Jeudi 11 avril 2013 - N° 1989 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro
La république asphyxiée...
actualité L’ANI à l’Assemblée
Un débat sous surveillance du Medef
ça nous concerne tous !
Malgré les 5 625 amendements, le texte reste porteur de tous les dangers Au terme des débats à l’Assemblée nationale sur le projet de loi dit de « sécurisation de l’emploi », les députés n’auront réussi à modifier qu’à la marge l’accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier, en dépit des 5 625 amendements déposés. Mobilité sous peine de licenciement L’article 3 instaure une « période de mobilité » pour les salariés justifiant d’au moins deux ans d’ancienneté dans les entreprises de plus de 300 personnes, leur permettant « d’exercer une activité dans une autre entreprise » durant laquelle l’exécution du contrat de travail est « suspendue ». Les propositions du Front de gauche d’étendre ce droit aux salariés de toutes les entreprises et de sécuriser le retour du salarié ont été rejetées. Avec l’article 10, le refus d’une mesure de mobilité interne (mutation par exemple) devient un motif de licenciement. Seule véritable modification par rapport à l’ANI : celui-ci est reconnu comme « économique », ouvrant droit à l’indemnisation et aux mesures de reclassement. Temps partiel : dérogations en nombre L’article 7 introduit le « bonusmalus » en fonction de la durée des contrats de travail, destiné à pénaliser les « contrats courts ». Les deux seules « améliorations » adoptées concernent la garantie
Mutualité française Aquitaine
ANI : mauvais coup aussi contre la sécurité sociale
que les recettes totales des cotisations chômage ainsi modulées ne puissent être inférieures à celles perçues actuellement, et la remise d’un rapport au Parlement sur l’efficacité du bonus-malus. Quant au temps partiel, l’article 8 instaure une durée minimale de 24 heures par semaine en moyenne pour limiter le temps partiel subi, mais ouvre de nombreux cas de dérogation, qui devront toutefois faire l’objet d’accords de branche « étendus » (plus contraignants). Accords ou chantage à l’emploi ? Les « accords de maintien de l’emploi » (article 12) pourront bien s’étendre sur deux ans. L’amendement Front de gauche visant à réduire à une seule année la durée de ces « accords » négociés entre patronat et représentants syndicaux d’au moins 50 % des salariés n’a pas été adopté par la majorité. Pendant deux ans, donc, les entreprises pourront baisser les salaires jusqu’à la limite de 1,2 Smic. L’employeur ne pourra pas licencier
durant cette période sous peine de dommages et intérêts aux salariés. Un amendement PS doit assurer que « les dirigeants salariés, les mandataires sociaux et les actionnaires de l’entreprise poursuivent des efforts proportionnés à ceux demandés aux salariés ». Des licenciements pas si encadrés L’article 13 est censé encadrer les licenciements collectifs. Désormais, ils devraient faire l’objet soit d’un accord collectif majoritaire, soit d’un plan unilatéral de l’employeur qui devra alors être homologué par l’administration. Les délais trop brefs dans lesquels l’administration doit rendre son avis, précédemment de 8 jours a été allongé à 15 jours. Dans le cadre d’un plan unilatéral, par contre, la durée initiale de 21 jours est maintenue. Mais, de l’avis de membres de l’administration en question, ces délais sont intenables. Et la loi prévoit que, faute de réponse dans les délais, les licenciements seront réputés validés…
La bataille des députés
Ils ont ouvert des brèches Espaces Marx
Rendez-vous d’avril
• Mardi 16 avril, 18h. Rencontres philosophiques. Jean Lojkine. Librairie « La Machine à Lire » • Lundi 29 avril, 19h. Bistrot politique d’Espaces Marx « Comment s’opposer aux nouvelles violences patronales et managériales ? » Restaurant Le Gambetta à Talence
Le président du groupe GDR à l’Assemblée, André Chassaigne (PCF), ne se satisfait des amendements apportés au texte qui « restent à la marge… [puisque] tout amendement devait être validé par les signataires de l’accord… limitant le pouvoir du Parlement ». Une bataille qui n’a pas été vaine, les députés Front de gauche se faisant « les porte-voix du combat contre ce texte ». Une bataille qui doit « servir d’appui à la mobilisation » et a « poussé le gouvernement à s’expliquer, à se justifier et même parfois à avouer ses contradictions ». Menant de front opposition aux articles de la loi et proposition d’alternatives, « notre groupe s’est fortement mobilisé … dans ce que nous estimons être la mère des batailles ». Avec une nouveauté : « Le combat mené avec des députés issus d’autres rangs de la gauche sur des amendements signés ensemble. Nous avons ouvert les premières brèches. Des convergences politiques à gauche se sont manifestées pendant le débat. Cela a montré que l’on pouvait se rassembler pour dire au gouvernement : « Vous devez changer de cap, celui que vous avez pris n’est pas le bon. » Les sénateurs vont désormais se saisir du débat « pour continuer de pousser le gouvernement dans ses retranchements. Cette complémentarité aboutira peut-être à des modifications plus importantes que celles que nous avons obtenues ». L’intervention d’André Chassaigne à l’Assemblée
gironde.pcf.fr/38569 2 • Les Nouvelles 11 avril 2013
Pour les Mutuelles de France du Sud-Ouest*, qui appelaient aux manifestations interprofessionnelles du 9 avril contre l’ANI, « l’article 1 qui prévoit la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés des entreprises privées d’ici 2016 est loin d’être une avancée. Nous considérons que la généralisation des contrats collectifs obligatoires est un mauvais coup porté à la Sécurité Sociale. » « Les contrats groupes qui concernent déjà 12 millions des salariés du privé contribuent au déficit de la sécurité Sociale par le biais d’exonérations fiscales et sociales (4,3 milliards d’euros) d’après le rapport de septembre 2011 de la Cour des comptes. L’extension de ces exonérations à l’ensemble des salariés du privé va représenter un coût supplémentaire évalué à 2,5 milliards d’euros. Chiffres d’autant plus choquants que le budget alloué à la CMU-C et à l’ACS n’est que de 1,9 milliards d’euros. Les contrats collectifs obligatoires ont largement contribué à masquer les désengagements de la Sécurité Sociale dans la prise en charge des dépenses de santé, notamment pour les soins courants. Ils ont facilité l’inflation des dépassements d’honoraires médicaux, ou encore des frais de santé mal remboursés par la Sécurité Sociale - dentaire ou optique - en solvabilisant ces dépenses. Lier l’accès à une complémentaire santé au contrat de travail, c’est fabriquer de l’exclusion. Alors même que l’accès aux soins est de plus en plus inégalitaire, cet accord va accroître la rupture de solidarité entre salariés et les autres catégories de la population : retraités, chômeurs et précaires, personnes en rupture familiale ou en situation de handicap ou encore fonctionnaires. Les Mutuelles de France demandent que la question de la généralisation de la complémentaire santé soit traitée dans le cadre d’un débat plus large lors de l’examen de la réforme du financement de la protection sociale promise par le gouvernement pour 2013. Elles demandent qu’avant toute extension des contrats groupe, soit mis en place une régulation efficace de ceuxci avec une limitation de la prise en charge des dépassements d’honoraires, l’instauration de cotisations proportionnelles aux revenus, des garanties sur les solidarités intergénérationnelles et que les aides publiques bénéficient à l’ensemble de la population selon des critères de solidarité renforcés. le 5 avril 2013
Q’ont voté les 11 députés de gauche girondins ?
