Espace-vie - Juillet 2023 (n°313)

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DÉCOUVRIR

Un SDT pour garder la main sur son territoire

APPRENDRE

Comment habiter à Chaumont-Gistoux ?

espace

RÉPONDRE

De nouvelles réserves naturelles en vue ?

Juillet 2023 Bimestriel

Comment les citoyens se mobilisent pour préserver leur territoire

313
La revue qui décode les enjeux territoriaux du Brabant wallon
De plus en plus de collectifs en Brabant wallon

4 en bref

1 4 explorer

J’habite, tu habites, nous habitons…

16 répondre

Est-il encore possible de créer des réserves naturelles ?

18 explorer

12 apprendre Des zones économiques à optimiser

Espace-vie est la revue bimestrielle de la Maison de l’urbanisme – Centre culturel du Brabant wallon (janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre). Elle traite de sujets relatifs à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et aux enjeux culturels en Brabant wallon. Créée en 1989, Espace-vie est indépendante de tout parti politique et dispose d’une entière liberté éditoriale.

Le génie du lieu, une création collective

20 agenda

Des espaces publics à désirer

Un second référentiel sur les inondations

Après le référentiel Constructions et aménagement en zone inondable présenté au printemps dernier par la Maison de l’urbanisme aux communes et CCATM du Brabant wallon, un second référentiel Gestion durable des eaux pluviales est désormais disponible sur le portail de la Wallonie. Il découle de la circulaire inondations.

Il vient compléter le premier référentiel en se basant sur trois principes : retenir et infiltrer les eaux de pluie afin de limiter la production de ruissellement ; intégrer la gestion de l’eau de pluie comme élément de composition architecturale, paysagère et urbanistique ; protéger l’environnement et les nappes d’eau souterraine des risques de pollution.

Ce référentiel propose un panel de solutions techniques définies en quatorze balises. L’aboutissement des deux documents permet d’avoir une approche complète dans les études de projets et les outils d’aménagement du territoire qui se doivent d’intégrer le risque d’inondations. (G. D.)

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Éditeur responsable : Nicolas Van der Maren - Rédacteur en chef : Xavier Attout (x.attout@ccbw.be) - Rédacteurs : Bénédicte Dawance (b.dawance@ccbw.be), Anne-Esther Henao - Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, B. Dawance, G. Denhaerynck - Présidente de la Maison de l’urbanisme : Sophie Keymolen - Maquette : Louise Laurent (www.louiselaurent.be) - Mise en page : Louise Laurent - Dessins : Marco Paulo - Imprimeur : Artoos Group - IPM Printing - Tirage : 6 000 exemplaires - Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be - Photo de couverture : Laurent Verdier

Espace-vie est publiée avec le soutien de la Wallonie et du Brabant wallon. La revue est envoyée sur demande et gratuitement aux habitants du Brabant wallon, abonnement de 12 euros/an hors Brabant wallon. Ne peut être vendu. Si vous préférez recevoir Espace-vie en version numérique, n’hésitez pas à nous le signaler. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. La clôture de ce numéro s’est déroulée le 10 juillet.

Espace-vie est imprimée dans une imprimerie climatiquement neutre. Les émissions de CO2 sont neutralisées à 100 % par le biais de plantations d’arbres. L’emballage qui entoure la revue lors de l’envoi est en maïs.

sommaire
citoyens se mobilisent pour leur
6 apprendre Comment les
territoire
10 découvrir Un SDT pour garder la main sur son territoire

Ce qui fera la différence

L’optimisation spatiale est le leitmotiv du Schéma de développement du territoire. Ce document, qui cadre le développement de la Wallonie, était à l’enquête publique jusqu’au 14 juillet. Si ces dernières semaines, les citoyens et les communes se sont plongés dans le concept, l’ont décortiqué, l’ont exploré…je me demande toutefois si les 270 pages qui constituent le projet de SDT seront suffisantes pour emmener tous les acteurs du territoire dans l’aventure !

Rappelons-le, l’optimisation spatiale, c’est ce concept qui promet la réduction de la consommation foncière pour préserver nos paysages et nos espaces ouverts et qui invite à localiser dorénavant la majorité des nouveaux logements dans les centres des villes, des bourgs et des villages.

Et pourquoi devrions-nous douter et craindre que des écrits ne suffisent pas pour atteindre ces belles et nécessaires ambitions ? Parce qu’il y a des choses qu’on ne peut quantifier, qu’on ne peut pondérer, qu’on ne peut prescrire. Et c’est pourtant elles qui font le génie du lieu, sa vitalité et sa désirabilité. Alors, quels seraient les ingrédients qui, subtilement dosés, nous livrent la recette d’une centralité désirable ? Un peu d’ancrage historique par le patrimoine matériel et immatériel ; des espaces publics, apaisés et inclusifs ; un peu, beaucoup, de verdure et d’eau, pour l’œil et pour la régulation thermique et hydrique ; un peu de mixité fonctionnelle… mais pas celle qui tente de réguler avec des chiffres ou des formes. Non. Celle qui offre la flexibilité et cette envie d’entreprendre : du logement, des équipements, des services. Accessibles à tous et en nombre. Et puis, il nous faut une communauté, un groupement de femmes et d’hommes. Eh oui ! On aurait tendance à l’oublier à force de jargonner. Car c’est bien là le génie du lieu : des personnes aux modes de vie, aux rythmes, aux aspirations parfois divergentes qui lui donnent vie, l’animent, le construisent et l’entretiennent.

Faire territoire, faire commun, c’est peut-être l’ingrédient majeur de notre stratégie territoriale. Et si le schéma de développement nous livre dans son projet bon nombre de ces ingrédients, il est de notre ressort de s’en emparer et réenchanter le génie du lieu

Bénédicte Dawance

espacevie.be juillet 2023 3 avant-propos

Épargner Jauche des inondations

Une zone d’expansion de crue sur la Petite Gette, à l’entrée de Jauche, a été inaugurée fin juin. Elle devrait permettre d’également protéger Orp-Jauche et Hélécine. Sa capacité sera de 32 000 m3, ce qui diminuera les risques d’inondation pour près de 1 000 habitants. Pour compléter l’arsenal mis en place dans la commune, la Province vient de valider l’aménagement d’une digue sur le ry des Corées, de quoi permettre de retenir 20 000 m3

Des logements abordables à la Maladrerie à Jodoigne

Un lotissement de 130 maisons et 90 appartements va être construit à Jodoigne, à l’angle de la rue de la Maladrerie et du contournement. Ce terrain de sept hectares est aujourd'hui une terre agricole. Thomas & Piron construira ce projet pour le compte de l’APIBW (Agence de Promotion Immobilière du Brabant wallon). Le prix d’un appartement tournera autour de 305 000 euros et celui d’une maison grimpera à 370 000 euros. Ces montants sont destinés aux acquéreurs qui ne bénéficient pas de conditions d’accès. Ce projet mené par l’APIBW vise avant tout à permettre l’accès à la propriété à des conditions attrayantes. Les prix seront donc moins élevés pour deux tiers des logements. La demande de permis sera déposée d’ici peu avec un lancement du chantier espéré au printemps 2024. Thomas & Piron a déjà construit deux autres projets menés par l'APIBW en Brabant wallon, à Grez-Doiceau et Wavre.

Permis refusé pour un club de padel à Louvain-la-Neuve

Une tour de l’OTAN démolie

L’ancienne tour de l’OTAN située à proximité de l’Arbre de la Justice à Court-Saint-Étienne, va être démolie à l’explosif. La famille Boël, qui a racheté la parcelle il y a quelques années, a introduit une demande de permis pour démolir l’édifice aujourd’hui inutilisé.

