Nouvelles N° 2166

Jeudi 1er septembre 2016 - N° 2166 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

L’école de l’égalité :

toujours l’urgence Rentrée sociale : grève des enseignants le 8 septembre, fête de l’Humanité, reprise du mouvement contre la loi Travail le 15 septembre 9 - 10 - 11 SEPTEMBRE 2016

TROIS JOURS POUR REFAIRE LE MONDE. Fête de l’Humanité PARC DE LA COURNEUVE

ACTUALITÉ BORDEAUX MÉTROPOLE ET EURO 2016

FÊTE DE LA RURALITÉ

Jackpot pour l’UEFA, pas même des miettes pour les assos

Rentrée chaude et politique en Haute Lande

Claude Mellier a commenté lors du dernier conseil de métropole le budget supplémentaire présenté par le vice-président chargé des Finances.

Un budget qui ne rétablit pas les subventions réduites des associations utiles, sur le logement notamment, mais confirme les surplus octroyés à l’organisation de l’Euro 2016. « Je veux d’abord souligner que constater des excédents budgétaires dans une période de raréfaction organisée de l’argent public, ce n’est pas tout à fait une bonne nouvelle. Cela signifie que, pour des raisons parfois indépendantes de la volonté de notre Métropole, de nombreuses actions d’investissement comme de fonctionnement de nos services, n’ont pas pu être réalisées. Or nous partons du principe que les besoins exprimés, tant en fonctionnement qu’en investissement, correspondent toujours à des réels besoins de nos concitoyens.

Pour le reste, vous décidez d’utiliser l’essentiel de cet excédent au non-recours à l’endettement. C’est un choix que nous ne contestons pas. Une partie de cet argent aurait cependant pu servir à rétablir à leur niveau initial les subventions d’associations ou organismes qui font œuvre utile sur le territoire et ont dû subir la baisse systématique de 5% décidée par vous, M. le président, au regard de la politique austéritaire nationale. Pour certaines associations, comme l’union régionale pour l’habitat des jeunes (URHAJ) ou l’ADIL 33, pour ne prendre que l’exemple du logement, cette baisse de 5% représente des suppressions ou des reports d’actions indispensables au regard des besoins sociaux du ter ritoire. Vous vous étiez montré ouvert à cette proposition lors d’un dernier conseil. Le citoyen lambda aura lui du mal à comprendre que les petites associations manquent de quelques milliers d’euros quand l’UEFA a pour sa part reçu un peu plus de deux millions d’euros supplémentaires pour la “fan-zone”. J’ai bien entendu que vous vous êtes engagés à un maintien pour 2017 de ces subventions. L’excédent aujourd’hui constaté devrait permettre de faire mieux. En raison de ce décalage, nous nous abstiendrons sur ce budget supplémentaire. »

LACTALIS

Besnier et le pot au lait

Pour vivre heureux, il préférerait rester caché, loin des projecteurs médiatiques. Cette discrétion, il l’applique même aux comptes de son entreprise : top secret !

Même les délégués syndicaux ne sont pas capables de chiffrer ses immenses bénéfices. Tout juste évalue-t-on sa fortune personnelle à 7,6 milliards d’euros, au 13e rang français. Tout cela circule dans l’opacité d’une holding belge. Le système est rodé. Lactalis paie aux producteurs le lait moins cher qu’il ne leur coûte. À eux de gérer leurs pertes ! Et pas de discussion surtout, le capitalisme branché a des allures de féodalité bien comprise et quelques fois prêchée par certains syndicalistes agricoles qui ont eux-mêmes de solides intérêts dans le système. Mais cette addition de la dîme, des corvées et de la taille provoque dans les campagnes une nouvelle jacquerie. Fini, l’accumulation paisible comme l’avait pratiquée les générations précédentes de ce marquis du lait.

Aujourd’hui, Emmanuel Besnier est dans les phares des tracteurs qui bloquent une quinzaine de ses sites.

Soyons honnêtes. Lactalis n’est pas la seule entreprise à faire son beurre sur le dos des éleveurs. C’est même le fond du système qui pressure le travail de paysans souvent aveuglés par l’impression que leur travail est indépendant et qu’ils en sont les maîtres, tandis qu’un nœud coulant les étrangle, les poussant à surinvestir -et donc à s’endetter- pour produire plus ce qu’ils vendront moins cher. Souvent le souffle manque…

Les suicides, plus ou moins déclarés comme tels, sont légion dans les campagnes. Et combien perdent tout dans ce jeu inégal !

Emmanuel Besnier veut rester inflexible. Il sait qu’il a des amis. Certains lui ont offert le CICE, d’autres ou les mêmes le pacte de responsabilité additionné de la loi El Khomri, et on lui fait même miroiter la fin de l’impôt sur la fortune. La toute petite minorité qui profite du système économique fait bloc pour le protéger. C’est une force. Mais elle reste une toute petite minorité… Édito De Patrick Apel-Muller, l’Humanité du 30 août 2 • Les Nouvelles 1er septembre 2016

Organisée par les communistes de la section de la Haute Lande du PCF, se tenait au Lieu-dit Lassus (Saint-Symphorien), chez Raymond Lagardère, la 46e édition de la Fête de la ruralité. Avant les retrouvailles autour d’un repas et d’animations musicales, ce fut l’occasion pour les militants d’aborder la rentrée avec un débat sur l’alternative politique.

Sous un soleil de plomb, la Fête de la ruralité s’est ouverte sur un débat introduit par Julien Ruiz, responsable de la section Haute Lande du PCF. Après avoir remercié les militants pour l’organisation, il a insisté sur l’importance de ce qui s’est exprimé dans l’opposition à la loi El Khomri, une opposition « bien plus profonde qui vise les logiques économiques et sociales mises en œuvre depuis des années et qui doit être le point de départ de notre réflexion ». « Les commentateurs font la chronique d’une catastrophe annoncée avec un second tour droite/fn », « je récuse cette perspective », « elle nous mettrait dans l’ impasse, y compris par rapport au mouvement social ». Il s’indigne d’entendre, même chez des militants, que « ce serait cuit » pour la gauche à cette échéance électorale et qu’il n’y aurait plus qu’à se projeter sur la suivante. « Nous devons réfléchir à ce que nous voulons pour après 2017 et quelle majorité on peut former pour l’obtenir ».

Vincent Boivinet, membre de la direction du PCF en Gironde, est également revenu sur la richesse et la diversité du mouvement contre la loi travail puis sur le gouvernement qui mène une politique de droite bien qu’il ait été élu sur un fort rejet d’une droite libérale et autoritaire. Il a évoqué les cadeaux faits au patronat, le tout sécuritaire, la démocratie bafouée, la surenchère de la droite, l’extrême droite « tapie dans l’ombre » « qui compte les points », le gouvernement et le président qui s’entêtent face au mouvement social.

Pour le responsable communiste, cette situation présente à la fois le danger d’une colère qui s’étoufferait avec un retour de l’ordre dans le désespoir, et celui d’une « radicali-

sation du conflit social, revendicatif et démocratique », dans une forme « violente sans perspective politique progressiste ». Cela ouvrirait la voie « à la droite et l’extrême droite à qui s’offrirait l’aubaine d’ imposer au pays un recul social et démocratique inimaginable ».

Dans ce contexte nauséabond, se sont produits deux terribles attentats, suivis « des pires amalgames », « des pires déclarations », « le tout sécuritaire, et le total discriminant ».

Il a évoqué la multiplication des candidatures à droite, le “scoop” de celle de Sarkozy « remonté comme un frelon ». « À gauche le scénario que nous présentions déjà depuis plusieurs mois est entrain de se mettre en place, les candidatures individuelle se multiplient », c’est « la garantie de l’échec. » Pour Vincent Boivinet, la traduction politique du mouvement social passe par l’union des forces de progrès sur un contenu commun.

Dans le débat qui a suivi et auquel participaient aussi des militants de diverses organisations politiques ou syndicales, les uns ont insisté sur la nécessité de définir la gauche, de rompre avec le PS, affirmant parfois que pas un seul élu du PS même dans les collectivités locales n’est aujourd’hui de gauche puisqu’ils soutiennent la politique du gouvernement. Christine Boronat, responsable du PG, a interrogé la continuité du Front de gauche, rappelant la candidature de Mélenchon et son engagement pour la VIe République.

Pour un militant communiste, à la base, tout le monde est prêt à se rassembler, « ce sont ceux d’en haut et leurs stratégies qui divisent ». « Je suis un immigré, je sais ce que c’est que la misère. Ici personne ne souffre mais derrière nous il y a 15 millions de Français dans la misère, j’espère que nous sommes tous prêts ici à nous rassembler et à nous battre pour eux », a-t-il ajouté.

