Magazine
Édition d’hiver 2023-2024
6/ DOSSIER
Ces écogardes qui protègent notre planète
14/ SUR LE TERRAIN
Équateur : sauver les sentinelles des rivières
16/ FOCUS
Vivre avec les loups, en Belgique
N° 107 – DÉCEMBRE JANVIER FÉVRIER 2023-2024 - TRIMESTRIEL – BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X – P309290
Dossier
EDITO Tandis que la nature est menacée jour après jour par les actions humaines - pollution, déforestation, émissions de gaz à effets de serre... - et que l’ambition politique pour contrer ces impacts négatifs manque à l’appel, il existe des hommes et des femmes qui dédient leur vie entière à la nature. En protégeant la nature et les animaux sauvages, les écogardes préservent aussi toutes les ressources dont nous dépendons : les bassins versants qui fournissent de l’eau potable à des millions de personnes, les forêts et tourbières si cruciales pour la captation du carbone, les rivières vivantes et poissonneuses dont dépendent des communautés entières pour leur subsistance... Et il est impossible de ne pas être remplie d’admiration quand on voit tout ce que ces écogardes parviennent à réaliser, dans des conditions extrêmement difficiles. Car une grande partie des écogardes n’ont pas accès à l’eau potable, ni aux équipements de base pour exercer leur métier correctement. Pourtant, ces femmes et ces hommes obtiennent des résultats incroyables, assurant une véritable fonction de médiation entre, d’une part la protection de la nature sauvage, et les besoins des populations d’autre part, tout en éduquant les nouvelles générations à la protection de l’environnement. Leur travail permet également de faciliter la mise en place d’un écotourisme ou d’une agroforesterie bénéficiant aux communautés locales. Dans le contexte actuel de bouleversement climatique, les écogardes viennent même de plus en plus souvent en aide aux populations des zones reculées en cas de catastrophes naturelles !
« Il est impossible de ne pas être remplie d’admiration quand on voit tout ce que les écogardes parviennent à réaliser. » Votre soutien est essentiel pour nous permettre de protéger les espèces sauvages menacées et les paysages les plus précieux de la planète. Faites un don pour le WWF via :
Leur travail permet de tenter de rendre petit à petit à la nature sauvage la place qu’elle mérite. Pour ce travail essentiel et difficile, ces héros et héroïnes méritent à minima des conditions de travail équitables. Au WWF, nous sommes à leur côtés à travers nos projets de terrain, ainsi que via l’organisation Universal Ranger Support Alliance dont nous sommes membre fondateur. Et si nous pouvons agir pour assurer une revalorisation de cette profession méconnue, c’est grâce à votre soutien à tous et à toutes. Ensemble, tout est possible ! Roseline C. Beudels - Jamar de Bolsée Présidente du conseil d’administration du WWF-Belgique
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Magazine - ÉDITION D’HIVER 2023-2024
© ANNEGRÉ BOSMAN / PLUK MEDIA
6/ DOSSIER
Équateur : sauver les sentinelles des rivières
16/ FOCUS
© JPL / CONVENTION SPW
14/ SUR LE TERRAIN
© BARRERA / WWF-ECUADOR
Ces écogardes qui protègent notre planète
Vivre avec les loups, en Belgique
SOMMAIRE 4 20 22
En bref Youth Merci Vous avez une question, un commentaire, vous voulez faire part d'un changement d'adresse ou vous préférez recevoir la version numérique de ce magazine ? Appelez le 02 340 09 20 ou envoyez un message à supporters@wwf.be.
COLOPHON : Le WWF Magazine est une publication du WWF-Belgique Communauté Française asbl. Tous droits réservés au WWF. Le logo et les initiales WWF sont des marques déposées du World Wide Fund for Nature. Reproduction des textes autorisée, à condition qu’il soit fait mention de la source. • Ont collaboré à ce numéro : Maria José Alencastro, Alison Avanzini, Pauwel De Wachter, Sarah George, Thibault Ledecq, Laure Raimondi, Corentin Rousseau, Pepijn T’Hooft, Déborah Van Thournout • Coordination et rédaction : Esther Favre-Félix, Emma Maris • Traduction : Martin Collette, Emma Maris • Design : inextremis.be • Impression : imprimé par Drukkerij VD sur du papier recyclé cyclus silk 90 gr. • Photo de couverture : © Jonathan Caramanus / Green Renaissance / WWF-UK • E.R.: Caroline Tsilikounas, Bd E. Jacqmain 90, 1000 Bruxelles.
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WF-UKRAINE
© WWF
© JEFF OPPERMAN
© WWF-UKRAINE
EN BREF
SOUTENIR LES ESTURGEONS EN UKRAINE
Bonne nouvelle pour l’esturgeon ! En octobre, le WWF a relâché 2.500 esturgeons Sterlets et esturgeons diamants dans la partie ukrainienne du Danube. Nous voulons ainsi aider leurs populations à se reconstituer naturellement. Et elles en ont bien besoin, car l'esturgeon est la famille la plus menacée du règne animal. Sur les six espèces d'esturgeons qui vivaient autrefois dans le Danube, il n'en reste aujourd’hui que quatre, dont trois sont gravement menacées d'extinction. La liste des causes est longue : barrages bloquant leurs voies de migration, captures accidentelles, pêche et commerce illégal... Le WWF soutient ces esturgeons par des programmes d'élevage et de repeuplement, notamment en Ukraine. Mais restaurer leurs populations est un travail de longue haleine : ces poissons devront survivre à de nombreuses menaces durant leurs jeunes années. Le WWF travaille donc avec les pêcheurs et les pêcheuses ukrainien·nes pour augmenter leurs chances de survie : ces pêcheurs et pêcheuses les surveillent et veillent à ce qu'ils puissent nager en sécurité jusqu'à la mer Noire.
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ZAMBIE : CLAP DE FIN POUR UN PROJET D’EXTRACTION DE CUIVRE Le Parc national du Bas-Zambèze, dans le sud de la Zambie, abrite des buffles, des éléphants, des hippopotames et des crocodiles. Plus de 250 millions de personnes dépendent de la gestion durable de cette aire protégée. Alors quand le gouvernement zambien a donné son feu vert à l'exploitation d'une mine de cuivre dans ce parc national, la société civile était sous le choc. Le WWF a contesté cette décision avec la coalition Save Zambezi, Safe Zambezi. Nos partenaires ont insisté sur l'impact négatif d’une telle mine : fuite de la faune sauvage, baisse de la fréquentation touristique, perte d’emplois, pollution de l'eau de la rivière, impact dramatique sur la pêche… Des conséquences qui ne toucheraient pas seulement les communautés zambiennes de la province de Luangwa, mais aussi d’autres communautés en aval au Zimbabwe et au Mozambique. Fin août, la nouvelle est tombée : la Zambie a décidé de suspendre ce projet de mine, l’entreprise portant le projet n'ayant pas respecté les conditions environnementales imposées par le gouvernement. Une bonne décision pour les humains et la nature !
