Espace-vie n°289 | Mars 2019 - Mobilité partagée et free floating

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Belgique–België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre

197 289 mars 2019 2009 décembre mensuel mubw.be

espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon

Mobilité partagée et free floating Comment la trottinette A électrique va révolutionner L les déplacements Urbanisme A La A villa quatre façades séduit toujours autant

Logement E L'étonnante explosion S de l'offre hôtelière

CULTURE BW CULTURE BW Open Stage L Brabant wallon Une scène ouverte 100 % hip-hop


Dans cet Espace-vie, un dossier spécial est consacré aux

sommaire

édito

Des roues et des rouages micromobilités. Via le sillon fluide des trottinettes et autres deux-roues, nous vous invitons à entrevoir comment la

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En deux mots

morphologie de nos villes et de nos maillages viaires vont

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Dossier Comment la trottinette électrique va révolutionner les déplacements

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Logement La villa quatre façades séduit toujours autant

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Urbanisme L'étonnante explosion de l'offre hôtelière

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Urbanisme Diminuer la fragmentation des territoires

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Carte blanche Comment mêler immobilier et biodiversité

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Jeunesse Open Stage Brabant wallon : une scène ouverte 100 % hip-hop !

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Littérature L’écoféminisme contre toutes formes de domination

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épinglé pour vous L'agenda du mois

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Midi de l'urbanisme Télétravail, coworking, tiers lieux : quel impact sur le territoire ?

s’imprégner et s’adapter à ces nouvelles circulations. On sait le poids de l’automobile dans la métamorphose de nos paysages. À quoi ressembleront les organismes urbains de demain avec ces nouvelles pulsa­tions mobiles ? Si certaines villes, dont Louvain-la-Neuve, expérimentent d’ores et déjà ces modes de transport, il reste néanmoins de nombreuses questions : quel cadre règlementaire ? Quid des normes de sécurité ? Quelle cohabitation avec les autres modes de transport ? Quelle protection de nos données ? Si ces modes de transport colportent une innovation en essaimant une culture de l’usage et du partage, il n’en reste pas moins que cette érosion de la propriété est rivée, comme nous l'apprend le dossier, au smartphone et au contrôle des GAFA qui puisent leur carburant dans le gisement des données. Une avancée pour un recul ? C’est cette équation complexe que l’ensemble de la société devra résoudre. > Karima Haoudy

Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon.

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Éditeur responsable : CCBW - Coordination : Xavier Attout, Karima Haoudy, Joëlle Rigaux (culture BW) - Rédaction : X. Attout, C. Dunski - Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, K. Haoudy, M. Schmetz - Président de la Maison de l’urbanisme : Mathieu Michel Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : IPM Printing - Tirage : 7 200 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et du Brabant wallon. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : Sébastien Mélot

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Des ateliers citoyens pour redessiner Louvain-la-Neuve Le devenir de la zone entourant L’esplanade, à Louvain-la-Neuve, va faire l’objet d’un processus participatif qui s’étendra de mars à mai. Cinq ateliers, encadrés par Espace Environnement, permettront de déterminer une série de recommandations. Elles seront présentées lors d’une réunion d’information publique au mois de juin avant d’être intégrées dans le Schéma d’Orientation local. Vingt-cinq personnes participeront à ces ateliers. Douze seront des habitants de Louvain-laNeuve et treize, des étudiants, professeurs, commerçants ou habitants d’autres entités de la commune.

140 Le plus gros projet agroforestier jamais implanté en Brabant wallon vient de voir le jour à Corbais : 140 arbres et 1 800 arbustes sur 12 ha de culture. On le doit à Claude Henricot, agriculteur à Mont-Saint-Guibert.

Un immeuble de JaspersEyers à Louvain-la-Neuve D’ici 2021, la banque ING déménagera son siège wallon à Louvain-la-Neuve, le long du boulevard Baudouin 1er, non loin du Cercle du Lac. La demande de permis a été déposée il y a peu. C’est le célèbre bureau d’architecte Jaspers-Eyers qui a dessiné ce bâtiment de 10 000 m2. L’immeuble sera exemplaire en matière de développement durable.

Le Contrat de rivière DyleGette a soutenu 12 projets Parmi les aménagements effectués en 2018 - par le biais de subsides s’élevant au total à 6 840 euros, relevons la mare de l’Incredible Oasis à Louvain-la-Neuve et les berges de la Grande Gette à hauteur du moulin de Zétrud-Lumay. Des dispositifs didactiques ont été installés en bordure du Ry d’Hez et de la Thyle à Court-Saint-Étienne et à la réserve naturelle du Paradis, en bordure de la Petite Gette, à Orp-Jauche. Enfin, en matière de sensibilisation, le Contrat de rivière Dyle-Gette a subsidié une campagne pour l’amélioration de la qualité de l’eau dans le bassin de l’Argentine, à La Hulpe, un spectacle sur l’usage des pesticides à Beauvechain et la réalisation d’une vidéo sur l’aménagement de la réserve naturelle de l’ancienne sucrerie, à Genappe.

La Maison de l'urbanisme prépare un guide pour accompagner les membres des Commissions consultatives de l'Aménagement du territoire et de la Mobilité (CCATM). Afin de le rendre plus concret et plus vivant, nous vous sollicitons pour nous faire part de votre retour d'expériences en tant que membre de CCATM. Ce guide mettra en relief les rôles de la CCATM et les balises (règlementaires, principes d'analyse de projet, etc.) nécessaires à l'accomplissement de leurs missions. Le but est aussi de donner envie aux nouveaux membres de s’impliquer et de partager l'expérience de terrain des CCATM actives en Brabant wallon. C'est pourquoi nous vous prions de compléter le formulaire disponible sur notre site web. Plus d'infos : www.mubw.be

en deux mots

Grande enquête sur les CCATM via notre site

« L’objectif est d’assainir le lac, lutter contre les plantes invasives et booster la biodiversité. » Jean-Claude Mangeot, garde-forestier de l’UCLouvain. Les vannes du lac ont été ouvertes pour cause d’entretien.

> L’Abbaye de Villers-la-Ville espérait figurer sur la liste présentée par le Gouvernement wallon à l'UNESCO, en vue d’une reconnaissance sur la Liste du Patrimoine mondial. Ce n’est finalement pas le cas. > La Maison de l'urbanisme organise le 24 mars, en partenariat avec le Centre culturel de Genappe, une balade découverte de Houtain-le-Val. Elle permettra aux habitants de redécouvrir leur lieu de vie et d'arpenter les grands et petits enjeux de l'aménagement du territoire. Cette balade s'inscrit dans le cadre du projet HABITER mené depuis 2011 par le Centre culturel de Genappe. Infos : www.ccgenappe.be > Si vous préférez recevoir Espace-vie en version numérique, n’hésitez pas à nous le signaler à l’adresse m.urbanisme@ccbw.be espace-vie mars 2019 n° 289   l

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dossier

Comment la trottinette électrique va révolutionner les déplacements

« La mobilité de demain sera gérée par smartphone » Une nouvelle vague de micromobilité émerge. Elle se centre principalement sur la trottinette électrique en libre-service dont les perspectives de développement sont importantes. Les acteurs se multiplient à Bruxelles. En Brabant wallon, une première expérience se déroule à Louvain-la-Neuve.

