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J O U R N A L
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L A
C O M M U N A U T É
U R B A I N E
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N A N T E S
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B I M E S T R I E L
International
Retour sur le Forum des Eurocités Page 2 Planète
V. Joncheray
N°25. Janvier / Février 2010
Copenhague : le climat en question Page 3
P. Garçon
Entreprise
Être à la pointe de l’innovation Innover, c’est améliorer les services et les objets du quotidien et c’est aussi préparer le futur. Un dossier qui explique comment Nantes Métropole soutient l’innovation sur son territoire. Pages 11 à 17
Emploi : un CV, !5 s’il vous plaît Page Infographie du dossier
L’innovation P. 12et 13
Basse-Goulaine / Bouaye / Bouguenais / Brains / Carquefou / Couëron / Indre / La Chapelle-sur-Erdre / La Montagne / Le Pellerin / Les Sorinières / Mauves-sur-Loire / Nantes / Orvault / Rezé / Saint-Aignan-de-Grand-Lieu / Saint-Herblain / Saint-Jean-de-Boiseau / Saint-Léger-les-Vignes / Sainte-Luce-sur-Loire / Saint-Sébastien-sur-Loire / Sautron / Thouaré-sur-Loire / Vertou
Grands événements
L’Appel de Stockholm extrait de la déclaration finale de la Conférence des Nations unies sur l’environnement qui se déroula à Stockholm du 5 au 16 juin 1972. Cette conférence fut en quelque sorte l’acte de naissance du développement durable. Du 25 au 28 novembre dernier, plus de 35 ans après cet événement et 15 jours avant le Sommet mondial de Copenhague sur le climat, la ville de Stockholm recevait de nouveau une réunion internationale consacrée au développement durable : l’assemblée générale d’Eurocités. Réseau fédérant 135 villes européennes de plus de 250 000 habitants, Eurocités a pour objectif de faire entendre la voix des villes au niveau de l’Europe et de permettre à ses membres de partager idées et bonnes pratiques. « Les défis urbains et les Stockholm, en Suède, a reçu l’assemblée générale des Eurocités solutions durables », tel était le thème de cette assemblée au Du 25 au 28 novembre dernier, l’assemblée générale des cours de laquelle les grandes métropoles ont échangé sur les Eurocités s’est tenue à Stockholm, en Suède. Point d’orgue de solutions pour lutter contre le cette rencontre internationale : un appel pour lutter contre le réchauffement climatique. changement climatique. Rôle urbain. « Aujourd’hui, « La protection de l’environ- nement. Défendre l’environ- les villes concentrent plus de nement affecte le bien-être des nement pour les générations 50 % de la population mondiale peuples et le développement présentes et à venir est devenu et émettent 75 % des gaz à effet économique du monde entier. pour l’humanité un objectif pri- de serre, ce qui représente aussi Nous devons à présent orienter mordial. » Contrairement à ce 75 % du potentiel de réduction nos actions en songeant à leurs que l’on pourrait croire, ce texte de ces émissions. Elles ont donc répercussions sur l’environ- a plus de 35 ans. Il s’agit d’un un rôle clé à jouer dans la lutte
contre le changement climatique », explique Jean-Marc Ayrault, Président de Nantes Métropole. Les déplacements, l’habitat et l’activité économique qui relèvent directement des compétences des villes sont les trois principales sources de gaz à effet de serre. En menant une action volontariste sur leurs territoires et en inscrivant l’ensemble de leurs politiques publiques dans une vraie logique de développement durable, les villes ont la capacité de faire bouger les lignes. Voilà pourquoi, le 27 novembre dernier, les maires des métropoles européennes et américaines ont lancé l’Appel de Stockholm. Par ce texte, ils manifestent solennellement leur désir de voir les États parvenir à un accord ambitieux lors du Sommet de Copenhague, et affirment leur rôle central dans la lutte contre le changement climatique. « Avec l’Appel de Stockholm, nous pesons sur les négociations de Copenhague pour affirmer l’utilité de notre rôle, insiste JeanMarc Ayrault. Les États doivent prendre conscience qu’ils n’atteindront pas leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre sans le concours des villes. Aujourd’hui, toutes les villes veulent agir. Il faut donc que les États leur en donnent les moyens. » • Carole Paquelet
Sur nantesmetropole.fr De Nantes à Stockholm : miser sur les éco-quartiers
Stockholm : l’appel des villes avant Copenhague
L’éco-quartier Hammarby Sjöstad de Stockholm est un modèle en termes d’économie d’énergie, de protection de l’environnement ou de valorisation des déchets. Découvrez le reportage et le film vidéo.
À quelques jours du Sommet mondial sur le Climat de Copenhague, les villes d’Eurocités se sont retrouvées à Stockholm, en Suède, pour faire entendre leurs voix dans la lutte contre le changement climatique.
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Le clin d’œil au web…
Un film sur www.nantesmetropole.fr
Copenhague
Grands événements
édito
Les villes au cœur de l’enjeu climatique.
Se faire entendre
L’Ours polaire, une oeuvre d’art présentée à Copenhague.
Ce ballon, à l’entrée du Bella Center, contient le volume d’1 t de CO2.
Nantes Métropole défendait le rôle des villes à Copenhague Du 7 au 18 décembre 2009, plus de 190 pays étaient à Copenhague pour le sommet des Nations Unies sur le climat. Les villes aussi, et Nantes Métropole y défendait le rôle des villes. Copenhague est la capitale du Danemark, et le temps d’un sommet, cette belle ville du Nord de l’Europe, était aussi la capitale du monde. Et ce pour un sujet qui nous concerne tous : le changement climatique. Le temps était froid, sec, et les milliers de personnes en file indienne grelotaient à l’entrée du Bella Center, centre névralgique des négociations sur le climat. Chefs d’Etats, élus des gouvernements locaux, ONG, associations, tout le monde s’était donné rendez-vous ici pour parler de l’avenir de la planète. Objectif : se mettre d’accord pour réduire les émissions de CO2, et diminuer ainsi l’effet de serre et limiter la hausse des températures à 2°C d’ici à 2050. Porte-parole
Comment Nantes Métropole participe-t-elle à ce sommet ? « En parallèle du sommet COP 15, qui concerne les Etats, il y a le sommet des maires, qui souhaite faire pression sur les Etats pour que leur rôle soit reconnu et inscrit dans le futur traité. Affirmer le rôle des villes dans la lutte contre
l’effet de serre est un enjeu très important, déclare Jean-Marc Ayrault, Président de Nantes Métropole. Les villes sont responsables de 75% des émissions de dioxyde de carbone. Elles sont donc en premier ligne pour réduire leurs émissions à travers leurs politiques publics dans les transports ou l’énergie. Sans les villes, les Etats ne pourront pas atteindre leurs objectifs de réduction. » Aux côtés de Los Angeles, Durban, Tokyo, Pékin, Nantes Métropole est ainsi le porteparole des villes du monde pour les négociations sur le climat.
« L’autre enjeu du sommet de Copenhague est de savoir qui va baisser sa consommation de carbone et de combien, résume Ronan Dantec, vice-président de Nantes Métropole en charge du Plan climat. Cette négociation engage l’avenir de la planète et nous oblige à trouver un nouveau modèle de développement pour les pays du Nord qui sont développés et ceux du Sud qui aspirent à le devenir. » Et tandis que les négociations se poursuivent, la neige fait son apparition sur les canaux de la grande ville viking. • David Pouilloux
En ce début d’année 2010, je vous adresse mes vœux les plus chaleureux. Pour une métropole comme celle de Nantes, il est important de se faire entendre des oreilles du monde. Récemment, notre métropole a donné de la voix à Stockholm puis à Copenhague sur ce sujet si important, le changement climatique. Nantes Métropole a été le porte-parole officiel des villes du monde dans les négociations sur le climat et s’est battue pour que leur rôle premier dans la lutte contre l’effet de serre soit inscrit dans le futur traité. Ce n’est pas rien. C’est d’abord la preuve que sa politique en la matière est reconnue partout et par tous. C’est aussi la preuve que les autres grandes villes européennes lui font confiance pour défendre au mieux leurs intérêts. Face aux États, face aux organisations internationales, face à l’Union Européenne ou face aux Nations Unies, une ville seule a du mal à exister et du mal à se faire comprendre. Elle doit faire corps avec les autres. De par le monde, les maires partagent en effet les mêmes défis et doivent défendre ensemble au plus haut niveau les besoins de leurs habitants. C’est le rôle des organisations comme Eurocités ou CGLU (Cités et gouvernements locaux unis) de faire entendre la voix des villes et par là-même la voix de leurs citoyens. Jean-Marc Ayrault
Président de Nantes Métropole
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Nantes Métropole actualités
L’Espace culturel de la Tour à plomb Les 5 et 6 décembre derniers, la Ville de Couëron a inauguré le nouvel Espace culturel et associatif de la Tour à plomb. Une reconversion pleinement réussie pour ce site industriel chargé d’histoire. Après plus de deux ans de travaux, le site de l’ancienne usine Tréfimétaux de Couëron a rouvert ses portes. Situé sur les bords de Loire, au pied de la Tour à plomb, ce haut lieu de la mémoire ouvrière a repris vie, différemment. Les vastes halles où se rendaient naguère les métallos accueillent désormais l’Espace culturel et associatif de la Tour à plomb. Dédié à tous les Couëronnais, ce nouveau lieu d’animations et d’échanges s’étend sur 2 100 m2. Mis à la disposition de 3 syndicats et de 30 associations, dont 10 ont un local permanent, cet équipement abrite des bureaux, des salles de réunions, des ateliers La Tour à plomb de Couëron, haut lieu du passé industriel de la ville.
Les halles de l’usine accueille aujourd’hui l’espace culturel et associatif.
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2 studios de répétition pour la musique
d’arts plastiques, des zones de stockage et d’archives, et 2 studios de répétition dédiés aux musiques actuelles. Au rez-dechaussée, une salle d’exposition et un café-concert qui accueillera des soirées cabaret ont pris place. Devant les halles aux façades colorées, la place des 12 Femmes en colère a été transformée en lieu où il fait bon flâner. Inscrite dans la continuité du réaménagement des quais de la Loire, cette réhabilitation a été menée dans le plus grand respect des lieux et de leur histoire. Murs en pierres apparentes, colonnes et arcades de briques rouges, charpentes métalliques, verrières… Partout, les traces du passé ont été conservées et mises en valeur. Ainsi préservé et transformé en lieu vivant, ce riche patrimoine industriel incarne parfaitement le passage entre passé et modernité. • Carole Paquelet
Un peu d’histoire Avec 350 usines et 30 000 ouvriers, la Basse-Loire est à la fin du XIXe siècle un vaste bastion industriel. À cette époque, les fonderies Pontgibaud de Couëron prennent de l’essor grâce à leur accessibilité aux navires de forts tonnages. Dans les années 1930, elles produisent 80 % du plomb du pays et emploient 1 200 personnes. Après un arrêt d’activité en 1940, la reconstruction d’aprèsguerre permet à Pontgibaud de relancer sa production. Mais en 1955, la concurrence entraîne son intégration à la Compagnie Française des Métaux. La Tour à plomb cesse son activité en 1958. En 1964, la CFM fusionne avec les Tréfileries du Havre pour donner naissance à Tréfimétaux. L’usine ferme en 1988.
Jean-Pierre Fougerat, maire de Couëron et vice-président de Nantes Métropole.
En quoi la reconversion de ce site est-elle importante ?
« La fermeture de l’usine Tréfimétaux en 1988 a causé un véritable traumatisme chez tous les Couëronnais. Les bords de Loire sont alors devenus une sorte de no man’s land, dont nous avons prévu la réhabilitation dès 1995. En 2000, nous avons commencé par les quais, avant de nous atteler aux friches industrielles de Tréfimétaux. Notre objectif était de reconquérir les bords de Loire pour en faire un lieu d’animation économique et culturelle, et un lieu d’habitation. Il aurait été plus facile de tout raser, mais nous avons souhaité préserver ce patrimoine et lui redonner vie. Il est important que ce lieu, où de nombreux Couëronnais ont travaillé et souvent souffert, reste un lieu d’activités, un lieu vivant plein d’énergie. Aujourd’hui, avec la transformation de l’usine en espace culturel, une page de l’histoire de la ville se tourne. Le site est à présent rendu aux Couëronnais qui vont pouvoir se le réapproprier ».
Le clin d’œil au web… Un film sur www.nantesmetropole.fr
Le Salon des Entrepreneurs
Nantes Métropole actualités
Forum emploi : le temps fort des contacts Les 4 et 5 novembre derniers, dans la galerie Atlantis, à Saint-Herblain, demandeurs d’emploi et entreprises se sont rencontrés et découverts. Bilan de cette quatrième édition de Place à l’emploi : au moins 13 000 visiteurs et près de 16 000 CV déposés.
Le bois pour le froid
À Saint-Jean-de-Boiseau, la chaufferie bois de la ZAC La Noë produit de la chaleur pour 143 logements.
