Nouvelles N° 2139

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Jeudi 25 février 2016 - N° 2139 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Projet de réforme El Khomri

UNE BOMBE CONTRE LE MONDE DU TRAVAIL


ACTUALITÉ POMME, POMME, POMME, POMME

CHANTIERS

De l’Ancien Régime, la censure nous renvoie l’ascenseur, avec Apple !

Les collectivités doivent siffler la fin du mauvais travail

Dans un monologue célèbre, le personnage de Figaro moquait ainsi ses déboires avec la censure : « pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs. » Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (Acte V, scène 3), 1784. En moins drôle et en plus grave Le Canard Enchaîné du 10/02/2016 nous fait connaître les recommandations de la « très petite entreprise » Apple, concernant les publications auxquelles elle octroie ses pubs : « être prévenue si la une du titre évoque des sujets sensibles comme la guerre, le terrorisme, le nazisme, la nudité, le sexe, la religion, la politique, des manifestations controversées (ex: le mariage pour tous) ! (…) ou encore toute mention faisant référence à la marque Apple ou à un concurrent direct ou indirect d’Apple. » Bref, à force d’imiter le pouvoir dans l’Ancien Régime, Apple, dans la vie, se montre plus dominateur que le pouvoir monarchique… il y a 232 ans ! Simplement, c’est maintenant le pouvoir du grand capital, et comme il est plus puissant, il censure plus puissamment… Et vous voudriez encourager la liberté d’expression ? Mais à quel prix ? Comme disait le même Figaro quand il était barbier à Séville : « je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer.» (I, 2) V. T.

PAUILLAC

L’UL CGT expulsée par le maire !

Le conseil de Métropole du 12 février a donné son feu vert à d’importants travaux de rénovation du parc des expositions de Bordeaux-Lac. L’occasion pour l’élu communiste de Lormont, Jean-Claude Feugas, d’alerter sur les conditions de réalisation de certains chantiers et sur le travail dissimulé. « Avec cette délibération, ce sont des chantiers d’importance qui vont être lancés sur le parc des expositions. Je voudrais en profiter, pour relayer l’inquiétude de nombreux acteurs concernant les conditions de réalisation des travaux sur notre agglomération. Force est de constater que la guerre des coûts, des profits et des délais que se mènent les majors du BTP a des conséquences dangereuses sur les conditions de travail des ouvriers du bâtiment, sur

l’accidentologie et sur la qualité des ouvrages livrés. Ma collègue Odile Blein l’a évoqué concernant les mésaventures que rencontre Aquitanis dans le chantier de la rénovation du Grand-Parc. Le travail dissimulé est un fléau de grande échelle ; nous avions déjà interpellé cette assemblée à ce sujet sur les risques qu’aurait pu rencontrer notre établissement dans la construction de la grande salle de spectacle, selon les pratiques du candidat retenu. Souci qui à l’époque avait été positivement pris en compte. Nous avons pris également connaissance dans SudOuest (1) des poursuites engagées par la DIRECTE contre une entreprise chargée de travaux sur la verrière de la gare Saint-Jean. Des problèmes avaient aussi été rencontrés lors de la réalisation de la 3e phase du tramway ; enfin, le balcon tombé dans la

ZAC de Ginko a effrayé beaucoup de monde. En tant que membre de la commission d’appel d’offres, je peux témoigner du sérieux du travail de sélection des entreprises. Ces affaires nous prouvent cependant que nous devons être plus attentifs encore sur les conditions sociales de réalisation. Mais nous sommes pour l’instant assez démunis dans le suivi des chantiers. Un comité de suivi peut-il être mis en place ? En tous cas, il ne serait pas inutile, alors que de gros chantiers comme la grande salle de spectacle à Floirac vont s’engager, de demander au préfet de réunir les entreprises du BTP, les représentants des salariés et de l’inspection du Travail pour imposer d’autres règles à ce secteur. » 1 - « Chantier de la gare : des ouvriers trop exposés au plomb », Sud-Ouest, 11 février 2016

ASSEMBLÉE NATIONALE

La prolongation de l’état d’urgence L’Assemblée nationale a adopté, mardi 16 février au soir, la prolongation jusqu’au 26 mai de l’état d’urgence par 212 voix, la plupart des députés socialistes, radicaux de gauche, Les Républicains et UDI.

Sous ce panneau à vendre posé par la mairie de Pauillac se trouve la plaque de l’Union locale. Le maire, sans en avertir le conseil municipal, ni les responsables de l’Union locale CGT, ni l’association des chasseurs qui partage les locaux, a décidé de vendre ce bâtiment qui accueille des dizaines de salariés chaque semaine et ce depuis plus de 20 ans. « Nous sommes sous le choc d’une telle décision arbitraire sans aucune proposition de relogement », ont déclaré les membres de l’Union locale. « L’heure est à la mobilisation la plus large pour que la CGT puisse continuer à recevoir les salariés surtout sur notre territoire où sévit une très grande précarité. »

MERCREDI 02 MARS

Les traités de libre-échange : régressions sociales, politiques et environnementales ? Survie Gironde et l’association étudiante OSB IV organisent une table ronde autour des traités de libre-échange en place et à venir dans notre système économique de plus en plus globalisé. Leur mise en perspective doit nous interroger sur leurs conséquences politiques, sociales et environnementales. À cette occasion, interviendront : - Braulio Moro, journaliste, économiste et membre de France Amérique Latine (FAL) qui présentera le NAFTA : traité en vigueur entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. - Lala Hakuma Dadci, membre de l’AITEC ( Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs) qui abordera les Accords de Partenariat Economique (APE) entre l’Union Européenne et les pays d’Afrique de l’Ouest. - Léo Charles, membre du collectif Stop Tafta 33 et d’Attac Campus Bordeaux, qui exposera les enjeux du Tafta, le traité de libre-échange économique entre les Etats-Unis et l’Union Européenne. Ces présentations seront suivies d’un débat. Des stands d’information seront tenus par des associations. RDV à 17h30 à l’amphi Lajugie - Campus de Pessac, Bordeaux Montesquieu (arrêt Tram Montaigne-Montesquieu). Entrée libre. www.facebook.com/events/944797318939706

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31 députés ont voté contre la prolongation de l’état d’urgence pour trois mois supplémentaires, alors que seuls six s’étaient opposés en novembre à une première prolongation de ce régime d’exception appliqué après les attentats : 11 membres du groupe socialiste, 8 députés écologistes et les 9 députés communistes. Dans son intervention André Chassaigne, président du groupe du Front de gauche à l’Assemblée nationale, a « la nécessité de ne pas proroger indéfiniment des mesures d’exception qui, face à une menace durable, ne se révèlent pas plus efficaces que notre droit commun ». « Il faut avoir le courage politique de sortir de l’état d’urgence et de mettre fin à ce régime d’exception attentatoire aux libertés et aux droits fondamentaux, » at-il affirmé. « Le maintenir serait entretenir l’illusion que seul l’état d’urgence nous permettrait de nous prémunir des attaques terroristes ». « L’état d’urgence est un état d’exception qui restreint les libertés et c’est précisément la raison pour laquelle il a vocation à être strictement encadré et limité dans le temps ». Le député a rappelé les nombreuses mises en garde et les inquiétudes exprimées par des associations de défense des droits de l’homme des organisations internationales comme l’Organisation des Nations unies et le Conseil de l’Europe… « Il faut cesser de considérer qu’il y a un

risque à sortir de l’état d’urgence, » a-t-il ajouté. « Notre arsenal anti-terroriste est aujourd’hui largement suffisant : il a d’ailleurs été, maintes et maintes fois, remanié et complété afin de l’adapter aux nouvelles formes de terrorisme. Il nous faut donc nous appuyer sur les acquis législatifs pour affronter, de manière réfléchie et sur le long terme, le terrorisme international. (…) Il faut faire preuve de courage et de responsabilité pour entrer dans une autre logique que la seule logique sécuritaire. Cela suppose d’étudier, de comprendre et de concevoir, enfin, des réponses globales qui s’inscrivent dans une démarche de prévention pour conjurer, à terme, le terrorisme comme mode d’action politique. » S’exprimant dans l’Humanité le 22 février, Philippe Marlière, professeur de sciences politiques à University College de Londres, indiquait qu’il « convient de replacer la décision de constitutionnaliser l’ état d’urgence dans l’arc des réformes liberticides mises en œuvre ces dernières années : la loi relative à la rétention de sûreté adoptée sous Nicolas Sarkozy, la loi sur le renseignement du gouvernement socialiste et la loi future réformant la procédure pénale. Toutes ces décisions législatives renforcent les pouvoirs de police, des préfets et des procureurs – des institutions dépendantes du pouvoir exécutif – et réduisent les pouvoirs des juges judiciaires et des avocats. » « L’état d’urgence, prolongé dans des conditions de grande confusion émotionnelle, est une décision politique : François Hollande espérait reprendre la main en divisant la droite et en rassemblant “la nation”derrière sa figure de “commandeur”. Le stratagème est en train d’échouer lamentablement, mais