Parti socialiste «POUR» Sandrine Doucet (1re) Vincent Feltesse (2e) Conchita Lacuey (4e) Pascale Got (5e) Florent Boudié (10e) Philippe Plisson (11e) Martine Faure (12e) ABSENTS ? (mais pour -NDLR) Marie Recalde (6e) Alain Rousset (7e) Gilles Savary (9e) Europe Ecologie Les Verts ABSTENTION Noël Mamère (3e)
Détail nominatif du vote
* MFSO regroupe les mutuelles Mu t a mi, Entr a i n, Mu tu e ll e s France Plus, Mutuelles de France Bretagne Océan
Coss 33 La Coordination Santé Solidarité Gironde alertait également : « Si le gouvernement continue dans cette voie de la complémentaire santé généralisée, c’est-à-dire de l’assurance santé privée pour tous, il va nous entraîner vers la fin officielle d’un système de santé égalitaire et solidaire. » Elle appelle à stopper les transferts de charges qui amènent de la Sécu aux assurances privées, de la solidarité au chacun pour soi.
www.assemblee-nationale.fr/14/scrutins/jo0481.asp
é v é nemen t
Editorial
Mobilisation du 9 avril
Démocratie !
L’histoire n’est pas finie
7 000 à Bordeaux à l’appel de la CGT, FO, FSU et Solidaires. 120 000 dans toute la France De nombreux salariés du privé notamment de la construction et du commerce, mais également des salariés du public (santé, territoriaux et travailleurs de l’Etat) ainsi qu’une forte majorité de jeunes notamment de jeunes femmes, étudiants et étudiantes venus exiger une revalorisation de leur diplôme pour de meilleurs emplois et de meilleurs salaires. Pour la CGT « la crise économique et sociale qui touche notre pays ne doit pas remettre en cause l’avenir des jeunes dans notre société notamment sur le marché du travail ». Refusant que l’ANI soit retranscrit dans la loi « car cela marquerait au fer rouge un recul social sans précédent avec une accentuation de « l’esclavage moderne » qui se définirait comme de moins en moins de droits pour les salariés, avec de plus en plus de précarité
et surtout un accroissement des profits pour le patronat au profit des bulles financières ». Forts de cette nouvelle mobilisation, les syndicats non signataires de l’accord vont appeler à de nouvelles journées d’actions et de mobilisations dans les entreprises.
74 députés de gauche ont refusé de voter le texte de l’ANI Le PCF salue le travail des députés communistes et Front de gauche qui a permis que 19 députés de gauche votent contre le texte et 55 s’abstiennent. Cela signifie que le projet de loi adopté aujourd’hui à l’Assemblée nationale n’aura pas de majorité de gauche au Sénat. Le groupe des sénateurs CRC est décidé à continuer ce combat avec détermination, au côté de tous ceux qui se sont mobilisés le 9 avril dans de nombreuses villes de France. La bataille n’est pas terminée.
Déterminés, mobilisés … Le 1er Mai, on continue ! Les 120 000 salariés, syndiqués et militants qui se sont rassemblés le 9 avril, à travers les 163 manifestations et rassemblements dans toute la France, montrent leur détermination à poursuivre cette mobilisation unitaire tout le long du débat parlementaire qui se poursuivra au Sénat. Le 1er Mai, journée internationale du Travail, sera un nouveau temps fort. A travers toute l’Europe, les salariés exprimeront leur volonté de voir apporter d’autres réponses face à la crise, l’austérité et la déréglementation sociale. La CGT appelle à participer massivement aux manifestations qui seront organisées dans tout le pays.
6ème République
Vite, de l’air frais !
La transparence et la justice sociale au coeur de la démocratie Entre écoeurement et colère, la République au bord de l’asphyxie a besoin du vent frais de la vérité, du vent vif de la révolte contre le fric, l’arrogance et le mensonge dont Jérôme Cahuzac est devenu le symbole. L’un des ministres les plus influents du gouvernement vient d’être emporté par un scandale politicofinancier dont personne ne mesure encore la portée. L’atmosphère qui règne dans le pays est devenue pestilentielle. Hier héros d’une politique libérale, impitoyable avec les faibles et douce avec les puissances de l’argent, celui-là même qui assénait sans ciller, « la lutte des classes, je n’y ai jamais cru », est devenu l’emblème indigne d’une gauche qui a perdu toutes ses valeurs. Ce dont Cahuzac est le nom, c’est celui du conflit d’intérêts
institutionnalisé entre puissances de l’argent et de l’ensemble du monde politique, FN compris, à l’exception du Front de gauche. C’est le nom de la politique de rigueur et d’austérité exigée par le Medef, le mépris du peuple, le mensonge et la résignation. C’est bien le système de l’argent roi, érigé en table de la loi de la réussite, de la compétitivité ou de la concurrence, qui permet l’évasion fiscale, les paradis fiscaux, les spéculations en tout genre. Oui, le capitalisme corrompt les décideurs pour mieux se mettre à l’abri des foudres des peuples qui n’en peuvent plus. Vite, une 6ème République Comme le Front de gauche l’avait proposé dans la campagne, il faut une nouvelle République, sociale et citoyenne. Or les mesures
proposées par le président de la République sont nécessaires mais ridicules face à l’enjeu. Pour les communistes, il n’y aura pas de rétablissement de la confiance perdue sans qu’enfin soient conférés des pouvoirs directs aux citoyens comme aux salariés. Le changement véritable est à cette condition. Alors que les mots sont en passe de perdre toute valeur, l’heure est aux actes les plus forts pour inscrire la transparence et la justice au coeur de notre démocratie. C’est ce à quoi les communistes et leurs partenaires, avec les citoyensnes, vont s’atteler, avec une grande manifestation le 5 mai et surtout en se battant, pied à pied, chaque jour pour reconstruire l’édifice républicain solidaire garant des droits et des libertés.