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lles s’appellent Troty, Bird, Lime, La fin donc des traditionnelles bornes de Dott, Flash ou encore Tier Mobility. stationnement. Une mobilité partagée et Des sociétés qui déposent chaque matin flexible qui se veut modèle pour le futur. des centaines de trottinettes électriques D’autant que les avancées technolodans les rues bruxelloises. Une nouvelle giques améliorent sans cesse le champ offre de micromobilité qui séduit de plus des possibilités. « La seconde vague du en plus et qui se veut soit complémenfree floating est en cours, note Xavier taire à un mode de transport (train ou Tackoen. La première a anéanti les voiture) pour effectuer le(s) dernier(s) ambitions de nombreux acteurs. Il était kilomètre(s) de déplacement, soit par exemple impossible de visualiser comme une solution propre de mobilité. l’endroit exact où était situé un vélo ou « Ce marché est actuellement en pleine une trottinette. Aujourd’hui, toutes les ébullition, explique Xavier Tackoen, adtrottinettes sont équipées d’un GPS qui ministrateur-délégué d’Espaces-Mo« Il ne faut pas créer une ville cy­ bilités, un bureau clable, mais une ville qui prend en d’études indépencompte les piétons, les vélos et dant actif en males trottinettes. Le partage ouvre tière d’espace public et de mobilité. tellement de perspectives. » Les grands groupes américains permet d’indiquer précisément sa posiou chinois investissent des milliards tion, l’état de sa batterie, etc. Dans cerpartout dans le monde pour envahir taines villes étrangères, il est également le marché. Le fait d’avoir six acteurs à désormais possible, via le géorepérage Bruxelles le démontre. Une consolida(geofencing), de brider la vitesse d’une tion va arriver à moyen terme. Mais peu trottinette quand elle circule dans la de gens se rendent actuellement compte zone piétonne d’un centre-ville ou de déde la révolution à laquelle nous assisterminer des zones où elles ne peuvent tons en matière de mobilité. » pas être déposées, sans quoi la location Les multiples possibilités se poursuit. Les possibilités sont donc de la technologie énormes. » Une nouveauté par rapport aux précéLe concept de trottinettes électriques dentes offres de mobilité alternative : en free floating vient de Chine et des un principe de « free floating » bien plus États-Unis, où des milliers de trottinettes abouti. Petit retour en arrière : le free ont envahi les rues. Il essaime depuis floating, c’est le fait d’avoir un moyen quelques mois chez nous. D’abord à de transport (voiture, vélo, trottinette) Bruxelles, avant de s’ouvrir depuis peu à en libre-service que l’on peut déposer d’autres villes. Dont, en Brabant wallon, n’importe où une fois arrivé à bon port. à Louvain-la-Neuve via la plateforme espace-vie mars 2019 n° 289   l

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Axio (lire en page 6). Cette percée suscite toutefois quelques récriminations, notamment par rapport aux trottinettes mal stationnées ou aux utilisateurs qui roulent sur le trottoir alors qu’ils devraient rouler sur la voirie. Une cohabitation dans l’espace public qu’il faut donc clarifier. « Il y a, il est vrai, des plaintes, mais le vrai débat est de s’in-


terroger sur ce qui prend vraiment de la place dans une ville, estime Xavier Tackoen. Et ce sont clairement les voitures. Si on supprime une place de stationnement par rue, on pourrait concentrer toutes les trottinettes dans cet espace. Sans politique ambitieuse, on tue l’innovation. Les autorités doivent prendre des décisions. Le problème, c’est qu’aucun parti politique n’osera sacrifier 5 000 places de stationnement à Bruxelles. Le stationnement automobile est une vache sacrée. Or, c’est le plus grand levier de changement. »

L'impact majeur de la mobilité partagée Si, sans évolution, la survie du modèle actuel du free floating s’annonce périlleuse, l’avenir se situera davantage dans un espace à la frontière des stations traditionnelles et du free floating. Avec, en quelque sorte, des bornes virtuelles installées sur ces places de parking sacrifiées. « Je pense que ce modèle de mobilité partagée et en libreservice sera une révolution beaucoup plus importante que la voiture autonome. Cela a des conséquences importantes sur l’espace public. La trottinette a un comportement dynamique, ce qui est bien différent du vélo, qui est plus lourd à déplacer ou à transporter. Il ne faut

pas créer une ville cyclable, mais une ville qui prend en compte les piétons, les vélos et les trottinettes. Le partage ouvre tellement de perspectives. La mobilité de demain sera gérée par smartphone. Aujourd’hui, une trottinette connectée, c’est un smartphone sur roulettes. Toute l’intelligence réside dans les capteurs et les émetteurs qui la relient à des services décentralisés. » Ce qui fait dire à certains que l’avenir de la mobilité est entre les mains des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) et de Netflix. Ils disposent de capitaux énormes, qu’ils peuvent investir allègrement. D’ailleurs, le potentiel de croissance de ces sociétés sur le segment des trajets courts est énorme. D’où les importantes levées de fonds et les valorisations à plus d’un milliard pour certaines. « Le marché de la mobilité urbaine en 2040 vaudra 100 fois plus que celui des télécoms aujourd’hui, précise Xavier Tackoen. Cela représentera des centaines de milliards. À ce rythme, le secteur public comme la Stib ou le TEC ne pourra jamais suivre. Il faudra donc créer des partenariats public-privé. Nous nous dirigeons vers une dualisation de la société avec, d’un côté un besoin accru de technologie et de l’autre, un retour aux circuits courts, à l’essentiel. » > Xavier Attout

Pour certains experts, la trotinette électrique semble être le maillon manquant pour développer une micromobilité d'envergure. © Espaces-Mobilités.

interview

« Il faut délimiter un cadre »

David da Câmara est échevin de la Mobilité à Ottignies-Louvain-laNeuve.

> Des trottinettes électriques sont mises à disposition à Louvain-la-Neuve depuis quelques mois, via la société Axio. Du côté des autorités, quel bilan tire-t-on de ce projet ? Nous voyons cela d’un œil très positif. Cela peut convaincre certaines personnes d’opter pour une solution complémentaire en matière de mobilité. On évoque beaucoup le « last mile », et les trottinettes sont une vraie alternative à ce problème. Il s’agit d’un outil dynamique, attractif et performant. L’utilisateur bénéficie également de davantage de liberté par rapport au vélo, qui est plus lourd . D'autre part, le partage réduit le risque de vol. > Comment gérez-vous la cohabitation entre piétons et trottinettes dans l’espace public ? Il est bien évidemment nécessaire de sensibiliser les utilisateurs au fait de ne pas stationner sa trottinette au milieu d’une rue. Mais, comme Louvain-la-Neuve est un grand piétonnier et n’est donc pas composée de trottoirs de deux mètres de large, les trottinettes passent davantage inaperçues. Nous n’avons pas encore été confrontés à des actes de vandalisme ou des retours négatifs d’habitants qui doivent s’habituer à cette nouvelle cohabitation dans l’espace public. > Les perspectives de développement sont-elles importantes ? Axio, la société qui propose actuellement des trottinettes à Louvain-la-Neuve, ambitionne d’encore augmenter sa flotte. Elle pourrait aussi s’étendre vers le parc scientifique. Lime (ndlr : société américaine qui inonde le marché à Bruxelles) nous a sollicités. Elle souhaite s’implanter à Louvain-la-Neuve, qui est un marché relativement « facile ». Nous avons émis comme condition d’être également présent à Ottignies. D’une manière générale, il va en tout cas falloir délimiter un cadre d’ici peu, avec quelques règles bien précises d’utilisation pour éviter une certaine anarchie. > Propos recueillis par X. A. espace-vie juillet 2010 n° 203 eespace-vie mars 2019 289 l   l