ces décisions liberticides ont été possibles du fait de la faillite démocratique des institutions chargées de garantir nos libertés : la grande majorité de la représentation nationale et des médias. » Roger Martelli, historien, codirecteur de Regards rappelle, quant à lui, que ce qui est au cœur de la légitimation de « l’urgence » c’est l’affirmation sans cesse répétée que « nous sommes en guerre ». « Ce n’est pas nouveau. Tout a commencé le 11 septembre 2001, quand s’effondrent les Twin Towers, à New York. (…) La seule justification de l’état de guerre n’est ni militaire, ni même géostratégique. Elle est avant tout idéologique. Depuis 1993, on nous a habitués à l’idée que la guerre froide avait laissé la place au “choc des civilisations” et que l’antagonisme principal du moment était celui qui oppose “l’Occident” toujours là celui-là - et “l’Islam”. On y ajoute la conviction que le problème principal de nos sociétés n’est ni dans la manière capitaliste de conduire la “mondialisation”, ni dans le couple infernal de la concurrence et de la “gouvernance”. Non : notre problème tiendrait à que nous sommes en passe de ne plus être chez nous, que nous nous laissons submerger et que, ce faisant, nous perdons “notre identité”. Voilà le fond de l’affaire. Ce qui est en jeu dans la société n’aurait rien à voir avec la question de l’égalité, mais avec celle de l’identité. Or ce thème n’est pas né par génération spontanée. Il a été formalisé par l’extrême droite dès la fin des années 1960, il a gagné la droite depuis et, pire encore, il commence à gangrener la gauche. Se sortir de l’état d’urgence, c’est aussi se débarrasser de cette idée-là. »


ACTUALITÉ

Editorial

RÉFORME EL KHOMRI

Le Code du travail doit protéger les salariés

Avec son projet de réécriture du Code du Travail, la ministre Myriam El Khomri prétend améliorer les droits des salariés. Mais une fois encore, seules les entreprises sont sécurisées, au prétexte de relancer l’emploi toujours promis, souvent détruit, rarement créé. Une fois de trop ? La publication du texte, qui sera présenté au conseil des ministres du 9 mars, a fait l’effet d’une bombe. La pétition mise en ligne intitulée « Loi travail : non merci » a recueilli plus de 300 000 signatures en 5 jours. « Sous ce quinquennat, les salariés ont perdu des droits. Nous n’accepterons pas que la loi El Khomri les réduise davantage », écrivent plusieurs personnalités politiques dans un texte intitulé « Fortifions le code du Travail » 1. « Le projet El Khomri veut simplifier les licenciements pour favoriser les embauches ? Mais d’expérience on le sait, simplifier les licenciements simplifie juste les licenciements. Et gonfle les dividendes. Depuis un siècle, le patronat dénonce ce “carcan” que serait le Code du Travail. (…) Sous Nicolas Sarkozy, la mission Combrexelle a passé ce Code à l’acide, supprimant 1,5 million de signes, 500 lois. Un Code light va booster l’embauche, disait la droite. Il n’a créé aucun emploi. Dans ce pays, on ne parle jamais des salariés carbonisés au travail. Mais chaque année, ce sont 500 accidents mortels au travail, 700 suicides, 650 000 accidents avec arrêts, 4 500 handicapés directement liés au travail. Des chiffres ? Non, des vies. Renvoyées au chômage, à la précarité, à la misère. Ruinées. Invisibles. Méprisées. Le code du travail n’est ni obèse ni illisible. Il permet déjà aux employeurs trop de dérogations défavorables aux salariés. Il n’est pas assez directif, pas assez contrôlé, assez appliqué (…). Les pistes de réforme du Code du travail, énoncées à ce jour, sont inacceptables. »

des salariés ? En droit, les mots comptent. Effacer les salariés, c’est ne parler ni des employeurs, ni des pouvoirs patronaux. C’est reproduire la philosophie libérale contractualiste, où le contrat de travail est accord pur des volontés pures entre personnes égales. Cet article, d’ailleurs, place le bon fonctionnement de l’entreprise sur le même plan que les libertés fondamentales. Comme dans le traité de Lisbonne qui met au même rang la dignité des personnes, le droit de propriété et la liberté d’entreprise. (…) Le premier Code provient des résistances ouvrières. Aujourd’hui, les luttes des salariés visent souvent à renforcer cette barricade juridique qu’est le Code. Le rendre protecteur des entreprises, c’est écrire l’histoire à l’envers. Ensemble, dans les mois qui viennent, nous allons défendre les droits des salariés et jeter les bases d’un Code du travail qui les protège. » Tout bénef pour le Medef !

Pour la CGT, ce texte offre « une liberté totale au patronat » et « constituerait s’il était adopté un recul historique des droits pour les salariés ». « 53 articles, 7 titres, 131 pages où tout y passe, où tout est cassé ». « Pas étonnant que le Medef applaudisse des deux mains ». Le syndicat n’apprécie pas que la ministre envisage un recours au 49.3 ou une adoption par le Parlement, sans vote. « Beau pied-de-nez à la démocratie alors qu’elle prétend vouloir favoriser et fluidifier le “dialogue social” ! » « La future réforme du droit du travail, » poursuit le syndicat « instaure de fait la course au moins disant social pour les entreprises et un salariat low cost. Elle est sous-tendue par l’idée que les protections sociales accordées aux salariés seraient la cause du chômage ! Depuis quand la déréglementation favorise t- elle l’emploi ? » La CGT propose aussi la prise en compte de droits nouveaux pour répondre aux défis du XXIe siècle et non le retour dans le passé.

Le projet El Khomri, c’est l’employeur-roi !

La menace du 49-3, plus qu’une provocation

« (…) L’article 1 proclame : “les libertés et droits fondamentaux de la personne sont garantis dans toute relation de travail. Des limitations ne peuvent leur être apportées que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise…” Mais il s’agit du Code du travail, non ? Alors pourquoi évoquer la “personne” et pas

Pour le PCF, la menace d’une utilisation du 49-3 est « plus qu’une provocation ». « Elle est une manière de donner raison à Manuel Valls quand il est dit que rien, absolument rien, ne peut nous réconcilier avec une telle politique, applaudie et parrainée par le Medef. » « Le chômage, dont le Président de la République s’était engagé à inverser la courbe, est la première préoccupation

des Français. À qui fera-t-on croire que le nombre de chômeurs diminuera si on rallonge la durée du travail des salariés en place et des apprentis ? » Le PCF déclare qu’il « ne laissera pas détruire le code du travail et tous les acquis des luttes menées pendant des dizaines d’années pour protéger les salariés ». Il appelle à la mobilisation de toutes les forces progressistes contre ce projet. Pour les communistes, la réduction du chômage passe notamment par la réduction de la durée du travail, la hausse des salaires, les investissements dans le logement et les transports collectifs indispensables pour répondre au défi climatique, le développement des services publics et l’intervention des salariés dans la gestion des entreprises. 1 - Le 20 février 2016, par Clémentine Autain, (Ensemble), Olivier Besancenot, (NPA), Eric Coquerel, (Parti de gauche), Gérard Filoche, (PS), Willy Pelletier, (Fondation Copernic), Pierre Laurent, (PCF), Eric Beynel, (Solidaires), Fabrice Angei, (CGT) et Noël Daucé, (FSU).

16 points du projet de loi édifiants

1 - Les 11 heures de repos obligatoire par tranche de 24 heures peuvent être fractionnées. 2 - En cas de licenciement illégal, l’indemnité prud’homale est plafonnée à 15 mois de salaire. 3 - Une entreprise peut, par accord, baisser les salaires et changer le temps de travail. 4 - Les temps d’astreinte peuvent être décomptés des temps de repos. 5 - Le dispositif « forfaits-jours », qui permet de ne pas décompter les heures de travail, est étendu. 6 - Les apprentis mineurs pourront travailler 10 heures par jour et 40 heures par semaine. 7 - Le plancher de 24 heures hebdomadaires pour un contrat à temps partiel n’est plus la règle dans la loi. 8 - Il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures supplémentaires soient 5 fois moins majorées. 9 - Une mesure peut-être imposée par référendum contre l’avis de 70 % des syndicats. 10 - Une entreprise peut faire un plan social sans avoir de difficultés économiques. 11 - Après un accord d’entreprise, un salarié qui refuse un changement dans son contrat de travail peut être licencié. 12 - Par simple accord, on peut passer de 10h à 12h de travail maximum par jour. 13 - La durée du congé en cas de décès d’un proche (enfant, conjoint-e…) n’est plus garantie par la loi. 14 - La visite médicale d’embauche transformée en une visite d’information. 15 - Par simple accord, on peut passer de 44h à 46 h de travail maximum. 16 - Augmentation du nombre de semaines consécutives où l’on peut travailler 44h (ou 46h).

Le code de «l’entrepreunariat»

Temps de travail, salaires, apprentis, indemnités de licenciement, CHSCT, représentation syndicale… Tout y passe dans le projet de loi El Khomri. Tout ce qui entrave la « libre entreprise », le marathon concurrentiel du fric pour le fric, du gain de parts de marché, en bout de chaîne, alimente une poignée d’actionnaires que le « burn out » laisse flegmatiques. Tant que la dépression n’est pas financière !

