements induits dans les nouvelles dispositions juridiques en matière d’aménagement du territoire. Ce n’est finalement pas plus mal qu’il faille du temps pour modifier la législation. Cela permettra aux citoyens de digérer les changements attendus… » À charge des urbanistes et architectes d’ouvrir donc la voie. Les exemples présentés lors de la conférence l’ont démontré.

Les limites des rêves L’un des enjeux de la réhabilitation du bâti brabançon sera en fait de parvenir à lever tous les obstacles qui vont se dresser devant ces ambitions. Le premier étant de faire évoluer les mentalités des habitants et des décideurs. « La densification fait toujours très peur, note Cédric Harmant. Car ce sont les effets induits qui priment dans l’appréhension des gens : la mobilité ou encore une perte de ruralité. Mais ce n’est pas cela la densification ! Chacune doit être adaptée à son contexte. Réhabiliter le territoire, c’est réutiliser des terrains déjà artificialisés ( friches industrielles, bâti vieillissant), optimiser les tissus bâtis existants (dents creuses, division terrain) ou encore rénover le bâti existant. » L’autre élément clé sera de faire évoluer les législations. « Il faut tendre vers une réflexion sur l'évolution des documents d'urbanisme pour avancer vers une réhabilitation des terrains artificialisés en Brabant wallon, poursuit Bernard Paques. On pense tout particulièrement aux lotissements qui peuvent rester de vrais cadenas à la densification douce. La révision du CoDT laisse entrevoir néanmoins des pistes intéressantes à ce sujet. » Si le Brabant wallon a traversé les dernières décennies sans se soucier vraiment de sa consommation du sol et de la localisation de son


À Genval, une réhabilitation de l'ancien mêlée à la transformation d'une friche industrielle.

urbanisation, la fin de la récréation est en train d’être sifflée. La diminution de l’étalement est en marche. Reste dorénavant à activer des leviers urbanistiques innovants pour proposer davantage de logements mieux situés. Sauf que les obstacles sont encore bien présents. « Rêver et imaginer de nouvelles formes d’habitat ou d’urbanisation, c’est bien, tempère Bernard Paques. Mais on ne peut pas oublier qu’il y a quelques règlementations. Le zéro artificialisation net va nous obliger à changer de paradigme. Car densifier des lotissements, rénover des friches et diviser des logements existants ne se fait pas aisément. La plupart des communes sont par exemple frileuses face aux divisions de logements alors que le SDT affirme qu’il faut promouvoir les divisions de logements, encourager l’urbanisation des intérieurs d’ilots et permettre la division des terrains dans les lotissements. »

Des nouveautés à intégrer Or, on le sait, les différentes étapes d’élaboration d’un outil d’aménagement du territoire sont difficilement compressibles, vu la nécessité de faire mûrir un projet de territoire cohérent et concerté. « Les mesures du SDT prévoient que les communes disposeront de cinq ans pour ajuster les centralités

Les mentalités ne sont actuellement pas prêtes à accueillir les changements induits dans les nouvelles dispositions juridiques en matière d’aménagement du territoire. Ce n’est finalement pas plus mal qu’il faille du temps pour modifier la législation... Bernard Paques, avocat

proposées, avance Bernard Paques. Si on peut craindre qu’il n’y ait pas assez de bureaux d’études pour réaliser cet outil, on peut se réjouir de la mise en place d’un Schéma de développement communal (SDC) thématique, qui portera sur l’optimisation spatiale. Cela permettra, espérons-le, d’aller bien plus vite à l’essentiel et d’éviter un travail colossal. » Reste qu’à cette heure, des craintes subsistent. Le principe de hiérarchie des outils veut que le SDT prenne le pas sur tous les schémas communaux ou locaux. Les arbitrages entre les volontés communales et régionales pourraient s’avérer difficiles. Enfin, s’attaquer à la division des lotissements ne sera pas non plus chose aisée car on touche au statut de propriété. Deux pistes sont proposées pour y parvenir : un, modifier le permis d’urbanisation. « À ce jour, les communes ne s’y aventurent pas », relève Bernard Paques. Deux, la modification du permis d’urbanisation ne serait pas requise pour créer un lot supplémentaire dans un lotissement s’il est situé dans une centralité et qu’il ne compromet les objectifs d’optimisation spatiale. Une voie intéressante, qui ne sera peut-être pas suffisante pour relever le défi du devenir des tissus pavillonnaires mais qui s’annonce comme une première voie d’évolution.

