Nouvelles N° 2176

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Jeudi 10 novembre 2016 - N° 2176 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Manifs dans la santé

À L'HOSTO : TROP C'EST TROP !


ACTUALITÉ 13 NOVEMBRE

CONVERGENCE NATIONALE

Une date symbole du traumatisme de notre société

La poste, service public pour toutes et tous, partout

« Personne ne peut imaginer une telle horreur, et quand on la prend de plein fouet, il faut un certain temps pour s’en remettre et en parler… » Il y a de l’émotion dans la voix de Jérôme Langlet, le président de la société exploitante du Bataclan, lorsqu’il annonce, ce vendredi 4 novembre, la réouverture, un an après, de la salle frappée par l’attentat du 13 novembre 2015. Sting a voulu être l’homme de ce message. Samedi 12 novembre, l’ancien chanteur et bassiste du groupe Police y donne un concerthommage, pour lequel il ne touche aucun cachet, et dont les recettes iront aux associations de victimes. Ce 13 novembre 2015, 72 200 personnes assistaient au match France-Allemagne au Stade de France. Les terroristes n’ont pas réussi à y entrer, c’est aux portes qu’ils tuent. Sur six terrasses parisiennes et dans la salle de concert du Bataclan s’abat l’horreur. Ce jour-là, des fous de Dieu ont massacré 130 personnes, en ont blessé 413 autres et traumatisé une nation entière. « Même si demain d’autres drames peuvent nous toucher, c’est bien autour du 13 novembre que se polarise aujourd’hui la mémoire de la chaîne des attentats en France, explique l’historien, Denis Peschanski, dans l’Humanité du 9 novembre. Et dans cette mémoire du 13 novembre, le Bataclan tient déjà une place particulière ». MÉMOIRE

Cérémonie du 11 novembre 2016 « Nous sommes en guerre » psalmodient nos dirigeants et les forces de droite. Le sentiment général d’insécurité et d’impuissance s’accompagne parfois de manifestations de repli sur soi et de rejets xénophobes et racistes. La France a le choix et peut nourrir les logiques de guerre en participant au surarmement et en recourant aux interventions extérieures sans plan politique ou décider de s’engager dans la résolution et la prévention politique des conflits qui minent notre siècle. Notre siècle ? Le congrès de Tours s’est déroulé après La Grande Boucherie, pardon, la Première Guerre Mondiale et le pacifisme en est la deuxième motivation, après l’hostilité aux élus et aux parlementaires, notée par D. Tartakowsky (Le congrès de Tours, éditions sociales, 1980). Elle cite la section socialiste de Flogny dans l’Yonne : « au 4 août 1914, le gouvernement fit appel… pour former l’union dite sacrée, afin de résister à cette guerre monstrueuse… la douloureuse constatation est que ce n’était que mensonge et duperie… (et conduirait) nos enfants à la boucherie… ce sang était nécessaire pour donner une nouvelle puissance à nos classes capitalistes. » La guerre, par son caractère à la fois atroce et absurde, soulève la nausée. En ce 11 novembre 2016, 98e anniversaire du 11 novembre 1918, nous commémorons les 306 000 morts français et allemands de la bataille de Verdun, les 443 000 morts français, britanniques et allemands de celle de la Somme et pour l’ensemble de la guerre, pour la France, les 1 400 000 morts, 740 000 invalides, 3 000 000 blessés et des centaines de milliers de veuves et d’orphelins. Nous entendons encore ces mots de la « Chanson de Craonne » : Adieu la vie, adieu l’amour / Adieu toutes les femmes / C’est bien fini, c’est pour toujours / De cette guerre infâme / C’est à Craonne, sur le plateau / Qu’on doit laisser sa peau / Car nous sommes tous condamnés / Nous sommes les sacrifiés. Et le refrain final : Ceux qu’ont le pognon, ceux-là reviendront / Car c’est pour eux qu’on crève / Mais c’est fini car les trouffions / Vont tous se mettr’en grève / Ce sera votre tour messieurs les gros / De monter sur le plateau / Car si vous voulez la guerre / Payez-la de votre peau. Pierre Bordas RÉPARATION D’UN OUBLI

Dans notre édition précédente (jeudi 3 novembre), il manquait à l’article intitulé « Pour le service public, les hauts fonctionnaires demandent une pause », le chapeau précisant qu’il s’agissait d’extraits d’interventions de Max Guichard, pour le groupe communiste à Bordeaux métropole. Rendue publique par Sud-Ouest, une note interne rédigée par dix directeurs généraux de villes de la Métropole et rapportée par la Gazette des Communes (Léger vent de fronde chez les DG, JM Joannes, La Gazette des Communes, 14/10/2016) préconise qu’une pause intervienne dans le processus de mutualisation. Une prise de position que les élus communistes ont relayé, lors d’une conférence de presse réunie le 20 octobre et au Conseil de métropole le lendemain. 2 • Les Nouvelles 10 novembre 2016

Alors qu’à Mérignac la mobilisation des élus communistes et des habitants du quartier du Chemin long se poursuit (voir Sud Ouest du 7/11/2016, page 16) contre la dégradation du service public de la poste, la mobilisation s’élargit avec un appel de Convergence nationale. Relayant la mobilisation qui se poursuit contre la fermeture de bureaux de poste à Mérignac, le journal Sud Ouest fait le constat que ce phénomène qui avait commencé en milieu rural, se développe aussi dans l’agglomération. Petit à petit, La Poste ferme des bureaux, pour les regrouper ou transférer ses activités postales sur des commerces ou des associations. D’après le quotidien, le département de la Gironde en totalise 382, répartis entre 203 bureaux, 124 agences communales et 55 points relais commerçants. Pour la CGT-FAPT, ces substitutions aux bureaux traditionnels témoignent et éloignent les services bancaires des usagers. Bien sûr, la Gironde et l’agglomération bordelaise ne font pas exception. Un appel est lancé par Convergence nationale, regroupant des usagers, syndicalistes, militants associatifs, élus

locaux pour la défense et le développement du service public de la poste. Le texte de cet appel explique que le contrat tripartite de présence postale territoriale pour 2017-2020, en cours de discussion entre l’État, la Poste et l’Association des maires de France prévoit de ne plus solliciter l’accord préalable du conseil municipal pour les transformations de bureau de poste. Pire, l’accord préalable du maire lui-même ne serait plus sollicité dans plus de 2 000 bureaux de poste, au profit d’une « concertation renforcée » vide de sens. « C’est une attaque sans précédent pour imposer la fermeture de très nombreux bureaux de poste qui se prépare si ce contrat est signé tel quel, en particulier dans les moyennes et grandes villes urbaines et aussi dans les communes rurales ». « Le bureau de l’AMF sensible aux mobilisations des postiers, de leurs organisations syndicales, des élus, des usagers et à notre interpellation a refusé de signer le contrat en l’état et reporté sa décision au mois de décembre, en raison de l’insuffisance du fonds de péréquation et du recul de la démocratie communale. Ce refus, qui demande confirmation, est un appui important ». « Dans une société de plus

en plus inhumaine, agressive, générant nombre d’inégalités nos concitoyens ont besoin de protections, de solidarités donc plus de Services Publics de qualité et de proximité », poursuit l’appel. C’est pourquoi, le collectif appelle à signer pour : - Refuser le contrat de présence postale pour 2017-2019 tel qu’il est et en élaborer un autre tourné vers l’emploi, le développement des services publics, la démocratie, notamment l’accord préalable du maire et du conseil municipal avant toute fermeture. - Se battre partout, pied à pied, pour empêcher toute fermeture d’un bureau de poste. - Demander que les Commissions départementales de présence postale et territoriale soient élargies aux associations d’usagers et organisations syndicales représentatives du personnel, qu’elles soient consultées sur l’ensemble des évolutions en cours au sein du réseau postal local ou sur les réorganisations de services qui impactent les conditions de travail et le service rendu aux usagers. - Agir pour augmenter sensiblement les ressources du fonds de péréquation en faveur du maintien et de la rénovation des bureaux de postes. - Agir pour maintenir et renforcer le maillage des services publics. - Réimplanter dans les territoires suburbains et ruraux avec une gestion démocratique et participative, des moyens financiers, du personnel public en nombre suffisant avec, donc, un plan de création d’emplois et de formation.

