Espace-vie n°260 | Avril 2016 - L'impact des grands quartiers de demain sur le Brabant wallon (2/5)

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Belgique - België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre

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espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon

(2/6) L’impact des grands quartiers de demain Court-Saint-étienne va tenter de se recréer une attractivité

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RECONVERSION A Un A cadastre des sites à réaménager pour 2016

E MONT-ST-GUIBERT S Une sablière transformée en éco-zoning d’ici 2030

CULTURE CULTURE BWBW L Exposition 10 x 10 à l’École des Arts


Les constructions qui sortent de terre en Brabant wallon

sommaire

édito

Répondre aux besoins sont nombreuses. Sans compter les projets qui sont encore dans les cartons et qui ne tarderont pas à voir le jour. Il faut dire que les défis à relever (démographique, économique,

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En deux mots

étalement urbain…) sont autant de moteurs qui encouragent

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Dossier Court-St-étienne va tenter de se recréer une attractivité

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Interview de Cédric Dresse « Le cadastre des SAR sera prêt en 2016 »

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Aménagement du territoire L’enjeu crucial des friches industrielles

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Territoire état des lieux des grands quartiers de demain

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Urbanisme Une sablière de 100 ha reconvertie en éco-zoning

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Débat Réduire la taille des apparts pour augmenter l’offre ?

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Exposition 10 x 10 Une bibliothèque provisoire & arbitraire

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Musique Ils vont écrire et chanter avec le chanteur Badi

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épinglé pour vous… L’agenda du mois

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Midi de l’urbanisme Quelle est l’agriculture désirée en Brabant wallon ?

les promoteurs, les privés et les pouvoirs publics à investir dans le domaine de la construction. Si le viseur est pointé sur ces avancées et changements en termes de développement de notre territoire, il ne faut pas pour autant en oublier les espaces non bâtis qui constituent une part plus qu’importante de notre paysage. Parmi ceux-ci, les terres réservées à l’exploitation agricole (qu’elle soit intensive ou non) valent la peine qu’on s’y arrête. Car la manière de les exploiter a un impact sur notre cadre de vie, au même titre que la construction d’un nouveau quartier. Existe-t-il une agriculture capable de répondre tant aux besoins de rentabilité et de productivité que de durabilité et de qualité environnementale ? C’est une des questions qui sera posée au prochain Midi de l’urbanisme. Les espaces verts et la place de la nature sont d’autres sujets qui seront largement discutés lors de prochains articles ou activités. > Catherine Vandenbosch

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Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon. Éditeur responsable : édith Grandjean - Coordination : Catherine Vandenbosch, Xavier Attout, Marie-Pierre Uenten (culture BW) - Rédaction : X. Attout , C. Dunski, S. Evrard Équipe de la Maison de l’urbanisme : C. Vandenbosch, A. Chevalier, X. Attout, S. Evrard - Président de Maison de l’Urbanisme : Mathieu Michel Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : jcbgam - Tirage : 7 600 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - Site internet : www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et de la Province du Brabant wallon. Imprimé sur du papier recyclé. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : Equilis

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en deux mots

Des contournements à Perwez et Orp-Jauche

Pas d’éolienne au pied de la butte du Lion

Les travaux du contournement de Perwez viennent de débuter. La nouvelle route doit permettre de désengorger la traversée de Thorembais-Saint-Trond par la chaussée de Charleroi. Près de 27 000 véhicules transitent chaque jour sur la portion entre l’E411 et le rond-point, dit, « de la Ville de Wavre ». à Orp-Jauche, l’idée d’un contournement du centre du village est relancée. Le tracé est dessiné. Reste maintenant à trouver le financement.

La demande de permis unique introduite par Aspiravi pour implanter deux éoliennes le long du ring à Ophain a été refusée par le fonctionnaire délégué. Le motif principal du refus est lié au nombre trop restreint d’éoliennes. 3 223 lettres de réclamation avaient été envoyées lors de l’enquête publique. Les communes de Braine-l’Alleud, Ittre, Braine-le-Château et Waterloo avaient également remis des avis négatifs.

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RER, suite et toujours pas fin. Les travaux de la ligne 124 Bruxelles-Nivelles sont aujourd’hui à l’arrêt. Infrabel, qui gère les infrastructures ferroviaires, attend un nouveau plan d’investissements avant de déposer les permis nécessaires pour finaliser les travaux.

Jodoigne veut élargir son centre

Le Pays des Quatre-Bras dévoile son plan d’action Les communes de Genappe, Villers-laVille et Les Bons Villers, rassemblée sous la bannière de « Pays des Quatre-Bras », espèrent obtenir un subside européen pour développer un GAL, un groupe d’action locale. Ce dernier vise à inciter les acteurs locaux des zones rurales à réfléchir et à agir sur le potentiel de leur territoire, et à réaliser des actions et des projets innovants en matière de tourisme, culture, environnement, emploi, agriculture ou énergie. Le « Pays des QuatreBras » espère ainsi devenir « l’atelier et la vitrine du terroir et du territoire ». Parmi ses premières actions, on retrouve la mise sur pied d’un label de qualité « produits des Quatre-Bras », un centre de formation aux métiers du terroir, un centre d’activités culturelles, citoyennes et artisanales, un centre du visiteur et un programme d’intermodalité.

La cité de la Gadale s’est dotée d’un schéma communal de développement commercial. L’état des lieux est positif. Trois pistes sont envisagées pour le futur : la piétonisation de la rue Saint-Jean, la création d’un développement immobilier autour du futur contournement et l’extension du centre sur le site de l’ancienne gendarmerie

« Ce ruisseau ne sera plus jamais un égout à ciel ouvert ! » Yoann Barreau, de l’IBW qui évoque la pose d’un collecteur au Ry Saint-Jean, à Jodoigne.

© GlobalView

> Le nouveau centre du visiteur de l’Abbaye de Villers-la-Ville sera inauguré en juin. Les travaux entamés il y a plusieurs années sont à présent terminés. > L’Intercommunale du Brabant wallon célèbre cette année son demi-siècle. Active en matière de développement économique, du traitement des eaux usées et des déchets, elle est un acteur incontournable du développement de la province. > Retrouvez également sur le nouveau site de l’IBW une série d’infos sur la gestion des eaux pluviales. Les suites d’un colloque organisé à Waterloo en décembre 2014. espace-vie avril 2016 n° 260 l

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dossier

Série (2/6) L’impact des nouveaux quartiers d’envergure sur leur commune

Court-St-étienne va tenter de se recréer une attractivité La reconversion du site industriel des anciennes usines Henricot en un écoquartier de 330 logements est en cours. Une mutation qui inquiète certains riverains et commerçants. Une formidable opportunité de redresser la tête pour la majorité. Premier bilan fin 2017.

