Espace-vie 312 - Mai 2023

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COMPRENDRE

Quel profil pour les propriétaires wallons ?

APPRENDRE

Une stratégie pour contrer les inondations

espace

DÉCOUVRIR

Bois-Seigneur-Isaac, la biodiversité en résistance

Lʼimpact des réformes du CoDT et du SDT pour le Brabant wallon

Vers un important coup de frein à l’étalement urbain

312 Mai 2023 Bimestriel
La revue qui décode les enjeux territoriaux du Brabant wallon

4 en bref

1 4 découvrir

6 apprendre Vers un important coup de frein à l’étalement urbain

10 respirer Un pont perdu au milieu des champs

11 comprendre Quel profil pour les propriétaires wallons ?

12 découvrir

Une demeure aux multiples facettes

Espace-vie est la revue bimestrielle de la Maison de l’urbanisme – Centre culturel du Brabant wallon (janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre). Elle traite de sujets relatifs à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et aux enjeux culturels en Brabant wallon. Créée en 1989, Espace-vie est indépendante de tout parti politique et dispose d’une entière liberté éditoriale.

Bois-Seigneur-Isaac, la biodiversité en résistance

16 apprendre

Une stratégie claire pour lutter contre les inondations

16 apprendre

L’eau, un kaléidoscope sous nos yeux

20 agenda

L’avenir territorial de la Wallonie à l’enquête publique

Votre abonnement, papier ou en ligne ?

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Éditeur responsable : Nicolas Van der Maren - Rédacteur en chef : Xavier Attout (x.attout@ccbw.be) - Rédacteurs : Bénédicte Dawance (b.dawance@ccbw.be), Anne-Esther Henao - Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, B. Dawance, G. Denhaerynck - Présidente de la Maison de l’urbanisme : Sophie Keymolen - Maquette : Louise Laurent (www.louiselaurent.be) - Mise en page : Louise Laurent - Dessins : Marco Paulo - Imprimeur : Artoos Group - IPM Printing - Tirage : 6 000 exemplaires - Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be - Photo de couverture : X. A.

Espace-vie est publiée avec le soutien de la Wallonie et du Brabant wallon. La revue est envoyée sur demande et gratuitement aux habitants du Brabant wallon, abonnement de 12 euros/an hors Brabant wallon. Ne peut être vendu. Si vous préférez recevoir Espace-vie en version numérique, n’hésitez pas à nous le signaler. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. La clôture de ce numéro s’est déroulée le 22 mai.

Espace-vie est imprimée dans une imprimerie climatiquement neutre. Les émissions de CO2 sont neutralisées à 100 % par le biais de plantations d’arbres. L’emballage qui entoure la revue lors de l’envoi est en maïs.

sommaire

Le tournant

Les semaines à venir pourraient annoncer pour tous les citoyens et acteurs wallons, un tournant dans nos pratiques et nos manières de concevoir, d’utiliser et de gérer notre territoire. En effet, le projet de schéma du développement du territoire (SDT pour les intimes) est soumis à l’enquête publique du 30 mai au 14 juillet prochain.

Durant cette période, toutes et tous sommes invités à émettre nos avis et formuler nos remarques sur ce projet de texte adopté en mars 2023 par le Gouvernement wallon. Aux remarques de l’enquête publique, s’ajouteront divers avis qui seront collectés, analysés et intégrés dans une version soumise à une approbation définitive attendue dans les prochains mois. Pour être complet, citons que le Code du Développement Territorial est lui aussi en révision. Le Gouvernement wallon a approuvé en 2ème lecture sa réforme. Les deux révisions sont intimement liées.

Le SDT, c’est déjà une longue histoire. Rappelons-le : une première version en 2014, reprise en 2019 pour ensuite être à nouveau sur les claviers en 2023. Le SDT est l’outil qui fixe pour l’ensemble du territoire wallon la stratégie de développement territorial : 3 axes, 20 objectifs, des principes de mise en œuvre, des mesures de gestion et de programmation, une structure territoriale. Un article dans ce numéro vous énonce les principaux éléments de contenu du document. Retenons que celui-ci remplacera(it) un document vieux de plus de 20 ans ! C’est dire s’il est devenu essentiel d’actualiser les balises de l’aménagement de notre Région.

Si on doit retenir le levier capital que cette révision devrait activer, c’est bien celui permettant la réduction de l’étalement urbain. Une ambition que l’on voit paraître dans les textes et les discours depuis bien longtemps, mais qui n’a jamais pu se voir traduite en objectifs opérationnels et mesures concrètes. Passer de l’ambition à l’action, c’est ce que ce document de référence escompte.

Et il est temps. Rien qu’en Brabant wallon, c’est plus de 110ha/an qui ont été, sur la période 2010 à 2020, utilisés pour la fonction résidentielle au détriment des espaces non artificialisés : espaces agricoles, naturels… Ceux-là même qui requièrent nos soins pour maintenir la biodiversité, gérer les eaux pluviales - inondations et sécheresses, assurer la fonction nourricière ou encore maintenir notre patrimoine paysager. La sobriété et l’optimisation foncière, deux termes qui seront rapidement intégrés au discours ambiant, s’invitent immanquablement dans tous les programmes d’aménagement de territoire, ici comme ailleurs. Il ne sera pas évident d’y parvenir. C’est pourtant devenu un incontournable. Car le tournant, c’est maintenant.

Bénédicte Dawance

espacevie.be mai 2023 3 avant-propos

Encore 4 000

hectares

pour de l’habitat en Brabant wallon

Selon le « Brabant wallon en chiffres » publié par la Fondation Économique et Sociale du Brabant wallon, 16 % du territoire du Brabant wallon est bati. Dans les zones destinées à de l’habitat, il ne reste par contre plus que 21,9 %. Soit 4 097 hectares.

La première ZEC de Wallonie à Waterloo

Waterloo est la première commune wallonne à adopter une zone d’enjeu communal (ZEC), trois ans après avoir entamé la démarche auprès du Gouvernement wallon. Cette zone doit permettre d’assouplir les contraintes dans les centres. Notamment en matière de plan de secteur. Et ce de manière à faciliter la reconversion des centres-villes. Dans la cité du Lion, cela concerne un périmètre de 16,6 hectares, articulé autour de la chaussée de Bruxelles, de la maison communale, de l’église et des commerces. « Cette première ZEC wallonne est l’aboutissement d’un long travail qui affirme une nouvelle fois notre volonté de rénover et d’aérer l’hypercentre de Waterloo, explique la bourgmestre Florence Reuter. Cette ZEC est donc aussi un outil supplémentaire pour freiner la densification et préserver notre cadre de vie. »

Une praline aux orchidées pour Leonidas ?

Retour à une façade blanche pour l’hôtel de ville de Wavre

Les travaux de restauration de l’hôtel de ville de Wavre et de l’église Saint-Jean-Baptiste devraient débuter fin 2024. Le chantier s’étendra sur 3 ans pour un budget de 15 millions. L’urgence est de mise. Le chantier s’annonce important pour ces deux édifices classés. Un retour à des façades blanches pour l’hôtel de ville s’impose pour des raisons techniques. Un enduit recouvrait en effet les façades au XVIIe siècle, protégeant l’édifice.

