Nouvelles N°1985

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Jeudi 14 mars 2013 - N° 1985 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

19 mars / Fin de la guerre d'Algérie

Cérémonies commémoratives A l'invitation des associations d'anciens combattants, ANACR, ANCAC, FNACA et ARAC

A Bordeaux 9h Place du 11 novembre 9h45 Esplanade Ch. De Gaulle 11h30 Hall départ gare St Jean et dans les municipalités


ac t ua l i t é des l u t t es Ce qu’en pensent les jeunes

Les licenciements ne feront pas les emplois de demain

L’ANI : une machine à licencier et un hold-up du patronat Alors qu’aujourd’hui la loi définit des garanties en cas de licenciement collectif (droit d’information, d’expertise, obligation de reclassement...) pour les salariés via les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE), si ce texte est appliqué, un simple accord majoritaire au sein d’une entreprise permettra de jeter les salariés comme des kleenex. Les médias dominants et le gouvernement tentent de nous faire croire que ce projet contient de grandes avancées pour les salariés. Si le MEDEF accepte la taxation des contrats courts, mesure qui coûtera aux patrons 110 millions d’euros/an, en échange, et au nom de « l’emploi des jeunes », le patronat sera exonéré de 3 à 4 mois de cotisation chômage pour les - de 26 ans, ce qui coûtera à l’Etat 150 millions euros/an : c’est un cadeau de 40 millions d’euros par an pour les patrons !

En 20 ans, les exonérations faites aux entreprises, sont passées de 1.9 à 30 milliards d’euros. On ne peut donc guère parler de « coûts trop élevés ». 20 ans que toutes ces richesses créées sont confisquées pour engraisser les actionnaires au lieu d’être investies dans les entreprises, d’être re-versées à l’Etat, à la sécurité sociale... Résultat, licenciements, fermetures et délocalisations à la chaîne, la dette se creuse, la sécurité sociale et nos retraites sont privées de moyens... Les jeunes, avec le MJCF, exigent : • La fin des accords CFDT-MEDEF pour la soi-disant « sécurisation de l’emploi » • une allocation de recherche du 1er emploi garantissant le droit et le retour à la formation avec un véritable service public de l’enseignement et de l’orientation

• Le SMIC à 1700 euros • Pour les apprentis, un salaire à 100% du salaire requis pour l’emploi occupé

Expulsions locatives : stop

Un logement stable et décent pour tous ! Assez de paroles, des actes ! Le 16 mars 2013 sonne le retour des expulsions de logements, l’angoisse pour des milliers de familles et de personnes d’être jetées sur le trottoir et d’y rester... Le changement de gouvernement n’a pas changé grand chose. Les associations girondines CNL, CGT, Fondation Abbé Pierre, Ligue des Droits de l’Homme, CSF, CDAFA L33 et APEIS appellent à un rassemblement samedi 16 mars à Bordeaux. Depuis 2000, le nombre d’expulsions a doublé, comme le nombre de sans logis. En même temps les loyers et l’immobilier ont flambé, la précarité salariale, la pauvreté se sont étendues, les prix de l’énergie, des transports, des soins, ou des produits alimentaires se sont emballés. Le logement cher, c’est le résultat des politiques libérales, qui ont permis aux spéculateurs, aux bailleurs privés et aux milieux de l’immobilier de s’enrichir, sur le dos des salariés et des couches populaires : les profits locatifs ont grimpé de 70% en 10 ans. Alors qu’il faudrait résolument baisser les loyers, cesser les expulsions, abroger les lois qui précarisent les locataires et le logement social, réquisitionner et mobiliser massivement les logements et les bureaux vacants, les résultats se font attendre, dans un contexte de rigueur budgétaire, de renoncements, de baisse de la construction de logements sociaux à loyers accessibles. Quelques timides avancées ont été 2 • Les Nouvelles 14 mars 2013

octroyées, comme l’arrêt des expulsions de prioritaires DALO, une promesse d’application de la loi de réquisition, l’annonce d’une future loi sur le logement, mais c’est très insuffisant pour réparer les dégâts des années d’or de la spéculation. Nous appelons à nous mobiliser pour de vraies mesures en faveur du logement social, des locataires, des sans logis, des galériens du logement, pour exiger : • L’arrêt des expulsions, de tout type d’habitation *La baisse immédiate des loyers et des charges ; • Le respect du DALO (droit à un logement) et du DAHO (droit à un hébergement), avec un programme massif de mobilisation et de réquisition de logements, bureaux vacants, immeubles ou bâtiments désaffectés; • Le renforcement des droits des locataires : particulièrement le droit au maintien dans les lieux, la suppression des sous-statuts locatifs; •La création d’un service public du logement pour : produire 200

000 vrais logements sociaux par an, agir contre la spéculation, lutter contre les taudis et les abus, faire respecter le droit au logement décent et accessible ; • L’abrogation de la loi Boutin et des mesures de marchandisation des HLM ; • Pour financer les logements sociaux nécessaires : doublement du plafond du Livret A et centralisation à 100% par l’Etat, suppression de la TVA et rétablissement du 1%.

Rassemblement

Stop aux expulsions locatives !

Samedi 16 mars, 15h Place de la Victoire à Bordeaux

à l’appel de la CNL, la CGT, la Fondation Abbé Pierre, la Ligue des Droits de l’Homme, la CSF, le CDAFAL33, l’APEIS…

Nouvelles des luttes ANI

Pour la défense de la prud’homie Les conseillers prud’hommes de Bordeaux se sont rassemblés lors de la manifestation unitaire du 5 mars dernier pour réaffirmer leur volonté de défendre les conseils de prud’hommes et dénoncer les effets nocif de l’ANI sur l’avenir de la prud’homie. Ils exigent le retour a des conditions de travail décentes pour les conseillers prud’hommes, à une justice gratuite pour tous, à des tribunaux de proximité et la mise en place de moyens matériels et humains dans les conseils de prud’hommes Là ou un juge professionnel dispose du temps qu’il estime nécessaire pour préparer une audience, un conseiller prud’homme dispose de 1 heure pour préparer une audience, ¾ d’heure pour étudier un dossier et 5 heures pour la rédaction du jugement. Depuis 2003, l’abrogation de l’ancien article R 517-10 du code du travail a rendu obligatoire le recours à un avocat au conseil pour tout pourvoi devant la cour de cassation dont le coût prohibitif (entre 3 000 et 5 000 €) dissuade de nombreux justiciables de se pourvoir en cassation. Depuis 2011, un impôt nouveau est apparu sous la forme d’un timbre fiscal de 35 € que chaque justiciable est obligé de payer s’il veut accéder à la justice. De fait de nombreux salariés privés d’emploi et de salaire sur décision arbitraire de leur employeur ne peuvent plus accéder au conseil de prud’hommes faute de pouvoir payer cet impôt totalement injuste. L’accord du 11 janvier raccourcit les délais dans lesquels le salarié peut saisir le juge et limite dans le temps la réparation du préjudice subi. La réparation pour des faits remontant à plus de 3 ans ne sera plus possible! Les victimes d’heures ou de salaires non payés, d’inégalités de traitement ou de harcèlement, apprécieront ! En limitant la période pour laquelle le salarié peut demander réparation et en incitant fortement les juges prud’homaux à proposer aux salariés une indemnisation très faible, l’accord fait des employeurs la seule catégorie en France qui échappe à la sanction proportionnelle au délit. Cet accord contraire aux textes supra nationaux sur de nombreux points, risque si nous n’y prenons garde, de limiter fortement les domaines d’intervention du juge prud’homal, privant les salariés de toutes possibilités de demander le respect de leurs droits les plus élémentaires.

