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1. PROCÉDÉS ÉCOLOGIQUES PORTEURS DE BIEN-ÊTRE

Dans cette partie nous développerons les stratégies territoriales, les matériaux et procèdes techniques ayant un véritable impact positif ou en tout cas passif pour l’environnement. Afin de porter nos modes de vie vers le haut faut établir une équation avec grand soin qui dose d’une part le temps nécessaire à une réflexion de qualité et d’une autre part établit un état d’esprit ouvert à l’expérimentation, à la créativité et à la débrouillardise qui saura apporter la meilleure et plus pertinente des solutions.

• Echelle territoriale .

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Développer, rendre accessible, repenser. Développer d’avantage les mesures locales de commerce, travailler le circuit-court, les échanges inter-communaux. Démocratiser l’usage des transports en commun, rendre plus accessibles l’usage des trains, favoriser les déplacements en co-voiturage. Repenser nos modes de consommation et surtout l’usage du nucléaire pour répondre a cette forte demande.

• Echelle de la ville .

Soigner le déjà -là :“Il n’y a pas tout à réinventer, il y a à retisser en finesse des interstices, à recoudre des ruptures, à réconcilier des rives…”. Comme le dit Raphaele Heliot, “Sans pour autant anéantir la notion de densité, c’est la nature, la lumière du jour et l’air que l’on fait entrer dans la ville” Raphaële Heliot, Ville Durable et Eco-quartiers. Comprendre la démarche pour agir aujourd’hui dans sa collectivité et sur son territoire. Fabriquer la ville de demain ne veut pas forcément dire inventer une ville toute nouvelle partant d’une table rase, la ville du futur c’est la ville du passé que l’on vient soigner. C’est travailler avec le déjà-là. Entre autres, il faut créer de la densité, en réponse anti-étalement urbain. Une ville dense et compacte, est le lieu par excellence interactions urbaines rendues possibles par la mélange d’activités et matérialité construite. La ville compacte est une ville qui rentre en harmonie par l’équilibre entre densité bâtie et aérations par des espaces publics valorisant les espaces naturels protecteurs de biodiversité (espaces hydrologiques ou végétalisés) faisant recours à des matériaux perméables (ex: noues végétalisées de 40 cm de profondeur)

La ville du futur vers laquelle nous devons parvenir est celle où sont développés et incités les mobilités douces (déplacements à pieds, vélo, trottinette) et les transports en commun. Une ville où les espaces publics sont appropriés et appropriables. Appropriés dans le sens où ils sont cohérents au besoin local et à leur contexte, faisant preuve de réflexion et de bon aménagement. (Ex: l’aménagement des berges du Rhône à Lyon à permis une re dynamisation du site). “La ville du futur” est une ville miroir de l’innovation sociale. Ville où la conscience collective ne se restreint pas à participer mais est présente activement et de manière conséquente dans le processus de fabrication de la ville. Ce qui rendrait les projets urbains plus pertinents, légitimes et représentatifs de l’intérêt commun. Cette ville doit faire preuve de mixité sociale, où la gentrification et la ségrégation sociale s’installent difficilement, où des projets et des espaces inter-générationels permettraient de tisser des liens. Une ville représentative de sa population et des valeurs communes, anonyme, lieu de tolérance et de respect mutuel, lieu par excellence d’expression, de flux et de flânerie. “L’enjeu de la durabilité pose de manière urgente la nécessité d’une implication citoyenne dans la fabrication de la ville de demain. Mais cette mobilisation des habitants dans le débat public doit se faire dans la clarté, les porteurs du dispositif participatif explicitant la place donnée aux habitants dans le processus de décision […]Il faudra, par exemple, associer les habitants à la définition du cahier des charges dans le cadre d’un grand projet urbain, […]les usagers peuvent également prendre part à la gestion du projet une fois réalisé, dans le cas notamment des éco-quartiers qui nécessitent une implication des habitants au quotidien.” Amélie Flamand et Héloïse Nez,Ville Durable et Eco-quartiers.

• Echelle du quartier .

