Nouvelles N°2035

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Jeudi 27 fÊvrier 2014 - N° 2035 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

Ruralite : Cooperation pour des communes faites pour tous

23 & 30 municipales 2014 / Les communistes en campagne

mars 2014


ACTUALITÉ Saint-Médard-en-Jalles

Conseil de CUB

Grève à la Plateforme de préparation et distribution du courrier

Emploi, culture et sport

À l’appel de la CGT

Après Euratlantique, la semaine dernière, voici les interventions des élus communistes au conseil de CUB du vendredi 14 février. Intervention de Vincent Maurin sur les Bassins à flot. « Cette délibération me permet de revenir sur l’activité de réparation navale sur les formes de radoub du Bassin à flot n° 1, dont nous n’avons de cesse de répéter qu’elle doit devenir une priorité pour la ville de Bordeaux et pour la CUB. C’est avec satisfaction que nous avons constaté la timide mais réelle ouverture de Monsieur Juppé sur ce dossier. Il aura fallu de nombreuses interventions de notre groupe, ici, et des associations du quartier. Lors du dernier conseil municipal de Bordeaux, j’ai même été amené à lire des passages entiers du rapport du bureau d’étude APAV dont le maire semblait ignorer le contenu. Alors oui, avec ce projet nous pourrons peut-être enfin ouvrir le débat sur une nouvelle économie du fleuve non concentrée sur la seule ambition touristique,

Après ceux de Carbon-Blanc, à l’appel de la CGT FAPT 33, les agents de la Plateforme de Préparation et Distribution du Courrier de St Médard en Jalles ont entamé une grève illimitée lundi 24 février 2014. La CGT FAPT 33 a déclaré que cette grève était motivée par les revendications suivantes : « Comblement de neuf emplois manquants pour assurer un service public postal de qualité, transformation de CDD en CDI ; création d’une tournée pour la distribution des colis ; arrêt de l’auto-remplacement ; maintien des machines de tri à Saint-Médard-en-Jalles ; augmentation des

salaires ; promotions et arrêt des pressions managériales. » « La direction reste campée sur ses positions sans tenir compte des vacances d’emplois sur le site de St Médard en Jalles et de la compensation du travail supplémentaire demandé au personnel pour combler ce manque d’effectif », déclarait, lundi, la CGT. Mardi, les agents ont obtenu la présence de la Direction de la DOTC (Direction Opérationnelle Territoriale du Courrier) pour des négociations le lendemain. La grève a été reconduite à l’unanimité avec un rassemblement de grévistes sur le site.

Grève d’employés communaux

Revenus et conditions de travail en question Après la grève à bassens, une centaine d’employés de la ville de Bruges ont répondu à l’appel à la grève de la CGT pour dénoncer leurs conditions de travail, le manque de moyens et d’écoute. Ils demandaient, notamment, plus de respect de la part de l’encadrement et le remplacement des personnels absents. A Pessac aussi, une grève des employés municipaux a paralysé la majorité des cantines des écoles de Pessac et perturbé l’accueil périscolaire. Mais le mouvement, à l’appel de la CGT, touchait l’ensemble des services de la ville, mardi 11 février.

Il a connu une deuxième étape le samedi, avec des répercussions moindres pour le public. Outre les revendications salariales, le mouvement se distingue là aussi par des revendications sur les conditions de travail. Les syndicalistes dénoncent une hiérarchisation pesante, des problèmes de management et d’organisation. Tout cela sur fond de réforme des rythmes scolaires qui aura des conséquences sur les horaires de travail de nombreux fonctionnaires des écoles : animateurs, agents techniques et ATSEM.

« Bordeaux pour tous »

Droit de vote des résidents étrangers La liste Bordeaux pour tous, conduite par Vincent Maurin, a exprimé sa volonté de voir le droit de vote accordé aux résidents étrangers. Elle organisait une conférence de presse à ce propos lundi après-midi à Bordeaux. « Les 23 et 30 mars, les résidents étrangers non communautaires ne pourront pas élire leur Conseil municipal. Engagement électoral des Présidents Mitterrand puis Hollande, ce droit est déjà accordé dans 10 pays de l’Union Européenne... En France, ce renoncement du pouvoir socialiste profite à qui ? À Bordeaux, Alain Juppé expose 2 • Les Nouvelles 27 février 2014

la « diversité » et communique à grands frais sur le conseil censé la représenter. Mais, quand même... n’y a-t-il pas une certaine légèreté, pour ne pas dire hypocrisie à afficher les recettes culinaires de pays étrangers quand la bourgeoisie bordelaise refuse toujours de reconnaître le passé négrier de notre ville ? La seule mesure juste et répondant aux engagements pris serait le droit de vote des résidents étrangers. « Passons à table », titre l’expo sous l’oeil de Jacques Chaban-Delmas ! Chiche ! Passons aux actes avec le droit de vote des résidents étrangers ! »

À Bordeaux et ailleurs

Semaine du féminisme

La Semaine du Féminisme est une semaine d’action d’ampleur nationale organisée par l’Union des Etudiants Communistes. Elle a pour but de « réaffirmer auprès des étudiants la nécessité du combat féministe », « dans une société et un contexte qui ne s’y prêtent que trop : remise en question du droit à l’avortement, harcèlement sexuel à l’université, chantage aux notes, violences en tout genre, etc. ». « Le combat féministe a toute sa place au sein de l’université, afin de réaffirmer les droits des femmes, de briser les non-dits et les clichés sexistes, et de proposer des alternatives pour une société plus égalitaire. » A Bordeaux, sont prévues deux conférences : « Le sexisme dans le milieu étudiant », avec le Centre Émile Durkheim, et « Le droit à l'avortement », avec le Planning famillial et Sophie Elorri, et une projection du film : « Les femmes du bus 678 ».

mais interrogeant le transport de granulats, le transport de déchets vers Bègles Astria, la logistique urbaine intra-communautaire et départementale, et le retour de la batellerie à Bordeaux. À Bordeaux comme à Bassens, l’industrie doit être rendue compatible avec l’environnement et les habitants. Produire en cœur de ville, c’est justement la garantie que les conditions de sécurité et d’hygiène soient optimales, voilà pourquoi la répartition entre les différents sites envisagés doit être garantie. Pour revenir à la demande de subvention contenue dans cette délibération, nous ne contesterons pas son bien-fondé. Ce ponton a vocation à accueillir les bateaux de tourisme et peut-être les navettes fluviales. Pour ma part, je reste très attaché à la vitalisation du fleuve sous toutes ses formes. Notre groupe votera donc pour cette subvention. » Intervention de Max Guichard sur la réalisation d’une nouvelle structure culturelle et sportive à Floirac

