Jeudi 22 décembre 2016 - N° 2182 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
ACTUALITÉ BORDEAUX-MÉTROPOLE
GENS DU VOYAGE
Rendre la ville compatible avec les profits
Le PLU dans l’impasse sur la troisième aire
En charge de l’économie à Bordeaux-Métropole, Virginie Calmels a présenté lors du dernier conseil sa « feuille de route » visant à la création de 100 000 emplois sur l’agglomération, ainsi que le volet métropolitain du schéma régional de développement économique (SRDEII). Des orientations que l’élue-dirigeante du MEDEF a voulu inscrire dans un sens : rendre le développement de la ville compatible avec le développement des profits. Voici l’intervention de Jacques Padie sur ce sujet : « Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce rapport ne cache pas sa philosophie. Il est en effet exclusivement construit autour des mots croissance, attractivité, entreprenariat, business. Avec des formules qu’on croirait empruntées au candidat Macron, qui valorisent par exemple la métropolisation boostant miraculeusement la croissance salvatrice, il est donc proposé de tourner l’ensemble de l’action de la Métropole vers la satisfaction des besoins des entreprises. Et ce sont en particulier des grands donneurs d’ordre qui sont visés puisque c’est autour d’eux que sont orientés à la fois les pôles de compétitivité, mais également les opérations d‘intérêt métropolitain. Il y a cependant quelques satisfactions dans ce rapport, comme la reconnaissance de la place du fleuve et du rail dans les potentialités de notre territoire ou comme l’affirmation de la nécessité du rapprochement entre lieux de vie et lieux d’activité. Mais c’est bien maigre car sans grande ambition. Par exemple, puisque les aides directes aux entreprises ne seront consenties par la Métropole qu’à titre d’exception, sur quel bilan de l’action en direction de l’entreprise Ford cette feuille de route s’appuit-elle afin de ne pas reproduire des erreurs passées ? Le nom de cette grande entreprise de l’agglomération n’est même pas cité, pas plus que ne le sont le marché d’intérêt national (MIN), les Chantiers navals de Bordeaux (CNB), la Saft ou, dans un autre domaine, le CHU, premier employeur de la région qui n’est abordé que par le prisme de l’OIM Inno Campus. Pire, ce rapport fait l’impasse sur les 60 000 travailleuses et travailleurs de l’agglomération qui œuvrent dans les différentes administrations qui animent notre territoire. C’est vrai que l‘emploi public n’est pas tout à fait dans la tonalité du moment de votre famille politique, madame la vice-présidente. Il faudrait d’ailleurs, pour être complet, connaître l’impact des suppressions d’emplois prévues par les différents candidats à la présidentielle dans la fonction publique. Polémique mise à part, nos établissements publics participent par leurs actions et leurs expertises à la dynamique du territoire et à la création de richesse utile socialement. Il n’est donc pas normal que cet aspect de l’activité soit absent de cette feuille de route. Enfin, les questions sociales et environnementales sont évidemment traitées à la marge. Ce devrait pourtant être le cœur de l’intervention d’une collectivité locale, de faire que la sacro-sainte croissance soit d’abord liée aux conditions sociales et écologiques de production. Mais c’est, il est vrai, une toute autre philosophie… » LÈGE CAP FERRET
Pas de prime aux malades ! Dans un article de Sud-Ouest (3/12/2016), le maire de Lège Cap Ferret annonçait que « les agents municipaux malades seront moins payés », concernant la prime annuelle de fin d’année. La réaction des syndicats des personnels territoriaux CGT du sud bassin d’Arcachon ne s’est faite attendre. Rappelant les textes de loi, iIs ont demandé l’annulation de la délibération et de l’avis du comité technique paritaire « puisqu’ils ne sont pas en conformité avec la loi ». Celle-ci stipule que « les critères d’attribution et d’évolution des primes » (annuelle ou complément de rémunération ou 13e mois ou de fin d’année) « ne peuvent en aucune façon donner lieu de plein droit à une revalorisation à la convenance de la collectivité territoriale ». De même « la collectvité n’est pas en mesure d’en supprimer le bénéfice pour ses agents ». Souhaitant que le maire réalise « l’illégalité » de sa décision et l’annule « dans l’intérêt des agents », les syndicats se réservent le droit d’obtenir satisfaction pur tous moyens judiciaires à leur disposition. APPEL À MANIFESTER
Vérité et justice sur l’assassinat de trois militantes kurdes Le 9 janvier 2013, aux premières heures de la matinée, au 147 rue Lafayette à Paris, où se trouve le Centre d’information du Kurdistan, ont été retrouvés les corps sans vie de Leyla Saylemez, Fidan Dogan et Sakine Cansiz, militantes kurdes de Turquie. Le Conseil démocratique Kurde en France organise une manifestation le samedi 7 janvier à 11h, gare du Nord, pour exiger la vérité et la justice, enfin. 2 • Les Nouvelles 22 décembre 2016
Le conseil de métropole de ce 16 décembre a validé le nouveau plan local d’urbanisme (PLU) auquel vient maintenant légalement s’intégrer le plan local de l’habitat (PLH) et le plan des déplacements urbains (PDU). Avec ces trois documents, c’est donc le PLU 3.1 qui est adopté, représentant des kilos de réglementation visant à définir la destination des sols quartier par quartier, rue par rue, selon des orientations d’urbanisation longuement débattues. Des débats au cours desquels le groupe des élus-es communistes est souvent revenu ces derniers mois, sur plusieurs aspects : la nécessité de considérer que 35 % de logements sociaux (PLAI et PLUS) est véritablement un plancher ; la volonté de redynamisation économique et notamment industrielle en cœur de ville pour rapprocher lieux de vie et lieux de production ; le souci de réaliser l’objectif d’un maintien et de la valorisation des 50 000 hectares pour la nature, c’est-à-dire la moitié de la surface de l’agglomération ; l’insistance pour que Bordeaux-Métropole pense un nouveau mode de transport des marchandises, en utilisant enfin le fleuve et le rail. Après plus de deux années de concertation, ces aspects ont été pris en compte et le document final donne des orientations à partir desquelles on peut s’appuyer. Sur le volet logement par exemple, le comité régional pour l’habitat et de l’hébergement à qui le PLU a été soumis pour observations,
