Jeudi 30 janvier 2014 - N째 2031 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro
23 & 30 municipales 2014 / Les communistes en campagne
mars 2014
ACTUALITÉ Emploi
Le pari raté du gouvernement En 2013, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 6 %. François Hollande n’a pas tenu son engagement d’inverser la courbe du chômage. La politique de baisse du « coût du travail », que le gouvernement veut aggraver avec le pacte de responsabilité, est inefficace pour lutter contre le chômage. François Hollande s’était engagé, sur un plateau de TF1, à inverser la courbe du chômage avant fin 2013. Les chiffres publiés par le ministère du Travail pour le mois de décembre sont sans appel. Le chômage continue de grimper inexorablement depuis mai 2011. En catégorie A, les chômeurs n’ayant pas travaillé sont 10 200 de plus sur le mois et en hausse de 5,7 % sur l’année, soit 177 800 personnes. Toutes catégories confondues (A, B et C), le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 0,5 % sur le mois et de 6 % sur l’année, ce qui représente 278 700 inscrits en plus. Au total, il y a plus de 5,5 millions de chômeurs en France. Face à ce constat d’échec, le ministère du Travail, dans un communiqué, en est réduit à se féliciter que 2013 « soit marquée par un
net mouvement d’amélioration », la hausse du chômage ayant été moins forte qu’en 2012 ! L’horizon pour 2014 ne semble pas s’éclaircir, quoiqu’en disent les membres de ce gouvernement. Selon les estimations des économistes, la croissance ne devrait pas excéder 0,8 % en 2014. Or, pour créer de l’emploi, le seuil minimum de croissance est de 1,5 %. Alors que la négociation sur l’assurance-chômage vient de débuter, laissant planer la menace d’une baisse d’indemnisation des demandeurs d’emploi, l’Unedic table déjà sur une hausse de 63 200 chômeurs en catégorie A. Pour la CGT, il ne faut pas « compter sur le pacte de responsabilité qui ne fera l’objet d’aucun engagement du patronat sur le nombre d’emplois créés en contrepartie. Le gouvernement continue cette politique des cadeaux offerts aux entreprises, sans condition, sans contrôle, ne serait-ce qu’en emplois créés et maintenus. Le résultat, ce sont plus de 5 millions de chômeurs, toutes catégories confondues. C’est la démonstration claire que sans un changement de politique de l’emploi, il n’y aura pas d’amélioration sur le front du chômage. »
CGT
Le 6 février 2014 : Toutes les raisons de revendiquer La CGT appelle à un rassemblement à Bordeaux, le jeudi 6 février 2014 à 11h30 devant le , 41 Rue Durieu de Maisonneuve, suivi d’une manifestation devant le siège du Parti Socialiste, 239 rue du Jardin Public. Cette initiative s’inscrit dans une journée de mobilisation nationale. Déclaration « Les motifs d’insatisfaction et les raisons d’exprimer notre mécontentement ne manquent pas. Nul besoin de catalogue pour illustrer les réalités de nos conditions de vie et de travail dégradées. La peur de perdre son emploi et l’angoisse de l’endettement figurent en tête des préoccupations des salariés en cette fin d’année 2013... Les richesses créées par notre travail doivent prioritairement servir à la réponse aux besoins sociaux, à la création d’emplois de qualité, à la revalorisation du SMIC, à la hausse des salaires pour vivre mieux et permettre une relance de la consommation des ménages et permettre ainsi une relance de la croissance. Et c’est possible ! 2 • Les Nouvelles 30 janvier 2014
Diviser par deux les dividendes des actionnaires libérerait 120 milliards d’euros pour les investissements productifs, permettrait de revaloriser le SMIC et le point d’indice dans les fonctions publiques. Cela créerait de l’emploi et garantirait le financement de la Sécurité sociale. (...) La campagne sur le « coût du travail » orchestrée par le Medef ne vise qu’à culpabiliser les salariés et à permettre à une minorité d’accaparer les richesses produites par notre travail. Pour changer de logique de développement, pour changer la donne, nous le savons, le monde du travail doit s’organiser se rassembler, s’unir et agir... La CGT propose, dans l’unité la plus large, de porter ensemble nos exigences en matière de salaires, d’emplois, de conditions de travail, de protection sociale, de service public, le 6 février 2014. Sur les lieux de travail, agissons pour porter nos revendications et retrouvons nous nombreux pour manifester tous ensemble. »
IVG
Défense de l’IVG en Espagne
Marie-George Buffet, Anne Hidalgo ou encore Rama Yade... Treize femmes politiques et militantes féministes françaises, de gauche comme de droite, lancent un appel au gouvernement espagnol pour qu’il renonce à son projet de loi anti-IVG. « Solidaires des femmes espagnoles, nous, femmes politiques françaises, appelons le gouvernement espagnol à retirer son projet de loi sur l’avortement », écrivent les signataires de ce texte, initié par Anne Hidalgo, candidate PS à la mairie de Paris et d’origine espagnole, demandant aux femmes de « se mobiliser pour ce combat fondamental ». « C’est l’Espagne qui a montré à l’Europe la voie en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. C’est l’Espagne qui a inspiré la loi française de 2010 instaurant l’ordonnance de protection et créant le téléphone grand danger pour les femmes victimes de violence.
