Jeudi 24 janvier 2013 - N째 1978 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro
a c t ua l i t é Droit de vote des résidents étrangers
« Avant tout, une affaire de dignité » 3 questions à Cheikh Sow
Chambres d’Agriculture
Elections
Cheikh Sow vit depuis 26 ans en France, 18 ans à Bègles, où il est adhérent du PCF. Militant de l’éducation populaire, chanteur du groupe Afroguinguette, écrivain, il fut aussi chroniqueur sur l’Afrique dans notre hebdo… Où en est le citoyen ? Les Nouvelles. Du Sénégal en France, quel a été ton cheminement ? Cheikh Sow. Pas très original… Celui d’un ancien étudiant étranger devenu travailleur étranger. Je dis bien : « pas très original », car les parcours migratoires sont à la fois singuliers et multiples. A côté de la figure traditionnelle du travailleur immigré, OS, ouvrier agricole, il y a la femme immigrée qui n’est pas venue que pour rejoindre son mari, il y a l’ex-refugié politique, il y a l’ancien étudiant, il y a l’aventurier qui pose enfin ses sandales, il y a les amoureux qui se regroupent… Parmi tous ceux-là, il y a celles et ceux qui ont fait le choix de demander la naturalisation. Certains l’ont obtenue, un plus grand nombre ont renoncé devant la complexité et la lourdeur de la démarche. C’est ce qui explique également le refus de certains étrangers d’entamer cette démarche de nationalisation, refus renforcé par le relent assimilationniste que revêtent certaines questions de la procédure. Je fais partie de ce dernier lot. L.N. Travailleur et militant de l’éducation populaire, tu as écrit un livre sur la démocratie participative*, tu t’es engagé dans des campagnes électorales, des actions citoyennes pour ce droit de vote… C.S. J’ai eu la chance de suivre une ligne cohérente entre mes idées et mes actions et de travailler dans le milieu dit de l’éducation populaire, avec souvent beaucoup d’interrogations. C’est ainsi que j’ai été amené à regarder cette question de la démocratie participative qui, sans que cela soit dit explicitement, semble constituer une réponse à l’absence de droit de vote des étrangers. Le livre aborde un peu cette question car la sempiternelle participation des habitants s’adresse aux territoires dits sensibles où habitent une majorité d’étrangers qui sont rarement informés de ce qui se « trame » sur leur espace de vie. Et je crois que cela se passerait autrement si 2 • Les Nouvelles 24 janvier 2013
Nouvelles des luttes
ces étrangers pouvaient jouer sur la balance électorale. C’est une hypothèse. L.N. Pourquoi, selon toi, le gouvernement traîne-t-il à mettre le texte de loi en débat à l’Assemblée, alors que le temps presse pour rendre ce droit effectif dès les municipales de 2014 ? C.S. Je ne suis pas dans leur tête !!!! On dit en français populaire, « jamais deux sans trois ». Des engagements de campagnes ont été pris sur le droit de vote des étrangers par divers candidats, à gauche comme à droite, qui se sont assis sur leurs promesses électorales. Plusieurs arguments, pour ne pas dire arguties, ont été avancés. Il y a le fameux argument du risque d’un vote « ethnique » ou « immigré » qui ne résiste pas à l’analyse. C’est une insulte faite aux étrangers non communautaires que l’on qualifie d’hommes et de femmes incultes en affaires démocratiques du fait de leur origine nationale et « culturelle ». Je rappelle que depuis la ratification du Traité de Maastricht en 1992 et par une dérogation apportée au principe de nationalité, les ressortissants communautaires ont obtenu le droit de vote aux élections européennes et municipales s’ils sont inscrits sur des listes électorales complémentaires. Donc un Sénégalais voterait pour un Séné-Gaulois là où un Portugais ou un Anglais ne ferait point de différence ?!!!! Il y a le fumeux argument de la non-réciprocité qui lui aussi vole en éclat car au Burkina Faso, depuis 1993, les étrangers résidant depuis 10 ans ont le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales ; que la nouvelle Constitution marocaine prévoit depuis 2011, explicitement, que les étrangers puissent participer aux élections locales.
J’ajoute que pour la France, c’est une régression historique et un retard européen pour le pays pionnier dans les droits de l’homme. Je rappelle que l’article 4 de la Constitution du 24 juin 1793 accordait en principe la citoyenneté « à tout étranger qui, domicilié en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse une Française, ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard, tout étranger enfin qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité ». Des pays comme l’Allemagne, l’amie de la France, ont accordé ce droit comme la Belgique, le Danemark… Le droit de vote est avant tout une affaire de dignité, une question d’humanité reconnue. Je suis un utopiste et j’espère le rester. C’est pourquoi je pense qu’obtenir partout dans le monde le droit de vote des étrangers, c’est rendre concrète cette idée de citoyen du monde. Cela dépasse la France et la France ne doit pas être en reste pour son histoire, la place qu’elle espère occuper dans le concert des nations. C’est pourquoi je partage ce combat avec les militantes et militants de la gauche solidaire et internationaliste.
* « Plus on en parle moins on en fait », Cheikh Tijaan SOW. Editions La Cause du Poulailler, 2012, 108 pages. 8 €.
www.pcf.fr/34065
Jusqu’au 31 janvier, les salariés des professions agricoles élisent leurs représentants, par correspondance. Il s’agit d’un moment important de démocratie sociale dont les enjeux sont importants tant les pouvoirs économiques et sociaux de ces Chambres sont réels. Dans un secteur où les conditions de travail sont souvent très pénibles et où les salaires sont de misère, nombreux sont ceux qui, même avec un emploi stable n’arrivent plus à se loger, se nourrir, joindre les deux bouts. Le nombre d’accidents de travail et des maladies professionnelles explose, du fait de la dégradation des conditions de travail. Dans le même temps, la protection sociale et les retraites sont remises en cause, la Mutualité Sociale Agricole (MSA) attaquée, la santé privatisée. Au nom de la saisonnalité, la précarité de l’emploi devient la règle, de plus en plus de salariés cumulent les contrats saisonniers et les petits boulots. 80% des salariés agricoles sont payés au SMIC. En Gironde, alors qu’une forte attente s’exprimait pour l’augmentation des salaires des salariés agricoles lors de la négociation du 19 septembre 2012, la CGT ne peut se satisfaire d’une augmentation de 1,4% proposée par le patronat à partir du 1er septembre 2012 (en dessous de l’augmentation du SMIC du 1er juillet de 2%).
