Nouvelles N° 2168

Jeudi 15 septembre 2016 - N° 2168 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

LE PEUPLE DE LA FÊTE VEUT VOIR L’AVENIR

EN GRAND !

ACTUALITÉ ALSTOM BELFORT

24 SEPTEMBRE

La mobilisation s’organise à grande vitesse

En marche pour la paix.

LE 24 SEPTEMBRE MARCHONS POUR LA PAIX !

Il est temps de rompre avec les logiques de guerre.

15 ans après les terribles attentats de New-York, le moins que l’on puisse dire est qu’aucun des grandes puissances de la planète n’a pris de grande initiative pour la paix. Afghanistan, Irak, Syrie, Mali, Turquie, Ukraine… les théâtres de guerre continuent de nourrir les haines et de semer les graines de futurs conflits.

Sans attendre les commandes promises par l’État, le PDG d’Alstom a confirmé son projet de sacrifier le site de Belfort. Au niveau local et des syndicats, des initiatives de lutte s’organisent.

Henri Poupart-Lafarge, le PDG d’Alstom, a confirmé mardi 6 septembre, par communiqué remis aux salariés la fermeture du site de production ferroviaire du Territoire de Belfort, concédant qu’il s’agissait d’une « erreur de communication » dans la journée. Une assemblée générale des personnels a débuté sur place à 14h30.

La stratégie officielle du constructeur, dont l’État dispose de 20 % du capital et des votes au sein du conseil d’administration, consiste désormais à prétendre préserver ainsi d’autres sites, comme celui de Petite-Forêt dans le Nord, sujet à du chômage partiel jusqu’en décembre, et à se donner « deux ans pour envisager des solutions alternatives » pour chacune des 400 personnes salariées concernées de Belfort. Mais le territoire se rebiffe. Le député maire « Les Républicains » Damien Meslot, reçu par le secrétaire d’État à l’Industrie, Christophe Sirugue, s’est dit « profondément choqué » par l’attitude de la direction du groupe et organise une journée « ville morte » le 24 septembre, en lien avec la région BourgogneFranche-Comté dont la présidente socialiste, Marie-Guite Dufay, a été reçue, ainsi que le maire de Belfort, au siège national d’Alstom, en Seine-Saint-Denis. « Il faut tout faire pour trouver des solutions, nous voulons la défense et la préservation du site. Cela passe par une phase de négociations et des commandes. (…) Plus de 1 000 personnes sont en jeu dans le Territoire de Belfort », a relevé l’élue, qui s’était rendue sur le site.

La CGT appelle à ne pas céder aux logiques financières Reçus au ministère de l’Économie hier, les syndicalistes belfortains analysent la situation avec lucidité. « Le gouvernement était au courant depuis 2013. La CFE-CGC a écrit à François Hollande sur la filière ferroviaire en général. La France est concurrentielle.

Les discussions de salon c’est terminé ! » fulmine le coordinateur Alstom CFE-CGC, Claude Mandart. Philippe Pillot, délégué syndical central FO Alstom, ne se laisse pas aveugler par les annonces de commandes potentielles et rappelle qu’« aujourd’hui, les appels d’offres sont internationaux ». Oui, si projets il y a, encore faut-il qu’Alstom remporte les lots face à ses concurrents. Bombardier (en difficulté de commandes également), Siemens et pourquoi pas le japonais Hitachi laisseront-ils passer leur chance ? La CFDT, pour sa part, se met en position d’écoute, tout en réclamant « le maintien du site ». Stéphane Flégeau, pour la CGT, appelle à ne pas céder aux logiques financières. « Alstom prend actuellement trois milliards de commandes. Nous, on veut la sauvegarde du site de Belfort. Qu’Alstom garde en France une filière de l’ingénierie à la production. » Christophe Sirugue sera à l’initiative d’une rencontre de filière à laquelle participeront la SNCF, la RATP et le Stif. La CGT appelle l’ensemble des personnels à manifester devant le siège d’Alstom à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le 27 septembre.

2 • Les Nouvelles 15 septembre 2016

En témoignent, ces bateaux remplis de populations fuyant les combats qui viennent s’échouer sur les rivages de l’Europe. Depuis 2014, 10 000 personnes ont trouvé la mort en essayant de traverser la Méditerranée, dont plus de 3 000 dans les six premiers mois de 2016. À la fin de l’été, près de 265 000 femmes, hommes et enfants auront rejoint les rives de l’Europe-forteresse par la mer, depuis le début de l’année.

La plupart s’en vont maintenant peupler des camps de fortune comme à Calais, Vintimille ou Idoméni. Un récent rapport de l’Unicef révélait même que 50 millions d’enfants à travers le monde vivent « déracinés », après avoir été obligés de quitter leur foyer ou leur pays en raison des guerres, des violences et des persécutions. Fin 2015, environ 31 millions d’entre eux étaient des réfugiés et 17 millions étaient déplacés à l’intérieur

de leur pays. Un triste constat pour ce XXIe siècle.

C’est dans ce contexte que le Mouvement de la Paix a pris l’initiative de marches pour la Paix. « Stop à la guerre, Stop aux violences », c’est le slogan de cette journée qui fera suite au 21 septembre, journée internationale de la Paix. « L’aspiration des peuples à vivre ensemble en paix dans la solidarité, la justice et la fraternité est immense. Nous sommes persuadés qu’aucune de nos différences de convictions, d’appartenance ou de sensibilités philosophiques, politiques, religieuses, syndicales ou autres ne doit faire obstacle à l’expression de cette aspiration commune », affirme l’organisation pacifiste dans un appel signé par de nombreuses organisations dont le PCF et la CGT (1). « Nous sommes révoltés face à l’augmentation incessante des dépenses militaires qui sont passées de 1 144 milliards de dollars en 2001 à 1 773 milliards en 2015 (Sipri en USD taux de change 2014) et favorisent un commerce des armes immoral et dangereux, alors que le budget des Nations Unies pour les opérations de paix est de seulement 8,7 milliards et que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite des moyens importants tout comme la réalisation des Objectifs du Développe-

ment Durable (ODD). Nous sommes indignés de savoir que seulement 5 % des dépenses militaires mondiales pendant 10 ans permettraient selon le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de résoudre les principaux problèmes de l’humanité (alimentation en eau, faim, analphabétisme, principales maladies…).

Nous sommes conscients que la guerre est toujours un échec. Elle conduit au chaos et enfante des monstruosités dont sont victimes les populations civiles jetées sur le chemin de l’exil. (…) Nous sommes convaincus que lorsque la guerre se développe, que les dépenses militaires augmentent et que la paix est menacée il est nécessaire d’agir pour obtenir des politiques sociales, économiques, culturelles et de paix s’inspirant de la charte des Nations Unies et des huit domaines de la culture de la paix définis par l’Unesco afin de contribuer à la construction d’un monde de justice, de solidarité, de fraternité, de Paix ! » À Bordeaux, le rendez-vous de la Marche pour la paix est fixé à 15h sur le Parvis des droits de l’Homme, direction vers la Préfecture.

VB. (1) www.mvtpaix.org/wordpress/le-24-septembre-en-marche-pour-la-paix/

ALSTOM

« L’État doit prendre toutes ses responsabilités, y compris en nationalisant » Déclaration du PCF du 8 septembre « Après de longues années de recul et d’affaiblissement de cette grande entreprise nationale, la fermeture annoncée de l’établissement d’Alstom Belfort est un désastre pour les 500 salariés. Un désastre pour un territoire qui voit disparaître tout un pan de son histoire ouvrière et industrielle. Elle est symptomatique de l’état catastrophique de l’industrie de notre pays et d’une stratégie de niche qu’a incarné la loi Macron et qui sacrifie la production au bénéfice des services. Notre pays est en train de laisser détruire son savoir faire et sa culture industrielle, et les dégâts peuvent devenir irréversibles.

