Nouvelles N° 2171

Jeudi 6 octobre 2016 - N° 2171 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

RENDRE LES ASPIRATIONS POPULAIRES

INCONTOURNABLES

ce que demande le peuple ?

sur

PCF.FR

sam. 8 octobre 14h30

ACTUALITÉ DOUANES

LA RÉOLE

Grève des agents

L’exigence de dignité s’invite au salon de la « Silver économie »

Le mercredi 28 septembre, 90 % des agents du service de la paye (qui s’occupe de tous les douaniers en France) ont fait grève.

Avec le slogan « Travailler avec SIRHUS c’est du travail en plus / l’automatisation, on nous prend pour des cons », ils dénoncent le manque de personnel depuis que ce logiciel est mis en place.

Celui-ci a ses limites et demande des retraitements manuels qui engendrent un travail supplémentaire et donc plus de temps. Ils exigent l’embauche de personnel à statut et non des contractuels !

Ils ont envahi le CTR (Comité Technique de Réseau). Les réponses de la direction, partielles, n’ont pas satisfait les agents.

BORDEAUX-MÉTROPOLE

Adieu voitures, bonjour gratuité ? Évoquée depuis de nombreuses années, la mise en place sur Bordeaux-centre de zones à circulation restreinte (ZCR) rentre dans une nouvelle phase, avec le lancement d’études de préfiguration. Au nom du groupe communiste, Max Guichard a donné son appréciation sur le plan « Ville respirable en 5 ans » adopté par le conseil de métropole. Et précisé que faire reculer la voiture ne pourrait se faire qu’en passant un cap sur les modes de transports alternatifs et en acceptant par exemple de parler de gratuité… « Bordeaux-Métropole participe depuis fort longtemps, avec beaucoup d’associations notamment, à la mise en place d’actions de lutte contre la pollution atmosphérique. Ces actions ne vont pas parfois sans quelques contradictions. Nous avions dénoncé ici celle qui consistait à voir apparaître dans un appel à projets “Ville durable”, la création de gares routières pour accueillir les bus Macron. Sacrée contradiction quand on voit, dans le même temps, les difficultés rencontrées par le transport ferroviaire, régional notamment.

Pour revenir à cette délibération, disons d’abord que l’étude de zones à circulation restreinte (ZCR) semble devenue inévitable, au regard de la pollution atmosphérique mais également au regard de la pression démographique sur notre agglomération. Cela ne signifie pas que nous accepterons que ces zones se traduisent par des zones d’exclusion sociale au cœur de la ville centre.

Il nous faut donc trouver des modalités locales et législatives qui permettent que ces zones nécessaires ne se traduisent pas en dégradation de vie pour le plus grand nombre. Éviter cela, c’est d’abord offrir des alternatives réelles en termes de transports en commun. Notre métropole a sur ce sujet accompli de nombreux efforts. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres ; les extensions de lignes de tramways sur lignes simples ne sont, par exemple, pas au niveau qu’exigerait la réponse aux besoins des populations concernées ; et des projets d’intérêt général comme la rénovation de la ligne de ceinture ferroviaire ont pris beaucoup trop de retard.

Nous serons donc vigilants à la poursuite d’un engagement financier massif sur les transports en commun, sans quoi ces zones à circulation restreinte se traduiront par une zone d’exclusion. Pour cette raison nous faisons aussi la proposition que, dans le cadre de ce projet de ville respirable, soit mise en place une gratuité des transports sur la zone intra-boulevards comme cela s’est fait dans la ville de Portland, aux Etats-Unis. Par le passé, je faisais souvent référence à la ville d’Aubagne pour parler gratuité mais on me répondait qu’elle était beaucoup plus petite que Bordeaux.

Il y a plus de 600 000 habitants à Portland et, pour vous rassurer monsieur le président, je ne crois pas qu’elle était dirigée par un maire communiste… En tous cas, la mise en place de cette zone de gratuité en même temps que la réflexion sur la zone de restriction de circulation permettrait alors d’allier efficacité sociale et environnementale. » 2 • Les Nouvelles 6 octobre 2016

Les 29 et 39 septembre, se tenait Le 1er salon de la Silver économie en ruralité à La Réole. Censé viser la valorisation de la prise en charge des personnes âgées dépendantes, ce rendez-vous dans un contexte de restrictions budgétaires a été vécu comme une provocation. Il aura eu le mérite de rassembler les retraités, pour qui le 29 était une journée de mobilisation nationale, et des personnels de santé du Sud Gironde qui ne décolèrent pas depuis l’improbable courrier du directeur de l’Ehpad de Langon.

Un salon de la « Silver Economy » ou « économie des cheveux argentés » est censé mettre en avant le bien être et la qualité de la prise en charge que méritent les personnes âgées, en particulier lorsqu’elles deviennent dépendantes, faire la démonstration d’un marché émergent, rapprocher des employeurs et employés potentiels…

Un événement qui sonne comme une véritable provocation quand, deux mois avant, un courrier aux familles, signé du directeur de l’hôpital du Sud Gironde, entérine le manque de moyen pour assurer la prise en charge ordinaire des résidents de l’Ehpad Val de Brion de Langon (à lire sur Mediapart, Les mauvaises manières des maisons de retraites).

Sentiment de provocation aussi chez les retraités en cette journée de mobilisation pour la dignité et le pouvoir d’achat.

La CGT, FO, la FSU se sont relayées au micro devant 200 personnes, réunies devant la mairie de La Réole où se tenait le salon, pour rappeler qu’il n’y aurait à nouveau aucune revalorisation des retraites et pensions cette année comme c’est le cas depuis 2013, hormis une « aumône de 0,1 % en 2015. » « Le dispositif intégré par le gouvernement dans le budget 2017 proposant un avantage fiscal de 50 % de dépenses sur les services à la personne et aide à domicile sous forme d’un crédit

d’impôts pour l’ensemble des ménages, y compris les non imposables, ne va pas suffire à faire cesser le mécontentement des retraités », prévient Ghyslaine Richard, responsable départementale des retraités CGT. « La loi d’adaptation au vieillissement de la société ne règle rien non plus puisqu’elle fait l’impasse totale sur les établissements d’ hébergement pour les personnes âgées, dépendantes, laissant des restes à charge insupportables pour ces personnes comme pour leurs familles. », ajoute Patrick Faucouneau, secrétaire adjoint de l’Union départementale des retraités FO. Les syndicalistes retraités insistent sur les moyens qui permettraient de revenir à une situation juste. « Chaque année en France près de 300 milliards d’euros, soit 30 % de la richesse nationale, sont prélevés par le capital en frais financiers, dividendes, etc. En 20 ans, arrêté en 2012, le total cumulé des exonérations sociales sur la part employeurs atteint 280 milliards d’euros. Et depuis 2012, c’est 20 milliards de plus par an grâce au CICE », dit la CGT. Le retour d’une revalorisation annuelle des pensions au 1er janvier de chaque année en prenant en compte l’évolution du salaire moyen, une pension complète égale au Smic, le rattrapage du pouvoir d’achat perdu sur les pensions, la baisse de la CSG, l’abrogation des mesures fiscales régressives contre les retraités, le maintien des pensions de réversion et la suppression des conditions de ressources, pour le développement, le renforcement de services publics de qualité, « c’est aussi là qu’elle se trouve la “Silver Economy”, et pas seulement dans des services marchands que tous ne pourront pas se payer », estiment les syndicalistes.

Soisic Le Lann de la FSU aura, comme tous les intervenants, un mot de soutien aux personnels hospitaliers, en particulier des Ehpad qui travaillent dans des conditions de plus en plus dégradées. « Alors que la “Silver

Economy” consiste à transformer en filon, en manne, la vie et la dignité des personnes âgées, nous revendiquons des services publics dignes de ce nom sur tous les territoires avec du personnel pérenne, en effectifs suffisants et correctement rémunérés. » Pour Jean-Luc Huon, de la CGT santé du Sud Gironde, ce salon était aussi un grand moment d’hypocrisie car y participaient non seulement les élus locaux, « qui se sont montrés bien silencieux face aux restrictions de l’Ehpad de Langon », mais aussi le directeur de l’hôpital, « quelqu’un qui a validé la maltraitance institutionnelle dans l’un de ses services en annonçant officiellement à tous ceux qui l’ont contacté, c’est-à-dire l’ensemble de la presse et via les instances de l’établissement que c’ était une maladresse.

Pour quelqu’un qui a fait sciences po et qui sait parfaitement communiquer, ce n’est pas une maladresse mais une façon de dévaloriser la population et le personnel. Par ailleurs les politiques qui vont se presser ici, qui n’ont été d’aucun soutien par rapport à cette situation de sous-effectifs, qui en off nous disent qu’il faut se débarrasser du directeur sur Langon, organisent le débat et finalement votent, hier le maintien de la direction commune Cadillac-Langon-La RéoleBazas-Monségur et Podensac ».