Pour Alain Baché, aux souffrances qui traversent notre société il faut offrir une perspective politique. « Je suis de ceux qui pensent que si on veut offrir une perspective politique, il faut qu’on travaille à un projet, qui devienne mouvement pour que les Français s’en emparent et que ça

devienne majoritaire. » « Il n’y aura que deux candidats au deuxième tour.

Je me refuse à dire que le scénario est écrit. Ça ne m’appartient pas de dire qui est la gauche, je me fous de ce qui se passe au PS, c’est leur problème mais ce que je sais c’est que la multiplication des candidatures va amener la droite et l’extrême droite au deuxième tour. » Se mettre autour d’une table, écrire un programme, trouver le candidat ou la candidate qui le portera à la présidentielle, les candidats et candidates qui le porteront aux législatives, est, pour lui, le chemin dans lequel les communistes doivent s’engager, « comme ils l’ont décidé lors de leur dernier congrès ».

Un point de vue partagé par une militante qui se désespère de voir que « pendant qu’on discute de qui est la gauche, l’électorat de gauche lui se demande ce qu’il fera quand il aura à choisir entre Sarko/Juppé et Le Pen ». « Demander si Valls et Macron sont de gauche, c’est stérile, personne ne les voit au deuxième tour. Pour moi, la gauche c’est les électeurs. Le débat qui m’intéresse c’est quelle place prend le Parti communiste pour avancer sur la question du changement. La question ce n’est pas qui est la gauche, c’est la gauche pour quoi faire ». Elle désapprouve également la candidature de Jean-Luc Mélenchon, « après tous les débats internes que nous avons eu pour aboutir à un processus démocratique de désignation de notre candidat, je ne peux pas valider ».

Un militant syndical revient sur le mouvement social pour rappeler que s’il n’y a pas eu de grève générale, ce n’est pas la faute de Martinez. « Les gens ne se rendent pas compte qu’il faut s’y mettre tous ensemble, retraités, salariés, chômeurs… Tout ce qu’on a gagné en 36, avec la loi travail, il n’y aura plus rien. Il faut mettre le paquet à la rentrée, sinon on va se faire flamber ! » « Depuis des années on s’est mis en tête avec le PS mais c’est la désespérance qui a gagné, reprendra Julien Ruiz.

Je le vois sur le plan syndical, 90 % des salariés veulent l’union. Il faut des propositions pour faire reculer le capitalisme et un rassemblement pour gagner. L’existence d’une gauche de combat et d’une gauche d’adaptation, ce n’est pas nouveau, ce qui a changé c’est le capitalisme. Les camarades de Vinci nous le disent, le capital est insaisissable. Quand des salariés obtiennent péniblement 2 % d’augmentation de salaire par la lutte, le groupe ferme la boîte et en crée une autre à côté. Il n’y a pas d’autre issue que de travailler à un projet, de trouver des débouchés à ce qui s’est exprimé dans la rue. » Quelques interventions, dont celle du syndicaliste-auteur Philippe Mediavilla venu dédicacer son livre « Du pin et des larmes » proposeront de travailler aussi davantage sur le projet politique en local, faire des propositions économiques sur la valorisation de la production locale notamment dans le massif des Landes.

Christelle Danglot

ACTUALITÉ

Editorial

CONTRE LA LOI TRAVAIL

La CGT n’en a pas fini

L’organisation syndicale a fait sa rentrée mardi 30 août à Montreuil.

Lors d’une conférence de presse elle a annoncé qu’elle continuait à viser l’abrogation de la réforme El Khomri et souhaitait ramener les questions sociales au cœur de la campagne électorale pour 2017. « Les combat contre la loi travail n’est pas terminé », a promis Philippe Martinez lors d’une conférence de presse de rentrée au siège de la CGT à Montreuil.

Puisqu’une « loi mauvaise au printemps est toujours mauvaise à l’automne », meeting, débats, mobilisations, recours juridiques se succèderont sous des formes variées mais avec le même objectif : « obtenir l’abrogation ». Un mot d’ordre qui sera celui de la 13e

journée d’action interprofessionnelle nationale prévue le 15 septembre. Des manifestations sont déjà prévues dans une quarantaine de villes. Pour Paris, le parcours Bastille-République a été déposé en préfecture.

D’ici là, les dirigeants des organisations syndicales (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, Fidl) tiendront meeting commun le 7 septembre à Nantes puis débattront ensemble le 10 septembre à la Fête de l’Humanité. Ce sera une première pour Force ouvrière.

Outre les mobilisations, la CGT mène aussi la bataille contre la loi El Khomri sur le plan juridique.

D’autres rendez-vous de lutte sont également prévus les 27 et 28 septembre pour les libertés syndicales,

au tribunal de Bobigny où se tiendra le procès des 5 d’Air France, ou pour les 32 heures avec le lancement d’une grande campagne et d’une journée européenne en octobre. Échéance électorale oblige, la CGT met aussi en débat son « alternative sociale » et compte faire en sorte « que les questions sociales soient au cœur des débats » de la présidentielle, a affirmé Philippe Martinez. « Mais cette fois, il n’y aura pas de candidat (soutenu par la) CGT, ni aux primaires, ni à la présidentielle », a-t-il tenu à préciser.

Le secrétaire général du syndicat n’a pas épargné le président du Medef qui a, cette fois, promis non plus un mais deux millions d’emplois créés en contrepartie de baisses d’impôts.

Il a invité le patron des patrons à « changer de pin’s ». « Lorsque Pierre Gattaz a proposé un million d’emplois, le gouvernement a donné 41 millions d’euros, a-t-il rappelé. Est-ce que les entreprises ont continué à restructurer ?

La réponse est oui. Est-ce qu’elles ont rendu l’argent ? La réponse est non.

Pour la CGT, les 32 heures restent la meilleure solution pour lutter contre le chômage. La France a les moyens de financer des politiques sociales. » Et de conclure : « Il est temps de changer de politique ».

HUMEUR

Lexique à l’emporte-pièces de tissus Bikini : Nom d’un atoll du Pacifique (marque déposée en 1946).

L’exploit vestimentaire a consisté à créer sous ce nom de bikini, avec moins d’étoffe qu’un maillot une pièce, un maillot de bain plus cher de deux pièces. Le string, longtemps après la mini-jupe, a été créé selon le même principe : « qui peut le moins d’étoffe, crée la plus-value ! » Burkini : mot-valise audacieux à haute valeur ajoutée, combinant Burka (étoffe totalement enveloppante) et bikini. L’objet, sinon le mot, a été créé en Australie, continent bien connu pour abriter un nombre immense de musulmanes et de musulmans ! On peut sérieusement se demander si plutôt que de répondre à la demande, il ne s’agissait pas de « créer de toute pièce » une « offre » ayant pour but de mondialiser un nouveau marché.

Bure qui nie : Vêtement de rude étoffe, propre aux moines dont la tenue, en pays laïc, est ignorée par les pouvoirs publics comme par les tenants pourtant affichés du refus de tout ce qui est ostentatoire.

Combinaison de plongée : On imagine sans peine l’attentat à la pudeur que constituerait l’usage ostentatoire d’une simple combinaison (ou fond de robe)… sur la plage. Toute autre est la tenue uni-sexe de plongée qui

ne se distingue du burkini que par ses fonctions (plonger ou surfer) et par sa matière (seconde peau).

Haire qui nie : La théâtrale entrée de Tartuffe dans la pièce qui porte son nom (Le Tartuffe ou l’imposteur) s’accompagne du premier vers suivant (il s’adresse à son valet) : « Laurent serrez ma haire avec ma discipline ».

Donc, dès sa première et tardive (III,2) apparition, le faux dévot évoque sa tenue hypocrite : la « haire » (chemise de crin ) et la « discipline » (fouet avec cordelettes pour SE faire pénitence).

Ce corps, si important à malmener et à cacher, la servante Dorine a tôt fait de le rappeler à sa triste réalité. Elle déclare : « et je vous verrais nu du haut jusques en bas que toute votre peau ne me tenterait pas».

Sari : Très longue étoffe et vêtement traditionnel des femmes indiennes majeures, couvrant tout le corps, excepté une bande de peau découvrant érotiquement le nombril. Les femmes indiennes vont dans l’eau et se baignent en gardant leur sari, comme elles le gardent pour casser les cailloux et faire des routes…

String : (1977) Un peu… « ficelle » (c’est le sens de ce mot en anglais), il désigne le nec plus ultra de la définition de la chemise par Louis Aragon : « Montre ce qu’elle cache Cache ce qu’elle montre ».

Avec ce maillot-hot, les fesses sont montrées et soulignées par la « ficelle », qui cache leur raie et masque le pubis. Le peu qu’on cache se paie cash.

