Hors-série Velo-city

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HORS-SÉRIE JUIN 2015

LE JOURNAL DE LA MÉTROPOLE NANTAISE – BIMESTRIEL

w w w. n a n tes metrop ol e. fr

HORS-SÉRIE

Photo : Patrick Garçon

Basse-Goulaine / Bouaye / Bouguenais / Brains / Carquefou / Couëron / Indre / La Chapelle-sur-Erdre / La Montagne / Le Pellerin / Les Sorinières / Mauves-sur-Loire / Nantes / Orvault / Rezé / Saint-Aignan-de-Grand-Lieu / Saint-Herblain / Saint-Jean-de-Boiseau / Saint-Léger-les-Vignes / Sainte-Luce-sur-Loire / Saint-Sébastien-sur-Loire / Sautron / Thouaré-sur-Loire / Vertou

Bienvenue

à Velo-city ! Le colloque international Velo-city qui se tient à Nantes en juin démontre que le vélo a le vent en poupe. Regard sur les pratiques et les talents du deux-roues ! Toutes et tous en selle !


HORS-SÉRIE

JUIN 2015

JUIN 2015

Bienvenue à Velo-city

édito

LE VÉLO S Bienvenue à Velo-city ! Capitale verte de l’Europe en 2013, notre métropole nantaise mène depuis de nombreuses années des politiques innovantes et ambitieuses en matière de développement durable, afin de répondre aux enjeux de la transition énergétique et environnementale, tout en faisant en sorte que ces réponses améliorent aussi notre qualité de vie et qu’elles irriguent l’économie locale au service de l’emploi. Sans opposer les modes de transports, collectifs ou individuels, en les concevant avant tout de manière harmonieuse et complémentaire, le développement de la pratique du vélo est un atout essentiel à l’heure où les questions environnementales, où la transition énergétique se posent en enjeux majeurs. Plus de vélos dans la ville, c’est d’abord moins de pollution, moins d’énergies fossiles consommées. Plus de vélos dans la ville, c’est aussi une autre manière de vivre la ville. C’est une ville plus apaisée dont nous pouvons bénéficier, une ville où le partage des espaces publics se pense à l’échelle humaine. C’est aussi une autre manière de la découvrir et d’en profiter. Plus de vélos dans la ville, c’est également encourager des pratiques favorables à la santé, en luttant contre la sédentarité. Plus de vélos dans la ville, c’est enfin soutenir des initiatives innovantes, de nouvelles activités, créatrices d’emplois ancrés dans notre territoire. Favoriser l’usage du vélo dans la ville, cela passe par des actions concrètes. Nous avons déjà mené d’importantes réalisations, tels les 485 km d’aménagements cyclables. Plus de 40 millions d’euros ont été investis entre 2009 et 2014, permettant de nombreux aménagements, dont deux grands axes cyclables qui traversent la Métropole d’Est en Ouest et du Nord au Sud. Et puis, parce que favoriser la pratique du vélo, c’est aussi créer de petites infrastructures qui en facilitent l’usage au quotidien, nous avons, par exemple, développé les abris et les points d’accroche pour les vélos. Nous voulons aller plus loin, continuer ces indispensables aménagements, naturellement, mais aussi inventer les nouveaux outils qui inciteront à utiliser le vélo autrement. Pour réussir cette nouvelle étape dans le développement du vélo sur notre Métropole, nous nous appuyons sur l’engagement et l’inventivité des acteurs et des habitants. Velo-city 2015, la plus importante manifestation internationale sur les politiques cyclables, que nous accueillons en juin, nous fournit une belle opportunité. Ce sera l’occasion de promouvoir les initiatives citoyennes favorisant l’usage du vélo, à travers deux appels à projets, l’un à destination des entreprises, l’autre des citoyens, pour soutenir des actions concrètes et sensibiliser de nouveaux publics. Velo-city, c’est plus de 1500 participants venus du monde entier, et c’est surtout un lieu de débats, d’échanges, où de nouvelles solutions pour la ville à vélo du futur seront discutées. Le vélo n’est pas qu’un mode de transport, c’est un mode de vie, et, osons le dire, un nouveau mode de ville pour demain. Johanna Rolland, Présidente de Nantes Métropole

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Nantes Métropole - Juin 2015

Plus que jamais, la Métropole nantaise se met au vélo. En juin, elle accueille le plus grand colloque international sur ce sujet : Velo-city. Welcome !

a Métropole nantaise accueille le congrès international du vélo, Velocity, du 2 au 5 juin à la Cité des Congrès de Nantes. Après Adélaïde (Australie) en 2014 et avant Taïpei (Taïwan) en 2016, la Métropole a été distinguée par l’ECF (Fédération européenne des cyclistes), organisatrice de Velo-city, pour ses actions en faveur du vélo. « C’est la première fois qu’une métropole de moins de 1 million d’habitants accueille une manifestation de cette envergure, précise Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole. Ce choix de l’ECF est une reconnaissance au niveau international des actions de Nantes Métropole pour développer la pratique du vélo, mais c’est aussi le fruit d’un travail mené depuis plusieurs années sur le territoire métropolitain. » « Sur la question des déplacements et des déplacements doux, la Métropole mène une politique volontariste », insiste Johanna Rolland. Un Plan vélo a ainsi été mis en place dès 2009, afin de favoriser l’usage du deux-roues. Intégré au Plan de déplacements urbains (PDU), ce programme a permis la réalisation de près de 50 km de voies cyclables chaque année depuis 2009 et de plus de 2 000 places de stationnement vélo. Désormais, 800 bicloo sont à disposition des citadins dans 103 stations de la

L


Sommaire

Bienvenue à Velo-city

UR LE BON TEMPO ! Métropole. De fait, depuis 2012, « la part vélos à assistance électrique (VAE). L’objectif du vélo dans les modes de déplacement est affirmé est de faciliter la vie et la ville à vélo. passée à 4,5 %, contre 2 % en 2012, souligne Cette ambition est d’ailleurs le fil conducJacques Garreau, vice-président de Nantes teur de Velo-city, qui proposera échanges Métropole en charge des déplacements doux. et rencontres autour du vélo et permettra Le fait que l’on ait lancé le Plan vélo et qu’on de découvrir de nombreux stands de prol’ait mis en œuvre nous a permis d’être choi- fessionnels. « Nous attendons la venue de sis pour accueillir Velo-city ». « Bon pour la 1 000 à 1 500 participants, experts, techsanté, pratique, plus rapide qu’une voiture niciens, élus, représentants d’associations en ville, moins polluant, moins cher, éco- de cyclistes, universitaires…, qui œuvrent nome des espaces publics, le vélo retrouve pour le développement du vélo urbain », ainsi ses lettres de noblesse partout dans le précise Manfred Neun, président de l’ECF. monde et au sein de la Métropole nantaise », Plateforme d’échanges sur le vélo, ce congrès déclare Thomas Quéro, conseiller municipal réunira les représentants d’une cinquantaine de Nantes en charge des déplacements doux. de pays. « Le programme de cet événement Aujourd’hui, ce moyen de déplacement fait en a été coconstruit à partir de 750 contribueffet partie du quotidien de millions de per- tions proposées par des représentants de sonnes. Il devient même l’un nombreux pays, explique des éléments clés d’un nouveau Philippe Crist, expert dans 1 500 modèle de société qui l’intègre le domaine des déplacedans toutes ses dimensions : ments auprès de l’OCDE PARTICIPANTS loisirs, déplacements domi(Organisation de coopéraQUI ŒUVRENT cile-travail ou domicile-école, tion et de développement POUR LE création d’entreprises utiliéconomiques). DÉVELOPPEMENT sant le vélo, innovation, etc. « Accueillir Velo-city, une C’est dans l’esprit d’élaborer conférence internationale, DU VÉLO URBAIN cette nouvelle démarche avec est un moment important les citoyens qu’a été lancé un pour la métropole nanappel à projets vélo. Invités à proposer des taise, se félicite Rachel Bocher, présidente de idées pérennes pour rendre le vélo accessible la Cité internationale des congrès de Nantes. à tous et facile d’utilisation, 79 collectifs d’ha- Ceci témoigne de son attractivité, et nous bitants de la Métropole et autres associations serons être à la hauteur de cet événement.» se sont ainsi lancés. Parmi eux, 23 seront Le congrès s’articulera durant trois jours aidés financièrement pour développer leur autour d’une série de colloques consacrés aux projet. politiques cyclables. L’enjeu est de montrer Les entreprises, incitées à intégrer ces nou- que le vélo est une solution d’avenir pour velles habitudes de déplacements, ont aussi les villes de demain et pour le bien-être des été sollicitées pour s’engager sur un Plan habitants. » Un vaste programme d’animade mobilité, afin de rendre plus aisés pour tions au sein du Cyclovillage, sur l’esplanade les salariés les rendez-vous à proximité ou des Nefs, à Nantes, sera également destiné les déplacements domicile-travail, en met- aux habitants et amateurs de la petite reine. tant notamment à leur disposition vélos et • Gwenaëll Lyvinec

Citoyens

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Un appel à projets vélo pour les citoyens Économie

P. 18 & 19

Une saga industrielle

Entretien

P. 4 & 5

Place aux experts Le vélo au cœur de la Métropole Le vélo prend petit à petit une place déterminante sur la Métropole. Aujourd’hui, 4,5 des déplacements se font à bicyclette. La Métropole évolue aussi en fonction de ce moyen de déplacement et multiplie les aménagements cyclables pour rendre la ville plus pratique et plus sûre pour les cyclistes.

Le vélo dans le monde

2 000

130

millions de vélos vendus contre 67 millions de voitures chaque année

places vélos abritées

4

Le vélo dans la Métropole

918

103

places en Vélo-parc

stations bicloo

6 500 0 appuis-vélos

15,8

Services de location de vélos

275

vélos disponibles

50

vélos disponibles

es mod ts des men Part éplace opole de dla Métr (coenntre2002%5) sur 4,5%

120

20

4 000

Plus de aides à l’achat par Nantes Métropole KL ]tSVZ tSLJ[YPX\LZ KLW\PZ °

Le vélo en France

3

Il se vend de vélos chaque année soit 4 fois plus que dans les années 70

485

km d'aménagements cyclables, pistes ou bandes cyclables, couloirs de bus aménagés pour les vélos, voies vertes

800

30

de la production mondiale de vélos est chinoise

millions de vélos électriques sont vendus chaque année

2%

%

26,8

%

dont vélos électriques

58%

vélos vendus par seconde

50,9

millions

%

un re mm Voitu e en co es March ports torisé Trans s mo Vélo -roue Deux

Chaque heure

342 vélos vendus

« LA PART DU VÉLO DANS LES MODES DE DÉPLACEMENT A DOUBLÉ ENTRE 2012 ET 2015. NOTRE ACTION VOLONTARISTE POUR LA PRATIQUE DU VÉLO NOUS A PERMIS DE NOUS DISTINGUER ET D’ÊTRE CHOISI. » Jacques Garreau, vice-président de Nantes Métropole en charge des déplacements doux.

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HORS-SÉRIE

Bienvenue à Velo-city

JUIN 2015

« Le vélo définit et construit le futur » Rencontre avec Manfred Neun, président de la Fédération européenne cycliste, et membre du jury qui a choisi Nantes pour accueillir le congrès international Velo-city. de réduire de 50 % les gaz à effet de serre d’ici 2030. Et par rapport à la poursuite de cet objectif, le vélo va évidemment jouer un rôle. De plus, la Métropole nantaise a considérablement amélioré et développé ses infrastructures destinées aux vélos. La proportion des cyclistes dans l’espace urbain a doublé en quelques années. C’est à cela que l’on voit qu’une ville change : au nombre de ses cyclistes ! Ici, à Nantes, vous avez un rôle important à jouer.