www.cgt-gironde.org
Mariage pour toutes et tous
Pour une égalité complète
Plus de 2 000 manifestants-tes, samedi 19 janvier à Bordeaux, pour l’égalité des droits à l’appel du collectif pour l’égalité, associations, organisations et partis politiques, dont le PCF. (photo Sud-Ouest)
Le Barp
Non au racisme Oui au vivre ensemble
Près de 70 personnes se sont rassemblées le 19 janvier à l’appel de 17 organisations suite aux actes de violences racistes répétés contre le lieu de prière de l’association marocaine et ses environs (AMBE). Une déclaration commune et été lue par des réprésentants de l’assemblée citoyenne du val de L’Eyre du Front de Gauche et une lettre ouverte est envoyée aux ministres de l’Intérieur et de la Justice. SOS Racisme 33 a déposé une plainte contre X. (photo Sud-Ouest)
a c t ua l i t é
Editorial
Sécurisation de l’emploi
Stop à l’accord « préhistorique » ! L’intersyndicale -CGT, FSU, Solidaires, UNEF- appelle à la riposte par une large mobilisation interprofessionnelle Dans un communiqué, les organisations syndica les appellent à la grève et aux rassemblements le 31 janvier. Elles ont également décidé d’un large déploiement auprès des salariés pour informer du contenu de l’accord et un débat public le 21 février avec Gérard Filoche, inspecteur du travail. « On ne laissera pas plumer les salariés » annonce l’intersyndicale qui rejette l’accord régressif interprofessionnel*, le qualifiant d’accord « préhistorique » alors que le gouvernement le proclame « historique » et veut le faire transposer directement dans la loi. Oui a l’emploi et à l’augmentation des salaires Pour l’intersyndicale « les propos du Medef « les licenciements d’aujourd’ hui seront les emplois demain » sont « graves et irresponsables ».
Les syndicats rappellent qu’en Gironde « au nom de la compétitivité, de la rentabilité, plusieurs entreprises sont menacées de fermetures et des centaines de salariés au chômage sans compter l’emploi induit qui va disparaître [plongeant] des familles dans la misère ». Un accord de flexilité L’intersyndicale souligne que cet accord est d’abord « de flexibilité » et « permettra de licencier sans raison, de baisser les salaires, d’exiger la mobilité ». Il « va plonger notre pays dans la récession et augmenter la précarité ».
« La prise en compte de la précarité, de l’égalité femmes/ hommes et la relance de l’industrie » sont « des déclarations incantatoires » quand le gouvernement « fait strictement l’inverse en répondant aux désirs du Medef et des financiers ». Pour la Cgt , il n’y a aucune raison de faire le cadeau au Medef « de transposer l’accord « tel quel » dans la loi » et appelle à la mobilisation partout « pour que la loi à venir, rompe avec la politique précédente et construise réellement de la sécurité pour l’emploi des salariés ». * rejeté par la CGT et FO, signé par le patronat (Medef, UPA,CGPME) et les syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC),
Manifestation Jeudi 31 janvier, 11h 30 place de la République à Bordeaux
Parlementaires Front de Gauche
Pas d’accord « tel quel »
Les élu-e-s Front de Gauche diront non à l’accord qui est « d’abord la sécurisation du licenciement » Pierre Laurent, sénateur communiste, appelle le Parlement à « trouver d’autres bases » que cet accord : « Nous, nous n’accepterons pas de le transcrire cet accord en l’état » et invite à travailler pour « aller plus loin sur la sécurisation
de l’emploi ». S’expliquant dans la presse, il précise que « malheureusement, ce qu’il y a d’abord dans l’accord, c’est des mesures de sécurisation du licenciement pour les patrons », avec le chantage aux salariés : « On va maintenir votre
Sidérurgie
Commission d’enquête Sur proposition des députés communistes-Front de gauche, l’Assemblée nationale devait adopter, le 23 janvier, la création d’une commission d’enquête parlementaire sur « la situation de la sidérurgie française et européenne dans la crise économique et financière et les conditions de sa sauvegarde et de son développement ». La question est d’une actualité brûlante après l’affaire ArcelorMittal où la direction a signé un accord avec le gouvernement dont tous les syndicats disent qu’il ne garantit en rien l’avenir du site. Pour Alain Bocquet, député (PCF) du Nord et rapporteur de cette commission, « il est prioritaire d’interroger pour réformer les orientations qui ont mis les sidérurgies françaises et européennes au bord du gouffre alors qu’elles sont les plus efficientes du monde et que la demande d’acier est croissante » … « Il n’y a pas de temps à perdre » pour « investir et renouveler les procédés de fabrication, et ainsi redévelopper la sidérurgie », qui est « l’interface d’activités industrielles majeures et très diversifiées » (l’automobile, les transports, les énergies, le bâtiment…). En commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, l’ensemble des groupes, à l’exception de celui de l’UMP qui s’est abstenu, a soutenu la création de cette commission d’enquête.
emploi, mais augmenter votre temps de travail et réduire votre rémunération. ». Ajoutant que « à l’arrivée, quelques mois ou quelques années plus tard, les salariés ont eu et l’accord et la suppression de leurs emplois ». Reculer les droits sociaux Constatant les inquiétudes à la gauche du Parti socialiste et chez les syndicalistes, le secrétaire national du PCF estime que « ’il y a matière à d’autres bases que celles trouvées dans cet accord Cfdt-Medef ». Contrairement à ce que dit Pierre Moscovici (PS) qui a appelé les députés et sénateurs à transposer l’accord dans la loi « sans le changer », Pierre Laurent fait le pari « qu’il y aura un débat parlementaire », n’imaginant pas « au nom de quel argument on va demander à une majorité de gauche de voter un accord qui ferait reculer les droits sociaux, alors que la vocation de la gauche est de faire le contraire ».