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dossier

Un étudiant namurois a lancé avec succès un projet dans la ville universitaire

Axio séduit Louvain-la-Neuve

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i des mastodontes du secteur sont actifs dans les grandes villes, ils n’ont pas encore investi les villes de taille moyenne. Comme Louvain-laNeuve. Cela figure à leur agenda. D’ici là, un jeune entrepreneur namurois peut faire grandir son projet de trottinettes électriques en libre-service. Elles fonctionnent selon le même modèle que les autres. La différence ? Axio – le nom des trottinettes – a été mise en service par Justin Courtois, un étudiant de 22 ans en première master d’ingénieur civil architecte à Louvain-la-Neuve. Seul, comme un grand. « Je cherchais un moyen de diminuer les temps de déplacement entre le haut et le bas de la ville, explique-t-il. Les trottinettes se sont très vite imposées. J’ai contacté les autorités pour leur présenter mon projet. Elles y ont très vite adhéré. » Une cinquantaine d’engins sont aujourd’hui disséminés dans le centre de Louvain-la-Neuve. Une dizaine seront ajoutés au printemps. « L’hiver est plutôt calme, mais je m’y attendais. Nous n’avons pas d’informations précises sur le profil des utilisateurs, mais nous estimons que les trottinettes sont utilisées à

80 % par des étudiants. Les retours sont en tout cas très positifs. » Chaque soir, Justin Pourtois monte sur son vélo électrique pour ramasser les trottinettes éparpillées aux quatre coins de la ville. Une manière de les recharger et, surtout, une obligation de la Ville pour éviter que du matériel traine dans les rues. « Je dois aller les rechercher à 18h30 au plus tard sinon des étudiants éméchés risquent de les jeter dans le lac ou dans les arbres, estime Julien Pourtois, dont le modèle économique est déjà rentable. Cette charge de travail est assez lourde. Je suis donc en train de mettre en place une application qui permettra à d’autres étudiants d’aller rechercher les trottinettes contre rémunération. »

portante du nombre de trottinettes. C’est le principe du libre-service. Nous devons encore étudier cette extension car nous devons nous approcher d’un périmètre propice à accueillir le plus grand nombre d’utilisateurs. » La suite ? Justin Pourtois l’envisage sereinement. « Je me doute que des grands acteurs du secteur vont débarquer à Louvain-la-Neuve. Il s’agit d’une première expérience. Elle est déjà positive. Je pense que la Ville a intérêt à mettre des balises claires sur les règles d’utilisation. Si Lime arrive avec 200 trottinettes, la moitié terminera dans le lac rapidement… Louvain-la-Neuve reste un marché particulier, ce qui pourrait faire notre force. » > X. A.

Élargir le périmètre Parmi les projets, l’idée d’élargir la zone d’action vers le parc scientifique et le quartier de Lauzelle figure dans les cartons. Une demande en la matière existe. Le périmètre actuel se concentre uniquement sur le centre-ville. « Mais pour agrandir la zone, il faut une rotation im-

Un flou législatif à régler La prise en main des trottinettes électriques est on ne peut plus simple : il suffit de repérer une trottinette libre via l’application de votre smartphone et de la laisser sur le trottoir une fois le trajet terminé. Le cout est de 1 euro pour poser son pied dessus et de 15 cents par minute, directement débité via smartphone. Si le nombre d’utilisateurs de ces solutions de micromobilité est en hausse, cela reste néanmoins encore un micromarché. À Bruxelles, les observateurs estiment que plus de 35 000 personnes utilisent régulièrement les différentes solutions de mobilité en free floating que ce soit la voiture, la trottinette ou le vélo. « Mais ce sont souvent les mêmes qui combinent ces différentes formules » fait remarquer Xavier Tackoen. Qu’en est-il du cadre législatif ? Un trot-

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toir peut être emprunté jusqu’à 6 km/h. Selon la législation belge, les trottinettes électriques ne peuvent dépasser la vitesse de 18 km/h. Même si, dans les faits, certains modèles dépassent allègrement ce palier et atteignent parfois 50 voire 60 km/h. La limitation va cependant être relevée à 25 km/h par l’Institut de Sécurité routière Vias au 1er janvier 2021. Le but est de se conformer aux allures réelles de ces véhicules. Pour l’heure, ces trottinettes ne peuvent donc pas rouler sur le trottoir et doivent se cantonner sur les voies réservées aux cyclistes. Une tolérance est en vigueur actuellement. Mais elle ne perdurera pas. Ajoutons que les trottinettes sont actuellement vendues ou louées sans aucune obligation de port d’un casque, de présence de lumières ou encore d’imma-

© Axio

triculation. Les sociétés qui louent les trottinettes conseillent toutefois le port du casque. Quant à une nouvelle règlementation à mettre en place, une des difficultés viendra du fait que la séparation entre les usagers n’est plus aussi claire que celle entre piétons, automobiles et transports en commun. Une nouvelle donne – l’usager peut transporter son véhicule et devenir piéton – qui doit encore être réglée. > X. A.


logement

Un constat à contre-courant de l’annonce de la fin des quatre façades

La villa quatre façades séduit toujours autant Les chiffres le démontrent : la villa quatre façades séduit toujours plus en Brabant wallon. Et ce, contrairement aux tendances de plus en plus répandues d’aménagement du territoire. Pour le reste, les prix de l’immobilier montrent, en 2018, une hausse du prix des maisons et une baisse du prix des appartements.

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l y a les discours. Il y a les tendances. Il y a la multiplication des projets d’appartements. Et puis, il y a les faits. Selon les statistiques compilées par le SPF Économie sur la dernière décennie, il ne s’est jamais vendu autant de villas qu’en 2017. Il y a eu 1 296 transactions en 2008 pour 1 351 transactions en 2017. La villa est donc toujours autant convoitée, comme le démontraient déjà différentes enquêtes parues ces derniers mois et publiées le plus souvent par des promoteurs. Ce qui aurait pu démontrer des résultats biaisés. Ce n’est donc pas le cas. Les discours liés à une évolution des mentalités en matière d’aménagement du territoire (recentrage à proximité des gares, densification, diminution des parcelles et des quatre façades) ne semblent pas encore percoler suffisamment. Il faudra donc encore un peu de

temps avant d’observer une réelle mutation du territoire et des modes d'habitat.

Autoriser la division des villas Les ventes d’appartements sont quant à elles relativement stables (1 089 en 2008, 1 026 en 2017). Des chiffres, ici aussi, étonnants quand on voit le nombre de projets d’appartements qui sortent de terre aux quatre coins de la province. « Le marché immobilier des villas est plus soutenu que jamais et ce pour plusieurs raisons, relève le notaire Jean-Paul Mignon, dont l’étude est installée à Ittre. Il attire ceux qui recherchent le calme et un cadre verdoyant. Les villas sont, à ce titre, fort recherchées car elles se situent la plupart du temps dans un environnement reposant. Le Brabant wallon est par ailleurs devenu le poumon vert de la capitale, attirant des acquéreurs aux

revenus élevés. Autre point, les acheteurs sont de plus en plus exigeants, tant sur le plan de la qualité du bien que sur les performances énergétiques. Par ailleurs, on observe un tassement des prix des très grandes villas, sauf lorsqu’elles ont été modernisées. L’augmentation de la moyenne des prix est donc le fait des villas plus accessibles. » Et le notaire Jean-Paul Mignon de lancer un souhait pour l’avenir : « L’espace disponible pour reconstruire se réduisant peu à peu, et la protection des espaces ruraux devenant un impératif inévitable, il serait judicieux de permettre dans tous les cas la division d’une villa en un ou plusieurs appartements, ce qui est interdit dans la quasiintégralité des lotissements, qui n’autorisent que des « maisons unifamiliales. » > X. A.