Sans industrie, la France ne pourra répondre aux besoins humains et au défi des transitions écologiques, urbaines, démographiques et numériques. Comment répondre aux besoins de mobilité, d’aménagement du territoire et de réduction des gaz à effet de serre, sans industrie et production ferroviaires, sans une coopération renforcée répondant

aux objectifs de services publics, entre une SNCF libérée des contraintes d’une concurrence stérile et Alstom ?

Notre pays a besoin d’une stratégie nationale de développement basée sur des filières stratégiques, un continuum entre service et industrie, comme de porter en Europe les principes de coopération entre sociétés de transports ferroviaires et industries. C’est pourquoi l’État doit prendre toutes ses responsabilités en empêchant la fermeture du site d’Alstom, y compris en nationalisant Alstom en tant que groupe stratégique pour l’avenir de notre pays. Le Parti communiste français sera de toutes les initiatives pour empêcher cette nouvelle saignée industrielle. » Eddie Cardot, salarié d’Alstom Belfort révolté

Il était à la fête de l’Humanité le weekend dernier. Vingt-huit ans qu’Eddie Cardot officie comme monteur-sou-

deur sur le site ferroviaire d’Alstom, à Belfort. La semaine précédente, les dirigeants ont annoncé la fermeture de l’usine en 2018, menaçant 500 emplois. Celui qui est aussi délégué du personnel CGT sur le site est sous le choc d’une annonce si violente – qu’il a apprise par la presse. « En CE, le mois dernier, il n’était pas question de la fermeture de l’usine. Aucun signe n’annonçait une décision si brutale. » C’est un coup de massue pour ce père de famille de 44 ans, et les salariés. « Je suis en colère. Tout le monde est révolté contre les dirigeants, le plan n’est pas justifié, étant donné la prospérité économique de la société. » Le syndicaliste estime aussi que le transfert des salariés vers le Bas-Rhin n’est que de la poudre aux yeux. Jeudi, les salariés de l’usine ont décidé en AG de rejoindre la manifestation du 15.

L.R. pour l’Humanité

ACTUALITÉ

Editorial

CGT

Une rentrée offensive pour le retrait de la loi travail, les services publics et les transports en région Interview de Valérie Paulet, secrétaire régionale européenne, d’affaiblir le dialogue social dans les territoires. On a beaucoup échangé autour de ça et autour de la loi santé qui va impacter les offres de soin dans les territoires de manière très inquiétante. Mais que ce soit dans la Santé, les collectivités territoriales ou la fonction publique d’État, de plus en plus de salariés sont en souffrance, de plus en plus de départs en retraite ne sont pas remplacés, les conditions de travail se dégradent. En territoires, la mise en place des métropoles et des EPCI inquiète également les salariés et tout est fait pour bafouer le dialogue social.

Valérie Paulet avec l'équipe de la cabane du gemmeur, réalisée dans le cadre du projet régional de la CGT autour de la filière bois.

Comment se passe la rentrée de la CGT en région ?

Valérie Paulet. La CGT en région reprend la mobilisation dès le 15 septembre par une journée qui sera à nouveau unitaire, avec l’ensemble des organisations syndicales opposées à la loi travail. On peut se demander pourquoi continuer à se mobiliser contre une loi votée, promulguée mais elle a été adoptée grâce au 49.3, contre l’avis d’une majorité des députés, contre l’avis de la grande majorité des organisations syndicales et surtout contre l’avis de la population. Puisque les sondages, aujourd’hui encore, démontrent que 70 % de la population est opposée à la mise en œuvre de cette loi. Comme on dit, « une mauvaise loi, même adoptée reste une mauvaise loi ». Et on peut se souvenir, avec le CPE, qu’une loi adoptée peut ne pas être promulguée. Les salariés, la CGT notamment, sont toujours dans cette idée. La reprise est donc tendue. Les salariés sont marqués par l’utilisation du 49.3 et en même temps, ils ne veulent pas lâcher. Au contraire, ils veulent continuer à expliquer les méfaits de cette loi et l’espoir de gagner à ce qu’elle ne soit pas appliquée pour élargir la mobilisation mais aussi partir des revendications sur les conditions de travail, l’exigence de redonner du sens en remettant le travail dans les mains de salariés, les

salaires et surtout la réduction du temps de travail.

Depuis un an et demi, la CGT travaille sur la réduction du temps de travail, notamment les 32 heures.

Même si on nous a pris pour des utopistes il y a un an et demi, on voit qu’aujourd’hui tout le monde en discute. Plusieurs études montrent que les 35 heures ont permis de créer des emplois. Ce n’est pas un changement de code du Travail qui va le permettre, bien au contraire.

Quel est le climat chez les militants ?

V.P. La CGT confédérale s’est réunie le 30 août. Depuis, des assemblées générales sont organisées dans les Unions locales. Le 7 septembre, se tenaient celles de Bègles, Bordeaux Centre et Bordeaux Rive droite.

Ce qui est sorti fortement de cette réunion, c’est la préoccupation des conditions de travail et des salaires, notamment dans les services publics.

Les salariés du public constatent une dégradation des services et sont inquiets de leur devenir. Nous allons donc travailler sur ces questions, revenir sur la notion de services publics.

Ils ne répondent pas aux besoins des populations. Au-delà de la loi travail, avec la loi NOTRe qui a mis en place les métropoles et la fusion des régions, on voit bien qu’il y a une volonté du gouvernement, et au-delà à l’échelle

Vous travaillez donc ces questions par territoire…

V.P. Localement, la CGT travaille à la convergence entre salariés, usagers, élus autour des besoins de services publics, tous secteurs confondus mais également à l’échelle régionale, donc de la grande région maintenant.

Nous avons décidé également de travailler la question des transports sur ce grand territoire qui regroupe l’Aquitaine, le Poitou-Charente et le Limousin. Nous travaillons avec l’ensemble des syndicats des services publics et des transports pour définir un projet qui réponde aux besoins des salariés et des citoyens en matière de transports dans la grande région.

Les rencontres avec les syndicats des différents territoires ont commencé.

Nous avons aussi engagé un partenariat avec le CERESA (Centre d’étude et de recherche sociale et économique d’Aquitaine) avec qui nous avions déjà travaillé autour de la filière bois.

Dans ce territoire qui part de la Creuse jusqu’au Pyrénées Atlantiques, et qui regroupe donc 3 comités régionaux et 12 Unions départementales, travailler par projet nous permet de mettre autour de la table des syndicats des différents territoires et de différentes professions, une pratique particulière du territoire Aquitain depuis 2002, cela nous permet d’être au plus prés des besoins.

Christelle Danglot

Le goût des autres

Quelques jours avant la Fête de l’Humanité, analysant le sondage annuel Ifop sur les valeurs de gauche*, Frédéric Dabi** soulignait que « le peuple de gauche existe … ». Il estimait que la gauche « souffre moins d’un problème d’identité que de mobilisation » et que les sondés de gauche « ont affermi leur position sur des notions centrales comme les services publics (74 %, +7), les syndicats (57 %, +5), l’impôt (47 %, +4) et le Code du travail (71 %, +2) ».

Un sondage qui tire le fil de convictions « en rébellion contre le dénigrement des luttes syndicales, de l’impôt, de la dépense publique, et même de l’égalité (85 %, +7 points) », laquelle vient « ironiquement voler la troisième place à la laïcité », à laquelle la gauche est toujours très attachée (79 %, +3 points), « en pleine polémique sur l’islam et le burkini »…

Frédéric Dabi relevait également que si « 52 % (+3) à gauche ne voient pas de différence entre la politique menée par N.Sarkozy jusqu’en 2012 et celle de son successeur », cela n’entraîne « ni résignation, ni repli protestataire » : 63 % (-3) « continuent de voir des différences entre la gauche et la droite », 78 % (+5) estiment que la gauche « peut, si elle le veut » gouverner sans se renier, et 77 % pensent que « une politique répondant à leurs attentes peut être mise en œuvre ».