Le chocolatier Leonidas va quitter Bruxelles pour construire une nouvelle usine à Nivelles. L’affaire a fait grand bruit dans les médias l’an dernier puisqu’elle symbolisait aux yeux de certains une nouvelle fuite d’entreprises de la capitale. Le permis d’urbanisme vient d’être accordé. Avec quelques conditions néanmoins puisque des orchidées protégées seraient installées sur le terrain prévu dans le zoning de Nivelles-Nord. Le Département Nature et Forêt de la Région wallonne a donc souhaité qu’un inventaire de la flore présente sur le site soit réalisé avant d’entamer toute construction. D’autres mesures visant à préserver l’environnement sont également prévues.

Retour à la case départ à Chastre

Il faudra revoir sa copie pour la réhabilitation du quartier de la gare à Chastre. La commune envisageait d’y transformer les abords alors que le promoteur immobilier Eckelmans souhaitait y construire une centaine d’appartements. La commune voisine de Walhain ne l’entendait pas de cette oreille, craignant des répercussions en termes de mobilité pour le village de Perbais. La Wallonie a également relevé quelques incohérences dans la procédure. Résultat, les demandeurs vont devoir recommencer la procédure administrative. La délivrance des permis d’urbanisme est dorénavant espérée pour l’automne 2024.

4 en bref

980

Le nombre de fermes qui ont disparu du paysage brabançon en 31 ans. Il n’en reste actuellement que 1 031. C’est à Jodoigne et Nivelles qu’on en retrouve le plus (83). Jodoigne disposait de 171 fermes en 1990 et Nivelles de 127.

Des appartements sur l’ancien site

Kodak à La Hulpe

La Hulpe compte sur son territoire un certain nombre d’anciens immeubles de bureaux à reconvertir. Parmi eux, l’ancien site Kodak situé juste en face du centre sportif local. Le promoteur immobilier Eaglestone envisage de raser le bâtiment actuel pour y construire quatre immeubles au milieu des bois comprenant au total 75 appartements haut de gamme. Une demande de modification du permis d’urbanisation est en cours. Notons que l’idée d’aménager une école communale sur une partie de ce site a été abandonnée.

Un premier tronçon de cyclostrade à La Hulpe

Cinq autoroutes cyclables devraient permettre de rejoindre Bruxelles depuis le Brabant wallon dans les prochaines années. Un premier tronçon a été inauguré en mai dernier. Il est situé le long de la N275 et permet de rouler à vélo de manière sécurisée entre le Domaine Solvay et la frontière linguistique (à hauteur du Dolce). Une piste bidirectionnelle séparée du trafic automobile a été aménagée. Il ne s’agit pour l’heure que d’un (très) petit bout du réseau (1,85 km). La Flandre finira dans les prochains mois le tronçon jusqu’à Groenendael. Dans l’autre sens, les travaux seront lancés en 2024 jusqu’au carrefour des trois Colonnes alors que des études seront lancées l’an prochain pour déterminer le tracé jusqu’à Ottignies.

Un témoin des usines Henricot rénové

Le Bois des Allemands racheté

Retrouvez tout le contenu d’Espace-vie, de nouvelles informations, des vidéos et autres infographies sur notre site internet espacevie.be.

Le hall numéro 11 des anciennes usines Henricot vient d’être rénové. Il est situé au bout de la place des Déportés. C’est l’un des six témoins subsistant de l’époque. Avec ses poutrelles métalliques, il rappelle l’architecture en fer du XIXe siècle. Le hall est classé depuis 1995.

Le conseil communal d’Orp-Jauche a validé l’acquisition du Bois des Allemands, situé à proximité du hameau Maret et du village Orp-leGrand. Cet achat permettra de renforcer le maillage écologique local. Dans cette optique, la commune avait déjà mis la main sur la Chavée des Gueux et le Bois Michotte.

5 espacevie.be mai 2023

Vers un important coup de frein à l’étalement urbain

La Wallonie revoit ses outils d’aménagement du territoire pour freiner l’étalement urbain. Que ce soit pour l’habitat, les entreprises ou le commerce. L’idée est de concentrer l’urbanisation dans certains périmètres communaux. Le débat autour de ces centralités pourrait s’annoncer intense.

Texte et photos : Xavier Attout

apprendre

La Wallonie passe enfin à la vitesse supérieure. Si plus personne ne met en doute que l’étalement urbain a sérieusement dénaturé le territoire wallon ces cinquante dernières années, l’heure est donc venue d’appuyer plus fort sur la pédale de frein de cette urbanisation effrénée et de tenter de réparer les erreurs du passé. On le sait, une trajectoire visant à ralentir l’artificialisation des sols dès 2030 et à l’arrêter en 2050 est imposée par l’Europe et transcrite dans la Déclaration de politique régionale. Après deux ans de discussions, le Gouvernement wallon vient de se donner les moyens de ses ambitions en révisant deux de ses principaux outils d’aménagement du territoire, le CoDT et le SDT (lire ci-contre). De quoi permettre d’actionner de nouveaux leviers favorisant encore davantage la reconstruction de « la ville sur la ville ».

Que signifie exactement cette dernière expression que l’on entend régulièrement ?

L’objectif est en fait d’arrêter de construire sur des terres vierges, d’encourager les rénovations et de faciliter les nouvelles constructions sur des terrains déjà construits ou urbanisés. Un changement de paradigme pour certains. « Entre 1985 et 2021, les terrains visés par ce phénomène ont connu une croissance de 562 km², soit 3,2 fois l’équivalent de la superficie de Namur, explique Willy Borsus, ministre wallon de l’Aménagement du territoire. Or, les terres non artificialisées constituent une ressource essentielle finie, qui participe, avec d’autres, à la lutte contre les changements climatiques et à la préservation de la biodiversité. La lutte contre l’étalement urbain est donc une réforme prioritaire portée par le Gouvernement wallon. »

Les centralités au coeur des enjeux

Parmi les nouveautés, la volonté de tendre vers l’optimisation spatiale. Soit l’idée de ne plus gaspiller des terres inutilement, de recentrer l’urbanisation et donc de freiner l’étalement urbain. Pour y parvenir, un nouveau concept a été mis en place : miser sur les centralités. L’ambition de cette nouvelle stratégie d’aménagement du territoire est d’orienter en priorité les projets dans un périmètre donné, soit les lieux les mieux équipés et qui disposent de facilités en matière de transport. Les communes seront à la manœuvre pour mettre en œuvre ces centralités puisque

leur(s) périmètre(s) sera précisé via des schémas de développement communaux ou pluricommunaux. Elles disposeront d’un délai de 5 ans pour préciser leur(s) centralité(s). « Ce timing s’annonce particulièrement serré pour les communes », estime toutefois Fleur Lambert, juriste au sein du cabinet HSP. Reste que, si elles le souhaitent, elles ne partiront pas d’une page blanche puisque la Région wallonne (via une méthodologie définie par l’IWEPS) a déjà déterminé le ou les centralités de chaque commune, en fonction d’une série de critères (lire ci-contre). Il faudra donc voir si elles s’appuient ou non sur leurs propositions. Précisons que si les communes font cavalier seul et ne parviennent pas à tenir le délai de cinq ans, ce sont les périmètres définis par la Région wallonne qui entreront en vigueur. Et précisons aussi – mais c’est plus technique – que l’adoption des schémas communaux fait basculer les communes dans le régime de la décentralisation, c’est-à-dire qu’une série de demandes de permis ne passent plus entre les mains du fonctionnaire délégué.

