Nouvelles N° 2153

Photo : Yves Nicoleau

Jeudi 2 juin 2016 - N° 2153 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Inauguration de la Cité du Vin avec François Hollande

Photo : MC Stonair

LES BORDELAIS MOBILISÉS, CONTRE LES PESTICIDES ET LA LOI TRAVAIL

BORDEAUX MÉTROPOLE Quand la cité du vin ferme les yeux sur l’esclavage La Cité des civilisations du vin a été inaugurée en grande pompe cette semaine. En conseil de métropole, Jacques Padie a abordé un aspect ignoré par les médias et le grand public, celui de la dénomination de l’auditorium de cette Cité. Portant le nom De Thomas Jefferson, cet auditorium rend hommage à un président américain qui fut plus esclavagiste qu’abolitionniste. Une claque pour tous ceux qui se battent pour que Bordeaux regarde en face son histoire. « Notre groupe a toujours émis des réserves sur le financement et la conception de cette cité du vin. Son budget avait déjà grimpé de près de 8 millions d’euros entre les premières délibérations et la validation du projet, en 2012-2013. Sur un budget d’investissement global de 63 millions d’euros, la CUB était alors montée à une participation de 9 millions. C’est un choix qu’on doit assumer puisqu’il a fait l’objet de votes à l’unanimité de cette assemblée. Dans un contexte de restriction budgétaire généralisée, on aurait pu attendre une inauguration plus sobre et moins onéreuse.

Mais c’est un autre aspect qui a retenu notre attention dans cette délibération. Au détour d‘une parenthèse, nous apprenons en effet que l’auditorium principal de cette Cité de vin sera baptisé “auditorium Thomas-Jefferson”. Un choix imposé par l’un des nombreux outils de mécénat, l’association des amis américains de la Cité du vin. Sur le site Internet de celle-ci, on peut lire que “le troisième président des Etats-Unis, était un amateur de vins, un pionnier de la viticulture (…) Le choix du nom de l’auditorium prend ainsi tout son sens, nous dit-on, rendant hommage à ce célèbre amateur de vins, qui a notamment aidé à favoriser et enrichir les relations franco-américaines.”

Si Thomas Jefferson est une figure positive aux Etats-Unis, porteur des idées des Lumières et même promoteur d’une forme d’affranchissement des esclaves, il n’en était pas moins un propriétaire de plantations de tabac sur lesquels les esclaves Noirs se tuaient à la tâche et un adepte de l’inégalité des races. Sa conception de l’affranchissement des esclaves comporte d’ailleurs une condition importante : la déportation de ceux-ci, comme des Indiens d’Amérique, en Afrique ou dans certains Etats américains. Ce n’est donc pas un choix anodin qui est fait dans une ville comme Bordeaux, dans une vitrine comme la Cité du vin. Ce n’est pas un choix anodin alors que les militants bordelais de la mémoire de l’esclavage ont péniblement obtenu une statue de Toussaint Louverture sur la rive droite et une salle d’exposition au Musée d’Aquitaine. Pour ce qui est des emplacements de prestige, ce sont donc toujours les figures controversées qui tiennent le haut du pavé. Sans d’ailleurs que les amis américains de la Cité du vin prennent la peine de s’attarder sur cette question de l’esclavage qu’ils considèrent peut-être comme un détail. Ce choix imposé par un mécénat privé n’est pas respectueux de notre histoire bordelaise et elle révèle que notre ville est toujours prompte à investir pour vanter sa richesse, même quand elle a été bien mal acquise. Pour ce qui est d’un Mémorial de la traite dans notre ville, il faudra certainement encore attendre…

Heurtés par ce constat, nous nous abstiendrons sur ce dossier. »

ACTUALITÉ RUE89 BORDEAUX

L’avenir du site d’information en ligne entre les mains des lecteurs

Vendredi 29 mai, les fondateurs de Rue89 Bordeaux, site d’informations locales en ligne, présentaient à leurs confrères le lancement d’une campagne de lever de fonds sur la plate-forme ulule. L’avenir du site est remis entre les mains des lecteurs. À défaut d’atteindre l’objectif de 35 000 euros en 45 jours qu’ils se sont fixés, « notre journal en ligne cessera de paraître », déclarent-ils.

Walid Salem et Simon Barthélémy PESSAC

La solidarité avec l’Ul CGT s’invite au conseil municipal

Quand l’UEFA nous fatigue du sport…

Le dernier conseil de Bordeaux Métropole a validé des surcoûts de plus de 3 millions d’euros, soit un doublement du budget initialement prévu pour l’accueil de l’Euro 2016 à Bordeaux. Sécurité, déplacements, les raisons ne manquent pas… Mais ce sont surtout les raisons d’être dégouté du sport professionnel que multiplie l’UEFA… C’est ce qu’a exprimé Max Guichard, au nom du groupe des élus-es communistes : « Voici enfin une subvention qui ne subit pas la baisse systématique de 5 % dont toutes les structures associatives sont victimes à la Métropole ! Nous n’avons jamais fait partie des Euro-septiques dans cette assemblée. Tout gangréné que soit le monde du football professionnel, il est évident que l’Euro sera un évènement populaire et festif important. Mais un évènement populaire de plus en plus pris en otage par les puissances de l’argent et maintenant, par la question sécuritaire. Sur cet aspect, personne ne remettra en cause les dispositions particulières à prendre.

Je me suis moi-même étonné en avril dernier, de la part prise par les bénévoles dans ce domaine alors qu’il s’agit d’un aspect très délicat de l’organisation de l’Euro. Mais on peut quand même souligner l’ampleur des surcoûts sur un sujet qui a certes pris une autre dimension mais que nous n’avons pas découvert le 13 novembre dernier.

Les questions sécuritaires semblent surtout servir de prétexte à une privatisation totale de la fête, dans une fan-zone où tous les évènements sont contrôlés, sponsorisés, commercialisés. Ce n’est pas la vision que nous avons d’un évènement populaire et festif.

Enfin, et puisque c’est là-dessus que la Métropole vient en soutien financier, le volet Mobilité est quasiment multiplié par 3 par rapport au budget initial. Là encore, les questions de mise en sécurité sont importantes. Mais les exigences de l’Etat et de l’UEFA sont suffisamment contraignantes pour que l’un et l’autre les prennent en charge. L’Etat, parce que c’est sa compétence et absolument pas celle de la Métropole. L’UEFA parce que… A-t-on vraiment besoin d’argumenter sur cette instance éclaboussée par nombre de scandales sans que jamais son fonctionnement soit modifié ? Nos concitoyens sont fatigués de ces injustices. Fatigués de devoir payer quand des grands groupes financiers alignent les milliards d’euros de bénéfices.

Je voudrais que cette situation ne nous fatigue pas du formidable spectacle sportif attendu. Mais j’ai bien peur que le mal ne soit déjà fait.

En conséquence, nous voterons donc contre cette délibération. »

2 • Les Nouvelles 2 juin 2016

sont deux des quatre fondateurs de ce média indépendant, créé il y a 2 ans et 4 mois sur leurs fonds personnels. Des affinités journalistiques avec Rue89 leur ont permis d’utiliser la marque, dans le respect de la ligne éditoriale et de l’esprit des débuts de ce site. Mais Rue89 Bordeaux ne dépend pas et ne bénéficie pas de la structure parisienne sur le plan économique.

Journal gratuit, Rue89 Bordeaux ne souffre d’aucun problème d’audience, il a su se faire une place dans le paysage

médiatique bordelais. Il compte 1 500 articles publiés et plus de 100 000 visiteurs uniques chaque mois. Si son chiffre d’affaire constant permet de payer les journalistes, les trois permanents ont choisi de ne pas se salarier et de ne pas louer de locaux. Ses seules ressources proviennent des annonces publicitaires (annonceurs publics uniquement), et un abonnement de soutien à 3€ par mois. « On s’essouffle, explique Walid Salem.

Le travail ne fait que progresser et on n’arrive pas à franchir des paliers nécessaires comme la refonte du site ou certaines enquête que nous aimerions mener ». Avec cette collecte de fonds, Rue89 Bordeaux souhaite aussi lancer un bimestriel payant, salarier un journaliste et un commercial. On peut trouver le lien de cette campagne participative sur la page Facebook ou le site, les dons sont sujets à défiscalisation.

Le lundi 30 mai, elles et ils ont été nombreux-ses à se rassembler sur le parvis de l’hôtel de ville de Pessac, puis à investir la salle du conseil municipal, pour signifier au maire leur volonté de trouver une solution pour reloger l’union locale CGT de Pessac. En effet, cette dernière a appris, il y a un mois, que le 30 juin, les syndicalistes seront mis à la porte de leur local, sans solution alternative. Pourtant, depuis 2015, les démarches ont été

que la mairie n’a ni pour obligation ni pour priorité de se saisir de ce problème.