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n vaste terrain vague en plein air. Qui avant. « Ce site est moins enclavé, poursuit faisait soit office de gigantesque parJean-Philippe Doutrelugne. Il est davantage king pour le PAM Expo (un grand hangar isolé par rapport au centre. L’objectif était polyvalent), soit de zone d’accueil pour les toutefois de le relier avec le centre existant. gens du voyage. Voire de piscine en plein Il a également fallu prendre en compte le air en cas de fortes pluies. Le site Henricot, PAM Expo, qui est à la fois une belle opqui s’étend sur dix hectares et est situé à portunité en termes de vie pour le quartier, une centaine de mètres du centre de Courtmais une difficulté sur le plan urbanistique Saint-étienne, est aujourd’hui en phase de et architectural. Nous avons heureusement reconversion. Après plus de trente ans de trouvé un bon compromis. » tergiversations. Plusieurs questions restent toutefois en Un important chantier y a débuté en sepsuspens. Notamment en termes de mobilitembre 2015. La première des trois « Ce projet va bouleverser les phases sera teréquilibres. Il s’agit d’une formiminée fin 2017. Le site aura alors dable opportunité pour redynaconsidérablement miser le centre de notre entité changé de visage : 133 appartements, et augmenter son attractivité. » 7 500 m2 de commerces (soit treize), une place publique, un parking en plein air té et d’offre commerciale. La rue principale et une nouvelle voirie qui permettra de rede cette commune (l’avenue de Wisterzée) joindre l’avenue de Wisterzée, reliant bâti est aujourd’hui un désert économique. Les ancien et nouveau. à terme, on retrouvera magasins ferment les uns après les autres. près de 330 appartements pour ce qui deEt ceux qui restent sont inquiets. « Je suis vrait être le premier écoquartier de Wallosceptique quant à la réussite de ce projet, nie. « Mais vous n’entendrez jamais de ma lance ce traiteur bien connu. La concurbouche le mot écoquartier, précise Jeanrence pour les commerces existants sera Philippe Doutrelugne, qui pilote le projet encore plus rude. Pour notre part, nous quitpour le promoteur Equilis. Notre objectif est terons les lieux d’ici deux ans. Nous nous de tendre vers un écoquartier. Mais cette sentons abandonnés par la commune qui notion évolue tellement qu’il est difficile de concentre son action sur Court-Village. » se proclamer comme tel. » Pour cette boulangère, la question de la Même si le promoteur est le même, ce site mobilité sera l’un des enjeux essentiels. n’est pas une copie conforme des papete« Ce projet sera positif si nous ne sommes ries de Genval. Le projet s’étend sur une surpas isolés. Je crains toutefois que la nouface deux fois plus grande. La densité y est velle voirie soit à sens unique. » On peut la donc bien moindre. Une diversité architecrassurer : ce ne sera pas le cas. turale y est également davantage mise en Cette nouvelle voirie entrainera la déespace-vie avril 2016 n° 260 l

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Carte d’identité Superficie : 10 ha Nombre de logements : 330 Commerces : 13 Fin des travaux : 2020


molition d’une maison pour permettre de rejoindre Court-Village et l’avenue de Wisterzée. Un aménagement qui permettra aux automobilistes d’éviter le carrefour situé à hauteur de l’avenue des Combattants et de Wisterzée, véritable point noir en termes de mobilité. La question de la suppression du passage à niveau est également sur la table de la SNCB. Tout comme celle de relier la RN 275 et la N25 est sur celle du SPW. Deux dossiers qui sont loin d’aboutir. Une réflexion sur la mobilité dans la vallée de la Dyle est également en cours, Ottignies ayant une série de dossiers dans le pipeline.

Des traces du patrimoine « Ce projet va bien évidemment bouleverser les équilibres de Court-Saint-étienne, fait remarquer le bourgmestre Michael Goblet d’Alviella. Mais il s’agit d’une formidable opportunité pour redynamiser le centre de notre entité et pour augmenter son attractivité. Tout le monde en ressortira gagnant. » Du côté de l’opposition communale, on se réjouit de la reconversion d’un tel site. Tout en soulevant certaines occasions manquées. « Des traces du patrimoine seront préservées (ndlr : des moules à bois notamment), la Dyle a été remise à ciel ouvert et ce projet devrait entrainer des répercussions positives sur l’avenue de Wisterzée, fait

remarquer le conseiller communal Michel Tricot. Par contre la mobilité nous inquiète. Elle n’a pas été bien pensée à l’intérieur du quartier, notamment pour les modes doux. Et parler d’écoquartier est relatif : il est par exemple interdit aux habitants d’aménager un potager, vu le niveau de pollution ! »

interview

« Ne pas y déplacer le centre de la commune » Dees.

> Xavier Attout

Ux Ca ! > Christian Radelet, Fonctionnaire délégué

Michael Goblet

Historique

d’Alviella est bourgmestre de

Les usines Henricot, actives dans le domaine sidérurgique, démarrent leurs activités au milieu du XIXe siècle. Le propriétaire, le comte Albert Goblet d’Alviella engage alors un jeune ingénieur, Émile Henricot (1838-1910), pour prendre la direction des opérations. Celui-ci deviendra propriétaire de l’entreprise en 1885. L’usine ferme ses portes en 1984. Une partie du site est réhabilitée en 2012. Le reste (10 ha) sera resté un chancre jusqu’en 2015, date du début des travaux de réhabilitation en un écoquartier. Fin espérée en 2020.

Court-Saint-étienne.

> Ce nouveau quartier va-t-il bouleverser les équilibres ? Cela aura un impact. Il y aura environ 330 logements. Soit 700 à 800 personnes supplémentaires. Ce n’est pas négligeable sur une population de 10 000 habitants. Henricot 1 avait déjà contribué à la hausse de la population. > Quid de l’intégration du centre ancien avec ce nouveau quartier ? L’objectif est que le centre de notre commune ne se déplace pas là-bas. D’où l’idée d’avoir créé une voirie qui effectue la jonction entre les deux parties par le biais de l’avenue de Wisterzée. Des commerces seront créés au rez de cette nouvelle voirie. Alors que juste en face (NDLR : à hauteur du traiteur Grégoire), un projet de rénovation urbaine va se développer. De quoi recréer un ilot urbain situé entre l’ancien dépôt communal et le garage Lalieux. > Qui est le véritable gagnant dans un tel projet ? C’est du win-win. La commune se débarrasse d’un chancre industriel et accueille de nouveaux habitants. Une nouvelle crèche est également créée. Alors que l’avenue de Wisterzée sera embellie et reliftée. On étudie son problème actuel de congestion. Il sera résorbé. > Que répondre aux commerçants, qui semblent inquiets ? Tout changement provoque évidemment une certaine inquiétude. Mais le commerce attire le commerce. Je pense que Court-Saint-étienne en ressortira renforcé. > Des inquiétudes en matière de mobilité, qui est un enjeu clé ? Non. Les aménagements prévus devraient permettre d’absorber le flux de véhicules supplémentaires. Pour ce qui est de la liaison entre la N275 et la N25, le dossier est entre les mains du SPW qui ne possède actuellement pas les finances nécessaires. Court-Saint-étienne n’en tirerait toutefois que peu d’avantages. Au niveau de la mobilité, je suis en tout cas bien moins inquiet que pour mes collègues d’Ottignies… > Propos recueillis par X. A.