QUAND L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE PROTÈGE LES ÉLÉPHANTS… © DNP THAILAND - KUI BURI NATIONAL PARK / WWF-THAILAND
Dans les forêts du Dawna-Tenasserim, à cheval entre la Thaïlande et le Myanmar, l’agriculture et les grands travaux d’infrastructure grignotent l’habitat de l’éléphant d’Asie. Poussés à quitter leurs aires protégées pour partir à la recherche de nourriture, ces éléphants s’aventurent sur les terres agricoles des communautés locales, ce qui déclenche des conflits – parfois mortels. La prévention de tels conflits est l'une des principales missions du WWF en Thaïlande. Mais la surveillance de zones aussi vastes prend du temps et il est crucial d'intervenir rapidement. Heureusement, nos équipes peuvent compter sur une alliée de choix : l'intelligence artificielle ! Après avoir été confrontés à de nombreuses images aériennes d’éléphants, des drones se sont « entrainés » à repérer la présence d’éléphants depuis le ciel. Même dans des zones densément boisées et par temps venteux, ces drones parviennent maintenant à identifier les éléphants à une hauteur de 80 mètres. Sur la base des données fournies, les drones prédisent aussi la direction vers laquelle se dirigent les éléphants. Ces informations sont envoyées aux écogardes, qui peuvent alors intervenir avant que les animaux ne s'aventurent sur les terres agricoles. Les écogardes obtiennent aussi des informations précieuses sur le comportement de ces animaux et l'état de leurs habitats. The future is now!
© SHUTTERSTOCK / PIYASET - WWF
LA VRAIE VALEUR DE L’EAU
© ASHLEY COOPER
La crise mondiale de l’eau ne cesse de s’aggraver : plusieurs milliards d’êtres humains n’ont pas accès à une eau sûre, les zones d’eau douce disparaissent à un rythme alarmant, l’industrie et l’agriculture risquent de manquer d’eau... En cause ? Une gestion irréfléchie et non durable de nos écosystèmes d’eau douce : pendant des décennies, nous avons construit des barrages, asséché les zones humides et dégradé ces écosystèmes. Pour attirer l’attention sur cette crise, le WWF a publié un rapport intitulé The High Cost of Cheap Water, où nous analysons la valeur économiquement mesurable de l'eau. L'eau de consommation fournit d’une part 7.500 milliards de dollars de bénéfices économiques directs chaque année. Et les bénéfices indirects de l'eau douce représentent quant à eux pas moins de 50.000 milliards de dollars par an ! Parmi ces bénéfices indirects, qui sont systématiquement sous-estimés, on pense aux zones humides qui filtrent les eaux polluées, aux plaines inondables qui absorbent les excédents des précipitations, aux aquifères nous fournissent des réserves pendant les périodes sèches... Conclusion du rapport : si nous voulons inverser la tendance, nous devons apprendre à traiter nos écosystèmes d'eau douce comme des sources de vie dynamiques.
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© SIMON RAWLES / WWF-UK
Ces écogardes qui protègent notre planète La nature précieuse qui nous entoure, source de toute vie, subit des pressions énormes à travers le monde. Heureusement, elle peut compter sur les écogardes : ces femmes et ces hommes sont en première ligne pour défendre notre patrimoine naturel, souvent au péril de leur vie et avec des moyens insuffisants. C’est pourtant grâce au travail de ces écogardes que nos ambitions pour la conservation de la nature peuvent vraiment faire la différence. Un travail qui reste méconnu et reçoit peu de reconnaissance…
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Un métier hors du commun
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JENNERSTEN / W
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Les écogardes sont les gardien·nes de notre planète, protégeant chaque jour 15% de toutes les surfaces terrestres et environ 7% de l’océan. Mais leur rôle ne s’arrête pas là, explique Rohit (photo à gauche) : « Les écogardes aident par exemple les communautés locales à se former à l’agriculture durable ou informent les touristes sur les espèces qui vivent dans les parcs. Les écogardes collectent aussi des données essentielles pour la recherche scientifique, par exemple en enregistrant à l’aide de pièges photographiques le comportement d’animaux méconnus. Et en cas de catastrophes naturelles, les écogardes secourent même les communautés locales lors d’inondations, et évitent ou contrôlent les feux de forêt. Agent·es de la loi, ces femmes et ces hommes luttent bien sûr contre le braconnage, démantèlent les pièges et arrêtent les criminels. Et quand les humains doivent partager leur espace avec des tigres par exemple, les écogardes posent et entretiennent des clôtures anti-prédateurs ». Une mesure cruciale pour permettre aux humains de vivre en harmonie avec les animaux sauvages.
© ANDRÉ BÄRTSCHI / WWF
Quand on pense à un·e écogarde, on imagine souvent une personne en uniforme qui protège les animaux sauvages. C’est vrai, mais les écogardes font bien d’autres choses ! Rohit Singh (expert écogarde au WWF) et Chris Galliers (président de l’International Ranger Federation, IRF) nous présentent cette communauté courageuse, qui donne le meilleur d’elle-même pour protéger la biodiversité de notre planète.
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Au Pérou, les tortues de l'Amazone à taches jaunes (Podocnemis unifilis) sont une
source importante de protéines et de revenus pour les populations autochtones. Le WWF travaille avec les écogardes pour trouver des solutions durables à leur capture.
LA DIVERSITÉ EST UN ATOUT Les écogardes accomplissent donc des tâches extrêmement variées, une diversité qui se reflète dans leurs profils : personnel gouvernemental, bénévoles, citadin·es, communautés indigènes... Ce qui ressort toutefois, c'est que la plupart sont des hommes.
© CATHERINE RENARD / WWF-BELGIUM
Dossier
© CATHERINE RENARD / WWF-BELGIUM
© ANNEGRÉ BOSMAN / PLUK MEDIA © BRENT STIRTON - REPORTAGE BY GETTY IMAGES / WWF
Un écogarde courageux participant au recensement des gorilles des montagnes en République démocratique du Congo, alors que le parc est occupé par le groupe rebelle CNDP (photo de 2008).