Le stand de Nantes Métropole lors du forum emploi à Atlantis.
Un forum de l’emploi ? C’est public », estime Patrick Rimbert, avant tout « le temps fort des vice-président de Nantes contacts directs », comme l’a Métropole délégué à l’emploi. défini Jean-Marc Ayrault, lors Il ajoute : « C’est l’occasion de d’une visite du forum emploi de prendre des contacts, d’avoir de la galerie Atlantis. En effet, les l’information et de dédramatiser rencontres entre les entreprises la recherche d’emploi. » et groupes professionnels présents et les demandeurs d’emploi « Dans ce lieu voué à ont émaillé la quatrième édition la circulation, on peut de Place à l’emploi, co-organi- capter le public. » sée par la Maison de l’emploi de Patrick Rimbert, vice-président de Nantes Métropole. Nantes Métropole. Les dépôts de Une occasion qu’au moins 13 000 CV et les discussions autour des personnes (+ 10 % par rapport à métiers ont été constants et ont eu 2008) ont saisie, notamment pour cadre les 90 stands disposés en participant à une simulation dans les 8 500 m2 de la galerie. d’entretien, en s’informant sur Pourquoi ici ? « Dans ce lieu voué le portage salarial ou la création à la circulation, on peut capter le d’entreprises, ou en se rensei-
gnant sur le recrutement dans des secteurs comme l’environnement, la propreté, le marketing, la défense, les services à la personne, les collectivités ou l’agroalimentaire. « Les dispositifs ne manquent pas, les rassembler ici permet d’être plus efficace », constate Jacques Auxiette, président du Conseil régional des Pays-de-laLoire, venu découvrir le forum. Le développement durable était le thème fort de ce quatrième rendez-vous, durant lequel la responsabilité sociale de l’entreprise a aussi été largement mise en avant. • Isabelle Corbé
Le clin d’œil au web…
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Les futurs ponts avancent
Place à l’emploi fait mouche
Visite en compagnie des deux architectes des deux chantiers au moment fort des travaux.
13 000 personnes sont venues lors de deux journées dédiées au développement durable et au handicap.
Après celles des quartiers Malakoff-Beaulieu et Bellevue, la chaufferie de Saint-Jeande-Boiseau est la troisième installation, sur la métropole, à alimenter en chaleur des bâtiments, grâce à un réseau de canalisations. Par contre, elle est la première à alimenter exclusivement un quartier d’habitat, la ZAC La Noë et ses 143 logements. Autre singularité ? Sa production provient à 75 % de copeaux de bois livrés chaque semaine par deux scieries de la région, deux chaudières à gaz assurant l’appoint pour les 25 % restants. Le CO2 issu de la combustion bois étant capté par la végétation en croissance, cet équipement s’inscrit parfaitement dans le Plan Climat de Nantes Métropole, dont l’objectif est de réduire les émissions de CO2 et de développer les énergies renouvelables. Respectueuse de l’environnement, avec un traitement des fumées performant, cette chaufferie présente, de plus, un attrait économique pour les usagers, le coût énergétique étant moindre comparé au gaz et la TVA étant de 5,5 %.
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Nantes Métropole actualités
Lors du conseil communautaire du 23 octobre 2009, 90 élus sur 113, en adoptant un vœu, se sont inquiétés des conséquences de la suppression de la taxe professionnelle.
Taxe professionnelle : l’inquiétude La suppression de la taxe professionnelle entre en vigueur en janvier 2010. Entretien avec JeanPierre Fougerat, maire de Couëron et vice-président de Nantes Métropole en charge des finances. d’aménagements, d’équipements, trouvent des salariés bien formés ou réussissent à faire venir des salariés car la qualité de vie y est bonne. En retour, grâce à la taxe professionnelle, les collectivités ont les moyens d’investir pour développer leur territoire. C’est un juste retour des choses.
Quelle sera la grosse évolution due à la réforme ?
Pourquoi la suppression de la taxe professionnelle voulue par l’État est-elle si mal vécue par la majorité des élus ?
L’une des missions des élus est d’investir sur le territoire pour rendre leur commune et leur métropole agréables à vivre et attractives. Les entreprises viennent s’y implanter, bénéficient
En 2009, la taxe professionnelle représente 44 % des recettes de Nantes Métropole. Cette taxe est supprimée et remplacée par la contribution économique territoriale (CET). Avec la réforme, la part de nos recettes fiscales provenant des entreprises ne représentera plus que 25 %. La différence sera payée par les ménages. C’est l’État qui a décidé ça, mais ce sera aux élus locaux d’en assumer les conséquences.
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Vous êtes pourtant pour une réforme de la fiscalité locale ?
Oui, bien entendu. Mais nous estimons que cette réforme arrive trop tôt. Actuellement, une réforme en cours va redéfinir les compétences des communes, des communautés urbaines, des départements, des régions. Il aurait été plus cohérent de redéfinir les missions de chacun avant de redéfinir les financements. Les élus doivent préparer un budget pour leur commune et la métropole sur 6 ans. La réforme nous met dans le brouillard et nous empêche de savoir exactement ce que nous pouvons financer ou non. Tous nos partenaires sont dans le même cas. Au moment où les attentes des citoyens sont fortes, l’État nous prive de moyens et nous empêche de préparer l’avenir sereinement. •
Joseph Parpaillon, maire d’Orvault et vice-président de Nantes Métropole.
Que pensez-vous de la suppression de la taxe professionnelle ?
« C’est une réforme nécessaire. La taxe professionnelle portait sur les investissements des entreprises et c’était une aberration de la maintenir au moment où l’économie et l’emploi doivent redémarrer. Mais, le projet n’était pas satisfaisant dans sa première mouture. Ma crainte venait notamment du fait que la nouvelle taxe excluait de sa répartition les communes et les intercommunalités percevant aujourd’hui la TP, leur laissant alors moins d’autonomie avec une réduction de leurs marges de manœuvre financières. Heureusement, le Sénat contribue à faire évoluer le projet de loi dans le bon sens. Nos concitoyens se plaignent du niveau élevé des impôts locaux, mais ils veulent plus de services. Or la pression fiscale sur les ménages est de mon point de vue à son maximum. C’est pourquoi je regrette que la réforme n’ait pas été conduite de manière globale. La réforme de la fiscalité aurait dû être menée conjointement avec celle qui est en projet et qui va redéfinir les compétences des collectivités locales. Néanmoins, beaucoup de propos rassurants ont été tenus au plus haut niveau de l’État. Ils expriment le souhait d’un dialogue fructueux avec les collectivités. J’attends donc beaucoup des travaux parlementaires en cours ».
Le clin d’œil au web… Un film sur www.nantesmetropole.fr
Nantes Métropole zapping
Saupin reprend des couleurs
B. Meunier
600
Vendredi 27 novembre 2009 une plantation de 600 jeunes plants d’essences locales (chêne sessile, frêne, merisier, charme) fournis par Nantes Métropole, a été réalisée par les classes de CP et CE1 de l’école élémentaire Chateaubriand de Bouguenais. L’agglomération nantaise ne compte en effet que 5 % d’espaces boisés. Pour combler ce déficit, Nantes Métropole s’est engagée dès 2006 à développer trois sites de forêts urbaines, constituant un ensemble de 1 400 ha aux portes de la ville.
10 820
C’est le nombre de visiteurs enregistrés lors du Salon des entrepreneurs, dont Nantes Métropole est partenaire, qui s’est déroulé à Nantes, à la Cité internationale des Congrès. Soit environ 2 000 visiteurs de plus qu’en 2008 !
40
Nantes Métropole déploie son nouveau plan vélo. Elle souhaite faire passer la part du vélo dans les déplacements, actuellement à 2 %, à 15 % à l’horizon 2020. Les moyens : environ 40 millions d’euros. Comment : en dédiant au vélo un budget équivalent à son occupation de la voirie dans tout nouvel aménagement. Aujourd’hui, 50 % des déplacements font moins de 3 km et 63 % des métropolitains ont un vélo. Le vélo est donc le moyen de déplacement idéal pour ces courtes distances. Le partage de la voirie est la clé du décollage du vélo. Par ailleurs, une aide de 200 euros sera apportée aux salariés d’entreprises signataires de plan de mobilité, pour l’acquisistion de vélos à assistance électrique. Elaboré avec les maires, les associations, les habitants, ce plan vélo vise à apaiser la circulation en centre-ville. C’est aussi un moyen efficace de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.
Le plan déchets de Nantes Métropole Généraliser la collecte sélective des déchets en porte à porte, rénover les points de collecte du territoire, développer le compostage et créer de nouveaux outils pour le traitement des déchets, tels sont les principaux axes du plan déchets de Nantes Métropole. En 2008, chaque habitant de l’agglomération nantaise a trié 53 kg de déchets, contre 40 kg en 2001. Ce plan déchets, tout à la fois ambitieux et réaliste, a notamment pour objectif de développer encore le tri et donc le recyclage des ordures ménagères. Grâce à la mise en œuvre de ce plan, 88 % de la population de Nantes Métropole bénéficiera de la collecte sélective en porte à porte dès fin 2010. Après une expérimentation sur Nantes, le mode de collecte Tri’sac, adapté à l’habitat dense et collectif, va être étendu à certains secteurs de Rezé, SaintSébastien-sur-Loire, Orvault et Saint-Herblain. Ainsi, en 2013, Tri’sac concernera 90 000 habitants supplémentaires. D’ici à 2014, 5M euros vont être consacrés à la réhabilitation des déchèteries et dès 2010, Nantes Métropole participe à hauteur de 20 euros à chaque achat de composteur individuel.
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Une Métropole d’avance
Manny, l’ébouriffé urbain Sur l’Île de Nantes, l’immeuble Manny a surgi. Un bâtiment sculptural pour l’innovation et la création.
N
iché derrière le Palais de Justice de Jean Nouvel, l’immeuble Manny a été inauguré le 10 décembre dernier. Près de 18 mois de travaux ont été nécessaires à l’édification de cet immeuble hors du commun, qui intègre deux œuvres pérennes d’Estuaire Nantes SaintNazaire. Véritable geste architectural marquant désormais le paysage de l’Île de Nantes, Manny a été construit à l’initiative de Patrice Coupechoux, président-directeur général du groupe éponyme, spécialisé depuis 40 ans dans le design et qui emploie aujourd’hui plus de 130 personnes. « Être sur l’Île de Nantes, là où se trouvent l’école d’architecture et où sera bientôt celle des Beaux-Arts, dont je suis l’ancien élève, est très important. Mon entreprise, fondée sur la création, doit être au cœur de ce quartier. Pour travailler, les designers doivent baigner dans un environnement créatif et échanger avec d’autres, explique Patrice Coupechoux. S’installer dans un immeuble classique n’a pas d’intérêt. J’ai voulu un lieu innovant qui crée une dynamique et rende les gens fiers ». Origami. Bâtiment singulier, Manny s’élève sur 6 étages et s’étend sur plus de 3 800 m2. À l’intérieur, l’architecte Michel Bertreux de l’agence Tetrarc a accru au maximum les volumes des espaces de travail. Au rez-dechaussée, trône un vaste escalier suspendu qui n’est pas sans rappeler celui de Chambord. Monumental origami de métal, il déploie ses emmarchements pliés et boulonnés. « L’innovation est toute ma vie. Pour ce bâtiment, j’ai eu la féroce volonté de faire quelque chose d’unique, de marquer les gens tout en restant compréhen-
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sible », assure Patrice Coupechoux. Au-dehors, Manny expose sa différence. Drapé dans sa résille formée d’un enchevêtrement de 3 000 lames métalliques perforées, le bâtiment devient un nouveau repère. Malgré ses dimensions impressionnantes, Manny parait léger, vaporeux, presque lumineux. À mi-chemin entre le nid et
le fagot, il semble être en mutation constante, comme en mouvement. « Au début, beaucoup ont craint que le projet ne soit trop audacieux, mais à présent, tous le saluent. Preuve qu’il faut oser prendre des risques et toujours innover, insiste Patrice Coupechoux. C’est à cette condition que notre territoire se développera demain. » • CP
3 200 C’est le nombre d’étudiants étrangers présents sur les campus nantais cette année. Ils représentent 11 % de l’effectif de l’Université de Nantes. Le pays le mieux représenté est la Chine avec 262 étudiants.
20 000 m2 C’est la surface de panneaux photovoltaïques qui sera installée par Nantes Gestion Équipements sur le territoire de Nantes Métropole d’ici à 2012.
26 jours, 16 heures et 35 minutes C’est le temps qu’il a fallu à Tanguy Lamotte et à Adrien Hardy, les vainqueurs de la Solidaire du Chocolat, pour rallier SaintNazaire à Yucatan au Mexique. Grâce à cette transat d’un nouveau genre, 24 associations ont été financées à hauteur de 25 000 euros chacune. Soit 600 000 euros de fonds solidaires collectés.
53 kilos
Patrice Coupechoux, PDG du groupe qui porte son nom.