Le site Henricot, avant et après. Une profonde mutation d’un véritable chancre industriel. @ Equilis

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interview

La Wallonie encourage la réhabilitation des friches industrielles

« Le cadastre des SAR sera prêt en 2016 » Cédric Dresse est conseiller au dépar­ tement Aménagement

La réhabilitation des friches industrielles est un des enjeux prioritaires en Wallonie. La Région veut accélérer leur mise en œuvre. Et, dans la lignée du CoDT, prépare une base de données qui permettra de mieux identifier les besoins.

du territoire du Cabinet Di Antonio.

Confirmez-vous que la Wallonie favorise aujourd’hui la réhabilitation des friches ? La Wallonie « pousse » en effet les SAR (Sites à réaménager). À la place d’empiéter sur les zones agricoles, il est judicieux de vérifier s’il n’y a pas moyen de réhabiliter des SAR, qui sont parfois mieux situés par rapport aux centres urbains. Pourquoi se pencher sur cette problématique aujourd’hui ? Cela a toujours été le cas mais, aujourd’hui, les mécanismes de subventions ont évolué. Il y avait autrefois davantage d’interventions financières publiques. Mais nous ne disposons plus d’énormes budgets aujourd’hui. D’un autre côté, les promoteurs privés qui s’adressent aux instances publiques n’attendent pas forcément de subsides, mais une voie plus rapide et une délivrance des permis respectant un certain timing. Thésauriser plusieurs années sur des terrains ne les intéresse pas. Cela va évoluer avec le nouveau CoDT ? Oui, les procédures devraient être simplifiées. Nous travaillons actuellement à une base de données complète des SAR en Wallonie, qui devrait être disponible courant 2016. Nous serons bientôt en mesure de répondre à un investisseur qui viendra avec des demandes précises : besoin d’un telle surface, avec par exemple une voie d’eau, etc. Un site Internet pratique et didactique sera également mis en ligne. Est-ce que les SAR sont forcément voués à devenir des écoquartiers ? C’est une option parmi d’autres, mais pas une finalité en soi. Nous promouvons la réhabilitation des SAR en habitat depuis plusieurs années, la notion d’écoquartier est venue par après. Mais dans un certain sens, en réhabilitant des SAR, nous faisons du développement durable, puisque l’on réutilise des terrains qui ont déjà été urbanisés. Dans les dossiers que nous recevons pour les candidatures de quartiers nouveaux, nous savons que certains sont prévus sur d’anciennes friches industrielles. Le coût de la dépollution n’est-il pas rédhibitoire ? Non, car les SAR ne sont pas tous pollués ou lourdement pol-

lués. Mais il ne faut pas se voiler la face, certains sites sont irrécupérables et c’est peut-être là que la Région devrait intervenir, au niveau environnemental. Jusqu’à présent, les deux précédents plans Marshall scindaient la ligne SAR et sites pollués. Le Plan Marshall 4.0 les regroupe en sites en reconversion. Est-il vraiment nécessaire d’appâter les promoteurs, ne sontils pas d’office intéressés par les SAR ? Ils sont fort intéressés dans certaines régions, en Brabant wallon ou à Liège, par exemple. À Namur, cela commence aussi à les intéresser, comme les anciens abattoirs de Bomel. Mais pour d’autres sites, c’est moins évident, ou dans certaines communes, notamment du Hainaut. Le promoteur est d’abord intéressé par la rentabilité, il ne sera pas attiré par des zones à faible pression immobilière. Finalement, à qui profite la réhabilitation des friches ? Cela doit être profitable à tout le monde. Lorsqu’il y a une friche au milieu d’une ville, qui dénature le paysage, pour les riverains, ce n’est pas toujours agréable à regarder. Au niveau environnemental, on ne sait pas toujours ce qu’il y a dedans. Idem au niveau sécuritaire : même si les anciens bâtiments ont été fermés, on ne peut pas exclure que des gens pénètrent sur ces sites. Il y a un intérêt, fatalement, pour les pouvoirs publics car, qui dit nouveaux logements, dit augmentation du nombre d’habitants et donc accroissement de l’IPP. Pour les promoteurs, soyons clairs, c’est plus facile de construire de nouveaux lotissements sur des terrains où il n’y a pas de préparation. En moyenne il faut actuellement deux ans entre l’acquisition du terrain, la mise en œuvre des demandes de permis SAR et d’urbanisme et l’éventuelle dépollution. Mais nous voulons faire passer le message que oui, cela prend plus de temps, mais que nous allons vous aider !

« La reconversion d’une friche est profitable à tout le monde. Il n’y a pas de perdants. »

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> Propos recueillis par Sandra Evrard


aménagement du territoire

Une bonne affaire pour le promoteur immobilier ou pour la commune ?

L’enjeu crucial des friches industrielles La reconversion d’anciens sites industriels en ensemble mixte (résidentiel et bureau) a la cote en Brabant wallon. La Wallonie affirme favoriser ce type de réhabilitation. Notre dernier Midi de l’urbanisme s’est intéressé à la question et a permis d’apporter son lot de réponses.

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es friches industrielles attisent les convoitises en Brabant wallon. Sur les 8 000 logements actuellement en développement, près de deux tiers sont concentrés dans des chancres urbains. Parmi les plus connus, citons les papeteries de Genval, les Forges de Clabecq, la sucrerie de Genappe ou encore le site des Bétons Lemaire à Ottignies. Des sites enviés car bien situés. « Il est évident qu’ils ont un certain attrait car ils sont souvent situés dans des centres urbains et à proximité de nœud de communication, a lancé Serge Peeters, du bureau d’études Agora, lors d’un Midi de l’urbanisme organisé en février dernier (1). Ces profils sont idéaux vu les nouvelles tendances en matière d’aménagement du territoire. C’en est fini de l’époque où un promoteur développait un site au milieu des champs, où tout le monde pouvait garer son 4X4. » Pour accélérer la réhabilitation de ces sites désaffectés, la Région wallonne a développé en 2004 le concept de SAR (site à réaménager). Ce procédé doit théoriquement accélérer les démarches administratives et permettre de recevoir un soutien de la Wallonie dans le financement des actions de réhabilita-

tion. Depuis quelques mois, le cabinet Di Antonio a appuyé sur l’accélérateur des SAR. Ces reconstructions « de la ville sur la ville » étant encouragées. « Le SAR est un périmètre qui n’a pas de contenu normatif, précise l’avocat Michel Delnoy, spécialiste du droit de l’urbanisme. Il n’influence pas le projet de réhabilitation qui suit. Le fonctionnaire délégué est par contre compétent pour les demandes de permis dans ces sites. » Précisons qu’aucun subside n’existe pour la dépollution de tels sites. Le privé devant prendre ce poste entièrement à sa charge.