L’Espagne ne peut être aujourd’hui le pays du grand retour en arrière », estiment les signataires de l’appel visible sur le site du journal Le Monde (www.lemonde.fr). « Le droit des femmes à disposer de leur corps n’est pas un supplément d’âme dans une société qui se targue de construire l’égalité. Il s’agit d’un droit fondamental, c’est le socle de l’égalité. C’est le signe principal de l’émancipation des femmes dans la société », affirment-elles encore, rappelant que dans le monde « une femme meurt toutes les neuf minutes d’un avortement clandestin ». En France, une manifestation est déjà prévue pour le 1er février en soutien aux féministes espagnoles qui défendent l’avortement à l’appel du mouvement « La marche mondiale des femmes », qui se rendra devant l’ambassade d’Espagne. « Le combat des femmes, des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental
est le nôtre (...) car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes », a souligné « La marche mondiale des femmes » (MMF) dans un communiqué. Le gouvernement conservateur espagnol de Mariano Rajoy a approuvé un projet de loi qui supprime l’avortement en Espagne sauf en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol ayant fait l’objet d’une plainte préalable. Il doit encore passer devant le Parlement où le Parti populaire détient la majorité absolue. En solidarité avec les femmes espagnoles, le Collectif bordelais pour les droits des femmes appelle à une MANIFESTATION SAMEDI 1er FEVRIER à 14H, Place de la comédie (devant le Grand Théâtre) tram B - arrêt Grand Théâtre Il appelle à : - lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et religieuse et qui intègre ces droits à la charte européenne des droits fondamentaux ; - soutenir le combat des femmes espagnoles pour conserver l’acquis qu’elles ont gagné de haute lutte.
Douanes
Mobilisation contre la fermeture de services Une intersyndicale des douanes (CFDT, Solaidaires, CGT, USB, FO) appelle à l’action des personnels de la Direction interrégionale le mardi 4 février prochain à partir de 9 h. Rendez-vous est donné aux douaniers de la direction de Bayonne et Midi-Pyrénées devant la direction interrégionale 1, quai de la douane à Bordeaux. Ils se joindront à ceux de Bordeaux pour protester contre les fermetures des recettes locales de Castillon, Cadillac, Puy-Lévêque et de la brigade du Verdon et les multiples suppressions de services annoncées dans un vaste plan de réorganisation dénommé Plan Stratégique.
ACTUALITÉ
Pierre Laurent sera en Gironde
31
1 2
Janvier
3
16h - Pierre Laurent rencontrera des salariés du Port, de Lesieur et de la SAFT aux Bassin à Flot autour des enjeux de l’emploi industriel 17h - visite du « Bordeaux nègre » avec Karfa Diallo (rendez-vous à la fontaine des Quinconces)
Meeting
du Front de gauche
Bordeaux
20H30
(À L'ATHÉNÉE MUNICIPAL) avec Christian Picquet (GU), Pierre Laurent (PCF) et Vincent Maurin
1
er
fevrier
begles
1 Rencontres avec Pierre Laurent
10h devant le supermarché Lidl en bas de la résidence Maurice Thorez, rencontre avec les habitants autour d'un café
11h30 sur le marché du 14 Juillet
Les communistes proposeront la carte de voeux-pétition pour la justice fiscale et la justice sociale
Avec Pierre Laurent et Christine Texier
2
15h30
Inauguration du local de campagne 26, cours victor Hugo avec l’équipe de campagne, des syndicalistes, des citoyens
Les Béglais sont invités à rencontrer Pierre Laurent tout au long de la journée avec Christine Texier, tête de liste Front de Gauche à Bègles.