Maisons à la hausse, appartements à la baisse triangle La Hulpe/Louvain-la-Neuve/Chaumont-Gistoux attirent toujours autant. Le nombre de transactions a augmenté de 2,2 % par rapport à 2017, ce qui est un signe de dynamisme du marché. Le prix médian pour une maison (prix qui gomme les prix les plus élevés et les moins élevés) s’élève à 296 977 euros, soit 3,1 % de plus qu’en 2017. Notons que seules 15 communes sur 27 enregistrent une hausse de leurs prix. Les prix se sont par exemple envolés à Jodoigne (+ 11,6 %) et à Waterloo (+ 9,6 %).

© M. Schmetz

Les chiffres en matière d’immobilier sont toujours à prendre avec des pincettes tant, dans une même commune, ils peuvent varier d’une rue à l’autre. Les notaires du Brabant wallon ont dévoilé mi-février les chiffres de 2018. Les tendances sont stables : le Brabant wallon reste l’une des provinces les plus chères du pays (prix médian plus élevé de 80 % par rapport à la moyenne wallonne, soit 132 000 euros de plus), les biens les plus accessibles se situent aux extrêmes de la province et les communes situées dans le

Pour les appartements, le prix médian diminue de 1,5 % et s’élève à 221 600 euros. Une première depuis cinq ans. Des chiffres qui soulèvent touours la question de l'accessibilité au logement pour le plus grand nombre. > X. A.

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urbanisme

De plus en plus de projets d'hôtels voient le jour dans la province

L'étonnante explosion de l'offre hôtelière Les projets d’hôtels se multiplient en Brabant wallon. Principalement à Wavre, Louvain-la-Neuve et Nivelles. L’offre hôtelière, en déficit par rapport à la moyenne wallonne, connait pourtant des taux d’occupation relativement faibles. Une contradiction pour le moins étonnante.

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n en dénombre une demi-douzaine à travers le Brabant wallon. Des projets de nouveaux hôtels de 50 à 200 chambres. Un dynamisme qui va, étonnamment, quelque peu à contre-courant de la morosité ambiante que traverse le secteur ces dernières années en Brabant wallon. Selon l’Observatoire du Tourisme wallon (OTW), on y dénombrait 1 721 lits en 2017, éparpillés dans treize hôtels reconnus par le Commissariat général au Tourisme (1). Et leur taux d’occupation dépassait à peine les 55 %. Pas de quoi pousser les entrepreneurs ou investisseurs à se jeter dans ce segment. Et pourtant… « Je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi autant de personnes se lancent dans le secteur hôtelier, explique John Martin, le fondateur du groupe Martin’s Hotels, qui compte quatre hôtels en Brabant wallon à Tubize, Genval, Louvain-la-Neuve et Waterloo et est présent au total dans neuf villes belges. D’autant que le contexte actuel n’est pas des plus favorables en Brabant wallon pour ceux qui ne font pas partie d’une chaine ou d’un réseau. Il est très difficile de s’en sortir si le taux d’occupation ne dépasse pas les 70 %. La localisation est bien évidemment un facteur essentiel de réussite. La demande touristique reste faible alors que nous avons connu de meilleurs jours avec la clientèle d’affaires. »

Wavre concentre les chambres

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Rien qu’à Wavre, une demande de permis pour deux hôtels a été acceptée il y a

peu, une autre est en cours, une rénovation a démarré et un promoteur réfléchit à l’érection d’un nouvel hôtel. De quoi faire, d’ici quelques années, complètement exploser l’offre. Le permis octroyé concerne deux hôtels situés au Parc d’activité économique de Wavre-Nord, à quelques encablures du rond-point de la chaussée des Collines et de la Nationale 4. Développés par la société Creadomus Invest, ils seront installés juste en face d’un hôtel existant (Best Western, 70 chambres). Le premier hôtel, plus économique, comptera 120 chambres, le second, plus haut de gamme, en comptera 103. Le chantier de construction est actuellement en cours.

Une tour-hôtel qui fait toujours débat La demande de permis relative à l’érection d’une tour-hôtel de 96 mètres de haut sur le site de l’ancienne vinaigrerie L’Étoile (204 chambres) arrive quant à elle en bout de procédure. Le projet est toutefois un peu particulier puisque si le promoteur, la S.A. Louis Dothey, obtient son permis, il le revendra directement à un développeur hôtelier. Il s’agit donc davantage d’un investissement financier. En face de Walibi, le groupe Cayman a racheté les murs du Leonardo Hôtel et est en train de procéder actuellement à une profonde rénovation des lieux. Le Novotel Wavre Brussels East (4 étoiles) comptera 102 chambres. L’investissement s’élève à 7,5 millions. Enfin, un promoteur immobilier étudie la possibilité de construire un hôtel à hau-

Le projet CBTC - Smart Valley, développé à Louvain-la-N espace-vie mars 2019 n° 289   l

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teur de la sortie 5 à Bierges. Pour compléter l’offre wavrienne actuelle, signalons qu’un hôtel Ibis (86 chambres) est ouvert depuis de nombreuses années à l’arrière du Brico.

L’attractivité de Louvain-laNeuve et Nivelles Louvain-la-Neuve n’est pas en reste. Outre l’hôtel Ibis Styles (77 chambres à proximité du Blocry), le groupe Martin’s a ouvert l’an dernier le Martin’s Agora (210 chambres) en face de l’Aula Magna. Un nouvel hôtel de 170 chambres est en construction, entre la N4 et la E411, dans le cadre du projet CBTC-Smart Valley développé par des investisseurs chinois. Il sera livré début 2020. Ajoutons qu’un Gite d’étape (auberge de jeunesse) de 124 lits, situé à proximité du musée Hergé, ouvrira également ses portes dans les prochaines semaines. Du côté de Nivelles, l’offre hôtelière pourrait encore gonfler dans les pro-

chains mois. Outre l’hôtel Van der Valk Nivelles-Sud qui est en cours d’extension (pour passer de 115 à 155 chambres) et l’hôtel Ibis Styles qui va également s’agrandir (il compte 90 chambres actuellement), on relève un projet en plein centre-ville, dans l’hôtel Rifflart qui date du XVIIe siècle et qui était le siège de l’ancien Tribunal de Commerce.