Les manifestants très remontés ont pu exprimer leurs revendications auprès du maire de La Réole, Bruno Marty, Bernard Castagnet, conseiller général et Solange Menival, élue réolaise, ancienne Vice Présidente du Conseil Régional d’Aquitaine en charge de la Santé. Ils ont relevé le décalage entre « les discours qu’ils tiennent ici et les lois votées par la majorité politique qu’ils soutiennent ». Le soir, pour l’inauguration officielle, des personnels soignants du Sud Gironde étaient encore présents pour rappeler aux édiles les conditions dans lesquelles ils travaillent et le niveau de leur colère.

Christelle Danglot

J.J. BOSC

Enquête sur le pont Attendu depuis longtemps des deux côtés des boulevards et du fleuve, un 6e pont enjambera la Garonne entre Bègles, Bordeaux et Floirac, en 2020. C’est le pont Jean-Jacques Bosc, qui portera peut-être le nom de Nelson Mandela si Alain Juppé tient l’engagement qu’il avait pris devant l’insistance de l’élu communiste Vincent Maurin. Pour l’heure, ce projet, ses impacts et ses fonctions font l’objet

d’une enquête publique officielle, jusqu’au 4 novembre inclus. Une exposition va sillonner les quartiers concernés ; vice-présidente de Bordeaux-Métropole en charge des infrastructures, Claude Mellier (05 56 93 68 90) peut répondre aux sollicitations. Et pour la procédure de participation à l’enquête publique, voici l’adresse : participation.bordeaux-metropole.fr

ACTUALITÉ

Editorial

RÉFUGIÉS

Le FN distille la peur, les citoyens construisent l’accueil

Deux semaines après le vote sous pression du conseil municipal d’Arès, les nauséabondes manœuvres du Front national n’en finissent pas en Gironde. Le 23 septembre, plusieurs dizaines de militants du parti d’extrêmedroite mettaient le conseil municipal sous pression afin qu’il s’oppose à l’accueil de 50 réfugiés qui pourraient être ainsi extirpés des conditions inhumaines qui règnent au sein et autour du camp de Calais (Pas-de-Calais).

Les citoyens solidaires tentent de s’organiser.

Depuis ce 23 septembre, partout en Gironde, les conseillers municipaux FN ont déposé des motions s’opposant à l’accueil de ceux qu’ils nomment des « clandestins », refusant la création de « Jungles bis » dans leurs « paisibles communes »… À Arès, le conseiller municipal Laurent Lamara s’était même laissé aller à une étrange analyse géopolitique selon laquelle la « politique belliciste » des Sarkozy et Juppé, en Lybie notamment, avait « déclenché les Printemps arabes et déstabilisé les pays du Maghreb et du Moyen-Orient ». Le FN confond interventions militaires en Afghanistan ou en Irak et mouvements de libération en Tunisie ou en Iran et semble regretter le temps de la « stabilité » des grands dictateurs… « La responsabilité des grandes puissances dont la France depuis plusieurs décennies est totale car elles sont impliquées dans les guerres qui mettent sur les routes et sur la mer des milliers d’êtres humains, précisait rapidement la section PCF du Bassin d’Arcachon dans

un communiqué de presse. (…) Il ne faut pas se tromper d’adversaire : ce sont les grandes puissances qui doivent immédiatement engager un règlement pacifique à ces conflits et non déverser des tonnes de bombes sur des civils.

Comme dans notre pays où existe une grande misère sociale ce sont les banquiers du monde qui sont intéressés par ces guerres ainsi que par la baisse continue de nos droits, de nos revenus et de notre liberté. » Voilà pourquoi, confronté à une motion du FN dans son conseil municipal et à une autre du PS, en soutien à la politique gouvernementale d’accueil « ciblé », Alain Juppé a semblé manœuvrer en eaux troubles, quelques jours seulement après la réunion d’Arès. Manœuvres qui l’ont conduit à se ranger peu ou proue derrière la position du PS, d’accueil certes, mais dans des conditions bien encadrées et ne correspondant au final pas du tout à l’urgence de la situation vécue par des milliers d’hommes et de femmes chassés par les guerres qu’il a effectivement contribué à construire. Une attitude qui colle parfaitement avec la position prise par l’association des maires de France (AMF) qui, bien que « réaffirmant le principe de solidarité avec les réfugiés fuyant les zones de guerre et de violences », précisait immédiatement que cet accueil devait se faire sur le principe du « volontariat des communes » et en « tenant compte des données économiques, sociales et démographiques des territoires, en concertation avec les élus, et ce afin de faciliter l’acceptabilité de cet accueil pour les populations ».

Le sens de l’accueil, avec quelques

L’Humain d’abord, une ambition

précautions quand même…

Ces prises de positions sont d’autant moins acceptables qu’elles alimentent un climat de peurs dans les populations. « La peur ne saurait être gage de raison non plus que de justice et son instrumentalisation ne sert pas la République, elle l’abîme », a réagit la LDH-Gironde après le conseil municipal d’Arès. Invité à s’exprimer lors d’un rassemblement de soutien aux réfugiés sur Arès, son responsable, Jean-Claude Guicheney, interpellait les élus : « Le refus que vous opposez sonne une forme de déni d’une situation qui devrait, comme par miracle, se cantonner aux frontières. » Concluant par un appel à « l’audace de la rencontre et du dialogue », il rendait hommage aux citoyens ainsi réunis le 1er octobre par le collectif « Accueil solidaire ». Sur les réseaux sociaux, près de 2000 citoyens-nes s’étaient manifestés pour rendre cet accueil possible. La section du PCF, elle, rappelait les conventions de Genève qui font de l’accueil de ces réfugiés « un droit et un devoir » et rappelait que « la paix est une urgence absolue ». Une mobilisation politique et citoyenne qui n’a pas eu les honneurs de la couverture du journal régional.

Celle-ci semblant toujours réservée aux agitations de l’extrême-droite et à ses appels à la haine…

Vincent Bordas ACCUEIL SOLIDAIRE, PROPOSEZ VOTRE AIDE : accueil.solidaire@yahoo.com Accueil Solidaire

SANOFI AMBARÈS

Salariés et syndicalistes déterminés à ne rien céder Le 4 octobre 2016, une délégation d’une douzaine de salariés de l’entreprise SANOFI d’Ambarès était convoquée au tribunal des prud’hommes de Bordeaux afin de faire valoir leurs droits face à cette multinationale qui refuse délibérément l’application d’un accord d’entreprise relatif aux classifications, alors même que l’entreprise a été condamnée au TGI de Bordeaux en novembre 2014 à appliquer l’accord précité, mise en cause dans cette affaire. Pour rappel, l’employeur doit attribuer le coefficient 250 à tous les salariés détenteurs du coefficient 225 dans un délai de trois ans, sauf avis contraire motivé par écrit avant la date anniversaire. L’entreprise, suite

à la condamnation, a bien opéré les changements de coefficients en date du jugement, mais n’a pas jugé nécessaire d’établir la rétroactivité financière et administrative pour les salariés concernés, rétroactivité allant jusqu’à plus de cinq années pour certains d’entre eux.

De plus, 6 militants syndicaux CGT sont également convoqués dans une deuxième procédure prud’homale pour faire respecter l’exercice de leur droit syndical : à savoir la possibilité de déclencher des heures exceptionnelles pour traiter les problèmes soulevés par les salariés durant un conflit social.

L’employeur après 7 mois de lutte a jugé bon en son âme et conscience, et

sans en passer par la voie légale, de se faire justice lui-même en opérant une saisie sur salaire de 10% sur le revenu mensuel de ces 6 militants syndicaux.

«Tous les salariés et militants syndicaux présents pour cette première rencontre de conciliation, a déclaré la CGT, restent déterminés à ne rien céder de leurs droits et de leurs acquis durement gagnés face à une direction de grande entreprise du CAC 40, qui à l’image du gouvernement, n’a d’autres motivation que de faire des économies et détruire toutes velléités à combattre la destruction du code du travail en s’attaquant ouvertement au dernier rempart que représente la CGT, à l’exemple des Goodyear et des Ford.»

Des événements récents dans l’actualité éclairent combien notre société est malade et en souffrance.

Je pense à la manifestation qui s’est tenue devant le conseil municipal d’Arès, afin que cette commune n’accueille pas de migrants. Entre peur et animosité, les propos tenus par des manifestants montrent combien les discours de division, de violence, de haine ont fini par pénétrer profondément notre société. La population présente ce soir là ne voyait pas en ces réfugiés, des hommes, des femmes ou des enfants en souffrance, déchirés d’avoir quitté leur pays écrasé par la guerre et la misère, mais des « créatures » potentiellement dangereuses pour l’équilibre de la vie de leur communauté, parce que différents.

Ce refus de la différence, qui grandit chez certains de nos concitoyens, prend aujourd’hui une dimension dangereuse, alimentée par de nombreux responsables politiques au-delà même du Font national. L’idée même de mettre en débat la déchéance de nationalité a contribué à cette construction idéologique. C’est cette logique que développe le maire de Hayange en voulant expulser le SPF de ses locaux, leur reprochant d’aider les migrants. Comme si la solidarité pouvait se faire à géométrie variable, comme si « l’humain » pouvait se découper en tranches.

