Jeudi 25 août 2016 - N° 2165 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
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9 - 10 - 11 SEPTEMBRE 2016
TROIS JOURS POUR REFAIRE LE MONDE. Fête de l’Humanité PARC DE LA COURNEUVE
ACTUALITÉ ITALIE
AGRICULTURE
Un puissant séisme a frappé le centre du pays
Les éleveurs tiennent tête à Lactalis Pendant que l’industriel engrange un chiffre d’affaires record, les producteurs, contraints de vendre leur lait à perte, manifestent devant son siège, à Laval, pour réclamer un prix juste.
L’Humanité annonçait le mercredi 24 août au matin sur son site qu’un puissant tremblement de terre avait secoué le centre de l’Italie aux premières heures, faisant tomber des bâtiments et causant la mort d’au moins dix personnes. Le maire d’Amatrice a fait état de dégâts importants. « La moitié de la ville est partie », a déclaré Sergio Pirozzi à la RAI. « Il y a des gens sous les décombres (…). Il y a eu un glissement de terrain et un pont pourrait s’effondrer. » L’USGS, l’institut américain de géophysique, a chiffré à 6,2 la magnitude du séisme qui s’est produit peu après 03h30 (01h30 GMT) et dont l’épicentre a été situé près de la ville de Norcia en Ombrie. Les services de la protection civile ont qualifié le tremblement de terre de « grave ». À Rome, située à 170 km environ de l’épicentre du séisme, de fortes secousses ont réveillé les habitants de la capitale. Les meubles ont tremblé et la lumière a vacillé dans une grande partie du centre de l’Italie. Une réplique d’une magnitude de 5,5 a touché la même région une heure après la secousse initiale. BORDEAUX MÉTROPOLE
Dématérialiser sans déshumaniser Depuis cet été, les communes de la Métropole ont la possibilité de faire passer une partie des demandes de titre de transports gratuits, par Internet. Une mesure qui pose question si elle déshumanise le travail des centres communaux d’action sociale (CCAS) mais qui peut aussi faciliter la vie aux demandeurs. Pour le groupe des élus-es communistes, Max Guichard a surtout estimé qu’il fallait être vigilant sur les moyens humains à disposition des CCAS. « En toute circonstance, nous estimons qu’il faut privilégier le contact humain afin de développer le lien social dans notre société. De ce fait, nous partageons les inquiétudes que d’autres viennent d’émettre sur cette absence de lien avec cette simple dématérialisation. Cependant, nous ne sommes pas non plus pour alourdir les démarches administratives de certains de nos concitoyens qui parfois sont ballottés d’un service à un autre. Il nous semble que, sur cette question, il faut laisser le choix, soit du passage au CCAS, soit du règlement par internet. Il est en tout cas un argument que nous ne pouvons entendre, c’est celui du manque de personnel. Vous connaissez notre attachement au service public, nous pensons qu’il faut donner les moyens aux CCAS de fonctionner. Nous voterons donc pour cette délibération. »
Ils sont arrivés à plusieurs centaines dès lundi soir devant le siège de la société Lactalis, à Laval (Mayenne). Les producteurs laitiers, s’estimant floués par le numéro un mondial du secteur du lait, étaient déterminés à obtenir un prix juste et comptaient bien tenir le siège de l’usine pendant plusieurs jours avec tracteurs et matériel agricole. Alors qu’ils devraient être payés entre 340 et 380 euros pour 1 000 litres de lait produits, les éleveurs ne touchent même pas 240 euros pour cette même quantité. Et comme il faut bien vendre le lait de vaches traites deux fois par jour, les producteurs n’ont pas d’autre choix que de le céder au prix imposé par Lactalis et les industriels laitiers… quitte à perdre de l’argent à chaque litre de lait vendu, allant jusqu’à décourager des éleveurs de poursuivre leur activité. Le président de Lactalis classé 13e fortune de France
À l’inverse, Lactalis (qui produit les marques Bridel, Lactel ou encore Président) jouit d’une santé économique insolente et préfère payer des
amendes plutôt que de dévoiler ses comptes. Le seul montant connu est son chiffre d’affaires : 17 milliards d’euros. Trois fois plus qu’il y a dix ans. Le moins que puisse dire Pascal Clément, président de la section laitière de la Fédération régionale des syndicats agricoles (FRSEA) du Grand Ouest, à propos de Lactalis, c’est que « le partage de la valeur ajoutée n’est pas dans son ADN ». Son président, Emmanuel Besnier, est d’ailleurs classé par la revue Challenges comme la 13e fortune de France. Mais le syndicaliste pointe aussi la responsabilité des autres industriels laitiers : Sodiaal, Bel, Bongrain, etc. Autant d’acteurs qui suivent la politique d’achat du major du lait, prétextant que les voisins européens vendent leur lait encore moins cher. Une situation « intenable », pour Matthieu Herguais, responsable du syndicat Jeunes Agriculteurs des Pays de la Loire. L’éleveur estime que cette manifestation pourrait bien être celle de la dernière chance pour beaucoup de ses confrères, soulignant que des centres de gestion lui ont annoncé que 40 % des exploitants dont ils gèrent les comptes dégageaient à peine 4 000 euros de revenus à l’année. « Pour des jeunes qui s’installent, qui ont fait des investissements lourds et qui ont un projet économique et de vie, ça ne peut pas durer », confie le syndicaliste, qui élève des vaches laitières et allaitantes
En trente ans, le prix de vente du lait s’est effondré de moitié. Une dégradation qui s’est accélérée notamment avec la dérégulation totale du marché à la suite de l’abandon des quotas laitiers par l’Union européenne et validée en France sous la présidence de Nicolas Sarkozy, lorsque Bruno Le Maire était ministre de l’Agriculture. L’offre de lait a alors dépassé la demande, d’autant que des prévisions d’exportation vers la Chine et la Russie ont dû être revues à la baisse du fait de la réduction des achats de la première et de l’embargo décidé par la seconde. C’est ainsi que le prix du lait s’est effondré, n’empêchant pas les industriels de conserver, voire d’augmenter leurs marges. La Confédération paysanne, qui ne participe pas à l’action devant Lactalis, souhaite mettre en place des mesures pour les éleveurs au niveau européen, avec une réduction imposée de la production, couplée à des prix renforcés sur les premiers litres. « Il faut instaurer un tunnel de prix qui garantisse un prix minimum pour les producteurs européens », estime le syndicat paysan. Avec l’article d’Olivier Morin dans l’Humanité du 23 août
Sarkozy sort du buisson
Tarifs des transports : oui à la solidarité
2 • Les Nouvelles 25 août 2016
Garantir un prix minimum pour les producteurs européens
IDENTITÉ NATIONALE
BORDEAUX MÉTROPOLE
Le conseil de métropole du mois de juillet a adopté de nouvelles mesures pour faciliter l’accès des demandeurs d’asile aux transports en commun. Un dispositif évidemment remis en cause par l’extrême-droite. Au nom du groupe des élus-es communistes, Jacques Padie a soutenu ces mesures et donné son appréciation sur la mise en place de la tarification solidaire qui devrait avoir lieu d’ici la fin 2016. « Nous apprécions cette délibération qui permet aux demandeurs d’asile d’avoir accès au dispositif de tarification solidaire. Il nous apparaît légitime, nécessaire pour ces hommes et ces femmes d’avoir accès au droit de transport. Je sais que quelques esprits chagrins y trouveront des choses à redire mais, en fait, dès qu’il est question de solidarité avec des étrangers, ils s’étranglent. Pour notre part nous restons fidèles à la France telle qu’elle s’est construite, c’est à dire une terre d’accueil pour ceux qui souffrent. Nous laissons les autres à leur fantasme. Nous souhaitions également faire une remarque plus générale sur la question des tarifs puisque nous examinons aussi, dans ce conseil le rapport comptable de notre délégataire et qu’en Bureau, a été évoquée la question de la tarification solidaire. Pour notre part, nous restons convaincus que l’augmentation tarifaire régulière pratiquée par notre établissement est non seulement injuste mais aussi une erreur pour le développement de nos transports. Nous restons convaincus que, pour répondre, tant aux défis sociaux qu’environnementaux, il nous faut une politique offensive sur l’offre de transport – et c’est ce que nous avons mis en œuvre lors de nos dernières décisions en conseil – mais aussi une pratique tarifaire très offensive. Les expériences de Strasbourg et Grenoble en matière de tarification solidaire montrent leur efficacité comme le révèle le rapport en bureau d’hier soir. Nous pensons, pour notre part, que nous devons élargir à l’ensemble de la population cette ambition tarifaire, afin de permettre à de nombreux habitants de notre agglomération de délaisser la voiture et de se tourner vers les transports en commun. Ces quelques remarques faites, nous voterons pour la délibération. »
près d’Angers (Maine-et-Loire).