Dernière minute !

Prolongation de la trêve hivernale jusqu’au 31 mars La ministre de l’Egalité des territoires et du Logement vient d’annoncer la prolongation de la trêve hivernale jusqu’au 31 mars. La CNL se félicite de cette première mesure et demande au gouvernement d’aller encore plus loin concernant les questions des expulsions et du pouvoir d’achat. En tant que première association de défense des locataires, la CNL ne peut que se réjouir d’une telle annonce. Grâce à ses actions, sa pétition nationale et à la mobilisation de l’ensemble de son organisation, ses demandes ont été, en partie, entendues. Pour autant, la situation nécessite que la prolongation de cette trêve hivernale soit plus importante et accompagnée d’autres mesures afin de répondre à l’urgence sociale. Pour la CNL, « Il faut aller encore plus loin ! » - le gel des loyers dans tous les secteurs locatifs ; - un moratoire sur les expulsions; - la création d’un fonds des impayés, géré paritairement et alimenté d’une part, par les bailleurs et d’autre part, par les dépôts de garantie, grâce aux intérêts qu’ils produisent.


ac t ua l i t é

Editorial

Sénat

Retour de la réforme de scrutin La parité dans les cantons, oui, mais dans un scrutin proportionnel Le projet de binôme paritaire aux élections cantonales que les sénateurs avaient rejeté en première lecture, le 18 janvier dernier, revient en nouvelle lecture au Sénat le 13 mars. Un projet de plus entrant dans la catégorie de plus en plus nombreuse des projets repoussés par le Sénat mais adoptés par l’Assemblée nationale. L’aller-retour entre les deux chambres du Parlement continue pour le projet de loi de réforme électorale qui doit aboutir à la création du « conseiller départemental ». Le texte rencontre évidemment l’opposition de la droite, peu partisane de la parité, alors que les assemblées départementales restent composées pour moins de 14 % par des femmes. L’opposition des communistes au projet du gouvernement est de tout autre nature, on s’en doute. En remplacement des actuels conseillers généraux, élus par des scrutins uninominaux dans les cantons, le texte prévoit qu’il y soit désormais élu un binôme

La démocratie comme levier pour l’alternative à l’austérité Après le TSCG (plus communément appelé traité Merkozy), l’acte III de la décentralisation et l’ANI sont des actes structurants d’une démocratie hémiplégique au seul service des intérêts des marchés financiers. Par exemple : l’acte III de la décentralisation éloigne nos institutions publiques de ce qui devrait pourtant être leur centre de gravité : la démocratie citoyenne.

paritaire, sans pour autant que le nombre global de conseillers n’augmente. En conséquence, le nombre de cantons devrait être divisé par deux, et donc leur superficie doublée. Le «nouveau canton» couvrirait donc l’équivalent du territoire de deux cantons actuels sur lesquels il est possible aujourd’hui que des élus de couleur politique différente soient élus. Les parlementaires communistes y voient une menace pour le pluralisme qui a justifié leur

Retraite

Allongement de la durée de cotisation ?

Au moment où les manifestants battaient le pavé contre le projet de loi de sécurisation de l’emploi et l’accord CFDT-Medef, le gouvernement donnait le top départ d’une nouvelle réforme des retraites pour 2013. C’est aux vieilles lunes libérales que le gouvernement compte faire appel en priorité en remettant sur la table l’allongement à 62 ans de la durée de cotisation et la désindexation des pensions des retraités. Une fois de plus, ce sont les retraités qui paieront. Les « différents leviers susceptibles de consolider notre système de retraite par répartition » envisagés par le gouvernement ne changent pas la logique des réformes antérieures, celles-là même qui n’ont pas permis de résorber les fameux déficits de la branche vieillesse. Nous sommes loin des besoins des retraités et loin d’une réponse adaptée aux défis du vieillissement de la population. Le déficit de la branche vieillesse ne s’explique pas par un excès de dépenses mais par un manque à gagner considérable de recettes. Pour assurer un financement pérenne et suffisant au financement des retraites, c’est d’une véritable politique de développement de l’emploi et des salaires dont le pays a besoin. Le PCF propose de : • Supprimer des exonérations de cotisations sociales patronales et d’en réorienter les compensations vers un fond public national pour l’emploi et la formation. • Moduler les cotisations sociales patronales en fonction de la politique d’emploi et de salaire de l’entreprise. • Créer une cotisation sociale additionnelle sur les revenus financiers des entreprises et des banques.

abstention lors de la première lecture, le 18 janvier, position qu’ils renouvelleront le 13 mars. Ils proposent par ailleurs de maintenir le principe de parité obligatoire, mais dans un scrutin de liste à la proportionnelle. Le projet de loi prévoit aussi l’abaissement du seuil à partir duquel une commune doit organiser une élection par liste de 3 500 à 1 000 habitants, et le report à 2015 des élections départementales prévues en 2014, afin d’éviter un embouteillage électoral avec les municipales, les européennes et les sénatoriales, déjà prévues pour l’année prochaine. Le dossier législatif sur

www.elunet.org L’avis de Michel Hilaire, conseiller général de St Macaire « C’est assez ahurissant mais l’élection de vos conseillers municipaux et de vos délégués communautaires va être chamboulée et très peu de gens (y compris des élus) sont au courant. Par exemple le nombre d’élus dans les communes du canton va diminuer sans exception : 17 à StMacaire au lieu de 19 ou encore 13 à Caudrot au lieu de 15... Le panachage sera impossible dans les communes de plus de 500 habitants où les listes devront être entières et comporter autant d’hommes que de femmes. Les délégués communautaires deviennent des conseillers communautaires et seront élus en même temps que les élus municipaux par la population. Leur nombre sera revu par la loi dans le sens d’une plus grande proportionnelle et les conseils communautaires devront délibérer sur la répartition avant le 31 août 2013. Dans tous les cas les plus petites communes devront avoir un délégué, mais dans notre canton, les quatre plus importantes auront la majorité absolue à elles seules. (Saint Macaire, Saint Maixant, Saint Pierre, Caudrot...). »

En divisant par deux le nombre de cantons sur le département, en interdisant tout proportionnelle, même partielle, pour les futurs conseils généraux, en donnant des compétences toujours plus élargies aux métropoles jusqu’à vider de sa substance le rôle communal, en réduisant le nombre d’élus au sein des intercommunalités, il s’agit bien, en appui d’une fuite en avant de la bipolarisation politique, de l’éloignement programmé du contrôle par les gens de leurs institutions publiques. Ainsi autant d’espaces publics qui pourront être jetés à la gourmandise des grands groupes privés. Il en est ainsi de l’ANI par lequel le MEDEF, en appui de syndicats minoritaires, voudrait remettre en cause le code du travail, donc la protection des salariés pour mieux les rendre corvéables aux intérêts d’un capitalisme financier jamais rassasié. Comme l’exprime bien l’affiche que nous collons sur les murs : « Les députés ne doivent pas voter la loi du MEDEF ». Nous mesurons bien ainsi combien la démocratie est un enjeu de classe que nous devons porter dans le débat idéologique, avec et auprès de nos concitoyens, pour en faire un levier efficace pour l’alternative à l’austérité que nous voulons construire. Chaque personne rencontrée et donc sensibilisée par cet enjeu sera un recul imposé au MEDEF et à tous les tenants du libéralisme. Chaque rencontre publique sera autant de débats, de constructions de rassemblements citoyens capables de porter des avancées de droits nouveaux dans l’entreprise comme dans l’espace public. Ce seront ainsi autant d’atouts permettant de construire cette nouvelle République porteuse de progrès social et écologique. Faire vivre, grandir nos cellules communistes et nos assemblées citoyennes du front de gauche dans la réflexion et l’action, c’est permettre de faire grandir cette exigence démocratique porteuse de l’alternative à l’austérité.

