Jeudi 24 novembre 2016 - N° 2178 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
T N E R T N E S E T S N I U N U C E M V M A O ! E C » N S G T E A L N P E M M A E EN C E D'ENGAG T C A P «
ACTUALITÉ SAINT PIERRE D’AURILLAC
CONVERGENCES ANTI-AUSTÉRITÉ
Quel avenir pour le système de santé ?
L’Appel des 100 ne désarme pas
Le Mouvement de sauvegarde des services publics sud-gironde accueille Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au SAMU de Seine-Saint Denis. Le mouvement de Sauvegarde, de Promotion et de Démocratisation des Services Publics en Sud-Gironde, organise une réunion publique, mardi 29 novembre, à 20h30, à la salle des fêtes de Saint-Pierre d’Aurillac sur le thème : « Il y a urgence et pas seulement aux urgences ». Le débat sera organisé en présence de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au SAMU de Seine-Saint Denis, porte-parole de l’association des médecins urgentistes, membre de la Direction nationale de la fédération CGT santé et de l’action sociale. Il est le co-auteur avec Bernard Teper de l’ouvrage « Contre les prédateurs de la santé ». « Les urgentistes expriment leur ras le bol depuis de nombreuses années, rappelant Le Mouvement de sauvegarde. Les déserts médicaux s’agrandissent. Des hôpitaux de proximité et des maternités ferment. Il y a une répartition anarchique des médecins sur le territoire. Les hôpitaux manquent de médecins et de personnels soignants. De nombreux lits sont fermés dans les hôpitaux. Les dépassements d’honoraires élevés se généralisent. De nombreuses personnes renoncent à se faire soigner. Quelles sont les causes de ces dysfonctionnements ? Quelles mesures doit-on mettre en place pour y remédier ? »
Ne touchez pas à la halte nautique du Port des Arrocs !
Habitants de Saint-Pierre d’Aurillac, pêcheurs, rêveurs et randonneurs du village et bien au-delà se mobilisent depuis qu’ils ont appris, avec le conseil municipal du 3 novembre, que les Voies navigables de France (VNF) projettent de détruire la halte nautique, suite à un incendie de cheminée. « Il est inconcevable de laisser détruire ce lieu ! », s’indigne une pétition en ligne qui avait recueilli 320 signatures en début de semaine et 77 commentaires de soutien. Le texte rappelle que les collectivités territoriales s’engagent à créer une voie verte reliant Castets-en-Dorthe à Saint-Macaire, que ce lieu fait parti du patrimoine vert et fluvial que valorisent les offices de tourisme. « C’est un endroit magique », affirme Francis Lacroix, président de l’association les Gavès, auteur de la pétition. « Il est très prisé des promeneurs ou des cyclotouristes. Aux beaux jours, les gens s’y retrouvent pour des barbecues en famille, qu’ils concoctent dans la cheminée. Les jeunes viennent y passer des soirées entre copains. C’est notre patrimoine commun. » Averti par la mairie de l’incendie et des dégâts occasionnés, VNF propose aux élus de raser plutôt que de rénover, ce à quoi le conseil municipal du village a opposé un non catégorique.
Lancé le 1er mai par une centaine de personnalités universitaires, syndicalistes, militant(e)s associatif(ve) s, de la Culture, de citoyen(ne)s engagé(e)s ou non dans un parti politique, l’Appel des 100 vise à « favoriser l’irruption citoyenne pour construire l’alternative » et « transformer la société ». Réunis en Convention Nationale le 12 novembre à Montreuil, ses animateurs ont conclu leurs travaux par une feuille de route comprenant notamment : • la mise en forme d’une plateforme articulant mesures d’urgence et orientations de moyen terme. Ce document a vocation à débattre avec les candidats potentiels ou déclarés, les courants politiques, les syndicalistes, les universitaires ou le monde de la culture, • la multiplication de réunions en province, la formation de nouveaux collectifs autour de l’alternative unitaire à construire, • la tenue de nouvelles rencontres nationales pour faire le point collectivement. Ce mercredi soir 16 novembre, à
l’Athénée municipal de Bordeaux, près de 70 citoyens et militants de différentes organisations politiques et syndicales locales ont répondu présents à la réunion publique organisée par le collectif local d’animation de l’Appel des 100. Au menu, le compte rendu, par Marie-Christine Vergiat, députée européenne GUE/GVN, de la Convention nationale du 12 novembre et des suites à lui donner. Depuis son lancement, le mouvement a élaboré des propositions qui s’articulent autour de 5 priorités : 1- Répondre à l’urgence sociale 2- Urgences environnementales et économiques 3- Droits et urgences démocratiques pour rendre la parole aux citoyens 4- Pour une nouvelle Union européenne au service de la solidarité entre les peuples 5- Urgences pour un monde de paix et de liberté pour les peuples Ces priorités se déclinent en 50 mesures qui, au regard des échanges dans la salle, présentent peu de point de blocage à un rassemblement majoritaire.
Il y avait quelque chose de stimulant ce soir-là à constater les convergences qui pouvaient exister entre militants d’organisations différentes sur les grandes lignes de leurs programmes respectifs. Du « on n’est pas en mesure de pinailler sur la virgule » à « sur une constituante, il n’y a pas débat » en passant par « l’attente populaire exprimée notamment à propos de la loi El Khomri, nous oblige à proposer un projet commun », le débat rapprochait des militants souvent côte à côte sur le terrain. La France Insoumise, comme la décision prochaine du PCF sur son option pour les élections à venir, ou encore d’Ensemble, ont plané sur les échanges à propos du rassemblement des forces de progrès, ce qui témoignait de l’attente générale pour un travail en commun. Marie-Christine Vergiat conclura par l’appel à multiplier les initiatives locales en considérant que le travail réalisé s’inscrit dans la durée, au-delà des échéances électorales, tout en soulignant qu’il serait « irresponsable » de faire l’impasse sur les scrutins 2017. * www.appeldes100.org
CAF EN GRÈVE
Des salaires tellement bas que des personnels bénéficient de la prime d’activité
Pour trouver la pétition en ligne tapez : « Non à la destruction de la halte nautique au port des arrocs » dans votre moteur de recherche. BORDEAUX
Appel à mobilisation contre le chômage et la précarité Communiqué d’AC! Gironde. « 2016 aura été riche en reculs sociaux et en luttes. D’abord l’échec de la négociation de l’assurance chômage et, bien évidemment, le passage en force de la loi travail, malgré de gigantesques mobilisations. Rien n’y fait : ni les déclarations, ni le chantage du MEDEF, ni les mesurettes, ni les caches misère, le chômage ne recule pas, pire l’UNEDIC annonce d’ores et déjà son augmentation pour 2017. Comment s’étonner quand on sait que la seule politique économique à l’œuvre est basée sur l’aide aux entreprises, sans contrepartie et sans obligations. La réalité c’est : 6,5 millions de chômeurs, 5,7 millions pour les seules catégories A, B et C. On assiste à l’explosion de la catégorie B ce qui montre le développement de la précarité, des petits boulots, des petits contrats, des courtes missions, qui sont trop souvent le lot des femmes. La conséquence c’est des petits salaires, des revenus insuffisants, c’est plus de pauvreté et de misère. MANIFESTONS NOTRE COLÈRE DANS LA RUE LE SAMEDI 3 DÉCEMBRE 2016 À 15H PLACE DE LA VICTOIRE » 2 • Les Nouvelles 24 novembre 2016
Dans le cadre d’une journée nationale d’action spécifique aux Caisses d’Allocations Familiales, l’intersyndicale FO / CGT appelle l’ensemble du personnel de la Caf de la Gironde à la grève ce mardi 22 novembre 2016. Comme nombre de leurs collègues à travers la France, les agents de la Caf de Bordeaux étaient réunis en assemblée générale le 22 novembre de 13h30 à 14h25 sur le parvis de leur administration. L’occasion pour les agents de débattre des moyens d’actions collectifs à mettre en œuvre pour satisfaire leurs revendications
salariales et de conditions de travail. « La cure d’austérité que subissent les Caf depuis de trop nombreuses années, a désormais des impacts profonds sur le personnel et la population, indique les syndicats. Depuis des années, les politiques d’austérité imposant des suppressions de postes et des mutualisations d’activités, ont profondément désorganisé cette Institution. La Caf de la Gironde n’a plus que 8 sites d’accueil (contre 11 auparavant), uniquement accessibles par rendez-vous. Pour résorber les retards de traitement, les fermetures des accueils et le recours aux heures supplémentaires se multiplient. Oui, les Caf perdent des emplois… mais ont recours aux heures supplémentaires! Et
le nombre d’allocataires est en constante augmentation. Les agents subissent des changements incessants de législation qui fragilisent leurs connaissances (modifications réglementaires, nouvelles prestations). Et les salaires sont gelés depuis 7 ans. Les salaires sont tellement bas que beaucoup d’agents bénéficient de la prime d’activité. Les arrêts maladies se multiplient et le mal-être du personnel grandit. » Cette dégradation des conditions de travail se constate en Gironde comme partout en France mais l’expérimentation d’un revenu universel en Gironde, introduit une dose d’incertitude pour le devenir des Caf, de son personnel, et de ses missions.