Un dessin de 2010, paru dans Siné Hebdo, et "toujours tristement d'actualité" commente son auteur Marc Large sur les réseaux sociaux.
L’Éditorial par Patrick Apel-Muller, l’Humanité du 24 août Le logiciel Buisson* est toujours là. Exaltation d’une identité surannée, alimentation des peurs pour faire naître le besoin d’autorité, stigmatisation des populations venues de l’immigration, détestation de la démocratie sociale… Le conseiller occulte avait, on le sait, beaucoup écouté Nicolas Sarkozy, mais c’est l’ancien président qui a retenu la leçon. À peine sorti du bois, il repart
aux trousses du FN. Il a même repris le slogan du groupuscule d’extrême droite les Identitaires, « Maintenant on ne recule plus ». Sa dénonciation de l’islam, assimilé à un intégrisme qu’il a souvent encouragé comme le montre notre enquête, œuvre à la dissolution de la République, réduite à des communautarismes hostiles, à des libertés enserrées de barbelés, à des citoyens de première ou de seconde classe. Cet acharnement à diviser les milieux populaires est à ses yeux le plus sûr
chemin pour accélérer la régression sociale engagée par le pouvoir actuel : suppression des 35 heures et même d’une durée légale du travail, report de la retraite à 64 ans, doublement du CICE, cette allocation pour grandes fortunes dont l’usage n’est jamais vérifié, suppression de 300 000 emplois de fonctionnaires, réduction de 100 milliards d’euros des budgets des services publics et de la fonction publique… Dans la frénésie libérale qui s’est emparée des postulants de droite, Nicolas Sarkozy tient sa place et rivalise avec Alain Juppé ou François Fillon. Il y ajoute une si forte dose de populisme sécuritaire que François Hollande l’a, sans délai, désigné comme son rival préféré. Comment mieux faire oublier le bilan calamiteux de ce quinquennat qu’en agitant l’épouvantail qui pourrait faire pire encore ? Comme si Nicolas Sarkozy n’avait pas puisé l’énergie pour faire un deuxième tour de piste dans la conversion libérale du président ou les dérives autoritaires du premier ministre ! Soyons-en sûrs, l’intérêt bien compris de l’Élysée et le choix de la saturation médiatique vont nous servir du Nicolas Sarkozy matin, midi et soir. Décidément, il est temps de changer de régime… * Patrick Buisson, journaliste et historien français, conseiller de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy
ACTUALITÉ
Editorial
PROFITS
La France, médaille de bronze de la finance En 2016, les actionnaires devraient se partager quelque 1 028 milliards d’euros, soit la moitié de la richesse produite dans l’Hexagone. Championne d’Europe, la France se distingue. Nausée matinale, après la publication des dividendes versés dans le monde au cours du deuxième trimestre de cette année. Selon Henderson Global Investors, les actionnaires des 1 200 plus grosses entreprises du monde se sont partagés entre avril et juin 372 milliards d’euros. 8,6 milliards de plus qu’au deuxième trimestre 2015 (+ 2,3 %). Si bien que l’année en cours devrait rapporter au total quelque 1 028 milliards d’euros de dividendes partout dans le monde, soit près de la moitié des richesses produites en France. Un chiffre toutefois décevant pour ce cabinet, qui tablait sur des dividendes atteignant 1 046 milliards d’euros en 2016. Personne pour dénoncer le gavage. Les actionnaires se goinfrent en toute impunité. Infâme quant on sait que 239 milliards d’euros par an d’investissement pendant les quinze
prochaines années permettrait d’éliminer la faim dans le monde d’ici à 2030, dixit l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et qu’en 2015, 700 millions de personnes vivaient avec moins de 1,70 euro par jour. Dans son rapport publié en début d’année, l’ONG Oxfam démontrait que seules 62 personnes détiennent autant que la moitié de la population, alors qu’en 2010 ils étaient 388. De telle sorte que la moitié la plus pauvre a bénéficié de moins d’1 % de l’augmentation totale des richesses mondiales depuis 2000. Et, une fois n’est pas coutume, c’est en Europe que les actionnaires se goinfrent le plus avec 124,1 milliards d’euros accumulés en seulement trois mois, en hausse 4,1 % par rapport au deuxième trimestre 2015. Un pays se distingue particulièrement, celui où la finance n’a plus rien à craindre : les dividendes français « ont augmenté de 11,2 %, pour atteindre 40 milliards de dollars (35 milliards d’euros - NDLR), un résultat que seuls les Pays-Bas et la Corée du Sud ont réussi à surpasser, même si la contribution de ces
derniers au total général mondial a toutefois été bien inférieure à celle de la France », affirme Henderson Global Investors. Les salaires, eux, chutent
Si les profits culminent, les salaires, eux, chutent. Au deuxième trimestre, le salaire brut de base, en clair le salaire sans les primes et sans les heures supplémentaires, a progressé moins vite que l’inflation (0,3 % contre + 0,6 % pour la hausse des prix). Mais peu importe pour le gouvernement, qui après les 33 milliards d’euros prévus en 2016 pour le CICE et le pacte de responsabilité s’apprête à baisser l’impôt sur les sociétés progressivement pour passer son taux de 33,3 % à 28 %. Le président de la République a toutefois précisé que cette modification ne s’appliquerait pour le moment qu’aux PME. Mais c’est oublier que grand nombre d’entre elles sont des filiales de grands groupes ou des entreprises sous-traitantes. Clotilde Mathieu pour l’Humanité
RENTRÉE SCOLAIRE
Gratuite l’école ? n’envisagent pas une scolarité sereine, conforme aux attentes de l’éducation, sans ordinateur. Ils n’ hésitent pas à s’endetter pour cela. On sent qu’ il s’agit pour eux de donner toutes les chances de réussite à leurs enfants. L’enjeu est tellement fort », explique Marie-France Martin, la présidente de CSF. L’allocation de rentrée au comptegouttes
On l’affirme depuis les lois Jules Ferry, soit 135 ans : l’école est gratuite. Enfin, presque. Une longue liste de dépenses à la charge des familles contredit ce principe. J - 7 pour la rentrée. Plus de 12 millions d’élèves de tous niveaux vont reprendre le chemin de l’école jeudi 1er septembre. Les effectifs lycéens progressent de nouveau cette année, avec 58 000 élèves supplémentaires attendus. Pour les familles, la rentrée est souvent une galère. Fournitures, activités facultatives, cantine, coopérative, photo de classe, voyages scolaires, transports, activités périscolaires (TAP) organisées par les mairies mais payantes pour la moitié des écoliers, la liste des dépenses à la charge des familles est lourde. La Confédération syndicale des familles vient de rendre publique son enquête annuelle sur le coût de la rentrée scolaire. Les prix s’envolent.
Selon les calculs de l’association, l’augmentation du coût de la rentrée scolaire frise les 2 %. Le seul poste des fournitures fait un bond de 3,67 %, avec une hausse de près de 7 % pour la classe de 6e. Pour un collégien, la facture s’élève à 187 euros, contre 166 euros en 2015. Elle est particulièrement lourde pour les lycéens des filières techniques et professionnelles, issus pour la majorité de familles démunies. Le CSF estime le coût de leur rentrée à près de 700 euros. La CSF déplore en particulier la hausse continue du coût des tenues de sport (+ 2,99 %), alimentée par le marketing agressif des marques. Et comme chaque année les longues listes de fournitures parfois demandées aux parents des élèves de certains établissements. S’y ajoute l’achat désormais incontournable d’un ordinateur, notamment à l’entrée en 6 e. « Nous avons évalué à 600 euros le montant moyen de cet investissement. Les parents
Le jeudi 18 août, 2,8 millions de familles ont reçu l’allocation de rentrée scolaire pour l’année 2016-2017. Cette aide attribuée sous conditions de ressources doit permettre aux parents d’enfants scolarisés, âgés de 6 à 18 ans, de faire face aux dépenses de la rentrée scolaire. Dans les faits, seuls 54 % des enfants en bénéficient. Son montant varie en fonction de l’âge. Elle s’élève à 363 euros pour les enfants de 6 à 10 ans, 383,03 euros pour les enfants de 11 à 14 ans et 396,29 euros pour les enfants de 15 à 18 ans. Les associations familiales ne demandent pas l’augmentation de l’ARS mais la mise en cohérence de ses montants avec la facture de rentrée de chaque niveau scolaire. L’association familiale relève quand même que les moins pauvres des pauvres ont de moins en moins accès aux prestations malgré l’augmentation des dépenses. « Dans ce cas, la gratuité n’existe pas », s’est alarmée Aminata Koné, secrétaire générale de la Confédération syndicale des familles.