L’alternative à l’austérité, dès aujourd’hui, pas en 2017 Quel serait l’état d’esprit de notre peuple si les journaux -papiers, radios, télévisés- se posaient la question de la justesse des politiques d’austérité alors que notre pays n’était endetté qu’à hauteur de 20% du Produit Intérieur Brut (PIB, c’est-à-dire « de la valeur des richesses produites par le travail ») au lieu de « l’endettement » actuel de 92% ? Tous les discours fatalistes sur les thèmes « on ne peut pas faire autrement », « on ne peut pas ne pas s’attaquer à cette question de la dette » et qui engendrent les politiques de « compétitivité » cassant le code du travail, précarisant les salariés, seraient mieux perçus pour ce qu’ils sont : permettre à ceux qui se sont déjà beaucoup enrichis de continuer à le faire ! Alors, prendre le temps de faire réfléchir autour de nous sur le pourquoi nous en sommes à 92% n’est pas une perte de temps, au contraire : je partage cette phrase de la base commune de discussion du 36ème congrès : «… plus la crise sera comprise, plus les solutions se dessineront et plus l’espoir pourra gagner du terrain… ». La décision, prise il y a 40 ans par Giscard d’Estaing, de modifier le statut de la Banque de France et de lui interdire de prêter à l’Etat à taux nul, avec les réductions successives des prélèvements sur le capital, voilà les raisons fondamentales de la dette ! Et les traités européens inscrivant la même interdiction à la Banque Centrale Européenne (BCE) ont obligé les Etats à emprunter aux banques privées qui, un comble, peuvent, elles, emprunter à la BCE avec des « taux bas » voir « nuls » (1 000 milliards d’€ de fin novembre 2011 à mars 2012) et s’enrichissent sur le dos des peuples en pratiquant des prêts à « taux élevés » aux Etats… Alors qu’elles ont aussi été aidées par les Etats en pleine crise (1 600 milliards d’€). Ce ne sont donc pas les peuples grecs, espagnols, etc… qui ont engendré les dettes, ce sont bien des êtres humains, qui ont fait des choix politiques, qui ont entraîné ces crises ! De l’argent, il y en a : Pas question de nous faire pleurer sur ceux à qui on veut prendre 75%, au-delà du million d’euros (c’est-à-dire au dessus de 890 fois le SMIC). Pas question non plus d’accepter des « remèdes » qui perpétueraient les crises et aggraveraient la vie des gens. Construire l’alternative à l’austérité, voilà le défi qui nous attend. Pas en 2017, mais bien dès aujourd’hui. La bataille à mener au niveau européen, pour gagner l’obligation de la BCE à prêter directement aux Etats, fait partie de ce chantier !
Michel Dubertrand membre du comité exécutif du PCF 33 membre du conseil national
Les Nouvelles 24 janvier 2013 • 3
c a m pa g n e n at i o n a l e d u f r o n t
L’alternative à l’austérité, c’est possible
Le Front de gauche lance sa campagne nationale et présente 25 propositions « Le Front de Gauche a contribué à la défaite de Nicolas Sarkozy. Il souhaite maintenant une politique qui réponde à la nécessité de sortir notre pays de la crise et qui réponde aux attentes nombreuses en matière d’emploi, de pouvoir d’achat, d’accès à l’éducation, aux soins, à la culture… Depuis 6 mois, les grands axes de la politique du gouvernement ne répondent pas à ces attentes. François Hollande et le gouvernement ont d’abord fait adopter le traité européen qui impose la restriction continuelle des dépenses publiques et met en place des politiques d’austérité. Ils ont ensuite accordé un cadeau de 20 milliards aux grands patrons alors que notre économie souffre déjà des intérêts somptueux payés aux
banques privées et des richesses accaparés par les actionnaires des grandes entreprises. Enfin, s’il ratifiait un accord sur l’emploi initié par le Medef, il s’engagerait sur une voie qui, si elle devient une loi, va entraîner toujours plus de flexibilité et de nouvelles dégradations du code du travail. Cette politique social libérale va à l’échec. Toutes les politiques du même type ont échoué en Europe où déjà 8 pays sont en récession. Nous ne voulons pas que la France suive la même voie. De juin 2011 à décembre 2012, les mesures budgétaires prises ou annoncées par le gouvernement représentent 45 milliards soit 2,25% du PIB et les experts les plus mesurés comme ceux de l’OFCE (Office français de la conjoncture économique) prévoient que cela se traduira par une
La lettre des députés(e)(s) du Front de Gauche Communistes, républicains, citoyens
www.gironde.pcf.fr/34714
premières mesures pour
changer d’orientation
baisse du PIB de 3,6%. Et ces mesures n’incluent pas le nouvel « effort » que va nécessiter le pacte de compétitivité. Toutes ces orientations sont dans le droit fil des logiques libérales suivies par les gouvernements précédents et c’est pour cela que nos parlementaires ont refusé de voter le budget de ce gouvernement. Le Front de Gauche s’oppose à cette politique d’austérité du gouvernement Ayrault. Il entend démontrer qu’une autre politique à gauche est possible porteuse d’une alternative globale aux politiques d’austérité. Partout en Europe, des résistances populaires se développent pour imposer une autre logique qui donne la priorité aux besoins sociaux et environnementaux. Nous voulons des politiques qu i ser vent « l ’Hu ma in d’abord » et pas les marchés financiers : c’est une autre orientation économique, sociale et écologique dont la France a besoin.
Nous voulons agir avec toutes celles et tous ceux qui partagent cet objectif et construire sur cette base un rassemblement majoritaire qui impose une autre politique. Face à l’arrogance du Medef, nous voulons faire entendre la voix de celles et ceux qui souffrent de ces politiques d ’austérité et démontrer qu’une alternative existe. Ensemble, agissons pour montrer que « l’alternative à l’austérité c’est possible ». En meeting le 23 janvier à Metz, le Front de gauche a présenté les 25 premières mesures pour changer d’orientation, avec la participation de nombreux syndicalistes et des dirigeants des organisations membres du Front de gauche : Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent, Myriam Mar tin, Christian Picquet et Clémentine Autain.
Dégager les moyens financiers pour l’investissement et l’emploi Des mesures immédiates pour dégager des recettes nouvelles
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Suppression des niches fiscales et sociales sans utilité sociale, économique et écologiques (a minima 42 milliards) à commencer par les niches fiscales liées à l’impôt sur les sociétés (80 Mds€)
2
Réforme de l’impôt sur le revenu pour le rendre progressif avec 14 tranches dont la dernière à 100% (au delà de 360 000 euros net par an) ; taxation de tous les revenus du capital au même niveau que le travail (20 Mds€)
3
Suppression des exonérations de cotisations sociales (30 Mds€)
4
Doublement de la taxe sur les poids lourds (2,4 Md€) et taxation à la source de la dépense publicitaire des entreprises
Réorientation démocratique des banques et de la finance
5
Une réelle réforme bancaire pour briser les conglomérats bancaires : séparation organisationnelle et financière stricte des banques de dépôts des banques d’affaires; participation de représentants des salariés, des collectivités locales, de l’État, des usagers au Conseil d’administra-
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Voilà pourquoi nous lançons une grande campagne : dans toute la France, nous allons faire connaître nos propositions alternatives à l’austérité. Nous voulons faire entendre qu’une autre logique existe à gauche, que d’autres solutions sont possibles, sont crédibles et applicables par une majorité et un gouvernement décidé à rompre avec le libéralisme et le social libéralisme. Nous voulons en débattre avec vous, les enrichir de votre propre expérience, agir ensemble pour imposer tout de suite des mesures vitales. Nous pensons que l’implication populaire des travailleurs, des jeunes des chômeurs est la clé pour faire prévaloir l’humain sur la dictature de l’argent. Nous nous adressons largement au-delà des composantes du Front de Gauche, à toutes celles et tous ceux qui, à gauche et dans le mouvement social, souhaitent une politique en rupture avec la financiarisation de la société et le productivisme.
