Nouvelles N° 2167

Page 1

Jeudi 8 septembre 2016 - N° 2167 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Bordeaux, 9 mars 2016. Photo : Yves Nicoleau

L'exigence de progrès social au cœur de la Fête de l'Huma, ce week-end, et de la grande journée du 15 septembre

POUR LE RETRAIT DE LA LOI TRAVAIL, NOTRE DÉTERMINATION RESTE ENTIÈRE !

JEUDI 15 SEPTEMBRE 2016

PLACE DE LA RÉPUBLIQUE, BORDEAUX À 11H30 PARCOURS : RÉPUBLIQUE, GAMBETTA, INTENDANCE, RUE ESPRIT DES LOIS, PLACE DE LA BOURSE


ACTUALITÉ BORDEAUX

DÉMISSION DE MACRON

Manifestation gabonaise

En marche… seul

Une manifestation de 100 à 150 personnes, surtout des jeunes, regroupant la communauté gabonaise s’est déroulée lundi à Bordeaux pour protester contre les violences qui se déroulent actuellement au Gabon suite à l’élection présidentielle et à la non prise en compte de la volonté des Gabonais. Après des prises de paroles informelles et une minute de silence, les jeunes ont entonné la « Concorde », l’hymne national gabonais. La manifestation colorée et très vivante s’est dirigée jusqu’à la Victoire précédée et suivie par la police.

5 000 EMPLOIS MENACÉS

Les salariés de SFR en grève La CGT FAPT 33 a appelé les salariés des boutiques SFR, SFD, 5 sur 5, FNAC et SFR/Numericable à participer à la journée d’action du 6 septembre pour l’emploi, contre les licenciements « volontaires », et pour le maintien des boutiques. 5 000 emplois sont menacés nationalement chez SFR. Un rassemblement était organisé à Bordeaux mardi aprèsmidi rue Ste Catherine avec un tract destiné aux usagers. La CGT appelait, sur le plan national, les salariés du groupe à cesser le travail et à se rassembler partout en France, mardi, afin de protester contre les suppressions d’emplois et les fermetures de boutiques annoncées cet été. En cause également la dégradation des conditions de travail dans une entreprise dont la direction « n’a d’autre objectif que la rentabilité financière à tous crins, au mépris des employés et des clients ». L’entreprise a déjà perdu 1000 emplois en deux ans, les salariés parlent de départs « volontaires » non remplacés. « Les personnes se sentent forcées de partir » assure un salarié au micro de l’Humanité. Damien Bornerand, délégué central CGT SFR, affirme qu’aucune raison ne justifie les licenciements annoncés cet été si ce n’est d’alimenter une « bulle spéculative ». « Pour SFR c’est déjà 750 millions d’intérêts versés chaque année aux banques ». « Les conditions de travail se sont dégradées depuis le rachat par Numéricâble. On a des objectifs de moins en moins atteignables, un mal être et une perte de sens pour le travail au quotidien des salariés de l’entreprise. »

OCEAN CLIMAX À BORDEAUX

Un « Appel de Darwin » parrainé par Edgar Morin Pour sa seconde édition du 8 au 11 septembre prochain, l’Ocean Climax veut aller plus loin dans l’engagement écologique et social : parrainé par Edgar Morin, il prévoit de soumettre un « Appel de Darwin » aux candidats à la présidentielle. Combattre la procrastination, c’est l’une des ambitions affichées par l’Ocean Climax Festival. Après une édition 2015 lancée dans l’urgence de la COP21, Darwin a voulu poursuivre la dynamique en élargissant la thématique abordée. À la Surfrider Foundation vient s’ajouter Emmaüs Gironde pour la préparation de l’évènement, dans un partenariat qui se veut de combat, pour Pascal Lafargue, son président. La thématique sociale s’invite ainsi dans le festival, avec la question cruciale des réfugiés, et de leur accueil, problématique amenée à prendre de l’ampleur au regard du réchauffement climatique. Le cycle de conférence aura aussi pour objectif la rédaction d’un « Appel de Darwin », qui sera soumis ensuite aux candidats à la présidentielle, avec des engagements en matière écologiques et sociales. 2 • Les Nouvelles 8 septembre 2016

Macron va-t-il se présenter aux présidentielles ? À la place ou contre Hollande ? Macron est-il présidentiable ? Et de revenir sur son parcours et de commenter ses déclarations… Il semblerait que les journalistes aient trouvé leur nouveau joujou, depuis qu’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie emblématique du quinquennat Hollande, a présenté sa démission fin août. Pour être présidentiable, encore faut-il un électorat, ce n’est certainement pas à gauche qu’il le trouvera. En juillet, il lançait son mouvement, En marche !, lors d’un meeting à la Mutualité parisienne. N’ayant jamais caché ses velléités présidentielles, sa démission n’était pas vraiment surprenante. Elle n’en est pas moins un revers pour le chef de l’État qui l’avait lui-même introduit dans le jeu politique, en le nommant d’abord conseiller spécial et secrétaire général adjoint de l’Élysée, puis ministre. Considéré au PS comme le « chouchou » du Président, sa démission est taxée de « désertion ».

« Limites de notre système politique », « impuissance collective » au sein du gouvernement, l’homme qui se réclame de la « gauche du réel », de Mendès France et de Michel Rocard lance un appel « à toutes les bonnes volontés », à gauche comme à droite. Mais de gauche, il n’est question… D’ailleurs, le très libéral ministre retire même une légère épine du pied du chef de l’État. Ses sorties successives sur les « dérogations » aux 35 heures, sur les racines de la France lors de la fête de Jeanne d’Arc à Orléans, sa récente déclaration de non-socialisme et son affichage tout sourire aux côtés de Philippe de Villiers commençaient à sérieusement échauffer nombre d’électeurs au cœur même du camp hollandais. C’est d’ailleurs de la droite que sont venus les hommages les plus appuyés au démissionnaire. C’est Pierre Gattaz, le président du Medef, qui le regrette le plus : « Emmanuel Macron connaissait l’entreprise, connaissait le numérique. (…) On perd un ministre qui connaissait la globalisation, le monde. » Le maire de Nancy, Laurent Hénart (UDI), estime que « Macron a plus à faire avec nous qu’avec Aubry, Montebourg et même

Hollande ». Mais à droite, pour 2017, les candidats ne manquent pas… En attendant c’est Michel Sapin, déjà ministre des Finances, dont la seule vraie différence avec la ligne Macron est sa loyauté envers François Hollande, qui récupère le poste vacant. Et Macron fait le beau devant les cameras et aux micros. Il botte en touche la question de sa candidature parce qu’il refuse de faire « de la politique-fiction ». Il annonce qu’il va « aller au contact du pays » pour « écouter les gens » avant de donner fin septembre un « diagnostic du pays ». À moins que ce soit le pays qui lui fasse le diagnostic de sa politique. « 6 millions de chômeurs, 8 millions de pauvres. Sans doute la satisfaction du devoir accompli. » C’est le bilan dressé par l’élu communiste parisien Ian Brossat au moment de l’annonce de la démission du ministre. Le bilan d’une politique de déréglementation, « Nous pourrions autoriser les entreprises à déroger aux règles du temps de travail et de rémunération », avait prévenu Macron en 2014, d’attaques constantes contre la fonction publique dont il considère que le statut « n’est plus adéquat » ou encore les 35 heures, qu’il avait dans le viseur en indiquant devant la mine réjouie des grands patrons, l’année dernière à l’université d’été du Medef que « la France a cru qu’elle irait mieux en travaillant moins, c’était une fausse idée ». C’est enfin le bilan du mépris de classe, on se souvient de son « Avec la relance des autocars, les pauvres voyageront plus facilement » ou encore « la meilleure façon de se payer un costume, c’est de travailler ». Bref, tout ce qui culmine avec la loi travail et que 70 % des Français-es rejettent. Christelle Danglot avec l’Humanité et Sud Ouest