« Le patrimoine cumulé des 1 % les plus riches du monde a dépassé l’an dernier celui des 99 % restants », selon l’étude de l’ONG Oxfam publiée le 18 janvier dernier. Laquelle souligne que « les plus riches ne peuvent plus prétendre que leur fortune bénéficie à la société » car « la récente explosion des grandes fortunes s’est faite au détriment du plus grand nombre, en particulier des personnes les plus pauvres ». Après tout, ces gens-là jouent dans leur camp : ce sont des capitalistes ! Mais à quoi joue ce gouvernement qui reprend les propositions du Medef et de la droite ? Il joue dans la cour de l’entrepreunariat, entre gens « sérieux »… Et pour cela il faut un code, le plus simple possible : le contrat plutôt que la loi, l’individualisme plutôt que le collectif. La réforme projetée écrit ce code dans les trous qu’elle fait dans le code du travail, des abîmes d’injustices et d’inégalités. La belle contradiction se jouera, elle, dans le monde du travail réel. D’abord parce que le système « compétitif » pour dynamiser les « investisseurs » a déjà échoué. La flexi-sécurité à l’œuvre a déjà montré ses limites. En témoignent, hélas, les chiffres officiels et officieux du chômage, les dépressions, les suicides, tous ces malheurs par millions pour une « croissance » qui ne décolle pas. Ce n’est pas en éradiquant le droit du travail, leurs inspecteurs, ce n’est pas en niant les syndicalistes qui défendent les salariés avec courage, que l’on mettra un couvercle sur les aspirations à la liberté, à l’égalité, à la solidarité. Cette richesse, ces valeurs s’expriment de multiples manières dans notre société. L’ambition des communistes est de les valoriser et d’en faire du commun pour reconstruire un avenir, une gauche de combat face au « communautarisme » financier. Les mobilisations, les rassemblements en cours et à inventer sont un point d’appui indispensable à cette re-construction, et immédiatement pour les députés et les sénateurs qui vont se battre pour renforcer la protection des salariés, des sans emploi, et de leurs instances représentatives.

Christine Texier Membre de l’exécutif du PCF 33

Les Nouvelles 25 février 2016 • 3


DÉBATS À INTERVIEW LIBERATION

PRÉSIDENTIELLE 2017

Pierre Laurent : « J’appelle Jean-Luc à revenir dans un processus collectif »

Quelle issue ?

Par Rachid Laïreche, Libération du 21 février 2016

Paris, un soir d’hiver. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, discute dans son bureau avec le porte-parole du parti, Olivier Dartigolles. L’actualité est chargée  : primaire, crise au Front de gauche après la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Sans oublier le projet de loi El Khomri, qui fait tousser à gauche. Le patron du communisme hexagonal, qui publiera un livre, 99  %, au mois d’avril, a un objectif  : « Redonner confiance aux Français. » En attendant, il fait un point sur l’actualité.

L’appel à la primaire a été lancé le mois dernier. Depuis, les initiateurs ont rencontré les partis, les citoyens et un comité d’organisation a vu le jour. Mais des désaccords persistent. Vous y croyez vraiment  ? Pierre Laurent. Oui, j’y crois. La gauche a besoin d’une primaire pour débloquer le système politique actuel et organiser une irruption citoyenne dans le débat. Il y a une double urgence : le risque de victoire de la droite et de l’extrême droite et celui de l’élimination de la gauche. En 2017, la gauche ne peut pas être représentée par la déchéance de nationalité et le dynamitage du code du travail. Donc, pour gagner, il faut un candidat commun sur des engagements de gauche. Si la primaire échoue, on va se retrouver piégés dans un choix entre la droite, le FN ou Hollande. Ce n’est pas possible. Je ne m’y résous pas.

Donc maintenant, vous faites quoi  ? P.L. Il faut cesser de tergiverser. Chaque parti doit mettre ses propositions sur la table. Le PCF vient de le faire. Pour nous, ce processus doit démarrer par des grands débats 4 • Les Nouvelles 25 février 2016

à travers le pays. Il faut redonner la parole aux citoyens, à ceux qui souhaitent une primaire à gauche. Puis, en fonction des attentes, demandes et revendications des citoyens, il faut faire émerger un socle politique partagé, comme le dit l’appel aux primaires que vous avez publié. Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas de définir un programme, mais un socle commun, un chemin à emprunter pour permettre un débat transparent et s’assurer que le vainqueur mènera une politique de gauche. Ensuite, tous ceux qui sont d’accord avec ce socle pourront participer à la primaire, comme électeurs ou comme candidat. Désormais, il faut avancer et éviter le double langage, à l’image du Parti socialiste, qui joue la montre. Avec eux, ça commence toujours pas pour « pourquoi pas », et ça se termine par « sûrement pas ».

Pendant ce temps, Jean-Luc Mélenchon, lui, a annoncé sa candidature à la présidentielle de 2017. Vous avez été surpris ? P.L. Oui, je l’ai été, et je ne m’explique toujours pas cette démarche qui consiste à annoncer seul sa candidature sans en parler avec les forces du Front de gauche. L’incompréhension qui est la mienne est largement partagée au Front de gauche. Ce qui pose problème, ce n’est pas sa candidature, mais qu’il se lance tout seul, en nous ignorant. J’ai toujours en mémoire ce qui a fait la force de notre candidature en 2012 : l’élan collectif, la patience, la persévérance et notre programme, « L’Humain d’abord », vendu à plus de 400 000 exemplaires. En 2017, l’objectif d’une candidature de gauche n’est pas de refaire 10  % au premier tour, mais de construire un projet collectif, capable de gagner l’élection présidentielle face à la droite et à l’extrême droite. On ne peut pas aller à la présidentielle comme on irait à l’abattoir. Nous n’y parviendrons pas si chacun part seul dans son couloir. Donc, j’appelle Jean-Luc à revenir dans un processus collectif.

Début janvier, alors que nous n’étions pas remis des attentats de Paris, des résultats aux élections régionales, la présidentielle 2017 est arrivée dans les débats. La constitutionnalisation de l’État d’urgence et la déchéance de la nationalité, les déclarations insultantes de Valls sur les salariés d’Air France, les Goodyear, la réforme du code du Travail et son lot de catastrophes qu’on sentait arriver, bref une véritable avalanche a balayé les derniers espoirs de ceux qui attendaient encore de François Hollande la politique de gauche pour laquelle il avait été élu. Dans ses vœux, le 11 janvier, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a proposé d’ouvrir l’espace Oscar Niemeyer, un soir par semaine, à toutes celles et ceux qui veulent débattre d’un projet de société alternatif et de la gauche qui peut le porter. Les lundis de la gauche étaient lancés. Depuis trois rendez-vous ont eu lieu avec de nombreuses personnalités,

acteurs du monde associatif, syndical et politique, du monde de la Culture et de la Recherche. La veille Libération avait publié un appel d’intellectuels et d’écologistes en faveur de l’organisation d’une primaire pour désigner le candidat de la gauche à la présidentielle 2017. Cet appel a reçu rapidement le soutien des dirigeants de « l’aile gauche » du PS qui a appelé « le Parti socialiste, à s’engager (…) et à prendre toute sa part dans l’organisation des primaires citoyennes de gauche et des écologistes pour l’élection de 2017 », dans un texte approuvé au cours d’une réunion à l’Assemblée nationale des responsables de la motion B (« À gauche pour gagner »). Le texte de la motion B soulignait qu’une primaire serait l’occasion de « faire l’inventaire » du quinquennat, de produire « un grand événement démocratique », d’éviter la « multiplication des candidatures » au premier tour de

la présidentielle et in fine l’effacement de la gauche et des écologistes. Le Premier Secrétaire du PS JeanChristophe Cambadélis a laissé la porte ouverte, à condition que cette primaire concerne tout le spectre politique de « Macron à Mélenchon ». Les dirigeants d’EELV et ceux du PCF se sont déclarés également favorables à cette organisation et participent depuis à un « comité de liaison de la primaire de la gauche et des écologistes ». Seul Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de gauche a rejeté immédiatement cette idée. Depuis, il s’est déclaré candidat à la présidentielle, à la surprise de ses partenaires du Front de gauche. Lors de la dernière réunion du « comité de liaison », le PCF a appelé Jean-Luc Mélenchon, à y participer. C.D.