LOGEMENT INTERMÉDIAIRE

Ce dispositif qui prouve qu’on pourrait faire bien mieux… Alors que de nombreuses communes, à commencer par Bordeaux, ne sont pas en règle vis-à-vis de l’obligation créée par la loi SRU, la Métropole bordelaise met en place un dispositif de « logement intermédiaire » piloté par le bailleur SNI (Caisse des dépôts). Le but, créer une offre au-dessus du logement social mais en-dessous des prix du marché. Un dispositif auquel le groupe communiste, par la voix d’Odile Blein, n’a pas donné son accord. « Nous ne sommes pas opposés, bien au contraire, à la construction de logements dont les conditions de loyers correspondraient mieux aux revenus des habitants de l’agglomération. Mais il est nécessaire de rappeler que la majorité de ceux-ci ont des revenus qui les rendent éligibles au logement social, PLUS en tête. C’est donc l’effort sur ce type de logements, ainsi que sur les PLAI, qui devrait

être décuplé. Bordeaux-Métropole fait des efforts notables dans ce domaine depuis plusieurs années. Mais sommes-nous exemplaires au point de vouloir rajouter un étage à l’édifice du logement abordable ? Ce n’est pas ce que laissent penser quelques dossiers votés aujourd’hui comme la ZAC de Bègles-mairie qui consacre 16 % des logements au logement social, mais surtout comme le projet urbain de Saint-Vincent-dePaul où 3 % des 260 nouveaux logements seront accessibles aux revenus les plus modestes et les deux îlots de l’Allée de Boutaut à Bordeaux où ce taux est carrément nul. On est donc encore loin du compte. En rajoutant un étage, ne confortet-on pas aussi l’idée que le logement social est réservé à une certaine catégorie ? On touche là aux préjugés qui entourent le logement social et que notre métropole, en mettant en place ces “logements intermédiaires”, prend

le risque d’alimenter ; “le logement social, c’est toujours pour les plus pauvres que soi”, allant à l’encontre de la volonté maintes fois répétées de plus de mixité dans tous les quartiers. Enfin, ce dispositif de logements intermédiaires confirme l’idée qu’il est plus que temps de réguler la folie du marché de l’immobilier. Ce faisant, il valide l’idée d’un encadrement des loyers. Nous réitérons donc notre demande que Bordeaux se porte volontaire pour une expérimentation sur ce sujet. Ceci se justifie d’autant mieux que notre agglomération est une de celles qui subit encore une flambée déraisonnable des prix dans le logement privé. Notre groupe ne s’opposera toutefois pas à la mise en œuvre de ce dispositif qui répondra, c’est sûr, à une partie de la demande. L’essentiel de la demande restant à pourvoir et se situant en dessous du seuil d’éligibilité aux PLUS. »


ACTUALITÉ

Editorial

UNION DÉPARTEMENTALE CGT

« Un congrès centré sur l’Humain, pour construire du commun »

Communistes en campagne !

L’Union départementale de la CGT Gironde a réuni 400 délégués pour son 59e congrès à Darwin, à Bordeaux, les 7, 8 et 9 novembre. « Un congrès centré sur l’humain pour construire du commun » a déclaré Corinne Versigny, secrétaire générale de l’UD. Le mardi, avant de participer à une table ronde sur l’engagement de la CGT pour la paix dans le monde et le désarmement, Philippe Martinez, tenait une conférence de presse. Corinne Versigny a rappelé le contexte dans lequel se tenait ce 59e congrès départemental de la CGT en Gironde. « Droits et garanties sociales sont remis en cause, le travail précaire devient la norme, deux millions de travailleurs sont contraints à alterner petits boulots et périodes de chômage. Vivre de son travail devient difficile, la misère s’enracine, un aquitain sur 8 vit en dessous du seuil de pauvreté (chiffre 2013). (…) Pendant ce temps les richesses créées par le travail ne profitent qu’à la finance. Cette année encore les dividendes versés ont progressé de 11,5 %. » Les enjeux d’industrialisation en lien avec le développement des services publics étaient à l’ordre du jour des débats de ce congrès. Pour l’organisation syndicale, les enjeux du numérique, de la zone Euratlantique, l’aérospatial, l’aéronautique, l’aéroportuaire « posent des questions essentielles en terme d’emploi, de salaire de statut des salarié-es, de logement, de transport notamment de TER, d’offre de soins, de temps de travail… » Mais c’est aussi à un « désert syndical » qu’a décidé de s’attaquer la CGT dans le département, celui des TPE qui compte près de 100 000 salarié-e-s en Gironde. Ceux-ci « bénéficient peu ou pas de droits » et « sont les premières victimes des attaques patronales ». Au cours de la conférence de presse, mardi matin, le responsable national de la CGT, Philippe Martinez, a également développé ce point, rappelant que 5 millions de salariés désigneraient leurs représentants syndicaux du 28 novembre au 12 décembre et que « la CGT n’est pas seulement le

syndicat des grosses boites ». Implantation syndicale ou pas, tous les salariés peuvent voter. « Nous engageons une campagne dynamique même s’il est difficile d’obtenir, de l’affichage public. C’est, par exemple faire toutes les boutiques d’un centre commercial. Souvent les conflits naissent d’une méconnaissance totale des droits tant de la part de l’employeur que de l’employé. Par ailleurs, ces derniers sont les premiers concernés par la loi travail car leur seule référence collective, c’est la convention. » Interrogé sur « l’échec de la mobilisation contre la loi travail », le responsable syndical affirme que le conflit n’est pas fini. « Jusqu’au 15 septembre, les débats, s’ils ont été insuffisants, ont tout de même permis de mesurer ce que sont les droits collectifs. Dans cette nouvelle phase, la mobilisation prend un caractère régional. Le mot d’ordre est : “pas de loi travail dans nos boîtes”. Une série de mobilisations est ainsi engagée là où les directions essaient d’appliquer la loi comme à Valeo où ils veulent passer aux 40 heures payées 35 heures. » « Pas de loi travail dans nos boîtes »

Philippe Martinez rappelle que, pendant le mouvement contre la loi travail, le gouvernement a cédé aux revendications de certaines professions pour diviser. C’est le cas pour les routiers qui se rendent compte aujourd’hui que les décrets d’application ne sont toujours pas « tombés » et où de nouvelles mobilisations se préparent. « Nous sommes donc toujours dans une phase de mobilisation mais également dans une bataille juridique au niveau national et international. Sur le plan national, il y a déjà eu des recours quant à la conformité avec la Constitution mais plus sur la forme que sur le fond. Aujourd’hui nous travaillons à démontrer que cette loi remet en cause les principes d’égalité des droits entre les salariés et ce, tant sur le plan national qu’international, auprès de l’OIT et de l’ONU. » Sur le positionnement du syndicat dans le cadre de la campagne prési-

dentielle, le secrétaire général affirme qu’il n’y aura pas de consignes de vote mais il trouve que « les premiers débats ont du mal à porter sur les questions essentielles ». « Les idées de la droite semblent avoir la côte, pourtant ses mesures phares sont rejetées par la majorité des Français comme le recul de l’âge de la retraite, l’augmentation du temps de travail ou la réduction du nombre de fonctionnaires. C’est plus un vote de déception par rapport aux promesses non tenues qu’un vote d’adhésion. » La CGT veut porter dans le débat électoral la question des salaires, des 32h, les droits des salariés ou encore la place du syndicalisme, aujourd’hui très attaqué. L’organisation est aussi engagée dans une bataille, avec de nombreuses autres organisations sur le racisme et la question des réfugiés. « Ce sont des questions qui méritent de travailler dans un rassemblement très large. Le racisme monte de manière malsaine dans le débat politique. Quand les travailleurs sont opposés, le patronat se frotte les mains ». Interrogé sur les contradictions qu’il pourrait y avoir à s’engager pour la paix dans le monde et le désarmement et à défendre l’emploi, dans l’industrie de l’armement, Philippe Martinez rappelle que « les armes ne sont pas des marchandises comme les autres ». « Notre conception, c’est un armement de défense nationale. Il y a de plus en plus de conflits dans le monde et de moins en moins de salariés dans cette industrie. Il y a de moins en moins de manufactures d’armes. Pour nous, cette production ne peut pas être laissée au privé, elle doit être mieux contrôlée, règlementée. Chez Dassault, certaines commandes soulèvent des inquiétudes sur les savoir-faire. Avec les contrats indiens, par exemple, on n’est pas sûr que cela favorise l’ingénierie. Il faut réfléchir pour que cela profite au plus grand nombre et non pour donner la mort. Quant aux salariés de ces entreprises, ils sont aussi des citoyens et s’interrogent aussi quand on passe des contrats avec l’Arabie saoudite. Quant aux emplois, il y a en à créer dans des tas d’entreprises. »