ACTUALITÉ
Editorial
PRIMAIRES À DROITE
François Fillon récolte les fruits du sarkozysme
En ciblant le cœur de la droite conservatrice et ultralibérale, l’expremier ministre a réussi son pari : réunir son camp, radicalisé par dix ans de discours identitaires et les renoncements du quinquennat Hollande. Le premier tour de dimanche s’est bel et bien transformé en vote antiSarkozy. Dès lors que les sondages ont montré que François Fillon représentait une alternative crédible à Nicolas Sarkozy, beaucoup d’électeurs traditionnels de la droite dure se sont reportés sur l’ancien premier ministre. Ce phénomène a sans nul doute été amplifié par le mécanisme de la primaire, qui pousse les électeurs à voter comme au PMU, en choisissant celui qui enregistre une courbe ascendante dans les sondages, ou, à tout le moins, à abandonner les perdants annoncés pour se reporter sur ceux qui peuvent l’emporter. Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, avec leurs faméliques 2,6 % et 2,4 %, peuvent en témoigner. Mais si 1,8 million de voix se sont portées sur François Fillon, c’est d’abord et surtout parce que son discours colle à de larges pans de l’électorat de la droite. François Fillon a pu compter sur les puissants réseaux constitués lors des manifs contre le mariage pour tous. Il avait d’ailleurs reçu un soutien décisif de Sens commun, début septembre, après avoir annoncé qu’il s’engageait à
réécrire la loi Taubira, notamment en interdisant la filiation établie à l’égard de deux parents du même sexe. Son programme réactionnaire, visant à « redonner une reconnaissance et un statut » aux mères de famille, et son hostilité à l’IVG, « compte tenu de sa foi », a su séduire de larges pans de « l’électorat » catholique… Combien d’anciens électeurs de Nicolas Sarkozy ont-ils été séduits par le discours ultralibéral de celui qui vante les bienfaits de la politique de Thatcher en Grande-Bretagne ? Combien de petits patrons et de commerçants sont tombés sous le charme du discours à la Tea Party anti-fonctionnaires, anti-charges sociales et anti-impôt ? Combien rêvent de voir, comme le promet François Fillon, l’impôt sur les sociétés tomber à 25 % ? Le haut patronat, lui, est séduit par son souhait d’attaquer brutalement la Sécurité sociale, inscrit au programme de l’Institut Montaigne et du Medef. Des positions ultralibérales qui collent aux aspirations du cœur de la droite décomplexée, encouragée par la politique de François Hollande, qui leur aura labouré le terrain avec la loi El Khomri et le CICE… Ironie de l’histoire, Nicolas Sarkozy n’a pas profité dans la primaire des effets du discours sur l’identité nationale et de la peur, venin instillé depuis près de dix ans. Pour Simon Labouret*, interviewé dans l’Humanité, Sarkozy « a fait sa campagne contre Juppé, en mobilisant
un électorat de droite qui trouverait que, au fond, Juppé, c’est un Hollande de droite, trop modéré pour permettre une alternance forte. Et, de l’autre côté, un Juppé qui a fait toute sa campagne comme une alternative à Sarkozy. François Fillon a siphonné ces deux axeslà ; en permettant à ceux qui jugeaient Juppé trop centriste et à ceux qui trouvaient Sarkozy cramé de se retrouver sur sa candidature. Sa promesse, c’est au fond qu’il livrerait, lui, la marchandise libérale promise par Nicolas Sarkozy, que l’on prenne les retraites, les baisses d’impôt, le temps de travail… Et il s’est montré conservateur sur les questions sociétales, avec un registre poutinien même en matière étrangère ». « Quand Juppé et Sarkozy faisaient au fond voter contre l’adversaire désigné, Fillon a pu susciter une adhésion sur son nom et son programme de la part de la droite profonde : les catholiques pratiquants (particulièrement dans l’Ouest et l’Est, les Vosges), les personnes âgées, les catégories aisées (l’Ouest parisien notamment). Ce qui permet à Juppé de résister et de n’être pas complètement laminé, ce sont des zones comme la Seine-Saint-Denis ou l’Est parisien, qui penchent à gauche. Ce moteur-là du vote a disparu pour le second tour. Quand vous avez quatre millions de votants à droite, vous avez une sur-représentation de l’électorat catholique, plus politisé que la moyenne, qui avait envie sans doute aussi de faire payer à Sarkozy ses revirements sur la loi Taubira. Le légitimisme que l’on prête à l’électorat de droite s’est heurté, pour Sarkozy, au problème de duplicité dont on l’accuse : de droite dure dans le discours, pas dans les faits. Il suffit pour s’en convaincre de voir les succès de librairie que sont les ouvrages de Patrick Buisson, d’Éric Zemmour ou de Philippe de Villiers ». Avec l’Humanité du 22 novembre * Auteur d’une thèse, « La rupture de 2007 : changement électoral et dynamiques de réalignement en France ».
PAUVRETÉ
La précarité énergétique en surchauffe Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), près de 12 millions de personnes rencontrent aujourd’hui des difficultés pour payer leur facture de gaz et d’électricité. 6 millions de ménages sont considérés en situation de « précarité énergétique ». En clair, ils consacrent plus de 10 % de leurs revenus à leurs dépenses en énergie dans leur logement ou ils déclarent une sensation de froid liée à un équipement de chauffage défaillant ou une mauvaise isolation. Un million de ces ménages cumulerait les deux situations. « C’est un phénomène croissant, malgré les politiques publiques mises en place », souligne Bruno Lechevin, le président de l’ONPE. Il y a deux ans, dans son précédent bilan, l’organisme avait dénombré 5,1 millions de foyers dans
cette situation, soit environ 11,5 millions de personnes. Une aggravation qui s’explique par plusieurs facteurs, selon l’ONPE : la crise économique qui a rendu certains ménages plus vulnérables, une meilleure mesure du phénomène et, bien sûr, la hausse des prix de l’énergie. Depuis 2008, ces derniers ont bondi de 35 %. Et ce n’est pas fini : la Commission de régulation de l’énergie vient d’annoncer que le tarif qui rémunère le distributeur de courant Enedis (ex-ERDF) augmentera en moyenne de 2,71 % au 1er août 2017. Selon un récent sondage du Médiateur national de l’énergie, un tiers des Français déclarent déjà avoir restreint leur chauffage pour limiter leur facture. Tandis que 8 % des ménages assurent avoir rencontré des difficultés
pour payer certaines factures. Parmi ces précaires énergétiques, les locataires sont surreprésentés, tout comme les personnes seules ou les familles monoparentales, ainsi que les foyers vivant dans des logements anciens ou avec un chauffage collectif. Autre constat dressé par l’ONPE : l’insuffisance des mesures d’aide. La loi sur la transition énergétique, votée en 2015, a instauré un dispositif de « chèque énergie ». Calculé en fonction des revenus, il s’inscrira dans une fourchette comprise entre 48 et 227 euros par an, pour une moyenne de 150 euros. L’observatoire, lui, a calculé que, pour sortir les ménages de leur situation de précarité, la réduction de cette facture énergétique doit être comprise entre 526 et 735 euros par an…
Poussons plus loin le travail de rassemblement vers un front social, politique et citoyen ! Dans un monde et une société délabrés par la logique capitaliste, par les forces favorables à l’ultralibéralisme et au capitalisme financier, par les dirigeants du Parti Socialiste au gouvernement qui ont renoncé à affronter ces forces, comment peut-on être aujourd’hui le plus utile ? Celles et ceux qui se battent quotidiennement pour avoir du travail et une vie meilleure, un logement décent, une qualification, qui défendent leur entreprise et leurs services publics (leur bureau de poste, leur école, leur hôpital, leur université, le code du travail et de la Fonction Publique…) se retrouvent devant une gauche éclatée, incapable jusqu’à aujourd’hui de se rassembler sur des axes de gouvernement en rupture avec les politiques d’austérité, comme ne cesse de le proposer Pierre Laurent depuis de nombreux mois, au nom du PCF. Dans ce contexte, quelle utilité de se compter à l’élection présidentielle ? Quelle utilité de connaître le pourcentage du candidat ou de la candidate de LO, du NPA, du PCF, d’EELV, du PS, du Pardem, de la France Insoumise, d’En Marche, etc, si cela ne contribue pas à favoriser un nouveau cadre de rassemblement à gauche pour les élections législatives et après ? Peut-on laisser sans réponse les annonces de régression sociale cyniques et sans fard lors de la primaire de droite ? Avec un Front National en embuscade ? Doit-on se résigner à l’absence d’un rassemblement à gauche sur des objectifs de rupture avec l’ordre dominant existant ? Parce que l’union reste un combat, j’espère que nous ferons le choix le plus utile aux salariés et aux citoyens cette fin de semaine.
