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Soudain le coronavirus ébranla le nordique

Une biathlète canadienne fait son coming out

Megan Bankes, biathlète canadienne de 23 ans, championne du monde jeunes de l’individuel 2017 et présente ces derniers mois sur la coupe du monde, a posté début septembre sur Instagram une photo d’elle avec un drapeau arc-en-ciel sur les épaules. Elle devenait ainsi la première biathlète de haut niveau à faire son coming out: « Depuis un moment, je cache une partie de moi-même et je ne veux plus perdre de l’énergie à dissimuler quelque chose dont je suis Megan Bankes avec le drapeau arc-en-ciel.

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b INSTAGRAM

fière. Alors voilà: je suis gay. » Avant elle, dans le nordique, seuls les fondeurs Filip Andersson, Suédois d’origine colombienne, et Stian Grastveit, Norvégien, ont rendu publique leur homosexualité.

Stina Nilsson la biathlète

La Suédoise n’est pas la première fondeuse à ressentir le besoin de skier avec une carabine dans le dos. Magdalena Forsberg, Tatiana Kutlíková, Evi Sachenba-

b MODICA/ NORDIC FOCUS

cher-Stehle ou encore la Haut-Doubiste Célia Aymonier ont, avant elle, choisi de poursuivre leur carrière dans le biathlon. Mais Stina Nilsson n’est pas n’importe qui. Vingt-trois victoires en coupe du monde et championne olympique en titre du sprint, beaucoup lui promettaient un bel avenir en ski de fond. Elle repart donc à zéro.

Le Dr Schmidt a avoué

Le procès du médecin allemand Mark Schmidt, accusé d’être l’instigateur d’un vaste réseau de dopage par transfusion sanguine impliquant des fondeurs, s’est tenu en septembre à Munich. En plein Mondiaux de Seefeld, cinq athlètes avaient été arrêtés. Les skieurs en question étaient le Kazakh Alexey Poltoranin, les Estoniens Karel Tammjärv et Andreas Veerpalu, les Autrichiens Dominik Baldauf et Max Hauke. Au cours des débats, il a avoué qu’il dopait des athlètes depuis 2012. Les athlètes ont aussi pris l’habitude de porter un masque.

b QUENTIN JOLY/JOLYPICS

Une édition spéciale ne suffirait pas à raconter le séisme auquel ont été confrontés les sports nordiques à cause de la pandémie de coronavirus. En mars, les compétitions de biathlon de Nove Mesto et Kontiolahti, disputées à huis clos, ont été les dernières à pouvoir se tenir, toutes les autres ayant été annulées. La saison s’est achevée prématurément pour les athlètes qui se sont empressés de rentrer chez eux, les frontières se refermant les unes après les autres. Le président polonais est même allé jusqu’à envoyer son avion personnel récupérer ses sauteurs engagés en Scandinavie dans le Raw Air. Baisser le rideau n’a pas seulement privé les fans de spectacle, cela a aussi fragilisé économiquement tout un secteur. Vint ensuite le temps du confinement. Puis celui du déconfinement, mot inventé pour l’occasion. Mais la planète n’en avait pas fini avec la Covid-19. Au début, biathlètes, fondeurs et autres compétiteurs ont certes pu se préparer, comme à l’habitude ou presque, car sont apparus masques et distanciation sociale. Ils ignoraient aussi à quelle sauce l’hiver allait être mangé. Les calendriers publiés par l’IBU, la FIS et la Visma Ski Classics n’avaient rien de définitif. Allaient-ils seulement pouvoir courir? Se rendre en Scandinavie pour prendre le départ des épreuves? À la rentrée, les indicateurs sanitaires ne rassuraient personne. Dans la classe des nations, la France ne faisait pas figure de bon élève. Si bien que les équipes étrangères qui avaient un temps imaginé venir s’entraîner dans ses montagnes, à Font-Romeu ou encore à Bessans, préféraient annuler leur séjour. Prudence est mère de sûreté. De son côté, la Fédération française de ski décrétait le huis clos jusqu’au 15 octobre. Aucun public à La Féclaz et Arçon pour encourager Fillon-Maillet et les autres. Les tests PCR sont devenus le sésame pour participer à des compétitions. Lors de la première étape du Summer Tour de biathlon, Fabien Claude et Gilonne Guigonnat, positifs, étaient dès lors écartés, tout comme Justine Braisaz qui n’avait pas reçu ses résultats à temps. En novembre, alors que l’Hexagone se retrouvait confiné une seconde fois, les biathlètes n’ont pas pu effectuer un dernier stage à Sjusjøen, où ils devaient aussi participer à la coupe norvégienne (finalement annulée). Dix jours de quarantaine ont eu raison de leur envie de courses internationales. C’est donc sur une piste tracée à Bessans grâce au snowfarming qu’ils ont terminé leur préparation.

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