« Seulement 3 à 11% des écogardes sont des femmes. Dans de nombreux pays, il n'y a même aucune femme écogarde », confirme Rohit. « Cela s'explique par le fait que le métier est souvent présenté comme masculin. »
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« Avec l’IRF, nous mettons donc les femmes écogardes à l’honneur, et espérons que leur histoire incitera d'autres femmes à devenir écogardes », ajoute Chris (photo à droite). « Nous avons rédigé un rapport sur l'égalité des sexes chez les écogardes : les résultats sont décevants, mais nous y travaillons, car l'inclusion est essentielle. » Pour relever leurs nombreux défis, les écogardes ont besoin d'un large éventail de compétences. Et cette diversité de compétences passe par la diversité des personnes qui accomplissent le métier d’écogarde.
SURCHARGÉ·ES ET SOUS-FINANCÉ·ES Leurs défis principaux ? « Les écogardes sont passionné·es par leur travail, tout en étant soumis à une forte pression », explique Chris. « Il n’y en a tout
simplement pas assez : il y a plus de gens qui travaillent sur les terrains de golf américains que d’écogardes dans les zones protégées à travers le monde », ajoute Rohit. « En outre, il y a un manque cruel de financements. Leurs conditions de travail sont donc difficiles : la plupart des écogardes n'ont pas accès à l'eau potable, n'ont pas reçu la formation nécessaire et ne disposent même pas d'équipement de base. » Les écogardes ne sont pas apprécié·es à leur juste valeur. « Les gens doivent mieux comprendre l'importance de leurs efforts et les risques encourus », regrette Chris. « Beaucoup trop d’écogardes meurent dans l'exercice de leurs fonctions, en particulier en Asie et en Afrique. » Entre juin 2022 et mai 2023, pas moins de 148 écogardes de 39 pays ont perdu la vie en faisant leur travail, 48 suite à un assassinat. « Comment est-ce possible ? Le manque de formation, une direction inadéquate et un manque de soutien de la part des forces militaires, judiciaires et policières… N’oublions pas que les écogardes ne sont pas des soldat·es : leurs responsabilités devraient donc s’arrêter aux frontières de leur mission et de leur formation. »
LES ÉCOGARDES MÉRITENT MIEUX La première étape pour résoudre ces problèmes est de professionnaliser le métier d’écogarde, indique Rohit. « C'est pourquoi l'IRF a formé l'Universal Ranger Support Alliance (URSA) avec le WWF et huit autres organisations de conservation. » L'URSA aide l'IRF à renforcer les trois C – capacités, conditions et conduite. « Nous renforçons leurs capacités par le biais de formations et nous travaillons à la reconnaissance de la profession d’écogarde par l'Organisation internationale du Travail, afin de négocier des conditions de travail minimales. Enfin, les écogardes n'avaient pas encore de code de conduite. Nous avons changé cela avec l'IRF et l'URSA. Plus de 3.000 écogardes ont déjà suivi une formation au code de conduite. » Pompier·es, enseignant·es, policier·es, urgentistes : autant de métiers qui méritent d'être honorés et soutenus, pour notre santé, notre sécurité, et celles des générations à venir. Les écogardes ont des missions comparables, en protégeant au quotidien les écosystèmes dont dépend notre planète tout entière. Nous devons donc investir dans le métier d’écogarde comme nous le faisons pour les autres professions de première ligne. Magazine - ÉDITION D’HIVER 2023-2024
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Avons-nous des écogardes en Belgique ? © SÉVERIN PIERRET
Depuis plus de dix ans, Séverin Pierret (agent du Service public de Wallonie) gère et protège avec passion la riche nature du parc national de la Semois, dont le WWF est partenaire. « C’est ici, dans la vallée de la Semois, que j’ai même appris à marcher », raconte-t-il. « La Semois est l’une des plus belles rivières de Wallonie, avec ses méandres sauvages et majoritairement boisés, les brumes mythiques inféodées à sa vallée… »
© SÉVERIN PIERRET
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ÉVERIN PIERRE
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Notre pays dense compte encore des pans de nature précieuse, dont pas moins de 6 parcs nationaux ! Pour les préserver, nous avons aussi nos « écogardes », mieux connus sous le nom de gardes forestiers.
Malgré un contexte de travail différent, ses missions sont globalement les mêmes qu'au Malawi ou en Thaïlande : maintenir les forêts durablement, préserver les espèces protégées, faire respecter les législations environnementales, lutter contre les espèces invasives, augmenter la biodiversité...
DES LYNX ET DES LOUPS S’il n’y a pas de rhinocéros ou d’éléphants à protéger, la Semois compte bien des espèces précieuses. « Le cerf reste le symbole de nos forêts ardennaises : pour moi, une forêt sans cerfs n’est pas une forêt. Je suis aussi fasciné par des espèces plus rares et emblématiques comme la cigogne noire ou le faucon pèlerin », explique Séverin, qui utilise des pièges photographiques pour observer la richesse biologique de la forêt. Par ailleurs, les loups et les lynx font leur retour dans la région, causant des craintes mais aussi parfois un excès d’enthousiasme. « Des particuliers ont tenté de voir les lynx à tout prix, et donc de poser leurs propres pièges
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photographiques », raconte Séverin, qui s’efforce de protéger leur quiétude, tout en recherchant des indices pour mieux les connaître. Severin se réjouit de la récente qualification de la vallée de la Semois en parc national : « Ce que je peux faire pour restaurer la nature sur la partie du territoire qui m’est confié, le parc va pouvoir le faire à grande échelle », explique-t-il. « Avec l’appui du WWF, on va par exemple restaurer 2,5km de lisière intra forestière étagée qui bénéficiera à de nombreuses espèces : insectes pollinisateurs, grande et petite faune, oiseaux... » Un projet qui s’accompagnera aussi de sensibilisation des enfants d’écoles primaires ainsi que du développement d’un écotourisme respectueux de la nature.