Moralité : il n’y a pas de moralité, et si « la vraie morale se moque de la morale » (B. Pascal), les lois du marché, elles, se moquent de la vraie morale, de la fausse morale, de la fausse comme de la vraie pudeur. Le langage populaire ne s’y trompe pas.

Il a appelé le dernier « vêtement » qu’on paye lorsqu’on meurt un « costard en sapin », même si « un linceul n’a pas de poche »… Après tout, mieux vaut costard que jamais !

Les « intéressés », ceux pour qui seuls comptent… les taux d’intérêt, ont compris il y a bien longtemps que si « l’habit ne fait pas le moine », il peut contribuer à faire le profit.

On confiera la conclusion à un homme sérieux.

Voici ce que déclarait crûment un certain Stanley à la Chambre de Commerce de Manchester : « Si seulement nous parvenions à couvrir les indigènes le jour du Seigneur, cette innovation dans les mœurs africaines représenterait un nouveau marché de 320 millions de mètres de cotonnades anglaises. » (Philippe Perrot : Histoire du vêtement au XIXe siècle – cité par Le Monde, en Août 1995).

Vincent Taconet

Une candidature ne fait pas une politique, c’est la volonté du peuple Cette rentrée politique n’a décidément rien d’imprévu.

Plus « la France va bien », plus les candidatures à la Présidentielle se multiplient à droite comme à gauche. Est-ce le signe d’une démocratie galopante ou, comme le disait Sébastien Laborde la semaine dernière, la mise en place d’un macabre scénario pour 2017 ?

Ce que Pierre Laurent dénonce depuis des mois : une situation qui se résume à la montée en puissance d’un Nicolas Sarkozy toujours plus à droite, plus sécuritaire et antisocial, désigné meilleur candidat pour François Hollande, et un FN à l’affût.

Et dans le même temps, l’exclusion pure et simple des citoyens d’un vrai débat donnant à chacun, tous les outils de réflexion, de construction, pour des choix nouveaux portés par les électeurs.

Le pouvoir actuel ne cède rien (là est la vraie question) aux salariés, retraités, petits agriculteurs, commerçants, artisans. Tout ce qui fait la force du pays est soumis un peu plus chaque jour aux pressions financières. Le plus grand nombre ressent cela comme une tenaille avec le sentiment que l’on ne peut la desserrer.

La multiplication des candidats à gauche ne permettra pas la construction d’un mouvement qui peut grandir, qui donne à voir une perspective.

Les luttes du printemps, mêmes insuffisantes, ont montré des failles et l’Assemblée nationale en est le meilleur exemple. Des élus plus nombreux au-delà du PCF et du Front de Gauche n’ont pas suivi tous les votes de la majorité. C’est le signe que l’opinion bouge, qu’elle peut faire grandir des choix nouveaux.

Tous ceux qui veulent que le système perdure ont toutes les raisons d’empêcher que se construise une force nouvelle, de supprimer le débat démocratique.

Ils redoutent plus que tout l’engrenage d’une prise de conscience qui dépasse les divisions et permette un rassemblement politique capable d’imposer des solutions nouvelles.

Le PCF a choisi de travailler à ce rassemblement indispensable. Aller à la rencontre des citoyens pour construire avec eux, leur donner la parole, à l’opposé du « faites-moi confiance » dont on connait le résultat.

Il ne s’agit pas de donner sa voix à telle ou telle candidature, de la soutenir ou de se rallier mais bien de donner à chacun sa place et de permettre l’engagement citoyen avant tout. Autrement dit une démarche à l’opposé de la stratégie des forces de l’argent.

Les différentes forces de gauche réunies le weekend dernier veulent toutes une autre politique. Alors, discutons et mettons les citoyens au centre.

Le PCF reste déterminé à poursuivre sa bataille, à rassembler à partir d’un projet produit par les citoyens et porté par eux pour gagner ensemble.

Pierre Vignau Membre du comité exécutif du PCF 33

Les Nouvelles 1er septembre 2016 • 3

RENTRÉE S JEAN-PASCAL MÉRAL, SECRÉTAIRE ACADÉMIQUE SNES-FSU

Une rentrée sous tension plus de la moitié. À moins d’un an de la fin du quinquennat, il resterait 23000 postes à créer, ce n’est pas possible. C’est un problème qui mine toutes les rentrées ces dernières années.

Bordeaux, le 9 avril 2016

Que pensez-vous des mesures de sécurité qui ont été annoncées pour les établissements scolaires dans le cadre des risques d’attentats ?

Dans quelles conditions s’engage la rentrée scolaire dans le second degré pour notre académie ?

Pour le second degré, la grande question de la rentrée est celle des effectifs.

D’après les informations que nous avons il y a un taux de redoublement qui a diminué, avec un taux de passage plus important de la seconde vers la première et un taux de passage qui aurait progressé également de la troisième vers la seconde. Or on est déjà en lycée sur des classes démographiques nombreuses. Les classes de 2000 arrivent en première et celles de 2001 arrivent en seconde et ce sont des générations qui sont assez nombreuses. La deuxième inquiétude sur les effectifs en lycée est liée à l’application du droit au redoublement dans leur établissement pour les élèves qui n’ont pas eu le baccalauréat.

Donc on s’attend à ce qu’il y ait un peu plus d’élèves par rapport à l’an dernier. Jusqu’à présent le rectorat pouvait réguler sur l’ensemble des lycées, notamment lorsqu’il existait des lycées relativement proches les uns des autres. Nous espérons que cela n’aura pas de conséquences sur les effectifs en lycée car, pour nous, il y un seuil à ne pas dépasser de 35 élèves par classe. Nous attendons la pré-rentrée de mercredi pour faire un point sur les effectifs de classe.

La deuxième grosse inquiétude concerne l’application de la réforme des collèges qu’on a contesté tout le long de la dernière année scolaire et qu’on continue de contester car, au de-là du bien fondé pédagogique sur lequel nous avons de grosses différences d’appréciation, il paraît difficile d’appliquer une réforme d’une telle ampleur sur les 4 niveaux du collège la même année. Cela veut dire 4 programmes à refaire de la 6e à la 3e plus une organisation des emplois du temps qui paraît extrêmement complexe. Là aussi, on attend le verdict de la pré-rentrée quand les chefs d’établissements vont communiquer les emplois du temps aux collègues pour voir s’ils ont pu être faits en compatibilité avec l’intérêt des élèves et des enseignants. Quand on parle

des emplois du temps, on parle bien aussi de l’intérêt des élèves pour que, pédagogiquement, les emplois du temps soient bien conçus. Ce sont les deux grosses préoccupations pour la rentrée dans l’académie de Bordeaux, qu’on partage très certainement avec les autres académies mais, pour ce qui nous concerne, nous sommes déjà prévenus qu’il y aurait des tensions sur les effectifs.

Dans quel état d’esprit se trouvent les enseignants, faut-il s’attendre à des mobilisations ?

Pour l’instant, nous n’avons rencontré que les collègues militants syndicaux. Tous les collègues n’ont pas tous les éléments sur les textes et documents de rentrée. Ce qui est certain c’est que si les collègues sont dans le même état d’esprit qu’en sortant, il y aura du mouvement.

La réforme du collège a toujours du mal à passer et le bilan de la réforme du lycée se fait toujours attendre.

On aurait dû avoir, l’an dernier, un bilan national décliné ensuite au niveau académique pour avoir des ajustements, notamment, en ce qui concerne le contenu de l’accompagnement personnalisé et son utilisation dans les établissements scolaires.

Pour l’instant, on n’a toujours rien vu venir. Il est dit de manière officieuse que le bilan ne serait pas très positif sur la réforme des lycées, ce serait la raison pour laquelle ce bilan n’aurait pas été publié.

Sur les actions prévues, dans l’académie nous avons déposé un préavis de grève qui couvre toute la semaine de la rentrée car nous savons, par expérience que des établissements soit ont besoin de l’ouverture d’une classe supplémentaire, soit sont en manque d’enseignants pour la rentrée, soit l’organisation de la rentrée est tellement défectueuse qu’elle ne peut pas se faire. Cela permet de réagir rapidement localement et obtenir des réajustements quand, trop souvent, l’administration répond dans un premier temps par la négative. Je ne peux pas vous dire par avance si nous serons dans cette configuration.

Par contre, nous avions déposé un

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préavis de grève au mois de juin qui s’est transformé en mot d’ordre de grève pour le 8 septembre, avec une plateforme sur l’ouverture de discussions sur la réforme des collèges. Il y a encore des marges de discussion à avoir parce que nous n’avons pas pu négocier avec la ministre l’an dernier.

