Panda Magazine 77

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MAGAZINE ÉDITION D'ÉTÉ

2016

Dossier

N°77 – MAI, JUIN, JUILLET 2016 TRIMESTRIEL – BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X – P309290

Sur le terrain : protection totale pour la nature en mer Égée

PLONGÉE AU CŒUR DE LA MÉDITERRANÉE



ÉDITO SOMMAIRE Brèves

4-5

Dossier 6-15 Plongée au cœur de la Méditerranée • Dans les airs • Sur la terre • Sous la mer © WWF-Greece

Les images que vous allez découvrir dans cette édition ne sont pas le reflet de ce que vous verrez lorsque vous visiterez la Grèce, ni de ce que nous, Grecs, sommes habitués à rencontrer dans notre vie quotidienne. Cependant, pour moi, elles capturent l'essence de la Grèce. Ces images révèlent des secrets partagés par des personnes qui ont passé leur vie à explorer et protéger la nature dans le bassin grec de la Méditerranée. Les animaux et les lieux qu’elles immortalisent apportent à nos mythes et traditions un véritable souffle de vie. Nombre de ces espèces et régions sont menacées par le développement irresponsable et la négligence de certains. Les initiatives relatées ici n’illustrent pas seulement notre combat pour la nature. Elles ne sont pas non plus l’expression d’un retour à une utopie perdue. Si nous les avons entreprises, c’est avant tout parce que nous souhaitons nous forger à tous un avenir durable. En ces temps difficiles, je suis rassuré de constater que les citoyens grecs se soucient de la nature qui les entoure, et qu'ils sont prêts à la défendre et à parler en son nom lorsqu’elle est sous pression. J'espère que vous aussi pourrez apprécier sa beauté et chérir ses richesses, parce qu’au fond, ce patrimoine appartient à chacun d’entre nous. Demetres Karavellas Directeur général WWF-Grèce

Sur le terrain 16-17

Cyclades Life : protection totale pour la nature en mer Égée

Kids

18-19

Focus 20

Augmentez le son de la nature en Europe

Legs 21 Un legs pour un projet qui vous tient à cœur Merci 22-23

SUR LE TERRAIN

PROTECTION TOTALE POUR LA NATURE EN MER ÉGÉE p. 16-17

© George Stefanou

COLOPHON : Le Panda Magazine est une publication du WWF-Belgique Communauté française asbl. Tous droits réservés au WWF. Le sigle Panda, le mot Panda et les initiales WWF sont des marques déposées du World Wide Fund for Nature. Reproduction des textes autorisée, à condition qu’il soit fait mention de la source. • Ont collaboré à ce numéro : Françoise Ansay, Ioana Betieanu, Carole Detroz, Margareta Heylen, Alexandros Kandarakis, Jerome Laycock, Antoine Lebrun, Florence Platteau, Stijn Sterckx, Caroline Steygers, Marie Suleau, Gwendoline Viatour • Copywriting : Nicolas Chartier, Martin Collette, Charlotte Gijssels, Tanita Leclercq. • Coordination : Charlotte Gijssels, Tanita Leclercq. • Design : www.propaganda.be • Impression : Daddy Kate. • Photo de couverture : iStockphoto.com/shanegross • E.R. : Antoine Lebrun. Bd E. Jacqmain, 90, 1000 Bruxelles

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BRÈVES TROIS DAUPHINS DE PLUS DANS LE MÉKONG © Cambodia WWF/Gerry Ryan / WWF-Greater Mekong

Le WWF-Cambodge a récemment annoncé la naissance de 3 delphineaux de l’Irrawaddy dans la province de Kratie. Cet heureux événement est porteur d’espoir pour les dauphins du Mékong, qui souffrent notamment de la baisse du niveau des eaux et des activités de pêche illégale. Leur survie est également menacée par les projets de barrage non respectueux des écosystèmes, contre lesquels le WWF lutte activement. D’après le recensement le plus récent, il ne resterait que 86 dauphins de l’Irrawaddy dans les eaux du Mékong, sans compter les trois derniers nouveau-nés. Il s’agit pourtant de la plus grande sous-population de l’espèce au monde. À la suite de cette découverte, le WWF-Cambodge a organisé des réunions au cours desquelles il a été décidé de suivre les nouveau-nés de près et de mettre sur pied des patrouilles pour aider les jeunes dauphins à grandir en toute sécurité et dans un environnement sain. Sous l’impulsion du WWF, de nouvelles réglementations pour lutter contre les filets maillants sont en outre entrées en vigueur en 2015, des mesures grâce auxquelles on ne dénombre aucun décès de dauphin entre décembre et mars. Espérons que cette année nous apporte de nombreuses autres bonnes nouvelles pour les dauphins du Mékong.

TRIEN TRAPT POUR LE WWF La gantoise Trien Pauwels a enfourché son vélo le 1er avril pour un long voyage parrainé de 30 000 km en direction de Taïwan, au profit du WWF et d’UNICEF. Son objectif ? Que chaque kilomètre effectué rapporte 1 € aux deux organisations, soit un total de 30 000 €. Trien sera sur les routes pendant environ 2 ans. Avec son vélo et sa tente, elle traverse l’Allemagne, la République tchèque, la Pologne, la Slovaquie, l’Ukraine, la Roumanie, la Bulgarie, la Turquie, la Géorgie, l’Arménie, l’Iran, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Inde, le Népal, la Chine et le Japon. Lors de son passage en Roumanie, elle a été reçue par nos collègues du WWF, qui l’ont accueillie chaleureusement et lui ont montré leurs projets de terrain. De tout cœur, nous la remercions, ainsi que tous ceux qui ont participé de près ou de loin à ce projet. Nous te souhaitons un beau voyage, Trien ! Plus d’info sur www.trientrapt.com

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© Global Warming Images / WWF


CONNAISSEZ-VOUS LE LABEL QUI PROTÈGE LES FORÊTS ?

Jusqu’à la fin de l’été, le WWF et FSC (Forest Stewardship Council) mènent une campagne nationale pour attirer l’attention sur le label qui protège les forêts. Les magasins Brico, CASA et Carrefour sont de la partie. La déforestation reste l’un des principaux défis pour l’avenir. Chaque minute, nous perdons l’équivalent d’environ 36 terrains de football. La vie de millions de personnes et d’animaux dépend des forêts. De nombreux produits en bois proviennent directement de régions qui abritent des espèces emblématiques menacées telles que le tigre, l’orang-outang et l’éléphant de forêt. Il est donc primordial que les forêts qui nous procurent le bois que nous utilisons au quotidien soient gérées dans le respect de l’environnement et des communautés locales.