© LÁSZLÓ GÁL
Cohabiter avec les ours
Pendant la nuit, László’s patrouille les rues de Băile Tușnad, à la recherche d’ours. Ce qui les attire dans ce village ? « À cause du nourrissage artificiel pour la chasse et de l'écotourisme, ils se sont habitués à ce que les gens leur laissent de la nourriture. Ils en sont donc venus à considérer les poubelles comme une source de nourriture », explique László.
sont 30 à se promener dans les parages. C'est pourquoi László surveille les ours de près : « Parfois, je reste au même endroit pendant deux ou trois heures. Je sais qu'ils vont venir, mais je ne sais pas quand », racontet-il. « Parfois, je me fie aux aboiements des chiens. Il arrive aussi que nous recevions des notifications via notre application, TusnadEcoBearWatch ».
L'incursion d'ours dans le village est une menace pour les humains comme pour les animaux. Un seul individu peut causer tellement de dégâts qu’on pourrait croire qu'ils © LÁSZLÓ GÁL
© LÁSZLÓ GÁL
C’est entre les montagnes de Harghita et celles de Bodoc, dans un écrin de forêts, que se niche le village de Băile Tușnad. Ses 1.400 habitants ont des voisins très particuliers : les ours bruns. L'écologiste László Gál a consacré sa vie à ces créatures majestueuses.
MONITORING ET COLLIER GPS László travaille avec l'équipe d'intervention d'urgence. « Si nous repérons un ours, nous analysons d'abord s'il y a des dégâts, si l'animal est dangereux... En fonction de cela, nous décidons si nous posons un collier GPS sur l'ours avant de le reconduire en forêt, ou si nous le déplaçons simplement plus loin. Grâce aux colliers GPS, nous apprenons à les connaître : pourquoi viennent-ils en ville ? Comment se comportent-ils ? Ces informations nous aident à prévenir les difficultés. » Vivre avec des prédateurs est un défi, mais les habitants de Băile Tușnad se sont adaptés. « Bien sûr, personne ne souhaite rencontrer un ours dans sa cuisine. C'est exceptionnel, mais cela arrive ! C'est pourquoi les maisons sont protégées par des clôtures électriques », explique László. « Les poubelles doivent aussi être correctement scellées : c'est là que le bât blesse. C'est pourquoi nous poursuivons nos efforts de sensibilisation : nous parlons aux familles, aux écoles... La nature n'a pas besoin de nous pour survivre, c'est nous qui avons besoin d'elle. Nous devons donc vivre en harmonie avec elle. »
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© SANCHEZ & LOPE / WWF
Dossier
Quand la conservation profite aux communautés locales Il y a dix ans, le WWF s’est lancé dans un ambitieux projet de réensauvagement à Armeniș, un village au pied des monts Țarcu, en Roumanie. Après deux cents ans d’absence dans la région, plus de 150 bisons sont désormais sous la protection de l’écogarde Matei Miculescu. Et les communautés locales récoltent les fruits de l’écotourisme qui se développe autour de ces animaux.
SURVEILLANCE ET PRÉVENTION
« La conservation de la nature ne peut être durable que si les communautés locales sont impliquées », ajoutet-il. « Nous travaillons donc en étroite collaboration : elles fournissent des produits locaux, et nous les aidons à diversifier leurs produits et obtenir des labels bio, afin d’appliquer des tarifs plus intéressants », poursuit Matei.
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Les bisons causent-ils parfois des dégâts ? « La gestion des conflits fait également partie de mes tâches en tant qu’écogarde. Ce sont surtout les bisons qui ont connu la captivité qui ont tendance à grignoter les bottes de foin ou à manger l'écorce des pommiers ou des pruniers. Il faut un certain temps avant qu'ils ne redeviennent sauvages et qu'ils cessent de s'approcher des zones habitées. S'ils causent des WeWilder aide les habitant·es à dégâts, nous intervenons, élargir leur gamme de produits. par exemple en rachetant Par exemple, ils ont récemment pu la meule de foin pour développer leur propre version de dédommager l'agriculteur. l'halloumi - le hagumi - utilisant le Et grâce à des clôtures lait des chèvres locales. électriques, nous empêchons les bisons de recommencer », explique Matei. « En les surveillant de près, nous assurons la coexistence des communautés locales et de ces grands herbivores. »
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« Les bisons renforcent la diversité de la forêt en mangeant l'écorce des saules, ce qui permet à d'autres essences de pousser. Le sonneur à ventre jaune (un crapaud) se baigne dans leurs empreintes remplies d'eau. Les renards et les cerfs suivent leurs traces dans la neige. Et après l'hiver, les bisons laissent derrière eux de grosses boules de fourrure, un matériau idéal pour les nids des oiseaux », explique Matei avec passion. Le retour des bisons dans les monts Țarcu n'est pas seulement une bonne nouvelle pour la nature : les bisons attirent aussi les touristes, ce qui génère des revenus pour les habitants d'Armeniș. « Le WWF a construit un centre d'écotourisme : WeWilder », raconte Matei. « Nous y proposons des visites guidées dans la nature, en suivant les traces des bisons. »
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Woraya admet qu'elle est parfois critiquée en tant que mère pour avoir choisi une profession qui la sépare de ses fils. Mais Kirati est optimiste pour l’avenir : « Les gens avaient l'habitude de penser que nous étions faibles en raison de notre genre, mais cela a changé. Les femmes écogardes sont aujourd'hui présentes sur de nombreux sites. »
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Le parc de Kuri Buri est connu pour ses éléphants d'Asie. Kirati Morthip (à droite) travaille donc à sensibiliser les touristes, mais aussi à minimiser les conflits entre ces éléphants et les communautés locales. Elle est cheffe d’équipe, un poste que les femmes occupent rarement. « Tout travail qu'un homme peut faire, une femme peut le faire aussi. Parfois même mieux ! » plaisante pourtant Woraya Makal (ci-dessous), une autre écogarde du même parc. Comme ses collègues, elle part en patrouille 15 jours par mois, documente les mouvements de la faune, relève les pièges des braconniers… « Notre travail consiste aussi à collecter des données et à faire des études scientifiques, botaniques… » explique Kirati.
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La réserve faunique de Majete est un bel exemple de gestion réussie. Lorsque notre partenaire African Parks a repris sa gestion en 2003, le parc était dépourvu d'animaux sauvages. En 20 ans, ils y ont introduit 3.000 animaux de 17 espèces. « J’ai vu des lions et des rhinocéros revenir dans le parc ! C’est l'une de mes meilleures expériences en tant qu’écogarde. Mais le braconnage reste un problème, notamment pour les pangolins et les éléphants. C'est pourquoi nos patrouilles sont si importantes », explique Billiat « Mais notre travail me donne de l'espoir pour l'avenir ».