L’affaire Cahuzac n’a pas fini de faire couler de l’encre. Le ministre en charge de la lutte contre la fraude fiscale, celui qui explique depuis un an aux Français qu’il faut se serrer la ceinture, renoncer au développement des services publics, des solidarités, celui qui a programmé 20 milliards de cadeaux fiscaux aux entreprises, celui-là est un fraudeur, un voyou. C’est insupportable. Insupportable pour toutes celles et ceux qui ne joignent plus les deux bouts, pour qui les fins de mois commencent de plus en plus tôt. Insupportable pour le chômeur, le retraité qui vit sous le seuil de pauvreté, l’étudiant qui galère, la femme seule qui élève ses deux gosses en étant contrainte d’accepter le temps partiel, l’employé qui n’arrive plus à partir en vacances, l’ouvrier qui voit son usine fermer, le paysan qui ne peut plus vivre de son travail. Ceux-là, ces invisibles, doivent envahir le débat public en exigeant que ce gouvernement, ce Parlement et cette majorité de gauche cessent cette politique d’austérité, de casse des solidarités, des services publics, du code du travail. Car pour eux, peut-être plus que pour d’autres, le lien entre cette politique au service de la finance et cet homme, ami des riches, riche lui-même, est évident. La crise du capitalisme, la crise sociale, la crise politique que nous traversons ne font qu’une : c’est une crise de civilisation. La concentration des pouvoirs et leur confiscation par une minorité agissent dans tous les pans de la société, économique, sociale, politique. L’utilisation des richesses produites obéit dans l’entreprise et au niveau de l’Etat au même dogme, celui de l’austérité pour satisfaire les besoins du capital et de sa phase la plus avancée, le capitalisme financiarisé. M. Hollande veut moraliser la politique, comme l’ancien président disait vouloir moraliser le capitalisme. L’intention est louable, mais le problème n’est pas dans la publication des rémunérations, des patrimoines, des avoirs financiers de nos élus. Cela ne fait que répondre au discours portant le « tous pourris ». Ni les uns, ni les autres n’apportent de réelles réponses à cette crise politique. La 5e République est à bout de souffle. Il faut dès aujourd’hui avancer sur la voie d’une 6e République, sociale et démocratique, en opposition à la concentration des pouvoirs pour servir les intérêts capitalistes. Pierre Laurent, au nom du Parti communiste français, a fait le 8 avril des propositions concrètes autour desquelles une large majorité peut se rassembler dans les réunions publiques, les assemblées citoyennes. Il ne s’agit pas tant de changer les hommes au pouvoir, que de changer profondément de politique, de système, changer d’ère, faire vivre la démocratie. Le 5 mai est là pour dire tout cela. Les communistes s’y engageront sans retenue pour faire de cette journée, de sa préparation et de ses suites, un moment de rassemblement large, puissant, populaire, pour le véritable changement. Le 5 mai est ouvert à toutes celles et ceux qui ont voté pour le changement et ne peuvent plus attendre.
Sébastien Laborde secrétaire départemental du PCF 33 membre du conseil national
Les Nouvelles 11 avril 2013 • 3
po u r l a t en u e d ’ a ss i ses n a t i on a les po u r l a refond Conférence de presse du PCF
L’heure est grave, il faut unir et construire au lieu de diviser
Le 8 avril, Pierre Laurent, secrétaire national, s’est adressé au peuple français et appelle à la grande marche citoyenne du 5 mai « pour une 6e République » et « contre l’austérité et la finance » « L'heure est grave pour la France. Les aveux de fraude de Jérome Cahuzac, et les révélations d'énormes évasions fiscales organisées par des banques, des chefs d'entreprises et des personnalités politiques vers les paradis fiscaux, provoquent la colère et l'indignation. Ces scandales jettent le discrédit sur notre pays, son gouvernement. Ils symbolisent – non pas seulement la dérive personnelle hautement condamnable d'un ministre – mais l'emprise toujours plus étouffante des logiques de l'argent, les forces de la finance sur la vie sociale, économique et politique de la France. En mai dernier, c'est pour en finir avec cette domination du fric que la droite de Nicolas Sarkozy incarnait avec toujours plus de cynisme et d'autoritarisme - que les Français ont voulu le changement de politique. Le message de la majorité du pays était très clair : combattre le règne de la finance, reconstruire une République sociale, solidaire et éthique. Aujourd'hui, les Français se sentent trahis. Ils sont de plus en plus nombreux à ne pas reconnaître dans la politique actuelle une politique de gauche. Le scandale Cahuzac sonne, dans ces conditions, comme un coup de massue. Celui qui incarnait la politique d'austérité imposée sans son accord à notre peuple, était un professionnel de l'évasion fiscale ! C'est insupportable. Le désaveu populaire est massif. La politique de François Hollande et du gouvernement Ayrault n'a plus la confiance des Français. Et surtout de celles et ceux qui, majoritairement, ont voulu mettre la barre à gauche, vers le retour de la justice sociale et de l'égalité dans la République. Ce qui rend la situation plus insupportable encore, c'est que le Président de la République et le gouvernement s'entêtent à ne rien entendre de l'exigence du pays de voir la politique de la France changer de cap. Soumission aux politiques d'austérité européennes, explosion du chômage, échec des prévisions économiques du gouvernement, pacte de compétitivité égal à 20 milliards de cadeaux fiscaux supplémentaires pour les entreprises, 4 • Les Nouvelles 11 avril 2013
tentative de transcription de l'accord de l'ANI dans la loi avec le soutien du Medef … la politique du gouvernement amplifie la crise au lieu de la combattre. Et quand le choc Cahuzac révèle cet insupportable fossé : les sacrifices pour les uns, l'évasion fiscale pour les autres, rien ne devrait changer ! Le pays est atterré. La France va à la catastrophe si tout continue comme cela. Il faut sauver notre pays du désastre politique qui s'annonce. Pour cela il y a une urgence : un changement de cap fort, global, concret, rapide de la politique nationale, pour mettre en œuvre une nouvelle politique résolument de gauche qui s'attaque au pouvoir de la finance et restaure le pouvoir démocratique des citoyens, des élus eux aussi bafoués, sur les choix de la République. L'ennemi c'est la finance. La crise ce n'est pas les « élus tous pourris » comme le chante le Front national, lui même éclaboussé dans l'affaire Cahuzac. La solution, ce n'est plus seulement une moralisation de la vie politique réduite au seul contrôle accru – certes nécessaire – du patrimoine des élus et des ministres. La vérité c'est qu'au cœur de la crise, se trouvent deux grands causes : La domination organisée de la finance, des marchés financiers, de leurs critères d'évaluation et de rentabilité, sur toutes les activités de la société, sur tout notre système économique et institutionnel. Que ces pratiques passent par des voies légales ou frauduleuses. Le dessaisissement là encore organisé, au profit de la finance, des citoyens, des salariés, des institutions élues sur tous les grands choix qui engagent la vie des citoyens et du pays. La souveraineté populaire est minée de toute part.