« Une grande salle de spectacles et de rencontres sportives va enfin se réaliser sur notre agglomération, qui plus est sur la rive droite, apportant ainsi un équilibre d’investissements sur notre territoire. C’est donc avec grand plaisir que nous voterons cette délibération, même si nous aurions souhaité un autre mode de gestion à dimension pleinement publique de cette grande salle. Quant au choix du candidat chargé de sa réalisation, il paraît répondre correctement au cahier des charges émis, mais avec une particularité qui fait conditionner notre vote. En effet, ce grand groupe privé choisi devra rompre avec une de ses détestables pratiques, vérifiée sur certaines de ses réalisations, quant à l’utilisation de salariés détachés ne répondant pas à notre code du travail. Toujours dans ce sens, au contraire, nous souhaitons que les clauses sociales les plus hardies (insertion, formation notamment) soient mises en œuvre autour d’embauches contractuelles locales. Nous suivrons de très près l’ensemble de ces conditions comme s’y est engagé le Président, et qui, si elles n’étaient pas respectées, devraient rendre caduque un tel choix de candidat. Notre Institution publique ne peut que s’honorer de porter de telles exigences qui ainsi font exemple. »


ACTUALITÉ

Editorial

CGT

Double processus intersyndical contre l’austérité Par Marion d’Allard, l’Humanité du 24 février Le 18 mars prochain, la CGT, FO, FSU et Solidaires appellent à la mobilisation nationale pour l’emploi et les salaires, à quelques jours de la mobilisation européenne du 4 avril. Mobiliser le plus largement possible pour les salaires, l’emploi et la justice sociale est la priorité de Thierry Lepaon depuis son arrivé à la tête de la CGT, il y a moins d’un ans. Signataire d’une démarche unitaire aux côtés de la CFDT, de l’Unsa et de la FSU contre l’austérité et pour la justice fiscale avec, en point d’orgue, la mobilisation européenne du 4 avril prochain, la CGT s’est également engagée, en fin de semaine dernière avec FO, la FSU et Solidaires à faire

du 18 mars prochain une journée nationale de mobilisation. Dans une déclaration commune, signée des 4 organisations à l’issue d’une rencontre, vendredi 21 février, au siège de FO, l’intersyndicale « invite à rechercher l’unité d’action la plus large pour exiger des mesures urgentes en faveur des salaires, de l’emploi, de la protection sociale et du service public » et réaffirme que « l’augmentation des salaires, dans le public comme dans le privé, est une priorité ». Initialement, Jean-Claude Mailly (FO) avait souhaité rassembler autour de l’unique rejet du pacte de responsabilité. Mais les quatre confédérations ont élargi le mot d’ordre, tout en dénonçant « les annonces liées au pacte de responsabilité, et en particulier les

50 milliards d’euros d’économies programmées, qui répondent à une logique inacceptable d’austérité ». Tout comme « supprimer la cotisation des entreprises à la branche famille conduit à diminuer » le droit à la protection sociale. Dans leur appel commun, les syndicats invitent le gouvernement à « remettre à plat » et à évaluer les 172 milliards d’aides publiques reçues par les entreprises. À quelques jours du premier tour des municipales et de la mobilisation européenne du 4 avril, la CGT, inscrite dans un double processus intersyndical contre l’austérité, occupe le terrain social et elle continue d’œuvrer au syndicalisme rassemblé, cher à Thierry Lepaon.

Culture

La mobilisation se poursuit

Des communes en voie de disparition Lors de cette campagne des municipales, chacun s’efforce de retrouver son siège d’élu. Mais peu abordent les conséquences des différentes réformes territoriales entamées sous Sarkozy et poursuivies aujourd’hui par ce gouvernement qui a avoué son social-libéralisme. Tous les maires lors de leurs vœux ont, les uns après les autres, affirmé la tête basse, comme une fatalité, une catastrophe naturelle contre laquelle on ne peut rien, qu’il n’y avait plus d’argent et qu’il fallait donc songer à dépenser moins, voire à faire des économies… Personne n’a osé nous expliquer ou tenter de nous expliquer pourquoi soudain les communes et les différentes collectivités se trouvaient ainsi étranglées financièrement alors que, dans le même temps, le PIB continue à progresser et les profits et dividendes aussi. Moins d’argent public mais toujours plus d’argent pour « aider », « soutenir » les grandes entreprises à licencier et à faire encore plus de profits. Ainsi les collectivités sont contraintes de se tourner vers des partenariats public- privé et d’emprunter sur les marchés financiers en creusant leur endettement et leur dépendance vis-à-vis d’eux. Enfin, l’ensemble des élus communaux ne semble pas avoir entendu les vœux du président Hollande qui invitent les collectivités à se rassembler, département, régions, et communes, avec incitations financières.

La mobilisation pour la culture se poursuit. L’appel lancé par Jack Ralite a d’ores et déjà recueilli des centaines de signature pour l’alerter sur la situation de la politique culturelle française qui s’aggrave de jour en jour. Parmi les premiers signataires, on trouve des artistes de toutes les disciplines, des chercheurs mais aussi cinq syndicats (CGT, CFDT, FSU, UNSA et SUD-SOLIDAIRES). Ce texte s’adresse au président de la République, décrit un attachement à la Culture, déplore le manque de moyens et dénonce les souffrances au travail. Extraits. « Il y a une exacerbation d’une allégeance dévorante à l’argent. Elle chiffre obsessionnellement, compte autoritairement, alors que les artistes et écrivains déchiffrent et content. Ne tolérons plus que l’esprit des affaires l’emporte sur les affaires de l’esprit.

On est arrivé à l’os et 50 ans de constructions commencent à chanceler. Les êtres eux-mêmes sont frappés, le compagnonnage humain s’engourdit. L’omniprésence d’une logique financière d’Etat installe une dominance sur les artistes. Nous craignons le risque du pire dans la demeure culturelle. Le Medef ne vient-il pas de réclamer le transfert à l’Etat des annexes 8 et 10 de l’Unedic relatives aux intermittents du spectacle. » « Il y a besoin d’une nouvelle conscience alors que croît la tentation de réduire la culture à un échange : j’ai produit, tu achètes. La culture se décline au contraire sur le mode : nous nous rencontrons, nous échangeons autour de la création, nous mettons en mouvement nos sensibilités, nos imaginations, nos intelligences, nos disponibilités. C’est cela qui se trouve en danger et requiert

notre mobilisation et notre appel en votre direction. » « La politique culturelle ne peut marcher à la dérive des vents budgétaires comme la politique sociale d’ailleurs avec qui elle est en très fin circonvoisinage. « L’inaccompli bourdonne d’essentiel » disait René CHAR. » Une pétition « humoristique » a également recueilli 30 000 signatures. « Intermittents du spectacle et sympathisants, nous demandons la suppression du MEDEF, qui lui aussi coûte trop cher ». La pétition prend le parti de retourner les arguments du Medef. « Que représente un déficit de 320 millions d’euros assurant la survie de plus de 100.000 intermittents du spectacle, face aux 20 milliards de crédit d’impôt aux entreprises sans effet sur la politique de l’emploi », peut-on lire en sous-titre du texte soumis à signature.