Le maire peut bien se désoler du manque de dialogue social, lui qui, avec ses amis politiques, organise sa disparition. En refusant à une organisation qui défend les salarié-e-s depuis plus de 120 ans de disposer d’un local, bien commun de tou-te-s les travailleurs-euses, M. Raynal et ses soutiens témoignent de leur volonté d’organiser nombreuses pour obtenir un entretien un dialogue social seulement avec les avec le maire, qui jamais n’avait accédé organisations qui leur plaisent. Mais à leur demande. le combat pour que la représentation Grâce au rapport de force créé par la des salarié-e-s se fasse dans de bonnes détermination des militant-e-s, M. conditions ne s’arrête pas là. La CGT, Raynal a enfin accepté de recevoir soutenue dans leur lutte par le PCF et une délégation. Cependant, le maire d’autres organisations, a bien l’intenleur a adressé une fin de non-recevoir, tion de faire entendre sa voix, jusqu’à tout comme lors des questions orales ce qu’une proposition alternative soit posées par Didier Sarrat, élu PCF, et présentée.

Laure Curvale, élue EELV, arguant Maxime Gaborit

BORDEAUX MÉTROPOLE

Pour la défense du service public, des emplois et des statuts La CGT appelait les ouvriers d’État à une action de grève et de manifestations le 26 mai.

Les Ouvriers d’État ne sont pas fonctionnaires mais occupent des emplois permanents dans la fonction publique de l’État sur des missions et des métiers techniques principalement dans les ministères de la Défense, de l’Écologie (ex Équipement), des Finances, de l’Intérieur, de l’Agriculture et de l’Éducation nationale. « Les ouvriers de l’État ont subi de plein fouet les politiques libérales des gouvernements successifs », affirme la CGT. Ils seraient passés de 70 000

en 1997 à 30 000 en 2016. « Les missions exercées par les Ouvriers d’État ont évolué passant souvent de la production vers des missions supports, missions indispensables à la continuité du service public. En effet comment faire fonctionner certains matériels sans entretien continu par des professionnels qualifiés ? Par exemple, de nombreuses missions du ministère de la Défense sont conditionnées par les missions techniques assurées par les Ouvriers d’État. Comment peut-on assurer un service public de qualité sans professionnels formés et mobilisables 24h/24 à l’exemple des Ouvriers des Parcs et Ateliers qui interviennent

sur la viabilité hivernale ? Comment assurer la sécurité dans le domaine aérien sans professionnels formés et compétents ! Faute d’effectifs autorisés, des missions ont été externalisées vers le secteur privé mais l’externalisation dans la majorité des cas ne représente pas des économies pour le contribuable mais une véritable gabegie financière et n’est en aucun cas gage d’efficacité. » Pour l’emploi et la formation d’ouvriers de France, la CGT organisait des rassemblements à Paris, Brest, Bordeaux, Toulon et Clermont Ferrand.

ACTUALITÉ

Editorial

INAUGURATION DE LA CITÉ DU VIN AVEC FRANÇOIS HOLLANDE

Les bordelais mobilisés, contre les pesticides et la loi Travail

François Hollande et Alain Juppé inauguraient, mardi, la Cité du Vin de Bordeaux, sur fond de contestation sociale : coupure d’électricité, rassemblement de l’intersyndicale contre la loi Travail, blocage de la rocade au niveau du Pont de la Maye par le Collectif de lutte 33 et Die-in (« ci-gît ») géant par plusieurs organisations écologistes et de lutte contre l’utilisation massive de pesticides en viticulture.

Alors que les grands médias se pressaient autour de François Hollande et Alain Juppé et leurs coupes de

champagne, guettant les petites phrases sur 2017, des opposants à la loi travail auraient effectué une coupure du réseau électrique sur le quartier, coupure attribuée à la fédération CGT de l’énergie. Les prises de paroles auraient pu être perturbées si un groupe électrogène n’avait pris le relais. À proximité, devant Cap Sciences, un millier de personnes étaient rassemblées pour deux actions simultanées : l’une organisée par les Jeunes écologistes Bordeaux-Aquitaine et Les Amis de la Terre, Générations Futures, Collectif info Médoc Pesticides et Vigilance OGM33, l’autre

organisée par l’intersyndicale pour exiger du président de la République le retrait de la loi Travail, le tout soutenu par Nuit Debout.

En simulant une « scène de crime aux pesticides », environ 200 acteurs de cette action non-violente ont voulu rappeler au chef de l’État que « les pesticides ont tué, tuent et continueront de tuer, et ce, tant que l’État ne prendra pas des mesures fortes pour leur interdiction ».

Les opposants à la loi Travail mobilisés par l’intersyndicale sont partis en manifestation vers les Quinconces à 13h. Ils ont été bloqués par les forces de l’ordre au niveau du quai Louis XV avant de se disperser. L’intersyndicale appelle à un nouveau rassemblement, place Stalingrad, le jeudi 2 juin à 11h pour un barrage filtrant. Elle a également décidé d’impulser une votation citoyenne pour que les salariés expriment leur refus du projet de loi.

Le matin une centaine de personnes avec le Collectif de lutte 33 a organisé un blocage du pont de la Maye à l’issue duquel 4 personnes auraient été arrêtées.

Christelle Danglot

LOI TRAVAIL

Un nouvel élan avec plus de salarié-es, jeunes, privé-es d’emploi, retraités Communiqué CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL (Montreuil, le 26 mai 2016) La mobilisation contre le projet de loi travail s’amplifie et s’enracine durablement pour le retrait du projet de loi et l’obtention de nouveaux droits.

La détermination des salarié-es, jeunes, privé-es d’emploi et retraité-es est sans faille, comme le démontrent le nombre de manifestants ce jour et le nombre d’initiatives dans les entreprises, les sites industriels, les zones commerciales.

La violence des propos tenus par le gouvernement, le mépris à l’égard du mouvement social et son entêtement à ne pas retirer le projet de loi renforce cette détermination.

Les organisations réaffirment les termes de leur courrier commun envoyé le 20 mai au Président Hollande dans lequel elles demandaient à être reçues. Alors que celui-ci dit faire du dialogue social sa méthode de gouvernement, les organisations attendent toujours la réponse à leur courrier.

La mobilisation des salarié-es, jeunes et privé-es d’emploi est aujourd’hui majoritaire, l’opinion publique reste

massivement défavorable au texte de loi et l’unité des organisations syndicales engagées, représentant du front large et résolu, reste intacte.

Des milliers de nouveaux salarié-es d’entreprises des plus petites au plus

grandes, de tous secteurs professionnels sont entrés dans la mobilisation.

De nombreux secteurs professionnels restent engagés, souvent dans un mouvement de grève reconductible, comme dans les raffineries, les centrales nucléaires, les ports, les che-

minots, la RATP, les transports, etc.

Les organisations appellent à poursuivre et amplifier les mobilisations : • En multipliant et en soutenant les actions décidées par les salarié-es en assemblées générales, y compris reconductibles.

• En travaillant à des temps forts de convergence de luttes interprofessionnelles par la grève et les manifestations dans les prochains jours, sur tout le territoire et dans les professions.

Chaque jour doit être un nouvel élan dans la mobilisation.

• En déployant dès le début de la semaine prochaine la votation citoyenne décidée en intersyndicale dans les entreprises, les administrations et les lieux d’études.

Cette votation sera remise au président de la République lors d’un nouveau temps fort dans la deuxième quinzaine de juin.

• En créant les conditions de la réussite d’une puissante manifestation nationale le 14 juin à Paris.

Elles se retrouveront de nouveau pour assurer l’organisation et la réussite des mobilisations et initiatives.

Le signe d’un système qui perd pied On ne sait plus où donner de la tête tellement les attaques se multiplient, tant des personnalités politiques que de l’ensemble des médias dominants ; cerise sur le gâteau du patron des patrons Pierre Gattaz, traitant la CGT de voyous et de terroristes.

C’est une attaque sans précédent contre la principale centrale syndicale de France. Elle a pour mérite de montrer les limites des conceptions démocratiques de ceux qui défendent la loi travail. Ces limites sont celles de forces qui acceptent le jeu démocratique, à la condition d’être d’accord avec eux.

Ces attaques ne sont pas sans rappeler la violence verbale et de rue qui se développe en Amérique du sud.

Il y a, en ce printemps 2016, une odeur de mai 2005. Quand, acculés devant un peuple qui refusait de rentrer dans les cases qu’on avait faites pour lui, les medias ont pesé de tout leur poids pour le « oui » au référendum perdant tout sens de la réalité.

Onze ans plus tard ce matraquage d’idée semble toujours aussi improductif face à un peuple rétif à se soumettre. Il est le signe d’un système qui perd pied.