La participation citoyenne dans la conception du logement ne serai-ce le futur de l’habitat à faible impact et une réponse pour faire face au monopole de la promotion immobilière ? Ce type de montage peut trouver des fonds et des appuis dans les municipalités. Energetiquement parlant la mutualisation des équipements de production d’énergie (exemple : réseau de chaleur) permettrait de faire des économies en énergie grise résultant d’un projet (mutualisation des dispositifs de construction) et une optimisation thermique des bâtiments (la densité permet d’envisager une bonne compacité des bâtiments qui limite leurs déperditions).

Les constructions à basse consommation énergétique (50 kWh/an.m2) ont un raccord à la centrale locale qui à son tour est alimentée en biomasse (20% gaz et 80% copeaux de bois). Parlons alors du type de projet à impact positif qui fait à la fois objet d’écologie responsable, et de conception collective.

Les vrais éco-villages ou communautés durables sont à la base un groupe de personnes en SCI qui ont mandaté un architecte pour construire un immeuble d’habitat collectif adapté aux besoins modestes et spécifiques du groupe de personnes qui y participent. Ces derniers font l’expérience à la fois de promotion immobilière et de propriétaires. En Allemagne on appelle ce système des Baugruppen. Ce type de montages a lieu à l’échelle du quartier par la création de maisons de ville avec des intérêts écologiques dans leur conception et dans leur forme de production (matériaux bio-sourcés, locaux, etc.).

“C’est la conception bioclimatique des plans masse qui permet ensuite le dessin de bâtiments vraiment performants. Selon les régions et les climats locaux du site, il sera intéressant de privilégier des orientations légèrement est ou ouest pour éviter le plein nord toujours à l’ombre et froid, tandis que le plein sud peut être un désastre s’il amène des surchauffes”, Raphaele Heliot. En termes d’implantation urbaine, les espaces verts sont bien repartis à la fois pour mieux desservir les besoins de sociabilité (ex: jardins partagés, lieux de rencontre, de sensibilisation à la nature à travers des espaces potagers récréatifs) et pour créer des couloirs de biodiversité urbaine, un excellent élément d’esthétique et de qualité visuelle du paysage urbain. L’orientation des bâtiments est importante en corrélation avec les espaces verts desservants qui permettent à la fois une illumination et une ventilation optimale.

Une équation est à réaliser entre densité bâtie et présence végétale (qui permet l’écroulement naturel des eaux, filtrer l’air des particules et de climatiser de manière naturelle durant les périodes estivales). Chaque projet d’éco-quartier à sa propre identité et besoins particuliers définis notamment par le contexte dans lequel il se situe. L’ Annexe 14 donne un aperçu des différentes caractéristiques d’éco-quartiers européens dignes d’être exemplaires.

• Echelle de l’habitat collectif et individuel

Afin d’améliorer la qualité de vie dans l’habitat collectif des efforts sont à faire en termes d’isolation acoustique et thermique. La précarité énergétique en 2010 concerne 3,4 millions de ménages en France et plus de 50 millions d’européens. Cette difficulté à chauffer correctement les logements est peuêtre due d’une part aux faibles revenus des ménages et d’autre part à la mauvaise thermique des logements. Dans les constructions neuves, on assiste à une amélioration nette de la qualité thermique des bâtiments, il faut cependant faire attention au choix des matériaux et aux récupérations argumentaires publicitaires, ne pas confondre performance thermique et qualités écologiques…

La qualité de nos espaces est concerné également par la qualité de l’air de nos espaces intérieurs et définie par plusieurs facteurs. On différencie notamment trois types de polluants : - biologiques : maladies courantes, acariens, moisissures crées par l'humidité - chimiques : le gaz radon, des solvants comme le benzène, toluène, xylène, trichloréthylène et des