Cette construction idéologique est le pendant de la logique meurtrière des attentats qu’a subi notre pays depuis janvier 2015.

Cet enfermement dans cet affrontement mène vers des chemins sombres que l’humanité a déjà empruntés. Et ne nous y trompons pas, nous y avons déjà fait quelques pas. Si nous n’y prenons garde, si nous nous accoutumons à ces discours, si nous laissons l’indifférence s’installer ou si par opportunisme de langage nous nous laissons aller à quelques facilités, nous pouvons à notre corps défendant contribuer à ce que la grande majorité de nos concitoyens se laisse entrainer vers ce chemin.

L’Humain d’abord ce n’est pas un slogan de campagne, c’est une ambition pour notre société, pour l’ensemble de la planète. Cela demande de voir les souffrances là où elles sont, et de faire mesurer les folies d’une société qui pousse un couple acculé par les impayés de loyer à se suicider, n’ayant plus la force, les ressources pour faire face à cette situation.

Il y a urgence à réhabiliter les victimes que l’on nous fait prendre pour les responsables de nos maux. Réfugiés, chômeurs, salariés en souffrance au travail… tous sont victimes des logiques implacables du capitalisme et des dominations qui l’accompagnent et qui sont en train de conduire notre monde vers la catastrophe.

Les manifestations contre la loi travail ont illustré le sursaut que cherche notre peuple. Les ventes de fruits et légumes organisées par les communistes pour un juste prix consommateurs-producteurs contribuent à construire du commun. La grande consultation citoyenne a permis à 65 000 personnes d’exprimer leurs attentes et 500 000 d’entamer le dialogue avec les communistes.

Cette prise de parole de la population, ce dialogue, ce débat, il nous faudra inlassablement les poursuivre pour permettre à chacun de devenir maître et décideur des changements qui s’imposent. C’est par cette prise de pouvoir populaire que nous pourrons construire du rassemblement durable pour construire un changement durable, empreint d’humanité.

Frédéric Mellier membre de l’exécutif du PCF 33

Les Nouvelles 6 octobre 2016 • 3

LA GRANDE R « LA GRANDE CONSULTATION CITOYENNE »

Rendre incontournable ce que demande le peuple !

Cette émission, conçue comme une émission de télévision, sera diffusée en direct sur le site du PCF, avec de bonnes conditions d’écoute. Elle sera captée dans son intégralité. Un résumé sera ensuite disponible pour permettre une utilisation concrète dans les restitutions locales. Un 4 pages et un site internet permettront aussi de restituer l’ensemble des résultats.

Les premiers rendez-vous de restitutions en Gironde Section de Bordeaux Samedi 8 octobre à partir de 14h, à la fédération, 15-17 rue Furtado Section de Coutras Le jeudi 13 octobre à 18h Abzac Pour poser des questions, faire des propositions :

#cequedemandelepeuple

Samedi 8 octobre, de 14h30 à 16h30, le Parti communiste organise la restitution nationale des résultats de la grande consultation (en partenariat avec l’institut ViaVoice), sous la forme d’une grande émission, retransmise en direct sur le site du PCF - www.pcf.fr.

L’objectif est de faire résonner et traduire les aspirations exprimées à travers cette enquête. En présence de citoyens ayant rempli le questionnaire, de personnalités et partenaires, le PCF entend fixer les priorités pour les échéances de 2017. Le 8 octobre est le moment de la mise en commun de tous ces efforts. Nous publions ici, des résultats et analyses qui feront l’objet d’un matériel de diffusion mais évoluerons peut-être d’ici là.

Près de 65 000 personnes ont rempli le questionnaire Que demande le peuple ? dont plus de 10 000 à la seule Fête de l’Humanité. Cette campagne qui a déjà permis de rencontrer près de 500 000 personnes vise à développer des pratiques nouvelles pour interpeller nos concitoyens.

Pour le PCF, la grande consultation est un point d’appui pour permettre aux citoyens d’exprimer leurs attentes, être acteurs de la vie politique, déjouer les scénarios établis pour les prochaines échéances électorales de 2017. Sa démarche consiste à donner la parole, écouter, construire collectivement des propositions, rendre légitime la parole populaire, la transformer en actions pour changer le quotidien des gens.

50 000 enquêtes remplies.

Depuis le printemps, les militantes et militants communistes se sont démultipliés pour aller à la rencontre des gens. Ils veulent « entendre leurs préoccupations, leurs attentes, leurs idées, leurs propositions et leur donner de l’écho ». Ils veulent « que le débat 4 • Les Nouvelles 6 octobre 2016

politique parle de nos vies et de nos espoirs ». Ils veulent « que la politique, trop souvent confisquée et mise au service des forces de l’argent, redevienne une propriété populaire ». « Cette enquête nous a aussi permis de mettre en débat des idées et des propositions dans la société, affirme le Parti communiste.

Le peuple veut reparler d’avenir, de projets, de progrès social, d’une société meilleure. C’est ensemble que nous pourrons écrire un nouveau récit commun. Cette enquête montre que c’est possible. À l’approche des échéances de 2017, c’est le désintérêt qui domine. Cela peut préparer des catastrophes politiques, que l’immense majorité d’entre nous paierait au prix fort. Le Parti communiste français ne se résigne pas. Il veut être utile à changer les choses avec vous. Nous pouvons faire de 2017 une année utile à notre peuple et aux peuples du monde.

Cette enquête révèle un visage de la France qu’on ne voit pas dans les médias. Nous allons la faire connaître partout pour que la parole populaire donne le ton du débat politique. Continuons. Emparez-vous de cette enquête, discutez-là, débattons-là et inventons l’avenir ! »

Un meilleur vivre-ensemble dans ma ville, mon quartier, mon village (24 %)

Que demande le peuple, les résultats

Ce que vous proposez

Ce qui vous préoccupe Un meilleur salaire, de meilleurs revenus (38 %) Une action plus forte pour l’environnement (31 %) Que cessent les discriminations (28 %) Une meilleure éducation, une meilleure formation pour moi et mes enfants (27 %) Santé : être mieux soigné, mieux remboursé (26 %)

Ce que vous pensez 78 % estiment que « les responsables de la crise sont les banques, les grands actionnaires et la finance » 71 % rejettent l’idée qu’ « on vit de plus en plus mal et c’est une fatalité, on n’y peut rien » 70 % disent que « le capitalisme est un mauvais système pour l’humanité et la planète » 65 % déclarent qu’en France « on manque de rêves et d’utopies » 71 % pensent qu’ils peuvent « jouer un rôle pour transformer la société ».

Ce que vous attendez de la politique Qu’elle empêche la loi du plus fort, construise de l’égalité (59 %) Qu’elle respecte les aspirations populaires (50 %) Qu’elle transforme la société et la rende meilleure (48 %)

Fonder une nouvelle République avec plus de pouvoir au peuple (68 %) Renégocier les traités européens pour stopper l’austérité (69 %) Limiter le pouvoir des actionnaires en donnant de nouveaux droits aux salariés dans l’entreprise (62 %) Arrêter les privatisations et reconstruire un secteur public efficace (52 %) Pour 64 % des participants, réduire le temps de travail peut créer beaucoup d’emplois.

RESTITUTION « Des attentes fortes sur le plan social, démocratique et environnemental » L’analyse de François Miquet-Marty, de l’Institut Viavoice, qui a assuré l’accompagnement de l’enquête. « À travers leurs réponses, les participants à la consultation dressent le portrait d’une France en proie à de multiples défis, tout aussi importants à leurs yeux.

- Défi économique et social, d’une part, lié à la nécessité de trouver une issue au chômage pour les millions de travailleurs qui en sont privés, mais aussi au manque de pouvoir d’achat et à la défense des acquis sociaux et des services publics.

- Défi démocratique, également, pour refonder la République à tous les niveaux, tant au niveau des institutions qui doivent donner davantage sa voix au peuple, qu’au niveau de la société, pour « construire de l’égalité » partout où elle est menacée (entre hommes et femmes, envers les minorités discriminées et stigmatisées) et « refaire société » à l’heure où terrorisme et extrémismes menacent le vivre-ensemble.

- Défi environnemental, aussi, face à la menace climatique et à la nécessité d’inventer de nouveaux modes de vie plus durables : loin d’être mis de côté à la faveur de la crise, cette attente reste ainsi d’autant plus d’actualité qu’elle participe à l’espoir d’un modèle alternatif au libéralisme et à la société de consommation à outrance.

Face à ces enjeux, l’action politique attendue est démocratique à tous les sens du terme, c’est-à-dire issue de la mobilisation populaire et au service du « peuple » dans son ensemble, en recréant un lien social mis à mal par la crise et le climat délétère provoqué par les attentats, la montée de l’extrême-droite et l’obsession identitaire d’une partie de la classe politique. « Refaire société », en quelque sorte, en remobilisant la société dans son ensemble vers des projets communs, collectifs, et ambitieux. »

L’avis du PCF « Les attentes sont là : vivre mieux, vivre bien. Quand on écoute bien ce que disent les hommes et les femmes de ce pays, il y a de la colère. Chacune et chacun veut être respecté, chacune et chacun veut des droits. C’est la force toujours présente d’une valeur fondamentale à laquelle notre peuple est attaché : l’égalité. Pas de passe-droits, pas d’injustice, pas de discriminations. Les responsables sont clairement identifiés par la majorité : non pas les étrangers, mais les forces de la finance.