Max Guichard membre du comité exécutif du PCF 33

http://michelu.elunet.fr Les Nouvelles 14 mars 2013 • 3


l a f l ex i - s é cur i t é aggravera l es souffrances Entretien

CGT

« Fin de droits » : une violence inouïe ! Patrick et Maryse sont animateurs de l’APEIS en Gironde Patrick Gimond et Maryse m’ont reçue au local de l’APEIS* 33, à Bègles. Un lieu à la disposition des chômeurs et précaires, où s’organisent des permanences hebdomadaires. Il y a toujours un café, des expos en route, un cahier sur la table noirci de colères, mais aussi des traces de franches rigolades. Ils ont réaménagé un petit coin salon qui invite leurs visiteurs à parler, à reprendre du courage, pour de se remettre à agir. Patrick. On le voit à chaque rencontre, les personnes en difficulté vivent des situations similaires, mais chacun est seul, dans sa sphère privée. Il est de première importance de retrouver le collectif, qu’il soit associatif, syndical, politique… pour échanger, faire de la solidarité. Les associations caritatives, par exemple, sont nécessaires dans le contexte actuel, mais il y a besoin de lieux qui permettent de trouver des débouchés politiques, besoin de faire mesurer aux gens que leurs difficultés ne sont pas génétiques, ni de leur faute ou « pas de chance», mais bien les conséquences de choix politiques. C’est ce que nous essayons de faire. Les Nouvelles. Des réactions sur l’Accord National Interprofessionnel (ANI) en cours de débat ? Patrick. Je suis allé avec Maryse au débat à Bègles en février à l’initiative des organisations syndicales et j’ai entendu des gens s’offusquer d’accords minoritaires, comme si c’était nouveau. Mais cela fait 40 ans que la société est victime d’accords minoritaires où l’on retrouve d’ailleurs les mêmes signataires en bas de page, Medef en tête ! Ce fut le cas pour l’indemnisation du chômage, avec des conséquences dramatiques. Le Medef règne en maître sur l’Unedic depuis des décennies, se servant de l’indemnisation du chômage comme une arme pour précariser l’ensemble des salariés. Cela s’est passé presque en silence alors qu’aujourd’hui on en voit les conséquences en chaîne sur le monde du travail avec une souffrance accrue pour les salariés comme pour les sans emploi. La bataille des «recalculés» que nous avons menée avec succès a pourtant montré les possibilités de rassemblements à partir d’intérêts convergents, de l’accès aux droits, avec des personnes aux réalités et parcours très différents. On vit une déshumanisation dans tous les pans de la société. 4 • Les Nouvelles 14 mars 2013

Les salariés de Pôle Emploi n’y échappent pas. Ainsi, ils n’ont aucune vision précise de ce qui se passe après une «notification» de « fin de droits », sauf quand ça tourne au drame. Il n’est pas rare que des personnes sans emploi reçoivent cette notification pour non présentation à un rendez-vous à Pôle Emploi, alors qu’ils sont, par exemple, en mission d’intérim, via… Pôle Emploi ! Maryse. On ne mesure pas assez la portée de ces trois mots terribles : « Fin de droits ». C’est d’une violence inouïe. Ils sont suivis de «minima sociaux» : ASS, RSA*, ou … rien ! Dans un couple, si l’un des deux a une légère augmentation de revenus, l’autre voit ses droits baisser ou disparaître. Le plus souvent ce sont des femmes. En positif, Pôle Emploi est de plus en plus attentif à cette précarité, en particulier face à l’accroissement des familles monoparentales (1 famille sur 5 et à 85% des femmes avec leur(s) enfant(s). Le rôle des associations de chômeurs y sont pour quelque chose, en étant au plus près du vécu des plus démunis, en les aidant à se battre. L.N. Quelles alternatives proposez-vous ? Patrick. L’accord ANI veut aller encore plus loin dans la précarisation qui est un des éléments qui freine les mobilisations. Mais dans cette bataille, nous sommes à un moment charnière : toutes les forces syndicales, associatives et politiques, rassemblées, se battent pour obtenir l’échec d’un énième accord, c’est déjà un bon début, mais c’est insuffisant. Elles doivent jeter les bases pour proposer et construire un autre

projet de société : un projet de sécurisation de la formation et de l’emploi tout au long de la vie. Sur la question du «plein emploi» par exemple, dans un contexte où l’on crée de plus en plus de richesses, il faut aller plus loin dans la réduction du temps de travail au lieu de rémunérer les actionnaires. Les chômeurs représentent maintenant près de 11% de la société en France, près de 12% en Europe. Toutes les organisations doivent prendre à bras le corps cette aggravation de la situation. Ce sont des salariés sans emploi, il faut contribuer à leur mobilisation et à leur organisation, . L.N. En projet pour l’APEIS ? Maryse. Notre association poursuit son engagement pour sortir les personnes de leur isolement, les informer, leur redonner l’espoir et l’envie de ne pas se laisser faire. Patrick. Mais nous aurons gagné quand il n’y aura plus besoin d’associations comme la nôtre. C’est un rêve qui ne nous empêchera pas de nous mobiliser, comme nous le faisons régulièrement dans la rue et des initiatives. Nous faisons aussi oeuvre d’éducation populaire. L’APEIS national va publier un document de 40 pages pour nourrir la réflexion du mouvement social et, en Gironde, nous sommes en train de planifier un événement par mois sous forme d’expos, de soirées musique, film/débat… en tenant bon sur l’accueil hebdomadaire de proximité des chômeurs et précaires. *APEIS. Association pour l’emploi, l’information et la solidarité des chômeurs et précaires * Allocation de Solidarité Spécifique, Revenu de Solidarité Active

Espace de paroles Temps passé composé … Un futur conditionnel … Un présent impératif !

Venez débattre avec nous

Vendredi 22 mars à partir de 19h pour que chacun-e ait une place et un rôle dans cette société

Siège de l’APEIS 33 22, rue du 11-Novembre - 33130 BEGLES Contact : 05 56 49 24 58 apeis33@yahoo.fr

Des mesures d’urgence Pour le 21ème mois consécutif, les chiffres des demandeurs d’emploi est en hausse de 43 000 chômeurs supplémentaires qui viennent gonfler les chiffres déjà impressionnant de l’année 2012, portant à 5 294 800 le nombre de chômeurs officiels toutes catégories confondues. C‘est une hausse de 8,7% en 1 an, de 15,14% pour les chômeurs les plus âgés et de 18,5% pour les chômeurs de longue durée. Le taux de chômage de 10,9%, les 2 millions de chômeurs de longue durée comptabilisés en décembre 2012, les 80 000 supplémentaires en fin de droit chaque mois, la hausse de 14,4% de ceux percevant l’ASS et de 13,3% des bénéficiaires du RSA condamne les politiques d’austérité menées actuellement pour sortir de la crise. Si on croit les « experts » l’année 2013 ne devrait pas inverser la tendance, d’ors et déjà 174 000 suppressions d’emplois prévues, et ce n’est pas les 8 000 emplois d’avenir qui vont inverser la tendance. Pour la Cgt, il y a urgence à trouver des solutions rapides. Cela passe notamment par l’arrêt des licenciements, des suppressions de postes dans la fonction publique et la création de milliers d’emploi pour répondre aux besoins de développement des services publics, et par l’augmentation des salaires et des pensions pour relancer l’économie par la consommation.