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découvrir

La renaissance des anciens Ateliers De Raedt Réhabilitation d’envergure pour un ancien site industriel désaffecté situé à Wavre. Un projet mixte qui vise à maintenir les éléments architecturaux d’origine tout en y ajoutant les techniques contemporaines devrait transformer les anciens Ateliers De Raedt. « La Fabrique » attend ses premiers habitants d'ici quelques années. Texte : Xavier Attout – Photos : A.D.E. Architects

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oilà une zone de Wavre qui alimente les conversations et les projets en tous genres depuis une dizaine d’années. Et qui devrait enfin retrouver des couleurs d’ici peu. L'occasion de poursuivre la revitalisation de toute une zone trop longtemps oubliée de la ville. Située entre la E411 et le hall culturel polyvalent de la Sucrerie, elle accueille deux anciens sites industriels et autant de bâtiments à l’abandon. L’un, sur les hauteurs, est celui de l’ancienne vinaigrerie L’Etoile. Il a été ravagé par un incendie en 2017. Une tour de 120 mètres de haut a été imaginée par son propriétaire (SA Dothey) il y a quelques années, avec le concours d’Archi 2000, avant que ce projet ne soit abandonné. Un projet d’immeuble de bureaux est en cours de demande de permis (lire ci-contre). L’autre, les anciens Ateliers De Raedt (situé du côté de la rue Provinciale), est aujourd’hui en bonne voie pour être entièrement réhabilité. Le promoteur immobilier Dare2Build envisage une profonde rénovation du bâtiment, tout en visant l’extension du bâti industriel pour y construire, au total, un ensemble multifonctionnel composé de 108 appartements, une unité d’habitat groupé (12 chambres), des espaces pour professions libérales, de l’horeca, une crèche et un parking souterrain

de 132 places. L’enquête publique s’est terminée en octobre. Elle n’a suscité que deux réactions (une positive et une négative). Le permis devrait être octroyé dans les prochaines semaines.

Un repère visuel Le projet, baptisé « La Fabrique », semble vouloir mêler les éléments industriels du passé avec des éléments plus contemporains. « Les bâtiments existants (ndlr : une ancienne fabrique de ventilateurs fondée en 1918) sont depuis plus d’un siècle un repère dans le bâti local, d’où le souci d’en conserver la trace, et notamment la brique rouge qui en constitue la trame, précise Vincent Andre, CEO de Dare2Build. Mais pas seulement : la structuration actuelle du bâtiment -à savoir les trois nefs et le rythme imperturbable de ses travées de 4 mètres avec ses pilastres en briques et poteaux carrés en béton- sera également préservée. » Et l’architecte Marc Stryckman (A.D.E. Architects) de compléter le détail du projet qu’il a imaginé : « Du côté de la rue Provinciale, ces trois nefs organisées en composition symétrique et les grandes


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baies constituent en effet une présence attrayante et assez imposante. Du côté du parking de la Sucrerie, le bâti existant affiche au contraire une façade massive et énigmatique qui ne laisse rien entrevoir de ce qui se passe à l’intérieur. Nous avons pris l’option de mettre en valeur la structure du bâtiment historique et de le débarrasser des ajouts inappropriés qui troublent sa lecture, tout en créant un dialogue avec la Sucrerie voisine. » Les concepteurs étudient pour l’instant des alternatives aux énergies fossiles pour alimenter le quartier en énergie, notamment via un système de puits géothermiques et de pompes à chaleur supporté par des panneaux photovoltaïques placés sur les toitures. « Nous avons souhaité développer, autour du bâtiment historique plusieurs petits immeubles offrant une mixité de fonctions afin de créer un quartier durable ouvert sur le centre de Wavre qui est tout proche », ajoute Vincent Andre. Si le permis est octroyé dans les prochaines semaines comme espéré, les travaux devraient débuter en 2024.

Les bâtiments existants sont depuis plus d’un siècle un repère dans le bâti local, d’où le souci d’en conserver la trace, et notamment la brique rouge qui en constitue la trame. Vincent Andre, CEO de Dare2Build.