Des quartiers mixtes sont dorénavant privilégiés Pour Éric Roubaud, développeur immobilier de Wilhelm & Co, qui a coordonné la réhabilitation du site des papeteries de Genval, la difficulté principale réside le plus souvent dans les démarches administratives et juridiques. « Il y a souvent d’importants nœuds à démêler. Chaque interlocuteur doit comprendre les intérêts des uns et des autres. La commune a des envies, le promoteur également. Nous arrivons souvent à atteindre un accord. »

La réhabilitation de ces friches est une bonne affaire pour tout le monde. La commune se débarrasse d’un chancre, voit son attractivité augmenter, de même que son assiette fiscale par le biais d’une hausse de sa population. Le promoteur, de son côté, vend des logements dans un environnement le plus souvent attractif et envié par les candidats acquéreurs. « Pour le site Henricot, les procédures ont duré plus de vingt ans, concède le bourgmestre de Court-Saint-Étienne, Michael Goblet d’Alviella. Mais le projet sur la table, qui a fait l’objet d’un consensus avec la population, est vraiment un winwin. Le dialogue est important. » Quant à l’affectation de ces sites, si certains dans l’assemblée se demandaient pourquoi on ne perdurerait pas dans la lignée industrielle, le développement d’ensemble mixte (logement, commerce et bureau) est aujourd’hui privilégié. « Il s’agit des fonctions les plus adéquates », précise Serge Peeters. > Xavier Attout

(1) Le 26 février à la Ferme du Douaire à Ottignies. Les interventions des orateurs sont disponibles sur le site mubw.be

« Rien ne change sur le terrain avec les SAR » En matière de reconversion, s’il fallait pointer un problème, ce serait le Conseil d’État. « Il s’agit d’un réel problème, estime éric Roubaud, de Wilhelm & Co. Beaucoup de projets seraient terminés aujourd’hui si le CoDT existait depuis dix ans. Pour le reste, le discours de la Wallonie est ambitieux et contient de belles intentions mais ils ne peuvent diminuer le temps de l’instruction. Les délais sont donc inchangés pour les SAR. Je m’inquiète quelque peu avec l’apparition du CoDT bis. Les administrations vont devoir réapprendre leur métier. Cela va prendre du temps. Mais, à terme, je suis persuadé que nous irons vers un mieux. »

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urbanisme

Retrouvez l’évolution de ces chantiers sur notre carte interactive via mubw.be

Voici l’état des lieux des grands quartiers de demain Près de 8 000 logements sont en cours de développement dans les grands projets du Brabant wallon. On vous dresse leur état d’avancement et leurs perspectives. La Maison de l’urbanisme suivra leur évolution au fil des mois. Des informations actualisées à retrouver sur notre site internet. 1. Braine-l’Alleud / L’Alliance

6. Jodoigne / Maladrerie

La première des dix phases de cet ensemble résidentiel de 750 appartements sur 8 ha au Parc de l’Alliance (Imagibraine) a débuté en décembre 2014. Il est mené par AG Real Estate et AXA. Première livraison à l’automne 2016.

Un lotissement de 500 logements construit dans les champs (20 ha) d’ici 20 ans par Matexi. Le promoteur rétrocèdera 80 logements à la Régie foncière provinciale, qui proposera des logements en dessous des prix du marché. Notons que Matexi financera une partie du contournement de Jodoigne comme charge d’urbanisme. Début des travaux en 2017.

2. Chastre / Bois-Champs Développé par la Régie foncière provinciale, le site du Bois-Champs à Chastre est destiné à la construction de 110 logements répartis en appartements et en maisons.

3. Court-Saint-Étienne / Court-Village La reconversion des anciennes usines Henricot (10 ha) est en marche depuis fin 2015. Equilis va y aménager un écoquartier mixte de 330 appartements, en trois phases. On y retrouvera également du commerce. Fin de la première phase en 2017.

4. Genappe / I-Dyle Matexi a remporté la procédure de dialogue compétitif pour reconvertir en un écoquartier de 291 logements (8 ha) l’ancienne sucrerie de Genappe. Le chantier devrait débuter en 2016. Ce site s’étend au total sur 140 ha.

5. Grez-Doiceau / Domaine des Vallées

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La Région foncière provinciale, en partenariat avec Thomas & Piron-Immobel développe un lotissement résidentiel de 203 logements publics (dont 156 maisons) sur un site de 10 ha à Gastuche. Livraison prévue en 2017. espace-vie avril 2016 n° 260 l

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270 maisons et appartements (9,4 ha) ont débuté à l’automne 2015. Le fonds Gingko mène l’opération.

11. Nivelles / Arjo Wiggins Près de 1 000 logements seront construits

7. La Hulpe / Swift Atenor souhaite reconvertir l’ex site de Swift (5 ha) situé au cœur de la commune, en face du Grand Étang, en un ensemble de 180 appartements. Un PCA va être lancé d’ici peu. Début du chantier en 2017.

8. Louvain-la-Neuve / Agora Un resort de luxe est prévu à côté de l’Aula Magna. Mené par Eckelmans, le projet comprendra notamment un hôtel de 108 chambres et une centaine d’appartements. La première pierre a été posée en octobre. Livraison en 2017.

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9. Louvain-la-Neuve / Courbevoie 500 logements seront construits sur le parking RER de 3 200 places actuellement en construction à l’entrée de Louvain-laNeuve. Besix Red et Thomas & Piron seront chargés de mettre en œuvre ce quartier de 3,2 ha qui comprendra appartements, kots et bureaux. De même qu’un grand parc.

10. Mont-Saint-Guibert / Jardins de l’Orne Les travaux visant la réhabilitation des anciennes papeteries de Mont-SaintGuibert en un ensemble résidentiel de

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sur l’ancien site d’Arjo (23 ha). Une importante dépollution sera nécessaire. Le promoteur, l’industriel Olivier Goldberg, discute actuellement avec la Ville pour définir les contours de cette reconversion.

12. Nivelles / Campagne du Petit Baulers 380 des 600 maisons et appartements prévus sur le site du Petit Baulers (28 ha) ont déjà été construits par Matexi et BW Promo. Le solde se construira dans les dix prochaines années.

13. Ottignies / Béton Lemaire

un quartier mixte est bouclée depuis l’été dernier. On y retrouve 128 appartements, une cinquantaine de commerces et une résidence service de 101 appartements. La seconde débutera dans les prochaines semaines (97 appartements). À terme, Equilis construira près de 350 logements.

15. Rixensart / GSK Genval Cobelba souhaite aménager un écoquartier de 150 maisons sur l’ancien site de GSK (6,5 ha) à Genval. Une maison de repos d’une centaine de lits est également prévue. Une révision du plan communal d’aménagement est en cours.

18. Wavre / Champ Sainte-Anne Après vingt ans d’attente, de négociations avec les riverains et de complications juridiques, les premières pelleteuses viennent d’entrer en action sur ce site de 36 ha situé sur les hauteurs de Wavre. 650 logements seront construits d’ici une quinzaine d’années. Matexi est à la manœuvre. > Xavier Attout

Ce site industriel de 8,4 ha situé en plein cœur d’Ottignies, à l’arrière du Douaire, doit accueillir un écoquartier de 600 logements. L’urbanisation par Matexi s’étendra sur vingt ans. Le dossier a entamé son long parcours administratif. Il sera reconnu comme SAR dans les prochains jours.