Johanna Rolland et Manfred Neun. Pourquoi le choix de Nantes comme ville d’accueil de Velo-city 2015 ? Plusieurs raisons expliquent ce choix de la métropole nantaise pour l’accueil de Velo-city 2015, parmi lesquelles sa volonté

Quelles sont les grandes lignes de Velo-city 2015 ? Réunissant des orateurs de haut niveau, les conférences et débats vont, chaque jour, traiter d’une grande thématique : la résilience, la transition et, enfin, la collaboration. Nous allons parler de croissance et de durabilité, d’enjeux économiques et

de droits de l’homme. Tous, nous sommes impliqués, tant au niveau local, national, qu’européen et international, 2015 étant l’année du Développement durable au niveau des Nations unies. Sans oublier la COP21 (Conférence des Nations unies sur les changements climatiques), qui se tient, à la fin de cette année, à Paris. Comment voyez-vous l’avenir du vélo ? Pour se rencontrer ou trouver un meilleur équilibre dans l’espace social, le vélo est facile. Outre le développement durable, il peut contribuer à la croissance économique et au développement d’une économie verte. Dernièrement, une université étrangère a réalisé une étude sur le poids économique du vélo en termes d’emplois en Europe. Le vélo définit et construit le futur. • Propos recueillis par Isabelle Corbé

Question à

Jacques Garreau, vice-président de Nantes Métropole en charge des déplacements doux.

Quels sont les enjeux de Velo-city ? « Si l’on a, aujourd’hui, la capacité d’accueillir Velo-city, c’est grâce à la mise en place du Plan vélo sur la Métropole, qui nous a notamment permis de doubler la part de vélo dans les modes de déplacement sur le territoire. Velo-city est pour nous un point d’appui pour aller plus loin dans la pratique du vélo. Nous souhaitons que les congressistes repartent de Nantes pleins d’enthousiasme. Si l’on peut donner envie à d’autres villes de taille moyenne de s’engager plus avant, c’est un pari gagné. À partir de l’automne, nous allons préparer un deuxième Plan vélo (2014-2020) et notamment travailler sur les points noirs bloquants, tels que les franchissements. »

Question à

Hadrien Bedok, responsable des déplacements doux à Nantes Métropole et directeur du programme de Velo-city.

Qu’est-ce que le colloque Velo-city et quels sont les grands enjeux de cet événement ? « Velo-city est un événement international, mais c’est aussi un événement local pour les citoyens. Cet événement montre l’implication de Nantes Métropole dans le développement durable et affirme son action dans la lutte contre le changement climatique. Velo-city est aussi un lieu de débats, d’échanges d’idées et de solutions. On y parle d’urbanisme, de transport, de services, mais aussi d’économie, de santé, de bien-être, de qualité de vie. Le vélo n’est pas seulement un moyen de transport, c’est un mode de vie. Il y a des décisions importantes à prendre pour resituer la place du vélo dans la ville de demain, à l’échelle européenne comme à l’échelle mondiale. Ce colloque est finalement une invitation à changer d’état d’esprit pour changer de comportement. »

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Bienvenue à Velo-city

« Les villes congestionnées par la circulation ne sont pas des villes attractives » Entretien avec Philippe Crist, économiste au Forum international des transports de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques), spécialiste des questions de transports et président du Comité de programme pour Velo-city. que le Vélib’ à Paris, le Vélo’v à Lyon ou le bicloo à Nantes. Mais aussi sur la création de données qui peuvent être utilisées par les villes pour mieux mettre en place ces services qui correspondent aux besoins réels des cyclistes et aux besoins réels de leurs citoyens qui se déplacent à vélo.

Quel est l’objectif de ce grand colloque ? Velo-city est la conférence mondiale du vélo en ville, le vélo mode de déplacement de tous les jours, le vélo lié au tourisme. Tous les ans, des autorités, des gouvernements, des activistes et des entreprises viennent à cette conférence pour discuter. L’idée, c’est que nous pensons qu’il faut faire avancer la pratique du vélo en ville pour plusieurs raisons : des raisons de santé, des raisons liées à la facilité des déplacements en ville et aussi des raisons économiques et environnementales. » Quels sont les « bons élèves » en matière d’usage du vélo ? Au Danemark, à Copenhague, pour les déplacements travail et pour les études, 41 % de tous les déplacements se font à vélo. Dans certaines villes aux Pays-Bas, nous sommes au-delà de 50 %. Il faut retenir que dans le monde il y a beaucoup de pays où l’on fait davantage de vélo qu’en France : en Inde, nous arrivons à des chiffres parfois au-dessus de 50 %, mais dans des conditions très différentes de ce que nous pouvons trouver en Europe, où les conditions sont très dangereuses et où la pratique du vélo n’est pas du tout sécurisée. Quelles sont les clés du succès du vélo dans certains de ces pays ou dans certaines métropoles européennes ? Nous avons l’habitude d’entendre qu’une ville plutôt plate et ensoleillée favorise la pratique du vélo. Ce n’est pas vrai. Nous voyons que l’élément principal est la mise en place d’une politique qui encourage l’utilisation du vélo et la mise en place d’infrastructures séparées de la circulation et sécurisées pour la pratique du vélo. Dans la plupart de nos villes dans le monde, ce sont plutôt des personnes jeunes, plutôt des hommes qui font du vélo. Si vous voulez faire venir

des gens au vélo, il faut mettre en place des infrastructures et des politiques qui attirent des femmes, des personnes âgées et des personnes très jeunes. Quelles sont les idées qui ressortent de l’appel à contributions de la conférence Velo-city ? Il y a beaucoup d’intérêt sur le lien entre l’économie et le vélo. Nous pouvons considérer que l’économie du vélo en Europe est égale au PIB du Danemark. C’est énorme. Le vélo est un pays en Europe. Nous pouvons voir aussi beaucoup de contributions sur les nouvelles technologies et leur utilisation dans le vélo pour favoriser l’utilisation des vélos en libre-service, des vélos partagés tels

Quels sont les grands enjeux mondiaux de la mobilité ? La population mondiale va passer de sept à neuf milliards à l’horizon 2050. La majorité de cette croissance et des déplacements qui vont de pair se feront dans des pays en voie de développement. La nouvelle mobilité à laquelle nous allons être confrontés se fera dans le Sud et pas dans le Nord. Ces villes n’auront pas de place pour garer ni pour faire évoluer des voitures sur leurs réseaux, même s’ils les multipliaient par deux, trois ou quatre. D’autre part, même si aujourd’hui le coût du pétrole est historiquement bas, nous savons que ce prix va monter et que, surtout, les pays en voie de développement où il y aura beaucoup de demandes de mobilité auront un fardeau énorme à porter, s’ils choisissent l’option voiture. Les transports en commun non plus ne pourront pas absorber toute cette demande de mobilité. Il faudra une soupape de sécurité pour ces villes du XXIe siècle, et cette soupape de sécurité peut être le vélo, doit être le vélo dans certaines villes où les distances de déplacements moyennes représentent moins de quinze kilomètres par jour. Investir dans les modes doux de déplacement (vélos, piétons) coûte beaucoup moins cher que les transports en commun ou la voiture. Avec cet argent économisé, on peut faire bien autre chose pour les citoyens, leur proposer d’autres services. Enfin, les villes congestionnées par la circulation ne sont pas des villes attractives. • Propos recueillis par David Pouilloux.

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Bienvenue à Velo-city

79 projets ont été proposés. 23 d’entre eux ont été subventionnés. 10 ont été labellisés.

« Redonner envie aux personnes éloignées du vélo » Les candidats ont rencontré les élus de Nantes Métropole.

Des projets vélo qui ne manquent pas de selle À l’occasion du congrès international Velo-city et pour inciter à la pratique du vélo, un appel à projets vélo a été lancé auprès des habitants et des associations de la Métropole. 79 idées ont été proposées. 23 d’entre elles seront subventionnées et 10 labellisées. Atelier de réparation de vélos, d’initiation, construction d’un vélomobile en bois, création d’un festival du voyage à vélo, reportages, circuits vélo… À l’occasion du congrès mondial Velo-city qui aura lieu

« C’EST L’OCCASION DE DÉCOUVRIR NOS PORTEURS DE PROJET, LEUR AUDACE, LEUR CRÉATIVITÉ. » du 3 au 5 juin prochain et pour donner un coup de pédale supplémentaire à l’usage du vélo, associations et collectifs d’habitants ont été sollicités pour imaginer des projets autour du deux-roues. Pérennes ou ponctuels, collectifs ou associatifs, 79 projets ont ainsi été proposés, émanant de groupes de citoyens et d’associations de toutes les communes de la Métropole. Sur la base de plusieurs critères essen-

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tiels, tels que la sensibilisation de nouveaux publics, l’aspect pédagogique du projet, sa créativité, et son caractère innovant, 23 d’entre eux ont été sélectionnés et seront subventionnés. 10 ont été labellisés. « Cet appel à projets est l’occasion de découvrir nos porteurs de projet, leur audace, leur créativité et leurs réflexions sur les freins que nous devons dépasser pour développer l’usage du vélo, souligne Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole, lors de l’annonce des lauréats de l’appel à projets. Les Nantais sont prêts à bouger sur ces sujets. » La subvention sera de 4 000 euros maximum. « L’appel à projets permet de connecter le territoire à Velo-city, conclut Jacques Garreau, l’objectif étant aussi que l’on augmente la pratique du vélo dans les communes de la Métropole. » • GL

À La Chapelle-sur-Erdre, un collectif d’habitants a été sélectionné pour son projet autour de la démocratisation du vélo. « Nous souhaitons promouvoir le vélo en tant que mode de déplacement doux et les balades à vitesse douce pour redonner envie aux personnes qui en sont éloignées : personnes handicapées, âgées, etc. », explique ainsi Ariane Marayphonh. Des ateliers brico-vélo ont déjà été mis en place. « L’idée est que tous les publics que nous invitons soient acteurs, par exemple qu’une personne aveugle roule en tandem… Participer à cet appel à projets va nous permettre d’investir dans des vélos spécifiques. Ensuite, nous aimerions avoir un local pour entreposer notre matériel. » • GL


Bienvenue à Velo-city Louer un vélo au fil de la Loire. L’association Détours de Loire propose des vélos à la location, grâce à un réseau d’agences dans la vallée ligérienne implantées à Saumur, Amboise, Blois, Orléans et à Nantes (quai Baco, allée de la Maison Rouge), Paimbœuf (au camping de l’Estuaire) et Saint-Nazaire (au Confort Hôtel de l’Europe). « Détours de Loire », Nantes. Téléphone: 02 40 48 75 37 www.locationdevelos.com

Le vélo pour entretenir le lien intergénérationnel

« Bouaye en roue libre » et en triporteur

Un collectif d’habitants adhérents du Centre socio-culturel Ragon, à Rezé, a proposé quatre projets autour du lien intergénérationnel et de la pratique du vélo. « Avec le premier projet, l’idée est que les enfants qui apprennent la sécurité routière à l’école puissent l’enseigner à leurs parents et grands-parents au cours d’animations spécifiques, explique Philippe Hervochon, aux côtés de Robert Morice et Gwenaëlle Taillandier, membres du collectif. Le second projet est la mise en place d’un atelier d’entretien de vélos pour apprendre aux habitants à être autonomes. En troisième axe, nous souhaitons investir dans du matériel comme des sacoches, pour transporter nos affiches qui annoncent nos actions. Enfin, et c’est le quatrième projet, nous voulons acquérir un triporteur pour aller à la rencontre des gens. Il servirait d’outil promotionnel. » • GL