Ce que cache le « burkini » Le débat sur le « burkini » mené tambour battant dans les médias dominants révèle la période sombre que nous traversons. Il clive et contribue, tel qu’il est mené, à déchirer un peu plus notre société. Les questions essentielles des droits des femmes, de la laïcité, de la lutte contre le terrorisme sont ici détournées à des fins populistes. La droite stigmatise une partie de notre peuple et désigne un ennemi de l’intérieur, elle avance les mesures les plus sécuritaires, elle divise notre peuple. Le gouvernement, par la voix de son premier ministre s’embourbe dans cette polémique plutôt que d’aborder les sujets qui préoccupent les français. La droite et le PS éludent par ce débat caricatural les questions essentielles. Le Front National n’a plus qu’à attendre patiemment. Les partisans d’un islam rétrograde et réactionnaire se frottent les mains. Toute parole d’apaisement, toute idée progressiste est rendue inaudible par les cris de la meute. Des millions de français se désolent de ce triste débat et la peur s’insinue un peu plus, partout. Nous vivons une période sombre qui se prolongera tant qu’il n’y aura pas de montée en puissance du mouvement social, l’irruption dans le débat des aspirations populaires à vivre mieux. À gauche, comme si de rien n’était, on assiste à la multiplication des candidatures à l’élection présidentielle, nous en sommes à potentiellement 6 en plus de celle de François Hollande. Toutes les autres ont un point commun, elles condamnent et tirent à boulets rouges sur le bilan du quinquennat. Cela fait-il projet et mouvement ? Rien n’est moins sûr. On ne peut en rester à un débat de personnes, de chapelles, c’est la mise en œuvre d’un macabre scénario pour 2017 alors qu’il est nécessaire et urgent de rassembler le monde du travail, la jeunesse, toutes celles et ceux qui veulent une alternative de gauche à cette politique autour de contenus en rupture avec ce qui est mené depuis plus de 30 ans. Toutes ces candidatures disent vouloir rassembler mais cela ne peut se faire autour d’un homme ou d’une femme providentielle. Il faut, à l’opposé de ce qui se dessine, mener d’abord un débat sur les contenus d’une politique qui réponde aux enjeux fondamentaux du monde, aux problèmes que rencontrent quotidiennement les français : emploi, pouvoir d’achat, accès aux soins, se loger, se nourrir, se former, se déplacer. Vivre en sécurité dans un monde en paix, disposer de son temps, conquérir de nouveaux droits, faire reculer les discriminations, le racisme. Toutes ces questions soulèvent les contradictions fortes qui traversent les forces de progrès, mais il est nécessaire d’y répondre, et d’y répondre collectivement pour tenter de les dépasser. En somme, il s’agit de se dire dans quelle France voulons-nous vivre ? C’est ce qu’ont fait des milliers de personnes cet été avec le questionnaire « Que demande le peuple ? ». La fête de l’Humanité, populaire et politique, a la vocation de rassembler l’ensemble des forces de progrès et le peuple dans un débat riche, nourri de l’apport de chacun. Dans ce contexte inédit, elle sera un moment décisif pour la construction d’une véritable alternative, d’un espoir de changement réel. Sa réussite, à laquelle travaillent les communistes depuis des semaines serait plus qu’une éclaircie dans un ciel de plomb.
Sébastien Laborde secrétaire départemental, et membre du conseil national
Les Nouvelles 25 août 2016 • 3
SANTÉ CONSULTATION DE MÉDECINE GÉNÉRALE
TRIBUNE
Les vraies questions
L’accès aux soins, la question cruciale pour les patients
Communiqué du PCF du 23 août Un projet d’accord se dessine autour du montant de la consultation à 25 euros pour la médecine générale. Cette situation nous amène plusieurs commentaires. Tout d’abord il est indispensable que le montant de la rémunération des médecins comme des professionnels paramédicaux soit déterminé par un accord majoritaire à l’issue d’une négociation avec les organisations représentatives…
La demande de revalorisation est légitime au vue de la durée de formation et des responsabilités. En complément, nous portons une proposition de remboursement à 100 % par la Sécurité sociale ce qui induit une convention unique et la suppression des dépassements d’honoraires. Enfin, il est indispensable d’augmenter de manière sensible et durable le nombre de médecins et de paramédicaux en formation…
DÉBAT DU PCF À LAMOTHE-MONTRAVEL
Avis de mise à mort de l’organisation sanitaire dans le pays
À l’occasion de la fête à LamotheMontravel, le 15 août, Maryse Montangon, membre de l’exécutif départemental, du Conseil national et responsable de la Commission Santé du PCF animait un débat sur les groupements hospitaliers installés par la loi Touraine depuis le 1er juillet. Maryse Montangon a rappelé qu’en application de la loi Touraine, la carte du pays est restructurée en termes d’organisation de l’offre de soins avec des Groupements hospitaliers de territoires, installés depuis le 1er juillet. « Il y en a 135 à la place des 1 200 établissements sanitaires publics et du millier d’établissements médicosociaux publics. C’est une restructuration sans précédent. Dans le silence, comme pour tous les mauvais coups… Les hôpitaux publics perdent en quelque sorte tout ce qui leur restait d’ indépendance et de possibilité de s’exprimer ou d’exprimer un avis non conforme. Bref, d’exister en tant que personne morale. Ils deviennent des services appendiculaires de superstructures pilotées directement par les ARS. » La responsable communiste a rappelé que seules des luttes importantes dans quelques établissements, essentiellement psychiatriques, leur ont permis d’échapper à l’obligation d’adhésion à un groupement ou de gagner un sursis de quelques mois. « Cette évolution forcée suscite à juste titre de fortes inquiétudes parmi les professionnels de santé, d’autant 4 • Les Nouvelles 25 août 2016
qu’elle marginalise élus locaux et personnels hospitaliers et s’accompagne de pressions insupportables. Pourtant les établissements de santé sont inscrits depuis longtemps dans une démarche coopérative. Ils travaillent, et entretiennent des relations étroites avec la médecine de ville et les autres partenaires du champ sanitaire, social et médico-social. » Pour Maryse Montangon, le but de la réforme est surtout budgétaire. Il est guidé par l’objectif de réduction des dépenses publiques de santé inscrit à l’ONDAM (objectif national des dépenses d’assurance maladie) pour plus de 10 milliards d’euros. « La rentabilité de l’offre de soins prime sur la recherche de l’excellence médicale. En amplifiant la concentration dans certains établissements de santé, les GHT aggravent la désertification médicale des territoires périurbains et ruraux. » Le débat à Lamothe-Montravel a mis en exergue l’entrée en résistance du Pcf et de ses élu-e-s, du Front de Gauche, et de toutes celles et ceux qui sont attaché-e-s à la réponse aux besoins de la population. Des contacts ont été pris pour organiser la riposte en Gironde et en Dordogne. « Il faut développer le service public de proximité, les coopérations réellement mutuellement avantageuses, aller résolument vers une sécurité sociale qui rembourse à 100% les soins prescrits, mettre en place un pôle public du médicament et un pôle public de l’autonomie… Il faut une politique réellement de gauche ! » a conclu l’intervenante.
