Jeudi 22 septembre 2016 - N° 2169 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
LOI TRAVAIL
LA COLÈRE, TOUJOURS
LE 24 SEPTEMBRE, MARCHONS POUR LA PAIX !
BORDEAUX, 15H, Parvis des droits de l’Homme (direction préfecture)
ACTUALITÉ GRÈVE À LA CAF GIRONDE
LOI TRAVAIL
L’action collective pour sortir des souffrances individuelles
Dans la rue, la colère, toujours
119 salariés de la CAF Gironde étaient en grève, lundi 19 septembre, sur 817 salariés, direction et contrats précaires compris. À l’issue de l’assemblée générale qui a réuni une centaine d’agents, Servane Crussière, déléguée syndicale et déléguée du personnel CGT, dénonce la souffrance des agents et le mépris de la direction. Réunis en assemblée générale ce lundi 19 septembre, au siège départemental au Lac à Bordeaux, les personnels de la CAF Gironde ont travaillé autour des revendications concernant tous les services : une enveloppe supplémentaire pour des rémunérations, de la formation, des effectifs, la prise des RTT, des pauses repas… « Nous sommes ensuite montés au 5e étage où se tenait le Conseil d’administration avec la déclaration rédigée par l’intersyndicale, CGT et FO, mais nous avons été très mal reçus, explique Servane Crussière, déléguée syndicale et du personnel. Le président n’a pas apprécié l’irruption des salariés et a levé la séance ». Les salariés ont quand même pu distribuer leur déclaration aux membres du CA dans laquelle le lien est fait entre la souffrance de part et d’autre du guichet. « Si le CA est là pour s’assurer du bon service rendu aux allocataires, ses membres doivent savoir que les allocataires font la queue jusque dehors pour être reçus, que les délais se rallongent, qu’il y a de plus en plus d’erreurs dans les dossiers… À un moment donné, si on ne se soucie pas des conditions de travail des agents, on n’a plus l’assurance d’un bon service rendu aux allocataires ». Depuis un moment les syndicats CGT et FO constatent une rupture du dialogue social. « Nous avons tout un plan de réorganisation de certains services de la CAF qui se fait contre notre volonté. En plus, les instances concernées ne sont pas informées, documentées, etc. Nous avons dû déposer un délit d’entrave auprès de la direction. Si peu de dialogue social, ça ne nous aide pas à répondre aux questions des collègues qui nous sollicitent. Dans le même temps, ils vont de plus en plus mal. Je suis régulièrement sollicitée, en temps que DP, par des collègues qui craquent, qui en ont marre, qui ont la boule au ventre, qu’on trouve en larmes et qu’on doit accompagner chez l’infirmière… On s’est dit qu’il fallait absolument se réunir, se rassembler et voir ensemble comment on relève la tête, pour qu’on soit ensemble et qu’on se sente nombreux et forts. C’est la raison pour laquelle nous avons organisé cette assemblée générale. Les agents, qui ont vu le mépris du président et du directeur au Conseil d’administration, sont outrés et déterminés à se faire entendre. Nous allons donc recommencer jeudi. D’ici là, nous allons faire le tour des services pour continuer à mobiliser. Nous ne voulons pas lâcher tant qu’il n’y aura pas une enveloppe et des embauches. » Christelle Danglot 29 SEPTEMBRE À LA RÉOLE
Rassemblement pour le service public de santé Après la provocation de l’été du directeur de l’hôpital du Sud Gironde en informant les familles que les résidents de l’EHPAD de Langon auraient une prise en charge à minima pour raison budgétaire, celui-ci va intervenir au salon de la Silver Economy pour parler du bien-être et de la qualité de prise en charge que méritent nos personnes âgées. Face à cette situation le syndicat CGT de l’hôpital a réagi, interpellé les différents responsables et élus. La seule réponse fournie est celle du maire de Langon qui précise : « qu’il s’agit d’une erreur de communication ». Tous ces élus sollicités seront présents au salon de la Sylver Economy les 29 et 30 septembre prochain à La Réole. L’union locale CGT sud Gironde appelle donc l’ensemble des personnels et usagers à une initiative de mobilisation le 29 septembre lors du salon de la Sylver Economie. Rendez-vous à 11h30 à la mairie de La Réole. Le syndicat demande notamment le maintien de tous les services (Urgence, Chirurgie, Médecine…) sur les deux sites de Langon et La Réole. 2 • Les Nouvelles 22 septembre 2016
Plus de 3 000 personnes ont manifesté à Bordeaux à l’appel de l’intersyndicale, le 15 septembre, contre la loi travail. La colère est toujours bien présente. Pour les syndicats, la mobilisation s’annonce sous d’autres formes. Retraités, nombreux, SNECMA, FILPA, Ports & Docks, cheminots, métallurgie, chimie, construction, santé, collectivités territoriales, énergie… Les forces militantes de la CGT et de FO étaient bien représentées sur le cortège bordelais pour la 14e journée nationale de mobilisation contre la loi travail qui réunissait aussi les militants de la FSU, de Solidaire, quelques lycéens et étudiants. Pour l’Union départementale CGT, il s’agit d’une « belle rentrée offensive, revendicative ». L’organisation a déclaré qu’elle était « très satisfaite de cette mobilisation qui en appelle d’autres » et « s’organise dans les entreprises et les administrations pour rencontrer les salarié-es afin d’élabo-
rer avec eux leurs revendications et débattre des propositions alternatives de la CGT » sur la baisse du temps de travail, la retraite à 60 ans, le droit effectif à la déconnexion et l’encadrement du forfait-jour pour les cadres, l’augmentation de leurs jours de RTT, l’augmentation du Smic à 1 800 euros bruts, la revalorisation des salaires et minima sociaux. Un cortège autonome d’environ 200 personnes s’était réuni place de la Victoire à midi, à l’appel de la Coordination jeune Bordeaux, du collectif « On vaut mieux que ça » et la CNT, au regard des drapeaux présents dans les groupes qui ont remonté le cortège de l’intersyndicale au moment où celui-ci démarrait, pour en prendre la tête. Des incidents entre ce cortège autonome et le service d’ordre de la CGT, le décrochage du cortège de FO ont amené l’organisation à dissoudre la manifestation plus tôt que prévu, alors qu’elle avait dû batailler avec la préfecture pour imposer le parcours jusque la Place de la Bourse.
Sur les réseaux sociaux, la Coordination jeune Bordeaux accuse les directions syndicales « d’abandonner le combat contre la loi travail » et appelle à une manifestation le 1er octobre à Bordeaux. Quant au collectif « On vaut mieux que ça », il semble avoir prévu de s’inviter au déjeuner champêtre des jeunes Républicains avec Alain Juppé le 25 septembre. Sur le plan national, si Philippe Martinez a prédit d’autres actions, notamment dans les entreprises, son homologue de FO a confirmé qu’il ne participerait plus à d’autres manifestations au niveau national mais qu’il y aurait des comités d’accueil sur le terrain et des recours juridiques. La FSU voudrait organiser des ateliers revendicatifs participatifs dans les entreprises et les territoires, tandis que le syndicat Solidaires envisage pour sa part de mobiliser dès le 7 octobre, pour la Journée internationale du travail décent.