Les centaines de milliers de participants-tes à la Fête de l’Humanité n’ont pas fait mentir cette analyse qui ouvre grand le champ des possibles pour ne pas se résigner à une recomposition politique à l’américaine.

Toute la gauche qui rejette la politique du gouvernement s’y était donné rendez-vous, ainsi que les forces syndicales qui résistent à la « loi Travail » notamment, les forces associatives et culturelles, toutes les forces citoyennes, militantes, qui cherchent des convergences pour trouver une issue au piège tendu en 2017.

Le défi à relever est immense. Il court bien au-delà de l’élection présidentielle : faire entrer les aspirations et les exigences populaires en politique, faire gagner le progrès pour tous, ne pas se résigner aux politiques de droite, qui veulent enterrer la République, les libertés, la citoyenneté.

Quelques jours après la fête qui sait si bien donner « le goût des autres », poursuivons les rassemblements, pour le retrait de la loi travail et pour un projet politique à gauche avec nos concitoyens.

LA LOI TRAVAIL

Toujours combattue à l’automne !

* infogr.am/9cb99b2e-2aa5-4106-8274-5949225d4b19

extraits du communiqué de l’UD CGT

**Directeur adjoint du département opinion de l’Ifop

Cette loi ne résout en rien le problème du chômage. La flexibilité des horaires, la révision du taux horaire, du nombre d’heures de travail à la hausse… toutes ces idées du patronat ne créent pas d’emploi ! Ces recettes reprises par les différents gouvernements n’ont rien engendrées. Elles ont par contre aggravé la situation des salarié-es, précarisé-es de plus en plus, contrat de travail avec des rémunérations au SMIC, peu d’heures de tra-

vail, des amplitudes d’horaire contraignantes, ouverture le dimanche…

Les salariés subissent au quotidien ces décisions, et l’équilibre entre la vie privée et professionnelles n’est plus tenable. Que dire des nouveaux moyens de travail, avec des salarié-es plus particulièrement les cadres qui n’ont plus d’horaire de travail avec des ordinateurs ou des téléphones inondés sans cesse de mails.

Il y a de plus en plus de chômeurs, les grands groupes préfèrent délocaliser, comme tout récemment MEGABUS ou encore ALSTOM, pour faire plus de profit.

La semaine de 32h est une solution au chômage. Les salariés actuels travaillent en moyenne 37,2h, nous sommes loin des 35h ! Ce temps pourrait être mieux partagé avec les privés d’emploi. (…)

Christine Texier Membre de l’éxécutif du PCF 33

Les Nouvelles 15 septembre 2016 • 3

FÊTE DE L’HU VU DE LA GIRONDE

UN BEL ÉVÉNEMENT POPULAIRE ET POLITIQUE

Retour de Fête par un de ses nombreux artisans

Sébastien Laborde : « cette année, peut être un peu plus que les autres »

Par Jean-Jacques Bordes, militant de la section de Bordeaux qui avait en charge la coordination de l’espace gourmand sur la fête. « Beaucoup de choses ont été dites sur la fête de l’Humanité, peut-être que tout a déjà été dit. Mais chaque édition est une nouvelle aventure, aventure tout autant politique que festive et humaine. La Fête de l’Humanité est une énorme machinerie dont chaque rouage porte un visage, connu ou à connaître, ou mieux connaître.

Le silence des médias sur ce grand évènement est avant tout une censure politique vis à vis du peuple de gauche et singulièrement des communistes, car il serait politiquement incorrect et dangereux pour la classe dominante, de montrer que des milliers de gens vibrent encore à cette belle idée d’une société solidaire.

Mais il est une autre censure qui s’exerce ; celle qui ne veut pas montrer que l’entraide, la solidarité, la camaraderie et autres qualificatifs qui nous font aimer aller vers l’autre, cela existe encore. “Monter à la Fête de l’Huma”, c’est construire un village citoyen, où la restauration et le verre échangé, ne sont que prétextes à retrouvailles et profondes discussions.

Il y a deux Fête de l’Huma : celle de la foule, des débats, des concerts, des expositions, de l’Internationalisme, et il y a celle des militants investis dans le succès de leur stand. J’aime les deux car le stand est une œuvre commune faite de responsabilités partagées, d’abnégation personnelle, de solidarité dans la difficulté, de coup de gueules (rares) et de clins d’œil complices : un sacré orchestre où chacun est tour à tour soliste, chef d’orchestre ou technicien de l’ombre (tu fais du théâtre : super, peux-tu faire la plonge ?).

L’éducation populaire appliquée aux travaux manuels. Il y a moult théories sur l’organisation du travail (taylorisme, ilots de production, juste à temps, kaizen, kanban… c’est du chinois pour vous ? pour moi aussi). À la Fête de l’Huma, rien de tout cela mais du bon sens et le souci d’aider l’autre.

Ce peuple citoyen, côtoyé à la Fête de l’Humanité, est prêt pour des responsabilités plus grandes, car tous ceux qui le composent, poursuivent un objectif commun et construisent dans la diversité et l’écoute. Nous avons besoin de moments comme celui-ci pour mieux se comprendre et se respecter.

C’est comme cela que se construit un rassemblement, me semble-t-il. »

Sébastien Laborde discute dans les allées de la fête avec Christiane Taubira et Christophe Alévêque sur la première abolition de l'esclavage et l'histoire de Bordeaux, port négrier.

La fête de l’humanité édition 2016 aura été exceptionnelle. D’abord dans ce contexte sécuritaire, où la haine et la barbarie veulent nous conduire à nous replier, à ne plus nous rencontrer, à se méfier les uns des autres, ce n’est pas rien que des centaines de milliers de personnes décident de se rencontrer, de fraterniser.

FÊTE DE L’HUMA

Candidats pour 2017 et syndicats anti-loi travail préfigurent un automne agité Candidats à la présidentielle appelés à l’unité, syndicats contre la loi travail réunis au grand complet : la Fête de l’Humanité a donné samedi la tonalité d’un automne qui s’annonce agité à gauche.

Arrivée des renforts le dimanche matin.

Le stand de la JC.

4 • Les Nouvelles 15 septembre 2016

Ensuite, parmi eux, plus de 10 000 et sûrement beaucoup plus de manière informelle ont voulu débattre, échanger, donner leur avis au travers de la grande consultation et des dizaines de débats qui ont eu lieu.

Beaucoup aspirent à un véritable changement et ne veulent pas vivre dans la France que nous promettent

les tenants du pouvoir économique et politique.

Beaucoup veulent pouvoir espérer et se rassembler pour que cela soit possible. Et ce n est pas rien que toute la gauche qui dénonce la politique de Hollande, Valls et Macron se soit retrouvée ce week-end. Le chemin est tortueux et ne se fera pas sans une intervention populaire déterminante.

Ce n’est pas rien que les 7 grandes organisations syndicales de salariés se soient rencontrées pour réaffirmer leur volonté de poursuivre la bataille contre la loi travail.

Ce n’est pas rien que des forces politiques du monde entier se soient retrouvées là pour tenir un discours de paix, pour la liberté des peuples, le progrès social et la démocratie partout.

La fête de l’humanité c’est toujours un grand et bel événement populaire et politique. Mais cette année, peut-être un peu plus que les autres.

Les candidats de la gauche anti-Hollande à la présidentielle se sont succédé sur la grande scène de l’Agora du quotidien L’Humanité pour s’adresser à un public très largement composé de communistes.