Le désespoir jusqu’au suicide Réactions APEIS. « Un homme de 43 ans s’est immolé devant son agence Pôle Emploi à Nantes, le « dernier » d’une bien trop longue liste. (…) La seule question qui vaille c’est comment peut-on être sans droits ? (…) Il faut des moyens à Pole emploi, matériels et humains, il faut de réelles formations tant tout est devenu compliqué quand il y a près de 6 millions de chômeurs, toutes catégories confondues. Il faut resserrer les filets de la protection sociale qui sont plus que distendus, humaniser les rapports et relations. Il faut enfin prendre la mesure des dégâts à l’œuvre puisque environ 1 500 femmes et hommes rejoignent chaque jour l’armée des invisibles. Et imposer une autre logique, parce que dans le même temps où ça licencie, où ça appauvrit, en France, en 2011, et malgré leurs crises dont ils nous rebattent les oreilles, 500 familles se sont partagées 271 milliards d’euros et que les entreprises qui composent le CAC 40 on réalisées 87 milliards de bénéfices dont 37 milliards reversés en dividendes aux actionnaires. Si la société n’est pas en capacité d’offrir un emploi à chacune et à chacun, il faut indemniser décemment toutes les formes de chômage sinon il y en aura d’autres, beaucoup, qui sans espoir … laisseront ces terribles messages. » Philippe Villechalane porte parole de l’Apeis AC! Gironde. « Comment rester silencieux face à ces drames qui viennent allonger la longue liste des suicides, des personnes laissées pour compte et des salariés victimes du stress au travail. (…) Le ministre du Travail par ses déclarations évite de poser la question du fonctionnement de Pôle Emploi et de son incapacité à offrir les services dus aux chômeurs. (…) 2013 est l’année de renégociation de l’assurance-chômage à l’Unédic qui aujourd’hui laisse sur le carreau 58% des demandeurs d’emploi. Qui commande à l’Unédic ? Le Medef et ses alliés Cfdt, Cgc, Cftc, minoritaires au sein des syndicats de salariés. Les mêmes, sous la houlette du gouvernement, qui viennent de signer un accord «gagnant/gagnant» pour les patrons, mais bien «perdu/perdu» pour les salariés avec ou sans emploi. (…) Nous revendications : l’arrêt immédiat des radiations, l’a brogation de la loi droits et devoirs des demandeurs d’emploi, la suspension des demandes de remboursement des trop perçus (indus), le retour immédiat à un accueil humain à Pôle emploi, l’indemnisation de toutes les formes de chômage, un revenu garanti avec ou sans travail. Joëlle Moreau présidente d’AC! GIRONDE


souffrances des sa l ar i é s , au ch ô mage comme au t rava i l Modèle allemand ?

Pour la réduction du temps de travail

Propositions

Des économistes allemands proposent de passer à la semaine de 30 h Surprise au pays du « modèle allemand » : dans une lettre ouverte aux syndicats et aux partis politiques, des économistes allemands demandent une réduction du temps de travail à 30 heures par semaine sans réduction de salaire. Il n’y aura « jamais plus de plein emploi sans réduction du temps de travail », défendent les auteurs de l’appel déjà signé par plus de cent économistes, chercheurs, responsables syndicaux et quelques personnalités politiques de gauche ou indépendantes (Die Linke, SPD et Pirates). « L’Allemagne et toute l’Union européenne se trouvent dans une crise sociale et économique grave », écrivent les auteurs de la lettre ouverte. « Le chômage a atteint en Europe des ordres de grandeurs insupportables. Le chômage des jeunes, qui dépasse les 50 % dans certains pays, est particulièrement effrayant. En Allemagne le nombre d’emplois a certes augmenté ces dernières années, mais il s’agit en grande partie d’emplois précaires et à durée déterminée, qui ne suffisent pas pour vivre », assènentils, loin des poncifs répétés à l’envi par certains commentateurs français. 6 millions de quasi chômeurs « Aujourd’hui en Allemagne, si nous incluons les employés tra-

vaillant à temps partiel de manière contrainte, environ six millions de personnes sont au chômage ou sont sous-employées, poursuivent les économistes. « Près d’un million de travailleurs pauvres font aujourd’hui des semaines de 50 heures et plus pour gagner un revenu suffisant pour vivre. De plus en plus d’actifs doivent recevoir, malgré un emploi, des allocations sociales en complément. Et ceux qui n’ont rien aujourd’hui sont aussi promis à la pauvreté quand ils arriveront à l’âge de la retraite. Les conditions dans les autres États européens sont comparables, voire pires. » La semaine de 30h également répartie Face à ce terrible constat, économistes et syndicalistes estiment qu'« une réduction du temps de travail à 30 heures par semaine est nécessaire et urgente. Le temps de travail moyen en Allemagne est de toute façon aujourd’hui déjà en moyenne de 30 heures par semaine, mais le travail est réparti de manière inégale (1). L’exigence d’une semaine à 30 heures prend en compte toutes les formes de réduction envisageables (allongement des congés payés, sortie plus précoce de la vie active, années sabbatiques). Cette revendication est à poser pour tous les États européens. Car le chômage de masse est partout présent et augmente de manière

dramatique dans beaucoup de pays de l’Union. » Un projet de société Pour les initiateurs de l’appel, la réduction du temps de travail ne concerne plus seulement les partenaires sociaux : « Il s’agit d’un projet de la société toute entière. » Ils insistent par ailleurs sur la nécessité d’une réduction « sans perte de salaire ». « Nous connaissons les nombreux cas où les travailleurs ont fait des expériences négatives, parce que les réductions du temps de travail réalisées jusqu’ici se sont faites sans embauche de chômeurs et souvent avec une hausse de la pression au travail ». Pour eux, seule une réduction collective du temps de travail à 30 heures, à un niveau macroéconomique, est « une clé décisive, si ce n’est la plus importante, pour la perspective d’un plein emploi. » Des réductions du temps de travail ont déjà été entreprises en Allemagne, mais au niveau d’une entreprise, avec la semaine des 28,8 heures dans certains ateliers de Volkswagen, ou d’une branche, avec la semaine de 35 heures instaurée dans les années 1990 dans le secteur de la métallurgie dans l’ouest du pays. Rachel Knaebel

* 26 % des actifs allemands, et 45 % des femmes, travaillent à temps partiel, contre 17 % en France, 30 % pour les femmes (source : Eurostat)

Fête des solidarités

Retour sur une journée particulière A l’automne 2012, les 20 ans de l’APEIS ont suscité la mobilisation d’une quinzaine d’associations qui ont rassemblé leurs énergies pour traduire en fête les solidarités qu’ils font vivre tout au long de l’année. Le 13 octobre 2012, un village de tentes est sorti de terre, des gens s’affairaient de toute part pour oeuvrer à la réussite de cette journée censée mettre en exergue les actes de solidarité quotidienne et l’utilité de l’intervention citoyenne. Prenant le contrepied de ce que nos adversaires tentent de nous inculquer, ils n’ont épargné ni leur temps, ni leur énergie, pour faire vivre les droits fondamentaux, ressusciter les valeurs de dignité et de solidarité tant décriées par les possédants, tant piétinées par ceux qui veulent nous faire penser que « être » c’est « avoir ». Rappeler aussi qu’il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rencontres.