Editorial Commune doit rimer avec solidarité et non concurrence ! Vous vous doutez que je suis attentif aux propos des autres candidats aux élections municipales de Bordeaux. Les chefs de file UMP et PS ont la même conception de la ville de demain, le même projet visant à inscrire Bordeaux dans une Europe dérégulée. Pour eux, construire la grande Métropole bordelaise sera l’étape décisive dans ce qu’ils considèrent comme une « compétition entre grandes villes » (A.Juppé France bleu) ou « la compétition des métropoles européennes » (M.Delaunay tract Feltesse). Ils s’inscrivent complètement dans les choix que leurs amis, du Parlement européen comme de l’Assemblée nationale, visent à imposer aux peuples, sur fond d’austérité. En échos, à la politique, assumée, du Président social démocrate Hollande, ils n’offrent comme horizon aux Bordelaises et Bordelais, que l’adaptation de la conduite de la Ville aux contraintes de l’ultralibéralisme. On le voit, à Bordeaux, comme à la CUB : dans leur frilosité ou leur opposition, à contester le désengagement de l’Etat en direction des collectivités, à militer pour une nouvelle politique fiscale mettant à contribution les profits des entreprises, à développer le service public en l’extirpant des seules logiques financières par sa gestion directe ou en régie (eau, gaz, transports...), à oser la gratuité des transports publics, à mettre les bouchées doubles en imposant des programmes de 50 % de logements locatifs sociaux, à stopper le recours aux Partenariats public privé (PPP) pour les équipements. Alors il est facile de faire mine de croiser le fer autour de compétences qui seraient transférées de la commune à la métropole... qui, quand, comment ? Sur fond d’un dépeçage des communes, d’une remise en cause des lieux de gestion et de démocratie, d’une modification de la carte des Régions de France pour en faire des Länder à l’allemande. Après avoir saigné l’Etat et ses services publics, on le sait, les forces du capital vont s’attaquer aux ressources des collectivités territoriales. Pour que les citoyens paient à nouveau les effets de la compétition des marchés. La semaine dernière, le Conseil d’administration de Regaz Bordeaux a accueilli Vincent Lévita, directeur d’OFI, un fonds d’investissement, entrant dans le capital à hauteur de 24% (ville de Bx 51%). En réponse à mes interventions en faveur du service public (tarifs, usagers, statuts des salariés), il n’a eu de cesse, avec un rare aplomb, de défendre les principes de rentabilité à 2 chiffres et des jeux financiers. C’est ce genre de loups qui guettent la gestion de nos collectivités, pour y entrer et en croquer davantage... Forts du feu vert national ! Quand MEDEF, droite et Commission européenne se félicitent d’un pacte de responsabilité à sens unique, comment ne pas alerter, dans nos territoires, sur les conséquences sociales ? « L’union nationale » au service du capital, prônée par certains, doit être démystifiée. Les candidats du PCF, dans les listes aux configurations différentes, seront ces points d’appuis de conquête d’un nouvel espoir à gauche ! Vincent Maurin Tête de liste front de Gauche aux municipales à Bordeaux
Les Nouvelles 30 janvier 2014 • 3
LES COM
MERIGNAC
Liste de rassemblement de la gauche Elections municipales
Chaque logement construit, chaque bureau de poste sauvegardé...
Lena Beaulieu, 52 ans, agent de la fonction publique territorial, syndicaliste « Ce qui me tient à cœur ce sont les services publics de proximité qui sont mis à mal par les restrictions successives. Elles entraînent une déshumanisation générale. Et puis, il y a l’écologie, c’est une grande préoccupation mais là aussi, il faut plus de services publics, plus de proximité et de la gratuité pour y répondre, notamment en matière de transports en commun. »
Biganos, ma commune, j’y tiens
Une liste en construction
La cellule du PCF annonce la constitution d’une liste « composée de militant(e)s communistes et de personnes attachées aux véritables valeurs de Gauche. » « A Biganos, précisent les communistes, le PS ne présente pas de liste et beaucoup de ses membres se retrouvent dans la liste faussement apolitique du maire sortant. Elle ne sera pas étiquettée PCF et surtout pas Front de Gauche. La Tête de liste n’est pas encore désignée mais Brice Buisson et Pierre Cléaz assurent pour le moment son organisation. » 4 • Les Nouvelles 30 janvier 2014
Max Guichard, président du groupe communiste à la CUB, co-responsable aux élections pour la fédération du PCF Les élections municipales de mars prochain, comme les élections européennes qui suivront, se situent dans un enjeu de lutte de classe particulièrement exacerbé. Exacerbé, par la crise du capitalisme qui a pris ses racines et se poursuit dans une financiarisation de notre économie, qui met les peuples sous le joug de l’austérité avec tous les drames humains qu’elle entraîne : - chômage, précarité, mises en cause des droits à la santé, à un toit digne, à un savoir pour tous, à une retraite juste dès 60 ans, - Mais aussi un environnement trop souvent malmené, notamment par des transports inadaptés, rendant trop souvent la ville, le village inaccessible à une vie sociale de qualité. Ce sont quelques exemples des conséquences de cette austérité plaçant nos collectivités locales, nos communes en grande difficulté pour répondre aux besoins essentiels pour nos concitoyens. Pourtant, les profits s’accumulent pour les placements financiers, l’actionnariat des entreprises et des banques, étranglant par la même l’ensemble du tissu des PME et PMI, et des capacités d’investissements pour nos communes. Dans le même temps, ces
quelques exemples montrent les possibilités, à partir de l’espace de proximité qu’est la commune, de combattre et aider à sortir de ces logiques financières et politiques. En effet, chaque logement social construit, chaque kilomètre de transport public mis à disposition, chaque poste d’enseignant conservé ou gagné pour une école de qualité pour tous, chaque tarif public gelé ou diminué, chaque bureau de poste sauvegardé, sont et seront autant de meilleure qualité de vie pour nos concitoyens et autant de mise en cause de ce libéralisme destructeur. Voilà bien pourquoi ces élections municipales portent un enjeu social, politique, de très grande importance, qui plus est, face à la dramatique dérive libérale du président de la République et de la majorité gouvernementale. Mais cet enjeu ne peut avoir de sens que si l’ensemble de ces questions sont mises en débat avec nos concitoyens, et soient ainsi, maintenant et durant tout le mandat, le ferment d’un large rassemblement sur lequel pourront s’appuyer un nombre toujours plus conséquent d’élus communistes et front de gauche. Ainsi, quel que soit le choix stratégique de rassemblement pris sur chaque commune, c’est bien ce double objectif qu’il nous faut tenir : plus d’élus pour plus de capacité de combat et de rassemblement anti-austérité.