Christophe Caresh (députés PS de Paris) reproche à la CGT une stratégie de classe contre classe, alors que c’est la trahison des siens et leur entêtement à ne pas changer de chemin qui est la source de ce conflit. Son durcissement n’est pas autre chose que le refus du pouvoir et du patronat de discuter, d’envoyer à chaque mobilisation les forces de l’ordre pourrir les rassemblements citoyens.

Le problème de monsieur Caresh est qu’il s’est mis au service d’une classe, sans discernement, sans nuance et que cette voie est celle de l’impasse.

Face à la déraison qui s’est emparée des milieux politico-médiatiques, les militants de l’égalité, des droits sociaux doivent inlassablement faire appel à l’intelligence du peuple, pour l’aider à se mettre en mouvement, à se rassembler, pour combattre la régression que des ours savants tentent de faire passer pour une loi de progrès.

Les manifestants le font dans les raffineries, à la SNCF, dans les transports, et demain peut être dans d’autres secteurs. Sous nos yeux se construit cette conscience qui faisait tant défaut. Ce n’est sans doute pas suffisant à ce jour, mais quelle que soit l’issue du conflit, il aura marqué profondément le retour sur le devant de la scène des dominés.

Frédéric Mellier Directeur de la publication des NBSO Membre de l’exécutif du PCF 33

Les Nouvelles 2 juin 2016 • 3

ACTUALITÉ APPEL SOLENNEL DE L’ANECR

SNCF

« COMMUNES DEBOUT ! »

Avec l’intersyndicale, les cheminots engagent une grève reconductible

À l’occasion du congrès des maires de France qui se déroulait du 31 mai au 2 juin, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, l’Association Nationales des Élus Communistes et Républicains (ANECR) a décidé de faire entendre la colère et les exigences des maires et des élus, notamment par la distribution d’un appel, le jour de l’ouverture, à laquelle est invitée Jean-Claude Junker, Président de la commission européenne… « Nous le disons depuis longtemps et nous ne sommes pas les seuls.

Le sort fait aux collectivités locales dans notre pays, singulièrement aux communes, n’est pas acceptable. Le constat est sans appel : la réforme de la DGF, les transferts de charge, les modifications des compétences, couplés aux importants reculs de la présence des autres services publics ont de graves conséquences sur nos territoires et la vie quotidienne de nos concitoyens. La réforme territoriale vient accompagner et aggraver la situation, créant plus d’interrogations et d’inquiétudes sur l’avenir que de lisibilité à court, moyen et long terme.

De nombreux élus et maires, de toutes tendances politiques le disent : “on ne s’en sort pas, on ne sait plus comment faire !”. Dans notre pays, mesure-t-on bien que l’on peine parfois à trouver des candidats à la fonction de maire, rebutés par les insurmontables difficultés à exercer un mandat ? Notre démocratie vaut mieux que ça ! Les innombrables témoignages sur la baisse des investissements, les coupes sombres dans les dépenses de fonctionnement, les hausses contraintes de fiscalité, les difficultés à emprunter, sont autant d’appels de détresse lancés à la République. Bercy est devenu, de fait, le ministère de tutelle des collectivités territoriales. Nous sommes en accord avec la nécessité d’une gestion rigoureuse de l’argent public et d’une maîtrise des dépenses. Les maires ne sont pas des irresponsables dilapidateurs de la richesse nationale. Au contraire, ils participent au dynamisme économique tout en répondant dans la proximité aux besoins de la population. Légalement obligés d’établir des budgets en équilibre, ils ne sont pas responsables du déficit national.

La part des collectivités dans la dette publique est marginale et correspond à la construction d’équipements 4 • Les Nouvelles 2 juin 2016

utiles aux citoyens. Le fond du problème réside dans la redistribution des richesses produites et la question n’est pas tant celle des dépenses mais bien celle des recettes. La cause de nos difficultés n’est donc pas seulement à rechercher dans l’ampleur ou dans le rythme des baisses des dotations imposées aux collectivités. Nos collectivités ne doivent pas être la variable d’ajustement des politiques d’austérité européennes et nationales. Des solutions existent… ouvrons le débat ! À l’heure de l’opaque CICE dont on ne voit pas les retombées en termes d’emplois, à l’heure du scandale “Panama papers” qui permet de voir que 5 % de l’évasion fiscale dans notre pays représente l’équivalent de 100 % de la baisse de la DGF, les élus de l’ANECR portent des propositions.

Pour 2017, il faut l’annulation de la ponction programmée de 3,7 milliards. Ensuite, mettre urgemment en débat des solutions pérennes comme une nouvelle fiscalité locale permettant une réelle autonomie fiscale pour en finir avec la dépendance aux dotations. Autre idée, faire participer les actifs financiers des entreprises aujourd’hui non contributifs au développement supporté par les collectivités et au final les citoyens. Une taxation de 0,5 %, c’est 25 à 30 milliards de plus pour l’égalité républicaine ! Le 19 septembre 2015, les communes s’étaient levées par milliers à l’appel de l’AMF pour protester contre l’asphyxie financière. Nous avions pris toute notre place dans cette mobilisation.

Nous ne pouvons pas en rester là. Il faut ouvrir un grand débat national sur l’avenir des collectivités locales.

Par-delà nos différences politiques qui sont aussi le creuset républicain d’une démocratie vivante, l’ANECR appelle solennellement au rassemblement le plus large pour exiger : • L’annulation, dès le projet de loi de finances 2017, de la baisse des dotations programmée.

• Une nouvelle fiscalité locale.

• La recherche de recettes nouvelles mettant notamment à contribution les actifs financiers des entreprises.

• L’arrêt des fusions de communes lorsqu’elles sont contraintes ou induites par les pénuries budgétaires. » Les élus de l’ANECR, le 17 mai 2016

Après deux journées de grève unitaire (CGT, SUD-Rail, UNSA) les 09 mars et 26 avril 2016, une manifestation nationale unitaire des cheminots actifs et retraités le 10 mai dernier, les cheminots sont appelés à se mobiliser plus fortement encore dans une grève reconductible par période de 24h depuis le 31 mai 19h, « afin de défendre un service public rendu aux usagers et chargeurs basé sur la sécurité et la qualité ».

En se mobilisant et en s’inscrivant dans les luttes interprofessionnelles, les cheminots ont démontré qu’ils ne comptaient pas lâcher pour gagner des améliorations de leurs conditions de vie et de travail.

Dans le ferroviaire, 7 organisations syndicales ont porté une base commune comme texte alternatif dans les négociations sur la Convention collective nationale (CCN). « Le patronat vient de nous opposer une fin de non recevoir en proposant la convention collective à la signature, explique David Villegas (à droite de la photo), CGT-secteur cheminots APC, pour l’intersyndicale. Mais en l’état, cela ne nous suffit pas. Nous voulons que l’UTP (branche Medef concernant les entreprises ferroviaires dont la SNCF) revienne à la table des négociations, d’autant qu’elles

pourraient se poursuivre jusqu’au 11 décembre, avant la mise en application de la nouvelle organisation. » Les organisations syndicales ont donc appelé les cheminots du public et du privé, de tous grades et de tous services à s’inscrire massivement dans l’action. Des piquets de grève étaient mis en place mercredi matin aux alentours de la gare de Bordeaux. « La grève prend bien, affirmait David Villegas mercredi. 80 % des conducteurs et contrôleurs sont en grève. Pas plus d’un à deux trains ou bus sur 10 ne circulent. » MOTION du bureau du syndicat CGT Ufcm Bordeaux Gironde

Le 1 juin 2016. « Où sont passés les objectifs initiaux des négociations que la direction -UTP- Gouvernement ont souhaités sur celui du Cadre Social Harmonisé ? Il n’est pas nouveau que la recherche d’amélioration de la productivité fasse partie des préoccupations au quotidien ! Que l’on soit opposé ou non à l’arrivée de la concurrence, il est facile de comprendre que des conditions différenciées d’utilisation du personnel faussent les règles. Ce “bon sens” a été répété à l’envie par une direction et en premier lieu par le PDG de la SNCF, qui a porté personnellement la nécessité de l’abrogation de la loi de 1940 qui avait instauré une

exception au code du travail et des règles particulières. Rappelons qu’il a, à cette même occasion, affirmé que la négociation de la CCN entre le patronat ferroviaire et les Organisations Syndicales, permettrait d’aligner les conditions d’utilisation du personnel sur l’ensemble de la branche. Les agents SNCF doivent faire une lecture approfondie des tableaux comparatifs permettant de sortir du seul constat du fossé qui nous sépare des autres entreprises.

Une telle situation serait en effet mortifère pour le GPF en maintenant une possibilité de dumping social sur lequel ne manquera pas de s’appuyer la SNCF. C’est bien pour ces raisons que nous proposons de poursuivre la mobilisation !

Il y a nécessité absolue que le ministre revoie sa copie qui ne répond pas aux objectifs de sécurité et de protection de la santé des cheminots.