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« Enfant, je plantais des arbres dans la forêt de mon école – c’était mon premier contact avec la conservation », raconte Billiat. « Je voulais devenir écogarde mais au début, ma famille n'était pas d'accord. C'était trop dangereux ! Aujourd'hui, elle comprend pourquoi il est si important de protéger notre faune et notre flore ».
Dans le Parc national de Kuiburi, au sud-ouest de la Thaïlande, Kirati Morthip et Woraya Makal font parties des rares femmes à occuper le poste d’écogardes.
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En Roumanie, les clôtures maintiennent les ours à l’extérieur des villages ; au Malawi, elles maintiennent les lions et les éléphants à l'intérieur du parc. Billiat Zidana est responsable de l'application de la loi dans la réserve faunique de Majete.
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Le retour des animaux sauvages, signe d’espoir
© MARCUS WESTBERG / AFRICAN PARKS
Être une femme écogarde en Thaïlande
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© LEVITAR / WWF-ECUADOR
SUR LE TERRAIN
Équateur : sauver les sentinelles des rivières Le dauphin de l'Orénoque (ci-dessus) et le dauphin de l'Amazone (photo p. 15) sont les deux dernières espèces de dauphins de rivière d’Équateur.
À travers le monde, les captures accidentelles sont l’une des causes principales de mortalité des petits cétacés. C’est notamment le cas en Équateur, où de trop nombreux dauphins de rivière meurent accidentellement chaque année dans les filets de pêche. Les dauphins roses de l’Amazone y sont particulièrement vulnérables car ils ont appris à attraper les petits poissons qui s’échappent des filets, et ils côtoient donc de près les bateaux de pêche. De plus, certains pêcheurs chassent les dauphins pour utiliser leur chair comme appât pour le Calophysus
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macropterus, un poisson-chat très apprécié dans les villes. Par ailleurs, les barrages fragmentent de plus en plus l’habitat des dauphins, si bien que la taille des populations réduit, et leur diversité génétique aussi. Les habitats des dauphins sont également pollués par l’orpaillage illégal, qui utilise du mercure pour séparer l’or des autres minerais : ce mercure contamine ensuite la chaîne alimentaire des dauphins.
INE LISBOA
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En Amazonie brésilienne, 131 dauphins roses de l’Amazone et 23 dauphins de l’Orénoque sont morts en octobre 2023, soit 10% de la population. Outre la déforestation galopante, le changement climatique entraîne une aggravation et une prolongation des sécheresses. Résultat : des feux de forêt plus intenses, qui amplifient à leur tour les effets des sécheresses. De nombreux expert·es estiment que la tragédie qui se déroule au Brésil est un présage de ce qui se produira lorsque l'Amazonie atteindra son point de basculement...
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SOMBRE PRÉSAGE AU BRÉSIL
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Là où les dauphins de rivière prospèrent, les écosystèmes sont en bonne santé. Cela en fait de véritables sentinelles des rivières ! Malheureusement, les six espèces de dauphins de rivière sont toutes menacées d’extinction. L’Équateur en abrite deux - le dauphin rose de l’Amazone (Inia geoffrensis) et le dauphin de l’Orénoque (Sotalia fluviatilis) - et ils font face à de nombreuses menaces.
© LEVITAR / WWF-ECUADOR
SÈCHERESSES FATALES Le changement climatique s’ajoute à ces menaces : en 2023, une grande partie de l'Amazonie équatorienne a souffert d'une sécheresse extrême, qui a eu des répercussions sur les grands fleuves tels que le Napo et l'Aguarico. Dans la réserve naturelle de Cuyabeno, certains lacs ont même été complètement asséchés. La sécheresse a coûté la vie à un premier dauphin dans le parc national de Yasuní, et elle a entraîné une mortalité massive des poissons. De nombreux caïmans et un lamantin y ont également succombé.
LA SCIENCE AU SECOURS DES DAUPHINS DE RIVIÈRE
© VELA / WWF-ECUADOR
Pour garantir la survie des dauphins, de leurs rivières et des communautés qui en dépendent, le WWF se concentre sur l'identification, la protection et la connectivité des écosystèmes d'eau douce les plus précieux. Première étape : pour faire le suivi des
dauphins, nos équipes explorent les fleuves en compagnie de « citoyen·nes scientifiques » issu·es des communautés locales. Ce n'est pas une tâche facile : il faut scruter la rivière et réagir en une fraction de seconde lorsque les animaux apparaissent à la surface. Les dauphins sont rapides et joueurs, et donc difficiles à photographier. Mais ces efforts consciencieux payent, nous permettant de distinguer les dauphins les uns des autres via leurs nageoires, leur museau et leurs cicatrices. En 2023, nos équipes ont ainsi parcouru 205 km sur la rivière Curaray, où ils ont observé 12 dauphins roses de l’Amazone. L'expédition sur la rivière Pastaza a rencontré quant à elle 29 individus sur 168 km. Il s'agissait de la première expédition à avoir eu lieu sur cette rivière – un habitat important pour les dauphins de rivière – et la première réalisée avec des bateaux fonctionnant à l’énergie solaire. Les données que nous recueillons alimentent la base de données nationale sur les dauphins de rivière. Nous les utilisons ensuite notamment pour des campagnes de sensibilisation aux effets nocifs de la contamination par les métaux. Nous travaillons également sur un programme de formation aux procédures juridiques applicables à ce contexte, et nous rédigeons des guides de bonnes pratiques de pêche. La recherche scientifique contribue ainsi à la protection des dauphins et de leurs rivières.
AGIR ENSEMBLE Les dauphins de rivière ignorent les frontières. C'est pourquoi le WWF a cofondé la SARDI (South American River Dolphin Initiative), qui rassemble des bureaux du WWF, des institutions et des scientifiques de tous les pays d'Amérique du Sud où l'on rencontre des dauphins de rivière, afin d'accroître l'impact de leur expertise et de leurs initiatives. Lors de la Journée mondiale des dauphins de rivière, le 24 octobre, 11 pays d'Amérique du Sud et d'Asie ont signé une déclaration où ils s'engagent à stopper le déclin des dauphins de rivière et à doubler les populations les plus vulnérables. Ensemble, tout est possible !