a relevé que l’objectif de production de 3 000 logements sociaux sur les 7 500 programmés chaque année était insuffisant au regard des besoins sociaux. Comme l’avait affiché le groupe des élus-es communistes, le comité régional estime qu’il faut tendre vers 50% de logements sociaux dans cette production, soit près de 3 500 logements sociaux par an. Ce que la majorité du conseil métropolitain a refusé, estimant que l’objectif de 40 % (3 000 logements/an) était déjà « très ambitieux » et qu’il fallait le concevoir « comme un plancher ». On attend avec impatience le maire qui entendra le dépasser… Mais c’est sur une autre observation du comité régional de l’habitat que les débats ont été plus vifs ce 16 décembre. Constatant l’absence d’une troisième aire de grand passage pour les gens du voyage sur l’agglomération, le comité régional et surtout le Préfet d’Aquitaine ont estimé que ce projet de PLU n’était pas en conformité avec le schéma départemental d’accueil des gens du voyage. « Avec le maire de Lormont, Jean Touzeau, nous avons consulté les 28 maires de la Métropole, a expliqué Alain Juppé en séance. Une douzaine de terrains on été identifiés comme susceptibles d’accueillir une troisième aire après celle de Bordeaux-Tourville et celle de Mérignac. Mais aucun maire n’a donné son accord. Nous sommes donc dans une situation de blocage. » Etant donnée la réserve émise par le Préfet, le risque était la fragilisation du PLU ce que le président de Bordeaux-Métropole a
voulu éviter en inscrivant dans le PLU l’étude de trois emplacements, tous situés sur la rive droite, conformément au vœu d’équilibre territorial formulé par le Préfet. « Sur les trois propositions que vous faites, deux ne sont pas acceptables », a rétorqué Max Guichard à Alain Juppé. À Ambarès-et-Lagrave et à Bassens, les terrains proposés sont en effet limitrophes de sites industriels classés SEVESO. Le maire d’Ambarès a fait valoir que sa ville fait déjà beaucoup pour l’intégration de gens du voyage sédentarisés et celui de Bassens a regretté qu’on propose un terrain en plein cœur de l’activité industrialoportuaire. Ils ont donc voté contre le projet de PLU quand, respectueuse des ambitions de celui-ci mais partageant les inquiétudes de son maire, l’élue communiste d’Ambarès, Odile Blein, préférait l’abstention. Reste donc le terrain proposé sur la ville d’Artigues. « Je mettrais toute mon énergie pour que l’aire ne voit pas le jour sur ce terrain », ont répété la maire d’Artigues et celui de Cenon. Ce dernier est concerné puisque le ditterrain héberge aujourd’hui la piscine de sa ville et des terrains de sport. Il a engagé sa vente à un promoteur immobilier, afin de financer une nouvelle piscine cenonaise. Et pour la maire d’Artigues, tout vaudra mieux (elle y envisage une zone d’artisanat) que du logement social ou, pire, des gens du voyage… Adjoint aux sports de la ville de Cenon et donc directement concerné, Max Guichard a assuré : « Je suis sûr que nous pouvons trouver une solution financière pour que la Métropole réponde au besoin pour les gens du voyage, sans que cela n’ampute les équipements publics de notre ville tant nécessaires, notamment pour sa jeunesse. » Bref, une question de moyens et de réponse aux besoins sociaux. C’est maintenant tout l’enjeu de la mise en œuvre de ce PLU 3.1. VB.
ÉLECTIONS TPE
Du 30 décembre au 13 janvier Donnez de la voix ! Le gouvernement a décidé, de manière brutale et unilatérale, de repousser les élections des très petites entreprises (TPE) en prenant prétexte d’un pourvoi en cassation de la CGT qui conteste la présence à ces élections nationales d’un syndicat nationaliste, le Syndicat des Travailleurs Corses (STC). Initialement prévues du 28 novembre au 12 décembre 2016, ce scrutin a été repoussé du 30 décembre au 13 janvier 2017. Dans le cadre de la campagne pour les élections dans les très petites entreprises (TPE), les trois comités régionaux CGT Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes organisaient une conférence de presse, le 19 décembre, à la Bourse du Travail de Bordeaux. Les résultats de cette élection vont donner la représentativité des organisations
syndicales dans les TPE, leur donnant le droit de négocier, de signer des accords dans les branches (conventions collectives) et des éléments de représentation des organisations pour siéger dans les instances paritaires… Lors des dernières élections en 2012, la CGT avait été placée très largement en tête du premier scrutin de représentativité dans les TPE, entreprises de moins de 11 salariés. En région Nouvelle Aquitaine, cela concerne 420 000 salariés-ées dans 150 000 TPE. Au-delà de l’artisanat et du petit commerce, celles-ci sont aussi nombreuses dans le secteur associatif et les professions libérales. Avec le développement des emplois de service, les particuliers employeurs sont considérés comme des TPE et donc également concernés par cette élection. Tous ces salariés qui ne sont représentés nulle part doivent pouvoir y participer.
Alors que la commission nationale des opérations de vote (CNOV) du 16 novembre avait la possibilité de prendre les dispositions pour assurer leur droit d’expression à compter du 28 novembre 2016, comme le calendrier électoral le prévoyait, le ministère du Travail, au mépris de cette instance et de toute démocratie, a pris la décision unilatérale repousser le scrutin au 30 décembre, celui-ci incluant la période des vacances de fin d’année. Cette décision a entraîné la contestation des confédérations CGT, FO, CFE-CGC, CFTC et CFDT devant la justice. Les documents de vote n’ont pas été réédités avec les nouvelles dates et seule une campagne d’affichage, au bon vouloir des communes si les syndicats le réclament, sert de communication. www.tpe.cgt.fr/Informationspratiques-concernant-le-scrutin
ACTUALITÉ
Editorial
UDAF 33
Quand le secteur social craque de toute part
Quand 35 salarié(e)s font grève, que cela ne s’était pas vu depuis dix ans, qu’ils et elles dénoncent des conditions de travail dégradées, la montée des agressions de certains publics vis-à-vis des salariés, que les arrêts de travail se multiplient, comme les licenciements pour inaptitude, que les recours aux Prud’hommes sont nombreux et qu’un audit de la CARSAT pointe les risques psychosociaux, il y a mieux à faire que le mutisme. L’UDAF33 emploie une centaine de salariés sur Bordeaux et Libourne, qui rayonnent sur toute la Gironde.