BORDEAUX
Un jugement qui reste en travers de la gorge. Jeudi 15 septembre, journée de mobilisation contre la loi Travail, Nicolas, adhérent de la cellule Boria (Grand Parc / Chartrons), était convoqué devant le tribunal de Bordeaux pour un jugement lié à son interpellation lors du rassemblement du 14 juin dernier, toujours contre la loi Travail. Rappelons que ce 14 juin était une journée nationale d’action avec grande manifestation à Paris et des actions et rassemblements partout en France pour ceux qui ne pouvaient se déplacer à la capitale. Pour Bordeaux, le rassemblement, autorisé par la Préfecture, se situait place Stalingrad. Le contexte de cette loi Travail est marqué depuis le début des manifestations par des provocations, tant de casseurs que de forces de l’ordre. De fait, prétextant une libération des voies du tramway, les forces de l’ordre s’en sont prises aux manifestants, ciblant certains d’entre eux. Nicolas faisait partie de ceux que visaient les policiers, malgré qu’il n’ait pas plus
bloqué les voies que les très nombreux manifestants présents, qu’il soit notoirement respectueux du droit et allergique à toute violence. Les chefs d’accusation laissent pantois : • Entrave à la liberté de circulation du tramway : pourtant Nicolas a démontré, photos à l’appui, qu’il a obtempéré immédiatement à l’injonction des organisateurs et de la police de quitter les voies. Kéolis, constituée partie civile, n’était pas représentée au procès et n’a pas demandé de dommages et intérêts tant le préjudice n’était pas avéré. Le procureur, lors de son réquisitoire a lui-même reconnu qu’il y avait beaucoup de manifestants ce jour-là et qu’on ne pouvait pas arrêter tout le monde (n’est-ce pas !). • Rébellion à agent de la force publique. Là, il faut que l’on vous dise que si un agent, cagoulé et sans signe distinctif, vous attrape sèchement le bras par derrière et que, surpris, vous essayez de
dégager votre bras, il y a rébellion et ce n’est pas bien (!). Summum de l’absurdité, le policier et un de ses deux autres collègues concernés ont demandé des dommages et intérêts, bien qu’ils aient reconnu n’avoir eu à faire face à aucun geste agressif de la part de Nicolas. Le dossier est vide mais le tribunal a condamné Nicolas à une amende de 600 €, des frais de procédure et des dommages et intérêts pour deux des trois policiers impliqués (le troisième n’ayant rien demandé). Avec les frais d’avocat, il est probable que Nicolas ait à débourser 2 000 € ce qui est disproportionné au regard de ses revenus. À cette heure, Nicolas réfléchit à un éventuel appel, tant il est révolté par cette sentence. Les communistes ne laisseront pas Nicolas seul face à cette sanction digne d’une justice de classe, et appelleront à la solidarité financière en temps voulu. Jean-Jacques Bordes
ACTUALITÉ
Editorial
HOMMAGE
Georges Séguy, la force tranquille Le 21 septembre, la CGT Gironde profitait de la cérémonie en hommage aux fusillés de Souge pour rendre hommage à l’ancien secrétaire général et dirigeant communiste Georges Seguy. La veille au siège national de la CGT, Philippe Martinez et Pierre Laurent lui rendaient un hommage conjoint. Pour changer un peu l’angle du regard tout en ne perdant pas une miette du grand respect qu’inspire le parcours de ce grand militant, nous reproduisons ici l’hommage du journaliste de Marianne, Guy Konopnicki. « C’est dans les derniers jours de Mai 68 que Georges Séguy prononça une phrase qui devait connaître un étrange destin. Dénonçant “l’agitation stérile” des gauchistes, fustigeant les provocations policières, le secrétaire général de la CGT évoqua la “force tranquille de la classe ouvrière”. L’affolement gagnait les milieux dirigeants comme les figures de l’opposition, dans les derniers jours de Mai 68. À Billancourt, dans le fief de la CGT, les grévistes jugeaient insuffisants les accords de Grenelle. À Paris, une manifestation s’était prolongée par une nuit d’émeutes, la Bourse, disait-on, était en flammes, bien que ce ne fût jamais qu’un petit feu allumé par des cocktails Molotov. De Gaulle criait à la chienlit, avant de disparaître ; François Mitterrand, croyant son heure venue, parla depuis Château-Chinon ; le sage Pierre Mendès-France lui-même se fourvoya dans le stade Charléty hérissé de drapeaux rouges. Georges Séguy prononça une phrase qui devait connaître un étrange destin. Dénonçant “l’agitation stérile” des gauchistes, fustigeant les provocations policières, le secré-
taire général de la CGT évoqua la “force tranquille de la classe ouvrière”. Dix millions de grévistes, avec très peu d’incidents et pratiquement aucune dégradation dans les entreprises occupées. Le mot s’imposait, la principale centrale syndicale incarnait la “force tranquille”. Georges Séguy pouvait d’autant mieux s’en prévaloir qu’il la définissait lui-même. Il était un lutteur, un combattant, et nul ne pouvait douter de sa détermination. Mais il n’avait rien d’un aventurier et se défiait de toute action intempestive. Le gauchisme qui gagnait la CFDT en 1968 le surprenait d’autant plus qu’il avait été, quelques années plus tôt, l’artisan d’un rapprochement avec ce qui était encore la Confédération française des travailleurs chrétiens. À la Sorbonne, les leaders gauchistes se gaussaient de cette “force tranquille”. Treize ans plus tard, de petits génies de la communication piquèrent la formule pour en faire le slogan de la campagne de François Mitterrand. “La force tranquille” ! La politique ayant la mémoire courte, les anciens gauchistes s’extasièrent devant le génie de François Mitterrand, oubliant ce que cette force tranquille devait à Georges Séguy, à sa vision de la CGT et des combats ouvriers. D’autres, en ce temps-là, parlaient de la “classe ouvrière”, parfois à tort et à travers. Georges Séguy, lui, demeurait un ouvrier. Il était entré comme apprenti dans une imprimerie de Toulouse, au lendemain du certificat d’études, dans une France défaite et humiliée. Le parcours de l’ouvrier du mouvement passait souvent, depuis Proudhon, par les caractères de plomb, l’encre et le marbre. Dans Toulouse occupé, le jeune communiste Georges Séguy et son patron libertaire imprimaient les journaux de
la Résistance et fabriquaient des faux papiers. Et même de vrais faux certificats de baptême que Mgr Saliège, archevêque de Toulouse, authentifiait alors qu’ils étaient destinés à des juifs pourchassés. Dénoncé, Georges Séguy fut arrêté et déporté à Mauthausen, d’où il revint avec une affection pulmonaire. Il dû renoncer au plomb des imprimeries, devint électricien et entra à la SNCF. Etait-ce l’expérience du camp qui lui donnait cette profonde humanité ? Georges Séguy portait une blessure intime, la marque de sa fragilité d’adolescent confronté à l’innommable. Etre le plus jeune déporté politique de France n’était pas un titre de gloire mais une souffrance inoubliable. Séguy n’avait pas la cuirasse et moins encore le cynisme en vogue chez les dirigeants communistes. Au bureau politique du PCF comme à la CGT, il supportait mal les intrigues de cours et les inévitables coups bas. Il ne toisait jamais les militants du haut de ses fonctions, de son âge ou de son expérience. Lorsque, jeune dirigeant étudiant, je me suis trouvé en sa présence, il m’a d’abord fait part de son regret de n’avoir pu s’expliquer avec la jeunesse en mai 1968. Il n’avait pas supporté d’être traité en ennemi par des jeunes qui croyaient à la révolution. Ce n’était pas, loin s’en faut, le langage des autres dirigeants communistes. Sans jamais rompre avec eux, Georges Séguy s’efforçait de desserrer la courroie de transmission. Son indépendance d’esprit et sa popularité lui valaient quelques inimitiés. D’autant qu’il ne se privait pas de rappeler qu’il avait, lui, commencé le combat dans la Résistance. Ayant survécu à Mauthausen, il ne craignait rien ni personne. »
HUMEUR
Mariage funeste du Roundup et du Gaucho Il y a quelques temps, j’écrivais dans Les Nouvelles : « le monde de Monsanto et de Bayer n’est pas le monde dont nous voulons ». Il l’est encore moins aujourd’hui, à la veille du mariage funeste de ces deux géants, le mariage du Roundup et du Gaucho*… Bayer va débourser quelques 60 milliards pour cette union destinée à dominer irréversiblement le marché agricole mondial. Les crocs acérés devant ces humains qui n’en finissent pas de se reproduire jusqu’à représenter une population de 10 milliards en 2050, 9 en 2020, pour 7,5 aujourd’hui ! Tous ces petits d’hommes à nourrir, à empoisonner, à soigner, à tuer… La belle affaire ! De quoi justifier largement le concept d’agrochimie, non ? Car pour les puissances droitières, comme pour les multinationales, seuls comptent le pouvoir de l’argent et son corollaire, l’affaiblissement de la démocratie.