C’est précisément ce que garantit le label FSC. En choisissant des produits en bois qui portent le label FSC, vous pouvez être sûr(e) qu’ils proviennent de forêts gérées durablement et de ne pas participer à la déforestation illégale. Brico, CASA et Carrefour s’engagent à adopter une politique de vente de produits en bois qui soit durable. Ils soutiennent cette campagne tout en veillant à promouvoir le label FSC auprès de leurs clients. Retrouvez toutes les informations concernant cette campagne sur www.wwf.be/ouvrezlesyeux

DESTRUCTION MASSIVE D’IVOIRE AU KENYA Au mois d’avril a eu lieu la plus grande destruction d’ivoire jamais organisée en Afrique. Le gouvernement kenyan a mis le feu à 16 000 défenses d’éléphants, soit près de 105 tonnes d’ivoire. Il s’agit d’un signal très fort contre le commerce des espèces sauvages, qui permet non seulement d’empêcher que ce stock ne se retrouve un jour sur le marché noir mais rappelle aussi que l’ivoire n’a de valeur que sur un éléphant. Une intervention puissante, menée au moment même où l’Union européenne lance son nouveau « Plan d'action contre le trafic de la vie sauvage », axé sur trois grandes priorités : prévenir le trafic, renforcer la mise en œuvre des règles existantes et renforcer la coopération entre les pays d'origine, de destination et de transit. Le WWF et TRAFFIC – le réseau de surveillance des espèces sauvages - soutiennent cet appel à l’action, qui s’avère plus que nécessaire à l’heure où l’on constate une augmentation spectaculaire du trafic d’espèces sauvages.

© Sinziana Maria Demian / WWF-Africa

Chaque année, jusqu’à 20 milliards de dollars passent entre les mains de groupes criminels organisés, ce qui place ce trafic au même niveau que les trafics de drogue, d’êtres humains et d’armes.

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DOSSIER MÉDITERRANÉE

PLONGÉE AU CŒUR DE LA MÉDITERRANÉE Creuset de notre civilisation, la Grande Bleue est aussi le berceau d’une biodiversité insoupçonnée. Dans les pages qui suivent, vous ferez ainsi connaissance avec quelques hôtes emblématiques de la mer Méditerranée et de ses pourtours, tels que le phoque moine, le dauphin commun, le pélican frisé ou le chacal doré… Comme eux, 20 % des espèces méditerranéennes sont aujourd’hui menacées et avec elles, des écosystèmes précieux pour les générations futures. Vous découvrirez aussi comment le WWF s’investit en Grèce pour la conservation de la biodiversité et la création de nouveaux modèles de développement, pour une Méditerranée où les êtres humains vivent en harmonie avec la nature.

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Š Michel Gunther / WWF

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DANS LES AIRS

DOSSIER MÉDITERRANÉE LE PÉLICAN FRISÉ, ROI DE PRESPA

© Wild Wonders of Europe/Konrad Wothe/WWF

© Wild Wonders of Europe /Jari Peltomaeki / WWF

Depuis la Chine lointaine jusqu’aux rives grecques de la Méditerranée, le pélican frisé demeure une espèce à protéger. Le lac Mikri Prespa, situé dans une zone protégée au nord de la Grèce, est le lieu de nidification

distances qui séparent les différentes zones humides du pays afin de couvrir ses importants besoins en nourriture durant la saison de nidification.

favori de ces animaux imposants, qui sont entre 10 000 et 14 000 dans le monde. Il fut un temps où les pélicans frisés peuplaient tout le territoire grec. Malheureusement, ils furent chassés sans pitié et presque totalement décimés dans les années 60 et 70, avec l’approbation de l’État, qui avait classé l’espèce comme nuisible. Quand le programme pour la conservation du pélican frisé fut lancé à Prespa, l’espèce était considérée comme fortement menacée. Le site accueillait seulement entre 40 et 165 couples. Aujourd’hui, après 20 années d’efforts constants et la contribution active du WWF-Grèce, Prespa héberge la plus importante colonie de pélicans frisés au monde, avec plus de 1 200 couples. De plus, l’espèce bénéficie désormais d’une protection légale.

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La principale menace qui pèse sur le pélican frisé est liée aux activités humaines qui perturbent les colonies durant la saison des amours. La chasse illégale et les collisions avec des lignes à haute tension sont d’autres facteurs qui contribuent à la mortalité des pélicans, particulièrement lors des migrations. Enfin, les éoliennes construites sans tenir compte de l'impact sur la biodiversité sont également une menace potentielle pour un oiseau de cette taille, surtout lorsqu’il parcourt les longues

Le WWF-Grèce soutient la Société pour la Protection de Prespa dans son précieux travail de conservation. Aujourd’hui, il est indispensable que l’État grec intensifie ou renforce les mesures prises pour la gestion durable des zones humides de Grèce, la protection des colonies de pélicans frisés et le contrôle efficace de la chasse illégale, spécialement lors des migrations.

Se nourrissant presque exclusivement de poissons (carpes, perches, gardons, brochets,...), les pélicans frisés sont entre autres menacés par la surpêche.


Le saviez-vous ?

On compte aujourd’hui 1 200 couples de pélicans sur le site de Prespa, en Grèce. Il s’agit de la plus grande colonie reproductrice au monde.

Le vautour ne jouit guère d’une flatteuse réputation. Il n’en est pas moins un animal menacé et un acteur précieux des écosystèmes. La région de Dadia, à l’est de la Grèce, constitue une zone stratégique pour ces oiseaux majestueux. Deux espèces de vautours y trouvent refuge, avec des situations contrastées : tandis que les effectifs du vautour moine sont en hausse en Grèce ces dernières années, le vautour percnoptère y

VOLER AU SECOURS DES VAUTOURS

est aujourd’hui en danger critique © John E. Newby / WWF

d’extinction. Les menaces qui pèsent sur le vautour sont multiples. La pratique persistante des appâts empoisonnés – destinés à éliminer renards, chacals, corbeaux, etc. – provoque de nombreuses pertes. La transition d’un élevage en plein air vers un élevage plus intensif, de même que la gestion moderne des déchets, privent le vautour de nourriture. Enfin, les électrocutions par les lignes à haute tension sont un phénomène fréquent. L’HORIZON S’ÉCLAIRCIT POUR LE VAUTOUR MOINE Le vautour moine bâtit son énorme nid au sommet de grands arbres. Le couple se partage les tâches de la couvaison et de l’élevage des jeunes durant près de cinq mois. Jadis abondant en Grèce, le vautour moine n’y comptait plus que deux sites de nidification dans les années 80, dont le parc national de Dadia. Le WWF a décidé d’y concentrer ses efforts. Grâce à notre action, la population de vautours

moines a presque doublé depuis 1992. Parmi les mesures efficaces, le nourrissage a contribué de manière considérable à l’augmentation du taux de survie des jeunes. SITUATION D’URGENCE POUR LE PERCNOPTÈRE D’ÉGYPTE Le plus petit vautour d’Europe est un infatigable voyageur. Il passe l’hiver en Afrique et remonte vers le Nord à la belle saison. Cette espèce comptait à peine 15 couples en 2012. Le parc national de Dadia est l’un de ses rares sites de reproduction. Nous avons donc décidé d’y développer un programme de conservation spécifique. Le suivi des routes migratoires, l’apport de nourriture ou la surveillance des nids font partie de l’arsenal déployé pour sauver cet oiseau unique.