Au nom de la réduction de la dette, on réduit les dépenses publiques… Oui maintenant notre président libéral ose le dire, il y a trop de communes, il y a trop de départements, il y a trop de régions… Y aurait-il aussi trop de services publics de proximité voire trop de démocratie de proximité ? Celle-ci bloquerait-elle et entraverait-elle un peu le rouleau compresseur de la commission européenne qui est là pour faire appliquer tous les traités votés en choeur par l’actuelle et l’ancienne majorité qui instituent en principe la concurrence des territoires dont le seul objectif doit d’être « compétitif » ? Plus que jamais lors de cette campagne des municipales, la présence d’élus de résistance et de combat, d’élus communistes et du Front de gauche, est indispensable pour dénoncer et défendre l’existence de nos 36 000 communes, la démocratie de proximité, leurs services publics. Elle est indispensable face aux métropoles et aux concentrations de pouvoirs qui éloigneront toujours plus les lieux de décisions des citoyens pour les déposséder de leur droit à choisir et à construire, au plus près de leur quotidien, la politique qui réponde à leurs besoins, aux besoins de l’Humain d’abord.

Stéphane Le Bot Conseil départemental du PCF 33, section du Médoc

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À LA CAM Territoires ruraux et péri-urbains

Des communes faite pour tous ! Notre département reste un département en grande partie rural ou péri-urbain. D’autant plus que depuis quelques années certains cantons voient arriver des populations nouvelles, précaires ou désireuses d’accéder à la propriété. La spéculation foncière, le manque de logement, la crise sociale et économique pousse ces populations à venir vivre dans des petites villes ou

Ruralite

villages dans la périphérie de l’agglomération. Des questions nouvelles se posent donc dans ces territoires et rendent plus urgentes encore des réponses aux problèmes quotidiens rencontrés par cette population qui représente peu ou proue la moitié de la population girondine. L’accès aux services publics, au logement, la question de la mobilité, de l’accès à l’emploi, à la formation professionnelle sont exigences populaires très largement partagées dans la population. Des questions telles que l’accès à des modes de garde de l’enfance et de la petite enfance, à la santé, à la culture et aux loisirs nécessitent un engagement fort des communes, mais appellent aussi à de nouvelles formes de coopérations intercommunales dans un contexte d’austérité budgétaire pour les ménages, les salariés et les collectivités. En même temps, ces territoires ont aussi à relever des enjeux spécifiques, ceux du monde paysan, de l’aménagement et la préservation des espaces naturels et agricoles. Quelles coopérations nouvelles,

quels moyens donnés aux communes et aux intercommunalités pour relever ces défis dans l’intérêt des populations ? Toutes ces questions, les candidats communistes et du Front de gauche veulent les porter dans la population et dans les institutions avec des propositions qui imposent de rompre avec ces politiques d’austérité et la réforme des collectivités qui éloignera les citoyens des lieux de décisions. Les élus communistes, le Parti communiste ont montré depuis des décennies leur volonté de faire des communes, du département, des coopérations intercommunales des lieux d’élaboration de politiques publiques répondant aux besoins des populations. Si la crise du capitalisme, de civilisation que nous vivons appelle des réponses neuves, elle ne peut se passer de l’intervention populaire et de l’action d’élus au service de l’intérêt des populations. Plus que jamais, le maître mot, l’humain d’abord est d’actualité. Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF, maireadjoint de Saint-Denis-de-Pile

Petites communes rurales

Dans une réalité en mouvement, faire des choix audacieux Point de vue de Segundo Cimbron, Maire de St Yzans de Médoc Notre réalité institutionnelle a changé. Il importe d’en prendre conscience et d’y démêler ce qui relève d’une évolution naturelle de la société et ce qui relève d’une orientation politique délibérée. Quelle est la réalité dans nos villages aujourd’hui ? Il y a d’abord les réformes engagées par les différents gouvernements : elles ont toutes pour point commun un déplacement des compétences des communes vers les EPCI (Établissements Publics de Coopération Intercommunale) et notamment vers leur forme la plus intégrée : la Communauté de communes. On peut légitimement y voir une volonté sinon de faire disparaître les petites communes, en tout cas de les vider de toute possibilité de mise en œuvre d’une politique communale autonome. Il y a là un problème démocratique. Les Dotations de l’État aux communes ne devraient pas être des « cadeaux » que l’institution supérieure condescend à attribuer à l’institution inférieure. Elles doivent rester des dotations de péréquation issues de l’impôt de tous pour un aménagement harmonieux de tous les territoires en 4 • Les Nouvelles 27 février 2014

lissant les différences de handicaps et d’atouts entre eux. Ce devrait être aux élus locaux et à eux seuls de décider de l’utilité de tel ou tel investissement dans leur commune. C’est pour cela qu’ils ont été élus. Le mécanisme actuel d’attribution des aides de l’État aux communes, mal nommées car ce sont des restitutions d’impôts, s’apparente à un détournement de fonds publics par l’État pour imposer sa politique aux élus locaux. Ajoutons qu’après avoir été gelées par le gouvernement de droite, ces dotations sont aujourd’hui diminuées de façon drastique par le gouvernement de gauche ! C’est qu’il faut bien payer aux banques la rente scandaleuse qu’elles tirent de l’interdiction faite aux États d’emprunter auprès de leur banque centrale ou de la BCE. D’où les économies sur les dépenses utiles aux personnes… Se défaire des clichés, prendre conscience de ce qui change Pour autant, il ne faut pas nous laisser impressionner par ce matraquage idéologique au point de perdre de vue ce qui change dans la société de façon plus profonde, avec ou malgré les choix politiques.

Ainsi en est-il de la question de l’intercommunalité dans le monde rural. Trop souvent, elle est présentée comme « un mal nécessaire » auprès des élus locaux qui craignent – non sans raisons – d’y perdre leur liberté de gestion : besoin de mutualiser au nom de la « rareté » des financements, de se rassembler pour faire face au coût toujours plus grand des infrastructures, etc… Bref, des justifications qui, sans être fausses, restent comptables, étriquées, par défaut, sans perspective. Au final, c’est le principe même de la coopération intercommunale, pourtant historiquement inventée par les petites communes, qui est mal vécue par la majorité des élus ruraux, au nom du principe, juste par ailleurs, de la défense des services publics de proximité et des communes. Rejeter les lieux de coopération possibles entre communes parce que certains s’en servent comme outil de disparition des petites communes, c’est leur laisser le champ libre et c’est surtout ne pas voir combien ces structures de coopération (même intégrées comme les CDC) peuvent être une réponse moderne à un monde