Continuité Renouvllement Dynamisme Saint-Pierre-d’Aurillac
Stéphane Denoyelle, 42 ans, attaché territorial conduira une équipe renouvelée à 50% rajeunie et féminisée. « Je souhaite continuer de mener à bien les actions entreprises par l’équipe actuelle et ses prédécesseurs d’une gestion municipale
de proximité, transparence, innovante, ouverte aux nouvelles populations, avec un travail au sein des commissions de la Communauté de communes. Je défends un projet axé autour de la solidarité, d’un urbanisme préservé et maîtrisé, de la citoyenneté et de l’environnement. »
MMUNISTES EN CAMPAGNE Ensemble Elections municipales en Gironde les 23 et 30 mars 2014 pour Le Bouscat
municipales 2014
Liste «Bègles pour tous» Christine TEXIER «Citoyennes et citoyens politiques, associatifs, syndicalistes, impliqués dans la vie de la commune, nous voulons valoriser la vraie richesse de Bègles, qui est d’abord humaine. Les mieux placés pour décider des priorités pour la ville sont les Béglaises et les Béglais qui font battre son coeur.» Régis Paul, cadre EDF, militant associatif «Je pense que la société ne peut pas se construire sans ses citoyens. Mon engagement trouve écho dans l’humain d’abord, à partir de valeurs de gauche fortement ancrées, dans une démarche participative de l’ensemble des habitants, que les élu-es doivent mettre en oeuvre avec eux.»
Bordeaux pour tous Vincent Maurin, 56 ans, directeur d’école, Bacalan, élu communiste sortant. Jérome Gratchoff, 28 ans , ouvrier dans le secteur de l’Aéronautique, responsable du MJCF « Pour moi, l’urgence est de renouer avec la question de l’emploi à Bordeaux, notamment l’emploi industriel. Il faut réinvestir le quartier des Bassins à flot et y développer l’industrie navale (réparations, entretiens, fabrication de petits bateaux). Le logement doit également être une priorité, cela passe par l’augmentation des constructions de logements sociaux. »
Christelle Baudrais, infirmière, formatrice (PCF) «La démarche de rassemblement du Front de Gauche s’est ancrée depuis l’élection présidentielle. Avec l’engagement dans ces municipales, j’ai souhaité participer à cette co-élaboration d’un projet pour la commune au plus près des besoins des Béglais, en favorisant leur participation. C’est le prolongement cohérent du Front de Gauche et de l’action du groupe où je suis élue depuis deux ans.»
Ariane Gallet, 21 ans, étudiante en Economie de l’environnement, Bordeaux IV, responsable syndicale étudiante, militante de la Gauche unitaire (GU) « La jeunesse est la partie de la population qui subit le plus durement les politiques d’austérité de ces dernières années ; de trop nombreux jeunes sont plongés dans une situation de précarité qui doit nous interpeler. Je souhaite donc qu’à Bordeaux la municipalité soit le rempart anti-austérité protégeant les jeunes de la précarité et des difficultés à trouver un logement décent ou à avoir accès à la culture. »
Mamadou Niang, inspecteur des finances publiques (Parti de Gauche) «Depuis longtemps acteur dans le mouvement associatif, pour les droits de tous les citoyens, je suis engagé sur la liste «Bègles pour tous» pour faire grandir la démocratie participative, que chacune et chacun prenne la parole dans la commune. Je souhaite le développement des idées de gauche et du Front de Gauche.»