Ce concept de centralités amène bien évidemment son lot d’interrogations. La première est de savoir s’il sera encore possible de construire en dehors des centralités. La réponse est positive même si ce sera bien plus compliqué et, dans tous les cas, limité. « Ce périmètre aura avant tout une valeur indicative mais répond à des engagements politiques, précise Fleur Lambert. Un critère spécifique a été ajouté pour tenir compte des spécificités locales, de quoi s’écarter de l’approche uniformisée qui a guidé l’élaboration des centralités sur tout le territoire wallon. »

Autre élément, l’activation des ZACC (zone d’aménagement communal concerté) qui seront situées en dehors des centralités sera très limitée

C’est quoi le CoDT et le SDT ?

Le CoDT rassemble les règles applicables en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme en vue d’assurer un développement durable et attractif du territoire. Il fixe les grands principes.

Le SDT (Schéma de développement du territoire) est le document d’orientation qui détermine la stratégie territoriale pour la Wallonie. Il précise comment on va parvenir à appliquer les grands principes du CoDT au départ d’une vision redessinée pour le territoire. Il comprend 20 objectifs régionaux de développement territorial et d’aménagement qui ont pour finalité l’optimisation spatiale, le développement socioéconomique et de l’attractivité territoriale, la gestion qualitative du cadre de vie et la maîtrise de la mobilité.

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L’idée est que 75 % du développement résidentiel se concentre dans les centralités d’ici 2050. Les communes pourront déterminer les zones qu’elles souhaitent préserver et densifier.
Yves Hanin, directeur du CREAT

car cela pourrait contribuer à l’étalement urbain. « Beaucoup de communes n’ont pas de Schéma de Développement Communal, précise Fabrice Evrard, spécialisé en droit de l’urbanisme au sein du cabinet HSP. C’est par exemple le cas de Wavre. Je pense qu’il est nécessaire que les communes wallonnes se dotent de ce schéma. C’est également la volonté de la Région wallonne d’encourager l’adoption d’un tel outil. Il s’agit d’un élément important pour cadrer l’aménagement de son territoire. » Une chose est sûre : la plupart des bureaux d’études auront en tout cas du pain sur la planche dans les prochaines années…

Réduire l’artificialisation du sol des activités économiques

Pour ce qui est de la réforme du CoDT, cela concerne également d’autres volets, dont notamment l’activité économique. On le sait, les nouveaux terrains dédiés à l’activité économique se réduisent de plus en plus en Brabant wallon. Ce n’est pas l’intercommunale in BW qui dira le contraire. Pour tenter de remédier à cette problématique, l’idée du Gouvernement est ici d’éviter que des sociétés déménagent en octroyant davantage de flexibilité dans les critères de densification des terrains occupés par les entreprises. Une manière de lutter contre l’urbanisation de nouveaux terrains. Dans le même ordre d’idée, l’ambition est également que les friches restent principalement dédiées à de l’activité économique. En Brabant wallon, au 1er janvier 2022, on dénombrait 120 Sites à Réaménager (SAR), représentant un total de 369 ha. Soit 10 % du total wallon. Ajoutons que l’immobilier ancien représente également un potentiel de réhabilitation important.

LES CENTRALITÉS AU CENTRE DES INTERROGATIONS

L’idée des centralités est donc d’y concentrer le logement et les activités (commerciales et tertiaires) tout en densifiant l’urbanisation de manière raisonnée et dans le respect de la qualité de vie. La mixité des fonctions est privilégiée. Une série de critères sera retenue pour déterminer le périmètre. Dont notamment un accès à moins de 10 minutes à pied des services et transports.

Qui va délimiter leur périmètre ?

Les autorités communales ont la main. Elles ont le choix entre élaborer un schéma de développement communal ou pluricommunal ou se baser sur les propositions de centralités déterminées par la Région wallonne qui a déjà prémâché le travail des communes. Trois types de centralités ont été déterminés. Ces centralités sont consultables dans le cadre de l’enquête publique. « Les communes ont reçu de la part de la Région wallonne un atlas qui cartographie les

centralités (sdt.wallonie.be), explique Yves Hanin, directeur du Centre de recherche en aménagement du territoire (CREAT). Ces dernières ont été déterminées selon la proximité des commerces, l’accès aux transports en commun et la concentration en logement. »

Pourra-t-on construire plus facilement dans les centralités ?

C’est en tout cas le but. « L’idée est que 75 % du développement résidentiel se concentre dans les centralités d’ici 2050. L’élaboration de schémas de développement communal va permettre aux communes de déterminer les zones qu’elles souhaitent préserver et densifier », précise Yves Hanin.

En dehors des centralités, les constructions seront interdites ? Ce n’est pas aussi simple. « Ce ne sera pas noir ou blanc, lance Yves Hanin. Il y aura une graduation de la densification.

C’est comme si on ajoutait une précision au plan de secteur. Les terrains qui sont en zone à bâtir resteront constructibles jusqu’en 2050. Après, ce sera fini. Mais il est évident qu’il sera bien plus difficile de construire des immeubles à appartements en dehors des centralités. L’idée est vraiment de freiner cet étalement urbain. Il faut confirmer les tendances qui se dégagent actuellement et donner les clés aux communes pour y parvenir. »

Cinq ans pour déterminer ses centralités, ce n’est pas trop court ?

Ce laps de temps débutera quand le SDT entrera en vigueur. « Il n’est pas certain que ce soit sous ce gouvernement. Précisons qu’il s’agit de cinq années avant d’être soumis au périmètre de la Région wallonne. Si l’élaboration d’un schéma communal dure 5 ans et demi, une commune ne sera soumise que six mois à la centralité de la Région. »

8 apprendre

Reprendre la main sur les implantations commerciales

C’est une petite révolution en matière d’implantation commerciale que l’on retrouve désormais dans le CoDT. On le sait, il y a beaucoup trop d’espaces commerciaux en Wallonie. Ce qui est notamment démontré par le nombre de cellules vides. L’idée est dorénavant de rapatrier la règlementation des implantations commerciales vers celle de l’urbanisme et du permis d’environnement, en créant un régime particulier tant de planification que d’autorisation. Une commune pourra statuer sur une demande de permis allant jusqu’à 2 500 m2 si elle est située dans son périmètre de centralité. Les communes voisines seront consultées pour tout projet de plus de 1 000 m2. « C’est une très bonne chose car le décret de 2015 n’avait pas rempli ses objectifs de régulation des implantations commerciales, relève Fabrice Evrard. L’objectif est de favoriser l’implantation des petits commerces dans les centres. Avec cette nouvelle procédure, il y aura davantage de cohérence. »

Des charges d’urbanisme en quête de cohérence

Si les charges d’urbanisme ont pour but de « compenser l’impact négatif que le projet fait peser sur la collectivité au niveau communal dans le respect du principe de proportionnalité », les abus sont monnaie courante. Jusqu’à présent, il était possible qu’une commune demande à un promoteur de construire un rond-point, des logements, une école ou une piste cyclable comme charges d’urbanisme. Avec la réforme du CoDT, elle pourra également proposer à un promoteur de payer un montant équivalent à la charge demandée (charges en numéraire).