Le PCF, par la voix de son secrétaire national Pierre Laurent, a lancé vendredi un nouvel appel aux « forces progressistes » pour la mise en place d’« axes communs » de programme afin d’aboutir à une candidature unique en 2017 et d’éviter un duel droite-extrême droite au second tour. « Je dis à tous les candidats déclarés qu’on ne peut pas y arriver en faisant simplement appel au ralliement des autres candidats », a prévenu M. Laurent, devant un parterre de personnalités, parmi lesquelles l’ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, l’écologiste Cécile Duflot, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon mais aussi Danielle Simonnet et Eric Coquerel, responsables du Parti de gauche. À cette interpellation, les candidats ont répondu diversement. « On est en retard ! » a prévenu M. Mélenchon, qui s’est lancé en février dans la course contre l’avis du PCF, en comparant la situation actuelle à celle de 2011 où il était allié avec le PCF. À ceux qui l’accusent de personnaliser un scrutin qu’il critique par ailleurs,

il a répondu : « ne biaisons pas (…) je ne suis pas un type qui sort de l’ENA et qui se demande s’il va être à gauche ou à droite et s’il va faire ministre ou président de la République. Ma vie est faite ! », a-t-il tancé les communistes.

Les deux anciens ministres socialistes Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ont préféré parler de « convergences » à la gauche du gouvernement. « Les cheminements que nous faisons les uns les autres sur la question sociale, la question démocratique, la question européenne, se croisent, convergent, font chemin commun », a constaté M. Hamon, citant des rapprochements possibles sur la réforme institutionnelle ou le changement de modèle de développement vers une économie plus sobre écologiquement et moins centrée sur la croissance.

M. Montebourg a estimé de son côté qu’il était possible « d’avancer ensemble » sur « la question de la République nouvelle, appelée VIe République, la question de la fin de l’austérité européenne, la question des services publics ». « Ce sont là des points importants qui peuvent structurer une offre politique de gauche rassemblant l’ensemble des composantes de la famille de gauche pour éviter un nouveau 21 avril 2002 », a poursuivi le chantre du made in France, hué à son arrivée, plusieurs fois applaudi par la suite.

Quant à Cécile Duflot, candidate à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts, elle a justifié la présence d’un écologiste, même au risque d’un éparpillement des voix de gauche : « Il faut un président écologique dans ce pays

qui fixe un cap politique qui allie justice sociale et grand virage écologique ».

Mais tous s’entendent sur leur opposition à la loi travail comme solution pour lutter contre le chômage. En fin d’après-midi, un débat s’est tenu au Forum social, réunissant sept syndicats dont Force ouvrière, présente pour la première fois à la Fête de l’Humanité. « Nous voyons dans leur unité un encouragement fort à construire l’unité politique », a déclaré Pierre Laurent.

Devant une salle bondée, les dirigeants de l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, FSU, Unef, UNL et Fidl) ont appelé à descendre nombreux dans la rue le 15 septembre, 13e journée de mobilisation nationale, pour réclamer l’abrogation de la loi.

Une loi à combattre aussi « pied à pied » dans les entreprises, pour le numéro un de la CGT. « Il faut des journées d’action, mais on ne peut pas se contenter de ça, on a besoin de construire des alternatives sociales en cette période de campagne présidentielle », a souligné Philippe Martinez.

Il s’est félicité de « l’image d’un syndicalisme combatif capable de s’appuyer sur ses convergences pour construire un mouvement social », en allusion à la présence du leader de FO, JeanClaude Mailly.

Sa venue inédite a été saluée par les militants de la CGT et du PCF. « C’est un symbole très fort qui prouve que l’unité syndicale contre la loi travail dure et qu’on lâchera pas ! », s’est réjouie une militante. lexpress.fr du samedi 10 septembre

UMANITÉ 2016 PATRICK LE HYARIC

SANS FRONTIÈRES NI MURS

« Ici, rassemblés, nous sommes la force qui Un grand bain de solidarité refuse que nous nous jetions les uns contre les sans frontières ni murs autres » Comme chaque année, les acteurs fort avec le message vidéo de Dilma le peuple palestinien, condamné à une guerre à perpétuité par un gouvernement de droite extrême.

D’ici, nous crions : “Un État palestinien maintenant ! Liberté pour les prisonniers politiques palestiniens !

Liberté pour Marwan Barghouti !” « Que cette Fête soit un départ pour que se réalise l’unité populaire. »

Le directeur de l’Humanité a placé son discours de clôture de la Fête sous le signe de la paix.

Nous n’en pouvons plus d’une société qui maltraite, qui méprise ceux qui n’ont que leur travail ou leur retraite pour vivre. Nous n’en pouvons plus d’une démocratie vidée de son sens, des décisions prises dans le dos du peuple et contre lui, comme cette loi de précarisation du travail adoptée contre le peuple et contre l’Assemblée nationale !

Nous voulons être respectés et nous sommes des millions à le vouloir dans ce pays que nous aimons tant ! (…) Le visage que nous offrons, que vous offrez aujourd’hui, est celui d’une France rayonnante, solide, prête à affronter les défis. D’une France meurtrie, triste, inquiète mais debout après les meurtres sanglants perpétrés par des tueurs fanatiques. (…) D’une France héritière des Lumières et des révolutions contre les obscurantismes, les fondamentalismes et les obsédés de l’identité. D’une France prête à se lever pour bâtir la civilisation du commun. Celle du travail libéré et bien rémunéré, de la vie digne, qui permet à chaque être humain de développer ses propres capacités tout en préservant la nature.

Ici, c’est la fête de celles et ceux qui veulent comprendre et réfléchir.

Comprendre et réfléchir comme vous le proposent chaque jour l’Humanité et, chaque fin de semaine, notre magazine, l’Humanité Dimanche. Comprendre et réfléchir pour agir et transformer le monde. « De toutes nos forces, nous leur crions que la civilisation, ce n’est pas la guerre. C’est la paix ! »

Agir pour combattre des barbaries qui se nourrissent l’une l’autre. (…) Oui, nous combattons par la raison, après la tristesse et la colère du souvenir de ces vies fauchées par le fanatisme assassin à Paris, Nice, Saint-Denis ou encore SaintÉtienne-du-Rouvray. Cette colère, cette tristesse, nous la partageons.

Nous la partageons intensément et douloureusement avec tous ceux qui dans le monde sont victimes de la même haine, en Irak, en Syrie, en Turquie, au Nigeria ou au Mali, à Bruxelles comme à Orlando. (…) Ici, rassemblés, nous sommes la force qui refuse que nous nous jetions les uns contre les autres.

Qui refuse que nous soyons gagnés par une guerre de civilisations née dans l’esprit malfaisant de ceux qui veulent continuer à dominer le monde.

De toutes nos forces, nous leur crions que la civilisation, ce n’est pas la guerre. C’est la paix ! Que notre Fête se veut celle de la solidarité avec les forces de paix, les progressistes et démocrates de l’ensemble du Moyen-Orient, de l’ensemble des continents. (…) On ne construira rien sur le déshonneur, le reniement du droit d’asile, en détournant notre regard des centaines d’enfants, des milliers de femmes et d’hommes qui périssent en Méditerranée chaque jour. (…) Créons sans attendre, avec ces réfugiés, les ponts économiques et culturels de demain pour que cesse ce flux d’êtres humains, nos semblables, poussés contre leur volonté et au sacrifice de leur vie sur les routes de l’exode. Développons les politiques de coopération sur les deux rives de la Méditerranée. C’est de cela que l’humanité a besoin !

C’est de cela que jailliront les espoirs de paix ! (…) La paix ne peut se bâtir sans une Organisation des Nations unies respectée dans ses missions, entendue dans ses résolutions, sollicitée pour le déploiement de toute opération militaire, sans exception. Mais aussi profondément remaniée dans notre monde multipolaire. La paix ne peut se bâtir tant que seront entretenus les despotes qui règnent, avec le soutien complice de la France, dans de trop nombreux pays africains ! À bas la Françafrique ! (…) La paix est notre projet politique ! Elle est notre projet politique car elle est la condition première et nécessaire du progrès social, démocratique, humain et écologique. Ce progrès humain et cette liberté, c’est ce que réclame

C’est l’aspiration au progrès social, à vivre mieux, à être entendu, que tente de balayer la clique d’oligarques qui s’acharnent à renverser tous les gouvernements progressistes en Amérique latine, en s’essuyant les pieds sur le suffrage universel et la démocratie. Oui, de cette Fête de l’Humanité, nous affirmons notre soutien au peuple brésilien, à sa présidente Dilma Rousseff et à notre ami Lula ! (…)

Oui, c’est avec vous que nous voulons construire les projets émancipateurs de demain ! Rejoignez ceux qui veulent transformer ce monde injuste. (…) Rejoignez-nous pour mettre la finance au pas afin de répondre aux besoins humains. Faitesle tel que vous êtes, sans changer ni de convictions ni de personnalité. Le mouvement transformateur a besoin de vous, de votre fraîcheur, de votre diversité. (…) Nous avons tous ensemble, pendant ces trois jours, semé les graines de l’espérance et de l’unité. Que cette Fête soit un départ pour que se réalise l’unité populaire.