HUMEUR

L’espoir et la raison Le scénario pour 2017, tel que l’on nous le propose, est inacceptable. Droite et extrême-droite imposent leurs thèmes de campagne : insécurité, xénophobie, repli sur soi, reculs sociaux et autoritarisme. En face, une candidature gouvernementale expose son fiasco, ses reculades, ses reniements et ses trahisons. Les forces qui combattent la loi El Khomri et les dérives gouvernementales, ensemble, avec courage et détermination, montrent qu’une alternative est possible. Les forces pour la mener existent. La multiplication des candidatures à l’élection centrale de la Ve république qu’est l’élection présidentielle obscurcit cet espoir. La primaire du PS avec ses très nombreux candidats (Hamon, Lieneman, Montebourg éventuellement…) menace la gauche d’imposer François Hollande et d’empêcher un rassemblement plus large, capable

d’inverser la donne. Celle des écologistes nous offre une querelle d’égos. Et la volonté actuelle de Jean-Luc Mélenchon d’être « candidat jusqu’au bout », avec son étroitesse refusant l’apport des partis, condamne ce « bout » à une candidature de témoignage. Les différences, les débats prennent le pas sur l’essentiel : le commun. Et, il y en a sur l’essentiel : la priorité à la jeunesse, la culture, l’abrogation de la loi travail et la sécurisation de l’emploi, le refus du rejet de l’autre et la défense d’une nouvelle république, la maîtrise du secteur bancaire, la lutte contre l’évasion fiscale, pour une autre Europe, un monde de paix et une transformation écologiste de la société. La majorité du peuple de gauche et de progrès attend des forces qui le constituent un chemin commun pour réaliser l’alternative. Le PCF s’y emploie et s’y emploiera jusqu’au bout. Début novembre, les communistes

feront un choix pour ce moment de la lutte que constitue l’élection présidentielle. Mais quel que soit ce choix, la voix forte des communistes continuera à se faire entendre pour un projet de transformation sociale ambitieux et la convergence nécessaire des forces pour le réaliser. À cette fête du l’Huma, tous, citoyens et forces politiques pourront se rencontrer et travailler à construire le commun, se rassembler comme les doigts de la main, différents mais rassemblés dans le poing levé de l’opprimé parfois vainqueur… Au mois d’octobre, une votation citoyenne pourra exprimer l’exigence et la volonté que les forces convergent. Ce chemin est le seul qui puisse mener à la victoire. L’espoir et la raison l’emporteront sur les égos et logiques partisanes. Pierre Bordas


ACTUALITÉ

Editorial

MOBILISATION POUR LE RETRAIT DE LA LOI TRAVAIL

C’est reparti ! Les Unions Départementales FO, CGT, FSU, SOLIDAIRES et l’UNEF de la Gironde réunies le jeudi 1er septembre à Bordeaux ont réponde à l’appel national des confédérations pour une journée nationale interprofessionnelle 15 septembre 2016. Elles affirment leur soutien aux mobilisations en cours, « comme la grève du 6 septembre à SFR contre 5 000 suppressions d’emploi, et la grève du 8 septembre dans l’enseignement contre les conditions désastreuses de la rentrée et pour l’abrogation de la

réforme des collèges et la grève des travailleurs sociaux »… Elles dénoncent « la banalisation de l’Etat d’urgence permettant aux pouvoirs publics de remettre en cause autoritairement la liberté syndicale de manifestation ». Elles considèrent que le meeting commun avec les secrétaires généraux de la CGT, de FO, de la FSU, de Solidaires du Président de l’UNEF le 7 septembre à Nantes pour l’Abrogation de la loi travail est un point d’appui pour le combat contre la Loi Travail.

Enfin, elles appellent l’ensemble des salariés du privé et du public à se réunir en assemblée générale avec leurs syndicats dans leurs entreprises et services pour élaborer leurs revendications et décider des modalités d’organisation de cette journée par la grève et la manifestation. La CGT, quant à elle, a élargi ses revendications à la généralisation des 32h sans perte de salaire, «pour travailler tous, travailler mieux» et à l’augmentation des salaires et des pensions, « pour vivre mieux et doper la croissance ».

Pour le retrait de la loi Travail, notre détermination reste entière !

JEUDI 15 SEPTEMBRE, PLACE DE LA RÉPUBLIQUE, BORDEAUX, 11H30 Parcours : République, Gambetta, Intendance, rue Esprit des lois, Place de la Bourse

PAUVRETÉ

« Cette année encore, je ne me ferai pas soigner »

Les inégalités de santé explosent. Selon le baromètre annuel du Secours populaire français, près d’une famille précaire sur deux a renoncé à des soins dentaires. Un chiffre en hausse de 22 % depuis dix ans. « Depuis des années, mon fils porte des verres épais, et se fait railler à l’école, car je n’ai pas les moyens de payer des verres fins », explique Fadila, habitante de Grigny (Essone). Avec 1 100 euros par mois, trois enfants à charge et un loyer de 400 euros, l’achat de lunettes devient vite une catastrophe financière. Impensable de débourser 200 euros pour des verres plus confortables et plus solides. Heureusement, cette mère de famille va bénéficier d’une aide du Secours populaire français, qui investit de plus en plus en matière d’accès à la santé. Et pour cause. D’après son baromètre annuel, publié hier, 36 % des Français déclarent avoir des difficultés pour payer certains actes médicaux mal remboursés par la Sécurité sociale. Le renoncement aux soins est une véritable épidémie pour toutes les familles ayant un revenu inférieur à

1 200 euros par mois. 64 % d’entre elles disent ne pas pouvoir faire face à leurs dépenses de santé. « Et pour cette frange de la population, la situation s’est aggravée ces dernières années », souligne Étienne Mercier, responsable d’Ipsos, institut chargé de mener l’enquête. La moitié de ces ménages ont déjà renoncé ou retardé de plusieurs mois une consultation chez le dentiste. Un chiffre en hausse de 22 % par rapport à 2008. Le refus de consulter un médecin spécialiste est de plus en plus fréquent (40 % des familles gagnant moins de 1 200 euros), comme le non achat de lunettes (42 %). Les enfants ne sont épargnés. Près d’un quart des ménages gagnant moins de 1 200 euros affirment avoir renoncé à des soins dentaires pour leur progéniture. Près de 12 % d’entre eux privent leur enfant de soins optiques. « Vivre, ce n’est pas seulement avoir de quoi manger et se vêtir »

68 % des Français ont le sentiment que les inégalités d’accès à la santé se sont aggravées. « Ce sondage n’est que la confirmation de ce que nos

bénévoles ressentent au quotidien », analyse Julien Lauprêtre, président du SPF. Il constate un accroissement des demandes de santé dans les 1 500 permanences d’accueil de solidarité et de relais santé tenues par l’association dans l’Hexagone. Bénévole à Lorient, Annick Wemeaux se remémore encore l’état de dépression de cette mère de famille, seule pour élever ses trois enfants. « Vivre ce n’est pas seulement avoir de quoi manger et se vêtir, c’est aussi être dans un état physique et moral satisfaisant. Et pour cela, il faut aussi pouvoir partir en vacances, avoir accès à la culture pour bénéficier d’une bouffée d’air, et renforcer les liens avec sa famille ». « En réduisant la pauvreté, poursuit cette bénévole, on fait aussi de la prévention et l’on permet d’éviter plus tard des pathologies qui vont coûter cher à la société ». On est encore loin d’un tel raisonnement, selon Marina Carrère d’Enchaussé, médecin et journaliste, marraine de la campagne « Pauvreté Précarité 2016 ». « On s’est longtemps enorgueilli, en France, d’avoir une médecine égalitaire qui soignait les pauvres comme les riches, les étrangers comme les Français. Cela est relativement vrai pour les opérations vitales, mais le reste, on s’en désintéresse. C’est dramatique. L’accès aux soins dentaires, ce n’est pas du luxe. Y renoncer peut entraîner d’autres pathologies, de type cardiaque, par exemple. » Pour la praticienne, « il n’y a pas aujourd’hui, la même dignité accordée à tous les patients quels que soient leur origine, leur langue ou leur statut social. Et ce n’est pas près de s’arranger, car on n’a pas l’impression que les dirigeants prennent la mesure du problème ».