La demande de permis pour aménager le plus grand club de padel du Brabant wallon a été refusée début juillet par le fonctionnaire délégué, suivant l’avis conditionné rendu par le collège communal d’Ottignies-LLN. Situé à Louvain-la-Neuve, entre le Cercle du lac et le club de hockey, le projet porté par la société High Five Immo prévoit notamment l’aménagement d’un bâtiment comprenant huit terrains couverts et quatre terrains extérieurs. Le projet est considéré comme trop grand et mal agencé. Il devra être entièrement revu, avec notamment deux à quatre terrains de moins pour réduire les nuisances. Le demandeur annonce qu’il va déposer un recours auprès du Gouvernement wallon, estimant notamment avoir effectué la plupart des modifications demandées par la Ville et le fonctionnaire délégué. Certaines charges d’urbanisme posent également question.

4 en bref

La nature reprendra ses droits à la clinique Derscheid

La Région wallonne, propriétaire du site de cette clinique située dans la Forêt de Soignes à Waterloo, a décidé qu’elle ne vendrait pas le complexe au plus offrant. Elle a validé dans la foulée qu’elle démolira l’ensemble des bâtiments pour rendre le site à la nature. La conservation et l’entretien des bâtiments étant impayable, d’autant que la Région n’avait aucun projet de nouvelle affectation pour ce site. Un retournement de situation qui est dans la lignée des souhaits affichés par les associations de défense de l’environnement de la Forêt de Soignes. La clinique psychiatrique s’installera de son côté d’ici peu dans de nouveaux bâtiments construits à Wavre.

Wavre, ville connectée

La cité du Maca a été sélectionnée par l'Union européenne dans le cadre du projet Connectow. De quoi lui permettre de devenir un modèle de ville numérique. L'objectif est de continuer de se positionner comme ville innovante sur différents axes tels que l'économie, l'environnement, le sport ou la santé. Wavre par exemple été la première à développer des solutions d’éclairage intelligent dans toute la ville.

Le nombre d’emplacements couverts pour vélo qui sont prévus dans le cadre du projet « Les rives d’ô » développé à Ottignies par Matexi. Une proportion impressionnante à laquelle il faut encore ajouter 32 emplacements extérieurs.

Important jeu de dominos dans le centre de Waterloo

Un réseau d’experts pour rénover, construire ou vendre un bien

Retrouvez tout le contenu d’Espace-vie, de nouvelles informations, des vidéos et autres infographies sur notre site internet espacevie.be.

La commune vient de valider via un échange de terrains le déménagement de l'Institut des Sacrés-Coeurs vers un site situé le long de la drève du Garde et du chemin de fer. La commune reprend quant à elle la main sur les bâtiments de l’école situés en plein centre. Soit, après démolition, une surface de 64 000 m². De quoi lui permettre de suivre son master plan, de redynamiser le centre-ville, d’y redessiner l'espace public et de créer une place conviviale qui mettra en valeur le patrimoine historique.

L’est du Brabant wallon vient de se doter d’un réseau d’experts baptisé CIL, pour Construction immobilier local. L’idée est de rassembler toute une série de professionnels du milieu de la construction et de l’immobilier pour offrir un service complet à ceux qui veulent construire, rénover ou vendre un bien dans l’est du Brabant wallon. Les synergies seront favorisées. À terme, on y retrouvera des avocats, architectes, géomètres, paysagistes, entrepreneurs de jardin, banquiers, couvreurs, électriciens, etc.

5 espacevie.be juillet 2023
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© Montois Partners

Comment les citoyens se mobilisent pour leur territoire

apprendre
La mobilisation grandit en Brabant wallon.

RER, éoliennes, centre commercial, lotissement : de plus en plus de citoyens ou d’associations s’opposent aux projets développés en Brabant wallon. Une mobilisation qui se structure et dont la caisse de résonance s’accentue. Mais avec quels résultats concrets au final ?

Texte : Xavier Attout – Photos : X.A. et Plateforme CNW

Le constat résonne comme une évidence : pratiquement plus aucun projet d’envergure développé en Brabant wallon n’échappe aujourd’hui aux affres d’un recours devant le Conseil d’État ou auprès du gouvernement. Un gimmick pour certains, qui s’est encore renforcé au fil des ans. « D’autant plus en Brabant wallon où les requérants ont souvent les moyens d’aller au bout de leurs idées, lance Aubry Lefebvre, de Thomas & Piron Bâtiment. Ils ont également tendance à s’informer davantage sur les projets qui modifient leur environnement. » Une province qui serait donc un terreau favorable à voir les voiles de l’opposition se lever de plus en plus haut. Et si les juristes concentrent les récriminations des frondeurs, ce sont donc surtout des riverains, des collectifs citoyens ou des associations qui appuient sur le bouton pour passer à l’action. Des mobilisations qui tendent à se multiplier de plus en plus contre des projets immobiliers, économiques, industriels ou d’infrastructures. « Il y a clairement une professionnalisation de ces mobilisations, pointe Simon Verelst, géographe et chercheur en aménagement du territoire à l’ULB et à la CPDT. Les collectifs sont très bien organisés. Depuis les années 1970, on assiste à une augmentation du caractère conflictuel des projets d’aménagement du territoire. On peut associer cette émergence aux plus grandes capacités (ndlr : financières notamment) des citoyens d'aller en recours, à la perte de confiance dans l'expertise des autorités ou encore à la place plus importante prise par les questions environnementales, notamment au niveau législatif. Ces éléments donnent une légitimité à la mobilisation. D’autant que les citoyens connaissent les leviers à actionner. Ils sont mieux informés. »

Des combats à succès Une position qui n’est donc pas neuve. Les combats emblématiques sont d’ailleurs légion

en Brabant wallon. On peut par exemple citer le contournement nord de Wavre et celui de Perwez, l’extension (avortée) de l’Esplanade à Louvain-la-Neuve, la station d’épuration du Hain à Braine-le-Château, l’extension de la carrière de Quenast à Rebecq, le déménagement de la clinique Saint-Pierre à Wavre (en cours), l’aménagement d’un parc à conteneurs en pleine campagne à Lasne, la problématique des éoliennes, la réserve naturelle de la Grande Bruyère rachetée par la commune de Rixensart, la transformation en logements du couvent des Récollets à Nivelles ou encore le projet (avorté) de zoning industriel entre Jodoigne et Hélécine. Des combats qui ont connu des succès divers mais dont l’issue a le plus souvent été positive pour les requérants. « Il va être de plus en plus compliqué de faire passer des grands projets d’utilité publique à l’avenir, estime Baudouin le Hardy de Beaulieu, l’ancien directeur d’in BW. L’installation de nouveaux recyparcs sera par exemple un vrai parcours du combattant. »

Ils sont mieux informés. Simon Verelst, chercheur en aménagement du territoire

Pour les projets de logements privés, la mobilisation est toute aussi vive. La plupart des projets soulèvent ou ont soulevé des oppositions majeures. « Les riverains se sont habitués à un environnement et à un paysage, il est donc normal qu’ils soient perturbés si celui-ci vient à changer, nous disait il y a peu l’urbaniste David Miet, directeur et fondateur de Villes Vivantes. Il s’agit donc avant tout de répondre à certaines inquiétudes et de les rassurer éventuellement. » Un effet Nimby « Not In My BackYard » qui est toujours plus présent, que ce soit en Brabant wallon ou ailleurs. Et une volonté nouvelle, aussi, de s’opposer davantage encore à toute construction et à tout écoulement de béton. La constitution d’une antenne brabançonne de la plateforme Occupons le terrain est d’ailleurs un pas en ce sens (lire ci-contre).