Cette journée de grève concerne aussi le lycée car il y a des améliorations à faire. Il y a aussi du mécontentement quant à une dégradation générale des conditions de travail avec de plus en plus de tensions dans les établissements. Les réformes ne passant pas, la hiérarchie tente de les faire passer de manière autoritaire, cela nuit à la qualité des relations entre les chefs d’établissement et les enseignants.

Il y a aussi l’éternel problème de la revalorisation de l’ensemble des carrières enseignantes puisque le plan qui a été proposé l’an dernier est très loin d’être satisfaisant.

Donc sur la grève du 8 septembre, nous sommes sur cette préparation mais ce sera une grève nationale qui sera intersyndicale. Force ouvrière et la CGT se sont joints au SNES-FSU. On saura mercredi si, selon l’expression consacrée du recteur, la rentrée s’est « techniquement bien passée ».

L’an dernier on avait 120 postes vacants dans notre académie, concentrés sur le Lot-et-Garonne. Du coup il faut trouver des contractuels dans des matières qui sont en tension (anglais-maths-lettres classiques). Ce problème de postes vacants renvoie au problème de recrutement qui, lui-même, renvoie aux conditions de travail et de rémunérations. Malgré les avantages qu’on a tendance à attribuer aux métiers de l’éducation, « ils ont la garantie de l’emploi, ils sont bien payés, ils ont beaucoup de vacances », c’est assez surprenant qu’il n’y ait pas plus d’étudiants qui passent le concours. Entre l’image et la réalité du métier, il y a quand même un décalage important. C’est un problème de long terme car recruter des enseignants ne se fait pas en un an.

Annoncer une décision politique de créer des postes ne suffit pas, encore faut-il mettre les moyens pour recruter des gens.

La création de 60 000 postes avait été annoncée au début du quinquennat.

Selon nos calculs, on en est à un peu

On est sur un sujet extrêmement sensible et on ne peut pas balayer les risques d’un revers de main. Une pression existe, on doit la prendre en compte. Mais encore une fois on est sur un traitement du dossier qui joue uniquement avec des effets d’annonce. La préparation aux premiers secours fait maintenant partie des compétences attendues en fin de collège. Les lycées professionnels ont déjà aussi, dans le cadre de leur formation, la préparation aux premiers secours. En revanche, on se pose toujours la question : quid des enseignants ? Il y a là un manque de formation et on pourrait dire qu’à partir du moment où on a en charge un public important, on devrait avoir des gens un peu mieux formés aux premiers secours.

Donc qu’il y ait une formation ce n’est pas une mauvaise chose mais le gouvernement met déjà en avant la nécessité de former des formateurs.

Il ne faut donc pas laisser croire à l’opinion publique que dans trois mois tous les élèves de troisième, par exemple, seront formés à ces gestes de premiers secours.

La deuxième question porte sur les annonces concernant les exercices d’alerte. Qu’il y ait un exercice d’alerte type attentat, c’est très certainement souhaitable, cela a déjà été fait dans des établissements l’an dernier. Il faut toutefois prendre beaucoup de précautions en fonction du niveau des élèves que l’on soumet à l’exercice car il peut y avoir des effets extrêmement traumatisants pour les élèves. Cela demande de la réflexion et le fait qu’on nous annonce dans les textes ministériels que le premier exercice « attentat » devra être fait avant la Toussaint, ça nous paraît un peu précipité. Il faut pouvoir d’abord mettre en place les

conditions de réussite de cet exercice, ce qui nécessite au préalable une réflexion approfondie et une formation des enseignants.

Le troisième aspect c’est la mise en sécurité des établissements scolaires.

On nous annonce un budget de l’ordre de 300 millions d’euros en France, c’est une goutte d’eau par rapport aux besoins. L’objectif n’est pas de faire des établissements des bunkers mais de les mettre en sécurité pour éviter les intrusions de personnes extérieures. On dénonce tous les ans ce problème d’intrusion, on devrait dans un bâtiment scolaire comme dans tout bâtiment public pouvoir contrôler les entrées.

Sauf que les bâtiments scolaires, à part ceux construits dans les années 50, sont ouverts vers l’extérieur.

Les mettre en conformité avec ces exigences de sécurité représente des budgets colossaux. Le ministère qui annonce ce type de mesures n’est pas celui qui va payer. Les collectivités locales qui sont déjà en situation d’économies budgétaires, elles nous diront qu’elles ne peuvent pas aller au-delà des travaux urgents. De plus il faut du personnel. Lorsqu’il y avait du personnel scolaire à la loge, c’était plus facile de contrôler.

Aujourd’hui il y a aussi des tensions sur ces personnels qui sont des personnels des collectivités territoriales.

L’éducation nationale n’a donc pas la main à la fois sur les volumes de personnels dans les établissements et la répartition des tâches dans l’établissement. Se pose la question, pour ces personnels qu’on met à la loge, de la formation car entre faire l’accueil des élèves en période normale et faire l’accueil en période vigipirate avec contrôle des identités et contrôle visuel des sacs, ce n’est pas tout à fait le même métier. L’idée de mettre des policiers devant les établissements scolaires, ça mobiliserait sans doute l’ensemble des effectifs qui ne pourraient plus faire autre chose.

Quant à faire appel à des entreprises privées de sécurité, cela pose là aussi un problème budgétaire.

Nous ne sommes donc pas du tout hostiles à prendre en compte les questions de sécurité dans le cadre des menaces d’attentats mais il faut se rendre compte qu’on est dans l’incapacité de sécuriser à 100 % les établissements scolaires et que la mise en place de certaines des mesures annoncées va être extrêmement compliquée.

SCOLAIRE Pour l’école de l’égalité, il y a toujours urgence. Une intersyndicale SNES-FSU, FO, CGT et Sud appelle à une journée de grève nationale des enseignants le 8 septembre. À la veille de la rentrée, des représentants du Snes-Fsu et du Snuipp en Gironde nous parlent des conditions et de l’état d’esprit dans laquelle ils l’abordent.

Christelle Danglot

RENTRÉE SCOLAIRE

Le SNES appelle les enseignants à la résistance pédagogique Le Snes-FSU appelle à la grève dès le 8 septembre contre la réforme du collège en invitant les enseignants à la « résistance pédagogique ».

Il y a « une espèce d’incertitude qui plane sur cette rentrée », a déclaré Frédérique Rolet, secrétaire général du Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire, lors de sa conférence de presse de rentrée.

Elle est « due à la mise en place notamment d’une réforme du collège qui se veut “hollistique” parce qu’elle concerne tout : le renouvellement des programmes sur quatre niveaux d’un seul coup, la mise en place de l’accompagnement personnalisé, les Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), le livret scolaire unique numérique, à la fin de l’année un nouveau Diplôme national du brevet », a-t-elle énuméré.

Frédérique Rolet a évoqué « un état d’esprit des enseignants marqué par beaucoup de lassitude devant l’empilement des réformes » et « un sentiment de gâchis » en cette dernière rentrée du quinquennat. Depuis la loi de refondation de l’école de 2013, « on

a l’impression que très vite le soufflé est retombé, la mise en oeuvre ne suivait pas », a-t-elle jugé, doutant que l’objectif des 60 000 créations de postes soit atteint. Mme Rolet a dénoncé « un fossé qui s’est creusé entre le gouvernement et les enseignants », avec « une perte de sens du métier ». « Les professeurs sont très désorientés, ils ne savent plus ce qu’on leur demande ».

Elle a critiqué « beaucoup de mesures extrêmement chronophages », comme la mise en oeuvre pour la première fois en même temps des programmes de la 6e à la 3e, nécessitant de refaire toutes les préparations de cours.

Les enseignants sont « mécontents de leur salaire et leurs conditions de travail ». Le plan de revalorisation progressif de leurs salaires, échelonné au-delà de l’élection présidentielle, « vient trop tard ». Elle a pointé une « volonté du gouvernement de raccrocher le vivier électoral que constituent les enseignants », mais « beaucoup considèrent que ça ne lève pas le contentieux sur les questions de métier ». Le Snes appelle à la grève contre la réforme du collège et les conditions de rentrée, au sein d’une intersyndicale qui inclut FO, la GCT et Sud.

CÉLIA GONZALEZ, CONSEILLÈRE SNUIPP ET DÉLÉGUÉE DU PERSONNEL

Une situation compliquée dans le premier degré Commence s’annonce la rentrée dans le premier degré en Gironde ?