qui change et où la notion même de village n’est plus celle d’il y a cinquante ans ! La notion de proximité, si chère aux ruraux, n’est plus la même. Il y a seulement 50 ans, aller à la foire agricole du gros bourg d’à côté, distant quelquefois de quelques dizaines de kilomètres, était une sortie attendue toute l’année. On y partait en famille pour la journée, avec la charrette, à vélo et parfois à pied. Les mêmes familles décident aujourd’hui au dernier moment d’aller passer la fin de semaine à la foire agricole de Paris, et quelques clics de souris sur Internet suffisent pour réserver un TGV plus vite rendu à la capitale que la charrette au bourg voisin. Paris est aujourd’hui plus proche que la sous-préfecture ne l’était hier. Avec Internet et les réseaux sociaux, les ruraux discutent avec des « amis » vivant sur d’autres continents tous les jours, parfois davantage qu’ils ne le font avec leurs voisins. La circulation des idées, le partage des émotions, des colères, des joies en prennent une autre dimension. Le monde dans lequel on vit a

changé d’échelle aussi dans le monde rural, et si les rapports humains dans nos villages restent marqués par cette forme de convivialité propre au monde rural où la « solidarité de voisinage » a longtemps été une condition de la survie de tous, ils tendent vers des formes différentes, plus proches de celle des urbains qui – par ailleurs – sont de plus en plus nombreux à « vivre à la campagne ». Ça change tout dans nos rapports avec les autres, y compris et surtout dans le fonctionnement des institutions fragilisées comme le sont les petites communes rurales. Parce que les besoins, les attentes des habitants sont différents, les réponses que nous sommes tenus d’y apporter doivent l’être aussi et à une échelle correspondant à ces attentes. C’est en cela que la petite commune ne survivra, dans le long terme, pour autant qu’elle saura élargir son horizon au-delà de ses frontières et qu’elle saura coopérer avec les autres, pour mieux rester elle-même. C’est un enjeu majeur des prochaines élections municipales pour les communes rurales.


MPAGNE AUSSI, L’HUMAIN D’ABORD ! Vivre en ruralité

Une communauté plus forte que l’argent Réflexions de Michel Hilaire, conseiller général du canton de Saint-Macaire

Besoin de ruralité ou besoin d’humanité Un sondage (national) réalisé en 2011 par 20 minutes avait révélé que 65% des Français préféraient habiter à la campagne. Du côté des ruraux, ils étaient 86% à vouloir y rester ; il n’y avait guère que les parisiens pour se démarquer du reste de la France puisqu’ils n’étaient que 37% à vouloir se mettre au vert. À regarder ce sondage de plus prés, il ne s’agissait pas simplement d’une envie de « nature » mais plus globalement d’un véritable choix de vie avec l’idée forte de prendre un nouveau départ s’exerçant dans un périmètre permettant de retrouver ses racines, de tisser du lien social, de peser vraiment sur son environnement. Il s’agit d’un choix fondamental de « l’Humain d’abord » que beaucoup d’élus ruraux n’ont pas toujours senti ni pressenti, fustigeant parfois « ces gens-là qui arrivent à la campagne en demandant les mêmes services qu’en ville » même si beaucoup d’élus se félicitaient d’un sang neuf qui avait sauvé le petit commerce, l’école… Et parfois dynamisé la vie associative. Trop souvent, cet apport de population nouvelle a été également vu sous l’angle comptable (notamment avec la disparition de la taxe professionnelle) car cela permettait de gonfler l’assiette fiscale au lieu d’augmenter les impôts. Pour faire court, on ne crée aucune place de crèche et en centre de loisirs supplémentaire, mais on se sert de l’augmentation de la masse fiscale pour combler le désengagement de l’Etat, de la Caf et, ou, du Département, par ailleurs intimement liés. Intégrer les nouveaux habitants dans la communauté de vie À Saint-Pierre-d’Aurillac, la liste Continuité-Renouvellement-Dynamisme, formée autour de Stéphane Denoyelle et Jean Corbanèse, a considéré que ces nouveaux habitants sont une richesse supplé-

mentaire dans l’élaboration d’un projet de vie communal. Le village a attiré de nombreuses familles qui ont, en grand nombre, investi la vie sociale, citoyenne, associative de la commune intégrant et renouvelant ainsi son identité. C’est donc une liste reflétant cette réalité qui est présentée. De nouveaux périmètres de réflexion et de mise en oeuvre De toute évidence, on ne vit plus aujourd’hui comme aux siècles derniers, la commune n’est plus le périmètre de vie exclusif. Ajoutons que la plupart des communes rurales ne peuvent répondre à tous les besoins des habitants même si elles restent le lieu privilégié de citoyenneté et de sociabilité. Coopérer peut/doit être le moyen de mettre en œuvre des services de proximité. Citons l’exemple de « la maison de la petite enfance » de notre communauté « des coteaux macariens ». La création de places de « crèche fixe » s’est accompagnée d’une décentralisation sur trois communes du canton sur une demi-journée en une « crèche itinérante ». Cette initiative rencontre un succès important. L’intercommunalité peut et doit servir à faire à plusieurs ce qu’on ne peut faire seul. Elle peut permettre de répondre aux souhaits et aux besoins des nouveaux habitants. La seule vision communale est trop étroite dans les zones rurales dans des domaines aussi vitaux que le logement, les déplacements, la santé, la garde des enfants ou l’environnement. Pour tous ces sujets, la dimension intercommunale est aujourd’hui nécessaire. La coopération et la réflexion au niveau des SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale), par exemple, est un élément important de réflexion collective pour un maillage cohérent du territoire qui répond à cette nécessité d’élargir la vision d’ensemble. A condition, bien sûr, que les analyses et propositions

partent « d’en bas » et que chaque communauté élabore des projets, les confronte, les harmonise. Si la réflexion et la coordination doivent se faire sur un large périmètre… Autre chose est le niveau de mise en œuvre concrète. L’opérationnel doit rester au plus prés de la population et de ses élus. C'est-à-dire aux communes et aux communautés de communes à qui il revient de mettre en place concrètement ces services à condition bien sûr qu’elles ne soient pas d’un périmètre tel que leur gestion échappe à la fois aux habitants et aux élus. Pour décider, il faut là aussi la pratique concrète du terrain et l’indispensable circuit court de la citoyenneté. Des méga-territoires déconnectés S’il peut être souhaitable de penser des regroupements volontaires de plusieurs communautés (notamment en ce qui concerne l’axe de la Garonne), comment imaginer une communauté de communes de plus de 100 communes pour près de 100 000 habitants pour tout le Sud du département ? Est-il imaginable de créer de telles usines à gaz gérant plusieurs dizaines de centres de loisirs, de stades et d’équipement de loisirs, des centaines de kilomètres de routes et de ruisseaux ? Cette gestion échappera rapidement aux élus et aux assemblées ingouvernables de 150 membres où tout se décide « avant » au téléphone ou en petit comité. Ainsi, la chance des ruraux et leur souhait affirmé de proximité, de peser sur leur propre environnement est aujourd’hui mise à mal par une recentralisation soumise à des critères d’austérité et de profit. Cette recentralisation est présentée comme une simplification, un progrès, une avancée inéluctable et