« Avec ces nouvelles charges d’urbanisme, on va donner l’impression qu’il est possible d’acheter son permis, lançait ce promoteur immobilier lors d’une conférence sur le sujet donnée par HSP. Ce n’est pas une bonne piste. » Ajoutons que pour les projets de plus de 30 logements, 40 % de la charge sera affectée à la création de logement public. « Avec cette réforme du CoDT, que l’on peut qualifier d’intéressante, tous les éléments sont sur la table pour aller vers un mieux, lance Fabrice Evrard. Il faudra maintenant voir comment toutes ces mesures vont se traduire sur le terrain. »

Gilles Delacroix, juriste, fondateur D-Sight Propos recueillis par X. A.

Sur le plan de l’optimisation spatiale, en quoi cette réforme du SDT est vraiment novatrice ? L’objectif d’enrayer l’artificialisation du territoire n’est pas neuf. La précédente réforme du SDT, qui n’a pas abouti, l’évoquait déjà. Mais si une trajectoire était donnée, aucun outil ne permettait sa mise en œuvre. Il y a désormais un mode d’emploi clair pour déterminer ce qu’on peut réaliser dans les centralités. Il y a une marche en avant qui est évidente. Il y aura encore des modifications à l’avenir. Mais l’idée de diminuer les constructions hors des centralités est bien présente.

Vous êtes donc optimiste…

Nous ne sommes plus sur des effets d’annonce mais sur des éléments plus concrets. En parallèle, les promoteurs immobiliers intègrent l’idée de ne plus urbaniser de vastes terrains vierges. Ces nouveaux principes d’urbanisme devraient donc percoler sur le terrain.

En matière de réduction de l’étalement urbain, pourquoi ce qui n’a pas fonctionné ces dernières années fonctionnerait aujourd’hui avec ces nouveaux textes ?

Il y avait bien auparavant l’idée de renforcer les centralités mais elles n’étaient pas définies. La CPDT a réalisé un travail énorme en amont. Ils ont défini des périmètres en tenant compte d’une série de critères comme la densité, les services de base, les équipements, les possibilités de transports en commun, etc. Les communes peuvent choisir si elles souhaitent prendre en compte cette aide ou si elles désirent repartir de zéro.

Qu’adviendra-t-il si les communes ne déterminent pas leurs centralités ?

Pour aller plus loin

Le Schéma du développement du territoire (SDT) est à l’enquête publique du 30 mai au 14 juin. Retrouvez toutes les informations en page 20.

Les centralités seront imposées par la Région. Elles ont donc tout intérêt à les définir par elles-mêmes.

Les terrains qui ne sont pas situés dans le périmètre subiront des moins-values. Les responsables communaux peuvent donc s’attendre à d’importantes pressions…

En effet, c’est inévitable. Il y en aura. D’autant qu’aucun mécanisme d’indemnisation n’est prévu car il n’y a pas de modification au plan de secteur. Un mètre carré situé dans les centralités vaudra en tout cas bien plus par effet du marché.

espacevie.be mai 2023 9
« Nous ne sommes plus dans les effets d’annonce »
interview

Un pont perdu au milieu des champs

Un pont construit au milieu de nulle part. L’édifice, installé à quelques centaines de mètres de la E411, est planté là, au milieu des champs. Il devait être un maillon du contournement de Perwez. Sauf que le projet a été abandonné par le Gouvernement wallon en 2019, qui estimait que la

construction d’une route au milieu des champs permettant l’extension d’un parc d’activités économiques n’était plus une priorité. Il ne reste alors plus que cet ensemble de béton. La commune est actuellement en train de réfléchir à son affectation future. Un mur d’escalade, un centre d’art

contemporain ou encore une rampe de skateboard ont été évoqués par des citoyens. Une démolition est suggérée par d’autres. Mais rien n’est arrêté. En attendant, la facture s’élèverait à près de 5 millions d’euros et les responsabilités sont diluées entre la Wallonie, les autorités communales et de in BW.

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Quel profil pour les propriétaires wallons ?

La Wallonie est une région de petits bailleurs, principalement des hommes entre 44 et 67 ans, qui ont un seul bien en location. S’ils ne font pas partie des plus riches, les bailleurs n’ont pas besoin de leurs loyers pour « vivre dignement. » Il s’agit d’un bonus par rapport à d’autres revenus. Ils sont essentiellement salariés ou retraités.

357 767

Nombre de logements mis en location (sur 1,6 million de logement)

Occupation du parc de logements wallon

56 % est occupé par son propriétaire

21 % est loué par un particulier à un particulier

12,5 % est vide

5,5 % est loué par une société de logement social

2,2 % est loué par une société privée

Les bailleurs résident le plus souvent dans les quartiers périurbains aisés alors que les logements mis en location se situent plus fréquemment dans les centres-villes plus pauvres.’

13,6 %

Pourcentage de Wallons qui mettent un bien en location

Le bailleur privilégie la proximité 95,6 % des logements ont un propriétaire wallon. Le solde est situé dans les communes frontalières.

57,8 % des propriétaires louent leur logement dans leur commune

Nombre d’habitation mises en location par un propriétaire

43 % : une

19 % : deux

16 % : trois ou quatre

14 % : entre cinq et dix

7 % : plus de dix

Âge des bailleurs

- de 44 ans (25 %) Entre 44 et 67 ans (50 %)

+ de 67 ans (25 %)

Ces bailleurs bénéficient d’autres revenus.

De 21,8 % à 40 % , Ottignies-Louvain-la-Neuve est la commune wallonne qui compte le plus de logements destinés à la location.

Pour bien comprendre

Le bailleur est le propriétaire d’un bien mobilier ou immobilier qui met en location son bien et devient alors propriétaire-bailleur. Il met son bien à disposition d’un locataire (le preneur) en contrepartie du paiement d’un loyer et du maintien du bien en bon état.

Contrairement à certaines idées préconçues, les loyers ne remplacent pas un revenu du travail qui serait devenu plus faible. Il s’agit d’un bonus. Ils ne complètent pas non plus une pension plus faible.’

: I IWEPS (François Ghesquière)

espacevie.be mai 2023 11 comprendre
Texte : Xavier Attout - Infographie : Louise Laurent Source

Une demeure aux multiples facettes

Jean-Guibert Croughs a aménagé un espace insolite aux multiples facettes en plein centre de La Hulpe. Un lieu d’échanges et de partage qui transpire la sérénité. Un projet qui peut être considéré comme un tiers-lieu, une thématique que nous aborderons lors de notre prochain Midi de l’urbanisme.

Texte et photos : Xavier Attout
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Jean-Guibert Croughs a modulé un lieu à l’image de son fils.