Célia Gonzalez. Depuis plusieurs années maintenant, on se retrouve dans le primaire avec une augmentation des effectifs. On attend plus de 1400 élèves et on n’a eu que 123 postes pour la Gironde sachant qu’on est déjà un département très mal loti. On est donc encore dans une situation très compliquée. On nous débloque des postes parce qu’on est dans un département en retard, qui a une démographie importante. En intersyndicale mais aussi avec des parents d’élèves et des élus, nous demandons un plan de rattrapage pour la Gironde pour avoir de meilleures conditions d’apprentissage pour les élèves et d’enseignement pour les enseignants.

Il y a des questions encore très en souffrance avec des classes très chargées, notamment en maternelle puisqu’il faut plus de 30 élèves maintenant pour ouvrir une classe.

Sur la scolarisation des moins de 3 ans, on est aussi un département très en retard. L’objectif du recteur est d’atteindre 5 % mais on est encore en dessous et les créations effectives ne permettront pas d’atteindre l’objectif que s’est fixé le recteur. Pour le Snuipp, c’est une question pourtant décisive pour permettre aux enfants, notamment ceux des milieux populaires, de réussir à l’école.

Notre département est aussi très en difficulté sur le remplacement.

L’année dernière, un très grand nombre d’enseignants n’ont pas pu

être remplacés, ce qui a des conséquences évidemment pour les élèves qui n’ont pas classe et pour les écoles qui doivent se répartir les élèves et se retrouvent avec des classes encore plus chargées.

Une grosse question en souffrance est celle du Rased, le Réseau d’aide aux élèves en difficulté, puisqu’après de fortes suppressions en 2009, on n’a toujours pas de création de postes pour aider les élèves en difficulté.

Un grand nombre d’enfants qui devraient être suivis par des enseignants spécialisés ne peuvent pas l’être.

La rentrée va donc se faire dans la grogne ?

C.G. Ce qui pèse le plus, autant sur les élèves que sur les enseignants, c’est le problème des effectifs.

Un comité technique va se réunir le 6 septembre. Il va prononcer les dernières ouvertures de classes. Nous allons y demander un plan de rattrapage de 300 postes pour atteindre la moyenne nationale. Nous avions aussi demandé, en intersyndicale, la création de 22 postes en urgence parce que nous savons que, malgré les 123 postes obtenus, on va encore avoir une année difficile avec des conditions qui ne permettent pas de faire réussir tous les élèves et notamment ceux des milieux populaires.

Pour préparer ce comité technique, nous allons organiser des audiences d’écoles le 31 août.

Les collègues sont aussi encore préoccupés par la question des rythmes

scolaires qui reste compliquée dans certains endroits, qui a créé des inégalités, qui s’est faite sans moyens, sans réflexion, sans concertation.

Surtout, elle ne résout pas la question de la réussite de tous les élèves alors que c’était le but affiché par le ministère. La question des Ateliers pédagogiques complémentaires pose aussi encore problème. Ce sont les temps pendant lesquels, en plus de la classe, on est censé prendre des petits groupes soit d’élèves en difficulté soit autour d’un projet. Pour nous, le Snuipp, ce temps là doit être redonné aux enseignants car nous avons aussi un problème de temps. À la rentrée 2015, de nouveaux programmes très bien, très ambitieux pour tous les élèves ont été mis en place mais nous n’avons pas eu le temps de nous les approprier, de réfléchir, d’échanger entre collègues. Nous restons toujours avec 108 heures pour les réunions, etc, mais qui ne sont pas suffisantes pour tout le travail pédagogique que nous avons à faire et nous n’avons quasiment plus de formation continue, pourtant tellement importante dans notre métier. C’est un métier qui évolue beaucoup, où il y a besoin de réflexion. On n’a plus l’apport des chercheurs sur la relation pédagogique, sur l’enfance, etc.

Le Snuipp va continuer à se battre auprès du ministère pour que les heures d’Acp soient rendues aux enseignants car ce dispositif n’est pas efficace pour aider les élèves en difficulté qui ont surtout besoin d’effectifs allégés et d’enseignants spécialisés. Ça redonnerait un peu de temps aux équipes pour travailler ensemble.

ÉDUCATION

Le sport pour tous, c’est pas vraiment gagné Rio, c’est fini. La flamme olympique éteinte, une autre partie commence. Les professeurs d’éducation physique et sportive sont à fond contre la réforme du collège, qui met en péril un tiers des classes sportives et artistiques.

Voilà, les jeux Olympiques sont terminés. Les quarante-deux médaillés de Rio sont de retour à Paris. Les Bleus n’ont pas démérité. Ils ont été reçus sous les ors de la République à l’occasion d’une réception à l’Élysée offerte par le président de la République. La France se place au 7e rang des nations engagées dans les JO. « C’est bien mais ce résultat est conforme à la place économique mondiale de notre pays », commente Benoît Hubert, le secrétaire général du Snep-FSU, le principal syndicat de professeurs d’éducation physique et sportive.

Plus discrète que la mobilisation de leurs collègues d’allemand ou de langue ancienne, celle des profs

d’EPS est pourtant allée crescendo ces derniers mois. Ceux des collèges ont déjà une journée de mobilisation inscrite à leur agenda, le 8 septembre prochain. Ils seront une nouvelle fois dans la rue avec leurs collègues des autres disciplines. Les sujets de mécontentement ne manquent pas : réforme du collège, nouveaux programmes, suppression de l’épreuve de sport dans le nouveau brevet des collèges… Les enseignants en sont à se demander où ils vont. « Quelle vision a-t-on du sport à l’école ? » interroge Benoît Hubert. Dans un bilan provisoire de la réforme du collège -et le constat risque de s’aggraver après la rentrée-, le syndicat dénonce la suppression de nombreux dispositifs, sections sportives et options.

Des programmes considérés « vides de sens »

Un tiers des classes à projets sportifs et artistiques a d’ores et déjà été rayé de la carte. Les nouveaux pro-

grammes sont jugés très sévèrement.

Le syndicat les considère « vides de sens ». Un programme alternatif a été élaboré pour les contrer. Bouclé en juin, il sera discuté lors d’un colloque, les 17 et 18 novembre prochain.

Mais une autre préoccupation agite ces professionnels : « Un possible retour en arrière, explique Benoît Hubert. L’EPS était jusqu’alors reconnue comme une discipline à part entière. Nous enseignons et ouvrons les jeunes générations à diverses pratiques sportives. Il s’agit de véritables apprentissages. D’où des épreuves aux examens. » Privé d’épreuves au brevet des collèges, il est probable que le sport soit relégué au second plan, en supplétif. « Historiquement, cette discipline a été introduite à l’école dans une vision purement militaire et hygiéniste. Nous en étions heureusement sortis pour s’attacher à la culture des activités », explique le syndicaliste.

Lui a le sentiment que depuis les premiers attentats un virage été pris par l’éducation nationale. Qu’une vision utilitariste de l’EPS est privi-

légiée. « Le sport à l’école est considéré comme un moyen de maintenir la cohésion sociale. Les élèves ne seront plus évalués sur des pratiques sportives mais sur leur capacité à respecter les règles », déplore-t-il.

Hors de l’école, les inquiétudes des enseignants ne laissent pas indifférents les athlètes de haut niveau. Un appel a été lancé au printemps pour la défense et le développement du sport à l’école. Parmi les signataires, de nombreux médaillés olympiques, à commencer par Patrice Estanguet, champion de canoë à qui Tony, son frère et actuel membre du Comité international olympique, a succédé.

S’y ajoutent d’autres anciens mais non moins légendaires, parmi lesquels la sprinteuse Muriel Hurtis, le handballeur Éric Amalou ou encore Murielle Vandecappelle-Siclis, l’escrimeuse médaillée des jeux paralympique.

Sylvie Ducatteau dans l’Humanité du 24 août

Les Nouvelles 1er septembre 2016 • 5

INTERNATIONAL SÉISME EN ITALIE

COLOMBIE

Des interrogations sur les responsabilités

Cessez le feu historique

Le chef suprême des Farc, Timoleon Jimenez alias "Timochenko", lors d'une conférence de presse, le 28 août 2016 à La Havane.

La Colombie a vécu une journée historique lundi avec l’entrée en vigueur du premier cessez-le-feu bilatéral et définitif jamais signé entre la guérilla des Farc et le gouvernement, après 52 ans de conflit armé.

Le dernier bilan du tremblement de terre survenu la semaine dernière en Italie est de 290 morts.

D’après les experts, près de 70 % des bâtiments ne sont toujours pas aux normes antisismiques.

Toutes les mesures antisismiques ont-elles été prises afin de limiter le nombre de victimes ? Le temps du recueillement n’est pas encore achevé que déjà la polémique enfle, en Italie, à la suite du tremblement de terre survenu la semaine dernière au nord de Rome. Depuis jeudi, la justice a été saisie de plusieurs enquêtes visants à déterminer si certaines entreprises ont ignoré ou pas les règlements en vigueur lors de la construction de bâtiments récents.