Dominique Belougne membre de l’exécutif du PCF 33
Les Nouvelles 24 novembre 2016 • 3
2017 : POUR UNE MAJORITÉ DE PROGRÈS À partir de jeudi et jusque samedi midi, les militants communistes étaient appelés à se prononcer sur leur choix de candidature pour la présidentielle de 2017. Le débat se poursuivait donc, au plan local comme national, sur les deux options en balance : soit un appel à voter pour Jean-Luc Mélenchon assorti d’une campagne autonome du PCF, soit la désignation d’un candidat communiste qui pourrait se retirer au profit d’une « candidature commune d’alternative à l’austérité ». La conférence nationale du PCF du 5 novembre, qui a posé ces options, propose aussi aux communistes d’entrer en campagne avec un pacte d’engagement pour une nouvelle majorité. Nous en présentons ici l’esprit général et entrons un peu plus en détail pour l’axe 1 qui propose de « prendre le pouvoir sur la finance et partager les richesses », en lien avec l’actualité de la venue en Gironde, mardi prochain, d’Éric et Alain Bocquet pour présenter leur livre Sans domicile Fisc. Nous développerons les autres axes dans nos prochaines éditions.
PRENDRE LE POUVOIR SUR LA FINANCE
La justice fiscale, ça les écorcherait… Le pacte d’engagements mis en débat par le PCF dans le cadre de la campagne législatives de 2017 détaille les propositions qui pourraient être faites pour une autre utilisation des richesses créées. Un inventaire à l’opposé des poncifs et des vieilles recettes servis soirs et matins par les défenseurs d’un système de plus en plus inégalitaire. On critique souvent les médias, ici comme ailleurs. Une fois n’est pas coutume, prenons donc le temps de saluer la rédaction du journal Sud-Ouest qui, il y a quelques jours 1 avait eu la bonne intuition en publiant le débat « Faut-il supprimer l’impôt sur la fortune ? ». À ma gauche (sur la page…), Maël de Calan, conseiller économique d’Alain Juppé qui chante le refrain de l’ISF provoquant une véritable « hémorragie » d’entrepreneurs, d’investisseurs, bref, de talent et étant donc « une des explications au chômage de masse et à la croissance faible en France ». On connaît. À ma droite (idem…), Karine Berger, députée socialiste pour qui, s’il faut maintenir l’ISF, c’est « parce qu’il ne taxe pas les outils de production » et puis que, de toutes façons, supprimer l’ISF, la droite en parle toujours mais ne le fait jamais. Un peu comme le PS avec le droit de vote des résidents étrangers… Opposés donc sur ce sujet, les deux débatteurs auraient cependant pu se retrouver dans l’évènement relaté par Sud-Ouest quelques pages plus loin : la vente aux enchères d’objets au profit de l’institut Bergonié. Financer la lutte contre le cancer grâce à la bonne volonté de « bienfaiteurs » prêts à débourser 10 000 euros pour une bouteille de vin dédicacée par Brad Pitt, 25 000 euros quand c’est Woody Allen qui signe… Pour l’histoire et ses détails, l’Institut Bergonié a longtemps été dirigé par un proche d’Alain Juppé, mais c’était cette fois un fidèle colistier d’Alain Rousset qui menait les enchères… Voilà comment, en
l’absence de justice fiscale véritable, en l’absence de taxation des outils de production, du patrimoine et des profits, ces gens entendent financer la santé, l’éducation, la culture… Voilà pourquoi le pacte d’engagements mis en débat par le PCF débute par la volonté de « prendre le pouvoir sur la finance et partager les richesses ». « Face aux banques qui spéculent, à la fraude fiscale, aux dividendes records alors que les salaires et le pouvoir d’achat se dégradent, prenons le pouvoir sur la finance pour une autre utilisation de l’argent », affirme le document. Et, oui, Mme Karine Berger, M Maël de Calan, l’argent dont nous voulons changer l’utilisation, c’est « l’argent des entreprises (les profits), qui doit être investi pour sécuriser l’emploi, la formation et la création de richesses dans les territoires ; l’argent des banques (le crédit), aujourd’ hui détourné vers les placements financiers, les OPA (ou) les délocalisations, qui doit financer avec de faibles taux d’intérêt (0 % ou moins) les investissements favorables à la sécurisation de l’emploi et au développement maîtrisé des territoires ; mais aussi l’argent public (impôts, cotisations sociales), qui doit servir à un développement tout à fait nouveau des services publics ». Pour les communistes, c’est clair, « il faut cesser de multiplier les aides au patronat dont les effets pervers sont démontrés et tout remettre à plat. Au contraire, l’argent doit être utilisé sélectivement pour inciter les banques et les entreprises à changer l’orientation du crédit et celle des profits. » De la suppression du CICE au doublement de l’ISF (oui, oui…), le pacte d’engagement est une véritable déclaration de guerre à l’argent inutile socialement et un coup de braquet vers la satisfaction des besoins sociaux, classiques et nouveaux. Bref, une toute autre histoire que celle que nous content les spécialistes de la conservation des privilèges acquis… VB. 1 - Sud-Ouest du mercredi 16/11/16
4 • Les Nouvelles 24 novembre 2016
PCF
De la grande consultation citoyenne à un pacte d’engagements communs Les résultats de la grande consultation dessinent des priorités claires : de meilleurs revenus, une action forte pour l’environnement, la fin des discriminations, de meilleurs services publics et un meilleur vivre-ensemble. Pour y répondre, de grandes transformations sont partagées : limiter le pouvoir des actionnaires, arrêter les privatisations, changer la République, promouvoir l’égalité femme-homme, renégocier les traités européens. Pour que ces majorités d’idées pèsent sur les échéances électorales en France comme pour l’avenir, le PCF propose 7 axes d’action et de premières mesures pour un pacte d’engagements communs.
Prendre le pouvoir sur la finance et partager les richesses 1.