Malgré ce constat, les dirigeants des entreprises ferroviaires et le gouvernement, parfaitement au courant, n’ont de cesse de tirer vers le bas les propositions faites aux OS, argumentant sur “dette ferroviaire / taux de chômage élevé”.

Dans le cadre des entreprises qui doivent avoir pour objectif de répondre aux besoins, la concurrence des salariés organisés par la pression du patronat français et européen sortent des valeurs républicaines “égalité, fraternité et liberté”.

De plus la direction de la SNCF se révèle être d’une déloyauté affligeante vis-à-vis des cheminots et de l’entreprise publique. La logique de privatisation, de vente à la découpe du service public ferroviaire se pare actuellement de formules anesthésiantes de la part des dirigeants de l’entreprise, comme le maintien des jours de repos… Ne succombons pas à ce traitement et prenons en main notre destin. » C.D.

ASSURANCE CHÔMAGE

Le gouvernement reprend en main le dossier mais les intermittents restent prudents Le communiqué de Manuel Valls sur l’accord des intermittents du spectacle est arrivé à point nommé lundi soir. La séance de négociation assurance chômage entre syndicats et patronat s’était déroulée l’après-midi dans un climat tendu. La CFDT, la CFTC et la CFE-CGC ont mis sur la table un document commun, s’accordant à ne pas transposer tout de suite cet accord pourtant signé le 28 avril par leurs propres fédérations de spectacle. Ils en appellent aussi à l’État pour mettre la main au

porte-monnaie sur le financement du régime.

Après un mois de suspens, le gouvernement s’est donc engagé à « la préparation de la mise en œuvre de l’accord à compter du mois de juillet 2016, avec l’Unedic, Pôle emploi et les professionnels du spectacle ». « Le gouvernement a l’air de vouloir régler le problème, constate Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT spectacle. On a quand même l’impression d’être dans un jeu de quille, la négociation assurance chômage n’est qu’un jouet dans

la bataille sur la loi El Khomri. On est pris dans un triangle compliqué entre le gouvernement, CFDT et Medef. » Sur l’aspect financement aussi, le Premier ministre a confirmé qu’il injecterait de l’argent via le fonds de professionnalisation et de solidarité pour financer les annexes 8 et 10.

12 millions d’euros on été promis. « Ok, si c’est pour faire la jonction entre les 93 millions d’euros d’ économie prévus dans l’accord et les 105 millions de la lettre de cadrage. Mais on reste prêts à se mobiliser », prévient Denis Gravouil.

RETOUR SUR LA FÊTE DE L’HUMA GIRONDE RENDEZ-VOUS CITOYEN À L’ESPACE FORUM

Quelle alternative à gauche ?

Environ 80 personnes ont assisté à cette rencontre animée par Vincent Bordas, avec Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF et membre du Conseil national, Dominique Jobard ex-EELV, Bertrand Couturier d’Ensemble et Gérard Elbaze, responsable départemental de la motion B du PS. Vincent Bordas a rappelé les événements douloureux de l’année 2015 qui « nous avaient laissés dans une certaine atonie ». « Le couple Valls-El Khomri,

à son corps défendant, nous a redonné du peps ». « Le mouvement contre la loi Travail nous aidera-t-il à rallumer les étoiles ? » a-t-il interrogé pour lancer le débat.

C’est Dominique Jobard qui ouvre le bal précisant qu’elle avait quitté EELV dont elle été membre depuis la campagne pour les dernières élections européenne. « J’avais rejoint EELV sur la base d’une volonté de rassemblement », explique-t-elle. « Depuis les mauvaises habitudes ont repris le dessus avec ce qu’il peut y avoir de pire en politique. On voit le résultat. C’est

l’explosion ». La militante écologiste dit « avoir toujours pensé que le rouge et le vert devaient se marier », qu’il fallait allier la tradition du mouvement ouvrier aux perspectives écologiques.

Elle évoque le mouvement social, la mobilisation des très jeunes et l’espoir que cela porte. Elle voit dans Nuit Debout un refus très profond des formes institutionnelles, de la hiérarchie, de l’autorité, un esprit libertaire, une forte volonté de commun. Elle estime qu’aucune organisation de gauche n’est à la hauteur de ces aspirations, qu’il faut « casser cet esprit de la prési-

ESPACE CINÉMA

À quand la sortie des pesticides dans nos vignes ?

C’était le thème du débat qui a eu lieu cette année à la Fête de l’Humanité autour de la projection du film « La mort est dans le pré ».

Plus d’une soixantaine de personnes sous le chapiteau de l’Espace Cinéma avaient bravé la forte chaleur de ce samedi après midi pour partager ce témoignage bouleversant d’agriculteur et viticulteur malade, handicapé ou mort de l’utilisation de pesticides et se battant pour le faire reconnaître par la MSA comme maladie professionnelle.

Le film d’Eric Guéret illustre de façon cruelle et douloureuse l’empoisonnement et la souffrance quotidienne de nombreux agriculteurs et viticulteurs, qui, de plus en plus, osent briser la loi du silence qui s’imposait à ce milieu depuis de trop nombreuses années.

C’est le cas de Paul François, un des trois parcours de vie brisée que présente le film. Ce céréalier gravement intoxiqué au Lasso, herbicide commercialisé par Monsanto, souffre aujourd’hui de graves séquelles neurologiques et a poursuivi la firme en justice et réussi à faire reconnaître

la responsabilité de Monsanto qui connaissait la forte toxicité de ce produit bien avant son interdiction en France en 2007.

Marie-Lys Bibeyran, animatrice du Collectif Info Médoc Pesticides était là aussi pour témoigner de son quotidien et de son combat pour faire reconnaître la maladie de son frère mort en 2009 en maladie professionnelle. Avec Jacky Ferrand, elle fait partie de ces militants qui par leur détermination ont contribué avec Elise Lucet et son reportage Cash investigation à mettre sur la place publique cette problématique des pesticides dans les vignes.

Pour ouvrir des perspectives et envisager des alternatives à ce type d’agriculture et de viticulture, Dominique Fédieu, viticulteur artisan et en bio était présent pour nous faire partager son expérience et ses savoir-faire. « La qualité des sols est primordiale si nous voulons parler de terroir alors cessons de les empoisonner et de les modifier. » Nombreux dans l’assistance reconnaissaient que les mentalités avaient bougé et que le débat sur les pesticides était aujourd’hui incontournable

comme hier l’était celui sur l’amiante.

Les professionnels du vin, loin de s’inquiéter de la santé des salariés, commencent à être inquiet pour leurs intérêts financiers et l’image de marque de leurs appellations prestigieuses que ce tapage médiatique sur les résidus de pesticides dans leurs produits de luxe ternit.

Les agriculteurs et viticulteurs, surtout dans les petites exploitations, sont très endettés car ils ont dû mécaniser leurs matériels pour pouvoir traiter à outrance et augmenter les rendements. Dans ce film on voit la terrible prise de conscience des agriculteurs sur la qualité de leurs produits remplis de pesticides et qu’ils ne consomment pas eux-mêmes.

Le choix de faire autrement existe mais il doit être soutenu par une formation et un soutien financier d’une agriculture propre dans ses pratiques.

Le lobbying de Bayer ou Monsanto au niveau européen est énorme, on a pu encore le constater dernièrement pour l’interdiction du Glyphosate, substance chimique la plus utilisée dans les pesticides en Europe. Si la France et l’Allemagne sont opposées au prolongement de sa commercialisation, l’Europe n’a pas réussi à se mettre d’accord encore à ce jour…

Restera ensuite le combat pour que la MSA et l’Etat reconnaissent les conséquences pour la santé des agriculteurs et riverains !

Le combat ne fait que commencer, reste maintenant à le gagner !

Stéphane Le Bot

dentielle et l’idée qu’il pourrait y avoir un homme et un peuple. » Sébastien Laborde enchaîne en constatant que « la question de la transformation sociale est posée à toutes nos organisations ». « Depuis 2 mois, le mouvement social bouscule le débat politique et c’est une chose extrêmement positive car jusque là avançait le scénario pré-établi d’un deuxième tour droite-Fn à l’élection présidentielle de 2017, avec un sentiment d’impuissance. » Pour lui, la réflexion doit porter sur « la façon dont on fait surgir dans le débat politique la parole citoyenne pour poser une alternative politique ».

Pour Bertrand Couturier, « le gouvernement avait l’idée, après les attentats, qu’on se mettrait tous sous la houlette de sa protection. Mais déjà sur l’État d’urgence, il n’avait plus de majorité pour faire voter ses lois ». « Depuis deux mois et demi nous vivons une crise sociale et politique importante, l’aspect positif est que la mobilisation continue, l’aspect négatif est que nous ne savons pas comment elle peut déboucher sur une alternative. » Il présente la dispersion de la gauche comme le principal handicap.