L’essentiel de l’activité est exercée par des mandataires judiciaires qui ont en charge des personnes vulnérables mises sous tutelle. Le Comité d’Entreprise et le CHSCT ont plusieurs fois alerté sans résultat la Direction et les Administrateurs de l’UDAF 33 sur les signes manifestes d’un malaise social au sein du personnel : 5 000 jours d’arrêts de travail en 3 ans, 5 licenciements pour inaptitude en 2 ans, 3 diagnostics concluant tous à l’existence de risques psycho-sociaux, multiplication des agressions envers les salariés de la part d’usagers excédés. Les salariés se heurtent à un mur
d’indifférence, ce qu’ils ressentent comme du mépris vis-à-vis de revendications légitimes. Ils demandent le rétablissement d’un accueil du public dédié et l’arrêt de l’accueil tournant qui déstabilise les usagers. Ils veulent que soient reconnue la dégradation des conditions de travail, que soit mise en place un accompagnement et des outils pour un retour à un meilleur exercice de la profession, dans le respect des instances représentatives du personnel. Ce jeudi 15 décembre, alors que les salariés et leurs représentants demandaient une entrevue avec leur direction, celle-ci recevait une salariée pour… un licenciement. Mais cette journée de grève a été un succès et les salariés(e) n’entendent pas en rester là. Après l’émoi des fermetures de relais de la CAF, les mouvements sociaux qui se développent dans les EHPAD et les services de Santé, le mouvement d’exaspération atteint l’UDAF 33 et sa centaine de salariés ; un nouvel appel à construire une autre société. Jean-Jacques Bordes
JUSTICE
Lagarde, une coupable sans peine ni regret qui a semble-t-il pesé sur les prises de décision et du ministère de l’Économie, et du tribunal arbitral. Selon que vous soyez puissant ou misérable…
L’ex-ministre de l’Économie a été jugée coupable de « négligences » dans la gestion de l’arbitrage à 400 millions d’euros entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais. La directrice du FMI, elle, est dispensée de peine. Une décision qui scandalise. La Cour de justice de la République (CJR) a reconnu coupable de « négligences », lundi, l’ancienne ministre de l’Économie Christine Lagarde. Dans le cadre de ses fonctions, elle avait autorisé une procédure arbitrale pour résoudre le conflit qui opposait l’homme d’affaires Bernard Tapie et le Crédit lyonnais à propos de la revente d’Adidas : l’État, liquidataire du Crédit lyonnais, avait dû verser plus de 400 millions d’euros à l’ancien patron de l’équipementier sportif, dont 45 au titre du « préjudice moral » ! La directrice du Fonds monétaire international (FMI), rentrée au siège
de New York, selon son avocat Patrick Maisonneuve, pour des « impératifs professionnels », n’a pas entendu la sentence. Un peu gros, après que Lagarde eut voulu émouvoir l’auditoire, vendredi, à propos de ce procès qui mettait fin à « cinq années d’épreuves ». Elle risquait jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende. La dispense de peine qui accompagne la reconnaissance des faits devrait lui rendre les années prochaines plus faciles… Le procureur général de la CJR, Jean-Claude Marin, avait demandé un non-lieu, au nom de la « subtile distinction entre responsabilité pénale et politique ». Tout en minimisant le rôle de l’ancienne ministre du gouvernement Sarkozy-Fillon, qui avait, a-t-il dit, « agi avec l’accord plus ou moins implicite du premier ministre et du président de la République ». Durant la période ciblée, celle où elle occupait Bercy (entre juin 2007 et juin 2011), Bernard Tapie a rencontré 17fois Nicolas Sarkozy, une « coïncidence »
C’est bien une affaire politique qui se jugeait ces dernières semaines, avec un jugement à l’avenant, épargnant l’ancienne ministre, depuis devenue présidente du Fonds monétaire international : la Cour n’a pas voulu, selon le jugement, entacher sa « réputation internationale » ! « Selon que vous soyez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », réagissait à chaud l’adjoint au maire de Paris Ian Brossat, citant La Fontaine sur Twitter. Sur les réseaux sociaux, de nombreux militants de gauche et de citoyens parlent de justice de classe. Une pétition mise en ligne a recueilli 96 000 signatures en 2 jours. Celle-ci met en parallèle cette décision de justice et celle condamnant à 2 mois de prison ferme un jeune sans domicile fixe ayant volé du riz et des pâtes. « Voilà maintenant que les puissant-es seraient dispensé-es de la justice ordinaire, affirme le texte, et surtout de ses sanctions ! Ce jugement est insupportable et génère colère et ressentiment. Il est dangereux pour la paix sociale dans notre pays. » S’adressant au président de la République, au président de l’Assemblée nationale et du Sénat, il exige que Christine Lagarde réponde de ses actes devant un tribunal correctionnel pour que le droit s’applique à l’ancienne ministre de l’Économie « comme il s’applique à n’importe lequel des citoyens ordinaires de ce pays ».
Législatives : c’est maintenant
Depuis des mois, les médias sont déjà à tel point rivés à l’élection présidentielle, ils ont déjà fait tant d’heures d’antenne sur les primaires de la droite et du PS, que des électeurs ont pu croire que l’élection était avancée ! Pourtant l’élection la plus importante, malgré un mode de scrutin toujours injuste, c’est la législative, celle où l’on élit des députés-ées qui font des propositions à l’Assemblée nationale, à partir des questions locales et nationales, qui font et défont des lois. Cette élection aura lieu les 11 et 18 juin 2017. Pour les communistes, c’est une campagne qui commence maintenant, directement liée aux grands enjeux de société. Sur des questions aussi essentielles que l’emploi, la protection sociale, le pouvoir d’achat, les services publics d’éducation, de santé, de logement, de transport, de développement industriel et agricole éco-responsable, d’aménagement du territoire… nous sommes des millions, concernés quotidiennement, à chercher une alternative politique à gauche. Ce n’est pas d’une majorité soumise à un président, quel qu’il soit, dont la France a besoin, mais de représentants-tes du peuple qui respectent le mandat confié par leurs électeurs. Sortir d’un régime présidentiel quasi monarchique est donc l’un des défis à relever avec nos concitoyens. C’est l’une des raisons pour lesquelles les communistes ont appelé à voter pour le candidat J.L. Mélenchon. Dans le paysage politique qui nous est proposé, de Valls à Fillon jusqu’à Le Pen, c’est un terrible recul de société, déjà en cours, qui serait confirmé et renforcé. Dans chaque circonscription, il y aura besoin de candidats communistes et anti-austérité sur lesquels pourra compter la France qui résiste, qui veut contribuer à un avenir de progrès, de liberté, de paix. Comme dans tout le pays, en Gironde, des femmes et des hommes présentés-ées ou soutenus-ues par le PCF porteront cette volonté politique et cet espoir de construire des jours heureux. Une volonté, un espoir à traduire en actes : s’attaquer au pillage de nos ressources et de nos richesses par les grands groupes et les banques qui exilent leurs butins dans les paradis fiscaux : 80 milliards par an de fraude et d’évasion fiscale ! Vous avez payé vos impôts ? Pas eux !