C’est le poids de déchets triés par an et par habitant en 2008 contre 40 kilos en 2001. Soit une progression de 20 %.
Une Métropole d’avance
L’éco-métropole Nantes-Saint-Nazaire Le 4 novembre dernier, Nantes-Saint-Nazaire a obtenu le label Éco-Cité.
L
e 22 octobre 2008, le ministère du Développement durable a lancé la démarche Éco-Cités qui s’inscrit dans le prolongement du Grenelle de l’Environnement. Cette démarche a pour but d’identifier les agglomérations qui mènent une démarche novatrice en matière de conception et de réalisation urbaine, et d’accompagner les projets urbains aptes à devenir les emblèmes de la ville durable. Pour cela, le ministère a lancé un appel à projets auprès des villes françaises. Le 4 novembre dernier, Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie et du Développement durable, dévoilait le palmarès des Éco-Cités. Sur 19 dossiers de candidatures, 13 ont été retenus, dont celui de Nantes-SaintNazaire. « L’obtention de ce label est une reconnaissance du travail accompli depuis 20 ans, souligne Jean-Marc Ayrault, Président de Nantes Métropole. C’est aussi un encouragement à aller encore
plus loin. Bâtir l’éco-métropole doit désormais être l’ambition commune de toutes nos politiques publiques. » Reconquête fluviale. Intitulée « Construire la ville autour du fleuve », la candidature de Nantes- Saint-Nazaire se donne la Loire pour colonne vertébrale et place l’eau au cœur du développement du territoire. Pour la métropole ligérienne, toute l’ambition du projet Éco-Cité est de reconquérir le fleuve par des projets environnementaux, urbains, économiques, culturels et touristiques. Rénover les quais de Paimbœuf, aménager les îles de Rezé, créer des sites de production d’énergie renouvelable, restaurer les marais estuariens, développer les bacs et les navettes fluviales, créer des lieux culturels et pédagogiques autour du fleuve… Déjà, 36 actions ont été identifiées qui vont d’abord faire l’objet d’un accompagnement en ingénierie de la part de l’État. Tous ces projets vont ainsi
contribuer à faire de l’estuaire de la Loire une véritable éco-métropole résolument tournée vers son
avenir, un territoire où développement rime avec qualité de vie. • CP
Trois éco-quartiers ont reçu le label gouvernemental, dont celui des Perrières, à la Chapelle-sur-Erdre.
Des Éco-quartiers aussi En parallèle de la démarche Éco-Cités, le ministère de l’Écologie et du Développement durable a lancé l’appel à projets Éco-quartiers. Venant des quatre coins de la France, 160 candidatures ont été déposées, et seuls 28 projets ont été distingués. Parmi ceux-ci, trois quartiers du territoire de Nantes Métropole : Bottière-Chênaie et La Prairie aux Ducs à Nantes, et Les Perrières à La Chapelle-sur-Erdre. « Le quartier des Perrières comptera à terme 1 250 logements à haute qualité environnementale. Situé tout près du centreville, il sera bientôt desservi par le tram-train, explique Fabrice Roussel, maire de La Chapelle-sur-Erdre. Pour préserver les espaces naturels, nous intégrons les constructions aux paysages et non l’inverse. Gestion de l’eau, protection de la biodiversité… Nous avons poussé très loin nos exigences écologiques pour construire un véritable Éco-quartier qui soit agréable à vivre et accessible à tous ». • CP
Nantes Métropole - janvier / février 2010 - 9
Une Métropole d’avance
Des jeunes Européens très créatifs Les 29 et 30 octobre derniers, Nantes Métropole a accueilli la première édition de Nantes Creative Generations, le forum des initiatives européennes. « Créé par la Ville de Nantes et Nantes Métropole, le forum Nantes Creative Generations a pour objectif de valoriser des initiatives de jeunes Européens qui portent des projets innovants ayant trait à la citoyenneté, au vivre ensemble », explique Karine Daniel, conseillère communautaire et adjointe au maire de Nantes en charge de l’Europe.
« En se rencontrant aujourd’hui, ces jeunes créent la société civile de demain. » Karine Daniel, conseillére communautaire à Nantes Métropole.
Cette année, 80 jeunes, dont la moitié de Nantes et l’autre de toute l’Europe, se sont donné rendez-vous à Nantes pour partager leurs « bonnes pratiques », mettre en commun les éléments de réussite, mais aussi les difficultés qu’ils rencontrent, et débattre sur le sens de l’engagement.
« En se rencontrant aujourd’hui pour échanger et construire des réseaux, ces jeunes créent la société civile de demain. Avec Nantes Creative Generations, Nantes Métropole contribue concrètement à l’émergence d’une citoyenneté européenne », poursuit Karine Daniel. Un jardin communautaire à Potsdam en Allemagne, des animations artistiques dans les rues de Stockholm en Suède... Pour cette édition 2009, vingt projets innovants ont été sélectionnés. Pour Johanna Rolland, conseillère communautaire et adjointe au maire de Nantes en charge de l’éducation et de la jeunesse : « Nantes Creative Generations fait tomber le cliché selon lequel la jeunesse d’aujourd’hui serait passive et désinvestie. Il prouve que, partout en Europe, les jeunes s’engagent, sont présents dans les associations. Leur engagement est différent de celui de leurs parents, mais il est créatif et imaginatif ». • CP
« Je fais de l’animation de rue pour développer du lien »
« Un jardin communautaire dans un quartier d’habitat social »
Otto, 21 ans, Stockholm (Suède) « Mon activité consiste à peindre des plaques d’égout et à imprimer le motif de ces plaques sur des vêtements, des sacs, des carnets. Je m’installe dans les rues de Stockholm et les passants s’arrêtent et me regardent peindre. Mon objectif est juste de les interpeller, de les faire réagir et ainsi d’ouvrir le dialogue. Ma démarche est donc à la fois artistique et sociale. Je fais de l’animation de rue pour développer du lien. Je suis venu à Nantes pour présenter mon projet et rencontrer d’autres jeunes Européens. C’est une expérience personnelle très enrichissante qui me permet de découvrir d’autres cultures. J’aimerais créer un blog pour fédérer tous les peintres de plaques d’égout d’Europe. Ici, mon objectif est toujours le même, créer des liens, permettre aux gens de s’ouvrir aux autres. »
Antonia, 21 ans, Potsdam (Allemagne)
« Avec 10 autres étudiants, j’ai monté un projet pour créer un jardin communautaire dans un quartier d’habitat social de Potsdam. Pendant deux semaines, nous avons travaillé avec des jardiniers, des architectes, des urbanistes, et ensuite, nous avons planté, bêché. Nous avons aussi rencontré les habitants du quartier pour leur expliquer notre démarche, les impliquer et leur faire prendre conscience de l’importance de s’emparer des espaces publics. Aujourd’hui, le jardin existe et les habitants l’entretiennent et le font évoluer. Ils se le sont complètement approprié, et c’était notre objectif. Participer à Nantes Creative Generations m’a permis d’échanger, de découvrir d’autres projets menés par d’autres jeunes Européens. J’ai aussi pu constater que, quels que soient l’endroit où l’on vit et le projet que l’on porte, les difficultés sont partout les mêmes. C’est très enrichissant et cela me donne envie de m’investir à nouveau. »
www.nantescreativegenerations.eu
10 - Nantes Métropole - janvier / février 2010
Quand on parle d’innovation, on pense spontanément à la haute technologie, aux laboratoires de recherche ou aux start-up, ces jeunes entreprises qui éclosent dans les domaines de pointe… Oui, c’est cela, mais pas seulement. En fait, l’innovation, ce n’est pas que des objets, des services ou des procédés de fabrication nouveaux, c’est aussi une démarche qui se retrouve dans nos activités, nos loisirs, nos échanges, nos modes de pensée et d’actions. « L’innovation est partout nécessaire, estime Yannick Guin, vice-président de Nantes Métropole en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Elle est une réponse aux changements du monde. Face à la crise économique et la crise climatique, il faut trouver de nouvelles solutions, des solutions technologiques, mais aussi sociales. » Qui innove et où ? Aujourd’hui, les hauts lieux de l’innovation sont les pôles de compétitivité. Ce sont des lieux d’excellence où chercheurs, entrepreneurs et écoles mêlent leur savoir-faire pour inventer les technologies, les matériaux, les médicaments du futur. La métropole nantaise compte sur son territoire quatre de ces pôles : Images et réseaux, EMC2 (Ensembles Métalliques & Composites Complexes), Atlantic biothérapies, Génie Civil Écoconstruction. Un cinquième est sur le point de naître : Biomarine.
« L’innovation permet de s’adapter aux changements du monde. » Yannick Guin.
L’innovation
made in Nantes Métropole Comment préparer le futur ? En innovant dans tous les domaines. De la page 12 à 17 • L’innovation en infographie • Quand votre métropole innove • L’innovation sans frontière • Les pépites de l’innovation Pages 22 et 23 • Découvrez la tribune des expressions politiques
Soutenir les jeunes talents, c’est évidemment favoriser l’innovation. Pour cela, Nantes Métropole crée des pépinières d’entreprises ou soutient des structures comme Atlanpole qui accompagne les jeunes pousses entreprenantes. Dans le même esprit, Nantes Métropole a lancé le Quartier de la création, sur l’Île de Nantes, un lieu de bouillonnement des industries créatives. Mais face à la compétition mondiale, face à la concurrence des régions et des pays entre eux, il est parfois utile de peser plus lourd. Récemment, les métropoles de Rennes et Nantes ont justement décidé d’accélérer leur collaboration dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. « À l’échelle mondiale, pour exister, pour s’imposer, il faut savoir s’unir et miser sur la complémentarité, souligne Jean-Marc Ayrault, Président de Nantes Métropole. Rennes et Nantes ont intérêt à travailler encore davantage ensemble. » Pour les habitants, l’innovation se mesure aussi chaque jour dans les services rendus par leur métropole. Le rôle des élus et la mission des services, est en effet d’améliorer sans cesse leur vie quotidienne. Transports, déchets, énergies, tourisme, emploi, développement durable sont autant de secteurs où la métropole nantaise innove. Première communauté urbaine à relancer le tramway et à proposer le BusWay, Nantes Métropole se distingue aussi avec le lancement du système Tri’Sac pour le tri des déchets, la création des Machines de l’Île, la mise en place des clauses d’insertion dans les marchés publics, le lancement du Quartier de la création, la construction de la centrale photovoltaïque de Beaulieu… Autant d’exemples emblématiques de la capacité de votre métropole à innover, pour tous. •
Nantes Métropole - janvier / février 2010 - 11
Emmanuel Gallesio pour Idé
12 - Nantes Métropole - janvier / février 2010
Nantes Métropole,
l’innovation permanente Face à la concurrence des territoires, Nantes Métropole doit innover pour attirer les talents et les entreprises. Emploi, développement économique, tourisme et relations internationales sont au cœur de sa politique d’innovation. Emploi : le pouvoir de l’innovation sociale Dans le domaine de l’accès à l’emploi, l’intégration des clauses d’insertion dans les marchés de Nantes Métropole est une vraie réussite. Ce dispositif est original et payant. Il oblige les entreprises qui répondent aux appels d’offres de Nantes Métropole à utiliser un certain volume d’heures au bénéfice de l’insertion de personnes en difficulté. En trois ans, plus de 800 personnes ont ainsi retrouvé le chemin de l’emploi. L’innovation sociale se retrouve également dans le soutien du secteur de l’économie sociale et solidaire, une économie qui produit des biens et des services, crée du lien social et de la solidarité. Via des appels à projets, des associations, des coopératives, des mutuelles font émerger des projets qui sortent du modèle économique classique, mais participent tout autant à l’essor du territoire.
Développement économique : un quartier pour la création Sur l’Île de Nantes, l’un des plus importants projets économiques de la métropole est en train de naître. Mêlant culture, formations, arts, innovation, recherche et entreprises, le Quartier de la création de Nantes Métropole est ce que l’on nomme « un cluster ». Ce mot étrange signifie « rassemblement ». Regroupant université, grandes écoles, entreprises, industries culturelles et créatives, ce pôle de talents et d’idées sera le fer de lance de l’innovation à la nantaise. Vivier de projets, il donnera à la métropole nantaise une lisibilité nationale, européenne et même internationale. Ses domaines d’excellence : édition, création numérique, design, multimédia, architecture, communication, arts de la scène, médias, arts visuels... En 2014, le « cluster nantais » devrait compter plus de 5 000 étudiants et plus de 160 enseignants-chercheurs.
Tourisme : la belle mécanique des Machines C’est un fait : de plus en plus de touristes viennent profiter de l’art de vivre nantais. Patrimoine de qualité, balades vertes ou urbaines, belles tables, vignoble en pleine renaissance, les atouts touristiques ne manquent pas. Mais l’une des spécificités nantaises qui s’est imposée aux yeux du monde reste les merveilleuses Machines de l’Île. Pour attirer de plus en plus de monde, il est en effet nécessaire de se démarquer des autres cités et donc d’innover. Un éléphant de 40 tonnes, des créatures mécaniques féériques, et bientôt un carrousel enchanté : Les Mondes marins, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette proposition est une innovation. Estuaire, biennale d’art contemporain, est également un point fort de l’innovation artistique nantaise qui a attiré plus de 700 000 personnes en 2009.