Ces collectifs, qui peuvent dorénavant prendre la forme d’asbl ou de coopératives, ne cessent donc d’interpeller politiques et médias. Et multiplient

espacevie.be juillet 2023 7
Il y a clairement une professionnalisation de ces mobilisations. D’autant que les citoyens connaissent les leviers à actionner.

les menaces de recours via pétitions et autres actions en tous genres. Les réseaux sociaux leur offrant, de plus, une formidable caisse de résonance et une rapidité d’action.

Quand on observe les groupes d’opposants en Brabant wallon, très peu agissent sur le territoire de plusieurs communes. Seules Natagora ou Epures (anciennement Trop de Bruit en Brabant wallon) vont sur ce terrain. Les autres sont (ou étaient) davantage liés à la préservation du cadre de vie de leur commune ou liés à un projet particulier. Citons notamment Tubize Contournement, Hommes & Patrimoine, Urbaverkoi, Braine-l’Alleud Autrement, Contre Perwez-le-Béton, Lasne-Nature, Sauvons Walhain, La Hulpe Environnement, Collectif des agriculteurs de Perwez, Les Versants de la Dyle, etc. Autant d’associations qui ont réussi à se structurer et à mobiliser des riverains dans la durée.

Écoutés mais pas entendus

Quel est le poids réel de ces opposants, qu’ils soient seuls ou organisés ? Cela varie bien évidemment d’une association à l’autre. « Les associations ou les collectifs citoyens sont de plus en plus écoutés, lance Denis Marion, fondateur d’Epures. Même si ce n’est pas pour cela que les pouvoirs publics suivent leur avis. Il faut donc que certains passent par des occupations ou des manifestations pour se faire entendre. Ce type d’actions, que l’on a notamment vues à Liège, ne se

certains cas, les associations vont beaucoup plus loin dans leurs réflexions que les pouvoirs publics. Mais cette démarche est peu valorisée. Les autorités partent du principe que les collectifs ou les associations sont des « emmerdeurs ».

Denis Marion, fondateur d’Epures

LES CINQ CRAINTES DES RIVERAINS FACE À UN PROJET

Les chercheurs de l’Igeat (ULB) et du Creat (UCLouvain) ont publié une étude sur le sujet : « Des outils au service de l’acceptabilité sociale des projets. » Ils recensent notamment les craintes soulevées par les riverains, que l’on peut classer en cinq volets.

1. Les indicateurs et coefficients de densité sont mal perçus car ils sont trop abstraits et donc difficilement compréhensibles. Cet élément contribue à générer une méfiance à l’encontre des stratégies de densification.

2. La mobilité induite par le projet est l’élément le plus récurrent dans l’opposition aux projets d’urbanisme, quels qu’ils soient : embarras de circulation, congestion, encombrement des espaces publics par la voiture.

3. Dans les situations de développement de nouveaux quartiers (sur des espaces non construits ou assimilés), les riverains de

lieux non artificialisés sont très attentifs à la préservation des éléments symboliques et identitaires de leur cadre de vie.

4. La restructuration du tissu urbanisé génère des sources de préoccupation plus nombreuses que les interventions en terrain non construit, suite aux ruptures avec l’existant (gabarits, typologie du bâti, projet visible et proche de nombreux riverains), aux craintes de moins-value financière des propriétés alentours, et aux craintes de bouleversement de la vie sociale du quartier.

5. Il semble que le réaménagement et l’assainissement de friches ou d’anciens sites industriels (SAR…) reçoive en général un accueil plus favorable. Toutefois, la population locale craint parfois de voir disparaître des lieux qui sont l’objet d’affects particuliers en raison de leur caractère patrimonial et identitaire et/ou du développement progressif de la végétation.

8 apprendre
Dans

sont pas encore produites en Brabant wallon. Mais je pense que nous allons y arriver. Car si on entend bien qu’ils font du bruit, ce n’est pas pour cela qu’on écoute leurs arguments. Écouter prend du temps. Dans certains cas, les associations vont beaucoup plus loin dans leurs réflexions que les pouvoirs publics. Mais cette démarche est peu valorisée. Les autorités partent du principe que les collectifs ou les associations sont des ‘emmerdeurs’ »

Le taux de réussite de ces collectifs est néanmoins relativement élevé quand on regarde les derniers projets d’envergure en Brabant wallon. Nombreux ont été recalés, d’autres ont été adaptés. « Le contournement nord est un bel exemple de mobilisation citoyenne, se souvient Christian Radelet, l’ancien fonctionnaire délégué du Brabant wallon. Des centaines de personnes et une dizaine d’associations s’y sont opposés. Des recours ont été déposés. Et les pouvoirs politiques de plusieurs communes ont été sensibles à cette mobilisation. Cela a clairement joué dans l’évolution de ce dossier. La mobilisation contre l’esplanade a mené à la mise sur pied d’un référendum. Des éoliennes ou des contournements n’ont pas non plus vu le jour. On peut donc clairement dire que les politiques sont sensibles à ces mobilisations. » Encore davantage quand elles approchent des élections communales. D’ici quelques mois, une fois entrés dans la période préélectorale, de nombreux dossiers – comme c’est le cas tous les six ans – devraient d’ailleurs connaitre de sérieux ralentissements…

Raphaële Buxant, cofondatrice

d’Occupons le terrain Brabant wallon

Propos recueillis par X. A.

Quelles sont les motivations du réseau Occupons le terrain ?

Depuis 2018, cette plateforme de coordination réunit une cinquantaine de collectifs et d’associations de Wallonie et de Bruxelles qui veulent résister aux logiques de bétonnage à tout crin, de rendement à court terme et de domination des intérêts privés. Ces collectifs veulent assurer à la fois le droit au logement et la préservation des territoires, des cadres de vie, de la biodiversité et des espaces verts.

Pourquoi créer une antenne brabançonne ?

Des antennes provinciales sont en train d’être créées un peu partout. Après Liège et Namur, celle du Brabant wallon sera la troisième. Elle s’inscrit dans une démarche qui vise à soutenir et fédérer les luttes locales. Le béton coule à flot un peu partout en Brabant wallon. On y déroule le tapis rouge aux promoteurs. Cela ne peut plus continuer, surtout dans le contexte social et environnemental que nous connaissons. D’autant plus que nous avons l’impression qu’il y a une accélération de la bétonisation sur des terrains non artificialisés – des bonnes terres agricoles le plus souvent - avec le Stop béton qui va progressivement se mettre en place. Nous observons déjà aujourd’hui les effets pervers de cette mesure.

Comment va se structurer cette antenne ?

Une première séance d’information s’est déroulée fin juin. Une seconde est prévue début septembre à Louvain-la-Neuve. Nous comptons une dizaine de collectifs intéressés pour le moment. Mais le potentiel est très important. L’idée est de rassembler au sein de cette antenne des collectifs et associations du Brabant wallon (dont mObiLLizoNs, un nouveau collectif d’Ottignies-LLN) qui s’opposent à des projets que l’on considère comme imposés, nuisibles et inutiles.