Prenez votre destin en main ! Écrivons nous-mêmes notre histoire pour tracer dans les semaines et mois qui viennent de nouveaux chemins d’espérance.

des luttes, connus ou anonymes, étaient à l’honneur sur la grande scène, dimanche.

Un condensé des combats de l’Humanité. Cette année, avant le discours du directeur du journal, la solidarité était particulièrement à l’honneur.

L’ancienne ministre malienne de la Culture, Aminata Traoré, candidate au secrétariat général de l’ONU, a expliqué sa démarche : « Un acte subversif, de provocation », pour renouer avec l’objectif originel des Nations unies : « Bâtir un monde sans guerre ».

Le ministre palestinien Waleed Assaf est, lui, venu « transmettre la solidarité des 7 000 prisonniers palestiniens et, au premier chef, de Marwan Barghouti » emprisonné depuis 2002. « Le peuple palestinien ne souhaite pas la guerre, il milite pour la paix. Mais la paix avec la liberté », affirme celui qui se bat pour que tombe le mur de la honte bâti par Israël.

C’est ensuite la voix de Mumia AbuJamal, symbole de la lutte contre la peine de mort, prisonnier depuis trente-cinq ans dans une prison de Pennsylvanie et à qui sont refusés les soins vitaux dont il a besoin, qui jaillit des haut-parleurs de la grande scène. Dans un message rapporté par son avocat, Robert Doyle, Mumia s’adresse au peuple de la Fête « depuis la prison de l’empire ». Autre moment

Rousseff, victime d’un coup d’État institutionnel. La présidente déchue dit sa « fierté d’avoir sorti le Brésil de la carte de la faim dans le monde ».

Plus près de nous, le maire (PCF) d’Ivry, Philippe Bouyssou, a rappelé la France à ses responsabilités vis-à-vis de ceux qui fuient la guerre. Le mouvement social n’était pas en reste avec l’intervention de Ludovic Torbey, du collectif On vaut mieux que ça, venu rappeler le bouillonnement de l’année passée, des premières manifs contre la loi travail à Nuit debout, comme un appel à remettre ça pour les douze prochains mois.

"Ici, à La Courneuve, on ne voit pas le monde en petit mais un pays en grand" Valentine Goby dans Voyage en barbarie à lire sur : humanite.fr

1 000

Plus de adhésions ce week-end au PCF

10 000

et questionnaires "Que demande le peuple" remplis.

plus de photos de l’espace Gironde sur : nbso.fr Les Nouvelles 15 septembre 2016 • 5

INTERNATIONAL FÊTE DE L’HUMANITÉ

GABON

Le peuple de la Fête solidaire des Brésiliens

Le clan Bongo, un demi-siècle de règne et de pillage

François Hollande, comme ses prédécesseurs, reçoit à l’Élysée les présidents africains dévoués à la France, ici en novembre 2015. Photo : Philippe Wojazer/Reuters

La destitution de Dilma Rousseff, présidente brésilienne, fin août, a été dénoncée à de nombreuses reprises tout au long du week-end.

Il est un cri qui a retenti à de nombreuses reprises, samedi et dimanche, au village du monde. « Fora Temer ! » En français : Temer dehors ! Michel Temer est le nouveau « président » brésilien, non issu des urnes puisqu’il doit sa place au putsch constitutionnel contre Dilma Rousseff, élue en octobre 2014 par plus de 54 millions de Brésiliens. L’édition 2016 de la Fête était placée sous le signe de la solidarité avec l’Amérique latine, dont « les peuples luttent contre la tentative de rayer d’un trait vingt années de lutte pour l’émancipation de la domination nord-américaine », selon les termes employés par Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, dans son discours d’inauguration au village du monde. Concernant la destitution de Dilma Rousseff le 31 août dernier, il s’agit d’un « coup d’État fomenté par la clique qui rêve d’une revanche sur ces millions de pauvres qui, avec l’augmentation de leur niveau de vie, ont permis la croissance de l’économie du pays », a rappelé Patrick Le Hyaric, avant que le public ne clame : « Fora Temer ! » Un slogan encore entendu quelques heures plus tard, le soir, lorsque As Cantadeiras, quatre chanteuses membres du Mouvement des sansterre (MST), a fait entendre sa voix sous la tente de l’espace de débats Fernand-Tuil à l’occasion d’une soirée de solidarité. Un moment de calme, de paix et d’émotion.

Dimanche, le peuple de la Fête a pu rencontrer des dirigeants de la gauche brésilienne. Cela a été l’occasion pour la sénatrice communiste Laurence Cohen, qui s’est rendue en juillet dernier au Tribunal international pour la démocratie, une cour citoyenne chargée de juger des modalités de destitution, de montrer à la tribune que le pédalage fiscal reproché à Dilma Rousseff n’est pas sanctionné par l’article 85 de la Constitution brésilienne. En outre, la présidente du groupe d’amitié France-Brésil au

Sénat pointe que cette destitution n’est pas respectueuse de certaines conventions internationales et s’étonne du silence de nombre de gouvernements occidentaux sur ce qui se passe au Brésil, et singulièrement du gouvernement français.

Les militants brésiliens ont pu faire partager leur demande de nouvelles élections, mais aussi leurs analyses.

Ainsi, José Reinaldo Carvalho, dirigeant du Parti communiste du Brésil (PCdoB), appelle à replacer les récents événements dans le contexte continental, celui d’une région où « la droite, les classes dominantes et l’oligarchie ont lancé une offensive » contre les politiques populaires, progressistes et patriotiques menées dans divers pays latino-américains « depuis l’accession au pouvoir d’Hugo Chavez au Venezuela il y a vingt ans ». Il ajoute que l’un des problèmes qu’a rencontré l’expérience de gauche au Brésil a été la nécessité de conclure des alliances avec le centre – ce même PMDB à l’origine aujourd’hui de la destitution de Dilma Rousseff –, du fait de l’absence de majorité parlementaire. « Ces alliances ne peuvent se faire que si l’on a la construction d’un bloc de gauche fort », indique-t-il.

En cause également, les politiques d’austérité menées par le gouvernement ces dernières années. Cela n’empêche pas aujourd’hui la gauche de s’unir contre le putsch. « Le grand défi est l’union de la gauche, a déclaré Ana Cha, dirigeante du MST. Cela ne nous enlève pas le besoin d’une autocritique de ce qu’a fait la gauche au pouvoir ». Iole Iliada Lopes, viceprésidente de la Fondation Perseu Abramo du Parti des travailleurs, a tenu à rappeler que certes, le gouvernement a eu des insuffisances, mais qu’il ne s’agissait pas « d’un coup d’État contre le PT ou contre les erreurs commises, mais d’un coup d’État pour mettre en œuvre des réformes libérales ». Un coup d’État destiné à tourner la page des programmes de réduction de la pauvreté.

Dilma Roussef a accordé un entretien à l’Humanité dimanche, qui paraît ce jeudi.

6 • Les Nouvelles 15 septembre 2016

Avec la proclamation contestée de la réélection d’Ali Bongo Ondimba, le Gabon s’embrase. Prêt à tout pour garder ses prébendes, le clan présidentiel joue la carte de la répression et du chaos. Des méthodes dictatoriales trop longtemps appuyées par Paris.

