Panda Magazine 71

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MAGAZINE

2014

Dossier

N°71 – NOVEMBRE - DÉCEMBRE - JANVIER TRIMESTRIEL – BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X – P309290

Focus : Pour une planète vivante

OBJECTIF TIGRES !



ÉDITO SOMMAIRE Brèves

4-5

Focus

Focus

Living Planet Report / Rapport Planète Vivante 2014

6-9

Sur le terrain

© WWF-Belgium

Le WWF tire la sonnette d’alarme : le tigre est en danger ! Il disparaît de la surface de la planète. Il resterait aujourd’hui 3 200 tigres en liberté ! Pourquoi disparaît-il ? Parce qu’il perd ses habitats naturels. Réquisitionnée par l’homme, la forêt est transformée en plantations de palmiers à huile qui s’étendent à perte de vue et où le tigre n'a plus sa place. Pourquoi disparaît-il ? Parce qu’il vaut de l’argent. Chassé par des braconniers sans scrupules qui le revendent à prix d’or sur les marchés noirs asiatiques, il est traqué jusqu’au plus profond des zones protégées. Mais la disparition du tigre n’est pas une fatalité. Le cours des choses peut être changé. En 2010, le WWF a lancé le plus ambitieux plan de conservation jamais imaginé : la Tiger Alive Initiative. Les 13 pays du tigre et l’ensemble des acteurs internationaux se sont engagés à doubler la population du tigre d’ici à 2022 ! Premier bilan : la situation est peut-être encore plus grave qu’on ne l’avait imaginé mais dans certaines régions, le tigre se redresse ! Il est possible de sauvegarder les espaces naturels nécessaires à sa survie ; les gouvernements peuvent travailler ensemble pour démanteler les réseaux internationaux ; les braconniers peuvent être tenus en échec par des rangers entraînés et équipés ; les consommateurs peuvent être éduqués. Rejoignez-nous dans cette course contre la montre. Pour que vive le tigre ! Isabelle Vertriest, Coordinatrice des programmes internationaux, WWF-Belgique

18-19

Une journée Pandastique !

Témoignage

Une bénévole au chevet de la planète

20-21

Kids

22

Eco-détente

23

© ESA

Découvrez le bilan de santé de notre planète en pages 6 à 9.

DOSSIER OBJECTIF TIGRES !

TIGERS ALIVE !

P. 10-17

© naturepl.com / Edwin Giesbers / WWF-Canon

COLOPHON : Le Panda magazine est une publication du WWF-Belgique Communauté française asbl. Tous droits réservés au WWF. Le sigle Panda, le mot Panda et les initiales WWF sont des marques déposées du World Wide Fund for Nature. Reproduction des textes autorisée, à condition qu’il soit fait mention de la source. • Ont collaboré à ce numéro : Sarah Beelen, Marie-Noëlle Collart, Sara De Winter, Margareta Heylen, Franck Hollander, Antoine Lebrun, Christiane Linet, Florence Platteau, Anne-Catherine de Neve, Charles Snoeck, Stijn Sterckx, Caroline Steygers, Stéphanie Tatepo, Jan Vandermosten, Isabelle Vertriest, Angelika Zapszalka • Coordination: www.outsidetheboxes.be et Angelika Zapszalka • Design : www.propaganda.be • Impression : Claes Printing. St-Pieters-Leeuw. • Photo de couverture : © Klein & Hubert / WWF • E.R. : Damien Vincent. Bd E. Jacqmain, 90. 1000 Bruxelles

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BRÈVES

NATUURPUNT SOUTIENT LE WWF

© WWF-Belgium

Natuurpunt Rotselaar, l’antenne de l’association flamande de conservation de la nature, fêtait ses 60 ans en septembre. Pour célébrer l’évènement, les responsables de l’association de conservation de la nature nous ont offert deux chèques de 2000 euros chacun, afin de soutenir nos projets de terrain dans les Guyanes et les Carpates. Ce geste généreux témoigne de leur vision élargie de la nature et de leur volonté de s'intéresser à ce qui se passe à l'intérieur de nos frontières, mais aussi en dehors de celles-ci. C’est ainsi que le 14 septembre dernier, devant le château de Rumbeke, situé au cœur du domaine provincial de Sterrebos, le président de Natuurpunt Rotselaar, Piet Desmet, et deux membres du Conseil, Peter Hantson et Chris Dewulf, ont remis les chèques à notre Directeur de la conservation, Geert Lejeune. Le WWF remercie encore Natuurpunt Rotselaar pour sa générosité.

FSC SOUFFLE SES 20 BOUGIES Le WWF félicite le Forest Stewardship Council (FSC) à l’occasion de son vingtième anniversaire. Fondé suite à la conférence des Nations Unies sur le développement durable tenue en 1992 à Rio de Janeiro, sous l’impulsion du WWF et d’autres organisations environnementales et sociales qui défendent les droits des communautés locales, FSC est une organisation internationale qui promeut une gestion responsable et durable des forêts, dans le monde entier. La certification FSC est devenue aujourd’hui un modèle dans la gestion responsable des forêts avec des exigences strictes sur les plans social, écologique et économique. Actuellement, 13 % des forêts exploitées au niveau mondial, soit environ 180 ­millions d’hectares (l’équivalent de la superficie de l’Indonésie), sont certifiés FSC. En Belgique, la part du marché du bois certifié FSC a atteint 15 % en 2012. Cela concerne plus de 700 entreprises qui opèrent avec des produits FSC, tant pour le bois que pour les produits dérivés comme les meubles ou le papier. Du côté de la population, on estime que 34 % des Belges connaissent le label. La labellisation FSC permet aux consommateurs de prendre leurs © Edward Parker / WWF-Canon responsabilités.

TEDxWWF

© WWF European Policy Office

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La ville de Bruxelles accueillait le 13 octobre dernier les prestigieuses conférences TEDxWWF. Alors que l’humanité continue à utiliser plus de ressources naturelles que la planète est capable d’en produire, les conférences TEDxWWF, organisées sur le thème « Une planète vivante », visaient à démontrer que des idées et solutions durables existent et qu’il est possible de les concrétiser. Parmi les conférenciers étaient présents : Tony Juniper, écrivain et militant écologiste britannique, venu partager sa vision d’un monde où l’économie est une filiale en propriété exclusive de l’écologie et non l’inverse ; l’avocate américaine Helen Slottje qui, en 2014, a remporté le prix Goldman pour l’environnement en récompense de son engagement


Le saviez-vous ?