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FOCUS Vivre avec les loups, en Belgique Longtemps persécutés et repoussés, les loups jouent pourtant un rôle crucial dans nos écosystèmes européens. Leur retour en Belgique, qui se confirme d’année en année, est donc une excellente nouvelle pour la nature et la biodiversité ! À condition d’apprendre à cohabiter… Heureusement la Wolf Fencing Team est là pour aider les propriétaires de bétail rendre leurs clôtures dissuasives pour les loups. Après plus d’un siècle d’absence, on estime que pas moins de 25 loups seraient aujourd’hui présents dans les forêts de notre pays ! Trois meutes ont été identifiées dans les Hautes Fagnes, une meute dans le Limbourg, et un jeune couple a été repéré près d'Anvers. Le loup fait partie intégrante de notre patrimoine naturel européen et il joue un rôle clé dans son écosystème en tant que grand prédateur. Toutefois, lorsque le loup revient dans une région où il a été absent pendant une longue période, des conflits avec les éleveurs et les éleveuses peuvent survenir, principalement liés à un manque de protection adéquate du bétail.
UNE COEXISTENCE CENTENAIRE Lorsque le loup a été placé sous protection européenne stricte en 1992, il avait presque complètement disparu d’Europe. Et c’est notamment grâce à cette protection qu’il a pu à nouveau se répandre dans nos contrées, à partir de quelques populations relictuelles. Ces populations se trouvaient dans des régions où les loups coexistaient durablement avec les communautés locales depuis des siècles. Bien loin de son personnage de contes et légendes, le loup ne présente par ailleurs pas de risque pour les humains : « Les dernières recherches scientifiques (Norwegian Institute for Nature Research, 2020) nous montrent qu’il n’y a eu aucune preuve de décès humain dû aux loups en Europe au cours de ce siècle. Même en Belgique - un pays densément peuplé - le loup n'a jamais représenté un danger pour les humains », explique Pepijn T’Hooft, Gestionnaire du Programme Loup au WWF.
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En 2023, en Flandre, les loups ont tué 48% d'animaux de ferme de moins qu'en 2022. Ce beau résultat est dû aux éleveurs et aux éleveuses qui misent de plus en plus sur les mesures préventives, prouvant ainsi qu’il est possible de cohabiter avec les loups, moyennant les adaptations nécessaires.
ACCOMPAGNER LES ÉLEVEURS ET LES ÉLEVEUSES Sa présence provoque parfois des remous, notamment en Flandre où les loups vivent plus près des animaux d’élevage. « Le loup peut s'attaquer aux animaux d’élevage, et nous voulons éviter cela à tout prix », explique Corentin Rousseau, biologiste au WWF. La bonne nouvelle, c'est que les gouvernements flamand et wallon subsidient les mesures préventives, telles que l'achat de matériel pour rendre les clôtures « dissuasives pour les loups. » Toutefois l'installation d'une telle clôture résistante peut représenter beaucoup de travail, ainsi que des difficultés techniques. Et ce travail s'ajoute à toutes les autres tâches que les propriétaires de bétail ont déjà à accomplir. « C’est pour les aider que nous avons créé la Wolf Fencing Team, en coopération avec Natagora et Natuurpunt », poursuit Corentin Rousseau. « Nous avons formé un groupe de professionnel·les et de bénévoles qui viennent sur le terrain pour aider les propriétaires d'animaux à installer ces clôtures. Et les retours sont positifs. »
CENT VINGT CENTIMÈTRES DE HAUT Ce qui rend une clôture dissuasive pour les loups ? Sa hauteur et son voltage. « Dans le cas d’une clôture typique en grillage ursus, nous commençons par placer un premier fil électrifié entre 15 et 20 cm du sol, le long
5 raisons pour lesquelles nos forêts ont besoin des loups 1. Nourricier de la forêt : les loups laissent les carcasses de leurs proies sur place. Cela crée une source de nourriture pour d'autres animaux, favorisant la biodiversité. Par exemple, la mésange viendra picorer les restes de graisse : une aide non négligeable pendant l’hiver. 2. Régulation des méso prédateurs : comme les lynx, les loups agissent comme des régulateurs naturels des populations de méso prédateurs. Les martres, les renards et les ratons laveurs voient leur nombre régulé, permettant ainsi à d’autres espèces comme les tétras lyres de prospérer. 3. Régénération forestière : lorsque les loups sont présents, les herbivores évitent les zones d’où ils auront du mal à fuir, tels que les forêts denses riches en bois mort et petits arbustes. Cet évitement donne à la forêt l'opportunité de se régénérer sans être constamment piétinée ou broutée. 4. Santé des populations d'herbivores : les loups attrapent principalement les proies malades, faibles ou âgées. Cette sélection naturelle renforce la santé globale des populations d'herbivores et les maladies sont moins susceptibles de s’y propager. 5. Réduction des accidents routiers : des études menées aux États-Unis ont montré que la présence de loups incitait les herbivores à éviter les zones proches des routes. Résultat, le nombre d'accidents de la route impliquant des animaux sauvages a considérablement diminué.
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FOCUS
Une étude de 2023
réalisée par Savanta pour Eurogroup for Animals auprès des populations rurales de 10 pays européens - dont la Belgique - montre que 72% des personnes interrogées sont convaincues que ces grands carnivores méritent d’avoir leur place dans l'UE.
de la clôture (à l’extérieur), pour empêcher le loup de se faufiler en dessous », explique Sophie Clesse de la Wolf Fencing Team. « Puis nous plaçons un deuxième fil électrifié en haut de la clôture (toujours à l’extérieur), à 120 cm de hauteur, afin que le loup ne puisse pas sauter au-dessus. S'il touche l’un des fils, il reçoit un choc électrique et abandonne sa tentative. » En Flandre, quelque 4.000 éleveurs et éleveuses vivent dans le voisinage des loups. Plus de 1.000 d'entre eux ont déjà demandé de l'aide à la Wolf Fencing Team. « D'ici trois ans, nous espérons avoir aidé la majorité des éleveurs et des éleveuses », se réjouit Corentin. « En Wallonie, nous développons l'initiative avec nos partenaires depuis quelques mois et espérons venir aussi en aide à de nombreux éleveurs et éleveuses. »
COMPRÉHENSION MUTUELLE Jusqu’à présent, les clôtures installées par la Wolf Fencing Team fonctionnent : aucune d’entre elles n'a été franchie ! Toutefois, il est important que les propriétaires vérifient régulièrement leur installation. Le voltage de l'électricité qui y circule peut être réduit par une branche qui serait tombée sur un fil ou par de l’herbe devenue trop haute. Mais utiliser un voltmètre permet de détecter ce type de problème. Une autre conséquence de la collaboration entre la Wolf Fencing Team et les éleveurs ? Des profils très différents se rencontrent
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sur le terrain et s’entraident. Cela favorise le dialogue et la compréhension mutuelle. « Nous évitons les débats polarisés et travaillons ensemble à trouver une solution », souligne Corentin.