Elles sont aussi celles qui dégradent notre premier bien commun : la planète.

Des propositions, il y en a. L’une des plus puissantes, alors que tout le monde s’échine à expliquer que la politique ne sert à rien, c’est justement de changer de République, de changer d’institutions pour entrer vraiment en démocratie. Entrer en démocratie pour répondre aux besoins des gens, pas à ceux de quelques privilégiés : relancer les services publics, révolutionner l’impôt, opérer la transition énergétique, créer de l’emploi, renégocier les traités européens pour stopper l’austérité, assurer l’égalité femmes-hommes…

Alors faisons-le ! Aujourd’hui, ces aspirations et ces propositions largement partagées semblent absentes du débat politique. Dans le portrait que dressent les médias et les principales forces politiques, on croirait que les valeurs de la République, celles de liberté, d’égalité et de fraternité, seraient à mettre entre parenthèses. Les gouvernements qui se succèdent s’enfoncent dans la voie libérale qui se trouve complètement à contre-courant. Ce sont des idées de gauche, c’est une politique de gauche qui peut fédérer une dynamique populaire. Ne laissons pas le pouvoir à d’autres : prenons-la main ! » Le PCF s’engage à continuer de donner la parole, à porter haut les aspirations progressistes les plus fortes, à ajuster ses propositions et les approfondir et à mener la bataille pour changer la politique et changer les choses.

TÉMOIGNAGES DE MILITANT-E-S

Bassin d’Arcachon, Ivan Lavallée « Dans la chaleur d’un mardi de congés de la mi-août, nous voici sur le marché d’Audenge après des tribulations pour récupérer des panneaux d’affichage et des visuels du Parti sur la grande consultation citoyenne.

Un Audengeois, une Andernosienne, un Lantonnais et deux Béglais, nous y voici. On s’installe d’abord à l’entrée du marché sur la départementale 3, de façon à ne gêner personne, en appui sur le tronc d’un platane entouré par nos panneaux. Les panneaux du Parti Communiste n’ont pas l’heur de plaire au vendeur de matelas ni à la commerçante contigüe qui créent suffisamment de bruit pour attirer la police municipale. Le policier municipal, débonnaire, cherche à

calmer le jeu et nous propose de nous installer au croisement des allées du marché, devant l’église.

Là, nous engageons la campagne de distribution aux commerçants et discussions avec les chalands.

Table installée, panneaux au vent, Grande consultation citoyenne. Ça râle. “Ah ben ! Il y a longtemps qu’on vous avait pas vu”. “Moi je suis de Bordeaux mais je viens m’installer ici, je veux que mon avis soit pris en compte”. “Ah bon vous êtes là !”. “Ah oui, ça c’est bien, ça m’intéresse”. “Moi je travaille dans un hôtel, c’est dur on y arrive plus, on est des esclaves, vous voulez mes coordonnées ?” “Bon, donnez moi votre questionnaire !” “Alors vous faites quoi pour ces élections ?”

Et nous d’expliquer. “Nous voulons d’abord votre avis pour mieux asseoir notre programme. On ne vote pas pour une femme ou un homme, mais pour un programme et une façon d’aborder l’avenir politique, notamment pour nos représentants aux assemblées. La campagne actuelle du Parti communiste cherche à faire converger les différentes sensibilités de gauche non compromises avec la politique social-libérale de Hollande”.

L’accueil est bon, les discussions sont riches, dommage qu’un manque de disponibilité ne nous ait pas permis d’être présents les mardis suivants.

On y retournera. Le contact avec la population est établi, nous sommes attendus, entendus. »

réponse. Ça veut dire qu’elle allait discuter avec son père d’une proposition politique. Un peu après, c’est son petit ami qui est venu.

Se demander pourquoi il faudrait accorder une allocation d’autonomie aux jeunes ça amène à réfléchir au pouvoir d’achat des parents, aux coûts des études, aux bourses, au logement étudiant, à l’emploi, etc.

Ce questionnaire a permis de pousser plus loin bien des discussions, d’appréhender les préoccupations, les attentes, les solutions proposées (car il y en a), à condition de prendre du temps. Peut-être qu’il aurait fallu une version plus courte pour les initiatives dans la rue, quitte à revenir.

Même si nous n’avons pas obtenu le nombre de questionnaires remplis qui avait été annoncé, c’est déjà

suffisamment important pour voir ce vers quoi veulent aller les gens et ce qu’on peut en faire.

Sur l’ensemble nous avons eu surtout des jeunes, ils semblent moins blasés que les plus anciens, plus souvent déçus de la politique, et montrent une forte envie de changement.

Les réactions à l’affirmation “les immigrés ne sont pas la cause de la crise sociale” révèlent un réel clivage entre ceux qui pensent vraiment qu’ils en sont la cause et ceux qui désignent les responsables du côté du pouvoir économique.

Sur la question du “coût du travail”, on voit qu’il y a une grande confusion entre “charges” et “cotisations”, nous avons un gros effort d’explication à fournir dans ce domaine. »

Libournais, Lolita « J’ai trouvé cette démarche très intéressante. Les questions étaient pertinentes pour aborder les sujets en profondeur. J’ai été particulièrement marquée par l’expérience sur la fête de Lamothe-Montravel.

Les personnes prenaient vraiment leur temps pour lire, s’approprier le questionnaire et répondre. On se serait cru à l’école tellement les gens se prêtaient à l’exercice avec sérieux.

Le fait d’être limité à trois réponses sur une dizaine de propositions toutes intéressantes, ça oblige à réfléchir à ce qu’on veut : pourquoi, comment être mieux payé, mieux soigné, mieux logé…

Toujours sur la fête, une jeune fille qui était en train de remplir s’est brusquement levée, je lui ai demandé ce qu’il se passait. Elle allait voir si son père validerait sa

Bordeaux Bastide, Marie-Claude Thiollet « À Bastide, les militants du PCF se sont retrouvés et installés devant les principaux supermarchés du quartier pour mettre en oeuvre cette consultation populaire. Elle a été très bien accueillie par les gens, ravis qu’on leur demande enfin leur avis et qui prenaient le temps de s’installer pour remplir le questionnaire.

Nous en avons recueillis une trentaine.

Pour moi, cette initiative de grande envergure lancée par le PCF est très positive car elle nous a permis de discuter avec des citoyennes et des citoyens autour de leurs préoccupations pour vivre et parfois survivre.

Cela nous a aussi permis d’échanger sur les contenus possibles de la campagne présidentielle.

Ce qui ressort prioritairement tourne autour de l’emploi, puis du logement et l’envie de plus de démo-

cratie dans la relation entre les partis et les citoyens qui ne se sentent pas assez écoutés, représentés.

Nous avons pu rencontrer des personnes que nous ne connaissions pas. Beaucoup ont laissé leurs coordonnées pour être informés des résultats et de la suite. Nous allons les appeler pour leur proposer de venir voir, à la fédération samedi, l’émission spéciale de la restitution. »

Bègles, Pierre Bordas « Faire remplir le questionnaire n’est pas facile car cela nécessite du temps. Moi-même, en le remplissant, j’ai eu du mal parfois à choisir 3 propositions parmi celles présentées.

Mais j’ai été surpris de voir le sérieux et l’application des gens.

Au porte à porte ce n’est pas évident parce qu’il faut pouvoir entrer chez les gens. Mais le donner pour qu’ils le remplissent et nous le fassent parvenir, c’était déjà intéressant, même si les retours étaient moins

nombreux. Avec une table à l’extérieur comme nous l’avons fait au lac et à Terres neuves, c’était plus facile. Les gens s’installaient bien au moins dix minutes pour remplir.

Certains le faisait dans leur coin, pour d’autres ça se passait dans l’échange, la discussion.

Il y a eu pas mal de questions sur le coût du travail, ce qui nous amenait à évoquer le travail comme une richesse et non un coût, à parler de coût du Capital… Beaucoup de

personnes étaient intéressées.

De laisser la parole aux gens, ça permet de se rendre compte qu’avec une même personne, on peut être complètement d’accord sur certains points et pas du tout sur d’autres.

Cela nous rappelle que militer c’est, souvent, aller au conflit, et ça peut parfois même être violent. Aller au contact des gens avec ce questionnaire c’est rencontrer les gens, tels qu’ils sont. » Les Nouvelles 6 octobre 2016 • 5

INTERNATIONAL SYRIE

Les raisons d’un nouvel embrasement

La paix s’éloigne en Syrie. Les violations répétées de la trêve par chacune des parties ont favorisé une reprise du conflit. Encore une fois, les civils en paient le prix fort. Les 250 000 habitants d’Alep subissent un nouveau siège et des bombardements quotidiens font des milliers de victimes. Le contrôle de la ville syrienne reste le dernier enjeu géopolitique et militaire pour l’avenir du pays, d’où une polarisation des forces sur le terrain et la disparition des « modérés ».