tion des banques de dépôts
6
Combattre la spéculation : interdire les produits financiers à risques … et les transactions financières avec les paradis fiscaux; réintégrer les opérations dites «hors bilan» dans les comptes des banques.
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A partir notamment de la banque publique d’investissement (BPI), des banques publiques existantes et des fonds régionaux, imposer une sélectivité du crédit en fonction de critères de développement économiques (création de valeur ajoutée dans les territoires), sociaux (emploi, salaires, formation) et écologiques (économies d’énergie et de matières premières) en liaison avec la création d’un pôle financier public et avec un refinancement sélectif de la BCE, en lien avec la Banque de France.
Libérer les finances publiques des griffes du marché financier
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Créer un pôle financier public, doté de licences bancaires, en lien étroit avec la banque de France, réunissant en réseau les établissements de la nouvelle Banque publique d’investissement, la Banque postale, la Caisse des dépôts et ses filiales, les services de Bercy, l’Agence française de développement, la Coface, la Caisse nationale de Prévoyance et destiné à mobiliser
l’ensemble du système financier en vue de financer les projets en faveur de la recherche, de l’emploi, des qualifications, du logement, des transports, des services publics, de la transition énergétique et écologique, en liaison avec les réseaux bancaires et d’assurance mutualistes. Ce pôle, renforcé par la nationalisation de groupes bancaires aujourd’hui privés comme BNP Paribas, la Société générale ou BPCE, agirait pour que les crédits bancaires financent en priorité les projets de développement des collectivités territoriales et les plans syndicaux alternatifs aux plans patronaux de restructurations et de suppressions d’emplois.
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Pour diminuer la charge annuelle de la dette (50 Md€) adoption d’une loi permettant de lever le secret sur la liste des bénéficiaires du «service de la dette», mise en place d’un audit citoyen de la dette accompagnée d’une commission d’enquête parlementaire qui diront la part de cette dette liée à des investissements utiles et celle issue des cadeaux fiscaux.
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La BCE doit pouvoir financer avec la Banque de France et les autres banques nationales de l’Eurosystème, par création monétaire, un « Fonds de développement social, écologique et solidaire européen » pour l’expansion des services publics et de leur emploi.
d e g a u c h e p o u r l’ a lt e r n at i v e à l’ a u s t é r i t é : c ’ e s t l a n c é ! De nouveaux droits pour protéger les salaries et développer l’emploi Développer le pouvoir d’achat et combattre la précarité
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Augmenter le SMIC à 1700 euros brut, salaire minimum hiérarchique de base et les conventions collectives doivent pleinement reconnaître les qualifications de tous les salariés aux différents niveaux. Relever les minimas sociaux et les indexer sur le SMIC avec l’objectif de supprimer en cinq ans tout revenu en dessous du seuil de pauvreté. Revaloriser le point d’indice des fonctionnaires. Impulser une dynamique de hausse générale des salaires en mettant en place une convention nationale annuelle de négociations interprofessionnelles sur les salaires et la formation, ainsi qu’un « Conseil d’orientation des salaires » définissant un taux minimum Interprofessionnel de croissance des salaires avec responsabilité des entreprises et permettant aux pouvoirs publics d’intervenir en cas de carence des négociations. Instaurer un salaire maximum à 20 fois le salaire minimum
de l’entreprise comme c’est déjà le cas dans les entreprises publiques. Faire respecter l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Ouvrir le droit aux allocations chômage dès le premier mois de travail, prolonger la durée d’indemnisation des chômeurs pour stopper l’augmentation du nombre de fins de droits.
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Confirmer les 35h comme durée légale du temps de travail et le droit à la retraite à 60 ans. Dans la reprise d’une logique globale de réduction du temps de travail permettant de créer des emplois, limiter le recours à l’annualisation et au travail le dimanche (avec majoration salariale obligatoire), réduire les durées maximales autorisées (aujourd’hui 10h par jour et 48h par semaine), renchérir les heures supplémentaires.
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Réaffirmer le CDI à plein temps comme norme du travail limiter les CDD à 5% par entreprise, à 10% pour les entreprises de moins de 50 salariés ; renforcer les effec-
tifs de l’Inspection du Travail, adopter une loi d’amnistie des syndicalistes, rétablir la hiérarchie des normes entre la loi et les conventions d’entreprise; supprimer la « rupture conventionnelle » ; interdire le temps partiel imposé, encadrer la soustraitance en étendant au donneur d‘ordres la responsabilité sociale en fonction de son importance pour le sous-traitant, sanctionner les entreprises qui ne mettraient pas en œuvre l’égalité de salaires entre les femmes et les hommes
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Blocage des loyers pour deux ans, abrogation des franchises médicales, remboursements à 100% des dépenses de santé en y incluant les lunettes et les soins dentaires et mise en place d’une tarification sociale permettant l’accès de tous à l’eau et à l’énergie.
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Mettre en place un statut social pour tous les jeunes permettant l’autonomie des jeunes en formation via un système d’allocations financées par la solidarité nationale.
De nouveaux droits pour s’opposer aux licenciements
Une « sécurité sociale professionnelle »
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Un nouveau statut du travail salarié instituant une sécurité sociale professionnelle pour assurer aux travailleurs privés d’emploi la continuité de leurs droits, que ce soit en matière de rémunération ou de protection sociale ainsi qu’une formation professionnelle leur garantissant de trouver un emploi de niveau équivalent à celui qui était le leur avant la perte de leur activité. La mise en réseau des missions d’indemnisation et de placement avec celles de la Formation professionnelle constituera le socle de cette politique. Des fonds nationaux et régionaux, alimentés notamment par une nouvelle cotisation patronale, permettront de contribuer à financer cette politique vers un système de sécurisation de l’emploi et de la formation ouvrant à tous les membres de la société la possibilité d’une mobilité professionnelle choisie sans jamais passer par la case « chômage ».