International : être leader Une métropole doit faire parler d’elle pour exister et durer. Rien de mieux pour cela que d’être chef de file dans des domaines clés. Pour Nantes Métropole, trois talents lui permettent de se positionner au niveau européen comme une référence. Dans les négociations sur le climat, à Copenhague, Nantes Métropole est le porte-parole officiel des villes du monde. Dans le domaine de la culture, Nantes a un savoir-faire qui lui vaut aujourd’hui d’avoir été élue à la présidence du Forum culture des Eurocités (association des grandes villes européennes). Autre point fort de Nantes : l’innovation culturelle et créative. Sur ce thème, Nantes Métropole est leader du projet européen Ecce Innovation. Ce projet a l’ambition de favoriser les capacités d’innovation des industries culturelles et créatives pour accéder aux nouveaux marchés. Bref, au futur. • DP
Depuis près de 20 ans, la métropole nantaise est innovante dans les services qu’elle rend à ses habitants, en particulier en matière de transports et de déplacements. Tramway, BusWay, bicloo, P+R, pôles d’échanges, témoignent de sa créativité dans ce domaine. Il ne se passe pas une semaine sans que des
délégations venues du monde entier viennent profiter de l’expérience nantaise. Le développement des éco-quartiers (voir page 9), l’implantation d’une centrale photovoltaïque, le soutien à l’éco-construction, démontrent aussi son savoir-faire dans le domaine de l’urbanisme et de l’habitat…
Et aussi…
14 - Nantes Métropole - janvier / février 2010
Eurofins, l’innovation sans frontière En deux décennies, la start-up née dans un laboratoire de chimie de l’Université de Nantes est devenue leader mondial des services de bioanalyse. Eurofins a toujours misé sur l’innovation, technologique, financière, managériale. La success story continue. Une découverte scientifique révolutionnaire. En 1981, Gérard et Maryvonne Martin, chercheurs internationaux en résonance magnétique nucléaire, inventent avec le concours du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) une méthode permettant de détecter l’ajout de sucre dans le vin servant à augmenter artificiellement le degré d’alcool (chaptalisation). Deux ans plus tôt, le ministère des Finances avait lancé un appel à projets pour lutter contre le fléau de la surchaptalisation, jusqu’alors indétectable. Bingo : une innovation scientifique majeure répond à un enjeu de société ! Du brevet au marché. Eurofins est créé en 1987 pour développer et commercialiser la technologie. La jeune pousse nantaise est hébergée dans la pépinière Créatic et soutenue par Atlanpole. Aux commandes, Gilles Martin, fils des inventeurs, jeune diplômé de l’École centrale. Entrepreneur dans l’âme, il saisit immédiatement que le marché de la chaptalisation est trop étroit. Sa stratégie : diversifier la vérification des composants alimentaires et se développer dans les domaines de la santé et de l’environnement. Eurofins traque les jus de fruits frelatés, la vache folle en Europe, le maïs transgénique américain, et le lait mélaminé asiatique. Un développement conjoint à l’essor du marché de la traçabilité en réponse aux crises sanitaires qui font l’actualité. Penser mondial, développer local. Fin 1997, Eurofins entre au nouveau marché pour financer son développement international. La
François Vigneau, directeur général France.
PME de 50 personnes investit dans la recherche, s’implante dans 24 pays, acquiert des laboratoires hyperspécialisés. Résultat fin 2009 : 8000 collaborateurs, 630 M € de chiffre d’affaires, un portefeuille de 25 000 méthodes analytiques. La présence internationale du groupe permet d’être à l’affût des problèmes sanitaires quand ils surgissent. « Eurofins a su penser tout à la fois croissance de groupe et développement local, assure François Vigneau, directeur général France. Le laboratoire de Nantes n’a cessé de prospérer. Plus de 250 personnes travaillent sur ce site porté à 9 000 m² il y a 2 ans avec le soutien constant de Nantes Métropole et des autres collectivités. » • EB
« L’innovation est une réponse aux changements du monde » Entretien avec Yannick Guin, vice-président de Nantes Métropole en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Pourquoi est-il nécessaire d’innover ?
La crise énergétique et économique nous incite à revoir nos modes de vie. Face à ces problèmes, l’humanité se pose des questions inédites. Concevoir un projet de développement durable, c’est être capable d’innover pour trouver de nouvelles solutions. Des solutions techniques, technologiques mais aussi sociales. Il faut inventer de nouveaux objets, de nouveaux services, mais aussi de nouvelles manières d’être et de penser. L’innovation est une nécessité, car elle est une réponse aux changements du monde. Elle est l’un des leviers du développement économique et assurera les emplois de demain. Quel est le rôle des femmes et des hommes politiques ?
Ils ont le destin de la Cité entre leurs mains. Ils doivent percevoir la complexité du monde et saisir les enjeux. Il faut avoir une vision pour son territoire, savoir où l’on va et trouver des réponses aux
problèmes des habitants. La mondialisation fait que les villes, les régions, les pays sont en concurrence à l’échelle de la planète. Grâce à l’innovation, on peut être compétitif sur le plan économique. Il est important de l’encourager. Comment Nantes Métropole soutient l’innovation ?
Les pistes sont nombreuses : soutenir l’enseignement supérieur, la recherche, l’Université, les grandes écoles, encourager les échanges entre équipes de chercheurs, renforcer les pôles de compétitivité, soutenir les incubateurs d’entreprises innovantes comme Atlanpole. Le récent colloque Nantes-Rennes avait pour thème central la collaboration des deux grandes métropoles de l’Ouest justement dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Cela marque notre volonté d’agir en premier lieu dans ce secteur pour préparer l’avenir de notre territoire. • DP
Nantes Métropole - janvier / février 2010 - 15
Emmanuelle Ménoret, jeune Pionnière de l’Ouest Comment harmoniser carrière professionnelle et vie familiale ? Trouver sa place, s’affirmer en tant que chef d’entreprise, et le vivre bien ? Toutes ces questions turlupinent Emmanuelle Ménoret. À peine trentenaire, elle vient d’obtenir sa thèse, et dirigera en 2010 la start-up Myelomax, une entreprise de services dans le domaine de la cancérologie.
p
our dédramatiser ce cap à passer, Emmanuelle Ménoret échange avec quatre mentors au féminin : les « marraines » d’Atlantic Pionnières, le dispositif d’accompagnement d’Atlanpole spécifiquement dédié aux femmes créatrices d’entreprises innovantes. Elle leur confie ses interrogations légitimes et bénéficie de leurs conseils avisés de femmes chefs d’entreprise, au cours d’une formation pour apprendre à gérer son temps et construire sereinement son avenir professionnel. Incubateur au féminin. Myelomax est en effet au départ un projet de recherche qui vise à définir et caractériser l’activité de molécules dans le traitement « individualisé » du myélome multiple, un cancer du sang. « Cette
étude permettra de dire si une nouvelle molécule serait efficace ou pas en trois mois et pour quels patients, et donc si elle aurait un intérêt thérapeutique », souligne Emmanuelle Ménoret. Ce projet de recherche est aujourd’hui valorisé par la création d’une start-up indépendante, incubée par Atlanpole, qui soutient depuis plus de vingt ans des projets d’entreprises innovantes. Myelomax est lauréat du 10e Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes. Cette jeune pousse développera des prestations de services pour la recherche en cancérologie, domaine d’excellence d’envergure internationale. Emmanuelle Ménoret y conjuguera son titre de chef d’entreprise au féminin. • Cécile Faver
Emmanuelle Ménoret propose des services dans le domaine de la cancérologie.
TMC innovation, les réverbères économes
Anthony Kerihuel et Luc Gerun, deux anciens de l’École des Mines de Nantes, ont mis au point un procédé de valorisation énergétique des graisses animales et des déchets végétaux. Créé début 2007, S3D emploie aujourd’hui 19 personnes. Deux charcuteries bretonnes et une entreprise italienne produisent leur électricité et leur chauffage grâce à leurs déchets. S3D commercialise sa technologie en Italie, en Espagne et Grande-Bretagne.
Rachetée il y a 3 ans par Grégory Flipo, la petite entreprise de Vertou devient une star sur le marché de l’éclairage public. Son lampadaire autonome à énergie solaire éclairera bientôt la ZAC des Vignes aux Sorinières. Les collectivités et les entreprises s’arrachent aussi son nouveau produit : Lunik, luminaire double fonction qui éclaire quand c’est nécessaire et balise quand c’est suffisant. L’INPI lui a décerné son Trophée Innovation 2009.
www.sol3d.com
DR
S3D « biocarbure » aux déchets organiques
http://tmc-innovation.fr
Vision Objects : une nouvelle page s’écrit
Faltazi Design, l’imagination au pouvoir
Avec sa technologie MyScript, la société nantaise de Stefan Knerr est le n° 1 mondial de la reconnaissance de l’écriture manuscrite : 85 langues reconnues, 150 clients internationaux, 4 millions d’utilisateurs. En 2009, a été lancé MyScript Studio, un outil de gestion des notes manuscrites permettant de les traiter sur ordinateur. Vision Objects, 45 salariés, vient d’être racheté par un groupe d’investisseurs américains pour accélérer son développement.
Faire rêver avec un aspirateur ou une centrale vapeur ? Bien sûr ! Laurent Lebot et Victor Massip le prouvent en dessinant des produits électroménagers de la marque Rowenta. Les deux designers ont créé leur agence à Nantes en 2000 après s’être rencontrés à l’École nationale supérieure de création industrielle. Ils ont récemment emménagé dans des locaux plus grands, en centre-ville de Nantes, pour accueillir davantage de collaborateurs.
www.visionobjects.com
16 - Nantes Métropole - janvier / février 2010
www.faltazi.com
5 entreprises innovantes ont été créées par des femmes en 2009 grâce à Atlantic Pionnières
John Kessler, outsider de l’énergie solaire photovoltaïque « Né trop tard dans un monde trop vieux », John Kessler défend avec passion l’avenir de l’électricité photovoltaïque, une énergie renouvelable issue de la conversion de la lumière du soleil. Enseignant-chercheur à l’Université de Nantes, il a créé 44solar en 2008, une entreprise d’envergure internationale, unique en France, et ancrée à la Chapellesur-Erdre. Entreprise de transfert technologique, 44solar conçoit des machines prototypes pour la production de cellules photovoltaïques « en couches minces », un procédé innovant sur lequel John Kessler travaille depuis plus de 20 ans. Accompagnée par Atlanpole et OSEO, soutenue financièrement par le Conseil général et la Région, 44solar est lauréate du 11e Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes. À la croisée des laboratoires de la recherche universitaire et du monde industriel. www.44solar.com
Au Concours Lépine Régional, les inventeurs en tournée Le Concours Lépine a 108 ans. Bouilloire magique, voiture 100 % électrique, biberon incassable, brosse à cheveux autonettoyante… Incroyable et vrai ! Quatre-vingt-cinq inventions dans les domaines les plus variés étaient exposées, en novembre à Rezé, au Concours Lépine Régional, avec un zoom sur l’invention au féminin. Qu’est-ce qu’un inventeur ? Quelqu’un qui crée quelque chose qui n’existe pas encore. « Quelqu’un également qui observe beaucoup autour de lui, qui va jusqu’au bout de sa bonne idée et qui a un business-plan derrière son produit », affirme Florence PouletDaumas, la deuxième femme à avoir reçu le Prix du Président de la République pour Easymetros, « le plan de métro qui parle ». Le Concours Lépine Régional est un moyen pour les inventeurs de trouver un fabriquant ou un distributeur. Stéphane et Laurent Burgun, les inventeurs de la machine à granulation ont été récompensés par le Prix du Maire de la ville de Rezé. Ils participeront au Concours Lépine International de Paris en 2010.