Un affrontement est lancé entre les forces de Bachar Al Assad et ses soutiens (Russie, Hezbollah, Iran) et les groupes djihadistes soutenus par les émirats du Golfe et certains pays occidentaux. Une telle imbrication des forces rend une solution militaire impossible.

Seule une solution diplomatique au prix d’un effort collectif peut ramener encore la paix.

Aux États-Unis, les nouveaux présidents reconduisent généralement la politique extérieure de leurs prédécesseurs. La ligne diplomatique étant assez similaire entre républicains et démocrates accordés sur un même objectif : le maintien de l’hégémonie.

Concernant la Syrie, la divergence porte sur l’interventionnisme des candidats à la Maison-Blanche.

Donald Trump apparaît moins favorable aux interventions militaires que son adversaire démocrate, la plus rassurante pour « l’establishment »

diplomatique. Une élite désormais « entièrement composée de néoconservateurs à droite et d’interventionnistes libéraux à gauche », analyse Benjamin Friedman (1).

La nouvelle doctrine de Washington

La stratégie menée en Syrie ainsi qu’en Libye par l’administration Obama apparaît comme un choix de circonstance afin de ménager les partisans d’un interventionnisme accru et ceux qui réclament la fin du recours à la force. Cette stratégie est présentée comme celle du « retranchement » relatif pour la plus grande armée au monde, ses dizaines de bases militaires (Irak, Afghanistan, Bahreïn, Djibouti, Italie…) et ses services de renseignements. Pour Benoît Bréville dans « le Monde diplomatique » (2) : « La décision syrienne d’août 2013 (celle de ne pas bombarder la Syrie NDLR) représente un tournant pour la diplomatie américaine. (…) La fin du réflexe d’une riposte militaire. Cette rupture a confirmé le choix par Washington d’une stratégie de “retranchement” afin de pouvoir se concentrer sur les problèmes intérieurs et remédier à l’activisme déstabilisateur des années Bush. » Affrontements quotidiens à l’ONU

C’est dans cette logique que l’administration Obama semble alterner entre la tentation de trouver un accord de paix en Syrie et de ne pas laisser la Russie devenir un acteur incontour-

nable dans la région. Il y a tout juste un an (3), la Russie a débuté son opération militaire en soutien au régime du président Bachar Al Assad, dévoilant des armements jamais utilisés : bombardiers, systèmes de missiles multirôles, GPS russe (le Glonass), radar, collecte d’informations… Depuis la fin de la trêve, mi-septembre, l’ONU est devenue le lieu d’un affrontement verbal quotidien entre les États-Unis (et ses alliés) et la Russie. Les bombardements sur le convoi humanitaire le 19 septembre et sur Alep le 23 septembre ont encore davantage figé les positions. « Ce que fait la Russie, c’est de la barbarie », a martelé Samantha Power, ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU. De leur côté, les autorités russes ont dénoncé le « peu de discipline des soldats américains », la « passivité » face à Daech et réclamé une enquête minutieuse sur l’attaque du convoi humanitaire.

Pour Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS : « La situation urgente et tragique de la Syrie ne se prête pas au décompte des bavures où les responsabilités sont partagées. » Le triple jeu turc

Les États-Unis font également face à un autre élément dans le dossier syrien : le rapprochement turco-russe.

Un rebondissement jugé inattendu par de nombreux diplomates après l’attaque d’un bombardier russe par les forces turques à la frontière syrienne, en novembre 2015. Si le gel

des relations a duré plusieurs mois, les forts liens économiques (gaz, tourisme…) entre les deux puissances les ont incitées à temporiser.

Au Moyen-Orient et sur la Syrie tout particulièrement, l’administration Obama doit faire face à une redistribution des alliances au gré du conflit. « Ce rapprochement (Poutine-Erdogan NDLR) a engendré une révision des positions de la Turquie sur la Syrie. » « Ils préfèrent une alliance forte, efficace et opérationnelle avec la Turquie plutôt qu’avec les groupes kurdes de Syrie. Pour eux, l’enjeu est bien plus important du point de vue géopolitique », résume Didier Billion.

Armes américaines, argent saoudien

Les États-Unis, l’Arabie saoudite et la kyrielle de groupes armés étiquetés « rebelles » constituent le trio infernal, acteur essentiel de la guerre qui ravage la Syrie, mais dont le rôle décisif est placé au second plan par la quasitotalité des médias occidentaux. Les Américains fournissent les armes, les Saoudiens financent les opérations militaires des « rebelles » en s’assurant surtout de leur continuité sur les lignes syriennes. Ces groupes sont surtout assurés d’un approvisionnement permanent en armes. « Lorsque le président Obama a secrètement autorisé la CIA à commencer à armer les combattants rebelles de Syrie en 2013, l’agence d’espionnage savait qu’elle aurait un partenaire disposé à aider à financer l’opération clandestine. C’est le même partenaire sur lequel la CIA s’est appuyée pendant des décennies pour son argent et sa discrétion dans les conflits lointains : le royaume d’Arabie saoudite », rappelle un article du New York Times (28 janvier 2016), qui revient sur l’importance de cette dimension régionale dans le conflit. « Le soutien aux rebelles syriens n’est que le chapitre en cours d’une relation qui dure depuis des dizaines d’années entre les services d’espionnage d’Arabie saoudite et les États-Unis, une alliance qui a traversé le scandale Iran-Contra, le soutien aux moudjahidines contre les Soviétiques en Afghanistan et les

combats par procuration en Afrique », précise l’article.

L’énergie, nerf de la guerre

La question énergétique intervient à plusieurs niveaux dans ce conflit.

Le pétrole, c’est d’abord le nerf de la guerre pour Daech. La longévité de l’« État islamique » a été rendue possible grâce au contrôle de nombreux puits, à l’acheminement de l’or noir à travers les innombrables réseaux, avec la complicité évidente de la Turquie, et à sa vente, jusqu’en Europe. Stopper ces mouvements pour tarir la source de financement de Daech est un enjeu essentiel. Les Russes ciblent d’ailleurs ces milliers de camions-citernes qui se dirigent vers la frontière turque. Les frappes de la coalition auraient, elles, plutôt tendance à les épargner, selon des sources concordantes. Ce sont les hydrocarbures qui déterminent également les positionnements géostratégiques des puissances occidentales et de leurs alliés.

Mais, « les Américains ne sont plus dépendants du pétrole saoudien. Ils sont indépendants et vont le rester au moins jusqu’à 2030 », rappelle le chercheur Fabrice Balanche. C’est cette marge de manœuvre qui a facilité leur rapprochement avec l’Iran, au grand dam de l’Arabie saoudite. Les liens entre Riyad et Washington se sont certes distendus, mais pas au point de remettre en cause les dispositifs de soutien financier et armé aux groupes satellites d’Al-Qaida. La Syrie est enfin un corridor stratégique pour le transit de l’énergie, notamment depuis la découverte en Méditerranée de ressources pétrolières et gazières.

(1) www.foreignaffairs.com/articles/unitedstates/2014-01-28/state-union-wrong (2) « les États-Unis sont fatigués du monde », « le monde diplomatique », mai 2016.

(3) le 30 septembre 2015, la Russie lançait son opération de soutien au gouvernement syrien et affaiblissait Daech.

À lire, l’intégralité de l’article de Vadim Kamenka et Nadjib Touaibia dans l’Humanité Dimanche du 30 septembre, 2016.

COLOMBIE

La paix en sursis Les Colombiens ont surpris en rejetant dimanche 2 octobre, la paix avec la guérilla des Farc lors d’un référendum sur l’accord visant à clore 52 ans de conflit, ce qui place le président Santos dans une position inconfortable. À l’issue de ce scrutin crucial pour l’avenir du pays, le « Non » s’est imposé avec 50,21 % contre 49,78 % en faveur du « Oui ». Près de 34,9 millions d’électeurs étaient appelés à répondre à la question : « Soutenezvous l’accord final d’achèvement du conflit et de construction d’une paix stable et durable ? », titre du document de 297 pages issu de près de quatre ans de pourparlers, délocalisés à Cuba.

6 • Les Nouvelles 6 octobre 2016

« Je ne me rendrai pas et continuerai à rechercher la paix », a déclaré le président Colombien, Juan Manuel Santos, en affirmant que le cessezle-feu bilatéral et définitif, observé depuis le 29 août, « reste valide et restera en vigueur ».

Alvaro Uribe, féroce opposant à l’accord, a proposé « un grand pacte national ». « Il nous semble fondamental qu’au nom de la paix, ne soient pas mises en danger les valeurs qui la rendent possible », a affirmé le prédécesseur de M. Santos, qui a été son ministre de la Défense à une époque de lutte tous azimuts contre les Farc.

De son côté, Timochenko, le chef des Farc, a déploré depuis La Havane « que le pouvoir destructeur de ceux qui sèment la haine et la rancœur ait

influé sur l’opinion de la population colombienne ». Mais il a réitéré la disposition des guérilleros « à ne faire usage que de la parole comme arme de construction de l’avenir ».