La fête du rassemblement et de la fraternité Dans l’enfumage créé par « l’OVNI Macron » et sa mise en scène pour 2017, une annonce du gouvernement été quelque peu étouffée. La France vient de déclarer qu’elle retirait son soutien politique aux négociations menées par la Commission Européenne avec les Etats-Unis sur le TAFTA (Accord de libre-échange transatlantique) accord dont le but est de rendre les multinationales intouchables, au-dessus des États ! Matthias Fekl, secrétaire d’État en charge du Commerce, a déclaré sur RMC : « À la fin du mois de septembre, lorsque les ministres du Commerce extérieur se réuniront à Bratislava pour avoir un échange sur ce sujet comme sur d’autres, je demanderai au nom de la France l’arrêt des négociations ». François Hollande, comme à son habitude, a été plus flou, considérant que « la négociation s’est enlisée, les positions n’ont pas été respectées, le déséquilibre est évident ». Mais il n’a pas désavoué son ministre. Certes, il convient donc de demeurer vigilant sur cette prise de position mais elle est le résultat de la forte mobilisation citoyenne, politique et sociale, sans précédent à l’échelle européenne, contre ce projet. Soyons assurés que cette brèche ouverte dans le mur du TAFTA sera dans les débats et rencontres à la Fête de l’Huma, tout comme la nouvelle journée nationale d’action du 15 septembre, à l’appel de 7 organisations syndicales, pour le retrait de la loi El Khomri. Ce qu’une loi a fait, le peuple peut le défaire. La mobilisation continue. Le gouvernement doit savoir que l’on ne lâche rien et qu’en 2017, nous n’oublierons pas cette bataille. À l’approche des échéances de 2017, les rendezvous politiques, dont la Fête de l’Huma, porteront sur notre volonté, à partir de projets et propositions, de fédérer la gauche alternative et écologique pour construire la République sociale et démocratique et refuser le duel FN/droite extrémisée au soir du 1er tour de l’élection présidentielle. Rassembler les forces de progrès divisées, donner toute sa force à l’intervention citoyenne avec le questionnaire « Que demande le peuple ! » être à l’écoute de la jeunesse, la Fête de l’Huma sera celle du rassemblement, de la fraternité aux côtés de tous ceux qui luttent contre les roues des chars qui écrasent nos amis kurdes. Dans ce tumulte guerrier, la Fête sera un tremplin pour les marches de la Paix du 24 septembre qui se dérouleront dans toute la France : « Trois jours pour refaire le monde ! » Le tout dans la joie, l’enrichissement, le plaisir des dizaines de concerts, le retour du spectacle vivant et sa scène dédiée, le salon du livre, des expos, du ciné…

Claude Mellier vice-présidente de Bordeaux Métropole

Pierre Duquesne, l’Humanité du 7 septembre. Les Nouvelles 8 septembre 2016 • 3


FÊTE DE L’HU AGORA DE L’HUMANITÉ

Débats, culture et réflexion

L’humanité et la fraternité humaine

Dans ce vaste espace de débats, les luttes contre la loi travail ou l’urgence de développer le vivre-ensemble promettent des rencontres incontournables. « Que le suffrage universel s’affirme et s’éclaire ; qu’une vigoureuse éducation laïque ouvre les esprits aux idées nouvelles, et développe l’habitude de la réflexion ; que le prolétariat s’organise et se groupe selon la loi toujours plus équitable et plus large », invitait le fondateur de l’Humanité dans son tout premier édito. Ces mots, écrits voilà plus d’un siècle, flotteront, une nouvelle fois, à la rentrée de l’agora de l’Humanité, qui déménage cette année… avenue Jean-Jaurès. Fidèle à cet esprit, l’espace, coeur battant des débats de la Fête, accueillera durant trois jours de nombreux échanges et rencontres animés par les équipes de la rédaction. Vendredi 9 septembre 17h. « Penser le monde avec ses réfugiés ». 18h. « Faut-il ranimer ou réinventer la démocratie ? ». Soirée concert : jeunes talents de la chanson française avec l’Altier de Cédric Samedi 10 septembre 10h. « Crise économique, crise politique et crise écologique du capitalisme, par Ramzig Kerichayan ». 10h40. « Comment émanciper le travail ? », par Bernard Friot. 11h20. Rencontre avec Cédric Villani, médaille Fields de mathématiques. 12h. « Progrès social, les intellectuels se réengagent ». 13h. « Une heure pour l’Humanité. » 14h. Rencontre avec Can Dündar. 15h. Grand forum « Le mouvement social s’adresse aux responsables politiques ». 18h. « 2017, une politique de gauche peut-elle gagner ? ». 20h. « Poèmes pour l’avenir ». 21h. soirée « Nous sommes tous des enfants d’immigrés » Dimanche 11 septembre 10h. « Accueillons les migrants », par Olivier Le Cour Grandmaison. 10h40. « Le sécuritaire s’installe », par Laurent Bonelli. 11h20. « À qui le droit appartient-il ? », par Emmanuel Doklès. 13h. « Le FN n’a pas gagné ». 14h. « C’est l’heure de réinventer l’Europe ». 15h. « Comment sortir des logiques de guerre ». 16h. « Santé, la prévention face aux risques sanitaires ». 17h. « Alerte à la privatisation de l’école ». 18h. « La violence des riches », spectacle puis échange avec Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.

Hors série de l’Humanité

spécial Fête de l’Humanité 2016, en vente.

« Cette année encore, on se sentira bien dans cette ville humaine et éphémère, vaste espace de respect mutuel et de respiration fraternelle », écrit Patrick Le Hyaric, directeur. « La culture dans sa diversité, des concerts aux expositions, du mini-salon du livre à la salle de cinéma, au théâtre ou encore à l’espace sports, tout invitera à la distraction, au plaisir et à l’enrichissement. Avec le concours de toutes et tous, nous souhaitons améliorer la propreté et le respect de l’environnement du lieu. Bref, ce sera le lieu des “humanités”, comme une réponse aux obscurantismes et fanatismes qui blessent, déchirent, violentent, polluent notre beau pays. La question sociale, trop souvent étouffée par le duo des fomenteurs d’attentats et des briseurs de droits sociaux et de

libertés qui se nourrissent mutuellement, y sera très présente. L’exigence de progrès social, d’un Code du travail protecteur, moderne, d’une garantie de l’emploi et de la formation tout au long de la vie, les moyens de les promouvoir dans un environnement et sur une planète préservés, feront l’objet d’une multitude de débats pluralistes. Les combats pour l’égalité, celui pour une société de justice, de solidarité et de paix seront au cœur des discussions, à mille lieues des idées nauséabondes qui ont sali la période estivale, abondamment relayées par les médias dominants. “Trois jours pour refaire le monde”, avons-nous lancé sur notre affiche ! Alors, sans retenue, parlons-en ! Inventons l’ humanité ! Faisons vivre la fraternité humaine ! »

Vendredi

Samedi

Dimanche

17h40. Danakil 19h. Lindsey Stirling 20h30. Ms Lauryn Hill 22h. The Avener

14h. Rokia Traoré 15h20. Ludwig von 88 16h40. Caribbean Dandee avec JoeyStarr & Nathy 18h. The 1975 19h30. Michel Polnareff 21h40. The chemical Brothers

14h. Divertimento 15h. Le grand meeting de la Fête de l’Humanité 17h30. Laurent Voulzy et Alain Souchon