Et l’idée est alors d’encadrer tous ces collectifs…

Tout à fait. L’objectif est d’offrir un espace de coordination, coconstruit par les membres eux-mêmes, qui permette de visibiliser les luttes, de les fédérer, de faire entendre leur voix et de les outiller. Ces mobilisations locales visent à contrer ces projets, mais aussi à proposer des alternatives qui permettent de préserver les territoires et les ressources, avec également un volet social. Par exemple pour l’habitat, les projets de gros lotissements visent à augmenter le nombre de logements et deviennent des produits financiers sans jamais répondre à la question cruciale d’accessibilité à ces logements à des prix abordables ni penser aux moyens d’y parvenir autrement.

Des projets déjà dans le viseur ?

Jaurdinia à Mont-Saint-Guibert, celui des Bétons Lemaire à Ottignies ou encore les 1300 logements prévus sur le site Athena à Louvain-la-Neuve sont autant de projets à surveiller. En effet, ils mangent de la terre agricole, sont construits en zone inondable ou proposent des logements à des prix très élevés.

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« Arrêtons de dérouler le tapis rouge aux promoteurs »
interview
Souvenir d'une grande chaine humaine pour s'opposer au projet de contournement de Wavre.

découvrir

Un SDC pour garder la main sur son territoire

Si la révision du Schéma de développement du territoire (SDT) est adoptée, les schémas de développement communaux vont prendre encore plus d’importance. Seules quatre communes du Brabant wallon ont élaboré un tel outil depuis 2016. De quoi donner pas mal de travail aux quelques bureaux d’études chargés de réaliser ce document.

Texte : Xavier Attout - Photos - DDS+

Un retour par la grande porte. Décrié par certains élus communaux, le Schéma de développement communal est en passe de devenir un outil d’aménagement du territoire incontournable par la grâce de la nouvelle version du Schéma de développement du territoire (SDT). Pour rappel, le SDT donne les grandes orientations territoriales à l’échelle de toute la Wallonie. Le SDC vise par contre à baliser les grandes orientations du développement territorial d’une commune. Les deux outils sont indicatifs. Et sont relativement interdépendants. Un lien qui se renforcera encore davantage à l’avenir : dès l’adoption du SDT, chaque commune disposera de 5 ans pour réaliser un schéma de développement communal pour déterminer ses centralités, soit les zones où la concentration de logement, d’espaces commerciaux et de services sera favorisée. Si ce n’est pas le cas, ces centralités seront déterminées par la Région.

Neuf communes sans SDC

Un bâton qui semble déjà fonctionner. En Brabant wallon, neuf communes sur vingt-sept ne possèdent pas de SDC. En effectuant un rapide tour d’horizon de leurs motivations pour se passer d’un tel outil, on se rend compte que ce chiffre va rapidement diminuer. Il y a tout d’abord les communes qui sont en pleine élaboration comme Waterloo et Wavre. La finalisation est espérée dans les prochains mois.

Communes

Waterloo (en cours)

Nivelles

Villes-la-Ville

Mont-Saint-Guibert

Perwez

Ramillies

Hélécine

Wavre (en cours)

Court-Saint-Etienne

Il y a celles qui sont en train de lancer les opérations et qui n’ont donc pas attendu l’arrivée du SDT pour se doter d’un tel outil. Comme Court-Saint-Étienne et Mont-Saint-Guibert. « Le cahier des charges pour faire appel à un bureau d’études sera voté au conseil communal du mois de septembre, précise Sophie Dehaut, échevine de l’Aménagement du territoire de Mont-Saint-Guibert. Nous souhaitions que ce travail s’étende sur deux législatures pour que deux majorités soient concernées. Par le passé, mes prédécesseurs avaient privilégié l’élaboration de schémas d’orientation locaux pour les différents villages de l’entité. On estimait de notre côté qu’il était nécessaire d’avoir une vision globale et que ces outils étaient dépassés. On espère pouvoir mettre la main sur un bureau d’études rapidement. » À Court-Saint-Étienne, la situation est relativement similaire, même si la commune est un cran plus loin. Le CREAT est en charge de l’avant-projet. L’idée est de l’adopter avant la fin de la législature (octobre 2024). De manière à ce que la nouvelle majorité puisse valider le projet. « Court-Saint-Étienne a en effet tardé à se doter d’un tel outil, explique Jean-Christophe Jaumotte, échevin de l’Aménagement du territoire

La Hupe (1994) Lasne (2001)

Communes

Beauvechain (2006)

Tubize (2006)

Chastre (2009)

Rixensart (2010)

Grez-Doiceau (2010)

Braine-l’Alleud (2012)

Braine-le-Chateau (2012)

Ittre (2012)

Walhain (2012)*

Rebecq (2014)

Orp-Jauche (2015)

Chaumont-Gistoux (2015)

Incourt (2016)

Jodoigne (2017

Genappe (2017)

Ottignies-LLN (2018)

10
sans SDC Communes avec un SDC de plus de 18 ans avec SDC Communes avec un SDC adopté après 2015
* Partiellement annulé
Quelles communes possèdent un schéma de développement communal ?

local. En 2004, un projet de schéma de structure n’a pas abouti. S’en est suivi des occasions manquées où la commune reportait à chaque fois l’élaboration d’un tel outil pour être dans la lignée des options du SDER de 2013 ou du projet de SDT de 2019. À force d’attendre, nous nous sommes dit qu’il était temps d’avancer. L’idée étant d’adopter notre schéma de développement communal juste après l’adoption du SDT. »

Enfin, il y a ceux qui annoncent déjà qu’ils vont se lancer dans une telle opération pour ne pas passer la main de leur développement territorial à la Région wallonne. C’est par exemple le cas à Nivelles et à Villers-la-Ville. « Nous allons lancer un tel schéma d’ici peu, précise Marc Druez, échevin de l’Aménagement du territoire de Villers-la-Ville. Nous voulons contrôler l’urbanisation de notre commune. » Un constat partagé par Jordan Godfriaux, bourgmestre de Perwez, qui a lancé lors d’un récent conseil communal qu’il « s’engageait, dès que le schéma de développement du territoire est fixé et abouti, à commencer, en toute connaissance de cause, un schéma de développement communal ciblé et financé. »

Nous allons lancer un tel schéma d’ici peu. Nous voulons contrôler

l’urbanisation de notre commune.

Marc Druez, échevin de l’Aménagement du territoire de Villers-la-Ville.

Des bureaux d’études à trouver

Pour les autres communes qui disposent déjà d’un SDC, deux cas de figure se profilent : se lancer dans des révisions totales ou partielles (thématiques), du moins s'il a été adopté il y a peu. Ce qui aura comme mérite de raccourcir et faciliter la procédure. « Ils seront bien moins compliqués à mettre en œuvre, explique Cédric Harmant, fonctionnaire délégué pour le Brabant wallon. Ils permettront de ne pas devoir recommencer toute une procédure. » Car l’élaboration d’un tel document peut rapidement prendre de 3 à 4 ans.

L’autre question qui agite les communes est de savoir s’il y aura suffisamment de bureau d’études pour réaliser tous ces schémas, la majorité des communes devant y passer. Si Michel Dachelet, inspecteur général du SPW Territoire, reconnaissait lors d’une séance d’information qu’il pourrait y avoir certaines difficultés, il précisait également qu’un effet boule de neige devrait apparaitre : « Nous misons sur le fait que de nombreux bureaux devraient être créés vu les besoins qui vont apparaitre pendant cinq ans. Cela devrait permettre de compenser le manque de bureaux. »

espacevie.be juillet 2023
Un SDC pour des espaces apaisés ?