La conférence nationale du PCF a montré la maturité, le sérieux, la force d’un parti politique capable de débattre en toute transparence, de respecter les points de vue, de faire vivre la démocratie. C’est trop rare en politique pour ne pas s’en féliciter ! Et si les médias n’ont retenu que le choix majoritaire de la conférence pour une candidature à la présidence de la République présentée par le PCF, en opposition au soutien de celle de J-Luc Mélenchon, il faut savoir que l’autre grande décision du 5 novembre est la mise à disposition des citoyens d’un pacte d’engagements pour une nouvelle majorité. « Progrès, démocratie, égalité et paix » en sont le fil rouge. Ce pacte s’appuie sur les résultats de la consultation citoyenne (65 000 réponses) et définit sept axes de campagne. On y retrouve les lignes de rupture avec le capitalisme qui marquent notre identité. Comme l’idée d’un pôle public bancaire, d’une COP fiscale, l’augmentation des salaires, l’abrogation de la loi El Khomri, les 32 heures, l’égalité hommes-femmes, un moratoire sur les licenciements, la protection de la planète, la primauté au parlement, une nouvelle République, changer l’Europe (abandon des TAFTA, CETA et TISA), une conférence pour la Paix etc. Ce pacte est notre outil d’entrée en campagne dès cette semaine, sans attendre le choix final des communistes (24 au 26 novembre) au sujet de la candidature. Car au moment où les surenchères de droite et d’extrême droite visent à ramener notre peuple à l’âge de pierre, où Hollande et les siens persistent à ne pas reconnaître leurs reniements, il y a urgence à occuper l’espace vacant pour construire l’alternative à l’austérité. Les citoyens de gauche attendent des signes de rassemblement qui, à ce jour, sont absents de la part de nos collègues frondeurs PS, Insoumis ou EELV. Le PCF vient de réaffirmer samedi sa détermination à ne pas lâcher l’affaire : « continuer d’agir jusqu’au bout pour parvenir à une candidature commune et empêcher la victoire de la droite et de l’extrême droite », dit la résolution. Et puis, il faut entrer dans la bataille des idées, Juppé tape très fort pour rendre incontournable, par exemple, la retraite à 65 ans ou le dégraissage des services publics… Opposons la lutte contre l’évasion fiscale, le « travailler moins pour travailler tous »… Prenons appui sur les luttes autour du maintien des bureaux de poste en Gironde, pour l’hôpital de La Réole ou l’EHPAD Terre-Nègre à Bordeaux. Ou encore, sur la mobilisation des habitants d’Arès pour l’accueil des migrants ou des démocrates solidaires des peuples turc et kurde en proie au despotisme. Vendredi, à l’issue de la réunion des États généraux de la 1re circonscription au Grand Parc, une habitante m’a confié : « que ça fait du bien de parler vraiment politique ! »… Comme un encouragement à ne rien lâcher !

Vincent Maurin membre de l’exécutif 33

CD Les Nouvelles 10 novembre 2016 • 3


EN LUTTE POUR LA SANTÉ HIA ROBERT PICQUÉ

MARDI 8 NOVEMBRE

Gagner la réponse aux besoins de santé

Vague de colère blanche

Le cinéma Méliès à Villenave d’Ornon accueillait 120 personnes à l’invitation du Comité de défense et de développement de l’hôpital Robert Picqué, le 7 novembre, à la veille de la journée de mobilisation des personnels hospitaliers. Cette participation en hausse a redonné du souffle aux adhérents du comité qui se sont démenés pour informer, inviter en direct la population du Sud de l’agglomération et sur les réseaux sociaux. Guy Kaufling, pour le comité, a fait le point de l’avancement du projet BAHIA (regroupement Bagatelle/ Hôpital d’Instruction des Armées voir encadré) pour lequel plusieurs intervenants diront que « rien n’est abouti » à ce jour malgré les newsletters des directions des deux structures qui annoncent le bouclage de la programmation en mars 2017. « Une marge de manœuvre » existe encore pour gagner l’élargissement de l’offre publique de soins, en secteur 1, sans dépassement d’honoraires, mais « on n’y arrivera pas sans la participation de plus en plus de citoyens », conclura provisoirement le comité. Pour Bernard Coadou de l’association « Santé un droit pour tous », il faut « enrayer la fatalité » et « poser les questions » de la réponse aux besoins de santé pour tous « au niveau ministériel, c’est là que se prennent les décisions ». Il appelle à ne pas se résigner aux économies budgétaires, aux fermetures de 9 établissements militaires de santé, comme le Val de Grâce. Françoise Ernandez parle des témoignages de la population et de personnels de santé recueillis lors de la distribution des flyers. « Les personnels, les urgentistes de Pellegrin sont aussi inquiets que nous sur la fermeture programmée », en particulier sur « les urgences et l’ héliport de forte portée, unique sur le territoire ». La disparition de 140 lits d’hospitalisation dans la fusion HIA/ Bagatelle, avec l’augmentation de la

prise en charge ambulatoire ne fait pas non plus l’unanimité. Une intervenante s’indignera de « la fermeture des urgences dentaires » sans remplacement à la hauteur du service nécessaire. « Nous avons, aujourd’ hui, deux établissements qui réalisent près de 20 000 hospitalisations complètes par an » et « les urgences de Robert Picqué accueillent 28 000 patients par an », dira J.Claude Laulan. Il insiste pour qu’on pose les questions aux « décideurs » : « Combien de journées d’ hospitalisation complète sont-elles proposées dans le projet BAHIA ? » « S’ils en sont à l’appel d’offres pour les bâtiments, c’est qu’ils savent ce qu’il vont mettre dedans ! » Alors que la population est en augmentation constante dans ce secteur et à venir sur l’ensemble de la métropole, « pourquoi supprimer et réduire le service public de santé de première nécessité, au lieu de l’augmenter ? ». Un intervenant répondra : « Parce qu’il y a des projets privés… » Dès le début de la rencontre, le

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comité déplorait l’absence d’informations précises de la part des directions de l’HIA et Bagatelle, de l’ARS, des élus locaux, régionaux en charge et des ministères de la Défense et de la Santé. Tout comme l’absence de leurs représentants à cette table ronde. Seuls des élus municipaux de Villenave d’Ornon, dont le maire, et une élue de Bègles, étaient présents, ainsi que des responsables syndicaux et de mutuelles. Les participants se sont mis d’accord pour mettre à nouveau les pouvoirs publics « face à leurs responsabilités », en particulier l’ARS. Des actions de popularisation sur l’ensemble de la métropole et le sud de l’agglomération se traduiront dans un premier temps par un communiqué de presse, des rendez-vous pris auprès des directions et de l’ARS, avec la publication de leurs réponses ou non-réponses, et l’organisation d’une large manifestation. C. Texier

PROJET BAHIA

Planification immobilière Un schéma directeur immobilier du futur site unique sur Bagatelle a été validé en juillet 2016 par le Comité de pilotage (représentants de l’ARS - Agence Régionale de Santé -, du SSA - Service de Santé de l’Armée - et de la MSPB - Maison de Santé Protestante de Bagatelle. 1. Construction d’un nouveau bâtiment (consultations et administration) - Durée des travaux : 15 mois 2. Destruction de l’ancien bâtiment (1924) pour permettre une extension du plateau technique avec l’accueil des urgences - Durée des travaux : 30 mois Dans cette extension : nouvelle maternité, hôpital de jour, réanimation, soins continus, unité de traitement et de réhabilitation du blessé, pharmacie interne, services médico-techniques. Option éventuelle : un étage supplémentaire pour « rapatrier » le SSR (soins de suite et réadaptation) de l’Ajoncière (propriété MSPB). Phasage Jusqu’en mars 2017 : programmation Mars 2017 : choix de l’architecte De mars 2017 à mai 2018 : Validation du projet et choix des entreprises De juin 2018 à juin 2021 : travaux