Une loi d’interdiction des licenciements économique dans les entreprises en bonne santé financière doit être mise en place. En outre, dans toutes les entreprises, face aux projets de suppressions d’emploi, les représentants des salariés doivent disposer d’un droit de veto suspensif permettant l’examen de la situation de l’entreprise et des alternatives économiques possibles, avec un droit de préemption des salariés sur leur entreprise en cas de dépôt de bilan ou de délocalisation pour reprendre à leur compte la production de ces entreprises sous des formes coopératives ou d’économie sociale, et avec un droit de mobilisation des crédits bancaires pour réaliser un plan de développement de l’entreprise. Favoriser cet accès au crédit sera l’un des rôles du Pôle financier public.
Un développement économique, social et écologique créateur d’emplois Des nationalisations démocratiques au service de l’intérêt général
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Pour l’emploi mais aussi pour l’intérêt général du pays, l’intervention de l’Etat est légitime pour mettre en place un contrôle social des entreprises présentes dans certains secteurs économiques, qu’il s’agisse de maintenir, de transformer et de développer des filières industrielles dans le cadre d’une production nouvelle sur des critères sociaux et écologiques comme à Florange ou de maîtriser des secteurs stratégiques comme celui de
l’énergie ou du crédit. De nouveaux pouvoirs des salariés permettraient de mettre en œuvre de nouveaux critères de gestion de ces entreprises en favorisant également les coopératives et le développement de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Transition énergétique et réindustrialisation par la planification écologique
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En s’appuyant sur le pôle financier public et le Fonds Européen (point 8 et 10), mobiliser les investissements en faveur des énergies renouvelables, du développement des transports publics ferroviaire,
fluvial et maritime côtier, de la mise en œuvre d’un grand plan fret et ferroutage, de la construction de 200 000 logements par an et d’un vaste plan d’isolation thermique des logements avec l’objectif de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et mettant de strictes conditions d’emploi et de qualifications. Nous proposons aussi un doublement de la taxe sur les poids lourds (2,4 Md€) et taxation à la source de la dépenses publicitaires des entreprises
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Mettre en place des commissions régionales et départementales de l’emploi,
Le développement des services publics pour répondre aux besoins
de la formation et du développement rassemblant tous les acteurs concernés : employeurs, syndicats, élu-e-s et collectivités. En finir avec les aides publiques et les exonérations de cotisations sociales aux entreprises dont l’inefficacité a été prouvée et les remplacer par des interventions ciblées, sous forme de bonifications d’intérêts ou de garanties d’emprunts pour que les banques financent les projets les plus efficaces en termes de création ou de préservation d’emplois, de développement de la qualification de la main-d’œuvre, de préservation de l’environnement, de développement maîtrisé des territoires.
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Créer massivement des postes de fonctionnaires, à commencer par 70 000 dès cette année, titulariser les 800 000 précaires de la fonction publique, augmenter réellement et de façon pérenne les numerus clausus des professions médicales et para médicales pour améliorer et développer les services publics comme ceux de la santé,de l’emploi, de l’éducation nationale, de l’écologie, du logement social ou de la petite enfance par exemple.
Desserrer les contraintes, changer l’Europe, pour un autre modèle économique Refuser d’appliquer le pacte budgétaire, la règle d’or et les directives de Bruxelles
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La France doit agir pour le réaménagement négocié des dettes publiques en supprimant la part illégitime de ces dettes après un audit citoyen ; pour les résorber, nous proposons leur financement à taux réduit par les banques publiques souscrivant les obligations du trésor au taux fixé par lui. La France doit agir pour que la BCE puisse prêter directement aux États à
taux faibles, voir nuls et acheter des titres de la dette publique directement aux États pour promouvoir l’emploi, la formation et les services publics afin de satisfaire les besoins sociaux et écologiques.
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Remettre en cause la liberté totale de circulation des capitaux, refuser d’appliquer les directives de libéralisation des services publics et travailler à une harmonisation fiscale, un véritable « serpent fiscal européen », en exigeant une imposition minimale des entreprises pour empêcher
le dumping social.
Promouvoir un progrès humain durable
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Se battre au niveau européen pour un salaire minimum dans chaque pays, représentant au moins 60% de leur PIB par habitant, en respectant le principe de non régression sociale (la règle nationale l’emport si elle est supérieure à celle de l’UE) et engager dans le même temps un processus de convergence vers le haut ; la progressivité de l’impôt sur le revenu avec un nombre minimal de tranches,
la limitation du taux de TVA et l’exigence d’égalité femme/ homme dans les législations du travail de chaque pays
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Créer un Fonds européen de développement social, écologique et solidaire (point 10) et un visa social et écologique pour les échanges commerciaux. Remettre en cause les accords de libre échange actuels et promouvoir des accords internationaux, européens et bilatéraux, de codéveloppement avec les peuples des pays émergents et en développement.