Avec 290 morts et 400 blessés, le bilan est extrêmement lourd. « Tout le monde soupçonne qu’une telle tragédie n’est pas uniquement le fruit du destin », explique Giuseppe Saieva à The Gardian, le procureur en chef de Rieti, qui dirige l’investigation.

L’effondrement de l’école à Amatrice, village dévasté aux trois quarts et qui déplore à lui seul 224 morts, est particulièrement ciblé par ces suspicions. Inauguré en 2012, le bâtiment scolaire en question avait été réalisé par un consortium de constructeurs, Valori Scarl, lequel avait remporté un contrat de 700 000 euros visant à mettre en oeuvre les normes de sécurité anti-tremblements de terre.

Plusieurs bâtiments sont ainsi dans le collimateur des magistrats.

En 2009, à la suite du séisme qui avait frappé l’Aquila et tué plus de 300 personnes, de nombreuses failles avaient été mises au jour quant à la qualité des constructions réalisées, entre autres celle du ciment utilisé par les entrepreneurs. Au-delà d’éventuelles malversations, beaucoup s’interrogent sur les moyens que se donne l’Italie pour se préparer à de

telles catastrophes naturelles. Le pays a essuyé pas moins de huit séismes dévastateurs en quarante ans, rappellent les experts, lesquels déplorent en miroir, que près de 70 % des bâtiments italiens ne répondent toujours pas aux standards antisismiques.

Patrick Le Hyaric : « Pour que la solidarité européenne s’exprime concrètement avec l’Italie »

Dans sa lettre adressée à l’ambassadeur d’Italie en France, Patrick Le Hyaric, député au parlement européen, a exprimé sa solidarité avec les victimes du séisme, il a également souhaité que la solidarité européenne « puisse soulager la peine de celles et ceux qui sont en ce moment plongés dans la détresse et permettre des reconstructions rapides ».

La solidarité concrète du Secours populaire

Le Secours populaire était déjà intervenu lors du dernier tremblement de terre grave en Italie dans la capitale des Abruzzes en 2009.

L’association prend actuellement les dispositions nécessaires avec son réseau de partenaires locaux : ARCI (Association récréative culturelle italienne) Ricerca&cooperazione, Affabulazione, pour accompagner les sinistrés dans la durée et participer aux efforts de réhabilitation. Le SPF et le mouvement d’enfants Copain du monde lancent un appel à la solidarité pour venir en aide aux enfants et aux familles qui ont tout perdu.

Les dons financiers peuvent être adressés au Secours populaire français dans tous les départements ou 9/11 rue Froissart, BP 3303, 75123 Paris Cedex 03. Tél.

01 44 78 21 00. Mais aussi sur www.secourspopulaire.fr

6 • Les Nouvelles 1er septembre 2016

Depuis La Havane, le chef suprême des Farc, Timoleon Jimenez, dit « Timochenko », a déclaré : « J’ordonne à (…) chacun de nos combattants de cesser le feu et les hostilités de manière définitive contre l’Etat colombien ». « Ce 29 août une nouvelle histoire commence pour la Colombie.

Faisons taire les fusils. La guerre avec les Farc est terminée ! », a tweeté à minuit le président Juan Manuel Santos. « À partir de ce moment, débute le

cessez-le-feu bilatéral et définitif », ont à leur tour lancé sur Twitter les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

C’est la première fois que la Colombie va connaître un tel silence des armes, même si les Farc observent depuis juillet 2015 une cessation unilatérale des hostilités, le gouvernement ayant de son côté suspendu ses bombardements aériens contre les rebelles.

Selon les accords, le cessez-le-feu bilatéral et définitif entrerait en vigueur au plus tard le jour de leur signature, prévue.

Les Farc ont par ailleurs convoqué leur X e conférence pour ratifier le pacte, négocié pendant près de quatre ans à Cuba et détaillé dans un document de 297 pages, diffusé sur

internet et les réseaux sociaux, ainsi que par les médias.

Cette « dernière conférence de notre organisation en armes (…) ratifiera les accords de paix et entérinera la transformation des Farc en mouvement politique légal », ont-elles indiqué. Prévue du 13 au 19 septembre dans la plaine du Yari, à San Vicente del Caguan, ex-fief de la guérilla dans le sud, la conférence réunira 200 délégués des Farc, dont leur état-major. Fait exceptionnel, elle sera ouverte à 50 invités nationaux et internationaux, ainsi qu’à la presse afin que « les peuples de Colombie et du monde s’informent directement », selon les Farc.

La « signature solennelle » des accords par M. Santos et « Timochenko » est prévue « entre le 20 et le 26 septembre », a annoncé le ministre de la Défense, Luis Carlos Villegas.

Ce sera alors, a-t-il précisé, « le Jour J » du début du regroupement des guérilleros dans 22 zones et huit campements, pour entamer leur désarmement prévu sur six mois sous supervision des Nations unies.

Selon M. Santos, interviewé par la chaîne CNN, les accords pourraient être signés à Cuba, à Bogota ou pendant l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Puis les Colombiens seront appelés à un référendum le 2 octobre. Pour l’emporter, le « oui » à la paix devra recueillir au moins 4,4 millions de voix (13 % de l’électorat).

L’Humanité du 29 août

EUROPE

Les dossiers chauds de la rentrée

Par Francis Wurtz dans l’Humanité dimanche du 25 août La sidération et les traumatismes provoqués par les attentats sur notre société ont tendance à occulter aux yeux de nos concitoyens des enjeux politiques que nous ne saurions pourtant négliger. C’est le cas de nombre de « dossiers » européens qui vont se rappeler à nous sans tarder.

Premier exemple : la crise agricole. Le 2 septembre prochain se tiendra à Chambord un sommet européen des 28 ministres de l’agriculture. Ce sera le moment de faire le bilan des effets désastreux des réformes libérales successives de la politique agricole commune, telle la suppression des aides à la production ou celle des quotas laitiers.

Autre exemple : le débat en cours jusqu’au sein de la Commission européenne au sujet des politiques d’austérité. Les ayatollahs de la « discipline budgétaire » n’ont, semble-t-il, pas digéré que ni l’Espagne ni le Portugal n’ait été sanctionné cet été pour « déficits excessifs » ! Un transfuge de la « tour de contrôle » bruxelloise chargée de surveiller les « dérapages budgétaires » des États membres de la zone euro vient ainsi de révéler bruyamment l’exacerbation des tensions

dans l’exécutif européen à ce propos.

C’est le moment de se faire entendre !

Cela nous conduit à nous rappeler un autre « front » à tenir : la Grèce !

Ce pays meurtri par six années de sacrifices et d’humiliations va devoir affronter un nouveau round de « négociations » avec ses créanciers cet automne. Objectifs : d’une part, débloquer la dernière tranche des prêts accordés -le couteau sous la gorge- en échange de « réformes » ultra-libérales à répétition, mais surtout arracher enfin une discussion sérieuse sur l’allègement de la dette, à l’évidence insoutenable, comme le Fonds Monétaire International lui-même en convient. Un défi énorme qui appelle un grand élan de solidarité !

Autre exemple de dossiers brûlants à ne pas laisser avancer sans bruit dans le sens que l’on imagine : Le TAFTA (Grand marché UE-USA) tout comme le marchepied vers celui-ci, le CETA (Grand marché UE-Canada, pays lui-même étroitement lié par un accord de libreéchange aux États-Unis ). Or, si les négociations sur le TAFTA sont loin d’avoir abouti à ce jour, celles sur le CETA sont, en revanche, achevées : les pressions en faveur de la signature

officielle du traité UE-Canada, voire de son « application provisoire » (avant même sa ratification par les différents parlements nationaux) sont de plus en plus fortes, notamment du côté des milieux d’affaires. Une date est même avancée pour ce coup de force : le 26 octobre prochain, lors d’un sommet UE-Canada. C’est dire qu’il n’y a pas de temps à perdre pour relancer l’action !

Et puis, il y a les problèmes prétendument réglés, mais susceptibles d’éclater de plus belle à tout moment, au premier rang desquels celui de l’accueil des réfugiés ! L’accord calamiteux avec la Turquie est en suspens et offre à Erdogan un moyen de chantage rêvé sur l’UE. Plus de cent réfugiés venus de Turquie accostent chaque jour en Grèce, s’ajoutant aux quelque 60 000 bloqués dans le pays le plus éprouvé de l’UE. À partir d’octobre, tout devient possible, la plupart des autres gouvernements restant sourds aux appels à la responsabilité collective.