Les personnels de la santé se sont mobilisés mardi contre la dégradation de leurs conditions de travail et les pressions budgétaires. Cette journée de grève, initiée par l’intersyndicale CGT, FO et Sud de la Fonction publique hospitalière, à laquelle se sont greffées une vingtaine d’organisations, s’accompagnait de rassemblements un peu partout en France. « Les conditions de travail ne cessent de se dégrader dans la branche. Et ces derniers mois, nous constatons une augmentation des suicides. Cela ne peut plus durer », estime Mireille Stivala, secrétaire générale de la fédération santé et action sociale CGT. « On est en compression budgétaire permanente depuis une dizaine d’années », poursuit son homologue de Sud Santé Sociaux, Jean Vignes. « Il y a vraiment une exaspération prégnante à l’hôpital, partagée » par toutes les catégories de professionnels, poursuit Denis Basset, de FO, rappelant que le mouvement a reçu le soutien de plusieurs syndicats de médecins (Amuf, SNMH FO et Avenir hospitalier). De leur côté, dix-huit organisations d’infirmiers salariés, libéraux ou étudiants ont choisi les mêmes dates pour « s’unir dans un mouvement de colère ». PLFSS 2017

L’imposture jusqu’au bout ! La loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2017 s’inscrit dans le plan triennal d’économies, qui finance les quelques 41 milliards du « pacte de responsabilité ». C’est ainsi que nous avons pu entendre la ministre M. Touraine se faire la chantre du « bilan positif » de Hollande/Valls en s’exclamant sur la fin « du trou de la sécurité sociale » à l’horizon 2017 avec un déficit prévisionnel de 400 millions d’euros au lieu de 17,4 milliards en 2011. Mais cela s’est fait au prix de moins de sécu, quand il en faudrait plus, en réduisant les dépenses alors qu’il faudrait augmenter les recettes et que c’est possible. L’argent est là : dans les poches des actionnaires… ou plutôt leurs paradis fiscaux ; dans les banques, au plus haut niveau de l’appareil d’État ! Après la mascarade de la « stratégie nationale de santé », la loi dite de « modernisation de notre système de santé » consacre les groupements hospitaliers de territoire » (GHT), actant une destruction sans précédent de l’offre de soins hospitaliers dans notre pays. Le PLFSS 2017 prévoit ainsi une énième pression financière sur les budgets hospitaliers, avec une nouvelle ponction de l’ordre de 1,5 milliard au titre de « l’efficacité de la dépense hospitalière », du « virage ambulatoire » et de la « réduction des inadéquations hospitalières ». Que de souffrances du côté des personnels, et de dégradation des conditions d’accès et de prises en charge de la population non comptabilisés dans les propos cyniques de la ministre de la Santé ! Autre « innovation » du PLFSS 2017 : détournement des fonds de l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH), financée par une cotisation de tous les établissements publics et qui va être ponctionnée de 300 millions d’euros ! Cette ponction

va servir à alimenter le Fonds de Modernisation des Établissements de Santé Publics et Privés gelé en 2016. Quid des études promotionnelles des agents hospitaliers, financées par l’ANFH ? Enfin la politique de « redressement » des comptes de la Sécurité sociale a été rythmée chaque année à coup de contrats d’objectifs et de moyens pour les caisses : des milliers de suppressions d’emplois, fermetures des centres d’accueil et de paiement, remise en cause des missions au service de la population et, à terme, un processus achevé d’étatisation de la sécurité sociale. Au-delà des chiffres et de quelques manipulations internes aux comptes sociaux, la décélération du déficit de la Sécurité sociale cache une formidable atteinte aux droits sociaux, au cours de ce quinquennat, dont nous pouvions attendre un autre résultat ! Ainsi le PLFSS 2017 prévoit 4,1 milliards d’économies sur les besoins de santé dans la vie et au travail, de retraite et de politique familiale ! Les communistes n’auront de cesse de faire valoir leurs propositions immédiates : arrêter les exonérations des cotisations patronales et la fiscalisation de celles-ci ; une cotisation complémentaire exceptionnelle sur les profits financiers ; mettre en place la modulation des cotisations patronales selon les objectifs d’emplois et de salaires… Se fixer l’objectif d’atteindre rapidement le 100 % SECU mettra fin à l’éloignement des soins pour des millions de personnes. Maryse Montangon, membre de l’exécutif départemental, du Conseil national et de la commission Santé du PCF.


ET LA SÉCURITÉ SOCIALE « SOIGNE ET TAIS-TOI ! »

SANTÉ

Respect et dignité : Delphine ne veut pas lâcher ! À l’occasion de la journée d’action dans le secteur de la santé, Les Nouvelles ont rencontré Delphine, aide-soignante et militante CGT. Son combat, défendre les conditions de travail au sein de l’EHPAD de Langon pour remettre l’humain au centre des soins. Delphine Poutays, ses 39 ans pétillants et son sourire généreux sont bien connus dans le Sud Gironde, par ses activités bénévoles et artistiques au sein des « Sous-Fifres » de Saint-Pierre d’Aurillac, et plus récemment, par son emploi d’aide-soignante à l’EHPAD et ses activités syndicales à la CGT. La grogne des salariés de cet établissement sur le manque de personnel avait débouché cet été, à leur grande stupéfaction, sur un courrier aux familles institutionnalisant, purement et simplement, la réduction des soins pour les résidents, de l’entretien, etc. Son métier et cet établissement, c’est déjà 20 ans de la vie de Delphine.

« Ma mère travaillait en milieu hospitalier et, même si je n’étais pas tellement faite pour les études, j’ai passé et obtenu un BEP sanitaire et social puis le concours d’aide soignante et mon premier poste en maison de retraite à 19 ans. Découvrir le monde du travail, face à la maladie, la vieillesse et la mort à cet âge, ce n’est pas facile. Mais on ne choisit pas vraiment. On postule là où on pense avoir plus de chances d’être titularisée. La maison de retraite, ça a toujours été un peu vu comme la punition. Finalement, moi je m’y suis fait ma place et j’aime ce que je fais. Mais je n’oublie pas mes débuts et quand des jeunes arrivent, je crois qu’ils sont contents de me croiser. » Quand il n’y avait pas d’animatrices dans les maisons de retraites, les soignantes volontaires étaient détachées pour les animations. Une période qu’elle évoque avec un peu de nostalgie. Delphine a pris plaisir à emmener des personnes dans des fêtes, des concerts, à partager sa vie sociale et culturelle « Cela permettait de connaître les patients autrement qu’à travers le soin ». Mais sa vie de famille, ses implications bénévoles et les contraintes professionnelles l’ont obligée à « lever le pied ». « J’ai essayé de passer le relai à d’autres mais, de nos jours, la moindre sortie demande de multiples autorisations, c’est moins facile. Et puis la charge de travail a tellement augmenté qu’on n’a pas envie de faire du rab. » 20 ans de carrière et presque 20 ans de doutes, de questionnements et de combats. Même si des formations, annuelles, permettent de mieux comprendre les « personnes âgées », parfois, elles pointent aussi le fossé entre ce qu’il faudrait faire et ce qu’il est possible de faire. Quand Delphine sort d’une formation sur la « bien traitance », elle est chamboulée. « On nous parle de maltraitance institutionnelle pour nous déculpabiliser mais nous sommes conscientes de la situation et nous nous sentons impuissantes ».

Certaines expressions comme « travail baclé », repris dans la presse locale après la publication de la lettre du directeur ont beaucoup blessé ses collègues qui se sentent remis en question personnellement. Le mouvement contre le manque de personnel du début de l’été a débouché, faute de moyens supplémentaires, sur le recrutement de contrats aidés (CAE). Un « compromis » qui repose, encore, sur l’investissement du personnel titulaire déjà grandement sollicité pour faire face aux désorganisations liés à la précarisation des équipes. « Certaines de ces personnes ont déjà de l’expérience mais d’autres ont seulement fait un stage découverte de 4 jours. Elles arrivent dans des lieux en crise, où tout le monde râle. Leurs 20h hebdomadaires sont à peine suffisantes pour assurer les services, elles font souvent des heures sup ou complémentaires que Pôle emploi ne peut pas leur comptabiliser ou pour lesquelles la direction attend que les agents pleurent pour payer. Elles gagnent souvent moins qu’au chômage. On leur demande de faire au mieux, de bosser avec leurs tripes mais la moindre de leur initiative peut leur retomber dessus. Pour ces agents la matinée est consacrée au service du déjeuner, au ménage, à la vaisselle et l’après-midi aux soins. Mais tous ne se sentent pas de faire du soin. Les roulements sont durs à équilibrer, en plus de l’effectif très juste. Mais il faut bien avancer. Si on doit fonctionner avec des CAE, il y a peut-être des choses à faire pour améliorer l’organisation, comme concentrer le personnel diplômé titulaire sur les soins. Pour « aider », ironise Delphine, le mot d’ordre étant « économies ! », on passe notre temps à courir après des livraisons (papier toilette, couches, etc.) qui ne correspondent pas toujours aux commandes… » L’aspect relationnel, humain repose beaucoup sur la volonté et l’investissement du personnel qui doit faire face à des directives sur lesquelles il n’est pas même consulté. « On espérait que la direction trouve des solutions pour qu’on travaille dignement et dans le respect des malades. Nous n’avons plus de temps pour l’échange, le respect du rythme, la stimulation des malades. C’est une grande frustration pour nous et pour eux. La dépendance, c’est un choc. Or on ne laisse pas le temps aux malades de s’adapter. On rédige des projets de vie (loisirs, habitude de vie, religion, activités…) pour chaque personne, qu’on est censé suivre mais, par exemple, avec une animatrice pour 90 résidents, on est limité. L’été, on passe nos journées à ouvrir, fermer les fenêtres, les stores, les portes, en fonction du soleil et de l’ombre et à faire boire les personnes âgées qui sont rassemblées dans le noir autour des ventilateurs ou dans une des deux salles climatisées. D’ailleurs, dans ces moments-là, une seule douche hebdomadaire autorisée, c’est vraiment limite… » Des tas de choses, comme ça, heurtent Delphine. Mais sur la relation humaine, le respect, la dignité, elle ne veut pas lâcher. Elle donne de sa personne, de son esprit militant, de sa passion pour cela. « C’est ce qui me tient », dit-elle.