Alors que le Gabon bascule dans la violence, comment ne pas repenser au slogan de campagne du président sortant ? « Je veux la paix, je soutiens Ali ! » proclamait Ali Bongo Ondimba. Sous-entendu, moi ou le chaos.

Le satrape a hérité de son défunt père le goût du pouvoir. Pas le talent de fin manœuvrier, et c’est au prix d’un artifice grossier que le président sortant veut se succéder à lui-même. Au terme de l’interminable compilation des résultats de l’élection présidentielle du 27 août, de miraculeux procèsverbaux sont venus lui sauver la mise.

Leur provenance ? La province du Haut-Ogooué, fief du clan Bongo.

Là, Ali Bongo obtient 95,46 % des suffrages, avec un taux de participation tutoyant les 100 %. De quoi réduire à néant l’avance de 65 000 voix enregistrée dans les huit autres provinces par son concurrent, Jean Ping. Cet ancien cacique du régime, proche de Bongo père, a occupé de hautes fonctions, dont celles de chef de la diplomatie et de président de la Commission de l’Union africaine.

Il fut un temps le compagnon de la sœur aînée d’Ali Bongo, Pascaline, gardienne d’un magot paternel disputé, dont il a eu deux enfants. Et c’est en 2014 seulement, entre brouilles d’affaires et querelle politico-familiale, que Ping est passé dans les rangs de l’opposition. Avec, en ligne de mire, l’élection présidentielle. À 73 ans, ce Gabonais de père chinois, fin connaisseur des arcanes du régime, a su rallier des figures de l’opposition comme des cadres du régime en rupture de ban. Au point d’incarner l’alternance, faute d’offrir une alternative. Dès le lendemain du scrutin, il revendiquait la victoire, mettant Bongo en garde contre la tentation du passage en force. Déjà, se profilait le spectre des violences postélectorales de 2009. La succession dynastique avait alors provoqué des heurts meurtriers, surtout à Port-Gentil, la capitale économique, où le consulat de France avait été incendié et les installations de Total

prises pour cible.

Ali Bongo avait pu compter, alors, sur l’appui des bataillons d’intervention rapide (BIR), l’unité d’élite de l’armée camerounaise dépêchée au Gabon par le dictateur Paul Biya. Des militaires de la plus ancienne base permanente de la France en Afrique avaient été « sollicités » eux aussi, officiellement pour sécuriser les représentations diplomatiques et « protéger les Français ». À Paris, Nicolas Sarkozy s’était empressé d’adouber l’héritier en lui adressant de chaleureuses félicitations.

Il faut dire qu’une longue histoire de présence militaire et de prédation économique lie la France à son excolonie et, surtout, au clan Bongo, avec son demi-siècle de règne et de pillage. Parrain de la Françafrique, grand argentier des campagnes électorales hexagonales, Omar Bongo avait bâti un solide et lucratif système d’accaparement de la rente pétrolière et des richesses du pays, au détriment de son peuple.

Ces richesses n’ont jamais profité aux Gabonais

Avec une superficie inférieure à 268 000 km2 et 1,8 million d’habitants, le Gabon est l’un des plus petits pays d’Afrique. L’un des plus riches aussi, avec ses ressources naturelles exceptionnelles, à commencer par le pétrole, dont l’exploitation est dominée par le géant français Total.

Les nombreuses filiales d’entreprises françaises implantées dans le pays tirent profit des bois précieux et des ressources minières (manganèse, fer, uranium, diamants, etc.). Longtemps, les inévitables pourcentages à concéder ont offert aux acteurs de la Françafrique une précieuse chasse gardée…

Avant la montée en puissance de la concurrence chinoise, sud-africaine ou encore brésilienne. Quoi qu’il en soit, ces richesses n’ont jamais profité aux Gabonais, privés d’infrastructures et de services publics de base. « Ce peuple est bafoué depuis cinquante ans. Une oligarchie s’est accaparé toutes les richesses du pays, tandis que les deux tiers de la population croupissent dans la pauvreté. Il n’y a pas de logements, pas de routes, pas d’écoles dignes de ce nom et les hôpitaux sont des mouroirs.

Le peuple ne peut plus se ranger derrière un tel régime. Les électeurs ont massivement choisi l’alternance. D’où la révolte à laquelle nous assistons », résume la

chercheuse Laurence Ndong, auteure du livre Gabon, pourquoi j’accuse (L’Harmattan, 2016).

Mercredi 31 août, après le verdict de la commission électorale, une violente répression s’est abattue sur les protestataires descendus dans la rue. (…)

Le pouvoir brandit l’étendard de la chasse aux « pillards » mais dans les camions qui transportent par dizaines les suspects vers les commissariats, les poings sont levés, on chante la Concorde, l’hymne national. Le ministre gabonais de l’Intérieur, Pacôme Moubelet-Boubeya, évoquait le 1er septembre le chiffre de mille arrestations.

De timides prises de distance de la France

Cette stratégie de maintien au pouvoir à tout prix est d’abord le symptôme d’une impasse politique majeure. Le chaos qui guette le pays est le résultat logique, terrible, prévisible, de cinquante ans de compromissions françafricaines et de pillage néocolonial.

Et jusqu’au bout, le régime autoritaire et corrompu d’Ali Bongo a pu compter sur l’appui de Paris. (…) Au nom de la coopération militaire et policière entre les deux pays, la place Beauvau a détaché un commandant de police français à Libreville pour y occuper la fonction de conseiller spécial du commandant en chef des forces de police nationale gabonaises. Il est toujours en poste… « D’après certains témoignages, l’armée gabonaise utiliserait des armes françaises, notamment des fusils d’assaut de type Famas, pour tirer actuellement sur les civils gabonais », s’alarme l’association Survie, en rappelant que le gouvernement français se vantait, en 2014, d’avoir formé 4 000 militaires gabonais.

Les timides prises de distance de ces derniers jours augurent-elles une rupture avec la ligne de soutien inconditionnel au clan Bongo qui prévaut depuis cinquante ans ? Dans le sillage de la responsable de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, le Quai d’Orsay s’est prononcé, pour la publication des résultats de tous les bureaux de vote.

Le lendemain, dans un communiqué aux accents cauteleux, François Hollande condamnait « avec la plus grande fermeté, les violences et les pillages, ainsi que les menaces et attaques portées contre les partisans des principaux candidats » et appelait « toutes les parties à la retenue et à l’apaisement, ce qui suppose un processus garantissant la transparence sur les résultats du scrutin ». À Libreville, à Yaoundé, à Djibouti, à N’Djamena, à Brazzaville, la France défend la transparence, la démocratie et les droits humains. Mais, surtout, ses intérêts économiques et ses parts de marché.

Rosa Moussaoui dans l’Humanité du 2 septembre

PCF PIERRE LAURENT AUX PERSONNALITÉS

PCF BASSIN VAL DE L’EYRE

Rien ne se fera sans un engagement massif des citoyens

Dimanche 25 septembre, 11h, Biganos 61 bis, avenue de la Libération

PCF 33

Hommage à Christiane Scipion

« J’ai publié mercredi une tribune où je posais la question “serons-nous la gauche la plus bête d’Europe ?”, sous forme de provocation, car le scénario qu’on veut nous vendre pour 2017 est dangereux pour la France. Le FN est plus que jamais en embuscade. Marine Le Pen n’a même plus besoin de parler, la droite et le gouvernement se chargent de lui faire une campagne sur mesure. (…)

Les Républicains s’entredéchirent aujourd’hui mais seront bientôt en ordre de bataille pour mener à terme leur projet de destruction du modèle social français. Quant à Emmanuel Macron, le renard du Medef lâché dans le poulailler socialiste, il ne fait que tirer davantage à droite, un échiquier politique qui n’a pourtant pas besoin de ça.

Pendant ce temps-là, la gauche de progrès a décidé de faire tourner à plein la machine à perdre en multipliant les candidatures. C’est totalement irresponsable. Pourtant, regardez cette Fête, écoutez le pays mobilisé contre la loi travail, celui qui résiste aux divisions et aux haines.