Le Parti communiste lance un double appel : - à la mobilisation de toutes les forces, de toutes les citoyennes, tous les citoyens qui ont voulu le changement au printemps dernier, pour reprendre en main le cap du redressement de la France. Partout, sous toutes les formes possibles, prenez la parole, reprenez le pouvoir, dites haut et
fort : nous voulons la politique de gauche pour laquelle nous avons voté l'an dernier, et pas cette politique d'austérité et d'inégalités qui mène la France dans le mur. - à la construction populaire et démocratique d'un nouveau contrat politique pour le pays.
Deux axes : 1. Un programme de lutte contre la domination de la finance, avec une réforme fiscale d'ampleur ; un contrôle public et démocratique sur les banques, le crédit, la monnaie et la finance ; la priorité donnée aux salaires, à la protection sociale, à la sécurisation de l'emploi, aux services publics, à l'investissement industriel et écologique contre les dividendes et la rentabilité financière. La France doit résister aux injonctions d'austérité de l'Europe. 2. Une refondation démocratique de nos institutions par un processus constituant jusqu'à une 6e république : avec une lutte contre les conflits d'intérêts, entre le monde des affaires et les institutions politiques, une réelle indépendance de la justice, une démocratisation des élections par la proportionnelle, de nouveaux droits pour les salariés dans les entreprises, pour que l'intérêt général guide notre organisation sociale et économique, la remise en chantier de l'acte 3 de la décentralisation aujourd'hui largement rejeté dans le pays C'est autour de ces axes que doivent se rassembler les forces de changement, les citoyens qui refusent la dérive actuelle, pour reconstruire un nouveau contrat majoritaire, une nouvelle majo-
rité, un nouveau gouvernement.
4 propositions immédiates : Suspendre immédiatement le débat parlementaire sur l'ANI, qui creuserait encore le fossé avec les forces sociales de notre pays. J'appelle solennellement les parlementaires de gauche à prendre la mesure de leurs responsabilités, en cas d'adoption de ce texte. Et mettre à l'ordre du jour un débat immédiat sur la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales. (cf rapport d'Eric Bocquet – commission d'enquête du Sénat sur la fraude et les évasions fiscales). Engager toutes les forces disponibles pour exiger un changement de cap de la politique dans la préparation de la grande marche citoyenne, décidée pour le 5 mai prochain. Notre engagement se fait sur une base claire et unique. Celle de la déclaration commune de toutes les forces du Front de gauche du vendredi 5 avril 2013 : « contre l'austérité et la finance,
marche citoyenne pour la VIe République », et de l'appel qu'elle contient, « à toutes les forces de gauche, et individus qui ont voulu le changement en mai dernier », d'organiser avec nous cette marche. Lancer dans tout le pays, la réunion d'assemblées citoyennes ouvertes à toutes ces forces pour travailler les bases d'un nouveau contrat politique de changement majoritaire. Préparer avant l'été une première grande étape de ce travail citoyen et populaire pour la tenue d'assises nationales pour la refondation sociale et démocratique de la République. L'heure n'est pas à diviser, à opposer, à écœurer. L'heure est à rassembler, à unir, à construire. La solution réside plus que jamais dans la mobilisation et l'intervention active de notre peuple. »
Le Medef ne doit pas faire la loi ! L’accord national interprofessionnel (ANI) doit être transposé dans la loi en avril 2013. Nous demandons aux parlementaires de gauche de ne pas voter, avec la droite, ce projet de loi. Le Medef défend avec acharnement ce texte et pour cause ! Cet accord minoritaire, (les organisations signataires ne représentent pas 50% des salariés), porte en lui de profondes régressions. Au-delà des effets d’annonces, ce projet de loi est une attaque frontale contre le CDI, dont il cherche à vider le sens pour « faciliter » non pas l’emploi mais la rupture, le licenciement. Pour y parvenir il pousse à réduire la négociation au rapport individuel salarié-e/patron au détriment de la négociation collective et verrouille le dispositif pour éviter l’intervention du juge. OUI les salariés ont besoin d’une véritable sécurisation de leur contrat de travail, mais le texte que le gouvernement propose est tout sauf cela.
PRÉNOM - NOM
ADRESSE
Les parlementaires de gauche ne doivent pas entériner la loi du Medef, ils peuvent mettre en place d’autres propositions : - Le CDI doit être réaffirmé comme la norme du contrat de travail - Le recours aux intérimaires et CDD doit être strictement encadré - Droit automatique au passage à temps plein pour les temps partiels - Les droits des salariés sous-traitants alignés sur ceux des donneurs d’ordre - Droit de suspendre un plan social ou une fermeture d’entreprise le temps d’étudier les propositions alternatives du Comité d’entreprise. - Loi interdisant les licenciements boursiers - Droit de préemption pour les salariés : droit de reprise d’une entreprise viable
TÉLÉPHONE
SIGNATURE
refond a t i on so c i a le e t d é mo c r a t i q u e de l a R é p u bl i q u e Evasion fiscale
La fraude à 2 chiffres
Elle s’élève en France entre 40 et 50 milliards d’euros Dans une interview à l’Humanité, Eric Bocquet, sénateur communiste du Nord, estime qu’au-delà de la fraude «toutes ces niches fiscales qui permettent aux privilégiés et aux multinationales d’échapper à l’impôt doivent être remises en question». Quelle est l’ampleur de l’évasion fiscale ? Éric Bocquet. Concernant la France, les estimations, qui sont le fait d’ONG, vont de 40 à 50 milliards d’euros, à 1 000 milliards d’euros, cinq fois le budget de l’Union européenne, dans les 27 pays qui la composent. On pourrait prendre aussi l’exemple des États-Unis, cela concerne donc beaucoup de pays et des sommes considérables. Il y a aussi, au-delà de la fraude, l’optimisation fiscale qui consiste à utiliser tous les moyens non interdits par la loi et qui est également condamnable. Toutes ces niches qui permettent aux privilégiés et aux multinationales d’échapper à l’impôt doivent être remises en question. Qui pratique cette évasion ? E.B. Il y a des particuliers fortunés qui s’expatrient. Il y a aussi de grands groupes multinationaux qui ont des entités dans les paradis fiscaux, je pense aux sociétés du CAC 40, à des banques comme BNP Paribas ou la Société générale. Ces groupes transfèrent leurs profits dans les paradis fiscaux où la fiscalité est faible ou nulle et font apparaître des pertes dans des pays comme le nôtre où la fiscalité est plus élevée. Quels sont les liens entre ces « évadés » et les autorités des pays qui favorisent cette évasion ?