Mi-septembre 2014, la Commission baleinière internationale (CBI) a décidé de renforcer les contrôles sur la chasse à la baleine menée à des fins de recherche dite scientifique, sous le couvert de laquelle le Japon continue de chasser la baleine pour sa viande.

SOMMET SUR LE CLIMAT © WWF

La plus grande mobilisation a eu lieu à New-York, où 400 000 personnes ont envahi l’espace public !

Le changement climatique est une nouvelle fois en haut de l'agenda politique ! Telle est la conclusion issue du Sommet sur le Climat organisé le 23 septembre à New-York, à l’initiative du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon. Les chefs d’état et de gouvernement, parmi lesquels l’ancien Premier ministre Elio Di Rupo, y ont parlé des actions climatiques entreprises dans leur pays. Le clou de l’évènement n’était cependant pas le Sommet lui-même mais la mobilisation mondiale massive à laquelle il a donné lieu, deux jours avant. Pas moins de 2 646 évènements se sont déroulés

dans 162 pays ! En Belgique notamment, des centaines de personnes sont descendues dans la rue afin d’encourager le gouvernement à prendre part à l’action climatique. La plus grande mobilisation a eu lieu à New-York, où 400 000 personnes ont envahi l’espace public ! Les autorités ne peuvent plus ignorer cet appel puissant du peuple. Il est nécessaire d’aboutir à un accord mondial en faveur du climat : c’est ce qui est attendu pour le Sommet sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris en décembre 2015. D’ici-là, nous ne nous reposerons pas au WWF. Nous continuerons à appeler à la mobilisation !

© WWF

contre la fracturation hydraulique dans le Nord de l’État de New-York ; ainsi que le co-fondateur du Climate Outreach and Information Network (Impact climatique et réseau d'information), George Marshall, qui a étudié les raisons pour lesquelles nos cerveaux sont programmés pour ignorer les menaces environnementales. Le délégué des Philippines pour les négociations sur le climat à l'ONU, Yeb Saño, était lui aussi présent à l’évènement, mais sous une autre forme : il a adressé un message vidéo au public de Bruxelles. Vous avez manqué la retransmission en direct le 13 octobre ? Pas de problème ! Les enregistrements des conférences sont ­disponibles sur http://www.wwf.eu/tedxwwf/

© WWF European Policy Office

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FOCUS

POUR UNE PLANÈTE VIVANTE Le bilan de santé de notre planète n’est pas brillant. C’est ce que révèle notre nouveau Rapport Planète Vivante. Parmi les conclusions pointées dans le rapport, deux sont particulièrement inquiétantes : la biodiversité a reculé de moitié en 40 ans et notre empreinte écologique continue à grimper, accentuant encore la pression sur nos ressources naturelles. Néanmoins, des solutions existent pour inverser la tendance. Changer le cours des choses et trouver des chemins alternatifs ne sera pas facile, mais c’est à notre portée ! DISPARITION CRITIQUE On a perdu plus de la moitié des populations de poissons, mammifères, reptiles, d’oiseaux et amphibiens depuis 1970. Les espèces d’eau douce ont reculé de 76 %, soit deux fois plus que les espèces marines et terrestres ! La majorité de ces pertes ont lieu dans

les régions tropicales avec, en tête de liste, l’Amérique latine qui enregistre les baisses les plus spectaculaires. La plus grande menace qui pèse actuellement sur la biodiversité est la perte et la dégradation des habitats, suivie de près par la pêche et la chasse (l’exploitation), ainsi que le changement climatique. Notons, à ce propos, le caractère de plus en plus inquiétant de ce dernier : certaines recherches montrent que le changement climatique est déjà responsable de l’extinction de nombreuses espèces. LOURDE EMPREINTE Ce que l’humanité demande à notre planète dépasse de 50 % ce que la nature est capable de produire en un an. Pour produire les ressources nécessaires à notre consommation, il nous faudrait donc une planète et demie ! De quelle façon dépassons-nous le quota en ressources naturelles par année ? Par exemple, en coupant les arbres plus vite qu’ils ne poussent, en pompant davantage d’eau douce que ce qui est renouvelé sur une année,

en prélevant plus de poissons dans les océans qu’il n’en naît et en émettant plus de CO2 dans l’atmosphère que ce que la nature est capable d’absorber. LA BELGIQUE, PETITE MAIS… La Belgique est le 5e pays du monde avec l’empreinte écologique la plus lourde par habitant. Si chaque personne dans le monde avait le même mode de vie qu’un Belge, 4,3 planètes seraient nécessaires pour survivre ! Notre consommation d’énergie et le secteur des transports sont les principaux facteurs qui alourdissent notre empreinte écologique. Ce que l’humanité demande à notre planète dépasse 50 % de ce que la nature est capable de produire en un an.

PRINCIPALES MENACES POUR LES POPULATIONS D’ESPÈCES DE L’INDICE PLANÈTE VIVANTE ® 5,1 %

4% 2%

7,1 %

Exploitation Dégradation/changement d'habitat Perte d'habitat

37%

13,4 %

Changement climatique Espèces / gènes invasifs Pollution Maladies

31,4 % WWF Rapport Planètes Vivante - 2014, page 20

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La Belgique dispose d’un grand nombre de bâtiments anciens et mal isolés très –trop– énergivores. De plus, les voitures belges présentent un faible taux d’occupation (nombre de passagers par véhicule lors d’un déplacement), notre réseau routier est très dense et de nombreux avantages fiscaux sont octroyés aux voitures de société, ce qui provoque une augmentation de nos émissions de carbone.


Le saviez-vous ?

Les émissions de carbone représentent la plus grande part (43 %) de l’empreinte écologique de la Belgique.

© ESA

AUJOURD’HUI, POUR SOUTENIR NOTRE « TRAIN DE VIE », NOUS DÉPENDONS LARGEMENT DE LA BIOCAPACITÉ D’AUTRES PAYS. EN D’AUTRES TERMES, NOUS HYPOTHÉQUONS LE CAPITAL NATUREL D’AUTRES PAYS POUR ASSURER NOS PROPRES BESOINS.