© E. Kapsalis / WWF

DES CHIENS EN RENFORT Le chien est désormais aussi le meilleur ami… du vautour ! L’une des principales menaces qui pèsent sur les vautours est le dépôt de viande empoisonnée, une pratique persistante dans la région. Grâce à Kuki et Kiko, deux chiens dressés à la détection de ces appâts mortels, des dizaines de pièges ont déjà pu être repérés et la mort de nombreux vautours a pu ainsi être évitée.

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SUR LA TERRE

DOSSIER MÉDITERRANÉE

© Wild Wonders of Europe /Florian Moellers / WWF

PAS D’ÉPITAPHE POUR LE CERF ÉLAPHE !

Le cerf élaphe est l’un des hôtes les plus emblématiques et les plus majestueux des forêts grecques. En plus d’être élégant et d’attirer la sympathie, cet imposant herbivore participe à l’entretien naturel des écosystèmes, reprenant le rôle joué jadis par le pâturage extensif au profit de la biodiversité. Sa survie à l’état sauvage est aujourd’hui un enjeu prioritaire pour le WWF.

© P.Latsoudis/ WWF

Présent dans toute la Grèce continentale depuis la Préhistoire, le cerf élaphe a vu ses effectifs plonger en seulement quelques décennies, à tel point qu’il figure désormais sur la liste des espèces en danger critique d’extinction de Grèce.

Le cerf élaphe a un besoin urgent de protection efficace. C’est pourquoi le WWF-Grèce milite activement pour l’adoption et le renforcement de législations contraignantes pour encadrer la chasse du cerf élaphe.

La dernière population qui se reproduit à l’état sauvage se trouve dans les forêts protégées du massif de Parnès, à un jet de pierre d’Athènes.

La sensibilisation et l’information des populations locales sont aussi des éléments clés de notre action.

La principale menace pesant sur ce mammifère est le braconnage. D’autre part, les possibilités de redéploiement de l’espèce sont fortement réduites en raison de la perte des habitats naturels, détruits ou perturbés par le feu, l’agriculture intensive, l’expansion humaine et la construction de routes et d’infrastructures.

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En 2007, des incendies ont détruit deux-tiers du parc national du Parnès, qui héberge la plus grande population grecque de cerfs élaphes.


Le saviez-vous ?

La durée de vie du chacal doré est généralement comprise entre 8 et 10 ans. À condition qu’il ait survécu aux pièges et menaces qui pèsent sur l’espèce.

© A.Bonetti/ WWF

RÉHABILITER LE CHACAL DORÉ C’est l’histoire d’un animal trop souvent incompris. Un canidé timide au charme discret, qui joue un rôle important pour l’équilibre des écosystèmes. Pourtant,

s’ajoutent aux feux accidentels qui ravagent épisodiquement les zones naturelles où il vit.

la pression sur son habitat et sa réputation de nuisible continuent de lui jouer des tours. Aujourd’hui, le chacal doré est considéré comme une espèce menacée en Grèce.

Le chacal est un omnivore qui se nourrit volontiers de charognes et de déchets. Sa taille ne dépasse pas celle d’un petit chien tel qu’un épagneul. On le repère aisément à ses hurlements poussés à la tombée de la nuit, non pas pour effrayer les enfants, mais tout simplement pour communiquer avec ses congénères. Comme bien d’autres mammifères, le chacal était assez répandu en Grèce il y a quelques décennies. En seulement quelques

années, sa population a été drastiquement réduite. Aujourd’hui, il n’y a guère plus de 1 500 individus répartis dans différentes régions de Grèce. VICTIME DES ACTIVITÉS HUMAINES La principale menace pour le chacal doré est la destruction et la dégradation de son habitat. Les causes humaines telles que la pratique de l’agriculture intensive ou l’expansion des lotissements côtiers

Le chacal est aussi victime de sa mauvaise réputation. Classé comme nuisible jusque dans les années 90, il continue à faire les frais de la dispersion d’appâts empoisonnés. Une pratique qui a pris récemment des proportions inquiétantes, et qui menace non seulement les chacals, mais aussi les oiseaux de proie, les vautours, les loups ou encore les ours.

RÉACTION ET PROTECTION En 2000, le WWF-Grèce a mené une opération de comptage des chacals, qui a débouché sur la formulation d’un plan d’action pour l’espèce. Après les incendies qui ont ravagé les forêts grecques en 2007, d’autres projets furent menés, notamment dans le Péloponnèse, la plus grande péninsule de Grèce, et dans la vallée de l’Evros. Le WWF milite également pour la prise de décisions politiques en faveur de la protection de l’espèce. © D. Migli

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SOUS LA MER

DOSSIER MÉDITERRANÉE POUR L’AMOUR DU DAUPHIN

© Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWF

Peut-on imaginer la mer sans cet être sociable, ludique et romantique, pour lequel nous ressentons une sympathie presque fraternelle ? Pourtant, le dauphin commun de la Méditerranée est aujourd’hui en danger d’extinction. Ce cétacé qui émerveille par ses talents pour la communication et la vie en société, de même que par ses incomparables aptitudes d’acrobate, a beau être l’un des animaux les plus appréciés, il n’en est pas moins menacé par les activités humaines. Le dauphin commun n’a malheureusement plus grand-chose de commun dans les eaux grecques de la Méditerranée. L’état de ses effectifs n’est pas connu avec précision, mais nous savons qu’ils ont subi un recul dramatique au cours des dernières décennies. Désormais classé parmi les espèces en danger d’extinction, le dauphin commun de la Méditerranée se nourrit de poissons et de calamars. La femelle donne naissance à un jeune tous les deux ou trois ans, après une gestation de 10 ou 11 mois. Grâce à son système d’écholocation (l’équivalent d’un sonar), le dauphin s’oriente et localise ses proies ou ses congénères avec précision. Il peut aussi communiquer avec ses semblables grâce à une riche gamme de vocalisations. Dans ce domaine, les talents du dauphin ne cessent de nous surprendre et de nous impressionner. Il les consacre à assurer la cohésion sociale et à mener une vie amoureuse intense. Malgré la sympathie que le dauphin lui inspire, l’homme demeure plus que jamais son seul véritable ennemi. L’épuisement de ses ressources alimentaires et les prises accidentelles par les pêcheurs comptent parmi les principales menaces qui pèsent sur le dauphin commun. La pollution

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aux hydrocarbures, la contamination par des substances chimiques, les nuisances dues à la pollution sonore et la navigation de plaisance sont également en cause. Entre 2010 et 2013, le WWF a participé au programme « Thalassa », une campagne de grande envergure destinée à sensibiliser la population au sort de 14 mammifères marins des mers grecques, dont le dauphin commun.