C’est l’une des portes d’entrée du Brabant wallon pour les Bruxellois. Et, dans l’autre sens, un passage obligé pour les milliers de navetteurs qui veulent se rendre dans la capitale chaque matin. Le carrefour des Trois Colonnes, où la N275 et la N253 se croisent à La Hulpe, n’est pas l’endroit le plus accueillant de la région. On y entend davantage le bruit des voitures que celui des oiseaux. Pourtant, à trente mètres de là, après avoir emprunté une longue allée privée et dépassé une belle maison de maitre du début du XXe siècle, il est possible de se retrouver au calme dans un écrin de verdure. Un lieu devenu insolite de par sa multitude d’activités. Un espace d’échanges surtout. Et de sérénité. « Nous sommes ici, il est vrai, à quelques pas du centre de La Hulpe dans un endroit totalement inédit, explique le La Hulpois Jean-Guibert Croughs, attablé à sa cuisine. Une maison qui, au départ, était louée par mon fils et quatre de ses amis dans le cadre d’une colocation. À son décès il y a neuf ans, à l’âge de 27 ans, j’ai décidé de la racheter et d’en faire un lieu de vie à son image. Un espace festif, serein et convivial. Une sorte d’hommage pour Olivier. »

Des rencontres en tous genres

La belle demeure est au départ transformée en bed & breakfast. Quatre chambres chaleureusement décorées où les idoles de Jean-Guibert Croughs ornent chacun des murs : Jean Gabin, Barbara, Marilyn Monroe et James Dean. La gestion se révèle toutefois compliquée. Deux chambres sont alors louées pour de plus longues durées. Les deux autres pièces du premier étage sont quant à elles occupées par une thérapeute en bien-être et par Jean-Guibert. Il y a installé son bureau où il y exerce ses activités d’expert immobilier et de gestionnaire culturel. Même si, âgé de 66 ans, il a quelque peu levé le pied ces derniers temps…« C’est à ce moment-là que la maison est devenue un lieu de rencontre, se souvient Jean-Guibert Croughs, toujours particulièrement volubile et avenant. Une maison de passage où règne la joie de vivre. Ma fille, qui est chanteuse sous le nom de Lucy Valentine, y effectue des résidences d’artistes. Des mariages, des concerts, du théâtre de rue ou des festivités sont organisés dans le jardin. Un ami podologue s’est installé dans un cabanon en bois au fond du jardin, que j’ai complètement isolé. Il est retraité mais y exerce de temps en temps. On y retrouve également un bar, un sauna disponible à la location, de même que du logement abordable dans le studio. Une roulotte

réaménagée en gite insolite peut également accueillir des visiteurs avides d’expériences pour un court séjour. J’habite à quelques centaines de mètres de la maison mais j’y passe chaque jour. Tout le monde est le bienvenu. J’adore m’installer dans la cuisine et boire un café avec les visiteurs et les locataires. J’ai un attachement particulier avec chacun d’entre eux. C’est passionnant. Ce sont devenus des amis. »

Au décès de mon fils, il y a neuf ans, j’ai décidé de racheter cette maison et d’en faire un lieu de vie à son image. Un espace festif, serein et convivial. Une sorte d’hommage pour Olivier.

Jean-Guibert Croughs, fondateur de Oli-Wood Guest House

Des activités sans but lucratif

L’espace qu’a créé Jean-Guibert Croughs rentre bien dans la nouvelle définition des tiers-lieux, une thématique qui sera abordée lors de notre prochain Midi de l’urbanisme (voir ci-contre). Des espaces où le travail se mélange à d’autres aspects de la vie collective. « Je me reconnais parfaitement dans cette définition. Cette maison se veut accueillante et les gens qui y passent semblent enchantés des ’bonnes ondes’ de ce lieu. »

Sur sa liste des choses à faire, Jean-Guibert Croughs a encore quelques cases à cocher. Il souhaite notamment faire de la pièce de séjour un espace qui peut accueillir des formations et des activités culturelles. « Je souhaiterais y développer un projet de lecture pour personnes âgées. Je suis certain que cela rencontrerait un succès à La Hulpe. Il y a une demande pour ce type d’activités. J’ai également déjà participé à plusieurs éditions de parcours d’artistes et de théâtre de rue. Cela rentrerait dans cette optique. Pour ce qui est des formations, le Centre d’Étude et de Formations Immobilières (CEFIM) m’a demandé d’en effectuer l’une ou l’autre. Je souhaiterais éventuellement les accueillir ici. »

Jean-Guibert Croughs espère en tout cas poursuivre encore pendant quelque temps ses activités. Les perspectives sont en tout cas positives.

« Si les différentes activités me permettent d’au moins rentrer dans mes frais, je souhaite continuer encore 10 ou 15 ans. Le but est vraiment d’organiser ces activités de manière philanthropique. Aider certains, via la mise à disposition d’un logement abordable ou via des activités qui leur permettent de s’évader est une vraie satisfaction. »

Pour aller plus loin

La Maison de l’urbanisme organise un Midi de l’urbanisme le vendredi 2 juin de 12h à 14h à Court-Saint-Étienne. Cette conférence-débat s’interrogera sur l’avenir des tiers-lieux. Infos et inscriptions : mubw.be

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Bois-Seigneur-Isaac, la biodiversité en résistance

Les Maillons de Bois-Seigneur-Isaac viennent d’être récompensés pour son travail de préservation du patrimoine rural de ce village de Braine-l’Alleud. Grands propriétaires, agriculteurs et chasseurs se sont rassemblés pour préserver et développer ce poumon vert local et maintenir sa biodiversité. La dimension sociale n’est pas oubliée.

Un écrin de verdure enclavé entre le Ring O et l’E19. Au nord de Nivelles et au sud de Braine-l’Alleud. Dans un paysage brabançon pour le moins urbanisé, Bois-Seigneur-Isaac tente de faire de la résistance. La préservation de la biodiversité de 35 hectares de forêt et de 255 hectares de terres agricoles est devenue un leitmotiv pour une poignée d’habitants. Une volonté de valoriser le potentiel écologique, social et économique qui s’est structurée via la mise sur pied des Maillons de Bois-Seigneur-Isaac. Une association qui a vu, en avril dernier, son travail récompensé en recevant le prestigieux Prix Baillet Latour de l’Environnement 2022 doté de 25 000 euros. Le jury a été « unanimement convaincu par le fait que cette réalisation collective qui concerne plus de 250 hectares, combine à la fois le développement de la conservation des habitats naturels et l’implication simultanée de plusieurs acteurs locaux de la ruralité, tout en ayant un impact social évident. »

Rassembler les intérêts divergents

Il faut dire que le profil de cette association est plutôt original. Elle rassemble des exploitants agricoles locaux, des propriétaires fonciers et forestiers, des habitants amoureux de la nature et de leur patrimoine de même que des chasseurs. Des profils qui ont des intérêts le plus souvent divergents. Et qu’il faut donc tenter de rassembler.