les arcanes des institutions restent inaccessibles à la majorité des élus communaux qui s’excluent souvent volontairement d’un monde qui leur échappe. Tous les citoyens qui ont été sollicités pour être élus municipaux devraient jeter un œil sur les projets et les candidatures intercommunaux sans les laisser aux spécialistes. Des résistances, des besoins et une vision commune Les territoires ruraux sont donc sommés de se soumettre, dans le cadre d’une politique d’austérité généralisée, à la concurrence sauvage et de trouver les propres moyens de leur avenir en se regroupant et en fusionnant au nom du « bon sens », de la « simplification », de l’« efficacité » ou des « économies d’échelle ». Cependant, même si beaucoup d’élus considèrent comme une fatalité leur propre disparition, cette vision outrageusement centralisatrice est loin d’être partagée par la masse des élus du Sud-Gironde qui notamment lors des débats concernant le SCOT ont affirmé la multipolarité, le polycentrisme du Sud-Gironde en indiquant que la métropole langonnaise ne se concevait qu’entourée de pôles et de bourgs et insistant sur le nécessaire maillage de toute la zone. L’épisode du cinéma multiplexe langonnais (voulu par Langon et condamnant de fait les cinémas de proximité des autres pôles) a été ainsi confortée par une assise populaire réelle (pétition, manifestation pour la défense des cinémas de proximité…) qui a pesé sur l’élaboration du SCOT dans le sens de la reconnaissance d’un polycentrisme. Transports, logement, patrimoine et service publics Pour tous ceux qui ont décidé de vivre dans la ruralité (mais dont le

travail est resté concentré dans la métropole), la question du transport, de la mobilité, du logement, de la préservation du patrimoine et de la présence des services publics se pose quotidiennement. Ces terrains sont l’objet de résistances originales et de réflexions populaires. L’idée avance par exemple qu’il faut complètement revoir le modèle de développement pavillonnaire standardisé, cédant tout dans sa conception à la rentabilité du constructeur, souvent éloigné des centre-bourgs, perturbant le paysage et diluant l’identité du patrimoine. En tout état de cause, il correspond de moins en moins à l’envie des accédants de faire partie d’une communauté et d’être de quelque part. L’idée de communauté reprend du « poil de la bête », en s’appuyant parfois sur des initiatives « institutionnelles » telle celle du quartier campagnard de Targon. Il serait trop long de multiplier les exemples mais de nombreux signes montrent une volonté de résistance et de construction d’autres réponses collectives plus humaines dans le domaine des transports (réhabilitation des lignes ferroviaires, ligne de ceinture, cadencement) mais aussi dans d’autres domaines comme ceux de la réappropriation du patrimoine, de sa modernisation, dans le domaine du maintien et de la « rénovation » des services publics (école, poste, hôpitaux…). Ces mouvements de pensée et d’action se font souvent localement en coordination avec les élus sans tomber dans le « tous pourri » ou le « contre-pouvoir systématique ». Ils ne récusent pas de nécessaires coordinations, coopérations (et pourquoi pas fusions volontaires) mais réclament de nouvelles communautés plus fortes que l’argent.

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MUNICIPALES Bouliac

OSONS le Front de Gauche Pour ces municipales, « pas question » pour les militants du Front de Gauche (PC, Ensemble et PG) de cette commune, classée la plus riche de la région par le journal Sud Ouest, « de laisser face à face la liste UMP en place depuis 30 ans et la liste du PS comme seule une opposition ». En un mois, Osons le Front de Gauche a déjà convaincu une quinzaine de citoyens de la rejoindre et d’élaborer un programme citoyen qui veut « sortir cette commune-dortoir de sa léthargie et de son égoïsme pour l’ouvrir aux couches populaires qui ont droit, elles aussi, à bénéficier de beaux cadres de vie ». Jacques Audin, militant communiste, ingénieur retraité du CNRS, chargé de présenter la démarche et le programme lors d’une réunion publique devait déclarer en substance : « La municipalité, c’est à la base de la vie politique, le socle de la démocratie, le lieu où les idées doivent s’exprimer, se débattre, elle est au contact direct des habitants. C’est un acquis de la Révolution française et nous n’avons pas l’intention de le perdre au profit d’autres instances éloignées comme celle de la métropole. Nous ne sommes pas la gauche de la gauche, nous sommes la vraie et la seule gauche authentique, héritière des lumières, de la Révolution française de la Commune de Paris, du Front populaire, de la Résistance et de tous les grands mouvements qui ont été porteurs d’avancées sociales et

notre voix ne peut se dissoudre dans aucune autre. » Le candidat a relevé que la plupart des Bouliacais avaient les mêmes soucis que les Français : emploi, logement, pouvoir d’achat, santé, services publics, etc. « Autant de sujets liés aux choix politiques fait par l’UMP comme par le PS » adeptes tous les deux d’un libéralisme économique où la domination des marchés financiers privés, qui ont accumulé des milliers de milliards, font la pluie et le beau temps sur les peuples en se souciant seulement de leurs profits ». Les candidats du Front de gauche souhaitent que Bouliac ne soit pas le refuge d’une élite mais une commune accueillante pour tous. Parmi les priorités de la liste, le logement, qu’il soit locatif ou en accessions à la propriété doit répondre aux besoins des salariés qui travaillent sur la commune notamment sur la zone commerciale qui compte environ 400 emplois, « ce sera bon pour l’économie autant que pour l’écologie urbaine ». Autre priorité, le transport en commun : les candidats souhaitent un accès rapide au tram depuis un parc de voiture dans le bas Bouliac dans un premier temps, puis l’arrivée du tram à Bouliac, le raccord au réseau par le nouveau pont JJ Bosc et une liaison à envisager, peut être ferrée, qui desserve Latresne, Langoiran, Cadillac... La liste Osons le Front de Gauche propose d’équilibrer le Haut et le

