Jeudi 13 octobre 2016 - N° 2172 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
CIRCULATION EN MÉTROPOLE
RÉPONDRE AUX BESOINS SOCIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX
ACTUALITÉ CINÉMA, LA SOCIALE
GINKO
Qui jamais croisa Ambroise ?
6 000 nouveaux habitants mais pas de collège…
Le mardi 4 Octobre nous étions 180 (il a fallu refuser du monde !) à l’avant-première de La Sociale*. Familier des salles de l’Utopia , d’Espaces-Marx, et des organisations syndicales CGT, le réalisateur Gilles Perret a pu, au cours du débat qui a suivi la projection, donner le meilleur de lui-même, en toute humilité. On retiendra de la soirée, entre autres que, parfois, il faut bien reconnaître l’existence d’une culture communiste, aussi vivante que solide, mais à partager, souvent d’urgence ! Ainsi tous les communistes, ou presque, en tout cas d’un certain âge, savent depuis toujours que leur camarade, le communiste et ministre d’après-guerre Ambroise Croizat, est l’initiateur militant d’une Sécurité Sociale révolutionnaire, dans une France en ruines… Mais si peu naïfs que puissent être les cocos, peuvent-ils imaginer l’action de révisionnisme historique menée par l’idéologie dominante et les pouvoirs qui se sont succédé depuis 1945 ? Non seulement Ambroise Croizat est méprisé et ignoré dans le film par le ministre du Travail Rebsamen (il le fut quelques mois, avant El Khomri !) mais pis encore, l’oubli, l’effacement est construit. Dans l’école de formation des cadres de la Sécurité Sociale, rien sur Ambroise Croizat : pas un cours, pas une salle, pas une stèle, pas une plaque. Pour les soixante dix ans de la Sécu, « ON » a abondamment cité Pierre Laroque ; mais rien sur Ambroise Croizat ! L’homme qui a lancé dans toute la France ruinée une équipe de militants pour mettre en place, dans des locaux réquisitionnés, autant de bureaux ouverts aux patients et aux malades pour qu’ils aient accès aux soins gratuitement, cet homme, Ambroise Croizat… est inconnu, sauf, ou presque, de ses camarades communistes ! Le film de Gilles Perret fait donc œuvre de salubrité publique et donne à la culture communiste sa dimension universelle, à l’image de la sécu, qu’Ambroise Croizat mit en place pour toutes et tous. À nous communistes, à nos amis et compagnons (« on devrait y appeler par tracts » disait un jeune communiste qui se reconnaîtra !), à nous donc d’inviter à faire connaître ce film, à initier des débats, à le diffuser. Soyez rassurés, le film est enlevé, il n’a rien de pleurnichard, et il plaît autant par les archives, les témoignages militants, que par les interventions terrifiantes mais hilarantes des ennemis de classe ! *En sortie nationale à partir du 9 NOV.
Vincent Taconet
SNCF
Le bilan désastreux de la libéralisation du fret Alain Vidalies, le secrétaire d’État en charge des transports a annoncé, la semaine dernière, le énième « plan gouvernemental pour la relance du fret ferroviaire ». Au menu, 90 millions d’euros de rallonges budgétaires pour « améliorer la qualité de service », 30 millions sur trois ans pour « garantir une bonne irrigation des territoires », 10 millions pour « améliorer les performances » et 20 pour « accompagner les innovations ». Mais jamais le gouvernement ne remet en cause l’ouverture à la concurrence du secteur en 2006. Pourtant, « les pertes financières de Fret SNCF sont passées de 50 millions en 2000 à 450 millions d’euros en 2011, et la dette de 2,1 milliards d’euros en 2009 à plus de 3,3 milliards en 2012 », rappelle la CGT, qui en appelle à une autre politique qui reconnaisse le fret « comme un véritable service public ».
BORDEAUX
Appel à la solidarité financière pour Nicolas Dans notre édition du 22 septembre, nous vous informions du procès injuste intenté à Nicolas Merle, arrêté sans raison par les forces de police lors de la manifestation contre la loi El Khomri du 14 juin dernier. Les militants communistes de Bordeaux l’épaulent dans ses démarches et engagent la solidarité financière. « Nicolas a fait appel de ce jugement, expliquent-ils, ce qui repousse le versement de la pénalité financière et des dommages et intérêts. Mais il doit déjà faire face aux coûts des démarches qu’il a entreprises pour prouver son innocence et aux frais d’avocat ». Nicolas a ouvert une cagnotte en ligne (www.leetchi.com/c/ cagnotte-de-nicolas-merle), qui permet de verser son soutien directement, il est possible aussi d’adresser un versement à la section du PCF qui transmettra : chèque à l’ordre de PCF Bordeaux, 15 rue Furtado, 33800 Bordeaux, inscrire au dos « solidarité Nicolas ». 2 • Les Nouvelles 13 octobre 2016
Tout va vite dans l’urbanisation de Bordeaux-Nord… Tout, sauf pour les équipements publics. La presse l’a évoqué, la situation devient même critique pour les écoles primaires. À l’occasion d’un dossier modificatif présenté en conseil de métropole, Odile Blein, pour le groupe communiste, est revenue sur la disparition du projet de collège à GINKO. Voici son intervention. « Ce dossier modificatif acte l’abandon du projet de collège privé sur GINKO. Notre groupe, par la voix de Vincent Maurin, avait exprimé son opposition à ce projet privé alors que les besoins en groupes scolaires sont réels. Nous assistons donc à l’échec de la réponse à un besoin réel dans ce quartier qui accueillera à terme plus de 6 000 nouveaux habitants. Jouxtant le quartier des Aubiers, ce nouveau collège devait répondre aux besoins scolaires immenses et aider à la jonction de ces deux quartiers.
Evidemment, la réponse privée n’était pas une réponse convenable. Rappelons qu’avec ce collège de GINKO, la ville de Bordeaux aurait accueilli son 12e collège privé alors qu’elle ne comporte que 13 collèges publics. Pour nous, la réponse aux besoins passe évidemment par l’ouverture d’un collège public dans ce secteur. Le conseil départemental doit donc remettre sur le tapis une étude pour de nouveaux collèges publics en réponse à l’urbanisation du Lac, des Bassins à flot, voire Bastide Niel… La réponse du conseil départemental qui justifiait son refus par l’ouverture d’un autre collège à Bruges ne peut pas être entendue. L’accroissement de population, à Bordeaux comme à Bruges, justifient entièrement la programmation d’un autre collège. Il faut en effet éviter de reproduire les erreurs qui fragilisent actuellement l’accueil des enfants d’âge maternelle et élémentaire de tout le secteur nord de Bordeaux. À savoir le report de date de construction des écoles des Bassins à flot et de Ginko 2e phase,
qui conduit à scolariser les élèves dans des écoles provisoires en Algeco nommées Sempé et Lac 4… parfois loin de chez eux. Répondre mieux aux besoins des populations, cela nécessitera évidemment des moyens financiers. Mais pour le collège, il s’agit là de la simple application de la première des 3 grandes orientations fixées par le conseil départemental dans son plan d’action en faveur de la jeunesse 2016-2021, qui consiste à “garantir l’égal accès de tous les jeunes au droit commun”. Et puisqu’il est question de service public, nous ne pouvons qu’être surpris de l’annonce de la fermeture de la conciergerie solidaire de Ginko. J’ai le souvenir de la description enthousiaste faite par l’aménageur lors de la commission Urbanisme que nous avions tenue sur place, se félicitant des services rendus et notamment des services postaux. Bouygues n’avait d’ailleurs pas manqué de communiquer abondamment dans la presse sur ce sujet. Je ne comprends donc pas cette fermeture et pose la question de l’offre en service public postal dans ce quartier, en complémentarité avec l’agence postale des Aubiers, dont l’amplitude d’ouverture a encore connu une réduction cette année. Je terminerai en disant que malgré des efforts notables, la proportion de logements sociaux (25 %) est encore trop faible pour un quartier qui devrait avoir pour ambition d’offrir une réponse aux familles qui sont si nombreuses à quitter l’agglomération, faute de pouvoir s’y loger dignement. »
EMPLOI PRÉCAIRE
L’ abus d’intérim épinglé par la justice La cour d’appel de Bordeaux a condamné la société Cordon Electronics et l’entreprise de travail intérimaire Samsic pour prêt illicite de main-d’œuvre et marchandage. La première employait en permanence 60 % de ses effectifs en intérim. Mais le recours aux contrats précaires ne cesse de se développer et le contrat court devient une norme. L’abus d’intérim ne reste pas toujours impuni. Après un très long cheminement judiciaire, le procès-verbal dressé fin 2010 par l’inspection du travail de Gironde, concernant le recours abusif aux contrats d’intérim par la société bretonne Cordons Electronics, spécialisée dans la réparation de téléphones portables, a porté ses fruits. Le 20 septembre, la cour d’appel de Bordeaux a condamné Cordon, ainsi que Samsic, entreprise de travail temporaire qui lui fournissait de la main-d’œuvre, à respectivement 70 000 et 60 000 euros
d’amende pour prêt illicite de maind’œuvre et délit de marchandage, avec inscription au casier judiciaire. Elles devront également verser 1 500 euros de dommages et intérêts aux unions locale et départementale de la CGT qui s’étaient portées partie civile. Les sociétés se sont pourvues en cassation. Le recours à des contrats précaires se développe aujourd’hui partout. Chez Airbus, la CGT dénonce ainsi le taux important d’intérimaires dans les secteurs de production : près de 600 sur le site de Saint-Nazaire et plus de 300 sur celui de Nantes. « Dans certains ateliers, à Nantes, on atteint 38 % d’intérim. Cette situation est intolérable, au vu du carnet de commandes de plus d’une dizaine d’années », pointe Pascal Busson, secrétaire général CGT Airbus Nantes, qui évoque une « dérive inquiétante ». Chez Sanofi Ambarès, dont les salariés étaient au tribunal il y a peu pour défendre leurs droits et leurs acquis (voir notre précédente édition) mais
devront attendre le 12 avril pour connaître la date de la prochaine audience, la CGT dénonce aussi l’utilisation permanente et abusive de la précarité dans l’entreprise. « Il y a plus de 80 emplois en CDD ou intérimaires sur le site, affirme Patrick Rojot. 50 % de ces emplois pourraient être des CDI ». Selon une étude, publiée lundi, de France Stratégie, organisme de réflexion rattaché à Matignon, les contrats courts deviennent la norme et ils sont de plus en plus court. Les CDD représentent désormais 86 % des embauches… Une instabilité qui fragilise davantage les plus précaires. Ces évolutions reflètent un changement des modes de gestion du personnel par les entreprises, pour qui les contrats courts constituent des « variables d’ajustement ». C’est ainsi que de 2008 à 2014, près de six emplois retrouvés sur dix le sont en CDD ou en intérim, contre à peine quatre sur dix au début des années 1990.