Une douzaine de bénévoles du café-librairie associatif L’Équipage ont fait le choix de sensibiliser les habitants de Bouaye aux déplacements à vélo : « À Bouaye, la voiture est encore beaucoup trop utilisée sur de courtes distances, alors que les pistes cyclables se développent », constate Cécile Le Bodo, cofondatrice et présidente bénévole de L’Équipage. Dès lors, L’Équipage a décidé de s’engager dans cette dynamique et d’acquérir un triporteur pour ses déplacements, « car nous avons souvent du matériel, des livres, des courses ou des boissons à transporter », précise Cécile Le Bodo. Idéal pour renforcer la visibilité de l’association sur la commune, le triporteur facilite également la circulation dans les différents quartiers boscéens, et pourrait aussi permettre d’aller à la rencontre des habitants isolés. De fil en aiguille, le projet « Bouaye en roue libre » s’est diversifié, avec un atelier d’entretien et de réparation sur la base du bénévolat et la récupération de vélos destinés aux familles boscéennes. « Tout le monde ne possède pas de vélos. Nous allons les mettre à disposition, en location ou en prêt pour les familles les plus modestes. » Des balades à Bouaye et les communes limitrophes vont également voir le jour. • IC

Cet appel à projets est l’occasion de découvrir les freins que nous devons dépasser pour développer l’usage du vélo

De « drôles de dames » à bicyclette En septembre 2014, lors d’une sortie organisée par la maison de quartier des Dervallières, à Nantes, l’idée de développer la pratique du vélo en groupe germe dans l’esprit de plusieurs femmes. « À plusieurs, c’est plus convivial », glisse Serife Karatas, l’une « Des drôles de dames qui en connaissent un rayon », nom de leur projet. « Je sais faire du vélo, mais j’aimerais pouvoir en faire avec mes enfants, circuler dans l’hypercentre, être plus en confiance. » À ses côtés, Anne-Laure Khoujane acquiesce: « L’objectif de notre projet est de savoir mieux circuler en centre-ville. » L’argent obtenu dans le cadre de l’appel à projets citoyens permettra d’avoir des vélos en état de marche à disposition et d’organiser un atelier d’écriture pour garder une trace écrite du projet. « En partenariat avec la TAN, nous allons aussi proposer une animation consistant à se mettre à la place d’un chauffeur de bus en présence d’un cycliste », ajoute Hugues Menet, animateur à l’ACCOORD intronisé « coach ». Au début, elles étaient cinq, puis huit femmes. « Nous souhaitons ouvrir l’association à d’autres personnes, glisse Nathalie Guillo, une autre des “ drôles de dames ”. Si un homme veut venir, il est bien sûr le bienvenu ! » • IC

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Bienvenue à Velo-city

LES ASSOCIATIONS POUR LE VÉLO

Nantes Métropole soutient les associations qui font la promotion du vélo. Très actives sur notre territoire, elles agissent au quotidien pour donner envie à chacun de nous de pratiquer davantage la bicyclette !

Une plate-forme destinée aux usagers du vélo Lancée le 28 mai par l’association Place au vélo, la plate-forme numérique Un petit vélo dans la tête vise à promouvoir la pratique du vélo par le biais de témoignages d’usagers de la Métropole nantaise, qui sont également invités à partager astuces et expériences.

C

omment sensibiliser à l’utilisation du vélo dans l’agglomération ? Tout simplement en donnant la parole aux cyclistes nantais de tous horizons, via des témoignages sous forme de vidéos, de photographies ou de textes. « L’un des buts de la plate-forme Un petit vélo dans la tête est de susciter des questionnements : cette personne qui a la même vie que moi circule à vélo. Pourquoi pas moi ? », argumente Fanny Derenne, chargée de projets à Place au vélo, association nantaise fondée en 1991, qui fédère plus de mille adhérents. Les profils des usagers interviewés seront variés, de l’adepte du cargo-vélo à l’utilisateur du vélo à assistance électrique (VAE) sur une longue distance, en passant par une personne handicapée circulant sur un vélo couché ou des scolaires cyclistes réguliers. « Le vélo est accessible à tous les publics. C’est le message que nous voulons faire passer. Pour nous, cette plate-forme est l’occasion de parler à plus de monde. » Bénéficiant du partenariat de nombreuses associations (Accoord, Vélocampus, SEMEA, Les Crealters...), Un petit vélo dans la tête ambitionne de déconstruire certains préjugés, notamment ceux relatifs à la

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Place au vélo : « Nous voulons montrer que la chaussée se partage très bien. » dangerosité ou à la pratique par les enfants. Autre objectif : grâce à des films d’animation, faire œuvre de pédagogie en rappelant, notamment, à quoi sert un sas vélo, comment circuler sur un giratoire ou encore ce qu’est le double sens cyclable. Des astuces des cyclistes ainsi que les mauvais gestes des automobilistes y seront également compilés. « Nous voulons montrer que la chaussée se par-

tage très bien. Selon les circonstances, nous sommes amenés à être automobilistes, cyclistes ou piétons, précise Fanny. Nous souhaitons sortir de la crispation identitaire. » Au fil du temps, cet outil évolutif va s’enrichir des contributions des usagers, qui pourront, par exemple, conseiller les itinéraires les plus agréables pour aller d’un point A à un point B. Enfin, d’ici la fin de l’année, les ateliers de réparation pédago-

giques devraient y être référencés. « Grâce à cette plate-forme, vous n’aurez plus d’excuse pour ne pas faire de vélo, conclut Fanny. Voilà la caisse à outils ! » Isabelle Corbé

unpetitvelodanslatete.fr www.placeauvelo-nantes.fr/ Dimanche 7 juin, dans le cadre de la « Fête du vélo », exposition de portraits d’usagers du vélo au Cyclo-Village, Parc des Chantiers.


Bienvenue à Velo-city

ATAO S’IMPLIQUE POUR LE VÉLO ! Fondé en 1999, Atao-Atelier Chantier d’Insertion, basé à Saint-Herblain, participe à Velo-city en multipliant les propositions, parmi lesquelles la location et la vente de vélos devant la Cité des Congrès, le lancement de sa collecte de bicyclettes près du Cyclo-Village et la réalisation d’un prototype de mobilier urbain, esthétique et ergonomique. Durant les prochaines semaines, la branche Vélo du pôle mobilité d’Atao va être sur tous les fronts. Comprenant des ateliers menuiserie/métallerie, des chantiers Espaces verts et Environnement ainsi qu’un atelier mécanique auto, l’association d’insertion herblinoise (qui emploie une centaine de personnes, dont 22 permanents et une cinquantaine d’équivalents temps plein en insertion), se mobilise pour le vélo en mettant en œuvre différents projets et animations. Grâce à des dons, Atao récupère, répare et vend à prix modestes 250 vélos par an. À l’occasion du congrès Velo-city, l’association lance son nouveau projet : le « Re’cyclO d’Atao ». L’objectif : du 3 au 7 juin, sur le Parc des Chantiers, collecter un maximum de vélos voués à être recyclés. « Certains vont être remis en état et vendus, d’autres seront démontés pour récupérer certaines pièces ou encore donnés à nos partenaires vélos », explique Rémy Loriot, encadrant d’Atao Vélo. Par la suite, le Re’cyclO d’Atao fera étape, chaque mois, dans une commune de Nantes Métropole. Du 3 au 5 juin, devant la Cité des Congrès, cinquante bicyclettes seront louées aux congressistes, d’autres proposées à la vente. Dans le même temps, un vieux Stella Poketby nantais de 1964, actuellement remis à neuf par Atao, sera vendu aux enchères au profit d’un projet solidaire. Au même emplacement « le Container Bike Hut », fabriqué durant deux mois dans les ateliers menuiserie/métallerie d’Atao situés sur le Parc des Chantiers, sera présenté : imaginé par l’association nantaise Copenhague Here, ce container maritime recyclé, comportant un vestiaire, un espace rangement pour vélos et une douche, est destiné aux entreprises qui souhaitent encourager leurs salariés à circuler à vélo. Atao n’en reste pas là, l’association travaillant également sur un prototype de mobilier urbain, un garage à vélos modulable fabriqué en bois et métal, doté d’un banc et d’une jardinière. « Nous l’avons souhaité ergonomique et esthétique, avec une partie réservée aux vélos classiques et une autre adaptée aux VAE », commente François Pastre, directeur d’Atao. Il sera exposé à la Cité des Congrès du 3 au 5 juin, puis sur le Parc des Chantiers les 6 et 7 juin. Enfin, parmi ses autres contributions, l’association d’insertion ouvrira ses portes du 3 au 7 juin, sur le Parc des Chantiers, avec de nombreuses animations. • IC www.atao-insertion.fr | https://www.facebook.com/ATAOnantes

LES CARGO-VÉLOS MONTENT AU CRÉNEAU Toute jeune association, Nantes Cargo Bike aspire à faire connaître les biporteurs ou triporteurs auprès d’un large public, en proposant, dans un premier temps, une rencontre annuelle conviviale et pédagogique, destinée aux usagers, professionnels et constructeurs. Elle aura lieu dimanche 7 juin. Peu après la naissance de son troisième enfant, Samy Guyet s’est porté acquéreur d’un triporteur à assistance électrique. « Il nous sert à transporter les enfants à l’école ainsi qu’à leurs activités. Le mercredi, j’effectue jusqu’à une vingtaine de kilomètres. » « Par pragmatisme économique », Mathieu Ruellan a, lui, opté pour un biporteur à assistance électrique, également pour pouvoir emmener ses deux enfants. « La voiture familiale est destinée à la vie sociale en dehors de la Métropole. À Nantes, nous circulons exclusivement en biporteur, qui nous sert, par exemple, à faire nos courses une fois par semaine. » Tous les deux sont unanimes sur les qualités de ce mode de déplacement. « Il n’y a pas de danger. Les automobilistes sont très attentifs. À la vue du cargo-bike, ils savent qu’il y a des enfants à l’intérieur », constate le premier. « Le coût d’usage par rapport à une voiture est dérisoire », renchérit le second. Début 2015, désireux de sensibiliser à cette autre pratique du vélo, ils fondent une association, rejoints par Corinne Rotach, cycliste depuis 20 ans, venue prêter mainforte à la mise en œuvre du projet. « Par rapport aux enfants, les gens ont le réflexe “ voiture ”, juge cette dernière. Selon moi, l’avenir du vélo dans les grandes métropoles, c’est le cargo-vélo. » La jeune structure est baptisée « Nantes Cargo Bike », dénomination qui recouvre les bi- ou triporteurs, avec petite ou grande caisse, et également clin d’œil au Paris Cargo Bikes Meeting, organisé depuis 2012. Leur objectif ? Organiser un rassemblement similaire à Nantes, où les propriétaires de biporteurs ou triporteurs sont de plus en plus nombreux. Programmé le jour de la Fête du Vélo, Nantes Cargo Bike prendra place près du Cyclo-Village, en présence de professionnels et de constructeurs. • IC

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LES ENTREPRISES MISENT SUR LE VÉLO

Monter son projet d’entreprise autour du vélo ? Ce ne sont pas les bonnes idées qui manquent sur la Métropole. Massage à domicile, vélo en bois, casque urbain, pince pour jupe, etc. Le potentiel de créativité des métropolitains est sans limites ! Quant à aller au boulot à vélo, c’est le top niveau !