L’HELIOSTAR À LA PLACE DE L’ÉTOILE Situé juste au-dessus des Ateliers De Raedt, l’ancienne vinaigrerie L’Étoile devrait être rasée pour y aménager 13 000 m2 de bureaux. Le promoteur Fontana Investments a déposé sa demande de permis il y a quelques mois. L’enquête publique se termine le 5 décembre. Le projet prévoit la construction d’un immeuble en escaliers (R + 4, R + 6 et R + 8) comprenant 196 places de parking. Sa silhouette particulière, dessinée par ADE Architects, sera visible de l’E411 en venant de Namur. Ce projet ambitionne la neutralité carbone, avec l’usage d’énergies renouvelables grâce notamment à 3 000 m2 de panneaux photovoltaïques.

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La future vue depuis la rue Provinciale.


explorer

Des réhabilitations loin des clichés instagrammables Retour sur la visite organisée dans le nord de la France mi-octobre par la Maison de l’urbanisme. Loos-en-Gohelle et Arleux nous ont montré différentes stratégies pour réhabiliter un territoire et créer de nouveaux imaginaires mobilisateurs. Deux exemples de résilience territoriale réussis que la quarantaine de participants a pu découvrir. Texte : Gaëlle Denhaerynck, Agnès Chevalier et Bénédicte Dawance – Photo : G. D.

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remière étape de notre périple dans le nord de la France : Loos-en-Gohelle et la « base 11/19 ». Nous y avons rencontré les acteurs de ce lieu qui fait office de « fer de lance » de la réhabilitation. La « Base 11/19 » est située en limite d’agglomération de Liévin. Il s’agit d’un ancien charbonnage qui a été sauvé de la destruction après la fermeture de son exploitation. Rachetée par le secteur public, la mine 11/19 a été réinvestie et réaménagée par la communauté d’agglomération de Lens-Liévin pour devenir la base d’un redéploiement culturel, environnemental et économique. Plusieurs acteurs animent ce lieu unique en son genre. Mais la réhabilitation ne se cantonne pas à faire revivre ce site historique. C’est un redéploiement d’une région qui est ici à l’œuvre. Depuis 2012, le site fait partie de l’ensemble du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO comme « Paysage culturel évolutif vivant ». Dans ce cadre, le CPIE (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement) « Chaîne des terrils» porte à la connaissance des publics l’intérêt patrimonial, paysager et naturaliste des sites miniers et de leurs terrils au travers de visites et des animations. Le CD2E, structure également présente sur la « Base 11/19 » et s’affirmant comme outil d’intelligence économique sur les écoactivités des entreprises, accompagne et forme les organismes publics et les entreprises dans les domaines de la rénovation écologique du bâti, des énergies renouvelables

et de l’économie circulaire. Présent aussi sur le site : le CERDD. Lui, il outille et accompagne les acteurs de la région Hauts-de-France vers les transitions économique, sociale et écologique des territoires, au moyen de publications, de visites, de rencontres, de formations et de mise en réseau. Sur la « Base 11/19 », on trouve également une pépinière d’écoentreprises (dix cellules d’accueil pour PME-PMI), sans oublier une scène nationale « Culture commune » et sa « Fabrique théâtrale ». Il s’agit d’un lieu culturel rayonnant sur un vaste territoire (équivalent français du Centre culturel du Brabant wallon).

La mobilisation citoyenne comme moteur de réhabilitation La réhabilitation du territoire loossois s’est immiscée hors du site minier et de ses terrils. La mutation de ce territoire s’est opérée en mobilisant les secteurs économiques, énergétiques ou encore sociaux. En témoigne le tiers-lieu nourricier « Ménadel et Saint-Hubert », situé en centre-ville, que nous avons pu découvrir en y goûtant un repas. Ce lieu est géré par l’association les « Anges Gardins » qui, à partir d’une activité de maraîchage in situ et à l’aide d’une monnaie locale (la Manne), œuvre pour l’insertion, l’éducation permanente, le partage et le lien social, autour de l’alimentation durable. L’histoire de la renaissance de Loos-en-Gohelle, c’est aussi la force d’une politique de réhabilitation


cultures maraîchères et espaces verts entretenus en gestion différenciée. Même l’entrée du tiers-lieu « le Ménadel et Saint-Hubert » sur la place ne laisse pas présager l’ampleur du projet qui s’y déploie. Il faut prendre le temps et écouter les gens pour comprendre ce qui s’est construit ces trente dernières années à Loos-en-Gohelle. Une leçon d’humilité peut-être. Et assurément, la reconnaissance que les mutations territoriales sont le fruit d’un processus qui met en échos la multitude de petites et grandes actions menées par l’ensemble de la collectivité.