ACTUALITÉ
Editorial
FERMETURES DE BUREAUX DE POSTE, RESTRUCTURATIONS À LA POSTE
Le ton monte
« Le peuple vaut mieux que ça ! » Rien ne va plus à La Poste. « Restructurations en cascade, fermetures de bureaux, réductions d’horaires d’ouverture, suppressions d’emplois, recours massif aux automates, nous assistons à une accélération de la réduction du réseau postal et ce en tout point du territoire », constate Marie-France Beaufils, sénatrice communiste d’Indre et Loire. Sur le terrain, le ton monte. Samedi 8 octobre, à 9h30 devant le bureau de Poste de Chemin Long, les élus communistes ont lancé une pétition visant à faire annuler la décision de fermeture de deux bureaux de poste. « Ce service à la population dans les quartiers de Chemin-long en pleine expansion et celui de Montesquieu, est un rude coup porté aux populations fragilisées (RSA, personnes âgées…), le transfert vers des magasins est aussi un coup porté contre l’emploi. C’est une nouvelle atteinte au droit le plus légitime des usagers d’avoir des services rendus proches de leurs domiciles. En plus, tout cela va à contre-courant de l’idée visant à limiter l’utilisation de la voiture dans nos déplacements. » Il est également prévu des modifications d’horaires à Capeyron, Arlac et Mondésir. « Devenue société anonyme en 2010, rappelle Claude Mellier, La Poste poursuit une stratégie qui va à l’encontre des intérêts des usagers et des personnels. Mérignac n’est pas la seule commune concernée, le problème est national. En Gironde, on parle d’une quarantaine de suppressions. » Mi-septembre, c’est la CGT FAPT qui s’était mobilisée contre la fermeture définitive du bureau de Poste de
Bordeaux Aquitaine, 1 cours Aristide Briand à Bordeaux, à compter du 1er octobre 2016. « La CGT FAPT 33 ne peut pas se satisfaire d’une telle décision et pense que d’autres solutions sont possibles. Le quartier Saintonge-Libération a une activité courrier intense du fait de sa nombreuse population mais aussi de nombreuses entreprises qui le composent et pour lequel la présence d’un bureau de Poste est essentielle. Cette fermeture obligera les usagers et les professionnels du quartier à se déplacer jusqu’à Bordeaux Mériadeck pour récupérer les objets en instance et déposer leurs colis/ courrier pour les envois. » Au nom de la compétitivité, de la rentabilité, du tout commercial…
Interpellant le gouvernement, le 6 octobre, la sénatrice communiste Marie-France Beaufils a rappelé que La Poste a bénéficié en 2015 de plus de 350 millions d’euros de CICE, « ce levier pour l’emploi aux dires du gouvernement. Cela n’a pas empêché la suppression de 7 200 emplois en 2015. » « Les missions de service public sont aujourd’hui directement menacées par des logiques de rentabilité financière de court terme », « au nom de l’adaptation du réseau aux contraintes économiques, la fermeture de très nombreux bureaux de poste s’accélère dans le monde rural et concerne maintenant les villes. » Alors que le contrat de présence postale territoriale pour les 3 ans à venir, était en cours de discussion, la sénatrice a demandé à « l’État actionnaire » ce qu’il comptait faire « pour mettre un terme à la fermeture de ces bureaux ». Côté syndicats, le 6 octobre, le personnel des Services Clients du Centre
Financier de Bordeaux était appelé à des débrayages par les organisations syndicales CGT-SUD-FO et CFDT. Les agents dénoncent « Le manque crucial de personnel dans la plupart des services » qui « engendre une aggravation des conditions de travail pour le personnel ainsi qu’une dégradation importante de la qualité de service pour les usagers (les clients) ». « Malgré tout la direction continue ses vastes plans de réorganisation au niveau national en mutualisant certaines activités sur quelques centres simplement. Le dernier projet en cours de déploiement jusqu’à fin 2018 est appelé Excello (Excellence Opérationnelle). Le but est, encore une fois, d’augmenter la compétitivité des Centres Financiers en supprimant plusieurs centaines d’emplois (environ 2 000 à l’échelle nationale sur les 11 200 restants). » « Pour essayer de pallier au manque d’effectifs sans aucune embauche, dénonce le syndicat, la direction a segmenté la clientèle en fonction de ses revenus et du fonctionnement de son compte. Les demandes clients sont alors priorisées selon cette segmentation et ce sont les plus démunis qui en font les frais. À cause de tâches non traitées ou des retards pris (demandes d’augmentation de découvert, traitement des chèques impayés…) cette clientèle est souvent pénalisée avec même parfois des mises en interdiction bancaire avec les conséquences sociales graves qui s’en suivent. PNB, compétitivité, rentabilité, priorisation, tout commercial sont les nouveaux maîtres mots de la Banque Postale. » Christelle Danglot
MÉDIAS ALTERNATIFS
Peau neuve pour Rue89
Pari réussi pour Rue89 Bordeaux. Lancée au début du mois de juillet, la campagne de financement participatif sur Internet menée par le jeune média girondin a atteint l’objectif de 35 000 euros pour se « relancer ». Porté par le socle national de Rue89, ce site d’information ne bénéficie pourtant pas de financement de ces structures.
Pour les fondateurs bordelais, c’était donc la réussite de cette campagne de financement ou la fin de l’aventure… L’ambition affichée : « Suivre ce qui anime notre métropole, d’Agora à Alternatiba, des élections locales à Nuit À SUIVRE DONC SUR :
Debout, de French Tech à Supercoop. Sur des sujets phares comme le logement, les transports ou l’écologie, notre site donne aux lecteurs des clés pour comprendre et s’engager dans la vie de la cité. » Une mine d’information qu’ont donc soutenu plus de 1 000 donateurs qui étaient invités le 6 octobre dernier à découvrir la nouvelle formule du site. Plus interactif, plus aéré, complété d’un espace abonnés dans lequel des dossiers thématiques seront accessibles. À noter notamment un nouvel espace, « Agenda engagé », qui peut devenir un rendez-vous pour tous ceux qui animent la ville.
Samedi 8 octobre, nous étions nombreux-ses à suivre le direct de la présentation des résultats de la grande consultation citoyenne : plus de 400 000 citoyens rencontrés par les communistes de toute la France, plus de 65 000 questionnaires remplis. Cette démarche unique dans le paysage politique actuel nous place aujourd’hui dans une position particulière. Là où la majorité de la classe politique pense à la place du peuple, les communistes l’écoutent et lui permettent de s’exprimer ! Et, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, les gens ont des choses à dire, des propositions à faire. Lorsqu’on les écoute, nos concitoyens placent au premier plan de leurs préoccupations, non pas l’identité nationale ou le burkini, mais les salaires. Cette aspiration remet la question des salaires et de leur augmentation dans le débat politique alors que certains la voudraient bien secrète dans les bureaux des employeurs. Viennent ensuite les questions environnementales, les modes de développement et l’avenir de notre civilisation. Mais aussi la question du vivre ensemble, ce qui démontre que, malgré (ou peut-être à cause) des tragédies à répétition que notre pays a récemment vécues, les Français(es) sont attaché(e) s à l’idée de faire société, loin de l’individualisme. Et lorsqu’on donne la parole au peuple, quelles propositions fait-il ? Il nous parle de renouvellement démocratique, de plus de place à la citoyenneté et d’irruption populaire dans notre république. Il nous parle aussi de services publics à la hauteur des enjeux de société, efficaces et humains. Il nous parle d’emploi partagé et pour tous. Il nous parle de justice fiscale, avec une remise à plat de la fiscalité et une meilleure répartition des richesses, de limitation des pouvoirs des actionnaires. Il n’attend pas les solutions toutes prêtes d’un homme (ou d’une femme) providentiel(le), le peuple sait ce qu’il veut pour peu qu’on l’écoute vraiment ! Ces aspirations et ces propositions, il va nous falloir les porter à la connaissance du plus grand nombre, les débattre sur la place publique. Mais cela nous ne pouvons et ne devons le faire seuls, nous devons y amener toutes celles et tous ceux qui ont rempli le questionnaire mais aussi tout ceux qui n’y ont pas cru au départ, qui n’ont pas trouvé le temps ou qui tout simplement n’en ont pas entendu parler. Ces aspirations, il va nous falloir ensemble les faire converger parce qu’avec l’approche des élections présidentielles et législatives, les détails, qui aujourd’hui opposent à gauche les plus critiques à la politique du gouvernement, ne seront pour les électeurs que des problèmes d’ego et il n’en veulent plus. Ne confondons pas petite et grande histoire : l’échange entamé avec nos concitoyens grâce à la grande consultation, nous permet de le dire : « Le peuple vaut mieux que ça ! ».