Ce phénomène de concentration n’est pas nouveau. On assiste juste à son accélération dans le domaine de l’agrochimie. 75 % des semences mondiales sont détenues par 10 sociétés qui se partagent un pactole de 45 milliards de dollars par an ! Les « big six » (les énormes 6) sont en train de devenir les « big three » (les énormes 3) ! Ainsi la nouvelle entité contrôlera plus d’un tiers du marché mondial des semences. Ce système de domination permet aux firmes d’imposer aux États des politiques agricoles basées sur les OGM, les engrais, les pesticides. Il représente un danger grave et imminent pour les semences paysannes alors que justement la biodiversité est un enjeu majeur pour toute l’humanité. Fait intéressant, entre le 14 et le 16 octobre, va se tenir à La Haye un grand procès citoyen contre Monsanto, organisé par 600 ONG et juristes de tous pays. Un procès sans statut officiel mais destiné à dénoncer en grand, à
« fournir des arguments juridiques » aux victimes pour la plupart des pauvres. Les juges (une Sénégalaise, un Belge, une Argentine, un Mexicain et un Canadien) vont mettre leur jugement en délibéré au 10 décembre. La multinationale sera jugée pour crimes dans le domaine environnemental et sanitaire. Même si cette initiative ne permettra pas de condamner légalement Monsanto, elle s’inscrira avec force dans la longue lutte pour la reconnaissance du crime d’Écocide dans le Droit International. Et même si Bayer rebaptise Monsanto, lui offrant une nouvelle virginité, les paysans et tous les citoyens du monde victimes des pesticides, des OGM, des PCB et de la désinformation ne seront dupes. Le combat ne fait que commencer, il est le nôtre, camarades ! Cathy Daguerre
Promouvoir la culture de paix
Le monde est en plein et profond bouleversement mais, quand d’aucuns n’y voient que menaces et « chaos », nous affirmons au contraire qu’un autre monde – un monde plus juste, plus sûr, plus humain et plus solidaire – est possible ! Qu’il est même indispensable pour résoudre durablement les urgences, problèmes et défis auxquels l’humanité est confrontée en ce XXIe siècle. C’est avec cette farouche volonté de promouvoir la culture de paix qu’était introduite à Paris, le 1er juin dernier, la « Rencontre internationale pour une Conférence mondiale pour la paix et le progrès* », en introduction des travaux du congrès national du PCF. La guerre économique a réactivé la logique des puissances. Celle-ci est conditionnée par l’affaiblissement des États, la domination des multinationales et des institutions financières et bancaires, l’extension d’une économie grise (mafias), la montée de forces réactionnaires cherchant à conquérir des territoires, des pouvoirs, des richesses… et aussi l’expérience du XXe siècle et les luttes d’émancipation. ** Migrants climatiques et économiques, populations qui fuient les guerres, il faut mener une bataille politique et idéologique sur le rôle de la France pour un monde de paix et de solidarité. Oui, l’honneur de la France est d’accueillir, comme le prévoit le droit international, des populations que les guerres et les tragédies ont jetées sur les routes. Oui, la France peut et doit jouer un rôle majeur pour que les instances multilatérales inscrivent à l’ordre du jour prioritaire les enjeux économiques et sociaux, les besoins humains et écologiques, solidarité et justice. Il faut redonner le primat et de la force au multilatéralisme, à la diplomatie, à l’égalité des peuples. La difficile, et souvent contradictoire, lutte pour la paix continue son chemin, comme en atteste l’historique accord de paix en Colombie. Les 21 et 24 septembre, manifestons et montrons notre farouche volonté de paix, l’urgence de nous impliquer dans une culture de paix. *compte rendu : international.pcf.fr/89206 ** Lire l’article de Lydia Samarbakhsh Revue du projet : projet.pcf.fr/63708
Olivier Fondriest membre de l’exécutif du PCF 33
* Un insecticide tueur d’abeilles
Les Nouvelles 22 septembre 2016 • 3
IL EST TEMPS DE ROMPRE AVE COLOMBIE
PCF
La paix, le choix de la guérilla des Farc
Il est temps de rompre avec les logiques de guerre
Historique : les insurgés ont déposé les armes et acté leur transformation en mouvement politique, à l’occasion de leur 10e conférence qui se clôturerait le 23 septembre. Les plaines du Yari ont accueilli un événement majeur de l’histoire politique de la Colombie. C’est là, au cœur du Caguan, que les Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple (Farc-EP) ont annoncé la fin de leur insurrection, après plus d’un demi-siècle d’existence, à l’occasion de leur dixième conférence, la plus haute instance de direction qui réunit le secrétariat, l’état-major et les délégués élus dans chaque front et chaque colonne de la guérilla. La réunion, couverte par près de mille journalistes, se clôturait le 23 septembre par la ratification des accords de paix, survenus le 24 août à La Havane entre les Farc et le gouvernement de Juan Manuel Santos, qui seront officiellement signés par les deux parties le 26 septembre à Carthagène, puis soumis au vote des Colombiens le 2 octobre. Un accord qui met un terme à 52 années de guerre
« La signification de cet accord (…), pour la fin du conflit et la construction d’une paix stable et durable, est plus importante qu’ il n’y paraît. Si nos adversaires veulent claironner qu’ils ont gagné la guerre, qu’ils le fassent. Pour les Farc-EP et notre peuple, la plus grande satisfaction sera toujours d’avoir gagné la paix », a déclaré, à l’ouverture de la conférence, le commandant Timoleon Jimenez alias Timochenko, de son vrai nom Rodrigo Logroño. Pour le principal responsable de la guérilla, vêtu pour l’occasion en civil, cet accord ne met pas seulement un terme à 52 années de guerre qui ont fait plus de 200 000 morts et 6 millions de déplacés. La fin de la lutte armée doit ouvrir une nouvelle ère de « justice sociale », dans un pays classé parmi les plus inégalitaires au monde. Une « violence sociale » qui a motivé la création de la guérilla par 48 paysans en butte à un pouvoir répressif et une oligarchie tout aussi féroce. Si le oui l’emporte, le 2 octobre, les Farc-EP, qui ont déjà déclaré un cessez-le-feu définitif, déposeront les armes et intégreront une vingtaine de zones dites transitoires en vue de leur réinsertion sociale.
SYRIE
La trêve mise à mal par les bombardements américains Des frappes contre l’armée syrienne ont eu lieu à Deir ez-Zor, au sudest de Raqqa, encerclé par Daech. Washington a admis son erreur. Mais Damas et Moscou grondent. La trêve mise en place sous l’égide des États-Unis et de la Russie depuis une dizaine de jours et qui tenait vaille que vaille est sacrément ébranlée après le bombardement par les avions de la coalition (sous commandement américain) d’une position de l’armée syrienne faisant près de 90 morts. L’acte en soi est déjà grave. Il l’est d’autant plus que ces frappes ne se sont pas produites n’importe où. Les militaires syriens se trouvaient sur le Djebel Thourda, près de l’aéroport de Deir ez-Zor, qu’ils protégeaient. Cette ville au sud-est de Raqqa (fief de Daech en Syrie) est en effet encerclée depuis plus d’un an par les djihadistes. Cette position permet de protéger l’aéroport, qui, sinon, serait sous le feu de l’EI. Elle a été reprise par l’armée syrienne, hier. Américains et Russes se sont livrés à une nouvelle passe d’armes diplomatique
Selon le Washington Post, il s’agit d’« une erreur des services de renseignements ». De son côté, le commandement central des États-Unis (Centcom) a expliqué que « la Syrie est dans une situation complexe avec différentes forces militaires et différentes milices opérant à proximité immédiate
les unes des autres, mais les forces de la coalition ne frapperaient pas délibérément une unité militaire syrienne identifiée comme telle ». À la demande de la Russie, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence pendant une heure samedi soir. Américains et Russes se sont livrés à une nouvelle passe d’armes diplomatique à l’issue de cette réunion. Tout le monde est maintenant d’accord sur le fait que la solution ne sera pas militaire mais politique. C’est là que tout se corse. En vue de prochaines négociations, il faut placer ses pions sur l’échiquier. Côté pouvoir syrien et ses soutiens (Russie, Iran, Hezbollah libanais et quelques milices chiites), le panel est clair. Il n’en est pas de même dans l’autre camp, soutenu par les Occidentaux et les pays wahhabites du Golfe. Sous le vocable de « rebelles » se cachent de nombreux groupes islamistes et salafistes, toujours alliés de l’ancien Front al-Nosra (al-Qaida en Syrie) tout en se disant parties prenantes de la trêve ! C’est le cas, par exemple, du puissant groupe Ahrar al-Cham. Sans parler de l’armée turque, qui combat les groupes kurdes des YPG. À terme, c’est bien l’intégrité territoriale de la Syrie de demain qui est en jeu. Mais n’est-ce pas ce que recherchent certaines forces de l’opposition, au risque de faire exploser le Moyen-Orient ?