Christine Texier Membre de l’éxécutif du PCF 33
avec l’article de Grégory Marin, l’Humanité, 20/12/2016 Les Nouvelles 22 décembre 2016 • 3
… ASSISES NATIONALES, 18 ET 19 NOV. 2016, MONTREUIL
PCF
Appel citoyen pour les services Contre l’austérité : publics. Et la protection sociale pour un service public du XXIe siècle ! du XXIe siecle les propositions pour la santé et la La Convergence, qui rassemble des collectifs locaux, des associations, des organisations syndicales et des partis politiques, appelle à mener des débats et à construire des convergences entre militant-e-s, usagers, personnels et élu-e-s. Elle est à la fois un outil précieux pour construire et articuler des mobilisations locales et nationales et un lieu de réflexion, un creuset, où peuvent s’élaborer les principes futurs de l’organisation des services publics. Il s’agit de défendre et de proposer : - Défendre, car la politique d’austérité, les multiples avatars des réformes de l’État et les contraintes européennes portent des coups très durs aux services publics en France ; - Proposer, car les besoins et les enjeux actuels appellent à des transformations, à la création de nouveaux services publics et à la reconquête de ceux qui ont été privatisés. Pourquoi ces Assises ?
Les services publics et la protection sociale sont aujourd’hui remis en cause à la fois au niveau national - comme en témoignent la politique suivie par les gouvernements successifs et les débats de la « primaire de la droite et du centre » dont les candidats se disputent pour savoir lequel supprimera le plus de postes de fonctionnaires – et au niveau international à travers les différents projets de traités commerciaux (TISA, CETA, TAFTA…).
Les services publics sont une composante majeure de tout projet de société solidaire, démocratique et écologique hors de la férule du marché. Ces Assises visent donc à élaborer collectivement des propositions pour les services publics qui soient à la hauteur des enjeux du XXIe siècle. Lors du débat sur la Sécurité Sociale, a été soulignée la nécessité de faire entendre des voix convergentes pour sa défense et son développement, sachant que les moyens financiers existent pour répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain.
Sécurité sociale).
Déclaration du 30 novembre 2106
Quelles perspectives ?
Nous souhaitons nous adresser à l’ensemble des citoyen-ne-s qui devront se prononcer, à travers leurs votes au printemps prochain, sur l’avenir des services publics. Au-delà nous voulons rassembler, débatte et agir pour cet objectif notamment en se saisissant du projet de manifeste comme d’un outil à enrichir dans la pratique. Nous voulons conjuguer toutes les initiatives et les actions nécessaires pour faire des services publics un enjeu sociétal et environnemental majeur, les rendre à la fois plus démocratiques, plus articulés sur les besoins des populations et améliorer les conditions de travail de celles et ceux qui les font vivre au quotidien. Ensemble, conjuguons nos efforts pour que renaisse l’espoir d’une société solidaire. Montreuil le 19/11/2016
• LA DROITE VEUT DETRUIRE LES SERVICES PUBLICS PAR UN COUP DE FORCE !
François Fillon a remporté la primaire de la droite avec un programme destructeur pour les services publics : moins 500 000 fonctionnaires, prise en charge des seules maladies longue durée pour la Sécurité sociale… La droite nous refait le coup des fonctionnaires inutiles et coûteux ! Pour donner des services utiles à la population en pâture au privé et aux frais des citoyens ! La fonction publique, au 70e anniversaire de sa création, c’est un statut pour les besoins fondamentaux de la population, assurés de manière démocratique et efficace ! Mais il faut mettre les moyens ! Non aux classes à 35 élèves, non à la suppression des zones d’éducation prioritaire, non au surmenage des personnels hospitaliers toujours plus surchargés ! Le passage aux 39 heures ne réglerait pas le problème et causerait du chômage supplémentaire. • NON A LA SUPPRESSION DE POSTES DANS LA FONCTION PUBLIQUE !
Les services publics, nos biens communs, méritent mieux que le traitement qui leur est infligé. Dans un moment de crise sociale et économique profonde, la question des services publics resurgit au cœur des débats comme une réponse incontournable structurante d’une nouvelle société plus humaine et solidaire. Partout dans nos territoires les luttes se multiplient contre les politiques d’austérité pour empêcher la fermeture du bureau de poste du quartier, la fermeture des services de l’hôpital voisin, de la classe de l’école communale ou la suppression d’une ligne ferroviaire. Mettons un coup d’arrêt à la diabolisation de « la dépense publique » pour obtenir des avancées concrètes pour le service public du XXIe siècle ! • POUR UN MONDE SOLIDAIRE ET FRATERNEL, PLUS DE SERVICES PUBLICS !