Partout sur la planète, des gens se lèvent et résistent. Ainsi, du défilé de mots « chic et populaire » organisé par Niokobok Ensemble et le Secours Populaire, au parcours des droits organisé par Delaba et Dissi… du débat sur la situation dans les pays arabes à l’initiative des Tunisiens de France, jusqu’à la performance de Fawsi Berger et de Michel Ducom du GFEN… de la fabrication de tee-shirts de l’interpro de Bègles, au débat sur les solidarités… de la célébration des 20 ans de l’APEIS à la batucada culinaire de Tribal Bitume… de l’entame animée par les fifres de la Cie Vent d’Ouest au poème d’Alain Leprest clamé par un Pascal Albizu des grands jours… du film de l’association Le Cri révélateur sur la prostitution sous la tente d’Afoulki aux textes slamés de Loran… des contes africains de Cheikh Sow à la clôture de cette belle journée assurée par

les groupes Afros Social Club, Inp Roots Family, Forro Da Lua. (…) Rendez-vous a été pris pour une nouvelle édition. Nous remercions chaleureusement tous ceux qui ont permis la réussite d’une belle initiative. Patrick Gimond président de l’APEIS 33, membre de l’APEIS nationale

L’ANI

Un texte qui renforce la flexibilité des emplois précaires ou d’entreprise, les employeurs auront la possibilité de conclure par an jusque 8 avenants au contrat de travail pour adapter le temps de travail de leurs salariés aux aléas de la production de l’entreprise et du marché. Ils pourront bénéficier des nombreuses dérogations ouvertes par l’ANI au plancher des 24h pour la durée hebdomadaire minimale de travail. Enfin, ils pourront profiter de taux de majoration des heures complémentaires inférieurs (10%) à ceux des heures supplémentaires (25%), induisant que dans le cadre de la signature des 8 avenants par an, il sera rare que les heures supplémentaires effectuées soient in fine payées en tant qu’heures supplémentaires. Foncièrement ces dispositions servent à renforcer l’hyper-flexibilité des salariés et à sécuriser leurs employeurs. Face à ces mesures régressives, il faut réaffirmer le CDI comme norme obligatoire et le sécuriser. Le CDI doit redevenir la norme et les autres contrats de travail graduellement transformés en CDI.

L’ANI prétend lutter contre la précarité de l’emploi et contre le temps partiel abusif (articles 4 et 11). Il introduit une sur-cotisation à l’assurance chômage pour les CDD de moins de 3 mois et réglemente les temps partiels. Ce que le projet de loi du gouvernement reprend à son compte (articles 7 et 8). En réalité, cette mesure de sur-cotisation des CDD ne cible que 30% des contrats en CDD et laisse de côté les contrats d’intérim. De plus, elle s’accompagne d’une mesure d’exonération pendant 4 mois des coûts de l’assurance chômage pour l’employeur si celui-ci transforme ses CDD en CDI pour les jeunes de moins de 26 ans. A priori positive, cette mesure permet aux entreprises de compenser largement leurs coûts d’usage des CDD courts, puisque si la sur-cotisation représente un coût de 110 millions d’euros pour les entreprises, l’exonération leur permet d’économiser 145 millions d’euros, soit un gain net potentiel de 45 millions d’euros. Il en va de même pour les temps par tiels. Dans le cadre d’accords de branche

Le PCF propose - un plan pluriannuel de résorption de l’emploi précaire contrôlable par les représentants des salariés dans les entreprises (CE et DP), qui doivent disposer d’un droit de recours devant les tribunaux pour sanctionner une éventuelle non conversion des contrats. - faire la chasse aux abus du recours à l’intérim ou aux CDD sous motif de surcroît d’activité, par une pénalisation effective de tous les contrats précaires (temps partiels imposés inclus). - un plafond maximum par entreprise de recours à l’emploi précaire doit pouvoir être imposé, qui ne dépasse pas 5% de l’effectif total de l’entreprise.

- pour faciliter la sortie de la précarité, un statut de transition des salariés précaires doit être créé, qui garantisse, avec l’appui du service public de l’emploi, l’accès à un emploi stable avec l’assurance d’un revenu décent.

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C have z ou l’ espo i r d ’ un au t re monde Vénézuéla

Regards croisés Souvenirs de voyages de solidarité des MJCF au Venezuela El Liberator... d’énergies ! Caracas, 2005. Nous y étions 250 délégués au Festival mondial de la jeunesse qui s’y tenait avec des milliers d’autres du monde entier… De la fraternité, des échanges de grande qualité, des rires, de la musique et... Beaucoup de fatigue au retour ! Une expérience unique. D’autant que les jeunes communistes français faisaient là leur retour dans le mouvement festivalier après quelques années de désaccords entre organisations membres de la fédération mondiale de la jeunesse (FMJD). Le festival précédent s’était déroulé en Algérie, dans un contexte de confusion politique et idéologique où certains confondaient anti-impérialisme et soutien à tous les mouvements et régimes qui s’en prévalaient. La MJCF s’en était tenu à l’écart. Tout comme il s’était tenu à l’écart de l’amitié naissante d’Hugo Chavez avec quelques régimes qui n’avaient d’anti-impérialiste que le discours. Non, l’ennemi de notre ennemi n’était pas notre ami. Mais il y eu surtout Caracas, le Venezuela, et ce véritable nouveau souffle. Une porte vers ceux qui construisaient l’espoir, une fenêtre vers nos camarades cubains et des ponts vers des organisations latinoaméricaines tellement vivifiantes ! De la révolution menée par le peuple vénézuélien, nous étions impatients d’en savoir plus, d’en toucher les réalités… D’abord parce que l’Amériquelatine... Et puis parce que Caracas. Immense, joyeuse autant qu’inquiétante ; vivante autant que meurtrière. Dès le premier jour, les deux délégués belges arrivés en caleçon dans le hall de l’hôtel, dépouillés de tous leurs vêtements et bagages par un taxi clandestin dont l’arme à feu avait été plus que persuasive. Ces deux là nous avaient donné l’illustration de ce que nous savions déjà : nous étions dans l’une des villes les plus dangereuses du monde. Et si cela pèse sur un séjour de deux semaines, on n’ose imaginer ce qu’il en est au quotidien. C’est ce que Julien, un ami français qui avait trouvé à travailler sur place, nous avait fait toucher du doigt en nous accompagnant dans un des bidonvilles les plus miséreux de ceux qui entourent la ville. De la boue, des cabanes en tôle et parpaings qui menacent de s’effondrer les unes sur les autres, des trafics de drogue à tous les coins de rue et des habitants qui mettent des heures, par des chemins tortueux et dangereux, à se rendre de leur travail, à leur habitation et à l’école des enfants. Cruelles réalités auxquelles 6 • Les Nouvelles 14 mars 2013