Lire ci-contre 2. De la nouvelle République au renouveau de la politique Le système d’alternance entre une droite de plus en plus dure et un PS rallié aux thèses libérales produit du dégoût, du désespoir, jette des milliers de Français-es dans les bras des ennemis de la démocratie ou dans l’abstention. Contre la monarchie présidentielle, démocratie réelle ! Les institutions de la Ve République, le présidentialisme ont avivé la crise de la politique. Les communistes veulent une nouvelle Constitution pour la France, plus d’égalité. Pour que les citoyen-nes puissent reprendre la main, finissons-en avec les pouvoirs exorbitants du président sur les institutions, redonnons la primauté au Parlement et gagnons de nouveaux pouvoirs d’intervention des citoyen-nes, des travailleurs, dans la cité et l’entreprise. Les élections législatives sont l’occasion de se poser ensemble la question : « De quel-le député-e de gauche ai-je besoin dans ma circonscription, qui m’écoute et agit avec moi ? » 3. Investir
pour demain
À l’école comme au travail, dans les politiques culturelles, associatives, sportives, la promotion d’une culture commune de haut niveau doit permettre à chacun de maîtriser sa vie : son travail, ses loisirs, les choix qui engagent son entreprise, son pays et le monde. On vaut mieux que ça ! Nous visons l’éradication progressive du chômage grâce à un nouveau service public permettant
à chaque citoyen-ne d’alterner périodes d’emploi et de formation dans une continuité de revenus et de droits. Alors que les salariés souffrent et que l’emploi, les salaires, sont la première préoccupation de nos concitoyen-nes, menons campagne pour la sécurisation de l’emploi et de la formation tout au long de la vie, soutenons le projet de loi des députés PCF/FdeG. 4. L’égalité
Femmes Hommes maintenant
En faire une grande cause nationale avec des financements publics à la hauteur est une urgence. Lutter pour l’universalité de ces droits passe par une mobilisation contre toutes les régressions, les obscurantismes politiques et/ou religieux. Un bond qualitatif et d’émancipation de la société tout entière Ensemble, mobilisons-nous pour un ministère de plein droit avec un budget dédié. Gagner et garantir l’égalité d’accès aux mandats électoraux, adopter une nouvelle loi pour une parité intégrale, peut permettre aux progressistes de peser. Faire progresser les droits des victimes et la politique de prévention pour en finir avec les violences faites aux femmes, identifier et déconstruire les stéréotypes de genre de la crèche à l’université, garantir l’égalité salariale et d’évolution de carrière, augmenter les retraites pour rattraper les inégalités, créer un service public de la petite enfance : tous ces besoins urgents méritent notre engagement. 5. Une
France protectrice et solidaire.
Une France pacifiste, moteur de coopération entre les peuples, les pays, jette les fondements d’une sécurité mondiale et nationale effective. La grande paix humaine est possible. Dans le prolongement de la Conférence mondiale pour la paix et le progrès et des marches pour la paix, entrons en campagne pour relancer un grand mouvement pacifiste. « Nous sommes tous des migrants ! » Face aux discours de droite et d’extrême-droite qui divisent la société française, la France a besoin d’une politique d’accueil des migrants digne de ce nom, quelle que soit la cause initiale de leur exil. La France n’est « ni blanche, ni chrétienne », elle est une nation d’immigration, une terre d’asile. Contre l’austérité, un service public du XXIe siècle. La question des services publics resurgit comme une réponse structurante d’une société humaine et solidaire. Les luttes se multiplient pour empêcher
la fermeture du bureau de poste, du service hospitalier, de la classe ou la suppression d’une ligne ferroviaire. Entrons en campagne pour stopper la diabolisation de la « dépense publique », et obtenir des avancées concrètes. 6. Produire
autrement et protéger la planète Réchauffement climatique, biodiversité en très grand danger, épuisement des ressources, ce n’est pas l’humanité qui est en cause, mais le mode de production capitaliste. Portons l’ambition, pour la France, l’Europe et le monde, d’un nouveau mode de production, de modèle agricole, fondés sur l’égalité, l’épanouissement humain, la coopération et la solidarité des territoires : une République où les bien communs sont moteur d’un développement humain durable. Stop aux délocalisations ! Un renouveau industriel pour la France Des luttes portent déjà sur les filières ferroviaires et énergétiques. La réponse aux besoins à un juste prix, la lutte contre la précarité énergétique, les enjeux environnementaux et de sécurité nécessitent que la nation se dote d’une nouvelle politique industrielle, par la réappropriation d’un service public de l’énergie. Entrons en campagne sur ces enjeux dans nos territoires, pour faire progresser la maîtrise publique et citoyenne par des nationalisations et de nouvelles avancées de démocratie sociale. 7. À
l’offensive pour changer l’Europe
L’échelle européenne peut être un niveau efficace pour combattre les forces de l’argent organisées mondialement et relever les grands défis mondiaux. À une condition : une refondation du projet européen et de ses outils de coopération. C’est à cela qu’un gouvernement de gauche en France, résolument anti-austérité, devrait œuvrer. Ensemble reconstruisons une Union européenne de peuples libres, souverains et associés, investissant pour le développement commun, la garantie des droits humains fondamentaux, et pour changer le cours de la mondialisation.
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SOCIAL, DÉMOCRATIQUE ET ÉCOLOGIQUE ANNONCE DE BERCY SUR LES SUITES DES « PANAMA PAPERS »
ÉGALITÉ-JUSTICE DANS LE MONDE
Éric Bocquet réagit et rappelle la nécessité de « lever le verrou de Bercy »
Le crime de l’évasion fiscale
Éric Bocquet, au premier plan, et Alain Bocquet en dédicace.
Le ministère de l’Économie a engagé 560 contrôles fiscaux suite aux révélations d’évasion fiscale du printemps dans l’affaire des « Panama Papers ». Eric Bocquet, sénateur communiste auteur avec son frère, Alain Bocquet, député, du livre Sans domicile fisc, réagit aux suites données par Bercy à l’affaire des Panama Papers. Avec la transcription de l’entretien réalisé par Laurence Mauriaucourt pour l’Humanité.fr. « Évidemment, ça ne peut être qu’une bonne nouvelle qu’enfin il y ait des choses faites par rapport aux révélations fracassantes du mois d’avril dernier sur les “Panama papers”. Elles ont été un véritable tsunami à l’échelle planétaire. On a eu des milliers d’infos sur cette pratique et cela avait entrainé la démission du premier ministre de l’Islande, celle d’un ministre de Mariano Rajoy, David Cameron avait dû s’expliquer car le nom de son père avait été cité dans les documents… Ça montrait bien l’ampleur du système à l’échelle de la planète, alors même que ces révélations ne concernent qu’un seul cabinet et qu’un seul paradis fiscal. Je m’étonne quand même que ces mesures engagées par le ministère de l’Économie tombent plus de six mois après les révélations. On peut déplorer, encore une fois, que toutes ces questions, liées à l’évasion et à la fraude fiscale, restent l’apanage de Bercy, au nom du secret fiscal. J’espère que tout cela n’est pas qu’une opération de communication. Dans les préconisations des rapports
de la commission d’enquête que nous avons menée, nous demandions que le Parlement soit associé de manière permanente à la gestion de ces dossiers relatifs à l’évasion fiscale. Ce n’est pas seulement un enjeu budgétaire mais aussi un enjeu de respect de la République et de démocratie. Nous avions proposé la création d’un haut commissariat à la défense des intérêts financiers publics qui permettrait d’associer, au moins, la commission des finances, de l’Assemblée et du Sénat, dans le suivi régulier de ces dossiers liés à l’évasion fiscale. Le Parlement est complètement mis de côté, au nom du secret fiscal, au nom de la confidentialité. À chaque fois, on nous oppose cet argument pour justifier que les parlementaires n’aient pas droit au chapitre sur ces sujets. C’est tout à fait inacceptable et incompréhensible puisque c’est le parlement qui vote les budgets. En France, la fraude fiscale n’est pas un délit
Un autre aspect nous interpelle, Comment cela va être géré ? On va appliquer des pénalités ? Trouver un arrangement, une espèce de transaction et on va solder l’affaire pour tout compte ? Car aujourd’hui la fraude fiscale n’est pas considérée comme un délit et donc il n’y a pas de suites pénales à l’affaire. À l’heure qu’il est, on est toujours dans le dispositif qu’on appelle le “verrou de Bercy”, c’est-àdire que seul le ministre du budget peut engager des poursuites au niveau judiciaire à l’encontre de tel ou tel fraudeur fiscal. C’est une originalité
française. Ça non plus, ce n’est pas bon pour la démocratie. Placer cette question au cœur de la campagne présidentielle
Nous sommes allés dans une quinzaine de départements autour de notre livre, Sans domicile fisc, nous sommes sollicités de partout et nous allons continuer à tourner jusqu’au mois d’avril. Nous ne sommes pas candidat à la présidentielle mais nous voulons que cette question soit au cœur du débat parce que la maîtrise de la finance, c’est essentiel. Nous disons que l’argent, c’est le nerf de la paix. C’est un débat de fond et pour l’instant, aucun des candidats n’en a parlé. Quand ils seront désignés officiellement, nous allons les interpeler pour demander quelles sont leurs propositions concrètes sur ce sujet.