E.B. Au sein, par exemple, de la City of London Corporation, qui est en quelque sorte son gouvernement politique de la City, il y a des gens comme Lord Sassoon qui sont d’anciens de la banque suisse UBS qui s’est illustrée récemment dans des scandales financiers. À Jersey, notre interlocutrice au sein des services financiers de l’île est une ancienne du grand cabinet fiscaliste anglo-saxon Deloitte. Les liens sont patents entre les décideurs, gestionnaires des États, et le monde de la finance. C’est en quelque sorte la finance qui organise sa propre évasion. La mobilisation européenne et internationale, les résolutions du G20 ont-elles eu un effet ? E.B. La directive épargne de 2003 de l’Union européenne, dont l’un des buts était d’instituer la transmission automatique des informations fiscales entre les pays, n’est pas mise en œuvre. Elle est à nouveau mise à l’étude, mais deux pays font de la résistance, c’est le Luxembourg et l’Autriche. Cela n’est pas sans poser de problème puisque le Luxembourg est un des pays fondateurs du marché commun. Des initiatives ont été engagées mais leur effet a été très limité. Les paradis fiscaux ont-ils disparu ? E.B. Ils ont fait quelques concessions mais dans les faits ils n’ont pas disparu, ils se sont adaptés. Le secret bancaire n’a pas été levé, comme le montre le cas de la Suisse. On est loin du compte. Depuis l’affaire des subprimes qui a enclenché la crise que nous traversons, le système a senti que le boulet est passé très près et qu’il devait réagir, apporter des
Pierre Laurent appelle à « une convocation extraordinaire du Parlement » Le secrétaire national du PCF, sénateur de Paris, a demandé le 4 avril que le Parlement suspende ses débats pour se consacrer à la lutte contre l'évasion fiscale. C'est que selon lui la crise est totale, et nécessite qu'on s'attaque aux racines du pouvoir de l'argent. « Il faut aller à la racine des problèmes. On voit bien que c’est le conflit d’intérêt entre le monde de la finance et des fractions importantes du monde politique qui sont à l’origine de cette crise. Et c’est à cela qu’il faut s’attaquer. Il y a des propositions pour ce faire qui sont sur la table depuis longtemps. Je rappelle qu’à l’initiative d’un sénateur communiste, Eric Bocquet, le sénat a adopté un rapport qui fait 60 propositions pour lutter contre l’évasion fiscale, ces propositions sont aujourd’hui lettre morte. Donc il faut passer aux actes."
semblants de réponses, mais en aucun cas le fond de l’affaire n’a été réglé. Les paradis fiscaux continuent leur business comme avant et les scandales qui éclatent montrent que rien n’a changé. L’efficacité de la lutte contre cette évasion ne suppose-t-elle pas de remettre en cause les réductions d’effectifs des services fiscaux que le gouvernement actuel veut poursuivre ? E.B. C’est clairement une contradiction. D’ailleurs le rapport propose de renforcer les services fiscaux. Ils ont souffert de la révision générale des politiques publiques, la RGPP. Cela pose aussi le problème de la formation des agents car les « évadés » ont toujours un coup d’avance Quel rôle peut jouer la démocratie sociale ? E.B. C’est la dimension citoyenne, y compris sur le lieu de travail, de la lutte contre l’évasion fiscale. Les institutions représentatives du personnel devraient avoir des prérogatives élargies afin de mettre en cause ces pratiques. L’action des institutions ne suffit pas. C’est une affaire qui concerne tous les citoyens. Des résistances se manifestent, comme l’ont montré les votations citoyennes en Suisse. Les citoyens, les salariés se posent des questions sur ces cadeaux fiscaux accordés à de riches étrangers et se disent que ce sont eux qui en supportent le coût. On commence à entendre le même discours en Belgique.
En débat Acte III de la décentralisation
En débats avec l’ANECR Deux premiers rendez-vous : Vendredi 12 avril, 18h30, salle Capeyron à Mérignac en débat contradictoire avec Jean-Jacques Paris, conseiller général et secrétaire national de l’ANECR, et Alain Anziani, sénateur socialiste Lundi 15 avril, 20h30, salle Dantagnan à St André de Cubzac en présence de Jean-Jacques Paris, Sébastien Laborde, adjoint à St Denis de Pile, secrétaire du PCF 33, et Véronique Lavaud, conseillère municipale à St André de Cubzac
N'hésitez pas à nous contacter pour plus d’information ou l’organisation d'une initiative. Claude Mellier Présidente ADECR 33 06 28 92 36 68
INTERDICTION DES LICENCIEMENTS BOURSIERS Aux actes citoyens !
Les Nouvelles 11 avril 2013 • 5
démocratie et solidarités au coeur des communes Bègles
Nous ne nous résignerons pas !
Le logement social, ses locataires, le foncier public, ne sont pas des parts de marché Les élus écommunistes, républicains et citoyens du groupe « Bègles pour Tous » (BPT) ont appris par la presse, quelques heures avant le conseil municipal, la préférence du maire de Bègles pour le groupe immobilier privé Vilogia pour la vente des parts de la ville dans la Saemcib, devant Domofrance et Gironde Habitat. Vilogia, c’est une des branches de la famille Mulliez (1er rang des fortunes françaises devant Bernard Arnault (LVMH) et Liliane Bettencourt (L’Oréal). Le décor ainsi planté, le groupe BPT a souligné que le critère principal de choix est bien financier. A l'heure des comptes, les découverts de l’opération de rénovation urbaine sont importants avec plus de 2 millions d'euros de déficit auxquels s’ajoutent les 5 millions d'avances de trésorerie de la ville, les nombreux emprunts qu'elle a garantis, les importants retards de paiement aux entreprises qui ont travaillé aux rénovations et aux constructions nouvelles… Les élus ont posé les questions qui concernent prioritairement les locataires du parc social, les salariés de la société et les habitants de la ville, pour défendre leurs droits et leurs intérêts. Des exigences qui, sous couvert de confidentialité du protocole juridique, restent sans garantie de réponse. Si la candidature de Vilogia était retenue par la majorité municipale, lors du vote des élus fin juin, l'ensemble des Béglais verraient s'installer un nouveau prédateur immobilier, dévoreur de foncier, venu pour gagner des