Il existe une majorité sociale de progrès dans notre pays et il est de notre devoir de la transformer en majorité politique. Divisés nous perdrons, unis nous pouvons sérieusement envisager de lever une majorité de gouvernement.

C’est pourquoi le Parti communiste va jusqu’au bout travailler à faire du commun.

Notre feuille de route est simple, notre calendrier fixé. Nous allons massivement déployer nos forces dans le pays dans le mois qui vient pour renforcer encore notre grande consultation citoyenne.

Les communistes sont déjà allés à la rencontre de près de 200 000 personnes et plus de 40 000 d’entre elles ont rempli le questionnaire Que demande le peuple ?. Nous nous donnons 4 semaines, un mois pour doubler ce chiffre. (…)

C’est d’une importance capitale, car qui aujourd’hui se préoccupe vraiment de la voix du peuple ? (…) Il y a dans le cœur de chaque

camarade l’envie de faire, l’envie de déplacer des montagnes, l’envie de donner un prolongement politique aux cris qui s’expriment en eux face à l’injustice de la situation actuelle.

Je sais leurs questionnements et leurs doutes, je sais aussi leur incroyable force militante, leur engagement sans borne et leur force inépuisable quand il s’agit de défendre leurs idéaux. C’est pourquoi, en tant que secrétaire national du Parti communiste français, je n’ai aucun doute sur leur volonté et leur capacité à faire vivre sur tout le territoire cette grande et belle consultation citoyenne. À l’issue de ce mois de consultation, le 8 octobre, nous tiendrons un grand événement de restitution de ce questionnaire.

Nous y ferons la démonstration qu’il existe une majorité populaire pour une vraie politique de gauche, ce que j’ai appelé le pacte d’engagement commun qui pourrait unir les forces aujourd’hui dispersées.

Nous n’entendons pas déserter le débat politique et présidentiel. Bien au contraire. Nous ferons nos choix en novembre. Cela se fera, en respect de nos statuts, par un vote souverain de nos adhérents après la tenue d’un Conseil national qui se sera aussi exprimé. Nous ferons ce choix en responsabilité et, quelle que soit notre décision, nous ferons entendre la voix du Parti communiste pour le présent, mais surtout pour l’avenir.

Nous allons pousser au bout, nous allons nous donner le temps et

toutes les chances à la possibilité d’une candidature unique à la gauche de François Hollande.

Car au fond, et je le dis droit dans les yeux à tous mes partenaires de gauche ici présents : si nous sommes d’accord sur la sortie de l’austérité, sur la relance des investissements, sur la refonte de l’Europe, sur la VIe République, sur la planification écologique, sur la relance des services publics, si nous sommes d’accord sur l’essentiel, c’est une bonne base de départ, non ?

Arrêtez de faire le pari fou qu’un seul individu, aussi talentueux soit-il, sera en mesure de capter à lui seul, sans dynamique unitaire, l’affaiblissement de François Hollande. Cela n’arrivera pas. Et alors, au soir du 23 avril, quel goût auront nos larmes : celui de la déception ou celui du regret ?!

Nous sommes les 99% Mais je ne suis pas naïf, je sais bien qu’il faudra plus à tous les candidats proclamés de la gauche de progrès, un peu plus que le constat de nos convergences. Rien ne se fera sans un engagement massif des citoyens dans le débat présidentiel.

Allez-y, devenez acteurs, intervenez, mobilisez-vous, organisez-vous, devenez incontournables ! Vous êtes les seuls à pouvoir nous sortir du scénario infernal. Et rien n’est encore joué.

Tout peut encore changer, être bouleversé pour peu qu’on s’y investisse.

Prenons nos rêves au sérieux ! Nous sommes le nombre, nous sommes le peuple, nous sommes les 99 % ! »

Lors des obsèques de Christiane, le 30 août, Claude Mellier, membre de la direction départementale du PCF en Gironde a salué « une camarade, une amie, une femme de conviction, communiste, militante pour la solidarité, la paix, les droits des femmes » et évoqué son histoire : « Christiane a grandi dans une famille ouvrière béglaise, un père cheminot, où les idées communistes s’affirmaient quotidiennement… où elle puise la force de son engagement. » À la Jeunesse communiste dès 1944, elle travaille à la mairie de Bègles en 1945 au service des cartes d’alimentation. « À cette époque, Claude Scipion revient des camps et le Parti propose à Christiane de le parrainer dans la vie politique béglaise. La vie les rassemble et ils se marient. » Christiane travaillera quelques années à la Fédération du PCF, puis aux élections municipales de 1953, avec des camarades et résistantes béglaises, elle est élue conseillère municipale. Mais la maladie la frappe durement, elle part 2 ans en sanatorium. Son mari s’occupe de leurs 4 enfants et, chaque dimanche, à bicyclette, lui rend visite à Lège.

En 1955, Christiane retrouve sa famille, agrandie de Cathy. Elle reprend son militantisme dans sa cellule locale, réunie chez elle, où elle accueillera des enfants en solidarité concrète avec les mineurs de Decazeville en grève. Elle s’engage aussi à l’Union des Femmes Françaises (UFF) pour la construction de crèches, l’accouchement sans douleur avec le dr Hypoustéguy de Bacalan, pour l’égalité des droits. Après la naissance de Cyrille, elle assume des responsabilités départementales et nationales à l’UFF. À Yves Farges, nouvelle cité béglaise où vit la famille, Christiane crée le comité UFF. Sur 500 femmes de la cité, 100 y sont adhérentes et organisent la solidarité. En 1968, face aux difficultés des familles de grévistes, elles obtiennent un large succès pour la « collecte financière avec des casseroles » sur le boulevard J.J.-Bosc. « De 1970 à 1989, secrétaire de l’UFF en Gironde, Christiane est aussi membre du comité fédéral du PCF, où nous nous sommes rencontrées » se rappelle Claude Mellier. « Par son militantisme de terrain, accompagnant les jeunes femmes en difficulté, portant secours, elle est la référence pour la défense des droits des femmes. » Sa culture ouvrière se manifeste par son ouverture d’esprit, sa soif de comprendre, d’apprendre, ce qui l’amène à faire l’école nationale du Parti d’un mois, en 1973, à 46 ans. À 60 ans, elle apporte sa contribution au journal communiste de Gironde Les Nouvelles en assurant, pendant 10 ans, la comptabilité, l’expédition, mobilisant les camarades autour d’elle. Musicienne, à 70 ans, Christiane décide d’apprendre à jouer du piano et chante à la chorale des Amis de l’Ormée. Avec Claude, son époux, ils poursuivent leur engagement dans le Comité de quartier d’Argous dont elle sera trésorière jusqu’en 2010. « Forte et discrète, les valeurs humanistes ont été le fil rouge qui guida sa vie pour le bonheur de tous, de ceux qui luttent pour vivre debout, pour les siens, sa famille, pour une France belle et rebelle » dira Claude Mellier qui présentera les condoléances des communistes girondins à ses 7 enfants et leurs familles.

Cet hommage a été suivi par des chants de la Chorale des Amis de l’Ormée, puis celui de Françoise Rochette, pour l’UFF, devenue « Femmes Solidaires ». Ses enfants et petits enfants ont ensuite fait vivre le fier souvenir de leur mère, grand-mère, militante et aimante.

Les Nouvelles 15 septembre 2016 • 7

CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

FESTIVAL À BÈGLES

Place aux Nouveaux Rendez-Vous des Terres Neuves !!!

En pleine mutation depuis le tournant des années 2000, le quartier des Terres Neuves à Bègles est synonyme aujourd’hui d’économie créative mais aussi d’une mixité sociale qui peine encore à trouver ses marques.