Rejoignons l’appel citoyen de conver4 • Les Nouvelles 22 décembre 2016
gence nationale pour les services publics (lire ci-contre) et rassemblonsnous pour un égal accès au service public sur tout le territoire, que l’on habite à la ville ou à la campagne ! C’est une question démocratique de la plus haute importance : répondre aux besoins de la population grâce à une fiscalité plus juste, au lieu de la suppression de l’impôt sur la fortune, en s’attaquant aux profits financiers des grands groupes et à l’évasion fiscale (60 à 80 milliards d’euros par an), grâce à une sécurité sociale reconquise par le peuple. Quelques propositions du Pcf
Un plan de relance des services publics : nous renforcerons le maillage des services publics en particulier dans les territoires suburbains et ruraux. Nous agirons pour leur réimplantation avec une gestion démocratique et participative associant directions, usagers, élus et représentants des personnels. Nous développerons des plans d’investissement pour assurer l’entièreté de leurs missions ce qui implique un plan de formation et de création de postes sous statut et la titularisation des personnels précaires exerçant dans les services publics. Une remise en cause de l’austérité budgétaire pour un nouveau développement des services publics avec l’abandon de la règle des 3 % ; la fin de la baisse des dotations aux collectivités locales et un moratoire sur les fermetures de services publics ; la mobilisation pour de nouvelles recettes. Pour le logement : la création d’un service public national et décentralisé du logement, de l’habitat et de la ville (pôle public financier, pôle public de la construction, agence nationale foncière, outils publics divers). Pour les transports : - La création d’un pôle national des transports publics favorisant le développement des transports collectifs et leur accès par toutes et tous, du transport ferroviaire et fluvial et du transport maritime côtier. - La nationalisation des autoroutes, un moratoire sur les privatisations des ports et aéroports. (Voir dans notre précédente édition
Pour reprendre le pouvoir sur la Finance : la création d’un pôle public bancaire autour de la Caisse des Dépôts et Consignations, de la Banque publique d’investissement, de la Banque postale, des banques mutualistes avec la nationalisation de la BNP Paribas et de la société générale. L’action de ces différentes institutions aurait pour objet de peser sur l’orientation du crédit et de l’épargne dans l’ensemble du système financier. Elle tirerait sa cohérence d’une nouvelle mission au service de la sécurisation de l’emploi et de la création de richesses dans les territoires. Pour promouvoir la paix et en finir avec le chaos : constituer un pôle public des industrie de défense sous l’égide de la Délégation générale de l’Armement. Et sous contrôle du Parlement : fin des privatisations ; nationalisation des entreprises stratégiques ; mobilisation en faveur du « Traité sur le Commerce des Armes » de l’ONU et politique de diversification et de reconversion vers le civil des industries qui s’intensifiera au fur et à mesure des progrès du désarmement multilatéral. Pour l’énergie : la création d’un pôle public de l’énergie afin de mettre la filière à l’abri des logiques financières et d’en améliorer la maîtrise publique et citoyenne, de faire progresser la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Pour l’eau et les déchets : la création d’un service public national déconcentré de l’eau et des déchets pour accompagner les compétences des collectivités dans la création de régies démocratisées ou de sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) de l’eau et de la gestion des déchets. Un grand service public de l’art, de la culture et de l’éducation populaire : - 1 % du PIB réparti entre l’État et les collectivités territoriales consacré à la culture en 5 ans. - Plan de création d’emploi permanent et de sécurisation des parcours de formation et de professionnalisation des artistes et des acteurs culturels, garantie de la pérennité du régime paritaire et solidaire des intermittents du spectacle. - Convocation d’Assises citoyennes, nationales et décentralisées, pour élaborer une loi cadre pour un grand service public national et décentralisé de l’art, de la culture et de l’éducation populaire. - Élaborer une loi-cadre renforçant le service public du sport, définissant les principes de l’action publique et reconnaissant le rôle des collectivités et du mouvement sportif. etc.
… PARLEMENTAIRES COMMUNISTES
Au chevet du service public
Dans les territoires, pour le service public postal
Alors que le nouveau contrat de présence postale devait être signé entre l’État, La Poste et les maires de France, les sénateurs CRC ont imposé au gouvernement une séance de débat sur le sujet, le jeudi 8 décembre. En septembre dernier, Jean-Pierre Bosino, maire communiste de Montataire et sénateur de l’Oise, engageait une procédure judiciaire contre La Poste. Motif : manquement à l’obligation de service public et rétention de courrier. Durant tout le mois d’août, explique l’élu, « pas un seul courrier n’a été distribué sur la commune ». L’action de Jean-Pierre Bosino n’est pas isolée.
Elle participe d’une large mobilisation portée par les élus progressistes, les syndicalistes et les usagers contre la casse organisée du service public postal depuis la privatisation de 2010. Face à l’urgence, les sénateurs du Groupe communiste, républicain et citoyen (CRC) ont d’ailleurs poussé à la tenue d’un débat parlementaire « sur la situation et l’avenir de La Poste ». Il se tenait ce même jour, alors qu’un appel à la grève et à la mobilisation des agents était lancé sur tout le territoire par une large intersyndicale CGT, Unsa et SUD. Marie-Hélène Amiable, Gilles Leproust et Martial Passi, membres du bureau de l’Association des maires de France ont rappelé que La Poste
est une entreprise publique détenue à 100% par l’État qui reste prospère. En dépit de ces bons résultats, La Poste est engagée dans une politique de recul du service public, en réduisant le réseau postal (via les fermetures de bureaux et les réductions d’horaires d’ouverture. « Cette politique “oublie” les missions essentielles qui constituent la raison d’être de cette entreprise publique. Elle entraîne une rupture de l’égalité territoriale et républicaine, et incompréhension et colère de la part des usagers et des agents », ont déclaré les élus. Afin de garantir une meilleure qualité du service public, ils ont proposé de modifier les commissions départementales de présence postale territoriale (CDPPT) : en ouvrant leur composition, et en intégrant des représentants du personnel, ainsi que des représentants de collectifs d’usagers. « Il faut également un changement d’orientation afin que les fonds de péréquation qui servent à financer les agences postales communales (APC) et les relais Poste-commerçant (RP), et donc à favoriser le mouvement de fermeture des bureaux de poste, soit réorientés vers le maintien, le développement et la modernisation des bureaux de poste, dans une optique plus large de réinstallation des services publics sur l’ensemble des territoires. » « En lien avec les mobilisations contre les fermetures de bureau de Poste qui se sont développées dans de nombreuses communes, l’Association des Maires de France avait refusé de signer en l’état ce projet de contrat. Les avancées obtenues nous semblent insuffisantes car elles ne modifient pas fondamentalement la volonté de la Poste de poursuivre dans cette logique. Nous avons donc voté contre ce projet de contrat de présence postale territoriale proposé entre l’État, l’AMF et la Poste car il ne répond pas, en l’état, à nos inquiétudes ainsi qu’à celles des usagers et des salariés. Nous regrettons que la majorité du bureau ait fait un autre choix. »
Contre le racket des usagers et des collectivités