Gérard Elbaze, responsable départemental de la motion B au PS, estime qu’il ne faut pas « séparer le mouvement citoyen des organisations, tout ça c’est le mouvement populaire. Il faut rassembler la gauche. On n’en est plus à discuter de quelle orga va emporter le leadership. » On a parlé de l’aspiration à s’émanciper du salariat que porte le mouve-

ment social, de la nécessité d’approfondir sur la question du Travail, de l’Europe, d’écologie, des dérives autoritaires du pouvoir, de la nécessité d’intégrer la parole citoyenne au débat politique et de construire ensemble, de créer le scénario avant de s’attacher au casting, de la nécessité de rassembler pour les législatives, du temps qu’il manque d’ici à 2017, de la nécessité pourtant de porter l’espoir… « Le PS a balayé ce qu’avait construit le mouvement ouvrier, a conclu Sébastien Laborde. Mais il y a une recherche de construire quelque chose de nouveau, il y a des gens qui ne se résignent pas. Quand la Nuit debout, comme en 36 conteste les conditions de travail mais aussi de vie, le casting présidentiel n’est pas le sujet. Pour être à la hauteur, il faut écouter et ne pas se mettre de limites. Le calendrier électoral a été inversé, on n’a pas tous fait cette erreur, mais si on arrive à placer la question des législatives avant celle des présidentielles, à partir de ce socle commun, et si les citoyens font irruption, je suis convaincu qu’alors la candidature à la présidentielle sera une formalité. Je ne sais pas si on va y arriver mais au moins soyons imaginatifs ! On a une chance extraordinaire d’avoir ce mouvement social. Tout ce qui vise à diviser ce mouvement est à bannir. On a besoin de gagner contre la loi Travail. Il peut encore y avoir une motion de censure de gauche, ne sous-estimons pas ce que cela peut produire. » C.D.

LECTURE AVEC LE REFUGE ET LES VOLETS ROUGES

Homophobie et souffrance d’ado À la fête de l’huma, l’association Le Refuge et Sébastien Sampietro, acteur la Cie de théâtre Les Volets rouges nous ont offert la lecture d’un texte de Gilles Abier sur l’homophobie, un moment fort et émouvant.

Les bancs se remplissent au fur et à mesure, un homme attend le pied du micro avant de commencer. Il commencera sans, le micro à la main, le livre dans l’autre.

Pendant 40 minutes, il nous emmène par sa voix, ses silences, dans la vie, dans la tête d’un ado. Avec un récit au « je », il devient ce jeune lycéen.

Sous la pression du groupe, par souci de conformité, par volonté de ne pas avoir d’ennuis, il va être amené à tendre un guet-apens à une jeune fille, lesbienne assumée. « Le groupe », 3 ou 4 garçons et une fille aux idées étroites et aux poings rapides, veut donner une leçon à Elle, cette fille de seconde, jolie, lesbienne revendiquée. Il la sauvera in extremis du viol…

Silence après la lecture.

Lecture poignante, au milieu du brouhaha de la fête de l’Huma, qui nous a fait voyager au cœur de la souffrance de l’adolescence. La difficulté de se trouver, de se construire dans une

certaine idée de la virilité, de résister à la pression du groupe, l’envie de se fondre dans la masse, ne pas se faire remarquer, la peur physique aussi.

Ici, le courage sera du côté de la différence, mais au quotidien comment se construire en dehors de la norme ? À cette étape de la vie cruciale où les autres, le groupe, la collectivité peut être si cruelle, comment assumer et vivre son homosexualité ?

Une personne intervient, « j’ai un enfant handicapé, je ne comprends pas ces parents qui chassent leurs enfants, s’arrêtent à leur orientation sexuelle ».

D’autres questions, interventions sur les représentations de l’homosexualité, des chiffres, les raisons qui amènent les parents à mettre leurs enfants à la porte… Ma voisine me raconte à voix basse, gorge serrée, larmes aux bords des yeux, le copain de classe de sa fille de 14 ans, tentative de suicide après avoir annoncé son homosexualité à ses parents. « On l’a senti venir, on aurait dû appeler le 119 ».

L’Association le Refuge héberge des jeunes en ruptures familiales du fait de leur homosexualité, autrement dit des jeunes chassés de chez eux, mis à la porte de la maison familiale parce qu’ils ne sont pas hétéros.

J.M. Les Nouvelles 2 juin 2016 • 5

PCF STRATÉGIE EN VUE DE 2017

Résolution de la Fédération de la Gironde Adoptée en conférence départementale, à Floirac, le 29 mai

Depuis le mois de janvier les communistes sont en congrès. La discussion sur la stratégie en vue de 2017 a été l’objet de nombreuses discussions dans toutes les instances de notre parti.

Les Primaires

Le cœur des débats, des discussions, des confrontations a été sur la question des primaires. Force est de constater que plutôt que nous permettre de construire une réponse collective pour 2017, les primaires ont clivé, pour ne pas dire figé, le débat des communistes. Pour autant, la proposition d’une primaire de gauche, (et non de la gauche), fondée sur les contenus d’une politique en rupture avec les choix gouvernementaux a contribué au débat sur l’alternative.

Si certains y ont vu une opportunité de rassemblement, d’autres ont relevé les risques de personnalisation du débat reléguant au second plan les questions de contenus, voir un alignement derrière un candidat issu du social-libéralisme. Elles avaient pour objectif, pour ses initiateurs, de bousculer le scénario déjà établi et d’éviter le double piège de la dispersion des candidatures et d’une candidature de Hollande, présenté comme seul rempart à la droite et l’extrême droite. Elle comportait à n’en pas douter des dangers et des incertitudes importantes.

Donc pour un grand nombre de communistes, cette proposition politique ne correspond pas au besoin du moment et voire recèle de nombreux dangers. Ils l’ont exprimé dans leur vote lors de la consultation, mais aussi lors des débats et des congrès de section. Il nous faut sortir de cette situation par le haut.

La question stratégique

En centrant notre texte de congrès sur 2017, nous avons fait l’impasse sur une question essentielle qui doit faire l’originalité du PCF, celle de sa stratégie de transformation de la société.

L’actualité, l’accentuation de la crise économique, sociale, politique, les attaques répétées des forces du capital, la crise grecque, les difficultés du Front de Gauche, tous ces éléments de contexte, auraient dû appeler à ce que nous nous penchions sur notre stratégie, en partant du réel, de nos expériences, de nos difficultés, 6 • Les Nouvelles 2 juin 2016

mais aussi de nos réussites. Où se concentrent les principales victimes de la violence du capitalisme ? Où se joue l’affrontement le plus fort entre le Capital et le Travail ? Comment les nouvelles formes d’exploitation du travail modifient la conscience de classe ?

Comment travailler l’ensemble des contradictions qui traversent notre société, comment peser sur cellesci ? Quelles pratiques politiques développer ? Quelles places des luttes dans notre construction ? Quelle articulation entre la protestation et les propositions? Comment faire rentrer les milieux populaires dans la bataille politique ? Face à la résignation, à l’isolement comment reconstruire une pédagogie de l’espoir ? Quel rassemblement construire ?

Autant de questions qui, si elles sont parfois abordées dans certaines parties du texte, ne sont pas articulées entre elles, n’ont donc pas de cohérence, et ne font pas sens pour la grande majorité des communistes.

C’est un des défauts majeurs de ce texte de congrès qui demande donc un nouveau moment de débat, afin de clarifier nos positions, nous mettre en situation offensive pour les mois et les années à venir.

Une situation politique périlleuse mais porteuse de possibles

Depuis la crise de 2008, les attaques des forces de l’argent se sont accélérées. La présidence Sarkozy, puis celle François Hollande, ont été aux ordres des grands groupes du CAC 40, tout comme la commission européenne.

La généralisation des politiques d’austérité budgétaire, la libéralisation incessante de l’économie, ont plongé des milliers de Français dans la difficulté et accentué les contradictions du système économique.

Cette situation crée de la rancœur, du désarroi, la peur de plus en plus grande du déclassement. L’absence de différence entre les politiques socialeslibérales et libérales met en danger la notion même de démocratie.

Il faut amplifier la bataille pour la 6e République.

C’est sur ces politiques et cette situation que les forces d’extrêmedroite grandissent en Europe, elles se placent comme les forces du recours.

L’Autriche vient d’échapper de peu à un cataclysme politique. Mais dans

d’autres pays, la Pologne, la Hongrie, l’Ukraine, l’extrême droite est au pouvoir. Pour notre pays, le danger est grand que les échéances à venir se jouent entre une extrême-droite relookée mais fidèle à sa tradition et une droite durcie par 5 ans de sociallibéralisme. Ce serait un scénario mortifère pour notre peuple.