BILAN DE SANTÉ PLANÉTAIRE Tous les deux ans, le WWF publie un rapport scientifique qui décrit l’état de notre planète. Le Rapport Planète Vivante s’appuie sur deux indicateurs principaux : l’Indice Planète Vivante, qui fait état de la santé de la biodiversité de la planète, et l’empreinte écologique, qui mesure l’ampleur des pressions qu’exercent les humains sur les écosystèmes et la capacité de la Terre à se régénérer. En plus de déterminer l’état de notre planète, le rapport propose plusieurs études de cas concrets ainsi que des pistes de solutions permettant de gérer notre capital naturel tout en respectant les limites écologiques de la Terre.

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FOCUS

BELGIQUE FOSSILE Une étude menée par Eneco et le WWF montre qu’en 2010, plus de 70 % des subsides belges destinés aux énergies ont été attribués aux énergies fossiles et au nucléaire. En comparaison, la même année, seulement 6 % des subventions ont été consacrés aux économies d’énergie. Ce pourcentage a certainement encore diminué depuis que le gouvernement fédéral a supprimé les aides fiscales aux économies d’énergie en 2011. © Global Warming Images / WWF-Canon

DES PISTES À SUIVRE À l’évidence, les conclusions de ce rapport ne sont pas très positives et nous avons des raisons de nous inquiéter. Mais, bien que la situation semble compromise, elle n’est pas pour autant perdue. Au contraire ! En pointant du doigt les erreurs qui sont commises, le rapport propose des solutions et invite tout un chacun à y réfléchir et à adapter son comportement pour changer la situation. Le WWF identifie 5 pistes de solutions qui permettraient de respecter les limites écologiques de notre Terre et de protéger notre biodiversité. DES SOLUTIONS

PRÉSERVER NOTRE CAPITAL NATUREL Notre capital naturel est unique et indispensable à notre survie. Il est essentiel de le protéger en restaurant les écosystèmes endommagés, en élargissant de manière significative les zones protégées et en mettant fin aux pertes d’habitats prioritaires. Concrètement, que faisons-nous pour y arriver ?

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Le saviez-vous ?

La Belgique dispose d’un fort potentiel en matière d’économies d’énergie, qui pourraient contribuer à réduire notre empreinte de manière décisive.

Les Carpates, qui représentent la dernière grande zone sauvage d’Europe, abritent plus de la moitié des populations d’ours brun, de loups et de lynx du continent ainsi qu’une réserve précieuse de forêts primaires. Les Carpates sont en proie à de nombreuses menaces telles que l’exploitation forestière irraisonnée ou encore le braconnage. Afin de mieux protéger cette région très riche en biodiversité, le WWF travaille actuellement à l’extension des zones protégées et à la promotion d’une gestion durable des forêts.

faisant le choix de manger plus souvent végétarien, d’acheter davantage de légumes et fruits de saison, de privilégier les poissons labellisés MSC ou ASC et d’utiliser autant que possible les transports en commun et/ou les transports non motorisés, tel que le vélo. Mais aussi en prenant l’initiative de mieux isoler son logement ou en choisissant des fournisseurs d’énergie verte pour sa consommation d’électricité. Voilà autant de petits et grands gestes qui ont un impact positif direct sur l’environnement.

PRODUIRE MIEUX

Les flux financiers ont un impact majeur sur notre planète. À l’avenir, il est impératif que les financements soient réalisés en faveur d’une gestion durable de l’environnement, c’est-àdire en valorisant la nature, en tenant compte des coûts sociaux et environnementaux, en soutenant la conservation ou encore en gérant durablement les ressources. Notamment, les subsides publics ne peuvent plus être attribués aux secteurs des énergies fossiles ou au nucléaire, mais doivent soutenir les énergies propres, qui contribuent à diminuer les coûts de l’énergie et à protéger l’environnement.

La production de biens et de services a un large impact sur notre empreinte écologique. Il est dès lors primordial de produire de manière plus responsable, notamment en réduisant la quantité de matières premières utilisées et la production de déchets, en gérant les ressources de manière durable et en développant la production des énergies renouvelables. Et ça marche ! En 2013, l’énergie éolienne a fourni l’équivalent d’un tiers de la consommation électrique danoise. L’exploitation de la force du vent – énergie renouvelable – permet au pays de diminuer l’utilisation des combustibles fossiles et donc de réduire ses émissions de carbone. Le Parlement danois s’est engagé à satisfaire la moitié des besoins nationaux en électricité avec l’énergie éolienne d’ici 2020. Un exemple à suivre pour la Belgique ?

RÉORIENTER LES FLUX FINANCIERS

INSTAURER UNE GOUVERNANCE ÉQUITABLE DES RESSOURCES Afin d’éviter que les ressources ne profitent seulement à une minorité, une gouvernance équitable des ressources doit être instaurée, entre autres à travers le partage des ressources disponibles, des choix justes et qui tiennent compte de l’impact écologique, ainsi que l’évaluation du succès au-delà du simple Produit Intérieur Brut (PIB). Pourquoi le PIB ne reflète-il pas le bien-être d’une société ? Le PIB mesure la valeur ajoutée liée à la production marchande. Il s’agit donc d’un indicateur monétaire qui évalue des flux d’argent mais sans tenir compte des aspects qualitatifs du développement humain tels que la santé, l’éducation, la richesse culturelle ou encore le capital naturel. Par exemple, les coûts liés à la restauration des écosystèmes touchés par la marée noire provoquée par BP en 2010 ont augmenté le PIB des pays concernés. Les débats politiques et économiques ne doivent donc pas être axés uniquement sur le PIB mais également sur d’autres indicateurs telle que l’empreinte écologique.

DÉCOUVREZ L’INTÉGRALITÉ DU RAPPORT PLANÈTE VIVANTE SUR NOTRE SITE :

CONSOMMER MOINS, CONSOMMER MIEUX S’il y a un domaine dans lequel les citoyens peuvent agir de manière directe, c’est bien celui de la consommation. Chacun d’entre nous peut décider de consommer moins et de consommer mieux. Par exemple, en

WWW.WWF.BE/LPR

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Le saviez-vous ?

7%

DOSSIER

TIGERS ALIVE !

© naturepl.com / Edwin Giesbers / WWF-Canon

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Les derniers tigres ne survivent plus aujourd’hui que dans 7 % de leur territoire d’origine. Autrefois, on les trouvait dans toute l’Asie, à l’exception de la chaîne de l’Himalaya.


