Internship Report

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Rapport de stage Avril-mai 2008 à Terre Neuve, agence James Floyd Associates. Namgyel Hubert 3ème année


Sommaire 4

Introduction

Présentation de l’île 8 10 12 14

La formation géologique de l’île Les glaciers, des paysagistes ? Le climat de l’île Les formations végétales de l’île

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• la forêt boréale • La formation arbustive • Les tourbières • La lande • La lande à lichens

Comment le climat influence le paysage ?

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• Les contraintes provoquées par le climat • Les conséquences sur les plantes • Les conséquences sur l’image du paysage • Les conséquences sur les techniques de construction

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St John’s on the ‘‘rock’’, pourquoi des maisons en bois ? Aux origines de Terre Neuve : la pêche

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Comment marche le tourisme sur l’île ?

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Mais c’est quoi un iceberg ?

• Pourquoi les eaux au large de l’île sont-elles si poissonneuses ? • Mais la pêche, comment ça marche ? • La pêche, modulateur de la forme des villes • Changement d’activité économique, changement de forme de ville

• L’authenticité des villages de pêcheurs • L’attrait de la nature


Et pourquoi des icebergs à Terre Neuve ?

Chez J.F.A. 36

Présentation de l’agence James Floyd Associates

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• La carrière prè-Terre Neuve de James • James Floyd Associates à Terre Neuve

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Quelques exemples de projet de J.F.A. Organisation et méthodologie du projet dans l’agence J.F.A.

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• La recherche et l’approche du client • L’explication du service, au client • La visite de la propriété et l’interview du jardinier • La rédaction du rapport de l’interview • Le dessin d’un plan précis et le suivis de chantier

Les projets 50

Exemple de projets auxquels j’ai participé

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Conclusion Bibliographie

• Job number 729 • Job number 740 • Job number 841

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Introduction

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Cette année j’ai choisi de m’exiler sur une île, non pas dans les tropiques sous les cocotiers, non, non, sur une île où le climat est bien moins clément, mais où il fait tout de même bon vivre. Sur cette île, le choix des agences était assez restreint car il n’y en a que deux ou trois, dont James Floyd Associates fait parti. Selon les dires des élèves ayant déjà effectués leur stage en ce lieu, c’est une merveilleuse leçon de paysage et d’humanité que l’on peut prendre ici. Alors j’ai foncé... Parce que l’environnement de cette île est très particulier, je ne pouvais passer à côté de petites recherches afin de mieux comprendre son paysage. Un peu comme les voyages pluridisciplinaire que nous effectuons à l’école, j’ai tenté de questionner les éléments de ce paysage et de ne pas fermer de porte à quelconque discipline pouvant en expliquer les phénomènes. De l’économie à la botanique en passant par la climatologie, tout élément est ici très important pour comprendre l’environnement de Terre Neuve. Ainsi, la première partie de ce rapport reprend les principales informations que j’ai pu collecter à droite et à gauche, qui mon permis de mieux comprendre le paysage qui m’a entouré pendant deux mois. La deuxième partie de ce rapport présente l’agence et les travaux que j’y ai effectué. Si l’agence s’occupe beaucoup de grands projets d’ordre urbain, la période durant laquelle j’y ai travaillé était plutôt creuse en la matière. Ainsi j’ai principalement travaillé sur des projets de jardins privés. Mais si ceci peut paraître moins important et moins contraignant, l’agence n’en a pas pour autant laissé de côté la stratégie de travail. James Floyd, homme assez bien organiser, m’a appris les différentes étapes successives du projets en jardin privé. J’ai donc tenté, dans ce rapport, de retranscrire au maximum l’organisation de mon travail lors de la conception de tel projets. Cette explication est suivie de quelques exemples de projets que j’ai réalisé au sein de l’agence. Utilisant tout les outils mis à ma disposition, informatique et manuel, mon travail fût autant varié qu’intéressant. Mais avant de vous en dire trop sur le vif du sujet, place au paysage de Terre Neuve......


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Terre Neuve 6


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The Avalon Peninsula


5 Formation de Black head Grès avec de petits lits d’argile 1

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4 Groupe de signal hill : 4a : grès vert et gris 4b : grès rouge 4c : conglomérats sédimentaire 3 Groupe de St John’s : Schiste et ardoise

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St John’s

2 Groupe de Conception : Limons et grès

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1 Groupe de Main Harbour: Roche volcanique ayant un pH d’acide à basic


La formation géologique de l’île : L’île en tant que telle appartient à la chaîne de montagne Calédonienne et fût donc formée en même temps qu’elle. Cette chaîne de montagne remonte aujourd’hui la côte Est des E.U. jusqu’au Canada et jusqu’à Terre neuve. Après sa formation, cette chaîne de montagne a subie une importante érosion, permettant au fleuve St laurent de s’y faufiler et de se jeter dans l’océan entre Terre neuve et la Nouvelle écosse. Puis, suite à une montée du niveau de la mer, Terre Neuve se retrouva détachée du reste du continent. L’île était créée. Mais si l’île appartient à une seule chaîne de montagne, cela ne veut pas dire qu’elle est partout constituée de la même roche mère, loin de là. L’île de Terre Neuve possède une géologie particulièrement intéressante, on peu y retrouver des traces de différentes formation terrestres démarrant il y a plus de 700 millions d’années jusqu’à 550 millions d’années. Ceci est dotant plus intéressant que ces formations se sont produites avant la séparation des continents. Je me suis intéressé plus précisément à la péninsule d’Avalon, région où se trouve la ville de St john’s et ses environs, lieu de mon stage. Premièrement, il y a 700 à 600 millions d’années, un arc d’îles volcaniques c’est formé. Une partie de cette formation constitue la roche mère à l’intérieur des terres de la péninsule (groupe de Main Harbour 1). Puis, pendant près de 50 millions d’années, une quantité importante de cendres et de sédiments sont venus se déposer sur les terres et les fonds marins. Ceci provoqua de nombreuses avalanches, éboulements et écoulements de matériaux. Ces derniers, en durcissant formèrent une couche épaisse de 3 à 5km d’épaisseur constituée de tuffeau (contenant de la roche volcanique) et de grès. Ceci constitue la roche mère du groupe conception (2), juste en retrait dans les terres par rapport à la ville de St john’s. Durant cette même période, commença un soulèvement géologique important aussi appelé surrection. Ceci créa un nouvel environnement marin peu profond sur lequel sont venu s’accumuler jusqu’à 2km de boues et de sables. A la suite des mouvements tectonique cela donna naissance à des roches métamorphique tel que du schiste et de l’ardoise. Ceci constitue la roche mère du sous sol de la ville de St john’s et de ses environs (groupe de St John’s 3) Puis, pendant les derniers 20 millions d’années de cette période importante, durant la progression de la surrection, une nouvelle partie terrestre émergea et s’éroda ensuite très rapidement par les rivières et les fleuves charriant du graviers, du sable et de la boue. Cette accumulation de matériaux forma une épaisse couche de 3 à 5 km d’épaisseur qui forma le groupe de Signal Hill (4).

Présentation de l’île

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Les glaciers, des paysagistes??

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Le climat globale de la planète a était distinctement plus froid il y a de ça 1 à 3 millions d’années. De grandes formations de glace se sont alors produites par intermittence, progressant vers le Sud et se retirant. Ce mouvement d’allé et de retrait est aussi appeler période de glaciation et on en suppose près de 15 différentes. La dernière d’entre elles a commencer il y a 25 00 ans et c’est terminée il y en a 10 000. Plusieurs petites couches on alors recouvert la péninsule d’Avalon sur l’île de Terre Neuve. Celle de la région de St John’s est considérée comme assez fine en terme général de glaciation, elle possédais une épaisseur d’environ 800m. Cette plaque de glace est en fait un immense glacier avançant en direction de l’océan. Les énormes bloques de glace ont érodé et polis la roche du dessous. Ceci a nettoyé le paysage de tout élément instable et assez léger pour être transporté par le glacier. Les rochers déplacés, parfois de taille impressionnante, sont appelés des erratiques, ils ne sont généralement pas transportés à une distance supérieure à 7km depuis leur point de départ. Ils furent déposés en masse à l’extrémité du glacier, c’est à dire sur la côte. Mais on en retrouve aussi à l’intérieur des terres, là où la glace fondue les a délaissé. Le passage du glacier sur les terres a considérablement changé le paysage, les collines se sont arrondies, lissées et sont dépourvues de tout sol. Aux endroits où le sol était plus friable, où la roche était plus fragile, le glacier a alors creusé plus profondément, créant des bassins qui aujourd’hui donne la multitude d’étang présent sur la péninsule. Lorsque l’eau ne rempli pas ses bassins, ou que la végétation à repris le dessus, ces excavations sont le lieux d’accumulation d’une quantité de sol plus importante et de meilleure qualité. On y retrouve, aujourd’hui, une végétation dense et prolifère.