Avec ses allées, ses quatre cent cinquante stands, ses expositions, sa centaine de concerts, ses trois cents débats et bien des surprises, la fête se veut celle du dialogue, du partage, de la fraternité humaine. Son accueil, celui de ses entrées comme dans les stands ou lors des grands concerts sera amélioré pour le confort et la sécurité de tous, permettre la détente, les rencontres, le partage des idées, la découverte des richesses culturelles, gastronomiques, sociales de notre pays, comme celles de toute la planète, présentes au village du monde. Des dispositions inédites ont été prises pour assurer la sécurité aussi dans les transports en commun, aux entrées et dans chaque espace. PROGRAMME

Grande Scène

@

4 • Les Nouvelles 8 septembre 2016

programme complet sur :

fete.humanite.fr/Au-programme


UMANITÉ 2016 FORUM SOCIAL

AMIS DE L’HUMANITÉ

Les luttes en ébullition

Le philosophe et le syndicaliste

Lieu désormais incontournable de ceux qui luttent, le forum social rassemblera ceux qui ont fait vivre les luttes de 2016 et qui préparent une rentrée sociale brûlante. À quelques jours de la grève et de la mobilisation du 15 septembre, le forum social de l’édition 2016 de la Fête de l’Humanité sera le catalyseur des luttes victorieuses et le laboratoire de l’émancipation ouvrière de demain ; de celle qui ne craint pas de se confronter à ses contradicteurs pour mieux se renforcer. Dans un espace de plus de 3 200 m2, les militants syndicaux, de l’ouvrier à l’ingénieur, partageront avec tous leur expérience dans la lutte contre la loi travail et présenteront leurs combats victorieux d’appropriation collective de moyens de production comme la Scop-Ti (les Fralib) et les glaces de la Belle Aude. De remarquables démonstrations de l’intelligence collective appelées à croître et à se multiplier. Dès vendredi, en présence de Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, Patrick Appel-Muller, directeur de la rédaction, et Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, le public est convié à l’inauguration du forum qui donnera la parole à ceux que le capital veut faire taire. Rare moment de rencontre entre salariés, militants de tout le pays (et même au-delà), le forum social accueillera cette année un espace de la direction confédérale de la CGT, en plus des stands des différentes fédérations (énergie, cheminots, transports, etc.).

De quoi permettre aux adhérents de l’organisation syndicale, mais aussi à tous ceux qui veulent en finir avec cette loi travail, de donner du poids à la journée du 15 septembre et de construire l’alternative. C’est d’ailleurs dans cet objectif que les dirigeants de sept organisations syndicales (Philippe Martinez pour la CGT, Jean-Claude Mailly pour FO, Bernadette Groison pour la FSU, Éric Beynel pour Solidaires, William Martinet pour l’Unef, Clara Jaboulay pour l’UNL et un représentant de la Fidl) se retrouveront pour un débat inédit samedi à 18h. En cette année anniversaire, il sera question aussi des 70 ans du service public de l’énergie et de son urgente reconquête, mais aussi des 80 ans du Front populaire et de l’obtention des congés payés. Nourrie par cet élan émancipateur, la CGT présentera samedi sa campagne pour les 32 heures afin de « travailler moins, travailler mieux, travailler toutes et tous ». Des débats autour des enjeux du statut de la fonction publique, des transports en île de France, de la santé au travail, ou encore sur la réforme ferroviaire deux ans après son vote ou sur les garanties collectives des salariés de l’énergie, promettent d’être ardents avec la présence de contradicteurs à la tribune. Et, comme en écho aux travailleurs de 1936 qui luttaient en allant « au-devant de la vie », on trinquera et on dansera à la guinguette du forum social. Olivier Morin

AU PROGRAMME

Vendredi 15h. « Soixante-dix ans de service public de l’énergie, une urgence : la reconquête ! ». 16h30. « L’avenir du statut de la fonction publique et les enjeux pour les usagers ». 18h. Inauguration Samedi 10h45. « 32 heures : travailler moins, travailler mieux, travailler toutes et tous ». 13h15. « Les enjeux des transports publics en Île de France ». 15h. « La réforme du système ferroviaire, deux ans après le vote, où en sommes-nous ? ». 18h. Débat de rentrée en présence de l’intersyndicale contre la loi travail. Avec Philippe Martinez, Jean-Claude Mailly, Bernadette Groison, Éric Beynel, William Martinet, Clara Jaboulay, Chloé Deverly… Dimanche 10h15. « Droit aux vacances pour tous, les 80 ans des congés payés du Front populaire ». 12h30. « De la fourche à la fourchette : alliance des syndicalistes et des consommateurs pour la santé ». 14h. « 1916-2016 : quelle actualité pour les conquêtes du Front populaire ? ».

L’ENTRECÔTE BORDEALAISE

Un rendez-vous de la gastronomie et de la fraternité l’Entrecôte Bordelaise

l’Espace Gourmand

Menu Gastronomique 29€

À la carte

Foie gras mi-cuit du terroir accompagné d’un verre de Loupiac

6 huîtres du Cap Ferret, accompagnées d’un verre de vin blanc ………………………….. 7€

Entrecôte bordelaise, cèpes de la Lande girondine

Foie Gras mi-cuit toasté, confiture de figues et son verre de Loupiac ……………… 11€

Fromage du pays Canelé bordelais sur crème anglaise

Menu Gourmand 25€ Salade composée à la béglaise ou Farandole de charcuterie girondine Entrecôte bordelaise, cèpes de la Lande girondine Fromage du pays Canelé bordelais sur crème anglaise

Menu Enfant 10€ Salade de crudités Steak haché et pommes noisettes Fromage du pays Canelé bordelais sur crème anglaise

Foie Gras poêlé aux raisins blancs et Loupiac

Le caveau 11h30 à 23h Dégustation d’Huitres 10h

Pour un événement, ce sera un événement ! Régis Debray et Philippe Martinez ensemble, sur la même scène, pour un dialogue impromptu. Impromptu, mais pas sans avoir été mûrement délibéré. Le philosophe, qui n’aime guère se couler dans le courant de « l’actualité », pour être « dans le coup », a confié, au mois de juin, à Nicolas Dutent, de l’Humanité, qu’il s’était arrêté, au fil du conflit social du printemps, sur le comportement de la CGT et de son premier responsable. Les Amis de l’Huma ont programmé cette rencontre exceptionnelle en ouverture de leur programme à la Fête de l’Humanité 2016 parce que l’on ne pouvait guère mieux marquer leurs vingt ans d’existence. Dans leurs fondamentaux, il y a cette volonté de faire se croiser le mouvement ouvrier et le monde intellectuel, et c’est à ce titre qu’ils n’ont cessé de multiplier les initiatives de cette veine, sous les présidences de Michel ­Vovelle, puis d’Edmonde Charles-Roux, disparue en janvier de cette année, et enfin d’Ernest Pignon-Ernest, à la croisée de ces deux piliers de

la société. Les événements de cette terrible année plaident, tous, en faveur de cette ambition. Face au surplace du conservatisme, du privilège, du pouvoir arbitraire, niant le besoin d’une République vraie, « au-dedans » comme « au-dehors », dans l’entreprise et dans la cité, tout exige la réflexion, la mobilisation, des forces, comme on dit, du travail et de la création. Le reste du programme est à l’avenant : l’affaire Jules Durand, repensée aujourd’hui avec la criminalisation de l’action syndicale, la prétendue disparition des ouvriers, la nouvelle enquête des Pinçon-Charlot sur la valse des fortunes, l’œil ouvert sur cette drôle d’élection américaine, en novembre, l’interrogation sur ce mot d’« œuvrier », énigmatique de Bernard Lubat et Roland Gori, et même ce détour par la vache et le chanteur de Toulouse du poète pamphlétaire Christian Laborde. Tout se veut « cuisiné » sur place, duos à l’appui, paroles et musique, jusqu’au Front populaire des Grandes Bouches, pour la Fête. Car c’est surtout de l’Humanité et de son sort, donc de ce qui nous tient à cœur, dont il s’agira, dimanche matin, avec le directeur du journal, Patrick Le Hyaric, et tous les Amis. Charles Silvestre

AU PROGRAMME

Vendredi 16h. Réunion des comités locaux. 18h. Hommage à Edmonde Charles-Roux. 19h. Pour l’Humanité. 20h. Dialogue Régis Debray et Philippe Martinez. 22h30. Louis Sclavis et Vincent Courtois Samedi 11h30. « L’affaire Jules Durand ou l’injustice qui rend fou ». 14h. « Le bourg et l’atelier ! ». 16h. « La violence des riches puissance 10 ». 20h30. Erdmann, duo.