Statut : en danger Population : moins de 3 200 Localisation : Bangladesh, Bhoutan, Cambodge, Chine, Inde, Indonésie, Laos, Malaisie, Birmanie, Népal, Russie, Thaïlande et Vietnam. Habitats : forêts tropicales, savanes, mangroves, forêts tempérées.

OBJECTIF

TIGRES

Le tigre, qui autrefois régnait dans les forêts asiatiques en maître, est aujourd’hui gravement menacé : il resterait moins de 3 200 tigres vivants à l’état sauvage. Plus de 95 % de la population de tigres a été décimée en moins d’un siècle et ce, malgré les importants efforts qui ont été accomplis pour sa conservation ces dernières décennies. Les tigres sont littéralement massacrés par les braconniers. Maillons armés d’un réseau de trafic d’espèces sauvages, ces derniers ne reculent devant rien pour s’en emparer et pénètrent sans vergogne au cœur des espaces protégés pour abattre le félin qui vaut de l’or sur les marchés noirs asiatiques.

Pour sauver le tigre et prendre les braconniers de vitesse, il faut changer radicalement de méthode : la perte d’innombrables tigres malgré la présence de nombreuses aires protégées montre que garantir le réseau écologique nécessaire à leurs besoins vitaux ne suffit plus à assurer leur protection, de même que celle des nombreuses espèces animales qui ont une valeur marchande. Pour mettre un terme au massacre, il faut associer au développement du réseau d’aires protégées une véritable politique de lutte internationale contre le braconnage et le commerce illégal. Depuis 2010, une mobilisation sans précédent dans l’histoire de la conservation de la biodiversité est orchestrée pour empêcher l’un des animaux les plus emblématiques de la planète de disparaître. Au cours du sommet de SaintPétersbourg en 2010, le plan WWF Tigers Alive Initiative a été lancé avec pour mission de doubler la population de tigres d’ici à 2022.

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DOSSIER

TIGERS ALIVE !

À vendre : tigres Alors qu’il est inscrit sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) depuis 1969, le tigre est aujourd’hui encore à vendre sur les marchés noirs des pays asiatiques, en bouteille, en sachet ou réduit en poudre. La survie des quelque trois mille tigres restants est directement menacée par l’usage de leurs os dans la pharmacopée orientale ainsi que par les croyances populaires qui sont attachées au félin tigré. TIGRE MÉDICINAL De la peau – pour la décoration ou la confection – jusqu’aux os, en passant par la viande, les dents ou les griffes, comme amulettes ou bibelots, tout est à vendre dans le tigre. Au marché noir, le prix d’une peau de tigre s’envole et peut atteindre plusieurs dizaines de milliers de dollars. De quoi exciter plus d’une convoitise… Les os du tigre sont la partie la plus communément utilisée dans la médecine traditionnelle orientale. Ils sont bouillis jusqu’à ce qu’ils se transforment en une sorte de glue, puis séchés et réduits en poudre. L’usage du tigre dans la médecine chinoise est séculaire et s’est progressivement répandu dans tout le continent asiatique. Au début des années 1990, il avait d’ailleurs pris des proportions industrielles : rien qu’en Chine, plus de 200 compagnies produisaient des produits médicinaux à

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© Edward Parker / WWF-Canon

base de tigre et la valeur économique annuelle de ce secteur était estimée à 12,4 millions de dollars. Aujourd'hui, si on estime que le marché a légèrement baissé, la valeur d'un tigre a quant à elle encore augmenté.

tus! Ce nombre, déjà astronomique si on le reporte aux 3 200 individus estimés encore en vie, est encore cer-

© Hartmut Jungius / WWF-Canon

DES SAISIES QUI EN DISENT LONG Contrairement aux espèces où seule une partie du corps est prisée sur le marché noir, comme par exemple les espèces abattues pour leur corne, et où les cadavres sont laissés sur place, tuer un tigre laisse peu de traces. Les tigres disparaissent dans la discrétion la plus totale : abattus, ils sont emportés entiers pour être ensuite dépecés et découpés. Il est donc très difficile d’estimer l’ampleur du carnage. Pour comprendre le phénomène, TRAFFIC, le réseau de lutte contre le commerce des espèces sauvages, a analysé les saisies de tigres par les forces de l’ordre. D’après l’étude la plus récente, entre 2010 et 2012, 654 saisies de tigres et de parties dérivées du tigre ont été recensées dans douze des pays qui abritent le grand félin. Cela représente entre 1 425 et 1 600 tigres abat-

Agniatur magnimolorit qui conse nus maxime laut maxime dolorep tatusantio magnis seque lautesent.


Le saviez-vous ?

En octobre 2012, la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée a reconnu les crimes environnementaux, en ce compris le trafic d’espèces sauvages, comme une nouvelle forme de crime organisé.

tainement en-dessous de la réalité, car de nombreuses prises échappent aux forces de l’ordre. DANGER DANS LES ZONES PROTÉGÉES La demande de produits dérivés du tigre sur les marchés asiatiques crée un véritable effet d’appel auquel les réseaux criminels s’empressent de répondre, ne reculant devant aucun risque, y compris celui de chasser leurs proies au cœur même des zones protégées. Ainsi, l’étude des saisies réalisées éclaire le pillage systématique des réserves et autres aires protégées auquel se livrent les bandes de braconniers. La grande majorité des saisies – plus de 90 % ! – a lieu à proximité immédiate d’une zone protégée : 11 % à l’intérieur même et 79 % dans un rayon de cinquante kilomètres autour. Les tigres dépecés sont ensuite acheminés tout au long d’une chaîne criminelle vers les étals des marchés noirs. © naturepl.com / Pete Oxford / WWF-Canon

TIGRES EN LIGNE © Ja m ie

Depuis 2000, le nombre de saisies et le nombre de tigres tués pour le commerce a progressivement augmenté dans tous les pays. Seule l’Inde, entre 2010 et 2012, a enregistré une diminution des saisies, qui peut indiquer que les mesures de protection et de lutte contre le braconnage portent leurs fruits. Toutefois, l’augmentation des prises dans les autres pays souligne que, tant que la demande existe, le braconnage se déplacera selon les opportunités.