La Musette combine Le bien-être circule petits plats et mécanique à bicyclette Les cyclistes désireux de faire réparer leur vélo, tout en déjeunant sur le pouce, disposent, depuis mai 2014, d’une bonne adresse à Nantes : La Musette, fondée par Yvan et Eszter Poirier, située quai Malakoff, près de la gare Sud. Conjuguer révision de vélo et pause déjeuner, réparation express et restauration à la sauvette, c’est possible ! À La Musette, les matins et après-midi, Yvan Poirier, ancien informaticien, effectue les réparations des vélos en tout genre. Et, le midi, il prête main-forte à sa compagne, Eszter, en servant les plats que cette géographe de formation concocte (menu déjeuner à 12,50 €). « Nous proposons également une formule “ Étape du midi ”, à base d’empanadas et de desserts maison, à emporter dans une musette consignée. » L’adresse du lieu ? Quai Malakoff. « Nous sommes à 300 mètres de Loire à Vélo. De plus, avec la gare toute proche, nous avons pas mal de passage », observe Eszter. D’origine hongroise, la jeune femme est coutumière de la pratique du vélo en milieu urbain. « Budapest est très cycliste. En ce moment, Nantes est en plein boom par rapport au vélo. » Cette idée d’un lieu où restaurer à la fois les cyclistes et leurs bicyclettes s’est imposée au retour d’un voyage d’un an en Amérique latine. « Nous avons toujours fait du vélo. Je m’en servais pour aller à l’école, témoigne Yvan Poirier. Mais nous avons quand même une voiture pour sortir de la ville et faire les courses ». Dès à présent, le couple envisage de programmer des ateliers, propose à la vente des sacoches vintage made in France ou Hongrie, accepte de réparer les triporteurs, et s’adonne, à l’occasion, à une de ses passions : restaurer et revendre des vélos anciens. • IC La Musette, 41, quai Malakoff, Nantes. Tél. 09 81 90 81 95. Du lundi au jeudi, de 9 h à 19 h, vendredi, de 9 h à 18 h. Fermé le week-end. www.la-musette.fr

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Depuis son arrivée à Nantes en 2014, Noémi PoulainGuillemin exerce son métier, masseuse bien-être, exclusivement à vélo. Equipé d’une carriole, son triporteur à assistance électrique permet à « La bulle de Nô » de se rendre chez les particuliers et dans les entreprises.

Noémi Poulain-Guillemin À Bordeaux, elle circulait déjà à vélo pour rejoindre son salon de massage. Lors de son installation à Nantes, en janvier 2014, des amis la mettent en garde contre un centre-ville nantais « difficile » pour se déplacer et effectuer des massages à domicile. « Alors, je me suis renseignée. Et j’ai rencontrée Ze Plombier », rapporte Noémi Poulain-Guillemin. À l’instar de Pierre-Olivier Clerc, plombier à domicile, elle acquiert un triporteur à assistance électrique, auquel elle adjoint une carriole sur mesure, afin de pouvoir transbahuter sa table de massage, soit un investissement global de 5 300 €. Dans la foulée, elle rejoint Les Boîtes à vélo, collectif d’une vingtaine d’entrepreneurs nantais ne circulant qu’à vélo, biporteur ou triporteur. Depuis, elle va et vient, parfois jusqu’à Orvault, Rezé ou Saint-Herblain, le matin chez un particulier, à qui elle propose son massage-signature, « La bulle de Nô », mélange de techniques californienne, suédoise et ayurvédique, entre midi et 14 h dans une entreprise, invitée par le CE à procurer du bien-être à six salariés maximum. « Circuler ainsi est plus pratique. Ça me met dans un bon état d’esprit pour procurer du bien-être aux personnes. Et puis, je découvre Nantes en même temps ! » • IC Rens. : 06 70 220 220 ou labulledeno.fr


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Etienne-Marie de Boissieu et Benoît Denis.

Thomas Patourel : « Le bois est un matériau qui permet d’alléger le poids du vélo. »

Sous l’Egide Un vélo qui des casques sort du cadre Egide est à la fois une marque de casques cyclistes urbains et une petite entreprise créative qui ne cesse de grandir. Rencontre.

Thomas Patourel, Nantais de 31 ans, réalise des vélos design en bois. Un travail hors norme qu’il dévoilera lors du congrès mondial Velo-city.

Ils s’appellent Atlas et Apollo, sont nés il y a à peine six mois et pèsent environ quatre cents grammes chacun. Mais ne cherchez pas leur « berceau » ! Il est caché entre les murs d’une jeune pousse entrepreneuriale nantaise, nommée « Egide » (en écho au bouclier magique porté par les dieux grecs dans la mythologie, qui leur assurait une très grande protection). À l’origine, un duo : Étienne-Marie de Boissieu et Benoît Denis. « Les casques Egide sont comme des chaussons pour la tête ! racontentils. Nous avions l’idée de la forme et des matières depuis longtemps. C’est l’un de nos amis, Édouard Hougard, également designer au Japon, qui a dessiné le modèle initial. » Le parti pris d’Egide : créer une forme aux lignes élégantes, qui se rapproche de celle des bombes d’équitation et protège l’intégralité du crâne, et n’utiliser que des matériaux nobles. Dorénavant, une gamme de six casques ultra-résistants (à la pluie, aux UV, aux vibrations, aux chocs) existe, en cuir pleine fleur français (de couleur camel, moka ou ébène), en lin, en fibres de carbone ou en Kevlar, dotés à l’extérieur d’une jugulaire en microfibres et d’une fine boucle aimantée, à l’intérieur de mousses qui se démontent, se lavent et sèchent vite. « Ils sont le résultat d’un mélange de savoir-faire, qui va de la couture à la maroquinerie, en passant par le moulage de matériaux composites, à la croisée du travail manuel et de l’industrie », souligne Étienne-Marie de Boissieu. Dès leur prototypage, ils ont été « dorlotés » lors de Creative Factory 2014, un dispositif d’accompagnement dédié aux entreprises culturelles et créatives, lancé conjointement par le cluster du Quartier de la Création (SAMO), Atlanpole et leurs partenaires. Découpés et cousus près de Cholet, assemblés en Italie, les casques Egide sont aujourd’hui vendus à Nantes (Urban Cycle), ainsi que dans plus de dix villes en France, en Suisse, en Allemagne ou en Belgique. • Cécile Faver

Le dada de Thomas Patourel, c’est le bois. « Je le pratique depuis que je suis gamin », confie le Nantais. Son passe-temps ? Le vélo. Et son métier ? « Je réalise des vélos en bois et du mobilier sur mesure, de l’agencement pour les cafés, bars, restaurants… » À quelques coups de pédale de Nantes, dans une ancienne étable familiale dans la campagne bouguenaisienne, Thomas a installé son atelier en 2012. Formé en aménagements pour la marine de plaisance, il a la passion du travail du bois. « C’est un matériau qui permet d’alléger le poids du vélo. Il absorbe les vibrations. On peut le façonner à l’envie et c’est un matériau renouvelable. » Adossés à des planches de bois exotiques, deux magnifiques vélos en bois se dévoilent. Le premier deux-roues, le Syke, sorte de S géant armé de pneus, de pédales et d’une selle, est un prototype. « J’ai passé plus de 300 heures à le réaliser », raconte Thomas. Fabriqué en lamellé-collé – des planches de bois ultrafines collées superposées – , l’engin est original. Le second vélo, tout aussi esthétique, a un cadre différent. « L’idée, au départ, était de créer un objet design et unique, raconte ce mordu de vélo. Nantes est une ville qui inspire. Quand on en parle comme d’une ville créative, j’ai l’impression de faire partie du mouvement », ajoute-t-il. Sa jeune entreprise, nommée Fullwood (complètement bois), se partage entre la réalisation d’aménagements intérieurs et celle de ses vélos en bois. Une double activité qui lui permet d’allier sa réflexion sur ses deux-roues et son travail de créatif. « Mes vélos sont des produits de luxe, mais je veux les rendre plus accessibles, précise Thomas, qui entend bien montrer son savoir-faire à l’occasion du congrès Velo-city. En ce moment, je travaille sur un vélo qui pourrait être réalisé plus vite, tout en étant équipé de matériel (pédales, roues, etc.) haut de gamme. Je souhaite proposer un vélo en bois adapté au client et pensé en fonction de ses besoins et de ses envies. » • Gwenaëll Lyvinec

www.egide-paris.com

www.full-wood.fr

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Le vélo au cœur

de la Métropole

Le vélo prend petit à petit une place déterminante sur la Métropole. Aujourd’hui, 4,5% des déplacements se font à bicyclette. La Métropole évolue aussi en fonction de ce moyen de déplacement et multiplie les aménagements cyclables pour rendre la ville plus pratique et plus sûre pour les cyclistes.

2 000

places vélos abritées

Le vélo dans la Métropole

918

103

places en Vélo-parc

stations bicloo

6 500 appuis-vélos

Services de location de vélos

275

vélos disponibles

120

50

dont vélos électriques

vélos disponibles

20

4 000

Plus de aides à l’achat par Nantes Métropole KL ]tSVZ tSLJ[YPX\LZ KLW\PZ °

12 -

Nantes Métropole - Juin 2015

485

km d'aménagements cyclables, pistes ou bandes cyclables, couloirs de bus aménagés pour les vélos, voies vertes

880


Le vélo dans le monde

130

millions de vélos vendus contre 67 millions de voitures chaque année

4

es d o m ents s e d cem le t r a la opo P p é de dla Métr (coennt2re0025%) sur 4,5% % 2% 15,8

58%

vélos vendus par seconde

30

de la production mondiale de vélos est chinoise

millions de vélos électriques sont vendus chaque année

Le vélo en France

3

Il se vend de vélos chaque année, soit 4 fois plus que dans les années 70 % 8 , 6 2

% 9 , 0 5

mun ure m t i o o V en c che s Mar sports sée i r n o a ot Tr sm Vélo x-roue Deu

millions

Chaque heure

342 vélos vendus

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LE POUPOUPIDOU EN PINCE POUR LES JUPES À VÉLO

Médaille d’argent au Concours Lépine, la toute petite entreprise Le Poupoupidou fait ses premiers pas, grâce à une pince à jupes dédiée aux cyclistes et plébiscitée sur la plate-forme de financement participatif KissKissBankBank.