21h30. Le bal Front populaire. Le bal républicain des Grandes bouches de Toulouse Dimanche 11h. « Sauvons l’Humanité », avec Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité et député européen. 12h30. « Chanter, valser avec Marc Perrone ». 12h30. Debout les œuvriers !». 15h30. « La cause des vaches et le troupeau des mots ». 16h. « Nougaro, parler, danser sur moi ». 17h. Bal uzestois à la campagne de… La Courneuve.

10€

Salade composée à la béglaise ………………… 6€ Moules à la brazoukade ………………………… 6€ Lamproie à la bordelaise ………………………

12€

Omelette aux cèpes ……………………………

7€

Tournedos de canard et cèpes de la Lande girondine ……………………………… 12€ Tournedos de canard façon rossini et cèpes de la Lande Girondine …………………… 15€ Assiette de fromage de pays et sa confiture de cerise noire …………………………………… 4€ Canelé bordelais sur crème anglaise …………

Allée Paul Eluard Horaires 11h30 à 15h 19h30 à 23h

Régis Debray et Philippe Martinez seront ensemble sur la même scène, pour un dialogue impromptu. Un événement !

4€

EN DÉDICACE AU STAND DE LA GIRONDE

Vincent Maurin, un communiste dans sa ville Pour son troisième livre de la collection Ma vie, mon œuvre, aux éditions Dossiers d’Aquitaine, le journaliste de honoraire de Sud Ouest, Hervé Mathurin, a choisi de dresser le portrait de Vincent Maurin, militant communiste bordelais (lire page 8). Celui-ci dédicacera le livre au stand de la Gironde. Le livre et en vente au prix de 20€. Les Nouvelles 8 septembre 2016 • 5


INTERNATIONAL CALAIS

BRÉSIL

Respecter le droit de ceux La présidente, Dilma Roussef, destituée qui fuient la guerre et la misère La présidente du Brésil, Dilma seule preuve des fautes qui lui sont l’ex-guérillera s’était déjà retrouvée

Le Calaisis s’est mobilisé en début de semaine pour protester contre les effets économiques de la pression migratoire. La semaine précédente les ministres de l’Intérieur anglais et français déclaraient que « la situation humanitaire à Calais » « les affecte profondément » sans pour autant apporter de solution. Le PCF sur le plan national et local a réagi en exprimant son indignation et proposant des solutions. Une journée d’action, à l’initiative du Grand rassemblement du Calaisis, du collectif d’entreprises et commerces du Calaisis, de la Fédération nationale des transporteurs routiers, de la CGT, des agriculteurs et des représentants du SCP Police, était organisée lundi pour protester contre les effets économiques de la pression migratoire dans le Calaisis et contre les intrusions de migrants sur la rocade portuaire. Le PCF, dans un communiqué du 1er septembre, rappelait que le « nombre de migrants ne cesse d’augmenter s’élevant aujourd’hui à près de 10 000 selon les associations, dont près de 900 mineurs ». « Leurs conditions de vie se sont encore détériorées malgré les efforts remarquables des associations, après les fermetures de la zone sud du camp, sans que des solutions d’hébergement suffisantes soient offertes. » Évoquant les déclarations des ministres de l’Intérieur anglais et français, l’organisation politique constate qu’il ne sert à rien de déplorer la situation humanitaire à Calais « tout en maintenant une politique qui est à l’origine de cette situation inacceptable et ubuesque. Cela vaut à notre pays une condamnation générale des instances internationales de défense des droits de l’homme, des réfugiés et des grandes ONG ». Le PCF, ses élus, tiennent à renouveler leur soutien à ces hommes et à ces femmes victimes d’un monde où la violence, les guerres, la misère les poussent à quitter leur pays pour trouver paix et sécurité. Ce droit leur est reconnu au plan international et les politiques de l’UE, des États membres dont le nôtre, se doivent de le respecter. Cette France de la fraternité et de la solidarité, des millions de Français la partagent. C’est pour elle que nous agissons et que nous appelons à nous rassembler. « Les mesures prises par les gouvernements français et britanniques, pour décourager les passages, montrent aujourd’ hui leurs limites, a déclaré

de son côté la fédération PCF du Pasde-Calais. Et celles du supportable, à la fois pour les migrants, la population calaisienne, les salariés du port, ou les transporteurs routiers sont largement dépassées. La multiplication des conflits au Moyen Orient et en Afrique orientale ; le sous développement économique et la misère qui l’accompagne, vont continuer à alimenter cette source migratoire. La gestion de cette question durable ne devrait pas être un problème insoluble pour des pays aussi riches que la France ou la Grande-Bretagne. Et pourtant… La sécurisation nécessaire des installations du Tunnel sous la Manche, et du Port ne suffit pas à solutionner le problème : elle le déplace vers les zones logistiques, et les autoroutes. Contradictoirement, en rendant plus difficile le passage clandestin, elle favorise l’accumulation des migrants à Calais. » La fédération du PCF propose d’autres solutions comme l’admission en Grande-Bretagne des migrants, « qui au titre des Conventions Internationales, signées par ce pays devraient y trouver leur place ». « C’est le cas de la plupart des 700 mineurs isolés du camp de Calais qui ont de la famille de l’autre côté du chanel ; mais aussi des réfugiés politiques ». La France a les moyens d’obtenir cela, « c’est une question de volonté politique », « par des négociations diplomatiques, quitte à dénoncer les accords du Touquet. Dans le passé, au moment de la fermeture du camp de Sangatte, les britanniques avaient accepté d’accueillir les 1 500 migrants qu’il hébergeait ». L’organisation propose par ailleurs la fermeture à terme du bidonville mais « pas de manière expéditive, comme ce fut fait avec la partie sud de la “ jungle” », une façon de faire « humainement inacceptable » et « inefficace ». « La situation ne peut plus rester en l’état ! Le port de Calais est menacé dans son développement, par la présence à quelques centaines de mètres de son entrée principale, des candidats au passage vers Douvres. La perte du trafic pourrait remettre en cause le financement du nouveau port, et son modèle économique. L’arrêt du ferroutage ne peut pas s’éterniser. La fermeture du camp doit s’effectuer dans le cadre d’une opération de relogement, vers un (ou des) centre du type H.C.R - à construire en dehors des zones économiques-, des migrants qui n’auront pas été admis au Royaume-Uni, et qui n’auront pas fait le choix de partir en C.A.O loin du Calaisis ».

6 • Les Nouvelles 8 septembre 2016

Roussef, a été destituée par les sénateurs pour maquillage des comptes publics le mercredi 31 août. Son avocat a fait appel le lendemain. Le recours déposé exige « la suspension immédiate des effets de la décision du Sénat qui a condamné pour crime de responsabilité la présidente de la République ». Pour le PCF « cette sinistre farce est un crime contre la démocratie brésilienne et une injustice sans nom contre une présidente qui a été élue avec 54 millions de voix en 2014 ».