COV(Composés Organiques Volatils) dont le formaldéhyde

- physiques : nuisances sonores et champs électromagnétiques Certaines mesures permettent d’améliorer la qualité de l’air dans nos logements. Pour l’humidité, par exemple il suffit de garder un équilibre hydro-thermique, c’est à dire une température entre 17º et 21º et un taux d’humidité entre 50% et 70%. C’est le renouvellement de l’air qui permet d’évacuer les polluants grâce à une ventilation entretenue (grilles, moteurs, filtres). En ce qui concerne les polluants chimiques, un intérieur peut représenter 50 à 300 COV différents, toxiques et cancérogènes. Le formaldéhyde, par exemple, est présent d’avantage dans les constructions nouvelles (196 μg/m3) que dans les anciennes (47 μg/m3), la propagation de ses molécules est accéléré par la température et l’humidité, les matières absorbantes (tissus, moquettes) en ralentissent l’élimination. (Annexe 13). Depuis quelques années des plans de santé et des réglementations sont passés afin d’en tenir au courant le grand public du contenu et des caractéristiques environnementales des produits de construction. Le Plan National Santé Environnement en 2004 déterminait que pour l’an 2010 cinquante pour cent des produits devraient afficher une évaluation des caractéristiques environnementales et sanitaires. Aujourd’hui les produits mis à usage dans les constructions sont de plus en plus exigeants par rapport aux impacts sur les ressources naturelles, l’environnement (cycles de vie, mode de production, GES, énergie grise, recyclabilité) et la santé (produits toxiques et cancérigènes).

• Processus de construction soutenable

Par ailleurs, mon approche environnementale tient également aujourd’hui aux éco-procédés de construction et aux matériaux à faible impact environnemental. Nous disposons d’un large choix et nous ne les utilisons pas comme il faudrait. Il est question de communiquer mieux les avantages de ces derniers, de les démocratiser et puis diversifier leur usage afin que l’impact soit d’autant plus important. Pour mieux les identifier et les concevoir il faut veiller à certains critères: - L’origine de la ressource: il faut promouvoir l’usage de matières locales et renouvelables (matière première-secondaire issue du recyclage) et éviter les matières importées (comme le bois) et non renouvelables (matériaux fossiles, dérivés du pétrole, minerais, granulats, matières rares) - L’extraction et la fabrication : il faut optimiser les quantités de ressources utilisées et les processus industriels, éviter les procèdes énergivores (métaux, béton, briques, tuiles)et l’utilisation de matériaux toxiques, limiter la forte consommation d’eau et diminuer les émissions atmosphériques et veiller au rejet de déchets. - Impact à l’usage : en termes de durabilité (durée de vie du bâtiment), de performance énergétique du bâtiment et la qualité de l’air intérieur - Dé-construction et recyclage: il faut prioriser la séparation des matériaux (produits mono-matériaux) afin qu’ils puissent être effectivement recyclés (éviter les colles, revêtements et matériau nonséparables)

• Les matériaux bio-sourcés

En mars 2018 j’ai pu suivre une formation pratique sur la construction en béton de chanvre, organisé par le pôle de formation Environnement, Ville & Architecture à la Maison de l’architecture pour réaliser un prototype pour une exposition à ce même sujet. En partenariat avec l’association Construire en Chanvre cette formation m’as permis d’avoir un contact direct avec le béton fait à base de chaux et paille de chanvre. Ce matériau en plus de présenter des qualités thermiques extraordinaires (régulation de l’hygrométrie) a un un faible impact environnemental et peut être complètement réutilisé par la suite. D’autres matériaux également intéressants sont la terre (crue ou cuite), terre-poile, terre cuite monomur, la chaux, la laine de mouton, laine de bois, laines minérales, lin, la paille, le liège, la cellulose, la fibre de bois, le bois massif… À part être renouvelables, recyclables ou biodégradables, ces matériaux on des particularités d’isolation, de déphasage.

démarches participatives, d e v o i r déontologique du conseil de l’architecte au service de la société civile CONCEPTION ECOLOGIQUE COLLECTIVE

CONCEPTION

ARCHITECTURALE

IMPACT

conseil / expertise architecturale pour le développement d u r a b l e marquant une débouchée pour la profession d’architecte

COLLECTIVE

CITOYENNE ECOLOGIQUE

DURABLE

empowerment de la communauté et démocratisation de l’écoresponsabilité

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