Forte abstention

La participation n’a été que de 37,28 %. Mais depuis 1958, elle s’établit généralement entre 33 % et 58,47 %, record jamais dépassé depuis 1974. « L’abstention a gagné et le pays a perdu », a déclaré Kirsty Brimelow, avocate britannique et directrice du Bar Human Rights Committee, facilitatrice dans les pourparlers. « Cela ressemble à un Brexit », a-t-elle ajouté en référence au référendum sur la sortie de l’Union européenne,

qui a entraîné une crise politique en Grande-Bretagne. Cette consultation, non obligatoire, avait été voulu par M. Santos afin de donner la « plus large légitimité » possible à l’accord qu’il a signé le 26 septembre avec le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), Rodrigo Londoño, plus connu sous ses noms de guerre Timoleon Jiménez ou Timochenko.

L’accord, qui avait reçu un large soutien de la communauté internationale, mais dont le devenir est désormais incertain, entendait mettre fin à la plus ancienne confrontation armée de l’hémisphère nord. Au fil des décennies, ce conflit complexe a impliqué guérillas d’extrême gauche, paramilitaires d’extrême droite et forces de

l’ordre, faisant plus de 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

Le pacte avec les Farc, nées en 1964 d’une insurrection paysanne et qui comptent encore 5 765 combattants, prévoyait qu’elles se convertissent en parti politique après avoir remis leurs armes à l’ONU, qui a déjà vérifié la destruction, le 1er octobre, de 620 kg d’explosifs.

Mais les opposants ont fait campagne pour le « Non » en dénonçant notamment le « laxisme » des sanctions prévues contre les auteurs des crimes les plus graves et la participation des guérilleros démobilisés à la vie politique, craignant un « castro-chavisme » inspiré des régimes cubain et vénézuélien.

PCF VENTE SOLIDAIRE

REMISE DES CARTES DU PCF

PCF et MODEF créent l’événement

Être adhérent-te, un choix politique

Ce samedi 1er octobre, les communistes bordelais (comme 4 autres sections dans la Métropole) se sont adressés à la population du quartier des Aubiers au travers d’une vente solidaire de fruits & légumes.

• Produire en quantités suffisantes une alimentation saine et accessible.

• Vivre dignement de son travail.

• Engager la transition écologique de l’agriculture.

• Promouvoir un aménagement équilibré des territoires.

La douzaine de militants communistes et les deux jeunes producteurs du MODEF, venus du Lot & Garonne voisin, ont reçu un accueil des plus amicaux.

Si les prix proposés ont été un déclencheur de l’intérêt porté à l’initiative par les habitants, le contenu politique de l’opération a lui aussi, été bien accueilli.

Quatre grands axes du PCF qui croisaient ceux du MODEF : • Rémunérer le travail des paysans avec un juste prix.

• Protéger la santé des consommateurs et l’environnement.

• Contrôler les importations abusives et déloyales.

• Limiter les marges des distributeurs.

• Développer les circuits courts et la vente directe.

Des citoyens à l’écoute, prêts à l’échange, témoins du besoin impérieux de changer de politique, ont salué cette initiative solidaire et regretté qu’elle ne se reproduise pas plus souvent (à méditer).

Autant dire que tout est parti assez rapidement.

C’est un vrai plaisir de croiser action militante et réponse aux attentes des citoyens ; les sourires de chacun, la disponibilité de tous (y compris celui plus habitué aux choses littéraires !!) en témoignaient.

Jean-Jacques Bordes

Comme à Bordeaux, la vente organisée par les communistes de Bègles, Gradignan, Mérignac et Le Bouscat, a remporté un vif succès, et permis de poursuivre la Grande consultation citoyenne. L’ambition des communistes girondins est de prolonger ces débats, et l’an prochain, de démultiplier les lieux de ventes solidaires dans le département.

Bègles

Bordeaux

Le Bouscat

Mérignac

À l’issue du 37e congrès du PCF, en juin dernier, de nouvelles cartes d’adhérents-tes ont été envoyées à l’ensemble des secrétaires et/ou animateurs-trices des structures locales du Parti communiste. Ce que l’on appelle la « remise de cartes » n’est pas juste une formalité administrative, même si cela permet de gérer au mieux le réseau des adhérents-tes.

Cette démarche est d’abord une des manières de faire le lien direct, humain, - et de l’entretenir -, avec celles et ceux qui ont décidé de faire partie du collectif communiste et d’agir. Du local au national, de la sympathie à l’engagement militant, devenir et être adhérent-te du Parti communiste français est d’abord un choix politique. C’est traduire ses idées, ses aspirations, par l’engagement dans un collectif humain qui se mobilise pour une société fraternelle, de justice, d’égalité, de paix.

Chacun, chacune se détermine suivant ses aspirations, dans la diversité des cadres et structures d’activités qui existent et lui sont proposés (structure d’animation locale - « cellule » ou « section » -, départementale - « fédération » -, nationale, participation et pourquoi pas animation de réseau sur des questions générales ou spécifiques, apport de compétence ou formation, apport logistique…).

Etre adhérent-te donne des droits

Ils sont fixés par les statuts. Quelques extraits : • Choisir les réseaux collectifs auxquels il ou elle souhaite participer, réfléchir et agir ; • Recevoir une véritable information ; • Participer, dans leur diversité, aux débats d’orientation de leur Parti ; • être informé-e des ordres du jour et des éléments préparatoires à la

« La cité populaire “Champ de course” du Bouscat a réservé un accueil chaleureux aux militants communistes, avec de nombreux échanges sur cette vente solidaire de fruits et légumes et des oreilles attentives quant aux propositions des communistes. Convivialité, bonne humeur et générosité des résidents offrant un petit rafraîchissement ont marqué l’initiative soutenue par l’association ABCDEFG ». Nicolas Ong

60 €

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Faire vivre ces engagements

Les campagnes, l’animation politique du PCF constituent ses besoins financiers. Les élus communistes y contribuent en reversant leurs indemnités. Les adhérents cotisent auprès de leur section par le biais des cellules locales, de leur fédération.

Des campagnes de souscription servent à couvrir les besoins ponctuels (campagnes locales, nationales, électorales…). Les communistes s’engagent pour une participation proportionnelle aux moyens de chacun, sur la base d’une cotisation fixée à 1 % des revenus de l’adhérent-te.

Cette cotisation ouvre les droits pour chacun-ne.

Une fois ces principes définis pour toutes et tous, c’est dans la connaissance et la proximité des communistes qu’ils s’appliquent le mieux, à partir de la diversité collective. C’est le rôle des directions élues (locales, départementales, nationale) de faire vivre cette proximité, l’écoute, la circulation de l’information, et de saisir toutes les occasions, prendre toute initiative permettant que chacun, chacune sache son apport militant indispensable : pour que chaque communiste devienne et soit acteurtrice, dans sa vie et son entourage, du changement de société pour lequel il/ elle s’est engagé-e.

Christine Texier, Vie du Parti 33 vie duparti.33@gmail.com

Réunion des animateurs-trices de la Vie du Parti (secrétaires et collectifs exécutifs locaux) Mercredi 19 octobre à 18h30, siège du PCF en Gironde, 15, rue Furtado à Bordeaux.

CAMPAGNE NATIONALE D’ABONNEMENT

3 mois

discussion des instances du Parti ; • être consulté-e sur les questions politiques essentielles ; • saisir toute instance du Parti de toute proposition, et être informé-e de la suite qui lui aura été donnée ; • se voir proposer une offre diversifiée d’initiatives de formation, correspondant à ses attentes…

Ville :

Tél : E-mail : Date de mise en service souhaitée : Retourner à : l’Humanité, direction des abonnements, immeuble Calliope, 5 rue Pleyel, 93528 St Denis Cedex. Valable jusqu’au 31 janvier 2017.

J'adhère au PCF gironde.pcf.fr/17616 AGENDA Assemblées des adhérents PCF Rive droite/Canton de la Presqu’île : jeudi 20 octobre 18h à Ambarès, au restaurant scolaire des Blandats, rue des Blandats (proche de la Gorp). (Ambarès, Ambès, Beychac-et-Cailleau, Carbon-blanc, Saint-Loubès, Saint-Louis-de-Montferrand, Saint-Sulpice, Saint-Vincent-de-Paul, Sainte-Eulalie). Assemblée préparatoire à la Conférence nationale du 5 novembre. À l’ordre du jour : la situation politique et sociale ; quelle orientation à prendre pour les élections présidentielles et législatives : candidatures, programme et campagne.

Carnet LANDIRAS - SUD-GIRONDE. Notre camarade Armand Lagarrigue, ancien secrétaire d’une cellule des cheminots du PCF, nous a quittés fin août. Les vétérans et la Fédération de la Gironde du PCF présentent toutes leurs condoléances à tous ses proches.