Les auteurs de Sans domicile Fisc seront en Gironde le mardi 29 novembre : - de 11h30 à 14h, ils rencontrent les cheminots à la bibliothèque du CE de la région SNCF de Bordeaux ; - à partir de 18h à Sciences po Bordeaux, en amphi Étienne de la Boétie, ils sont invités par Terra Nova ; - de 20h45 à 22h45, ils sont invités par les l’Association des élus communistes et républicains pour un débat animé par le politologue Jean Petaux, salle de l’Ermitage-Compostelle, 10 rue Bertrand Hauret au Bouscat.
Le pillage est colossal. Partout sur la planète, des dizaines de milliers de milliards d’euros échappent aux services fiscaux. Un véritable vol organisé des caisses des États, de l’argent des peuples. Pour en finir avec ce crime commis au nom de la finance, les parlementaires, Éric et Alain Bocquet appellent, dans un livre réquisitoire, à une grande conférence fiscale mondiale. Fraude pure et simple, montage financier complexe, optimisation, domiciliation des bénéfices, dispositif de blanchiment… particuliers et entreprises rivalisent d’imagination, avec l’aide des banques et des cabinets de conseil, pour dissimuler l’argent. Pour prendre la mesure de ce holdup, à l’ampleur inimaginable, il faut ramener ces chiffres à ceux des budgets des États. Ainsi, rien que pour la France, ce sont quelque 80 milliards d’euros par an de recettes fiscales qui s’évaporent dans les trous noirs de la finance. Un chiffre à mettre en regard des 373 milliards du budget de la France pour 2016 et de son déficit de 73 milliards. Alors que les peuples sont sommés de se serrer la ceinture pour réduire la fameuse dette, on s’aperçoit que celle-ci n’est pas due à des prestations sociales « trop généreuses », à des pensions de retraite trop élevées ou à des étrangers venant « abuser » de notre système… Comme le soulignent le sénateur communiste Éric Bocquet et son frère le député communiste Alain Bocquet dans leur ouvrage Sans domicile fisc, au-delà du vol, « ce racket des peuples est un crime contre la paix, la justice. Y mettre fin est l’objectif premier de tous ceux qui défendent une civilisation où le droit fonde l’égalité entre les hommes ». La succession de scandales et de révélations au cours de la dernière décennie, souvent le fait de lanceurs d’alerte qu’il faut protéger, a fait connaître dans l’opinion publique l’ampleur de cette évasion fiscale. Pourtant, la riposte des États, des organismes internationaux est loin d’être à la hauteur. Si la fraude patentée est dénoncée et commence à être pourchassée, une immense partie de l’argent soutiré aux finances publiques des États « disparaît » par l’utilisation de failles du cadre légal… quand sa disparition n’est pas carrément légale. Comme l’expliquent les Bocquet, « si l’optimisation fiscale
est légale, comme hier l’esclavage et l’apartheid étaient légaux, il faut changer la loi. » Or les législateurs, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale, ne se pressent pas pour changer les lois. D’où la proposition d’une COP fiscale qui amènerait une transparence accrue, comme le demande les ONG, notamment sur le « reporting » financier des activités des multinationales dans tous les pays. Extrait du livre. « Nous proposons un mouvement planétaire, une démarche qui permette d’associer toutes les parties prenantes et de frapper plus fort (…) Ainsi, comme parlementaire, comme citoyens, nous proposons une COP, une conférence des parties, sur l’harmonisation et la justice fiscale, à l’image de celle qui s’est tenue pour le Climat à Paris en décembre 2015. La première, fondatrice, pourrait être organisée dans l’un des pays les plus pauvres de notre planète. Avec 315 dollars de PIB par habitant, le Burundi nous paraît le lieu exemplaire où lancer cette nouvelle dynamique internationale (…). La COP s’organiserait tous les deux ans, sous l’égide des Nations unies, avec tous les États, les gouvernements, les Parlements nationaux, les organisations syndicales, les banques, les institutions financières, les associations et les ONG. Cette COP s’appuierait sur une structure permanente, légère mais combattive ! Elle porterait sur des thèmes aussi vitaux pour l’humanité que le réchauffement climatique et ses conséquences. L’image est unique, le constat sans appel : la finance est la proie d’un réchauffement qui met en jeu la vie, la survie des peuples, le développement de la démocratie, de la justice sur cette planète. La paix, le climat, l’argent sont intimement liés. (…) Mettons-nous autour de la table pour engager ce dialogue mondial et l’adoption de mesures concrètes et contraignantes. Cette COP pourrait étudier la mise en œuvre de l’impôt progressif sur le capital imaginé par l’ économiste Thompas Piketty pour contenir ce qu’il désigne comme « la dynamique explosive des inégalités mondiales » 1. C’est bien d’une nouvelle solidarité mondiale qu’il doit être question. » Avec l’Humanité Dimanche du 6 au 19 octobre 2016
1- Le Capital au XXIe siècle, Éditions du Seuil, 2013.
McDonald’s
ces sociétés dans les paradis fiscaux entre 2008 et 2014.
Electric
Microsoft
Pfizer
IBM
lars
de dollars
de dollars
de dollars
9 milliards 108 milliards 74 milliards 61 milliards
3,7 milliards
La société a enregistré au Luxembourg sa filiale chargée de sa collecte de fonds. Elle n’emploie que 13 salariés. Elle n’a payé que 16 millions d’euros d’impôts sur les 3,7 milliards de recettes transférées depuis l’ensemble des restaurants européens entre 2009 et 2013. Si ces revenus avaient été imposés dans les pays d’origine, McDonald’s aurait payé 1,05 milliard !
d’euros de recettes
Les Nouvelles 24 novembre 2016 • 5
INTERNATIONAL BORDEAUX
CLIMAT
Lettres du monde
Après Trump, la méthode Coué prévaut
Ce week-end à Bordeaux, pour la deuxième année consécutive, l’association Lettres du Monde tiendra l’évènement « Carnet de Voyage » à la Halle des Douves, quartier des Capucins. Une fête pour les mots et les voyages. L’occasion pour Les Nouvelles de revenir sur la situation des journalistes en Turquie où, depuis la tentative de coup d’Etat du 15 juillet, 185 médias ont été fermés et 148 journalistes emprisonnés. Emprisonné des années durant, avant son exil, le poète communiste turc Nazim Hikmet avait écrit l’espoir et le besoin de liberté. En hommage aux journalistes aujourd’hui emprisonnés, nous reproduisons l’un de ses poèmes :
Je suis dans la clarté qui s’avance Mes mains sont toutes pleines de désir, le monde est beau. Mes yeux ne se lassent pas de regarder les arbres, Les arbres si pleins d’espoir, les arbres si verts. Un sentier ensoleillé s’en va à travers les mûriers. Je suis à la fenêtre de l’infirmerie. Je ne sens pas l’odeur des médicaments. Les œillets ont dû fleurir quelque part. Et voilà, mon amour, et voilà, être captif, là n’est pas la question, La question est de ne pas se rendre…
MARCHÉ DE NOËL
Solidarité avec le peuple palestinien L’association Palestine 33 et le Collectif Al Qarara vous proposent une expo-vente de produits et artisanat palestiniens (poteries, broderies, huile d’olive, documentation…), à la salle des fêtes de St-Pierre d’Aurillac (près de la Poste, parking derrière l’église), le mercredi 30 novembre, de 14h30 à 19h. Ces associations soutiennent plusieurs ONG dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupées.