parts de marchés en mettant la main sur la collecte du 1% logement. Ainsi ce choix d'un grand groupe immobilier privé entérinerait la logique dominante dans l'opération de renouvellement urbain (ORU), à laquelle les élus BPT, avec de nombreux Béglais, opposent celle de l'accès au logement pour tous et aux services publics, pour en finir avec la relégation et l'éloignement des jeunes et des familles aux revenus modestes. Rappelant que depuis le lancement de l'ORU, ils n'ont cessé d'alerter et d'agir avec les habitants, d'interpeller les élus sur les dérives financières (contre lesquelles ils ont toujours voté), ils soulignent que ces choix politiques de la majorité se font au détriment des priorités de services publics de proximité dus à l'ensemble des familles béglaises, dont le logement, alors que leurs impôts n'ont cessé d'augmenter. Avec tous les habitants, leurs associations et leurs organisations, le peuple de gauche, le groupe BPT, avec le conseiller général communiste/FdeGauche, continueront d’agir pour privilégier des projets publics ouvrant en grand le droit à la ville, de qualité, pour
toutes les générations. C'est une urgence dans une période où des milliers de familles, de jeunes, de retraités sont précarisés et appauvris, où la production de logements confortables et accessibles au plus grand nombre doit se multiplier partout, grâce aux offices publics, avec des garanties de protection pour que chacun-e ait un toit de manière durable, avec une utilisation des fonds de l'Etat transparente et équitablement répartie sur les territoires. Pas question de se résigner ! « Dans le contexte d'une politique austéritaire et antidémocratique qui entraîne le pays dans l'impasse, c'est avec gravité que nous appelons tous les élus à se ressaisir et à faire d'autres choix en utilisant l’argent public pour répondre aux besoins de toute la population. Les Béglais n’ont pas voté pour faire de la ville ni un petit Neuilly, ni une niche fiscale, ni un hôtel pour affairistes, ni un dortoir de métropole. » Christine Texier Christelle Baudrais Abdourahmane Ndiaye Hassiba Frau Christiane Cabeza
Bègles/Bordeaux
Les jeux du stade…
En dynamique Bordeaux
La belle et rebelle
Les communistes bordelais ont tenu une conférence de presse, marquant leur volonté que les prochaines municipales soient un moment particulièrement important de l’expression citoyenne et démocratique de proximité dans le pays. Pour Vincent Maurin et Natalie Victor-Retali, entourés des responsables communistes Loïc Boisson et Sophie Elorri sur Bordeaux, ce premier scrutin sur l’ensemble du territoire national depuis l’élection de François Hollande et les législatives revêt une importance particulière, dans un contexte dégradé par l’austérité et la crise au niveau social et de l’emploi, une crise de l’alternative aux politiques libérales. lls poursuivent le travail de rassemblement et d’intervention populaire contre l’austérité et pour une vie meilleure. Sans se placer dans une opposition systématique au gouvernement, ils refusent « l’ADN » de choix contraints par les politiques libérales et austéritaires. Ils veulent battre la droite et l’extrême droite et arracher enfin le changement pour lequel les citoyens ont voté en 2012, sans éviter le débat à gauche d’une construction politique alternative à l’austérité. Avancer dans cette voie, c’est être utile à toutes celles et tous ceux qui ont battu la droite, qui sont déçus, qui luttent… Etre utile aux aspirations de celles et ceux que le philosophe Michel Serre appelle les « invisibles » alors qu’ils sont potentiellement des acteurs politiques essentiels. Ils engagent un pro ce s sus de construction d’un projet politique pour les prochaines municipales en ayant à cœur de rassembler la gauche et tous les citoyens désirant s’inscrire dans une action municipale sociale, solidaire et démocratique. « Battre Alain Juppé est un objectif nécessaire mais pas suffisant. Nous souhaitons donner enfin corps à l’attente de nombreux bordelais de retrouver du sens et des valeurs dans cette ville. C’est à eux que nous nous adresserons afin de construire un projet municipal basé sur le rassemblement le plus large au service de la transformation sociale et écologique, du mieux vivre, de l’humain d’abord. » L’intégralité sur gironde.pcf.fr/38565
Jean-Jacques Paris, conseiller général, en appelle au respect des sportifs et des citoyens « D’un côté le grand stade de Bordeaux voit s’affronter le Maire et son opposition socialiste, sur le terrain juridique bien entendu, traduisant la juste indignation des élus socialistes qui dénoncent un PPP gageant l’avenir de la collectivité. De l’autre, ces mêmes élus socialistes défendent avec conviction au Conseil général la qualité indiscutable d’un Partenariat Public Privé aliénant durant 30 ans le Conseil général pour la construction et l’entretien des MDSI, alors que la situation de la collectivité départementale est de plus en plus fragilisée par les choix nationaux. 6 • Les Nouvelles 11 avril 2013
Sur un autre terrain, pas très loin cependant, la presse locale évoque une profonde discorde sur l’extension du stade Moga. Qu’en-est-il vraiment ? Aurait-on oublié que dans une interview, le 8 juin 2012, le Maire de Bègles faisait part de son implication pour que l’extension du stade Moga soit incluse dans l’opération Euratlantique ? N’avait-il pas fait adopter par le conseil municipal en 2009, soutenu par toute sa majorité et l’opposition de droite, une délibération pour financer une étude, afin de réfléchir à un projet de rénovation du stade dont l’objec-
tif serait d’assurer la modernisation et l’équipement et d’en faire un lieu de vie à la fois sportif, événementiel et économique dans le cadre d’une opération plus globale prévoyant création de bureaux, de commerces, d’hôtels et de restaurants ? Il informait que plusieurs groupes du BTP manifestaient de l’intérêt pour ce projet et soulignait que les modalités juridiques et financières restaient à préciser. Quoi de plus clair… Un projet s’intégrant dans Euratlantique dont la mission principale est de récupérer les espaces fonciers disponibles pour attirer les investisseurs et réaliser des
équipements commerciaux, tertiaires et de services. Nous voilà bien éloignés de la pratique sportive Nul doute qu’un tel projet aliénerait d’une manière pure et simple une partie importante des terrains propriété du CAB. Mais alors chacun est en droit de s’interroger sur l’avenir des différentes sections sportives et du club omnisports. Plus que cela, c’est bien tout ce quartier qui perdrait son cadre de vie. L’espace Delphin Loche constitue un poumon vert en centre ville, un espace public de détente et pas seulement un lieu de consomma-
tion et de spectacles sportifs, ce qu’il deviendrait avec un tel projet d’extension privatisé. On peut d’ailleurs se demander comment le président du CAB omnisports peut-être demandeur d’une telle aliénation d’un patrimoine dont il a l’héritage grâce à l’incessant travail réalisé par des générations de bénévoles qui ont porté ce club emblématique, mais aussi du fait des investissements publics réalisés au fur et à mesure des années et financés essentiellement par les Béglais. Je le dis clairement, ce n’est en rien une solution respectueuse et des sportifs et des citoyens. »