COMITÉ DE LIAISON DE LA PRIMAIRE DE LA GAUCHE ET DES ÉCOLOGISTES

« Nous ne voulons pas d’une bataille de personnes qui divise, nous voulons un débat d’idées qui unit. » Déclaration d’Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, et Isabelle de Almeida, présidente du Conseil national, lors de la réunion du 18 février du comité de liaison de la primaire de la gauche et des écologistes. Extraits. (…) C’est d’abord l’extrême gravité de la situation qui nous motive. Nous entrons dans des temps très compliqués : les perspectives d’une crise financière plus grave encore que celle de 2008, les risques d’un éclatement de l’Europe dans les pires conditions, planent sur nos têtes. Ces menaces s’ajoutent à la crise climatique et à celle du travail secoué par les réponses libérales à la révolution informationnelle. Jamais comme aujourd’hui notre peuple, le monde du travail et de la création, n’auront eu besoin de réponses de gauche à ces grands enjeux. Et jamais comme aujourd’hui ces réponses de gauche n’ont été autant marginalisées par François Hollande et Manuel Valls. (…) Si rien ne bouge, c’est un match à trois qui se déroulera dès le premier tour de la présidentielle entre Marine Le Pen, le candidat de la droite et celui du clan Hollande-Valls, et toute autre candidature sera pratiquement disqualifiée du fait du mécanisme de vote utile. Les réponses de gauche, les aspirations populaires au changement seraient hors jeu dès le premier tour. Au second tour, il y a fort à

penser que ce serait un match entre Le Pen et la droite. (…) Nous ne pouvons laisser se réaliser ce cauchemar sans réagir. Nous voulons donc ouvrir dès maintenant une nouvelle voie et nous avons la conviction que c’est réellement possible. Des forces immenses sont aujourd’hui disponibles.(…) Toutes ces forces en mouvement ou en attente, aujourd’hui trop dispersées, nous voulons aider à les faire converger. C’est ce que nous avons contribué à faire en 2005 lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, c’est ce qui nous guidait quand nous avons lancé le Front de Gauche. (…) Nous ne voulons pas d’une démarche de sommet, nous voulons un peuple acteur. Il s’agit de relancer une dynamique d’intervention populaire. (…) Nous proposons dans un premier temps l’élaboration citoyenne d’une plateforme commune qui soit le socle d’entrée de la primaire pour les candidates et les candidats comme pour les électrices et électeurs. Les candidats acceptant ce mandat populaire, débattraient publiquement en exposant leurs propositions pour le mettre en œuvre. Le choix des citoyens se porterait alors sur le candidat le mieux à même selon eux, par ses engagements de réaliser ce mandat populaire. De bout en bout, ce processus est celui du débat et d’un choix d’idées et de contenus

et jamais un simple casting. (…) Nous ne voulons pas d’une bataille de personnes qui divise, nous voulons un débat d’idées qui unit. (…) Pour ce qui concerne les communistes nous prendrons des initiatives et nous participerons à tout ce qui s’inscrit dans cette démarche pour aller à la rencontre des citoyennes et citoyens pour recueillir leurs avis à partir de quelques grandes têtes de chapitre et bâtir avec eux le mandat populaire. (…) Nous voulons que le maximum de celles et ceux qui souhaitent une candidature de gauche en rupture avec ce qui a été fait depuis 2012, s’investissent dans ce processus collectif. (…) Cette démarche que nous voulons impulser, les objectifs de rassemblement gagnant de toutes les forces de gauche et citoyenne que nous visons, ne permet pas dans notre esprit que l’emporte une candidature qui se fixerait l’objectif de poursuivre ce qui a été fait par le président de la République et le gouvernement depuis 2012. Nous avons d’ailleurs bien compris que ni Manuel Valls, ni François Hollande n’expriment l’intention de se plier à l’exercice des primaires. Nous rendrons compte de nos échanges de ce matin au Conseil national du PCF les 5 et 6 mars. Les communistes auront à décider des suites qu’ils voudront donner à ce processus.


À GAUCHE LUNDIS DE GAUCHE

LES LUNDIS DE GAUCHE

Le débat s’aiguise

De quoi s’agit-il ?

Retour sur un des « Lundis de gauche », organisés par le PCF. Des représentants des différentes forces concernées y ont formulé leurs attentes. Une chose est sûre, le nombre des mécontents à gauche n’a fait que croître depuis le 6 mai 2012. Pourrontils s’exprimer d’une même voix lors des prochaines échéances ? La question reste posée et les rendez-vous se succèdent pour préciser une démarche de rassemblement aux contours encore incertains. Tandis qu’au tournant, le risque est à la division : « Il faut arrêter avec cette histoire de primaire, je ne vois pas très bien comment elle pourrait aboutir puisque Mélenchon a décidé d’être candidat, que François Hollande s’y prépare avec les moyens que l’on sait… » a plaidé, hier, sur LCI, l’écologiste Noël Mamère, se disant partisan d’une candidature de Nicolas Hulot. Reste que nombreux sont encore ceux qui ne se résignent pas à la dispersion. (…) Invité à la rencontre du 15 février, le député européen de l’aile gauche du PS, Guillaume Balas, s’est inscrit dans la suite de tentatives des contestataires du PS de faire pencher la balance (même si l’eurodéputé reconnaît par ailleurs comme un « pari raté » la réorientation de la politique gouvernementale sur laquelle il avait misé) : « Si aucun candidat issu du PS n’est (considéré comme) acceptable et que le

président de la République n’a pas à en faire partie, le processus (de primaire – NDLR) sera très vite minorisé. En revanche, si on recrée du débat et de la confrontation programmatique, on crée les conditions pour faire battre les orientations du gouvernement. À la droite du PS, beaucoup de gens considèrent que nous avons peur de les affronter et que nous n’aurons jamais le courage de les inclure dans un champ démocratique pour les battre. » Un argument qui ne va pas sans soulever la contestation. Jean-Luc Mélenchon ne considère pas cette hypothèse comme valide. Et même parmi les partisans d’une primaire, elle n’emporte pas l’adhésion à tous les coups, loin s’en faut. « Si une primaire rassemblait tous ceux qui se disent à gauche, même ceux qui mènent une politique de droite, elle serait ratée d’avance », a lancé, sous la coupole de la place du Colonel-Fabien, le philosophe généticien Pierre-Henri Gouyon. Les frontières restent cependant mouvantes. « Si l’idée d’une primaire s’étend, prend, fait débat, devient un espace incontournable dans l’espace politique français et que François Hollande dit qu’il se présente sans s’y soumettre, alors cette initiative garde toute sa pertinence », confie Guillaume Balas à l’Humanité, à l’issue du débat. Une ombre demeure au tableau dessiné par l’aile gauche du PS, Manuel Valls balaie la question d’un revers de main pour mieux miner le débat, esti-

mant qu’il faut « assumer » l’existence de « positions irréconciliables à gauche ». Déjà, Jean-Christophe Cambadélis, feignant l’enthousiasme pour un processus figurant dans les statuts de son parti, avait trouvé dans une impossible cohabitation entre la ligne Hollande et ceux qui s’y opposent prétexte à rejeter sur d’autres la responsabilité de sa non-participation. « François Hollande dans la primaire, ça n’existe pas. La question, c’est est-ce qu’un processus qui s’ émancipe de ce chantage se construit et permet de mettre en dialogue tous ceux qui sont à la recherche d’un nouveau projet de gauche », en déduit le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. Si l’opposition aux politiques gouvernementales rassemble, le contenu de ce qui pourrait être une alternative de gauche reste à écrire, tout comme les modalités pour y parvenir. « Il faut emmener tous les partis de gauche que l’on peut dans cette aventure pour construire un programme de rupture qui lierait le candidat », a invité pour sa part, la sociologue Dominique Méda, qui figure parmi les signataires du premier appel à une primaire. « Dans un premier temps, ce sont les axes d’un mandat qu’il faut essayer d’élaborer », a proposé, en retour, le secrétaire national du PCF. Par Julia Hamlaoui, l’Humanité, 17 février, 2016

CANDIDATURE 2017

Le pari risqué de Jean-Luc Mélenchon Officiellement candidat à la présidentielle de 2017, Jean-Luc Mélenchon bouscule le jeu politique à gauche, dominé jusqu’ici par le débat sur la primaire. Le député européen mise sur un soutien citoyen pour s’imposer comme l’homme incontournable. Jean-Luc Mélenchon n’avait pas fait mystère de sa « disponibilité » pour la candidature à l’élection présidentielle de 2017. Depuis le 11 février, c’est officiel. L’ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle de 2012 a donc déclaré rempiler pour l’année prochaine. Si cette décision n’est qu’une demi-surprise, elle prend tout de même de court les autres formations de la gauche. En 2012, Jean-Luc Mélenchon avait été désigné candidat par l’ensemble des organisations du Front de gauche après un processus d’élaboration d’un programme baptisé « l’Humain d’abord ». Aujourd’hui, il annonce sa candidature de sa propre initiative, alors que le Front de gauche a été déclaré par plusieurs de ses responsables en « état de mort clinique » après les déconvenues des élections municipales, départementales, européennes et régionales.

même des critiques virulentes. C’est le cas du politologue Philippe Marlière pour qui Jean-Luc Mélenchon « tourne le dos à l’histoire de la gauche », en proclamant notamment l’opposition « peuple/oligarchie » à l’opposé d’une « population conscientisée par la lutte des classes ». Pour l’économiste communiste Denis Durand, « le problème c’est le programme ». Jean-Luc Mélenchon a annoncé que son projet s’appuierait sur « l’Humain d’abord », mais « sérieusement remanié ». Dans quel sens ? D’autres comme le journaliste Hubert Huertas, sur Mediapart, dénonce sa volonté « d’incarner » même une « France insoumise », cette incarnation étant un des piliers du régime présidentiel version Ve République. Alors que le projet de Jean-Luc Mélenchon prévoit l’élection d’une Assemblée constituante et le passage à une VIe République. Jean-Luc Mélenchon a choisi de se lancer à un moment clé de cette présidentielle qui s’annonce : celui où l’appel à une primaire à gauche rencontre un écho favorable, y compris auprès d’organisations politiques dont ce n’est pas la « culture », comme le PCF. Difficultés à venir

Sans concertation

Sa démarche est d’ailleurs critiquée sur le fond. Certains de ses soutiens de l’élection précédente formulent