L’innovation à l’écoute du territoire et au service de l’humain

Une réhabilitation sans projet « tape à l’œil »

La Base 11/19, un ancien charbonnage magnifiquement sauvé de la démolition après la fermeture de son exploitation.

Ce n’est sans doute pas à Loos-en-Gohelle que les stars de l’urbanisme ou de l’architecture viennent poser pour un cliché publicitaire d’agence… La ville se réinvente sans projet « tape à l’œil ». A Loos-en-Gohelle, c’est ailleurs que cela se passe. Certes, il y a le site de la « base 11/19 », exemplaire dans sa démarche de rénovation, mais elle détonne à vrai dire par rapport à ce qui se réalise ailleurs. La politique de réhabilitation a investi les secteurs du quotidien : rénovations de bâti en masse, développement des énergies renouvelables, initiatives diverses de potagers collectifs, ceinture verte qui se découvre petit à petit entre vergers,

À voir en vidéo Découvrez tous les moments saillants de cette journée en visionnant le film qui a été réalisé à cette occasion par la vidéaste Camille Vandurme. A regarder sur le site mubw.be

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durable, inclusive et ancrée qui tient avant tout à la narration d’un récit collectif et à la mobilisation des histoires individuelles autour de celui-ci. C’est par l’histoire de la vie des mineurs que tout a commencé. La culture a contribué à faire émerger une conscience collective et une « culture de la participation » qui soutient et contribue à la mobilisation autour de projets urbains (rénovations, énergies renouvelables, écoquartiers, potagers urbains…).

Deuxième étape de notre visite : Arleux. Nous y rencontrons l’association « Centre Hélène Borel » qui apporte une aide aux personnes porteuses de handicaps physiques. Le bourg d’Arleux accueille depuis 2008 une résidence-service de cette association. Dans le cadre des opérations de rénovation urbaine, la Ville a vu naitre un projet de dynamisation du centre-bourg novateur porté par l’association Hélène Borel : la « ferme des Ail’leurs », un centre d’accueil touristique pour les personnes en situation de handicap et leurs aidants proches, au sein d’une ancienne ferme à cour. L’idée est particulièrement originale : renforcer l’offre touristique d’Arleux et son développement économique par l’accueil des aidants proches et de leurs aidés, en ouvrant le site aussi aux habitants grâce à une salle polyvalente et un parc arboré. L’originalité tient aussi aux partenariats avec des acteurs locaux pour les soins et l’animation du centre de vacances. De tels lieux sont extrêmement rares. Ce sera le second projet de ce type en France. Ce projet va encore plus loin car il mise sur la mobilisation et le partage avec les habitants du bourg. La notion de « re-habilitation » y couvre plusieurs sens : celui de rénover un bâti, mais aussi celui de renouveler la capacité d’accomplir une tâche, c’est-à-dire permettre à nouveau des vacances aux familles dont un membre est porteur de handicap, action considérée jusqu’alors hors de portée pour nombre d’entre elles.


apprendre

Un premier référentiel sur l’habitat léger La Maison de l’urbanisme du Brabant wallon vient de présenter aux communes du Brabant wallon le premier référentiel sur l’habitat léger. Un outil qui vise à apporter des réponses innovantes aux défis sociétaux, environnementaux et urbanistiques de notre territoire. Il est destiné tant aux porteurs de projets qu’aux administrations, aux décideurs et aux riverains.

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Texte : Bénédicte Dawance – Photo : S. F.

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Les raisons qui invitent à se tourner vers cette autre manière d’habiter sont nombreuses. Nombreuses aussi sont les questions que se posent les porteurs de projets et les communes sur leur intégration urbanistique et paysagère.

es communes étaient nombreuses à avoir répondu présentes mi-novembre pour découvrir en primeur cet ouvrage. Ce référentiel a été souhaité et soutenu par la Province du Brabant wallon en réponse aux nombreuses questions que se posent les communes. Il se veut un outil éclairant les prises de décision relatives aux demandes d’installation ou de construction de l’habitat léger sur leurs territoires. Et des demandes, il y en a de plus en plus. Preuve, s’il en fallait encore, que diversifier l’offre de logements en Brabant wallon est devenu une nécessité. Que ce soit pour disposer d’un logement correspondant à ses moyens financiers, aspirer à un mode de vie plus sobre et plus en lien avec la nature, nourrir un autre rapport à son abri ou encore permettre des formes réversibles de logement. Les raisons qui invitent à se tourner vers cette autre manière d’habiter sont en fait nombreuses, tout comme les questions que se posent les porteurs de projets et les communes sur leur intégration urbanistique et paysagère. Face à ce foisonnement d’interrogations, il était donc bienvenu d’apporter quelques éclairages. Bénédicte Dawance, architecte-urbaniste, coordinatrice de la Maison de l’urbanisme et Anaïs Angeras, anthropologue et habitante en « léger », se sont emparées de cette question en proposant trois livrets qui, ensemble, offrent une compréhension globale de ce l’on peut entendre par « habiter