PCF Agenda
Bassin d’Arcachon / Val de l’Eyre
Pôle de santé : non au privé
Le regroupement de l’hôpital public Jean Hameau et la clinique Nord d’Arcachon doit profiter aux patients, pas au groupe Eiffage Les communistes du Bassin d’Arcachon et du Val de l’Eyre ainsi que de nombreux habitants se sont inquiétés et opposés à l’orientation prise avec la mise en place d’un Pôle Public-Privé qui a été confiée au groupe Eiffage. Ils ont protesté auprès de tous les élus. Alors que l’accès aux soins d’une partie de plus en plus importante de la population est problématique, l’ouverture d’un équipement tel que le Pôle de Santé regroupant l’Hôpital Public Jean Hameau et la clinique Bordeaux Nord d’Arcachon, peut apparaître satisfaisante et on pourrait s’en féliciter. Les communistes rappelent leur détermination à promouvoir une véritable politique de santé publique non soumise aux impératifs des groupes financiers privés qui investissent la santé comme n’importe quel marché spéculatif. Le constat Le pôle santé d’Arcachon liant l’hôpital public d’Arcachon avec la clinique qui appartient au groupe Bordeaux Nord Aquitaine (GBNA), propriétaire de 8 cliniques et d’un Ehpad en région bordelaise, s’est donc réalisée. Quelques chiffres significatifs : la clinique va doubler ses capacités avec 94 lits (50 actuellement) tandid que l’hôpital n’augmente sa capacité d’accueil que de 14 lits (193 contre 182 actuellement). Dans la nouvelle répartition des plateaux, la clinique disposera d’autant de blocs opératoires que l’hôpital (4 pour chacun). On peut supposer que la clinique saura utiliser à plein ses capacités opératoires, en pratiquant des
actes rémunérateurs. Pour la clinique tous les bénéfices des interventions chirurgicales et autres actes techniques les plus rentables, pour l’hôpital, le coûteux accueil des malades aux urgences : un grand classique. Qui va payer ? les collectivités publiques et les malades La crainte, c’est que les déséquilibres soient toujours à la charge de la collectivité publique qui paye l’opérateur sous forme de loyers et qui a garanti les emprunts. Les actionnaires, eux, attendent un taux de rentabilité confortable. Sur ces regroupements, la Cour des Comptes (rapport 2011), a pointé des déséquilibres toujours en faveur, comme c’est bizarre, des cliniques privées et que la part du risque économique ou financier assumée par le centre hospitalier est la plus importante. Pour les entreprises privées appelées à participer (souvent un grand groupe de BTP), c’est la bonne affaire ! La députée Jacqueline Fraysse (groupe « gauche démocrate et républicaine » comprenant les députés communistes) a
déposé lors du projet de loi du financement de la sécurité sociale pour 2013 un amendement demandant un rapport sur le PPP (Pôle Public-Privé) liant le centre hospitalier sud francilien à Eiffage. Dans une telle structure hospitalière, la question des dépassements d’honoraires va se poser, compliquant l’accès aux soins des malades. Non à l’austérité Les communistes seront très attentifs et vigilants pour refuser cette nouvelle forme d’austérité pour la santé, avec les professionnels, leurs organisations syndicale, les associations et toutes celles et ceux qui refusent l’enfoncement dans la crise et la misère, le PCF, ses militants, ses élus, Ils n’auront de cesse d’exiger l’abrogation de la loi HPST, l’arrêt des fermetures et restructurations des services, l’arrêt de tous les partenariats public/privé qui transfèrent la gestion publique au secteur privé qui spéculent sur la santé de la population. « Revenons aux principes fondateurs de la Sécurité Sociale : « A chacun selon ses besoins ».
PCF Bordeaux Bouscat Bruges
Coopérative citoyenne
Dans le débat qui s’engage pour les municipales 2014, les communistes bordelais souhaitent contribuer à une mobilisation démocratique et citoyenne contre l’austérité et pour des solutions concrètes aux injustices. La coopérative citoyenne sera le lieu de la construction des projets locaux avec les citoyens.
Rendez vous : Mercredi 10 avril. 19 h, salle Son Tay. Débat sur les services publics. Vendredi 26 avril. 19 h30, salle point du jour à Bacalan. Débat sur le développement économique.
Langon
Assemblée de section Vendredi 12 avril, 20h30, maison des associations Jeudi 11 avril : distribution de tracts sur l’ANI à la gare de Langon de 6h à 8h
Cenon
Repas de printemps Dimanche 14 avril, à partir de midi, salle Victor-Hugo (Château du Diable) Menu 23 € / Inscriptions (heures repas) Jesus Fernadez-Canal 05 56 86 10 46 M. et Mme Mathieu 05 56 86 80 94
Assemblées citoyennes Créon Targon Cadillac
Un «Collectif citoyen Front de Gauche» sur la 12ème circonscription s’est réuni le 11 avril, à St-Caprais-de-Bordeaux pour lancer la dynamique.
Talence Mardi 16 avril, 20h, salle Robespierre 41, rue Dourout
24, 25, 26 mai
Projection du film «DEBTOCRACY» suivi d’un échange et débat organisé par le comité talençais du Front de gauche. Soirée ouverte à tous informations 06 77 62 72 17 / fdgtalence@voila.fr
Fête de l’Huma 33 Semaine de diffusion de la vignette du 22 au 26 avril
nibles à la fédération et dans les sections
Sergent Garcia
& Boulevard des airs
Cirque Cinéma Concerts Théâtre Stands associatifs
NAVETTES GRATUITES
BON DE SOUTIEN
donnant droit à une entrée réduite à 6€ dispo-
4€
Bons de soutien 4 €
Concerts couverts !
Mérignac Jeudi 18 avril, 18h30, salle de Capeyron
« L’austérité et l’ANI » en présence de Corinne Versigny
Sergent Garcia
Léognan Mardi 23 avril, 20h30, foyer municipal
Boulevard des airs
Libourne Lundi 29 avril, 20h, salle des Charruauds
En débat sur l’Acte III de la décentralisation
Débat autour du film «Mémoire d’ouvriers»
L’orchestre du Josem
Nérijean (canton de Branne) Mardi 30 avril, 19h, salle des fêtes Deux ateliers : « santé » et « ANI »
Les Nouvelles 11 avril 2013 • 7
m é mo i res e t sol i d a r i t é s Lesparre
Rencontre Dédicace avec Georges Durou
Samedi 27 avril, 10h à 12h30, maison de la presse à Lesparre Cette rencontre dédicace avec Georges Durou, militant communiste girondin, résistant, déporté, se fera autour de son livre « Mes printemps de barbelés »* où il narre son internement en 1940-1945. Un témoignage sur ce qui peut rester d’humanité dans ces conditions inhumaines. Avec pudeur mais avec le souci de la vérité, Georges Durou livre les détails d’une vie quotidienne faite de douleur, de dur travail, de maltraitance, d’humiliation et de mort.
Du 16 au 26 avril qui se clôturera par
Vendredi 26 avril, 19h, médiathèque de Mérignac*, par le théâtre de la Petite Montagne
*ÉditionslesNouvellesdeBordeauxetduSud-Ouest.