Une majorité de plus des deux tiers des sénateurs a voté sans surprise mercredi en faveur de la destitution de la présidente de gauche pour maquillage des comptes publics. Dilma Rousseff, figure emblématique du Parti des travailleurs (PT, gauche), formation qui était au pouvoir au Brésil depuis 2003 est la première femme à avoir été élue à la tête du Brésil en 2010, puis réélue de justesse en 2014. Dilma Rousseff, 68 ans, qui dénonce un « coup d’Etat » parlementaire orchestré par l’opposition de droite et Michel Temer, n’a cependant pas perdu ses droits civiques, ce qui lui permet d’exercer une fonction publique et d’être candidate à des élections. Son avocat a fait appel jeudi 1er septembre, auprès de la Cour suprême (STF) pour demander un nouveau procès et l’annulation de la sentence qui a écarté du pouvoir mercredi la dirigeante de gauche. Communiqué du PCF. « À l’issue d’une mauvaise mise en scène, une majorité de sénateurs brésiliens ont imposé la destitution de la présidente Dilma Rousseff sans que ses accusateurs aient pu apporter une

reprochées. Cette sinistre farce est un crime contre la démocratie brésilienne et une injustice sans nom contre une présidente qui a été élue avec 54 millions de voix en 2014. Michel Temer, qui usurpe la présidence depuis quelques mois et qui est l’un des principaux animateurs de la campagne en faveur de la destitution de Dilma Rousseff fait, comme 15 des ministres de son gouvernement et deux tiers des sénateurs et députés brésiliens, l’objet d’enquêtes et poursuites pour corruption. La décision qui vient d’être prise par les sénateurs n’est qu’une tentative de donner un air de légitimité à un véritable coup d’État qui met le Brésil entre les mains du secteur financier et des grands groupes et intérêts économiques empressés de reprendre la direction du pays.

Déjà l’austérité se met en place

Déjà, le gouvernement provisoire présidé par Michel Temer a commencé à s’attaquer aux politiques sociales qui ont sorti de la pauvreté des millions de personnes. L’austérité se met en place et des droits sont mis en cause. Les institutions et la politique perdent toute crédibilité. Le PCF exprime toute sa solidarité à la présidente Dilma Rousseff et apporte son soutien le plus déterminé aux mobilisations du peuple brésilien contre le coup d’État en cours, et aux forces de gauche qui s’attellent déjà à la reconstruction d’une alternative politique capable de refonder la démocratie brésilienne. » « Dilma Rousseff n’a pas tremblé », écrit Cathy Ceïbe dans l’Humanité. « Elle s’est adressée aux 81 sénateurs, dont une majorité a déjà voté en faveur de son éviction temporaire du pouvoir, en les défiant. En 1970,

devant un tribunal flanqué des tortionnaires qui avaient martyrisé son corps et son esprit. Elle avait alors bravé la dictature militaire au nom des idéaux de démocratie et de justice sociale qu’elle a, une nouvelle fois, célébrés. “Par deux fois j’ai vu la mort. Lorsque j’ai été torturée au point de douter de l’humanité (puis) face à la maladie”, a-t-elle rappelé d’une voix émue. Avant de se reprendre : “J’ai seulement peur de la mort de la démocratie”, a-t-elle tranché, convaincue que sa mise à l’écart de la présidence est un putsch parlementaire ». « N’attendez pas de moi l’obséquieux silence des lâches »

« Pendant près d’une heure, la présidente de gauche, élue en 2010 et réélue en 2014 à la tête de la 8e puissance mondiale, a réfuté les allégations avancées par ses détracteurs selon lesquelles elle aurait commis un “crime de responsabilité”, selon le seul mécanisme constitutionnel existant pour démettre un chef de l’État. “Face aux accusations, je ne peux laisser dans ma bouche un goût amer (…). N’attendez pas de moi l’obséquieux silence des lâches”, a-t-elle ironisé à l’adresse de ses détracteurs. (…) “ Il n’est pas légitime d’écarter une présidente parce que l’on ne partage pas son œuvre. Seul le peuple peut le faire. Le peuple en élection”, a-t-elle insisté à l’adresse du gouvernement intérimaire qu’elle juge inapte à diriger le pays. Elle n’a pas hésité non plus à cogner sur ses anciens alliés du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), qui n’ont eu de cesse de comploter pour faire main basse sur le pouvoir. »

Mercredi, des militants du parti des travailleurs étaient réunis dans un hôtel de Brasília pour assister à l’issue du procès de Dilma Rousseff devant les sénateurs.


PCF FORMATION

Retour sur l’université d’été du PCF

Plus de 600 questionnaires ont été recueillis par les communistes girondins au cours de l’été, et des centaines de discussions avec nos concitoyens. En prenant le temps d’écouter et de proposer, des chemins de convergences et d’espoir, de luttes et de rassemblements possibles, se dessinent. PCF RIVES DE DORDOGNE

Dimanche 11 septembre, à partir de 10h, esplanade François Mitterrand à Libourne. Après le succès du questionnaire à la fête de Lamothe Montravel où 60 participants-tes l’ont rempli, les communistes poursuivent les rencontres avec les citoyens du libournais, dont 10 ont écrit leurs priorités, pour eux et le pays, lors d’une initiative dimanche 4 septembre. Nouveau rendez-vous le 11 septembre.

Dix girondin(e)s, 5 hommes, 5 femmes, parmi plus de 700 communistes de la France entière, jeunes et moins jeunes, y ont participé. Impressions. « Une première à Angers (un grand bravo pour l’organisation très réussie), mais aussi pour la plupart d’entre nous. Ce que je retiens de cette expérience, comme beaucoup de camarades, c’est le besoin et l’envie que nous avons d’être formés, d’autant plus dans la période actuelle. Pour les 5 jeunes communistes de Gironde, leur attente en matière de formation est immense, elle ne doit pas être déçue. Il a d’ailleurs été souvent difficile de choisir entre les différentes conférences, du fait de l’offre, riche et pluraliste, mais aussi des attentes énormes que nous avions tous. Je retiendrai aussi les moments de convivialité et de fraternité partagés dans notre délégation et avec les autres camarades. Une expérience à refaire et à partager largement ! » Mayi (PCF Bègles) « L’université d’été a été quelque chose de très enrichissant, tant sur le plan humain qu’intellectuel ! Ça m’a permis d’apprendre beaucoup de choses et les conférences sous forme de débats prenaient tout leur sens, car ces connaissances pouvaient être réutilisées. Ça n’était donc pas du bourrage de crâne… Je ne tire donc de cet événement que du positif, et suis impatient d’être présent aux autres universités. » Félix (JC) « Ce fut un programme de 48h de formation, de rencontres et de découverte pour nous, jeunes au parti. Une vision de la société française comme elle devrait être pensée par le parti aujourd’hui. Cette expérience, courte mais enrichissante, d’échange avec de multiples acteurs de la société devrait se faire tous les 6 mois au lieu de 1 an, car la société française bouge excessivement vite. » Adam (JC - PCF Bordeaux) « Ces trois jours de formation ont été enrichissants dans la perspective de former des citoyens engagés. Les thèmes principaux des revendications communistes, à savoir l’éducation, l’emploi et la lutte contre les discriminations raciales, ont été abordés de façon très sco-