© naturepl.com / Chris Fallows / WWF


Le saviez-vous ?

C’est en général la température du nid qui détermine le sexe des tortues marines. Durant l'incubation, les températures chaudes auront tendance à produire plus de femelles tandis que les températures plus fraîches donneront davantage de mâles.

© J.Odelberg / WWF

LA PÉRILLEUSE ODYSSÉE DES TORTUES CAOUANNES La vie d’une tortue caouanne est un véritable roman. Seul un individu sur 1 000 atteint l’âge de se reproduire. Tout commence sous le sable d’une plage telle que celle de Sekania, en Grèce. Après éclosion de l’œuf, le minuscule reptile s’élance maladroitement dans une course effrénée pour sa survie. Atteindre l’eau est déjà un défi de taille, et ce n’est que le premier d’une longue série. La pression des activités humaines complique encore la tâche des tortues caouannes. C’est pourquoi le WWF agit avec

la Méditerranée. Entre 500 et 1 000 nids y sont installés chaque année, abritant chacun quelque 120 œufs. Les jeunes tortues qui auront la chance et la force de survivre jusqu’à l’âge adulte, y reviendront 20 ou 30 ans plus tard pour apporter leur propre contribution à la perpétuation de l’espèce. C’est avec leur instinct pour seul GPS que ces animaux mythiques trouvent leur chemin vers le lieu de leur lointaine naissance. Dès les premiers instants, la tortue est confrontée à de redoutables périls. Pour se diriger vers l’eau, elle se fie à la lumière qui émane de l’horizon, de préférence à la tombée du jour.

que les prédateurs marins poursuivent l’impitoyable sélection. À ces dangers, pour la plupart d’origine naturelle et souvent nécessaires à l’équilibre des écosystèmes marins, s’ajoutent la dégradation progressive des zones de nidification en raison du développement du tourisme et les prises involontaires dans les filets des pêcheurs. La pollution est également une menace, notamment les sacs en plastique, que les tortues prennent pour des méduses, l’un de leurs mets favoris. En 1994, le WWF a pu acquérir, avec l’aide de la Commission européenne et de contributeurs privés, 90 % de la zone qui entoure la plage de Sekania,

de cet animal légendaire.

Dès les premiers instants, la tortue est confrontée à de redoutables périls. Pour se diriger vers l'eau, elle se fie à la lumière du jour, mais les éclairages artificiels la détournent souvent de son but.

C’est sur une plage de sable d’à peine 500 mètres de long, logée sur l’île grecque de Zakynthos, que la tortue caouanne a établi son plus important site de nidification dans

Dès lors, la présence d’éclairages artificiels détourne régulièrement les jeunes tortues de leur but. Oiseaux et crabes se chargent de dévorer la plupart des autres avant même qu’elles n’aient atteint le rivage, tandis

détermination pour la sauvegarde

et la préserver ainsi du développement touristique. Depuis, des actions régulières sont menées pour sécuriser ce lieu et promouvoir d’autres mesures nécessaires à la sauvegarde de cette infatigable voyageuse des mers.

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SOUS LA MER

DOSSIER MÉDITERRANÉE

LE RORQUAL COMMUN, TITAN DES MERS Le plus grand de tous les habitants de la Méditerranée, c’est lui. Ce cétacé de la famille des baleines affiche en effet jusqu’à 23 mètres de long, pour un poids qui culmine En Europe, où 40% des mammifères sont aujourd’hui menacés de disparition, la région des Carpates constitue à 75 tonnes. Cela ne l’empêche pas l’un des derniers foyers pour les grands carnivores. d’atteindre la vitesse de 37 km/h, ce qui en fait la baleine la plus rapide du monde. Mais il est aussi une espèce menacée, symbole de la fragile richesse des eaux méditerranéennes.

Malgré ses dimensions colossales, le rorqual est un animal parfaitement débonnaire qui se nourrit principalement de krill, une minuscule crevette translucide présente dans le zooplancton. Avec son dos gris et son ventre blanc, le rorqual est régulièrement repéré dans les eaux de la mer Ionienne, au large de la Grèce. Toutefois, nous manquons de données précises sur sa population et ses déplacements. La principale menace pour le rorqual est d’entrer en collision avec un navire. Bien qu’elle couvre moins de 1 % de la surface totale des océans,

la Méditerranée concentre 30 % du transport maritime, ce qui représente une source considérable de danger et de nuisance pour les cétacés. Les nappes de pétrole, la pollution sonore ou le dérangement occasionné par le tourisme pèsent aussi sur le rorqual. Le récent programme de sensibilisation et d’action « Thalassa », mené en collaboration avec le ­ WWF-Grèce, a permis d’attirer l’attention des citoyens sur ces imposants mammifères marins et de les impliquer dès leur plus jeune âge dans la protection de ces animaux hors du commun. © naturepl.com / Mark Carwardine / WWF

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Le saviez-vous ?

Ce géant des mers qu’est le rorqual commun est parfois centenaire. De quoi inspirer le respect !

© Jacques Trotignon / WWF

À LA RECHERCHE DU TIMIDE PHOQUE MOINE Ses jolis yeux mouillés en permanence donnent l’impression qu’il pleure. La situation du phoque moine, en danger d’extinction, a en effet de quoi serrer le cœur. Compagnon des hommes depuis l’Antiquité, il était déjà célébré par Homère, Aristote et Plutarque. Cet adorable mammifère marin, qui a aussi besoin de la terre ferme pour se reproduire et se reposer, est aujourd’hui un sujet de préoccupation majeur pour le WWF.