« La clientèle ne va pas augmenter » « Cette concentration d’hôtels va en tout cas entrainer une diminution du prix moyen, vu que l’offre sera plus importante, fait remarquer John Martin, qui dispose d’une longue expérience dans le secteur. Un hôtel de 100 chambres, c’est 36 500 nuitées par an. Il faut donc déjà une certaine masse critique pour le remplir. La clientèle loisir n’est pas assez développée. Les gens qui viennent à Walibi ne restent pas plus d’une journée. Même chose du côté de Waterloo. Seule la

Neuve par des investisseurs chinois, prévoit la construction d'un hôtel de 170 chambres. © BAEV.

clientèle business peut donc remplir ces hôtels. J’avoue que cette multiplication d’hôtels m’inquiète. Dans ce contexte concurrentiel, les chaines hôtelières ont davantage de chances de survivre. Je ne m’attends en tout cas pas à une hausse de la clientèle dans le futur. » Et Sébastien Lecerf, directeur de la Fédération du Tourisme du Brabant wallon, d’ajouter : « Un autre élément auquel il faut être attentif, c’est le développement du logement chez l’habitant, de type Airbnb. Ces nuitées ne figurent pas dans les statistiques. Or, on estime qu’on peut multiplier par deux le nombre de nuitées officielles en prenant en compte ce volet. » > Xavier Attout

« Nous sommes une destination excursionniste » Sébastien Lecerf est directeur de la Fédération du Tourisme du Brabant wallon. > Comment expliquer la multiplication de projets hôteliers en Brabant wallon ? Il y a, il est vrai, un certain nombre de projets sur la table. Mais il faut surtout préciser qu’ils ne répondent pas tous à la même logique et possèdent leur spécificité. L’hôtel Martin’s à Louvainla-Neuve est plus haut de gamme, celui développé par des investisseurs chinois est destiné à une population étrangère, le Gite d’étape à Louvain-la-Neuve répond à un réel manque pour les jeunes alors que d’autres projets, comme à Wavre, sont destinés à une clientèle business. > Ce dernier segment semble le plus développé en Brabant wallon… La majeure partie des clients proviennent d’une clientèle d’affaires. Il manque pourtant actuellement un pilote pour centraliser et développer encore davantage cette offre hôtelière. La Province pourrait réinvestir ce travail de coordination. > Comment se porte le secteur ? Le taux d’occupation pourrait, il est vrai, être meilleur. Le taux d’occupation était de 41 % cet hiver. Un niveau plus faible que le reste de la Wallonie. Mais lors de l’été 2018, nous avions atteint les 68 %. Ce qui est dans la moyenne wallonne. > Comment expliquer que l’offre est deux fois moindre que dans le reste de la Wallonie ? Le Brabant wallon est la province la plus petite et où la densité de population est la plus élevée. Il y a donc de moins en moins de zones qui peuvent accueillir ce type de projet. > La clientèle loisir peut-elle se développer ? L’idée est vraiment de développer le tourisme de séjour. Le Brabant wallon est une destination excursionniste, où les visiteurs ne restent qu’une journée. Il faut tenter de les pousser à rester une ou deux nuitées.

09 LLN - CBTC @BAEV.

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urbanisme

La mixité sociale fait-elle bon ménage avec l’aménagement du territoire ?

Diminuer la fragmentation des territoires Les projets immobiliers ne favorisent pas encore suffisamment la mixité sociale. Même si des exemples positifs existent. Une des pistes de solution ? Construire un cadre physique qui permet de mixer la mixité et de tisser un cadre qui favorise les interactions.

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aménagement du territoire fait-il bon ménage avec la mixité sociale ? Les quatre intervenants invités à disserter sur le sujet lors de notre Midi de l’urbanisme organisé fin février à la Ferme du Douaire à Ottignies ont globalement répondu par l’affirmative à la question. Selon la chercheuse du LEMA (ULiège) Christine Ruelle, le choix d’un quartier pour y habiter est déterminé par une multitude de critères. « On peut citer le statut socioéconomique qui comprend le « standing » ou le niveau de revenus des habitants, le profil socioculturel qui englobe la différenciation sur base ethnique, culturelle, ou plus largement du « style de vie » des habitants, la dimension « physique » qui reprend la localisation, la qualité du cadre de vie ou encore la dimension « dynamique » qui, elle, prend en compte l’évolution d’un quartier (en devenir ou en déclin). Selon une étude du promoteur Matexi, le quartier dans lequel on habite est, pour une personne sur quatre, un critère plus important que le logement. » Des discriminations existent toutefois le long du chemin qui mène à un quartier.

« Les politiques publiques d’aménagement du territoire alimentent la fragmentation sociospatiale, a lancé Christine Ruelle. Une offre importante de terrains à bâtir en dehors des centres urbains peut par exemple contribuer à alimenter la périurbanisation. Certaines prescriptions dans les règlements communaux d’urbanisme (sur la taille des parcelles, la typologie du bâti, les matériaux à utiliser, etc.) peuvent contribuer à exclure certaines populations des territoires concernés. Cette stratégie est souvent utilisée par des communes périurbaines souhaitant conserver leur niveau de standing. »

Renforcer l’offre de logement public Comment lutter contre cette fragmentation ? La réponse semble complexe. « Les politiques visant à assurer une « mixité sociale » se heurtent au fait que de nombreux ménages cherchent toujours, par leur choix résidentiel, à préserver ou à améliorer leur situation sociale, a fait remarquer Christine Ruelle. L’idée même de mixité sociale fait peur à de nombreux ménages.

L’Agence de Promotion immobilière du Brabant wallon (APIBW) entend favoriser la mixité sociale dans les projets qu’elle développe. Comme par exemple à Gastuche, où 220 logements sont prévus sur les 8 hectares du Domaine des Vallées. « Tous les biens sont similaires mais certains acquéreurs payent moins que d’autres en fonction de leurs revenus, explique Cédric Leneau, directeur d’APIBW. Il y a plusieurs catégories. Dans la première des trois, les prix sont 30 % en dessous du marché. Personne ne sait qui a payé quoi. Tous les habitants sont donc mélangés. Même si ces habitants ont un parcours financier différent, ils ont également droit à un logement de qualité. Nous voulons gommer au maximum les différences pour vivre ensemble dans un même quartier. »

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> Xavier Attout

© Marco Paulo

« Gommer les différences pour vivre ensemble »

Selon la littérature anglo-saxonne, on peut même ajouter qu’un jeune qui aurait grandi dans un quartier défavorisé n’aurait pas les mêmes chances de réussite dans la vie qu’un jeune qui a grandi dans un quartier plus aisé. Des territoires sont tellement fragmentés que certains ne se rendent pas compte où ils vivent. La fragmentation des territoires entraine une perte de cohésion sociale. » Pour améliorer cette situation, le renforcement de l’offre de logement public semble quelque chose d’essentiel. « Au lieu d’imposer 10 % de logement public à chaque commune, il faudrait réfléchir à renforcer les plans de planification et à encourager certaines communes à diversifier leur offre de logement. On pourrait aussi davantage réguler le parc locatif privé. Sans oublier de lutter contre les politiques locales antipauvres. »


carte blanche

Un avis, une opinion à faire partager ? Cette page vous est ouverte

Comment mêler immobilier et biodiversité

Didier Samyn est le contact local volontaire de Natagora Brabant wallon. pour

Une carte blanche de Didier Samyn, de Natagora Brabant wallon

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ue la biodiversité soit en grave déclin est un fait interpellant largement relayé dans les médias - qui demande des actions. La nature en tant que source de bien-être est un enjeu majeur dans l'espace limité, fini. « Cadre naturel », « écrin de nature », ou « espace vert » sont autant d’arguments relatifs à la nature, déterminants dans la vente en promotion immobilière. Quel riverain habitant un lieu privilégié dans la nature applaudit des deux mains l’ouverture d’un nouveau lotissement à côté de chez lui ? On le voit bien, la nature n’a pas de prix, et pourtant… Paradoxalement la nature, tant convoitée, est vite transformée en tristes banlieues pavillonnaires. Cette situation traduit une peur de la perte de contrôle et une conception hyper hygiéniste qui rejette la nature qui nous attirerait tant. Bien sûr, il y a un faisceau de causes à la perte de biodiversité, mais l’urbanisation galopante et les infrastructures qui l’accompagnent sont bien responsables de la fragmentation des habitats naturels de la faune et de la flore.