Les Nouvelles 24 janvier 2013 • 5
pa i x e t so l i dar i t é s Mali
Ne pas tomber dans l’ornière du néocolonialisme par Patrick Le Hyaric, député européen Ce pays et plus largement l’Afrique de l’Ouest vivent depuis des mois une tragédie. Plusieurs groupes politico-militaires, radicaux et fanatiques, parfois impliqués dans le trafic de la drogue et pratiquant la prise d’otages, ont l’ambition de mettre le Mali en coupe réglée, d’y instaurer une charia inhumaine avec, comme premières victimes, les femmes et le patrimoine culturel. En guerre contre les gouvernements élus et les populations, ils occupent le Nord du pays, installant de fait une partition de la République du Mali. Profitant des difficultés de mise en œuvre des résolutions de l’ONU, ces groupes ont lancé une offensive militaire en direction du Sud, conquis plusieurs villes jusqu’à menacer la capitale Bamako, que l’armée régulière malienne s’est avérée incapable de défendre. C’est l’avancée de ces groupes qui a conduit le Chef de l’Etat à répondre favorablement, dans l’urgence, à la demande d’intervention formulée par le Président de la République du Mali. Et s’il y a eu urgence, c’est pour une large part dû au fait que certaines puissances ont sciemment décidé de s’appuyer sur les groupes terroristes et d’empêcher l’application de la résolution dite 2085 du 20 décembre 2011 du Conseil de
sécurité de l’ONU qui « autorise le déploiement d’une force internationale au Mali ». Dans l’absolu, nous aurions évidemment préféré que la France dispose d’un mandat explicite de l’ONU et que dans ce cadre, une coalition internationale soit réunie. L’évolution dramatique de la situation sur le terrain ne l’a pas permis. Nous mesurons à cette occasion que certaines non-interventions peuvent aboutir à laisser se développer de longues guerres contre la souveraineté des populations et les libertés. Les dangers sont considérables pour les otages, pour les soldats. Les risques restent immenses mais ceux qui auraient découlé du succès de la percée des terroristes les surpassent tous. Cette opération militaire doit être la plus courte possible et il ne faudra pas tomber dans les ornières du néo-colonialisme. Il conviendra plutôt, sans attendre, d’agir dans une double direction : aider le pouvoir civil malien à obtenir un accord avec les forces politiques démocratiques pour engager à terme un processus électoral. La mise en œuvre d’un tel accord doit pouvoir se faire sous l’égide de l’ONU qui doit aider à constituer une force militaire régionale, contrôlée par l’Union africaine et les commu-
Maurice Audin
Le silence est enfin rompu ! Qui parmi tous nos camardes savait qu’il avait existé (si peu d’années) ? Pour moi et pas mal de communistes algériens, il restait en nos cœurs une déchirure. Allait-on un jour en parler, le faire connaître en France ? Heureusement, Josette, sa digne épouse a bousculé ce monde de sourds et si le Nicolas n’a rien voulu entendre, c’est à François que revient la palme* ! Ah, comme j’aurais voulu être sur cette place à Alger en pensant quand même au Parti communiste Algérien tellement oublié et qui a ressurgi pour cette occasion. Maurice Audin, mort et supplicié par les paras français, j’en eu le cœur brisé quand en Algérie, je faisais partie des clandestins. On parle de la colonisation mais on oublie trop que la France pensait que l’Algérie faisait partie des départements français, oui là où on appliquait les lois coloniales ! Je tenais à faire ce petit viatique car à l’aube de mes 84 ans, je garde toute ma foi dans mon Parti, qu’il soit français ou algérien. Partout où j’irai je suis communiste et je pleure Maurice Audin. Jackie Bonneval – cellule Georges Sens (Caudéran) * En visite officielle en Algérie, François Hollande a rendu hommage le 20 décembre 2012 au mathématicien communiste Maurice Audin, arrêté et torturé jusqu’à la mort par des parachutistes français en 1957, en pleine guerre d’Algérie, ce qui n’est à ce jour toujours pas officiellement reconnu.
6 • Les Nouvelles 24 janvier 2013
Réaction ARAC
Pour un Mali démocratique, indépendant et souverai
Communiqué de l’Association Républicaine des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, des Combattants pour l’Amitié, la Solidarité, la Mémoire, l’Antifascisme et la Paix
nautés économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest, afin de faire respecter les frontières du Mali et de réduire les groupes radicaux islamistes, dans toutes les régions. Mais ceci n’aura aucun effet de long terme si la France et l’Union européenne ne s’engagent pas dans de nouveaux projets de co-développement durable pour tous les peuples, particulièrement pour assurer un nouvel avenir à la jeunesse africaine. Il y a urgence tant la situation de ces derniers mois a favorisé le déploiement des forces de déstabilisation guerrière ou terroristes au dépend de la stabilité, de la démocratie, de la souveraineté. Et au-delà, une courte réflexion qui méritera développement : Pourquoi les autorités publiques internationales, européennes ou nationales attendent-elles le développement de guerres et de crises jusqu’à leur paroxysme pour agir ? Ici par la voie militaire, là par des politiques qui font payer aux peuples une crise dont ils ne sont pas responsables, ailleurs, par la spéculation sur les aliments qui aggrave la famine, partout est entretenu le terreau sur lequel progressent les extrémismes dès lors que les peuples ne trouvent pas ou plus d’issue progressiste.
« Le peuple ami du Mali est aujourd’hui placé dans une situation dramatique qui résulte de l’instabilité et de la terreur imposées depuis des mois par les fondamentalistes islamistes. Plus de 230 000 personnes ont été déplacées et leurs familles, nombreuses sur notre territoire, sont inquiètent et réclament une intervention internationale pour rétablir la démocratie. Nous leur sommes solidaires sans oublier les familles de nos otages et nos soldats engagés dans l’intervention périlleuse de notre armée devenue nécessaire. S’abstenir eut été une lâcheté inadmissible. Toutefois, l’opération militaire déclenchée appelle impérativement la clarification des buts de cette guerre, son objectif de reconstruction d’un état démocratique au Mali car la guerre est toujours la dernière des solutions, la moins bonne et la plus incertaine, qui sans ces dispositions, pourrait conduire à un enlisement. Il faut rappeler que les frontières des pays de cette région de l’Afrique ont été imposées artificiellement par les grandes puissances occidentales colonisatrices qui n’ont pris en considération que leurs intérêts, méprisant l’histoire et la vie de chacun des peuples concernés. A cela se sont ajoutés le poids de la colonisation, l’intervention en Libye qui a contribué à la déstabilisation de la région et a fourni aux groupes extrémistes des moyens logistiques et des armes qu’ils utilisent aujourd’hui, sans oublier le soutien et les financements scandaleux qui leurs sont apportés par les pétromonarchies arabes, qui jouent sur les divisions du monde islamique, n’hésitant pas à déstabiliser des régions entières pour appuyer des régimes obscurantistes. Bamako était en droit d’appeler le gouvernement français pour assistance en légitime défense, face aux agressions extérieures, dans l’attente qu’il soit relayé par les décisions du conseil de sécurité de l’ONU. Le temps presse, l’intervention de la France doit être complétée au plus vite par d’autres concours. Les troupes des pays africains doivent prendre le relais de cette intervention. Les alliés de la France doivent passer des déclarations de solidarité aux actes et l’Union Européenne restée inerte jusqu’ici, doit entrer en action évidemment solidaire. Les peuples d’Afrique doivent être soutenus dans leurs efforts pour retrouver leur dignité et assurer leur développement, sans ingérence ni domination. La solution au chaos et à la déstabilisation du continent africain est politique, sociale et économique. Les pays du Nord doivent enfin promouvoir un développement partagé de la planète. Ainsi les intérêts mutuels de la France et du Mali passent par la défense des intérêts économiques et politiques du peuple malien. Les richesses premières de l’Afrique qui sont grandes doivent bénéficier à ses peuples, et non être pillées. Les hommes et les femmes d’Afrique appartiennent à l’histoire de notre temps. Ils sont les acteurs du monde de demain. Respectons-les, marchons à leurs côtés ! »
Mouvement de la Paix
L’organisation exprime sa solidarité avec le peuple malien et estime que l’urgence absolue est de permettre le déploiement d’une force d’interposition internationale mandatée par les Nations unies pour mettre fin aux conquêtes des groupes armés et protéger les populations civiles en proie à la terreur des combats. www.mvtpaix.org
Solidarité Palestine
Coopération décentralisée
Du 19 au 25 février, la mairie de St Pierre d’Aurillac reçoit avec le collectif Solidarité Al Qarara une délégation de la ville de Tubas (Cisjordanie) Ces journées seront l’occasion de rencontres des élus des deux communes, avec le collectif Al Qarara sur les projets à venir de coopération décentralisée. La validation de la plaquette «eau» réalisée par les enfants des écoles de St Pierre d’Aurillac, Fargues de Langon et Tubas aura lieu à l’école, ainsi que la visite des écoles de Fargues de Langon et St Pierre d’Aurillac. Avant leur retour à Tubas, les invités palestiniens pourront participer au Carnaval de St Pierre d’Aurillac.