14. Rixensart / Papeteries de Genval La première des trois phases de cette reconversion d’un site industriel (8 ha) en

16. Tubize / Forges de Clabecq La reconversion de cet ancien site sidérurgique de 85 ha est en route. La dépollution est terminée. Le promoteur Duferco attendait depuis de longues années le financement du contournement de Tubize pour lancer l’aménagement de ce gigantesque quartier de 2 000 à 2 500 logements, capital pour la région.

17. Wavre / Athénée Folon La réhabilitation de l’ancien Athénée Fo-

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lon en 140 logements (2,5 ha) est menée par DPI. 60 % des habitations seront du logement public, suite à la demande de la Régie foncière.

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aménagement du territoire

Mont-Saint-Guibert devrait accueillir un éco-zoning novateur

Une sablière de 100 ha reconvertie en éco-zoning Un projet ambitieux. L’immense trou de la sablière de Mont-Saint-Guibert va être reconverti en un parc d’activité économique dédié aux entreprises vertes. 350 millions d’investissement à l’horizon 2030. L’IBW et l’Axisparc ne croient toutefois pas en la viabilité de ce projet.

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e projet est impressionnant sur papier : de l’activité économique sur 100 hectares, 300 000 m2 développés, 350 millions d’investissement et près de 3 000 emplois créés par des entreprises « vertes ». Le tout à l’horizon 2030. Le projet d’éco-zoning envisagé au fond de la sablière de Mont-Saint-Guibert par la société luxembourgeoise de financement RBRE Capital Europe est ambitieux. S’il se concrétise, il permettra de reconvertir un site qui est dédié à l’extraction de sable depuis plus de quarante ans. Une activité qui touche à sa fin – il n’y a plus de sable à extraire sur cette portion – et qui entraine une reconversion de ce site situé au croisement de la N4 et de la N25. Deux entreprises, Shanks et l’Intercommunale du Brabant wallon, y sont déjà présentes. Le projet tiendra compte de leur présence. Le master plan, dessiné par le bureau d’études de Ittre Syntaxe, divise le site en quatre zones : une zone mixte TPE et PME, une zone PME et industrie, une zone recherche et développe-

ment comprenant un bâtiment circulaire autour des bassins d’eau actuel et une zone consacrée aux activités tertiaires. « Avec cet éco-zoning, nous souhaitons développer un projet tourné vers l’avenir, précise Gabriel El Rhilani, le patron de RBRE Capital Europe, qui s’est associé avec l’ancien échevin local Charles Vandendries, actif dans le domaine urbanistique. Les besoins d’espaces pour les entreprises n’ont jamais été aussi forts et les réserves foncières aussi faibles. Notre projet se veut une réponse au manque de grands espaces dédiés aux acteurs économiques d’aujourd’hui et de demain, respectueux du monde agricole et innovants, avec une autosuffisance énergétique pour l’ensemble du site et un coût de l’énergie moindre pour les entreprises venant s’implanter dans le parc. Sans oublier le fait qu’il sera avant-gardiste avec l’implémentation de solutions « Plug’n’play » pour les TPE et PME, permettant une adaptabilité totale de tous les bâtiments. »

La commune de Mont-Saint-Guibert a été associée à la démarche. Après avoir vu une demi-douzaine de projets de reconversion passer sous ses yeux ces dernières années, elle est satisfaite de la tournure des évènements. « Pour l’instant, c’est la commune de MontSaint-Guibert qui a la main, explique le bourgmestre Philippe Evrard. La sablière est en zone d’extraction, mais tout est extrait. Donc nous devons requalifier le site et le transformer en une zone économique. » L’élaboration d’un plan communal d’aménagement sera lancé dans les prochaines semaines, de manière notamment à changer l’affectation de ce site. Un accord existe avec le propriétaire actuel, la famille Beniest, pour racheter le site. Notons que les exploitants de la sablière poursuivront leurs activités sur un site de 47 hectares situé en prolongation du site actuel, en direction de Corbais, le long de la N4. > Xavier Attout

L’IBW et l’Axisparc sceptiques sur la réussite La création de cet éco-zoning suscite toutefois quelques interrogations. Et pas des moindres. Premier élément : la viabilité du projet. « L’Intercommunale du Brabant wallon est sceptique quant à la réussite d’un tel projet au fond de la sablière, note cet observateur politique, qui connait bien le secteur. Elle estime que seules des activités lourdes, dans la lignée de celles qui y sont présentes, peuvent s’y implanter. Les PME n’y bénéficieront d’aucune visibilité, or c’est, outre de l’espace, ce qu’elles recherchent principalement. La mobilité interpelle aussi. Camions remplis de sable et berlines devront emprunter la même voirie pour sortir du site. Ce n’est pas l’idéal. » Du côté de l’Axisparc de Mont-Saint-Guibert, le point de vue est similaire. Le constat de son patron, Henri Fischgrund, est d’ailleurs sans appel. « Je ne crois pas du tout en ce projet, précise-t-il. Seules des activités semi-industrielles ou industrielles peuvent s’y implanter. Il n’y aucune visibilité pour les entreprises, or elles en ont besoin pour se développer. Les PME ne s’y rendront jamais. »

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débat

Olivier Carette et Nicolas Bernard débattent de l’accessibilité au logement

Réduire la taille d’un appart pour le rendre plus accessible ? L’Upsi estime que réduire la superficie des appartements de 10 % les rendra plus abordables pour les jeunes et améliorera l’accessibilité aux logements. Elle souhaite donc que la législation soit plus souple en la matière.

« Redonner des perspectives aux jeunes » > Pourquoi vouloir réduire la surface des appartements de 10 % ? Aujourd’hui, les appartements neufs en Belgique ont une superficie moyenne de 85 m2. Mais cette superficie devrait être ramenée à 75 m2. Cela nous rapprocherait des superficies utilisées chez nos voisins, comme par exemple aux PaysBas et en France où un appartement moyen a une superficie de 65 m2. Il faut oser chercher des solutions pour rendre Olivier Carette est les logements plus abordables en utiliprésident de l’Union sant plus efficacement les espaces et professionnelle du les surfaces de construction disponibles. secteur immobilier. > Quelles conséquences cela peut avoir sur le terrain ? Construire des appartements plus petits coutera moins cher, et, par conséquent, le prix de vente réel diminuera également. De surcroit, la demande existe, ce qui n’est pas négligeable. Si l’on diminue de dix mètres carrés la surface d’un appartement moyen, de nouvelles perspectives d’achat s’offriront à de nombreux jeunes et personnes célibataires. Car c’est surtout ce groupe cible qui éprouve le plus de problèmes à trouver un logement abordable et à obtenir un crédit. à Bruxelles, par exemple, un appartement 1 chambre ne peut avoir une superficie inférieure à 52 m2, et un appartement 2 chambres doit faire au minimum 61 m2. Le séjour doit avoir obligatoirement une superficie de 20 m2, la cuisine au moins 8 m2, la première chambre 14 m2, etc. En Flandre et en Wallonie, d’autres règles sont appliquées, mais les communes exercent souvent leur droit de veto quand il s’agit de construire plus petit. Et c’est précisément à ce niveau-là que nous demandons davantage d’ouverture de la part des pouvoirs locaux. > Un promoteur n’a pas vraiment une fibre sociale. Quel est l’intérêt qui se cache derrière cette demande ? Mettre la main sur une niche d’acheteurs que vous ne pouvez atteindre aujourd’hui ? Oui, en quelque sorte. Mais les prix ne seront pas tirés vers le haut. Il s’agit seulement de s’adapter au marché et à la demande. Bâtir plus petit ne doit absolument pas se faire au détriment de la qualité de vie.