Reste le Brexit… Mais, aux dernières nouvelles, Londres se hâte de plus en plus lentement dans la réalisation de son projet. Désormais, on parle de… 2019. Le combat pour une autre Europe, lui, ne peut pas attendre.

PCF UNIVERSITÉ D’ÉTÉ DU PCF

ASSEMBLÉES DE RENTRÉE

Dans quel pays, quelle société voulons-nous vivre ?

PCF Canton de la Presqu’île* Vendredi 2 septembre, 18h, château Brignon à Carbon-Blanc suivie d’une « auberge espagnole »

13 militants et militantes communistes girondins-nes y ont participé.

Les communistes et jeunes communistes girondins à Angers

À quelques jours de la Fête de l’Humanité, Pierre Laurent y a souligné l’importance de « ce moment d’éducation et d’intelligence collective, quand les médias nous imposent chaque jour des questions qui ne sont pas les nôtres… ». « Ici nous sommes des femmes et des hommes qui, comme un jeune toulousain appelé Georges Séguy, ont choisi un jour d’agir et de ne plus subir ». Extraits de son intervention « Nous sommes prêts à tous les combats, disponibles pour toutes les rencontres, sincères, ne supportant aucune injustice et déterminés à les faire reculer sans relâche.

Nous refusons de baisser pavillon sur les valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité. Nous refusons de rendre les armes de la pensée, justement parce que le défi à relever est immense.

L’un des choix que la France doit faire avec audace est celui de la jeunesse, de la culture, de l’éducation.

Franchement, les jeunes de France, tous les jeunes nés dans ce beau pays ou qui le rejoignent, sont un trésor précieux.

Le droit à l’éducation, à la culture, au sport devrait être notre drapeau, et la rentrée scolaire une fête. La France a besoin au plus vite d’une grande loi de programmation pluriannuelle sur 5 ans pour l’éducation, la culture et le sport.

Nous proposons de créer une nouvelle sécurité sociale, celle de l’emploi et de la formation, en commençant par la jeunesse en visant cet objectif d’exception : zéro jeune au chômage. » La République partout, pour tous

« Donner un avenir à la France, c’est construire un nouveau pacte républicain pour retrouver la République pour tous, sur tout le territoire. Nous engagerons une grande réforme

de justice pour la fiscalité qui fera contribuer davantage les hauts revenus et les revenus du capital et nous réformerons l’impôt sur les sociétés.

La République pour tous, c’est mettre en chantier une VIe République. Nous supprimerons le 49-3 et ferons la proportionnelle à toutes les élections pour une juste représentation des partis. Elle portera de nouvelles avancées pour l’égalité femmes-hommes par un renforcement immédiat des dispositifs contraignants pour l’égalité professionnelle. Elle garantira la citoyenneté de résidence.

La République pour tous, c’est une nouvelle action de la France pour une politique internationale de sécurité globale. Donner un autre avenir à la France c’est reprendre l’action de la France pour refonder du sol au plafond le projet européen et construire une Europe solidaire et démocratique. Nous suspendrons les négociations TAFTA, CETA et TISA. Chaque peuple doit pouvoir choisir librement les projets, les coopérations qu’il juge bon de partager avec les autres pays européens. » Pour une alternative de gauche en 2017

« Tenons-nous à nos propres décisions, à notre calendrier. Nous avons huit mois d’ici à la présidentielle.

L’échéance se rapproche mais les enjeux sont si importants, si décisifs que nous aurions tort d’en rabattre en bradant le travail de large rassemblement que nous avons décidé d’entreprendre.

Des dizaines de milliers de personnes ont déjà participé à notre grande consultation citoyenne.

Amplifions le mouvement avec la Fête de l’Humanité et sa préparation. Et nous rendrons publics ses résultats fin septembre pour mettre ces exigences au cœur du débat public.

Pour donner plus de force à cette démarche, nous soumettrons à une grande votation citoyenne en

octobre les bases d’un pacte commun possible pour une alternative de gauche en 2017.

Nous aurons nous-mêmes à faire notre choix pour la présidentielle début novembre. Nous ferons entendre, quel que soit ce choix, la voix du Parti communiste pour le présent et pour l’avenir.

Les élections législatives et sénatoriales seront elles aussi essentielles.

Nous devons batailler contre la dévalorisation organisée de ces échéances qui est une des dimensions de la présidentialisation et de la dévitalisation démocratique du pays. » Construisons un chemin commun

« À tous, citoyens de gauche de toutes sensibilités, à tous, responsables politiques de gauche qui menons des combats communs, contre la loi El Khomri et la déchéance de nationalité, à tous, partenaires du Front de gauche, à tous, candidates et candidats, déclarés ou potentiels, je vous le dis : il est temps de décider à construire un chemin commun.

C’est encore possible. Je vous demande de ne pas brader la grande ambition collective de changer les choses, de changer la vie des gens, des travailleurs, des jeunes, contre les moins grandes ambitions, personnelles et partisanes, toutes légitimes qu’elles soient, de se faire une place, de faire à son parti ou mouvement une place, toute méritée qu’elle soit.

Je le dis avec franchise : notre place personnelle, la place de notre parti ou de notre formation, elle sera immense si nous construisons du commun, elle sera minuscule si nous n’y parvenons pas. Alors je vous le propose : parlons vite et parlons bien.

J’irai partout où il sera nécessaire. Et je vous attends à la Fête de l’Humanité. Cette fête qui prendra cette année un caractère exceptionnel.

Je vous invite à y partager le pain, le vin, la fraternité, là, au plus près du peuple exigeant de la Fête de l’Huma.

Je vous invite à y lancer au moins un signal : nous prenons nos responsabilités pour que les échéances de 2017 ne fassent pas le malheur de la France mais engagent son renouveau. »

@www.pcf.fr L’intégralité sur :

* Ambarès, Ambès, Beychac et Caillau, Carbon-Blanc, St-Loubès, St Louis de Montferrand, St Sulpice et Cameyrac, St Vincent de Paul, Ste Eulalie

PCF Bègles Mercredi 7 septembre, 18h30, siège de la section, 12 rue du Prêche PCF SECTION DU BLAYAIS

Repas de rentrée

Dimanche 28 août, une quarantaine de militants se sont retrouvés à Laruscade à l’invitation de la Section PCF et du Cercle des Amis du Front de Gauche pour partager le désormais traditionnel repas fraternel au cours duquel ils ont échangé sur le rôle du PCF dans le combat pour le rassemblement du peuple de France et sur la stratégie des prochaines législatives en refusant tout ralliement opportuniste au social libéralisme. Le combat doit se poursuivre pour l’Humain d’Abord !

Fernand Laparra PCF BÈGLES

Consultation « à chaud »

Six camarades se sont installés au lac de la plaine des sports le 27 août, ce « Bègles Plage » dont profitent beaucoup de familles populaires et de jeunes durant l’été.

L’objectif, avec le questionnaire « Que demande le peuple ? », est de continuer à recueillir leur parole, leur réalité, leurs idées, leurs priorités pour une société, un pays, où il ferait bon vivre ensemble. Cette enquête du PCF est très bien accueillie, avec étonnement souvent, comme le dit cette jeune fille « pour une fois qu’on nous demande notre opinion ! ».

Elle prendra un bon quart d’heure, assise à l’ombre, pour répondre aux questions, écrire ses besoins, ses exigences, ses aspirations. Comme ce jeune homme qui discute en lisant les questions et repartira avec un questionnaire pour un copain. Deux autres jeunes l’ont rempli en se faisant bronzer. Un étudiant tchadien se fait expliquer les questions par Isabelle : « Vous croyez, vraiment, qu’on peut changer le monde ? » Deux jeunes filles s’aident mutuellement.

Parmi les familles installées sous les arbres, plusieurs personnes le ramènent, d’autres salueront en passant : « On vous le donne samedi prochain, vous serez là ? » Oui on y sera. Au moment de partir, on compte 15 consultations écrites, dont les 3/4 par des jeunes, des contacts pris, et des dizaines de discussions sur « comment vivre mieux ? » Prochain rendez-vous samedi 3 septembre à partir de 15h

Carnet BÈGLES. Notre camarade Christiane Scipion est décédée le 24 août à l’âge de 89 ans. Militante communiste depuis 1947, Christiane était très investie à l’UFF (Union des Femmes Françaises) puis à Femmes Solidaires. Elle était aussi très active dans son comité de quartier jusqu’à ce que la maladie l’en empêche.

Elle fut également une aide active à la gestion de l’hebdomadaire Les Nouvelles.

Ses obsèques ont eu lieu le 30 août au cimetière de Bègles où un hommage du PCF lui a été rendu par Claude Mellier dont nous publierons des extraits dans la prochaine édition. A tous ses enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants, ainsi qu’à toute sa famille, la section de Bègles du PCF, la Fédération de la Gironde du PCF et toute l’équipe des Nouvelles renouvellent leurs plus sincères condoléances et les assurent de leur soutien.