3 6 e c ongr è s du P C F Contributions
Voeux
Participer à l’Humanifeste sans classes, utopie fondatrice de l’espérance communiste, dont les citoyens seront socialement et culturellement parfaitement égaux. L’humain. Que recouvre cette catégorie soudainement surgie comme slogan du Front de Gauche ? De quelle conception de « l’Homme » s’agit-il ? Afin d’échapper à toute niaiserie compassionnelle, il est nécessaire de préciser, avec Marx, que « l’essence humaine n’est pas inhérente à l’individu isolé. Dans sa réalité, elle est l’ensemble des rapports sociaux » et les hommes concrets ne sont que les produits de l’histoire qu’ils produisent. Le partage. Le communisme, comme son nom l’indique, c’est moins le partage que la mise en commun. Cela doit conduire à généraliser dès maintenant diverses formes d’un principe de gratuité de tous les grands services de consommation collective. Les questions de la sortie du marché et de l’abolition du salariat doivent être posées.
La croissance. Le mot croissance ne fait que désigner la suraccumulation permanente et indéfinie des profits capitalistes qui met désormais en danger l’avenir écologique de la planète. Il est trop tard pour « donner un autre contenu à la croissance » ou sa pâle diversion du « développement durable » qui doivent être rejetés et remplacés par une gestion collective raisonnée de la production des biens. La domination. La dimension symbolique de la domination ne doit pas être ignorée. La singularité de chacun se construit dans un champ de possibles d’autant plus restreint que les dominations sont plus fortes. Pour combattre la domination il faut en connaître les mécanismes en particulier que la socialisation dans une société de classe tend à susciter l’adhésion des dominés à leur propre domination. » Lire l’intégralité sur gironde.pcf.fr/
25, 26 et 27 janvier
Congrès départemental
Rocher de Palmer à Cenon (tram A - arrêt Palmer)
La Fédération de la Gironde du PCF
présente ses voeux Mardi 29 janvier, à 18h Brasserie des Halles, place des Capucins Voeux des élus-es Bègles. Jean-Jacques Paris, conseiller général, présente ses voeux vendredi 25 janvier, à partir de 18h30, salle Jean Lurçat Bordeaux. Natalie Victor-Rétali, conseillère municipale communiste de Bordeaux, présente ses voeux accompagnés d’une galette citoyenne : Mercredi 30 janvier, 18h30, salle de La Chartreuse (haut), Bordeaux Caudéran
24, 25, 26 mai Fête de l’Humanité Gironde
Gérard Loustalet-Sens, Section Deux-Rives La démocratie, l’humain, le partage.... Quels contenus ? « Le texte en discussion pour le 36ème Congrès du PCF est plein d’idées généreuses et de justes aperçus mais aussi de trop d’idées générales et de notions au contenu approximatif. La démocratie. Notre société souffrirait-elle seulement d’une insuffisance de démocratie ? En réalité, nous restons sous l’emprise de la démocratie libérale dont l’objectif a toujours été de limiter, contourner, détourner la souveraineté d’un peuple toujours stigmatisé comme ignorant et incapable. Il n’y a rien à retenir de ce système et de son fonctionnement représentatif et délégatif. Il faut inventer autre chose à partir du concept de volonté générale où, si représentants il doit y avoir, ce sera sous une forme consensuelle, provisoire et révocable à tout moment. Cette haute idée du fonctionnement politique nécessite les conditions d’une société
Espaces Marx
Rendez-vous de janvier
• Lundi 28 janvier, 19h. Le Bistrot politique d’Espaces Marx : « Y-a-t-il encore un avenir pour le modèle social français ? », restaurant Le Gambetta à Talence • Lundi 4 février, 19 h. Conseil d’Espaces Marx, Athénée Municipal de Bx • Mercredi 13 février, 19h. Atelier d’économie Politique d’Espaces Marx et Attac-Campus : « Keynes et l’économie monétaire de production », Athénée Municipal de Bx Les Nouvelles 24 janvier 2013 • 7
c u l t ure & so l i dar i t é s Conseil général
Projection/Débat
Les conseillers généraux FdeG/PCF appellent à ne pas renoncer aux politiques culturelles départementales
Dimanche 27 janvier, 16h, en présence du réalisateur Lam Lê, cinéma Jean Eustache, Pessac
Oui à la liberté culturelle En séance fin décembre, les élus du groupe Front de Gauche/PCF ont marqué leur refus de se résigner à la baisse des crédits pour la culture et leur espoir « de voir rétablir le niveau des crédits dès le budget supplémentaire » afin de favoriser « une politique culturelle de la vie locale ». Ils rappelaient que les mesures de rigueur du gouvernement, conséquences du Traité de l’Union Européenne et de la loi de finances qui les met en œuvre, se traduisent par la baisse du budget du ministère de la culture pour 2013, entraînant dans un cycle de régression les politiques culturelles du Conseil général, après celles de la Région. Ils estiment que « les élus locaux ont la responsabilité de ne pas laisser porter atteinte au soutien des arts et de la culture et à notre mission de service public » et veulent « affirmer la nécessaire exception des politiques culturelles par rapport à des logiques d’économie ». Un nouveau coup aux acteurs culturels « Dans ces secteurs d’activité souvent précaires, déployant des efforts difficiles en faveur de la vitalité, de l’imaginaire partagé et du dynamisme des territoires, sans aucune garantie de leurs moyens » cette baisse de crédits culturels touchera « non seulement l’IDDAC mais l’avenir de tous les opérateurs et partenaires culturels » dont ils témoignent,
en tant qu’élus de proximité, de leur apport « précieux, irremplaçable ». Et « si les arts ne sont pas là pour faire de l’argent, ni créer des emplois » pourtant « ils le font aussi ! » Mais pour les élus FdeG/PCF, leur finalité est autre « de civilisation, de démocratie. » Jean-Jacques Paris soulignait qu’en élaborant pour tous « des propositions de plein exercice de la liberté, les arts manifestent leur exigeante convergence avec le politique, ce qui suppose une totale solidarité » appelant l’assemblée départementale à ne pas « défaire ce que nous avons eu tant de mal à construire ». Les élus FdeG/PCF veulent voir « confirmé cet exercice de la compétence générale pour l’enjeu culturel territorial, et faciliter ainsi les actions transversales avec les autres politiques publiques » Ils s’appuient d’ailleurs sur une déclaration d’Aurélie Filippetti, en juillet dernier à Avignon, qui en appelait à un nouveau système de partenariat basé sur un rapport de confiance avec les collectivités locales estimant heureux que celles-ci aient pris l’espace laissé vacant. C’est cette vision des arts et de la culture qui les amenaient à s’abstenir sur la baisse du volet culture dans le budget 2013.