L’une des premières

C’est en Grèce que réside la moitié de tous les phoques moines du monde. On y compte entre 250 et 300 individus, qui nagent dans les eaux bleues à la recherche de nourriture, ou colonisent des plages retirées et des grottes marines afin de s’y reposer et d’y élever leurs petits. Les mères attentives et dévouées veillent sur leur progéniture jusqu’à ce qu'ils aient 4 mois. En Grèce, l’espèce fait face à un risque extrêmement élevé d’extinction dans un futur proche. L’épuisement de ses ressources alimentaires, les prises accidentelles dans les filets des pêcheurs et la chasse sont les raisons principales de la situation alarmante du phoque moine. Comme toutes les espèces qui fréquentent le littoral, le phoque est aussi menacé par la dégradation des écosystèmes côtiers et le développement des activités humaines.

résigner à la disparition de cette espèce emblématique du patrimoine naturel et culturel millénaire de la Grèce. Le WWF-Grèce a donc fait de sa conservation une priorité. En 2005, un programme a été lancé en vue de limiter les interactions négatives avec les pêcheurs dans sept zones clés. Et depuis 2013, le WWF participe activement au projet « Cyclades Life », destiné à protéger les écosystèmes marins et en particulier le timide phoque moine dans les Cyclades du nord.

pièces de monnaie, frappée aux alentours de 500 av. J.-C., était à l’effigie du phoque moine.

L’élévation du niveau de la mer, provoqué par le changement climatique, pourrait également causer la disparition des grottes côtières, qui sont un abri précieux pour cet animal. Au WWF, nous ne pouvons nous

© A.Bonetti / WWF

Découvrez les coulisses du projet Cyclades Life dans les pages qui suivent.

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SUR LE TERRAIN

CYCLADES LIFE : PROTECTION TOTALE Né de la volonté de protéger les dernières populations de phoques moines en mer Égée, le projet Cyclades Life a pris une ampleur qui dépasse de loin cette seule espèce. Il s’appuie sur la recherche scientifique et la gestion participative pour créer une vaste réserve marine autour de l’îlot de Gyaros. Le but est d’œuvrer à la conservation globale de la biodiversité en mer Égée, tout en contribuant au bienêtre et à la prospérité des populations voisines. L’enjeu : proposer un modèle de développement durable pour la Méditerranée. © G. Rigoutsos

Ce projet qui a le goût du rêve, possède aujourd’hui de sérieux atouts pour devenir réalité. Sa concrétisation est aussi une nécessité pour la survie du phoque moine et la préservation de richesses sous-marines inestimables, parmi lesquelles des récifs coralliens et des grottes submergées. Mais cette réserve n’a pas été conçue comme un sanctuaire à l’écart de toute vie humaine. Au contraire, si ce projet a pu voir le jour, c’est grâce à l’implication des populations locales et des acteurs économiques. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le WWF-Grèce et ses partenaires ont développé une approche innovante, comprenant un volet scientifique et un volet participatif. UNE BIODIVERSITÉ FASCINANTE, D’UNE RICHESSE INSOUPÇONNÉE D’une part, ce projet s’appuie sur un ambitieux volet scientifique. En collaboration avec des chercheurs et d’autres organisations, le WWF a entrepris un inventaire de la

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biodiversité dans la zone à protéger. Un travail de longue haleine, mobilisant des technologies avancées et de nombreux spécialistes, afin de scanner le fond des mers et d’explorer l’île de Gyaros jusqu’à ses pics rocheux les plus inaccessibles. Ce travail a d’ores et déjà révélé des trésors de biodiversité insoupçonnés qui fascinent les scientifiques. Il permettra de définir des mesures efficaces et pertinentes pour la conservation des écosystèmes et d’évaluer l’impact futur des décisions prises. UNE COOPÉRATION POSITIVE ET PRÉCIEUSE AVEC LES COMMUNAUTÉS LOCALES D’autre part, le projet comporte un aspect éducatif et participatif fondamental. Il s’agit d’une condition indispensable à sa réussite sur le long terme. En transmettant les informations récoltées par les chercheurs aux autorités et aux populations, les membres du projet font en sorte que chacun se sente

fier et responsable de la richesse de son environnement. Ils collaborent aussi étroitement avec les acteurs commerciaux tels que les pêcheurs des îles voisines. D’abord méfiants face à ce projet, nombre d’entre eux comprennent désormais l’intérêt d’une zone protégée pour le renouvellement des stocks de poissons, dont ils constatent d’ailleurs la dégradation. Enfin, le WWF et ses partenaires encouragent de nouvelles activités, notamment dans l’écotourisme. Les plongeurs du projet ont par exemple établi un parcours de découverte destiné aux touristes et passionnés des fonds marins. À terme, l’établissement de cette zone protégée devrait donc profiter aux populations locales. C’est un pari audacieux, qui pourrait avoir un impact important sur l’avenir de la Méditerranée. Car sa réussite pourrait inspirer d’autres initiatives, et devenir un modèle de développement harmonieux dans toute la région.


Le saviez-vous ?

Pendant longtemps, l’île de Gyaros a servi de prison et de lieu d’exil pour les prisonniers politiques. Elle a ensuite servi de site d’entraînement pour la marine militaire jusqu’en 2001. Étant donné le nombre de munitions non explosées sur l’île, la présence humaine y est restée limitée, permettant à la nature de prospérer tranquillement.

POUR LA NATURE EN MER ÉGÉE ! Elina Samara et Christos Papadas travaillent tous deux pour le WWF-Grèce. Ils nous parlent du projet Cyclades Life et de leur expérience sur le terrain. Elina, après deux ans de recherches à Gyaros, quelle est ton impression générale de l’île ? E.S. : C’est un lieu qui regorge de surprises et de défis, et qui a avant tout un grand besoin de protection. Nos plongées nous permettent de découvrir nombre de trésors écologiques, et bien d’autres choses encore. Ces trésors, peut-on les voir autrement qu’en photo ? E.S. : Oui, bien sûr ! Nous avons développé un réseau de sentiers sous-marins pour que chacun puisse les admirer. Nous plaçons beaucoup d’espoir dans ce projet, qui va notamment nous permettre de promouvoir l’écotourisme dans la région et lutter contre les pressions du tourisme de masse. Quelle a été ta mission la plus difficile jusqu’à présent ? E.S. : Même si je passe beaucoup de temps sous l’eau, les expéditions les plus éprouvantes sont certainement les missions d’observation des oiseaux. Nous devons gravir des pentes toujours plus escarpées, nous cacher sous les rochers, naviguer de nuit autour de l’île,… Tout cela pour surveiller les différentes espèces d’oiseaux qui ont trouvé refuge à Gyaros, comme le très rare Puffinus yelkouan. Est-il aisé de protéger la nature à Gyaros ? E.S. : Bien au contraire ! Imaginez que le « simple » nettoyage des plages, des cavités rocheuses et des espaces sous-marins où les phoques moines mettent leurs petits au monde et les élèvent demande 4 jours de mission, 50 heures dans l’eau, 20 bouteilles de plongée, des dizaines de sacs poubelle et l’aide de nombreux volontaires. Mais cette étape de notre travail est primordiale : les jeunes phoques sont menacés par les filets de pêche « fantômes » et les autres détritus qui encombrent la mer et les grottes.