« L’idée n’est pas d’être d’accord sur tout mais bien de pouvoir entamer un dialogue et d’écouter les besoins des uns et des autres, lance l’agriculteur Eddy Puissemier, dont la famille a constitué l’un deux premiers maillons du projet avec les Snoy. Chacun doit faire des efforts pour la biodiversité. Et tenter de dégager des pistes de solution cohérentes. » Des discussions qui permettent de faire évoluer les regards et de maintenir la biodiversité. Que ce soit pour les chevreuils, lapins, lièvres ou faisans qui peuvent continuer à gambader dans les prairies et les bois. Ou grâce aux 3 km de haies et 6 751 mètres

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Texte : Xavier Attout - Photos X.A et T.S. Claire Lekeu et Eddy Puissemier, deux maillons forts.

de bandes enherbées prévues autour des terres de cultures. Des aménagements qui ne font que s’étendre. « Les agriculteurs ne voient pas la nature de la même manière qu’un chasseur ou qu’un environnementaliste, pointe la guide nature Claire Lekeu, qui a fait son mémoire sur Bois-Seigneur-Isaac. Il faut donc rappeler à chacun que la préservation de la faune à un intérêt majeur. »

Les chasseurs et la biodiversité

La dimension sociale du projet est également bien présente puisque Les Maillons s’articulent autour d’activités agricoles (élevage et cultures), d’agroforesterie, d’apiculture, de maraîchage, de chasse et de gestion du patrimoine foncier et historique du village. « Le but est de préserver au quotidien le caractère rural du village, de protéger et restaurer sa biodiversité, en y joignant une dimension pédagogique », poursuit Claire Lekeu.

« Les Maillons, c’est un maillage écologique mais aussi un maillage humain qui vise à ce que la gestion du patrimoine rural reste aux mains d’acteurs locaux grâce à une mutualisation des moyens afin qu’il puisse être transmis aux générations futures », ajoute Thérèse Snoy, dont la famille est l’un des grands propriétaires fonciers du village. « Chaque maillon reste libre de ses faits et gestes, note Eddy Puissemier. Mais il est intéressant de dialoguer. En termes d’agriculture, rien n’est imposé. On échange sur nos pratiques, vers davantage de bon sens. On adapte nos manières de travailler si besoin. »

Si les besoins des uns et des autres sont différents, il faut donc les apprivoiser. Comme ceux des chasseurs. Les alentours du château de BoisSeigneur-Isaac ont par exemple toujours été un territoire de chasse. Et l’occupant actuel du château, Jean-Charles Snoy, n’y déroge pas. « Même si je ne suis pas une grande adepte de la chasse, je reconnais que les chasseurs peuvent œuvrer également pour la

BoisSeigneurIsaac est le principal poumon vert de la commune. Il faut que tout le monde puisse en profiter. Thérèse Snoy, une des fondatrices des Maillons

biodiversité, précise Thérèse Snoy. Ils plantent de nombreuses haies. » Une manière de garder le gibier dans un périmètre restreint lors des activités de chasse, qui se déroulent quelques weekends par an. « Il faut toutefois faire attention à ne pas avoir trop de haies sinon cela entrave le travail des agriculteurs, précise Eddy Puissemier. Nous avons donc trouvé un accord : les chasseurs prélèvent du gibier mais, en retour, ils aménagent de nouveaux espaces boisés et un important réseau de haies. Des essences locales, protectrices et nourricières, où trouvent refuge une importante faune sauvage. » De quoi augmenter en quelques années la population de chevreuils, ramener les lièvres au berceau et permettre aux faisans de se reproduire sur place. « Et le montant que nous avons remporté avec ce Prix Baillet Latour permettra d’acheter une barre d’effarouchage afin de préserver le jeune gibier qui se cacherait dans les cultures lors des récoltes, détaille Claire Lekeu. Les 25 000 euros ne seront pas dépensés en une fois. L’idée est d’étaler les dépenses sur cinq ans. Avec notamment la volonté d’acheter des panneaux didactiques, d’entretenir les haies et de développer le volet pédagogique. » Des balades guidées ou des actions de sensibilisation de la protection de la nature seront notamment organisées à Bois-Seigneur-Isaac.

Un territoire ouvert à tous

Pour aller plus loin

Le Fonds Baillet Latour soutient des initiatives remarquables par leur rayonnement, leur incitation à l’excellence humaine ou encore par leur approche innovante pour répondre aux défis de la société de demain. Son prix de l’environnement récompense chaque année un propriétaire ou un gestionnaire privé pour le projet d’aménagement ou de gestion écologique d’un domaine en Wallonie et en Flandre.

Car l’idée n’est vraiment pas d’interdire au public de se balader sur ces terres. Mais plutôt de l’informer de la biodiversité locale et de l’importance de préserver les espaces. « Bois-Seigneur-Isaac est le principal poumon vert de la commune, explique Thérèse Snoy. Il faut que tout le monde puisse en profiter. Au lieu de mettre un panneau ‘propriété privée’, l’objectif est plutôt d’accueillir tout le monde mais de les informer. »

Une quinzaine de personnes font pour le moment partie des Maillons. On y retrouve les famille Snoy, Puissemier et de Hemptinne, de même que des particuliers sensibilisés à la préservation de leur environnement. « Le groupe reste ouvert, note Claire Lekeu. On voudrait que la jeune génération nous rejoigne pour que notre action s’inscrive dans le temps. » Cette ouverture s’est d’ailleurs concrétisée ces derniers temps par l’extension du périmètre d’action vers un fermier situé à Lillois et vers la ferme Bertinchamps.

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Balade didactique sur terrain vert.

Une stratégie claire pour lutter contre les inondations

Communes, aménageurs et développeurs disposent désormais d’un guide des bonnes pratiques pour lutter contre les inondations. De quoi mieux appréhender les demandes de permis d’urbanisme. Ce référentiel doit permettre de ne plus répéter les mêmes erreurs que par le passé. Et de mieux intégrer l’eau à notre cadre de vie.

Les initiatives se succèdent depuis deux ans pour tenter de diminuer au maximum les risques d’inondations en Brabant wallon. L’approche est bien évidemment multifacette. Sur le terrain, la construction de bassins d’orage, le curage de cours d’eau ou encore le réaménagement de berges se multiplient. Et dans les bureaux des administrations, de nouvelles dispositions sont désormais sur la table pour mieux appréhender la problématique en matière de demande de permis d’urbanisme. Elles sont rassemblées dans un Référentiel Constructions et Aménagements en zone inondable, édité par la Wallonie. Un second document consacré à la gestion des eaux pluviales sera également publié d’ici peu.

Le référentiel fait suite à la circulaire sur la constructibilité en zone inondable adoptée fin 2021. Il a pour objectif de servir de vision stratégique et de boîte à outils pour permettre aux communes et développeurs de prévenir et agir au mieux sur la problématique des inondations.

La Maison de l’urbanisme présente d’ailleurs actuellement ce référentiel et dispense des formations destinées aux élus, services communaux et CCATM du Brabant Wallon. Un vaste programme qui doit permettre de faciliter la compréhension du référentiel lors des demandes de permis d’urbanisme. « Les autorités compétentes sont en effet parfois démunies face à l’analyse et aux prises de décisions liées à une demande de permis située en zone d’aléa d’inondation par manque d’expérience, d’information ou de prise ne compte de cette problématique

dans les outils de l’aménagement du territoire à disposition », a lancé fin avril Marc Bastin, député provincial en charge de la lutte contre les inondations, lors de la première journée destinée aux élus et membres des services communaux.

La Région wallonne veut désormais limiter les nouvelles constructions dans les zones à risques. Un objectif qui se heurte toutefois à la nécessité de renforcer les centralités.