Les Nouvelles 6 octobre 2016 • 7

CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ AÉRONAUTIQUE NOTE DE LECTURE

Hommage aux travailleurs morts pendant la guerre 1939-1945

Vincent Maurin, Un communiste dans sa ville Le Bureau de l’Association pour SNCASO situé à STELIA Aeros- Mérignac ; M. Jean-Luc Gleyze, la Martyrs de l’AéroLemémoire 24 marsdes2014, il pleut fort nautique vous invite àMaurin. rendre dans le cœur de Vincent hommage en octobre 2016, dans Conseiller communiste à la mairie l’enceinte Stelia2001, Aerospace de Bordeauxdedepuis il vient (ex Sogerma), aux travailleurs d’être sévèrement battu au dernier de l’Aéronautique la Gironde, scrutin municipal. de Alain Juppé lui morts pendant seconde guerre téléphone : « Le la conseil municipal perd avec(combattants, vous un homme de mondiale fusillés, conviction, c’est devenu trop rare déportés, prisonniers). en politique ».

Son ambition de déplacer la stèle Je connais des martyrsVincent vers un Maurin site plus depuis visible trente Je l’ai rencontré à l’écoleà et plusans. accessible est aujourd’hui du Lacde II dans secteur des Aubiers portée main.leL’endroit exact a été où nous avions classe déterminé.

Les chacun travaux une devraient de cours préparatoire.

J’ai mesuré commencer dans les prochaines chaque jour son engagement auprès semaines au cœur de la zone aéropordes élèves des habitants de la cité tuaire et deetl’Aéroparc de Mérignac. où lui-mêmelehabitait. apprécié Cérémonie samedi J’ai 15 octobre la foi qu’il plaçait en l’Homme la 2016 à 17h au monument deet la rectitude de ses combats sur les fronts syndical et politique. Je confirme donc, à cent pour cent et au-delà, le jugement d’Alain Juppé.

Histoire du Cinéma à Maintenant, voilà une quinzaine À partir du 18 Maurin octobre est de d’années quemardi Vincent 10h 16h, avec Loisirsautre et Solidarité monàvoisin à Bacalan, quartier des Retraités commencent du nord de la(LSR), ville. Je ne suis pas àcommuniste la Bourse du travail les séances mais j’ai toujours voté mensuelles du cinéma pour lui auxd’histoire élections municipales animées par Françoise et législatives. « L’hommeSourbé. plutôt que l’étiquette », comme il est des dit piondans Il s’agit d’aller à la rencontre le livre conduits le niers du d’entretiens Cinéma, sur la période par allant journaliste Hervé Mathurin*. de La Belle Époque aux Années Folles.

IlEnsera Frèreset Lumière, huitquestion tableauxdes simples sensibles, Georges Méliès et Max Linder, de

pace à Mérignac, ex SOGERMA. départemental même s’il du n’aConseil plus de mandat électif.

Vincent Maurin évoque les figures Président la Gironde ; M. Alain qui ont marqué ses d’apprenIl reste fortement engagé sur laJuppé, quesSous la présidence deannées Georges Durou, de de Bordeaux Métropole, tissageauetcamp de formation politique. tion éducative et culturelle, sportive otage de Mérignac, déporté Président Bordeaux, ancienpour Premier Uncamp grand-père ouvrier qui lisait Maire même.de Il lutte avec ardeur que au d’Oranienbourg-Sachsenl’Humanité. père traumatisé par Ministre. notre quartier de Bacalan ne soit pas hausen ; les Un directions de Dassault son serviceSTELIA militaire en Algérie. Un entièrement abandonné aux appétits Aviation, Aerospace et 16h45 : Accueil des autorités et des professeur sport qui l’asyndicales initié à la invités des prédateurs de l’immobilier. l’AIA ; les de organisations par le Lieutenant-Colonel lutte etFO, à laCFDT boxe. etUn professeur de (H) CGT, CGC des usines Jacquesn’est Padie.

La culture pas absente du parphilosophie, marxiste, qui lui apprit 17h de l’Aéronautique Dassault, STELIA couleurs. cours: Cérémonie intellectuel des de Vincent Mauà « questionner Puis, 17h15 Aerospace, AIAles; certitudes l’Institut».CGT desle morts.

Dépôts rin. On:yAppel retrouve corpus marxiste au niveau sociale départemental comme au de d’histoire de la Gironde et de gerbes. dans son ensemble : Eluard et Araniveau national, des responsables l’Aquitaine ; l’Association des Fusillés 17h30 : Allocutions. gon, Picasso et Léger, les sociologues syndicaux du Parti- l’ANACR. Communiste, 17h45 de Souge ; et L’ARAC : Vin d’honneur. de l’éducation Christian Baudelot et PierreleJuquin notamment.

Association pour la mémoireAlain des Sous haut patronage de : Roger Establet, le philosophe En professionnel aguerri Ministre du jour- martyrs Badiou…de l’Aéronautique, maison M. Jean-Yves Le Drian, nalisme, Hervé aborde des de latino Mérignac, 55 me de la Défense ; MMathurin Marie Récalde, MaisAssociations pas que. Le jazz et l’opéra sans détours les heures sombres de avenue Maréchal-de-Lattre-de-TasDéputé, Maire adjoint de Mérignac ; font également partie des querencias. l’Union Soviétique et l’alignement signy, 33700 Mérigna Vincent Maurin s’intéresse même à M. Député, Président du Alain PCF Rousset, sur sa politique.

Vincent Contact : g.gili@free.fr la musique électronique. du Conseil régional M. Maurin ne se dérobeAquitaine ; pas. « Je n’étais Alain Maire de Le livre se termine par un hommage pas unAnziani, idolâtreSénateur, de Marchais…

Je daniel.susagna@wanadoo.fr considérais que l’émergence d’intel- très émouvant à la mémoire du père lectuels à la tête du parti ne pouvait récemment disparu, hanté toute qu’apporter un plus… La lutte contre sa vie par les atrocités de la guerre la Bourse du Travail LSR Gironde d’Algérie auxquelles il a refusé de le capitalisme ne nécessitait pas simple- avec participer.

Au-delà de l’histoire locale ment de s’arc-bouter sur la dictature 20€ pour l’année, quiintéressera vous perleurs découvertes, leurs œuvres du et de contemporaine, l’ouvrage prolétariat… » leurs engagements pour célébrer dans mettra de qui participer aux nombreuses tous ceux considèrent avec Albert l’échange ce double anniversaire du autres initiatives : cours d’espagnol, Vincent Maurin déclare aussi que Camus qu’il y a plus à admirer chez cinéma et de lagorbatchévienne CGT. la perestroïka puis, informatique, photo, randonnées, l’homme qu’à mépriser. surtout, l’effondrement de la RDA Prochaine séance, le mardi 18 oc- taïchi, après-midi de jeux scrabble, furentdedes10h événements difficiles à tobre à 16h, rendez-vous jeux de cartes, séjours…

Dominique Boudou conceptualiser regard prévoir de la doxa dans le hall de laauBourse, un communiste.Les autres séances sont Tél : 05 56 92 39 53 pique-nique. lsr33@outlook.fr prévues le 29/1110/01- Mau7/02- e-mail: Aujourd’hui, à 5613/12ans, Vincent * édité par Les Dossiers d’Aquitaine, collec28/0311/04-son 9/05.combat Pour participer, tion Ma vie, mon œuvre rin continue politique loisirs-solidarite-retraites33.e-monil suffit de s’acquitter de la cotisation site.com

BORDEAUX BACALAN DU 15 AU 17 SEPTEMBRE

Festival Nomades

LOTO

Comité du SPF de Bègles Le festival Nomades Bordeaux Vendredi 7 octobre 2016 comme Bacalan n’est pas un festival Centre social l’Estey Lurçat) les autres.

Il n’y a pas(salle de société de 20 rue Pierre et Marie Curie production, d’agent d’artistes, de Ouverture des portes 18h30 salle de spectacle, de parti àpolitique, début loto commerciale, vers 19H30 au sein de d’enseigne Tirage d’une Tombola pour un son comité organisateur.

Son but jambon 2€ le numéro, pour n’est pas= lucratif.

C’est un unloto collectif les enfants à l’entracte, de nombreux d’associations du quartier de Bacalan, le collectif Mascaret qui préside à sa destinée. Offrir les conditions d’une rencontre, d’une réflexion, BORDEAUX d’un regard, d’un émerveillement, d’un moment hors duouvriers temps, dans Les prêtres un lieu improbable et éphémère est sa seule ambition. « Nous reconduisons le principe de la gratuité totale du village et des animations musicales du site et du quartier », indiquent les organisateurs pour cette édition 2016. « Nous reconduisons également le principe de la participation libre concernant les concerts en soirée sous chapiteau. Participation libre, grâce à laquelle, chacun selon ses moyens, son engagement, son échelle de satisfaction, contribue à l’équilibre économique de

(Chapiteau) Samedi à 19h30. carton plein 6 bouteilles haut médoc (Village) +21h30. verres Karkabou dégustations.