Une épaisseur d’humus très faible! Le passage des glaciers sur presque l’ensemble de la surface de l’île a provoqué un important lessivage des sols. La forêt boréale n’ayant eu que 10 000 ans pour reconstituer un sol arable, la quantité d’humus est très faible et la plus part des plantations doivent se satisfaire d’une épaisseur réduite de terre fertile pour pousser. D’ailleurs, lors de l’aménagement d’un jardin, la première action est de ramener de la terre et du composte afin de constituer un sol de base.


ERRA TIQU E ERRA TIQU E

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Présentation de l’île


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Le climat de l’île Le climat de terre neuve est le résultat de deux principales influences que sont le continent et l’océan. Malgré le fait que cette région soit une île, elle est tout de même sous l’influence de grandes masses d’air provenant de l’Ouest du Canada. Le climat continentale canadien est caractérisé par des déplacements d’air d’Est en Ouest qui se réchauffent en été et se refroidissent très rapidement en hiver. Ces masses d’air traversent le pays et arrivent à Terre Neuve. Mais l’influence continentale n’est pas la seule, en effet l’océan joue un grand rôle de régulateur sur l’île. Ses masses d’air sont d’une température plus régulière, car l’océan est difficile à réchauffer ou à refroidir. Ainsi, le climat marin apporte de l’air frais en été et de l’air plus doux en hiver. Cet influence maritime explique pourquoi les hivers sont moins rigoureux sur l’île qu’au Québec par exemple. Mais la rencontre de ces deux influences climatiques provoque un climat souvent très instable, constitué de vent, de tempêtes et de brouillard. C’est d’autant plus vrai à St john’s que l’influence climatique maritime est double, en effet, au Sud le passage du Golf Stream apporte des masses d’air douces et au Nord le passage de courants froids arctiques apporte des masses d’air fraîches. Ceci crée souvent une épaisse masse de brouillard sur les côtes, et aussi de nombreuses tempêtes. Les villes et villages portuaires sont d’ailleurs toutes bien protégées dans des criques, mises à l’abris des tempêtes par les falaises qui les entourent.

Présentation de l’île

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Les formations végétales de l’île

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L’île accueille différent type de végétation variant par la nature du sol mais aussi et surtout par rapport à la proximité de l’océan, la plus part de l’île étant tout de même recouverte par la forêt boréale. • La forêt boréale primaire : Ce type de forêt est certainement celui qui recouvre le plus de surface sur le globe, couvrant ainsi les parties nord de l’Amérique du Nord et de l’Eurasie. Elle contient aussi le plus vaste écosystème forestier de la planète. En fait, elle représente presque 1/3 de toutes les forêts du monde. Le Canada contient environ le tiers de cette forêt septentrionale (du nord). Elle occupe donc plus de la moitié du territoire du Canada et une très grande surface de l’île de Terre Neuve (même si ce n’est pas là qu’elle est la plus dense). Sur l’île, on la situe éloignée des côtes, plutôt à l’intérieure des terres là où elle est protégée du vent et des embruns. On y trouve environ 20 principales espèces d’arbres, et la plus part sont des conifères. Les sapins, les pins et les mélèzes laricins en sont les principaux. À l’exception du mélèze laricin, qui perd ses aiguilles chaque automne, ces conifères demeurent vert toute l’année. Des feuillus à larges feuilles caduques, comme le peuplier faux-tremble, le peuplier baumier et le bouleau, sont aussi largement répartis dans toute la forêt boréale. Ils sont facilement repérable car leur écorce claire se démarque du fond sombre qui règne généralement dans cette forêt primaire. L’hiver est long, froid et obscur en forêt boréale; la période de croissance est brève et les saisons changent rapidement. La neige peut recouvrir le sol jusqu’à huit mois de l’année et certains secteurs reposent sur du pergélisol. Ces facteurs imposent donc une faune et une flore extrêmement résistante. Ces forêts ne sont pas gérées par l’homme, d’où la dénomination de primaire. Mais elles sont fréquemment sujettes aux incendies, dus à la foudre (ou à l’ancienne voie de chemin de fer faisant des étincelles). Ces incendies se propagent très vite, car de nombreux arbres morts forment un excellent combustible. Ces événements, permettent à la forêt de se régénérer en nettoyant l’espace et favorisant la repousse de nouveaux plants. D’ailleurs de nombreuses espèces de conifères utilisent le feux comme élément déclencheur de la germination de leurs graines. Par contre si les incendies deviennent trop fréquent sur une parcelle, alors cela provoque un effet négatif car cela fait diminuer le stock de graines donc la possibilité de se régénérer.


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Le sol de la forêt boréale est souvent recouvert d’un épais tapis de mousse, pouvant servir de nourriture au Caribou.

Présentation de l’île


• La formation arbustive : à la sortie de la forêt boréale, là où l’influence du vent se fait plus sentir, là où l’océan est plus présent, on retrouve une formation végétale composée essentiellement d’arbustes. Ces massifs sont très denses et d’une hauteur généralement ne dépassant pas l’homme. On y retrouve des Cornouillers, des Sorbiers, des Sureaux... autant de petits arbres qui offrent leurs baies aux oiseaux et aussi aux habitants de l’île. Ces arbustes sont en générale entremêlés en une masse compacte et infranchissable. Les bois sont très souples mais très solides pour résister aux poids de la neige qui les recouvrent en hiver.

• Les tourbières : On retrouve cette formation végétale dans les bassins créés par

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les glaciers. Creusés directement dans la roche, ils sont le lieux de recueil des eaux d’écoulements. Souvent accompagnés de petits étangs ici appelé ‘‘ponds’’, ils sont extrêmement nombreux sur le territoire de Terre Neuve. L’eau de ces plans d’eau y est d’une couleur extrêmement foncée, voir parfois noire, c’est en raison du fond de l’eau qui est composée d’une importante accumulation de matière organique c’est aussi à cause de sa forte teneur en tanin, en lignine et en acide humique. On retrouve quelques lilium (nénuphars) ou encore des iris (Iris versicolor, qui donna la représentation de la fleur de lys) ,mais principalement des sphaignes qui couvrent la surfaces de l’eau. On y retrouve aussi la plante emblématique de Terre Neuve, à savoir la plante carnivore Sarracenia purpurea. Les tourbières tendent à se combler au fur et à mesure que les plantes épongent les plans d’eau. Ainsi, souvent aux abords on peut observer de jeunes bouleaux déjà prêts à coloniser la nouvelle terre fertile.

• La lande : Située souvent sur le littoral, cette formation végétale accueille des espèces arbustives de très faible hauteur, souvent à baies, et principalement de la famille des éricacées comme les myrtilles sauvages, les airelles et d’autres espèces spécifiques de l’île, Kalmia polifolia (laurier spécifique). On y trouve aussi des conifères comme du Juniperus de la famille des Cupressacées ainsi que bon nombre de petits aulnes. La lande est en fait la résultante de contraintes climatiques et pédologiques importantes. En effet, très proche de l’océan, elle subit constamment l’influence du vent et du sel. En été, l’air est y est sec et abrase la végétation. Le sol joue aussi un rôle important car étant d’une épaisseur très réduite, les plantes poussent quasiment sur la roche. N’ayant ainsi que très peu de nutriments les plantes ne sont que de faible développement.

• La lande à lichens : Comme son nom l’indique, cette formation végétale est essentiellement composée de lichens. On y trouve aussi des mousses, mais essentiellement que des éléments de faible hauteur. Ceci s’explique par son contact direct avec l’océan. Souvent placé sur les falaises du littoral, elle subit de très forte pression par les vents et les embruns. Les lichens et les mousses sont les seuls végétaux pouvant supporter l’attaque permanente du sel. Les autres y aurait déjà brûlé toutes leurs feuilles. Pouvant reposer directement sur la roche, les lichens se nourrissent des apports en eau important en hiver et se dessèche totalement (sans mourir, c’est le principe d’un lichen) durant l’été, plus sec.


Au loin, la formation arbustive, qui devient peu à peu la lande, au fur et à mesure que l’on se rapproche du bord de l’océan.

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Aulne

Juniperus

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Thé du Labrador Présentation de l’île


Comment le climat influence le paysage ? étant donné la rudesse du climat et le paysage si spécifique de l’île, je me suis tout de suite intéressé à la relation entre ces deux éléments. Dans un premier temps nous allons voir quels sont les différentes contraintes que le climat applique au paysage. Puis nous verrons quels en sont les conséquences et cela principalement sur le végétal.