Sa déclaration de candidature sonne comme une fin de non-recevoir définitive à ce projet. Et est organisée pour court-circuiter les partis poli-

tiques. Avec un site internet dédié, il affirme vouloir solliciter l’investiture des citoyens eux-mêmes. Quatre jours après son passage sur TF1, le 11 février, il avait déjà récolté plus de 35 000 soutiens. Pourra-t-il aller jusqu’au bout ? L’acteur Philippe Torreton considérait que « Mélenchon n’est pas de gauche, il est mélenchoniste ». C’est une illustration des difficultés que le député européen rencontrera pour rassembler largement au sein de la gauche et imposer sa candidature comme incontournable. Car sans parti derrière lui (et notamment le PCF), ainsi qu’il le reconnaissait sur France 3 le 14 février, la collecte des 500 parrainages d’élus ne sera pas une mince affaire. Mais Jean-Luc Mélenchon reçoit aussi des soutiens (du PG qu’il a fondé), y compris au PCF, même s’ils sont rares. Francis Parny, ancien vice-président de la région Île de France, qui a quitté la commission exécutive nationale du Parti communiste fin janvier, soutient désormais la candidature du député européen. L’ex-secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, a réagi au remaniement du gouvernement en appelant à poursuivre « le combat pour une France insoumise et fière de l’être ». Jean-Luc Mélenchon fait un pari, et les dés sont jetés… Diégo Chauvet, l’Humanité dimanche du 18 février

Chaque lundi, à partir du 1er février, Pierre Laurent invite des personnalités, acteurs et actrices du monde associatif, syndical et politique, du monde de la culture et de la recherche à un temps d’échange. À quoi seront-ils utiles ? À ouvrir en grand les portes du débat pour un projet de société alternatif et la gauche qui peut le porter avec les citoyens. « Je souhaite apporter ma pierre, celle du Parti communiste, à un débat nécessaire à gauche, sur les enjeux de la période et les grands défis auxquels la France est confrontée. » Dans un dialogue suivi sur les questions du travail, de la sécurité et des libertés, de la transition écologique, sur un nouvel âge de la démocratie, sur les biens communs, le mieux vivre, la voix de la France et de l’Europe, la paix… le secrétaire national veut ainsi ouvrir la porte à une alternative

aux politiques suivies aujourd’hui. « Je n’accepte pas le scénario ficelé pour 2017 - dont la gauche serait absente et les aspirations populaires défaites - avec Marine le Pen, François Hollande et Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé dans les premiers rôles. » Il veut agit « avec beaucoup d’autres, pour que surgisse d’une démarche collective et citoyenne, un projet commun et une candidature commune ». Le 1er février, le premier rendez-vous accueillait Patrick Weil, historien spécialiste des questions d’immigration et de citoyenneté, Pouria Amirshahi, député PS, animateur du mouvement en commun, et Françoise Dumont, présidente de la Ligue des droits de l’Homme. Lundi 8 février, le débat se poursuivra avec Bernard Thibault, syndicaliste, Philippe Torreton, acteur, écrivain, et Caroline de Hass, féministe, animatrice de l’appel pour des primaires de gauche. C. Texier

PROCHAIN RENDEZ-VOUS LE 7 MARS Avec la participation de : Thomas PIKETTY, économiste ; Julie MOREL, syndicaliste Air France ; Claire HÉDON, présidente d’ADT Quart Monde, …

EN GIRONDE

La fédération du PCF organise 4 débats publics La direction de la fédération de la Gironde du PCF souhaite rassembler sur des propositions fortes pour le changement de société, pour changer la politique, les lieux de pouvoirs et de décisions. Afin d’ouvrir des espaces de débat, de confrontation, de convergence avec toutes les forces disponibles, elle a décidé d’organiser 4 débats publics thématiques : - Comment les démocraties européennes, les peuples européens

peuvent déjouer les coups d’état financiers ? - Comment refonder la République ? - Code du Travail : quels droits pour les salariés ? - Quelle perspective de progrès social et démocratique ? (Dates et intervenants dans nos prochaines éditions) Les Nouvelles 25 février 2016 • 5


INTERNATIONAL PALESTINE

ALLEMAGNE

La France doit réagir

Offensives nationalistes tout-terrain

De retour d’une mission de parlementaires européens, Patrick Le Hyaric a interpellé Jean-Marc AYRAULT, ministre des Affaires étrangères et du Développement international. « Tous les Palestiniens de la rue que nous avons rencontrés ne comprennent pas cette impunité à l’ égard du gouvernement israélien. Ils la vivent comme une injustice devenue de plus en plus insupportable. Ils nous demandent d’agir. » De retour d’une mission de parlementaires européens en Palestine, Patrick Le Hyaric, vice-président du groupe de la Gauche unitaire européenne et directeur de l’Humanité, a rendu publique, le 17 février, une lettre adressée au nouveau ministre français des Affaires étrangères, JeanMarc Ayrault. Il lui demande de prendre des mesures au sein de l’Union européenne et des Nations unies. Il souhaite la mise en application de l’article 2 de l’accord d’association Union européenne-Israël, qui prévoit que celui-ci est suspendu dès lors que les principes de démocratie et de respect des libertés sont violés. « Les démolitions israéliennes, les atteintes répétées aux droits humains, le vol de terres et de maisons » justifient ce gel, selon Patrick Le Hyaric. Il veut que la France soumette au Conseil de sécurité de l’ONU une résolution pour condamner « la colonisation et l’occupation israélienne » et fasse

une proposition pour le déploiement d’une « force de protection internationale du peuple palestinien qui en même temps contribuerait à la sécurité des populations israéliennes ». Enfin, il réclame que la France entreprenne des démarches pour « la relance sous des formes nouvelles d’une conférence internationale sur la base du droit international pour parvenir à une solution à deux États viables, en sécurité, dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine ». « Dans l’esprit des dirigeants palestiniens il s’agirait d’un processus. Ils accepteraient pour l’amorcer, un forum d’un format limité à quelques pays européens, à des membres du Conseil de sécurité de l’ONU, à l’Égypte, à des représentants de la ligue Arabe. Ils nous ont également informés que se tient actuellement à Doha des réunions visant à une unité nationale palestinienne entre le Fatah et le Hamas en prévision de la préparation d’élections générales. Ils refusent avec fermeté que les mouvements terroristes utilisent la cause palestinienne pour justifier leurs crimes et souhaitent entamer un processus démocratique en Palestine. Celui-ci ne sera possible qu’avec l’arrêt de la colonisation, un début de négociation et la réconciliation palestinienne. » Lire la lettre sur :

nbso.fr

Sur fond d’intensification des attaques antiréfugiés, l’extrême droite proche d’une entrée fracassante dans trois parlements régionaux. L’Allemagne n’échappe pas aux ravages du virus nationaliste qui s’est répandu sur l’Europe. L’incendie d’un bâtiment destiné à devenir un foyer de demandeurs d’asile à Baut-

Village associatif de Solidarité Internationale à la Halle des douves Le village associatif qui devait se tenir le 14 novembre dernier place de la Victoire à Bordeaux, dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale, avait été annulé à la dernière minute à la suite des attentats parisiens de la veille. Le Collectif de Bordeaux Solidarités s’est remis au travail pour proposer un village associatif « Rencontres autour des inégalités et de la solidarité internationale ». Une dizaine d’associations vous accueillera de 11h à 18h sans interruption, et vous proposera des animations, des débats, une zone de gratuité, etc. : 11h-13h Ouverture - Action porteur de parole : « C’est quoi l’égalité » - Déambulation contestataire Manif des Égoïstes : Les changements cli6 • Les Nouvelles 25 février 2016

matiques et les inégalités (au marché des Capucins). 13h-14h Projection/débat organisée par le CCFD en présence du réalisateur 14h-15h Conférence proposée par l’association Aide et Action sur le thème de l’Éducation/Inégalités, « Et si l’école donnait une chance à tous », par Fanny Coulé 15h-16h Conférence proposée par l’association Survie Gironde : « Les mécanismes néo-coloniaux de la Françafrique » 16h-17h Conférence animée par l’association Afrisol Éco-développement : « Le théâtre d’improvisation comme vecteur de solidarité internationale » 17h-18h Déambulation - jeux et animations sur la solidarité internationale.

La percée annoncée de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) (extrême droite anti-euro) dans les scrutins de trois importantes élections régionales le 13 mars prochain illustre aussi la profondeur de la dégradation du climat politique. La patronne de l’AfD, Frauke Petry, s’est même crue autorisée à souhaiter que les forces de l’ordre fassent usage de leurs armes contre les réfugiés qui essaieraient de franchir illégalement la frontière. Devant le tollé suscité, elle s’est rétractée. Mais ce type de « dérapage », indiquant jusqu’où ils sont prêts à aller « trop loin », est si fréquent chez les nationalistes que l’on peut parler de méthode. Les sondages leur donnent de 9 % en Rhénanie-Palatinat à 17 % en SaxeAnhalt pour le scrutin de mars. Sous pression, la chancelière a déjà restreint sa politique d’accueil et, au sein de la grande coalition, de nombreuses voix s’élèvent pour exiger, comme la CSU bavaroise, l’instauration de mesures plus drastiques allant jusqu’à la fermeture des frontières. Bruno Odent, l’Humanité, mardi, 23 février, 2016

TURQUIE

Francis Wurtz* « Jusqu’où laisserat-on aller “l’allié” Erdogan ? » Humanité Dimanche, jeudi, 18 février, 2016 Depuis l’été dernier, le président turc a déclenché une chasse aux Kurdes d’une sauvagerie absolue.