Cependant la montée en puissance du mouvement contre la loi travail sonne le réveil d’un mouvement social atone depuis 4 ans, assommé par les trahisons répétées du pouvoir socialiste. La montée en puissance de ce mouvement que ce soit sur les réseaux sociaux avec la pétition contre la loi El Khomri, dans la rue par les mobilisations, sur les places avec les nuits debout, ou dans les entreprises avec des grèves, montre que « le trop c’est trop » a grandi dans une partie de la population. Ce mouvement montre que des aspirations, des potentialités existent dans notre pays pour sortir des logiques libérales qui dominent. Il faut pour cela la nourrir de contenus comme nous le faisons avec la campagne « 0 chômage », mais il y aussi une urgence à lui offrir une perspective politique.

Urgence politique

Un impératif s’impose à nous au vu de la situation, celui d’aider au rassemblement politique de ceux qui aujourd’hui se battent contre la loi travail, ceux qui n’en peuvent plus des politiques austéritaires. Notre priorité doit être le rassemblement de ces hommes et de ces femmes, de leur donner la parole comme nous le faisons avec « que demande le peuple », mais aussi par tout autre moyen qui peut nous apparaître pertinent. Cette irruption populaire est possible, nécessaire et salvatrice dans la période que nous traversons.

La proposition d’organiser des États généraux du changement, par cir-

conscription, peut avoir rapidement un écho important dans la population, et notamment chez celles et ceux qui luttent. Il existe aujourd’hui une vraie recherche à gauche, dans laquelle nous pouvons apporter des réponses, à la condition d’être nous-mêmes, c’est à dire : porteurs de contenus transformateurs et rassembleurs. Le Front de Gauche élargi sur une base citoyenne peut être un outil de conquête à condition qu’il soit un rassemblement qui aide à faire bouger la société sur un contenu en rupture avec l’ordre libéral, qui aide à faire émerger et non un instrument pour une guerre de tranchée entre deux gauches.

Nous refusons que cette recherche politique se limite à celle d’un casting pour l’élection présidentielle. Nous pensons que la question primordiale est celle d’un rassemblement d’abord sur des contenus transformateurs, et que pour nous les élections législatives doivent être premières. Les effets délétères de l’inversion du calendrier électoral et du choix du quinquennat ne sont plus à démontrer. En fixant comme priorité les élections législatives, nous procéderions, à notre tour, à l’inversion du calendrier électoral au profit du débat législatif, et à la mise en place de la proportionnelle à toutes les élections. Pour cela notre programme l’Humain d’abord est une base de départ intéressante.

Il y a urgence pour aider au rassemblement et offrir une perspective politique, à créer une alliance des forces de transformations sociales anti-austérité. La signature d’une motion de censure de gauche, l’appel des 100 ouvrent de nouvelles perspectives pour les échéances à venir.

Le mouvement social contribue grandement à faire évoluer sans cesse la situation politique dans un contexte global de recomposition politique. Nous devons être à l’offen-

sive politique et en mouvement.

Le but est de sortir de l’impasse de la présidentialisation, chercher à faire grandir l’idée qu’une majorité de femmes et d’hommes engagés peuvent construire à partir de leur expérience et proposer une offre politique nouvelle débouchant sur une majorité de gauche de transformation pour 2017. Il ne s’agit pas d’en faire l’alpha et l’oméga de notre stratégie, mais une réponse concrète à une question politique donnée, une étape dans notre vision de transformation.

Cela appelle des compromis, des accords, sans doute à terme une plate forme. Cela demande surtout que nous soyons offensifs, ambitieux pour notre peuple et pour nous-mêmes.

La candidature à la présidentielle doit être une candidature de rassemblement qui porte l’ambition d’être présente au second tour. La campagne présidentielle doit être une étape pour faire gagner nos idées. Elle ne peut être l’œuvre d’un homme ou d’une femme seul-e, ni d’une bataille d’égos, de recherche hégémonique entre les états majors mais doit émerger de la vie réelle dans chaque circonscription comme au niveau national.

Dans ce cadre, au même titre que d’autres candidatures, un homme ou une femme issu-e du PCF, peut être l’incarnation de ce rassemblement, comme le démontre le travail à l’Assemblée Nationale, ou le rôle de certains camarades dans les mouvements sociaux.

Sur le rôle de notre Parti

Nous avons l’ambition que le Parti communiste joue un rôle majeur dans les mois et les années à venir.

Nous devons œuvrer partout où c’est possible à élargir le rapport de force.

Pour cela nous devons nous donner comme priorité de mener de grandes campagnes nationales comme la campagne « 0 chômage », permettant des batailles concrètes qui structurent notre organisation, qui construisent des majorités d’idées. Cela demande des objectifs et un suivi dans le temps.

Les conquêtes électorales (sièges comme résultats) sont aussi des éléments de la bataille des idées et structurent le rapport des forces institutionnel. Si elles ne sont pas notre seul objectif, elles doivent faire pleinement partie de notre stratégie de construction de l’alternative à tous les niveaux.

PCF CONFÉRENCE FÉDÉRALE DE GIRONDE

1336, THÉ ET TISANES DES « FRALIB »

Relevé de décisions

En vente à la fédération de choisir les formes d’organisations les plus efficaces.

Nous créons la commission des animateurs de sections. C’est un lieu d’échange et d’élaboration de nos pratiques militantes. Cette commission sera aussi le lieu de la réflexion pour le déploiement de nos campagnes d’actions comme la grande consultation citoyenne.

LA DIFFUSION DE NOS IDÉES, LE LIEN AVEC LA POPULATION, LE MONDE DU TRAVAIL ET LA JEUNESSE

Nous voulons être un Parti utile à la transformation de la société, un outil au service du plus grand nombre pour débattre, agir sur l’ensemble du territoire girondin.

Pour cela nous devons opérer des transformations dans notre Parti. Il s’agit d’intervenir dans plusieurs champs : renforcer le Parti, être plus nombreux, s’ouvrir à des hommes et des femmes qui aujourd’hui veulent faire de la politique, transformer la société.

RENFORCEMENT

Nous décidons de lancer une campagne de renforcement du Parti dans le département en nous adressant aux hommes et femmes qui militent et agissent déjà avec nous, aux syndicalistes engagés dans les luttes, aux militants associatifs qui affrontent les politiques d’austérité.

1- Renforcer, nourrir le lien avec les adhérents.

Nous sommes en relation avec environ 40 % des adhérents, 55 % sont cotisants. Nous décidons avec la remise de carte et la grande consultation d’aller voir chaque communiste d’ici au mois de septembre pour discuter sur les raisons de son engagement, ses centres d’intérêt, ce qu’il ou elle est prêt-e à faire en terme de militantisme. Nous décidons de reposer la question de la cotisation comme un geste d’engagement fort qui induit la souveraineté pleine et entière de l’adhérent dans l’organisation.

Nous voulons amplifier le travail de recensement engagé depuis quelques années. Nous nous appuyons pour cela sur la réunion des animateurs et animatrices de sections créée il y a quelques mois.

Nous devons faire un travail important de collecte de données et d’informations afin de renforcer le lien entre l’adhérent et l’organisation.

Nous recréons le réseau communiste, bulletin d’information des adhérents sur l’activité du parti dans le département.

Nous continuons à développer le mailing, notre présence sur les réseaux sociaux et le téléphone pour être en contact régulier avec le plus

grand nombre.

Le contact humain doit être le cœur de l’activité de nos militants, des animateurs dans les structures et réseaux de proximité.

2- Permettre à chaque adhérent de rayonner autour de lui La formation des militants est un enjeu crucial pour un Parti d’éducation populaire.

Nous voulons renouer avec la formation des adhérents pour une meilleure compréhension partagée du monde, des enjeux de la période, des grands axes du projet communiste, de notre stratégie politique pour transformer la société.

Un secteur formation des militants peut s’appuyer sur le secteur formation national, les revues du Projet et Progressistes, les ressources que nous possédons en interne sur différents thèmes.

Nous pouvons proposer une formation des animateurs de sections sur les gestes de direction et d’animation du Parti, un séminaire de la future direction départementale, et une véritable « politique des cadres ».

3-Renforcer l’implantation et le rayonnement du Parti sur le territoire Nous devons repenser l’implantation du Parti sur le plan géographique au niveau des bassins de vie, la mise en réseau des communistes sur les lieux de travail, dans une filière ou sur un bassin d’emploi.

Ce travail a déjà débuté, mais il doit se poursuivre avec l’ambition d’avoir d’ici 2 ans repensé notre structuration sur le territoire, en zone urbanisée et rurale.

4- Militer sur les lieux de travail L’entreprise, les lieux de travail sont le lieu premier où s’exerce la lutte des classes. Les communistes doivent, dans/sur ces lieux de travail, développer des formes d’organisation pour l’action et le débat avec les salariés.

Nous devons réfléchir au développement de lieux d’échange, de débat et d’élaboration politique des communistes sur les lieux de travail, les bassins d’emploi. Cellule d’entreprise, section, réseau de militants, c’est aux communistes eux-mêmes

Nous voulons revitaliser les CDH au niveau des sections.