Chaumont-Gistoux, Genappe et Villers-la-Ville

Il s’agit donc d’atteindre les objectifs suivants :

- appliquer une politique visant à juguler l’étalement urbain et à davantage densifier l’habitat existant ; - créer des couloirs écologiques et défragmenter les paysages, notamment en limitant la circulation au bénéfice de la mobilité douce sur les sentiers. - enrayer la perte de zones humides, défragmenter les cours d’eau, créer des plans d’eau, etc. ; - étudier des éclairages intelligents surtout à l’heure de l’avènement des éclairages LED dommageables pour la faune nocturne ; - garantir le maintien de vastes zones exemptes d’éoliennes pour éviter de créer des barrages aux migrations des oiseaux et chauves-souris et permettre la nidification d’espèces sensibles de plaines comme les busards ; - garantir des zones de quiétude à l’écart des bruits d’origines anthropiques ; Créer des couloirs - encourager les plantations écologiques linéaires de haies ou d’aligne« Il convient de penser la nature Face à ce constat, il convient de ments d’arbres le long des voicomme partie intégrante indisso­ penser la nature comme partie ries et autres espaces publics, ciable de notre environ­nement. » intégrante indissociable de notre conserver des arbres sénesenvironnement et de notre confort cents, etc. ; fondamental. La nature ne peut se - lutter contre la minéralisation réduire à quelques espaces en dehors desquels c’est le sens utili des sols, la banalisation des plantations par des essences exotaire au service de l’homo economicus qui prédomine. Elle ne peut se tiques, les pelouses stériles, etc. Et ce, au bénéfice de la flore réduire à un « cadre » ou « espace » vert, mais doit surtout être et de la faune sauvage et indigène. comprise comme un ensemble en continuum d’écosystèmes dynaFace à ce défi, l’association Natagora agit en vigilance sur le miques, animé d’une biodiversité d’espèces animales et végétales. territoire brabançon, apporte son expertise, collabore avec les Ce ne seront pas quelques réserves naturelles qui suffiront à pouvoirs publics et le secteur privé pour des réalisations, orgasauvegarder des espèces parfois rares et protégées, mais un nise des actions de sensibilisation, gère des réserves et, aussi ensemble d’espaces de qualité, reliés entre eux par des couloirs ,labellise des jardins et bâtiments où l’accueil de la biodiversité écologiques, voire même de larges zones périurbaines et rurales indigène est résolument conservé ou prévu notamment à travers partiellement urbanisées en adéquation avec des aménagements le Réseau Nature. où la nature est omniprésente. espace-vie mars 2019 n° 289   l

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culture BW

Open Stage Brabant wallon : une scène ouverte 100 % hip-hop !

Rap, danse, graff dans les classes et les MJ Le 30 mars, le Centre culturel du Brabant wallon célèbrera les cinq piliers du hip-hop : graffiti, danse, MC (Maitre de cérémonie rap et beatbox), DJ et « knowledge » (le savoir – l’histoire). En amont de l’évènement, les MJ ont proposé divers ateliers d’initiation et de perfectionnement à ces disciplines.

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avantage valorisé en zone urbaine, le hip-hop n’occupe pas souvent le devant de la scène en Brabant wallon. Néanmoins, depuis plusieurs dizaines d’années, cette culture rencontre l’intérêt de nombreux acteurs de la province. En témoigne le franc succès que connaissent les ateliers animés par des artistes dans une dizaine de maisons de jeunes, de classes ou d’associations « jeunesse » de Rixensart, Braine-l’Alleud, Genappe, Tubize ou encore Orp-Jauche.

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Ces ateliers sont nés sous la houlette de l’asbl Alerte urbaine qui, en 2014, lançait la tournée « Open Stage des p'tits belges ». Elle a commencé à Bruxelles dans neuf lieux et centres culturels et aurait dû s’étendre à la Wallonie en cette saison 2018-2019. Finalement, pour diverses raisons, seul le Brabant wallon verra programmée cette scène ouverte 100 % hip-hop. « L’idée était de créer un projet vitrine de la culture hip-hop pour permettre aux parents de la découvrir, d’une part, et de croiser les publics des centres culturels et de notre association, d’autre part, explique le beatboxeur B-Flow qui a créé l’association il y a 15 ans. Jusqu’alors, lors d’évènements hiphop ponctuels organisés dans des lieux de diffusion, les jeunes entraient le temps de l’évènement, puis repartaient, et on ne les y revoyait plus. L’idée est que les centres culturels deviennent des lieux de résidence et de création collective pour les jeunes. Cela permet de leur faire prendre conscience que ces lieux financés avec les impôts leur appartiennent autant qu’aux autres. La scène ouverte sur laquelle ils peuvent présenter le réespace-vie mars 2019 n° 289   l

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sultat permet de croiser l’ancienne et la nouvelle génération. » B-Flow a animé un atelier de beatbox au Lycée Martin V à Louvain-la-Neuve, tandis que William, étudiant de Dawit, artisan peintre déco-graffeur et édu-graffeur, proposait du graffiti à la MJ d’Orp. Les élèves du Lycée Martin V préparaient un spectacle. Pour B-Flow, « c’était intéressant pour eux d’intégrer d’autres formes d’expression. Quant à moi, je suis très sensible et j’adore l’humain. L’adolescence est un âge où l’on veut toujours se comparer aux autres. La pratique du beatbox permet de montrer que la spécificité de chacun fait sa richesse. En atelier, la dynamique du groupe vise à faire tomber tous les masques. Après, on est essentiellement dans l’échange et tous les moments sont magiques ! »

Battle de mots De son côté, Jonathan Meyers, AKA Malkez, est coordinateur, animateur et éducateur à l’AMO La Chaloupe. « J’anime régulièrement des ateliers d’écriture pour les jeunes du quartier. Je les accompagne aussi, de façon individuelle ou collective, dans leurs projets musicaux, de chanson et de slam. » En février dernier, avec Nathan Teicher, rappeur membre du collectif wavrien Les Sous-Sols, il animait une série de trois ateliers dans le cadre des cours de français du CEFA (Centre de formation en alternance) de Court-Saint-Étienne. Vingt-six jeunes formés à la vente et aux services aux personnes étaient réunis dans une classe. D’emblée, Fabrice Mail-

lez, professeur de français, soulignait leur grand nombre. « Il y a souvent beaucoup d’absentéisme. » Il n’empêche que, contrairement aux personnes qui participent aux ateliers organisés dans les maisons de jeunes, il s’agissait au CEFA


d’un public « captif ». Jonathan et Nathan ont dû ramer pour saisir l’attention de ces ados âgés de 15 à 20 ans… Un quart d’entre eux avouaient ne pas connaitre ou ne pas aimer le rap. L’animation prend la forme d’un défi : la première des trois séances consistera à faire émerger une thématique et trouver la musique. Lors de la deuxième, il s’agira d’entamer le travail d’écriture et, pendant la dernière, les créations seront enregistrées. Chacun pourra participer selon ses choix et ses préférences. Dire des textes, jouer de la musique, s’occuper des aspects techniques… Avant de réfléchir tous ensemble aux thèmes que les jeunes souhaiteraient aborder, Jonathan rappelle quelques règles. « Première règle : tout le monde est intelligent et tout ce qui est dit a du sens, même si on n’est pas tous d’accord avec ce qui est dit. Deuxième règle : importance de l’écoute. Troisième règle, concernant l’écriture, vous pouvez écrire sur le support que vous préférez. Sur le papier ou sur votre smartphone. Il n’y a pas d’exigence orthographique et on utilise un langage adapté, sans grossièreté ni insulte gratuite. On va chercher des

punchlines subtiles, à l’aide de métaphores et de parallèles. »

trois ou quatre phrases avec rimes pour la séance suivante.