VERS UN STATUT DE PROTECTION AFFAIBLI ? Motivée par des fins purement politiques, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé en décembre dernier aux États membres de l'UE d’abaisser le statut de protection du loup, et ce malgré l’absence de données scientifiques justifiant une décision aussi radicale. Réduire le statut de protection accordé au loup permettrait de l'abattre plus facilement… Ce qui n’est en rien une solution : « Supposons que l'on abatte la moitié des loups d’Europe, les loups restants trouveront toujours le moyen de s'introduire dans un troupeau de moutons », explique Corentin. « Abattre des loups peut également avoir l’inverse de l’effet escompté : si vous abattez un membre du couple reproducteur, la meute peut dans certains cas se séparer et les loups solitaires peuvent alors faire plus de dégâts », ajoute Sophie Clesse. « À moins d'exterminer tous les loups - ce qui n'est pas le but recherché ! - les propriétaires d'animaux auront toujours besoin de clôtures résistantes aux loups. C'est une méthode efficace et durable. La vraie solution, c’est d’apprendre à vivre avec le loup », conclut Corentin.
En tant qu'amoureux et amoureuses de la nature, vous nous aidez déjà à protéger des espèces animales emblématiques ainsi que la merveilleuse nature qui nous entoure. Merci à tous et à toutes ! Vous avez peut-être aussi déjà pensé à ce que vous souhaiteriez transmettre aux générations futures ? En donnant (une partie ou l’entièreté de) votre héritage au WWF, vous léguez une planète vivante. Pourquoi inclure le WWF dans votre testament ? • Vous sauvez ce que nous avons de plus précieux : notre planète ! • Vous continuez à faire une différence pour la nature. • Vous nous aidez à sauver des espèces menacées et leurs habitats inestimables. Et en pratique ? Le WWF est là pour vous aiguiller dans cette démarche. Sur wwf.be/testaments, vous pouvez trouver des informations utiles ainsi que des réponses aux questions les plus fréquemment posées. Dominique Weyers, notre responsable des relations testamentaires, se fera également un plaisir de vous répondre par téléphone au 0476/58 07 42 ainsi que par e-mail à dominique.weyers@wwf.be.
COUPON-RÉPONSE : Je souhaite être contacté·e pour plus d’informations sur la manière d’inclure le WWF dans mon testament. Le WWF figure déjà dans mon testament. Je souhaite recevoir des informations sur les projets du WWF. Désormais, vous pouvez également établir votre testament en ligne, gratuitement. Dans ce cadre, le WWF collabore avec des conseillers juridiques et des experts de Legacio. Plus d’info sur : wwf.be/testaments Mme M. X.
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Le Rangerclub, le club des enfants qui protègent la nature ! © WWF-RANGERCLUB
Nos enfants sont l’avenir de notre planète. Le Rangerclub du WWF veut les sensibiliser à l’importance de la biodiversité et leur donner un espace pour explorer la nature, avec d’autres enfants passionné·es, âgé·es de 6 à 14 ans. Grâce à nos activités et nos magazines, mais aussi nos camps et nos autres avantages, vos enfants apprennent à protéger la nature en s’amusant avec plein d’autres Rangers de leur âge !
À QUOI PUIS-JE M’ATTENDRE SI MON ENFANT DEVIENT RANGER ? Pour une cotisation mensuelle de 3,50€ - soit 40€ par an -, votre enfant devient un·e Ranger du WWF et peut fièrement se déclarer protecteur ou protectrice de la nature ! Les Rangers profitent de nombreux avantages :
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enfants contenant plein d'informations sur la nature et les animaux sauvages, des jeux et des concours.
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¼ Participer gratuitement à toutes les activités
organisées tout au long de l’année. Encore mieux ? Toute la famille peut les accompagner ! © QUENTIN LEROY
¼ Recevoir cinq fois par an un super magazine pour
LES ACTIVITÉS DU RANGERCLUB DU WWF À VENIR
¼ Participer aux camps d’été du Rangerclub,
pour une semaine d’immersion dans la nature. ¼ Recevoir chaque année un carnet de bons de réduction d’une valeur de 250€ sur des entrées à des parcs naturels, des musées, et bien d'autres - valables pour toute la famille ! ¼ Chaque Ranger reçoit aussi un pack de bienvenue avec leur carte de membre personnelle, un passeport de Ranger, un poster géant, un crayon du Rangerclub, un badge et un cadeau surprise !
20 avril : WWF Family day
24 au 26 mai : Weekend Blaireau Faites la connaissance de nos amis les blaireaux ! Avez-vous déjà vu un blaireau de près ? Le Rangerclub vous emmène au Voerstreek et Han-sur-Lesse, où nous sortirons le soir avec un véritable expert en blaireaux. Une expérience inoubliable !
QUELQUES MOTS DE NOS RANGERS
8 juin : Packraft - Découvrir la nature de façon insolite
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« Bonjour ! Cet été nous étions au camp du WWFRangerclub. Le camp était super, on a fait des chouettes activités. J’ai bien aimé la fête avec les bonbons, les veillées et la chasse au trésor ! J’ai tout aimé, même les repas. Les chocolats chauds au petit déjeuner étaient trop bons et les animatrices étaient gentilles. L’année prochaine on y retourne et on emmènera nos amies. » Éloise et Clémence
Découvrez la nature d'une manière unique avec le packrafting, une combinaison de randonnée avec un guide nature et de rafting… Un plaisir pour les jeunes et les moins jeunes ! Camps d’été - De l’aventure et du fun dans la nature Qu'il s'agisse d'un camp d'une journée ou d'une semaine, il y a toujours une aventure adaptée à chaque Ranger. Cette année, vos enfants pourront participer à une expédition dans les Ardennes flamandes, dans la forêt du Meerdaal ou même en France ! 15 septembre : Beach Clean Up - Ensemble pour une mer propre ! En septembre, nous serons à Ostende pour nettoyer la plage : armé·es de pinces et de sacs poubelles, nous travaillerons ensemble à ramasser tous les déchets et à rendre la plage et la mer plus propres. Un travail important pour protéger notre océan et les animaux qui y vivent. 21 septembre : Journée Brame du cerf
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Bonjour, je m'appelle Merel « et j'adorerais partir un weekend par mois avec le WWFRangerclub ! J'ai trouvé que l'excursion à l'hôtel des abeilles était le point fort du week-end. Nous avons gravi une montagne escarpée à vélo, ce qui m'a beaucoup plu. Une fois arrivés, nous avons tous pu fabriquer un hôtel à abeilles ensemble ! J'espère qu'un autre week-end sera organisé l'année prochaine ! » Merel
Inscrivez votre enfant au Rangerclub du WWF sans plus tarder !