L

e Poupoupidou a du ressort. Surtout quand il tente de résoudre l’une des énigmes du siècle (au moins !), à savoir : comment rouler à bicyclette quand on porte une jupe ou un kilt ? Son histoire commence là, croise celle des pinces à linge dont personne ne connaît vraiment l’inventeur. Le Poupoupidou, lui, est déjà très connu, surtout des femmes. L’invention made in Nantes, de Céline et Marc Demonfaucon : un drôle de petit accessoire, dont la forme évoque un maillot de bain bustier. Doté de deux aimants, il se clipse facilement entre selle de vélo et jupe, à l’aide d’une pince à linge en bois, discrètement glissée sous la coque en caoutchouc. Magique, ce Poupoupidou ! Les jupes ne s’envolent plus. Aucun risque de se coincer dans les rayons de vélo. Une première petite réussite qui, en 2013, donne des ailes au Poupoupidou, titillé par l’esprit d’entreprendre. « Nous avions juste envie d’aller jusqu’au bout de notre rêve ! affirment à l’unisson Céline, adjointe à la responsable qualité au sein de Val Nantais (coopérative maraîchère à SaintJulien-de-Concelles), et Marc, coach sportif, qui s’est formé à la CAO pour prototyper le Poupoupidou. Aujourd’hui, tous deux sont inventeurs. Entre novembre 2014 et jan-

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Bien équipé pour plus de sécurité

vier 2015, Poupoupidou vit un grand tournant. L’artiste nantais Möön, directeur artistique du projet, bichonne son logo, Laurent Legeay, de la compagnie Naze Broc Circus, la musique de sa vidéo. Et hop ! Le Poupoupidou rebondit sur la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank. 270 personnes cofinancent (à hauteur de plus de 8 000 euros en deux mois), notamment le moule d’injection 3D nécessaire à la fabrication quasi industrielle du Poupoupidou (un stock de 6 000 pinces à jupe est prévu). Tandis que la jeune entreprise éponyme naît officiellement, accompagnée par le

cabinet Avenir Entreprises et soutenue, notamment, par la société CEMI, spécialisée dans l’injection des thermoplastiques. « Nous ne connaissons pas complètement la suite de cette aventure, mais déjà, nous sommes très heureux ! Plein de gens nous aident dans des proportions inattendues », soulignent Céline et Marc. Et ce n’est pas fini ! Le Poupoupidou a participé au concours Lépine en mai dernier et a décroché la médaille d’argent. Il sera aussi présent sur le Cyclo-Village du congrès Velo-city 2015. • Cécile Faver www.lepoupoupidou.fr

Faire du vélo, c’est bon pour la santé, pour le corps… Mais être bien équipé est aussi important pour la sécurité et le bien-être des cyclistes amateurs ou professionnels. Un vélo en bon état doit être pourvu de deux freins, avant et arrière, de feu avant jaune ou blanc et un feu arrière rouge, d’un avertisseur sonore, de catadioptres (dispositifs rétroréfléchissants) rouge à l’arrière, blanc à l’avant, orange sur les côtés et sur les pédales. À noter que le port d’un gilet rétro réfléchissant certifié est obligatoire pour tout cycliste et tout passager qui circule hors agglomération, la nuit, ou lorsque la visibilité est insuffisante. Côté confort de route, il est important que les pneus soient bien gonflés, et que le vélo soit bien réglé pour éviter la fatigue. Enfin, ne pas utiliser d’écouteurs à vélo est une sage recommandation : à deux roues, tous les sens doivent être en éveil, et principalement l’ouïe.


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PÉDALER AVEC BIKE2WORK

Inciter les salariés à opter pour le vélo

Depuis la signature de son Plan de mobilité en 2007, le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) de Nantes roule pour le vélo. En 2015, outre une participation au Défi Vélo et l’organisation d’un pique-nique le 9 juin, cet établissement public à caractère industriel et commercial va accueillir des congressistes dans sa soufflerie climatique, en vue de tester des équipements pour cyclistes. Avec la mise à disposition de 5 vélos (et 2 remorques) pour les rendez-vous professionnels et personnes, la création d’une salle de pause pour se restaurer, la mise

Valérie Sangand et Hélène Perrais. à disposition de 4 douches et vestiaires, la réalisation de deux abris vélos et l’offre annuelle d’une carte d’achat de 80 € pour les cyclistes, le CSTB de Nantes soutient activement la pratique du vélo auprès de sa centaine de salariés, une vingtaine d’entre eux étant d’ailleurs des cyclistes réguliers. « Tous les ans, nous faisons venir Atao pour l’entretien des vélos, y compris ceux utilisés par les agents dans un cadre privé », complète Valérie Sangand, assistante de

direction et correspondante mobilité sur le site de Nantes. Parmi les premières entreprises à avoir signé un Plan de mobilité en se groupant avec les entreprises voisines, l’établissement participe, de nouveau, au Défi Vélo organisé par Nantes Métropole. « Ceux qui n’ont pas l’habitude font l’effort de venir à vélo avec, en récompense, un déjeuner convivial et vitaminé offert. Sinon, nous incitons les autres à pratiquer le covoiturage et les transports en commun. 60 % de nos salariés utilisent les modes de déplacement doux. » Implanté dans le quartier du Petit-Port, l’établissement public est aussi habitué à proposer, dans le prolongement de la Fête du Vélo, un pique-nique, prévu le mardi 9 juin prochain, auquel les salariés voisins d’Orange devraient se joindre, comme chaque année. Enfin, durant le congrès Velo-city, le CSTB va en quelque sorte apporter sa pierre à l’édifice, en accueillant, le vendredi 5 juin, dans le cadre d’une balade à vélo consacrée aux installations techniques et scientifiques, certains congressistes. Lesquels vont découvrir la soufflerie climatique Jules Verne du CSTB, équipement reproduisant toutes les conditions climatiques extrêmes pour en étudier les effets sur les bâtiments, les ouvrages à l’échelle du quartier et de la ville ainsi que sur les transports terrestres. « Durant 5 à 10 minutes, les congressistes volontaires vont tester et comparer des équipements destinés aux cyclistes, type cape à vélo, que plusieurs fabricants s’apprêtent à commercialiser », précise Hélène Perrais, apprentie assistante de management au CSTB. • Isabelle Corbé

Bike2Work est un projet européen imaginé pour favoriser l’usage régulier du vélo pour les trajets domicile-travail. Le projet est financé par le programme européen Énergie Intelligente Europe. Il réunit 14 partenaires issus de 13 pays européens différents : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Danemark, France, Italie, Malte, Pays-Bas, Roumanie, Royaume-Uni, Slovénie. L’ECF (European Cyclists Federation), association qui fédère un grand nombre d’associations de défense de la pratique du vélo à l’échelle européenne, coordonne le projet. C’est aussi l’association qui organise la conférence Velo-city. Plus d’informations sur www.bike2work-project.eu

PARTICIPEZ À L’EUROPEAN CYCLING CHALLENGE ! Principe de ce challenge lancé en 2012 auquel, l’an dernier, 17 000 cyclistes européens habitant 32 villes ont participé ? Les habitants de chaque ville participante comptabilisent le nombre de kilomètres effectués à vélo durant le mois de mai. Cette année, Nantes Métropole invite tous les habitants à relever le défi : que vous pédaliez pour aller travailler, vous tenir en forme, être ponctuel, mieux gérer votre emploi du temps ou pour le plaisir, faites le compte des kilomètres parcourus ! Du 1er au 31 mai. Renseignement et inscriptions sur www.europeancyclingchallenge.eu

LA CARTE LIBERTAN POUR GARER SON VÉLO EN SÉCURITÉ Utilisée depuis septembre 2014 par les habitants de la Métropole, la carte de transports en commun Libertan est un support d’abonnement annuel, de tickets courte durée. Depuis fin 2014, la carte permet d’utiliser les vélos bicloo et les voitures Marguerite, dès lors que l’on est abonné à ces services au préalable. Dorénavant, et ce depuis fin avril, la carte Libertan permet d’accéder aux parkings vélos sécurisés (payants) de Nantes Métropole, soit 1 135 places, gérés par EFFIA, NGE et la Semitan, dès lors que l’utilisateur est abonné. Ainsi, un usager qui souhaiterait avoir accès à tous les parkings devra souscrire un abonnement auprès de chacun des opérateurs. En cas de vol ou de perte de sa carte, l’utilisateur devra contacter chacun des services.

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LE VÉLO POUR TOUTES ET TOUS

Jeune ? Pas jeune ? Lycéen ? Retraité ? Le vélo, tout le monde peut s’y mettre, seul ou en famille. Les avantages sont si nombreux, et ce n’est pas seulement un mode de transport, c’est un mode de vie !

La mobilité s’apprend dès le plus jeune âge Pour sa troisième édition, le dispositif Mobilus a concerné 17 classes de onze écoles élémentaires de la métropole nantaise. Exemple d’ateliers proposés durant l’année avec la séance d’observation de la circulation et des modes de déplacement dans le centre-ville nantais par des CM2 de l’école Beauregard (Saint-Herblain). Un jeudi matin, place du Commerce, une vingtaine d’enfants, appareil numérique en bandoulière, entame une marche dans l’hypercentre nantais pour observer une zone à trafic limité (ZTL). Première étape : au bout du quai de Turenne, face au square Daviais. « Dans cette zone, que voyez-vous qui concerne la circulation et les différents modes de déplacement ? » lance Sara Guillet, conseillère mobilité au service promotion de la mobilité durable de Nantes Métropole. Les doigts se lèvent : cela va de bicloo à Marguerite, la voiture en auto-partage, du contresens cyclable à la signalétique, comme le panneau indiquant une vitesse limitée à 30 kilomètres-heure. « Cette visite

pédagogique de la ZTL est l’un des ateliers que nous proposons, dans le cadre du dispositif Mobilus. » « Il est important de faire découvrir aux enfants les différents modes et services de déplacements, la sécurité routière, et l’importance du partage des espaces de circulation en tenant compte les uns des autres », rappelle Claudine Chevallereau, vice-présidente de Nantes Métropole en charge du transport scolaire et de la sécurité routière. Les autres animations programmées concernent la location de vélo via bicloo ou NGE, la gare multimodale SNCF et le PC circulation de la Tan. C’est la troisième année que Véronique Fournier et sa classe de CM2 de l’école herblinoise Beauregard

participent à Mobilus. En amont de cette visite, ses élèves ont suivi, une présentation de l’écomobilité par l’association Place au Vélo. « J’aime bien ces projets à implication citoyenne, souligne l’institutrice. J’espère que les incidences vont être sur le long terme. » Originalité de cette

3e édition de Mobilus : à l’instar de la classe CM2 de Beauregard, quatre autres ont été initiées à la prise de vue photographique. Chaque classe inscrite va réaliser un projet. Et, durant le congrès Velo-city, l’ensemble des travaux réalisés sera exposé au sein du Cyclo-Village. • IC

Mobilus a motivé près de 400 écoliers de la Métropole.

Une autre façon de s’organiser Installés dans l’agglomération nantaise depuis 2010, Eléonore et Daniel Veillard vivaient à Paris, et se déplaçaient en transports en commun ou à vélo. « En arrivant ici, on s’est posé la question de l’achat d’une voiture. On a alors misé sur les transports en commun. Puis, on est passés au vélo », retrace Daniel Veillard, chef de projet à La Poste. Depuis 3 ans, ils sont propriétaires d’une maison à Rezé, à quelques pas du tramway, des écoles et des commerces. « Quand nos fils étaient plus petits, j’utilisais la carriole pour les transporter », se souvient Eléonore, énergéticienne. Leur fils aîné, William, 6 ans, commence à se déplacer de façon autonome, tracté, pour le moment, par ses parents. « Il faut juste être bien équipé pour la pluie », indique Daniel, qui ajoute : « À vélo, le rapport au temps est différent. » Pour les vacances, ils louent un véhicule. « Cela impose de bien s’organiser. C’est une autre façon de penser. On peut aller loin à vélo. Et puis, cela crée aussi du lien, par exemple avec nos voisins. » Tous les deux concèdent que le vélo restreint un peu leurs déplacements. « Autour de nous, les gens sont très étonnés », constate Eléonore. « Mais pas convaincus », conclut son mari. • IC

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Les collégiens en échappée vers les châteaux

Vingt-trois élèves de sixième du collège Le Breil, à Nantes, partent pendant 4 jours à vélo découvrir des châteaux de la Loire. Une première depuis plus de 10 ans dans ce collège classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP).