MCO, une entreprise créatrice de valeurs La Menuiserie et Charpenterie Orvaltaise (MCO) se développe depuis 25 ans sur des valeurs partagées par ses salariés. L’esprit d’équipe, la solidarité, la tradition, l’éthique et le respect des autres sont les cinq valeurs de l’entreprise, dont 70 % des salariés sont aujourd’hui actionnaires. MCO développe une politique sociale exemplaire et innovante. Elle met en place des mesures favorisant l’insertion des demandeurs d’emploi, s’inscrit dans un dispositif d’apprentissage avec le Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification, réfléchit à la gestion du handicap dans l’entreprise… Un nouveau comité de pilotage mène des réflexions collectives autour des choix stratégiques de l’entreprise. « En partageant les décisions et des valeurs communes, on est davantage soudés, et motivés. Sans oublier de rentabiliser l’entreprise et de fidéliser les clients », explique Thierry Marteau, codirigeant de MCO. Le résultat ? Une croissance continue et une cohésion sociale renforcée. www.mcorvaltaise.fr
Les Greeters Nantais, pionniers d’un nouveau tourisme Adieu circuits touristiques et autres Grands Tours pour visiter une ville en une heure. Bienvenue aux Greeters ! L’idée : se balader en compagnie d’un Greeter (de l’anglais « greeter » qui signifie « hôte, personne qui reçoit ») en dehors des sentiers battus et partager avec lui le regard qu’il porte sur « sa » ville. Un Greeter est un habitant qui en connaît toutes les facettes plus ou moins cachées ! Depuis 2007, une tribu de Greeters bénévoles accueille gratuitement les Nantais d’un jour ou d’une semaine. « Les Nantais sont très impliqués dans la vie de leur ville ; ils en sont les meilleurs ambassadeurs », estime Sylvie Huron, présidente de l’association des Greeters Nantais, nominée aux 1ers Trophées Territoire Innovation Pays-de-la-Loire. Objectif ? Tisser un réseau de liens, d’échanges et de rencontres, travailler avec des associations telles les Écossolies et la Maison des Citoyens du Monde, soutenues par Nantes Métropole, et inventer de nouvelles formes de tourisme. www.greeters-nantes.com • Cécile Faver
Nantes Métropole - janvier / février 2010 - 17
La Métropole avec vous
Place Publique, l’université populaire herblinoise Cet automne, la Ville de Saint-Herblain a organisé Place Publique, un temps fort de démocratie participative.
Deux témoignages
« À Saint-Herblain, nous sollicitons souvent les citoyens. Nous organisons plus de 100 réunions publiques par an, mais ces rencontres portent sur des points précis qui ne concernent pas tous les habitants, indique Charles Gautier, maire de SaintHerblain. Partant de ce constat, nous avons voulu créer un temps d’échanges plus global ouvert à tous. Voilà comment, en 2005, est née Place Publique, une semaine de débats citoyens sur des thèmes touchant toute la population. » Carrefour de rencontres entre
habitants et élus, Place Publique invite des spécialistes pour enrichir les discussions et permettre aux participants de se forger un avis éclairé. « Cet apport intellectuel fait toute l’originalité de Place Publique. C’est pourquoi j’aime qualifier ce forum d’université populaire », explique Charles Gautier. Identité métropolitaine. Lieu de démocratie participative original, Place Publique permet aussi de rassembler les conseils consultatifs de quartier (CCQ) de SaintHerblain pour faire le bilan de l’année et échanger sur l’avenir. Le 13 octobre dernier, les membres des CCQ herblinois ont convié leurs homologues de Couëron et
Indre, les deux autres communes du pôle Loire-Chézine de Nantes Métropole. Le but de cette soirée : réfléchir à l’identité métropolitaine et au rôle des CCQ sur le territoire de l’agglomération. « Travailler ensemble au niveau du pôle est assez logique, estime Charles Gautier. Les conseils de quartiers doivent en effet réfléchir de plus en plus souvent à des problématiques qui relèvent de Nantes Métropole et dont les enjeux dépassent les limites communales. Même si elle n’en est qu’à ses premiers balbutiements, cette initiative a du sens. Elle peut contribuer à créer une identité métropolitaine ancrée dans la réalité du territoire, et être étendue aux autres pôles. » • CP
Thierry Diquelou,
Pierre Beauparlant,
président du Conseil consultatif d’Indre et membre du Conseil de développement de Nantes Métropole.
président du Conseil consultatif du Quartier Nord de Saint-Herblain.
« Aujourd’hui, chacun vit, travaille, a des loisirs dans différentes communes. Notre bassin de vie est bien plus large que notre ville. Voilà pourquoi on souhaite travailler avec les conseils de quartier de Couëron et Saint-Herblain. Nous vivons sur le même territoire et nous devons penser son avenir ensemble. On ne peut pas réfléchir au développement urbain de notre ville en restant seuls autour de notre clocher. Il faut associer nos voisins. Ainsi, on pourra échanger, mutualiser moyens et solutions, faire des propositions fondées sur la réalité et donner corps à Nantes Métropole. Même si les choses sont informelles, travailler avec d’autres villes est passionnant. Tout reste à construire, mais j’espère que cette initiative servira d’aiguillon aux élus et fera des petits. »
« Les conseils consultatifs de quartier de Saint-Herblain travaillent de plus en plus fréquemment sur des thèmes métropolitains comme les déplacements ou le cadre de vie. Voilà pourquoi il nous semble important de trouver des convergences avec les conseils de quartier des villes voisines. Nous avons besoin de cohérence à l’échelle du pôle de Nantes Métropole, même si c’est plus compliqué. En rencontrant nos homologues de Couëron et Indre, on s’est rendu compte que les conceptions et les fonctionnements étaient très différents d’une ville à l’autre. Mais si l’on échange, ces différences peuvent être enrichissantes. Travailler avec Indre et Couëron peut renforcer le sentiment que nous vivons tous sur un même territoire pour lequel nous devons tous nous mobiliser ».
18 - Nantes Métropole - janvier / février 2010
La Métropole avec vous
Un atelier citoyen pour les déplacements de demain Le Plan de déplacements urbains de Nantes Métropole est en cours de réactualisation. Point d’étape sur cette démarche menée en lien avec les habitants. Pour organiser son offre de en 2000, ce PDU doit être révitransports, Nantes Métropole sé. Basée sur une démarche pars’est dotée d’un Plan de dépla- ticipative, la révision du PDU a cements urbains (PDU). Adopté été lancée en mars 2009. Cette
Deux témoignages
Concilier tous les modes de transport : c’est l’enjeu du PDU.
Christian Musard Nantes
« Je me déplace surtout en voiture et à pied. J’ai accepté de participer à cet atelier citoyen pour apporter mon expérience et échanger avec d’autres habitants. J’ai voulu saisir l’opportunité de prendre la parole et j’étais un peu curieux. L’atelier m’a permis d’apprendre énormément de choses sur la mobilité, le territoire. J’ai vraiment pris conscience de l’impact des déplacements sur l’environnement et la qualité de vie. Aujourd’hui, je réfléchis avant de prendre ma voiture, et si je peux l’éviter, je le fais. J’essaie de grouper les voyages. Pour moi, il y aura vraiment un avant et un après. Cet atelier aura provoqué un vrai changement dans mon quotidien. »
révision, qui aboutira à l’adoption du nouveau PDU, s’effectue selon 4 étapes. De mars à octobre 2009, s’est déroulée l’évaluation citoyenne du PDU 2000-2010. D’octobre à décembre dernier, la 2e étape a consisté à définir les orientations du PDU 20102020. Jusqu’en juin prochain, le projet du futur PDU est élaboré. Enfin, au second semestre 2010, ce plan fera l’objet des enquêtes publiques obligatoires, avant d’être adopté par les élus en janvier 2011. Avis éclairé. Pour définir les orientations du nouveau PDU, 2e étape de la révision, Nantes Métropole a organisé un atelier citoyen. Formé par 18 habitants de l’agglomération nantaise volontaires, cet atelier s’est réuni à huis clos pendant trois week-ends. Après avoir été formés sur les enjeux des déplacements, les membres de
l’atelier ont pu échanger avec des experts. Enfin, la dernière session de travail a été consacrée à l’élaboration d’un avis citoyen relatif aux nouveaux comportements en matière de déplacements et à leurs conditions de mise en œuvre. « Nous attendons des propositions innovantes, inventives et créatives, a expliqué Jean-François Retière, vice-président de Nantes Métropole en charge des déplacements. Nous faisons le pari que les habitants ont un regard spécifique sur les déplacements et la mobilité. Leur pratique du territoire va nous apporter un point de vue complémentaire. » Une fois formulées, les recommandations des habitants viendront nourrir le projet du PDU 2010-2020 que les élus et les services de Nantes Métropole élaboreront au premier semestre 2010. • CP
Delphine Caillet
Saint-Jean-de-Boiseau « Je trouve formidable d’avoir un espace de parole auprès des institutions. D’autre part, j’ai voulu devenir une citoyenne actrice, et non plus seulement spectatrice. Voilà pourquoi j’ai accepté de participer à cet atelier. J’ai beaucoup appris sur les déplacements, j’ai découvert ce qu’était un atelier citoyen et j’ai pu rencontrer des gens qui avaient des visions et des pratiques différentes des miennes. Les échanges ont été vraiment riches et intéressants. Mener des démarches de démocratie participative comme celle-ci me semble très utile. Cela permet aux citoyens de s’impliquer pour eux-mêmes et pour les autres, de travailler un peu pour le collectif. »
Nantes Métropole - janvier / février 2010 - 19
Expressions politiques
Comment développer l’innovation sur le territoire de L’innovation, au cœur du projet collectif Groupe Socialiste, Radical, Républicain et Démocrate. L’innovation, c’est la capa-
cité à élaborer des réponses nouvelles aux besoins et aux enjeux de notre société. C’est pour l’avenir des générations futures, pour conforter notre attractivité, notre environnement et notre cohésion sociale, que l’innovation est au cœur de notre projet collectif. Nantes est une métropole résolument européenne et innovante. Dans un monde où la somme des connaissances scientifiques double tous les 7 ans, il n’est pas possible de se reposer sur ses acquis. La stagnation, voire la décroissance, que d’aucuns voudraient présenter comme les seules solutions à la crise économique et environnementale que nous traversons, ne sont pas compatibles avec le dynamisme économique, le maintien de nos emplois, le renforcement de notre cohésion sociale et de nos actions fortes en faveur de l’environnement. Une société qui n’évolue plus est condamnée à la crise. Cette crise d’un secteur industriel entier, Nantes l’a déjà connue. Mais nous avons su y répondre et faire les choix qui ont permis une croissance solide, qui a amélioré la qualité de vie de tous. L’économie moderne est une économie de l’innovation. Ainsi, si l’aéronautique, avec Airbus, constitue l’un de nos socles industriels, c’est parce que nous avons su investir dans la formation et la recherche sur les matériaux composites. Et aujourd’hui, c’est chez nous que sont en train d’être inventés les avions de l’avenir, compatibles avec un développement durable de notre territoire. Innover, c’est créer un contexte favorable aux idées nouvelles. C’est ce que nous avons fait en matière culturelle et que nous allons continuer à faire pour les industries créatives avec le Quartier de la création sur l’Île de Nantes. Innover, c’est accentuer l’effort de formation de tous. C’est ce que nous faisons en signant un pacte de progrès concerté avec l’Université, ou en donnant le goût de la découverte aux plus jeunes et aux plus modestes avec le centre SEQUOIA.
20 - Nantes Métropole - janvier / février 2010
Innover, c’est promouvoir la recherche et l’innovation technologique. Avec la région et le département, nous sommes aux côtés des chercheurs en investissant dans des infrastructures stratégiques comme le Cyclotron ou l’Institut d’Études Avancées, et nous créons les moyens du transfert de ces nouvelles technologies vers les entreprises en lançant le Technocampus ou en prévoyant la construction de deux nouvelles pépinières pour les start-up informatiques et biotechnologiques. Innover, c’est avant tout placer pleinement l’idée de progrès au cœur de la société et faire que ce progrès profite à tous. Cette conviction, nous l’appliquons dans tous les domaines, bien au-delà du seul domaine de la recherche et de l’entreprise : que ce soit en matière culturelle et touristique, avec le lancement du Carrousel des Mondes marins ; ou environnementale et urbaine, avec le label Éco-Cité qui vient de reconnaître Nantes Métropole comme un territoire de référence nationale pour les nouveaux modes de croissance et le développement durable. Fidèle à l’esprit de Jules Verne, notre territoire sait attirer et donner leur chance aux créateurs dans tous les domaines, c’est l’une des clés de notre compétitivité et de notre avenir. Pour permettre à nos enfants de bénéficier d’un emploi, d’un cadre de vie familial et d’un environnement de qualité, nous devons plus que jamais continuer à chercher à inventer des solutions aux défis d’aujourd’hui et de demain. groupe.srd@nantesmetropole.fr
Innover pour changer d’ère Vert, Régionaliste et Solidaire. Et si inno-
ver, c’était d’abord partir des Hommes et des Femmes qui vivent sur notre territoire, qui y travaillent, qui veulent transmettre le meilleur à leurs enfants ? Pour nous, innover c’est : - mettre en œuvre par des décisions fortes et courageuses un Plan Climat ambitieux car vital ; - permettre une participation plus active et plus directe des citoyens à la vie de la cité ;
- soutenir des formations scolaires et supérieures qui contribuent à un développement soutenable en transmettant les valeurs de l’écologie, de la solidarité, de la démocratie ; - favoriser la mobilité de chacun, sans exclusion, généraliser l’accès aux transports collectifs, démarrer enfin un véritable plan vélo structuré et prioritaire, développer de nouveaux modes de déplacement ; - optimiser nos infrastructures existantes avant d’en construire de nouvelles inutiles et onéreuses ; - accueillir décemment des populations rejetées, sans logique du coup par coup, en adoptant un schéma d’accueil en concertation avec l’État et les populations concernées ; - soutenir une économie plus juste, plus solidaire, en commençant par réduire nos dépenses inutiles, - réduire nos déchets, systématiser le tri, augmenter le compostage individuel ; - développer une agriculture périurbaine durable, renouer le lien direct avec nos agriculteurs et encourager le développement des AMAP ; - expérimenter de nouvelles techniques de traitement des eaux usées.