Le 24 septembre sera l’occasion de réunir lors d’une journée festive élaborée en commun, les habitants du quartier et les acteurs économiques qui s’y sont installés. Deux univers aux préoccupations et aux cultures différentes qui auraient pu tout bonnement s’ignorer et vivre dans une indifférence réciproque au prix de quelques tensions occasionnelles.

Cela aurait été dommage et, comme on ne peut pas tout demander aux pouvoirs publics, l’idée s’est imposée de se prendre en main et de travailler ensemble pour offrir à tous (y compris à ceux venus de l’autre côté des boulevards ou de la rocade) une journée de fête citoyenne sur l’Esplanade des Musiques, en accès libre et gratuit… Buvette et petite restauration sur place (payant). Une urne sera à la disposition de ceux qui désirent participer aux frais en y glissant quelques euros…

De 14h à 18h : Roulez familles, roulez jeunesse !

Animation et espace jeux pour enfants avec de grands jeux en bois.

Animation de tournoi de Street foot avec Bègles Footsal et les membres du Collectif des Terres Neuves.

Atelier Graffiti, création et initiation par l’Association Freak Kultur, Moka et le Grand Cru. Spectacle de magie d’Augustin Humeau.

Galerie Lafaillite (concert).

Activités danse, atelier open mic avec Docteur LARSENE. Installation Vidéo Dynamique par Insula Prod.

Lecture de En groupe, une nouvelle de Gilles Abier, issue du recueil Accrocs publié chez Actes Sud Junior par la Compagnie Les Volets Rouges, (Sébastien Sampietro) et débat avec l’association Le Refuge.

Initiation aux gestes de 1er secours par l’IFRSS Aquitaine Croix-Rouge Française.

Initiation à la boxe en musique animée par le Boxing Club Bordelais (Abderrahim Zirouri), sur un ring mobile et musical.

Initiation aux musiques électroniques avec MÜCA ÖZER. Wunderstudio, premier studio photo mobile embarqué dans une caravane américaine de type Airstream Liner de 1948, Pierre Wetzel.

Lecture de poésie et concert du Studio Excellvoice : Marie, chanson accoustique. Bénédicte, lecture poésie et musique. Jonas Azer, humoriste.

Stand des jeunes du Point d’Action Jeunesse de Bègles et du Collectif des Terres Neuves.

Stand de l’Association Terres Neuves Les Pôles.

par Gérard Loustalet Sens « Etranges étrangers »

Dans ma réponse à Vincent Bordas (les Nouvelles, 14.07.2016), j’ ai commis une errreur de citation que je ne parviens pas à me pardonner. J’ai attribué à Aragon la belle expression « Etranges étrangers ».

Il aurait pu l’écrire. Je pensais bien sûr à L’Affiche rouge : « Vingt-et-trois étrangers et nos frères pourtant »… Mais c’est évidemment le titre d’un magnifique poème de Prévert. Je l’ai retrouvé dans le volume intitulé La pluie et le beau temps (1955).

A titre de réparation je rappelle ce texte poignant, juste et fraternel.

Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel

De 18h à 20h : Apéro citoyen.

Apéro Mix : DJ set Benjamin Lopez, Andres, Luke Skywalker… Pussy Ladies.

hommes des pays loin

De 20h à Minuit : Concerts Girls n’Voices / ErrÖr 404 / O Triozinho / Coton Tigre / Création électro finale : Müca Özer

Boumians de la porte de Saint-Ouen

Les Nouveaux Rendez Vous de Terres Neuves

cobayes des colonies doux petits musiciens soleils adolescents de la porte d’Italie Apatrides d’Aubervilliers brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied au beau milieu des rues Tunisiens de Grenelle

BORDEAUX

embauchés débauchés

Rue du mieux-vivre-ensemble

manœuvres désoeuvrés

Témoignage d’une initiative locale en cœur de ville qui tente de concilier préoccupations quotidiennes et recherche de mieux vivre ensemble.

Il y a des années sans Fête de l’Huma qui sont moins douloureuses que d’autres. Comme chaque année, la ville de Bordeaux offrait en cette rentrée la possibilité aux bordelais d’organiser des « pique-nique de quartier ». Dans près de 80 rues de la ville, les riverains sortaient tables, chaises et de quoi partager à manger.

Une initiative ordinaire qui ne l’était pas tout à fait dans la petite rue Canihac, qui relie les cours VictorHugo et Pasteur, en plein cœur de ville. Là, depuis plus de deux ans, les locataires de la résidence SNI se sont montés en association pour défendre leurs intérêts et améliorer le cadre de vie. Cours Victor-Hugo, depuis longtemps déjà, se sont installés des publics marginaux, simples sansdomicile-fixes, « punks à chiens » ou autres populations fragilisées par les addictions. Avec les riverains et commerçants, la tension est parfois forte face aux nuisances sonores et manque d’hygiène que ces conditions provoquent. Une difficulté que l’association des locataires a décidé

de prendre par le bon bout. « On noue des relations avec les punks, très pacifiques, on leur explique qu’il y a des enfants et ils sont corrects. Ils étaient là avant nous pour la plupart, relevait le président de l’association et militant communiste Vincent Bordas dans un récent article de Sud-Ouest (1). On veut partager l’espace en bonne entente alors, on discute. Pas de rejet. » Dans la rue donc, depuis deux ans, poussent des jardinières, des palettes de bois fleuries et maintenant quelques graffs colorés. Rejointe par plusieurs riverains et commerçants et financée par le conseil de quartier, l’association a contacté un collectif de graffeurs qui, œuvrant sur les murs de l’immeuble, ont participé à tisser du lien, à mettre de l’art là où il n’y avait que rue aveugle.

Ce 9 septembre, c’était l’heure de l’inauguration. Autour de la table, les élues de la ville, les acteurs du conseil de quartier, techniciens municipaux, artistes et riverains. Devant eux, Vincent Bordas a concédé que l’association demandait beaucoup aux services de la ville, en matière de propreté notamment. « Mais dans une ville dynamique comme la nôtre, c’est évident que les services publics ont

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 15 septembre 2016

besoin de beaucoup plus de moyens », a-t-il insisté. Plus tard dans la soirée, sortis timidement mais en tenue de soirée, la famille de réfugiés syriens hébergée ici par France Terre d’Asile, a été accueillie avec douceur. Quelques minutes ont suffi pour que le père de famille sorte son Oud (guitare arabe) et entonne de belles mélodies. Emus, les dizaines de citoyennes et citoyens, en quittant les lieux, étaient bien décidés à revenir pour cultiver encore le mieux vivre ensemble.

Rémy Duvignau 1 - « Rue Canihac relève le gant », Isabelle Castera, 10/09/16 BÈGLES

Polacks du Marais du Temple des Rosiers Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone pêcheurs des Baléares ou du cap Finisterre rescapés de Franco et déportés de France et de Navarre pour avoir défendu en souvenir de la vôtre la liberté des autres Esclaves noirs de Fréjus tiraillés et parqués au bord d’une petite mer où peu vous vous baignez Esclaves noirs de Fréjus qui évoquez chaque soir dans les locaux disciplinaires

Alter fête d’Attac 33

avec une vieille boîte à cigares

Attac 33 organise sa première Alter fête le 17 septembre de midi à 23h à la salle Paul Langevin (Bègles) pour parler de la rentrée sociale et politique.

Au programme : conférence, ateliers et table ronde des luttes avec des collectifs et associations (CIPG, la Plantation, CLAP 33, la Conf, DAL, AC Gironde, Rue 89, la Clé des Ondes, collectif Luttes 33…).

Une représentation du Grand bleu de l’émancipation sera donnée en fin de soirée.

Quelles alternatives en 2017 ?

Ouvrir le champ des possibles, débattre, échanger, préparer une rentrée d’actions…

tous les oiseaux de vos forêts

et quelques bouts de fer tous les échos de vos villages et ne venez dans la capitale que pour fêter au pas cadencé la prise de la Bastille le quatorze juillet (…)

Etranges étrangers Vous êtes de la ville vous êtes de sa vie même si mal en vivez même si vous en mourez