• Les contraintes provoquées par le climat :

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- Les saisons sont un facteur climatique important, en effet, comparativement à l’Europe, l’hiver est ici très rude. Mais St John’s possède le climat le plus doux du Canada, les températures varient entre -10 et 0°C durant tout l’hiver alors que sur le continent, à Quèbec par exemple, il peut faire -20°C durant plus de trois semaines. L’ensemble de l’île est presque recouverte de neige durant tout l’hiver. Cette période est d’ailleurs plus longue que l’hiver européen, les premières tombées de neige commencent en octobre et durent jusqu’en mai, juin. Actuellement, mois de mai, les températures journalières ne dépassent pas les 5°C. Dans les jardins, on attendra le mois de juin pour planter les premières fleurs, craignant les dernières gelées. L’hiver étant très long, le printemps est de très courte durée et l’été encore plus. Ces deux saisons réunies ne dure au totale que 4 mois de l’année. L’été y est très sec et les températures peuvent parfois atteindre 30°C, un contraste important avec l’hiver auquel les plantes doivent s’adapter. - Le vent et le sel sont aussi deux facteurs très important dans le paysage terre neuvien, et sont souvent combinés. En effet, étant une île, l’ensemble du territoire est très exposé aux vents marins et qui dit vent marins dit embruns et donc quantité importante de sel transportée dans l’air. Ainsi les plantes les plus exposées aux vents, celles situées directement sur le littoral, sur les falaises, sont celles qui en subissent les conséquences directes. - La neige est aussi un facteur très important, recouvrant le sol plus de 8 mois de l’année, elle contraint le développement de presque toutes les plantes et modifie aussi le paysage dans son ensemble. Elle est certainement le facteur climatique qui peu changer l’image d’un paysage le plus rapidement possible et sans le détruire, juste en recouvrant l’ensemble d’un voile blanc.

• Les conséquences sur les plantes : -L’une des premières conséquence est la présence de différents type de végétation suivant l’éloignement du bord de l’océan. Il y a bien sur, le type de sol qui intervient aussi, mais si le sol est si pauvre aux abords des falaises c’est aussi parce que le vent ne permet pas à l’humus de se stabiliser et ni au plantes de s’y installer pour en former. On retrouve donc


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Présentation de l’île


épines d’Abies devenues orange à cause du sel.

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l

es e se g ha ar l c an it p r B tru dé


une végétation de lichens et de mousses sur le haut des falaises, constamment exposées aux vents puissants du large. Ensuite la hauteur de la végétation va en croissant au fur et à mesure que l’on s’en éloigne. On retrouve par exemple de petits arbustes tel que l’aulne ou des rhododendrons ou encore des épicéa nains. Peu à peu la végétation va en progressant vers la forêt boréale, située plus à l’intérieur des terres. - Une autre conséquence de l’influence du climat est la modification de la forme de certaines plantes. Le vent du large, presque omniprésent, est tellement puissant que les arbustes vivant sur la côte sont courbés et d’un développement très réduit. En effet le vent joue un peu le rôle de tuteur naturel pour ces plantes, les orientant vers la direction des vents dominants, souvent vers l’intérieur des terres. On retrouve aussi ce phénomène plus à l’intérieur des terres, sur les mélèzes. Leurs cimes ne possèdent des branches que d’un côté, indiquant la direction des vents dominants, tel une girouette. -Le sel provoque aussi des dommages conséquents sur les plantes, les cristaux abrasent et brûlent les feuilles ou les aiguilles des arbustes et autres plantes. On retrouve donc souvent du genévrier ou des pins aux branches dénudées, laissant apparaître une écorce blanche, contrastant avec le sol plus foncé. Le climat rude du littoral réduit la capacité de croissance des arbres, ceux-ci ont donc un bois plus dense mais un développement plus réduit. - Plus à l’intérieur des terres, les effets du vent et du sel se font moins sentir, mais lorsque quelques habitations viennent bousculé l’équilibre des forêts, alors on voit les conséquences directes du climat rude. Le territoire étant principalement recouvert par la forêt boréale, la première action avant de construire une maison est de dégager le terrain en rasant une bonne partie des arbres présents. Ainsi on perce des cavités à l’intérieur de la forêt, détruisant la lisière de protection. Puis une fois la maison construite, l’hiver arrive et donc les premières tempêtes. C’est à ce moment là que l’on voit comment le vent est puissant dans ce pays, et que la lisière protectrice des forêts est très importante pour protéger l’ensemble de la population forestière. En effet, un à un les arbres tombent. Ne possédant que très peu d’accroche au sol en raison de la faible épaisseur de terre au dessus de la roche, les racines se détachent très facilement de leur prise au sol. Suivant le principe des dominos, la forêt se décime peu à peu. La lisière est donc un élément primordiale de la forêt, c’est elle qui va subir les conséquence du vent, du sel et des épidémies.

Présentation de l’île

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- La présence de la neige sur le sol plus de 8 mois de l’année contraint le développement de beaucoup de plantes, si pas toutes. C’est aussi une des raisons pour lesquels la forêt boréale est principalement peuplée de conifères et non de feuillus. En effet, Les conifères sont d’une conception unique qui leur permet de résister au climat boréal. Leurs aiguilles, par exemple, sont étroites et ont un revêtement cireux épais qui empêche les déperditions d’eau durant les étés secs et en hiver permet à la neige de tomber par terre et de ne pas casser les branches. Grâce à leur couleur foncée, ils absorbent le peu de chaleur du soleil et commencent la photosynthèse dès le début du printemps. L’hiver, leur tronc contient peu de sève, par conséquent, leurs tissus contiennent peu de cristaux de glace, évitant le gel du système. - Dans une région particulièrement exposée aux vents, au Nord de l’île, presque aucune plante de pousse. Le sol n’est qu’un désert de graviers et rochers. Les conditions de vie sont très dure étant donné que le sol ne retient presque pas l’eau, qu’il n’y a pas d’humus, donc très peu de nutriments et que le vent rabat constamment la moindre tentative de pousse. On peut tout de même observer un type de mousse qui survit grâce à une technique très particulière. Elle forme ce que l’on appel ici des ‘‘frost polygones’’, ce sont des polygones dont le contour est formé par une petite bordure de graviers. Ceci est formé par la mousse qui à l’aide du gel et du dégel, forme cette petite bordure pour se protéger du climat rude.

• Les conséquences sur l’image du paysage : 22 -La neige est un élément qui peut très facilement modifier l’image d’un paysage en quelques heures seulement. Ainsi Terre Neuve semble avoir deux visages très différent suivant que l’on visite l’île en hiver ou en été, passant d’un paysage monochrome à un paysage coloré. Durant l’hiver, les nombreux lacs présent sur l’île sont tous recouvert d’une épaisse couche de glace, mettant en place un contraste fort entre le blanc de la neige et le noir des silhouettes des arbres de la forêt boréale.

• Les conséquences sur les techniques de construction : - Le froid est un élément très important à prendre en compte lorsque l’on entreprend tout type de construction à Terre Neuve. L’hiver, lorsque le sol est gelé, son volume augmente et fait pression sur tout élément s’y trouvant enfoncé. Ainsi les fondations des maisons doivent être très solide, à renfort d’une bonne épaisseur de béton. D’ailleurs ici la norme de profondeur hors gel n’est pas de 60cm comme en France, mais de 1,20m, soit le double. Certaines personnes parlent même de faire passer la norme à 1,60m. Le gel, en faisant pression sur les éléments, a la fâcheuse tendance, pour les piquets par exemples, de les déterrer en les levant. Ainsi il existe quelques techniques qu’un paysagiste se doit de connaître à défaut de voir sortir de terre, au prochain hiver, la clôture fraîchement installée l’été précèdent.


Technique classique utilisée en France par exemple. On enfonce dans la terre la partie la plus fine du piquet car le trou à faire est moins large.

Technique pour Terre Neuve, la partie la plus large du piquet est enfoncée dans le sol, ainsi même si le froid fait pression en tentant de soulever le piquet, celuici ne bougera pas.

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Lorsque l’on déroule du gazon en rouleau sur un talus, ce qui arrive souvent ici, il faut le fixer à l’aide de petit pieux. Plutôt que de les enfoncer verticalement, afin d’éviter que le froid ne les soulève, on les plante de biais.

Les ‘‘frost polygones’’

Présentation de l’île


St John’s on the ‘‘Rock’’, pourquoi des maisons en bois?