s’attaquaient avec vigueur les vénézuéliens, avec la force d’un peuple qui sait pouvoir compter sur ses voisins pour le faire. Comme ces médecins cubains rencontrés dans le bidonville, qui prenaient soin des habitants autant qu’ils contribuaient à reconstruire un pays différent. Comme ces militants communistes, chavistes ou chrétiens qui mettaient toutes leurs énergies dans l’action quotidienne, comme dans le maintien d’une intervention du peuple dans les affaires de l’Etat. Pour maintenir la pression face à l’oncle Sam et ses alliés internes qui ne rêvaient que de remettre la mains sur le coffre, le trésor, le pétrole et ses travailleurs. Surprenante donc, cette ferveur intacte. Parce que l’Amérique-latine, encore. Chavez, certains des délégués français avaient déjà pu le voir à l’œuvre aux côtés de son ami brésilien Lula, lors du contre-sommet de Porto-Alegre, un an auparavant. Un stade archi-comble et cette façon qu’ont les latino-américains de tenir des meetings politiques comme on organise un carnaval, un match de foot et un concert de salsa en même temps ! Culturel, oui. Mais au sens où l’histoire de ces pays, de leurs persécutions politiques, des coups d’Etat et des massacres, ont imposé une forme de ralliement massif, populaire et passionnel. Mais pas une fatalité. Il n’y a pas les latinos et leur passion face à l’Europe et sa raison. Il y a des circonstances historiques précises et la raison qui nous est ici imposée n’est pas plus enviable que leur passion n’est satisfaisante. Parce qu’enfin, la révolution s’incarne, c’est comme ça. Les peuples n’ont pas encore inventé de révolution sans icône. Chavez, « El Liberator », comme l’a titré l’Humanité. Mais pas libérateur providentiel. Ce qu’il a libéré, c’est la conscience d’un peuple qu’il pouvait prendre lui même son destin en main. Et ça, ca vaut tous les hommages du monde ! Vincent Bordas Un peuple en mouvement Pour ma part, je rends hommage à cette personne avec son peuple qui ont réussi à renverser les logiques néolibérales et patronales au Vénézuéla et en Amérique latine. Il ouvert un nouvel horizon, l’idée selon laquelle la révolution pouvait se faire par les élections, l’idée du défi démocratique. D’ailleurs, il disait que ces idées venaient de Bolívar, de Marx, Lénine, du Christ mais égale-

ment de la commune de Paris. Mais c’est bien le présent qui dominait le passé où tout était en construction, en discussion, une démocratie comme je ne l’avais jamais vu. Présent au festival mondial de la jeunesse en 2005 à Caracas, nous avions vu Chavez, le leader de ce processus, qui avait subi un coup d’Etat en 2002, lors de l’inauguration du festival. Ce fut une expérience unique pour moi. Mais surtout, j’ai vu un peuple en mouvement, en pleine révolution, qui parlait de nationalisation, de planification, de socialisation des moyens de productions, de coopératives, de cercle bolivien, de la commune, des médias, de démocratie, d’internationalisme, de missions pour la santé, l’éducation, contre la pauvreté avec les mots du peuple. Tout en étant de plain-pied avec la réalité, les codes étaient bousculés, ma conscience en fut bouleversé. De retour en France, je ne remercierai jamais assez le MJCF d’avoir pu me permettre d’aller au Vénézuéla. Il m’a permis de donner du sens à mon engagement et de penser : « Le capitalisme n’a pas d’avenir, nous si ! » (slogan du MJCF en 2005). Loïc Boisson En espérant que le pouvoir restera au peuple Lors du Festival mondial de la FMJD de 2006, Hugo Chavez avait lui-même accueilli les jeunes militants venu du monde entier. Fidèle à sa réputation, il s’était alors lancé dans un discours de plusieurs heures au sujet de la situation vénézuélienne et internationale. Ce voyage avait été l’occasion de découvrir les réalisations de la révolution bolivarienne : accès à l’éducation, gratuité des soins, travail social dans les quartiers populaires, etc. Les jeunes du FMJD avaient pu loger dans des bâtiments qui allaient ensuite être des logements sociaux. L’’occasion également de réaliser l’immense espoir suscité par le processus révolutionnaire bolivarien - au-delà de la seule personne de Chavez - au sein des couches populaires et des différentes peuples d’Amérique du Sud. Nous avions aussi pu voir un niveau élevé d’inégalités sociales profitant à une bourgeoisie toujours vivante et combative. En espérant que le pouvoir restera au peuple et que les programmes lancés sous la présidence d’Hugo Chavez seront continués et développés. Clément Arambourou

PCF « Le décès de Hugo Chavez, une grande perte pour le Vénézuéla et pour l'Amérique latine tout entière » Au nom du Parti communiste français et en mon nom propre, je voudrais saluer la mémoire du président Hugo Chavez Frias décédé le 5 mars après avoir affronté courageusement une longue maladie. Le peuple vénézuélien perd un dirigeant, sans doute le plus important dans son histoire récente, qui a changé radicalement ses destinées. Il reste le président des gens modestes qui a apporté des avancées démocratiques et sociales sans précédent. Sous sa présidence, le Venezuela est devenu un pays indépendant et libre de la domination des pires fléaux du sous-développement dans lequel l'avaient laissé des décennies de gouvernement des forces corrompues et soumises à l’hégémonie étasunienne. Son décès est aussi une grande perte pour l'Amérique latine tout entière, pour tous ces pays avec qui le Venezuela a développé des relations de coopération et de solidarité, pour tous les gouvernements progressistes avec qui le président Hugo Chavez Frias a commencé à construire une union continentale fondée sur le développement humain et le respect des souverainetés. Je tiens à transmettre à son peuple, à sa famille, au viceprésident Nicolas Maduro et à tous les révolutionnaires vénézuéliens nos plus attristées condoléances et toute notre solidarité. Nous sommes confiants dans l'avenir de la révolution bolivarienne et des peuples de l'Amérique latine forts de l'œuvre qu'il laisse. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Hugo Chavez, c’était un combattant. Nous partageons la peine et la Fierté des habitants de lointaines tristesse de nos amis,frères et contrées dans le Delta de l’Orécamarades vénézuéliens. noque de vivre dignement dans la En effet, on le disait proche des forêt sans être coupés du monde, vénézuéliens et, ce n’était pas avec des écoles où les langues un vain mot. Nous avons pu le warao et espagnol sont enseignées constater à plusieurs occasions ces dans les petites écoles le long du deux dernières années [au cours de fleuve. Fierté des habitants des quartiers qui s’organisent en conos voyages]. mité de quartier où la population Avec force et conviction, ne compdans son ensemble travaille à se tant pas son temps et son énergie, rassembler, à lever les barrières…. il expliquait, dialoguait, avec tous, A s’organiser… en imposant la dignité et le respect que le peuple doit recevoir. Il était Fierté des musiciens de l’orchestre Simon Bolivar des jeunes du leur fierté. Venezuela (*) avec à leur tête parmi Il était aussi notre fierté pour les meilleurs chefs d’orchestre, l’internationalisme et la solidarité Gustavo Dudamel et quelques entre les peuples. autres, qui sont d’ailleurs venus à Fierté des écoliers, en uniforme, Bordeaux. pour que tous aillent à l’école et Fierté d’être vénézuélien et latinopuissent disposer d’un repas et américain : une démarche insépad’un ordinateur. Fierté d’accéder rable. Les peuples en marche : ne à des soins médicaux dans les dissociant jamais « patrie et interquartiers et villages qui n’avaient nationalisme » renforçant les liens auparavant pas de médecin. Grâce entre les nations de l’Amérique à la solidarité avec Cuba. Latine. (…) Fierté de reprendre possession Danielle Trannoy, des richesses du pétrole, pour les Secrétaire de Section Bassin allocations pour les jeunes femmes d’Arcachon, Val de l’Eyre avec enfants, pour les personnes âgées sans retraite. Fierté des pay- Lire la suite sur le blog du Bassin sans qui prenaient possession des d’Arcachon terres spoliées depuis des généra- www.pcfbassin.fr tions par les grands propriétaires. Mais aussi des salariés.