Georges Durou et Guy Chataigné
Dimanche 28 avril, 14h30 à 17h, Espace F. Mitterrand à Lesparre organisée par le centre culturel Déportés et familles de déportés ou de fusillés nous livrent leur témoignage. « Il importe de ne pas laisser tomber dans l’oubli les souvenirs et les enseignements d’une telle expérience, ni l’atroce et scientifique anéantissement de millions d’innocents, ni les gestes héroïques d’un grand nombre parmi cette masse humaine sou-
Exposition
«Une opérette de Ravensbrück»
« Mais, prévient-il, j’ai souhaité mettre l’accent sur la solidarité, la lutte quotidienne pour tenter d’aider celui dont la vie ne tenait plus qu’à un fil, pour chercher les mots susceptibles de créer pour soi et pour les autres le sursaut de résistance humaine nécessaire à la survie. » Dans son usine-camp, Georges a été chargé par l’organisation clandestine des actions de solidarité. Une valeur qui le poursuivra toute sa vie, même et surtout dans les heures les plus sombres.
Rencontre-Film
Rencontre avec Georges Durou et Guy Chataigné, rescapés des camps nazis, et projection du film d’Olivier Minh « Vivre c’est résister ! », un documentaire contre l’oubli, une production de la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes, Section de Bègles.
Hommage à Germaine Tillion
mise aux tortures de la faim, du froid, de la vermine, de travaux épuisants et de sadiques représailles, non plus que la cruauté des bourreaux. » Entrée libre Centre Culturel de Lesparre 05 56 41 13 33 w w w.centreculturellesparre. jimdo.com
Dans le cadre de la Journée nationale de la Déportation « Une opérette à Ravensbrück » de Germaine TiIIion sera présentée en hommage aux résistants et déportés girondins * Auditorium François-Lombard, place Charles-da·Gaulle Entrée libre « Diplômée des Hautes-Etudes, Germaine Tillion n’aura pas Ie temps de présenter en Sorbonne sa thèse principale qui disparaîtra, au camp de Ravensbrück, où elle est déportée dans le cadre de la procédure «Nuit et brouillard» le 31 octobre 1943, De cct univers dantesque, elle devait tirer une étude complète grâce au travail avec les plus anciennes détenues, des Tchèques notamment. « Si j’ai survécu, je le dois à coup sûr au hasard, ensuite à la colère, à la volonté de dévoiler ces crimes, et enfin à la coalition de l’amitié». Elle aura la chance d’appartenir au convoi de détenues libérées par la Croix-Rouge, réussissant à sauver de la fouille la documentation qu’elle avait rassemblée, ainsi qu’une pellicule de photos prouvant les expériences médicales… Elle emportait aussi avec elle, le manuscrit de l’opérette qu’elle avait écrite au camp, le « Verfügbar aux Enfers» avec un humour féroce. Germaine TiIlion fut une de six femmes élevée à la dignité de Grand-croix de la Légion d’Honneur. » (Résistance Unie)
Gradignan
Journée nationale de la déportation
Dimanche 28 avril en hommage à Marie Durand, M.Madeleine Martel et Jeanne Souque
Message des déportés Il y a 80 ans, le nazisme triomphait. Hitler imposait son pouvoir en Allemagne dans l’indifférence quasi générale des démocraties et entraînait le monde dans un conflit qui prit fin en 1945 après
des années de terreur, par la victoire sur le nazisme. C’est alors que les déportés survivants revinrent des camps de concentration et d’extermination. Nous avons le devoir, au nom de nos camarades disparus, de rappeler ces événements qui ont ponctué notre histoire. Tant que nous pourrons prendre la parole, nous devons dire aux générations nouvelles que c’est surtout dans les moments de crise que resurgissent les discours antidémocratiques, xénophobes, racistes et antisémites, dans lesquels elles doivent discerner les thèses de ceux qui ont exterminé les juifs d’Europe, massacré les Tziganes, déporté et fusillé les Résistants.
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr Publicité : Aquitaine Conseil Publicité 6, rue du Prêche 33130 Bègles - Tél. 05 56 49 69 45 Commission paritaire de presse : 0113 C 85932
8 • Les Nouvelles 11 avril 2013
Aujourd’hui, il est essentiel qu’elles reconnaissent, dans d’autres discours, les vociférations d’Adolf Hitler et la voix soumise de Philippe Pétain. Ainsi averties, pourront-elles combattre le danger s’il se présente. Nous lançons aujourd’hui, un appel à la vigilance, au respect de l’être humain, de sa dignité et du droit à la différence. Ce message que nous adressons aux jeunes générations se veut partie prenante de la construction de l’avenir. Ce message a été rédigé conjointement par la FMD, la FNDIR, la FNDIRP et l’UNADIF annonces légalEs avis de constitution Aux termes d’un acte sous seing privé en date du 22/03/2013 il a été constitué une société présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination sociale : MENUISERIE FIGIER Forme : S.A.R.L. Siège social : 19 Route de Martinat -33450 ST SULPICE ET CAMEYRAC Objet social : Pose et fabrication de menuiseries intérieures et extérieures Durée : 99 ans à compter de son immatriculation Capital : 3 000 € Gérance : M. Jérome FIGIER, demeurant 19 Route de Martinat – 33450 ST SULPICE ET CAMEYRAC, a été nommé gérant. Immatriculation au RCS de Bordeaux en cours, Pour avis, La Gérance,
Carnet Castillon la Bataille. Jeudi 4 avril, ses enfants, sa famille, ses amis et ses camarades ont accompagné à Montussan Pierre Martinet, décédé à l’âge de 84 ans. Francette Agostini, au nom de la Cellule Camille Maumey, a fait l’éloge de Pierre. Celui-ci avait accompli une carrière à la SNCF et milité pendant plus de cinquante ans au Parti Communiste Français. Son engagement de tous les instants a laissé les marques de son activité militante, qu’il s’agisse du 8 mars et de l’hommage rendu par notre Parti aux femmes, des commémorations du sacrifice des communistes résistants victimes des nazis. Ainsi le cheminot, lorsque la SNCF mit en vente ses terrains de Lamothe Montravel, mit tout en œuvre pour que les cellules du secteur puissent s’en rendre propriétaire ; ceci expliquera son attachement à la fête des Communistes le 15 août. Elu au conseil municipal de Castillon la Bataille, il remplira deux mandats. L’esprit qu’il mettait dans sa fonction d’élu était d’être au service des plus humbles des familles castillonnaises. A ce titre il contribua grandement à l’installation du Secours Populaire, à l’application de la loi Demessine offrant aux enfants leurs premières vacances, organisant la sortie des jeunes au vélodrome de Bordeaux pour le grand prix de l’Humanité.Pierre, ta vie est un exemple pour nous et le restera pour les générations futures.