BORDEAUX, SAMEDI 5 MARS

zen (Saxe) le 21 février et une attaque contre un bus de réfugiés à Clausnitz deux jours plus tôt dans la même région viennent accentuer encore les inquiétudes soulevées par la montée de la xénophobie. L’escalade que traduit le caractère de ces agressions alimente alertes et indignations. À Bautzen, un hôtel où devaient être hébergés des réfugiés a été incendié par des sbires de groupuscules néonazis. (…) Dans le bourg de Clausnitz, quarante-huit heures auparavant, le bus qui emmenait des réfugiés vers un autre foyer d’hébergement a été stoppé par des individus qui se sont mis à hurler des paroles de haine contre les passagers. Plus grave, selon des responsables locaux de Die Linke, la police dépêchée sur place s’est comportée de façon complaisante avec les agresseurs (…). Si quelques abcès de fixation se sont agrégés en Saxe et à l’est, le fléau touche tout le pays (notre infographie). Quelque 95 attaques incendiaires (une tous les quatre jours) ont ainsi été enregistrées en 2015 par les statistiques de l’administration judiciaire fédérale, qui font état d’un total de 1 005 agressions durant cette année contre des réfugiés. (…)

La même complaisance manifestée il y a 25 ans par nos « élites » envers un tyran intouchable à l’époque - Hassan II du Maroc -, on l’observe à nouveau, de nos jours, à l’égard d’un autre autocrate ultraconservateur, nationaliste et répressif, adepte lui aussi d’alliances inavouables : le président turc, qui se rêve en nouveau sultan tout-puissant et craint, Recep Tayyip Erdogan. Aussi, comme ce fut le cas il y a un quart de siècle, avec les révélations sur « Notre ami le roi » 1, est-il grand temps de placer les laudateurs - en particulier français et européens - de ce dangereux personnage devant leurs responsabilités. Le temps presse, car sa haine anti-Kurde ne connaît plus aucune limite. Depuis samedi dernier, le fauteur de guerre d’Ankara a franchi un nouveau seuil de l’irresponsabilité en bombardant les forces kurdes des unités protection peuple (YPG) de Syrie - fer de lance universellement reconnu du combat contre Daech - , coupables, à ses yeux, d’avoir repris des positions stratégiques à des groupes djihadistes (Ahrar al-Cham) financés et armés par la Turquie ! Et c’est de… Washington qu’est venue « l’exhortation à cesser ces tirs » ! Ce n’est qu’après une deuxième journée de bombardements que, du côté

français et européen, l’on se résigna à briser enfin un long silence gêné. Il en va ainsi depuis le déclenchement, par Erdogan, l’été dernier, de la chasse aux Kurdes, d’une sauvagerie inouïe en Turquie même. Le quartier historique de Diyarbakir est un champ de ruines. Les principales villes du sud-est anatolien sont dévastées. Les couvre-feux imposés signifient pour les habitants l’obligation de se cloîtrer chez eux, sans accès à la nourriture ni aux soins, et le risque d’être pris pour cible par des troupes fanatisées par le nationalisme anti-Kurdes qui voit des « terroristes » partout ! D’où d’innombrables victimes civiles parmi lesquelles nombre d’enfants ! Quant au siège de la ville de Cizre (120 000 habitants) depuis plus de deux mois, il entrera dans l’histoire des grands crimes de guerre : en particulier le récent massacre de plus de 70 personnes réfugiées dans des caves, pilonnées jour et nuit par des tirs de tanks, et dont les corps ont, ensuite, été dispersés pour faire croire à des victimes isolées. Et pourquoi ce déchaînement de fer et de feu ? « Pour mettre hors d’état de nuire les terroristes du PKK », répondent les « autorités ». De fait, de jeunes combattants de cette organisation - contre l’avis du coprésident du parti le plus représentatif des Kurdes, le HDP, Selahattin Demirtas - ont repris les armes contre les

forces de répression turques, jusque dans les villes. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que l’origine de ces actes de désespoir est la rupture unilatérale, par Erdogan, des négociations de paix entre l’État turc et le leader historique kurde (emprisonné), Abdullah Öcalan, qui se déroulaient depuis 2013 ! Öcalan avait, en effet, réussi à obtenir de la plupart des combattants du PKK qu’ils arrêtent la lutte armée et même qu’ils quittent le pays ! C’est cette chance historique qu’Erdogan a délibérément gâchée après les élections de juin 2015 marquées par le succès éclatant du HDP. Car ce résultat a ruiné l’ambition du maître d’Ankara de s’octroyer les pleins pouvoirs en changeant la Constitution. Erdogan a tiré de cet échec stratégique la conclusion qu’une lutte politique démocratique et pacifique profiterait au HDP. C’est alors qu’il a décidé de relancer le cycle infernal de la violence et de la guerre contre les Kurdes. Un tel personnage ne peut être un allié de la France ni de l’Europe ! Une seule position doit prévaloir : il n’y a pas de solution militaire au problème kurde ! Il faut cesser le feu ! Il faut cesser les violences ! Il faut revenir aux pourparlers de paix ! * Député honoraire du Parlement européen. 1 - Ce livre de Gilles Perrault (1990) révéla au grand public la nature réelle du régime marocain d’alors et mit au jour les complicités du « beau monde » français avec le monarque.


PCF SECTION DE BORDEAUX

BLANQUEFORT

Comment faire de la politique au quotidien ?

Les communistes soutiennent les syndicalistes

Dire que le contexte politique est extrêmement complexe aujourd’hui est un euphémisme. L’urgence d’une reconstruction à gauche, pour une politique alternative de gauche, était au centre des débats de la dernière assemblée générale des communistes bordelais. Mais si chacun s’accordait à dire que les travaux préparatoires du congrès allaient constituer une opportunité pour approfondir notre projet et la voie qui y mène, une évidence s’impose également : celle des difficultés que rencontre la population bordelaise au quotidien et les réponses que nous devons y apporter. Telle était la question au centre des débats de la séance de travail des communistes bordelais réunis ce samedi matin du 20 février. Notre absence de conseillers à la mairie de Bordeaux est un handicap pour porter la voix de ceux qui attendent une ville pour tous. La succession d’évènements depuis les dernières élections municipales, qu’ils soient politiques (élections, réformes structurelles), sociaux (atteintes au monde du travail) ou autres (attentats parisiens, guerres et leurs conséquences, crise grecque) n’a pas non plus permis

aux communistes bordelais de faire entendre leur différence. Cette séance de travail a mis en lumière l’étroite relation entre les combats nationaux et les combats locaux. Les communistes bordelais vont ainsi s’organiser pour aller audevant de la population qui souffre et coller à ses besoins. Il s’agit également de reprendre la main pour apparaître aux yeux des citoyens comme force de propositions ; et de propositions, les communistes bordelais n’en manquent pas : • En premier lieu sur l’emploi (plus de 105 000 chômeurs dans le bassin d’emploi bordelais, soit +7 % en un an), notamment autour du besoin de renforcer les services publics et l’offre de santé, de développer l’économie autour de la filière nautique et de la filière électrique, à titre d’exemples. • En matière d’Education et la réponse aux besoins criants de personnels, de soutien aux associations périscolaires, de manque de places de crèche… • En matière de manque de logements sociaux et étudiants, de nécessité de freiner l’éloignement géographique des ménages à revenus modestes. • En matière d’équipement sportifs

(piscines, gymnases, installations ouvertes…). • En matière de transports. • En matière d’accès à la Culture pour tous. Matinée studieuse, donc, pour décider de créer des groupes de travail thématiques mobilisant les communistes et se voulant également ouverts au monde associatif, syndical et citoyen afin de participer à l’offre de rassemblement à gauche. Les objectifs sont ainsi multiples : • Créer une lecture du quotidien différente de celle des idées ambiantes. • Créer du lien social en s’adressant aux gens de façon concrète, à partir de leur vécu et des projets qui se mettent en œuvre dans leur quartier. • Etre réactifs et en capacité d’avoir une expression communiste sur tous les sujets de la vie bordelaise. L’ambition ne part pas de rien puisqu’elle peut s’appuyer sur des propositions et sur l’engagement des communistes bordelais dans le mouvement social (associations, collectifs, syndicats, entreprises…). Encore faut-il mettre tout cela en cohérence. Beau chantier !