(Village) 122h. carton 3 cartons 5 €, 6 Aziza2 €, Brahim (Chapiteau) cartons 10 €, 10 cartons 23h45. Haïdouti Orkestar16€ (ChapiVente de tickets teau puis Village)pour restauration/ buvette : 1 ticket = 1 € Samedirestauration 17 septembre sur place : Petite sandwichs, boissons, crêpes… des 20h30 exposition : L’histoire peuples nomades à Bordeaux Jeudi 15 septembre Au parc. Dans le cadre des « Journées place Adolphe Buscaillet européennes du patrimoine 2016 », 20h. Blues ‘O’ Matic Experience l’exposition retrace l’histoire des s’affichent cathédrale peuples nomades à Bordeaux du 21h30. Timbuktuà(Lela film) e En cas d’intemperiese : rdv à l’Amicale XVI siècle à nos jours. discrets. bourrus. (…) Le(Chamot Dans le cadre du 50 anniversaire des Compagnie Mohein Laïque de Bacalan 5, rue Joseph 20h30. Parfois prêtres-ouvriers, la Mission ouvrière lutte ne leur fait pas peur. Ils sont là piteau) Brunet. aRenseignements mis en place une belle exposition au où naît la confiance, là où l’humain : 05 56 50 85 60 22h30.

Juan Carmona & Ptit Moh cœur de la cathédrale Saint-André, se construit. » Jusqu’au 20 octobre, (Chapiteau) Saint-André, place àProjection Bordeaux.dans Issuesleducadre travaildedecineJoël cathédrale sites - été (1) 2016. En partenariat avec 23h30. Electro Tayfa (Village) Peyrou , les photographies présen- Pey-Berland. la mairie de Bordeaux et l’Amicale tées retracent 5 années passées avec 100h15.

Dzambo Agusevi - Les invisibles, ouvrage de J. Orkestar Peyrou et laïque de Bacalan. ces « ouvriers du jour et de la nuit, Gérard (Chapiteau) Mordillat, éditions de l’Atelier. ceux des ateliers des usines des centres Vendredi 16 septembre de tri, des garages, des chantiers. (…)

19h.hommes Django passion Des en petit(village) nombre. Des ANNONCES LÉGALES Vendredipas à 20h30.

Metisolea’ gaillards ordinaires.

Toujours AVIS DE CONSTITUTION cette manifestation financée pour 2/3 lots par àdesgagner : fonds publics, c’est-à-dire par tablette numerique 7 pouces, nous tous.

Nous faisons cela cafetiere car nous expresso œuvrons Crups, pour lepressing droit àTelefunken, l’accès à la colone music,que Edenwood, crêpiere, culture quelles soient les conditions aspirateur dvd de revenus, Telefuken, et parce quelecteur nous avons Philips, Kodac, robot toujoursappareil assumé photo la pleine et entière menager masterchef, Moulinex, responsabilité de cette manifestation jambon, citoyenne.filet » garni, bons d’achat, lot

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Associés (à parts égales) : publication : Frédéric Mellier Directeur de la publication : an : 25 euros. Abonnement de soutien : soutien : 40 euros Abonnement 1 an : Rédaction, composition, impression : impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

2016 8 • Les Nouvelles 68 septembre octobre 2016

Il a été décidé en date du 01/08/2016 de constituer une société dont les caractéristiques sont les suivantes : Dénomination : BLACKBERLINE33 Forme : SASU Siège social : 206 rue Auguste Renoir – Saint Malo B – 33400 Talence Objet social : Transport public routier de personnes au moyen de véhicules n’excédant pas neuf places, conducteur compris.

Capital variable : 1 500 € Durée : 99 ans Président : M. Kadem Redouane, demeurant 206 rue Auguste Renoir – Saint Malo B - 33400 Talence La société sera immatriculée au RCS de Bordeaux Pour avis,

par Jeanne R.M.

" Pantalonnade " Jeux olympiques, enfin ! Le rêve de tout athlète, "Les Addiction "

de tout sportif de haut niveau qui veut concourir contre les meilleurs de chaque nation. Un espoir tant attendu, depuis tout petit au club de lancer de poids ou de water-polo, quatre années entre chaque L’odeur d’abord. Une sensation primitive, parpour ces certains, toute une carrière. deux petits orifices, si petits au regard du reste de Au sortir de laLes guerre contre la Prusse, Le baron Pierre mon corps. narines toujours ouvertes, captant de Coubertin veut œuvrer pour la Paix et la Fraternité l’air obligatoire à ma survie, et, sans même aucune entre les hommes, il propose d’exporter rameurs, couconscience, respirant l’environnement entier, propre reurs, escrimeurs pour ce libre échange de l’avenir ou sale, agréable ou répugnant, sous bois et pous-!

Ah certes, mais, cher Pierre, que penserencore des femmes ? sières.

Mon cerveau ne reconnait que la Par définition la paix et la fraternité sont viriles, quand sienne, cette odeur maternelle avec qui je viens de les femmes sont impratiques, inesthétiques et ininvivre pendant neuf mois. Cet arôme rassurant, nourtéressantes, peut-être alors sucré suffisamment rissant me fera grandir.seraient Suave, salé, comme qualifiées pour couronner nos athlètes des lauriers de on dirait vanille-chocolat au marchand de la victoire sportive ? Rappelez-vous qu’il lui estglaces. interdit Lavande, camomille fleurs de courir les champs et et bientôt de grimper auxd’oranger. arbres, ce ne sontest passeule des àgarçons, elles sont à leur aise, assises, Elle ma naissance et part le retrouver dès tricotant, raccommodant.

La modestie tranquille et le qu’elle pourra reprendre le voyage. Toutes petites labeur assidu plus. L’odeur narines, tout leur petitconvenant corps detellement nouveau-né.

Le 16 brumaire de l’an IX, le préfet de police ne s’est de la peur de quitter, l’odeur de l’inconnu, celle de point trompé en ordonnant enfin l’interdiction aux l’excitation de la nouveauté, de l’avenir loin des siens. femmes d’usurper l’identité masculine en se travesIltissant. faut l’attendre ce premier avion, narines au Le pantalon est aux hommes ce enfouies que la jupe longuederestera aux femmes, habitqui dechauffe son sexe. creux ses seins, respirant un la piste au Le pratique cavalier pour les hommes, pratique soleil.

Le bitume m’inonde de son effluvelegoudroninamovible aux femmes.

Certes quelques dérogations née. Le soleil le fait fondre et j’inhale sa texture estipourraient être envisagées au vutoute de leur santé vale.

Un parfum que j’aimerais maétat vie,dequi me ou si elles persistent à vouloir monter à cheval ou transportera sur des milliers de kilomètres de routes, mieux, je ris, tenter de faire de la bicyclette. à travers le monde, rechercher l’inconnu. L’arrêt en Violetteici, refuse, se bat, boxe,là-bas, court, sur lance voiture en bus, en train le des quaipoids, de la nage.

Elle attendra longtemps pour que les gare qui s’éloigne ou du port qui te retrouve.Jeux de paix et de fraternité autorisent les femmes à entrer dans cette arène olympique.

Sespar cheveux la L’avion est grande là. On renfloue, le kérosène tonnes, gênent,etses seins énormes elle se liquide vaporeux.

Je tête etl’embarrassent, respire cette émanadéfaitchimique sans se ancestrale. déguiser. Elle tout,de enfile gilet tion Uncoupe composé décomet pantalon, libère ses bras et ses jambes pour courir position de ces millions d’années d’accumulations « citius, fortius », plusodeur vite, plus haut,laplus fort… de vies altius, et de morts.

Une unique, pompe à Trop vite, trop haut, trop fort !

Elle remporte des essence. Cette essence gluante sous les semelles, trophées en nagequi mixte, se bat enL’odeur duel, met K.O les cette émanation me chavire. de voyage plus costauds.

Elle gagne, gagne et humilie la gente et des retrouvailles. On s’arrête pour grignoter au musclée. Ce qu’un homme fait, Violette peut le faire… parking, on attend la correspondance sur le tarmac.

Mais que fait donc la Fédération, cher ami ? Le Je m’enivre cet arôme du voyage.

Le voyage qui masculin estde pourtant la référence ultime ! Je pense m’angoisse, qui de m’attire, à moi qu’il serait bon ne pasquiluis’impose renouveler sa comme licence, « outrage bonnesJemœurs » de luijerappeler qu’il l’amour etaux la fidélité. n’ai rien, àetfaire, ne raisonne est interdit de porter culotte, évitons pas, je suis aux faitefemmes ainsi depuis trop longtemps.

J’ai l’imposture ! besoin d’y aller, de ressentir ces frissons et sueurs Je vous de propose dece faire durerUne le plaisir de l’inégalité froides, prendre risque. aventure personde sexe, qu’ilcontraint est bon d’être dominant, restons-le, je nelle qui me aux mouvements de va et de vous en prie ! vient.

L’asphalte et le pétrole, carburants olfactifs, En 2013, enarchaïques, France, la les République l’ordonsensations voyages abroge pour aller indénance dete1800 et permet, en toute légalité et en toute finiment rencontrer. égalité, aux femmes de s’habiller en pantalon ! Alors combien de temps, de décennies, de siècles avonsnous perdu dans cette compétition si fraternelle ?

49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges et

Eva Humana est, Les petites nouvelles de Jeanne R.M

14€

19€

Disponible à la fédération de Gironde du PCF 15 rue furtado 33800 BORDEAUX