Fin septembre, le groupe CRC au Sénat dénonçait la volonté du gouvernement de vouloir mettre en place un nouveau plan de relance autoroutier alors qu’aucun élément de bilan n’a été présenté sur le premier plan de 2015, pour 3 milliards d’euros financé par les sociétés concessionnaires en échange d’une prolongation de la durée de la concession. Ce plan, à la différence du précédent, ne serait pas financé par les sociétés concessionnaires, mais par les particuliers, par des hausses de 0.3 à 0.4 % des péages, et par les collectivités locales pourtant exsangues par la baisse des dotations. Or, le niveau de rentabilité pour les actionnaires des sociétés concessionnaires reste extrêmement élevé. Ainsi, dans une étude récente, les analystes financiers de la banque suisse UBS soulignent « l’extraordinaire solidité des marges des concessionnaires ». Depuis 2005, Vinci a ainsi reversé plus de 9 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires avec un taux de rentabilité à hauteur de 9 %. La vente des concessions a donc été une opération extrêmement intéressante pour les grandes sociétés du BTP. Les sénateurs du groupe CRC ont dénoncé à plusieurs reprises cette situation qui a conduit à une privatisation du patrimoine autoroutier et de son usage, à la création d’une rente privée sur le dos des usagers et des pouvoirs publics. Pour autant, aujourd’hui, les hausses de tarifs peuvent difficilement être remises en cause car elles ont été gravées dans les contrats de concession en 2005. Les sénateurs du groupe CRC proposent, depuis plusieurs années, la renationalisation des autoroutes, seule manière d’assurer que ce patrimoine financé par l’impôt, soit dégagé des logiques financières et l’outil d’une
imposition indue de nos concitoyens. Ils estiment aujourd’hui que l’État doit reprendre la main et résilier par anticipation les contrats passés avec les sociétés autoroutières pour motif d’intérêt général, comme les contrats de concession le permettent. « Il faut que l’eau redevienne un service public »
Le 19 octobre 2016, le Sénat a débattu sur les conclusions du rapport d’information sur le bilan de l’application de la loi n° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques. Évelyne Didier, Sénatrice de Meurthe-et-Moselle (groupe CRC) est intervenue dans le débat, affirmant que le chemin à parcourir était encore long pour garantir l’accès à l’eau et à l’assainissement de tous et d’assurer une gestion durable de la ressource. « 633 millions de personnes sont privées d’eau potable dans le monde, au moins 1,8 milliard utilisent une source polluée. Plus de 1,7 milliard de personnes vivent dans des bassins où l’utilisation de l’eau est supérieure à la quantité disponible, au détriment des écosystèmes. Chaque jour, 1 000 enfants meurent de maladies que de bonnes conditions d’hygiène suffiraient à prévenir. Le dérèglement climatique crée des nouvelles tensions. » Elle a évoqué les ponctions sur le fonds de roulement des agences de l’eau, le coût trop lourd de la rénovation des réseaux pour les collectivités territoriales. « Il faut que l’eau redevienne un service public », a-t-elle affirmé. Elle a défendu la nécessité de la prévention contre les pollutions d’origine agricole. « Nous devons doper une économie circulaire, avec l’économie de l’eau en son cœur ». Elle a enfin regretté « que les plus démunis n’aient pas été évoqués dans les rapports car il y a en France des gens qui n’ont pas accès à l’eau potable ».
UNE PREMIÈRE EN EUROPE
L’eau slovène n’est plus privatisable Avoir accès à l’eau potable est désormais un droit constitutionnel en Slovénie. Mi-novembre, le Parlement de ce pays alpin de 2 millions d’habitants a ajouté un amendement à la Constitution garantissant que l’eau n’est pas une marchandise. C’est une première en Europe. Le Parlement slovène a inscrit dans sa Constitution le droit à l’eau potable, insistant sur le fait que cette ressource ne peut être privatisée. Adopté à l’unanimité des votants, cet amendement constitutionnel stipule que « chacun a le droit à l’eau potable » et que celle-ci n’est « pas une marchandise ». « L’approvisionnement en eau de la population est assuré par l’État via les collectivités locales, directement et de façon non lucrative », énonce ainsi le texte. « Les
ressources en eau sont un bien public géré par l’État. Elles sont destinées en premier lieu à assurer l’approvisionnement durable en eau potable de la population, et ne sont à ce titre pas une marchandise. » « L’accès à l’eau est un droit élémentaire »
Ce texte est le résultat d’une initiative citoyenne qui a recueilli 51 000 signatures, initiative relayée par le gouvernement de centre gauche. Ce mouvement s’inscrit dans la continuité de l’initiative citoyenne européenne « L’eau, un droit humain », lancée en 2012, qui avait récolté près de 2 millions de signatures. « L’accès à l’eau est un droit élémentaire. On a l’espoir que d’autres pays suivent l’exemple, a commenté David Sanchez, président de
l’association Food and Water Europe. L’enjeu est d’autant plus important, selon ce dernier, qu’avec la crise on a vu, dans un certain nombre de pays européens, des personnes qui n’avaient plus accès à l’eau potable ni à l’assainissement, faute de pouvoir payer leurs factures… » Concrètement, la fourniture et la consommation d’eau sont dorénavant garanties en Slovénie. Le Parlement a dix-huit mois pour adapter la législation. Le pays va devoir modifier plusieurs textes de loi pour que, entre autres, la gestion de l’eau revienne à des régies publiques. L’État récupérera aussi les concessions d’usage de l’eau pour la fabrication de boissons, contrôlées actuellement à 60 % par le privé (en l’occurrence Heineken), lorsqu’elles arriveront à échéance. En faisant entrer le droit à l’eau potable
dans la Constitution, il s’agissait pour le gouvernement slovène d’éloigner les convoitises des multinationales dans un contexte d’inquiétudes quant aux incidences des accords de libreéchange, comme le Ceta, sur sa capacité à contrôler et réglementer ces ressources. Dans ce petit pays, les entreprises étrangères de l’industrie alimentaire achètent en effet des droits d’une grande quantité de ressources locales en eau. Le gouvernement slovène a d’ailleurs exprimé des réserves quant à l’ambiguïté de termes tels qu’« utilisation commerciale d’une source d’eau » dans le Ceta, mais aussi dans la manière dont celui-ci s’appliquerait aux droits d’eau existants et dans la capacité future des gouvernements nationaux à limiter les concessions déjà accordées. Si les Nations unies ont reconnu en 2010 le droit à l’eau potable comme
un droit fondamental, l’Union européenne n’est pas allée aussi loin, concédant seulement, en 2014, que l’eau n’est pas un produit comme les autres. Faire de l’accès à l’eau un droit pour tous les citoyens et l’intégrer dans la législation européenne, tel est l’objectif de l’initiation citoyenne slovène, mais aussi d’ONG et de la Fédération syndicale européenne des services publics. « Notre position de principe, c’est l’exclusion des services publics, dans leur large acception, des traités de libre-échange, insiste Guillaume Durivaux. C’est une lutte acharnée. Mais l’amendement constitutionnel en Slovénie montre que cela peut changer. C’est un signe positif adressé à l’ensemble des populations d’Europe. » avec l’Humanité du 23/11/2016
Les Nouvelles 22 décembre 2016 • 5
INTERNATIONAL HUMANITAIRE
ALEP
Les civils sous les bombes
Terrain de guerre d’un jeu de puissances
Les heurts entre l’armée syrienne, les milices pro-gouvernementales et les groupes de l’opposition armée ont empêché l’évacuation des civils, mercredi 14 décembre, malgré un accord conclu la veille. La nouvelle et les images, les témoignages des civils sous les bombardements incessants ont soulevé une vague d’indignation. À Bordeaux, samedi 17 décembre, un rassemblement « Alep, Syrie : Sauvons l’Humanité ! » en soutien à la population d’Alep et au peuple syrien, à l’initiative de Syrie Démocratie 33 a regroupé plusieurs centaines de personnes, place de la Victoire (notre photo).