4 • Les Nouvelles 22 septembre 2016
avec l’article de Pierre Barbancey dans l’Humanité du19 septembre
La multiplication des attentats en France, en Europe au ProcheOrient, au Maghreb et en Afrique, l’enlisement de la Syrie, de l’Irak, du Yémen, de l’est de l’Ukraine dans la guerre, ou encore l’engrenage de violences en Turquie, aggravent un sentiment général d’insécurité et d’impuissance qui s’accompagne parfois de manifestations de repli sur soi et de rejets xénophobes et racistes. Ces violences sont les symptômes d’un ordre mondial fondé sur la compétition entre les peuples, des logiques de domination et d’exploitation, une nouvelle course aux armements qui ont affaibli les économies nationales, les États et augmenté les inégalités et injustices. Un monde plus juste, plus sûr, plus humain et plus solidaire est indispensable pour résoudre durablement les urgences, problèmes et défis auxquels l’humanité est confrontée en ce XXIe siècle. Des forces, nombreuses, existent à travers le monde avec les mobilisations contre les politiques d’austérité et la prédominance des institutions financières ; les mouvements alternatifs pour de nouveaux modes de développement et de production alliant exigences sociales, progrès humains et impératifs écologiques ; les mouvements populaires de résistance aux grandes firmes préda-
trices et pollueuses (comme Texaco Chevron), pour la justice sociale, les libertés et droits – individuels et collectifs – humains et sociaux, pour la démocratie, pour les biens communs universels, le partage des connaissances, la libre circulation des êtres humains et des idées, pour l’égalité entre individus, femmes et hommes, l’égalité des peuples, l’égalité des nations ; les mobilisations populaires pour une solution politique en Syrie ou pour faire reculer les nationalismes, fondamentalismes religieux et les extrêmes droites. La France a le choix : nourrir les logiques de guerre en participant au surarmement et en recourant aux interventions extérieures sans plan politique, ou décider de s’engager dans la résolution et la prévention politique des conflits qui minent notre siècle. Les mesures urgentes et cohérentes que pourrait initier la France
Au Moyen-Orient ou en Afrique, la solution militaire, l’expérience nous l’enseigne, sera partielle et nécessairement provisoire. Pour en finir avec l’ère des injustices et des humiliations, il est nécessaire de penser en termes de culture de paix, c’est-à-dire la construction d’un cadre de coopération et de sécurité collective avec cinq priorités :
- la fin de la guerre en Syrie et au Yémen ; - la reconstruction sur le plan politique, économique et social de l’Irak et de la Syrie, la reconnaissance officielle de l’État palestinien ; - le retour à la paix et la démocratie en Turquie en agissant contre la politique répressive et guerrière d’Erdogan - la préparation d’une Conférence inclusive et multilatérale sous égide de l’ONU pour la paix, le développement et la coopération régionale avec la démilitarisation et la dénucléarisation du Moyen-Orient, un plan de développement et d’infrastructures des pays de la région visant le développement humain et social de toutes les populations, la fin de la « guerre du pétrole » qui, avec l’urgence climatique, impose de réorienter les économies des pays producteurs de pétrole et de formuler de nouvelles modalités collégiales de l’exploitation de cette ressource dans la perspective d’une réduction drastique des énergies carbonées. En lieu et place des accords de libreéchange qu’elle a multipliés, l’Union européenne pourrait apporter son appui à la conférence en s’inscrivant dans des projets de développements sociaux, humains et écologiques, et d’infrastructures transcontinentaux Afrique-Maghreb-Moyen-OrientEurope.
Ces murs qui séparent le monde
Faire barrage à la paix, aux demandeurs d’asile ou encore aux pauvres… Vingt-cinq ans après la chute du mur de Berlin, des dizaines de murs profilèrent à travers le monde. Les trois quarts d’entre-eux ont été érigés au cours des dernières décennies, le plus sou-
vent par des états démocratiques. À Belfast en Irlande du Nord, ces murs séparent les quartiers catholiques des protestants. Ils sont encore 99 dans la ville. Les Irlandais les appellent « les murs de la paix ». Appelée la Grande Muraille d’Arabie
Saoudite, elle sépare le royaume de l’Irak. Débuté en 2006 et achevé en 2014, ce mur a pour but de protéger l’Arabie Saoudite des Irakiens chiites, et plus récemment des djihadistes de « daesh ». L’Inde a érigé cette longue barrière de barbelés de 1 000 km de long en 1999 au Cachemire, le long de la frontière pakistanaise. Depuis l’indépendance en 1947, les deux états se disputent la région. Ce mur sépare la Géorgie de la région séparatiste d’Ossétie du Sud. En 1920, l’Ossétie est divisée en deux : la partie nord intègre la Russie alors que la partie sud est rattachée à la République socialiste soviétique de Géorgie. En 1992, l’Ossétie du Sud revendique son indépendance, ce que conteste la Géorgie et a mené à la guerre de 2008 et à l’intervention russe.
EC LES LOGIQUES DE GUERRE. UNION JUIVE FRANÇAISE POUR LA PAIX
LE 24 SEPTEMBRE MARCHONS POUR LA PAIX ! BORDEAUX, 15H Parvis des droits de l’Homme
Des droits de Palestiniens à l’antiracisme en France
(direction préfecture) L’OTAN
Vent mauvais d’une nouvelle guerre froide Au village du monde de la Fête de l’Humanité, l’aggravation des tensions en Europe entre l’Alliance atlantique et la Russie a été passée au crible par Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po, le général Dominique Trinquand, chef de mission militaire auprès de l’ONU et de l’Otan, et Francis Wurtz, eurodéputé honoraire GUE. Le 19 août 1991 frappait les trois coups du dernier acte de l’histoire soviétique. La dissolution de la deuxième puissance économique du monde, qui allait être officialisée à la fin de cette année-là, annonçait « la fin de la guerre froide », déclarait-on dans les capitales occidentales. Mais la « maison commune européenne », dont le dernier président soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, s’était fait l’ardent promoteur depuis 1985, ne verrait pas le jour. Un quart de siècle après la mort de l’URSS, la guerre froide semble faire son grand retour. Un lourd climat s’est installé dans les relations entre l’Otan, qui accentue sa pression sur le flanc oriental du continent, et la Russie, qui renoue avec une présence active sur la scène mondiale qu’elle avait désertée pendant les années Eltsine. La poussée de l’Otan vers l’est a-t-elle tué l’idée de « maison commune européenne » ? lance le journaliste Vadim Kamenka, de l’Humanité Dimanche. D’emblée, Bertrand Badie pose la question de la légitimité de l’Otan. « L’Otan a été créée dans le contexte d’une guerre froide montante, en 1949, face à un camp adverse autour de l’Union soviétique. Mais lorsque le traité de Varsovie a été dissous, le choix a été fait de maintenir l’Otan. Pour la première fois dans l’histoire, il y a une alliance militaire structurée sans alliance
adverse en face. » Deuxième interrogation : « Que signifie une alliance militaire dans un monde fluide, un monde où la carte des amis et des ennemis n’est pas figée, un monde où les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis. » Et pour quelle efficacité ? « En 2009, Nicolas Sarkozy a fait revenir la France dans le commandement intégré de l’Otan, que le général de Gaulle l’avait fait quitter en 1966. (…) La France n’a pas gagné en influence, mais le retour de la France a fait que l’Otan est devenue plus directement l’instrument de défense de l’Occident. Dans cette perspective, les projets d’Europe de la défense n’ont plus de sens », constate ce spécialiste des relations internationales. « On n’a pas été suffisamment attentif au fait qu’une alliance militaire avait pour principal effet la fabrication d’un ennemi », déplore Bertrand Badie avant de rappeler que, depuis 1989, l’Otan a déplacé son champ d’intervention. Après la dissolution du traité de Varsovie, les dirigeants de l’Otan ont cherché d’autres cibles. Ils ont agité le mythe oriental et « le spectre d’un monde musulman qui est devenu cible potentielle de l’Otan ». Puis, « devant la réactivation de la politique extérieure russe à l’œuvre depuis l’avènement de Vladimir Poutine, une autre cible est apparue – la Russie – beaucoup plus évidente, car elle paraissait s’inscrire dans la continuité de l’Union soviétique qui avait entre-temps disparu ». Les pays de l’Europe de l’Est militaient activement en ce sens, ils percevaient qu’en même temps ils assuraient leur propre défense. Les pays occidentaux continuent de projeter sur le monde la thèse du philosophe allemand Carl Schmitt : « On ne peut pas exister sans avoir un ennemi. » Mais, pour Bertrand Badie, « la notion d’ennemi a-t-elle encore un sens ? Que
signifie l’amitié ou l’alliance des pays occidentaux avec l’Arabie saoudite et avec la Turquie, par ailleurs membre de l’Otan » ? Le spécialiste des relations internationales Bertrand Badie conclut par cette mise en garde : « L’Occident continue de vouloir projeter la Russie vers l’est. Dès que les portes de l’Occident se ferment à l’Ouest, la Russie se tourne vers l’est. Cela l’a conduite en Sibérie et en Asie centrale. Aujourd’hui, on assiste à la formation d’un fait dont personne ne parle : l’axe Moscou-Pékin à travers l’organisation du commerce. » « Il faut remettre sur pied un dialogue entre les nations, et non entre les blocs, discuter avec les pays d’Europe de l’Est et du Nord, qui ont été traumatisés par l’occupation soviétique. Pour bâtir une maison commune, il faut discuter individuellement avec tous ceux qui veulent y entrer. Au moment où l’on s’interroge sur le rôle superfétatoire des États, je reste persuadé que les États, qui ont quelques siècles derrière eux, ont toujours un rôle à jouer », estime le général Trinquand. « L’idée de maison commune européenne est plus que menacée ; elle a été torpillée, souligne Francis Wurtz. Mais les responsables ne sont pas principalement à rechercher parmi les dirigeants des pays de l’est et du nord de l’Europe, précise-t-il. Elle incombe avant tout aux chefs d’État et de gouvernement des plus grands pays d’Europe occidentale, notamment l’Allemagne et la France qui, il y a vingt-cinq ans, ont accepté de s’aligner sur la stratégie des États-Unis lors de la dissolution de l’Union soviétique. Il n’y eut aucune tentative du côté européen de mise en place d’un système de sécurité collective. »