« À 39 ans, je me suis déjà retrouvée en long arrêt maladie, coincée dans mon canapé. En 20 ans, j’ai eu quelques moments de burn-out et à chaque fois on me dit de changer de boulot. Mais pourquoi je devrais arrêter de faire un métier que j’aime ? Ce sont les conditions de travail qui devraient changer ! » Ne pas mettre de bavoir systématiquement si la personne peut se débrouiller avec une serviette ; tenir compte de ce qu’est capable de faire chaque personne ; appeler les personnes par leur prénom lorsqu’elles le demandent ; demander au malade comment il veut s’habiller le matin… Des gestes, des attitudes dont Delphine fait un combat quotidien. Un combat qu’elle aimerait être plus collectif car, trop souvent, les demandes auprès du syndicat portent sur des questions individuelles, trop souvent, au conseil de vie sociale, les questions des représentants des usagers sont individuelles. « Ceci dit à chaque demande plus collective, la direction répond par une menace d’augmentation des tarifs qui, de toute façon, augmentent tous les ans. » La résignation et le sentiment d’impuissance pèsent sur le personnel. Pour les familles, la crainte d’une augmentation tarifaire ou de la perte de la place qui a souvent été longue à obtenir fait pression. « C’est un problème de société, il faut rentrer dans un moule, subir et se taire », constate-t-elle. Alors le soutien dans le collectif, Delphine l’a trouvé au sein de la CGT et de ses militants, des quelques actions de l’été autour du manque de personnel et de la rencontre avec les usagers qui se mobilisent contre la suppression de services, de lits,… Et elle espère plus d’espaces de convergence pour pouvoir parler et agir sur ce qui finalement l’intéresse le plus : placer le malade, sa santé, sa dignité au centre de tout dispositif d’accueil et de soin. Christelle Danglot

Ils ne veulent plus se taire. « Infirmiers exploités, patients en danser », « Notre règles d’or : l’Humain d’abord » ou encore « Dans la santé, le bénéfice ne se chiffre pas en euros », avec ces slogans les personnels soignants des hôpitaux, des Ehpad, avec la CGT, FO, Sud, la Coordination nationale de infirmières du CHU, l’Intersyndicale des IADE Aquitaine (infirmiers-anesthésistes), des médecins, des cadres de santé, etc. ont manifesté à Bordeaux, de l’hôpital Saint-André à l’Agence régionale de santé. Tous crient leur ras-le-bol de leurs conditions de travail dégradées, du manque de personnel, du temps travail non respecté et leur attachement à un niveau de service au public de qualité. Les étudiants infirmiers étaient également mobilisés pour de meilleures conditions de formation, la réévaluation des indemnités de stage et la reconnaissance d’un vrai statut d’étudiant.

LA VICTOIRE DES GRÉVISTES À TERRE NÈGRE

Alors que les représentantes syndicales de l’EHPAD Terre-Nègre se rendaient à l’Agence régionale de santé (ARS) qui avait demandé à les recevoir, des salariées de l’établissement savourent la victoire au milieu des manifestants, devant l’hôpital SaintAndré. Philippe Martinez, secrétaire , vient les saluer. Elles ne sont pas peu fières et salue le courage de celles qui ont tenu les 39 jours de grève et les 6 heures de négociations vendredi. « Cela a été très dur mais notre cause est juste. Nous avons gagné une bataille mais nous restons vigilantes. » Les représentantes du personnel, de la CGT et de la CFDT se disent confiantes, elles, suite aux « engagements forts » pris par leurs interlocuteurs (ARS, Département, direction, membres du CA de l’établissement).

Vendredi 4 novembre, elles ont signé un protocole d’accord de fin de conflit qui spécifie : - la mise en place d’un comité de pilotage pour travailler à une nouvelle organisation qui fera co-exister les roulement en 8h et 10h, sur des matinées et des soirées, sans coupures « pour une équité et une mixité réelle »… - le remplacement du personnel absent selon différentes modalités (recours aux CDD, à l’intérim, heures supplémentaires, etc) - le paiement des jours de grève pour tout ou partie (après accord du CA) et la possibilité de poser des congés, récupérations ou étaler le reste. Seule la revendication de l’augmentation des salaires n’a pas été validée.

MOBILISATION DU PERSONNEL HOSPITALIER

À Langon, poussées par la demande, les organisations ont finalement décidé d'organiser un rendez-vous local de la mobilisation des personnels hospitaliers. Une centaine de grévistes est passé signer la pétition pour dénoncer les conditions de travail et surtout dire à la population leur volonté de continuer à assurer le meilleur service public possible malgré les difficultés rencontrées. Des médecins et cadres ont apporté leur soutien au mouvement qui s'est poursuivi, l'après-midi à La Réole. Au centre de la photo, Delphine Poutays (lire portrait ci-contre) Les Nouvelles 10 novembre 2016 • 5


INTERNATIONAL PCF GIRONDE

ONU

Soutien au combat pacifiste et progressiste des Kurdes

La France vote non à un traité pour le désarmement nucléaire

Communiqué de Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF Gironde « Le 3 novembre, le gouvernement d’Erdogan a fait arrêter le responsable du HDP ainsi que 11 députés de ce parti, qui rassemble les forces progressistes et kurdes. Le siège du Parti Démocratique des Peuples a également été perquisitionné. Après les purges dans l’appareil d’État, l’arrestation de maires kurdes, Erdogan s’attaque directement à l’organisation. La fédération de Gironde du PCF apporte tout son soutien aux militants kurdes ainsi qu’à toutes les forces progressistes et au peuple kurde en Turquie et appelle à se mobiliser (…) contre le génocide politique mené par l’État turc et dénoncer ce crime contre l’Humanité. Pour le groupe Communiste, Républicain et Citoyen (CRC) du Sénat “cette vaste opération anti-terroriste’ poursuit le glissement de la Turquie vers un État autoritaire après la levée arbitraire et sans fon-

dement de l’immunité parlementaire de 50 des 59 députés du HDP en mai dernier, l’organisation d’une purge suite à la tentative de coup d’État du 15 juillet et la fermeture administrative de 160 médias turcs”. “En tout, ce contre-coup d’État institutionnel a conduit à l’arrestation de 80 000 personnes et la suspension de 110 000 fonctionnaires.” Avec le groupe CRC, qui a réitéré sa demande d’audition par le Sénat de Selahattin Demirtas, co-président du HDP et député d’Istanbul, nous apportons “notre soutien sans faille à l’ensemble des parlementaires arrêtés” et “nous exigeons que la France sorte de son silence face aux attaques répétées du gouvernement turc à l’égard des forces démocratiques et citoyennes”. Nos parlementaires ont demandé qu’un “débat soit organisé dès la semaine prochaine au Parlement sur la situation préoccupante en Turquie” car “le respect des Droits de l’Homme ne saurait être bafoué au nom d’intérêts géopolitiques”. »