14 balises à suivre

Ce référentiel propose notamment un schéma d’aide à la décision destiné à compléter la démarche initiée par la circulaire ministérielle. « Il va fournir des balises pour l’analyse de demandes de permis pour des projets situés dans une zone d’aléa ou à moins de 20 mètres d’un axe de ruissellement, explique Jacques Teller, professeur en urbanisme et en aménagement du territoire, qui a piloté la rédaction de ce référentiel. On y retrouve 14 balises à passer en revue lors de l’analyse d’un dossier de demande de permis d’urbanisme, de permis d’urbanisation ou de la mise en place d’un outil d’aménagement. »

Le référentiel suggère également de suivre un raisonnement en quatre étapes qui consiste à évaluer le risque d’inondation pour privilégier

Pour aller plus loin

Le référentiel est consultable sur notre site mubw.be

Retrouvez également sur notre site internet les différentes présentations des formations que nous avons organisées en mai et juin à l’adresse des élus, services communaux et CCATM du Brabant wallon.

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Texte : Xavier Attout - Photo : Quentin Van Belle Mont-Saint-Guibert, les pieds dans l’eau à l’été 2021.

son évitement, l’atténuer à défaut et, enfin, le compenser s’il ne peut être atténué. Des propositions concrètes sont proposées à l’attention des auteurs de projet et autorités locales et régionales à chaque étape.

« L’idée de ce référentiel n’est pas seulement de réduire la vulnérabilité des bâtiments existants, comme le suggérait le référentiel de 2014, mais aussi d’adapter les nouvelles demandes de permis afin de mieux évaluer la pertinence du projet proposé au regard du risque, précise Jacques Teller. Suite aux inondations de 2021, la Région wallonne veut désormais limiter les nouvelles constructions dans les zones à risques. Un objectif qui se heurte toutefois à la nécessité de renforcer les centralités. Il faudra donc redoubler de prudence et être ingénieux. »

Une des volontés est en tout cas de prendre en compte la problématique des inondations le plus tôt possible dans le cadre des outils d’aménagement et à fortiori, lors d’une demande de permis. « Il est capital de développer une efficacité en la matière, précise Jacques Teller. D’autant que les épisodes d’inondations sont appelés à se produire plus régulièrement. Parmi les propositions, je relèverais l’idée de laisser davantage de place à l’eau dans une logique prudentielle, de réfléchir en terme de localisation avant d’envisager des solutions techniques couteuses, de réduire l’emprise au sol des constructions et donc de construire plus en hauteur et de renforcer la collaboration entre autorités publiques et auteurs de projets. ».

« Je scrute les applications météo bien plus souvent qu’auparavant. Les angoisses reviennent dès qu’il se met à pleuvoir pendant une longue période. Nous avons clairement été traumatisés par cet épisode. Nous avons peur de la prochaine inondation. » Bob Vanwayenbergh et son épouse Gaëlle habitent dans le centre de Grez-Doiceau, dans une belle demeure centenaire. Au fond de leur jardin passe le Train, une petite rivière qui traverse le centre de l’entité. Lors de l’été 2021, elle a débordé. Une nouvelle fois. L’eau a envahi leur jardin et rempli leur cave. « Elle montait jusqu’à mes hanches », se souvient Gaëlle. Heureusement, elle n’est pas rentrée dans leurs pièces de vie. « Les premiers propriétaires de la maison avaient décidé de rehausser le niveau du rez-de-chaussée de 75 cm par rapport à la rue, ce qui nous a permis d’éviter le pire », précise Bob Vanwayenbergh.

Au rayon des dégâts, une chaudière et de nombreuses affaires stockées dans la cave. Et un potager à faire renaitre. « Il y avait du mazout partout dans le jardin. La pollution du sol n’a heureusement pas été trop importante pour nous. Un de nos voisins a par contre dû remplacer toute la terre de son jardin. Il faudra trois ans pour retrouver des légumes dans notre potager. »

Deux ans après ce dramatique épisode, la vie a toutefois repris son cours. De nombreux habitants de la rue ont déménagé. Des locataires tout d’abord. Des propriétaires ensuite. Ils étaient déprimés. « Nous y réfléchissons également, reconnait Gaëlle. La prochaine inondation pourrait être décisive. Mais nos maisons ont clairement déjà perdu de la valeur. »

Pour éviter que le pire se produise à nouveau, certaines mesures ont été prises par la commune (curage de la rivière, engagement d’un coordinateur planificateur d’urgence, aménagement des berges). Mais cela ne semble pas convaincre le couple. « Les décisions ne doivent pas se prendre au niveau communal mais rassembler plusieurs communes, lance Bob Vanwayenbergh. Chez nous, tout dépend des communes de Chaumont-Gistoux et d’Incourt. Il faut davantage de concertation. Les bassins d’orage ne résoudront pas tout. Il faut augmenter la matière organique dans les jardins. Il faut également que les agriculteurs changent radicalement leurs pratiques. Or, personne ne semble vouloir s’attaquer à ce problème par crainte de s’opposer à certains propriétaires fonciers. »

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« Nous avons peur à chaque fois qu’il pleut »

L’eau, un kaléidoscope sous nos yeux

Regarder l’eau sous tous ses angles, c’est envisager la multitude des métiers autour de l’eau. Et ils sont nombreux. Rencontre avec trois acteurs de l’eau en Brabant wallon et coup de projecteur sur le travail d’une artiste pour qui l’eau est devenue support de création.

Texte : Bénédicte Dawance - Photos : D.R.

L’eau, deux atomes qui, mis ensemble, offre tant à voir, à créer, à gérer, à raconter. L’eau, c’est la vitalité, le mouvement, la rêverie. L’eau, c’est l’ingrédient de la vie sur terre. Elle façonne nos paysages. Elle est notre patrimoine commun, notre culture. L’eau peut aussi être danger, violence, surprise, catastrophe. On la consomme bien au-delà de nos besoins fondamentaux . Elle se raréfie. On la malmène aussi trop souvent.

Conscients de sa présence, nous le sommes tous. Sommes-nous aussi tous conscients de l’importance d’en prendre soin et des opportunités qu’elle offre pour façonner notre cadre de vie ? Les rivières sont le compagnon de l’habitat, voire nos imaginaires ? un support de biodiversité, un vecteur de l’identité, un support de mobilité active aussi. L’eau fut et reste un vecteur économique. Elle transmet des valeurs d’humilité.

L’eau, un kaléidoscope du territoire entre connaissances, regards et interprétations, conception, gestion, aménagements, actions, dialogue, sensibilisation et pédagogie. Regarder l’eau sous tous ses angles, c’est envisager la multitude des métiers autour de l’eau. Et ils sont nombreux.