« Depuis les années 1980 et les plans d’ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale, nous savions que l’actuel marché rime avec violence et guerre. Surtout pour les femmes et les jeunes. Ceux qui ont décidé l’intervention militaire chez nous prétendaient que leur guerre allait protéger les femmes… ce système est décidément capable d’instrumentaliser toutes les causes, y compris celle de la lutte contre les violences faites aux femmes ! (…) Il paraît qu’ils recherchent une femme pour remplacer Ban Ki Moon… eh bien, je m’invite dans le débat ! »
Aminata Traoré,
candidate des peuples au poste de Secrétaire générale de l’ONU
André Rosevègue habite Talence. Il est, entre autre, coprésident de l’UJFP qui a été créée en 1974, peu après la signature des accords d’Oslow pour défendre les droits des Palestiniens. Cette organisation est membre du Collectif pour une paix juste et durable, de la plateforme des ONG françaises pour la Palestine et du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions). « Mais en tant qu’organisation juive, il ne nous est plus possible de ne pas dire ce qui se passe dans notre propre pays », précise le militant. « Nous avons dû, ces dernières années, nous impliquer de plus en plus dans les batailles aux côtés de RESF, pour la défense des sans papiers, ou pour lutter contre l’islamophobie, affirme André Rosevègue. Il y a des appréciations différentes de ce que doit être l’action antiraciste. Elle est trop souvent purement morale comme avec SOS racisme et parfois sélective comme avec la Licra. On assiste systématiquement à un concert de ceux qui voient de l’antisémitisme dans toute action qui critique l’état d’Israël ou le sionisme. » Il rappelle que le racisme est une construction politique et constate que la stigmatisation des arabo-musulmans en France est réellement devenue problématique. « Ce qui nous inquiète, c’est surtout la tentation d’ israélisation de la gouvernance. C’est un drame si, pour lutter contre le terrorisme, on prend exemple sur Israël en entrant dans une logique de stigmatisation… Nos politiques construisent le racisme et l’islamophobie pour cacher une impuissance sociale mais, les électeurs préférant l’original à la copie, ils travaillent ainsi pour la montée du FN ». « Nous ne sous-estimons pas la gravité de la menace terroriste, affirme le responsable de l’UJFP. Mais refuser de voir les relations entre la radicalisation ici et
les guerres extérieures est irresponsable. C’est un aveuglement. » Pour étayer son propos, il évoque la décolonisation de l’Algérie toujours pas « digérée » par la France, comment l’envoi du contingent a impacté des centaines de milliers de familles, et le conflit israélo-palestinien. « La réussite du gouvernement de Benjamin Netanyahu a été de convaincre qu’il n’avait pas de partenaire pour la paix et que la France était un pays antisémite. Lors d’un récent voyage, j’y ai été surpris d’entendre un chauffeur de taxi décrire la France comme “le pays où on tue les juifs”. L’idée que la France est emportée par une vague d’antisémitisme a fait son chemin, s’appuyant sur une confusion entre les actions de BDS et l’antisémitisme. Ils rapprochent ça des boycotts des magasins juifs par les nazis. » Où qu’ils regardent, pour les Palestiniens l’horizon semble bouché. André Rosevègue décrit pour exemple la situation de Battir, un village palestinien où il n’y a pas de mur de séparation pour le moment. « Depuis 5 000 ans y a été mis en place un extraordinaire système d’irrigation, avec des terrasses, sur 12 km2. L’ensemble a entièrement été cartographié. Grâce à ce système d’irrigation, les aubergines de Battir sont connues depuis des siècles à travers tout le Moyen Orient. J’ai visité le système avec une élue du village qui se désespère que depuis le classement de ce 2e site palestinien au Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, il ne se passe rien. Aucune action de valorisation n’a été mise en place. Une situation à la fois liée aux relations entre la Cisjordanie et Israël mais aussi à la gestion intra-palestinienne. » « J’ai aussi croisé, quand même, cette association israélo-palestinienne des Familles endeuillées pour la Paix qui arrive, malgré quelques agressions verbales, à rassembler régulièrement une cinquantaine de personnes sur la plage de Jaffa pour témoigner. » CD
TURQUIE
La libération d’A.Öcalan, une des conditions indispensables au règlement politique et non violent de la « question kurde » Le dirigeant kurde Abdullah Öcalan est emprisonné depuis près de 18 ans sur l’île d’Imrali. Au mépris de toutes les conventions internationales et européennes, le gouvernement turc le maintient à l’isolement. À intervalles réguliers, il est privé des visites de sa famille et de ses avocats. Ce traitement inhumain n’entame pourtant pas sa détermination à
œuvrer pour trouver le chemin d’une paix durable. Öcalan a été le principal artisan du processus de négociations que Recep Tayyip Erdogan a rompu brutalement. Le PCF considère que la libération d’Abdullah Öcalan et la reconnaissance de droits politiques et culturels de tous les peuples de Turquie est une des conditions indispensables à un règlement politique, non violent et démocratique de la « question kurde » en Turquie.
Les Nouvelles 22 septembre 2016 • 5
INTERNATIONAL APPEL
ÉLECTIONS DANS LE LAND DE BERLIN
Ne laissons pas seul le Venezuela
Nouvelle coalition en vue
« Communiste et démocrate français, j’appelle tous les progressistes à ne pas abandonner la révolution chaviste, ses acquis, sa souveraineté nationale, son anti-impérialisme, sa vision et son rôle continental. “¡Venezuela no está sola !”. Certes la révolution, dans un pays où domine encore le secteur privé, a commis des erreurs, tâtonné, pour les uns elle n’est pas allée aussi vite et aussi loin qu’ils l’auraient souhaité, pour les autres elle aurait brûlé les étapes… Pour la plupart, elle n’est pas parvenue à briser sa dépendance de la rente pétrolière, des importations, et paye très cher l’effondrement des cours du pétrole et le chaos économique créé surtout par l’opposition… Il est plus facile de donner des leçons de loin que d’affronter avec courage et sang froid sur place une situation explosive. Si le débat entre progressistes est salutaire, indispensable pour avancer, il ne saurait conduire à laisser les forces de la revanche sociale liquider les acquis sociaux, éducatifs, sanitaires, culturels, du chavisme. Le chavisme est un processus de libération populaire endogène, prolongeant la pensée et l’action de Simon Bolivar. La droite et l’extrême droite, les ex sociaux-démocrates, tentent de renverser un régime démocratique, élu à la régulière. Ils piaffent d’impatience. Ils jouent la déstabilisation, les pénuries organisées, les sabotages, la provocation. Ils veulent “prendre Caracas”,
La très xénophobe AfD, avec 14% des voix, entre au parlement de Berlin. (Photo : DPA/Picture-Alliance/AFP)
reprendre le pouvoir pour les riches, pour l’oligarchie, fût-ce au prix d’un bain de sang, et rejettent tout dialogue pacifique avec le président légitime. Orchestrée par les États-Unis, l’intox médiatique bat des records rarement atteints. L’agression se précise… Il vaut mieux réagir avant qu’après, camarades, amis, frères. Ce n’est pas seulement la révolution qui est en danger, mais le droit des peuples, la démocratie, les libertés, les droits humains, la paix, d’abord à Caracas. Mais tout le continent peut basculer. Souvenons-nous de Chavez lançant au président Bush : “Allez vous faire foutre yankees de merde” ! Le chavisme nous a rendu plus libres, mais la solidarité, l’internationalisme, ne sont pas, en ce moment décisif, ce qu’ils devraient être, et cela nous inquiète. C’est vrai que le Venezuela a “mauvaise presse” et “qu’électoralement” le soutien n’est pas payant… dans l’immédiat. Mais les principes, pour un révolutionnaire, un démocrate, restent les principes. Un peu de notre avenir se joue aujourd’hui à Caracas. Comme hier à Madrid. Vite ! Ne chipotons pas notre solidarité ! » Ce texte peut être signé à « legrandsoir.info » ou via l’adresse mail : jean. ortiz68@laposte.net avec nom, prénom et ville. Par Jean Ortiz, « Chroniques latines » sur humanite.fr
ÉTATS-UNIS
L’onde de choc d’une série d’explosions pèse sur la présidentielle Une semaine après les commémorations du 15e anniversaire du 11 septembre, les craintes d’attentats aux États-Unis ont ressurgi. Samedi 17 septembre au soir, une explosion dans le quartier animé de Chelsea, à New York, a fait 29 blessés. Le même jour, une bombe artisanale, placée dans une poubelle du New Jersey, avait explosé sans faire de blessé près du parcours d’une course à pied organisée par les marines. Par ailleurs, un homme muni d’une arme blanche a poignardé
huit personnes dans un centre commercial du Minnesota, avant d’être abattu par un policier. Les autorités états-uniennes recherchaient lundi un jeune homme de 28 ans d’origine afghane qui serait en connexion avec l’attaque à la bombe à New York. Ces informations relancent la thèse de l’attentat islamiste et donc aussi l’instrumentalisation qu’elle ne manque pas de susciter dans la campagne pour la présidentielle du 8 novembre. Le candidat de l’ultra-droite, Donald Trump, a d’ailleurs embrayé : « il va falloir qu’on soit très sévère ».