Le clin d’œil au web…
Un film sur www.nantesmetropole.fr
Quartier de la création
Sur l’Île de Nantes, visite de ce lieu de bouillonnement de l’innovation.
e la métropole nantaise ? au service de l’ensemble des citoyens doivent être préservées. L’articulation de projets associant les entreprises, notamment les PME, et les laboratoires publics, avec la mise en réseau de moyens humains et financiers, est un atout pour l’avenir et pour l’emploi. Les élus communistes vous transmettent leurs meilleurs vœux pour 2010. groupe-communiste@nantesmetropole.fr
Garantir un développement équilibré L’avenir de la métropole nantaise passe par un soutien équilibré en faveur de l’innovation sur l’ensemble de son territoire. Le Nord et le SudLoire doivent bénéficier des mêmes chances de développement, de création d’emplois et d’encouragement dans leurs projets porteurs d’innovation et de dynamisme économique. Faire de Nantes Métropole un haut lieu d’innovation passe donc impérativement par la prise en compte des savoir-faire qui y sont déjà présents, comme par l’encouragement et l’accompagnement de nouvelles implantations, mais aussi par la prospection de projets vecteurs de croissance et de renommée pour nos communes. La santé économique de notre métropole dépend des moyens mis à sa disposition pour favoriser le développement de secteurs de pointe. Aujourd’hui, Nantes accueille le siège de 4 pôles de compétitivité. Il faut pérenniser leur action de recherche et développement et ne pas oublier que leurs activités sont aussi possibles grâce aux 3 milliards d’euros débloqués sur 6 ans par l’État. Pour favoriser leur croissance, il reste nécessaire d’investir dans de grands équipements structurants comme les voies de communication, l’étoile ferroviaire… Pour maintenir le cap de l’innovation, il faut agir en amont en soutenant l’enseignement supérieur, la formation et les projets des laboratoires de recherche tout en favorisant les échanges de connaissance. Ces actions renforcent la diversité du tissu économique. Mais Nantes Métropole ne doit pas s’en tenir là. Il est nécessaire de trouver de Groupe Équilibre et Démocratie.
Pour mettre ces objectifs en œuvre, vous pouvez compter sur nous, Les élus Verts, Régionalistes et Solidaires vous présentent leurs meilleurs vœux pour 2010 et vous aideront modestement à les réaliser pour une agglomération plus écologique et plus solidaire. pascale.chiron@mairie-nantes.fr jean-francois.tallio@nantesmetropole.fr
Les emplois de demain Les actions menées au travers de dispositifs tels que « Génération recherche », le soutien à l’enseignement supérieur, aux pôles de compétitivité positionnent Nantes métropole comme un acteur significatif dans le secteur de l’économie de la connaissance et de l’innovation. Mais cette politique se heurte aux choix de l’État qui prend acte de l’insuffisance de l’effort du secteur privé et demande de plus en plus à la recherche publique de se substituer à lui. Nous refusons que la recherche soit livrée au diktat des marchés et de la rentabilité à court terme. L’indépendance et la cohérence des organismes publics de recherche et leur mission Groupes des élu-e-s communistes.
nouveaux champs de croissance et d’identifier des marchés. Faire de Nantes Métropole un territoire compétitif et innovant c’est aussi mettre de la clarté et de la cohérence dans les actions menées et à venir afin de garantir à chaque commune de notre territoire les retombées internationales tant promises. Nous vous adressons à tous nos meilleurs vœux pour une année 2010 riche en réussites et en innovations. equilibre.democratie@nantesmetropole.fr
Fédérer, internationaliser, changer la gouvernance Groupe Centre Démocratie et Progrès.
Malgré les nombreux atouts de notre territoire, l’économie et les exportations restent insuffisantes. Moteur de l’économie et de l’emploi, l’innovation des entreprises doit être améliorée pour obtenir une reconnaissance et une lisibilité internationales. Les aides n’étant pas que financières, que peut faire Nantes Métropole ? - Informer, fédérer, expérimenter, innover dans sa gouvernance. - Travailler en réseaux avec les autres métropoles et l’Europe. - Expérimenter des technologies innovantes. - Intégrer les compétences et être exemplaire. - Evaluer les aides à la création. - Fédérer les partenaires. - Diffuser les connaissances dans les entreprises et les administrations. - Renforcer les liens avec l’université, les grandes écoles et les réseaux d’entreprises. - Faciliter l’installation de chercheurs et les coopérations entre les acteurs de l’innovation. Participer activement à l’invention, puis à la promotion de la ville de demain. - Conforter l’attractivité du territoire pour attirer capitaux et sièges sociaux d’entreprises. - Pour que connaissance et innovation ne créent pas d’exclusion, innover aussi socialement. groupecdp@free.fr
Nantes Métropole - janvier / février 2010 - 21
Communauté urbaine
Pour bien développer l’habitat local Approuvé en juin 2004, le premier PLH (Programme local d’habitat) posait les bases de la politique de Nantes Métropole en matière d’habitat jusqu’en 2010, avec un objectif fort : produire des logements, notamment sociaux. Alors que l’élaboration du second PLH vient de débuter, voici un premier bilan de la période 2004-2008. Ce document d’orientations stratégiques en matière d’habitat sur le territoire de l’agglomération nantaise est le fruit d’une réflexion commune et d’un diagnostic partagé. Y sont associés les différentes communes métropolitaines et les acteurs du logement que sont les bailleurs sociaux et les promoteurs immobiliers. L’objectif de ce premier Programme local d’habitat (PLH) : atteindre 20 % de logements sociaux sur l’ensemble du territoire de Nantes Métropole et augmenter le nombre de constructions neuves, qui était retombé. Constructions neuves
L’objectif d’une moyenne de 3 900 logements annuels, dont 1 600 à Nantes, a été atteint. En 2008, 6 615 logements ont été autorisés, et 4 311 ont été mis en chantier.
Logements sociaux
Inclus comme objectif dans la loi SRU de 2000, le pourcentage de 20 % de logements sociaux progresse. Le seuil de 900 logements sociaux par an (dont 150 en reconstruction) a été atteint en 2006-2007 et 2008, dépassé en 2009, plus de la moitié se situant hors de Nantes. L’objectif reste que le logement social soit mieux réparti sur l’ensemble des communes et dans chaque quartier. À noter que 5 000 logements sociaux ont aussi fait l’objet d’une réhabilitation. Ménages
Éviter l’étalement urbain en soutenant les jeunes ménages dans leur projet immobilier sur la métropole : voilà, résumée, la mission du prêt à taux zéro (PTZ) qui a été intégré au PLH en sep-
tembre 2006. Au 31 mars 2009, 3 700 prêts ont été accordés. Repositionné en juin sur le neuf, il est complété par un autre dispositif destiné aux primo-accédants : le pass-foncier, qui permet un achat en deux temps, d’abord la maison, ensuite le terrain. Depuis le 1er septembre 2009, une aide plus sociale et plus familiale a succédé au prêt à taux zéro : la « 1re clé Nantes Métropole » pour l’accession à la propriété. Logements étudiants et jeunes travailleurs
Avec 1 082 logements livrés depuis 2003, 471 bientôt achevés, l’objectif des 800 logements étudiants est largement dépassé. Bilan positif pour le logement des jeunes travailleurs et apprentis : 160 logements livrés depuis 2004, 443 en cours de réalisation. • IC
Gilles Retière,
vice-président délégué à l’urbanisme et à l’habitat de Nantes Métropole Quelles seront les grandes lignes du second Programme local de l’habitat (PLH) qui va être élaboré dans le courant de l’année 2010 ?
Le premier Programme local de l’habitat n’a pas tout abordé. Dans ce second programme, nous allons nous intéresser à tous les publics en situation difficile : les jeunes travailleurs, les gens du voyage, les personnes très démunies et handicapées et, enfin, les personnes âgées. Il faut anticiper les besoins liés au vieillissement de la population en proposant une offre de logement qui soit adaptée et diversifiée. Parmi d’autres grands dossiers, il y a aussi la réhabilitation du logement privé, qui peut notamment concerner les personnes âgées ou handicapées, avec une attention très importante à la question de l’amélioration énergétique. Enfin, il faut maintenir la construction de logement social, en étant attentif à sa répartition sur notre territoire.
22 - Nantes Métropole - janvier / février 2010
La Fabrique, laboratoire artistique Sur l’Île de Nantes, à l’angle des boulevards Léon Bureau et de la Prairie aux Ducs, un vaste chantier a été lancé au printemps dernier. Derrière les Machines de l’Île, au cœur du Quartier de la création, la Fabrique sort de terre.
La Fabrique ouvrira ses portes à la rentrée 2011.
que soit leur discipline, pourront se réunir autour d’outils performants, explique Jean-Louis Jossic, adjoint à la Culture de Nantes. L’enjeu de la Fabrique est de soutenir l’émergence artistique et de permettre aux expériences innovantes de se développer dans de bonnes conditions ». Voilette. Conçue par l’architecte Michel Bertreux de l’agence Tétrarc, la Fabrique est formée de deux bâtiments. « Flanqué le long des nefs, le bâtiment A est un grand prisme de forme
DR
Équipement culturel d’un nouveau genre dont l’ouverture est prévue à l’automne 2011, la Fabrique sera un laboratoire artistique transdisciplinaire où les musiques actuelles et le multimédia cohabiteront avec les arts visuels et le cinéma. Destiné aux artistes et aux structures de production et de diffusion, la Fabrique sera un lieu de création et d’expérimentation. Afin de répondre aux besoins des acteurs culturels, la Fabrique a été élaborée avec eux. Ainsi, 5 associations (Apo 33, Microfaune, Mire, l’Olympic et Trempolino) se sont investies avec la Ville de Nantes pour donner naissance à ce projet. Ce sont elles qui occuperont les premières les lieux en 2011, mais l’équipement est ouvert à toutes les associations concernées. « La Fabrique va créer une émulation entre les acteurs culturels. Tous les artistes, quelle
géométrique complexe, décrit Michel Bertreux. C’est une grosse machine industrielle, une grande usine métallique dont l’une des façades portera un écran ». D’une surface de 4 900 m2, ce bâtiment abritera deux salles de spectacles de 1 200 et 400 places, des locaux techniques, des espaces artistiques, un plateau de 300m2 dédié à l’expérimentation multimédia, et une brasserie. A l’angle des boulevards Léon Bureau et de la Prairie aux Ducs, le bâtiment B se déploie sur 7 étages au-dessus de
l’ancien blockhaus. « Surmonté d’un totem géant et lumineux, le blockhaus devient une icône, explique Michel Bertreux. En contrepoint du socle lourd, j’ai imaginé une jupe de métal légère, une sorte de voilette aérienne ». 16 studios de répétition et d’enregistrement, un espace ressources et informations, et un bar doté d’une scène pour des performances trouveront leur place dans ce cube métallique et monumental. • Carole Paquelet
Tripode au fil de l’eau Situé à la pointe Est de l’Ile de Nantes, le quartier du Tripode prend forme. Après la livraison des immeubles Arboréa et Playtime, c’est maintenant au tour de Résidétapes, du Pôle Emploi et de deux bassins d’agrément de voir le jour au cœur de ce futur quartier de centre ville. Inaugurés le 10 décembre dernier, ces bassins disposés en cascade forment le Canal de la Loire, un plan d’eau de 3 500 m2. Bordés par des itinéraires réservés aux piétons et aux vélos, ces bassins ont été ornés de 10 000 plantes aquatiques. Au Nord de ce plan d’eau, les berges offrent de beaux points de vue sur le fleuve. Résolument aquatique, cet espace est également très arboré. Près de 500 arbres s’y épanouissent désormais et deux éoliennes ont même trouvé leur place rendant ce nouveau parc urbain propice à la flânerie. • CP
Nantes Métropole - janvier / février 2010 - 23
Nantes Métropole agenda a thmé éâ riq tre ue
Le lavoir et le calvaire d’Orvault Surplombant la vallée du Cens, le bourg d’Orvault recèle de petites merveilles patrimoniales qui ne demandent qu’à se laisser découvrir. Orvault. Chaussez vos bottes et laissez-vous tenter par cette boucle de deux kilomètres. À quelques encablures de la mairie, se trouve le Grand Calvaire. Réalisé en 1877, il comporte une petite chapelle couronnée par une haute plate-forme accessible par deux escaliers latéraux. En 1884,
une forte tempête emporta la croix d’origine qui était en bois. Elle fut remplacée en 1895 par une croix en ciment armé. Les statues sont typiques du XIXe siècle, mais les balustrades, les vitraux et la grille d’entrée ont aujourd’hui disparu. Ce calvaire offre un beau panorama sur l’étang de la Fabrique situé en contrebas. Au bord de cet étang, vous pourrez observer les vestiges de la cheminée en brique de l’ancienne minoterie détruite en 1993. Un peu plus loin, empruntez l’escalier en « pas de cheval » qui, jadis, permettait le transport des céréales par les mules. Enfin, faites un petit crochet pour observer le lavoir. Construit en 1895, il accueillait jusqu’à 10 lavandières. Chacune disposait de son propre emplacement et venait avec sa caisse et son battoir. Son utilisation ne cessa qu’en 1961, avec l’établissement du service d’eau dans le bourg. Outre ces vieilles pierres, ce sentier vous fera aussi découvrir l’étang de la Patache et le Bois de l’avenir, qui compte 250 arbres, un pour chaque bébé orvaltais né en l’an 2000. Pour vous y rendre : le départ se fait depuis le parking du presbytère. Ensuite suivez le GR3. Plus d’infos et plan sur www.orvault.fr
Le lavoir d’Orvault a servi jusqu’en 1961 Mélanie Dahan Chanson. Mélodieuse, enivrante, Mélanie Dahan nous croque ses notes avec délicatesse. Elle nous offre un jazz épuré et subtil qui arpente les allées de la chanson française. Aznavour, Brassens, Nougaro, Ferré, que de grands noms dont elle suit les pas, au rythme d’un swing poétique. Alors goûtons vite à cette fraîche interprétation de la princesse Mélanie entourée d’un quartet de musiciens d’exception. Le 9 février au Théâtre de la Fleuriaye, boulevard Ampère à Carquefou.