Vincent Boivinet membre de l’exécutif du PCF 33
RUE89BORDEAUX.COM Les Nouvelles 13 octobre 2016 • 3
TRANSPORTS ET DÉPLACEM CIRCULATION ET ENVIRONNEMENT
L’avenir passera par le fleuve et le ferroviaire
Quand arrive les grands rendezvous électoraux, il est de bon ton pour nos grands élus, à droite comme au PS, de se pencher sur la rocade bordelaise saturée tous les matins et de compatir sur le sort de milliers de salariés girondins en leur donnant l’impression de comprendre ce qu’ils vivent au quotidien. Malheureusement les solutions proposées sont, non seulement, pharaoniques et très coûteuses, financièrement et écologiquement, mais elles ne sont, en plus, que des solutions routières !
Paris entérinés récemment avec la COP 21 ne nous obligent-ils pas à réduire les gaz à effets de serre de 2 % par an ? Aujourd’hui, au lieu de considérer le réseau routier saturé et de chercher des solutions alternatives, les propositions avancées sont dans la fuite en avant du tout routier ! Est-ce que les solutions se trouvent vraiment dans une super rocade, un grand contournement à l’est, à l’ouest, un pont sur l’estuaire ou mettre les bus Transgironde en site propre ? Ces solutions sont des renoncements face au développement du trafic routier et elles incitent à toujours plus utiliser la voiture et les camions et donc développer le réseau routier sans fin et sans limites. Pour moi, les seules solutions à retenir sont celles qui permettent de réduire le trafic routier et de reporter des transports le trafic voyageur, comme celuien des
marchandises, vers d’autres modes de transport ferroviaire et fluviaux pour garantir plus de sécurité, une meilleure qualité de l’air et des temps de trajets réduits. Comment dans le même temps, expliquer qu’il n’y a plus d’argent pour entretenir le réseau TER, les réseaux routiers existants et les services publics de nos communes et prétendre dépenser des milliards pour un grand contournement sans doute avec un PPP à la clé et un péage pour les usagers ? Alors, de quelle alternative disposons-nous pour sortir de ce tout routier encouragé par nos grands élus ? Le ferroviaire de proximité qu’est le TER est à l’abandon après que priorité ait été donnée à la LGV pour laquelle on ne trouve plus les financements… Le réseau TER est commun dans un tel état de délabrement qu’il
COLLECTIFS les transports en commun
Le réseau routier actuel est saturé car il y a trop de véhicules, il est urgent d’étudier et d’agir pour réduire leur nombre dans un souci de meilleure circulation certes, mais surtout d’une prise de conscience En développant environnementale. Les accords de
populaires, c’est la société entière qui À LA avance... VILLE COMME À LA CAMPAGNE
Besoin de rail -
+
Les voitures pèsent très lourd dans le budget quotidien d’une famille (assurance, essence, entretien).
Le coût écologique est lourd en CO2, en énergies fossiles, en nuisances sonores.
-
€
Transports en commun
-
Transports individuels Transports individuels
Quotidiennement, la voiture cause du stress (bouchons, pannes, accidents, ...)
+ +
Plus de sociabilité, moins de stress, plus de justice et d’équité.
Le coût des transports est moindre pour les ménages (même s’il reste important pour les familles).
Un salarié qui prend les transports en commun, permet une économie d’une tonne de CO2 par an, pour un trajet quotidien de 10 km.
En développant des transports en commun populaires, c’est la société entière qui avance…
09. -
4 • Les Nouvelles 13 octobre 2016
ne répond plus du tout aux exigences de régularité, de ponctualité et de sécurité qu’on est en droit d’attendre d’un tel mode de transport au quotidien. Des dizaines de milliers de kilomètres de voies sont condamnées et abandonnées par la SNCF, obligeant des milliers d’usagers à prendre leur voiture. Quelle liaison ferroviaire pour Blaye, par exemple ? Est-ce aux seules régions de répondre à ces exigences ? En ont-elles les
capacités financières ? Aujourd’hui les régions commandent le matériel roulant mais soutiennent financièrement de plus en plus les travaux de maintenance des voies ou caténaires qui devraient être à la charge de la SNCF. Ne serait-ce pas à l’État de reprendre la main sur les transports ferroviaires de proximité en finançant un large plan d’urgence pour réhabiliter des milliers de kilomètres de voies et assurer et garantir le même accès pour tous sur l’ensemble du territoire à une offre de transport ferroviaire de proximité et de qualité ? Pourquoi ne pas engager les sommes que ces grands élus voudraient mettre dans ces projets routiers en faveur d’un plan national d’urgence pour d’autres modes de transport alternatif ? À quand une campagne nationale « Je laisse ma voiture pour un mode de transport propre et gratuit » ? Nous avons également un très grand estuaire qu’il nous faudra prendre en compte pour le trafic voyageur par le développement des navettes fluviales mais aussi et surtout pour le trafic marchandises par barges comme le fait déjà Airbus… Nous avons des solutions alternatives et écologiques à offrir pour cette rocade saturée… encore faut-il avoir la volonté politique de les développer. L’avenir passera par le fleuve et le ferroviaire ! Stéphane Le Bot Commission Transport PCF 33
LES TARIFS DES TRANSPORTS
Enjeu d’une bataille idéologique Depuis quelques années, une offensive de grande ampleur est menée par des groupes de pensée libéraux pour expliquer que le coût des transports va devenir insupportable pour notre société. Ce constat fait, ils proposent que les tarifs pour les usagers soient fortement augmentés afin de leur faire supporter ce coût. En fond, le débat est donc de savoir si les transports doivent être payés par la collectivité, c’est à dire l’impôt, ou bien s’ils doivent être supportés par ceux qui les utilisent. Cette question est d’actualité dans la métropole bordelaise, à l’heure où la gratuité pour les demandeurs d’emploi est remise en cause. Pendant longtemps, ce qui a dominé dans les services publics français et qui était une de leurs caractéristiques, c’était de permettre un égal accès à tous, en favorisant des tarifs faibles par le biais de la solidarité. Cette logique est aujourd’hui mise à mal, notamment dans les transports. Ces deux logiques s’affrontent aussi en conseil de métropole : d’un côté la droite et Europe Écologie les Verts demandent un juste prix des transports, c’est-à-dire une augmentation conséquente des tarifs et, de l’autre,
les élus communistes souhaitent que l’on arrive, à terme, à une gratuité des transports, en commençant par la mettre en œuvre à chaque pic de pollution. Pour ces derniers, les enjeux des transports méritent une réflexion sur la gratuité. La mettre en place serait un élément de justice sociale mais aussi un appel d’air pour une plus grande utilisation de transports en commun modernisés. Les élus communistes ont fait en 2013 une proposition de compromis, en réfléchissant à une tarification sociale des abonnements, permettant notamment la mise en place de la gratuité pour un grand nombre d’usagers. La question du coût est évidemment importante. Les défenseurs de la gratuité font valoir que les coûts que représentent pour la collectivité les voitures et les camions ne sont que faiblement pris en compte, que ce soit pour la voirie, mais aussi pour les maladies que provoque la pollution dans les grandes agglomérations. L’enjeu des tarifs est donc bien plus qu’une question de comptabilité, il relève de grands enjeux de société, de réponses à des besoins sociaux et environnementaux.
MENTS DANS LA MÉTROPOLE LÉNA BEAULIEU
CLAUDE MELLIER
« Les choix politiques en matière de transports sont systématiquement des choix d’économies »
« Pour désengorger la rocade, il faut répondre aux besoins des gens et aux enjeux environnementaux de notre époque » « Il faut prendre des dispositions qui répondent aux besoins de gens, en rapprochant le logement et le travail, en développant une ligne de ceinture ferroviaire, en redéveloppant le fret ferroviaire et naval. Il y a là matière à désengorger la rocade. » nous explique Claude Mellier, élue communiste de Mérignac, Vice-présidente de Bordeaux Métropole chargée des infrastructures routières et ferroviaires.