Numerus clausus, pénurie de médecins… par Gilles Pichavant syndicaliste CGT, élu mutualiste, l’Humanité du 12 août. Il devient aujourd’hui quasiment impossible d’obtenir un rendez-vous dans les vingt-quatre heures chez un généraliste, dans une majorité de régions. Pour obtenir un rendez-vous chez un dentiste, un ophtalmo, un spécialiste en général, il faut attendre six mois au minimum. Mais ce qu’il y a de pire dans la situation, c’est qu’il devient difficile, pour un patient ou une patiente qui perd son médecin référent, d’en retrouver un autre. Je ne parle même pas de retrouver un gynécologue, car, là, la situation est catastrophique pour les femmes. (…) La question cruciale, aujourd’hui, en matière de santé, au-delà de la question du remboursement des frais et du tiers payant, c’est l’accès au soin. « Nous sommes face à une aggravation de la fracture sanitaire. Un électrochoc s’impose ! » a lancé le 29 juin dernier le président de l’association de consommateurs UFC-Que choisir : « Il est temps que ce débat soit pris à bras-le-corps par les pouvoirs publics ! » a-t-il ajouté. Confortant ce que ne cesse de dire la CGT, l’UFC-Que choisir déplore « un recul de l’accès aux soins, aux tarifs de la Sécurité sociale, pour plus de 30 millions de Français », particulièrement depuis quatre ans. Ces résultats sont issus d’une étude sur l’offre de soins de ville de quatre spécialités : généralistes, pédiatres, ophtalmologistes et gynécologues (lire
ci-dessous). Lorsqu’on se connecte sur la carte interactive de leur site, on découvre que la fracture sanitaire touche de plus en plus de secteurs. Mais ce que ne dit pas l’UFC-Que choisir, et que dénonce la CGT, c’est que cette fracture médicale a une cause : le numerus clausus. Nous sommes entrés dans une période où un très grand nombre de médecins, ayant atteint ou dépassé l’âge de 65 ans, partent à la retraite. Certes, la loi de modernisation du système de santé, dont le rapport moral nous vante le contenu, se présente comme ayant l’ambition d’améliorer cet accès au soin, mais elle fait l’impasse sur la formation de nouveaux médecins. Ceux qui partent aujourd’hui à la retraite sont les derniers à être entrés en 2e année de médecine avant la mise en place du numerus clausus, en 1971. La situation est dramatique, car, selon les propres chiffres du Conseil de l’ordre, 26,7 % des médecins généralistes ont aujourd’hui plus de 60 ans, soit plus d’un sur quatre, alors que 14,8 % seulement des médecins généralistes ont moins de 40 ans. Cela veut dire que, dans les cinq ans qui viennent, la population médicale française va subir un choc terrible qui va généraliser et aggraver la situation. On en connaît les raisons. Jusqu’en 1978, c’est-à-dire la dernière année où sont sortis du cursus de forma-
tion les étudiants entrés en 2e année médecine avant la mise en place du numerus clausus, on formait plus de 8 000 médecins tous les ans. En 2016, le numerus clausus ne dépasse guère les 7 000 places, alors que la population française a augmenté de 10 millions d’habitants entre 1978 et 2016. Mais, entre ces deux dates, la courbe s’est effondrée : on a baissé le numerus clausus jusqu’à un étiage inférieur à 3 600 médecins entre 1992 et 1999, pour ne le remonter très progressivement qu’à partir de l’an 2000. Si bien que la population médicale présente un aspect démographique similaire à celui de la population française à la suite de la guerre de 1914-1918. Cette pénurie de médecins a déjà des conséquences importantes sur la vie des gens, mais cela risque d’en avoir aussi en matière de gestion de toute l’architecture de la santé, de la Sécurité sociale au secteur hospitalier, en passant, bien évidemment, par les complémentaires santé. Au-delà des problèmes sanitaires que cela va créer, cette pénurie va contribuer à une hausse rapide et brutale des honoraires, car la santé n’est pas isolée des logiques de fonctionnement du monde économique, et une pénurie produit toujours une élévation des coûts. D’ailleurs, les annonces de hausse des honoraires pour les années futures ne le montrent-elles pas déjà ?
UFC–QUE CHOISIR
État des lieux de l’accès aux soins en France En 2012, l’UFC-Que Choisir avait publié un état des lieux inédit de l’accès aux soins en France, qui, en croisant ses dimensions géographiques et financières, mettait en lumière une inquiétante fracture sanitaire. Quatre ans plus tard, l’association rend publique sa nouvelle étude, notamment sous la forme d’une carte interactive librement accessible sur son site www.quechoisir.org. Elle rappelle que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait « fait des questions de dépassements d’honoraires et de désertification médicale des enjeux forts de son ministère » et que l’Assurance Maladie, « dans sa dernière convention médicale conclue en 2011 (avec un avenant important en 2012), affichait elle aussi de hautes ambitions en la matière ». Or UFC–Que Choisir fait deux constats. D’une part, « l’aggravation de la fracture sanitaire est manifeste ». « Jusqu’au tiers des Français
a aujourd’ hui des difficultés d’accès géographique aux spécialités étudiées (pédiatres, gynécologues, ophtalmologistes), et un quart aux médecins généralistes ». D’autre part, « dès lors que l’on souhaiterait se soigner au tarif de la sécurité sociale, ce sont plus de 8 Français sur 10 qui manquent de gynécologues et d’ophtalmologistes sans dépassements d’ honoraires à moins de 45 minutes de leur domicile. Pire, l’offre au tarif opposable pour les trois spécialités étudiées s’est réduite depuis 2012 pour plus d’un Français sur deux. » L’enquête pointe une dégradation de la répartition géographique des professionnels de santé malgré un « saupoudrage incitatif » et les dépassements d’honoraires qui ont continué à croître depuis 2012. Alors que l’inflation sur la période n’a pas été supérieure à 1 %, le tarif moyen d’une consultation a progressé de 3,2 % chez les généralistes, de 3,5 % chez les ophtalmologistes, de 5 % pour les gynécologues, et même de 8 % pour les pédiatres ! « Le Contrat
d’accès aux soins, mis en œuvre en 2013 et qui devait réguler les dépassements d’honoraires, signe ici son échec. Échec dispendieux, car pour 59 millions d’euros de dépassements évités par son action en 2014, il a coûté 470 millions d’euros en contreparties accordées aux médecins, soit 8 fois plus. » L’UFC-Que Choisir appelle les pouvoirs publics à tirer les leçons des échecs passés et répétés, « pour enfin s’attaquer aux causes profondes de la fracture sanitaire ». Elle préconise, d’une part, l’accès au secteur 2, « en ne laissant plus le choix aux nouveaux installés qu’entre le secteur 1, sur lequel les aides publiques aux médecins doivent être recentrées, et le Contrat d’accès aux soins ». D’autre part, elle appelle à la mise en place « d’un conventionnement sélectif des médecins, qui ne doivent plus pouvoir s’installer en zone sur-dotée qu’ à la condition d’exercer en secteur 1, l’offre au tarif de la sécurité sociale étant paradoxalement le plus souvent déficitaire dans ces territoires. »
UZESTE : « LES PROBLÈMES DU MONDE SONT AUSSI LES NÔTRES. » « Les conférences au quotidien et les débats permanents de l’agora aèrent les neurones et libèrent de l’intelligence collective », écrit Alain Raynal à propos de l’édition 2016 du festival d’Uzeste musical (à lire dans l’Humanité du 22 août), autour de la compagnie Lubat… et de la CGT. Car le syndicat est impliqué dans l’organisation des débats et des diffusions de films. Au compteur cette année, il y avait « Comme des Lions » et « La sociale ». Samedi des universitaires, des syndicalistes, des économistes ont échangé sur la suite à donner aux luttes contre la loi El Khomri. Valérie Paulet, Matthieu Montalban, Bernard Friot, Roland Gori, Gérard Noiriel, Alain Delmas et le public ont croisé leurs opinions et leurs propositions pour rêver l’avenir. La situation des migrants en France et dans le monde était un thème fort de cette édition d’Uzeste avec un zoom sur celle des femmes en particulier. Nous reprenons ici quelques éléments des différentes interventions.