Une véritable route du tigre se dessine entre les zones de prélèvement, celles de distribution et, finalement, celles de consommation. Au total, ce sont 13 pays qui sont impliqués.

De même, les marchés du tigre changent de lieu ou de forme selon les pressions légales exercées. Ainsi, en Chine, depuis la publication en 1993 de l’interdiction d’utiliser

Co tte n/ IFA W / W W F-

US

ou de commercialiser les produits dérivés du tigre, ceux-ci ont progressivement disparu des rayons des pharmacies traditionnelles. Pourtant, depuis 1999, la Chine a saisi plus de produits dérivés du tigre que n’importe quel autre pays. Le tigre se vend aujourd’hui en ligne, caché derrière des dénominations élusives ou imagées et sous le couvert de forums protégés ou de services de messagerie. En 2013, les plus grandes enseignes chinoises d’e-commerce se sont engagées à appliquer une politique de tolérance zéro vis-àvis des produits du tigre.

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Le saviez-vous ?

Il y a à ce jour aux États-Unis plus de tigres en captivité (plus de 5 000 individus) que de tigres sauvages dans la nature. On a vu également apparaître sur le continent asiatique des élevages de tigres destinés à la vente sur les marchés noirs, ce qui accroît la valeur des tigres sauvages.

DOSSIER

TIGERS ALIVE !

À la recherche du seigneur de la jungle © National Geographic Stock / Michael Nichols / WWF

Portés disparus

© WWF-Canon / Helmut Diller

En 2010, on estimait que moins de 3 200 tigres vivaient encore à l’état sauvage. Ce chiffre est d’autant plus alarmant qu’il ne donne pas une vision correcte de la réalité. Si certains pays conduisent des recensements systématiques et disposent de données fiables, d’autres n’ont jamais procédé au comptage de leurs populations. Pourtant, tant que nous ne saurons pas exactement combien de tigres sauvages vivent dans la nature et précisément où ils vivent, il sera impossible de les protéger. Le premier objectif du plan Tigers Alive Inititative est de recenser la population mondiale de tigres et d’identifier leurs zones d’habitat afin de proposer des mesures de protection adaptées.

Il existe neuf sous-espèces de Panthera tigris. Victimes de la déforestation, du manque de proies et de la chasse intensive, trois d'entre elles se sont éteintes au cours de ces dernières décennies.

© WWF-Canon / Helmut Diller

© WWF-Canon / Helmut Diller

Panthera tigris virgata, le tigre de la Caspienne,

Panthera tigris balica était une sous-espèce de

Panthera tigris sondaica, le tigre de Java, que

a disparu du Moyen Orient et d’Asie centrale à

tigre endémique à l’île indonésienne de Bali. Sa

l’on trouvait exclusivement sur l’île indoné-

la fin des années 1950. D’assez grande taille,

fourrure laissait apparaître des petites taches

sienne de Java, a disparu dans les années 1980,

il se différenciait des autres espèces par une

noires entre les bandes propres à l’espèce. Le

victime de la chasse lui aussi. Plus petit que les

longue collerette autour de la tête et un ventre

tigre de Bali a été chassé jusqu’à l’extinction :

autres tigres, il arborait une fourrure ornée d’un

blanc. Au temps des Romains, le tigre de la

le dernier, une femelle, a été tué en septembre

réseau de rayures plus fines et plus denses. .

Caspienne était celui qui foulait le sable des

1937. Aujourd’hui, on estime qu’il serait impos-

arènes du célèbre cirque Maxime.

sible de réintroduire le tigre sauvage sur l’île.

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DISPARITION GÉNÉTIQUE D’après des études récentes, la diversité génétique des tigres indiens se serait considérablement effondrée en un siècle. Comparés aux tigres du début du XXe siècle étudiés grâce à des échantillons fournis par le Museum d’histoire naturelle de Londres, les tigres modernes auraient perdu près de 93 % de leur patrimoine génétique. La fragmentation des habitats empêche les échanges entre sous-populations qui, enclavées, développent une grande spécificité génétique. Perdre une sous-population pourrait par conséquent se révéler désastreux pour la survie génétique de l’espèce.

© WWF-Indonesia/Tiger Survey Team

UN, DEUX, TROIS... TIGRES ! À l’heure actuelle, six pays sont sur le point de communiquer le résultat de leur recensement : l'Inde, le Népal, la Russie, le Bhoutan, le Bangladesh et la Chine. Dans les sept autres pays, la Malaisie, l'Indonésie, la Thaïlande, la Birmanie, le Laos, le Cambodge et le Vietnam, le recensement tarde à être réalisé. Pourtant, l’urgence est grande. Faute de recensement, des populations entières de tigres pourraient complètement disparaître sans même que l’on s’en aperçoive. En Malaisie, par exemple, les chiffres semblent devoir être sérieusement revus à la baisse : il n’y resterait pas 500 tigres à l’état sauvage comme annoncé lors du sommet de Saint-Pétersbourg, mais plutôt entre 250 et 340.

L’ŒIL DE LA JUNGLE Des jungles denses aux montagnes enneigées, les tigres sont une espèce insaisissable : difficiles à trouver et difficiles à suivre à la trace. Pour compter et surveiller les tigres, les biologistes du WWF utilisent un réseau d’appareils photos et de caméras vidéos disséminés dans la nature. Les appareils sont munis de capteurs de mouvement ou de capteurs infrarouges et permettent de surveiller la jungle à distance. Plus de 500 tigres différents ont ainsi pu déjà être immortalisés entre 2010 et 2013, ce qui représente 15 % de la population globale estimée. Chaque tigre se reconnaît au dessin unique de ses rayures, qui est comme une sorte d’empreinte digitale.

© WWF

Les caméras se révèlent parfois très utiles pour attraper les braconniers car les images sont envoyées en temps réel aux équipes de rangers, qui peuvent alors intervenir sans délai sur le terrain.

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DOSSIER

TIGERS ALIVE !

nies pour que les populations de tigres parviennent à doubler rapidement, à condition que des investissements soient rapidement réalisés pour leur conservation. Pour quatre de ces sites, le financement a déjà été trouvé. Des récoltes de fonds doivent être menées pour assurer la préservation des autres.