aux ac t es c i t o y ensche P C F

PCF 33 Coutras

Assemblées citoyennes

Repas/Débat républicain Dimanche 31 mars, salle du Sully, à partir de 11h 11h. Débat animé par Olivier Dartigolles, porte parole du PCF, Alain Baché, conseiller régional PCF/ FdeG, Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF 33 Nous pourrons échanger sur nos propositions pour mener une politique en faveur

des classes populaires, des classes moyennes et de l'intérêt général. L'austérité appliquée en Grèce, au Portugal et en Espagne prouve tous les jours qu'elle n'est pas la solution. Elle nourrit le chômage, la précarité, la misère, l'exil des jeunes et la peur de l'autre. Elle

fait payer la crise économique, sociale à ceux qui n'en sont pas responsables. Il y a une alternative à l'austérité ! 12h. Repas (12€) Inscriptions : H. Bodin : 05 57 69 79 59 C. Lacarrère : 05 57 49 00 35

Libourne

Rassemblement contre l’ANI

Direction du PCF 33

Samedi 9 mars, les syndicats CGT, FO, le FRONT DE GAUCHE(PCF- PG), ainsi qu’une trentaine de citoyens se sont retrouvés devant la permanence de F. BoudieO, député socialiste de la 10° circonscription, pour protester contre son appel, avec 99 de ses collègues, à voter le projet de loi l’ANI, qui doit être présenté au parlement début avril et lui demander de dire NON à cet accord qui est contraire au droit du travail au droit social.

Rajeunie et renouvelée Le Conseil départemental du 20 février a élu le nouvel exécutif et mis en place des commissions thématiques pour impulser et mettre en réseau l’activité des communistes girondins. Exécutif du PCF 33 Laborde Sébastien section de Coutras - Secrétaire départemental - Politique des cadres - Formation des cadres - Relation avec la presse, les forces politiques, syndicales et associatives Fondriest Olivier section de Bègles - Communication Boisson Loïc section de Bordeaux - Vie du Parti Belougne Dominique section Universités - Formation Dubertrand Michel section de Bordeaux - Lien avec les autres forces politiques - Entreprises Mellier Claude section de Mérignac - Relations avec les élus Vignau Pierre section Rive Droite - Politique de la Ville Montangon Maryse section Rives de Dordogne - Santé

Elorri Sophie section de Bordeaux - Bataille de la cotisation Mellier Frédéric section de Bordeaux - Economie - Entreprises - Elections Guichard Max section rive droite - Elections Simon Céline section des Cheminots - Entreprises Durlin Josette section rive droite - Retraités Texier Christine section de Bègles - Nouvelles - Politique de la ville Invités : Jean-Pierre Sanguigne Trésorier départemental Jérôme Gratchoff MJCF Emmanuel Fargeaud section des Deux Rives - Ecole, presse, culture Secteurs de travail Pôle vie du Parti Loic Boisson Trésorier Jean Pierre Sanguigne Fête de l’Humanité, moyens de communication Olivier Fondriest

Commissions thématiques Santé : Maryse Montangon Ecole, Education : Emmanuel Fargeaud Femmes, Droits et libertés : Sophie Elorri Solidarité internationale : Olivier Fondriest Communistes à l’entreprise : Céline Simon, Frédéric Mellier, Michel Dubertrand Politique de la ville : Vincent Bordas, Pierre Vignau, Christine Texier Ruralité, agriculture : Stéphane Le Bot, Fernand Laparra, Sébastien Laborde Retraités : Josette Durlin Culture : Vincent Taconet, Emmanuel Fargeaud, Natalie Victor Retali Mémoire des communistes : Claude Mellier, Serge Gonzalez

En cours de désignation : Jeunesse Amicale des vétérans

Droits des femmes Dans la bataille pour l’égalité Du 7 au 8 mars, les communistes girondins ont offert 2 600 oeillets rouges et distribué 5 000 tracts devant les entreprises et services publics

Villenave d’Ornon Samedi 16 mars, 10h, salle Daguin

« L’alternative à l’austérité c’est possible ! »

Bordeaux Caudéran Mercredi 20 mars, 17h30, Mairie de Caudéran (130 avenue Louis Barthou)

Bus Lianes 2 – arrêt Eglise de Caudéran « École : S’opposer ou pas à la réforme des rythmes scolaires ? Que deviennent nos enfants dans l’école d’aujourd‘hui ? » avec la participation de Michel Ducom, du GFEN (groupe français d’éducation nouvelle ) et Jean Yves Treille, enseignant à l’école Berthelot et syndicaliste Clôture 20 h autour d’un verre Contact : accauderan@gmail.com

Bordeaux Sud Jeudi 21 mars, 19h, au restaurant « Au temps qui passe », 119, cours de l’Yser

Compte rendu de l’assemblée des assemblées citoyenne du 16 fevrier. Campagne du Front de Gauche contre l’austérité Ceux qui le voudront pourront rester au diner convivial qui suivra. Réservez votre soirée !

Floirac Lundi 25 mars, 18h30, salle des Sports et de la Culture (rue Camille Pelletan)

Sécurisation de l’emploi : connaître l’accord MedefCFDT, quelles sont les propositions alternatives du Front de gauche pour réellement sécuriser et développer l’emploi ? avec la participation de Mireille Poirier, maître de conférences en droit privé à Bordeaux IV, membre du Comité de rédaction de la revue «Le Droit Ouvrier»

Des assemblées citoyennes se réunissent ? Des initiatives, des rassemblements, s’organisent ? Des réunions publiques, des AG des communistes, des actions, des déclarations ?

Envoyez vos infos, vos photos… à la Rédaction des Nouvelles : redaction@nbso.fr

Santé Commission Santé du PCF 33 Vendredi 29 mars, à partir de 18h, siège de la Fédération, 15, rue Furtado à Bordeaux

Cette réunion est la première après notre 36e congrès, aussi nous aborderons l'organisation de notre commission, le rapport Couty sur le "pacte de confiance pour l'hôpital", le compte-rendu de la réunion de la commission santé nationale du 23 mars et les initiatives sur la santé en cours dans notre département ou à envisager et à organise… Et toutes les questions diverses que désirerez aborder. Si vous n’êtes pas disponible, n’hésitez pas à informer vos camarades de cellules ou sections en leur rappelant qu’elle est ouverte à tous. Maryse Montangon

Congrès national du Parti de Gauche Il se tiendra à Bordeaux-Lac les 22, 23 et 24 mars au Parc des expositions à Bordeaux Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et Sébastien Laborde, secrétaire du PCF 33, y seront présents le samedi 23 mars après-midi.