RÉFUGIÉS EN EUROPE
Le cas emblématique des Sahraouis
Pour évoquer la situation des demandeurs d’asile sahraouis qui se sont regroupés et organisés sur Bordeaux, plusieurs intervenants ont retracé l’histoire du Sahara occidental, les regroupements dans les camps en Algérie et en Espagne et la situation des sahraouis de Bordeaux. Nous reprenons ici l’intervention de Monique Chemillier Geandreau, juriste internationale, qui a plus largement abordé les problèmes de « réfugiés-apatrides-immigrés ». « Ces problèmes sont vieux comme le monde, a rappelé Monique Chemillier Geandreau, mais ils sont amplifiés récemment avec la crispation du monde contemporain autour des étatsnations, notamment en Europe mais pas seulement. Cela a des conséquences désastreuses ». La juriste appelle à « réfléchir à toutes ces projections imaginaires qui pourrissent le problème » et à les combattre « si nous ne voulons pas que le monde s’enfonce dans la barbarie et une zone d’extrême danger ». « Le cas des sahraouis n’est pas unique mais il est très emblématique. Il se rattache au cas des peuples auxquels l’autodétermination a été refusée et qui assistent, impuissants, à l’occupation de leur territoire par un peuple concurrent ». « Ma génération a connu une période, exaltante car on avait l’impression que l’ histoire faisait un bond en avant, pendant laquelle on proclamait le droit des peuples à disposer d’euxmêmes, on condamnait le colonia-
lisme. On demandait qu’il y soit mis fin là où ce n’était pas encore le cas. » Pour la juriste, il y a eu des ratés. Les peuples qui n’ont pas eu le droit de disposer d’eux-mêmes doivent ou subir l’occupation ou se réfugier là où on accepte de les accueillir. « À cet égard, le cas des Sahraouis est assez semblable à celui des Palestiniens. Ceux qui ne sont pas demeurés sur leur terre et n’ont pas pris la nationalité du pays occupant soit se sont dispersés, soit se sont regroupés dans des camps sur le territoire d’un état voisin. C’est le cas des Sahraouis regroupés à Tindouf sur le territoire algérien, ils seraient 100 à 160 000. C’est le cas des Palestiniens dans les camps du Liban ou de Jordanie. Ceux qui se sont dispersés rejoignent donc le flux des réfugiés, qui restent dans des situations ultra précaires parce qu’on leur refuse l’accueil la plupart du temps. L’autre groupe s’installe dans des camps, parfois pendant des décennies, c’est ce que les spécialistes appellent les “stocks”. » « Il faut bien dire que dans le cas du Sahara occidental, comme pour la Palestine, les grandes puissances ne veulent pas, contrairement à leurs valeurs, faire appliquer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes comme on a pu l’appliquer ailleurs. » Monique Chemillier Geandreau explique que les camps de réfugiés sont gérés par un organisme des Nations Unies qui s’appelle le HCR, chargé de prendre en charge leurs problèmes, en totale déresponsabilisation de l’état sur le territoire duquel se trouve le camp. C’est l’Afrique subsaharienne qui
détient le record d’accueil de réfugiés, avec plus de 4 millions de réfugiés sur 21 millions d’habitants ordinaires de ces territoires. L’Éthiopie, l’Ouganda, la République démocratique du Congo sont lourdement concernés. L’Europe s’intéresse peu à ces « stocks », « elle est beaucoup plus sensible à la question des flux qui lui fait peur ». L’intervenante rappelle pourtant que ces flux, eux aussi, sont « vieux comme le monde » et résultent des guerres, des famines ou autres situations de détresse comme les catastrophes naturelles qui frappent une population. « Donc c’est une question morale qui s’était réglée, à travers les siècles par la charité, la compassion des individus, les uns envers les autres et les réponses venaient prioritairement des religions. Mais entre les 2 guerres mondiales, l’instabilité en Europe a eu pour conséquence que ce continent habituellement épargné s’est trouvé confronté à ces détresses d’une très
grande ampleur. Il y a ainsi eu, d’une part, une série de réflexions de philosophes, sociologues, d’anthropologues sur ces questions puis quelques avancées du droit international de manière à apporter aux personnes concernées des garanties puisant leur source au-dessus des états. Hannah Arendt, elle-même concernée comme juive allemande, a mis le doigt de la manière la plus claire sur les carences du système interétatique. Elle a souligné, dans les Origines du totalitarisme, que si les individus ne détiennent leurs droits que de l’appartenance à un état, ils restent en état de fragilité potentielle, parce qu’un état peut se retourner contre une partie de sa population. Ce sont les états qui se trouvent impliqués dans les guerres, ce sont les états qui déclenchent les persécutions, ce sont donc eux qui choisissent de protéger des parties de population et de menacer les autres. Elle avait très bien compris que si l’être humain a des droits, il est importants qu’il les détienne seulement du fait d’être un être humain et non de son appartenance de tel ou tel état. De cette pensée, qu’elle n’était pas seule à exprimer, est né le mouvement pour l’affirmation internationale des droits. Dans les années qui ont suivies la seconde guerre mondiale, on a assisté à un vaste mouvement pour la consolidation internationale de certains droits. Mais c’était une période d’état de grâce où les humains ont osé des choses, après avoir senti passer la barbarie. Leur capacité d’innover ou même d’appliquer ce qu’ ils avaient inventé s’est trouvée restreinte après. » La convention de 1951, relative au statut de réfugié, les conventions de 1954 et 1961 sur les apatrides et surtout toutes les grandes conventions sur les droits de l’homme sont issus de cette période. Ces conventions ont affirmé internationalement le droit d’avoir une nationalité, le droit de circuler et le droit de
vivre en famille. « Ce sont des droits absolument fondamentaux, lesquels sont bafoués à longueur de temps maintenant. La faille considérable de la société mondiale est quelle est gouvernée par un droit inter-étatique. Toutes les grandes conventions pour être applicables par un état doivent avoir été signées, ratifiées par lui et même cela acquis, l’état reste maître de la manière de les appliquer et s’il les viole, il n’y a pas beaucoup de recours. Alors on est revenu à la situation dénoncée par Hannah Arendt. Les individus sont tributaires, pour ce qui est de leurs droits soit de leur état d’origine, soit de l’état d’accueil dans lequel ils se trouvent. C’est devenu absolument problématique parce qu’une série de données influencent l’ imaginaire collectif dans un sens absolument opposé à la protection universelle des droits. Les causes militaires, idéologiques, politiques de la régression des droits se développent puissamment depuis quelques années. On est sur une régression des droits. Nous nous voilons la face. Les mécanismes idéologiques font qu’on ne veut pas voir la part de responsabilités que détiennent les différents pays dans les conflits qui engendrent les flux majeurs de populations mais ça nous éclate à la figure quand même. Le racisme et la xénophobie en Europe s’affichent de plus en plus, des conditions absolument indignes sont faites aux migrants. Frontex n’est pas un outil de surveillance mais de renvoi. L’obsession du refoulement et les conditions d’accueil faites aux réfugiés témoignent de cette ignorance incroyable que l’apport d’ immigrés dans un milieu quelconque est une richesse et non pas une charge. Et maintenant, on exploite la crainte du terrorisme. Il est légitime qu’on le craigne mais il faut comprendre que plus on se ferme, plus on rejette les immigrés, plus on l’entretient. »
Les Nouvelles 25 août 2016 • 5
UZESTE : « LES PROBLÈMES DU MONDE SONT AUSSI LES NÔTRES. » ENTRETIENS DU LAVOIR
« Les violences infligées aux femmes migrantes »
La CGT a voulu mettre l’accent sur la situation particulière des femmes dans la migration, pour rendre plus visible les violences qu’elles subissent par un témoignage croisé de militants, chercheur et professionnels du soin et de l’humanitaire, dont le récit souvent pudique des réalités rencontrées n’en est pas moins édifiant. Le débat a commencé par un hommage, rendu par Lydie Delmas, membre du Collectif mixité CGT, aux grandes figures du féminisme, décédées récemment. Véronique Millet, responsable du Collectif mixité CGT du Comité régional et de l’Union départementale de Gironde a expliqué la motivation pour ce thème de débat par l’actualité, la montée de la haine mais aussi un travail que les syndicalistes réalisent depuis plusieurs années pour tenter de rendre visible la situation des femmes face à la crise au niveau international. « Les femmes migrantes sont rarement vues et entendues, comme si la migration ne concernait que les hommes. Pourtant, tout au long de leur parcours les femmes sont soumises à des violences spécifiques, liées à leur genre : agressions sexuelles, viols, prostitutions, racket. L’accès aux soins spécifiques, notamment pour les femmes enceintes est complexe, voire inexistant suivant les pays. Nous souhaitons à travers ce débat rendre visible cette réalité. » Le socio-historien
des immigrations, Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS, a mis l’accent sur la triple discrimination subie par les femmes dans la migration : celle liée à leur genre, celle liée à leur statut de migrante et celle liée à leur classe sociale. Il a rappelé que l’immigration est un processus historique, relativement récent, puisqu’il date de la naissance des états-nations au 19e siècle, qui implique un déplacement géographique et le franchissement d’une frontière. Au début des années 80, le terme « immigré » a peu à peu remplacé la formule « travailleur immigré », dans un contexte de polémiques sur l’intégration, la 2e génération, etc. Luimême est aujourd’hui remplacé par « migrant ». Pour l’historien, il s’agit d’une régression car en ne désignant que le déplacement dans l’espace, il « occulte les formes spécifiques de dominations liées aux rapports entre États ». « Surtout, et c’est bien pour ça que le terme “migrant” s’est imposé auprès des politiques notamment, il évite de se prononcer sur le statut de réfugiés. Il y a des formes de violences politiques, subies par les hommes et les femmes dans certains pays, que les puissances occidentales ne veulent pas reconnaître et refusent d’accorder le statut de réfugié politique ». Les violences spécifiques faites aux femmes ont été longtemps invisibles, elles se passaient dans l’espace domestique. L’immigration jusque dans les