Que survive le tigre ! © naturepl.com / Mark Carwardine / WWF-Canon

Depuis 2010, les 13 pays qui abritent le tigre et le réseau international du WWF ont uni leurs forces autour d’un objectif ambitieux : sauver le redoutable félin de la disparition. C’est sa dernière chance de survie alors que les pressions du braconnage se font plus fortes que jamais et que des centaines de tigres sont tués chaque année. Un plan ambitieux a été établi. Des actions sont menées sur tous les fronts, grâce à une mobilisation sans précédent, pour atteindre l’objectif TigersX2 : doubler le nombre de tigres d’ici à 2022 ! TANT QU’IL Y AURA DES TIGRES Bien que l’augmentation massive du braconnage mette en péril la survie

Le logiciel SMART (Spatial Monitoring and Reporting Tool), implémenté partout dans le monde, permet aux rangers d’enregistrer leurs itinéraires de patrouille grâce à la technologie GPS. Les données collectées sont ensuite cartographiées et analysées et permettent d’établir des plans d’action qui tiennent compte de la réalité de terrain.

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même du tigre dans de nombreux pays, tout espoir n’est pas perdu. D’après les recensements nationaux qui y ont été menés, dont les résultats viennent d’être communiqués, les populations de tigres du Népal et de l’Inde sont en augmentation. Le Népal a enregistré une augmentation de 63 % par rapport à 2009. Si cette tendance se maintient, cette hausse démontre que lorsque les conditions sont réunies, les populations de tigres peuvent se rétablir. DES SANCTUAIRES CLÉS Le WWF a identifié vingt zones prioritaires dans huit pays, qui représentent des écosystèmes propices à la conservation du tigre. Les conditions y sont réu-

© WWF-Indonesia/Sunarto

TOLÉRANCE ZÉRO La lutte contre le commerce des espèces sauvages et le braconnage doit s’intensifier et se doter des outils de la lutte contre le crime organisé. Depuis quelques années, le WWF et Les rangers sont tous les jours en première ligne de la lutte contre les braconniers. Peu nombreux, souvent mal équipés, mal payés, ils n’hésitent pourtant pas à mettre leur vie en danger.

TRAFFIC ont appliqué avec succès les méthodes de l’analyse criminelle. Le recours à une base de données centralisée, iBase, permet de mettre en évidence les mécanismes et d’identifier les réseaux de la criminalité liée aux espèces sauvages. IntelliShare, l’interface web qui permet à chaque agent sur le terrain d’encoder et d’avoir accès aux données directement, permet d’augmenter la rapidité de réponse en cas d’incident lié au braconnage ou au commerce illégal. LES GARDIENS DE LA VIE SAUVAGE Les rangers sont tous les jours en première ligne de la lutte contre les braconniers. Peu nombreux, souvent mal équipés, mal payés, ils n’hésitent pourtant pas à mettre leur vie en danger. Ils représentent le dernier obstacle entre les braconniers et les animaux sauvages. Mieux les outiller, c’est augmenter leurs chances d’empêcher les braconniers de pénétrer au cœur des zones protégées.


Deux expériences pilotes de réintroduction du tigre sont menées au Cambodge, où le tigre avait disparu depuis 2007, et au Kazakhstan, qui avait vu s’éteindre le tigre de la Caspienne dans les années 1970.

Avec nos partenaires, nous travaillons à développer des technologies et des équipements anti-braconnage qui leur permettront de jouer leur rôle de gardiens de la vie sauvage. Plus de 600 rangers dans plus de 27 zones protégées ont été entraînés dans le courant de l’année 2013. COUPER LE MAL À LA RACINE Sans valeur marchande, le tigre perdrait vite tout intérêt pour les braconniers. Changer les usages des consommateurs est, en définitive, la meilleure chance pour éradiquer durablement le trafic des espèces vivantes. Il s’agit là d’un travail de

© WWF-Greater Mekong / Baramee Temboonkiat

Le saviez-vous ?

Au Népal, on enregistre une augmentation de 63 % de survie du tigre par rapport à 2009

longue haleine qui doit faire levier sur des croyances profondément ancrées et redessiner des pans entiers de la culture orientale. La Chine, le Vietnam et le Laos sont aujourd'hui les destinations principales pour les produits du tigre.

PARTICIPEZ À «OPERATION TX2» Ensemble, doublons le nombre de tigres d’ici 2022 !

Nous avons besoin de votre aide afin de protéger les tigres et leur habitat. Avec 40 euros, vous sponsorisez 48 heures de patrouille d’un Ranger du WWF dans les zones protégées.

© naturepl.com / Edwin Giesbers / WWF-Canon

BE12 3100 7350 7292 BBRUBEBB avec la communication «SOS TIGRE».

Panda magazine – Page 17


SUR LE TERRAIN

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Le dimanche 5 octobre dernier, nous étions au Parc National de la Haute Campine (Maasmechelen) pour une Journée Pandastique. Petits et grands ont participé à une ribambelle d’activités ! Petit plongeon dans notre album photo…

SAFARI À LA RECHERCHE DES « BIG 5 » DU PARC Scarabée rhinocéros, fourmilion, lucane cerf-volant… La nature belge recèle bien des trésors ! Peut-être pas aussi grands que leurs homonymes africains ou européens, mais aussi intéressants si l’on prend le temps de les observer.

QUEL ANIMAL SOMMEILLE EN NOUS ? L’hippopotame ? Le manchot empereur ? La tortue marine ? Chacun apprend ici à quel animal il ressemble.

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ON DÉCOUVRE AUSSI LES IMAGES D’UN AUTRE PARC NATIONAL Le Parc des Virunga, situé dans l’est de la République démocratique du Congo est le dernier refuge des gorilles de montagne, il est menacé par la déforestation, car les habitants cuisinent au bois. Mais il existe des petits fours « améliorés » qui permettent d’utiliser moins de charbon et donc de préserver les arbres du Parc des Virunga. On déguste du pop-corn cuisiné sur ces foyers améliorés !


UNE BELLE PROMENADE Guidés par un ranger du parc national, nous partons à la découverte de Connecterra et de ses terrils, témoins du passé minier de la région. Les plus courageux entreprennent une balade plus longue qui les mène jusqu’au sommet d’un terril, d’où ils peuvent admirer un beau paysage de lacs et de collines.