Des zones économiques à optimiser

La densification des zones d’activités économiques figure parmi les grands objectifs pour préserver le territoire. Les acteurs présents en Brabant wallon travaillent déjà en ce sens mais pourraient aller encore plus loin. De manière à réinventer les approches.

Texte et photo : Xavier Attout

Le Brabant wallon compte plus de 1 000 hectares de parcs d’activités économiques, dont 80 % sont gérés par l’intercommunale in BW. Le solde par des acteurs privés (BVI ou Global Construct - Axisparc) par exemple. Tous sont confrontés à une pénurie de terrains. in BW estime par exemple pouvoir encore fournir des terrains aux entreprises pendant encore une quinzaine d’années. Après, c’en sera terminé. Des terrains situés toutefois aux extrémités de la province vu la pression foncière exercée dans les communes du centre du Brabant wallon pour développer du résidentiel.

Pour tenter de rester l’un des principaux poumons économiques de la Wallonie, les acteurs actifs en matière de développement économique vont en tout cas devoir revoir leur manière de travailler. Octroyer de larges parcelles aux entreprises qui n’ont pas besoin d’autant de surface ne sera plus accepté. Cette ambition figure d’ailleurs dans le projet de Schéma de développement du territoire, dont l’enquête publique vient de se terminer. L’idée est notamment de favoriser la densification. « L’objectif de réduction de l’artificialisation est, en effet, mieux atteint si une entreprise peut s’étendre et conserver son implantation initiale que si elle est contrainte de déménager, expliquait il y a peu Willy Borsus, le ministre wallon de l’Aménagement du territoire. Ce qui dans la très grande majorité des cas nécessitera d’artificialiser un espace nouveau. »

Dans le SDT, on lit par ailleurs que « l’occupation des espaces destinés aux activités économiques est

optimisée en intensifiant le nombre d’emplois à l’hectare et en privilégiant des modes d’urbanisation compacts » Dans le même ordre d’idée, les friches affectées en zone d’activités économiques au plan de secteur devront, prioritairement, conserver leur affectation économique. Et à l’horizon 2030, 30 % des nouveaux terrains à vocation économique seront aménagés sur des terres déjà artificialisées. Ce taux est porté à 100 % à l’horizon 2050, sauf en cas de désartificialisation (lire par ailleurs).

in BW déjà en action

Sur le terrain, les acteurs brabançons affirment travailler déjà en ce sens. « Le taux d’occupation de chaque parcelle varie de 30 à 65 %, explique Françoise Duplat, chef du service dédié à l’expansion économique au sein d’in BW. Nous visons également un taux d’emploi relativement élevé, avec une norme de 25 emplois/hectare. Les parcs d’activités économiques que nous développons aujourd’hui en Brabant wallon ne comprennent pas de parcelles trop spacieuses. Il y a une grande réflexion autour de leur aménagement. Elle sera même encore plus aboutie dans le cadre de la mise en place de notre parc thématique, comme celui de Mont-Saint-Guibert. » Un constat partagé par Geoffroy Dumonceau, responsable du développement chez BVI.EU, un promoteur qui vient d’aménager une série de parcs à Wavre, Mont-Saint-Guibert et Nivelles : « Nous n’avons pas attendu les recommandations du SDT pour favoriser des parcs denses et qui favorisent la

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Nous n’avons pas attendu les recommandations du SDT pour favoriser des parcs denses et qui favorisent la mitoyenneté.
Tous nos parcs sont aménagés de cette manière.
Geoffroy Dumonceau, responsable du développement chez BVI.EU

mitoyenneté. Tous nos parcs sont aménagés de cette manière. Surtout en Brabant wallon où le foncier est rare. Les bâtiments sont conçus avec des murs mitoyens et des mezzanines pour les bureaux. Les unités de productions sont situées à l’arrière. Cela permet d’avoir une cohérence architecturale, ce qui manque dans bon nombre de parcs. Les voiries sont aménagées d’un seul tenant pour avoir une organisation optimale. Le régime de copropriété et le règlement d’ordre intérieur permettent de ne pas avoir un développement anarchique. »

Des parcs qui se réinventent donc mais qui devront encore aller un cran plus loin pour éviter une consommation trop importante du territoire. Avec une densification par le haut notamment. « Il est possible de développer une mitoyenneté entre entreprises, poursuit Françoise Duplat. Cela nécessite juste davantage de réflexions et de discussions en amont. Des exemples existent déjà. Quant à la densification par le haut, nous conseillons déjà d’installer des bureaux aux étages. Nous ne sommes pas tout le temps entendus mais cela progresse. Pour le reste, nous favorisons déjà la mobilité douce, nous tentons de mutualiser les moyens de production d’électricité ou de chaleur, donnons une attention particulière à la biodiversité alors que la smart city fait doucement son apparition via notamment l'éclairage intelligent par exemple. » Ajoutons que la mutualisation de certaines infrastructures (parking, bâtiment) est également une piste à suivre. Autant d’éléments en tout cas souvent déjà appliqués en Brabant wallon.

plan économique ?

Des interrogations subsistent dans le projet de SDT sur la manière dont, sur le plan économique, doivent être compensées les nouvelles artificialisations d’ici 2050.

« La mise en œuvre de cette mesure ne précise pas si la compensation doit se faire en Brabant wallon ou si cette désurbanisation peut se réaliser dans une autre province, s’interroge Pierre Francis, directeur du département du développement territorial à la Province du Brabant wallon. En effet, un territoire comme le Brabant wallon dispose de peu de friches qui peuvent être rendues à la nature. Il est donc évident que pour accueillir à l’avenir un certain nombre de grands équipements et d’acteurs économiques, des compensations seront nécessaires. Elles ne pourront pourtant pas se faire à l’échelle du bassin d’optimalisation spatiale. Comment la Région wallonne va-t-elle donc permettre de poursuivre le développement économique du Brabant wallon ?»

Car à l’horizon 2030, 30 % des nouveaux terrains à vocation économique devront être aménagés sur des terres déjà artificialisées. Ce taux est porté à 100 % à l’horizon 2050, sauf en cas de désartificialisation. « Vu l’absence de grandes friches sur le territoire du Brabant wallon, l’artificialisation ne pourrait être compensée qu’en dehors du territoire, regrette Pierre Francis. Il serait utile de préciser à quelle échelle peuvent se faire les compensations. De plus, il est urgent de mettre en œuvre des outils de gestion foncière qui permettront au pouvoir public de limiter les espaces à vocation économique vides et de pouvoir capter ces fonciers disponibles. Une telle mesure de gestion doit être mise en place. »

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Le SDT va-t-il pénaliser le Brabant wallon sur le
Jaurdinia, à Mont-Saint-Guibert : un parc compact et dense qui attire les entreprises.

J’habite, tu habites, nous habitons…

Comment répondre à ses besoins et ses désirs en matière d’habiter sans compromettre le bien collectif ? Une équation bien compliquée à résoudre. Des habitants de ChaumontGistoux se sont penchés sur cette question lors d’ateliers citoyens. Retour sur trois témoignages, fictifs, mais librement inspirés par ces échanges.

Texte et photos : Bénédicte Dawance

Habiter un lieu ou un logement plutôt qu’un autre est un coup de cœur pour les uns, une charge pour les autres. Habiter selon ses désirs, ses besoins et ses contraintes est une équation que l’on pose à plusieurs moments de la vie. C’est un choix individuel, mais peut-il être aussi porté en conscience du ‘commun’ ? Un deal que l’on passerait avec la collectivité pour que nos choix s’inscrivent dans une cohérence globale de territoire et nourrissent un « vivre-ensemble ». Ces questions ont été abordées lors de trois soirées partagées ces derniers mois avec un panel citoyens à Chaumont-Gistoux. Il en ressort trois témoignages de Simon, Virginie et Grégoire. Des histoires fictives librement inspirées par ces ateliers citoyens.