années 80-90 était un phénomène masculin parce que l’appel de main d’œuvre concernait l’industrie lourde. Les « femmes de » migrants subissaient une forme de domination liée à ce statut. Les problèmes de traite, de prostitution étaient déjà posés sans pour autant être très visibles, structurés… Une des premières luttes désignant des formes de domination spécifique, a été celle des domestiques agricoles d’origine polonaise, notamment dans le nord de la France. « Des paysans, pas forcément de grosses exploitations agricoles, faisaient venir des femmes de Pologne. Leurs conditions de vie et de travail ont fait l’objet d’un grand scandale dans les années 20. Petit à petit, les violences spécifiques subies par les femmes sont apparues dans la conscience collective. Il y a eu les filières textiles avec des formes d’auto-exploitation comme dans le quartier du Sentier. Puis d’autres aspects liés à la citoyenneté sont apparus. Jusqu’en 1927, le droit de la nationalité était un droit masculin. Dans le cadre de mariages mixtes, les femmes nées françaises qui épousaient un étranger devenaient étrangères. Dans la Convention de Genève, signée en 1951, on reconnaissait aux personnes victimes de violences, persécutées ou menacées de persécutions le droit d’être accueillies en France et dans les autres pays signataires de la convention. Mais les violences sexuelles n’étaient pas reconnues et c’est tout un combat qui est encore mené
aujourd’hui. » Pour l’historien, ce qui a permis une visibilité du problème, malgré son ancienneté, et au-delà de l’action des associations, ce sont les transformations qui se sont produites dans le processus migratoire même. « Aujourd’hui, il y a plus de femmes immigrantes (52 % de la population immigrante en Aquitaine), qui viennent pour travailler, que d’hommes. Cela pose d’autres problèmes sur les formes d’exploitations spécifiques que subissent les femmes. » Alban Damery est assistant social, salarié de Médecins du Monde. Il expose l’action de l’association dans les camps et bidonvilles de Bordeaux et au centre d’accueil. Les femmes y représentent 41 % des personnes reçues. Plus de 6 600 consultations y sont données par an, avec une augmentation sensible des consultations psychologiques et psychiatriques. « Nous constatons une souffrance psycho-sociale importante qui n’est pas vraiment prise en charge dans le droit commun. La question de l’accès à l’interprétariat complique encore les situations ». Trois niveaux de violences sont recensés par l’association. Des violences peuvent avoir lieu dans le pays d’origine : viols, agressions sexuelles, mariages forcés…. Sur le parcours de migration, n’ayant pas de voies légales pour accéder aux territoires européens dans la quasi totalité des cas, les personnes sont obligées de faire appel à des passeurs qu’elles monnayent assez cher. Elles peuvent alors être soumises à la prostitution, aux agressions, y compris dans les hotspots en Grèce ou en Italie. « Le danger subsiste même sur le territoire européen », commente Alban Damery. Sur notre territoire, il y a la violence liée au statut administratif, à la complexité de l’accès au droit d’asile ou autres possibilités de régularisation avec de plus en plus de barrières légales qui ne prennent pas en compte les situations de vulnérabilité particulières. « Une femme violentée dans son pays d’origine
peut se retrouver à dormir à la rue avec un jeune enfant, même avec un soutien associatif ». L’assistant social insiste sur l’importance d’un accueil digne, pluridisciplinaire pour évaluer la situation, le besoin de développer une action de santé sexuelle et reproductive y compris en allant vers les personnes sur leurs lieux de vie. « Certaines femmes arrivées en France depuis plusieurs mois n’ont eu aucune visite liée à leur grossesse ». Estelle Gioan est psychologue à la Consultation transculturelle du Centre hospitalier universitaire de Bordeaux et à l’association MANA. À travers la description de ses activités professionnelles, elle évoque l’ampleur de la souffrance rencontrée, les besoins de prise en charge qui ne devraient pas reposer sur l’engagement de quelques-uns. Mana est une association pour le soin et la prévention qui s’adresse exclusivement aux personnes immigrantes. Elle propose un service d’interprétariat et mène une bataille pour la reconnaissance de ce service. La consultation se base sur le complémentarisme, c’est un accueil où interviennent plusieurs disciplines de manière non simultanée (anthropologie pour l’éclairage culturel, pour tenir compte des représentations / psychologie, / psychiatrie / sociologie). Un groupe de parole et des ateliers complètent la prise en charge. La psychologue parle de l’état de sidération dans lequel se trouvent certaines patientes accueillies, de la consultation à la maternité, de la vulnérabilité, du cumul de précarité rencontré, de l’isolement parfois total sans pour autant savoir ce à quoi ont été exposées ces femmes. « Il faut du temps pour dire les choses difficiles, il faut pouvoir être accueillie, être respectée, pouvoir créer un lien de confiance ». Un havre de paix, d’humanité comme il y en a peu sur le parcours en enfer de ces femmes et, parfois, de leurs enfants. Christelle Danglot
La lutte exemplaire des « coiffeuses du 57 boulevard de Strasbourg » Marilyne Poulain, en charge des questions d’immigration à l’Union départementale CGT de Paris a témoigné de la lutte de ces femmes qui sont apparues dans les médias comme les « coiffeuses du 57 boulevard Strasbourg à Paris ». L’Humanité avait largement relaté leur lutte de plusieurs mois. « J’étais impliquée dans les luttes de travailleurs sans papiers depuis 2008-2009, des grèves qui touchaient des hommes plutôt subsahariens, maliens, mauritaniens, sénégalais, très structurés au niveau de la solidarité communautaire. Ces grèves très importantes ont permis d’arracher des victoires. En mai 2014, nous avons été sollicités par des coiffeuses et des manucures du quartier Château d’eau, qui avaient entendu parler de nous par ces grèves. Nous nous sommes alors retrouvés confrontés à des parcours complètement différents de ceux que nous avions pu rencontrer jusque là, des parcours 6 • Les Nouvelles 25 août 2016
de femmes en l’occurrence, auxquels nous n’étions pas habitués. Les temps de présence sur le territoire français allaient de 4 mois à 3 ans, avec des femmes nigérianes forcées à la prostitution sur leur parcours migratoire, des femmes ivoiriennes qui avaient subi des violences de guerre, des femmes sénégalaises ayant migré pour des raisons plutôt économiques et des femmes chinoises, elles aussi dans des parcours de demandeuses d’asile. Pour la plupart ces femmes étaient donc demandeuses d’asile en plus d’être travailleuses sans papiers. Quand elles nous ont contactés, elles étaient payées à la tâche, 200 à 300 euros par mois pour 80 h par semaine, sans pauses déjeuner, dans un quartier qui est le temple de la coiffure afro à Paris, avec des dizaines de salons et des milliers de salariés. Tout était organisé pour empêcher la concertation entre les salariés. Elles sont parvenues à s’organiser malgré cela, malgré la barrière de la langue, malgré les menaces constantes de les
faire rafler, malgré des rapports de subordination plus proches de ceux de la prostitution que du salariat. Elles ont fait appel à la CGT quand les patrons ont fait appel à la police qui a considéré que c’était un conflit du travail et a laissé le syndicat gérer. Ces femmes, avec une première grève, ont obtenu une sortie du travail au noir. Elles ont pu avoir des contrats en bonne et due forme, des fiches de paie… Dans un quartier très tenu, et dont on a découvert par la suite qu’il était tenu par un réseau, ça ne pouvait pas rester en l’état. Alors que toutes les démarches administratives étaient en cours, le patron soutenu par le réseau a organisé la liquidation judiciaire, discrètement, sans prévenir les salariées qui avaient été représentées au tribunal du commerce par d’autres personnes. Le 24 juillet, les salariées ont décidé d’occuper à nouveau le salon de coiffure. Cela a été une bataille très longue : 8 mois d’occupation nuit et jour, avec des menaces de mort
envers moi-même (il y a eu depuis condamnation devant un tribunal), des menaces de mort envers les salariées dont une partie par sms envoyés des pays d’origine. Avec les menaces mystiques, nous nous sommes aperçus qu’un de ceux qui tenait le réseau était un pasteur du Christianisme céleste, une secte évangéliste. C’était très compliqué pour ces femmes de braver toutes ces violences. Mais, au final, elles ont tenu, grâce à ces 8 mois de lutte et au soutien qui s’est élargi avec un collectif de cinéastes, d’autres syndicats, des associations et des élus, notamment les élus communistes parisiens, etc. Dans ce parcours du combattant, il a fallu se battre aussi contre l’État qui ne voulait pas reconnaître la présence d’un tel réseau de travail illégal en plein Paris (une plainte pour traite d’êtres humains dans le milieu du travail a été déposée) et qui craint, comme toujours, l’appel d’air en terme de demande de régularisations. La reconnaissance
de la traite est pourtant le moyen de protéger les femmes et les hommes qui y sont confrontés. L’état a enfin lâché en jouant sur les mots. Dans un courrier à Bernard Thibaut, Bernard Cazeneuve reconnaît même que l’état du droit a des failles qui laissent les personnes à la merci de ce patronat et crée une situation de dumping social inacceptable, qui nous concerne tous. Je finirai par rappeler que les femmes migrantes et réfugiées subissent une double discrimination. La loi Cazeneuve oblige à présenter un CDI, au Smic, pour être régularisé par le travail. Or, nous savons tous que les femmes sont plus précaires, moins payées et occupent davantage d’emplois à temps partiels. Elles sont donc plus isolées, moins régularisables. Nous espérons que cette lutte, le courage de ces femmes, leur émancipation à laquelle nous avons assisté, servira d’exemple et portera ses fruits plus largement. »
PCF ASSOCIATION DES LECTEURS DE L’HUMANITÉ COUTRAS GUÎTRES
PCF BORDEAUX
Pot amical de rentrée jeudi 1er septembre, 18h30, parc aux Angéliques
Pour que vive l’Huma
(sur la rive droite, au droit du Jardin botanique) Les communistes bordelais font leur rentrée côté jardin (si la météo le permet). À cette occasion, les Jeunes Communistes feront un retour sur leur voyage à Cuba.