SOUS LE CHEVALEMENT Cette structure supportait autrefois l’ascenseur qui emmenait les mineurs loin sous terre à la recherche de charbon. C’est là que durant toute la journée sont décorées des silhouettes d’animaux en bois : insectes, mammifères et autres bêtes de notre région… Voilà, un beau papillon !

ET UNE SIGNATURE SUR LA GRANDE BANNIÈRE ! À travers elle, nous clamons haut et fort « We want more nature », pour montrer que nous voulons plus de nature en Belgique !

Aidés du panda, nous hissons 300 silhouettes d’animaux autour de la grande bannière. Un véritable assaut naturel sur cette grande structure bétonnée. Un beau signe qui témoigne bien de notre désir à tous de plus de nature en Belgique !

RASSEMBLEMENT MUSICAL Un invité nous rejoint depuis le haut du chevalement. Ce n’est autre que le panda qui descend en rappel !

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TÉMOIGNAGE

LA NATURE NOUS VA SI BIEN ! La fondatrice du WWF-Belgique, Christiane Linet, a beau être l’une des plus « anciennes » bénévoles en Belgique – bénévole du premier jour, elle accompagne en effet le WWF-Belgique depuis 50 ans maintenant –, elle est toujours aussi verte ! Elle se dit chanceuse, dévastée, fière et déterminée.

Chanceuse d’avoir été aux premières loges du spectacle grandiose de la nature mais dévastée par les effets destructeurs de l’activité humaine sur la biodiversité. Terriblement fière des combats menés quand elle regarde ce qui a pu être sauvé et, après 50 ans au WWF, plus déterminée que jamais à continuer ! LA VOCATION Aussi loin que remontent ses souvenirs, la nature a toujours été présente dans le cœur et la vie de Christiane Linet. « Je suis née verte », s’exclame l’octogénaire. « Mes plus beaux souvenirs d’enfance ne sont pas liés à la maison de mes parents ou à mes poupées, mais au jardin, au cerisier en fleurs sur lequel ouvrait la fenêtre de ma chambre, à mon chat et à mon chien. » Deux personnalités vont mettre la jeune femme très tôt sur la voie de la conservation de la nature : son professeur Jean-Paul Harroy, de l’Université libre de Bruxelles (ULB), qui avait été vicegouverneur du Congo belge et gouverneur du Rwanda et du Burundi, et son cousin Jacques Verschueren, qui fut le directeur des parcs nationaux du Congo. Inspirée par les deux hommes, Christiane cherche à orienter ses activités vers la conservation de la nature.

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© Martin Harvey / WWF-Canon

© AC de Neve

LES DÉBUTS C’est le Comte Léon Lippens, le fondateur de la réserve naturelle du Zwin à Knokke-Heist, qui lui met littéralement le pied à l’étrier. Il présente Christiane aux responsables d’une organisation internationale de protection de la nature qui œuvre en Suisse depuis 1961, le World Wildlife Fund. En 1965, Christiane Linet accepte un petit boulot bénévole de quelques heures par semaine pour lancer la section belge du WWF. Elle se met aussitôt à l’œuvre, dans une petite cave de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique, juste en-dessous de la salle des iguanodons. « C’était très nature : j’avais pour colocataires souris et araignées », sourit Christiane. « Les premières années, j’étais au four et au moulin. On m’avait demandé d’éditer un bulletin d’informations : j’écrivais, je dactylographiais, puis j’imprimais le bulletin sur la machine à ronéotyper de l’Institut et je collais les enveloppes. J’étais conférencière aussi, arpentant la Belgique pour convaincre de nouveaux adhérents. » Au début des années 1970, grâce au soutien important de quelques bailleurs de fonds, le WWF-Belgique engage ses premiers employés en les personnes de Roger Dejonghe, désigné directeur, et de Jacky Carlier, sa secrétaire. La machine est lancée !


« Pour que les oies sauvages reviennent hiverner dans les Polders, il fallait que les paysans acceptent de laisser les champs en friche pendant l’hiver. Depuis, elles s’y posent chaque année. C’est une joie extraordinaire ! »

toute l’histoire de l’engagement de Christiane : la nécessité de regarder les choses en face et celle qui en découle de s’engager immédiatement, sans craindre que les efforts fournis soient vains. Car, tout changement en faveur de la conservation de la biodiversité – aussi petit soit-il –, est positif. Et tout changement positif porte en lui les germes de nouveaux changements.

AUX PREMIÈRES LOGES Quand Christiane évoque ses années au WWF, toutes les merveilles de la nature qu’elle a vues disparaître passent dans ses yeux. « Dans la rivière de Rutshuru, dans l’est de la République démocratique du Congo, vivaient jusqu’à trente mille hippopotames lors de mon premier voyage dans les Virunga. C’était un spectacle époustouflant… », se souvient Christiane Linet. Or, aujourd’hui, on peine à défendre du braconnage les quelque centaines restants. « J’ai eu cette chance merveilleuse de pouvoir visiter de nombreux endroits sauvages, encore intacts. Et celle aussi de contribuer directement à la préservation de certains d’entre eux. » En Belgique, par exemple, l’un des premiers projets de conservation auquel Christiane a participé était la réintroduction des oies sauvages et des cigognes dans les polders de la région de Damme. « Pour qu’elles y reviennent hiverner, il fallait que les paysans acceptent de laisser les champs en friche pendant l’hiver. Depuis, elles s’y posent chaque année. C’est une joie extraordinaire ! »

DES RENCONTRES EXTRAORDINAIRES « D’avoir été là dès le début du WWF m’a donné la chance de faire des rencontres exceptionnelles : le Prix Nobel Konrad Lorenz, la primatologue Diane Fossey, le premier homme qui a marché sur la lune, Neil Armstrong, etc. », confie Christiane Linet. Si, toutefois, elle ne devait épingler que deux noms, elle citerait certainement Eurelio Peccei, le fondateur du Club de Rome qui avait averti dans les années 1970 déjà que, suite à l’épuisement des ressources naturelles, nous allions entrer en décroissance. Et Peter Scott, à qui on doit le dessin de l’emblématique panda, pour son engagement sans faille et sa gentillesse. En transformant sa propriété dans le sud de l’Angleterre en réserve naturelle, le fils de l’explorateur anglais a contribué directement à la sauvegarde de certains oiseaux. Entre les deux personnalités,