Pour le maintien des cinémas de proximité au cœur de nos villes En illustration de cette volonté politique, Michel Hilaire, conseiller général de St Macaire, invite à signer la pétition lancée par les cinémas Vog de Bazas, Lux de Cadillac, Rex de La Réole, le centre audiovisuel de Captieux et Rio de Langon qui se sont associés pour défendre le maintien et le développement de leurs cinémas de proximité. Cette mobilisation fait suite au projet de construction d’un multiplexe de 8 salles de cinéma en périphérie commerciale de la commune de Langon (33). Ce nouvel établissement, surdimensionné, provoquera la fermeture du cinéma de Langon, tout en accélérant la désertification du centre ville, et mettra sérieusement en difficulté l’existence des cinémas voisins, fragilisés par la chute de leur fréquentation et la concentration des films dans ce multiplexe. Les pétitionnaires ont engagé les démarches nécessaires pour proposer une alternative à ce projet afin que les habitants conservent une offre cinéma à prix raisonnable, adaptée et située près de chez eux.
« Công Binh, la longue nuit indochinoise » Primé lors du Festival du Film d’Histoire 2012, ce documentaire sera suivi d’un débat avec le réalisateur. Il sera en salle jusqu’au 12 février à Pessac*, puis à l’Utopia Bordeaux à partir du 13 février. « A la veille de la seconde guerre mondiale, 20 000 Vietnamiens étaient recrutés de force dans l’Indochine française pour venir suppléer dans les usines d’armement les ouvriers français partis au front. Pris à tort pour des soldats, bloqués en France après la défaite de 1940, livrés à la merci des occupants et des patrons collabos, ces ouvriers civils appelés Cong Binh menaient une vie de parias sous l’occupation. Ils furent les pionniers de la culture du riz en Camargue. Considérés injustement comme des traîtres au Viet Nam, ils étaient pourtant tous derrière Ho Chi Minh pour l’Indépendance du pays en 1945. Le film a retrouvé une vingtaine de survivants au Viet Nam et en France. Cinq sont décédés pendant le montage du film. Ils racontent aujourd’hui le colonialisme vécu au quotidien et témoignent de l’opprobre qui a touché même leurs enfants. Une page occultée de l’histoire de la France et du Viet Nam. » * 30 janvier à 17h, 31 janvier à 20h40, 1er février à 14h30, 2 février à 19h, 3 février à 17h, 4 février à 20h20, 5 février à 18h30. Achetez vos places à l’avance ! En vente à partir du mercredi 23 janvier à la caisse du cinéma (pas de réservation par téléphone). Nicolas Ong Comité Bordeaux-Gironde de l’association d’Amitié Franco-Vietnamienne
annonces légalEs avis de constitution
http://www.petitions24.net/cinema_proximite_gironde
Hors-série de l’Humanité
Plus tard, on dira qui je fus accompagné de l'album photo offert par Louis à Elsa pour leurs 40 ans de vie commune, en 1968
10 €
Disponible à la Fédération de la Gironde du PCF Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Email : nouvellesbordeaux@yahoo.fr Publicité : Aquitaine Conseil Publicité 6, rue du Prêche 33130 Bègles - Tél. 05 56 49 69 45 Commission paritaire de presse : 0113 C 85932
8 • Les Nouvelles 24 janvier 2013
05 56 91 45 06 ainsi que lors du congrès départemental du PCF et du meeting ce week-end
Il a été décidé de constituer une société dont les caractéristiques sont les suivantes : Dénomination : EBDM Forme : SARL Capital social : 45 000 € Siège social : 8 Rue Blaise Pascal 33600 Pessac Objet social : Conseil en entreprise et toutes activités complémentaires. Durée : 99 ans à compter de son immatriculation Gérant : M. Eric BRETON, demeurant au 8 rue Blaise Pascal 33600 PESSAC. La société sera immatriculée au RCS de Bordeaux Pour avis, En date du 11 janvier 2013 il a été décidé de constituer une société dont les caractéristiques sont les suivantes : Dénomination : 100 000 KILOMETRES Forme : SAS Capital social : 15 000 € Siège social : 6 Chemin de la Briquèterie 33610 CANEJAN Objet social : Réparation, achat et vente de véhicules d’occasion et toutes activités complémentaires. Durée : 99 ans à compter de son immatriculation Président : M. Tewfik KASDI, demeurant au 83 Avenue Bon Air Bat A 33700 MERIGNAC La société sera immatriculée au RCS de Bordeaux Pour avis, TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL SOLID’RH Société par actions simplifiée Au capital de 5 000 € Siège social : 1 allée de la Bergerie Société 33610 CANEJAN 752 996 587 RCS BORDEAUX Aux termes de la réunion du Comité de Direction du 14 janvier 2013, il résulte que : Le siège social a été transféré : 8, chemin de Lescan, Immeuble Agora, 33150 CENON à compter du 2 janvier 2013 L’article « Siège social » des statuts a été modifié en conséquence. Mention sera faite au RCS de BORDEAUX Pour avis,