D

ans la cours du collège Le Breil, à Nantes, Aurore, Fanta et Leeshet ont enfilé leur casque et enfourchent leur vélo. Ils sont neuf à ainsi s’entraîner du fait de leur manque d’assurance sur un deux-roues. Les quatorze autres élèves de sixième sont en classe et révisent le Code de la route. Leur objectif, c’est un voyage en région Centre, où ils visiteront les châteaux de la Loire à vélo, au début du mois de juin. « Avec une moyenne de trente kilomètres à parcourir chaque jour », précise Benjamin Gauthier, professeur d’EPS coordonateur du projet. Avec lui, 5 autres enseignants de cet établissement classé en zone d’éducation prioritaire, tous « convaincus des bienfaits du vélo », se sont engagés dans la course aux châteaux, à l’initiative de l’un d’entre eux, Anthony Vergneau, professeur de français qui

Les collégiens du Breil s’initient au vélo.

avait déjà mené un projet similaire au collège Debussy. Aucun projet de cette ampleur n’a été mené au collège depuis 12 ans. « Le projet, qui nous emmène à Amboise, Blois, Chenonceau et Chambord, nous permet un travail interdisciplinaire, sur l’histoire, la géographie, les sciences et vie de la terre (SVT), poursuit l’enseignant. Cinq élèves non francophones récemment arrivés en France – un Italien, un Dominicain, un Pakistanais, un Algérien et un Espagnol - y participent également, ce qui peut faciliter leur intégration. » « Nous irons en train à Amboise, puis nous ferons la majorité des trajets d’un château à l’autre à vélo », précise le prof d’EPS. Une aventure incroyable pour des jeunes de 11 ans, qui parfois n’avaient jamais fait de vélo. « Les enfants ont vite appris ensemble », raconte Anne-Claude Mortier, enseignantedocumentaliste, engagée dans le projet. Ainsi, Yassine a appris à Diclane à en faire, tout comme Myriam et Fanta ont initié Nina. « Ce projet réintroduit le vélo dans le quotidien des enfants, explique Pierre Berger, enseignant à l’unité pédagogique pour élèves allophones arrivants (UPE2A), également investi. Certains viennent maintenant à l’école en deux-roues. » La réalisation d’un blog pour raconter cette épopée fait également partie du projet. Les vélos utilisés pour le périple sont loués au collège Ernest-Renan de Saint-Herblain. Pour financer le projet, outre quelques partenariats comme Nantes Métropole, les enfants vont aussi distribuer Couleur Locale, le journal de quartier des Dervallières, avec l’accord de la mairie de Nantes, ce qui leur permettra de récolter 600 euros. Au final, les familles ont 50 euros à payer. Et les enfants en garderont des souvenirs longtemps ! • Gwenaëll Lyvinec

« À vélo, on va plus facilement vers les gens »

Il y a 7 ans, lors de vacances en Bretagne, Marc Delu discute avec des cyclistes en randonnée le long du canal de Nantes à Brest. Il prend conscience que le vélo, ce n’est pas uniquement le Tour de France ! « Je fais partie de la génération des “ vélomoteurs ”, une génération pour laquelle la voiture fait partie du quotidien. Vers 15 ans, nous avons laissé tomber le vélo, jugé ringard, pour le vélomoteur, avant de passer à la voiture à notre majorité », analyse cet ancien commercial à la retraite. Dès lors, Marc Delu acquiert un bicycle, s’équipe progressivement, découvre le cyclotourisme avec l’AF3V (Association française pour le développement des véloroutes et des voies vertes). Et, en 2009, constatant qu’il a pédalé près de 7 000 kilomètres et effectué « seulement » 3 000 kilomètres en voiture, il abandonne son véhicule au chantier d’insertion Atao. « Depuis, je ne regrette rien. Quand j’ai besoin d’une voiture, j’utilise le covoiturage ou j’en loue une auprès de mes relations. Je me sens en meilleure santé. Je gagne de l’argent. Je vois vraiment la différence. » De mai à juin 2015, il va effectuer un vaste périple en solo jusqu’aux rives de la mer Noire. « À vélo, on prend le temps. On va plus facilement vers les gens. Cela m’a permis de rencontrer plein de personnes et d’associations. » • IC

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La saga des cycles Stella et ses champions. Le livre, signé Jean-Luc Ricordeau, habitant de Saint-Jean-de-Boiseau, retrace les parcours et les courses des cyclistes professionnels passés dans l’équipe du magasin Stella. Pour passer commande : jlricordeau@aliceadsl.fr. 22 €. Contact : 02 40 65 73 23

LE VÉLO, UNE INDUSTRIE D’HIER, D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN

On ne le sait pas toujours, mais l’histoire de Nantes a été marquée par l’industrie du cycle avec l’aventure Stella. Aujourd’hui, c’est aux portes de la Métropole que se poursuit cette histoire avec la Manufacture française du cycle.

Une petite reine orange, étoile de Nantes Un cadre orange, un frein à tambour, un guidon aux formes arrondies et, sur le triangle central du cadre, un logo en lettres gothiques : Stella. La marque de vélo nantaise a connu son heure de gloire dans les années 50 dans tout le Grand Ouest. C’est elle qui lança le champion cycliste Louison Bobet. Flash-back.

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étropédalage. Nous voici en 1912. Pierre Fonteneau, vendéen, achète une fabrique de cycles à Nantes, une échoppe où l’on peut aussi trouver des machines à coudre et autres landaus… La petite reine est alors le moyen de transport le plus utilisé après la marche. En 1919, l’usine prend le nom de Stella, et décide de ne produire que du matériel haut de gamme. Très vite, elle fabrique elle-même ses propres cadres et propose ainsi différentes gammes de vélos, pour aller au travail, pour les loisirs, pour la compétition... Résultat : dès 1925, faute de place, l’atelier de montage s’installe chaussée de la Madeleine et la fabrication des cadres et les magasins prennent place rue Laënnec. Malgré la période difficile de l’entre-deux-guerres, Stella par-

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vient à garder la tête hors de l’eau. « C’est le seul fabriquant de l’Ouest qui reste ouvert », raconte Jean-Luc Ricordeau, auteur boiséen d’un ouvrage sur les champions de Stella. L’entreprise rayonne alors sur tout le Grand Ouest. « Dans l’artisanat local nantais, c’était une grosse entreprise et Stella avait de la notoriété grâce aux résultats des champions qui véhiculaient son image dans la presse et aux actualités qui passaient au cinéma. » En effet, pour faire connaître la marque, l’usine subventionne déjà les meilleurs coureurs cyclistes régionaux, à qui elle fournit maillots et matériel pour le vélo. Le fils du patron, également nommé Pierre, entre dans l’affaire en 1934. Il a dès lors l’ambitieux projet de monter une équipe Stella, financée par l’usine. En 1945, Stella emploie plus d’une centaine de salariés, malgré la

concurrence, notamment avec l’enseigne de cycles Gitane, basée à Machecoul. C’est dans ces années-là, en 1948, que le rêve de Fonteneau fils se concrétisera avec l’arrivée d’un futur champion venu de SaintMéen-le-Grand : Louison Bobet. Avec ce jeune Breton, une véritable équipe d’une douzaine de coureurs se lance alors dans les compétitions nationales, jusqu’au Maroc ou en Algérie. C’est ainsi que Louison remportera le Tour de France à trois reprises entre 1953 et 1955, dont deux sur un vélo Stella ! Également champion du monde sur route en 1954, le coureur cycliste est alors, avec Pierre Barbotin, autre champion local, la publicité vivante des cycles Stella, au-delà des frontières françaises. Le départ de Louison Bobet de l’équipe Stella pour l’équipe Mercier, autre fabrique de vélos,

l’arrivée sur le marché des vélomoteurs, utilisés d’emblée par les ouvriers, marquent le début du déclin de l’usine nantaise, d’autant plus que Stella n’a plus les moyens de payer une équipe. « Pierre Fonteneau refusait les sponsors, raconte Jean-Luc Ricordeau. C’était un ingénieur qui avait de bonnes idées. Mais ce n’était pas un commercial. » La conjoncture et des choix commerciaux inappropriés vont peu à peu mener l’entreprise à réduire la voilure à quelques pas des années 60. L’une des dernières idées de Pierre Fonteneau sera le vélo pliant, le Poketby, un concept qui sera très vite récupéré et exploité sans que Stella puisse en tirer parti. L’usine nantaise fermera ses portes en 1976, laissant derrière elle le souvenir de moments qui auront marqué l’histoire du vélo. • Gwenaëll Lyvinec


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Une manufacture dans un bon cycle La Manufacture française du cycle à Machecoul a produit 245 000 vélos en 2014 et en prévoit 370 000 en 2015. Visite de la plus grosse usine française d’assemblage de cycles située aux portes de la Métropole. Chaque année, en France, il se vend près de 3 millions de vélos. La Manufacture française du cycle de Machecoul, à quelques kilomètres de la Métropole, en produira 370 000 en 2015, toutes gammes confondues et quasiment tous vendus en France. Là, 35 000 m2 abritent entrepôts, chaînes de montage, laboratoire et autre showroom. La Manufacture est la plus grosse usine d’assemblage de vélos en France, avec un chiffre d’affaires

de 130 000 vélos produits en 2013, à 370 000 prévus en 2015. « C’était pour Intersport une opportunité d’avoir une production sur le marché local et une chaîne de logistique plus courte, explique Yves Salaun, directeur général de la Manufacture. Notre logistique est notre valeur ajoutée. » La manufacture propose une livraison régulière des cycles en direct magasins à ses clients, sans qu’ils aient besoin de rappeler ou de faire du stock pour les grosses saisons. Lesdits clients sont les grandes surfaces alimentaires : Auchan, Leclerc, Intermarché, Cora, Carrefour, etc. ; les grandes surfaces de sport comme Go Sport, Intersport, et les magasins spécialisés. « La majorité des pièces des vélos ne sont pas disponibles en Europe et sont donc réalisées en Asie (Chine, Taïwan, Vietnam…) et

La Manufacture française du cycle à Machecoul a produit 245 000 vélos en 2014.

plus emballé), de charger davantage de cadres et d’utiliser moins de containers pour le transport, ce qui, au final, nous coûtera moins cher et sera bon pour l’environnement. » Au cœur de l’usine, les cadres peints attendent d’être montés. Ils sont spécifiques à chacun des clients et portent les cou-

POUR ASSURER SON ESSOR ET ENTREPOSER SES CYCLES, LA SOCIÉTÉ LSL DU GROUPE INTERSPORT SPÉCIALISÉE EN LOGISTIQUE A OBTENU UN PERMIS DE CONSTRUIRE POUR ENTREPRENDRE DES TRAVAUX POUR UN ENTREPÔT DE 6 000 M2 À MACHECOUL. IL VERRA LE JOUR EN 2016. de plus de 35 millions d’euros en 2014. En 2015, elle compte plus de 300 salariés. Elle sera présente à Velo-city. L’usine, qui fut propriété de Gitane (1925-1972), du groupe Renault jusqu’en 1992, puis de Cycleurope, a été rachetée en 2013 par Intersport. Depuis, la production de vélos est montée en puissance, passant

assemblées ici. Mais nous souhaitons relocaliser certains travaux, comme la peinture sur les cadres. » 10 % des vélos sont actuellement peints sur place, quand le reste est fait en Chine. « On veut faire 90 % de la peinture à Machecoul. Cela permettra d’utiliser moins de cartons (un vélo peint est plus fragile et donc

leurs de chaque marque. Ces futurs vélos-là sont destinés aux grandes surfaces alimentaires. Ensuite, les pièces, pédales, chaînes, freins, etc. seront de qualité différente selon le prix réclamé par la marque. À terme, la Manufacture entend produire « jusqu’à 450 000 vélos ». Pour assurer cet essor et entreposer

ses cycles, la Société LSL du Groupe Intersport spécialisée en logistique a obtenu un permis de construire pour entreprendre des travaux pour un entrepôt de 6 000 m2 à Machecoul . Il verra le jour en 2016. « Nous venons aussi de racheter la marque de cycles haut de gamme Sunn, afin de fournir en vélos de haute qualité un plus grand nombre de magasins spécialisés, reprend le directeur général, tout en dévoilant des cycles haut de gamme, au cadre en aluminium, aux pièces siglées Shimano, marque japonaise de renom. On exporte peu en Europe à ce jour, mais on le fera rapidement, grâce à la marque Sunn, qui a une très bonne image. » Tout comme le faisaient déjà des Stella, Mercier ou Gitane à une autre époque, la Manufacture française du cycle a aussi investi dans une équipe

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de course VTT sous le nom de Sunn. Une autre piste de développement ? Le vélo à assistance électrique (VAE). « Il permettra de relocaliser la réalisation des pièces en Europe, précise Yves Salaun. On veut développer le VAE et l’assembler entièrement ici. Par le passé nous en produisions 1 500 par an. Cette année, nous allons en sortir 10 000. » VAE de ville, VTT, pour tous types de clients, la gamme se déploie afin de diversifier les potentiels acheteurs. « Les produits qui marchent le mieux restent le VTT et maintenant le VAE, que l’on vend de plus en plus. » • Gwenaëll Lyvinec Manufacture française du cycle, showroom et magasin d’usine, 27 rue Marcel Brunelière, Machecoul. www.velodirectusine.com

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VOYAGER À VÉLO CHEMINE DANS LES ESPRITS Très prisé des étrangers, de plus en plus en vogue en France, le tourisme à vélo s’impose progressivement comme mode de déplacement durant les vacances. À Nantes, l’association France Vélo Tourisme promeut cette façon de voyager via un site Internet sur lequel plus de 10 000 kilomètres d’itinéraires ainsi que de nombreux services d’accueil sont recensés.