Les Nouvelles 1er septembre 2016 • 7

CULTURE & SOLIDARITÉ VILLAGES « COPAIN DU MONDE »

« LES AMIS DE L’ORMEE »

Pour apprendre à mieux vivre ensemble

Le serment du chœur

Dans le cadre de son mouvement Copain du monde pour « permettre aux enfants d’être auteurs et acteurs de solidarité », le Secours populaire de la Gironde organisait un séjour de vacances à Vieux-Boucau dans les Landes, du 21 au 29 août. Lundi, des bénévoles de l’association étaient rassemblés dans les locaux de la fédération à Bordeaux pour saluer les 28 jeunes de 11 à 14 ans de nationalités marocaine, palestinienne et française, avant leur départ.

« Cette année, explique Denis Laulan, secrétaire général de la fédération de la Gironde du SPF, le Secours populaire et ses partenaires ont organisé 13 villages Copain du monde en France et 15 dans le monde. Il y a deux ans, il n’y en avait qu’un en France. Nous avons accueilli 11 enfants marocains, 4 palestiniens et 13 enfants français (de la Gironde et du Nord-Pas-deCalais) et leur accompagnateurs.

Dans cette période de violences et de stigmatisations, rassembler des enfants de différentes cultures, les prépare à mieux vivre ensemble. »

Acteur d’éducation populaire, le Secours populaire transmet des valeurs de respect, de tolérance, d’ouverture et de solidarité aux enfants et aux jeunes en France et dans le monde.

C’est dans cet esprit que le Secours populaire de Gironde et du Pasde-Calais ont organisé un séjour solidaire à Vieux-Boucau dans les Landes, du 21 au 29 août. 10 jours de vacances partagés dans le village de vacances européen « Albatros » ont permis aux enfants de s’enrichir mutuellement de leur culture respective, découvrir notre pays, s’ouvrir aux autres et à la différence.

Les vacances sont un droit

Ce village Copain du monde a été longuement préparé en amont pour permettre à la fois aux jeunes d’accéder à un véritable séjour vacances mais aussi de garder comme fil rouge la solidarité, matérialisée autour de moments d’échanges et de la réalisation d’actions concrètes comme envoyer des dessins aux enfants victimes du tremblement de terre en Italie.

Le Village vacances européen Albatros reçoit depuis 1995 des groupes de jeunes originaires de plusieurs

pays et des familles issues de milieux sociaux variés. « Malgré nos tarifs modérés, nous constatons que certaines familles ne peuvent pas offrir de vacances à leurs enfants et c’est donc tout naturellement que nous avons proposé un partenariat au Secours populaire car les vacances sont un véritable droit », explique le directeur Eric Kubisch qui a offert l’intégralité du séjour en pension complète aux enfants et accompagnateurs. L’office du Tourisme et les prestataires de loisirs de Vieux-Boucau, l’auberge de jeunesse Otellia à Blanquefort, la CAF Gironde, le Conseil de région Aquitaine et le Conseil départemental ont joint leur soutien pour la réussite de ce séjour.

Le 26 août, une grande journée Copain du monde a accueilli Julien Lauprêtre, président du Secours populaire français, la comédienne Saïda Jawad, marraine de l’association et de nombreux bénévoles et partenaires. Les jeunes ont pu s’y présenter, parler du contenu de leur séjour et des projets envisagés dans leurs pays respectifs.

Une soirée d’échange culturel autour d’un « dîner-spectacle » a tenu ses promesses. La recette permettra de financer les projets de solidarité qu’ils souhaitent développer avec les partenaires marocains et palestiniens du SPF à destination des populations défavorisées.

L’association « IFLAN pour le Développement, la coopération et la culture » au Maroc œuvre en faveur de l’enfance et, avec le soutien du SPF, souhaite favoriser l’accès à la scolarisation des enfants des villages isolés de l’Atlas. L’association P.A.R.C œuvre dans la bande de Gaza en Palestine (région de Wadi Alsaqua) pour apporter aux jeunes filles et jeunes femmes défavorisées, une formation pour l’accès à leurs droits, l’accès à la communication, à la culture, à des savoir-faire artisanaux.

500 enfants à Aqualand, le « souriromètre » au maximum

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8 • Les Nouvelles 1er septembre 2016

Le 25 août, dans la nouvelle région Aquitaine, le Secours populaire organisait aussi la Journée des oubliés des vacances. 500 enfants se sont retrouvés à l’Aqualand de Gujan-Mestras. « Avec la canicule, cette journée dans l’eau était la bienvenue, commente Denis Laulan.

C’est un peu le couronnement d’une saison estivale extraordinaire qui a permis d’offrir des milliers de journées de vacances à des enfants, des familles et séniors. Les vacances, c’est du bonheur qui fait grandir. On peut dire que cette année, le “souriromètre” a atteint des records. » CD

Ce dernier dimanche de juillet fut un jour de fête teinté de mélancolie. Pourtant, nous avions tout lieu d’être satisfaitEs puisque l’AG de la chorale avait fait le bilan d’une année riche en prestations et concerts. Sauf que nous savions que nous voyions Claire Baudouin pour la dernière fois en tant que « cheffe » de notre groupe vocal.

Comme à chacun de nos dimanches de répétition (trois dans l’année !), nous avions prévu de partager ensuite le repas à la manière de l’Auberge espagnole. À en juger par tout ce qui encombrait les tables, on était plus près de l’abondance de L’Escorial que de la frugalité d’une ferme de La Mancha ! Une profusion exceptionnelle toutefois : nous voulions faire la Fête à Claire… et ce fut une belle fête ! Méritée !

Chaque choriste a dit au cours de la journée tout ce que nous devons à Claire depuis qu’elle a pris voici quatre ans la direction de la « Chorale des Amis de L’Ormée ». Elle nous a redonné le goût du chant, la joie d’être ensemble, le bonheur de partager la musique avec les publics les plus divers : concerts classiques, cabarets, prestations solidaires…

Nous savions toutes et tous que ce moment arriverait ; celui où elle nous dirait qu’elle ne pouvait continuer à mener tous les fronts à la fois, qu’elle devait penser à sa carrière de soprano soliste. Nous qui avons profité de sa voix merveilleuse nous ne pouvons que nous réjouir qu’elle privilégie le métier qu’elle a choisi depuis toujours.

Avant le repas, nos chants, témoins de la complicité qui nous a réunis pendant quatre ans, ont résonné pour lui dire toute notre admiration et notre amitié. Claire, flambeau du monde ; même Jean-Philippe Rameau l’avait composé par anticipation !

Bonne chance, Claire… et bienvenue à Elisabeth Pétillot, notre nouvelle cheffe de chœur.

Elisabeth n’est plus une inconnue en Gironde. Originaire des États-Unis, elle est en France depuis deux ans et déjà ses talents de chef et d’alto soliste ont marqué les mélomanes avertis.

Elle est à la tête de plusieurs groupes vocaux, et enseigne le chant à l’Ecole de musique de Floirac.

La chorale qui vient passer le cap des Vingt ans va donc poursuivre sa route avec Elisabeth et le positionnement de toujours : ne rien s’interdire en matière de musique et de chant : le profane comme le sacré, les chants traditionnels comme les chants de lutte.

Son fonctionnement reste le même.

En continu, des chants populaires pour les prestations qu’on nous réclame : en décembre pour Pucéart, ce seront des chants de marins. Nous donnerons une œuvre classique, qui reste à définir, au printemps 2017.

Le thème du prochain Cabaret, en 2018, rapprochera sans doute femme et avenir.

La chorale a reçu de nouveaux renforts au cours de l’année écoulée mais elle cherche toujours à s’étoffer. Rappelons qu’elle accueille les choristes débutants aussi bien que les pratiquants de longue date. Et qu’elle a les moyens de vous faire chanter ! grâce à tous les outils mis à disposition : enregistrements et supports divers.

Son préambule le souligne : « Elle fait une large place au plaisir d’être et de construire ensemble ; elle veille à ne poser aucun préalable d’ordre musical ou financier à la participation des choristes » La chorale des « Amis de L’Ormée » continue donc son chemin. Nous le devons à sa fondatrice Michelle Cérentola, aux chefs qui ont assuré sa succession, et à nos publics.

Jean-Jacques CRESPO

Les répétitions ont lieu chaque mercredi à l’École de musique de Floirac de 20h à 22h. Mais la rentrée se fera mercredi 7 septembre à 20 h au siège du SPF, 95 quai de Paludate à Bordeaux.

Renseignements au 06 32 40 74 10