Rocade de Bordeaux
Léna Beaulieu est conseillère municipale à Mérignac et conseillère métropolitaine, membre de la commission transports et déplacements.
Comme l’indiquent Stéphane Le Bot et Claude Mellier, finalement, pour désengorger la rocade, il faut une volonté politique plus forte de sortir du « tout voiture ». Est-ce que cela se pose aussi de cette façon à l’intérieur de l’agglomération ? Bien sûr. Et si l’on veut que les gens laissent la voiture, il faut d’abord rendre les transports en commun attractifs, par leur prix et leur praticité. Mais les choix politiques pris en matière de transports sont systématiquement des choix d’économie ou de façade. Prenons l’exemple de l’extension du tram A vers l’aéroport. Une concertation a été menée auprès des usagers mais elle a été orientée sur le tram alors que dans les réunions publiques, c’est le bus à haut niveau de service (BHNS) qui sortait toujours, plutôt que le tram. Finalement, le choix est donc fait d’un tram en voie simple entre l’arrêt 4 chemins à Mérignac et l’aéroport.
Le tram n’offre-t-il un meilleur niveau de service à la population ? Pas dans ce cas. Car, étant en voie simple, pour aller plus vite, il n’y aura que 4 arrêts (aéroport compris). Et pour ne pas faire de doublons, la liane 1 qui desservait, elle, 11 arrêts, sera supprimée. On a tendance à voir le tram comme en centre ville, avec toutes ses rotations mais en voie simple, ça ne sera pas pareil. Par contre, il n’y a pas de BHNS à Bordeaux, donc les gens ne se représentent pas ce que c’est. Pour le même budget
que le tronçon de tram et les mêmes temps de transport, on pouvait mettre une ligne de bus (très long et sur voie dédiée) et conserver les arrêts. Certes, l’effet d’affichage ne serait pas le même pour Alain Anziani qui veut être le maire qui amène le tram à Mérignac. Pour la Métropole, on est toujours dans le principe d’optimisation, de vitesse commerciale. Que ce soit pour le bus ou le tram, la tendance est à supprimer des arrêts, à faire des routes plus longues en moins de temps. Quand on évoque les arrêts supprimés, on nous dit que 700 m. entre deux arrêts, c’est suffisant mais c’est oublier que tout le monde n’habite pas à l’arrêt de bus. On isole ainsi parfois tout un quartier. Et puis quand il y a un problème et que la circulation du tram est arrêtée, on sait que ça peut être long mais on sait aussi que c’est par le centre que ça redémarre, et il faut du temps avant un retour à la normale sur les extrémités. Ça a l’air d’une avancée mais c’est un recul pour la population. Et je ne parle pas des touristes qui se rendent à l’aéroport mais de personnes qui se rendent au travail.
De manière plus générale, que faudrait-il faire pour rendre à ces personnes les transports en commun plus attractifs ? Même si les élus communistes s’y opposent à chaque fois, les tarifs ne cessent d’augmenter et ce n’est pas étonnant quand on fait d’un service public qui ne peut pas être rentable une affaire privée. Dans l’accord de convention avec Kéolis, il est précisé que quoiqu’il arrive, la Métropole compense. Par contre, Kéolis est par contre toujours dédouané de ses pénalités quand il ne remplit pas sa part de contrat mais de toute façon, aucun partenaire privé n’accepterait qu’il en soit autrement. Mais au-delà de la politique tarifaire qui doit être incitative à laisser la voiture au profit des transports publics, il y a des questions d’efficience pour les usagers. On
sait ce qui peut-être fait, on en voit des exemples dans d’autres agglomérations ou des transports en ceinture, avec des rotations toutes les 4 min, des parkings, des gares de bus… qui permettent une organisation du transport en étoile. Le projet de ceinture ferroviaire sur l’agglomération, c’est super, l’utilisation de la voie fluviale, c’est très bien. On a même une étude qui montre que ça peut être rentable, c’est déjà énorme ! Mais ce n’est pas pour autant qu’il y a une ligne actuellement. D’ailleurs de bons projets, il y en a plein les cartons. Les projets, ça calme la population aussi. Mais ce n’est pas pour autant qu’on les voit se réaliser.
Qu’est-ce qu’il manque ? Des moyens ? Il manque surtout de la volonté politique. Une ligne BHNS va bientôt permettre de relier l’aéroport de Mérignac à la gare de Pessac pour rejoindre plus vite la gare de Bordeaux. Mais la SNCF refuse d’ajouter des trains entre Pessac et Bordeaux. Résultat : on va pouvoir aller plus vite à la gare de Pessac pour attendre… Cela paraît incroyable qu’on ne puisse pas obtenir ça de la SNCF qui est encore, en partie, une entreprise publique. L’extension du tram A a coûté 72 millions d’euros. Pour 10 millions de plus, on pouvait la faire en voie double. Si on veut un impact positif sur l’environnement, il faut une réduction franche de l’utilisation de la voiture et donc une politique efficiente du transport en commun. Il faut donner envie aux gens de les prendre, c’est un préalable ! Il ne faut pas s’étonner que les gens voient de manière si négative la politique parce que, vue de l’intérieur aussi, on se rend compte qu’elle est à 10 000 lieux des usagers, pour ce qui est des transports. Quand on n’est pas usager des transports en commun, on est dans la théorie et la théorie, c’est facile. CD
Depuis une quinzaine de jour, la presse régionale fait état d’un débat autour des moyens de désengorger la rocade bordelaise. Quelle est la position des élus communistes de la Métropole sur ce sujet ? Aujourd’hui tout le monde essaie de trouver des solutions, plus ou moins bonnes, à ces questions de déplacements et de thromboses. Mais on en reste toujours sur des propositions qui s’inscrivent dans l’utilisation de la voiture. On continue à brûler du carburant. Toutes ces propositions sont un non-sens, elles arrivent à un moment où des tronçons de rocade vont passer à 2 fois trois voies et donc voir le trafic se fluidifier. Ceci dit, on est en droit d’attendre des solutions qui permettent de dépasser l’engorgement tout en restant dans une réflexion qui prenne en compte les enjeux environnementaux.
Quelles pourraient être ces solutions ? La question à se poser est : pourquoi les gens prennent la rocade ? La majorité des trajets empruntant la rocade sont ceux des travailleurs et travailleuses de notre agglomération et de notre département, contraintses de l’utiliser chaque jour. Pour désengorger la rocade, il faut en finir avec l’étalement urbain qui résulte de l’exclusion sociale dont sont victimes bien des ménages qui n’ont pas ou plus les moyens de vivre au sein de l’agglomération. On ne pourra pas vivre sereinement demain à un million de citoyens-nes au sein de l’agglomération si chacun-e a besoin de prendre sa voiture chaque jour pour se rendre au travail. Il faut donc proposer une offre de logement accessible au cœur de la métropole. L’objectif des 55000 logements dans l’agglomération allait dans ce sens mais encore faut-il qu’ils soient accessibles quand on sait que 60 % des familles ne peuvent pas mettre plus de 600 euros pour un T3. Il
faut travailler au rapprochement de nos différents lieux de vie.
Même s’il y a largement de quoi faire dans ce domaine, tout le monde ne pourra pourtant pas aller travailler à pied ? En effet. Et pour obtenir de la fluidité dans notre agglomération pour les décennies à venir, il faut repenser les transports à partir des besoins. Tout d’abord, il faudrait davantage de cohérence. C’est pourquoi nous avons proposé la création d’un syndicat regroupant les trois collectivités, métropole, région et département. C’est d’ailleurs une nécessité pour revitaliser la ligne de ceinture ferroviaire, pour laquelle les élu-es-s communistes se battent depuis 30 ans. Une étude engagée par la Métropole et la Région met en évidence les potentiels pour permettre aux gens de laisser la voiture. Mais il faut pousser la réflexion pour rénover et créer de nouveaux arrêts sur la portion ouest, entre Parempuyre et la Médoquine. Il faut augmenter le nombre de montées et descentes avec des gares faisant fonction de pôles d’échange, permettant de combiner différents modes de transports en mettant à disposition des garages à vélo, des parkings relais, des arrêts de bus ou de tram comme à Mérignac Arlac. Il y a aussi un projet à court terme d’un bus à haut niveau de service entre l’aéroport de Mérignac et la gare de Pessac Alouette pour éviter le passage par le centre. Et puis il faut aussi promouvoir une autre façon de se déplacer avec le covoiturage, l’autopartage, pour ceux qui le peuvent.
Tout cela concerne surtout les trajets internes… Seuls 10 % des véhicules qui empruntent la rocade sont des déplacements externes, voitures ou camions. Mais, là aussi, on pourrait alléger fortement la circulation. Cela pose la question de la filière fret démantelée par les choix de la SNCF alors qu’Hourcade, à Bègles, pourrait devenir un centre logistique urbain et régional. Sans compter les ports de Bordeaux, Bruges et Blanquefort qui sont aussi des zones de fret ou encore Euratlantique où on aimerait voir venir les projets d’utilisation du rail et du fleuve. Aujourd’hui, le fleuve est sous-utilisé notamment pour le transport des déchets. CD
Les Nouvelles 13 octobre 2016 • 5
INTERNATIONAL COLOMBIE
OURAGAN
Le Nobel récompense le processus de paix
À Haïti, un champ de ruines et de désolation
Le prix Nobel de la paix a été attribué ce vendredi au président colombien Juan Manuel Santos. Le prestigieux prix encourage l’accord de paix conclu avec les Farc, mais rejeté d’un cheveu par les Colombiens. « Il y un vrai danger que le processus de paix s’ interrompe » a estimé le comité Nobel, motivant ainsi le choix d’accorder le prestigieux prix au président de droite Juan Manuel Santos.