6 • Les Nouvelles 22 septembre 2016
Le dimanche 18 septembre avaient lieu les élections dans le Land de Berlin. La coalition sortante est sévèrement battue avec une chute de plus de 12 %, le SPD (parti social démocrate) et la CDU (union chrétienne démocrate) réalisent le plus mauvais score de leur histoire à Berlin et perdent une grande partie de leur électorat au profit des populistes de l’AfD. Die Linke (gauche antilibérale) fait mieux que résister à Berlin et reconquiert une partie du terrain perdu lors des scrutins précédents ; elle est la troisième force politique du Land. Berlin est à la fois une commune, la capitale fédérale de l’Allemagne et aussi une ville-état qui constitue un des 16 Länder de la RFA (il y a 2 autres villes-états constituant un Land : Hambourg et Brème). La coalition sortante, en place depuis 2011 et dirigée successivement par les maires Klaus Wowereit (SPD) - jusqu’en août 2014 - et Michael Müller (SPD), était une « grande coalition » (SPD-CDU), aujourd’hui arrivée à bout de souffle
de l’avis de nombreux observateurs. Lors des deux mandatures précédentes, de 2001 à 2011, c’est une coalition « rouge-rouge » (SPD - PDS/ Die Linke) qui avait gouverné Berlin avec Klaus Wowereit comme maire. L’affaiblissement électoral continu de Die Linke à Berlin (2001 : 22,7 % ; 2006 : 13,4 % ; 2011 : 11,7 %) n’avait pas permis la reconduction de l’alliance. La coalition sortante est sévèrement battue avec une chute de plus de 12 %, le SPD et la CDU réalisent le plus mauvais score de leur histoire à Berlin et perdent une grande partie de leur électorat au profit des populistes de l’AfD. Celle-ci fait une entrée fracassante au Parlement du Land, avec un score à deux chiffres assez inquiétant dans une ville à la réputation d’ouverture sur le monde. Si sa poussée est moindre qu’en SaxeAnhalt et Mecklembourg-Poméranie où elle dépassait les 20 %, elle poursuit néanmoins son implantation au détriment des partis classiques partout en Allemagne et réussit à mobiliser les abstentionnistes des scrutins précédents. Die Linke fait mieux que
résister à Berlin et reconquiert une partie du terrain perdu lors des scrutins précédents. Elle est la troisième force politique du Land, la première à Berlin-Est où elle atteint 23,4 %. Son succès est d’autant plus remarquable qu’elle a mené campagne sur les valeurs de tolérance et de solidarité face à la montée de l’AfD. Les Verts perdent légèrement, le « parti pirate », la surprise de 2011, disparaît pratiquement, et le FDP parvient à revenir au Parlement du Land, essentiellement au détriment de la CDU. Malgré ses pertes, le SPD reste en tête ; le maire sortant Michael Müller devra former une coalition à trois partis pour obtenir une majorité. Avant le scrutin, Michael Müller avait exprimé sa préférence pour une coalition avec les Verts ; dans la mesure où il souhaite mettre fin à son partenariat avec la CDU et qu’il ne peut guère compter sur l’appoint des Libéraux du FDP, la seule option qui lui reste est une coalition alliant SPD, Die Linke et les Verts. Le soir de l’élection, les déclarations des responsables des trois partis allaient toutes dans ce sens ; mais Die Linke et les Verts insistent à juste titre sur la nécessité d’un véritable changement d’orientation dans la politique du Land, notamment sur les questions de logement, d’éducation et de politique sociale. Die Linke reste profondément marquée par sa participation au gouvernement du Land entre 2001 et 2011 qui s’était soldée par une perte d’influence importante dans l’électorat, en particulier dans l’est de la ville ; à l’intérieur même du parti, la participation au gouvernement du Land ne s’envisage qu’en ayant tiré les leçons de l’expérience passée. C’est l’objet des premières consultations, puis des négociations qui s’engageaient cette semaine.
LIBRE-ÉCHANGE TRANSATLANTIQUE
Les résistances allemandes ébranlent l’accord UE-Canada Des centaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de sept grandes villes d’outre-Rhin pour dénoncer le Ceta et le Tafta. Des signaux très contraires sont arrivés d’Allemagne, ce week-end. Tandis que l’AfD (extrême droite) affichait une nouvelle percée à Berlin, dimanche, plus de 320 000 manifestants criaient, samedi, leur opposition au libre-échange transatlantique et à la mise en place d’un accord UE-Canada (Ceta), dont Ottawa, Berlin et diverses capitales européennes aimeraient forcer l’adoption rapidement. Tous y voient d’évidence un moyen de compenser la quasi-paralysie qui affecte aujourd’hui les négociations du Tafta (accord de libre-échange Europe-États-Unis). Dans le cœur des sept plus grandes villes allemandes, de Berlin à Munich
en passant par Stuttgart et Francfort ont résonné les slogans : « Non c’est non », « Sauver la démocratie contre le libre-échange », « Partager plutôt que diviser ». Les syndicats, Die Linke et une trentaine d’associations ou d’ONG étaient mobilisés pour empêcher que l’accord UE-Canada, qui doit entrer en vigueur dès cet automne ne fasse finalement entrer par la fenêtre un libre-échange transatlantique sorti par la porte, face aux résistances rencontrées des deux côtés de l’océan. Avec un alignement des normes sur le moins-disant social et environnemental qui inquiète, au plus haut point, les syndicalistes et les écologistes. Un véritable bras de fer est engagé avec Angela Merkel, l’un des dirigeants européens les plus décidés à imposer la création d’un grand marché transatlantique. « Nous ne devons pas
rétrograder derrière d’autres régions du monde », a-t-elle déclaré en allusion à la ratification du traité transpacifique. Mais le rapport de forces est en train d’évoluer sur la scène européenne et d’abord en Allemagne. Sigmar Gabriel, ministre de l’Économie et président du SPD, a réalisé une spectaculaire volte-face sur le Tafta, qu’il vient de donner pour mort après l’avoir défendu contre vents et marées. Il reste certes inflexible sur le Ceta. Mais la poursuite de ce grand écart pourrait lui causer vite de gros problèmes articulaires. Gabriel pourrait ne plus apparaître comme le candidat « naturel » du parti à la chancellerie à l’élection du Bundestag qui se profile l’an prochain. Avec l’article de Bruno Odent dans l’Humanité du 19 septembre
PCF CONSEIL DÉPARTEMENTAL PCF 33
Feuille de route La direction départementale du PCF en Gironde, réunie le 16 septembre, a débattu de l’actualité sociale et politique* et décidé d’une feuille de route pour les semaines à venir.
Mettre en avant le travail et l’apport des députés communistes
À partir du rapport de la sénatrice Marie-France Beaufils sur les effets du CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité/Emploi), exiger à nouveau du Préfet la mise en place d’un observatoire, d’un suivi et de la transparence sur les entreprises qui perçoivent cette manne financière. Quelles retombées pour les salariés, l’emploi ? Faire connaître et s’appuyer sur les propositions des frères Bocquet pour lutter contre l’évasion fiscale. Leur livre est aujourd’hui la meilleure vente de la rentrée politique dans les grandes librairies en lignes. Une initiative est en cours de réflexion sur Bordeaux. Diffusion du questionnaire Que demande le peuple jusqu’à début octobre
Faire de la dernière semaine de septembre, les 1er et 2 octobre notamment, un grand moment de diffusion
du questionnaire dans toutes les sections. Organiser dans les sections et à la fédération la retransmission de la restitution nationale (8 octobre).