Les réseaux sociaux jouent un rôle important aujourd’hui s’imposant comme le premier média d’information utilisé. Nous devons nous en emparer et l’utiliser afin de permettre la diffusion de nos idées.

Comment faire perdurer la co-élaboration citoyenne dans toutes nos activités ?

Le lien avec ces hommes et ces femmes qui nous accompagnent sur une lutte, une bataille, une campagne politique ou électorale doit être renforcé et s’inscrire dans la durée.

Nous disposons de moyens technologiques qui peuvent nous permettre aujourd’hui d’être en lien avec un grand nombre de personnes. Ce lien se travaille au plan local, d’une ville, d’un quartier ou d’un village, d’un canton rural et d’un bassin de vie.

Il faut une refonte complète de la plateforme du site du parti, et une remise à plat des réseaux dématérialisés utilisés pour la gestion de fichiers, cartographies…

LA SOUVERAINETÉ DES COMMUNISTES

Nous devons créer les conditions du plein exercice de la souveraineté des adhérents à partir de la structure de proximité, cellule ou section.

Nous demandons de réinterroger la question de la répartition de la cotisation pour revenir aux 4 quarts. ÉCHELON RÉGIONAL

Nous voulons créer une structure régionale de réflexion sur les politiques de la nouvelle région qui soit force de proposition pour mener des campagnes à l’échelle de la grande région.

LE SIÈGE DE LA FÉDÉRATION, LA MAISON DES COMMUNISTES

Nous voulons faire de notre siège un lieu ouvert sur la société. Nous voulons en faire la maison des communistes et qu’elle soit un lieu d’accueil et d’échange permanent.

Nous engageons donc la réflexion sur les moyens humains et matériels nécessaires au développement d’initiatives les plus larges possible dans notre fédération.

Après la vente sur le stand de Bordeaux à la Fête de l’Humanité et au congrès départemental du PCF, il reste quelques boîtes de tisanes et de thé au caramel, vous pouvez les acheter dans les locaux du 15 rue Furtado à Bordeaux.

1336 est une marque de thés & infusions aromatisés 100% naturelle, alliant caractère & subtilité. SCOP TI, Société Ouvrière Coopérative Provençale de Thés et Infusions, a été créée au terme d’une lutte de 1336 jours contre la fermeture du site de Gémenos, voué à être délocalisé en dehors du territoire français. Située à quelques kilomètres de Marseille, la coopérative compte aujourd’hui une soixantaine de femmes et d’hommes engagé-e-s dans une même aventure humaine et soudé-e-s par une vision commune de la valeur du travail et du respect de la nature. La marque 1336 est un symbole fort de ce combat historique et de cette victoire exemplaire.

PCF DE MÉRIGNAC

Résultats de la tombola organisée par la section Les numéros gagnants : - N°7 : un lot dessert et une bouteille de vin Sainte Croix du Mont - N° 82 : un coffret gourmand - N°126 : une boîte de confit et une bouteille de vin - N°44 : un jambon

Restaurant la Morlache 12, rue du Prêche à Bègles, organisé par les communistes béglais

Menu adulte - 18€

Menu enfant - 8 €

10 repas commandés ensemble : 15 € par repas !

Crudités Steak haché Frites Fromage de brebis Glaces

Macédoine de légumes à la morue et aux fruits de mer ou Salade de morue aux haricots blancs Bouillabaisse de morue aux moules ou Pavé de morue à la toscane Fromage de brebis des Pyrénées avec sa confiture de cerises noires Tiramisu

Réservations : 12, rue du Prêche, 33130 Bègles 05 56 49 44 79 morlachebegles@orange.fr

COMMÉMORATION DE L’APPEL DE CHARLES TILLON

Vendredi 17 juin 2016, à 18h La section de Gradignan de l’AFMD, l’ANACR, l’ANCAC, l’ARAC, le Comité du souvenir des fusillés de Souge, la Fédération de la Gironde du Parti communiste français, la FNDIRP, l’Union départementale CGT de la Gironde, commémoreront l’appel à la résistance contre l’occupant nazi que lança Charles Tillon, le 17 juin 1940, depuis le moulin du Moulineau à Gradignan.

L’appel de Charles Tillon, du moulin du Moulineau, et celui du général de Gaulle, de Londres le 18 juin 1940, sont toujours actuels dès lors qu’ils avaient pour but de lutter et de rassembler contre l’inacceptable. L’un comme l’autre, isolés au départ, rebelles même par rapport à leur milieu, mirent sur pied les forces pour libérer le pays. Charles Tillon, dans le droit fil de son appel du 17 juin 1940, contribua dès mai 1941 à la création de l’Organisation Spéciale (OS), précédant celle des Francs-Tireurs Partisans dont il devint le chef d’état-major jusqu’à la Libération. Sous son impulsion, les FTP rassemblèrent des milliers de patriotes de toutes origines pour former l’un des plus importants mouvements de la Résistance intérieure, qui se plaça en avril 1943 sous les ordres du représentant militaire en France du général de Gaulle.

La cérémonie, sur les lieux mêmes où était hébergé clandestinement Charles Tillon, se tiendra le Vendredi 17 juin 2016, à 18h, au parc municipal RenéCanivenc, 53, rue du Moulineau, à Gradignan.

PCF HAUTE LANDE

Fête de la ruralité La section PCF Haute Lande organise la FETE DE LA RURALITE, le samedi 27 août 2016, au lieu-dit LASSUS à SAINT-SYMPHORIEN. À partir de 10H30 : Débats, repas, animation musicale, livres.

(Programme détaillé prochainement) Retenez cette date ! Et d’ores et déjà inscrivez-vous en contactant : Julien RUIZ 06 83 59 90 79 // DULON- LAGARDERE 09 61 39 29 58 Guy BORDENAVE 06 01 41 22 08

Carnet SECTION RIVES DE DORDOGNE. Notre camarade Jean Michel TAFFARD nous a quitté le week end de la fête de l’Huma dont il fut un acteur durant de nombreuses années. Retraité cheminot, très engagé dans la vie associative et politique de sa commune, il était un militant actif avec un franc parler. Nous étions nombreux à l’accompagner et à lui rendre hommage, ce jeudi 26 mai à St Germain du Puch. Les communistes des Rives de Dordogne renouvellent leurs sincères condoléances à tous ses proches.

Les Nouvelles 2 juin 2016 • 7

CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

CINÉ-MÉMOIRE

par Gérard Loustalet Sens

« Fragments de vies » au port de Bordeaux

Alain Monseigne, Serge Barbé, Philippe Dufilh, Jean-Louis Leymergie, Max Tauzier, Alain Merlet, Jean-Pierre Clapier, Jacques Salles, étaient invités à la Bourse du travail, à Bordeaux

« Fragments de vies » est le titre d’un film réalisé en partenariat par l’association Mémoire de Bordeaux Métropole et l’IHS CGT 33 sur les salariés du port du Bordeaux, film présenté à la Bourse du travail le 26 mai dernier. 80 personnes assistaient à la représentation.

L’IHS CGT 33 est adhérent à la Mémoire de Bordeaux Métropole, laquelle est adhérente à l’IHS 33.

Cette reconnaissance mutuelle a nourri plusieurs contacts dont la participation de l’IHS à une exposition de photos sur les transports à Bordeaux en 2013. En 2014, le « groupe maritime de la Mémoire » a décidé d’engager un travail de collecte historique sur l’activité portuaire et l’évolution des métiers au Port de Bordeaux entre les années 1970 et 2000. Il s’est tourné vers l’IHS pour recueillir une partie de l’histoire humaine, au travers de témoignages des salariés du Port et de l’Estuaire girondin.

Très intéressé par la démarche, l’IHS Cgt 33 a sollicité quelques syndicats et personnes concernés, pour des interviews. Huit anciens militants (dockers, ouvriers, marins, plus deux salariés des activités portuaires, une raffinerie et une société de construction de plate forme offshore) ont répondu aux quatre mêmes questions. : « Quel a été ton cursus professionnel ?

Quelles évolutions dans ton métier et pourquoi à ton avis ? Quel a été ton engagement social au travail ? Quels enseignements de vie en as tu tiré ? » Huit heures d’interviews ont été réalisées conjointement par les deux partenaires et précieusement conservées aux archives. Un DVD de 50 minutes a été présenté ce 26 mai aux adhérents de la Mémoire de Bordeaux et aux syndicalistes Cgt, invités conjointement à la Bourse du travail.

Ainsi, anciens du port et leurs familles, gens du quartier, universitaires enseignants et étudiants, militants, simples curieux nouvellement arrivés à Bordeaux et qui ignoraient tout

de l’activité du port sur ce qui est la promenade des quais aujourd’hui, ont appris beaucoup des témoignages de ces anciens professionnels attachés à leurs métiers et à leurs entreprises.