JEAN-MARIE TRICOT coordinateur du Contrat de rivière

Dyle-Gette

« C’est une photo que j’apprécie particulièrement car elle représente ce à quoi j’aspire pour nos cours d’eau. Elle a été prise à Florival. J’en retiens qu’il ne faut pas juger la qualité d’une rivière uniquement à la qualité de son eau mais également à la manière dont sont aménagés ses abords de même que son adéquation dans l’écosystème local. Le côté sauvage me séduit ici. La nature reprend le dessus. Il ne faut pas toujours formaliser les aménagements. L’époque où on artificialisait tous les abords est révolue. Il faut une réflexion bien plus large et laisser libre cours à la dynamique de la rivière. Ce type d’aménagement est bien évidemment plus aisé en milieu rural qu’en ville. Pour le reste, depuis mon entrée en fonction en 1996 et la mise en place des premiers programmes d’actions, il faut relever que la situation des rivières du Brabant wallon s’est nettement améliorée. Nous allons dans le bon sens. L’évolution est juste bien plus lente que je ne le pensais au départ… »

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NOÉMIE VUKASINOVIC

Musée de l’Eau et de la Fontaine

« La photo que j’ai choisie est celle d’une statue posée dans un étang du Bois des Rêves à Ottignies-LLN, juste devant les locaux que nous avons investis en 2017. Il s’agit d’une fontaine à trois étages qui symbolise parfaitement notre arrivée ici, puisqu’elle mêle l’urbain et le végétal. Un déménagement qui a été un grand changement pour nous. Le musée était installé à Genval, à quelques mètres du lac, depuis sa fondation en 1989. Il a donc fallu se réorganiser complètement. Nous allons d’ailleurs seulement pouvoir enfin montrer à nouveau nos collections et accueillir du public, ce que nous ne faisions plus depuis cinq ans. L’essentiel de nos activités était tourné vers des animations scolaires. Elles fonctionnent particulièrement bien puisque nous accueillons environ 6 000 élèves par an mais l’offre était incomplète. Nous pouvons donc affirmer que le musée connaitra un nouveau départ en septembre avec l’inauguration de nouveaux espaces. Un lavoir, une palanche, des fontaines et un château d’eau seront notamment exposés. D’autres pièces suivront.»

le regard de la culture

YVES RENSON directeur département Eau potable in BW

« J’ai choisi une photo de château d’eau car je trouve qu’ils sont méconnus alors qu’ils sont d’une importance cruciale. Il s’agit de lieux charnières entre l’étape de la production et l’étape de la distribution d’eau. Après être arrivée du ciel sous forme de précipitations et avoir percolé naturellement dans le sol de nombreux mois voire plusieurs années vers la nappe phréatique, l’eau est captée par l’homme avant d’être rendue potable et stockée dans ces « grandes piscines ». À partir de là, elle va entamer son long parcours dans des dizaines de kilomètres de canalisations souterraines vers les habitations, des industries, des écoles. Et ce pour être distribuée à pression constante 7j/7, 24h/24. Cette eau de qualité « multiusage » nous abreuvera, nous rafraichira, participera à nos loisirs et elle permettra aussi une quantité d’activités économiques importantes sans oublier son aspect sécuritaire dans la lutte contre les incendies.

En fait, des équipes d’hommes et de femmes travaillent quotidiennement avec passion et parfois dans des conditions difficiles pour permettre à tout le monde d’effectuer ce geste si simple qui consiste à ouvrir un robinet et à profiter de l’eau qui y coule.»

Ricochets sur le territoire brabançon

Ricochets, c’est le nouveau projet de la plateforme PULSART1 qui traverse, tel un cours d’eau, les onze communes partenaires. Marion Fabien, artiste plasticienne, est à la barre de cette proposition reposant sur un processus participatif avec les habitants. Basé sur la rencontre et la présence de l’eau sur le territoire, il s’agit d’explorer, d’observer, de dessiner et de creuser dans la matière les perceptions, les souvenirs, les désirs autour de cet élément-ressource. Le projet se divise en une série d’ateliers artistiques à l’issue desquels, l’artiste créera une œuvre finale inspirée du territoire parcouru et matérialisera les traces de ces rencontres avec l’ensemble des participants.

Les centres culturels de Nivelles et Rixensart sont les premiers à s’être lancés dans l’aventure. L’occasion de découvrir la présence de la Thines et ses particularités à partir de Baulers sur la commune de Nivelles, ainsi que la Lasne et son interrelation avec la faune et la flore sur la commune de Rixensart. Entrer dans un paysage par la présence de l’eau permet d’appréhender plus sensiblement un territoire et ouvre sur des appropriations géo-poétiques à la portée de tous.

Anne-Esther Henao

Chargée de projets pour PULSART

1. Pulsart est une plateforme de coopération culturelle pour les arts contemporains et visuels. Onze centres culturels en font partie : Braine-l’Alleud, Beauvechain, Ottignies-LLN, Rixensart, Nivelles, Waterloo, Tubize, Ittre, Genappe, Jodoigne et Orp-Jauche, Rebecq. Le Centre culturel du Brabant wallon en assure la coordination.

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D’INFORMATION

Lʼavenir territorial de la Wallonie à lʼenquête publique SÉANCES

Lundi 5 juin à 9h30 (webinaire)

Lundi 5 juin à 18h à Nivelles

Lundi 19 juin à 19h à Ottignies

Le Schéma du développement du territoire (SDT) a récemment fait l’objet d’une révision de la part du Gouvernement wallon. De quoi notamment se donner les moyens de renforcer la lutte contre l’étalement urbain. Ce document est soumis à enquête publique du 30 mai au 14 juin. Pour bien comprendre les tenants et aboutissants de la nouvelle mouture de cet outil de développement territorial élaboré pour l’ensemble de la Wallonie, de même que les conséquences sur votre quotidien, plusieurs séances d’information sont organisées. Elles vous aideront, si vous le souhaitez, à remettre un avis lors de l’enquête publique.

Parmi les nouveautés, la volonté de tendre vers l’optimisation spatiale. Soit l’idée de ne plus gaspiller des terres, de recentrer l’urbanisation et donc de freiner l’étalement urbain. Pour y parvenir, l’idée est de définir, au sein de chaque commune, le ou les périmètres de centralités, c’est-à-dire les zones où la priorité sera de mise pour développer des projets. La séance organisée à Ottignies par la Maison de l’urbanisme mettra particulièrement l’accent sur ce volet.

Consultation du SDT et infos : sdt.wallonie.be

Pour répondre à l’enquête publique : enquetepublique.sdt@spw.wallonie.be

Modes d’habiter # re-habi(li)ter à Chaumont-Gistoux

ATELIER-DÉBAT

Mardi 6 juin à 18h30.

Réservé aux habitants

Salle Perez à Chaumont-Gistoux

Les

ATELIER-DÉBAT

Séances organisées

les 12, 23, 26 et 30 juin

En collaboration avec l’Institut Culturel d’Architecture

Lundi 5 juin à 9h30 Webinaire Connexion via sdt.wallonie.be

Pas d’inscription au préalable Organisé par la Wallonie

Lundi 5 juin à 18h

Centre culturel de Nivelles Place Albert 1er, 1, 1400 Nivelles

Pas d’inscription au préalable Organisé par la Wallonie

Urbex : explorer Ottignies

STAGE CRÉATIF

De 12 à 18 ans

Du 29 juin au 5 juillet

Rue du Monument, Ottignies

Organisé par l’ICA et la Maison de l’urbanisme

Infos : deliberetoi.be

19 juin à 19h

Ferme du Douaire Avenue des Combattants, 2 1340 Ottignies

Destinée aux membres des services communaux, élus et CCATM

Inscriptions via m.urbanisme@ccbw.be

Raconter Mont-Saint-Guibert

STAGE CRÉATIF

De 7 à 12 ans

Du 21 au 25 aout Maison des loisirs, Grand’Place

1435 Mont-Saint-Guibert

Infos : www.ccbw.be

agenda
logements de demain pour les aînés

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