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Une des distinction de l’architecture de St John’s est la prédominance des maisons en bois. Comparé aux villes européennes ou même d’Amérique du Nord, St John’s n’a que quelques constructions en pierre ou en brique et pourtant ce n’est pas la pierre qui manque sur l’île. Le facteur qui a influencé le choix du bois comme principal matériau de construction de la ville de St John’s est en fait le résultat de circonstance sociologiques, politiques et économiques qui s’étalent sur plus de 3 siècles. Au 17ème siècle, les premiers colons, les anglais, avaient l’habitude de construire leurs maisons en bois dans leur pays d’origine, ils firent donc de même à Terre Neuve. En Angleterre, jusqu’à la fin du 16ème siècle, les maisons étaient construites en bois, puis, suite à l’augmentation de la demande en bois à cause des constructions navales, le matériau connu une importante inflation qui contraint les anglais à bâtir en pierre. Lors de l’arrivée des anglais, la forêt descendait jusqu’au port, les collines en étaient recouvertes. L’approvisionnement en bois n’était donc pas un problème. Mais la quantité importante de bois n’était pas la seule raison expliquant le choix du matériau. En effet, il comblé les besoins et les restrictions des colons mieux que la brique ou que la pierre. Construire une maison en brique ou en pierre ne requière pas simplement une quantité d’argent importante, mais aussi des compétences et des outils spécifiques et au moins quatre mois de temps favorable. Pour les briques il fallait trouver un lieu où l’argile soit facilement accessible et de même pour les pierres. Si le cas se présenté, alors il fallait trouver un maçon, un tailleur de pierre ou un four à briques ainsi que des outils spécifiques. Ceci était très rare sur l’île, la plus part des hommes y habitant étant des pêcheurs. En ce temps, Terre Neuve était considérée par les anglais, comme un endroit de pêche abondante. Mais l’ambition des anglais pour cette terre ne dépassé pas l’exploitation des ressources marines, l’Angleterre n’était pas prête à assumer une vraie colonie. Car cela suggère l’installation d’un gouvernement, de postes de commandement et de sécurité et le réel intérêt pour Terre Neuve n’était pas la terre mais la mer. Ainsi pendant longtemps, peut de personnes y résidé à l’année, les pêcheurs y venaient l’été et repartaient en Angleterre pour l’hiver. Puis peu à peu l’installation se fît tout de même et à la fin du 18ème siècle, la ville de St John’s contait plus de 10 000 habitants. Mais l’histoire fût telle que la ville fût ravagée plus d’une fois. Quatre ou cinq fois prise et incendiée par les français, puis plus tard par les pirates et plus récemment lors de deux grands incendie emportant plus des 2/3 de la ville. à chaque fois, les habitant furent contraint de reconstruire leurs habitations à la hâte et donc choisirent le bois, technique la plus rapide. Ceci resta donc un mode architectural traditionnel qui est aujourd’hui protégé par un système de différents secteurs protégés ayant des restrictions et des obligations favorisant le respect de la tradition et l’harmonisation des habitations. Une des caractéristique principale de ce mode d’habitation est aussi la peinture des façades, chaque maison est de couleur différente créant ainsi des rues au caractère unique.


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Présentation de l’île


Aux origines de Terre Neuve : la pêche Si les anglais, les français et d’autres nations, se sont disputées pendant si longtemps cette terre impropre à la culture, faite de roches et de forêts impénétrables, ce n’est en fait pas pour ses ressources, mais simplement comme pied à terre leur permettant de pêcher au large de l’île. Ainsi la pêche fût et demeure encore, une importante part de l’activité de Terre Neuve. Ainsi je me suis demander :

• Pourquoi les eaux au large de l’île sont-elles si poissonneuses ?

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Si le climat de l’île s’explique en partie par les courants marins venant du Nord et du Sud, et bien la présence d’eaux extrêmement poissonneuses au large de Terre Neuve s’explique par les mêmes éléments. Le gulf stream, courant marin chaud remontant du golf du mexique, arrive au large de Terre Neuve chargé de plancton. La micro faune marine est plus importante dans les eaux chaudes que dans les eaux froides. Les courants marins provenant de l’arctique, appelés les courants du Labrador, sont chargés en poissons et notamment en gros mammifères marins se nourrissant de cette micro faune marine. Et c’est au large de l’île que les deux courants se rencontrent, provoquant ainsi la rencontre entre une quantité importante de micro faune marine et de grands bancs de poissons venus des eaux arctiques.

• Mais la pêche, comment ça marche ? A l’origine la pêche à était pratiquée durant très longtemps dans de petits bateaux, fabriqué avec du bois directement pris dans la forêt boréale avoisinante. Les pêcheurs étaient deux ou trois par bateaux et utilisé des cannes à pêches et des filets. Ce mode de pêche était utilisé pour pêcher au prêt des côtes. Le poisson le plus pêché était et reste certainement la morue. Un commerce important c’est développé autour de ce poisson. Ce qui l’a favoriser parmi les autres était le fait que l’on pouvais facilement le

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Carte des courants et des grands bancs de poissons

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Présentation de l’île


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faire sécher et donc ensuite le conserver pendant un long moment. D’importants dispositifs de séchage à poissons furent mis en place dans les communautés. Les poissons étaient étendus sur des pontons en bois, appelé ‘‘flake’’, construit par un empilement de structures carrés faitent en bois. Ce dispositif étant simple de réalisation mais peu solide, les pêcheurs étaient souvent obligés de reconstruire leur flake après chaque hiver. Peu à peu se développa la nécessité d’aller pêcher plus loin en raison d’un manque croissant de poisson aux abords des côtes. Avec ceci apparu un nouveau mode de pêche. Un gros bateau partait pour une semaine en mer chargé de petites barques. Une fois au large, les barques étaient mises à l’eau pour pêcher aux environs, allant et repartant afin d’approvisionner le bateau principal. Le poisson était alors conservé dans de grands bacs de glace, car les frigos n’existé pas encore. Ce nouveau mode de pêche modifia non seulement la quantité de poisson possible de pêcher mais aussi le mode de vie à terre. En effet, privé des hommes pendant plusieurs jours, les foyers devait s’organiser en s’entraidant et en développant des modes communautaires. Ainsi se développa une première sorte d’industrie du poisson. Puis, plus récemment, durant la deuxième moitié du 20 ème siècle, apparu ce qu’on appel ici des ‘‘usines flottantes’’, de gros bateaux de pêches, capable de rester en mer pendant une semaine. Ils ont à bords tout le dispositif pour nettoyer , découper, emballer et conserver le poisson en quantité industrielle. Ceci permettant de pêcher des quantités impressionnantes de poisson. Et de supprimer des étapes préparations à la commercialisation autrefois faites à terre. Avant l’apparition de ce nouveau type de bateau, la pêche au large de Terre Neuve n’était pas réglementé, il y avait toujours eu assez de poisson pour tout le monde. Ce fût ensuite différent, ce nouveau mode de pêche a réduit considérablement le stock de poisson des grands bancs. D’autant plus que des bateaux d’autres pays sont maintenant capable de venir pêcher au large de Terre Neuve et repartir dans leur pays sans même devoir mettre un pied à terre. Mais ce n’est qu’en 1977 que le gouvernement canadien est intervenu pour réglementer la pêche au large de Terre Neuve. Aujourd’hui, tout bateau souhaitant pêcher à moins de 200 miles de la côte, doit avoir une autorisation qui fixe des cotas par an et par région. Mais malgré cela, toute les activités liées à la pêche sont en baisse forte depuis longtemps déjà et c’est tout un mode de vie qui change avec cela.


Les ‘‘flakes’’ pour faire sécher la morue.

La pêche au large avec plusieurs petites barques. 29

Présentation de l’île


• La pêche, modulateur de la forme des villes :

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Tout d’abords, si l’on regarde une carte représentant la démographie de Terre Neuve, on remarquera que l’ensemble de la population de l’île est concentrée sur le littoral. Ceci s’explique naturellement par la proximité de la mer et par la pêche qui s’y pratique depuis l’arrivée des premiers colons. Ce sont d’ailleurs eux qui ont construits les fondements des principales villes existantes aujourd’hui. Villes qui ont été construite pour abriter les pêcheurs et protéger les bateaux durant les tempêtes. Ainsi, la plus part des communautés portuaires de l’île profitent des nombreuses baies naturelles dessinées par les falaises. Tournées vers le port, les villes paraissent même parfois prendre la forme d’un amphithéâtre où la scène serait constitués par les docks. Les maisons sont construites au plus proche du port, car de toute façon il était le lieu de vie de toute la communauté. L’ensemble de la famille aidant au travail du poisson, les habitants y consacré la plus part de leur temps. Il n’était d’ailleurs pas étonnant de voir la maison du pêcheur accolée au hangar stockant le matériel de pêche. Les rues des villes, villages et communautés étaient souvent régies par la même règle, aller directement au port. Ainsi, il n’est pas rare de voir des rues très abruptes, dévalant la pente pour atteindre les docks. Le meilleur exemple est sans doute à St John’s où le coteau étant tellement abrupte que certaines rues peuvent faire penser à celle de San Francisco!

• Changement d’activité économique, changement de forme de ville : Si la pêche était autrefois la principale activité économique de Terre Neuve, depuis 1970 elle connaît une importante baisse. Ceci implique un changement de travail pour un nombre important de personnes et souvent des habitants des communautés éloignées des grandes villes. On peut alors dire qu’à la suite de cette baisse dans l’activité de la pêche, Terre Neuve connaît un exode rural important, bon nombre de communautés on vu leur population dramatiquement chuter. Toutes ces personnes ont fait et font encore gonfler les banlieues des grandes villes et principalement de celle de St John’s. L’implantation n’y est alors plus du tout la même que dans les quartiers proches du port. à l’image du problème des lotissements en France, les ‘‘suburbs’’ de Terre Neuve ne sont pas organisés par des urbanistes mais par des lotisseurs copiant exactement le schéma des quartiers résidentiels américains. La banlieue de St John’s en est un exemple typique où l’on déforeste à tour de bras afin de pouvoir niveler correctement les parcelles qui accueilleront les futurs maisons préfabriquées. On retrouve alors des quartiers totalement uniformisés, aseptisés de tout caractère, de toute histoire, à part celle de la mondialisation.