Engager au plan départemental des rencontres avec les forces politiques disponibles
Vente directe de fruits et légumes
Aborder la question du rassemblement pour les échéances électorales de 2017
À partir du succès rencontré l’an dernier, nous renouvelons, début octobre, l’initiative de vente militante, du producteur au consommateur, organisée en coopération avec des agriculteurs du Modef (syndicat exploitants familiaux), dans plusieurs communes de la métropole. Des Etats Généraux du changement dans chacune des 12 circonscriptions
Interpeller, débattre, agir avec les autres forces de transformation de la société, syndicalistes et militants associatifs, élus et citoyens…
Engager la réflexion sur les élections législatives 2017
A partir du contexte national et local, proposer les contenus d’un pacte d’engagement populaire, débattre de la stratégie de rassemblement, mettre en oeuvre des Etats généraux du changement, élaborer des critères de candidature… * L’intégralité sur :
gironde.pcf.fr/91521
Dans l’agenda • 24 septembre, 15h, Parvis des Droits de l’Homme à Bordeaux : Marche pour la Paix • 1er et 2 octobre : La grande consultation citoyenne. • 8 octobre : Restitution nationale de la grande consultation. • Début octobre : vente militante fruits et légumes • 20 novembre à midi : Repas fédéral en présence d’un dirigeant national du PCF
LA DIRECTION DU PCF 33
Organigramme des responsabilités Vie du Parti : Christine Texier - Nouveaux adhérents : Vincent Boivinet - Communication interne : Lisa Deloubes - Formation des communistes : Sébastien Laborde - Groupe de travail : S. Gonzalez, F. Mellier, I. Lavallée, D. Belougne, V. Taconet… - Lien avec les sections : Christine Texier - Gestion des réseaux sociaux, visibilité du Parti sur internet : Lisa Deloubes - Présence et visibilité sur les manifs, coordination des collages : Renaud Sebastiani Trésorerie : Sophie Elorri Commission d’animation de la bataille financière : Joël Girard, Muriel Bernard, Sophie Elorri, Olivier Fondriest Président de l’ADF : Jacques Mainguené Administration-Nouvelles : Fred Mellier Communication, événements : Olivier Fondriest Relations extérieures et presse : Sébastien Laborde
ANIMATEURS-TRICES SECTEURS DE TRAVAIL Elections : Max Guichard, Fred Mellier Activité travail entreprises : Fred Mellier, Julien Ruiz, (+ 1 camarade*) Activité dans les cités populaires : Vincent Maurin Activité en milieu rural : Julien Ruiz, Stéphane Le Bot Activité en direction de la jeunesse : Vincent Boivinet Président de l’Adecr : Patrick Alvarez L’huma, la presse communiste : Christelle Danglot, Vincent Bordas THÉMATIQUES Santé et protection sociale : Maryse Montangon, Transports : Stéphane Le Bot, Lena Beaulieu (+ 1 camarade) Logement, habitat : Vincent Bordas Ecole : Marie-Ange Chaussoy, M.C Gonzalez Retraités : Josette Durlin
Mobilisés vers la restitution du 8 octobre !
La grande consultation citoyenne Que demande le peuple ? prend de l’ampleur. D’ici à la restitution nationale, le samedi 8 octobre, amplifions nos efforts pour donner le plus de force possible à la parole populaire, tant ignorée dans le débat public. En Gironde comme dans tout le pays, les 1er et 2 octobre, un grand week-end de mobilisation avec nos affiches, tables, chaises et stylos, rendra visible cet appel à participer, à intervenir, à proposer, à agir. La fête de l’Humanité a montré tout l’intérêt que provoque notre campagne. La restitution publique du 8 octobre sera un moment important et vous pouvez d’ores et déjà imaginer d’y participer et d’organiser des écoutes collectives, mais aussi des restitutions locales pour faire vivre cette parole, la discuter, aider notre peuple à se faire une plus juste représentation de lui-même, de ses aspirations, de sa force. « Le 8 octobre sera un nouveau départ. Il marquera le début d’une nouvelle phase de notre initiative politique. Une phase où il s’agira de nourrir plus encore le débat électoral de 2017 et de faire grandir des exigences sociales, démocratiques, écologiques. Avec tous ceux et celles qui ont envie de repasser la marche avant. » Pierre Dharréville, animateur national de la campagne. Les rendez-vous de la grande consultation en Gironde Samedi 24 septembre - Bordeaux, 10h30, La Poste du Grand Parc et 11h, marché des Capucins. - Bègles, table ouverte dès 14h au Festival Nouveau Rendez-vous des Terres Neuves, esplanade des Musiques à Terres Neuves. - Haute Lande (St Symphorien). - Mérignac, tous les samedis matin au marché. - Villenave d’Ornon, samedi matin devant les supermarchés, tract/ pétition services publics de proximité. ELECTIONS 2017
Culture : Vincent Taconet, Christelle Baudrais Sport : Joël Girard Institutions : Claude Mellier Relation avec les élus : Véronique Lavaud Environnement et nouveaux modes de développement : Pierre Gorse, Marie-Ange Leblanc Lien intellectuels et universitaires : Dominique Belougne, (+ 1 camarade) Resp LGBT : Pierre Leroy Solidarité Internationale, paix, désarmement : Sébastien Laborde, Nicolas Ong Droits des femmes : Emma Berthault, M.C Gonzalez Relations avec les croyants : Fred Mellier
« La dématérialisation annoncée des professions de foi pour les élections présidentielles et législatives va permettre que s’accroisse encore l’inégalité d’information. Bien sûr, on ne peut ignorer les 105 hectares de forêts coupés pour subvenir en besoin papiers du matériel électoral de 2012, ni les 205 millions d’euros du coût payé par l’État. Cependant, cette dématérialisation va mettre à mal le pluralisme et la démocratie. Non seulement tous les foyers, tous les électeurs n’ont pas le matériel informatique, ni la possibilité de lire le courrier électronique, mais en plus, cela impliquerait que l’État aient les adresses e-mail de millions de citoyens. Le PCF propose, s’il s’agit vraiment d’économies et d’éthique, de baisser le plafond des dépenses pour l’élection présidentielle qui est aujourd’hui de 16,8 millions d’euros pour le 1er tour et de 22,5 millions d’euros pour le second tour. Ce remboursement, même plafonné, ne fait que favoriser les candidats qui ont déjà de gros moyens financiers, comme Nicolas Sarkozy qui aurait dépensé près de 46 millions d’euros en 2012. La démocratie a un prix : permettre à chaque citoyen de pouvoir faire son choix à partir de documents écrits par les candidats eux-mêmes, reste le moyen le plus équitable et le plus juste. » Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, 17 septembre 2016
* en attente de la réponse du ou de la camarade)
EN VENTE À LA FÉDÉRATION DU PCF
La démocratie a un prix
Vincent Maurin : un communiste dans sa ville CAMPAGNES Renforcement : Vincent Boivinet Zéro chômage : Fred Mellier Grande consultation : Christine Texier
EXÉCUTIF DÉPARTEMENTAL Sébastien Laborde, secrétaire départemental ; Sophie Elorri, trésorière départemental ; Dominique Belougne ; Vincent Boivinet ; Olivier Fondriest ; Max Guichard ; Véronique Lavaud ; Vincent Maurin ; Claude Mellier ; Fred Mellier ; Maryse Montangon ; Christine Texier ; Danielle Trannoy et Pierre Vignau.