Simon (37 ans) est menuisier, père de deux enfants de 8 et 11 ans. Depuis trois ans, sa compagne et lui ont posé leurs valises dans un habitat groupé. Une vaste ferme achetée par un collectif qui y a aménagé six logements. Pour Simon, ce fut une aubaine d’avoir trouvé ce lieu. La grange, jusqu’alors promise à un espace communautaire, n’a pu être aménagée, faute de financement et de personnes aptes à s’occuper de sa rénovation et de sa gestion. Simon y a installé son atelier de menuiserie. Leur logement précédent ne lui permettait pas de se déployer. Et il ne voulait pas installer son atelier dans un zoning. Il n’en aurait d’ailleurs pas eu le budget. Ici, il a de la place et jouit même d’un coup de mains des voisins lorsqu’il s’agit de manipuler des grosses pièces.

à la baisse et d’un accès au petit matériel de menuiserie pour les occupants de l’habitat groupé. Ces derniers imaginaient une activité calme pour cet espace, par crainte d’être dérangés. La plus-value que l’activité de Simon apporte leur était insoupçonnée.

Christine, sa compagne, Antoine et Alice leurs enfants, sont aussi sous le charme du lieu : « Habiter un grand espace comme celui-ci au cœur du village est une situation idéale pour nous. Les commerces et l’école sont à 5 minutes en vélo. » Dès que le sentier sera à nouveau praticable, les enfants pourront être autonomes pour aller à l’école. Ils chemineront avec les autres enfants de la rue.

Simon et sa compagne nous relatent un mode d’habiter qui allie logement et espace de travail, flexibilité, espace vert collectif, localisation au cœur du village. Il nous parle aussi de solidarité et d’économie contributive. Des éléments qui animent le choix de vivre et partager un lieu.

« Un lieu qui me permet autant de flexibilité, je n’aurais jamais cru cela possible à Chaumont-Gistoux, confie-t-il. En été, je peux sortir le matériel dans la cour. J’organise autant que possible mes chantiers en fonction de cela. » Et tout le monde y a gagné car c’est lui qui a aménagé la grange, en échange d’un loyer revu

« Nous n’avons pas les mêmes salaires que bien d’autres ménages de la commune et notre logement n’est pas grand, mais les espaces extérieurs que l’on partage avec les autres occupants sont vastes et la solidarité qui s’est installée est magnifique, explique Simon. Habiter ici est un choix que nous ne regrettons absolument pas ! »

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« Cet habitat groupé m’a permis d’avoir mon propre atelier »

Virginie nous parle de l’héritage des lotissements 4 façades construits dans les années 1970, mal isolés, dévoreurs d’espace et éloignés des villages. Les déserter n’est toutefois pas une solution. Y renforcer le maillage pour les modes actifs et créer des espaces de rencontre sont parmi les solutions pour désenclaver ces lieux et y encourager la convivialité.

Virginie (42 ans), séparée, est mère de trois enfants. La famille habite une villa 4 façades à la sortie du village, le long de la chaussée et de son trafic toujours plus important.

« J’ai beaucoup hésité à habiter ici, explique-t-elle. Ce n’est pas mon choix de cœur. Cette maison appartenait à mes parents. Ils ont décidé d’aller vivre à Louvain-la-Neuve dans un appartement. Entretenir le jardin était devenu trop lourd pour eux. Pour moi, c’était la seule solution pour rester vivre à Chaumont-Gistoux avec les enfants. Mes parents ont fait la donation de la maison à ma sœur et moi. Ma sœur vit en Ardenne. Pour elle, Chaumont-Gistoux, c’est déjà la ville. Je suis un peu dubitative quand elle me dit cela, mais je la comprends.

Par ailleurs, c’est vrai qu’un terrain de 15 ares, c’est a priori chouette pour les enfants, mais je me dis parfois que c’est trop grand et que mon voisin agriculteur pourrait agrandir

sa prairie et donner plus de place à ses vaches. J’aurais le sentiment de moins consommer d’espace. Et les enfants préfèrent de loin jouer dans des cabanes avec leurs copains. Elles sont situées pas très loin d’ici, dans une réserve naturelle. Le seul bémol, c’est la traversée de la chaussée. On espère qu’elle sera bientôt sécurisée. » L’habitat rêvé pour Virginie, c’est une vieille bâtisse. La pierre plutôt que la brique. Rénover la maison n’a pas été simple et elle espère que les travaux ne seront pas obsolètes dans cinq ans. « Vivre ici, c’est aussi être obligée d’avoir une voiture pour la majorité de mes déplacements. Nous sommes proches de l’autoroute. Je travaille dans une école à Wavre et j’aimerais y aller en vélo. Ce n’est pas possible aujourd’hui, mais je ne désespère pas. C’est une problématique que j’aimerais partager avec mes voisins mais j’ai peu de contacts avec eux. »

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« Vivre dans une villa 4 façades nous contraint à certains choix »
Une vingtaine de personnes ont participé aux trois ateliers à Chaumont-Gistoux.

Grégoire (31 ans) adore son logement. Proche du centre du village et de l’arrêt du bus. Il peut même se rendre à vélo à Louvainla-Neuve où il travaille comme data scientist. Il ne connaissait pas la commune, c’est l’opportunité de son job qui l’a amené dans la région. Après avoir habité pendant cinq ans au cœur de Louvain-la-Neuve, il a préféré la verdure de ChaumontGistoux. Non pas pour avoir un grand terrain dont il n’aurait pas le temps, ni l’envie de s’occuper, mais une petite parcelle se greffant à quelques maisons mitoyennes dans le village. « Pour moi, c’est l’idéal, explique le jeune homme. Ce qui était important, c'était de construire un bâtiment passif, voire à énergie positive. Je voulais investir dans cette optique durable. Une sorte de compensation à l’impact environnemental de mes déplacements. » Et de poursuivre : « Je ne voulais pas habiter en dehors du village. Tous les jours de la semaine, je suis seul devant mon écran. Je voulais consacrer mon temps libre aux loisirs et à la balade. Et non à tondre la pelouse ! J’ai été heureux de découvrir une vie associative et

culturelle dynamique. J’apprécie aussi les fêtes organisées deux fois par an dans la rue. Une belle occasion de rencontrer les voisins. Depuis lors, on se fait signe tous les jours ! » Il a construit sa maison en mitoyenneté. Ce qui n’a pas été évident à accepter pour ses voisins qui profitaient jusqu’alors d’une vue plus dégagée. « Ma première démarche a été d’aller me présenter et d’expliquer mon projet. La crainte s’est dissipée au fur et à mesure que j’ai expliqué l’évolution du projet en prenant soin de l’ajuster en fonction des informations recueillies sur la nature du terrain et sur leurs sensibilités. Cela a été enrichissant. »

Grégoire expose les motivations pour un mode d’habiter en dehors du milieu urbain à proximité de la nature en posant des choix conscients pour limiter son impact environnemental. Cela passe par la localisation en centralité et la manière de construire. Son histoire montre aussi les démarches de rencontre et d’accueil de personnes qui s’installent. Une acceptation sociale qui est tout autant délicate que primordiale pour contribuer à l’ambiance des quartiers et villages.