Bas Bouliac par la construction d’une annexe de l’école et de la mairie dans le bas, la mise en place demoyens de communication intra-communaux pour permettre le déplacement des personnes notamment à mobilité réduite vers les activités associatives et culturelles ou administratives. Les candidats défendent la dynamisation de l’économie avec « des entreprises qui produisent des marchandises et pas seulement des entreprises qui les vendent ». Pour l’entreprise de ferraillage, source de nuisances pour les habitants, ils proposent un désenclavement par un accès direct à la rocade attenante et d’en profiter pour aménager dans ce secteur une zone d’accueil pour des petites et moyennes entreprises traditionnelles ou de nouvelles technologies. « Il faut également reconvertir une grande partie de la plaine en zone maraîchère, et y développer une agriculture biologique, qui rapprocherait producteurs et consommateurs…», ajoutent-ils. Sur la politique fiscale, ils rappellent que les impôts servent à gérer collectivement des biens communs et des services publics, « nous sommes dans la commune la plus riche du Sud-Ouest, il faudra bien que ça serve à quelque chose ». Jonas ROUX jeune bouliacais de 30ans, socio-démographe, a été choisi pour mener la liste Osons le Front de gauche. « Représentatif de cette jeunesse d’aujourd’ hui, diplômée mais contrainte aux CDD et à la recherche d’emploi, il refuse les injustices et la fatalité et a choisi de s’investir dans le Front de Gauche ». A l’occasion de la réunion publique, il a présenté, un à un, ses co-listiers. Un verre de l’amitié s’est, ensuite, prolongé très tard dans la soirée. Pour plus d’informations : fdg-bouliac.tumblr.com

La Teste de Buch

Réunion publique

du Front de gauche, en vue de la constitution d’une liste

Vendredi 28 février à partir 17 h 30 Maison des associations, impasse des Glycines Ambès

Assemblée citoyenne L’Humain d’abord, renouveau à gauche

Mercredi 5 mars 2014 à 20 h 30 Salle Gérard Casanova Bègles

Débat public

Jeudi 6 mars à partir de 18h Salle Jean Lurçat, rue Pierre et marie Curie

1ère partie, LA FISCALITE, des clés pour comprendre 2ème partie, Vos impôts à Bègles, comment les utiliser efficacement ?

Carbon-Blanc

Réunion publique de la liste A gauche autrement

jeudi 13 mars à 18h30, salle Jacques Brel

Les candidats présenteront le 3ème volet de leur projet municipal sur les moyens pour le mettre en œuvre (budget et fiscalité locale).

Bègles pour tous

Débat public Petite enfance/Jeunesse

Vendredi 14 mars 19h

salle Joliot-Curie à Bègles

Saint-Pierre-d’Aurillac

Sortie de progressistes Une revue politique et militante Dernière-née des publications nationales du PCF, la revue Progressistes développe dans ses numéros 2 et 3, les thèmes de l’environnement et des transports. Ce sont des dossiers particulièrement utiles pour les élections municipales et les listes engagées dans cette bataille politique. Bien d’autres sujets sont abordés dans ces numéros, Progressistes s’organise autour des sciences, du 6 • Les Nouvelles 27 février 2014

travail et de l’environnement. Ce nouvel outil politique existe en PDF, en lien sur les sites internet du PCF, mais un abonnement reste un gage de soutien pour les rédacteurs de la revue. Vous trouverez les bulletins et la revue à la fédération, 17 rue Furtado à Bordeaux. Les différents numéros peuvent être téléchargés sur http:// progressistes.pcf.fr.

Solidarité Palestine : projection Route 60 Le collectif Solidarité Al Qarara, avec le soutien de la ville de Saint-Pierre d’Aurillac et de Fargues, organise la projection de ROUTE 60

le samedi 8 mars 2014 à St Pierre d’Aurillac, 18 h 30 au restaurant scolaire en présence du réalisateur Alaa Aschar,

20h30 : Grignotage - Partage Franco Palestinien Réservation (très) conseillée pour le repas - Contact : Michel Hilaire (Président du Collectif) – Tel : 05 56 63 53 40 - michelu@wanadoo.fr.

Soirée conviviale au profit de l’association - participation financière libre (Il sera également question, à cette occasion de la venue de jeunes de Gaza).


MUNICIPALES

PCF

« Bègles pour tous »

Présentation du programme

Dans le cadre de la présentation du programme de « Bègles pour Tous », Christine Texier, tête de la liste Front de gauche, répond à nos questions. La démocratie participative, tout le monde en parle… Christine Texier : La démocratie ne se juge qu’en actes. Dans toutes nos actions, en tant qu’élus du groupe Bègles pour tous, avec les militants et les citoyens, nous sommes toujours partis des besoins et nous avons conforté les mobilisations. C’est ainsi que nous avons gagné ensemble des avancées (logement, piscine, école, etc.). Notre premier acte sera d’organiser des Assises de la Ville avant l’été pour mettre en place les outils démocratiques avec les citoyens, les personnels et les élus. C’est un service municipal et une part du budget qui permettront de concrétiser cette mission publique tout au long du mandat avec un budget participatif et un observatoire des engagements pris. Et je tiens à préciser qu’en tant qu’élus minoritaires nous n’avons pas eu les moyens d’exercer au mieux le mandat que nous avaient confié 31% des Béglais en 2008. Nous, nous donnerons aux oppositions tous les moyens d’exercer le leur. La ville a-t-elle les moyens de répondre aux besoins ? C : Oui, avec un budget de 60 millions dont 20 millions pour l’investissement, c’est plutôt de sa répartition dont il s’agit. La

condition est de construire avec les Béglais les choix prioritaires qu’ils réclament à juste raison avec le souci de l’intérêt général. À quoi serviront les 21,5 millions de la vente du patrimoine et les 5 millions de remboursement des avances de la ville ? Pour nous, cet argent appartient d’abord aux Béglais. C’est la vente de l’ensemble des logements sociaux de la ville et du foncier aux actionnaires privés qui est un véritable scandale alors que la CUB et ses bailleurs auraient pu y jouer un rôle public, comme nous l’avons proposé. La majorité sortante a laissé se dégrader ce patrimoine, les conditions de vie indignes des locataires et accompagné la gestion désastreuse de l’office public, la Saemcib. Nous déciderons ensemble de l’utilisation de l’argent des Béglais avec un budget participatif qui donne à tous, les clés pour décider ensemble des investissements. Les Béglais ont des exigences ? C : Oui. Les nouveaux comme les plus anciens habitants veulent d’abord être informés et partie prenante de la politique municipale. Il est insupportable de ne pas pouvoir obtenir une place en crèche, en garderie, en centre de