L’accord a été rejeté de justesse par la population colombienne dimanche mais « le fait qu’une majorité des votants ait dit non à l’accord de paix ne signifie pas nécessairement que le processus de paix est mort », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Kaci Kullmann Five. L’attribution du Nobel apporte au président colombien un soutien solide et symbolique pour la suite de ses efforts de paix.
MAROC
Les islamistes remportent les législatives et rempilent au gouvernement Les islamistes du PJD ont remporté avec une confortable avance les législatives au Maroc, et rempilent pour cinq ans à la tête du gouvernement. L’abstention a été la grande gagnante des législatives marocaines, le 7 octobre… pour la plus grande joie des islamistes et des libéraux. Avec un taux de participation aussi faible qu’en 2007 (moins de 40 %), le Parti de la justice et du développement (PJD), formation islamiste au pouvoir depuis cinq ans, a réussi son pari : être reconduit par environ 15 % de l’ensemble des Marocains à la tête de l’Assemblée ! En 1997, lors des législatives gagnées par les socialistes, le taux d’inscription sur
les listes électorales atteignait 85 %. Il s’est effondré à 62 % en 2011. Ce résultat consolide le bipartisme qui se dessine ces dernières années. Si les islamistes ont obtenu 125 députés, leurs adversaires du Parti authenticité et modernité (PAM), considérés comme centre gauche, ont, eux, récupéré 102 sièges. Les conservateurs du parti historique de l’Istiqlal, première formation politique créée au Maroc, chutent à la troisième place, n’obtenant que 46 sièges. Quant au Rassemblement national des indépendants (RNI, 37 sièges), il partage avec huit autres formations le reste des strapontins. Parmi elles, la Fédération de la gauche démocratique (FGD), qui obtient deux députés.
Après le passage du cyclone dans les Caraïbes, Haïti est le pays le plus durement frappé avec des centaines de morts. Les destructions et les inondations font craindre une crise humanitaire et sanitaire. Moins d’une semaine après le passage dévastateur de l’ouragan Matthew, les autorités se gardaient encore d’avancer un bilan définitif des pertes humaines et des destructions matérielles, surtout dans l’est méridional du pays qui a été balayé par des vents très puissants, ainsi que des pluies diluviennes. Face aux lourdes conséquences de la catastrophe, le président provisoire de la République, Jocelerme Privert, a décrété trois jours de deuil national. Officiellement, la protection civile fait état de 336 morts. Des ONG et des élus locaux avancent, quant à eux, que cela dépasserait les 900 victimes. 1,3 million d’Haïtiens, soit 10 % de la population, ont subi des préjudices, dont un demi-million d’enfants dans les régions sinistrées, évalue l’Unicef. Les chiffres du bureau des Nations unies pour l’aide humanitaire sont tout aussi inquiétants, puisque, selon
cet organisme, 750 000 Haïtiens ont besoin d’une assistance immédiate. Dans les zones rurales fragilisées face aux intempéries en raison de la déforestation, de nombreuses récoltes ont été détruites. Des ONG parlent d’une perte de l’ordre de 80 % dans certains territoires du Sud-Est. Et les stocks de nourriture risquent de fondre à vue d’œil au regard des besoins des populations, aggravant de fait une situation déjà pourtant critique. « Une crise alimentaire et sanitaire menace très probablement. L’ouragan a détruit de nombreux hectares que les paysans cultivent pour assurer leur subsistance et l’alimentation de la région de Port-au-Prince, la principale zone de concentration de population. Je crains une crise alimentaire de grande ampleur si le pays ne reçoit pas d’aide », estime Martine Canal, pédiatre et correspondante du Secours populaire français à Haïti. L’association a lancé un appel aux dons pour venir en aide aux populations sinistrées de toute la région (1). Désormais, la crainte de la propagation de maladies infectieuses se fait plus pressante en raison de la stagnation des eaux. Dans un pays appauvri par des
décennies de politiques d’ajustement structurel, cette nouvelle catastrophe témoigne du manque flagrant des infrastructures. Lors du passage de Matthew dans les Caraïbes, au moins quatre personnes ont été tuées en République dominicaine. À Cuba, la ville de Baracoa a été dévastée par l’œil du cyclone. Les associations de solidarité avec la Grand Île se mobilisent pour collecter des fonds en vue d’aider à sa reconstruction (2). En revanche, sur le plan humain, aucune victime n’est à déplorer en raison du système de protection civile, considéré comme l’un des plus performants au monde, selon l’ONU. Ainsi, 360 000 Cubains ont été évacués par mesure de prévention. En solidarité, le gouvernement a annoncé l’envoi de la brigade médicale cubaine Henry Reeve, qui rejoindra ainsi les 600 médecins cubains déjà à l’œuvre à Haïti. L’ouragan Matthew, qui a perdu en force et en intensité, a balayé ensuite les États-Unis, où neuf personnes, au moins, sont mortes après son passage en Géorgie et en Floride. 1 - Le Secours populaire français (SPF) a d’ores et déjà débloqué un premier fonds d’urgence de 50 000 euros afin de répondre aux besoins de première nécessité. « Le SPF travaille avec son réseau de partenaires locaux dans les pays touchés et appelle aux dons pour renforcer l’aide aux victimes, qui sera indispensable dans la durée », rappelle-t-il. Secours populaire français, 9-11, rue Froissart, 75140 Paris Cedex 03 ou www.secourspopulaire.fr 2 - « Cuba, qui subit déjà les affres du blocus criminel infligé par les États-Unis et qui ne bénéficie d’aucune assistance internationale, a un besoin urgent de notre aide. » Cuba Si France lance un appel urgent pour une souscription. Merci d’envoyer vos dons à Cuba Si France (94 boulevard Auguste Blanqui 75013 - Paris) qui les reversera aussitôt à l’ICAP mieux à même d’évaluer les besoins de la population.
TERRITOIRES PALESTINIENS
Inaccessibles à la solidarité POLOGNE
Sur l’avortement, les femmes font plier les conservateurs La mobilisation a payé. Un peu plus de quarante-huit heures après d’impressionnantes manifestations, dans tout le pays, de femmes en colère contre l’imminence de l’adoption d’un projet de loi d’interdiction quasi totale de l’avortement, même en cas de viol, le Parlement polonais a opéré une spectaculaire volte-face. Hier matin, les députés d’un hémicycle largement dominé par les forces conservatrices du parti national-clérical Droit et Justice (PiS) et les populistes proches de l’extrême droite de Kukiz’15 ont rejeté très amplement un texte qu’ils avaient pourtant adopté sans barguigner en première lecture, le 23 septembre. 352 députés de la majorité conservatrice et de l’opposition ont voté contre la proposition de loi. Cinquante-huit députés
se sont prononcés pour son adoption, alors que 18 se sont abstenus. La loi en vigueur, une des plus restrictives en Europe, permet actuellement de procéder à un avortement dans trois cas : risque pour la vie ou la santé de la mère, examen prénatal indiquant une grave pathologie irréversible chez l’embryon et grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste. Le nouveau texte n’aurait gardé que la première exception. Il prévoyait aussi une peine de prison maximale de cinq ans pour les femmes, les médecins, ainsi que tout personne « aidante ». Il a été proposé à l’initiative d’associations anti-IVG après le recueil de 500 000 signatures citoyennes puis adopté, en première lecture, par 267 voix contre 154 avant son renvoi en commission parlementaire.