TROIS ATELIERS CITOYENS ORGANISÉS À CHAUMONT-GISTOUX

Ils font suite à des séances que la commune a organisées sur la thématique du logement en 2022. Il s’agissait de mener une réflexion sur la diversité des logements. Les ateliers que la Maison de l’urbanisme et la commune ont conçus se sont cette fois inscrits dans une réflexion globale. Il s’agissait dans un premier temps de situer le contexte d’urbanisation de Chaumont-Gistoux vis-à-vis des objectifs régionaux et de faire émerger les défis propres à l’entité. Dans un second temps, les participants ont été questionnés sur leur rapport entre leurs besoins résidentiels et les formes de logement que l’on peut trouver ou encourager. La troisième étape a proposé la convergence des approches et la réflexion étayée sur les modes d’habiter à Chaumont-Gistoux. Le tout en vue de nourrir un imaginaire collectif du « village où il fait bon vivre aujourd’hui et demain, pour chacun et pour tous ». « Beaucoup d’éléments ont été discutés lors de ces trois soirées, explique Sese

Kabanyegeye, échevine de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme et du logement de Chaumont-Gistoux. Si nous devions retenir deux points, ce serait l’évidence de la localisation en centralité quel que soit le profil des personnes et d’activités, mais aussi l’intérêt de la démarche qui participe à elle seule à ériger le vivre-ensemble. » Et Laurent Debefve, chef du service urbanisme à Chaumont-Gistoux d’ajouter : « À l’heure où les enjeux climatiques et planétaires imposent de nouvelles façons de penser, comprenons qu’il y a une concession primordiale à faire : celle d’accepter que nous devons nous regrouper, pour habiter ensemble au sein des espaces qui sont déjà les mieux équipés. Dès aujourd’hui, c’est dans ce sens que nous devons réorienter nos manières de penser et concevoir l’aménagement du territoire, pour qu’après en avoir vécu l’expérience enrichissante, les générations suivantes enclenchent le pas, tant par conviction que par envie. »

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« Une maison mitoyenne et passive est un bon compromis »

Une réponse de Julien Taymans

Président de Natagora Brabant wallon

Une nouvelle réserve naturelle a été inaugurée fin juin en Brabant wallon. Elle est située sur le site de la Sablière de Nethen. Il s’agit de la dix-neuvième réserve naturelle de la province. « Et preuve de l’accélération de ce type d’opération, c’est la douzième réserve que nous inaugurons depuis 2018, se réjouit Julien Taymans. Nous n’en avons jamais créé autant que ces dernières années. Il y a une vraie urgence à protéger tous ces sites avant qu’il ne soit trop tard. »

Pour contrer l’accentuation de l’urbanisation qui modifie ces dernières années le territoire brabançon, les leviers d’action ne sont pas légion. La préservation de l’environnement et de la nature passe donc par la protection de sites dont la faune et la flore sont essentielles. « Après avoir consacré notre temps à la sensibilisation ces dernières années, nous avons compris qu’il était parfois plus efficace de se concentrer sur la constitution de réserves naturelles, précise Julien Taymans. D’où l’accent que nous mettons sur ces créations. Le potentiel en Brabant wallon reste très important en la matière. Même s'il faut l'avouer, la croissance dépend surtout de notre capacité à mettre en place des équipes de bénévoles pour gérer ces sites. Ce qui prend du temps. »

Un appel aux dons pour une réserve à Gastuche

Pour identifier un site qui pourrait être une réserve naturelle, Natagora affirme que le mieux est de se baser sur l’inventaire des sites de grand intérêt biologique. Un listing plus intéressant que celui des sites Natura 2000. Des citoyens et les communes du Brabant wallon doivent ensuite marquer de l’intérêt pour la préservation de ces espaces abritant des populations d'espèces et des biotopes rares ou menacés. « Le Brabant wallon se divise en fait en trois zones, avec chacune ses caractéristiques qu’il faut préserver, précise Julien Taymans. Nethen est par exemple un habitat majoritairement sablonneux qui comprenait une friche rudérale dans le fond, des talus boisés d’essences exotiques envahissantes et un replat de 10-20 ares qui constituait l’une des dernières stations de certaines espèces botaniques dans la Région wallonne atlantique. D’importants travaux de restauration écologique du site ont permis de restaurer des milieux rares tels que la pelouse sur sables acides et la lande à bruyères, ainsi qu’une mare temporaire et une falaise destinée aux hirondelles de rivage. »

Après la mise en place de clôtures pour permettre un pâturage extensif et l'aménagement d'un sentier didactique, ce site de deux hectares est désormais bien protégé. « Nous travaillons sur plusieurs autres dossiers actuellement. L’un des prochains concerne Le Bois des Vallées à Gastuche. Situé sur le versant sud de la Vallée de la Dyle, aux limites de Grez-Doiceau, Wavre et Chaumont-Gistoux, le Bois des Vallées est un Site de Grand Intérêt Biologique qui présente des biotopes typiques des sols sableux du Brabant sablo-limoneux. Un appel aux dons vient d’être lancé pour transformer ce site en réserve naturelle. On espère qu’il se concrétisera cette année ! » X. A.

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Est-il encore possible de créer de nouvelles réserves naturelles en Brabant wallon ?
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Le génie du lieu, une création collective

S’emparer d’un lieu pour le transformer en espace public est le cheminement classique de nombreux projets. Y adjoindre un récit du faire ensemble pour faire émerger un génie collectif est par contre bien plus compliqué.

Elisa Dumay, de l’agence De l’air, active dans le champ de l’urbanisme culturel, nous démontre que c’est possible en racontant la création d’un espace public à Teil, dans la vallée du Rhône.

Contribution extérieure - Elisa Dumay - Photo : De l’air

Centre historique et névralgique de la commune du Teil dans la vallée du Rhône (8 000 habitants), le quartier Kléber doit connaître une transformation importante avec la démolition de l’îlot Garibaldi, insalubre et muré depuis des années. La libération de cet espace de 1 000 m2 est l’occasion de redonner à l’ensemble du quartier une grande bouffée d’air. Cet espace devient le sujet d’un futur projet à imaginer par la Commune en concertation avec les habitants. Celle-ci fait appel à l’agence De l’aire, une structure de médiation culturelle et urbaine, pour l’accompagner.

En premier lieu, il s’agit d’étudier quelles sont les ressources et les besoins prioritaires pour ce quartier patrimonial, multiculturel, fortement paupérisé et abîmé. Au travers d’une semaine d’immersion intitulée « Portrait de Quartier », De l’aire mène un diagnostic sensible et partagé du quartier vu à travers le regard de ses habitants petits et grands : cartographies des usages, photographies, dessins, visites guidées des lieux, parcours

quotidiens… Ce travail est accompagné par l’ensemble des services municipaux (culturel, éducatif, prévention, urbanisme, services techniques) et par la Communauté de Communes.

De ce diagnostic ressort un besoin impératif de retrouver des liens sociaux dans un quartier autrefois très actif, fort de nombreux artisans et commerçants. Les habitants formulent aussi le désir d’espaces publics sans voiture et d’une centralité pour se retrouver. L’idée est alors lancée d’accompagner la démolition de l’îlot Garibaldi pour imaginer collectivement à cet endroit un espace public. Il s’agit d’engager une démarche créative de mobilisation citoyenne avec, là encore, l’ensemble des services municipaux. De l’aire accompagne et documente toutes les étapes avec un reportage photographique, des événements de rue, des apéros-chantier, les élus et les habitants qui viennent en nombre à chaque étape.