POUR LE RESPECT DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE EN TURQUIE
Appel au Président de la République Dans un courrier adressé à François Hollande, le 16 novembre, les syndicats SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, membres de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), dénoncent la situation attentatoire aux libertés publiques en Turquie, pays candidat à intégrer l’Union européenne. Extraits. « L’arrestation par les forces turques de notre confrère Olivier Bertrand, alors qu’il effectuait dans la province de Gaziantep un reportage pour le site “Les Jours”, a mis en relief, une fois de plus, la difficulté à exercer cette profession en Turquie. Sa libération rapide, obtenue sur intervention française, a été un soulagement pour tous. Mais qu’en est-il des journalistes turcs ? » « 185 médias ont été fermés. 148 journalistes sont emprisonnés transformant la Turquie en une prison, la plus grande au monde pour nos confrères. Le jour même où Olivier Bertrand était interpellé, le dirigeant du quotidien d’opposition Cumhuriyet, Akin Atalay, était arrêté, opération qui suivait l’incarcération du rédacteur en chef de ce quotidien et de plusieurs collaborateurs du journal. Par ailleurs, nous déplorons que dans cette situation quelque 3 000 journalistes se trouvent privés d’emploi et des dizaines d’autres contraints à l’exil pour éviter de lourdes condamnations d’une justice aux ordres d’un pouvoir ivre de vengeance contre les journalistes
domino, qui conduirait certains pays à se mettre en retrait du processus dans la foulée du géant américain, aucun, pour l’heure, n’a eu l’air de freiner des quatre fers, relève-t-on par ailleurs. Au contraire, onze nouveaux pays ont ratifié l’accord de Paris pendant la COP22 (110 pays l’avaient déjà fait en amont). Parmi eux, le Japon et l’Australie, acolytes historiques des États-Unis.
Et voilà… - Nazim Hikmet
des médias d’opposition. Par de tels actes la Turquie viole l’Article 10 de la Convention européenne des Droits de l’Homme, garantissant le droit à la liberté d’expression, dont elle est pourtant signataire. » Les syndicats attendent de la France et de l’Europe qu’elles haussent le ton et induisent la Turquie à mettre fin aux rafles contre les journalistes turcs et kurdes ; à libérer ceux actuellement détenus ; à abroger les décrets-lois ordonnant la fermeture et l’expropriation de plus d’une centaine de médias, y compris le quotidien kurde Özgür Gündem et le quotidien d’opinion Cumhuriyet ; à abolir toute forme de censure, de surveillance de masse et de restriction de la liberté d’expression et d’opinion et à la liberté de pensée, de religion ou de croyance ; s’assurer que le droit à liberté d’expression et d’opinion et le droit de réunion pacifique et d’association soient pleinement protégés, et notamment le droit d’être informé par tous les moyens, en ligne et hors ligne, conformément aux dispositions des articles 19, 21 et 22 du PIDCP. Ils demandent à la France d’intervenir auprès du fournisseur Eutelsat pour rétablir la diffusion des chaînes kurdes qui ont été coupées sous pression d’Ankara. « Monsieur le Président, c’est l’honneur de la France de défendre les libertés chaque fois qu’elle peut le faire », concluent les syndicats.
6 • Les Nouvelles 24 novembre 2016
Aucun sursaut politique des États
L’élection d’un climatosceptique à la tête des États-Unis remet en cause la stratégie d’engagement volontaire des États. Jusqu’à la fin de la COP22, on aura tout fait pour se convaincre que ce n’est pas si grave. La 22e conférence des parties sur le climat (COP22) s’est conclue vendredi 18 novembre, à Marrakech, sur un goût aigre. Elle devait être la conférence du passage de la parole aux actes, celle qui attesterait de la bonne volonté des États à réduire fermement leurs émissions de gaz à effet de serre. La chose semble désormais validée : Donald Trump peut, s’il le souhaite, quitter la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) en un an, comme il a juré de le faire durant sa campagne, il peut aussi se contenter de ne rien faire, à commencer par ne pas respecter l’engagement pris par Barack Obama de réduire de 26 % à 28 % les émissions de son pays d’ici
à 2030, dans la mesure toute simple où rien ne l’y oblige. La crainte d’un effet domino
Car c’était là l’idée de l’accord de Paris, débouché d’une stratégie diplomatique construite depuis dix ans : n’imposer aucune contrainte internationale et ne compter que sur le volontarisme des politiques nationales pour impulser le processus global. Comble de l’histoire : cette absence même de contraintes visait à convaincre singulièrement les ÉtatsUnis, qui avaient toujours refusé de ratifier le protocole de Kyoto, d’adhérer à l’accord de Paris. Ils l’ont fait. Mais la nomination d’un climatosceptique à leur tête vient gripper la mécanique que l’on assurait si bien huilée. Secouée, la conférence de Marrakech s’en est fait l’écho, sur le mode « jusqu’ici tout va bien ». L’accord de Paris est « irréversible », ont martelé François Hollande et Ségolène Royal. Alors que l’on redoute un effet
Une forme de pensée positive, qui n’est pourtant pas allée plus loin que les mots. « Il ne suffit pas de faire du Trump-bashing et de tenter de limiter les dégâts, relève Maxime Combes. Il faut que les pays aient un sursaut politique, se saisissent de l’occasion pour devenir de véritables champions du climat sans plus attendre les États-Unis. » Or de ce point de vue, rien n’est venu, ou si peu. Aucun pays industriel, comptant parmi les plus polluants, n’aura, à Marrakech, ne serait-ce qu’amorcé le renforcement des ambitions élaborées l’an dernier à Paris, dont on reconnaît officiellement qu’elles ne suffisent pas à contenir le réchauffement en deçà de 2 °C. Le moteur sera venu des pays les moins émetteurs de CO2, également les plus vulnérables au réchauffement climatique. Quarante-huit d’entre eux ont ainsi adopté l’objectif commun de s’approvisionner à 100 % à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2050, prenant ainsi les devants de l’action climatique. Avec l’article de Marie-Noëlle Bertrand dans l’Humanité du 21/11.
AVEC TRUMP
Quelles relations transatlantiques ?
par Francis Wurtz, dans l’Humanité Dimanche du 17 au 23 novembre Donald Trump a choisi comme marque de fabrique, durant sa campagne, la multiplication de proclamations fracassantes. Deux d’entre elles ont semé un vent de panique parmi les dirigeants européens. La première concerne l’avenir de l’OTAN : cette organisation « obsolète et coûteuse » ne devrait plus, aux dires du « Président-élu », garantir inconditionnellement la protection mutuelle de ses membres. En clair, l’armée américaine ne volerait plus automatiquement au secours d’un autre État de l’Alliance atlantique en cas d’agression par un tiers. La seconde annonce qui a bouleversé l’UE a trait aux accords de libre-échange impliquant les ÉtatsUnis : le futur locataire de la MaisonBlanche envisage, en effet, de rejeter le TAFTA en cours de négociation depuis 2013 entre Washington et Bruxelles. (…) Cette tête-à-queue inattendue constitue-t-elle une bonne nouvelle pour les progressistes ? J’en doute fort. Sur
l’OTAN, gageons que la seule « révolution » à venir soit le fait que le roi du business qui va accéder au pouvoir à Washington fasse monter les enchères pour réussir à vendre plus cher que ses prédécesseurs la « protection » de ses alliés. Il en résulterait une augmentation substantielle des dépenses militaires des États de l’UE, à la fois pour « retenir » à tout prix le protecteur américain et en vue de renforcer le « pilier européen » de ce « club » occidental hérité de la guerre froide. Cette fuite en avant militariste nous éloignerait encore plus de la vision alternative de la sécurité européenne qui nous fait tant défaut : négocier un traité paneuropéen de sécurité avec tous les États du continent, un « Helsinki 2 » en quelque sorte, 40 ans après cette grande Conférence de paix et de coopération, entrée dans l’Histoire des relations internationales comme une référence des rapports à établir entre pays à vision stratégique différente, voire antagonique. (…)
Le cas du TAFTA mérite lui aussi d’être traité avec vigilance et lucidité. Certes, l’impressionnante montée des contestations de ce dangereux projet à travers l’Europe avait déjà compromis son avenir avant l’élection américaine, ce qui reste un précieux acquis. À présent, Trump semble lui avoir asséné le coup de grâce. Alléluia ? Non ! Car, l’opposition de Trump au TAFTA n’est pas du tout la nôtre ! Le vrai programme du futur Président, c’est « America first ! » Loin d’en rabattre sur les ambitions hégémoniques, « l’Amérique d’abord ! » annonce une guerre commerciale et monétaire sans pitié avec le reste du monde, Europe comprise ! Le but de la campagne « Stop TAFTA ! », c’est, à l’opposé, un « développement humain durable », seule alternative à une mondialisation sauvage de plus en plus rejetée par les peuples et dévastatrice pour les biens communs de l’humanité. C’est aussi l’aspiration qu’ont exprimée les innombrables soutiens de Bernie Sanders.