Malgré un temps incertain et une bonne averse au moment de l’apéro, le méchoui de l’Association des Lecteurs et Lectrices de l’HUMA des cantons Coutras - Guîtres s’est tenu ce samedi 20 août avec plus de 85 personnes - de tout horizon - et s’est terminé tard dans la soirée. Les participants et organisateurs se sont séparés ravis de cette excellente et conviviale journée. À cette occasion, 17 vignettes pour la fête de l’Huma Paris ont été vendues. Une tombola a été tirée et le bénéfice sera envoyé à l’Huma. Ce méchoui a été organisé sous la houlette du président et de son «équipe-cuisine».
PCF BÈGLES
Grande consultation à la plage samedi 27 août et 3 septembre, de 15h à 18h, Bègles-Plage Après les cités, le marché et la Poste, les communistes béglais s’installent à la plage urbaine, avec table, fauteuils, parasols… questionnaires, stylos et rafraichissements, afin de poursuivre la grande consultation citoyenne «Que demande le peuple ?»
PCF HAUTE LANDE
Fête de la ruralité samedi 27 août 2016
FRUITS ET LÉGUMES AU JUSTE PRIX
Succès populaire et démonstration
Le 18 août, le PCF organisait, avec le syndicat agricole MODEF*, des ventes solidaires de fruits et légumes. Nectarines, prunes rouges, poires, melons, tomates, pommes de terre, haricots verts, salades… étaient vendus dans plus de 50 points de vente en Ile-de-France et à Paris, place de la Bastille. Pour Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, interviewé sur l’un des points de vente, place de la Bastille, c’est « une initiative solidaire, du vivre ensemble en ces temps difficiles, de soutien aux producteurs, mais aussi de résistance et d’alternative ». « Cette année encore, c’est un succès populaire et une démonstration : d’un côté les paysans et le produit de qualité, des fruits et légumes cueillis dans les vergers il y a deux jours, livrés à Paris dans la nuit ; de l’autre les citoyens consommateurs qui face à la vie chère, les problèmes de pouvoir d’achat, peuvent remplir des poches. » « On a des témoignages de nouveaux
acheteurs, comme chaque année, disant “mais vous êtes sûrs, c’est les prix, c’est pas plus cher ?” et les paysans qui répondent “mais nous ça nous fait vivre, ce prix-là”. Une nouvelle fois on fait la nique à la grande distribution et c’est tant mieux. Ils ne sont pas contents, eux, qu’on fasse cette journée-là, parce qu’on voit bien qu’un des problèmes se situe dans les marges exigées par la grande distribution, avec des pratiques détestables, prédatrices. C’est un circuit court formidable. C’est un moment heureux mais aussi difficile. Il y a un an le ministre Le Foll en pleine crise agricole, avait juré la main sur le coeur que le gouvernement allait prendre les décisions à la hauteur des enjeux. Un an après la crise n’a cessé de s’aggraver, avec 150 000 dépôts de dossiers RSA d’exploitants agricoles. C’est une profession frappée par le plus fort taux de suicide, alors qu’ils demandent simplement un prix rémunérateur pour le salaire, pour la dignité. De l’autre côté, il y a les familles populaires qui se demandent comment s’en sortir, “ est-ce qu’on fait le plein du frigo ou de carburant ?” et qui là, repartent en étant heureux de ce moment. » « Il n’y a aucune fatalité à tout ça »
Olivier le répète : « Il suffit, dès l’ouverture de la prochaine session parlementaire, de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale la proposition de loi qui permettrait d’encadrer les marges de la grande distribution. Mais bon sang, allonsy, c’est possible, c’est à portée de
main sur les produits de première nécessité, et c’est une question de bien commun, d’intérêt général. Et puis Raymond Girardi, le Modef, a fait la révélation au grand public des noms très précis des produits “dégueulasses”, les produits chimiques, qui inondent les productions européennes et permettent d’alimenter les chaînes low coast. C’est donc un problème de santé publique. Il faut y un mettre un terme, ce sont des produits d’une nocivité terrible. Si déjà l’Europe le décidait, cela créerait la pénurie sur le marché français, cela permettrait de faire ce qu’on fait aujourd’hui, que le produit de qualité soit proposé et que les paysans puissent vivre, que les consommateurs consomment ces 5 fruits et légumes dont on nous rabâche tous les ans la nécessité. Et c’en est une, mais tant de familles en sont privées. » Le porte-parole du PCF conclut : « Bravo aux militants communistes. Pour ceux qui dans la vie politique, le débat médiatique, stigmatisent les partis politiques, qui ne serviraient plus à rien, et bien moi je dis bravo aux militants ! Les jeunes communistes se sont levés très tôt et ont aidé à organiser ces points de vente, ici à La Bastille comme dans de nombreuses communes d’Ile de France. “Ce sont des militants bénévoles ?” me demandent les journalistes. Oui, chaque année c’est un moment de mobilisation des communistes. C’est un moment pour agir. Bien sûr avec des propositions, mais la démonstration par l’action. Et donc, c’est sacrément utile un parti politique dans un moment comme celui-là ! »
La section PCF Haute Lande organise la Fête de la Ruralité, le samedi 27 août, au lieu-dit Lassus chez Raymond Lagardère à StSymphorien. Venez nombreux ! Au programme : 10h : accueil des participants et présentation de la fête (expositions, présentation librairie de la renaissance…) 10h30 : débat citoyen d’actualité politique et sociale : « La perspective, c’est maintenant ! » En présence de responsables politiques, de syndicalistes, militants associatifs… 12h15 : apéritif, présentation et dédicace du livre de Philippe Mediavilla « Du Pin et des Larmes » 12h30 : repas et animation musicale avec « Les chanteurs de l’ange bleu, cyndi, pator et thierry » Inscrivez-vous en contactant : Julien Ruiz : 06 83 59 90 79 Dulon-Lagardere : 09 61 39 29 58 Guy Bordenave : 06 01 41 22 08
LES COMMUNISTES PROPOSENT
Pour une alimentation saine, de qualité, relocalisée et accessible à tous • Une agriculture qui garantisse la souveraineté et la sécurité alimentaire. Une alimentation qui réponde au besoins humains et non aux spéculateurs. • Vivre dignement de son travail est légitime : Pour les consommateurs : augmenter les salaires, revaloriser les pensions et porter le SMIC à 1700 euros, c’est retrouver du pouvoir d’achat. Pour les producteurs : une juste rémunération du travail paysan et des salariés agricoles est la condition du développement de l’emploi agricole. • L’agriculture paysanne permettrait de garantir une alimentation de qualité, nutritive et gustative à tous. • Engager la transition écologique de l’agriculture. Des mesures concrètes • Blocage des prix des denrées alimentaires de base (lait viandes, pain, fruits et légumes) sur le ticket de caisse. • Taxer les importations abusives qui pillent les productions locales et détruisent l’environnement. • Soutenir des Politiques Publiques Agricoles. Planifier la production, réguler les marchés (calendrier d’importation), préserver le foncier, soutenir les exploitations et filières les plus fragiles. Un pacte d’engagement législatif • Obligation d’indication d’origine des produits agricoles et de la mer, transformés ou non. • Encadrer les marges de la grande distribution par la mise en place d’un coefficient multiplicateur. • Une conférence annuelle sur les prix agricoles et alimentaires. WWW.PCF.FR
Les Nouvelles 25 août 2016 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ BÈGLES
9-10-11 SEPTEMBRE 2016
Les nouveaux rendez-vous de Terres Neuves
Un air de liberté à la fête de l’Huma La fête de l’Humanité 2016 inaugure un chapiteau pour les arts vivants
Le cœur battant des débats de notre temps
À l’initiative d’anciens membres des RDV des Terres Neuves et de nouveaux acteurs, l’aventure d’un rendez-vous culturel au sein du quartier des terres neuves, à Bègles, se réinvente. Voici les Nouveaux Rendez-vous des Terres Neuves !!! Le samedi 24 septembre 2016, dès 14h, l’esplanade des musiques, quartier Terres Neuves, à Bègles, accueillera des espaces où seront représentés tous les acteurs (associations, collectifs, entreprises, habitants, artistes) afin d’en faire un espace d’échange, de démonstration, d’initiation et d’animation. La soirée commencera par l’apéro
mix au son de plusieurs DJ sur l’esplanade. La Rambla deviendra ensuite espace scénique en accueillant plusieurs spectacles et concerts. Tout en s’appuyant sur une animation et une programmation culturelle diversifiée, les Nouveaux Rendez-vous des Terres Neuves se propose de créer un temps de convergence entre tous les occupants de Terres Neuves. Sa vocation est culturelle. Les Nouveaux Rendez-vous des Terres Neuves seront non-payants et souhaitent ainsi avec cette édition 0 relancer la possibilité de se retrouver chaque année. Pour ce faire, ils sollicitent votre soutien et participation en attendant de convaincre les partenaires publics et privés pour l’édition 2017.