Pour son troisième livre de la collection « Ma vie, mon œuvre » aux éditions Dossiers d’Aquitaine, Hervé Mathurin, journaliste honoraire de Sud Ouest a choisi de dresser le portrait de Vincent Maurin, militant communiste bordelais, du quartier Bacalan, directeur d’école, ancien conseiller municipal de la ville de Bordeaux. Le livre est disponible à la fédération du PCF (15 rue Furtado à Bordeaux) au tarif de 20 €. Les Nouvelles 22 septembre 2016 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ ESCALE DU LIVRE
EDGAR MORIN À OCÉAN CLIMAX
Lancement de la saison 2016-2017
Convergences humanistes pour le bien-vivre ensemble
Samedi 1er octobre 2016 Médiathèque du bois fleuri Lormont 17h - entrée libre L’Escale du livre, en partenariat avec la ville de Lormont, vous invite à découvrir sa « Saison Littéraire 2016/2017 ». À cette occasion, vous sera dévoilée la sélection de la 4e édition du Prix des Lecteurs - Escale du livre, mise en voix par la comédienne Stéphanie Cassignard autour de lectures d’extraits des cinq romans (à 18h) et François Vallejo, auteur sélectionné pour le
Prix des Lecteurs 2015 pour Fleur et sang, viendra nous présenter son nouvel ouvrage Un dangereux plaisir chez Viviane Hamy (à 17h). Informations pratiques : 05 56 10 10 10 contact@escaledulivre.com Médiathèque municipale du Bois Fleuri, Pôle culturel et sportif du Bois fleuri, rue Lavergne, Lormont Tram : Ligne A Direction La Gardette, Station Bois fleuri
CINÉMA UTOPIA BORDEAUX
La sociale Mardi 4 octobre à 20h30. Avantpremière suivie d’une rencontre avec le réalisateur Gilles Perret Le nouveau film documentaire de Gilles Perret consacré à la « belle histoire de la Sécu ». Soirée organisée par les Rencontres La Classe ouvrière, c’est pas du cinéma en collaboration avec la CGT CARSAT Aquitaine et la CGT CAF Gironde. Achetez vos places à l’avance, à partir du Samedi 24 Septembre. Le film sera programmé en sortie nationale à partir du 9 Novembre. Il y a 70 ans, les ordonnances promulguant les champs d’application de la sécurité sociale étaient votées par le Gouvernement provisoire de la République. Un vieux rêve séculaire émanant des peuples à vouloir vivre sans l’angoisse du lendemain voyait enfin le jour. Le principal bâtisseur de cet édifice ô combien humaniste se nommait Ambroise Croizat. Qui le connait aujourd’hui ? Et si, bien plutôt que financier, le grand trou de la Sécu était mémoriel ? C’est une des questions qu’on peut se poser après avoir vu La Sociale, le nouveau film de Gilles Perret (Ma Mondialisation, Walter, retour en résistance, Les Jours heureux, De mémoires d’ouvriers… autant de films qu’il est venu présenter à Utopia)… Le réalisateur se rend ainsi à l’École nationale de la Sécurité Sociale, qui forme les futurs cadres. Il y trouve un amphi au nom de Pierre Laroque, haut fonctionnaire gaulliste et premier directeur général de la Sécu. Mais pas même une petite plaque à la mémoire de son ministre de tutelle, le communiste Ambroise Croizat cité plus haut, dont une responsable de l’école avoue d’ailleurs ne pas savoir grand chose. On aura d’ailleurs une autre séquence
sidérante d’ignorance crasse dans le bureau de Pierre Rebsamen, ministre socialiste du Travail au moment du tournage du film… Mais au-delà du rôle plus ou moins éminent de tel ou tel, c’est la Sécu elle-même que Gilles Perret met en vedette. Pendant une heure et demie, la Sécurité Sociale qui comprend, ne l’oublions pas, les branches maladie, retraite et famille, n’est plus une histoire de déficit ou un objet de débat « comptablo-technique » mais redevient une immense œuvre sociétale. « La Sécu, c’est le droit de vivre » résume l’historien Michel Etievent, un des intervenants du film, en rappelant le cas de ce paysan forcé, avant guerre (donc avant la Sécu), de vendre deux de ses trois vaches pour que son fils puisse se faire opérer de l’appendicite. La Sécu, c’est la vie au sens strict, confirme la sociologue Colette Bec : en 1945, le taux de mortalité infantile est de 108 pour 1 000 ; neuf ans plus tard seulement, il a été divisé par trois (37 pour 1 000) et c’est avant tout grâce à la Sécu. Gilles Perret prolonge ici l’exploration entamée avec Les Jours heureux (2013), qui était dédié aux avancées sociales extraordinaires initiées par le Conseil National de la Résistance. Il en reprend les mêmes ingrédients : des images d’archives remarquablement choisies, des précisions percutantes de spécialistes, des témoignages forts. Sans commentaire ni voix off. Et sans passéisme : si l’histoire, une fois de plus, occupe une place importante, tout le dernier tiers du film est tout à fait contemporain. En lui rappelant le passé, Gilles Perret aide le spectateur à mieux comprendre le présent et semble l’interroger sur l’avenir : « Et maintenant, on fait quoi ? » (d’après E. Renevier, Éco des Pays de Savoie)
Pour sa 2 e année, le Festival Darwin Océan Climax a fait le plein samedi 10 septembre sur le site de l’ancienne caserne Niel à Bordeaux Bastide. Le sociologue Edgar Morin y était très attendu. Dans une salle où près de 600 personnes étaient venues écouter la conférence du sociologue Edgar Morin, les éventails s’agitaient pour adoucir la chaleur et l’attente de sa venue. 16h, sous les acclamations, l’homme attendu fait son entrée. De l’attention jusqu’à la vénération. D’emblée, de son pupitre, il évoque la société faite de mélange et de commun « indispensables à la prise de conscience pour une nouvelle civilisation », une civilisation écologique, et cite Evo Morales pour « une société du mieux vivre » en opposition à la
8 • Les Nouvelles 22 septembre 2016
destins communs et en faisant face aux mêmes dangers que sont la multiplication des armes nucléaires, la spéculation foncière, la guerre de tous contre tous et la planète en danger. Parlant du « migrant » comme un frère avec les mêmes souffrances et capacités de jouissances, il appelle à redonner du sens à la solidarité et au sursaut de conscience au bord de l’abîme. Un grand moment de commun, de convergences humanistes pour le bien-vivre ensemble, pour une société faite de solidarité, de respect de la planète, de paix. Edgar Morin était venu parrainer le lancement d’un appel nommé « Alerte de Darwin », lu notamment par l’actrice Marion Cotillard, et soutenu par dix-sept ONG nationales. Cette alerte vise à interpeller les futurs candidats à la présidentielle et aux législatives afin d’initier « un plan de sortie de l’exploration et de l’exploitation des énergies fossiles pendant leur mandat ». Claude Mellier
POUR UNE COMMUNE « NOURRICIÈRE, SAINE ET SOLIDAIRE »
Loupiac lance son agenda 21 La municipalité et sa commission développement durable vous invitent le dimanche 2 octobre, de 10h à 18h, à la salle des fêtes pour une journée d’informations, d’échange, de réflexion… 10h : accueil par Lionel Chollon, maire de Loupiac. 10h10 : conférence-débat « Que cachent les compteurs communicants ? » Linky, Gazpar… une technologie maîtrisée au service des citoyens ou un sujet d’assujettissement des consommateurs au profit des fournisseurs d’énergie ? Intervenants ; Huguette Fossat,
ANNONCES LÉGALES TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL MODIFICATION DU CAPITAL HOTFIX INFORMATIQUE SARL au capital de 4 000.00 € 457 Route du Médoc 33520 BRUGES 801 346 057 RCS BORDEAUX
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
« société du bien-être » qui renvoie, pour lui, à la « jouissance matérielle ». Il manque quelque chose, dit-il : l’être humain. Océan, pollution, pétrole, écologie, écosystème, nécessité d’une organisation autorégulée rythment ses propos face aux catastrophes (Tchernobyl, le Japon, le réchauffement climatique). Il interroge : que va devenir la forêt amazonienne après le départ de Dilma Rousseff : « les forces de destruction vont s’accélérer ! » Puis de dénoncer la monoculture qui réduit à la famine et le pouvoir des grandes entreprises agroalimentaires. « La conscience écologique doit nous amener à changer notre mode de vie » en proposant de revenir à l’agriculture fermière et « sortir de l’hégémonie du profit ». Revenant sur l’effondrement de l’URSS en 1990, il souligne que face à l’unification « techno-économique » se développent des peurs d’être standardisé, l’angoisse du futur et précise : « mais rien n’est irréversible ». Pour Edgar Morin, un monde meilleur se construit sur la base de
L’AGE des associés réunis le 05/09/2016 ont décidé à compter du 1er avril 2016 : De libérer le capital social à hauteur de 4 000.00 € et de l’augmenter à 6 000.00 € par le biais d’un apport en nature. L’article 7 et 8 des statuts seront modifiés en conséquence. De transférer le siège social de la société du 457 Route du Médoc 33520 Bruges au 90 Avenue Gambetta 33480 Castelnau de Médoc. L’article 4 des statuts sera modifié en conséquence. Pour avis et mention, La gérance
adjointe au maire de Haux, Stéphane Lhomme, conseiller municipal à Saint-Macaire et Dominique Mathieu-Vérité, adjointe au maire de Loupiac. 11h10 : information « Comment améliorer l’ isolation de son logement ? » Information sur les artisans RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) et sur les différentes aides en rénovation à la disposition des particuliers. Intervenants : Brice Muet, FFB (Fédération Française du Bâtiment) Aquitaine, un technicien info énergie Créaq, Frédéric Métais et Jacques Sales, conseillers municipaux à Loupiac. 12h10 : lancement officiel de l’Agenda 21. Intervention de Dominique Mathieu-Vérité, adjointe au maire de Loupiac. 12h30 : pause gourmande. Possibilité de se restaurer sur place avec des produits frais et locaux proposés par des producteurs de l’AMAP et du restaurant scolaire. 14h : communication-projet « Pour une alimentation saine, de l’école à la maison. » Régie agricole, AMAP, circuits courts, produits bio… Intervenants : un élu de la commune de Paillet, des agents responsables de la restauration collective et Cécile
de Gabory, adjointe au maire de Loupiac. 15h : réflexion-débat « L’abandon programmé de l’usage des produits phytosanitaires dans les collectivités. » Agir pour une campagne saine, sans produits toxiques dans l’air, l’eau, le sol… Intervenants : Anne-Laure Nadler, vice-présidente du Conseil départemental, Dominique Cavaillols, maire de Barsac, association Auringleta, une représentante du CAUE et Emmanuel Collivard, conseiller municipal à Loupiac. 16h30 : communication-projet « Quelle urbanisation, demain à Loupiac ? » Une co-construction nécessaire pour répondre aux besoins. Intervenants : un architecte, Lionel Chollon, maire de Loupiac et Lise Saubusse, conseillère municipale à Loupiac. 17h30 : clôture. Tout au long de la journée : des ateliers (Aringleta, Fisel, Le Créaq, FFB Aquitaine, Le CAUE, le Semocton), des expositions, un espace d’informations municipales avec présentation des projets de la nouvelle station d’épuration et de la régie agricole communale et un marché gourmand de 9h à 14h avec les fournisseurs de l’AMAP et de la restauration scolaire.