Les communautés locales soutiennent-elles le projet ? E.S. : La mobilisation des autorités et de la population locales est l’un de nos grands défis. Prenez l’exemple de la pêche, interdite dans un rayon de 3 milles nautiques autour de Gyaros : pour lutter efficacement contre les activités illégales dans cette zone protégée, la coopération avec les gestionnaires du port est indispensable. Quant aux habitants, ils sont de plus en plus nombreux à s’intéresser au programme et à s’investir comme volontaires. Sans leur soutien, nous ne pourrions pas mener à bien ce projet ! Et toi Christos, es-tu satisfait de la façon dont se déroulent les expéditions ? C. P. : Je suis ravi ! Comme la plupart des Grecs, je n’avais jamais mis un pied à Gyaros auparavant. Je me doutais que l’isolement de l’île avait dû être bénéfique pour la biodiversité mais je ne m’attendais pas à de telles richesses naturelles. Chacune de nos expéditions nous

révèle de nouveaux aspects de Gyaros. L’une de nos premières missions nous a par exemple permis de découvrir l’existence sur l’île de l’une des plus grandes colonies de Puffinus yelkouan, ce que l’on ignorait alors totalement. Peux-tu nous décrire les débuts du projet ? C. P. : Nos premiers pas ont été littéralement… explosifs. Pendant 14 ans, Gyaros a servi de lieu d’entraînement à la marine militaire. Avant de pouvoir mener des expéditions en toute sécurité sur l’île, nous avons donc dû faire appel à une unité de déminage de l’armée grecque. Quelle a été ta plus grande émotion dans le cadre du projet Cyclades Life ? C. P. : Pouvoir enfin apercevoir le timide phoque moine ! S’il a trouvé refuge dans cet ancien lieu d’exil, c’est parce qu’il cherche la tranquillité et l’isolement. C’est d’ailleurs à Gyaros qu’on trouve la plus grande population de phoques moines de tout le bassin méditerranéen.

© G. Ste fan ou

Je me doutais que l’isolement de l’île avait dû être bénéfique pour la biodiversité mais je ne m’attendais pas à de telles richesses naturelles.

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KIDS Le changement climatique, un Radio des Bois vient à vous ! challenge à la portée de nos jeunes ?

Le 29 avril dernier, quelque 400 élèves de 16 à 18 ans ont participé à la conférence de clôture du « Climate Challenge », organisé par le WWF et soutenu par le SPF Environnement en vue de sensibiliser les jeunes au réchauffement climatique.

Ne manquez pas les prochains concerts de Radio des Bois, le spectacle musical du WWF. Venez découvrir les super manchots empereurs, l’hip-hop-otame, les joyeux bonobos et tous leurs compagnons aux dates suivantes :

AGENDA

C'est historique, pour la première fois, les 195 pays réunis à Paris se sont mis d'accord pour limiter la hausse des températures à 2 °C ! Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Lors de cette conférence, les élèves ont eu l’occasion de poser toutes leurs questions aux différents intervenants. Parmi eux, quelques-uns des plus grands spécialistes climatiques belges comme le Pr. van Ypersele ainsi que des représentants d'associations environnementales belges comme le WWF, IEW et Climate Express. La conférence s’est clôturée par la projection d’un film où les jeunes ont exprimé leur vision du monde de demain et des défis qui les attendent. Un challenge que, sans nul doute, ils sont prêts à relever ! Pour en savoir plus et visionner la vidéo, rendez-vous sur www.climatechallenge.be

Dimanche 31 juillet : Bruxelles-les-Bains, gratuit ! Dimanche 21 août : Flémalle-Haute, Festival Solidaris Dimanche 25 septembre : Centre culturel de Gembloux Dimanche 9 octobre : La Tentation, Bruxelles Samedi 19 novembre : Centre culturel de Beauraing Samedi 3 décembre : Centre culturel de Bastogne

© WW F-Be lgium

Ma classe est pandastique Aah une araignée ! Au secours une chauve-souris ! Non pas un serpent ! Ces petits animaux inoffensifs méritent pourtant toute notre attention pour la sauvegarde d’une planète vivante. C’est pourquoi « Ma classe est pandastique », a décidé cette année de mettre ces animaux à la une dans les classes du primaire avec un thème qui rimera avec Halloween !

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Plus d'info : www.radiodesbois.be

VOUS ÊTES ENSEIGNANT(E) ET AVEZ ENVIE DE FAIRE RESSORTIR LA BÊTE SAUVAGE QUI SOMMEILLE DANS VOTRE CLASSE ? ALORS, NE TARDEZ PAS ET COMMANDEZ GRATUITEMENT LE PROCHAIN « MA CLASSE EST PANDASTIQUE ! » WWW.WWF.BE/CLASSEPANDASTIQUE


Des Rangers en action Les jeunes membres du Rangerclub du WWF sont régulièrement invités à participer à des activités nature variées, mêlant découverte de la nature, plaisir et aventure. Parmi les dernières activités, les Rangers ont effectué, en compagnie de Défi Nature, une promenade sur les traces des rapaces à Dourbes et une autre sur celles du blaireau à Hotton. Ils ont aussi participé à un atelier sur les oiseaux à Kessel-Lo et joué les détectives à la recherche des animaux dans la bruyère de Kalmthout avec De Vroente. Prochainement, les Rangers partiront en excursion dans les plaines inondées de Saeftinghe. De belles occasions de découvrir la nature tout en s’amusant !

© WW F-Be lgiu m

Nouveaux avantages pour nos Rangers pour encore plus d’activités nature ! Début juillet, les Rangers du WWF ont reçu leur nouveau carnet de bons de réduction. Ce carnet leur donne accès à toute une série de parcs naturels et animaliers, musées et activités nature à prix réduit. Cette année, de nouveaux partenaires s'ajoutent au carnet de bons. Parmi eux : Défi Nature, Sortilège, le Jardin botanique de Meise, Museos et le Zonnegloed Sanctuary. Nous leur souhaitons de belles découvertes !

© WW F-B elg ium

VOUS SOUHAITEZ INSCRIRE UN JEUNE FAN DE NATURE AU RANGERCLUB DU WWF ? RENDEZ-VOUS SUR WWW.RANGERCLUB.BE ! Pour 30 €, les Rangers reçoivent un passeport de Ranger, le Magazine du Rangerclub 5x/an, une carte de membre, un colis de bienvenue, un carnet de bons donnant accès à une série de parcs et musées, et des invitations régulières pour plein d’activités nature !