Tarif : 20 €. Rens. : 02 28 22 24 24.
Coma Idyllique Cirque par la Compagnie Hors Pistes. C’est vraiment le cirque ici ! Le cirque, vous êtes sûr ? Vous en avez vu, vous, des comme ça ? Sans nez rouge ni bretelles, mais avec des acrobates survitaminés, des garçons de piste showbiz qui déblayent les esprits et rythment le tout. Une histoire de famille servie par un rocker déjanté et six acrobates. Une fantaisie de poètes aériens à l’énergie époustouflante. Spectacle à voir en famille, à partir de 8 ans. Le 2 février au Piano’cktail, rue Ginsheim-Gustavsburg à Bouguenais.
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Tarifs : de 9 à 17 €. Rens. : 02 40 65 05 25. Omar Sosa Pianiste cubain talentueux, Omar Sosa s’impose comme le grand réformateur de la musique caribéenne contemporaine. Il fait de sa musique un laboratoire réjouissant où les rythmes afro-cubains se mêlent à un jazz moderne libéré de tout carcan, dans une quête incessante de ses racines. Repoussant constamment les limites de son champ d’expérimentation, ce pianiste au style percussif, captive par ses climats apaisés ou emportés, et par son irrésistible
charisme. Le 29 janvier au Pannonica, rue Basse Porte à Nantes.
Tarifs : 17/19 €. Rens. : 02 51 72 10 10.
Le Meunier Hurlant Spectacle de marionnettes par la Compagnie Trohéol, d’après le roman d’Arto Paasilinna. Hiver 1945. Dans un village de Finlande, un nouveau meunier, Gunnar Huttunen, vient de s’installer. L’accueil des villageois est glacial. Personnage singulier, à la fois joyeux et désespéré, le meunier se met tout le monde à dos. Cependant, l’amour et l’amitié lui permettent de
Baby Doll D’après l’œuvre de Tennessee Williams. Dans l’Amérique de 1939, Archie Lee, exploitant de coton en faillite est marié à Baby Doll. Suite à la promesse faite au père de son épouse, le mariage ne sera consommé que lorsque celle-ci aura 20 ans… Mélanie Thierry campe avec une touchante justesse cette Baby Doll, femme-enfant, objet de convoitise et de tourments, tour à tour innocence sacrifiée et instrument de vengeance. Une histoire de désir, de manipulations, remarquablement interprétée. Du 2 au 6 février au Théâtre de la Fleuriaye, boulevard Ampère à Carquefou. Carquefou.
Tarifs : de 27 à 37 €. Rens. : 02 28 22 24 24 ou www.carquefou.fr
déjouer les attaques de ses tortionnaires. Pout tout public, à partir de 10 ans. Le 15 janvier au Théâtre Boris Vian, rue Edmond Rostand à Couëron.
Tarifs : de 3,5 à 7 €. Rens. : 02 40 38 58 80.
Tous les amoureux de la langue française se retrouveront dans le talent passionné de ce maître des mots. Le 2 février à l’Embarcadère, rue Marie Curie à SaintSébastien-sur-Loire.
Abd Al Malik Rappeur, poète, citoyen, philosophe. Abd Al Malik est tout cela à la fois. Avec Dante, il signe un album rap qui tisse des liens entre jazz et chanson française. Avec des textes d’une puissance maîtrisée, Abd Al Malik revisite les thèmes qui ébranlent notre société avec une conscience citoyenne et une intelligence du verbe.
Les Cuissards Humour. Absurdes et décalés, Les Cuissards incarnent des personnages d’un pathétique chronique et d’un non-charisme permanent. Mêlant des situations aussi ridicules que proches de la réalité, les personnages sont en constante opposition.
Tarifs : de 5 à 25 €. Rens. : 02 40 80 86 05.
Le Salon des Artistes Voyageurs
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Sortie
Pour cette 3e édition, l’association « Artistes Voyageurs en Itinérance » a retenu le thème des saveurs du monde. Au programme, des carnets et des récits de voyages, des tableaux, des photos, des films, des ateliers et des stands de découvertes. Deux temps forts marquent ce salon : une exposition et un concert. Après 30 ans de reportage autour du monde, Laura Sonnino Jannelli présente 150 photographies. Un face-à-face avec la diversité culturelle des continents où sont dévoilés des marchés bruyants, des portraits sensuels et monumentaux. Formé de 12 choristes, le groupe Babel Canto donne un concert de chants traditionnels du monde entier le 23 janvier à 20 h 30. Du 22 au 24 janvier, de 10 heures à 19 h 30, à Capellia, chemin de la Roche Blanche à La Chapelle-sur-Erdre. La Chapelle-sur-Erdre.
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Entrée libre. Rens. : 02 40 72 97 58 ou www.capellia.fr
La Folle Journée 2010 : l’Univers de Chopin Métropole. Centrée sur un compositeur majeur de la musique, la Folle
Journée a choisi pour sa 16e édition de rendre hommage à Frédéric Chopin, l’une des figures les plus attachantes du romantisme musical. Exprimant une infinie variété d’émotions dans un langage accessible au plus grand nombre, l’œuvre de Chopin est aussi l’une des plus modernes qui soit. Singulière, l’œuvre de Chopin s’inscrit dans le contexte du premier romantisme, dont Paris est un des foyers les plus actifs quand le compositeur s’y installe. Entraîné au cœur d’une vie artistique intense, Chopin côtoie alors Berlioz, Liszt, Mendelssohn et Vincenzo Bellini. Restituant ainsi le contexte dans lequel a été créée l’œuvre de Chopin, La Folle Journée 2010 permettra aux mélomanes de s’immerger dans un univers musical et d’accéder par là même à une écoute renouvelée de la musique de Chopin. Du 27 au 31 janvier à la Cité Internationale des Congrès de Nantes Métropole, rue de Valmy à Nantes. Billetterie : • Guichets de la Cité des Congrès, à partir du 9 janvier ; • Internet : www.follejournee.fr à partir du 10 janvier à 10 heures ; • Téléphone : 0892 705 205 (0,34 €/mn) à partir du 11 janvier, de 9 heures à 19 h 30, du lundi au samedi. Deux phénomènes déjantés qui partent en vrille sur des situations forcément vécues et qui amènent à des scènes frôlant la folie douce. Du 2 au 14 février à la Compagnie du Café Théâtre, rue des Carmélites à Nantes.
Tarifs : 12/17 €. Rens. : 02 40 89 65 01.
David Marin et Yann Perreau Chanson. David Marin a une écriture qui témoigne d’une grande sensibilité et d’une vraie maturité. Ses thèmes de prédilection évoquent les préoccupations de sa génération : s’inventer
un destin à deux, la perte des références, la manipulation des opinions. Sa voix et sa couleur musicale nous rappellent Charlélie Couture ou Renaud. Plus rock et plus show man, Yann Perreau propose un concert électrique dans lequel, tel un ange noir, il cueille les rêves et les désirs pour ré-enchanter le monde. Le 20 janvier au Théâtre municipal de Rezé, rue Guy Lelan.
Tarifs : de 8 à 16 €. Rens. : 02 51 70 78 00.
Du sirop dans l’eau Danse pour enfants par le Groupe Noces. Lili et Lala
partent à la recherche de leur compagnon Bubulle. Elles vont participer à un défilé d’animaux, boire du thé au Portugal, danser dans les champs, dormir sous les étoiles. Un spectacle en forme de rêve où les images s’associent librement. La danse poursuit l’histoire à travers un chemin ludique et poétique, afin de donner à voir la danse contemporaine aux enfants. À partir de 2 ans. Du 2 au 4 février à La Carrière, rue du Docteur Boubée à Saint-Herblain.
Tarif : 8 €. Rens. : 02 28 25 25 00.
Le noir te va si bien Comédie policière anglosaxonne de Saul O’Hara par la Compagnie Nelly Daviaud, sur une mise en scène de Joël Cassard. Un homme sans scrupules a découvert un moyen infaillible de faire fortune : il épouse des femmes riches, les supprime et hérite d’elles. Une aventurière s’est enrichie grâce à une méthode parallèle, pratiquée sur des messieurs fortunés. Un policier soupçonneux met face à face ces deux experts en liquidation conjugale. Les 23, 24, 30 et 31 janvier à la salle Vasse, rue Colbert à
Nantes.
Tarif : 12 €. Rens. : 02 40 20 34 56. À quelques pas d’elle Théâtre conté. Lorsque l’on est né en Algérie d’un père vietnamien et d’une mère belge, il n’est pas étonnant que l’identité soit au cœur de la création. Michèle Nguyen part au Vietnam à la rencontre des siens. Elle évoque les murmures alentour, le Klaxon des rues, le voisin qui siffle, le chant du pêcheur sur son sampan. Avec élégance, elle feuillette l’album intime des retrouvailles, sur les traces de ce pays du père, proche et lointain.
Le 15 janvier à Capellia, chemin de la Roche Blanche à La Chapelle-surErdre.
Tarifs : de 5 à 10 €. Rens. : 02 40 72 97 58. Eric Toulis Après quelques années de tournée explosive au sein du groupe Les Escrocs, Toulis se produit désormais seul. Entre causticité et tendresse, il manie le verbe comme un poète, fait pleurer sa guitare de rime et charme le public avec sa voix de crooner. Il se définit lui-même comme un « chanteur clown, un Coluche de la chanson ». Un spectacle
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sp ec t daacl nse e
Nantes Métropole agenda
Rivages et Horizon Vertical Saint-Herblain. Une soirée composée du spectacle Rivages et du film Un Horizon vertical. Rivages est un quatuor
pour une femme, un homme et deux bâtons. Deux lignes relient deux êtres permettant d’être dans une distance juste, plus ou moins lointaine. Le but : trouver sa place, le point d’équilibre. Une traversée sans toucher le sol, en apesanteur. De l’horizontale jusqu’à la verticale, partir du coucher pour se mettre debout. Tel est le défi lancé par Marie-Anne Michel et Lionel About. Un Horizon vertical est un documentaire sur la rencontre entre la chorégraphe, Marie-Anne Michel, et le réalisateur, Raphaël Péaud, dans le désert tunisien. Une rencontre autour d’un mât de six mètres pour danser entre ciel et terre. Un voyage à l’écart du monde, au cœur des éléments. Un film mêlant errance, quête de soi et accomplissement artistique. Les 4 et 5 février à l’Onyx, place Océane - Atlantis à Saint-Herblain.
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Tarifs : de 8 à 12 €. Rens. : 02 28 25 25 00 ou www.onyx-culturel.org
Beaucoup de bruit pour rien Bouguenais et Nantes. Pièce de William Shakespeare sur une mise en scène de Georges Richardeau, par le Théâtre de l’Ultime. Amour, jalousie, orgueil et quiproquos… Avec un suspense infernal, les intrigues coexistent, puis s’entrechoquent. Entre une machination comique et un complot fourbe, entre actions et révélations, les scènes font se rencontrer des caractères complexes aux mobiles secrets et aux actions imprévisibles. Alors pièce tragique, comique ou burlesque ? Là est justement toute la question. Au sein d’un décor mouvant, s’animent des êtres extravagants, fougueux et ambigus, dans un tourbillon de rires et de larmes. Résolument contemporaine, l’écriture shakespearienne rend compte avec justesse de la complexité humaine. Le 22 janvier au Piano’cktail, rue GinsheimGustavsburg à Bouguenais. Tarifs : de 7 à 13 euros. Rens. : 02 40 65 05 25. Du 9 au 13, et les 16 et 17 février au Théâtre Universitaire, chemin de la Censive du Tertre à Nantes.