6 • Les Nouvelles 13 octobre 2016
Une nouvelle expédition de civiles, tentant de forcer le blocus de Gaza, à nouveau refoulée, des militants éconduits à la frontière de la Cisjordanie, des violations des libertés de circulation et des conventions internationales inadmissibles. L’étudiante norvégienne, Synnie Sofie Reksten, qui était la plus jeune des 13 femmes à bord du Zaytouna-Oliva, arraisonné la semaine dernière à 35 milles nautiques des côtes de Gaza, a aussi été la dernière à quitter Israël. Les militantes, dont la Nord-Irlandaise Mairead Maguire, prix Nobel de la paix, et la parlementaire algérienne Samira Douaifia, avaient embarqué en Europe pour tenter de rallier l’enclave palestinienne, soumise depuis dix ans à un sévère blocus terrestre, aérien et maritime par Israël. Après l’interception de leur embarcation, les militantes avaient été escortées jusqu’au port israélien d’Ashdod. Elles ont été placées en détention avant d’être expulsées. Depuis 2008, plusieurs expéditions civiles ont tenté,
sans succès, de forcer le blocus maritime de la bande de Gaza, territoire palestinien coincé entre l’Égypte, la Méditerranée et Israël et où le mouvement islamiste Hamas -ennemi d’Israël- est au pouvoir. Samia et Guy Mallié, militants de Palestine 33 espéraient rencontrer leurs amis de Doha, du camp de Deiché, de Ramallah, voire même de Tubas et faire un peu de tourisme à Jéricho, Naplouse et Jaffa. Le 27 septembre, ils quittent la maison familiale à Amman à 8h15 et empruntent un taxi collectif jusqu’à la frontière cisjordanienne tenue par l’armée d’occupation israélienne. Aux alentours de dix heures, après les formalités d’usage, ils quittent le poste jordanien en bus, vers le poste frontière israélien, situé quelques kilomètres plus loin. À onze heures trente, après l’attente au guichet, les choses sérieuses commencent. En un quart d’heure, le passeport de Guy est tamponné. Pour Samia, c’est une autre affaire, les interrogatoires se succèdent. À midi trente cinq, Samia est conviée
dans un bureau, vingt cinq minutes plus tard l’interrogatoire est terminé, à treize heures quarante cinq le suspens aussi. Samia et Guy retrouvent leurs passeports et sont invités à retourner à Amman. « Nous avons tenté et nous n’avons pas réussi, écrit Guy sur son blog *(…) Amis et frères palestiniens je rentre à Amman le cœur gros (…) mais je reste à vos côtés, aux côtés du peuple palestinien. » L’Association France Palestine Solidarité, dont Palestine33 est le groupe girondin, s’est déjà élevée à plusieurs reprises contre cette politique délibérée de blocage de l’accès aux territoires palestiniens. « Ce refus d’accès constitue une restriction inacceptable de la liberté de circulation garantie par l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et une punition collective, interdite par la IVe Convention de Genève, à l’endroit des Palestiniens », rappelle l’association qui appelle à protester auprès des autorités françaises. * www.deambulation33.canalblog.com
Depuis des mois, j’alerte sur les dangers de la division à gauche. Je ne m’y résous pas. L de progrès, les forces vives de la gauche doivent s’unir, porter ensemble un nouveau p justice, d’égalité et de paix, et n’avoir pour cela qu’une seule candidature commune à l présidentielle, et partout des candidatures pour porter leurs exigences aux élections tives. Car, ne l’oublions pas, c’est au Parlement que demain on votera les lois, pas à l’El
PCF
Je lance un appel :
que tous ceux qui partagent un tel projet s’unis Assez de divisions ! À toutes celles et ceux qui veu l’union, je dis : entrez dans le débat, réunissez-vous, organisez-vous, pétitionne DE PIERRE LAURENT terpellez les APPEL responsables politiques dont vous attendez le rassemblement à gau Nous, nous sommes partants. Ne laissons pas le pouvoir et la politique à d’aut prenons-la en main.
À L’OFFENSIVE
La Grande consultation citoyenne, et après ?
RENDRE INCONTOURNABLE
Assez de divisions !
Ensemble, on vaut mieux que ca !
À l’issue de l’émission du 8 octobre
pour un changement à gauche, en rup-
sur les résultats de la grande ture avec lesdes logiques libérales, existent. Ce matériel de communication est financé par les cotisations communistes, les dons des consultation citoyenne, propositions, vôtres, celles de quejustice, d leur parti, la souscription populaire. Donnez suivie du poids Nos à vos exigenceslesde progrès, sur internet par des milliers depar vous d’égalité. SOUSCRIVEZ en adressant vos dons chèque : ANF-PCF, place du Colone avez àexprimé dans la2,consultation 75167 Paris cedex 19. écoutes Les dons peuventcitoyenne se faire peuvent aussi sur le site www.pcf.fr personnes dans des collecs’additionner.
CE QUE DEMANDE LE PEUPLE ! ITÉ LES RÉSULTATS DE LA GRANDE EN EXCLUSIV CONSULTATION LANCÉE PAR LE PCF DANS TOUT LE PAYS
Pierre Darrhéville, dans son intro- promesse originelle », notamment la politique en général et de ces élections duction au Conseil national du sur les droits fondamentaux, au en particulier ». PCF des 24 et 25 septembre, a logement, à la protection sociale et Marine Le Pen se pose en « candidate posé des axes de réflexion pour la santé publique, à l’éducation, au du peuple », l’extrême droite « aggloAu cours de ces derniers les discriminations et crimi-social, d’une société meilque les communistes fassent de travail, ENQUÊTES REMPLIES victimes que désunies qu’elle a mois, sous diverses formes, leure.mère C’estdes ensemble nalisations de tous ordres, masquées la politiquenous et décident en pleine avons rencontré 400 000 personnes nous pourrons écrire un nouveau contribué à isoler »récit en se présentant derrière d’urgence… connaissance cause.65 000 enquêtes. et de récolté Vous l’état voulez commun. Cette enquête montre que c’est comme « un abri face aux peurs, aux reparler d’avenir, de projets, de progrès possible. Ainsi une myriade de batailles menaces ». politiques, sociales, économiques, « Sur le visage du monde,Depuis au front le printemps, les militantes et militants communistes se déLa droite espère la victoire « en écologiques… sontrencontre. à mener Ils et ont venir à votre veulent entendre vos de nos contemporains, il ymultiplient a ce pli pour mettant nouveau coup de barre à préoccupations, vos attentes, vos idées, vos propositions. Et leurun dond’ inquiétude » disait-il… « Nous présidé au lancement de la grande vos ner de l’écho. Ils veulent que le débat politique parle de droite vies et de de ses orientations politiques », consultation citoyenne. savons plus ou moins confusément n’en vos espoirs. Ils veulent que la politique, trop souvent confisquée et mise le Parti socialiste et ses alliés « contiau service des forces l’argent, redevienne populaire. « Lesdecommunistes qui en une ont propriété fait avoir pas fini avec les catastrophes. » nuent dans la voie du libéralisme » l’expérience savent la richesse des Poursuivant : « La catastrophe, c’est Cette enquête nous a aussi permis de mettre en débat des idées et tandis que « le président entame une nos propositions dans partagés la société. Il ydébats » beaucoup moments et des avecà faire et beaucoup le chaos du monde…, ce délitement est possible ! réécriture de l’histoire du quinquennat dans la guerre, cette dégringolade près de 400 000 personnes renconenquête révèle la France voits’achève », pas dans et Macron veut lui trées ces un sixvisage derniersdemois dans qu’on tout nequi dans la mal-vie… Ce sont lesCette pulsions les médias. Nous allons la faire connaître partout pour que la parole aussi « tirer plus encore vers la droite le pays, dont 65 000 ont pris le temps de domination qui détruisent, c’est le populaire donne le ton du débat politique. Continuons. Emparez-vous de l’échiquier ». Quant à « la contesrépondre débattons-là au questionnaire, plus l’avenir piège identitaire, la passivité devant la de de cette enquête, discutez-là, et inventons ! dégradation de la planète, tout ce qui de 800 en Gironde, et près de 4 000 tation de la ligne gouvernementale », concitoyens rencontrés. Ils ont dit elle « s’exprime, mais se disperse ». La entrave l’émancipation humaine. » « Jusqu’à présent la desd’EELV échéances leurs priorités mais aussi pour beau- À l’approche candidature n’a « pas d’autre Pour préciser : « La catastrophe ne politique était loin de moi. « Redistribuer les de 2017, c’est le désintérêt qui docoup découvert nos propositions. ambition que de faire entendre un disvient pas de Cette l’au-delà de la mer, des démarche éveille mine. Cela peut préparer des carichesses à ceux d’une « mise en actes », tastrophes politiques. cours écologisteL’immense dans la présidentielle ». mon intérêtelle » Céline fleuves et des montagnes, ne vient C’est lequidébut les créent... » majorité nousMélenchon, les paierait continue à dans l’ensemble du d’entre « Jean-Luc pas de la liberté des femmes, [ni] des en même temps Jeanne au prix fort. Le Parti communiste manifestants qui refusent le libéra- pays, de notre projet : que la parole défendre sa candidature français ne se résigne pas. Il veut au nom de « Du travailet les besoins populaires deviennent lisme, la destruction des droits et les être utileLa à France changerinsoumise, les choses estimant que pour tous ! » incontournables dans le débat public avec vous. Nous pouvons faire inégalités. » … « De ce qui vient… “ le rassemblement de la “gauche” Igor de est 2017 une année utile à notre nous ne pourrons tout maîtriser, mais au moment où la parole politique peuple de se fédérer ” ». peuple etempêcherait aux peuplesledu monde. on nous trouvera debout, cherchant tant discréditée. Or « la question de l’existence d’un à gagner de la hauteur et de la pro- « Nous ne sommes pas à côté des enjeux fondeur, à agir avec d’autres, avec de 2017 en posant cette question : Que courant politique de transformation chacune et chacun, c’est-à-dire à faire demande le peuple ? » a estimé Pierre sociale et d’ émancipation humaine en Europe et dans Darrhéville. « Nous posons la bonne est posée, comme de la politique. » www.pcf.fr le monde ». Il a développé des éléments d’ana- question, celle que tout le monde évacue lyse pour « faire échec aux logiques du débat, la seule qui vaille. Cela nous de guerre » et à « faire grandir une permet de chercher le commun et nous Les enjeux de 2017 culture de paix », non par « choix de devons y travailler jusqu’au bout. » la naïveté » mais « tout au contraire, À l’issue de cette enquête « la démons- Pour le PCF, l’enjeu est double : « être dans le même mouvement, réveiller tration » est faite que « il existe une utile au peuple en jouant le rôle qui lui les consciences » pour combattre « la majorité populaire pour une vraie a été assigné d’unir et de rassembler déshumanisation de l’humanité sous la politique de gauche, pour un pacte celles et ceux qui ont intérêt et portent domination insensée du maître-argent, d’engagement commun qui pourrait intérêt au changement » et « avoir les des grands propriétaires, de la finance unir les forces aujourd’hui dispersées ». moyens de peser aujourd’hui et demain tentaculaire, du capitalisme ». Il s’agit maintenant de « prolonger le dans les batailles politiques qui se pourParlant de l’accueil des réfugiés « des débat », avec les contacts pris comme suivront au-delà de 2017 ». drames qui frappent ces hommes et ces avec l’ensemble de notre peuple et les Pour cela, « nous voulons contribuer femmes » dont « toute l’humanité est forces de la gauche qui ne se résignent à faire émerger une majorité pour comptable », mais aussi de l’offen- pas. « Il reste encore de la place, du une politique de gauche », … « nous sive de la finance sur l’industrie, temps avant que tout soit verrouillé » voulons commencer à renverser l’ordre il appelait à porter « une ambition affirme-t-il, et « nous avons besoin présidentiel », ce qui commence par industrielle durable » avec les propo- d’approfondir l’analyse de la situation sitions du PCF sur la sécurisation de politique » jusqu’à la conférence « une revalorisation des législatives et l’emploi et la formation, la création nationale du 5 novembre, qui « pren- du pouvoir parlementaire ». d’un pôle public bancaire, un code dra des orientations pour l’ élection « Nous voulons réussir ce que nous du travail du 21e siècle, rendre présidentielle et les élections législatives avons entrepris lors de notre congrès : l’argent public distribué aux action- et les soumettra aux communistes ». rassembler au mieux des forces aunaires, les possibles nationalisations- « Le désintérêt, le désenchantement jourd’ hui dispersées en construisant socialisations… sont notre premier adversaire » et une candidature commune et parIl soulignait une « République minée « l’idée s’installe - en particulier à tagée », pour la présidentielle et les par ses multiples manquements à la gauche - qu’il n’y a rien à attendre de législatives.