Les Nouvelles 14 mars 2013 • 7


cu l t ures & so l i dar i t é s Clins d’oeil cinéma

Công Binh, la longue nuit indochinoise Les 29 et 30 mars : une projection à ne pas manquer ! Ce film de Lam Lê, a reçu le prix spécial du Jury au Festival d’Amiens et le prix du Jury au Festival d’histoire de Pessac.Il arrive maintenant dans vos cinémas de proximité : Saint Médard en Jalles Ciné-Jalles, place de la République. Vendredi 29 mars à 18h. Blanquefort Les Colonnes, 4, rue du Docteur Castéra. Vendredi 29 mars à 21h. Cadillac Ciné Lux, 6 place de la Libération. Samedi 30 mars à 15h. Créon Cinéma Max Linder, 13 rue de Docteur Fauché. Samedi 30 mars à 21h. Eysines Cinéma Jean Renoir, rue Jean Lahary. Dimanche 31 mars à 15h en présence du réalisateur Lam Lê et Nicolas Ông, président de l’AAFV Bordeaux-Gironde et petits-fils de Công Bînh. Il s’agit du premier long métrage évoquant l’histoire des 20 000 travailleurs indochinois de la seconde guerre mondiale. La Gironde disposait de trois camps : Eysines, La Teste de Buch et l’un des plus grands en France se situait à Saint Médard en Jalles. Ainsi, de 1940 à 1948 jusqu’à 1 500 travailleurs indochinois, travaillèrent à la poudrerie. Nicolas Ông

Mission Ouvrière de Bordeaux

Prêtre au travail : quel avenir ? Dimanche 17 mars, 11h, Eglise de la Trinité au Grand Parc. 14h, Film/ Débat.

A l’occasion de la fête des 90 ans d’André Soulas, Prêtre ouvrier, la Mission Ouvrière de Bordeaux invite à un échange sur l’avenir de ce service des hommes et de l’Evangile

Projection/Débat

« Les Sanofi »

Mardi 19 mars, 20h30 cinéma Utopia. Projection suivie d’un débat sur l’accord «flexibilité».

annonces légalEs avis de modification de capital

Plus d’infos sur www.mjcf33.org et www.fetehuma33.fr

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr Publicité : Aquitaine Conseil Publicité 6, rue du Prêche 33130 Bègles - Tél. 05 56 49 69 45 Commission paritaire de presse : 0113 C 85932

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TECHNIC MANUTENTION SERVICE SARL au Capital de 7 622.45 € Siège social : 22 avenue Maryse Bastié 33520 Bruges 313 244 246 RCS Bordeaux Suivant décisions de l’assemblée générale extraordinaire du 17 décembre 2012 : L’article des statuts a été modifié de la manière suivante : Ancienne mention : Le capital social est fixé à la somme de sept mille six cent vingt-deux, quarantecinq euros (7 622.45 €) Il est divisé en deux cents (200) parts sociales de trente-huit, onze euros (38.11 €) chacune, toutes de même catégorie, entièrement souscrites et réparties entre les associés en proportion de leurs droits. Nouvelle mention : Le capital social est fixé à la somme de six mille cinq cent cinquante-cinq, trente et un euros (6 555.31€) Il est divisé en zéro () parts de trente-huit, onze euros (38.11€) chacune, toutes de même catégorie, entièrement souscrites et réparties entre les associés en proportion de leurs droits. Dépôt légal au Greffe du Tribunal de commerce de BORDEAUX, Pour avis, la Gérance

humeur Quand le sexisme salit le rugby... et que personne ne réagit Il paraît qu'il ne faut pas en parler parce que c'est justement ce qu'il attend. Il paraît aussi qu'il faut en rire... à moins d'être un con ! Rappel des faits : Vendredi 8 mars, le club de rugby de Rubgy Club de Toulon (RCT) recevait dans son stade Mayol le Biarritz Olympique. Le très médiatique président du RCT, Mourad Boudjellal, a pris l'habitude d'y diffuser sur écrans géants des messages « humoristiques » avant chaque match. Soit. Sauf que ce 8 mars donc, c'est une photo de Dominique Strauss-Kahn que monsieur Boudjellal a trouvé « humoristique ». Avec un air rigolard, l'ancien directeur du FMI souhaitait une « bonne fête à toutes » ! Hilarant !!! Non, il n'y a pas à dire, les 13 500 spectateurs de Mayol ont vraiment dû se poiler ! Content de l'effet que cela a fait et pour être certain de « faire le buzz », le président Boudjellal décidait quelques jours plus tard d'en remettre une couche : ceux qui n'ont pas ri ? Ce sont « des cons » ! Les femmes qui n'ont pas ri ? Ce sont « celles dont la première préoccupation est de savoir qui est le successeur de Benoît XVI ». Et l'image de DSK ? Celle de « tas d'hommes politiques » dont le seul intérêt est « le cul, picoler et le pouvoir ». Voilà. C'est drôle non ? Non, monsieur Boudjellal n'est pas drôle. Parce que l'affaire DSK n'est pas une histoire de cul, c'est une histoire de viol supposé. Grâce à la magie de la « justice » américaine, on dira toujours supposé. Mais c'est le viol, pas le cul que représente l'affaire DSK. Et même si c'était le cul, on se demande un peu ce que ça vient faire sur les écrans d'un match de rugby mais bon.... Mais bon, il s'agit d'un viol et d'un stade de rugby. Monsieur Boudjellal est pathétique, odieux et fier de l'être. C'est son problème. Le plus gênant dans cette histoire, c'est le silence qui entoure ces comportements. Faire rire avec le viol dans une enceinte sportive, on se dit que cela doit rentrer en conflit avec au moins un chapitre des chartes déontologiques des instances rugbystiques... On serait par exemple curieux de savoir si la fédération française (FFR) ne trouve pas qu'il s'agit là d'un « comportement portant atteinte à l’image du rugby ou à sa fonction dans la société » ; critère nécessaire à la saisie de son comité de déontologie. Il semblerait pour l'instant que personne ne se soit posé la question. Il semble qu'il en soit en rugby avec Mourad Boudjellal comme il en est en politique avec l'extrême droite : à chaque nouvelle provocation, chacun est prié de se taire pour ne pas leur faire de la pub. Mais se taire c'est accepter. Et accepter que le rugby soit ainsi abaissé, c'est tout simplement insupportable pour tous ceux qui aiment ses valeurs et se réjouissent quand il est plus ouvert, plus divers, plus féminin. C’est pour cela qu’au même titre que ses propos sur le corps arbitral ont été justement sanctionnés, ses derniers comportements doivent l’être également. Ou sinon, c’est que le sort de 50% de l’humanité serait au yeux du monde du rugby moins précieux que celui de quelques arbitres. Drôles de valeurs... Vincent Bordas

Carnet

Bègles. La disparition de Georgette Soulié a soulevé une vive émotion au collectif Joliot Curie et à la section de Bègles du PCF. Georgette a élevé 3 enfants. Eprouvée par la vie, elle avait perdu son fils ainé, Pascal. Georgette était une militante. D’abord dans son entreprise du livre, la SOFACIM où elle se bat pour les droits des ouvriers, leur dignité avce la Cgt. Venue de Bordeaux en 1977, elle s’installe sur Bègles à la cité Monmousseau. Là, avec les locataires et la Confédération Nationale du Logement, elle lutte pour le droit au logement : de la simple présence pour remonter le moral jusqu’à l’action énergique pour empêcher une expulsion, et même si ses moyens financiers étaient modestes, elle pouvait aller jusqu’à mettre la main à la poche pour aider son voisin, régler une facture EDF. Elle s’est aussi dépensée sans compter à l’APEIS pour combattre ce cancer qui ronge la société, le chômage. Au PCF, elle a pris sa place pour une société plus juste et plus humaine : distribuer des tracts, faire signer des pétitions, vendre l’Humanité les dimanches matin. Si cette société individualiste, du chacun pour soi, de l’exploitation des plus pauvres et des plus faibles, a gardé quelques traits humains, c’est grâce à des militants, des femmes comme Georgette. Nous renouvelons ici à ses enfants, tous ses proches et amis, notre amitié sincère dans la peine que nous partageons.


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