PCF ÉTATS GÉNÉRAUX LÉGISLATIFS
PCF GIRONDE // REPAS FÉDÉRAL
À l’écoute et à la rencontre du peuple de France Par delà les écrans de fumée médiatiques, le peuple de France fait preuve de lucidité, confronté qu’il est à la dure réalité de la logique financière. Ses préoccupations sont très concrètes et liées au vécu : avoir de meilleurs salaires, de meilleurs revenus, améliorer l’environnement, faire cesser les discriminations, avoir un meilleur outil d’éducation nationale et d’accès à la santé, être mieux remboursé, avoir de meilleurs services publics, créer de meilleures conditions du vivre ensemble… En fait, c’est un rejet fondamental des politiques libérales, d’où qu’elles viennent, et une volonté exprimée de mettre en avant l’Humain d’abord ! Les militants communistes, qui sont aussi des citoyennes et des citoyens, partagent ces préoccupations et font des propositions pour y répondre, telles que : prendre le pouvoir sur la finance, investir pour préparer les emplois de demain,
produire autrement en aménageant le territoire, promouvoir l’égalité Femmes / Hommes dès maintenant, reconstruire une sécurité sociale durable, des équipements sociaux de proximité, et pour un monde meilleur : agir pour la Paix et la sortie de l’OTAN, construire une autre Europe basée sur l’Humain, proposer une nouvelle Constitution pour
une VI République démocratique. Construire une majorité d’idées alternatives à l’austérité avec des candidatures de rassemblement utiles à un projet de société solidaire, nécessite de débattre et d’agir. Les communistes invitent à de premières rencontres citoyennes, des états généraux législatifs.
(sur inscription)
Dimanche 27 novembre à 12h, salle de la Marègue à Cenon,
e
en présence de : Eliane Assassi, présidente du groupe Communiste et Républicain au Sénat
PCF MÉRIGNAC
Grand loto Dimanche 4 décembre, 14h30, gymnase Jean-Macé (rue G. Courteline). Boîtes de chocolats, bon d’achats, jambons, volailles, paniers garnis, corbeilles de fruits, vins fins, lots divers. Bourriche - Crêpes - Gâteaux - Boissons
Rencontres citoyennes 11e circonscription (Blayais, Coutras, Nord Gironde) - Vendredi 25 novembre, 20h30, Saint Savin, Centre culturel - Vendredi 2 décembre, 18h, St-Denis-de-Pile, salle des associations - Vendredi 9 décembre, 20h30, St-André-de-Cubzac, salle du Mascaret 5 circonscription (Nord médoc, Portes du Médoc) - Vendredi 2 décembre, 18h30, Castelnau-Médoc, ancienne salle des fêtes e
3e circonscription (Bègles, Villenave, Talence, Bdx) - Vendredi 9 décembre, à Bègles
Souscription Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant) Nom-Prénom ……………………………………………… Adresse …………………………………………………… ……………………………………………………………… Chèque à l’ordre de ADF PCF 33
ASSEMBLÉES DE SECTIONS
Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux
Les dons sont limités à 7 500 € par personne Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables. Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €
Communistes en mouvement Depuis les propositions du Conseil national fin septembre, jusqu’à la conférence nationale du 5 novembre, puis encore jusqu’à la consultation des adhérents-tes fin novembre, les communistes poursuivent leurs efforts démocratiques, dans leur parti et à l’écoute de la population, pour prendre leurs décisions de rassemblement à gauche. (extraits)
Avant la conférence nationale
PCF Jalles Médoc. Les camarades ont débattu de la poursuite de la bataille sur le tram-train BordeauxLacanau « en popularisant ce moyen de transport inévitable à terme, et en poursuivant les points rencontres avec les populations concernées ». Ils travaillent également « à rechercher des informations sur l’avancée du projet du parc Dubourdieu voulu par la mairie et Pichet ». Sur les élections présidentielles et législatives : « Si effectivement les législatives ont une grande importance, l’ensemble des camarades ont émis leurs opinions et les cas de figure selon les résultats des présidentielles. » Les camarades pensent que « devant la gravité de la situation de notre pays », le PCF « perd trop de temps en tergiversations de toutes natures, empêchant la lisibilité de propositions cohérentes ». Evoquant le Front de Gauche, ils pensent que « nous avons réussi à fédérer des citoyens qui certes ne sont pas devenus communistes, mais avec qui nous pouvons faire avancer nos idées » et que « sans candidat comment nous
adresser aux classes populaires, que leur dire ? » Ils ont souligné le bon accueil de la population, des salariés « aux points rencontres, sur les marchés, de la Poste à Safran, Leclerc et les autres… » qui « nous livrent leur désarroi mais ne se retrouvent pas dans notre discours ». Un camarade s’est prononcé pour une candidature communiste, mais « si ce n’est pas possible », rejoindra tous les autres camarades autour de la proposition « soutenir la campagne de Mélenchon ». C’est « la seule solution pour exister » et « ne pas se retrouver responsables d’un 2e tour droite/FN ». Il s’agit « d’aider, de contribuer à la victoire », « seul objectif sensé, par le rassemblement, sans constructions illusoires, sans amour propre déplacé, sans conditions préalables, par respect de l’intérêt général » et les camarades ajoutent : « Fiers d’être communistes ». Après la conférence nationale
PCF Cheminots. 5 nouveaux adhérents ont rejoint la section des cheminots en 2016. Pour David Plagès, secrétaire de la section et nouveau membre du conseil départemental, cela exprime « un besoin des idéaux communistes au sein même de l’entreprise » et cette dynamique permet « d’inviter aux reunions des camarades syndicalistes » qui veulent « s’approprier le fait politique plutôt que de subir les idées et choix de nos ennemis de classe ». À l’issue des débats sur la résolution et le choix d’option pour la présidentielle « l’ensemble de la section s’est réjoui des efforts de rassemblement validés par l’adoption d’une résolution
à la hauteur des enjeux » et il a été souligné « la belle image du PCF » lors de la conférence nationale. À l’image des débats dans tout le parti, « aucune des deux options n’apparaît satisfaisante » et dans la projection des législatives « le cadre de la France insoumise imposé par le candidat Mélenchon ne respecte pas l’ importance du PCF ». Les camarades estiment que « le travail exemplaire des députés du groupe communiste à l’assemblée mérite d’autres égards qu’un revers de main arrogant ». Pour autant, les camarades s’interrogent sur la manière dont serait perçue une candidature communiste « aussi tardive qu’hasardeuse » pour « le rassemblement de tous ceux qui refusent l’austérité ». Ils soulignent que « les majorités se construisent au sens large », tous les citoyens «n’ont pas la même analyse que ceux ayant une politisation avérée. » Dans ce débat sincère « tous les camarades ont confié être dans l’incertitude » mais ils ont aussi affirmé que « nous ne devons pas avoir peur de cet obstacle » car « l’important est ailleurs, dans la construction et le partage du temps du commun ». Avant de se quitter, les communistes cheminots ont calé un calendrier d’initiatives pour poursuivre la construction politique dans l’entreprise : sur l’évasion fiscale en débat avec les frères Bocquet avec leur livre « sans domicile fisc » le 29 novembre à midi, des initiatives le 30 autour du film La sociale au cinéma Utopia, des distributions de tracts à l’entreprise début décembre et un repas fraternel le 14 janvier.