Le comité de l’ONU chargé du désarmement a voté, jeudi 3 novembre, pour une résolution visant à relancer les négociations pour un monde sans armes nucléaires. Les détenteurs occidentaux de la bombe A, la plupart des pays de l’Otan et la Russie, ont voté contre. Pour 123 des 193 États membres de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), l’année 2017 doit être celle de la négociation d’un traité visant le démantèlement de tous les arsenaux nucléaires. Jeudi dernier, le premier comité de l’ONU, celui chargé du désarmement, a voté une résolution qui organise la convocation en 2017 d’« une conférence des Nations unies afin de négocier un instrument légalement contraignant pour interdire les armes nucléaires et parvenir à leur complète élimination ». Deux dates de négociation sont d’ores et déjà fixées : du 27 au 31 mars et du 17 juin au 7 juillet. Le texte avait été déposé par six pays (Afrique du Sud, Autriche, Brésil, Irlande, Mexique, Nigeria), et parrainé par 34 autres. Ce vote a été qualifié d’« historique » par les partisans d’un monde débarrassé des arsenaux nucléaires. Car « l’arme nucléaire est la seule arme de destruction massive qui ne fait pas l’objet d’un traité d’interdiction », relève Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire

des armements. En effet, les armes bactériologiques et chimiques sont prohibées. (…) Les puissances nucléaires signataires du traité ont voté contre la résolution – États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni –, à l’exception de la Chine qui s’est abstenue. Détenteurs de l’arme nucléaire sans adhérer au TNP, l’Inde et le Pakistan se sont abstenus, la Corée du Nord a voté en faveur du texte, Israël a répondu non. Les puissances nucléaires occidentales ont entraîné avec elles la quasi-totalité des pays sous le « parapluie nucléaire » de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) sous domination états-unienne. Ainsi, dans l’Union européenne (UE), seules la Suède – pays neutre –, la Hongrie et l’Irlande ont voté en faveur du texte, la Finlande – qui n’appartient pas à l’Otan – et les Pays-Bas s’abstenant. « Le vote négatif de la France (…) contredit tous les beaux discours de ses représentants sur le renforcement de la sécurité internationale et la lutte contre la prolifération nucléaire », dénonce Paul Quilès, ex-ministre de la Défense et président d’Initiatives pour le désarmement nucléaire dans une tribune au Huffington Post. Les puissances nucléaires sont sur la défensive et arguent que le désarmement passera par les négociations au sein du TNP, qui n’ont pourtant pas fait leurs preuves. (…) Tout est

question de méthode. Les puissances nucléaires entendent régler leurs affaires entre elles, craignant l’intervention citoyenne et des autres États dans leurs affaires, à l’heure où elles modernisent leurs armements – la France va dépenser 2 milliards d’euros supplémentaires dans les dix prochaines années pour renouveler son armement. C’est cette manière de faire, inefficace qui est remise en cause. Le processus décidé jeudi « est-il le plus efficace pour atteindre le but d’un désarmement nucléaire total ? Le fait est que nous ne le savons pas aujourd’hui. Mais vu les parties impliquées, nous pensons que nous avons l’obligation d’essayer », a défendu le représentant suédois à l’ONU, Magnus Hellgren. Une pétition des pacifistes

(…) La Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (Ican) a lancé une pétition pour demander au gouvernement de réviser sa position et de voter en faveur de la proposition de résolution L.41 (il est possible de la signer à cette adresse : http://goo.gl/Y0DvzQ). Les pacifistes entendent ensuite poursuivre le débat, en essayant de faire du désarmement mutuel un thème de la campagne de l’élection présidentielle Gaël De Santis, l’Humanité du 3 novembre (extraits)

TURQUIE

Recep Tayyip Erdogan se place au seuil de la dictature

Des militants venus apporter le soutien des communistes aux Kurdes de Bordeaux, place de la Bourse, le vendredi 4 novembre.

Plusieurs centaines de manifestants à Bordeaux, le 4 novembre, pour protester contre les arrestations des députés et dirigeants du HDP (Parti Democratique des Peuples). 6 • Les Nouvelles 10 novembre 2016

L’arrestation, jeudi et vendredi derniers, de onze élus et dirigeants du Parti démocratique des peuples (HDP), dont leurs coprésidents, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, montre une dérive dictatoriale du régime turc. L’Europe, l’ONU, comme les États-Unis ne réagissent guère. Dans un entretien accordé à Stéphane Aubouard pour l’Humanité du 7 novembre, le représentant européen du Parti démocratique des peuples (HDP) demande à l’Europe d’agir concrètement contre Ankara et annonce le boycott parlementaire de sa formation. Eyyup Doru, représentant européen du Parti démocratique des peuples (HDP), fait état de la situation du HDP en Turquie. « À l’heure actuelle, neuf des treize députés arrêtés entre jeudi et vendredi sont en prison. Quatre ont été libérés et mis sous surveillance. Les neuf autres ont été envoyés séparément dans plusieurs prisons proches d’Istanbul. Les avocats de Selahattin Demirtaş ont néanmoins pu le rencontrer. Sa position est claire, à savoir qu’il ne répondra pas aux questions des juges. Pour lui, les membres de ce tribunal sont à la solde du pouvoir et la seule entité à qui il veut

bien rendre des comptes, c’est le peuple qui l’a élu. Aujourd’hui, notre parti a décidé de suspendre nos travaux au Parlement. Nous voulons rester proches de notre peuple et participer aux manifestations dans la rue ». Le responsable européen du HDP explique que les manifestations, organisées par la gauche démocrate turque, ont été aussitôt interdites un peu partout dans le pays. « Les Turcs souffrent aussi de la situation, rappellet-il. Une députée du HDP d’origine turque a également été arrêtée. Hier, à Istanbul, des manifestations ont été réprimées sauvagement. Parmi les manifestants, il y avait des Turcs. Mais, avec l’état d’exception reconduit par Erdogan, la police a le droit de tirer sur les gens sans sommation. Concernant les autres partis d’opposition, c’est plus compliqué. Ils ont leurs propres problèmes. Le CHP, par exemple, le parti kémaliste, est, de son côté, très préoccupé pour le journal Cumhuriyet, où la police ne cesse de faire des descentes ». Eyyup Doru demande à l’UE de sanctionner « ce régime fasciste ». « Il s’agit d’un gouvernement antidémocratique, l’un des pires de l’histoire. Le rapporteur de l’UE en Turquie a demandé l’arrêt des suspensions des négociations sur les

visas. Nous appuyons cette idée. Nous demandons aussi que le Conseil de l’Europe défende vraiment les droits de l’homme et, par conséquent, empêche l’adhésion de la Turquie à l’UE. Une campagne de sanctions économiques et politiques doit être mise en place pour affaiblir Erdogan. » Message de Selahattin Demirtas depuis la prison d’Edirne

Publié sur Kurdistanews. « Notre arrestation illégale ne fait que confirmer que notre pays sombre, un peu plus chaque jour, dans les ténèbres. Cependant, ceux qui pensent qu’ils peuvent nous forcer à nous rendre dans ces ténèbres devraient savoir qu’une seule allumette, une seule bougie suffit à éclairer l’obscurité. Qu’importent l’endroit et les conditions dans lesquelles nous sommes, nous continuerons, si cela est nécessaire, à brûler comme une flamme pour que notre peuple vive en paix dans un futur libre. Chacun d’entre nous doit continuer à lutter pour la démocratie, et doit se battre sans répit pour déjouer les ténèbres qui guettent un avenir plein de promesses. Je suis en bonne santé et j’ai le moral. Avec tout mon amour. »


PCF CONFÉRENCE NATIONALE DU PCF

PROJECTION-DÉBAT DANS LE LIBOURNAIS

Une résolution et deux options

« Uni-e-s pour l’humain d’abord, les communistes en campagne » (extraits) Sur la base des débats approfondis des communistes dans le respect et l’unité, les délégués-ées à la Conférence nationale du 5 novembre ont pris des décisions sur l’engagement des communistes dans les campagnes présidentielle et législative 2017. Les adhérents-tes se prononceront par vote du 24 au 26 novembre prochain. Candidature à l’élection présidentielle