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egroupant des professionnels et des collectivités locales, l’association France Vélo Tourisme a fait le choix, il y a 5 ans, de baser son siège social à Nantes. « La ville se trouve au croisement des deux principaux itinéraires qui traversent la France : L’EuroVelo 6, qui épouse en partie le tracé de la Loire à Vélo, et la Vélodyssée, qui relie le sud de l’Angleterre à la côte basque et constitue la partie française de l’EuroVelo 1, explique Philippe Coupy, son directeur. De plus, Nantes a

mené ces dernières années une politique exemplaire en matière d’aménagements cyclables. » Objectif de l’association ? Promouvoir cette façon de voyager itinérante. « Nous voulons contribuer au développement de l’offre touristique en France, qu’il s’agisse de la création d’infrastructures ou de services d’accueil, ou de promouvoir cette offre auprès des touristes étrangers et français. » Sur un site Internet national lancé en 2013, France Vélo Tourisme répertorie les grands itinéraires, soit plus de 10 000 kilomètres de voies

aménagées à ce jour, les hôtels accueillant les cyclistes ou encore les agences de voyages spécialisées. « En France, les retombées économiques du tourisme à vélo représentent 2 milliards d’euros, soit la moitié du chiffre d’affaires de l’industrie du vélo. Les cyclistes itinérants dépensent plus que les autres touristes, avec près de 70 euros par jour et par personne. Grâce aux aménagements cyclables, les collectivités valorisent leurs territoires. De leur côté, les professionnels du tourisme en tirent profit. De plus, les pistes cyclables réalisées

sont utilisables par les populations locales. » Dans la foulée des Néerlandais, des Danois, des Allemands et des Américains, les Français adoptent peu à peu cette manière itinérante de voyager. « Plus les parcours sont aménagés et sécurisés, plus cette pratique se développe. Les gens s’aperçoivent qu’il y a des choses à découvrir près de chez eux, d’une façon agréable et écoresponsable. Et puis, le voyage à vélo fait rêver les gens. » • Isabelle Corbé www.francevelotourisme.com et au 02 40 99 36 55.

Un dépliant pratique pour les usagers cyclistes Comment rentrer à Nantes, ou en sortir ? Où trouver un réparateur ? Quelles sont les infrastructures adaptées aux cyclistes ? Des questions auxquelles un document, coédité par le Voyage à Nantes et le Conseil général de Loire-Atlantique, apporte des réponses sous forme d’un plan détaillé. Située au croisement de deux axes majeurs, l’EuroVelo 6 (environ 800 000 cyclotouristes par an pour La Loire à vélo) et la Vélodyssée, Nantes voit défiler pléthore de cyclistes venus d’ailleurs. « Qu’ils empruntent l’un ou l’autre de ces deux itinéraires, Nantes est une étape incontournable de leur voyage », assure Aurélie Péneau, chargée du développement touristique au Voyage à Nantes. D’où l’idée de leur proposer un document pratique, sous forme de carte reproduisant l’agglomération nantaise et ses environs. « Sur ce dépliant sont localisés les offices de tourisme, les différents points d’intérêt touristique, les sites ayant adopté une démarche d’accueil des cyclistes, les réparateurs. Différentes applications existantes sont également recensées. On y trouve également des conseils pratiques, par exemple comment franchir le pont de Saint-Nazaire, comment sortir de Nantes ou comment y rentrer. » Conçu conjointement par Le Voyage à

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Nantes, le CG 44, et Nantes Métropole, ce dépliant est disponible dans les offices de tourisme et les 96 lieux départementaux labellisés « Accueil vélo ». Par ailleurs, l’équipe du Voyage à Nantes a plusieurs projets dans ses cartons visant à améliorer l’accueil des cyclotouristes. « En moyenne, un voyageur en itinérance dépense 70 euros par jour, son séjour dans une région durant parfois jusqu’à 8 jours. D’un point de vue touristique, c’est important de poser Nantes comme ville “ vélo friendly ”. » Ainsi, à l’horizon 2016, trois lieux destinés à accueillir de l’hébergement, du stationnement et une guinguette devraient être aménagés en bord de Loire, sur les communes de Mauves, Thouaré et Sainte-Luce. Autre projet en réflexion : une auberge de jeunesse, destinée aux cyclistes de la Loire à Vélo, basée sur une péniche ! • IC


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Le vélo au rayon santé ! Sport : prendre soin de son cœur

Vous n’imaginez sans doute pas à quel point faire du vélo vous fait du bien. Marie-Carol Paruit, médecin au CHU de Nantes, spécialiste en médecine du sport, explique pourquoi l’activité physique, et en particulier le vélo, est bon pour la santé.

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’hôpital S a i n t - diogramme. » Mais revenons à de reprise, lorsque l’on n’a pas Jacques de Nantes nos moutons, ou plutôt, à notre fait de sport depuis longtemps. abrite un bâtiment vélo et à ses effets sur la santé. C’est un sport doux. On peut le assez peu connu du « L’activité physique d’une pratiquer facilement, même si commun des sportifs manière générale a de nom- on est en surpoids. Le tout, c’est du dimanche : l’Institut régio- breux effets positifs sur la santé, de pédaler tranquillement, régunal de médecine du sport. En dit-elle. Cela réduit les risques lièrement sans s’essouffler. On revanche, les sportifs de haut de maladie cardiaque, diminue ne doit pas chercher à se mettre niveau du Grand Ouest, au sein le diabète et le cholestérol, ren- dans le rouge. » Marie-Carol de nombreuses disciplines (tir, force le système osseux et mus- Paruit le dit clairement : « En handball, voile, cyclisme, médecine, aujourd’hui, athlétisme, basket, etc.) l’activité physique connaissent bien les courelève de la prescription loirs de cet endroit. C’est médicale. Beaucoup de là qu’ils font leur suivi gens sont sédentaires, médico-physiologique : restent assis toute la comprenez que c’est là journée, ne dépensent que l’on regarde de près si pas les calories apporl’entraînement intensif ne tées par leur alimentamet pas à mal leur corps tion. » Selon les pays, ou leur mental. « Un sporentre 60 et 85 % des tif de haut niveau ne joue adultes ne bougent pas pas à la belote, résume suffisamment d’après Marie-Carol Paruit, resune étude médicale de ponsable de l’unité foncl’OMS (Organisation tionnelle Médecine du mondiale de la santé). sport, dans cette antenne Bref, si vous voulez augdu CHU de Nantes. Il menter votre espérance fait plus de 18 heures de de vie, il faut marcher ou sport par semaine. S’il a pédaler. La prescription une douleur à l’effort, s’il du docteur : 30 minutes a été victime de malaise, d’activité physique, s’il ressent des douleurs, trois fois par semaine, des palpitations, s’il n’arau minimum, accomrive pas à bien récupérer, pagnée d’une alimentaon doit en déterminer la tion équilibrée. Au-delà Marie-Carol Paruit, médecin du sport, CHU de Nantes. cause. » L’un des moyens de 10 heures de sport pour trouver l’origine du par semaine ? « On est problème consiste à soumettre culaire, améliore la circulation dans le sport intensif. Là, il faut à l’effort le sportif, et là, on peut sanguine, augmente la capacité un suivi médical. » Un dernier le dire, le vélo est un peu l’arme respiratoire, permet de réduire conseil pour la route : « Choisir fatale. « C’est un bon outil de son surpoids en consommant un vélo adapté à sa morpholotravail pour nous, précise Marie- les graisses, apporte du bien- gie, utiliser un équipement (le Carol Paruit, qui vient de rece- être en diminuant le stress et casque, les gants, le gilet) pour voir l’un des derniers-nés de la en sculptant sa silhouette, et éviter notamment les blessures haute technologie à pédales. Il facilite l’endormissement… » en cas de chute, et s’hydrater permet de mesurer les efforts Rien que ça ! L’avantage du pendant l’effort. » fournis par le sportif tout en lui vélo ? « C’est un sport porté. • David Pouilloux faisant passer un électrocar- C’est une très bonne activité

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conseils (*) pour ne pas faire n’importe quoi avec son cœur

Je signale à mon médecin toute douleur dans la poitrine ou tout essoufflement anormal, toute palpitation cardiaque ou tout malaise survenant avant ou après l’effort. Je respecte toujours 10 un échauffement de 10 min et une récupération de 10 min lors de mes activités sportives. Je bois 3 ou 4 30 gorgées d’eau toutes les 30 min pendant mes activités sportives. J’évite les activités intenses par des températures extérieures inférieures à – 5 °C ou supérieures à + 30 °C.

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Je ne fume pas, en tout cas pas pendant les deux heures qui précèdent ou qui suivent ma pratique sportive. Je ne prends pas de substances dopantes et j’évite l’automédication. Je ne fais pas de sport intense si j’ai de la fièvre, ni dans les 8 jours qui suivent une grippe (fièvre et courbatures). Je pratique un bilan médical avant de reprendre une activité sportive intense. (*) Règles d’or du Club des cardiologues du sport.

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Agenda

TOUS EN SELLE POUR LA VÉLO PARADE ! Mercredi 3 juin, sur le coup de 17 h 30, rendez-vous au Parc des Chantiers, à proximité du Cyclo-Village, pour une grande parade festive et populaire, qui, au fil des 12 kilomètres du parcours, promet nombre de surprises aux cyclistes et aux spectateurs. Organisé par Le Voyage à Nantes et imaginé par le collectif Yodel, l’événement s’achèvera par un concert. Pas de congrès Velo-city sans Vélo Parade ! Respectant scrupuleusement cet adage, Nantes accueille, par conséquent, dans son centre-ville, « la plus grande piste cyclable du monde », dixit Gregg Brehin, du collectif artistique nantais Yodel. « Le but, c’est que les gens sortent du boulot, viennent en famille, montent en selle et qu’ils aient toute la ville pour eux durant quelques heures », expose Arnaud Bénureau, lui aussi membre de Yodel. Organisée par Le Voyage à Nantes, la Vélo Parade va donc s’élancer à 17 h 30, du Parc des Chantiers, pour un itinéraire combinant artères familières et rues méconnues : rue Jean-Jacques Rousseau, place du Commerce, rue Crébillon, rue de l’Arche sèche, rue Mathurin Rodier (entre la Cathédrale et le

Château des Ducs), les berges de Loire, pont Willy Brandt, chaussée de la Madeleine, etc. Bénéficiant d’un périmètre de sécurité similaire à celui des courses et marathons, cette déambulation s’annonce riche en animations drolatiques et apparitions déjantées, avec, entre autres surprises, une façon de concevoir l’encadrement plutôt décalée, des chars thématiques construits en partenariat avec le Comité des fêtes de Nantes, des tronçons du parcours relookés, une escale rafraîchissante surprenante... Après un ultime détour par la grue Titan, la parade reviendra ensuite à son point de départ, où est programmé un critérium ouvert à tous, « ludique pour ceux qui participent, spectaculaire pour ceux qui regardent », annonce encore Arnaud Bénureau.