© WW F-B elg ium

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FOCUS AUGMENTEZ LE SON DE LA NATURE EN EUROPE ! Depuis mai et jusqu’à la fin de l’été, le WWF lance une grande campagne dans toute l’Europe pour préserver notre nature sauvage, menacée par des décisions politiques au niveau européen. © WWF / THINKDIGITAL

QU’EST-CE QUI EST EN JEU ? Notre patrimoine naturel européen est exceptionnel : forêts vierges, zones humides, mers, océans, cours d’eau magnifiques, et les milliers d’animaux qui y vivent tels que les lynx, les loups, les ours, les tortues marines, les baleines, les oiseaux,… La liste est longue. Passer du temps dans la nature et être en contact avec l’immense variété de ses sons nous apporte de nombreux bienfaits, tant pour notre santé que notre bien-être. POURQUOI LA NATURE EUROPÉENNE EST-ELLE EN DANGER ? La Commission européenne et les ministres européens de l’Environnement – dont nos ministres belges – sont actuellement en train d’évaluer la nécessité de modifier les réglementations européennes de protection de la nature (les Directives ‘Oiseaux’ et ‘Habitats’) qui protègent ce patrimoine depuis plus de 25 ans. Cela constituerait une menace pour les milliers d’espèces et de zones naturelles protégées en Europe. Leur décision finale devrait tomber dans les mois à venir et elle influencera le futur de la nature en Europe – notre futur à tous. C’est le moment de se faire entendre !

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COMMENT FAIRE POUR « AUGMENTER LE SON DE LA NATURE » ? En quelques clics et en moins d’une minute, vous pouvez faire la différence. Il suffit de surfer sur www.wwf.be/augmentezleson et de choisir différents sons préenregistrés dans la nature comme le bruit d'un geyser, de feuilles qui volent ou encore le brame du cerf et le chant du rossignol. En réunissant tous ces sons, vous créez une chanson « nature » qui nous parvient. Nous la remettrons ensuite à nos ministres belges de l’Environnement ainsi qu’à la Commission européenne afin que les réglementations européennes de protection de la nature soient conservées et pleinement mises en œuvre. Une pétition d’un nouveau genre, qui allie impact et plaisir puisque vous pouvez même garder et réutiliser vos compositions. Augmenter le son de la nature dans nos vies est essentiel. Ensemble, nous pouvons gagner cette bataille ! Suivez la campagne sur Twitter via #NatureAlert et sur www.wwf.be/augmentezleson


LEGS La beauté et la force de la nature sont une source constante d’émerveillement. Au WWF, nous nous sommes engagés à veiller sur ce patrimoine naturel pour empêcher son altération ou pire, sa disparition, et assurer aux espèces menacées et à leur habitat un avenir sain et durable. Inclure le WWF-Belgique dans votre testament est donc le moyen idéal pour perpétuer votre amour pour la nature. Même un don de 5 % peut faire une réelle différence pour les espaces naturels et les espèces qui les peuplent dans le monde entier.

© Leonardo Bereczky / WWF-Romania

UN LEGS POUR UN PROJET QUI VOUS TIENT À CŒUR

© WWF-Romania

C’est dans l’est des Carpates roumaines que se trouve le seul orphelinat pour oursons d’Europe. Cette institution illustre bien la façon dont un legs peut contribuer à un projet de conservation du WWF. L’orphelinat, fondé il y a plus de 12 ans, est géré par Leonardo Bereczky. Depuis sa création, le centre a permis de sauver plus de 70 ours. L'orphelinat couvre 20 hectares au cœur de la forêt, loin de tout contact humain. Les oursons y restent deux ans, avant d’être relâchés dans la nature. Pour quelles raisons les ours deviennentils orphelins ?

Léonardo : La déforestation est la cause principale de cette situation. Les activités de déboisement troublent en effet la tranquillité des familles dans leur tanière. Surprises par les tronçonneuses, les mères s’enfuient, forcées de quitter leurs petits qui ne sont pas encore capables de les suivre. La chasse fait elle aussi de nombreuses victimes parmi les ourses.

Combien de petits orphelins trouve-t-on chaque année ?

Pourquoi est-ce important de protéger les ours bruns ?

L. : On en découvre environ 15-20 par an en Roumanie, et 70 % d’entre eux sont envoyés dans notre centre. Mais nous accueillons aussi des oursons d’autres pays comme la Slovaquie ou l’Ukraine.

L. : Les ours bruns sont non seulement de véritables indicateurs de la santé des forêts mais leur rôle de prédateur est également indispensable au maintien de l’équilibre des écosystèmes qu’ils dominent. Les ours répandent aussi des graines, qui contribuent au bien-être de l’environnement.

Comment faire pour que les ours conservent leurs instincts sauvages ?

L. : Les ours sont très intelligents, et s’ils constatent par exemple qu’il est plus facile de trouver de la nourriture auprès des humains, ils ne l’oublieront pas. Nous devons donc veiller à ce qu’ils ne découvrent jamais cela. En fait, nous nous assurons que les ours se développent comme s’ils grandissaient auprès de leur mère. Nous les protégeons de la présence humaine et veillons à ce qu’ils évoluent dans un environnement entièrement naturel et sauvage. Ils ne vivent qu’à l'extérieur et construisent leur propre tanière. Nous les habituons également à devoir trouver par eux-mêmes la nourriture dont ils ont besoin.

Que pourrait apporter une nouvelle donation à l’orphelinat ?

L. : Outre les coûts d’entretien (nourriture pour les ours, équipement, transport, etc.), nous souhaiterions étendre notre domaine pour pouvoir accueillir plus d'ours. Nous aimerions également agrandir notre équipe : je suis actuellement le seul à travailler à temps plein pour l'orphelinat. Nous avons aussi besoin de matériel plus moderne, notamment pour nous permettre d’acheminer plus facilement la nourriture au sein du domaine où vivent les ours.

Prenez contact avec nous si vous souhaitez apporter votre soutien à l’un de nos projets de terrain en incluant le WWF dans votre testament. Nous pouvons nous entretenir à ce sujet par téléphone, chez vous ou dans nos bureaux. MARGARETA CROVETTO-HEYLEN Gestionnaire des Relations Testamentaires - 02/ 340.09.24 - legs@wwf.be

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MERCI

QUELQUES BONNES NOUVELLES L’année 2016 nous apporte déjà des résultats encourageants pour la protection de la nature et des espèces menacées dans le monde. Découvrez quelques-unes des victoires remportées par le WWF au cours de ces derniers mois, des victoires que nous vous devons amplement.