Depuis des mois, pour déjouer le piège d’un second tour droite-FN et construire une candidature de gauche qui relève l’espoir du pays, nous agissons pour une candidature commune des forces portant l’alternative à l’austérité à la présidentielle. Après les Lundis de gauche organisés en février et mars derniers, nous avons multiplié les échanges avec toutes ces forces, interpellé les consciences et organisé la grande consultation citoyenne. De ces initiatives, nous tirons la conviction qu’une majorité existe dans notre pays pour construire la France de progrès et de solidarité. Mais la violence des renoncements et trahisons de ce pouvoir, et la logique de la Ve République elle-même, conduisent encore aujourd’hui à la division de ces forces. Le refus, jusqu’à présent, du Président de la République de renoncer à sa candidature, alors même que son bilan le disqualifie d’emblée pour représenter une nouvelle fois la gauche à l’échéance présidentielle ; l’acceptation par les socialistes critiques d’un processus politique de primaire sans base politique garantissant une rupture avec une politique de régression sociale inédite du pouvoir ; le choix de Jean-Luc Mélenchon d’imposer, en rompant avec le Front de gauche, le seul cadre de la France insoumise en refusant de construire un cadre collectif pour les forces disponibles pour construire l’alternative à l’austérité ; ou enfin la décision d’EELV d’affirmer la nécessité d’une candidature écologiste en toutes circonstances… toutes ces initiatives constituent autant d’obstacles à la construction d’une candidature commune à la présidentielle. Nous ne nous y résignons pas. Le danger est toujours là. Depuis septembre 2014, aucun sondage ne place un candidat de gauche au second tour de l’élection présidentielle. Le risque de démobilisation et de désarroi de nombreux électeurs est réel. En même temps, nous mesurons combien nos concitoyen-ne-s sont inquiet-e-s de cette division et souhaitent une union qui ouvre un espoir. Au vu de cette situation, les communistes décident : • de continuer d’agir jusqu’au bout pour parvenir à une telle candidature commune et empêcher la victoire de la droite et de l’extrême droite. Nous tendrons la main et poursuivrons le dialogue avec toutes ces forces

jusqu’au dépôt des candidatures à l’élection présidentielle, pendant et au-delà des échéances de 2017. Nous participerons à toutes les initiatives qui porteront cet objectif, à commencer par celle organisée le 12 novembre prochain par l’Appel des 100 (Convention à Montreuil – NDLR). La conférence nationale mandate la direction nationale et le secrétaire national du PCF pour poursuivre ces efforts et organiser, en décembre, une rencontre nationale, avec des déclinaisons locales, pour un pacte politique de majorité, où toutes ces forces continueraient à construire le front élargi nécessaire. • de s’engager sans attendre autour d’une candidature. Cet engagement n’est pas le terme de nos efforts de rassemblement. Notre choix de candidature sera mis au service de la poursuite de ces efforts. Conjuguer ces deux dimensions fait le plus large accord des communistes. Tout en poursuivant ses efforts en faveur d’une candidature commune de la gauche d’alternative à l’austérité, pour l’élection présidentielle, le PCF choisit de s’engager sans attendre pour : OPTION 1 : les communistes décident d’appeler à voter pour JeanLuc Mélenchon, considérant qu’un rassemblement peut s’opérer avec cette candidature et qu’elle porte une grande partie des propositions de la gauche alternative à l’austérité. Tout en poursuivant leurs efforts pour une candidature commune, les communistes porteront cet appel en conservant leur autonomie, critique et constructive, et travailleront à un cadre collectif de campagne élargi afin d’oeuvrer à la construction d’un rassemblement le plus large possible. OPTION 2 : les communistes décident de présenter une candidature issue de leurs rangs, considérant qu’elle est le moyen de porter dans le débat nos propositions et notre démarche de rassemblement. Des camarades sont disponibles. Cette candidature pourrait, si la situation l’exige, sur la base d’un accord politique et après consultation des adhérent-e-s, se retirer au profit d’une candidature commune d’alternative à l’austérité telle que nous le proposons. Si cette option est retenue, le Conseil national soumettra le choix d’une candidature à la ratification des communistes. Un pacte d’engagements

Pour construire la politique et le rassemblement dont la France a besoin, nous nous adressons à tous les citoyens qui partagent notre ambition, aux syndicalistes, militants associatifs, artistes et intellectuel-le-s, aux forces du Front de gauche, à la France insoumise, aux socialistes qui veulent retrouver le chemin de la gauche, aux écologistes. Nous leur proposons de débattre de ce pacte d’engagements

pour construire le socle d’une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale qui soit formée par les forces de la gauche d’alternative. Nos 7 axes de campagnes sont construits sur la base de L’Humain d’abord, de notre contribution la France en commun, de notre texte de congrès Le temps du commun, du travail de nos groupes parlementaires et de nos élu-e-s locaux, de la grande consultation citoyenne. Pour chacun de ces axes, nous présentons des premières mesures d’un programme de gouvernement qui constituent un socle que nous mettrons en débat dans tout le pays. Du pacte d’engagements à une nouvelle majorité législative

(…) Devant la gravité de la crise politique actuelle, nous appelons les Françaises et les Français à reconsidérer toute l’importance du scrutin législatif. La France a besoin qu’une majorité des député-e-s élu-e-s s’engage à porter pendant cinq ans, au sein de l’Assemblée, des propositions de lois qui répondent aux exigences populaires. « De quel-le député-e de gauche, ai-je besoin dans ma circonscription, pour me défendre, qui connaît mes difficultés, qui m’écoute, m’associe, crée de l›espoir en commun, et agit avec moi ? » Les communistes sont dès maintenant au rendez-vous de ce scrutin, forts du bilan du groupe des députées communistes-Front de gauche (…) Nous désignerons/soutiendrons dans toutes les circonscriptions des candidat-e-s Uni-e-s pour l’humain d’abord qui travailleront au rassemblement des Français-e-s dans cette perspective. Les communistes sont disponibles pour construire un label et un socle commun à toutes ces forces, respectueux de la diversité de ces candidate-s et de leur décision de rattachement politique. Nous travaillerons à des candidatures à parité qui ressemblent à notre société, à l’image du monde du travail, de nos communes, de nos quartiers, dans leur diversité, qui permettent le renouvellement de la représentation nationale et l’émergence de nouvelles pratiques politiques éthiques, citoyennes et transparentes. Un Conseil national, le 14 janvier, validera les candidatures qui auront le soutien du PCF aux législatives et fin janvier nous tiendrons un grand rassemblement avec tous les candidat-e-s devant l’Assemblée nationale : « Contre la monarchie présidentielle, démocratie citoyenne ! ». La conference nationale a adopté : • à 94,29% la résolution • à 55,69% l’option 2 et à 44,31 % l’option 1 À LIRE EN ENTIER SUR :

gironde.pcf.fr/93547

Merci Patron ! La section PCf du Nord libournais propose une soirée projection du film de François Ruffin Merci patron !, le 17 novembre à l’Accordeur, à St Denis de Pile, à partir de 19h, suivie d’un débat.

ÉTATS GÉNÉRAUX LÉGISLATIFS

Rencontres citoyennes 11e circonscription (Blayais, Coutras, Nord Gironde) - Vendredi 25 novembre, 20h30 SAINT SAVIN, Centre culturel - Vendredi 2 décembre, 18h SAINT-DENIS-DE-PILE, Salle des associations - Vendredi 9 décembre, 20h30 SAINT ANDRÉ DE CUBZAC, salle du Mascaret 5e circonscription (Nord médoc, Portes du Médoc) - Vendredi 2 décembre, 18h30 CASTELNAU-MÉDOC, ancienne salle des fêtes PCF BORDEAUX 1RE CIRCONSCRIPTION

Lancement des Etats Généraux

Les communistes de la 1re circonscription (Bordeaux Nord / Le Bouscat / Bruges) ont réuni une quarantaine de personnes le 4 novembre dans la salle de la mairie du Grand Parc. Cette réunion publique s’inscrivait dans le cadre de la campagne des élections législatives ; une échéance qui peut paraître lointaine, mais mener campagne avec les habitants des quartiers nécessite de s’inscrire dans la durée et de s’y prendre tôt. C’était également l’occasion de présenter les résultats de la grande consultation citoyenne. Dans le prolongement de celle-ci, il s’agissait de mettre en débat les propositions du PCF et de co-construire un projet avec les citoyens pour l’ancrer dans la réalité des habitants. Si ce soir-là, c’était le PCF qui en était à l’initiative, les autres organisations de gauche de transformation étaient invitées : des représentants d’Ensemble et de Nouvelle Donne étaient présents. Les difficultés des quartiers (emploi, logement, vivre ensemble) ont fait l’objet de témoignages des participants et si on n’en était pas encore à la phase propositions concrètes, les grands enjeux ressortaient de la plupart des interventions : la nécessité de l’engagement de la jeunesse, la question centrale de l’environnement pour un autre développement, la crise morale et politique, la défense des services publics… Il y a urgence à changer le système et les militants communistes présents dans la salle ont reçu le message d’attente, de la part des habitants, pour l’unité à gauche. Les prochaines réunions se tiendront à Bruges ou au Bouscat dans un mois (12 ou 13 décembre) et à Bacalan fin janvier ou début février. J.J. Bordes