Permanences Nouvellement re-constituée, l’Amicale des Vétérans du PCF 33 tient une assemblée des adhérents-tes tous les derniers mercredis de chaque mois. Tous les 15 jours, à partir du 2 mars, les membres du bureau nouvellement élu, vous reçoivent au siège de la Fédération, 15, rue Furtado à Bordeaux. Tél. 05 56 91 45 06

Carnet

Les débats collectifs

Plusieurs sections ont acté en AG des plannings pour un congrès « dans la vie » : Les Rives de Dodogne ont daté des AG qui se déplacent sur leur très grand territoire, tout en poursuivant l’activité des communistes (repas, loto, journal, fête de l’Huma…). Le PCF Bordeaux travaille sur le projet pour la ville, prépare la fête de l’Huma 33, organise des débats par thèmes en regroupant des cellules/ quartiers, de mars à mai, et tiendra son congrès de section les 14, 18 et 25 mai. Le PCF Bègles accueille les nouveaux adhérents et, date 5 réunions de quartiers, 3 AG thématiques, tout en construisant l’espace béglais sur la Fête de l’Huma, puis la Fête de la morue. Les temps de décisions de congrès se feront sur plusieurs soirées en mai compte tenu du calendrier militant très serré et de l’actualité dense. Le PCF Villenave d’Ornon organise

AMICALE DES VÉTÉRANS

Jean-Jacques Bordes

37E CONGRÈS

Les sections du PCF en Gironde s’organisent afin que le plus grand nombre de communistes, mais aussi de progressistes, puissent participer au débat sur les grandes questions posées à notre pays, à l’Europe, au monde, en ce début de 21e siècle.

Une dizaine de militants et élus communistes sont allés soutenir les 4 salariés de Ford qui font l’objet deux plaintes de leur direction pour des dégradations qui auraient été commises au cours de manifestations lors des salons de l’automobile 2012 et 2014. « On est rentré en cachant nos banderoles. On leur a mis le bazar avec des confettis, mais leurs équipes sont tout de suite arrivées et tout était propre rapidement. Il n’y a eu aucune dégradation », a expliqué Jacques Padie, conseiller communautaire communiste à Bordeaux Métropole.

des débats ouverts sur des thèmes du congrès. Les sections Blayais, Rive droite, Bassin d’Arcachon, 2 Rives, Nord Gironde, Talence, Coutras, La Réole, Mérignac, Haute Lande, Pessac, Les Graves, Sud Gironde ont tenu des AG, et sont à venir celles de Nord Médoc, St Macaire, Portes du Médoc, La Brède… La direction départementale du PCF en Gironde se réunit en conseil le 2 mars, et prépare 4 débats publics en mars et avril (Europe, République, Travail, la Gauche) en lien avec les thématiques du Congrès. Des réunions de travail seront proposées à la Fédération. Calendrier du Congrès

Jusqu’à début mars : appel à contributions individuelles et collectives*. Organisation de la réflexion, des débats, dans les fédérations, sections, cellules/collectifs communistes, et remontée des textes et comptes-rendus. Afin de préparer la base commune, la commission des textes nationale travaille sur les trois thèmes : projet, scrutins 2017, Parti. 5-6 mars : adoption de la base commune par le Conseil national puis envoi aux communistes. 6 avril : date limite de dépôt de textes

alternatifs à la base commune. 9 avril : validation de ces textes et envoi aux communistes (semaine du 11 avril). 4, 5, 6 mai : vote des communistes pour choisir la base commune. Jusqu’au 31 mai : débats des communistes. Conférences de sections. Conférences départementales. 20-21 mai : Fête de l’Huma en Gironde 27-28 mai : conférence départementale Gironde Durant toute cette séquence, les communistes sont appelés à renouveler leurs directions (cellules/collectifs, sections, fédérations, conseil national) et à élire des délégués. Au plan national et fédéral, une commission des candidatures relaiera les propositions pour préparer des bulletins de vote. 1er juin : conférence mondiale pour la Paix et le progrès à Paris. Congrès national : 2 au 5 juin à Aubervilliers.

*Les Nouvelles publient des comptes rendus de débats considérés comme des contributions collectives. Toutes les contributions (collectives et individuelles) sont transmises à la commission nationale des textes, et à la commission départementale qui sera élue lors du DC du 2 mars.

BORDEAUX. François Maurin, membre du PCF et père de notre camarade Vincent Maurin, est décédé le 22 février. Ses obsèques ont lieu mardi 1er mars, à 15h15, au Crematorium de Mérignac. Les communistes de la Gironde et l’équipe des Nouvelles assurent sa famille, tous ses proches, de leur soutien chaleureux dans cette épreuve. BÈGLES. Christophe Latorre nous a brutalement quitté le 16 février. Ses amis-ies, ses collègues, ses camarades, étaient foule à l’accompagner et entourer sa famille lors de ses obsèques au crématorium de Montussan. Ses amis-es et collègues de Bagatelle, Isabelle et Pascal, lui ont rendu un chaleureux hommage intime. Ses camarades de l’UL et de l’UD-CGT sont eux aussi sous le choc de sa disparition. « Animateur du syndicat CGT de Bagatelle, secrétaire général de l’Union Locale de Bègles et membre de la CEUD de la Gironde, tous ceux qui l’ont côtoyé reconnaissaient en lui un militant dévoué, généreux, débordant d’humanisme, un militant ouvert et à l’écoute de tous, engagé et déterminé dans la mobilisation pour les droits des salariés. » Ses camarades du PCF à Bègles lui ont rendu hommage par une adresse remise à sa famille par leur secrétaire de section, Vincent Boivinet. « Pour tous ses camarades, cette nouvelle aura été terrible. Christophe était adhérent du Parti Communiste depuis 2011. Bien que tardive dans sa vie, cette adhésion était comme une évidence dans son parcours, et comme un prolongement logique de son engagement syndical. Communiste et cégétiste, Christophe ne choisissait pas, il était les deux, autant dans les luttes que dans les constructions collectives. » Responsable syndical et politique, Christophe avait également été candidat aux municipales sur la liste Front de gauche. « Dans son parcours politique, Christophe n’aura eu de cesse de porter la parole populaire et celle du monde du travail. Comme le jour où il avait fièrement accompagné les ASH de Bagatelle au restaurant des communistes, à la fête de la morue, durant laquelle nous tenions une initiative en solidarité avec leur lutte. » (…)On oublie bien souvent de dire au gens combien ils comptent. Christophe ne mesurait pas à quel point il va nous manquer, mais aussi à tous ceux qu’il aurait encore pu accompagner dans la lutte. » Paul Eluard disait : “La dose d’injustice et la dose de honte / Sont vraiment trop amères / Il ne faut pas de tout pour faire un monde il faut / Du bonheur et rien d’autre”. Nous retiendrons de lui un révolté contre l’injustice et un homme entier et généreux. Nous ne l’oublierons pas et nous continuons son combat. » Une collecte a été organisée à Bagatelle. Les dons sont à adresser à l’UD-CGT Gironde (en précisant au dos « Pour Christophe ») ou au syndicat CGT de Bagatelle qui centralisera les dons. Les Nouvelles 25 février 2016 • 7


CHRONIQUE

CULTURES & SOLIDARITÉS

NOUVELLES IDÉES REÇUES

RENCONTRES POUR UNE CULTURE POPULAIRE

par Gérard Loustalet Sens

Des pistes pour l’envol ?

Un jeune directeur artistique, Damien Thomas (et son équipe) est à l’initiative de ces trois jours, ponctués d’exposés, d’échanges, de lectures, de performances. Qui s’en plaindrait ? Qui n’y trouverait plaisir et matières à réflexions ? Jeudi et vendredi soir, Jack Ralite a évoqué la genèse de ses actions culturelles et politiques ; il a confirmé la jeunesse de sa pensée, tout en invitant fermement à s’en nourrir sans la geler, car le monde de 2016 n’est pas celui de 1987 (États Généraux de la Culture) encore moins de 1965 (création du théâtre d’Aubervilliers, avec Gabriel Garran, présent et pétillant, vendredi soir). On a pu écouter avec bonheur la lecture de Gilbert Tiberghien, le témoignage d’Hélène de Ligneris, « patronne » de la librairie La Machine à Lire. Haut fonctionnaire à la Culture de 1981 à 2015, Jean-François Margerin a tracé avec vigueur l’historique de l’action culturelle de 36 à nos jours. Bernard Lubat jeudi, Pierre Debauche vendredi (« allez là où on ne vous attend pas faire des choses inattendues ») se sont ex-

primés sans concession, forts de leur longue expérience et de leurs pratiques actuelles, effectives et corrosives, comme leur discours… Les quelques dizaines d’auditrices et d’auditeurs ont pu apprendre, écouter, contester, débattre. Présent jeudi soir, Philippe Dorthe, conseiller départemental et conseiller régional, a fustigé avec fougue la politique culturelle de vitrine d’un Alain Juppé maire de Bordeaux, mais aussi tourné vers la présidentielle… On aurait apprécié un jugement aussi aigu sur la politique culturelle du gouvernement Valls, sur sa politique d’austérité qui touche de plein fouet les collectivités locales, et donc la culture ; ce n’est pas venu. On saura gré aux initiateurs d’avoir lancé une telle rencontre, ambitieuse dans son déroulement sur trois jours, écho nécessaire des inquiétudes et des interrogations du monde de la culture dans toutes ses composantes. Mais à l’avenir, ne serait-il pas utile d’imaginer une véritable co-organisation avec le plus grand nombre possible de parties prenantes ? Par exemple et « au hasard », l’équipe des toutes récentes 13 e rencontres Ciné n’était pas de la fête, ni l’association Théâtre Éducation Aquitaine (TEA), qui regroupe enseignants et professionnels, et qui agit en ce moment contre les menaces de suppression d’options