Port de pêche de St John’s Communauté de pêcheur organisée autour du port 31

Présentation de l’île


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Comment marche le tourisme sur l’île ? • L’authenticité des villages de pêcheurs Si l’exode rural est important, bon nombre de communautés n’ont pas totalement était désertées et la partie d’histoire qu’elles constituent est d’un grand intérêt pour les touristes. L’authenticité et la ruralité qu’elles conservent sont autant d’atouts qui sont aujourd’hui utilisés et mis en valeur pour attirer les visiteurs du monde entier. L’activité touristique tant à remplacer celle de la pêche ou du moins à y apporter un soutiens financier. Certaines communautés, ont mis au point des règles communautaires afin d’éviter la cessation total de la pêche, sachant que si elle disparaissait, le tourisme en ferait de même car c’est le coeur de vie du village. Ces règles permettent d’éviter la ‘‘surpêche’’ et donc l’épuisement de la réserve de poisson aux abords de la communauté. Les pêcheurs préfèrent pratiquer la pêche à la ligne plutôt qu’avec un filet. Et ceci a permis à bon nombre de pêcheur de conserver leur travail. Parallèlement à ces règles, une coopérative est développée afin de pouvoir vendre le poisson à des prix compétitifs. Ainsi, si la pêche est sauvée, c’est l’ensemble du village qui continu à vivre dans l’authenticité et les règles d’antant et donc par la même occasion, continu d’attirer les touristes. Certaines communautés font d’ailleurs appel à un paysagiste afin de promouvoir le centre du village en équipements permettant l’accueil des touristes, de leurs autocars et de leurs voitures. Si l’authenticité de l’architecture des villages de pêcheurs attire les foules, c’est bien l’un des seuls attraits architectural de l’île. En effet, bon nombre des monuments n’ayant pas était construit en pierre, il ne reste qu’une ou deux églises à St John’s que l’on peut considérer comme monuments historiques, le reste étant partit en fumé dans les incendies qui ont ravagé la ville.

• L’attrait de la nature L’autre grande partie du tourisme de l’île peut être considérée comme tourisme de la nature. On retrouve un premier type de tourisme tourné vers les sensations fortes et le sport. Les lacs, les rivières et la mer offrent une aire de jeux immense pour les adeptes de tout les sports nautiques (kayak, canoë, excursion en bateau...). On retrouve aussi beaucoup de pêcheur à la ligne venu à Terre Neuve pour tâter du gros poisson. Un deuxième type de touriste préférera observer la faune, la flore et la géologie de l’île. On retrouve d’ailleurs souvent des groupes accompagnés d’un guide pour faire découvrir les lieux les plus fréquentés par les oiseaux ou par les castors ou encore tout simplement pour expliquer la géologie complexe de l’île. Mais tout les touristes ont en commun la fascination pour les icebergs. La période où ils sont les plus fréquents s’étale d’avril à juin, lorsque que le printemps arrive dans les terres du Nord. Or bon nombre de touriste affluent en été, la déception est souvent au rendez-vous.

Présentation de l’île

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Mais c’est quoi un iceberg ?

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En fait, les icebergs présents à Terre Neuve, sont des fragments de glace provenant du groënland. Ce continent, le plus proche du pôle Nord de tous les continents, possède d’immenses glaciers. La langue de ces monstres de glace peut atteindre une épaisseur de plus de 4km. Comme tout glacier, ceux-ci avance continuellement, mais les glaciers arctiques ont la particularité d’atteindre le littoral et de se jeter dans la mer pour former de la banquise. Les icebergs peuvent se former à différents endroits, soit lors de la formation d’une cassure dans la banquise soit lorsque le glacier atteint la mer et qu’il se brise en morceau. Comme tout le monde le sais sans doute, lorsque l’on voit un iceberg, on en voit en fait qu’un dixième de sa forme globale. Le reste étant sous l’eau en raison de la poussée d’Archiméde. Mais un iceberg n’est pas figé, durant son trajet sur la mer, il fond peut à peut. Le vent, les vagues et le soleil vont déterminer sa forme qui peut être tabulaire, en forme de cathédrale, en pic... La fonte permanente d’un iceberg est en fait très dangereux, car à tout moment il peut brutalement se retourner et soulever un bateau se trouvant à quelques mètres de distance. Certains morceaux peuvent aussi s’en détacher ou encore, il peut se fendre en plusieurs morceaux formant alors d’énormes vagues dangereuses pour les bateaux. Un iceberg peut être de plusieurs km de long et peu atteindre plusieurs millions de tonnes. L’eau qui le forme provient de la neige, c’est donc de l’eau douce. Lors de l’accumulation des flocons de neige, de petites bulles d’air sont emprisonnées. Ceci permet aujourd’hui d’analyser la qualité de l’air d’il y a plus de 10 000 ans. Lors de la fonte de la glace d’un iceberg, on peut entendre un petit pétillement, ce sont les bulles d’air qui se libèrent. ça peut donner un scotch pétillant!

Et pourquoi des icebergs à Terre Neuve ? Les icebergs présents au large de Terre Neuve se sont formés au Groënland, et ils descendent en longeant les côtes de la région du Labrador, poussés par les courants arctiques descendant. Ils passent ensuite au large des côtes de Terre Neuve et lorsque le vent souffle de l’Est, ils sont rabattus vers la côte, se coinçant dans les baies naturelle du littoral faisant alors le bonheur des touristes comme des habitants.


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Les icebergs provenant du Groënland, ils longent les côtes du labrador et arrivent ensuite à Terre Neuve

Présentation de l’île


Présentation de l’agence James Floyd Associates Cette petite agence de paysage située au coeur de St John’s au rez-de-chaussée d’une des habitations typique de la ville, comporte un petit bureau avec deux postes informatique. Des locaux réduit qui s’explique par le fait qu’une seule personne travail dedans. Malgré la dénomination ‘‘associates’’, James Floyd est son propre patron. En réalité James ne travail pas tout seul, il n’a simplement pas de collaborateur à plein temps. La technique est tout autre, il s’agit de pouvoir s’entourer d’une multitude de professionnels spécialisés dans différents domaines afin de pouvoir mieux répondre à des projets particuliers. Ainsi, James n’est pas fixé avec quelqu’un, il peut, suivant la problématique du projet, choisir de collaborer avec tel ou tel type de professionnel. Mais pour mieux comprendre la manière de travailler de James floyd, il est intéressant de faire une rapide biographie de l’individu.

• La carrière pré - Terre Neuve de James

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James a découvert la passion du métier en regardant son père opérer. James senior Floyd a était l’un des premiers architecte paysagiste, il a suivit un cursus en architecture et une spécialisation beaux art paysage a Harvard, s’en doute l’une des premières universités au monde à proposer cette option, juste avant la seconde guerre mondiale. Enfin toujours est-il que James est un architecte paysagiste de seconde génération et que les références au travail de son père son nombreuses. Il a effectuer ses études à Toronto, sa ville natale, à l’école de Gueph. à la fin de ses études, il part pour le japon, où il effectuera deux ans de collaboration avec une agence de paysage. Cette période de sa vie semble l’avoir beaucoup marquée et il fait sans cesse référence à des jardins ou d’autre choses inspirées par la culture nippone. De retour à Toronto, il travail dans l’agence de son père jusqu’au départ à la retraite de ce dernier. L’agence ‘‘Floyd and Floyd’’ aura tenue 6 ans, de 1973 à 1979. Ensuite, Il formera une première collaboration portant le nom de ‘‘Floyd and Gerrard Landscape Architects’’ (1979 - 1984) puis une seconde sous le simple nom de ‘‘James Floyd Landscape Architect’’. James n’a jamais travaillé avec plus de 3 personnes employées à plein temps dans la même agence, c’est un homme des petites structures et de proximité, mais cela ne veut pas dire que les grands projets ne l’intéresse pas, au contraire. Durant cette période de travail à Toronto, James a effectué de nombreux projets internationaux, nationaux et locaux allant du parc urbain jusqu’au jardin privé. Une polyvalence qu’il sert aujourd’hui sous deux principaux noms : architecte paysagiste et consultant tourisme. La première qualité ayant était acquise durant ses études, la deuxième plutôt venue avec l’expérience. Consultant en tourisme, est une application où il faut savoir garder une vision générale car elle englobe plein de sujets différents qu’il faut tous traiter avec intérêts. Ainsi au cour de sa carrière il a su acquérir des compétences dans des domaines aussi divers que la gestion de l’espace, l’économie, la politique et la nature. Durant sa période de travail à Toronto, James a aussi était le président de la OALA (‘‘Ontario Association of Landscape Architects’’) de 1995 à 1996 juste avant de venir s’installer à Terre Neuve en 1998.