65 000
TRACT SUR LES RÉSULTATS DE LA GRANDE CONSULTATION DISPONIBLE À LA FÉDÉRATION DU PCF, 15 RUE FURTADO, BORDEAUX
tives et individuelles, le secrétaire national du PCF a lancé un appel au peuple et à toutes les forces de gauche qui veulent un projet commun en rupture avec les logiques libérales.
Mettons fin aux passe-droits, aux injustices et aux discriminations. Nous voulons l’égalité et la reconnaissance de notre travail comme nous l’avons exprimé dans la rue contre la loi El Khomri. Pour cela, reprenons le pouvoir aux À partir de ce projet, une candidature vrais responsables de la crise, les puisNom unique à la présidentielle de 2017 et sances de l’argent et de la finance. Cela Prénom partout des candidatures de rassem- passe par une nouvelle République et Date de naissance blement aux législatives pour porter un renouveau de la politique et de ses Adresse les exigences populaires : « C’est au pratiques. Téléphone Parlement que demain, on votera les Depuis des mois, j’alerte sur les danlois, pas à l’Elysée ! » E-mail gers de la division à gauche. Je ne m’y « En 2017, la France va intéressé-e choisir son parrésous Je suis les sujets suivants pas. Les forces: de progrès, les avenir. Il serait fou de renoncer à un forces vives de la gauche doivent s’unir, avenir de progrès social, écologique et porter ensemble un nouveau projet de de solidarité pour notre pays. Il serait fou de laisser la droite et l’extrême justice, d’égalité et de paix, et n’avoir droite prendre les rênes pour installer pour cela qu’une seule candidature la peur, la division, la précarité pour commune à l’élection présidentielle et tous et la violence sociale. Il serait fou de partout des candidatures pour porter laisser ceux qui nous gouvernent depuis leurs exigences aux élections législatives. 5 ans, Hollande, Valls ou Macron, Car, ne l’oublions pas, c’est au Parlenous emmener à la défaite. Ils ne nous ment que demain, on votera les lois, pas à l’Elysée. » représentent plus. Les axes d’action d’un projet commun 8 octobre 2016 Je lance un appel : que tous ceux qui partagent un tel projet s’unissent. Assez de divisions ! À toutes celles et ceux qui veulent l’union, je dis : entrez dans le débat, réunissez-vous, organisez-vous, pétitionnez, in-terpellez les responsables politiques dont vous attendez le rassemblement à gauche ! Nous, nous sommes partants. Ne laissons pas le pouvoir et la politique à d’autres : prenons-la en main. SIGNER LA PÉTITION SUR :
PCF.FR
HUMANITÉ DIMANCHE
L’ESS de demain s’invente dans les territoires L’hebdo et son supplément de 32 pages, est en vente spéciale le jeudi 20 octobre avec : - des reportages auprès d’entreprises qui placent l’humain au coeur de leurs projets, développent des modèles économiques à finalité sociale, donnent le pouvoir d’agir aux salariés,
- un focus sur des expériences qui contribuent au développement économique de villes, départements, - des entretiens et tribunes, - une table ronde : « Les chemins d’avenir de l’ESS », - un agenda des initiatives à ne pas manquer dans chaque région pendant le mois de l’ESS
SECTIONS DU PCF
Assemblées des communistes Des assemblées générales des adhérents-tes de la Gironde se tiennent avant le conférence nationale du 5 novembre prochain. Coutras, vendredi 14 octobre, au local de section ; Talence, lundi 17 octobre, à 20h30 ; Villenave d’Ornon, jeudi 20 octobre, 18h30, au local de section, 3 chemin Gaston ; Coteaux Macariens, jeudi 20 octobre, 18h30, au local de section à St Pierre d’Aurillac ; Bordeaux, jeudi 20 octobre, 18h30, au local de section, 15 rue Furtado, Bordeaux ; Rive droite, jeudi 20 octobre ; Bègles, vendredi 21 octobre, 18h30, au local de section, 12 rue du Prêche ; Rives de Dordogne, lundi 24 octobre ; Deux-Rives, vendredi 4 novembre
Souscription
Ils ont donné un total de 2 700 €
Section Rives de Dordogne ; M. Jacques Soule, VIllenave ; Mme GOMBAUD Juliene, Carbon Blanc ; M. CHARRAZAC ONFROY Dominique, Gujan Mestras
Les Nouvelles 13 octobre 2016 • 7
Sexe
CHRONIQUE
CULTURE & SOLIDARITÉ
NOUVELLES IDÉES REÇUES
MÉMOIRE
Cérémonie d’hommage aux fusillés de Souge
Les Familles des Fusillés, l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge dont Georges Durou (Président de l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge), Germaine Bonnafon, Michèle Vignacq, Jean-René Mellier (ANFFMRFA), Roland Boisseau (AFMD), Jean Housset (ANACR), Alain Lagardere (ANCAC), Régis Saphores (ARAC), Corinne Versigny (CGT), Erick Aouizerate (Consistoire Israélite de la Gironde), Graziella Dangui (FSU), Bernard
Grasset (Honneur et Patrie 17), Clothilde Chapuis (LICRA Bordeaux & Gironde), Sébastien Laborde (PCF). Ont l’honneur de vous inviter à la cérémonie annuelle dédiée aux Fusillés de Souge sur les lieux d’exécution, à Martignassur-Jalle : dimanche 23 octobre 2016, à 15h. Sous le haut patronage de : Pierre Dartout, préfet de la Région Aquitaine, préfet de la Gironde ; Alain Rousset, député de la Gironde, président du Conseil régional d’Aquitaine ; Marie Recalde, députée de la Gironde ; Alain Anziani, sénateur de la Gironde, maire de Mérignac ; Jean-Luc Gleyze, président du Conseil Départemental de la Gironde, conseiller général du canton Sud Gironde ; Alain Juppé, maire de Bordeaux, président de Bordeaux-Métropole, ancien Premier ministre ; Michel Vernejoul, maire de Martignas-sur-Jalle, conseiller métropolitain, délégué en charge des Relations Internationales et de la Coopération décentralisée ; Joël Le Cloitre, président de l’Union départementale des Associations d’anciens combattants et des autorités civiles, militaires et religieuses. Cette jour-
née sera placée sous la présidence de le Général commandant d’armes, délégué de la place de Bordeaux. L’Union Départementale CGT de la Gironde propose, comme tous les ans, un autobus gratuit au départ de l’église de Bègles avec une arrivée au camp de Souge à Martignas. Départ : 13h15, place de l’église de Bègles ; 13h20, mairie de Bègles ; 13h25, poste de Bègles ; 13h30, arrière de Bègles ; 13h35, barrière de Toulouse ; 13h45, Bourse du travail ; 13h55, barrière Saint-Augustin (angle Bd Antoine Gauthier, Cimetière La Chartreuse) ; 14h, barrière Judaïque ; 14h30, arrivée camp militaire de Souge ; vers 17h, retour sur Bordeaux (même itinéraire que pour l’aller). Ce bus s’arrêtera aux mêmes endroits que les bus de TBM. L’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre, des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix invite, en mémoire des époux Reyraud Gaston et Renée, à la cérémonie annuelle à la stèle, sise à Saige-Formanoir (Pessac), le Dimanche 23 Octobre 2016 à 11h. Elle sera clôturée par un vin d’honneur offert par la Municipalité.