La vingtaine de bus affrétés par les autorités étaient restés immobiles dans Alep-Ouest alors que des raids aériens étaient à nouveau conduits sur l’est de la ville. Selon l’ONG Médecins du monde, « environ 100 000 personnes étaient encore piégées sur un territoire de 5 kilomètres carrés ». Selon le régime, des négociations se poursuivraient avec les rebelles. Selon un responsable de l’opposition, le régime souhaitait en échange du départ des rebelles la levée du siège des villages de Foua et Kafraya dans la province d’Idleb, qui sont sous contrôle gouvernemental et qui subissent les bombardements rebelles.
SOUDAN DU SUD
Un génocide couve dans le plus jeune État du monde Indépendant depuis 2011, le pays est entré le week-end dernier dans la quatrième année d’une guerre civile qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts. Aujourd’hui, les tensions entre l’ethnie majoritaire dinka et les autres tribus font craindre un massacre d’une plus grande échelle encore. « Un génocide est un processus. Aujourd’hui, des risques de nettoyage ethnique existent au Soudan du Sud. Tout le monde doit en prendre conscience. » Interrogé par l’Humanité, Adama Dieng, secrétaire général adjoint de l’ONU, tire une fois encore la sonnette d’alarme. Après un allerretour à Djouba en novembre, le Sénégalais évoque une situation déjà apocalyptique. « Dans la région de Yei River State, des villages ont été brûlés, s’émeut l’ancien greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda. Il y a eu des mutilations, l’utilisation de la machette, des cas de viol, des meurtres… Des corps ont été retrouvés dans la rivière. Quant à la région d’Equatoria, à quelques kilomètres de la capitale Djouba, les mouvements de troupes y sont nombreux… » D’un côté, une armée régulière essentiellement dinka, globalement majoritaire dans le pays et inféodée au régime du président Salva Kiir. De l’autre, des milliers de soldats et miliciens de tribus minoritaires proches du chef nuer
Riek Machar, l’ancien vice-président limogé en juillet 2013 et accusé par la présidence d’avoir fomenté un coup d’État en décembre 2013 débouchant sur une guerre civile. La fin de la saison des pluies fait craindre en effet une guerre civile généralisée sur l’ensemble du territoire d’un pays comptant 12 millions d’habitants. Selon certaines estimations de l’ONU et d’ONG internationales, les combats auraient déjà fait entre 50 000 et 100 000 morts parmi les civils, des centaines de milliers de réfugiés et plus de 3 millions de déplacés vivant dans des camps où 70 % des femmes avouent avoir été violées. Le chef rebelle Riek Machar, revenu d’exil, et le président Salva Kiir formaient un gouvernement d’union nationale dans le cadre d’un accord de paix signé en août 2015 à Arusha. Mais de violents affrontements entre leurs troupes faisant de nouveau des centaines de morts, à la fin de l’été, avaient réduit à néant cet effort. Cette crise profonde ne s’explique pas uniquement par une querelle de chefs de tribus. Si l’ethnicisation du conflit est une réalité, les conflits d’intérêts liés à la manne pétrolière dont regorge le pays sont au moins autant facteurs de désunion. À son indépendance, le pays récupère 75 % des ressources pétrolières de l’ancien Soudan. L’économie de guerre a permis à certains d’engranger de juteux bénéfices.