loisirs, y compris d’être accueilli en maternelle dès 2 ans si on le souhaite pour lutter contre les inégalités. Et c’est la même logique pour la vie associative, la jeunesse, les plus anciens, avec le manque de structures publiques et la disparition des centres de vacances de la commune. Depuis de trop longues années, l’expérience de ne pas être entendu, de ne pas obtenir de réponses, de se sentir méprisé, a généré une colère très forte, mais aussi un sentiment d’impuissance, comme au plan national. Lors de ces municipales, les citoyens ont l’occasion de reprendre toute leur place. Mais vous avez aussi des propositions ? C : Bien sûr, comme les Béglais, des exigences immédiates et des propositions au plan municipal mais aussi à la CUB où nous nous engageons pour des communes solidaires : pour prioriser les services publics de la petite enfance et de l’éducation (crèches, écoles, périscolaire, loisir…), de la vie associative, sportive et culturelle, l’accueil de nos anciens (équipement public et le soin à domicile multiservices) ; pour gagner une moyenne de 50% de logements à loyers modérés dans toutes les constructions collectives publiques et privées, en partenariat avec la CUB ; pour préempter des terrains de la ville et de la CUB pour lutter contre la spéculation immobilière et développer les équipements publics dans tous les quartiers, les espaces verts, les lieux de vie sociale, associative, et pour cela nous pouvons débattre et peser sur les décideurs d’Euratlantique ; pour aider à la sauvegarde et au développement des entreprises, des PME et des artisans comme des commerces de proximité. Vous avez déjà tout bouclé alors ? C : Non, sinon nous serions en contradiction avec notre démarche. Mais les propositions seront débattues lors des Assises de la Ville et les priorités décidées avec les Béglais, citoyens, personnels et élus : c’est le coeur de notre démarche. Le projet détaillé est diffusé auprès de tous les Béglais avec la liste des femmes, des hommes, des jeunes qui ont la volonté de le porter pour ouvrir en grand la porte de « l’humain d’abord ». Vous pouvez aussi le télécharger sur : beglespourtous.fr

Carnet Pepe Ruiz, notre ami, notre camarade, s’est éteint

Pepe Ruiz s'est éteint la semaine dernière des suites de ce que l'on appelle une longue maladie. Il aura mené son dernier combat jusqu'au bout, de toutes ses forces. Il était un militant d'une grande valeur grâce à son engagement et ses qualités d'homme. Son engagement politique chevillé au corps, au service de l'intérêt général, de la classe ouvrière dont il était issu, de la liberté et de la démocratie, de la justice sociale aura marqué sa vie. Pepe savait d'où il venait. Famille de Grenade et Malaga, enfant de la guerre d'Espagne, né dans une enclave au Maroc, fils de cette Espagne libertaire, communiste, pacifiste et républicaine. Arrivé en France le 2 février 1939 avec la retirada dont

on vient de commémorer le 75e anniversaire. Il passera quelques mois à SaintDizier et puis Bordeaux dès 1941, le quartier Sainte-croix où il grandit, fait les 400 coups avec Manu. Très tôt il s’engage, à la JSU, au PCE et au PCF. Ses qualités humaines de respect, d'écoute, de fraternité en faisaient une figure, comme on dit, de la fédération de Gironde et évidemment de la fête fédérale. Pepe mettait son énergie, son savoir faire au service du collectif et de son Parti. Avec les copains des Antilles, sur la fête fédérale. Nous avons tous le souvenir de journées de montage qui se terminaient par des rires, une discussion et bien sûr un chant. Chants de la guerre d'Espagne, chants de grandes voix françaises, chants de liberté et d'amour. L'homme à la moto, les gardes de la fête, les repas fraternels, Pepe c'était ce militantisme à la fois fraternel, exigeant et déterminé. J'adresse, au nom de la fédération de Gironde du Parti Communiste Français, toutes mes condoléances et mon soutien à sa femme, ses enfants, sa famille et ses proches. Aujourd’hui c'est toute la famille communiste qui est en deuil. Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF

Souscription Elections 2014

40 000 € en Gironde Il ont donné un total de 995 € DURLIN Francine, Bordeaux LECOCQ Mireille, Carbon Blanc MOZE Jean-Jacques, Carbon Blanc FAUVEL Anne-Marie, Carbon Blanc CARRERE Nadége, Carbon Blanc GOMBAUD Julienne, Carbon Blanc LIEGROIS Jacqueline, Bordeaux CAMSUSOU Renée, Bruges TARIS Jean-Luc, Bègles

NIANG Mamadou, Bègles CHOUZENOUX Manolo, Bègles TARIS Isabelle, Bègles VIGNACQ Michelle, Bègles AGNOLI Michel, Bègles Mlle CASAMAJOR, Bègles BACHET Jean-Paul, Bègles GERARD Juan, Bègles

SOUSCRIPTION 2014 Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant) Les dons sont limités à 7 500 € par personne Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables. Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Nom-Prénom ……………………………………………… Adresse …………………………………………………… ……………………………………………………………… Chèque à l’ordre de ADF PCF 33 Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

Les Nouvelles 27 février 2014 • 7


CHRONIQUE

INTERNATIONAL

NOUVELLES IDÉES REÇUES

Centrafrique

par Gérard Loustalet Sens

L’échec de Sangaris : exode et nettoyage ethnique Trois mois après l’envoi de troupes françaises et le déploiement de forces africaines, la situation sécuritaire ne cesse de s’aggraver dans l’ex-colonie française. L’envoi de 400 soldats supplémentaires n’a pas fait cesser les violences et a, au contraire, agrandi le fossé entre les communautés. Bangui se vide de sa population musulmane. C’est le constat de Pierre Barbancey, envoyé spécial pour l’Humanité. « À la sortie de nord de Bangui, le quartier dit PK12 est en ébullition depuis des jours, explique Pierre Barbancey. Là vivaient auparavant des musulmans et des chrétiens, côte à côte. Les familles étaient même mixtes. Une situation maintenant inimaginable. Avant le mois de décembre, les milices de Séléka ont fait des ravages. Le sang a coulé. Les miliciens maintenant cantonnés ou repliés vers le nord, la vindicte des chrétiens s’est retournée contre leurs cousins d’hier. Une nouvelle milice, chrétienne celle-là, a fait son apparition: les anti Balakas (anti machettes) qui, de plus en plus, se font appeler les Balakas, une façon de dire qu’ils sont passés à l’offensive, coupent des mains et des têtes. Les habitants de confession musulmane ont été contraints de se replier un peu plus au sud, autour de la mosquée centrale de PK5, l’un des rares édifices islamique qui n’a pas été brûlé ». « La présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba Panza, a bien promis mercredi « la guerre »

à ces milices, faisant écho aux déclarations menaçantes faites ces derniers jours par le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian (en visite le même jour à Bangui) et les commandants des contingents français et africain en Centrafrique, qui visaient directement les miliciens et les pillards sévissant en toute impunité. Mais il est bien tard. Amnesty International dénonce un « nettoyage ethnique ». Pis, l’exode des populations de confession musulmane fait craindre le risque d’une partition du pays (évoqué par les populations) ou, à tout le moins, l’installation d’une rébellion armée dans cette zone aux confins du Tchad et du Soudan. Si on n’y met pas un terme, cette crise «peut entraîner des décennies de conflit déstabilisateur», insiste même le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon. « Il y a une catastrophe humanitaire en Centrafrique, des risques de nettoyage ethno-religieux qui peuvent déchirer la structure sociale du pays », affirme pour sa part le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Gutteres. »

religieux a été grande ouverte ». Comme le dit Thierry Coulon de l’International Crisis group (ICG), « le problème, c’est qu’on est en train d’empiler les effectifs militaires sans avoir une vraie stratégie sur le rétablissement de la sécurité. Depuis le début, on est toujours en retard d’un événement. On est arrivé sur Bangui pour désarmer les rebelles Séléka, et on a été surpris par la montée en puissance des anti Balaka. On a chassé les Séléka de Bangui mais demain, on s’étonnera qu’ils se soient constitué un petit royaume dans le nord-est du pays ». « A Bangui « papa Hollande » aura bien du mal à se faire adouber, conclue l’envoyé spécial. Comme au bon vieux temps de la Françafrique (même si un coup de pinceau a été donné), on a vu l’autre jour, la présidente Catherine Samba Panza, s’exprimer dans la ville de Mbaiki, du haut d’une tribune où se trouvaient le ministre français de la Défense et le général Francisco Soriano, commandant les troupes françaises de l’opération Sangaris. Les deux hommes l’ont ensuite élégamment raccompagné en hélicoptère jusqu’au palais présidentiel. »