• James Floyd Associates à Terre Neuve C’est principalement l’amour d’une femme qui a fait que James est venu s’installer sur cette île au large des côtes du Labrador. Mais aussi l’amour d’un paysage et d’une chaleureuses population dont il ne cesse de faire l’apologie. D’ailleurs, même si son vrai nom est James, ici à St john’s tout le monde l’appel Jim, version plus familière de James au Canada, qu’il a jugé bon d’adapter à un nouveau type de vie beaucoup plus décontracté, celui d’une île. à Terre Neuve, Jim réalise des projets de différentes envergure, allant de l’aménagement d’un port pour le rendre accueillant pour les touristes, au jardin privé de petite taille en passant par des aménagements de l’ordre du parc pour la ville de St John’s. Et en même temps que tout cela, Jim trouve le temps de participer à la direction de la N LALA (‘‘Newfoundland and Labrador Association of Landscape Architects’’), ce qui l’oblige parfois à faire des allers et retours à Toronto ou à utiliser la video conférence pour des meeting qui ont lieu à plusieurs milliers de km de St John’s.

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Chez J.F.A.


Quelques exemples de projet de J.F.A. Voici quelques projets que Jim a réaliser durant sa collaboration avec un autre architecte paysagiste dans l’agence ‘‘Floyd and Gerrard Landscape Architecte’’ Gateway Industrial Condominium Voici un projet à l’échelle d’un quartier. Ce projet concerne une rue commerciale, où la voirie a était conçue pour former une série de petites courts agencées dans un volume allongé et courbé. Les petites courts sont formées par la succession de rangées d’arbre plantées perpendiculairement au sens de la voirie. Cela forme une succession de rideaux qui empêchent de percevoir du premier coup d’oeil l’espace dans son ensemble. Malgré cette séparation de la rue en petits espaces, l’ensemble reste relié par la fluidité du dessin de la voirie.

Ritson park ou le Jogging track

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Le programme de ce parc est de jouer avec les différents usages et donc avec les différentes échelles. En plus d’être une piste d’athlétisme, il est aussi un parc de détente avec de petits espaces plus conviviales et arborés. La forme en hippodrome est combinée à un talus sur la périphérie de la piste qui accentue l’importance de l’espace central. Ce talus est accentué par des plantations de petites tailles en bas et de plus grands sujet en hauteur. Ceci recréant l’ambiance de gradins mais végétal.

MCRAE Estate Residence Jim a aussi travailler sur des échelles plus petites, comme les espaces résidentiels. Voici la maison d’un juge en affaire criminel, ce jardin concerne donc des soucis de sécurité et d’espace plus privé. La maison est aussi un élément très important de part son caractère très moderne, et son orientation décentrée par rapport à la parcelle. Ce jardin essaie donc de faire la transition entre la rue, espace publique et centré, et la maison, espace plus privé et désaxé. Ainsi le première espace est une grande prairie fleurie, qui pose des questions lorsque l’on entre dans la propriété et qui est un espace tampon entre privé et publique. Pour faire la transition entre l’espace avant centré sur la rue et la maison désaxée, Jim a imaginé ces rangés d’arbres permettant de faire pivoter les références de l’espace. Proche de la maison on a donc un espace plus privé, mieux entretenus contenant des éléments à une échelle plus humaine.


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Chez J.F.A.


Organisation et méthodologie du projet dans l’agence J.F.A. Comme pour le paysage, le métier du paysagiste est organiser en fonction des saisons. - L’hiver (Novembre à Mars) est une période calme, ou l’on ce concentre sur les travaux d’écriture, à l’organisation générale du bureau et aux grands projets plus de l’ordre de la consultation touristique ou du parc. - le printemps est un moment important pour la recherche de nouveaux projets notamment concernant les jardins privés. En effet, la fonte des neiges découvre souvent un jardin désolé. L’herbe est jaune, les arbuste tout rabougris.... C’est souvent un moment de réveil pour les citadins, qui souhaitent voir autre chose dans leur jardin que ce triste théâtre. Les grandes ambitions sont alors de sortie et les services d’un paysagiste sont requis. à l’agence, c’est une période comprenant beaucoup de visites chez les particuliers. - l’été (Juin à Septembre) est occupée par les suivis de chantiers et par les travaux de révisions de projets déjà entamés. Et aussi par la suite des consultations n’ayant pas eu lieu au printemps. - L’automne (septembre à Novembre) période très courte comprend principalement un travail de clôture des dossiers entamés pendant le reste de l’année, une préparation à l’hiver en quelque sorte. 40

Lors de mon séjour, je n’ai pas eu la chance de travailler sur des projets à grande échelle tel que de la consultation touristique ou des parcs urbains. C’est donc sur des jardins privés, de relative petite taille, que mon travail c’est concentré. Dans ce type de projet, Jim a développer une méthodologie de travail, lui permettant de gérer tout à la fois les nombreux projets qui s’offrent à lui. Cette méthodologie s’organise en quatre grandes parties : - la recherche et l’approche du client - la visite de la propriété et l’interview du jardinier - la rédaction d’un rapport de l’interview - Le dessin d’un plan précis et le suivis de chantier


• La recherche et l’approche du client Cette première étape du projet concernant les jardins aux particuliers, se rapproche d’une activité commerciale. Et pour aider à cela, il s’effectue à St John’s, tous les deux ans, un salon du paysage jardinage, où se regroupe un bon nombre d’entrepreneurs, de commerciaux des outils de jardins, autres divertissements et un seul paysagiste (Jim Floyd). Cette année étant la bonne, j’ai eu la chance de pouvoir participer à l’un de ces salon et de pouvoir observer et comprendre plus précisément la démarche commerciale version Jim Floyd Landscape Architect. Tout commence par l’élaboration d’un stand et de la démarche commerciale dont il sera porteur. Deux semaines avant le week-end du salon du paysage ( landscape Show ) il est temps de réfléchir à tout ça afin d’avoir tout de préparé pour le jour J.

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Chez J.F.A.


Tout commence par l’élaboration d’un simple marque page un peu design afin de pouvoir laisser un souvenir un peu plus agréable au client que la simple carte de visite. C’est le petit bout de carton que les affamés des prospectus vont collecter sans même se soucier de ce qu’il y a marqué dessus.

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Ensuite, vient la question de la décoration du stand. Celle-ci devant être représentative de la démarche du projet ou porteuse d’un message paysager. Le choix c’est porté sur quelque chose de novateur, de surprenant afin de capter l’attention du client. Une décoration qui invite au commentaire et donc à un début de dialogue qui sera très vite orienté vers la proposition des services de l’architecte paysagiste. Pour cela j’ai eu l’idée de d’accrocher à l’envers et au plafond de jeunes arbres comportant encore leurs racines et aussi de les peindre en rouges. Tout étant fait pour attirer le regard et pour susciter le commentaire. Cette intervention étant aussi porteuse d’un message concernant le jardinage à Terre Neuve. En effet, il suffit de ‘‘prendre le paysage de l’île, de le mettre dans un cadre pour que l’on dise qu’il est magnifique’’. C’est pourquoi nous avons utilisé des arbres typiquement Terre Neuviens. Mais ce message fait surtout référence à un nouveau phénomène de mode concernant les nouveaux jardins de la banlieue de St John’s. En effet, il y a là un enthousiasme extraordinaire pour le gazon, tout le monde souhaite avoir son petit carré d’herbe à tondre pour ressembler à n’importe quel habitant des suburbs Nord Américain. Or le problème est que le sol étant très acide à Terre Neuve, il faut pratiquement faire de la culture hors sol pour réussir à avoir un gazon digne de ce nom. Alors bon nombre de ces jardiniers investissent des fortunes dans des fertilisants et de la chaux afin d’artificialiser leur sol. Enfin toute cette explication pour dire que l’agence James Floyd Associates, prône des méthodes beaucoup plus écologique, moins coûteuse et qu’il suffit d’introduire un peu de design dans la nature de Terre Neuve pour en faire un superbe jardin! Ceci fait aussi directement allusion avec la grande bannière accrochée au stand, où l’on peut lire ‘‘ When you are ready to talk design... James Floyd Landscape Architect ‘‘.


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Chez J.F.A.


Nous avons réaliser un deuxième type d’intervention sur le stand, celui-ci ne se référant pas à un message de propagande comme le précèdent, mais plutôt à l’expression de la démarche de projet que l’agence opère pour les jardins privés. Il s’agissait là de mettre en scène la technique que j’ai appelée ‘‘dialogue avec mon paysagiste’’. En fait Jim dans son dialogue avec le client essaye de le faire parler afin de mieux cerner ses envies. Le faire parler consiste à faire ressortir les ambiances, les caractères, les images et les usages que la personnes souhaite reproduire dans son jardin. Afin de mieux questionner l’esprit des gens, Jim à élaborer une liste de mots faisant référence à tout sorte de chose, allant du barbecue au potager de curé en passant par la lanterne japonaise. Cette liste est un support de dialogue auquel le client peu s’accrocher pour trouver des débuts d’idées mais surtout un vocabulaire.