De l'indignation au micro

Pour Émilie Vermeulen, « l’animation a rempli toutes nos attentes et complète parfaitement notre module sur la poésie qu’elle permet de réactiver. J’ai été étonnée par la timidité de nos élèves, mais il faut dire qu’ils ont été pris de court, parce qu’ils ne savaient pas en quoi consisterait l’atelier. Quant à la règle selon laquelle il n’y a pas d’exigence orthographique, il est bien sûr un peu difficile de l’entendre pour un professeur de français, mais je travaille parfois avec mes élèves sur des textes de rap et on y découvre souvent des mots modifiés pour créer des rimes. D’ailleurs, nos élèves ne seront pas évalués sur le texte qu’ils créeront pendant l’atelier. »

Vient ensuite le moment de choisir les thématiques qui révoltent les jeunes. Surgissent la galère économique, « quand on n’a plus assez d’argent pour faire son plein à la pompe, qu’on ne mange que des pâtes », les stupéfiants et les addictions, la police, la politique belge, l’abus de pouvoir, l’image de la femme, la criminalité, la religion… Un premier groupe travaillera sur les thèmes regroupés de la galère, de la police et des abus de pouvoir. Un second groupe abordera la question des réseaux sociaux et de l’image de la femme. Avec le premier groupe, Nathan tente sans grand succès de faire rapper une phrase spontanée comportant une rime, puis demande aux élèves de choisir un mot dans le dictionnaire et de rapper sa définition. Devant la timidité des élèves, les profs de français se lancent. Fabrice Maillez choisit le verbe « incarner », tandis qu’Émilie Vermeulen opte pour « amour ». « Le mot du jour, en ce 14 février. » Avant de se quitter, chacun reçoit la mission de constituer une réserve de mots à utiliser dans

> Caroline Dunski

Des ateliers avant la grande scène Le 30 mars, les participants des ateliers organisés dans des classes et des maisons de jeunes pourront librement prendre part à Open Stage, la grande scène ouverte 100 % hip-hop. Toute personne désireuse de monter sur scène pourra tenter sa chance. Quelques ateliers sont encore accessibles en ce mois de mars. À bon entendeur... 04.03 > 08.03 | 14h-17h | MJ Nivelles | Danse 04.03 > 08.03 | 14h-16h | MJ Ottignies | Rap 05.03 > 08.03 | 13h-17h | MJ Genval, Rixensart, Ottignies, LLN | Graff 07.03 > 08.03 | 11h-17h | MJ Tubize et Rebecq | Graff 07.03 | 13h30-16h30 | MJ Tubize | Beatbox 13.03 | 13h-16h | MJ Wavre | Rap 23.03 | 14h-18h | Street Family Court-Saint-Étienne | Danse (deux heures d’atelier suivies de deux heures de jam) Les inscriptions peuvent se faire via a.depauw@ccbw.be – j.depelsmaeker@ccbw.be - www.ccbw.be

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culture BW

Anne Borlée, artiste complice de la Maison du Conte et de la Littérature

L’écoféminisme contre toutes formes de dominations Pour la deuxième fois, la Maison du Conte et de la Littérature en Brabant wallon s’entoure d’une artiste complice. Avec « Rêver l’invisible », Anne Borlée propose des moments de rencontre avec le public, sous forme de spectacles, de stages et de conférences.

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n la suivant dans cette proposition, la Maison du Conte ose l’irrationnel et ne craint pas de chavirer dans un espace magique. Un espace de réflexion, aussi. Parce qu’en amont et en aval de ces rendez-vous, Anne Borlée consacre un temps de recherche pour pister la misogynie et la gynophobie véhiculées à travers les récits qui font notre culture.

Les rendez-vous d’Anne Borlée > Tisseuses d’Obscur Conférence exploratoire contée, ni conférence ni spectacle. Anne Borlée fera un état des lieux au terme d’une étape de sa recherche. Le 26 avril à la Balade aux Miroirs, 8 chemin du Bois des Dames à Thorembais-les-Béguines

> Astérios, la légende du Minotaure Épopée contée et chantée de Michel Hindenoch, conteur-musicien invité par l’artiste complice de la Maison du Conte. Le 10 mai à La Tchatche café-théâtre, 1 rue de la Chapelle à Chastre

Infos : 010 81 41 47 www.conteetlitterature.be

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« Starhawk, écrivaine et militante écoféministe et néopaïenne américaine, considère que la culture est un ensemble de récits que nous nous racontons sans relâche. Ces récits sont des manières de raconter le monde, notre monde, à travers les scénarios de films, les livres, la publicité, mais aussi à travers la sélection qui est faite pour rapporter l’Histoire de l’humanité, les mythologies... Méduse, Médée, les Gorgones, Baba Yaga (sorcière slave), Mélusine, Morgane, Lilith… sont des femmes de la mythologie et de l’imaginaire occidental souvent vues comme dangereuses ou malfaisantes. Elles forment une faune féminine dont les forces puissantes et positives ont été proscrites de nos sociétés patriarcales. Je rêve de leur réhabilitation. Je crois très fort en l’onirisme pour cela, en la parole du Conte dans le sens d’une parole de l’oralité et de l’imaginaire, et pas le conte comme la plupart des gens se l’imaginent : des livres édulcorés pour enfants. Je ne peux pas faire une conférence politique pour réhabiliter Méduse, ça n’a pas de sens, et je ne souhaite pas non plus faire une conférence psychanalytique dessus, ce n’est pas mon métier. Par contre, en tant qu’artiste conteuse, je peux prêter ma voix et mon imaginaire

à ces figures mythologiques féminines qui ont dérangé l’imaginaire dominant et qui ont été reléguées dans les fonds marins du monde onirique. »

Tisseuses d’obscur En avril prochain, Anne Borlée fera un premier état des lieux de sa recherche sur la misogynie et la gynophobie dans l’imaginaire, en proposant une conférence exploratoire intitulée Tisseuses d’Obscur, inspirée du mouvement écoféministe et d’autres chercheuses. Conjonction du féminisme et de l’écologie, l’écoféminisme ne peut se définir de façon univoque. « C’est un mouvement arborescent et multiple, né d’actions militantes aux états-Unis dans les années 70 et 80. note l’artiste complice. L’écoféminisme est un mouvement pragmatique et anti-bureaucratique, qui cherche à militer de manière exploratoire et émancipatrice autour de questions très dures que sont le désastre écologique, l’exploitation de la nature par l’être humain et celle du Sud par les systèmes du Nord. Les écoféministes relèvent des points communs entre la domination patriarcale et les questions écologiques. Elles parlent de retrouver le ‘pouvoir du dedans’, opposé au ‘pouvoir sur’, qui se joue dans le capitalisme et le patriarcat. Pendant plusieurs siècles, les actions des femmes ont été invisibilisées, la misogynie a œuvré à différents niveaux. Ma recherche constitue une réflexion et une action sur les images symboliques des femmes, sur leur représentation dans les récits et dans les mythes. » > Caroline Dunski