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Les Nouvelles 24 novembre 2016 • 7
CHRONIQUE
CULTURE & SOLIDARITÉ
NOUVELLES IDÉES REÇUES par Gérard Loustalet Sens
Réveillon de la S Sylvestre t
A propos de « garde nationale » (II)
Menu à 57 € toasts, apéritif maison soupe de l’océan, 6 huîtres de Marennes foie gras de canard queue de lotte sauce Armoricaine trou de l’Huma, cotillons grenadin de veau, cèpes salade, fromage dessert glacé
12€
MENU ENFANT - DE 12 ANS
Entre-deux-Mers, Monbazillac, vin rouge, rosé de Provence, champagne, café, soupe à l’oignon
ANIMATION
FLASH MUSIC
31 DÉC. 16 // 20H
SAINT-SEURIN-SUR-L’ISLE
salle Bonnot, Saint-Seurin-sur-l’Isle Mme GARBISO : 06 21 59 05 66 // 05 57 49 67 76 Mme GERMON : 05 57 49 77 32 M. PASCAULT : 09 79 59 64 74
SOCIÉTÉ DES LECTEURS & LECTRICES DE L’HUMANITÉ DES CANTONS DE COUTRAS & GUITRES l'abus d'alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération
9e RENCONTRES DE LA PENSÉE MARXISTE
« Actualités des luttes de classes au 21e siècle » Formes, enjeux et perspectives pour la transformation sociale, dans une visée d’émancipation humaine, mercredi 30 novembre, amphi Manon Cormier, site Montesquieu à Pessac, à la salle de La Machine à Musique Lignerolles, rue du Parlement Ste Catherine, à partir de 18h30, jeudi 1er décembre, amphi Manon Cormier, vendredi 2 décembre, salle C 304, et samedi 3 décembre, salle des Conférences, 15, rue Furtado à Bordeaux. Une des phrases les plus célèbres du Manifeste du Parti Communiste de Marx et Engels est sans nul doute la première : « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de luttes de classes ». 168 ans plus tard, on aurait tendance à mettre cette affirmation au crédit de « l’actuel encore
actif » du Manifeste, pour reprendre l’expression de Daniel Bensaïd. En 2007, Warren Buffett, une des plus grosses fortunes mondiales, n’hésitait pas à surenchérir : « La guerre des classes existe, c’est un fait, mais c’est la mienne, celle des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner. » Ces dernières années ne lui donnent pas complètement tort… Mais si la lutte de classes se poursuit, c’est aussi que « la fin de l’histoire » annoncée est loin d’être arrivée. Avec l’aide d’un marxisme revivifié et de pensées critiques qui constituent un apport indispensable, Espace Marx vous invite à explorer le champ des possibles. Tout le programme sur nbso.fr. Contacts et réservations : Comptetenu du nombre de places limité, il est conseillé de vous inscrire à l’avance auprès de : Vincent Taconet :
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
8 • Les Nouvelles 24 novembre 2016
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ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION Aux termes d’un acte SSP en date du 15/11/2016 il a été constitué une société : Dénomination sociale : KATAPOLA VENTURE Forme : SASU Objet social : Conseil aux entreprises Siège social : 11 rue de Lyon 33000 Bordeaux Durée : 99 ans à compter de son immatriculation au RCS de Bordeaux Capital social : 1 000 € Président : M. Guillaume Ploton, demeurant 11 rue de Lyon 33000 Bordeaux, élu pour une durée indéterminée. Pour avis,
Avis est donné de la constitution de la Société : Dénomination sociale : TERRE AND SUN Sigle : T & S Forme : SASU Objet social : L’étude, le conseil et les réalisations de prestations de service dans les domaines du marketing, de la communication, du management, de l’administration et gestion des ventes Siège social : 41 rue du Professeur Calmette – BP 50145 – 33150 Cenon Durée : 99 ans EXERCICE DU DROIT DE VOTE : Chaque action donne droit à une voix lors des assemblées d’actionnaires. Les actions sont librement négociables Capital social : 5 000 € divisé en 500 actions de 10 € chacune Président : M. Gautier NEUVILLE, demeurant 60 rue Emile Fourcand, 33000 Bordeaux. Immatriculation : RCS de BORDEAUX Pour avis,
Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est l’archevêque de Bordeaux, Jérôme Champion de Cicé, député du clergé, qui a inspiré l’article 12 de la Déclaration du 5 septembre 1789 : « La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée » (Georges Carrot, ouvr. cité, p.104). Cette force, ce sera la Garde nationale créée en réaction à l’emprise des mercenaires royaux. Institution populaire, avec ses contradictions, elle a traversé l’histoire de la France. Lors des Journées de Germinal et Prairial 1795, lorsque les quartiers populaires, le Faubourg Saint-Antoine, le Faubourg Saint-Marceau, menés par les Sans-culottes, se révoltent contre la réaction thermidorienne, la Garde nationale des quartiers de l’est parisien est avec eux pour le pain et la Constitution de 1793. Ils auraient pu l’emporter mais, dupés par une fausse « fraternisation » organisée par la Convention thermidorienne, ils se retirent et seront défaits par la cavalerie de l’armée renforcée par les « bons citoyens » des Gardes nationales des beaux quartiers de l’ouest (Albert Soboul, ouvr. cité, pp.372-373). Tous les pouvoirs autoritaires se défieront de la Garde nationale ; ils n’oseront pas la supprimer mais tenteront souvent de la domestiquer. Napoléon veut l’intégrer à l’Armée impériale. Pendant les Cent-Jours, elle assurera avec succès la protection des places fortes qui lui est confiée face à l’invasion étrangère. Il est vrai que d’autres comportements furent moins glorieux : la Garde nationale bordelaise, elle, a suivi dès 1814 le maire Lynch lequel, quelques mois après avoir juré fidélité à l’Empereur, se rendait le 12 mars au devant les troupes anglaises de Beresford pour leur remettre les clés de la ville. A la Restauration, le Comte d’Artois entre dans Paris en uniforme de garde national, mais, devenu Charles X, il va dissoudre la Garde parisienne et se méfier en permanence de ces villes manufacturières qui, souvent, portent des ouvriers aux postes d’officiers au détriment des patrons. Louis-Philippe affirme que le soutien de la Garde nationale lui est plus précieux que le sacre de Reims, bien que, désorganisée, elle ait peu participé, en juillet 1830, aux Trois Glorieuses. Sous la monarchie de Juillet, la Garde nationale poursuit son histoire : à Lyon, en 1831, contre les Canuts, à peine 500 gardes nationaux sur 15 000 se présentent pour maintenir l’ordre, bien d’autres se retrouvent dans le camp de l’insurrection. En février 1848, la Garde nationale participe à la chute de Louis-Philippe. En juin, les ouvriers qui y ont eux aussi largement contribué se révoltent contre la suppression des Ateliers nationaux et la misère ; ils sont rejoints par les Gardes nationales des quartiers populaires tandis que les Gardes nationales des « bons quartiers » se joignent à l’armée dans la répression. C’est ici sans doute que l’on va trouver le modèle de la pseudo-garde nationale de Hollande : une « Garde mobile » hâtivement constituée pour assurer le sale boulot dont ne voulaient pas les bataillons des quartiers riches et où l’on amalgame jeunes gens désoeuvrés et amers, repris de justice, déserteurs, etc. tout ce lumpenprolétariat dont parlent Marx et Engels dans Les luttes de classes en France attiré par le gain et la violence. Bref une vieille tactique de la bourgeoisie : dresser et organiser une fraction du peuple contre le peuple luimême. Même les « bonnes gens » s’effrayèrent de leur férocité répressive, tortures, exécutions, viols… Une option pour les jeunes des « quartiers » d’aujourd’hui ? Et puis c’est la Commune de 1871. La Garde nationale parisienne a voulu continuer la lutte contre les Prussiens alors que les bourgeois fuyaient, préférant -déjà- « Bismarck plutôt que Blanqui ». Plus de 200 bataillons parisiens se constituent en Fédération de la Garde nationale (bien entendu, les bataillons des beaux quartiers s’enfuient eux aussi) et se dotent d’un Comité central. Le Comité central républicain des vingt arrondissements de Paris et l’Association internationale des travailleurs vont le rejoindre. Les canons de la Garde nationale sont préservés. C’est le début de la Commune. On connait la suite. Dès la reddition du dernier carré des « communards », le 29 mai 1871, Thiers signe l’arrêté qui supprime définitivement la Garde nationale. On ne demande pas de la ressuciter, mais au moins que l’on n’usurpe ni son nom ni son histoire !