Comme il se doit, la fête se prolongera en soirée, par un concert gratuit.

Demandez le programme ! À partir de 14 h : animations pour petits et grands au Parc des Chantiers, avec des démonstrations de bike polo, BMX (bicycle motocross), tricycles ou draisiennes (vélos sans pédales). 16 h : accueil des participants. 17 h 30 : début de la Vélo Parade. 19 h 30 : fin de la Vélo Parade, retour des participants sur le Parc des Chantiers. 20 h : critérium (participation sur inscription). 21 h : concert (I.N.U.I.T) pop électro

Les surprises du parcours Routes barrées à partir de 16h30 > 21h00 Circulation possible pendant la parade Transports en commun Circulation de la ligne 4 - Busway et de la ligne 3 du tramway maintenue. Ligne 1 - pas de circulation tramway de 17h30 à 19h30 entre les stations "Médiathèque" et "Manufacture" Ligne 2 - pas de circulation tramway de 17h30 à 19h30 entre les stations "50 Otages" et "Aimé Delrue"

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Le parcours de la parade

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ARRIVÉE

DÉPART > 17h30

Plan de circulation. Le dépliant présentant le tracé détaillé de l’itinéraire et les axes interdits à la circulation automobile est disponible à partir du 10 mai. bicloo. Différents artistes ont « customisé » 10 bicloo, qui vont être dévoilés au public à l’occasion de la Vélo Parade. À l’issue de l’exposition, les 10 vélos relookés rejoindront la flottille bicloo.

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Agenda Quinzième édition de la fête du vélo ! Le dimanche 7 Juin, de 9 h à 18 h, participez à la quinzième édition de la Fête du vélo, en clôture officielle du colloque Velo-city 2015. L’association Place au Vélo propose de nombreux pôles d’animations qui vous accueilleront tout au long d’un parcours modulable selon votre humeur, votre temps et vos centres d’intérêt ! Plus d’infos sur : www.placeauvelo-nantes.fr

TOUT UN VILLAGE POUR LE VÉLO ! Pendant le congrès Velo-city 2015, le Cyclo-Village va être le lieu de rencontres et d’animations incontournable à Nantes. Implanté au Parc des Chantiers, à proximité des Nefs, cet événement, ouvert à tous les habitants, vise à mettre en exergue les différents usages du vélo (loisirs, santé, vie, domicile-travail, usages familiaux) et à faire la démonstration que, plus qu’un transport ou un sport, c’est également un objet de vie, d’initiatives, de cultures. Inauguré le jour de la Vélo Parade, le Cyclo-Village va se dérouler jusqu’au dimanche 7 juin, faisant d’ailleurs office de point de ralliement durant la Fête du Vélo. Les jeudi 4 et vendredi 5 juin, les dispositifs mis en œuvre à destination des scolaires, comme Mobilus, seront mis en avant (des visites des ateliers d’Atao étant, par exemple, organisées par Nantes Métropole pour les scolaires et les entreprises). De plus, la journée de vendredi sera également dédiée à des forums entreprises et la présentation des projets citoyens et entreprises distingués suite à un VOUS DONNE RENDEZ-VOUS AU appel à projets. Structuré autour de différents pôles d’animation et d’exposition, le Cyclo-Village DU 3 AU 7 JUIN sera animé par des associaATELIERS MERCREDI 3 JUIN DIMANCHE 7 JUIN ANIM ATIONS tions locales (Place au Vélo, VÉLO PARADE FÊTE DU VÉLO EXPOSITIONS Vélocampus), des opérateurs ÎLE DE NANTES vélos (NGE, bicloo) et des PARC DES CHANTIERS entreprises (les Boîtes à vélo). De nombreux temps forts Plus d’informations sur › www.nantesmetropole.fr/cyclovillage sont annoncés, parmi lesquels des créations musicales et théâtrales, une piste de sécurité routière, des ateliers brico-vélo, des expositions de dessins et photos, une borne multimédia, une bourse aux vélos, des démonstrations de sportive polo bike, urban bike, BMX, le funambule à vélo… Du 3 au 7 Juin 2015, au Parc des Chantiers, Île de Nantes. www.nantesmetropole.fr/cyclovillage DÉPART 17H30

LE CYCLOTOUR SILLONNE LA MÉTROPOLE Initié pour sensibiliser les habitants aux différents usages de la bicyclette, le Cyclotour consiste en un stand d’accueil et d’information visant à valoriser le vélo, les services et ses usages. Proposant différentes animations, il va également présenter les grands événements en marge du congrès Velo-city (La Vélo Parade, le CycloVillage, la Fête du Vélo). Entamé le 28 mars à Rezé, son périple dans l’agglomération va s’achever le 14 novembre, durant le Festival du voyage à vélo, organisé à la Manufacture à Nantes. D’ici là, de très nombreuses étapes sont programmées, le passage du Cyclotour coïncidant, à chaque fois, avec une manifestation initiée par la commune d’accueil. Jeudi 14 mai, aux Sorinières : « Interquartiers », stade Louis Bartra, 16 rue de la Quindonnière, de 10 h à 18 h. Samedi 23 mai, à Bouguenais : « Le vélo dans tous ses états », place Pablo Neruda, de 10 h à 18 h. Dimanche 24 mai, à Saint-Aignan-de-Grand-Lieu : « Le Cyclotour des curiosités », place Millénia (près de la mairie), toute la matinée. Samedi 30 mai, à Saint-Herblain : « Le village-vélo de la Bégraisière », parc de la Bégraisière, de 14 h à 19 h. Samedi 30 mai, à Nantes (Bellevue–Chantenay–Butte Sainte-Anne) : « Cycloquartier », à l’école Lucie Aubrac, boulevard Jean Moulin, de 10 h à 18 h. Dimanche 31 mai, à Mauves-sur-Loire : « Le Cyclotour », rue de la Mairie, Toute la matinée, Mauv’ Vélo. Dimanche 31 mai, à Sautron : « Le Cyclotour », Halle de la Linière, parc de la Linière, de 9 h à 13 h. Samedi 13 juin, à Orvault : « Vélo en fête », stade de Gagné, de 14 h à 18 h. Samedi 6 et dimanche 7 septembre, à Nantes : « La Folie des Plantes », Parc du Blottereau. Samedi 12 septembre, à Saint-Sébastien-sur-Loire : Île Forget de 14 h à 18 h, « Sportissimo ». Samedi 19 septembre, à Couëron : sur les bords de Loire. Samedi 14 novembre, à Nantes : Festival du Voyage à Vélo, à la Manufacture.

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Son manège à lui Lionel Jaret réalise un manège écologique d’animaux de Loire en métal qui tourne grâce à des vélos. Il est installé sur une des îles de Loire de sa commune, à SaintSébastien depuis le 25 avril. On court parfois après plusieurs passions sans pouvoir les unir. Lionel Jaret, 55 ans, habitant de Saint-Sébastien-sur-Loire, a mis du temps à conjuguer sa passion pour le travail du métal, son amour du vélo, son penchant naturel pour la nature et la Loire et son travail d’artiste. Mais aujourd’hui, ça y est : les pièces du puzzle sont assemblées et prennent la forme d’un manège étonnant, un rêve d’enfant enfin réalisable. « Je suis un enfant de la Loire et je voulais faire un manège représentant la faune ligérienne », raconte l’ancien marionnettiste de rue. Dans les authentiques écuries du général Cambronne mises à disposition par la mairie de Saint-Sébastien, Lionel Jaret a ainsi fait naître héron, fourmi, grenouille et autres créatures « animaliques » qui vont habiter son manège. Ce rêveur, qui confie avoir « des vélos qui trottent dans la tête », ne se déplace qu’à bicyclette. Il n’a donc pas oublié de mettre au cœur de cette mécanique quatre anciens deux-roues. « Les parents vont s’activer, dit Lionel en riant. En pédalant, ils feront tourner le manège ! » Le paradoxe, c’est que c’est un accident de vélo qui va lui donner l’élan nécessaire pour élaborer ce rêve de manège. « Pendant mes onze mois de convalescence, j’ai réfléchi, étudié le sujet et j’ai beaucoup appris sur les manèges. C’est ce qui m’a permis de m’en sortir. » Métallier de formation, cet artiste dans l’âme n’avait jamais

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Nantes Métropole - Juin 2015

exercé, « mais c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas ». Alors, il se lance bille en tête dans la réalisation d’animaux de Loire en métal. Puis, parce qu’il faut « rationaliser en fonction du budget, du temps de travail », Lionel prend son bâton de pèlerin et dégote des partenaires. Il propose à l’IUT La Fleuriaye de Carquefou de faire de son manège un sujet d’étude. « Les élèves de génie mécanique et productique réalisent une partie du projet », explique Lionel. Le lycée professionnel de la Joliverie, à Saint-Sébastien, est intéressé par l’idée et construira

le garde-corps. Le lycée technique Arago à Nantes se chargera des structures métalliques, des planchers et de la toiture en bois de robinier, dit faux acacia, « bois non traité et à non putrescible ». « J’ai également de l’aide du lycée Louis-JacquesGoussier de Rezé, qui se charge de la fabrication de tous les éléments de décoration », souligne avec satisfaction ce touche-àtout. Un passage par le financement participatif ou crowfunding, via la plateforme web nantaise KissKissBankBank, lui permet de réunir un premier apport, pour mener à bien

Rencontre

son projet qui visiblement fait rêver au-delà des frontières. Il s’en étonne encore : « J’ai même eu des contributions de Hongrie et de Barcelone ! » Accompagné par la BGE (Boutique de gestion Entreprendre), il crée sa petite entreprise en tant qu’exploitant du futur manège, grâce à diverses aides (Région dans le cadre de sa création d’entreprise, Agefip, département, etc.), au soutien des siens et à celui de la mairie de Saint-Sébastien. Au final, son manège à lui fait 7 mètres de diamètre. Il tourne grâce à de beaux vieux vélos des années 30, DE selles en cuir FÉERIQUES et poignées en BESTIOLES bois, « trouvés D’ACIER. sur e-Bay ou Leboncoin », sur lesquels doivent pédaler les adultes pendant que les enfants de 2 à 10 ans chevauchent les créatures ligériennes… Les plus petits, de 9 mois à 2 ans, peuvent s’installer dans une fleur de métal, à l’arrière des vélos. Les féeriques bestioles d’acier poli sont au nombre de huit. Dix-huit mois auront été nécessaires pour les réaliser, et chacune aura nécessité un minimum de 200 heures de travail. Un boulot de titan mené à bien grâce à l’aide de 5 stagiaires du lycée François Arago. Le 25 avril dernier, le manège s’est posé au cœur des îles de Loire de Saint-Sébastien. « Mais il est démontable et pourra s’installer sur de gros événements, par exemple », insiste Lionel. Dans un sourire, il conclut : « Je trouve que le vélo est la plus belle invention de l’humanité, après la roue… » • Gwenaëll Lyvinec // Photo : Patrick Garçon


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