120 ANS DE CINÉMA, 120 ANS DE LA CGT
ESPACES MARX
Histoire du Cinéma à la Bourse du Travail
Rendez-vous d’octobre
L’histoire du Cinéma à la Bourse du Travail débutera mardi 18 octobre (cf dernier numéro des Nouvelles) par les pionniers que furent les Frères Lumière : l’invention du Cinématographe, leurs opérateurs parcourant -déjà- le monde en filmant et visionnant, le premier film de l’histoire du cinéma, la première séance publique. Le cinématographe, premier appareil au monde collectif et pouvant, à la fois, filmer et visionner à travers tous les continents par les nombreux « opérateurs Lumière ». Lumière, c’est aussi la naissance de liens inséparables du Cinématographe, production scientifique et du Cinéma, expression artistique devenue rapidement affaire d’industriels (Pathé, Gaumont) et de « saltimbanques » comme Méliès, Max Linder, la naissance de ce que nous appelons maintenant « cinéma » : à la fois un Art (le 7e) et une Industrie. Lumière, c’est aussi le premier film au monde : La sortie des usines Lumière… et ce fut un film sur le monde du travail ! Ce furent des ouvriers -et, surtout, d’ailleurs, des ouvrières- qui furent ainsi fixés à jamais sur la pelli-
cule, ce 19 mars 1895, six mois avant le Congrès de Limoges entérinant la naissance de la CGT. Lors de ces différentes séances illustrées de séquences filmiques, seront traitées leurs œuvres, biographies, le contexte historique, leurs prises de positions politiques ou sociales (Aux usines Lumière : une « caisse de retraite » financée par l’entreprise, les congés de maternité payés…). Les Lumière (ainsi que Méliès et Linder) furent aussi les pionniers dans la défense du cinéma français face à la volonté de conquête, de monopole et d’hégémonie du cinéma U.S. naissant en posant les bases de ce qui allait, parmi les mesures prises à la Libération, aboutir à la création -et au fonctionnement- du Centre National de la Cinématographie. Cet aspect de leur engagement sera également abordé lors de ces séances qui se veulent être des moments de partage de connaissances -et non un « matraquage » verbal- au rythme du groupe, des moments de plaisir partagé à travers ce double anniversaire…
• Jeudi 20 Octobre, 19h15, Le Cercle Condorcet de Bordeaux accueille Joël Guerin, un des représentants du défenseur des droits en Gironde, qui présentera le rapport sur « les discriminations dans l’emploi », à l’Athénée Municipal de Bx. • Jeudi 27 Octobre, 18h30, Les Rencontres d’Espaces Marx et La Machine à Lire reçoivent Hervé Mathurin, ancien journaliste à Sud-Ouest, et Vincent Maurin, professeur des écoles, élu et militant communiste, autour du livre Un communiste dans la ville, publié aux éditions Les Dossiers d’Aquitaine, rencontre animée par Evelyne Brouzeng, à La Machine à Lire, au Salon de La Machine à Musique de Lignerolles • Lundi 31 Octobre, 19h, Bistrot politique d’Espaces Marx : « Comment construire un nouveau Front populaire et Citoyen majoritaire ? ». Sur quel projet alternatif la gauche peut-elle se rassembler ? Avec quels candidat-es aux élections législatives et à la Présidentielle ? Au Bistrot des bouchons à Talence. ANNONCES LÉGALES TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL SARL EGUE Au capital de 3 900 € Siège social : 18 rue des Bahutiers 33000 Bordeaux RCS Bordeaux 490 648 607
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
8 • Les Nouvelles 13 octobre 2016
Suite à l’assemblée générale extraordinaire en date du 1er/07/ 2016, les actionnaires ont décidé : De transférer le siège social de la société du 18 rue des Bahutiers 33000 Bordeaux au 15 place des Quinconces 33000 Bordeaux. En conséquence, l’article 4 des statuts sera modifié auprès du Greffe du Tribunal de Commerce de BORDEAUX Pour avis,
par Gérard Loustalet Sens
Le « prix à payer » de l’impérialisme Remarque-t-on assez l’indécence de tous ces matamores qui décrètent la « guerre » en France ? Bravaches de comptoir, fiers à bras de salon, reîtres d’opérette et sabreurs de bureau, il faudrait tous les envoyer faire un stage dans ce Moyen Orient martyrisé, ils y verraient enfin ce qu’est la vraie guerre ! Alep croule sous les bombes de l’armée d’Assad, soutenu par les Russes, dit-on, lesquels prétendent n’intervenir que contre les djihadistes, lesquels sont nos nouveaux amis de l’ex-Front Al- Nosra (devenu Fatah Al-Cham) dont Fabius a osé dire, il y a 3 mois, qu’ils faisaient « du bon boulot sur le terrain » ! Le même que celui de Daech… Mais M. Fabius est, comme chacun sait, un fin stratège. Tout se passe comme s’il suffisait, pour les uns et les autres, de tirer dans le tas, Dieu ou Allah reconnaîtra les siens. On s’indigne à juste titre du calvaire subi par Alep, ce qui permet d’oublier -certains vertueux auraient intérêt à se faire plus discrets- les carnages provoqués par les bombardements de la « coalition » menée par les Etats-Unis dans le nord de la Syrie, à Rakka, Toukhar, Manjib… On ne s’attardera pas non plus sur le matraquage du Yemen par la coalition dirigée par nos autres « amis », les Saoudiens, qui, entre autres « bavures », ont détruit le 15 août dernier un hôpital de MSF avec les armes que la grande et noble République française leur a refilé, contre argent comptant bien sûr. On en a un peu parlé dans la torpeur de cet été : « le plus riche des pays arabes, le royaume saoudien, martyrise le plus pauvre, le Yemen » avec la bénédiction d’Obama et « l’appui sans réserve des Etats-Unis » concède Alain Frachon dans le Monde (08.09.2016). Une centaine de victimes par jour ! Et ça continue. Le 3 octobre, à Kunduz en Afghanistan, un autre hôpital de MSF est bombardé par l’armée américaine : 42 morts. Selon le Pentagone, ce n’était qu’une « malencontreuse combinaison d’erreurs humaines et techniques ». C’est tout bête… Le cynisme de ces gens est sans limites. Slavoj Zizek rappelle le propos effroyable de l’ex-secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Allbright. En 1996, dans une émission de CBS, un présentateur l’interroge sur la guerre d’Irak : « Il paraît qu’un demi-millions d’enfants sont morts. C’est plus qu’à Hiroshima… J’ai envie de demander : est-ce que cela valait la peine ? » Réponse hallucinante d’Allbright : « Je pense que c’est un choix difficile, mais c’est le prix, nous pensons que c’est le prix à payer » (l’Humanité, 01.09.2016). Ce n’est pas d’aujourd’hui que cette région du monde qu’on appelle le Cham (Syrie, Irak, Jordanie, Palestine, Liban) est victime de divers impérialismes. Profitant de la décomposition de l’Empire ottoman, les occidentaux, Francais et Britanniques, vont manipuler la « Grande révolte arabe » de 1916-1918. Les Britanniques intriguent, faisant miroiter aux Arabes le rétablissement du grand califat Omeyyade. C’est la prétendue fameuse épopée de Lawrence d’Arabie. Bien entendu tout cela était déjà parfaitement « humanitaire » : délivrer les Arabes du joug turc ! En réalité, Français et Britanniques avaient signé des accords secrets, dits Sykes-Picot, pour se partager le monde arabe : aux Français le Liban, la Syrie et le nord de l’actuel Irak, aux Anglais le reste de l’Irak et ce qui est aujourd’hui la Jordanie et la Palestine. Le prix à payer dont parle Allbright, c’est celui de la protection des intérêts capitalistes américains, celui de la défense d’un « libre-échange » qui n’est que le masque de la prédation universelle opérée par l’impérialisme. Cela conduit tout aussi bien à maintenir en place des régimes corrompus et archaïques qu’à les jeter lorsqu’ils ne servent plus. Des solutions progressistes ont existé au Proche-Orient avec de puissants partis communistes en Irak, en Syrie, avec le Baas, parti panarabe, socialiste et laïque fondé par le chrétien orthodoxe syrien Michel Aflak. L’impérialisme occidental les a toujours violemment réprimés. Dans le Croissant fertile, berceau de la civilisation, la cupidité des maîtres de l’Occident a semé la mort et les ruines, le malheur et la haine. Ils ont récolté les abominations de Daech. Et ils font les outragés. Mais, comme toujours, ce sont les peuples qui payent le prix, ainsi que le dit si bien Mme Allbright. En Orient comme en Occident.