« Pas de lien direct entre superficie et prix » > Réduire la superficie des appartements permettra-t-il d’améliorer l’accessibilité au logement ? Je partage à moitié ce point de vue. Il est évident que les règles en la matière ont été élaborées il y a un certain temps et qu’elles sont inadaptées dans certains cas. Elles sont contraignantes dans certains projets d’habitat. Par exemple pour l’habitat groupé conçu comme une habitation unifamiliale. Ces règles doivent donc évoluer, d’autant qu’elles sont le Nicolas Bernard est plus souvent conçues pour des loge- professeur à la Faculté Saint-Louis, spécialiste ments neufs. des questions du droit > Un bémol ? Oui. Car il n’y a pas non plus de lien du logement. effectif entre la diminution de la taille d’un logement et la diminution du prix. Car certains couts de construction sont incompressibles. Une autre manière de voir les choses est de se dire que, si des normes sont réduites, on construira davantage de logements, ce qui entrainera une diminution des prix. Et là, ce serait une bonne avancée. > La Belgique dispose-t-elle d’habitations trop grandes par rapport à d’autres pays européens ? Je n’ai pas de comparatif sous la main mais il est connu que la France et l’Angleterre possèdent des logements plus petits. C’est lié à notre politique encourageant la propriété. > Notre législation est-elle trop restrictive en la matière ? Les modes d’habitat ont évolué sans que les normes suivent la même trajectoire. C’est problématique. Une réflexion doit avoir lieu. Précisons que les normes doivent toutefois exister car elles sont le témoin de nos acquis sociaux et sont importantes. Mais cela évolue, notamment à Bruxelles où une réflexion a été entamée. La Wallonie est également en train de songer à la question. > Propos recueillis par Xavier Attout

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culture BW

Les métiers du livre : lumières sur la subjectivité de ses acteurs…

Exposition 10 x 10 Bibliothèque provisoire & arbitraire L’École des Arts de Braine-l’Alleud propose une exposition qui rassemble 100 livres choisis par 10 amateurs ou praticiens du livre. À la jointure entre les usages du livre et ceux de l’art, « 10 x 10 » assure des connexions, provoque des voisinages.

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idier Decoux, professeur de dessin à l’École des Arts et actif également dans la micro-édition, a décidé de répondre à l’appel à projet que lance annuellement l’asbl Les Amis de l’École des Arts. Très naturellement, il a songé au monde du livre, dans lequel il a de nombreux contacts, et à celui du dessin. « Pour développer cette idée de base, j’ai contacté Thorsten Baensch, artiste et éditeur. Ensemble, nous avons précisé le projet. Nous avons déterminé 10 fonctions liées au livre et 10 personnes, ou duos de personnes, qui y correspondent : imprimeur, éditeur, relieur, artiste, lecteur… Chacun a choisi 10 livres pour former une ‘bibliothèque arbitraire et provisoire’. Provisoire parce qu’il est probable que si ces personnes devaient refaire un choix aujourd’hui, il ne serait plus le même. »

Une sélection toute subjective

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Didier Decoux a éprouvé beaucoup de plaisir à déballer les sélections. « Il y a chaque fois une part de surprise. Le commissaire a cet avantage de pouvoir les voir et les toucher. » Un privilège, assurément. Cette sélection toute subjective est présentée dans des tables-vitrines. On ressent, inévitablement, une petite frustration de ne pouvoir saisir les livres, les feuilleter, les toucher, en sentir le grain et l’odeur… « La vitrine fermée est un classique de l’expo du livre, rappelle le commissaire. Le livre est un objet conçu pour être lu, tandis que l’expo donne à voir. De plus, tous les livres ne peuvent être mis entre les mains du public. Il y en a de très rares et de très fragiles. Comme espace-vie avril 2016 n° 260 l

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certains de ceux qu’a choisis Sofiane Laghouati, conservateur au Domaine de Mariemont. Et puis, en réponse à cette frustration de ne pouvoir les toucher, il y a des vidéos dans lesquels une vingtaine de livres sont feuilletés, les affiches qui constituent un autre montage de l’expo, avec de courts textes dans lesquels les choix de chacun sont expliqués. Nous avons aussi mis 15 des livres sélectionnés à disposition des visiteurs dans un petit salon de lecture. » Il y a aussi le catalogue. Ce bel objet, ni livre ni flyer, dresse la liste des livres sélectionnés et contient un poster-accordéon, montrant les tranches de tous les livres, comme on les verrait rangés sur une bibliothèque.

renseignera pas tant sur le contenu de chaque livre qu’elle n’enseignera sur la vie de la lecture. (…) C’est sans doute au creux de ces relations – de créateur

L’histoire aux creux des relations Le commissaire se faisant guide, commente chaque vitrine et souligne qu’on va passer de l’impossibilité de rentrer dans la profondeur du livre à l’intertextualité, soit ce que l’exposition donne à voir. Le visiteur est invité à faire des liens entre les livres d’une même vitrine, mais aussi d’une vitrine à l’autre, et à tenter de déceler ce que la sélection exprime en filigrane de celle ou celui qui l’a faite. Cette sélection raconte-t-elle l’histoire de son concepteur ou l’image qu’il souhaite donner de lui ? Dans une lettre qu’il adressait à son comparse Thorsten Baensch, Didier Decoux soulignait « la matière à penser qu’apporte le simple exercice de poser côte à côte dix livres, d’imaginer une histoire remuer en chacun et de voir des configurations se nouer entre tous. (…) L’exposition ne © Caroline Dunski


Renouveler le regard Ainsi, Michel Baudson et Carine Bienfait qui, au terme de « collectionneurs », ont préféré celui de « lecteur/lectrice », ont choisi cinq versions de Un coup de dés jamais n’abolira le hasard. Au fil du temps, le poème graphique de Stéphane Mallarmé, paru en 1897, a été réinterprété par d’autres artistes. La sélection de Michel Baudson et Carine Bienfait est « un choix non précieux de la diversité des recherches d’artistes considérant le support du livre comme référence première pour leur création. » Dans sa note d’intention, Thorsten Baensch, le second commissaire, explique que sa sélection « reflète des souvenirs d’enfance, mon éducation, ma formation en librairie, des trouvailles du marché aux puces, un cadeau, etc. Il y a souvent un ou plusieurs éléments qui m’inspirent pour ma propre production

de livres : le choix du papier, le format, le sujet, la reliure, la typographie. » Le visiteur appréciera la diversité et la richesse des points de vue exprimés dans 10 X 10. Seul ou guidé, il fera son propre parcours. La magie de cette exposition est de renouveler, à chaque visite, le regard qu’on lui porte. > Caroline Dunski

Jusqu’au 21 mai à l’École des Arts de Brainel’Alleud 47 rue du Château, 1420 Braine-l’Alleud 02 384 61 03 – www.ecole-des-arts.braine-lalleud.