PCF GIRONDE // REPAS FÉDÉRAL Dimanche 27 novembre à 12h, salle de la Marègue à Cenon, sur inscription Les Nouvelles 10 novembre 2016 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ

CHRONIQUE NOUVELLES IDÉES REÇUES par Gérard Loustalet Sens

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Menu à 57 € toasts, apéritif maison soupe de l’océan, 6 huîtres de Marennes foie gras de canard queue de lotte sauce Armoricaine trou de l’Huma, cotillons grenadin de veau, cèpes salade, fromage dessert glacé

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31 DÉC. 16 // 20H

SAINT-SEURIN-SUR-L’ISLE

salle Bonnot, Saint-Seurin-sur-l’Isle Mme GARBISO : 06 21 59 05 66 // 05 57 49 67 76 Mme GERMON : 05 57 49 77 32 M. PASCAULT : 09 79 59 64 74

SOCIÉTÉ DES LECTEURS & LECTRICES DE L’HUMANITÉ DES CANTONS DE COUTRAS & GUITRES l'abus d'alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération

CINÉMA

Tuez-les tous ! L’association Survie Gironde et le collectif Bordeaux Solidarités, dans le cadre de la Semaine de la solidarité internationale propose une projection du film Tuez-les tous !*, vendredi 18 novembre à 20h30, au cinéma Utopia de Bordeaux. Elle sera suivie d’un débat animé par François Graner, auteur du livre Le sabre et la machette consacré au génocide des Tutsi, ayant notamment travaillé sur le rôle et le discours des responsables militaires français, ainsi que sur la question de l’accès aux archives. « Nous avions quinze ans et nous ne comprenions pas que cette histoire était aussi la nôtre. Pourtant c’était un génocide, et il avait lieu sous nos yeux ». Le film Tuez-les tous ! commence par ces mots. Il tisse, dès les premières images, le lien qui nous unit aux massacres commis au Rwanda

d’avril à juillet 1994. En trois mois, plus de 800 000 personnes furent méthodiquement exterminées. Des femmes, des enfants, des hommes, des nouveau-nés, des vieillards… Leur unique crime était d’être nés Tutsi. Les images sont fortes, les témoignages éprouvants, les faits énoncés précis et argumentés. Alors qu’à Kigali la logique du pire se mettait en place, à Paris quelques décideurs politiques et militaires, poursuivant le but de préserver l’influence française en Afrique, impliquaient notre État jusqu’à un effroyable degré de collaboration dans le dernier génocide du vingtième siècle… Les massacres étaient pourtant connus, la logique génocidaire clairement identifiée. En 1994, François Mitterrand terminait son second mandat, Édouard Balladur dirigeait le gouvernement, Alain Juppé était ministre des affaires

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 10 novembre 2016

étrangères… L’histoire du génocide des Tutsi est aussi une histoire française. 22 ans après celui-ci, le voile se lève petit à petit. *Réalisé par Raphaël Glucksmann, David Hazan et Pierre Mezerette (2004).

CINÉ-DÉBAT À CANÉJAN

« Opération Correa » Lundi 14 novembre 2016, à19h, salle du Forum, Canéjan, diffusion de Opération Correa, un documentaire de Pierre Carles (2014) Film (55’) + discussion (30’). Thèmes : Équateur, économie, médias Synopsis : L’Équateur dirigé par un gouvernement de gauche et son président Rafael Correa propose des solutions innovantes à la crise économique, sociale et environnementale. Cette expérience progressiste intéresse visiblement peu les médias audiovisuels français. Intrigués par ce manque de curiosité, Pierre Carles et son équipe se sont retroussés les manches pour réaliser un pre mier épisode de leur enquête sur ce chef de l’État prônant le « socialisme du XXIe siècle ».

À propos de « garde nationale » (I) On connait un des derniers gadgets de Hollande pour essayer d’exister : la mobilisation des « réserves opérationnelles » de l’armée, de la police et de la gendarmerie, complétée par un appel au volontariat de jeunes appâtés par un financement du permis de conduire et 100 euros par mois ! Soit quelques dizaines de milliers de personnes. Avec ça les terroristes n’ont qu’à bien se tenir… Et ils ont osé baptiser cette chose « garde nationale » ! Il faut toute l’inculture journalistique pour donner quelque crédit à cette prétention. La Garde nationale dans l’histoire de la France, c’est tout autre chose que cette pauvre supercherie. La Garde nationale, en son principe, c’est le peuple en armes, notion redoutée par le pouvoir de classe et les dominants et qu’ils ont toujours cherché à neutraliser ou à détourner. Ce n’est pas par hasard que la Garde nationale a été instituée, en juillet 1789, par la création, le 13, de la milice bourgeoise parisienne qui va devenir Garde nationale : cette force est le peuple en armes car elle est exercée par les citoyens eux-mêmes comme garantie de l’expression de la volonté générale. La Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, sera l’éclatante manifestation de l’unité des Gardes nationales fédérées de tout le pays même si, précise Albert Soboul, la Garde ne deviendra vraiment nationale et populaire qu’avec la Commune insurrectionnelle du 10 août 1792 et la victoire des Montagnards (1). La Garde nationale, de 1789 à 1871, est présente dans tous les grands moments de l’histoire de ce pays. Mais, curieusement, les idolâtres du « roman national » à la Fillon l’écartent de leur panthéon. Elle n’a évidemment rien à voir avec les niaiseries sur Charles Martel ou Jeanne d’Arc ! Il y a pire : les historiens eux-mêmes l’ont quasiment ignorée, l’historiographie française, hormis des études locales, s’est scandaleusement désintéressée de ce sujet sans doute gênant. François Furet et Mona Ozouf l’ont ainsi délibérément écartée de leur Dictionnaire critique de la Révolution française au moment du Bicentenaire : l’existence de cette grande force populaire ne cadrait pas avec leur interprétation politico-libérale de la Révolution. À ce jour, il n’existe que TROIS ouvrages synthétiques sur la Garde nationale dans toute l’historiographie française (2). Je soutiens que cet ostracisme, au-delà des considérations méthodologiques, est, consciemment ou non, idéologique. On ne sait par quel bout prendre la Garde nationale en tant que mouvement populaire. Cette histoire est certes compliquée, parfois cahotique. On rappellera seulement ici quelques repères permettant de remettre à sa place la pâle diversion hollandaise. L’organisation de la Garde nationale était locale, chaque commune avait sa Garde nationale. Les Gardes nationales des communes étaient regroupées en bataillons. Dans les communes rurales, les Gardes nationales étaient rassemblées pour constituer des bataillons le plus souvent cantonaux ; dans les villes, les Gardes nationales des différents quartiers formaient plusieurs bataillons. Il y a eu des fluctuations dans une organisation reposant sur deux grands principes que les pouvoirs politiques ont souvent voulu remettre en question : toute la population masculine, de 20 à 60 ans, faisait partie de la Garde nationale ; les officiers et sous-officiers étaient localement ELUS par les gardes nationaux eux-mêmes ! Ce qui fait d’ailleurs que la Garde nationale n’a pas toujours été homogène et qu’elle a été bien entendu traversée par la lutte des classes, les bataillons, en fonction de leur lieu de constitution, étaient d’origines sociales et d’orientations politiques différentes. Ainsi, elle a souvent varié entre les deux grandes missions qu’elle s’était assignées : le maintien de l’ordre d’une part, le « droit à l’insurrection » conquis le 14 juillet 1789 d’autre part (3). (1) Albert Soboul, Précis d’histoire de la Révolution française, Editions sociales, 1962 (2) Louis Girard, La Garde nationale. 1814-1871, Plon, 1964 ; Georges Carrot, La Garde nationale (1789-1871). Une force publique ambiguë, L’Harmattan, 2001 ; Roger Dupuy, La Garde nationale. 1789 -1872, Folio-Histoire, 2006. (3) Roger Dupuy, « La Garde nationale : du déni historiographique à la nécessité d’un nouveau questionnement », dans Serge Bianchi et Roger Dupuy (dir.), La Garde nationale entre nation et peuple en armes, Presse universitaires de Rennes, 2006.


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