L’ENGAGEMENT D’UNE VIE « Après 50 ans, je continue car c’est mon devoir », affirme Christiane Linet. « D’abord, ça a été mon bonheur et j’ai eu la chance que le bonheur et le devoir soient pour moi si intimement liés. Après 50 ans, je continue à me battre car je sais que c’est utile. Si vous faites quelque chose, cela va servir ! » Christiane et son époux, qui n’ont pas eu d’enfants, ont décidé de recourir au legs en duo en faveur de leur neveu et du WWF. C’est le WWF qui paiera les droits de succession sur l’entièreté. De cette manière, l’héritier touchera un montant plus élevé et le WWF bénéficiera également de l’héritage. Une situation où chacun sortira gagnant. « Avec le legs en duo, j’assure l’avenir de ceux que j’aime, mais je contribue aussi à l’avenir de la planète », soutient Christiane. « J’ai le sentiment que je laisserai quelque chose derrière moi, quelque chose d’important, auquel je crois profondément. »

VOUS VOULEZ, VOUS AUSSI, SOUTENIR LE WWF ? Contactez Margareta Crovetto–Heylen, notre gestionnaire des relations testamentaires. 02/340.09.24 - margareta.heylen@wwf.be

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KIDS RADIO DES BOIS Peut-être avez-vous vu le clip de l’Hip-hop-otame qui fait du hip-hop sur Ouftivi, ou la promo du CD sur la RTBF ? Radio des Bois est en plein essor ! Le CD musical du WWF, qui rassemble une dizaine d’artistes belges, est en vente en magasin, et il est également distribué gratuitement à toutes les écoles qui en font la demande ! Depuis la sortie du CD au mois d’août dernier, Radio des Bois s’est déjà produit six fois en concert. Une version live qui déménage ! Ne manquez pas le prochain concert.

Toutes les infos sur

© WWF-Belgium

www.radiodesbois.be

Ma classe est Pandastique

Dans le cadre de la Journée mondiale des animaux (le 4 octobre), nous avons pour la troisième année consécutive proposé aux enseignants de l’école primaire de participer avec leur classe à la campagne « Ma classe est pandastique ». Cette année, nous sommes partis à la découverte de l’Europe sauvage. Les élèves ont ainsi pu faire connaissance avec le loup, l’ours, le cerf, le lynx, le faucon pèlerin et le renard. Ces animaux étant très présents dans nos contes traditionnels (qui donc n’a jamais entendu parler du « Grand Méchant Loup » ?), nous avons proposé aux enseignants de se plonger avec leur classe dans la découverte de ces contes, et d’écrire à leur tour un conte avec, dans le personnage du héros, l’un de

ces animaux emblématiques d’Europe. Ceci afin de défaire la mauvaise réputation de ceux qui ont souvent le mauvais rôle (imaginez le Grand Gentil Loup !). Nous rassemblerons prochainement les meilleurs contes qui nous ont été envoyés au sein d’un beau recueil. © W ild Wo

Tous nos outils pédagogiques sont gratuits et peuvent être commandés par les enseignants intéressés sur www.wwf.be/ecole.

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© Staf fan Wid stra nd

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ÉCO-DÉTENTE

CURRY VERT aux salsifis, topinambours, navets, carottes et tofu frit INGRÉDIENTS Pour 4 pers.

• 4 salsifis • 8 topinambours • 2 navets (petits) • 2 carottes • 250 g de tofu • 1 boîte de lait de coco • 1 cuillère à café de pâte de curry (vert) • 20 g de coriandre (fraîche) • 4 feuilles de citron vert • 0,5 cuillère à soupe de sucre de canne • 0,5 cuillère à soupe de bouillon de légumes • 1 cuillère à soupe d'huile de maïs • 150 g de riz

© www.jeudiveggie.be

PRÉPARATION • Faites

cuire le riz comme indiqué sur l'emballage. ce temps, nettoyez les légumes et coupez-les en morceaux. Faites blanchir les légumes. • Coupez le tofu en cubes et faites les frire dans un wok dans un peu de matière grasse jusqu'à ce qu'ils soient croustillants. • Pendant

BON À SAVOIR !

• Mettez

de l'huile dans un wok et ajoutez la pâte de curry vert. • Laissez cuire 10 secondes et ajoutez les autres ingrédients. • Laissez encore mijoter un instant. • Ajoutez le riz et servez.

POURQUOI MANGER MOINS DE VIANDE ? • Il faut approximativement 10 kilogrammes de céréales pour produire un kilo de viande. • Dans le cas de la production d’un kilo de viande,

biodiversité, à la pollution et à la mise en place d’une tragédie sociale. • On estime que la consommation mondiale de viande

il serait possible, dans un même laps de temps et

pourrait doubler d'ici à 2050. En 2005, la production

sur une même surface de sol, de cultiver 200 kg de

mondiale s’élevait à 267 millions de tonnes...

tomates ou 160 kg de pommes de terre. • Avec la quantité d'eau nécessaire pour produire 1 kilo

Il est temps de changer nos habitudes alimentaires.

de viande, on pourrait se doucher quotidiennement

La campagne Jeudi Veggie, développée par

pendant approximativement un an.

l’association EVA (Alternative Végétarienne Éthique)

• Même dans le cas de la production de viande belge,

en collaboration avec l'asbl Planète-Vie, encourage

il est courant d’utiliser des fourrages importés

d’une manière positive à remplacer, un jour par

(plusieurs milliers de tonnes de soja brésilien par an),

semaine, la viande et le poisson par une alimentation

provenant de monocultures intensives contribuant à

végétarienne savoureuse, durable et saine.

la destruction de la forêt amazonienne, à la perte de

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100%

2022

RECYCLED

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Un objectif : doubler la population de tigres d’ici là

13 On trouve des tigres dans 13 pays d’Asie

3tigres200 vivraient encore à l’état sauvage

1 590

tigres ont été abattus entre 2010 et 2014

© Roger Leguen / WWF Canon

Notre raison d’être Mettre un terme à la dégradation de l’environnement dans le monde et construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature.

www.wwf.be

WWF-Belgique • Bd E. Jacqmain, 90 • 1000 Bruxelles • Tél. 02 340 09 99 • Fax 02 340 09 33 • members@wwf.be • Le Centre Info est ouvert du lu au ve de 9h00 à 12h30 et de 13h30 à 16h30.


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