laire et détaillée afin de nous aider à développer le sens critique… Par ailleurs lors de certaines formations, comme celles sur l’écologie, les divergences d’avis ont amené de passionnants débats prenant en compte tous les points complexes de cette grande question. En plus des débats, informations et réflexions, je retiendrai ce moment de camaraderie essentiel dans le renforcement social et unitaire d’un parti de masse. Cela permet alors de connaître le plus grand nombre possible de camarades afin de continuer à échanger, notamment sur les réseaux sociaux, et donc de solidifier notre visibilité aux yeux du grand public. Pour résumer cette université d’été 2016 : apprentissage, réflexion et camarades, de quoi faire un bon cocktail militant ! » Juliette (JC) « Ce fut un moyen particulièrement efficace d’approfondir mes connaissances sur les bases théoriques du mouvement. Dans ce but, j’ai choisi de suivre des conférences principalement basées sur la philosophie (« Marx dans le texte » ainsi que « Peut-on encore être Heideggerien aujourd’ hui », par exemple) ou le politique. Je pense que les racines philosophiques sont importantes pour intégrer l’entièreté idéologique d’une pensée politique. Ces formations ont donc renforcé ma conviction militante. L’université était aussi intéressante pour découvrir les autres générations concernées par le PCF. J’ai pu voir le film La sociale de Gilles Perret, une expérience pédagogique et enrichissante, qui m’a permis de compléter mon engagement à la JC. » Clément (JC) « Pour ma première, ce fut une grande satisfaction. Organisation au top, ateliers riches en informations et analyses sur des sujets d’actualité, intervenants de grande qualité. Partager ces moments avec plusieurs générations me fait espérer la construction d’un autre monde de paix, de justice et de solidarité. » Véronique (PCF St André de Cubzac) « Cela m’a permis de me poser avec mes camarades sur la situation politique très complexe de cette rentrée. Ces échanges, tant avec les intervenants des ateliers qu’avec les camarades de la Gironde, redonnent

l’énergie pour militer, avec en tête non pas des réponses mais des interrogations sur notre militantisme… Cela fait du bien de réfléchir ensemble car durant l’année nous manquons de temps. L’atelier que je retiendrai le plus, c’est le débat sur le défi du syndicalisme aujourd’hui. (…) Je retiendrai aussi la conférence de Pierre Laurent et cet échange en toute franchise avec la salle qui a mis l’accent sur les interrogations légitimes des camarades sur le « comment faire » pour développer nos idées au sein de la société et gagner. Un petit bémol : peut-être un peu trop d’ateliers et pas assez de temps pour discuter. Inscrivez-vous pour l’année prochaine, jeunes et moins jeunes ! » Mireille (PCF Bordeaux) « C’était la première fois que je rentrais dans une université et qui plus est, dans un amphithéâtre. Trois jours intenses où le choix des interventions est terrible car nombreuses et toutes intéressantes, d’une grande qualité. (…) Des soirées de qualité aussi avec la visite du musée Jean Lurçat en nocturne rien que pour nous, et l’avant-première du film La Sociale. Trois jours intenses de rencontres, de débats et de convivialité avec des camarades de 70 fédérations différentes et de tout âge. » Marie-Ange (PCF Mérignac) « Trois jours fabuleux associant fraternité, plaisir de faire connaitre et partager nos idées. Des orateurs de très grande qualité nous ont montré le fruit de leur recherches dans près de 76 conférences. Des orateurs compréhensibles par tous, et expliquant chaque terme plus technique. Des soirées dansantes, musée, cinéma, permettant à chacun de se vider la tête après ces journées marathon. J’y retournerai avec grand plaisir. » Thierry (PCF Mérignac) « Ce fut un grand moment de formation et de fraternité, avec des conférences très riches (choix difficile) qui proposaient des analyses approfondies pour enrichir les débats et réflexions à venir. Enfin, l’ambiance et la camaraderie dans la délégation et au delà, étaient au rendez-vous. À nous maintenant de nourrir le débat dans nos fédérations et dans nos actions militantes ! » Théo (JC - Bordeaux)

PCF BORDEAUX

Pot de rentrée L’AG de rentrée des communistes bordelais est fixée au 22, mais ce 1er septembre était un rendez-vous convivial pour lever son verre à nos retrouvailles après cette période d’été marquée par la sécheresse… de l’actualité politique.

Belle rencontre, prolongée tard dans la soirée, sur la pelouse du Parc aux Angéliques, à deux pas de la statue de Toussain Louverture. Pas d’ordre du jour précis, sauf des discussions à bâton rompu sur les congés, la rentrée scolaire, l’actualité politique et l’invitation faite à la JC pour nous donner un aperçu de leur voyage à Cuba. Un auditoire attentionné et intéressé à apprécier les perspectives de cette île emblématique et de son peuple courageux, face au processus de « normalisation » des relations avec les Etats-Unis. Cela aura été également l’occasion d’informer les participants qu’un de nos camarades a lui aussi été interpellé indûment lors d’une manifestation contre la loi travail et comparaîtra au tribunal le 15 septembre prochain. Place maintenant aux travaux pratiques avec plusieurs rendez-vous pour proposer le questionnaire « Que demande le peuple » et faire de la Fête de l’Humanité un autre rendez-vous hautement politique mais tout aussi convival. J.Jacques Bordes PCF VILLENAVE D’ORNON

Assemblée générale de rentrée Mercredi 14 septembre, 18h30, siège de la section, suivi d’un pot de l’amitié. - Point de la situation politique nationale et internationale, après une période mouvementée et en écho à la fête de l’Humanité qui se sera tenue 3 jours auparavant. - Lancement de la bataille pour la défense de tous les services publics de proximité sur la commune (amplification lutte sur l’hôpital R.Picqué/ Bagatelle, bureaux de poste, CPAM, services de police etc.) et préparation d’un tract. LIBÉRATION

Hommage à la résistance La section de Coutras-Guîtres du PCF et la CGT se sont rassemblées dimanche 28 août au pied de l’arbre de la liberté pour célébrer le 72e anniversaire de la libération de Coutras. Sébastien Laborde, secrétaire départemental et membre du conseil national du PCF, a rappelé que le devoir de mémoire est important au moment où les valeurs pour lesquelles se sont engagés ceux qui allèrent jusqu’à donner leur vie sont bafouées. La résistance s’organisa à Coutras autour des militants communistes, socialistes, paysans, syndicalistes et cheminots. Sébastien rendit hommage à : Justin Luquot, maire, qui participa à cette résistance, refusa en tant que député de voter les pleins pouvoirs à Pétain et fut révoqué de son poste de Maire le 10 mars 1941 ; la famille Laugier de Couperie qui cacha 3 enfants juifs et les sauva de la mort ; la famille de notre camarade René Paris qui planqua R. Rebière, résistant , ancien des volontaires en Espagne, organisateur des FTP, fusillé le 5 octobre 1942 ; enfin notre camarade R. Petit, qui vient de décéder, participa au comité de libération de Coutras. Notre camarade René Paris, qui avait 15 ans à la Libération, déposa la gerbe du souvenir. Les Nouvelles 8 septembre 2016 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ NOTE DE LECTURE

Vincent Maurin, Un communiste dans sa ville Le 24 mars 2014, il pleut fort dans le cœur de Vincent Maurin. Conseiller communiste à la mairie de Bordeaux depuis 2001, il vient d’être sévèrement battu au dernier scrutin municipal. Alain Juppé lui téléphone : « Le conseil municipal perd avec vous un homme de conviction, c’est devenu trop rare en politique ». Je connais Vincent Maurin depuis trente ans. Je l’ai rencontré à l’école du Lac II dans le secteur des Aubiers où nous avions chacun une classe de cours préparatoire. J’ai mesuré chaque jour son engagement auprès des élèves et des habitants de la cité où lui-même habitait. J’ai apprécié la foi qu’il plaçait en l’Homme et la rectitude de ses combats sur les fronts syndical et politique. Je confirme donc, à cent pour cent et au-delà, le jugement d’Alain Juppé. Maintenant, voilà une quinzaine d’années que Vincent Maurin est mon voisin à Bacalan, autre quartier du nord de la ville. Je ne suis pas communiste mais j’ai toujours voté pour lui aux élections municipales et législatives. « L’homme plutôt que l’étiquette », comme il est dit dans le livre d’entretiens conduits par le journaliste Hervé Mathurin*. En huit tableaux simples et sensibles,