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Votre enfant est un·e vrai·e fan d'animaux ? Nous vous invitons avec toute votre famille le samedi 20 avril au WWF Family Day. Nous nous retrouverons au parc naturel du Zwin lors d’une visite passionnante pour en apprendre davantage sur les défis liés à la dégradation des écosystèmes marins.
Rejoignez-nous avec vos enfants pour une balade au cœur de la forêt de SaintHubert, accompagné·es par un guide nature, afin de vivre l’expérience unique et mélodieuse du brame du cerf !
Vous ne voulez rien rater de nos activités en 2024 ? Retrouvez toutes les activités du Rangerclub sur notre site :
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DES NOUVELLES DE LA TRIBU DE LIUWA © AP LIUWA
En décembre dernier, vous avez été 265 à rejoindre la communauté des amoureux et amoureuses de la nature du WWF en adoptant symboliquement un gorille. Vous le savez sans doute, les gorilles sont menacés d’extinction. Les gorilles des montagnes ne comptaient ainsi plus que quelque 400 individus dans les années 1980. Des années de travail de protection de l’espèce ont permis à leurs populations de se rétablir, et on en compte désormais un peu plus de 1.000. Votre don mensuel est précieux pour sécuriser durablement l’avenir de ce colosse aux pieds d’argile. Depuis la fin de l’année 2023, nous avons notamment pu déployer davantage de patrouilles anti-braconnage dans le Parc national des Volcans au Rwanda. Les gorilles sont en effet souvent les victimes collatérales de pièges à collet, posés illégalement pour attraper du gibier. Sécuriser l’habitat des gorilles de montagne est donc crucial pour protéger l’espèce à long terme, et votre don mensuel est déterminant pour la planification et la mise en œuvre de nos actions sur le terrain.
Vous souvenezvous de l’histoire de Lady Liuwa ? Votre soutien a transformé le destin tragique de cette lionne solitaire, unique survivante de son espèce dans le Parc national des Plaines de Liuwa en Zambie, en une histoire d’espoir et de résilience. Entre 2011 et 2017, plusieurs réintroductions organisées par notre partenaire African Parks lui ont permis de finir ses jours entourée d’individus de son espèce. À la suite de ces réintroductions, des lionceaux sont nés, et le cycle de la vie a recommencé. En 2017, la lionne est morte de vieillesse, mais son héritage subsiste jusqu’à ce jour : le parc abrite actuellement une population de 17 lions au total. Aujourd’hui, nous continuons de surveiller attentivement la progression de la troupe principale et empêchons les braconniers de s’en prendre aux félins. La troupe de Liuwa est maintenant dirigée par un mâle imposant et compte quatre lionnes adultes, cinq jeunes mâles et un lionceau. Récemment, deux jeunes lions se sont affranchis du groupe et sont partis explorer l'ouest du parc, à la recherche sans doute d’un nouveau territoire pour fonder à leur tour une troupe de lions. Parmi les descendants de Lady Liuwa, trois lions sont équipés de colliers GPS, offrant des données cruciales sur leurs déplacements et nous permettant de les protéger en continu. Tous les lions du parc sont en parfaite santé, et préservent naturellement l'équilibre de leur habitat en se nourrissant principalement de gnous. Votre engagement façonne l'avenir de ces majestueuses créatures... Merci !
© BEAR AGAIN
NOUS CONTINUONS D’ÉCRIRE UN AVENIR PROMETTEUR POUR LES OURSONS ORPHELINS Chaque année, des dizaines d’oursons se retrouvent orphelins : les conflits entre humains et ours et la déforestation font d’innombrables victimes parmi les mères ourses. Elles sont soit tuées, soit forcées de fuir, abandonnant malgré elles leur progéniture. Dans la nature, un ourson reste auprès de sa mère pendant minimum deux ans. Orphelins, ils n’ont aucune chance de survie. L’orphelinat des oursons en Roumanie, que le WWF-Belgique soutient grâce à la générosité de ses donateurs et donatrices, a pour mission de secourir, soigner et aider les oursons à retrouver leur nature sauvage. Chaque année, Leo et Gabriel, les fondateurs de l’orphelinat, recueillent, soignent et hébergent pendant deux ans des oursons orphelins dans les Carpates. Au bout de cette période, avec un minimum de contacts humains, les oursons sont fins prêts pour retourner à la vie sauvage. Unique en son genre, l’orphelinat n’en finit pas de faire parler de lui. Ainsi, en 2023, il a accueilli 15 nouveaux oursons, portant à 30 le nombre total de pensionnaires du centre. Une nouvelle étape a également été franchie avec la construction d'une troisième tyrolienne par Leo et Gabriel, facilitant davantage le transport de la nourriture vers les oursons du troisième enclos. De plus, un nouvel abri de quarantaine a été érigé, offrant un refuge sûr aux nouveaux oursons arrivant. Votre soutien indéfectible demeure le pilier de cette histoire extraordinaire : grâce à vous, une belle page se poursuit dans l'histoire de « Bear Again » !
QUELQUES CHIFFRES DE NOS SUCCÈS
1.900
pièges à collet ont été désamorcés en 2023 dans les forêts du Parc national des Volcans au Rwanda, bastion de plusieurs centaines de gorilles des montagnes.
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km de clôtures ont été restaurées autour de la réserve faunique de Nkhotakota au Malawi, assurant la sécurité tant des communautés locales que des éléphants de la réserve.
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naissances sont venues agrandir les meutes de hyènes du Parc national des Plaines de Liuwa en Zambie en 2023.
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BELGIE(N) - BELGIQUE
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Earth Hour Le 23 mars à 20h30
Éteignons ensemble les lumières ! Rejoignez le WWF sur la Grand Place de Bruxelles