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Mise en scène du principe ‘‘dialogue avec mon paysagiste’’ par une animation de petit dessins.

Chez J.F.A.


Mon travail a donc consister à créer des dessins représentant plus ludiquement certains mots de la liste et ensuite de composer une petite animation illustrant la démarche du ‘‘dialogue avec mon paysagiste’’. Pour cela j’ai confectionné une boîte reprenant le design des anciens appareil photo sur trépied. En regardant par l’objectif on peut observer l’animation. Ceci étant fait pour attirer l’attention du visiteur, pour qu’il se dise «tiens il y a quoi là dedans» au lieu de directement projeter l’animation sur un grand écran blanc en fond pour le stand. Animation qui a eut un fort succès.

• L’explication du service, au client Une fois la conversation engagée, les premières phrases donnent souvent une explication plus claire du métier de paysagiste. Bon nombre de personnes viennent à notre stand en pensant que nous vendons un produit. Il s’agit de leur expliquer qu’au contraire nous vendons un service. La plus part des personnes ayant recours aux services de l’agence n’ont pas besoin d’un plan précis de leur futur jardin mais plus d’un coatching, qu’on les accompagne dans le développement et la bonne mise en oeuvre de leurs jardin. Il s’agit aussi de leur apporter un regard nouveau sur leur propriété, de leur faire prendre du recul et de leur apporter quelques nouvelles idées. Tout ceci ce fait lors de la consultation, l’interview en quelques sorte.

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Accompagnant l’animation vidéo, ce plan composé de mot aider à mieux comprendre le principe de construire un jardin avec des idées, des ambiances et des souvenirs.


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Chez J.F.A.


• La visite de la propriété et l’interview du jardinier Cette visite d’une demi journée environ s’organise en deux grands moments. Le premier consiste à faire l’interview du jardinier et de sa famille autour d’une table à l’intérieur, avant même de voir le jardin. Le deuxième consiste à aller voir le jardin et à rentrer plus dans le détail. L’interview est un ensemble de question un peu provocatrices pour connaître les goûts et les couleurs du jardinier et de toutes personnes ayant une quelconque interaction avec le jardin. Jim interroge sur le passé des personnes, le jardin de leur enfance, les paysages et jardins qu’ils ont gardé en mémoire, les grands projets qu’ils ont pour le jardin, les différents problèmes, les outils qu’ils utilisent... Tout une série de question qui sert à dresser un profil du jardin et de la famille afin de mieux cerner le besoin. Ceci consiste aussi à ouvrir un dossier, qui pourra être rouvert très facilement deux ans plus tard si de nouvelles questions viennent de la part du jardinier. C’est une démarche de service.

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Une fois mis en confiance par le premier dialogue (qui donne souvent lieux à des anciennes histoires...) on passe au jardin, afin de voir concrètement les lieux. L’interview s’étant fait sans révéler le jardin, il n’y a donc aucun préjugé, aucune appréhension. Cela permet de se concentrer sur les problèmes majeures de la parcelle, de répondre plus directement aux ambitions du client tout en gardant une vision globale. Cette visite du jardin est souvent ponctuée de conseils d’entretien et de taille et autre, concernant les éléments déjà présents. Aussi le paysagiste tente de lire le paysage, d’appréhender l’espace et de transmettre une nouvelle vision du jardin au client.

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• La rédaction du rapport de l’interview à la suite de la visite chez le client, Jim rédige un rapport de 3 ou 4 pages, reprenant les éléments discutés et les organisant plus clairement afin que le client y trouve un élément de références et de nouvelles idées. Ceci peut parfois contenir un schéma directeur afin de situer plus clairement les idées dans l’espace. Mais il faut faire attention à ne pas créer un document qui puisse être pris pour plan de réalisation, sinon en cas de problème le client pourrais se retourner contre l’agence. Pour cela il faut utiliser de simple symboles restant assez flou. Ce service n’est pas facturé au taux horaire mais selon un ‘‘pack’’ comprenant la visite et le rapport.

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Schéma directeur pour un des rendus d’interview K

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Chez J.F.A.


• Le dessin d’un plan précis et le suivis de chantier Parfois, à la suite du rendu de l’interview, certaines personnes décident de demander à l’agence la réalisation d’un plan plus précis de leur jardin, afin qu’il puisse être réalisé par un entrepreneur. Pour cela, nous devons retourner sur place afin de prendre des mesures précises du jardin, pour ensuite pouvoir réaliser un plan d’exécution sur Autocad. à partir de ce moment, nous devons effectué une série d’aller et retour entre l’agence et le client afin de confirmer les idées de design et le choix des matériaux. Une fois tous les éléments confirmés, l’agence prend le rôle de médiateur entre l’entrepreneur et le client. Ceci est aussi de la traduction de langage technique. Le paysagiste joue là un rôle de guide et d’assistant à travers les étapes de la réalisation.

Exemple de projets auxquels j’ai participé

Job Number

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Pour mieux comprendre cette démarche, je vais vous présenter un premier projet que j’ai suivis depuis le début. Je n’ai pas participer à l’interview des clients mais j’ai pris le relais lorsqu’il s’agissait de trouver des idées de design pour la partie avant de la propriété. Un premier plan, pas très précis, a d’abord était présenté au client afin de discuter des formes et tracés choisis. Ce plan était accompagné d’un estimatif du coût de l’opération. Ceci est important car souvent le design doit être changé en fonction du coût des matériaux. Cet estimatif présente en fait différentes alternatives pour le choix des matériaux et des plantes, pouvant faire varier le prix final presque de moitié. Puis, une fois les idées fixées, il a fallu contacter un entrepreneur et aussi réaliser un plan autocad très précis qui servira de support de construction.


Estimatif du coût de réalisation de l’opération. à chaque fois différentes possibilités des matériaux sont proposées afin de ne pas devoir modifier le design général pour des soucis de surcoût. L’asphalte est l’alternative aux pavés qui sont jusqu’à deux fois plus cher. Les feuillus sont l’alternative aux conifères, qui sont deux fois plus cher aussi.

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Whalen 2008-04-29

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les projets

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Dans ce projet, il s’agissait de traiter la devanture d’une maison assez imposante. Ainsi le dessin du jardin ne devait pas masquer la façade, ni la desservir. Le dessin choisi prend justement en compte les différentes ouvertures de la maison et les prolonges dans le jardin par des massifs de fleurs ( 1 ). Afin de délimiter les limites de la propriété et de fermer un peu l’espace à la rue sans toute fois barricader le tout, des fragments de haies forment un semblant d’arc de cercle ( 2 ). Des morceaux de barrières blanches ressortent un peu afin de faire une connexion visuel entre les différentes parties (voir vue page précédente). Ce projet était complexe car il fallait introduire trois place de parking (deux principales ( 3 ) et une secondaire ( 4 )) sur ce petit espace tout en évitant de transformer l’espace en surface asphalté carrée. C’est donc les principaux flux piétons qui ont guidé le dessin tout en intégrant les espaces voitures. Les places de parking ne sont pas clairement définies au sol, ce qui permet de les effacer quelques peu. Puis finalement deux arbres, un de petit développement type malus ( 5 ) et un autre plus grand, type Quercus rubra ( 6 ) viennent ponctuer l’espace et fondre le dessin dans l’ensemble de la rue qui comprend elle même beaucoup d’arbre à moyen développement.

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Plan fait à la main présenté comme support de discution au client lors de la proposition des idées de design.


1 1

53

2

5

1 1

1

2

3

1

6

4

2

2

les projets


Job number

740

- La demande : La demande du client était d’imaginer un aménagement pour un talus très abrupte qui fait la jonction entre la partie avant et la partie arrière de la maison. Il fallait aussi y intégrer un moyen de passage entre les deux niveaux. 54

- Le projet : Le point de concentration de ce projet est la mise en scène du lac qui constitue le principal point de vue à l’arrière de la maison. J’ai donc imaginer une structure de forme rectangulaire, recouvrant totalement le talus, une sorte de pergola. Elle s’élève légèrement au dessus du niveau du sol de la partie haute du talus et élève ainsi l’horizon du premier plan. Lors de l’entrée dans le jardin, le seul élément visible est le paysage du lac, qui est souligné par la ligne que forme la structure (voir dessin au dessus). Lors de la descente des escaliers, lors de la traversée de la pergola, le jardin arrière ce découvre peu à peu. La structure d’apparence volumineuse est en fait de construction légère, faite pour retenir la vigne qui la recouvre. Mais la vigne n’est pas le seul poids car il ne faut absolument pas oublier le poids de la neige en hiver, qui peut être très lourde selon l’accumulation. D’aspect extérieur cette structure pourrait s’apparenter à une pergola, comme on pourrait en trouver en Italie ou en Grèce, mis à part que le dessous n’est pas accessible. Vous remarquerez que les dessins ne présentent pas de réels détails technique. Ceci s’explique par le fait que cet étape du projet est en fait préliminaire à un réel dessin très précis. Avant d’arriver à cette étape, il faut que le client valide l’idée. Mais la pensée de cette structure c’est faite en gardant toujours en tête la faisabilité de l’ensemble. Et de petits dessins techniques ont était réalisé au brouillon et des recherches ont était effectuées. Mais ceci sert uniquement à ne pas proposer une idée irréalisable au client. On garde la phase technique au brouillon afin de ne ma mettre la pression au client, il faut lui laisser l’impression que tout est modifiable sans problème, il contrôle l’avancement du projet.