Vincent Maurin évoque les figures qui ont marqué ses années d’apprentissage et de formation politique. Un grand-père ouvrier qui lisait l’Humanité. Un père traumatisé par son service militaire en Algérie. Un professeur de sport qui l’a initié à la lutte et à la boxe. Un professeur de philosophie, marxiste, qui lui apprit à « questionner les certitudes ». Puis, au niveau départemental comme au niveau national, des responsables syndicaux et du Parti Communiste, Pierre Juquin notamment. En professionnel aguerri du journalisme, Hervé Mathurin aborde sans détours les heures sombres de l’Union Soviétique et l’alignement du PCF sur sa politique. Vincent Maurin ne se dérobe pas. « Je n’étais pas un idolâtre de Marchais… Je considérais que l’émergence d’intellectuels à la tête du parti ne pouvait qu’apporter un plus… La lutte contre le capitalisme ne nécessitait pas simplement de s’arc-bouter sur la dictature du prolétariat… » Vincent Maurin déclare aussi que la perestroïka gorbatchévienne puis, surtout, l’effondrement de la RDA furent des événements difficiles à conceptualiser au regard de la doxa communiste. Aujourd’hui, à 56 ans, Vincent Maurin continue son combat politique

même s’il n’a plus de mandat électif. Il reste fortement engagé sur la question éducative et culturelle, sportive même. Il lutte avec ardeur pour que notre quartier de Bacalan ne soit pas entièrement abandonné aux appétits des prédateurs de l’immobilier. La culture n’est pas absente du parcours intellectuel de Vincent Maurin. On y retrouve le corpus marxiste dans son ensemble : Eluard et Aragon, Picasso et Léger, les sociologues de l’éducation Christian Baudelot et Roger Establet, le philosophe Alain Badiou… Mais pas que. Le jazz latino et l’opéra font également partie des querencias. Vincent Maurin s’intéresse même à la musique électronique. Le livre se termine par un hommage très émouvant à la mémoire du père récemment disparu, hanté toute sa vie par les atrocités de la guerre d’Algérie auxquelles il a refusé de participer. Au-delà de l’histoire locale contemporaine, l’ouvrage intéressera tous ceux qui considèrent avec Albert Camus qu’il y a plus à admirer chez l’homme qu’à mépriser. Dominique Boudou * édité par Les Dossiers d’Aquitaine, collection Ma vie, mon œuvre

BORDEAUX BACALAN DU 15 AU 17 SEPTEMBRE

Festival Nomades Le festival Nomades Bordeaux Bacalan n’est pas un festival comme les autres. Il n’y a pas de société de production, d’agent d’artistes, de salle de spectacle, de parti politique, d’enseigne commerciale, au sein de son comité organisateur. Son but n’est pas lucratif. C’est un collectif d’associations du quartier de Bacalan, le collectif Mascaret qui préside à sa destinée. Offrir les conditions d’une rencontre, d’une réflexion, d’un regard, d’un émerveillement, d’un moment hors du temps, dans un lieu improbable et éphémère est sa seule ambition. « Nous reconduisons le principe de la gratuité totale du village et des animations musicales du site et du quartier », indiquent les organisateurs pour cette édition 2016. « Nous reconduisons également le principe de la participation libre concernant les concerts en soirée sous chapiteau. Participation libre, grâce à laquelle, chacun selon ses moyens, son engagement, son échelle de satisfaction, contribue à l’équilibre économique de

cette manifestation financée pour 2/3 par des fonds publics, c’est-à-dire par nous tous. Nous faisons cela car nous œuvrons pour le droit à l’accès à la culture quelles que soient les conditions de revenus, et parce que nous avons toujours assumé la pleine et entière responsabilité de cette manifestation citoyenne. » Jeudi 15 septembre place Adolphe Buscaillet 20h. Blues ‘O’ Matic Experience 21h30. Timbuktu (Le film) En cas d’intemperies : rdv à l’Amicale Laïque de Bacalan 5, rue Joseph Brunet. Renseignements : 05 56 50 85 60 Projection dans le cadre de cinesites - été 2016. En partenariat avec la mairie de Bordeaux et l’Amicale laïque de Bacalan. Vendredi 16 septembre 19h. Django passion (village) Vendredi à 20h30. Metisolea’

(Chapiteau) Samedi à 19h30. (Village) 21h30. Karkabou (Village) 22h. Aziza Brahim (Chapiteau) 23h45. Haïdouti Orkestar (Chapiteau puis Village) Samedi 17 septembre 20h30 exposition : L’histoire des peuples nomades à Bordeaux Au parc. Dans le cadre des « Journées européennes du patrimoine 2016 », l’exposition retrace l’histoire des peuples nomades à Bordeaux du XVIe siècle à nos jours. 20h30. Compagnie Mohein (Chapiteau) 22h30. Juan Carmona & Ptit Moh (Chapiteau) 23h30. Electro Tayfa (Village) 00h15. Dzambo Agusevi Orkestar (Chapiteau)

par Jeanne R.M.

" Pantalonnade " Les Jeux olympiques, enfin ! Le rêve de tout athlète, de tout sportif de haut niveau qui veut concourir contre les meilleurs de chaque nation. Un espoir tant attendu, depuis tout petit au club de lancer de poids ou de water-polo, quatre années entre chaque pour certains, toute une carrière. Au sortir de la guerre contre la Prusse, Le baron Pierre de Coubertin veut œuvrer pour la Paix et la Fraternité entre les hommes, il propose d’exporter rameurs, coureurs, escrimeurs pour ce libre échange de l’avenir ! Ah certes, mais, cher Pierre, que penser des femmes ? Par définition la paix et la fraternité sont viriles, quand les femmes sont impratiques, inesthétiques et inintéressantes, peut-être seraient alors suffisamment qualifiées pour couronner nos athlètes des lauriers de la victoire sportive ? Rappelez-vous qu’il lui est interdit de courir les champs et de grimper aux arbres, ce ne sont pas des garçons, elles sont à leur aise, assises, tricotant, raccommodant. La modestie tranquille et le labeur assidu leur convenant tellement plus. Le 16 brumaire de l’an IX, le préfet de police ne s’est point trompé en ordonnant enfin l’interdiction aux femmes d’usurper l’identité masculine en se travestissant. Le pantalon est aux hommes ce que la jupe longue restera aux femmes, un habit de son sexe. Le pratique cavalier pour les hommes, le pratique inamovible aux femmes. Certes quelques dérogations pourraient être envisagées au vu de leur état de santé ou si elles persistent à vouloir monter à cheval ou mieux, je ris, tenter de faire de la bicyclette. Violette refuse, se bat, boxe, court, lance des poids, nage. Elle attendra longtemps pour que les Jeux de paix et de fraternité autorisent les femmes à entrer dans cette grande arène olympique. Ses cheveux la gênent, ses seins énormes l’embarrassent, elle se défait sans se déguiser. Elle coupe tout, enfile gilet et pantalon, libère ses bras et ses jambes pour courir « citius, altius, fortius », plus vite, plus haut, plus fort… Trop vite, trop haut, trop fort ! Elle remporte des trophées en nage mixte, se bat en duel, met K.O les plus costauds. Elle gagne, gagne et humilie la gente musclée. Ce qu’un homme fait, Violette peut le faire… Mais que fait donc la Fédération, cher ami ? Le masculin est pourtant la référence ultime ! Je pense qu’il serait bon de ne pas lui renouveler sa licence, « outrage aux bonnes mœurs », et de lui rappeler qu’il est interdit aux femmes de porter culotte, évitons l’imposture ! Je vous propose de faire durer le plaisir de l’inégalité de sexe, qu’il est bon d’être dominant, restons-le, je vous en prie ! En 2013, en France, la République abroge l’ordonnance de 1800 et permet, en toute légalité et en toute égalité, aux femmes de s’habiller en pantalon ! Alors combien de temps, de décennies, de siècles avonsnous perdu dans cette compétition si fraternelle ?

49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges et

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 8 septembre 2016

Eva Humana est, Les petites nouvelles de Jeanne R.M

14€

19€

Disponible à la fédération de Gironde du PCF 15 rue furtado 33800 BORDEAUX


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.