En retard d’un événement « La France peut bien annoncer le déploiement de 400 militaires, s’ajoutant aux 1 600 déjà présents, et demander à l’Union européenne d’appuyer son effort, sa politique interventionniste - sous prétexte d’opération humanitaire - jette un peuple et un pays dans le chaos », affirme Pierre Barbancey. « La boîte de Pandore du conflit interANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION En date du 21/02/2014 il a été décidé de constituer une société dont les caractéristiques sont les suivantes : Forme : SARL Dénomination : M&N 33 SARL Sous l’enseigne commerciale : VAP TO VAP Et Da Vinci vap Siège social : 569 bis, cours de la Libération 33400 Talence Objet : Achat et vente des cigarettes électroniques et ses accessoires Capital : 2 000 € Durée : 99 ans Gérant : M. BOUTEKHEDOUST Naoufal demeurant 9 rue des Cépages, Rce le Cabernet 33170 Gradignan. Immatriculation au RCS de Bordeaux en cours, Pour avis, AVIS DE CONSTITUTION

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr Commission paritaire de presse : 0113 C 85932

8 • Les Nouvelles 27 février 2014

En date du 24/02/2014 il a été décidé de constituer une société dont les caractéristiques sont les suivantes : Dénomination : LINEO Forme : SARL Siège social : 116 avenue Alsace Lorraine 33200 Bordeaux Objet : Etudes et diagnostics socio-économiques, conseil et aide à la décision, formation. Capital initial : 1 000 € Durée : 99 ans à compter de son immatriculation Gérant : Mme LESPES Sandra demeurant 27 rue Boulan 33000 Bordeaux Immatriculation au RCS de Bordeaux en cours Pour avis

De l’école (V) : Apprendre à lire n’est pas un problème de méthode En matière d’apprentissage de la lecture, le combat syllabique/globale a cessé faute de combattants lorsqu’on s’est enfin aperçu que la « méthode globale », inventée par un honorable médecin belge du nom d’Ovide Decroly, n’avait jamais eu en France de véritable extension. Pas plus que des démarches proches comme la « méthode naturelle » de la pédagogie Freinet (toujours ultra- minoritaire) ou la conception idéo-visuelle élaborée par des chercheurs dans les années 70 (restée sans application pratique). Ce qui signifie que le principe alphabétique où un signe écrit (graphème) renvoie à un son de la langue (phonème) a toujours été explicitement enseigné, que ce soit sous la forme syllabique ou « mixte ». Les méthodes dites mixtes sont bien des méthodes syllabiques même si pour certains intégristes elles ne sont jamais assez syllabiques. On part généralement d’une phrase bien comprise par les enfants, par exemple « Papa prépare la soupe » (pourquoi pas?), pour en tirer le code phonologique ciblé ici sur la phonème [p] dont on va décliner les combinaisons syllabiques. La méthode Boscher, parangon de tous les manuels syllabiques, ne procède pas autrement avec des énoncés aussi exaltants que « Toto a été têtu » (p.8) ou « Dédé est malade » (p.14). Que l’on nous dise que le code phonologique, c’est-à-dire les correspondances graphèmes/phonèmes d’une langue phono-graphique comme la nôtre, s’inscrivent dans un réseau d’aires cérébrales bien repéré n’ajoute rien à la question (à moins de verser dans le biologisme) : c’est le cas de tous les apprentissages ! Les lecteurs en langue idéo-graphique qui identifient les idéo-grammes avec le cerveau droit n’en ont pas pour autant une case de vide. Ce que la psychologie cognitive nous apprend et que l’apprentissage doit prendre en compte, c’est qu’il existe deux voies pour la reconnaissance des mots écrits : une voie indirecte par l’association continue des graphèmes et des phonèmes qui permet de déchiffrer des mots inconnus ou les mots d’une langue alphabétique latine sans la comprendre (comme les filles du poète Milton qui oralisaient les textes latins pour leur père aveugle), mais pas les mots à orthographe irrégulière comme oignon, second, monsieur..., ou les confusions morpho-syntaxiques comme les poules du couvent couvent ; une voie directe où une graphie peut être reconnue par appariement avec une réprésentation dans le lexique mental construit par l’apprenti-lecteur. La voie directe est généralement la voie habituelle du lecteur-expert (adulte) qui va identifier les mots à l’aide d’informations matérielles, contextuelles et conceptuelles. On a ainsi montré qu’un texte avec un titre est plus vite lu et mieux compris que le même texte sans titre. Ajoutons qu’il y a longtemps que l’observation des mouvements oculaires a montré que la lecture n’est pas un mouvement linéaire continu lettre à lettre mais que l’oeil procède par saccades et fixations successives où est saisie l’information matérielle qui sera combinée à des informations de plus « haut-niveau ». Apprendre à lire, ce n’est pas seulement acquérir une technique de déchiffrage, c’est aussi construire un lexique mental stockant les diverses représentations d’un mot : représentation phonologique (comment il se prononce), orthographique (comment il s’écrit et se lit), sémantique (ce qu’il signifie), morphologique (les marques du pluriel), morpho-syntaxique (les déclinaisons du verbe)... C’est ici, en particulier, que l’école échoue en considérant comme acquises des dispositions socio-culturelles et langagières qu’elle n’enseignera donc pas et qu’elle va néanmoins exiger et sanctionner. L’apprentissage de la lecture n’est pas une affaire de méthode -le code phonologique est partout, et à juste titre, explicitement enseigné- mais un problème de rapport au langage et de rapport au savoir. Rapport au langage : des prérequis de l’apprentissage comme la capacité de discrimination des phonèmes (conscience phonologique), l’étendue du lexique mental (vocabulaire), la rapidité d’accès à ce lexique n’ont rien de spontané. Rapport au savoir, en particulier un savoir scolaire qui tient à distance les enfants de milieux populaires parce que fondé, en toute connaissance de cause, sur les ressources culturelles, présentées comme universelles, des classe dominantes.


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