10 x 10, une exposition qui se vit…

culture BW

à lecteur, de lecteur à lecteur et de livre à livre –, c’est sans doute dans ces jeux de reflets qu’une présence émotionnelle agit, qui éclaire l’exposition. »

« 10 X 10 » s’accompagne d’animations et rencontres diverses. Les partenaires de « PULSAR(t) »*, avec la Bibliothèque de Braine-l’Alleud, vous invitent à partager des moments de créativité et de découverte. > Le mercredi 13 avril, à 19h Rencontre avec Michel Baudson, Carine Bienfait (lecteur/lectrice) et Pierre Leguillon (artiste). > Le samedi 16 avril, à 15h et 17h30 Visites guidées gratuites et rencontres avec les commissaires de l’exposition. Didier Decoux et Thorsten Baensch vous éclairent sur leur initiative et présentent les diverses dimensions du livre qui apparaissent dans l’exposition. > Le samedi 21 mai de 15h à 18h Finissage « pop-up » à entrées multiples, constellé de surprises et de découvertes à vivre en solo ou en tribu : visitez une dernière fois l’exposition et peut-être que certains livres prendront vie… Quoiqu’il arrive vous pourrez réaliser votre propre carnet à base de papiers de récup, avec Corinne Clarysse de l’atelier Broleskine, ou encore découvrir les animations de Place aux Livres, tout ça autour d’un verre pour marquer ensemble la fin de l’évènement. * PULSAR(t) est une plateforme développant des actions liées à l’art contemporain en Brabant wallon. Elle est également un espace de réflexion sur la médiation autour des pratiques artistiques et de leur capacité à questionner les habitants sur leur environnement et la société en général. Actuellement PULSAR(t) est portée par les centres culturels de Jodoigne, Vallée de la Néthen, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Rixensart, Genappe, Waterloo, Braine-l’Alleud, Nivelles, Ittre et Tubize, le CEC les Ateliers du Léz’Arts et le Centre culturel du Brabant wallon.

© Hélène Many

Atelier médiation au M Leuven

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culture BW

La sécurité alimentaire au cœur de la Nuit africaine

Ils vont écrire et chanter avec le chanteur Badi La Nuit africaine se tiendra au Bois des Rêves le 25 juin prochain. En attendant, avec leur public propre, des associations fournissent des textes sur le thème de la sécurité alimentaire. Objectif : monter sur la scène pour interpréter leurs chansons avec Badi !

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n collaboration constante et directe avec le Centre régional d’intégration du Brabant wallon (CRIBW) et le Centre culturel d’Ottignies (CCO), le Centre culturel du Brabant wallon assure l’organisation et l’animation du Village associatif qui réunit, chaque année, des associations ayant un lien avec l’Afrique, dans le but de les associer à la programmation de la Scène Village, de mettre leur travail en valeur et de susciter une rencontre entre leur public et des artistes. Pour la 23e Nuit africaine, les associations se focalisent à nouveau sur la question de la sécurité alimentaire. Le chanteur Badi, très réceptif aux valeurs du festival, a été invité à travailler avec elles. Mi-mars, quatre d’entre elles – la Tourkana, Yambi Développement, Université de Paix au Pays des Grands lacs et Du côté du Sud – se sont rendues au Centre culturel du Brabant wallon pour prendre part à un tout premier atelier d’écriture slam animé par le chanteur. D’autres ateliers suivront et déboucheront sur la création de deux chansons que tous interpréte-

ront sur scène avec lui, lors de la Nuit africaine.

Manger bien… ou manger tout court ? La sécurité alimentaire était donc le point de départ d’une discussion à laquelle sept enfants d’une dizaine d’années ont pris part. Sujet complexe et difficilement appréhendable pour de si jeunes enfants qui y perçoivent des injonctions telles que « bien manger, manger de bonnes choses pour la santé, ne pas manger de bonbons, être en bonne forme… » Sébastien Meyer, venu pour expliquer ce que recouvre cette notion, demande alors si l’un d’eux connait quelqu’un qui ne mange pas parce qu’il n’en a pas les moyens. Harvest se souvient avoir vu des « pauvres qui vivent dans la rue » et suggère qu’ils vendent leur chien pour pouvoir acheter de la nourriture. Poursuivant ses explications, Sébastien évoque alors le fait que la nourriture des animaux élevés dans nos contrées vient souvent de pays lointains, les facteurs cli-

Badi le « Belgicain » Né à Bruxelles dans une famille de sans-papiers originaire du Congo (RDC), Badi comprend toute la richesse de sa double culture et de sa condition d’Afro-Européen. Matonge, son premier album, évoque l’amour, l’éducation, le métissage, la double culture, en mêlant habilement samples de musique populaire congolaise et hip-hop.

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> C. Du. espace-vie avril 2016 n° 260 l

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matiques qui empêchent de produire certains aliments ou encore le mouvement brésilien des Paysans sans Terre dont il propose une chanson qu’il traduit ensuite. « Cette chanson rappelle que pouvoir accéder à la terre, à l’école et à la nourriture est un droit. Il y a suffisamment d’aliments sur terre pour nourrir tout le monde, mais c’est un problème d’accès qui provoque la faim d’une partie des habitants de la planète. » Badi propose alors de former des duos et que chacun écrive quatre phrases pour exprimer ce qui a été expliqué. « Je préfère laisser chacun travailler les quatre premières phrases à sa guise. D’abord, on va s’amuser, écouter, puis partager. On verra comment on va agencer tout ça dans le planning et puis, plus tard, nous travaillerons sur les rimes et le rythme. » > Caroline Dunski

La 23e édition de la Nuit africaine aura lieu le samedi 25 juin 2016 à partir de 15h au Bois des Rêves www.nuitafricaine.org