Quelques paroles fortes de ces témoignages humains, sincères, concrets, reconnus partiels, quelquefois partiaux et qui appellent compléments, voire avis différents.

D’un originaire de ce quartier : « - À Bacalan, on était soit à la raffinerie de sucre, soit au Port autonome, soit docker… » L’évolution en baisse des trafics et des emplois ? « C’est la mécanisation, la modernisation, la mondialisation, les nouvelles technologies mais aussi le manque de volonté politique de conserver un grand port contre les choix européens ». « La fermeture de la Schell Pauillac a été un immense gâchis » « Ne pas utiliser l’amiante (chez Ponticelli, ndlr) était une faute professionnelle, mais on a gagné, même si cela a été long et difficile » « On luttait contre l’exploitation des marins étrangers. » « Les rapports étaient durs avec l’employeur mais le dialogue permettait d’avancer. » « C’était la solidarité qui primait. » « On a essayé de préserver ce que les anciens nous avaient légué. » L’IHS CGT 33 est prêt à assurer d’autres représentations, selon la demande. Une expérience à renouveler pour que l’histoire serve à ceux qui luttent aujourd’hui.

Jean Lavie

DU 3 AU 5 JUIN

Fête de la Morue à Bègles S’inscrivant parmi les événements majeurs de la vie culturelle en Gironde, la Fête de la Morue rappelle chaque année, depuis 1996, les liens indéfectibles qui existent entre l’histoire de la ville et le commerce de ce poisson. Cette 21e Fête de la Morue est placée sous le signe des Artisans et des Artistes ; une même racine lexicale pour désigner ceux qui mettent leur

habilité manuelle au service de leur imagination, de leur savoir-faire et de leur génie créatif. Bègles, une longue tradition ouvrière ponctuée de résistances et de conquêtes sociales reste inscrite dans la mémoire collective.

Tout le programme sur : fetedelamorue.mairie-begles.fr (Restauration au stand du PCF, voir page 7)

NUIT DEBOUT BORDEAUX

Les rendez-vous de fin de semaine JEUDI 2 JUIN - 18h30 : Assemblée Populaire de Nuit Debout Partout, Forum (Talence, accès Tram B). La commission Nuit Debout Partout. w w w.facebook.com/ events/1615139078761207/ VENDREDI 3 JUIN - 19h00 : Manifestation nocturne contre la loi « travail » et son monde, place Pey-Berland. Collectif de lutte 33. www.facebook.com/events/285700501784665/

SAMEDI 4 JUIN - 16h30 : Réunion d’organisation de Nuit Debout Bordeaux, place de la république ; 18h30 : Assemblée Populaire Nuit Debout Bordeaux : « Quel regard porter sur l’autre ? » ; 21h00 - 22h00 : Concert de Mista Clean et Dallas du WAV Gang ; 22h00 - 23h00 : Open-mic Place de la République (Bordeaux).

Nuit Debout Bordeaux. www.facebook.com/events/274735239541021/

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 2 juin 2016

ANNONCES LÉGALES TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL S.C.I. de LAVENAUD Siège social : 9 la Poule 33410 RIONS RCS BORDEAUX 453 548 737 L’AGE en date du 19/05/2016 a décidé le transfert du siège social et de modifier en conséquence l’article 4 des statuts.

Ancienne mention : 9 La Poule 33410 RIONS Nouvelles mention : Résidence Guynemer – 6 rue Jeanne Lejeune 33520 BRUGES La modification sera faite au Greffe du Tribunal de Commerce de BORDEAUX. Pour avis Les gérants AVIS DE CONSTITUTION Aux termes d’un acte sous seing privé en date du 18 mai 2016, il a été constitué une société.

Forme : Société par actions simplifiée (SAS) Dénomination sociale : HOLDING AGALEXI Objet social : Acquisition, gestion de toutes participations dans toutes sociétés françaises ou étrangères ainsi que de biens immobiliers. Prestations de services de toutes natures au profit de filiales et participations.

Siège social : 36 rue de Tauzia 33800 BORDEAUX Durée : 99 ans à compter de son immatriculation Capital : 264 180 € divisé en 8 806 actions de 30 € de nominal Admission aux assemblées et exercice du droit de vote : chaque actionnaire est convoqué aux Assemblées. Chaque action donne droit à une voix.

Clauses d’agrément : Les actions sont librement cessibles entre actionnaires uniquement avec accord du Président de la société.

Président : SAUTEREAU Dominique domicilié 30 rue du 4 Août 36100 ISSOUDUN Immatriculation : RCS de BORDEAUX Pour avis, le Président

La laïcité falsifiée Qu’on le veuille ou non, qu’on le regrette ou pas, rien dans la loi de 1905 ne permet d’interdire ce qu’on appelle le « voile islamique » dans l’espace public. Bien au contraire, cette loi garantit le libre exercice du culte et « ses manifestations extérieures sur la voie publique ».

L’hystérisation des débats sur cette question a donc bien d’autres enjeux qu’une laïcité dont les fondements sont largement méconnus, en particulier par ceux qui, pour des raisons de basse politique, viennent de la découvrir. Sait-on, par exemple, que le mot « laïcité » ne figure même pas dans la loi de 1905 laquelle entend seulement assurer la liberté de conscience par la séparation des Eglises et de l’Etat ? On sait aussi que cette loi ne s’applique pas, pour des raisons historiques, à l’Alsace-Lorraine, sans que cela émeuve apparemment nos récents convertis à la laïcité intégrale. Certes, il y a sans doute des laïques de tradition qui, de bonne foi, peuvent s’alarmer de ce qu’ils pensent être des atteintes aux principes laïques. Il importe donc de revenir à l’origine du débat et d’apprécier la réalité ou l’importance des dangers ainsi présentés .

Au début était… le Front national ! C’est en 2010 qu’est élaboré le stratagème : rendre honorable la haine antiimmigrés en la travestissant en défense de la laïcité.

On verra des intellectuels, parfois supposés de gauche mais toujours idiots utiles du FN, se laisser prendre complaisamment au piège. Dès 2011, l’ineffable dame Badinter -phare officiel d’une pensée féministe pas trop dérangeante-, n’étant pas à une sottise près, proclamait que « en dehors de Marine Le Pen plus personne ne défend la laïcité ». Les bons esprits allaient se ruer dans la brèche : quel bonheur de pouvoir enfin vilipender les Arabes en toute bonne conscience en débattant noblement de laïcité et en dissertant gravement sur un « problème musulman » vendu dans l’opinion à coup de sondages préconstruits (voir Abdelalli Hajjat et Marwan Mohamad, Islamophobie. Comment les élites françaises construisent le problème musulman, La Découverte, 2013, I.2. « Chiffrer l’islamophobie »).

On sait que Sarkozy y mit plus que du sien, de sa calamiteuse foucade sur « l’identité nationale » aux gaîtés verbales de Guéant… Et c’est toute une « nouvelle laïcité » qui se met alors en place sous les applaudissements d’intellectuels médiatiques se présentant en hérauts incompris de la lutte contre la « bien pensance antiraciste »… Une laïcité « UMPenisée » et « falsifiée » pour reprendre les qualificatifs de Jean Baubérot (La laïcité falsifiée, La Découverte, 2014)… Une « laïcité » qui ne cherche même plus à cacher son aversion pour une religion précise, l’Islam, dont elle fait une cible permanente… Une « laïcité » dont la marque glorieuse serait la célébration des « apéros saucisson- pinard »…

C’est dire la hauteur de vue de ces nouveaux laïques !

Cette laïcité méprisante, stigmatisante et, pour tout dire, imbécile se fonde sur un mythe, celui de « l’islamisation ». Raphaël Liogier analyse en quatre étapes la mutation du regard européen sur l’Islam : « le regard fasciné surtout caractéristique du XIXe siècle, le regard méprisant caractéristique du XXe siècle puis le regard effrayé à partir des années 1980 et enfin aujourd’hui le regard paranoïaque (…). Au XXIe siècle, le musulman devient la figure centrale de l’altérité indésirable, et par surcroît doué du désir d’anéantir l’Europe » (Le mythe de l’islamisation, Le Seuil, 2012, p.32). Cette vision paranoïaque se fonde sur une série de fantasmes (un fantasme, rappelons- le, est, en psychanalyse, un scénario imaginaire) fondant une véritable théorie du complot dont nous verrons les détails. Houellebecq l’a repris en une fiction assez grossière dans son roman Soumission où il narre laborieusement comment le chef d’un parti musulman devient président de la République… A vrai dire, on voit bien qu’il ne croit pas un mot de ce qu’il raconte et il faut être bien pourvu en crétinisme islamophobe pour le prendre au sérieux.

Pour Houellebecq la principale conséquence de cette prise de pouvoir serait relative à l’habillement féminin, avec en particulier la disparition des shorts qui rendrait « impossible » la « contemplation du cul des femmes » (p.177). Voilà qui élève incontestablement le débat !