Urbanisme participatif, médiation culturelle, événements

Quid de l’espace laissé vide par l’ancien îlot ? Quid des résonnances possibles dans la vie de la rue Kléber ? La mise à jour des ressources humaines, sociales, architecturales et multiculturelles est plus que jamais nécessaire pour qu’un projet urbain fasse émerger de nouveaux espaces de vie. Un « atelier d’urbanisme participatif » est animé par De l’aire avec un urbaniste et une architecte-médiatrice. Il réunit mensuellement les habitants du quartier de même que la commune et le centre social. Son objectif : la pré-programmation de la place Garibaldi en quatre mois.

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Pour en savoir plus

Un film documentaire libre d’accès a été réalisé pour documenter tout le processus et le partager largement.

De l’aire travaille en France dans le champ de « l’urbanisme culturel ». Il s’agit d’une structure culturelle dédiée au portage de projets participatifs liés à l’aménagement du territoire et à des questions de vie publique.

En parallèle est menée une opération « jardinage de rue » pour végétaliser et valoriser la rue Kléber, prétexte aussi à réactiver les relations de voisinage. Elle est ponctuée par des temps festifs et des banquets populaires qui permettent de faire des points d’information sur l’avancée du projet. La municipalité est totalement partie prenante, ingrédient essentiel pour la bonne marche de cette concertation hors-norme qui est aussi pour le maire et ses élus « un acte important de revitalisation du centre-ville ».

L’atelier d’urbanisme a mené à la création d’une place publique avec des usages ciblés : coin jardinage, mobilier, jeux, ombrages, terrasse… La municipalité confie ensuite à De l’aire la mission d’une maîtrise d’œuvre participative pour aménager l’espace, avec l’aide des services techniques, de nombreux habitants et de toute une équipe rassemblée en résidence pour quelques jours : urbaniste, paysagiste, architecte médiatrice, collectif, artistes-constructeurs et photographe. Pendant six mois, la place est animée et aménagée petit à petit, avec sobriété, réemploi et de nombreux partenariats. On y retrouve jardinage en « tiers-paysage », scénographie et construction coordonnée par un collectif d’artistes-constructeurs, fresque photographique pour laisser in situ une trace pérenne du processus. Et, pour terminer, une inauguration officielle et festive.

Le comité de quartier créé pour l’occasion, poursuit petit à petit ces aménagements et organise des événements sur la nouvelle « place Garibaldi » avec une aide financière de la commune.

Un bilan plus que positif

Il en ressort qu’à partir d’une volonté politique forte et d’une bonne dose d’intelligence collective, beaucoup de choses sont réalisables. L’originalité d’une démarche créative, sur-mesure et intégrée dans son contexte, la confiance, le fabriquer-ensemble sont des éléments à retenir. La présence d’une structure tierce semble essentielle pour mettre en mouvement et en imagination tout le processus.

Une prise de risque est aussi nécessaire, avec des écarts aux démarches classiques. Cette vision de l’aménagement du territoire peut s’expérimenter sur les espaces publics comme sur de nombreux autres enjeux actuels liés aux transitions et changements dans la façon d’aménager nos territoires. Une garantie pour une appropriation citoyenne et une optimisation sur la durée.

le regard de la culture

Art, espace public et convivialité

Aujourd’hui, plus que jamais des initiatives artistiques voient le jour dans des espaces publics, hors des murs ou en dehors des institutions. C’est en partant de ce constat que le Centre culturel du Brabant wallon a souhaité orienter un questionnement sur cette réalité.

La journée Terreau qui a eu lieu le jeudi 15 juin 2023 au Centre culturel du Brabant wallon, invitait les acteurs culturels à échanger autour de la question : l’art dans l’espace public est-il un catalyseur de convivialité ? Les actes artistiques sont-ils nécessaires pour tisser du lien social, pour créer des lieux communs, pour contribuer au développement de nouveaux récits et de nouveaux imaginaires ? En quoi ces actes génèrent-ils de nouveaux rituels ?

Art, espace public et convivialité sont des notions qui se conjuguent ensemble. Elles encouragent à décloisonner les disciplines, à mi-chemin entre urbanisme, action culturelle et pratiques artistiques. Penser ces notions les unes avec les autres invitent à agir avec inventivité et accepter de jouer avec différents niveaux d’actions, de postures, et de temporalités.

L’objet de la journée a permis de voir comment à travers différentes expériences menées sur des territoires variés, l’usage de l’art peut être un point de rencontre qui permet de mieux habiter l’espace public (au sens politique, social, physique et symbolique). Plus spécifiquement, le pouvoir d'action des artistes ouvrant à la participation montre la capacité à se relier aux communautés par le récit et à fabriquer de nouveaux imaginaires.

Anne-Esther

Chargée de projets pour PULSART

Plateforme de coopération culturelle pour les Arts contemporains et visuels, coordonnée par Centre culturel du Brabant wallon.

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L’ilot Garibaldi, un espace public de 1 000 m2 entièrement repensé via une démarche collective.

MIDI DE L’URBANISME

Des espaces publics à désirer

Vendredi 8 septembre 2023 de 12h à 14h à Court-Saint-Étienne

Le renforcement des centralités urbaines et rurales constitue un fondement du développement territorial. Il nous invite à régénérer le désir d’y habiter, ce qui passe par la réhabilitation des urbanisations existantes et le renforcement des dynamiques socioculturelles et économiques. Dans cette stratégie, les espaces publics seront un ingrédient incontournable.

Notre prochain midi de l’urbanisme se penchera sur cette question : Comment ré-enchanter nos espaces publics, les rendre animés, attractifs et en faire des élements incontournables pour rendre nos centralités désirables ?

Pour en parler, nous accueillerons Boris Nasdrovisky qui introduira le sujet en évoquant des quartiers apaisés. Nous écouterons également Christophe Mercier, du bureau d'études Suède 36 nous exposer une série d'expériences et de projets menés. Nous découvrirons ensuite l’aménagement de la place de l’Orneau à Gembloux, guidé par Emmanuel Delsaute, échevin en charge de la Rénovation urbaine à Gembloux.

Avec

Boris Nasdrovisky

Manager régional Mobilité active au sein du Service public de Wallonie

Christophe Mercier Architecte, associé du bureau d'architecture Suède 36 Emmanuel Delsaute Échevin en charge de la Rénovation urbaine à Gembloux.

Inscriptions obligatoires avant le 6 septembre via m.urbanisme@ccbw.be ou mubw.be Tarif : 5 euros

VISITE GUIDÉE

12h : accueil et sandwich

12h15 : début de la conférence

14h : fin de la conférence

Adresse : Centre culturel du Brabant wallon 3, rue Belotte - 1490 Court-Saint-Etienne

Loos-en-Gohelle, une trajectoire de re-habi(li)tation

Arpenter le territoire, prendre un temps pour l’observer avec un regard neuf, partir à la découverte des acteurs qui participent à le réhabiliter, le rendre plus résilient et inclusif, c’est l’objectif de nos visites. Nous partirons donc cet automne dans le nord de la France, à Loos-en-Gohelle et ses environs, à la découverte d’un territoire qui œuvre à sa re-habilitation au travers de projets urbanistiques innovants, de dynamiques économiques et sociales renouvelées ou encore d’aménagements exemplaires en matière d’espaces publics et d’écologie. Ce voyage d’une journée, ouvert à tous, nous permettra d’apprécier le fruit d’une politique volontariste de renouvèlement territorial.

Infos et inscription via mubw.be. La date précise de la visite sera communiquée d'ici peu sur notre site et nos réseaux sociaux.

agenda
G.D CAU

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