culture BW

Les Misérables

Welcome Spring Festival

agenda 04/16

APPEL AUX ARTISTES

épinglé pour vous…

ve 8/4 et sa 9/4 à 20h, di 10 avril à 15h, à Perwez / théâtre T’emballe pas, par les Troubadours de Ramillies Agathe de Saint-Alban, industrielle au bord de la ruine, attend la venue d’un important client allemand capable de renflouer l’entreprise familiale. Elle prépare cette réception capitale avec l’aide d’un valet de chambre imprévisible et d’une sœur aussi bigote que psychorigide tout en essayant de maitriser une mère loufoque, complètement sourde et obnubilée par la pêche à la ligne. Le client arrive, mais est-ce bien lui ? 081 87 70 92 – 0477 69 16 84 ernest.janssens@gmail.com je 14/4 à Louvain-la-Neuve / musique New York City of Jazz Le Brussel Jazz Orchestra et Philip Paquet, accompagnés par le compositeur Bert Joris et par l’une des plus grandes vocalistes de notre pays, la chanteuse Tutu Puoane, viennent nous présenter la ville eldorado des amoureux du jazz : New York ! Tutu Puoane interprètera des chansons pleines de swing et popularisées par des divas du jazz comme Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan ou Joni Mitchell. 070 22 15 00 – www.fermedubiereau.be je 14/4 à 20h, à Nivelles / théâtre Lettres à Élise. Correspondance 19141918 Un témoignage bouleversant sur la Grande Guerre, loin des hommages officiels et des grands faits de l’Histoire. Un drame familial intime et touchant de Jean-François Viot, inspiré de correspondances réelles (dix milliards de lettres écrites en quatre ans par les poilus). Jean Martin, l’instituteur d’un petit village auvergnat, quitte son épouse Élise et leurs deux enfants, Camille et Arthur. Il doit partir à la guerre. À travers leurs courriers, leur histoire se raconte, le comique et le tragique des années de guerre, de l’amour à la révolte, de la tendresse au désespoir, les lettres évoquent les désarrois, les drames, les frustrations. 067 88 22 77 – www.ccnivelles.be ve 15/4 à 20h, à Waterloo / danse Josephina, par la Compagnie Chaliwaté Dans son appartement, Alfredo semble couler des jours paisibles et s’affaire à ses tâches quotidiennes. Une présence habite pourtant son univers. Omniprésente, elle occupe l’espace et le temps… Elle ? C’est Josephina ! Que s’est-il passé trois mois plus tôt ? Au fil des partitions physiques, à demi-mots et à demi-gestes, des fragments de vie et d’intimité sont dévoilés. À travers une danse enflammée, le spectateur est libre de reconstituer le puzzle d’une relation rêvée ou passée, l’histoire d’un couple brisé ou idéalisé. 02 354 47 66 – www.centre-culturel-waterloo.be

ve 15/4 à 20h30, à Genval / théâtre Belles de nuit, par l’Atelier Théâtre Jean Vilar Dans sa vitrine aux néons fluos, Rose attend le client. Alors qu’elle vient de décommander son rendez-vous, elle voit débouler dans son salon Nacho, un clandestin argentin poursuivi par la police… Entre la prostituée au grand cœur et l’homme blessé, une même soif de liberté et d’indépendance, un même désir de rentrer dans la norme. Est-il possible de changer de vie après un mauvais départ ? 02 653 61 23 – www.ccrixensart.be sa 16/4 à 20h15, à Braine-l’Alleud / théâtre d’objets Les Misérables, par la cie Karyatides Le roman de Victor Hugo, adapté en théâtre d’objets, raconte l’histoire d’un homme qui a tout perdu, celle d’une femme victime, réduite à vendre son corps et à abandonner son enfant et, enfin, celle d’un peuple aux abois qui se soulève et défend son idéal jusqu’à la mort. 02 384 24 00 – www.braineculture.be me 20/4 à Louvain-la-Neuve / musique Welcome Spring Festival Pour sa 26e édition, le festival rassemblera, cette année encore, des artistes de divers styles musicaux aussi prometteurs les uns que les autres. Et quatre groupes sélectionnés pour l’Opération Tremplin du Brabant wallon se produiront dès 14h sur la Grand-Place. 0471 61 28 04 – www.welcomespring.be

Sentes 2016 Parcours d’art contemporain Avis aux artistes : du 30 septembre au 8 octobre 2016, venez créer une œuvre in situ, lors d’une période de résidence durant laquelle vous serez invités à rencontrer les habitants de Jodoigne. Au terme de la résidence, une promenade balisée deviendra un parcours d’art contemporain, dit « Sente ». Le délai de remise des candidatures est le 1er juin 2016. Cet appel est ouvert à toutes les disciplines, pour autant que les projets répondent aux conditions minimales. L’appel à projet et la fiche d’inscription sont à télécharger sur le site www.ccbw.be Contact : GAL Culturalité asbl / Centre culturel du Brabant wallon Céline Nogaret : 010 24 17 19

du ve 29/4 au di 1/5 à Incourt / musique Inc’Rock Festival L’Inc’Rock Festival, organisé chaque année sur le site de la carrière d’Opprebais à Incourt, a dévoilé ses premières têtes d’affiche : Hooverphonic et les Frero Delavega, mais aussi Sharko, Sttellla, Hollywood porn stars, Reggaebus soundsystem, Grandgeorge, Panda club, Les compagnons du temps, Great Mountain Fire et bien d’autres. 0494 24 00 86 – www.incrock.be

Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon

Sentes 2012 - Ramillies

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portrait invitation

Quelle est l’agriculture désirée en Brabant wallon ?

> Mme Vanessa Martin, Chargée de mission Accès à la terre à la FUGEA (Fédération Unie de Groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs) > Jean-Marie Marot, Inspecteur général du Département du Développement de la DGO3, SPW > Marc Decoster, Président de la section provinciale de la FWA (Fédération wallonne de l’Agriculture) > Hermann Pirmez Agriculteur bio et permaculteur à Nethen > Un représentant de l’asbl Terre-en-vue (sous réserve) Terre-en-vue

Vendredi 29 avril 2016 de 12h à 14h30 Ferme du Biéreau Avenue du Jardin Botanique - 1348 Ottignies-Louvain-la-Neuve

76% des paysans ont disparu en 40 ans en Belgique et l’on note une diminution de 48% du nombre d’exploitations agricoles en 20 ans, en Brabant wallon. Dans notre province, la valorisation des terres agricoles atteint 60% de la superficie totale provinciale, avec un petit millier d’exploitations. Malgré cette superficie non négligeable, les enjeux pour l’accès à la terre sont multiples : lutte des petites exploitations familiales contre les méga-fermes, opposition entre agriculture intensive et modèles alternatifs (cultures bio, raisonnée, permaculture, etc.). En 1995, la superficie moyenne d’une exploitation du Brabant wallon était de 38 ha, elle est passée à 55 ha en 2008, soit une augmentation de 45% en 13 ans ! La province compte beaucoup de grandes exploitations, comparativement au reste de la Wallonie. Il s’agit principalement de cultures céréalières, industrielles, de pommes de terre et de cultures fourragères. Mais 42% des agriculteurs de la province élèvent aussi du bétail bovin. Le Brabant wallon est la province la moins développée au niveau de l’agriculture biologique (38 producteurs certifiés bio en 2013 et 12 en conversion). Ce Midi abordera des questions cruciales pour l’avenir de l’agriculture : Comment accède-t-on à la terre lorsque l’on opte pour une agriculture familiale ? Quelles sont les difficultés qui se nouent entre zones agricoles et zones urbanisées en Brabant wallon ? Ce patchwork de réalités complexes coexiste-t-il en sérénité ? Plus globalement, quelle agriculture voulons-nous dans notre région et pour quelle souveraineté alimentaire, à l’heure des transformations du système agro-industriel ?

Inscriptions obligatoires avant le 25 avril m.urbanisme@ccbw.be 010 62 10 55 Tarif : 5 euros (sandwich et boissons compris)

016 © Christophe Gillot

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Agréation P102024 - Exp. - édit. resp. : Edith Grandjean 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne

midi de l’urbanisme



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