léger » et comment penser cette manière d’habiter notre territoire. Ajoutons qu’un comité d’experts a également été sollicité.

Une quête de sens de l’habiter Le premier livret met au cœur de son propos les dimensions sociologiques et anthropologiques de l’habitat léger. Un fondement nécessaire pour aborder le sujet. En une quarantaine de pages, il permet de mieux saisir la démarche que représente « habiter léger » et ainsi mieux l’accueillir sur le territoire. On y rappelle les caractéristiques qui fondent la définition de l’habitation légère et qui ont prévalu à sa reconnaissance juridique : démontable, déplaçable, d’un volume réduit, d’un faible poids, emprise limitée, autoconstruite, sans étage, sans fondations et/ou non raccordée aux impétrants. Et de mettre l’accent sur la particularité de l’habitation légère de ne pas être circonscrite à une seule forme architecturale. Yourte, chalet, roulotte, kerterres, tiny house et bien d’autres. Car l’habitat léger est avant tout une question de rapport au milieu plutôt que de forme architecturale. Il fait écho à une profonde recherche du sens de l’habiter, caractéristique de notre époque. Empruntant les concepts de Félix Guattari (1989), ce livret pointe trois raisons fondamentales qui animent cette autre manière d’habiter : « retrouver du temps », « se reconnecter à son milieu naturel et social », « refaire village ».

Le cadre légal de l’habitat léger Le livret bleu est celui qui fait la synthèse des principales législations qui concernent l’habitat léger. L’habitat léger bénéficie depuis 2019 d’une reconnaissance juridique au sein du Code Wallon de l’habitation Durable. Outre ces caractéristiques qui doivent être rencontrées (minimum 3 parmi les 9 critères), celui-ci détermine des critères minimaux de salubrité et de surpeuplement


le regard de la culture

Une culture de l’habiter

Intégrer l’habitat léger dans le territoire Le troisième volet du triptyque s’attèle à la délicate question de l’intégration urbanistique et paysagère : comment penser l’intégration d’une habitation légère ? Comment l’argumenter ? Peut-on motiver une telle implantation quelle que soit la localisation du bien ? En quoi est-ce différent d’un autre projet résidentiel ? Quels garde-fous se donner ? Il s’agit là de questions récurrentes tant du côté des demandeurs que des communes. Et il n’y a pas de réponse unique, mais bien des balises méthodologiques qui sont proposées. Première étape : évaluer l’opportunité, c’est-à-dire la capacité du projet d’habitation légère à rencontrer les objectifs de réduction de l’étalement urbain, de protection des personnes et de l’environnement ou encore d’éviter le repli sur soi et cultiver un lien étroit avec le milieu naturel. La deuxième étape propose une lecture au travers de la nature du projet. Est-il en adéquation avec les critères qui fondent sa reconnaissance (et quelles limites est-il judicieux de fixer) ? Est-il adéquat au regard du type d’utilisation ? Est-il adéquat vis-à-vis de sa localisation ? Ce troisième fondement donne lieu à une lecture territoriale différenciée. Celle-ci est déterminée selon la localisation au plan de secteur, le contexte urbanisé ou non, les objectifs d’intensification ou d’apaisement, ou encore le contexte paysager des terrains situés dans les zones non urbanisables. Cette lecture donne lieu à 14 situations pour lesquelles des objectifs d’aménagement sont proposés. Enfin, la troisième partie propose une série de balises pour apprécier l’intégration du projet dans son contexte urbanistique et paysager, allant de l’implantation à l’aménagement des abords et aux recommandations à matière d’habitabilité.