Pour soutenir : www.okpal.com/nouveaux-rdv-desterresneuves-2016 SECOURS POPULAIRE
Une rentrée des classes dans la dignité Afin d’aider les familles en situation de précarité à la rentrée des classes, le Secours populaire organise deux grandes journées de collecte de fournitures scolaires, les vendredi 26 et samedi 27 août, dans les magasins Auchan de Bordeaux Lac et Mériadeck, Bouliac et Biganos. Votre participation à cet élan de générosité aidera les plus démunis à faire leur rentrée des classes dignement. Une liste de fournitures vous sera distribuée sur le stand de l’association, dans les magasins participants.
ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION Aux termes d’un acte sous seing privé en date du 3 Juin 2016, il a été constitué une société. Forme : Société par actions simplifiée (SAS) Dénomination sociale : HOLDING AGALEXI Objet social : Acquisition, gestion de toutes participations dans toutes sociétés françaises ou étrangères ainsi que de biens immobiliers. Prestations de services de toutes natures au profit de filiales et participations. Siège social : 36 rue de Tauzia 33800 BORDEAUX Durée : 99 ans à compter de son immatriculation Capital social :264 180 € divisé en 8 806 actions de 30 € de nominal Admission aux assemblées et exercice du droit de vote: chaque actionnaire est convoqué aux Assemblées. Chaque action donne droit à une voix. Clauses d’agrément: Les actions sont librement cessibles entre actionnaires uniquement avec accord du Président de la société. Président : SAUTEREAU Dominique domicilié 30 rue du 4 Août 36100 ISSOUDUN Immatriculation : RCS de BORDEAUX Pour avis, Le Président.
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
8 • Les Nouvelles 25 août 2016
Les habitués de la fête de l’Humanité connaissent bien ce gigantesque barnum blanc. C’est à l’Agora que se déroulent les débats les plus brûlants qui mettent aux prises personnalités politiques, syndicalistes, intellectuels, artistes pour défricher les sujets de la rentrée. Elle est la vitrine de ce que sont l’Humanité et l’Humanité-Dimanche, l’écrin des rencontres animées par leurs rédactions, une véritable place publique où échangent personnalités, journalistes et public. • Comment les responsables de la gauche de progrès répondent-ils, à l’aube de la campagne des élections présidentielles, aux interpellations du puissant mouvement social qui a dressé des millions de Français face à la loi El Khomri contre le travail ? Quels enjeux émergent des transformations du travail, de l’ubérisation à la robotisation ? • Quelle action entreprendre pour faire disparaître les stigmatisations qui frappent une partie des Français, les enfants d’immigrés ? • Comment assurer l’existence d’une presse indépendante et libre des pouvoirs de l’argent ? • Quelles nouvelles figures pour la démocratie ? • Comment bousculer l’ordre du monde dicté par l’appétit d’une poignée d’oligarques ? … … Autant de sujets qui, du vendredi après-midi au dimanche soir de la fête, vont marquer l’édition 2016. De la musique pour tous les goûts
Pendant trois jours, plus de cinquante concerts s’enchaînent à un rythme endiablé du début d’aprèsmidi jusqu’en fin de soirée, sur plus de cinq scènes. Électro, soul, reggae, hip hop, techno, tango, rock, jazz, pop, R&B, musiques du monde, classique, variété française… Chaque année, la Fête de l’Humanité propose une programmation exceptionnelle d’une grande diversité, un véritable mélange des genres et des styles. Des plus grandes stars internationales aux jeunes talents en devenir, les visiteurs ont un large choix ! Au programme cette année, sur la
grande scène : l’electro-pop-transe de The Chemicals Brothers, la légende Michel Polnareff, la diva de la soul Ms. Lauryn Hill, le DJ niçois qui fait danser la planète, The Avener, les magnifiques Alain Souchon et Laurent Voulzy, la violoniste révolutionnaire Lindsey Stirling, la pop des années 80’ de The 1975, les ambassadeurs du reggae français Danakil, le rap vaudou de Caribbean Dandee avec JoeyStarr & Nathy, le groupe punk Ludwig Von 88, la musique métissée de Rokia Traoré et les classiques de Divertimento… Pléthore d’artistes seront à découvrir également sur la petite scène, Zebrock, la scène 92, Jazz’Hum’Ah, sans oublier les mille et une surprises que nous réservent les 450 stands de la Fête… Ça chante, ça danse, ça joue de la musique à tous les coins de rue !
7e art, un autre regard sur le monde
Après des années d’absence, le 7e art fait son retour à la Fête de l’Humanité. Cet espace a vu le jour l’année dernière, à la halle Léo-Ferré (l’ancienne halle Nina-Simone). Films et documentaires sont projetés toute la journée, sur un grand écran Led de 15 m, dans une salle de plus de 300 places (plus exactement, de 300 chaises… Un jour peut-être viendra le temps des emblématiques fauteuils rouges !).
Une nouvelle scène dédiée au théâtre, à l’humour ainsi qu’aux arts vivants et contemporains s’ouvrira les 9, 10 et 11 septembre prochains à la fête de l’Humanité. Sous un grand chapiteau les visiteurs seront invités à découvrir de jeunes artistes de toutes les disciplines comme le Cabaret courant faible (art contemporain) ou le Collectif Birdland, une troupe de théâtre amateur, et à venir applaudir des talents confirmés comme Audrey Vernon, Jean-Yves Lafesse ou encore les épatants comédiens de la ligue d’improvisation. Ce nouvel espace, que nous présente Victoria Slanka, se veut aussi celui de la libre parole, du dialogue et du débat participatif, à travers des échanges informels avec les artistes présents l’après midi du samedi. Timothé Poissonnet : « Je pratique l’art de passer du tout au tout au rien du tout »
Programmé à l’espace Arts vivants de la fête de l’Humanité, le vendredi 9 septembre à 21h30 et 22h40 Timothé Poissonnet nous plongera dans son Bocal : un spectacle trépidant dans lequel l’humoriste nous livre une caricature féroce et drôle de la société zapping dans laquelle nous vivons. Révélé au grand public cet été au festival d’Avignon, ce jeune comédien est des plus prometteurs… La preuve en images sur : lhumanite.fr !
fete.humanite.fr Fête de l’Humanité @FetedelHumanite
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