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Tarifs : de 6 à 16 €. Rens. : 02 40 14 55 14.
Bis : faire venir le monde du spectacle Nantes. Les Biennales internationales du spectacle se tiendront à Nantes les 20 et 21 janvier prochains à la Cité
internationale des Congrès de Nantes Métropole. Carrefour de rencontres et d’échanges des professionnels du spectacle et de la vie culturelle, les BIS regrouperont cette année 250 exposants. Sept grands débats, 30 ateliersprojets, 14 spectacles et de nombreuses nouveautés à découvrir se dérouleront pendant ces deux jours. Pas moins de 8 000 participants sont attendus pour la quatrième édition de cet événement d’envergure nationale. En outre, les BIS feront à nouveau la part belle à un autre événement désormais incontournable : la Place des tournées, un marché unique en France qui accueillera 130 kiosques de producteurs et tourneurs de spectacles.
Consultez le programme complet sur www.bis2010.com polyforme élégant pour lequel il s’entoure, une trompette à la main, de quelques pointures du jazz. Le 24 janvier à la Salle Paul Bouin, Ensemble du Grignon à Basse-Goulaine.
Tarif : 12 €. Rens. : www. basse-goulaine.fr
Princesse K Théâtre pour enfants par le Bob Théâtre. Une jolie princesse vit dans un très beau château avec des gens sympas. Seulement voilà, dans cette bandelà, il y a quelqu’un qui ne l’aime pas. Bref, un gars pas sympa qui va faire des choses pas jolies, jolies… Heureusement, la
princesse va apprendre les arts martiaux avec Maître Koala. Et voilà ! Une histoire comme on les aime avec des gentils et des méchants, mais vraiment pas pour les moins de 8 ans. Le 10 février au Grand T, rue du Général Buat à Nantes.
Tarif : 5 €. Rens. : 02 51 88 25 25.
Au-delà du voile Théâtre de Slimane Benaïssa par la Compagnie de l’Arcade. En Algérie, deux sœurs en conversation à cœur ouvert. La cadette, étudiante, refuse le port du hidjab, s’opposant
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à son frère. L’aînée, femme au foyer, tente de la faire plier. Entre elles, beaucoup de révolte, d’incompréhension, mais aussi d’amour. Dépassant les questions du statut de la femme, Slimane Benaïssa pose la question de l’individu face au collectif. Le 11 février à l’Odyssée, Bois Cesbron à Orvault.
Tarifs : de 6,5 à 19 €. Rens. : 02 51 78 37 47.
Résistance au droit Chorégraphie de François Ben Aïm. Peut-on vivre sans combat ? Suis-je capable de vivre sans m’engager ? À quoi
pourrais-je offrir ma mort aujourd’hui ? Tel est le questionnement auquel François Ben Aïm nous invite dans cette pièce tranchante où le geste est puissant et grave. Cette création pour cinq danseurs aborde, en convoquant différentes facettes de la figure du guerrier, la question primordiale du sens de l’engagement. Les 19 et 20 janvier à l’Onyx, place Océane – Atlantis à Saint-Herblain.
Tarifs : de 13 à 20 €. Rens. : 02 28 25 25 00.
Papiers timbrés Marionnettes pour adultes par la
Compagnie Funambule. Un personnage : fou amoureux, timbré. Quand il débarque, rien n’est prêt à l’accueillir. Il arrive comme un voyageur égaré, les bras chargés de bagages. Il pose une valise : une île. Puis deux, puis cinq : un monde. Que contient le monde ? Du papier. Pas une surface lisse, mais une matière. Une matière vivante et sonore d’où émergent les premiers habitants d’un univers instantané, plié, replié, froissé. Les 16 et 17 janvier au Cabanier, rue Ameline à Nantes.
Tarifs : de 5 à 10 €. Rens. : 09 64 17 70 40.
En la palma de la suerte Cirque en chansons. Ce programme est né de la rencontre entre Denis Péan, chanteur, musicien, auteur du groupe Lo’Jo, et les Sélène, duo défiant l’équilibre sur une corde lisse. D’abord, Denis Péan chante, seul sur la piste. Puis le rejoignent Laura et Olivier, pour une danse fragile, des cœurs à cœurs et des mains à mains à couper le souffle. À partir de 8 ans. Le 26 janvier au Théâtre municipal de Rezé, rue Guy Lelan.
Tarifs : de 8 à 16 €. Rens. : 02 51 70 78.
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Sortie
Tremplin Jeunes Talents avec Smooth Urban Ballet Orvault. En février dernier, la Ville d’Orvault lançait son Tremplin Jeunes Talents
pour donner l’occasion à de jeunes musiciens de vivre une aventure musicale d’exception avec le groupe électro nantais Smooth. Après une sélection parmi 19 groupes, Patchounarouf et les Gentils Barbares et Kokomo ont été retenus. Les deux groupes se produiront sur scène, en première partie de Smooth, lors d’un concert à l’Odyssée. Patchounarouf et les Gentils Barbares puisent leur inspiration un peu partout, de la musique orientale à la chanson française, en passant par le jazz. Kokomo est un duo émérite basse-batterie qui tire ses influences du blues. Considéré comme une révélation de la scène électro, Smooth reste inclassable, toujours aux confluents de la pop, de la soul et du funk. Le 29 janvier à l’Odyssée, Bois Cesbron à Orvault.
Saint-Sébastien-sur-Loire. Danse contemporaine par la Compagnie Rêvolution. Le corps, la musique classique et la musique contemporaine sont au cœur de ce ballet. Dix danseurs, tous issus du hiphop et formés spécifiquement à la danse classique, témoignent de l’émergence d’une nouvelle danse urbaine pluridisciplinaire, vivante, riche et pleine de surprises. Avec Urban Ballet, La Compagnie Rêvolution ose toutes les audaces et brise les frontières avec éclat et panache. Le 9 février à L’Embarcadère, rue Marie Curie à Saint-Sébastien-sur-Loire. Tarifs : de 5 à 20 euros.
Rens. : 02 51 78 37 47 ou www.orvault.fr
Rens. : 02 40 80 86 05 ou www.saintsebastien.fr
en e fa xp nt o s
Ma vie, ma ville, ma planète
Métropole. À partir du 8 janvier 2010, le Centre des Expositions de Nantes Métropole propose une nouvelle exposition permanente. Intitulée « Ma vie, ma ville, ma planète », cette exposition est dédiée aux élèves de CE2, CM1 et CM2. Elle raconte de façon ludique et pédagogique comment l’histoire de l’être humain est liée à celle de la Terre. À travers trois duos thèmatiques : énergie et transports ; consommation et déchets ; eau, ville et nature, les enfants découvrent les liens qui les unissent au territoire sur lequel ils vivent, et plus largement à la planète, ainsi que le rôle qu’ils peuvent jouer pour préserver ces espaces. Encadrée par des animateurs, la visite de cette exposition dure environ deux heures. À partir du 8 janvier au Centre des Expositions de Nantes Métropole, 2 cours du Champ de Mars à Nantes. Réservations : centredesexpositions@nantesmetropole.fr
Adresses, numéros et sites utiles Nantes Métropole SAMU (urgence médicale) 15 02 40 99 48 48 Pompiers : 18 www.nantesmetropole.fr Police : 17 www.me-metropole-nantaise.org SOS médecins : Infocirculation 02 40 50 30 30 Allô Enfance Maltraitée : 119 www.infocirculation.fr Sida Info Service : Allô Propreté
Tan 0 810 444 444
Prix d’un appel local.
www.tan.fr
Centre des Expositions 02 40 99 48 94 Office de Tourisme de Nantes Métropole (OTNM) 0892 464 044 www.nantes-tourisme.com
Nantes Métropole, 2 cours du Champ de Mars 44923 Nantes CEDEX 9. Directeur de la Publication : Jean-Marc Ayrault. Codirecteur de la publication : Lionel Pouget. Rédacteur en chef : David Pouilloux. Journalistes : Carole Paquelet, Emmanuel Bouvet. Ont collaboré à ce numéro : Franck Albert, Caroline Demaison, Édith Panigot, Emmanuelle Ramond, Sylvia Gillion, Isabelle Corbé, Fabien Le Dantec, Cécile Faver. Diffusion : Adrexo - Virginie Barbault et Sophie Oliviero. Éditeur : Direction de la communication de Nantes Métropole. Infographie : Idé. Impression : Imaye Graphic, Label IMPRIM’VERT, Laval.
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Esprit métropolitain ver, c’est-à-dire de découvrir de nouveaux traitements contre ces cancers. La radioimmunothérapie est une thérapie ciblée : le médicament agit uniquement sur les cellules des tumeurs et non sur l’ensemble de l’organisme. » Ce traitement vient à bout des tumeurs en irradiant les cellules cancéreuses après s’être fixé à elles comme à une cible. C’est l’un des aspects excitants de son travail : être à la frontière de la connaissance, au bord de l’inconnu, qui n’a rien d’un gouffre, mais plutôt tout d’une forêt de découvertes qui peuvent changer la vie. « Sur les 64 patients atteints d’un lymphome (cancer du système lymphatique, sixième cancer le plus répandu en France), plus de la moitié des patients ont répondu au traitement. Au
Patrick Garçon
« Être un patient, c’est d’abord être patient. C’est une position difficile… »
À la lumière de la médecine Françoise Bodéré est l’une des plus grandes spécialistes de médecine nucléaire en France. Cette Nantaise vient de recevoir une Victoire de la Médecine qui récompense ses travaux sur le cancer et la projette sous les feux de la notoriété médiatique.
L
a vie n’est souvent qu’une histoire d’ombre et de lumière. Dans le travail quotidien de ce médecin de 40 ans, il y a l’ombre de cette maladie qui nous fait peur à tous et peut frapper sans prévenir, le cancer, et la sublime lumière de la guérison. Dans le quotidien de cette chercheuse, il y a ce travail de l’ombre mené par les blouses blanches dans leur laboratoire et qui prend parfois la lumière de façon brutale, à l’occasion d’un événement, une Victoire de la Médecine par exemple. « Ce prix met en évidence le travail de recherche de mon laboratoire et de mon équipe, dit Françoise Bodéré. Il montre que la recherche académique est innovante et de haut niveau. Cela fait 20 ans qu’elle existe, mais elle ne faisait pas la une des médias… » Toutes les histoires ont ainsi un début, et Françoise Bodéré
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n’oublie pas d’éclairer le présent avec une parcelle du passé. « Une grande partie du mérite revient à Jean-François Chatal. Il a lancé la médecine nucléaire à Nantes et je l’ai eu comme directeur de thèse lorsque j’étais jeune chercheuse. » Reçue en novembre dernier à Paris et décernée par la profession, la Victoire de la Médecine récompense ses travaux menés en radio-immunothérapie au sein du CHU de Nantes et au Centre René Gauducheau à Saint-Herblain. L’équipe qu’elle dirige a mis au point un traitement contre un cancer, le lymphome. « De nombreux traitements de routine contre les cancers obtiennent de bons résultats : la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie… Mais certains sont résistants, en particulier les cancers disséminés. Le rôle des chercheurs est d’inno-
palier de dose optimal, 90 % ont répondu au traitement (diminution du cancer) et 75 % sont en rémission complète », explique Françoise Bodéré. Pour un traitement donné seul, c’est un très bon résultat. Mais elle reste prudente : « C’est bien de donner de l’espoir aux gens, mais il ne faut pas leur donner de faux espoirs. Suite à la publication d’articles, je reçois des lettres de personnes qui veulent être soignées ici. Il faut leur expliquer que mon équipe mène des essais cliniques, sur certains types de cancers dans des conditions particulières, lorsque toutes les autres solutions ont échoué. » Elle dit : « Être un patient, c’est d’abord être patient. C’est une position difficile. » Lorsque les travaux des chercheurs annoncent des pistes de traitements aussi intéressantes, l’étape suivante consiste à acheter les brevets et à investir des sommes importantes pour produire les futurs médicaments. « Ce n’est pas notre rôle de développer des médicaments. C’est le rôle des industriels de la pharmacie. » Elle le reconnaît : « La recherche médicale coûte cher. Je passe énormément de temps à chercher des financements, à répondre à des appels d’offres, à préparer des dossiers. » Pour évacuer le stress, cette « hyperactive » confie qu’elle goûte fort les efforts dans l’eau. À force de questions, celle qui vit à Nantes depuis quinze ans fait sortir de l’ombre quelques secrets : « J’adore la peinture et la céramique. Je suis Brestoise. J’aime le Finistère. Je suis née un 31 décembre. » Puis, elle se retire, dans un sourire lumineux. • David Pouilloux