Pour aller plus loin Le référentiel est accessible librement sur le site internet de la Maison de l’urbanisme (mubw.be) et sur celui de la Province du Brabant wallon (brabantwallon.be). Vous pouvez également vous procurer la version papier des trois livrets en vous déplaçant à la Maison de l’urbanisme (Court-Saint-Etienne) du lundi au vendredi entre 9h et 17h ou en envoyant une demande d'envoi postal à m.urbanisme@ccbw.be.

L’habitat léger est une solution technique et formelle particulière, de moins en moins marginale, qui s’avance comme une réponse, parmi d’autres, au besoin fondamental de se loger face à une pression foncière et immobilière galopante et à une crise écologique continue. Plus qu’une solution pour accéder à un logement, « habiter en léger » invite à revoir profondément le sens de l’habiter. Le léger est une invitation à explorer une culture de l’habiter qui (re)met l’homme en rapport avec son milieu naturel et social. Ce mode d’habiter induit une symbiose plus importante avec l’environnement naturel et paysager du logis, en éprouvant la rudesse et la douceur d’une vie en extérieur nettement plus soutenue. Le rapport à la matérialité est lui aussi revu à la lumière d’une approche moins consumériste. C’est non seulement un emploi plus restreint de matériaux, c’est aussi la réversibilité de l’installation qui illustre cette approche plus sobre de l’habiter. Habiter léger, c’est aussi un autre rapport au temps : un temps plus important consacré à l’entretien, à l’adaptation aux conditions physiques du milieu. Il admet dans son modèle le transitoire : être là un temps et poursuivre ailleurs. Une flexibilité que demande un nombre grandissant de situations. Une réponse formelle à une société du pas de côté, à la recherche de nouvelles formes plus souples de s’emparer d’un lieu.

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selon le statut d’occupation (locatif ou non). Les principaux éléments du Code du Développement Territorial sont ensuite passés en revue : la planologie puis les permis d’urbanisme. On retiendra pour l’essentiel que les habitations légères sont, à l’instar de tout nouveau logement, soumises à l’octroi d’un permis d’urbanisme. Le recours à un architecte est quant à lui dispensé dans certains cas. Le livret fait également le point sur les dispositions en matière de domiciliation, de performances énergétiques requises avant de conclure sur les matières environnementales.


agenda MIDI DE L’URBANISME

Sous nos pieds… Pour un urbanisme des sols en wallonie Vendredi 8 décembre à Louvain-la-Neuve Le sol, ce précieux fournisseur de services écosystémiques… Qu’en a-t-on fait ? Qu’en fera-t-on ? Pendant des siècles, il a guidé notre survie. Puis, nous l’avons oublié. Et nous l’avons dégradé. Nous l’avons pollué, compacté, artificialisé. Regardons sous nos pieds. Sur nos bouts de sols, la qualité du sol peut-elle servir de boussole ? La prise en compte de la nature des sols s’invite au débat. Avec la sobriété foncière en ligne de mire, elle s’accompagne de la nécessité d’épargner, de gérer et de régénérer nos sols pour retrouver un écosystème nécessaire au vivant et indispensable dans un contexte de bouleversement climatique. Ainsi, le sol (re)devient-il une valeur précieuse ? Nous brosserons le temps de ce Midi de l’urbanisme les enjeux d’un urbanisme des sols et ferons le point sur les formules probantes pour une pratique régénérative des sols dans un contexte d’optimisation spatiale.

Avec Aurélie Cauchie

Canopea - Cellule territoire et ressources

Clothilde Fally

Chambre des urbanistes de Belgique

Cécile Nouet

Coordinatrice de l’Initiative à l’Innovation Stratégique Waste2Bio

Inscriptions obligatoires avant le 6 décembre via m.urbanisme@ccbw.be Tarif : 5€ (boissons et sandwichs compris)

SOIRÉE ÉVÉNEMENT Venez célébrer avec nous les 30 ans de la Maison de l’urbanisme le 23 février Save the date : le Centre culturel du Brabant wallon fêtera les 30 ans de la Maison de l'urbanisme le 23 février 2024 dans la salle du Foyer populaire à Court-Saint-Étienne. Au menu de cette soirée festive et conviviale : témoignages et perspectives avec ceux qui ont fait la Maison de l'urbanisme, ceux qui la portent et la soutiennent de même que ceux qui ont grandi avec elle. Plus d’informations à suivre.

12h : accueil et sandwich 12h15 : début de la conférence 14h : fin de la conférence

Adresse Ferme du Biéreau Avenue du Jardin Botanique 1348 Louvain-la-Neuve


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