D

C C’

B

B’

A

A’

Plan de situation de la structure et des coupes (voir page suivante)

D’

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les projets Plan de nivellement et d’écoulement de l’eau

l

d leve

Groun

1

2

2,4


A 0 0,5 1

2m

A’

B 0 0,5 1

2m

B’ 56

C 0 0,5 1

2m

C’

D

0

D’

0,5

1

2m

Des formes réalisées avec une fine lame d’aluminium reprennent le dessin des lianes de la vigne. Ainsi même en hiver, lorsque la vigne à perdue ses feuilles, la structure est le support d’une dessin végétal.


Réalisation d’une modélisation 3D sur sketchup afin d’aider à la visualisation de la structure et de sa position sur le talus.

les projets

57


- La demande : Toujours sur la même propriété, une seconde demande, en parallèle à la première, a était faite par le client. Il s’agit de traiter l’extension extérieure de la piscine couverte. Le ponton doit en plus faire la jonction entre le premier aménagement proposé et la terrasse arrière de la maison. L’espace étant réduit, pas plus de 3,5m, il fallait trouver un moyen de gagner visuellement de l’espace hors de la piscine. - Le projet : La porte centrale de la piscine est dans l’axe principal du bassin à l’intérieur du bâtiment. Le projet propose donc de prolonger cet axe vers le paysage extérieur, la vue sur le lac. Il doit représenter le point d’accroche du regard qui invite à observer le paysage. C’est pourquoi le planché du ponton forme un trompe l’oeil, accentuant la perspective vers le lac. Et la ‘‘fausse’’ porte constitue un cadre qui met en scène le paysage. Le ponton comporte aussi un petit espace plus ouvert où l’on peut étendre deux chaises longues afin de profiter, à la sortie de la piscine, du coin le mieux abriter du vent et le plus ensoleillé du jardin. Cet espace est cerné par des murets en bois faisant aussi office de banc et de coupe vent.

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Piscine couverte


La structure s’apparentant à une entrée de jardin, permet le cadrage et la mise en scène du paysage.

Détail du trompe l’oeil formé par le planché du ponton.

59

les projets


en

d r a g y r o m e m w ie v n a Oce

60


Job Number

841

- la demande : Ce jardin appartient en fait à une femme âgée qui souhaite construire un mémorial en l’honneur de son mari décédé. Un rocher déjà présent servira de support à une plaque marqué de son nom. Cette dame, a demandé à l’agence de venir faire un diagnostique et de lui apporter quelques idées pour l’aménagement de cet espace et aussi de ce qui l’entoure. Elle souhaite introduire un passage dans le bosquet et concevoir un aménagement invitant à ce diriger vers le bords de la rivière. Cette demande est un peu particulière car nous avons du concevoir un plan d’ambiance qui n’est pas un plan précis pouvant servir de support à la réalisation. - le projet : L’idée était de rester dans le caractère naturel et durable de l’ensemble du jardin déjà présent. Dans l’espace ouvert, partie très humide et recouverte de haute herbes, nous proposons d’installer un chemin en pas japonais composé de grandes dalles de 1m sur 1m environ. Ceci permettant de construire quelque chose de durable et de confortable à la fois. Ce chemin mène à un ponton qui invite à se poser au bord de l’eau. Ce ponton s’introduit dans les arbres et reprend une forme en arc de cercle déjà présente naturellement. Des escaliers permettent de descendre pour toucher l’eau ou s’y baigner. Le chemin en dalles est bordé par deux traînées colorées, cela correspond à deux fossés de drainage déjà présent dans lequel on propose de planter de hautes graminées afin de souligner la descente vers la rivière. Dans le bosquet, un ponton serpente entre les arbres et permet d’accéder à une partie plus haute du jardin. On distingue aussi un petit sentier de pierre s’introduisant entre les arbres, il corresponds à une aire de jeux pour enfants, quelques chose de plus secret.

A B C D E F G H J K

F

E

K

D J G

Le rocher mémorial Le seuil d’entrée marqué par deux dalles Le ponton dans le bosquet La rampe Le ponton face à la rivière Les escaliers du ponton Couvre sol avec du Cornus Canadensis Détails de la structure du fossé Détails de la structure du fossé Aire de jeux pour enfant

C

A H B

les projets

61


Conclusion

62

Malgré tout les efforts mis dans ce rapport de stage, ce document ne pourra jamais retranscrire les millions de petites choses que j’ai apprise en travaillant avec Jim. Ce fût pour moi un apprentissage quotidien agrémenté par les nombreuses histoires retraçant le passé de Jim. Paysagiste de seconde génération, son passé est plein de référence pour bon nombre d’entre nous, il a dans son vocabulaire et ses expressions une sensibilité pour le paysage que j’ai trouvé particulièrement touchante. Homme de coeur, mais aussi homme de terrain, chaque projet se construit en effectuant des allés et retour entre la pratique et l’imaginaire. Côté pratique que Jim ne manquait pas de me remettre sous le nez lorsque mon crayon s’évadé un peu trop loin du réel. Homme de confiance, Jim l’est aussi, il m’a confié la réalisation de plusieurs projets, sur lesquels j’ai pu entièrement dessiner et concevoir les formes et les éléments composant le jardin. Parfois devant des problèmes, j’ai appris à utiliser tout les outils mis à ma disposition pour représenter et argumenter le projet. L’agence étant tenue par un homme assez âgé, Jim à presque 60 ans maintenant, l’informatique n’est pas le point fort des outils du projet. Ce fût donc avec plaisir que j’ai pu mettre en exercice mes compétences afin d’introduire des nouvelles techniques et technologie pouvant servir le projet. Durant ce stage j’ai aussi pu apprécier le rythme de travail détendu que Jim à adopté depuis quelques années. Ce fût particulièrement agréable de pouvoir prendre le temps de faire des recherches autour du sujet du projet, de pouvoir faire des allés et retours entre la bibliothèque et la table à dessin, chose que l’on n’a pas forcément le temps de faire durant notre année scolaire. J’ai aussi vécu mes premières relations avec des clients, chose très intéressante où j’ai appris a communiquer des idées à des gens au faible vocabulaire paysagé. J’ai aussi appris à dresser des semblants de profils psychologique afin de mieux répondre à la demande tout en gardant assez de recul pour proposer des idées novatrices. Et je terminerais ce rapport de stage en exprimant ma fascination pour les paysages que j’ai rencontré sur cette île. Souvent embrumée, la nature ma particulièrement touchée par sa douceur et son ampleur, ce que j’ai tenté de représenter dans mes photographies qui ponctuent ce rapport de stage. Merci à Jim et à Nancy.


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Bibliographie Les livres : • Castles in the Sea, all about icebergs, by Lawrence Jackson, éditions Tuckamore Books, 2000 • Our Province Newfoundland and Labrador, by Frank Cramm and Garfield Fizzard, Pilot Edition; 1983 • Town of Oakville Uptown Core Related projects, by James floyd and Associates Landscape Architects, 1993 • Hiking the East Cost Trail, Fort Amherst to Petty Harbour-Maddox cove, by Peter Gard and Libby creelman, published by the East Cost Trail Association, 2001 • Hiking the East Cost Trail, Petty Harbour-Maddox Cove to Bay Bulls, by Peter Gard, published byt the East Cost Trail Association, 2005 • A travellers’ Guide to Wild Flowers or Newfoundland Canada, by Bill and June Tilford, Flora Frames, 1995 • Geology of Newfoundland and Labrador, by J.P. Hodych and A.F. King, 1989

Les sites internet : 64

La forêt boréale : http://www.hww.ca/hww2_f.asp?id=354 Les conifères : http://foretscanada.rncan.gc.ca/articlesujet/14 Les ‘‘frost polygones’’ : http://www.limestonebarrens.ca

Les illustrations : Toutes les photographies sont personnelles à part celle des ‘‘frost polygones’’ qui est tirée du site internet concernant le sujet. Les cartes sont tirées des livres se rapportant au sujet.

Une grande quantitée d’informations me sont parvenu à travers les histoires que Jim m’a compté durant toute la période de mon séjour.


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Réalisé à Terre Neuve en 2008

Un nouveau rapport de Namgyel Hubert


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