Sophie Elorri, 33 ans, syndicaliste, salariée d’un comité d’entreprise, militante des droits des femmes. « Par ce que Bordeaux ne peut rester une ville inaccessible en termes de logement, de petite enfance, transport, culture ... ; La liste Bordeaux pour tous a un programme dénonçant les inégalités sociales et travaille à une justice sociale rassemblant les intérêts de tous les bordelais et Bordelaises. »
Patrick ALVAREZ, 50 ans, attaché territorial « Au terme de plusieurs mois de travail commun la quasi-totalité des forces de gauche représentées au Bouscat (élus socialistes du conseil municipal, PCF; PG; Ensemble) s’est rassemblée pour constituer une liste d’union afin de résister aux politiques libérales que subit notre pays depuis des années. Autour d’une candidature portée par le PCF, ces forces de gauche et de nombreux bouscatais connus pour leurs engagements associatifs ou syndicaux ont décidé de porter un programme social,écologique et citoyen, notamment à travers la défense et le développement des services publics, l’accroissement des moyens du CCAS, l’utilisation plus efficace des millions d’euros d’autofinancement dégagés chaque année par la commune. »
Ambareset-Lagrave
Liste d’union de la gauche
Odile Blein, 61 ans, professeure d’éducation physique, candidate. « Ce qui me motive, c’est d’agir pour l’intérêt collectif. Agir pour le logement pour tous, pour les services publics pour tous, pour la culture pour tous... Et puis, je vois l’agglomération bordelaise grandir, avec tous les problèmes que cela pose comme la circulation automobile et je me dis qu’on doit agir sur ces questions. » Les Nouvelles 30 janvier 2014 • 5
MUNICIPALES
PROJET MUNICIPAL
Bègles
Que les besoins humains l’emportent ! Christine, Texier, tête de liste de Bègles pour tous
Bordeaux Caudéran
Assemblée Citoyenne Samedi 1er Février, 9h30 « Les municipales »
Afin de co-élaborer un projet municipal qui réponde aux besoins prioritaires, le Front de Gauche à Bègles, qui rassemble des citoyens engagés dans la vie politique, sociale et associative de la commune, a lancé un appel sur la base des interrogations, des insatisfactions et des colères partagées par de nombreux habitants, anciens comme nouveaux. Des avancées ont été gagnées, dès lors que les Béglais s’en sont emparés et se sont rassemblés (école, accueil CLPE et périscolaire, relogements, piscine, familles sans papiers, protection d’un quartier contre la spéculation, construction du futur pont, fret ferroviaire, etc.). L’action des élus du groupe «Bègles pour tous» au conseil municipal a été animée de cette volonté de participation citoyenne, malgré tous les obstacles à l’exercice de leur mandat. Les citoyens doivent se réapproprier leur ville et la politique, c’est-à-dire avoir des outils démocratiques pour s’informer, exprimer leurs besoins, partager leurs avis, faire des propositions. En construction avec leurs élus-es et tous les personnels municipaux, ils doivent reprendre le pouvoir de décider des choix qui les concernent, avec la visée du bien commun, pour que le visage humain de Bègles l’emporte. Loin de s’enfermer dans un village hors du monde, développons des coopérations pour le développement économique, social et environnemental pour tous, au lieu de subir la mise en concurrence des villes et des territoires à l’échelle européenne qui se dessine. Les acteurs du Front de Gauche ont distribué une enquête-questionnaire de la main à la main et organisé des rencontres dans les quartiers : le projet municipal que nous construisons ensemble s’alimente de ces débats, qui rencontrent les valeurs de justice sociale, d’égalité, de solidarité et de l’urgence environnementale, ainsi que des recommandations faites par des citoyens dans un livre blanc pour la ville de demain. Bègles change, mais ces chan6 • Les Nouvelles 30 janvier 2014
gements ne nous échappent-ils pas ? Les Béglais ont-ils voté pour la densification non accompagnée des équipements et services publics nécessaires, l’abandon des réserves foncières publiques au profit de la spéculation, la mainmise d’Euratlantique sur 22% du territoire de notre commune, dans la visée métropolitaine, la relégation des populations les plus modestes, le bétonnage de la ville normatif qui fait du logement un luxe inaccessible ? L’extension sans fin de la zone commerciale des Rives d’Arcins est emblématique des reniements d’un maire qui se réclame de la protection de l’environnement, des circuits courts et de la sortie du tout-camion et tout-voiture ! Les choix politiques des majorités successives depuis 25 ans ont laissé
béants des pans entiers des services publics de proximité les plus indispensables (écoles, crèches, centres de loisirs, logement, salles municipales, espaces verts, sportifs et commerces de proximité, etc…) Ensemble construisons le «Bègles pour tous» dont nous avons besoin, dans la durée. Pour reconstruire la société de solidarité à laquelle nous aspirons contre toutes les dérives libérales, les choix gouvernementaux qui alimentent la finance en asphyxiant les familles, les salariés, et le sentiment d’impuissance qui submerge beaucoup de nos concitoyens. L’Humain d’abord, au coeur de la démarche démocratique et dans tous les projets avec une autre utilisation de l’argent, voila l’ambition que nous voulons porter avec les Béglais.
Mairie de Caudéran (130 av Louis Barthou - bus liane 2 - arrêt église de Caudéran) «Nous pouvons changer notre cadre de vie urbain! Voirie, équipements culturels, logements...