LE PROJET « NDJAMBA DJALE » PORTE SES FRUITS En 2011, le WWF-Belgique a décidé de soutenir les pêcheurs du lac MaiNdombe en République démocratique du Congo, confrontés à la diminution des stocks de poissons. Pour ce faire, nous avons mis sur pied, grâce aux fonds de la coopération belge au développement, le projet « Ndjamba Djale » (« J'aime le lac »). Pendant cinq ans, pêcheurs et membres du projet ont travaillé main dans la main pour comprendre les causes de ce phénomène et trouver des solutions. L’enjeu est important : tant la biodiversité du lac que la subsistance des pêcheurs sont menacées. Après cinq ans de travail sur le terrain, près de 1 500 pêcheurs se sont engagés pour une pêche durable, qu’ils ont définie avec l’aide d’experts mandatés par le projet. Les pêcheurs se sont également organisés pour défendre et promouvoir la pêche durable auprès des autorités et des pêcheurs venus d’ailleurs, et protéger les frayères naturelles qui ont été cartographiées. Ils ont également mis en place un système de surveillance des prises de pêche : une expérience pilote et unique dans toute l’Afrique. Ils ont enfin appris à © WWF-Spain / Alfonso Moreno

LE LYNX IBÉRIQUE RESPIRE À NOUVEAU

élever des porcs, planter des arbres ou encore faire de la pisciculture pour éviter de devoir pêcher durant les périodes de reproduction. L’année 2016 marque donc la fin du projet « Ndjamba Djale » mais elle annonce aussi le début d’une nouvelle ère pour les pêcheurs de Mai-Ndombe. Bravo à ces derniers et à l'ONG CENADEP qui les accompagne !

D’après une étude récente, le nombre de lynx ibériques a augmenté. On dénombre aujourd’hui 404 individus, contre 327 en 2014. C’est le plus grand nombre de lynx ibériques recensés depuis 2002. Le lynx ibérique n’est plus aujourd’hui en danger critique d’extinction alors qu’il était considéré comme le félin le plus menacé au monde depuis 2002. L’étude montre par ailleurs que le lynx ibérique est en pleine expansion au-delà des frontières de l’Andalousie, dans les régions de Castille-La Manche et de l’Estrémadure, ainsi qu’au Portugal.

© Jérôme Laycock / WWF

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UNE BELLE VICTOIRE POUR LE NÉPAL

20 000 HECTARES DE FORÊT INVENTORIÉS GRÂCE À WELEDA

Le Népal vient de réussir un exploit : deux années consécutives sans braconnage de rhinocéros. La population de rhinocéros à une corne compte aujourd’hui 645 individus, un record qui n’avait pas été atteint depuis longtemps dans la région. C’est avant tout à une volonté politique forte que l’on doit cette excellente nouvelle. Le gouvernement a su donner une réponse ferme à la menace du braconnage, impulsant une stratégie nationale fondée sur l’initiative « objectif zéro braconnage » lancée par le WWF. Le WWF est l’une des toutes premières organisations à s’être engagée dans la lutte contre le braconnage des rhinocéros, luttant sur tous les fronts. Si le Népal a pu atteindre ce résultat, c’est notamment grâce au recensement des populations, à la mobilisation des communautés locales, à la coopération avec les autres pays et au recours aux innovations technologiques. Ce petit pays de la région de l’Himalaya nous donne aujourd’hui une belle © WWF-Belgium

leçon, et pourrait inspirer les pays voisins en la matière !

En mars et avril derniers, Weleda, fabricant de cosmétiques et de médica-

© Michel Gunther / WWF

ments naturels, a lancé une campagne de grande envergure afin d’aider le WWF à inventorier 20 000 hectares de forêts vierges dans les Carpates roumaines. L’argent collecté par Weleda va permettre au WWF de procéder à l’identification de deux parcelles de forêt à la valeur inestimable dans les provinces de Caras-Severin et Hunedoara, dans le Sud-Ouest de la Roumanie. « Grâce à cet inventaire, nous connaîtrons mieux la faune et la flore locales et pourrons ensuite prendre les mesures nécessaires pour les protéger », explique Antoine Lebrun, Directeur général du WWF-Belgique. Les forêts vierges comptent parmi les derniers territoires d’Europe où la nature survit sous sa forme la plus pure. Elles constituent l’habitat naturel d’une multitude de végétaux, tels que le sapin argenté, la clavaire crépue ou le sabot de Vénus. Ces forêts abritent aussi une faune extrêmement variée, dominée par les loups, les lynx et les ours. Elles sont dès lors cruciales pour la biodiversité en Europe. Le WWF œuvre à la sauvegarde des forêts vierges roumaines depuis plus de 10 ans déjà. Merci de tout cœur à ceux qui ont contribué au succès de cette campagne !

© Martin Harvey / WWF

700 TIGRES DE PLUS DANS LA NATURE ! Après des décennies de déclin, c’est la première fois que le nombre de tigres augmente à nouveau. Alors qu’ils étaient encore 3 200 en 2010, ils sont désormais 3 890 dans la nature. Cette progression est le fait de l’augmentation des populations de tigres en Inde, en Russie, au Népal et au Bhoutan, des efforts croissants pour les protéger, mais aussi de méthodes de recensement plus précises. L’habitat du tigre disparaît, de plus en plus de zones de forêt étant déboisées pour faire place à l’industrie ou à l’agriculture. Le félin fait par ailleurs l’objet d’une chasse ciblée par les braconniers. Des parties de son corps sont utilisées en médecine traditionnelle, et sa peau est considérée comme un trophée exceptionnel. Ces résultats sont donc porteurs d’espoir, et nous les devons aussi à tous ceux qui soutiennent l’initiative « Tx2 » du WWF, destinée à doubler le nombre de tigres sauvages d’ici à 2022.

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500

Le dauphin commun est capable de plonger en apnée jusqu’à 500 mètres de profondeur.

250

Entre 250 et 300 phoques moines de la Méditerranée vivent au large de la Grèce, soit la moitié de la population de cette espèce menacée.

20

La Méditerranée abrite pas moins de 20 espèces de cétacés, comme le rorqual, qui compte parmi les plus grands mammifères au monde !

60

Le bassin méditerranéen est reconnu comme un haut lieu de la biodiversité : sa flore exceptionnelle compte entre 15 000 et 25 000 espèces, dont 60 % sont uniques à la région.

© Michel Gunther / WWF

Notre raison d’être Le WWF agit pour mettre un terme à la dégradation de l’environnement de notre planète et pour construire un avenir où l’humain vit en harmonie avec la nature.

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WWF-Belgique • Bd E. Jacqmain 90 • 1000 Bruxelles • Tél. 02 340 09 99 • members@wwf.be • Nous sommes joignables par mail et par téléphone du lu au ve de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h.


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