COMPAGNIE DU SI

CINÉ LUX, CADILLAC

Réjouissantes et inabouties, encourageantes et frustrantes, telles paraîtront ces « Rencontres pour une Culture Populaire » réunies à Cap Sciences les 18, 19 et 20 Février.

artistiques dans les lycées et les facs. L’association de spectateurs « On Sort » (présente dans l’agglomération depuis près de 20 ans) n’avait pas été avertie. Quant à L’Ormée, c’est une revue sans doute trop… Peu de représentants des structures, institutions, compagnies, associations ont eu l’occasion de participer. Il n’était pas évident, hors de certains réseaux, d’apprendre l’existence de cette louable, mais trop confidentielle initiative. Ne mangeons pas notre pain blanc, mais rongeons nos freins pour libérer les élans. Comme le rappelait Bernard Lubat : « l’art, c’est ce qui met la culture en cause ». Jack Ralite, quant à lui, s’en prenait directement à l’actualité en fustigeant l’absence de démocratie dans l’entreprise et en déclarant qu’ « au nom de l’emploi, on mutile le travail et les hommes qui le font », les travailleurs étant réduits à l’état de « boxeurs-manchots ». Tout est lié, donc, toutes les cultures et toutes les actions pour lutter contre les méfaits de la mondialisation et de la marchandisation. À chacune et à chacun, de mettre en pratique cette belle parole de Gustave Malher, (cité vendredi par Jacques Téphany, directeur de la maison Jean Vilar) : « Entretenir la flamme, ce n’est pas adorer les cendres. » Vincent Taconet

Cabaret vin

Je lutte donc je suis

Du 17 au 19 Mars à 20h30 Le 20 Mars à 16h Théâtre du Pont Tournant Bordeaux « Le vin, ce n’est pas de l’alcool, ce n’est pas juste pour se saouler. Ce n’est pas non plus pour quand on a soif. Le vin, c’est pour boire ensemble. » Marie de Beaumont. Cabaret vin est le fruit d’une envie de partager avec bonne humeur les passions que révèle l’univers du vin. C’est l’aboutissement d’un projet qu’Alain Chaniot, comédien et metteur en scène, mène depuis 3 ans, avec Marie Delmarès et Tony Leite. (Présentation du spectacle dans notre prochaine édition). Réservation : 05 56 11 06 11 ou resa.pont.tournant@gmail.com

L’association Béguey-Autrement organise samedi 27 février, à 17h30, au cinéma LUX à Cadillac, la projection du film du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas, Je lutte donc je suis. Ce titre est repris d’une chanson du rappeur grec, assassiné par Aube Doré. De la Grèce à l’Espagne, de Barcelone à Athènes, de l’Andalousie à la Crète, une brise marine, souriante et solidaire, repousse les nuages du pessimisme. Quelques mots pour vivre debout, parce que rester assis, c’est se mettre à genoux ! Dans les villes et les campagnes, dans les îles et les montagnes, au coeur des luttes et des alternatives en actes, des femmes, des hommes, aussi des enfants, refusent de baisser les bras. Une même devise résume leur courage de résister, leur joie de créer et leur persévérance à

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0113 C 85932

8 • Les Nouvelles 25 février 2016

toute épreuve : Je lutte donc je suis. La projection sera suivie par un débat avec le réalisateur ; le DVD, les affiches, des livres seront proposés aux personnes présentes. ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION Avis est donné de la constitution de la SARL : « OMNES COMMUNICATION » Sigle : « OC » Siège social : 112 rue de la Benauge 33100 Bordeaux Objet : la gestion d’un centre de contact ; la gestion de relation client multicanal ; la gestion de canaux de médias sociaux ; la gestion d’application mobile ; le marketing téléphonique ; la gestion de base de données ; l’assistance téléphonique ; le télé secrétariat ; la télévente ; l’accueil téléphonique ; les enquêtes de satisfaction ; la relance client ; l’actualisation et la qualification de fichiers ; la gestion de planning ; la prise de rendez-vous ; la gestion d’information et d’interaction ; la gestion de statistiques ; la gestion de solutions hébergées ; la prospection téléphonique ; l’émission d’appel ; la réception d’appel ; l’optimisation et l’exploitation des solutions de relation client ; la prise de commande ; la gestion de réservation ; la conquête de nouveaux clients ; la mesure de la satisfaction client ; l’optimisation de traitements de fichiers ; la gestion de validation et du paiement, la mise en place de process de confirmation ; la sélection de commerciaux ; la création de traffic ; la permanence téléphonique, la gestion de standard, la hot line ; le SAV. Durée : 99 ans à compter de son immatriculation au RCS de Bordeaux Capital : 4 000 € Gérant : M. Alix MANGONGO-NZAMBI demeurant 15 rue Bonnefin 33100 Bordeaux, nommé pour une durée indéterminée. Pour avis,

Le mythe de l’allergie française au fascisme Dans sa dernière chronique de Sud-Ouest, M. Michel Winock se donne beaucoup de mal pour montrer que la période actuelle ne serait en aucune façon un « retour des années 30 » (13.02.2016). On connait le procédé : attribuer à l’interlocuteur une opinion intenable pour mieux disqualifier l’ensemble de son discours. Qui, en effet, pourrait prétendre « transposer » telles quelles les années 30 aujourd’hui ? Par contre, ce que M. Winock veut apparemment éviter de voir, c’est la réaffirmation tonitruante aujourd’hui des idées les plus rancies de la droite et de l’extrême-droite de ce temps-là. Un bon guide sur cette époque de notre histoire est quelqu’un que M. Winock n’aime pas du tout, l’historien israëlien Zeev Sternhell (Ni droite ni gauche. L’idéologie fasciste en France, Folio, 2011). Racisme, xénophobie, mépris de classe, haine de la démocratie sont alors pratiqués sans retenue et en toute bonne conscience par une droite vindicative, arc-boutée sur une conception organiciste de la Nation comme réalité biologique, sur une représentation figée du corps social qui autorise la stigmatisation et l’exclusion de tout ce qui ne relève pas de « l’âme de la France », de sa Terre et de ses Morts, pour reprendre l’expression du maître à penser le plus influent de l’époque, Maurice Barrès. Au point que la distinction va s’avérer de plus en plus difficile, idéologiquement, entre cette droite et ce qui va être, n’en déplaise à M. Winock, la forme française du fascisme. Tout comme aujourd’hui l’osmose s’accélère entre ex-UMP et Front national. Le grand intellectuel, prestigieux, est alors M. André Siegfried, infatigable vulgarisateur de l’origine ethnique des comportements pour qui « la civilisation occidentale si elle est le résultat d’un milieu est aussi l’oeuvre d’une race » (cité par Z. Sternhell, p. 46). C’est évidemment la « race blanche » de l’impayable Nadine Morano ! Siegfried partage l’humanité en deux espèces selon la mesure du crâne : les « dolichocéphales », supérieurs, et les « brachicéphales », inférieurs… Ces inepties seront enseignées jusqu’en 1957 à l’IEP de Paris sans que cela choque personne… Notons que Siegfried est également l’inventeur de la fable bienvenue du « bon Vichy » de Pétain et du « mauvais Vichy » de Laval… Le problème de M. Winock maintenant, c’est la terrible démonstration de Zeev Sternhell : il y a bien eu un fascisme français ! Ce qui a valu à l’historien israëlien un déferlement de critiques voire d’invectives peu commun. Il fallait pour les historiens orthodoxes défendre à tout prix la fiction d’une « immunité française » au fascisme, le « tempérament » français et la tradition républicaine l’en aurait miraculeusement préservé. Deux raisons à cet acharnement : du point de vue idéologique, c’est tout un travail de refoulement de Vichy et de la gestation fasciste dont il est issu (j’y reviendrai) ; du point de vue du champ de l’historiographie, c’est le maintien de la domination du clan formé alors autour du nouveau pape des sciences politiques en France, René Rémond, qui publie la nouvelle bible, La Droite en France de 1815 à nos jours, en 1954 alors que Siegfried sévit d’ailleurs toujours à l’IEP Paris. On sait que pour Rémond, il n’y a que trois droites : légitimisteréactionnaire (la Manif pour tous), orléaniste-libérale (le néo-libéralisme aujourd’hui), bonapartiste- plébiscitaire (autoritaire). Pas de place dans ce schéma pour une droite fasciste… La meute, les Milza, Bernstein, Julliard, Azema, Burrin et… Winock, va donc s’attacher à déconsidérer Sternhell… Et pas toujours sereinement… Il n’est que de voir comment a été traité de même le sociologue et politiste Michel Dobry, coupable d’avoir coordonné un ouvrage déconstruisant méthodiquement le mythe de l’allergie française au fascisme (2003). Réfuter la possibilité qu’il ait pu y avoir un fascisme français permet en tout cas de relativiser l’abjection du régime de Vichy où collaborèrent entre eux et avec les nazis aussi bien des fascistes avérés que des représentants de la droite classique, bons catholiques, antisémites distingués et anticommunistes fanatiques… Sans parler d’une administration qui se mit immédiatement au service du nouveau régime… On sait quel exemple en fut Papon lequel, comme la plupart de ses pairs, retrouva une place confortable à la Libération…


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