Carbon Blanc
Réunion publique Jeudi 6 Février 2014,
Présentation de liste « A gauche autrement »
Saint Pierre d’Aurillac
Réunion Publique Jeudi 6 février - 20h30
L’intercommunalité : ensemble nous sommes plus forts, mais pour quoi faire ? salle des fêtes
Bordeaux
Inauguration local de campagne Samedi 8 février - 12h30 70 cours de l’Yser
Médoc
Réunion Publique Vendredi 14 février - 18h30
dans le cadre des Etats Généraux de la fiscalité
« Quel impôt, et pour quoi faire ? quel budget pour nos collectivités ? » salle des fêtes à Saint Laurent
Construisons
Avec
christine texier
Libourne
Réunion publique
Mardi 25 Février 2014, à partir de 20h, Citoyens
à la Salle des Fêtes de Libourne
Les rythmes scolaires :
Quels enjeux ? Quelles solutions ? Comment aborder la réforme Peillon ?
MUNICIPALES
PCF Mérignac
Bordeaux
Le logement devient un luxe, nous en ferons un droit
LOTO
Vendredi 31 janvier, 20h30 salle Capeyron à Mérignac
UEC
Semaine de la pensée marxiste Évènement national organisé par l'Union des Etudiants Communistes dans toute la France, la Semaine de la Pensée Marxiste arrive à Bordeaux à partir du 11 février 2014 ! Face à l'idéologie dominante qui se veut triomphante, qui prétend avoir « gagné la lutte des classes », face aux connivences entre le ministère et le patronat, l'UEC propose tout au long de cette semaine des conférences de niveau universitaire, des projections de films, des expositions et des débats. PROGRAMME : « Avec 16 % de logements sociaux, la ville de Bordeaux a bien du mal à répondre à la première urgence sociale : l’accès au logement pour tous. Et pourtant les grands programmes ne manquent pas. Ginko, Bassins à flot, Euratlantique, Brazza… devraient permettre de grandes ambitions pour le logement locatif social. Mais tous limitent la part du locatif vraiment social à 1 logement sur 4 sortis de terre. Impossible donc d’inverser la tendance. Il n’y a qu’à voir les publicités pour s’en convaincre : Bordeaux est devenu le terrain de jeu indécent du logement défiscalisé (loi Duflot), où il ne s’agit que de faire du placement d’argent dans la pierre. Et quand l’Etat s’en mêle enfin, on pourrait espérer un rapport de force inversé. Que nenni ! Exemple à Castéja : l’espace foncier de l’ancien commissariat pourrait être un site pilote en matière de logement social. Situé dans un quartier où celui-ci est absent, Castéja, après avoir hébergé durant des décennies l’institution des jeunes sourdes et muettes, conserverait ainsi l’objet social de sa fondation: la solidarité et l’intérêt général ! Ce ne sera visi-
blement pas le cas. Si Alain Juppé affichait, il y a 6 mois, l’ambition de « 45% de logements sociaux », jamais il n’en a donné la répartition. Comme pour tous les projets bordelais, l’accession libre y était majoritaire . Et l‘accession sociale à la propriété, comme les logements de type PLS (qui ne sont plus considérés par personne comme des logements sociaux) sont dominants. Alors même que 80% des demandeurs n’ont pas les moyens d’y prétendre. C’est donc bien le logement pour tous qu’il faut promouvoir rapidement ! Nous n’avons eu de cesse, en conseil de CUB comme en conseil municipal, de demander que le dispositif Duflot (décote foncière) soit utilisé massivement à Bordeaux. Deux sites bordelais ont d’ailleurs fait l’objet d’une révision à la hausse, de la part du locatif PLUS/PLAI (social), suite à l’insistance des élus PCF de la CUB. Alors qu’à Castéja, pour simplement 15 logements sociaux supplémentaires, il a fallu des mois de tractations ! Avec les élus du Front de gauche, nous contestons fermement ces atermoiements. Le logement pour tous doit faire une entrée fracassante
dans les quartiers où il a été banni par des décennies de conservatisme ! Oui l’Etat et la CUB doivent se montrer plus offensifs dans la mobilisation des friches de terrains militaires ou ferroviaires bordelais, dès lors qu’aucune reconversion économique n’y est envisageable. Oui, il faut créer un établissement public foncier, capable de contenir la loi du marché. Oui, il faut demander à l’opérateur InCité de mieux réguler encore les conséquences des réhabilitations du Centre historique. Oui il faut oser réquisitionner les logements dont la vacance n’a qu’un but spéculatif. Oui, il faut stopper les hausses de loyers et de charges. Oui, il faut donc, comme le demandent associations et syndicats, créer un véritable service public national du logement, garantissant le droit. Parce que nous ne nous résoudrons pas à laisser Bordeaux devenir une ville-dortoir avec la LGV, une ville-boutique avec ses commerces ouverts le dimanche ou une villemusée autour de belles pierres, nous appelons les bordelaises et bordelais à construire avec nous le Bordeaux pour tous. »
Mardi 11 Février : Conférence de Dominique Pinsolle, docteur en histoire contemporaine, La presse pendant la Grande Guerre, 18h-20h.