agenda 03/19 épinglé pour vous…

lu 4/3 à 13h30, à Quenast / sortie en famille Bal costumé des enfants Les enfants de moins de 12 ans et leur famille sont invités à faire la fête, danser et s’amuser tout l’après-midi, tout en étant grimés. Au programme : un concours de costumes, organisé en trois catégories d’âge, vente de cotillons, grimages par Sabrina Douillez, jeux. Le tout animé par Marelle et Lune. 067 63 70 67 – www.rebecqculture.be du 6 au 8/3, à Perwez / sortie en famille Fest-carnaval Se retrouver en famille, toutes générations confondues, pour découvrir des spectacles comme Zinzin, une histoire chantée, racontée et dessinée en direct par André Borbé ; prendre part à des ateliers, écouter des contes et voir du cinéma, c’est l’ambition du Festcarnaval… Trois jours d’activités vous sont proposés pendant le congé de carnaval 081 23 45 55 – www.foyerperwez.be ve 8/3 à 17h, à Genappe / jeune public Soirée pyjama *kids only* Pendant les vacances de Carnaval, le Centre culturel ouvre ses portes aux enfants ! Dès 17h, viens te trémousser sur la piste de danse, jouer, rencontrer d’autres enfants… Après la boum (parents interdits) et un repas tous ensemble, direction la salle de projection pour une séance de courts-métrages qui parlent de la nuit et du courage. Même pas peur de passer la soirée au Centre culturel sans les parents ! Tenue de nuit exigée (pyjama, peignoir…) ! Pour les enfants de 6 à 10 ans, de 17h à 21h30 067 77 16 27 – www.ccgenappe.be sa 16/3 à 20h, à Beauvechain / théâtre Les 4 Mains fêteront leurs 35 ans ! La compagnie théâtrale vous invite à faire la fête, découvrir sa création et revoir quelquesuns de ses derniers spectacles jeune public. 010 86 07 31 – www.4mains.be ve 15 et sa 16/3 à 20h30, à Court-Saint-Étienne / musique Canto General Neruda/Theodorakis À l’occasion du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et du 20e anniversaire du PAMexpo, plus de 120 choristes, solistes, acteurs et musiciens interprèteront l’œuvre majeure de Mikis Theodorakis. Composée en 1972, poignant cri d’humanité, le Canto General met en scène les écrits du poète chilien Pablo Neruda, qui évoque l’histoire des peuples latino-américains luttant contre les oppresseurs venus exploiter leurs terres et leurs peuples. www.labadinerie.be

du 16 au 31/3, à Waterloo / art contemporain PLAY L’exposition s’inscrit dans le projet « Mécaniques discursives », mené par Fred Penelle et Yannick Jacquet depuis 2011. Les artistes s’associent à PULSART pour créer une longue fresque révélant de manière poétique et singulière les diversités sociales et culturelles du Brabant wallon, mises à jour par le biais de jouets récoltés auprès d’une vingtaine d’habitants. Photographiés, redessinés puis gravés sur bois par Fred Penelle, ces objets emblématiques de l’enfance intègrent un ensemble peuplé de formes oniriques et étranges. L’animation vidéo et l’environnement sonore créés par Yannick Jacquet renforcent la sensation d’immersion, plongeant les visiteurs dans un univers énigmatique et saisissant. 02 354 47 66 – www.centre-culturel-waterloo.be www.pulsart.be du 22 au 24/3, à Perwez / cinéma Vivre debout Le Festival du film social entame une nouvelle décade et garde l’objectif de montrer « le monde comme il va », avec le cinéma comme témoin de notre temps. Le champ politique local, la robotique, le monde digital qui transforme le monde du travail et le délite de sa substance première, la valeur ajoutée, le monde ouvrier qui part en guerre… nous invitent à ouvrir les yeux du cœur. me 27/3 à 15h, à Nivelles / jeune public Le jour de la soupe Un roi gourmand. Une reine qui aime manger. Un jour, alors qu’ils se promenent dans le potager, la reine demande « Et si on faisait un bébé ? » C’est ainsi que nait le petit prince… La recette à suivre pour grandir ? Quelques graines de curiosité, un zeste d’envie, une cuillère de passion, mélangez le tout, laissez mijoter à petit feu… et dégustez avec une omelette soufflée. À mettre dans toutes les bouches ! Un atelier enfants/adultes aura lieu après la représentation. Dès 4 ans 067 88 22 77 - www.centrecultureldenivelles.be

culture BW

invitation Parcours d’artistes La 9e édition du Parcours d’artistes de Court-SaintÉtienne se tiendra le premier weekend du printemps, les 23 et 24 mars prochains. Co-organisé par la Maison des Artistes de Court-Saint-Étienne et le Centre culturel du Brabant wallon sur la thématique « À chacun son chapeau », ce parcours débutera dans le Foyer populaire au Centre culturel du Brabant wallon avec une exposition de chapeaux et une oeuvre de chacun des quatre-vingt artistes présents. Peintures, sculptures, gravures, photographies, dessins, vitraux, céramiques... sont à découvrir au fil de votre promenade et de vos déambulations, dans les différents hameaux de la commune. GRATUIT Horaires du parcours : sa. de 14h à 18h / di. de 10h à 18h www.ccbw.be www.maisonartistes.be

Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon

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portrait invitation

Télétravail, coworking, tiers lieux : quel impact sur le territoire ?

> Lisa Lombardi Experte à l’Agence du Numérique - Digital Wallonia Coordinatrice du réseau CoWallonia > Laurent Taskin Professeur de management humain et des organisations à la Louvain School of Management et à l’Institut des Sciences du Travail > Benoit Minet Conseiller en mobilité au sein de l’Union wallonne des Entreprises > Jacques Teller Professeur en Aménagement du territoire et en Urbanisme à l’Université de Liège > Pierre-Gaultier Delheid CEO UPskill

Vendredi 29 mars 2018 De 12h à 14h30 Parc Scientifique de Louvain-la-Neuve Einstein Business Center (In BW) Rue du Bosquet, 15A 1435 Mont-Saint-Guibert

Le monde du travail est en pleine mutation, laissant apparaitre de nouvelles formes de travail, bien plus flexibles. De plus en plus d’entreprises poussent leurs employés vers le télétravail. Des tiers lieux, soit des espaces intermédiaires entre le domicile et le travail, émergent un peu partout. Parmi eux, des espaces de coworking, dont les ouvertures se multiplient à Bruxelles et en Wallonie. Un contexte qui devrait, à moyen terme, complètement redessiner le territoire et bouleverser la mobilité. Si la finalité première est de diminuer les déplacements pour les uns, de favoriser les rencontres et la créativité pour les autres, tous se retrouvent dans cette volonté de gagner en productivité. Une situation qui va, en tout cas, entrainer une redistribution des flux de circulation, de quoi voir émerger de nouvelles manières d’aménager le territoire, favorisant notamment les circuits courts, dans les tissus ruraux et urbains. Cette évolution entraine toutefois son lot de questions : - Les entreprises sont-elles prêtes à franchir le pas du télétravail ? - Comment le télétravail pourrait-il améliorer la mobilité ? - Quel est l’avenir du coworking en Brabant wallon et ailleurs ? - Comment ces tiers-lieux vont-ils transformer le territoire et nos déplacements ? Autant d’éléments qui seront abordés lors de notre prochain Midi de l’urbanisme.

Inscriptions obligatoires avant le 26 mars m.urbanisme@ccbw.be 010 62 10 53 Prix : 5 euros 12h-12h30 : Accueil et sandwichs (compris dans le prix) 12h30-14h30 : Conférence

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Agréation P102024 – édit.eur resp. : CCBW – 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne – Bureau de dépôt : Bruxelles

midi de l’urbanisme


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