Cette 4e édition porte sur le Centenaire de la première guerre mondiale. Cent ans après les tranchées, les communistes luttent toujours pour la paix et pour un monde plus juste.
Conférence de Christophe Lastécouères, maître de conférences en histoire contemporaine, Guerre et industrie, 18h-20h. Jeudi 13 Février : conférence animée avec diapos et documents d'archives par Fanny Bugnon, docteure au Centre Emile Durkheim de l'IEP de Bordeaux spécialisée dans l'histoire des femmes, Les femmes dans la Première Guerre mondiale : idées reçues et réalités, 18h-20h.
Ils ont versé pour un total de 605 € GUILLOU Serge, St Loubes WINTROP Edna, Carbon Blanc BERNABEU Jacques, Carbon Blanc M. PINEAU, Carbon Blanc MENEGHIN Christian, Carbon Blanc
SAMSON Daniel, Carbon Blanc SUBIRA Alain, Carbon Blanc FLIPO J.Luc, Carbon Blanc SICOT Michel, Carbon Blanc
Souscription Elections 2014
40 000 € en Gironde SOUSCRIPTION 2014 Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant) Les dons sont limités à 7 500 € par personne Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables. Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €
Nom-Prénom ……………………………………………… Adresse …………………………………………………… ……………………………………………………………… Chèque à l’ordre de ADF PCF 33 Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux
Les Nouvelles 30 janvier 2014 • 7
CHRONIQUE
AGENDA
NOUVELLES IDÉES REÇUES
Commémoration / Table ronde
220ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage par la Convention Mardi 4 février à Bordeaux Dans le cadre du 220e anniversaire de l’abolition de l’esclavage par la convention, le parti communiste français et l’association Aden organisent en collaboration
avec la Fondation du mémorial à la traite des noirs, une soirée table ronde le 4 février 2014 à 18h30 à Bordeaux, à la cité Mondiale de Bordeaux (salle Brasilia).
PROGRAMME 18h00 - Commémoration Hommage à la journée du 4 février 1794 sur les quai du Port de la Lune. (à l’initiative de la fondation du mémorial de la traite des noirs.) Suivi de prises de paroles. 18h30 - Table ronde Accueil par Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF Projection du film de Marcel Dorigny (52 minutes) Table ronde sur la première abolition de l’esclavage par la convention le 4 février 1794. Animée par Rosa Moussaoui avec Lydia Samarbakhsh, PCF, (secteur international), Daniel Voguet, president ADEN, Karfa Diallo, Fondation du Mémorial de la Traite des noirs et Marcel Dorigny (historien Paris 8) Exposition sur Aimé Césaire
Mérignac commémoration
Rafles des Juifs de 1943 et 1944 Le 26 janvier dernier, à la stèle de Beaudésert à Pichey, la commémoration du 70e anniversaire des rafles de Juifs de 1943 et 1944 a regroupé une centaine de personnes. À cette cérémonie, participaient 14 membres de l’association pour la mémoire des martyres de l’aéronautique, notamment Claude Bontemps dont le papa fût interné dans ce camp. Après le dépôt de gerbes, la prière de la communauté juive et la minute de silence, l’assemblée était conviée à l’hôtel de ville. Le président du consistoire et le maire de la ville ont rappelé que dans ce camp furent internés des tsiganes, des juifs, des résistants, des syndicalistes de la CGT, des communistes, des Espagnols... Certains furent fusillés à Souge, d’autres furent déportés. Des juifs de Bordeaux passés au camp de Mérignac, seuls 10 sont revenus des camps de la mort. Certaines familles de Mérignac ont été anéanties. Certains ont réussi à échapper à la mort comme
Georges DUROU (notre camarade de Bègles). Le maire a rappelé que la ville avait aussi été une terre d’accueil tout en souhaitant qu’elle le demeure. Tous deux ont insisté, et chacun à sa manière, sur la nécessité de transmettre aux jeunes générations ce souvenir car la bête immonde est toujours vivante. Nous nous sommes pleinement retrouvés dans ces 2 allocutions et dans le message de cette cérémonie. C’est aussi le sens de notre Association.
Au micro, le président du consistoire et derrière lui le maire de Mérignac. En présence d’élus et d’enfants.
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8 • Les Nouvelles 30 janvier 2014
Bordeaux
Laïcité, vivre ensemble et démocratie À la veille de la tentative de manifestation du Front national contre la construction d’une Mosquée à Bordeaux-Bastide, le Front de gauche a décidé de mener le débat sur la laïcité, le vivre ensemble et la démocratie. Un débat en présence de Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux et du prêtre Georges Jousse. avec Vincent Maurin, candidat du Front de gauche. Vendredi 7 février 2014, 18h30 à la Maison cantonale de la Bastide.
ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION Suivant acte sous seing privé du 18 décembre 2013, il a été constitué une société dont les caractéristiques suivent : Dénomination sociale : 2 PAUL Forme : SARL Siège : 10 rue de Bègles 33800 Bordeaux Durée : 99 ans à compter de son immatriculation Capital : 18.480 € Objet : Activité de Bar-Restaurant. Gérants : M. Kicanga DA COSTA, demeurant 21, Quai de la Monnaie 33800 Bordeaux et M. SILVA MBALA demeurant 5 rue Charles Doumercq, 33800 Bordeaux L’Immatriculation au RCS de Bordeaux en cours, Pour avis
par Gérard Loustalet Sens
De l’école (III) : Genèse des inégalités scolaires Les travaux de recherche en éducation montrent bien, aujourd’hui, que les inégalités scolaires se construisent dans le déroulement même de la classe sur la base des inégalités sociales. J’ai déjà cité le livre de Stéphane Bonnéry, Comprendre l’échec scolaire. Elèves en difficulté et dispositifs pédagogiques (La Dispute, 2007) qui en donne une bonne synthèse. L’école fonctionne sur un certain nombre de préjugés et de conventions jamais interrogés. Elle se fonde sur des dispositions jamais explicitées parce que jugées universelles alors qu’elles sont constituées en dehors de l’école dans les modes de socialisation et les pratiques culturelles de groupes sociaux à forts capitaux économique et/ou culturel. L’école véhicule un modèle du bon élève naturellement doté du plaisir d’apprendre et du désir de savoir, dispositions sans doute présentes au départ chez la plupart des enfants mais qui, pour beaucoup d’entre eux, seront vite découragées. Elles doivent en effet se transformer en attitude positive d’appropriation de savoirs prenant place harmonieusement dans un ensemble déjà constitué. Hors, cela ne va pas de soi. Le bon élève comprend immédiatement ce qui est attendu de lui, il sait mobiliser les bonnes postures intellectuelles, comme dit Bonnéry, car il évolue dans un univers familier d’évidences scolaires qu’il partage avec l’enseignant. On peut parler ici, entre ce type d’élève et l’enseignant, de connivence culturelle, l’élève « brillant », supposé doté de spontanéité et d’autonomie, est très gratifiant professionnellement pour le maître qui peut, peut-être, y trouver l’écho de l’antique billevesée du « charisme » professoral. Il n’y a évidemment ici aucune stratégie explicite, juste le constat que l’enseignant enseigne comme il a été enseigné et qu’il transfère dans sa classe l’habitus qu’il a constitué en tant que (bon) élève... Un habitus qui ne le porte guère spontanément vers cet autre type d’élève dont l’univers mental et social lui est méconnu. Ce n’est pas faute de bonnes intentions. On lui a appris, par exemple, que l’autonomie, la créativité étaient des dispositions universellement partagées et prêtes à s’épanouir spontanémént si l’environnement est propice... Elles supposent en réalité, dans le cadre scolaire, un arrière-plan d’acquis culturels dont l’absence renvoie les enfants de milieux populaires à leurs difficultés et à leurs « manques ». L’enseignant est alors bien déçu, lui qui croyait qu’il suffisait de mettre ses élèves en présence de livres pour qu’ils aient envie de lire. Le pire, c’est qu’il n’y a même plus cette « indifférence aux différences » dont parlait Bourdieu, mais une résignation aux différences sous la forme d’une bienveillance compassionnelle sans doute sincère et qui donne bonne conscience. L’élève qui va se retrouver en difficulté ne perçoit pas les dispositifs de l’école comme un moyen d’accès aux savoirs mais comme une demande de conformité. Il va donc se soumettre aux rituels de l’école, en mimer les usages comme signes extérieurs de l’étude. L’enseignant compatissant va penser l’encourager en saluant une « participation » superficielle qui n’est qu’un leurre rendant d’autant plus incompréhensibles à l’enfant ses mauvais résultats ultérieurs. Travailler à l’école, c’est, pour cet enfant, avant tout obéir aux consignes, l’exercice a sa fin en lui-même, le lien avec des notions et des exercices antérieurs qui semble aller de soi pour l’enseignant n’a rien de spontané. Pour l’enfant de milieu populaire particulièrement, dans l’univers peu familier de l’école, les tâches doivent être précisément cadrées, leurs objectifs ne peuvent pas être considérés comme implicites et doivent être clairement désignés. Il s’agit pour l’enfant d’élaborer ce qu’on appelle en langage savant la capacité métacognitive. C’est un objectif pédagogique essentiel mais qui n’est pas exprimé dans les programmes parce que réputé aller de soi. La métacognition se définit ici comme « la représentation que l’élève a des connaissances qu’il possède et de la façon dont il peut les construire et les utiliser » (Nicole Devolvé dans Les Cahiers pédogogiques). Cette capacité qui va conditionner toute la scolarité est censée se mettre en place d’elle-même, ce qui est d’autant moins vrai que l’enfant est plus éloigné de l’univers scolaire. Le risque pour ce dernier est alors d’être stigmatisé, de diverses manières, comme déviant...