6 • Les Nouvelles 22 décembre 2016
(…) Les civils sont toujours les premières victimes. À Alep-Est, les habitants fuient. Continuent à fuir. Ou trouvent un refuge avec l’armée syrienne. D’autres ont choisi d’embarquer dans des bus qui, avec les combattants, les mèneront dans des zones toujours sous contrôle d’une rébellion. Rien n’est terminé. Les dernières nouvelles parlent encore d’affrontements, de bombardements. (…) La reprise d’Alep par les forces gouvernementales ne signifie pas la fin des affrontements. Si la plupart des districts d’Alep sont revenus dans le giron de Damas, l’un d’entre eux, Cheikh Maksoud, est toujours entre les mains des Kurdes. Un élément important pour ce qu’il convient maintenant d’appeler l’après-Alep. Toute la population d’Alep doit être protégée. Une condition sine qua non qui signifie que, sous l’égide de l’ONU, tout doit être mis en place pour la protection des populations civiles. (…) Au regard des affirmations occidentales concernant la situation politique en Syrie, on peut légitimement se demander si le sort des civils est le véritable enjeu. (…) Conforté par la reprise d’Alep, le gouvernement syrien va-t-il changer sa position ? Il ne doit sa victoire qu’à l’intervention de l’armée russe,
dans le cadre d’un accord bilatéral. L’intervention de Moscou ne doit rien à la défense du peuple russe. Ni à une quelconque guerre froide. Vladimir Poutine ne défend que les intérêts d’une Russie qu’il voudrait impériale, dans le cadre d’une concurrence capitaliste avec l’Union européenne, voire avec les États-Unis. Rien à voir avec la guerre froide. Poutine ne doit au KGB, services de renseignements soviétiques, qu’un savoir-faire et, peut-être, une morgue, mais pas une volonté d’affrontement, d’une vision autre du monde. Pas plus que l’Iran, pays également allié de la Syrie de Bachar Al Assad. Avion de chasse contre avion de chasse. Qui prend position ? Les démocrates décimés bien avant les révoltes du printemps 2011
Dans ce qui pourrait paraître comme un imbroglio, au regard des forces régionales et internationales engagées, l’émotion devient le sceptre brandi. Ruines, maisons détruites, cadavres, témoignages via Skype. L’image, qu’on pensait, enfin, dépouillée de toute manipulation, revient remplacer la réflexion. L’émotion en lieu et place de la politique. Le ministère français
des Affaires étrangères s’y complaît. Et les dernières déclarations des puissances de l’Otan n’aident guère à l’optimisme. Parce qu’en réalité, dans la Syrie d’aujourd’hui, ni les armées ni les armes ne peuvent prétendre défendre ce qui est à l’origine de la révolte syrienne : la justice sociale, la démocratie et la liberté. Ces démocrates, ces communistes et ces laïques ont été décimés bien avant les révoltes du printemps 2011 en Syrie. (…) Les informations en provenance d’Alep sont toujours délicates. Les guerres sont toujours synonymes d’horreurs. Tout ce qui nous parvient de cette ville syrienne est à considérer avec prudence, même si l’on sait le pire toujours possible. On parle d’exactions commises par des éléments proches de l’armée syrienne et « d’allégations à propos de groupes de l’opposition, dont le groupe terroriste Fatah al-Cham (ex-Front al-Nosra) et Ahrar al-Cham, qui empêcheraient des civils de partir, et à propos de combattants de l’opposition qui se mêleraient à la population, augmentant ainsi le risque pour les civils d’être tués ou blessés », selon la commission d’enquête sur la Syrie de l’ONU. Pierre Barbancey, l’Humanité, le 15/12/16
SYRIE
Le choix de militariser la révolte, une responsabilité occidentale Pariant sur un scénario à la libyenne, Washington et ses alliés arabes, turcs et européens ont soutenu les groupes armés, alors qu’il était possible de mettre fin au conflit dès 2012. (…) Il était possible de mettre fin à la crise syrienne au plus tard fin 2012, rapportait The Guardian le 15 septembre 2015, citant l’ex-président finlandais et lauréat du prix Nobel de la paix en 2008, Martti Ahtisaari, aujourd’hui diplomate aux Nations unies. Ce dernier avait fait part au journal britannique d’une proposition russe pour faire partir pacifiquement Bachar Al Assad, afin de mettre fin à une crise qui à cette époque avait coûté la vie à près de 7 500 personnes (contre plus de 300 000 aujourd’hui) et poussé à l’exil 11 000 personnes (plus de 3 millions aujourd’hui). Le représentant russe Vitaly Tchourkine lui avait soumis un plan en trois points : ne pas fournir d’armes à l’opposition syrienne, engager un processus de dialogue entre celle-ci et Assad, et enfin trouver un moyen « élégant » pour le président syrien de s’écarter du pouvoir. Des camps d’entraînement sont mis en place
Ce plan avait été exposé par le diplomate finlandais le 22 février 2012 aux représentants occidentaux (français, américain et britannique) du Conseil de sécurité de l’ONU. « Aucune suite n’a été donnée à cette proposition. (…) »,
En 2012, Washington et ses alliés occidentaux, arabes et turcs croyaient dur comme fer à la répétition d’un scénario libyen où Homs, alors qualifiée de « poumon de la révolution syrienne », devait à l’instar de Benghazi en Libye, servir de point de départ à la conquête de Damas. Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, en était convaincu, tant et si bien qu’il assurait en juillet 2012 qu’« Assad va tomber, simplement c’est une question de temps », et qu’il « ne méritait pas d’être sur la Terre ». Aussi ont-ils poussé à la militarisation de la révolte syrienne, et ce malgré les mises en garde du Comité de coordination nationale pour le changement démocratique (CNDC, fondé en juillet 2011), regroupement des forces syriennes préconisant une issue pacifique et politique à la crise, basée sur un compromis entre tous les protagonistes syriens. Il ne fut pas écouté et on en voit aujourd’hui les tragiques résultats. La Syrie a alors commencé à sombrer dans la violence. La répression se durcissait. Des slogans tels que « Dieu est grand et Bachar est son ennemi » et les appels pour une « zone d’exclusion aérienne » se substituaient aux slogans à contenu démocratique. Les désertions de militaires syriens, médiatisés par la chaîne qatarie Al Djazira, se multipliaient. Une Armée syrienne libre (ASL) est formée dès juillet 2011, suivie par la création du Conseil national syrien (CNS) que Paris s’empresse de reconnaître en 2012, lequel CNS est remplacé courant de la même année par la Coalition nationale syrienne,
dominée par les islamistes. Le sud de la Turquie devient une base arrière pour les insurgés syriens. Des camps d’entraînement sont mis en place, des armes affluent ainsi que des « volontaires européens », arabes, russes, asiatiques, au vu et au su des services secrets occidentaux et turcs qui font mine de ne rien voir. Des groupes instaurent la loi religieuse
L’ASL est très vite dépassée sur le terrain par des groupes islamistes comme l’« État islamique » (EI ou Daech) ou l’Armée de la conquête (Jaish al-Fatah), coalition formée sur les conseils des Saoudiens et des Turcs en 2013, regroupant des forces aussi violentes que Ahrar al-Cham, Front al-Nosra (filiale syrienne d’al-Qaida et qui s’appelle maintenant Fatah al-Cham), Djaich al-islam (armée de l’islam), Jabhat al-Chamia (Front du Levant), ceux-là même qui ont été défaits à Alep et qui contrôlent encore Idlib et sa région… Une coalition présentée alors par ses parrains turcs et arabes comme une alternative sunnite à Daech et acceptable par Washington et ses alliés. Et qui dans les régions que cette coalition contrôle allait très vite instaurer la loi religieuse, imposer le niqab aux femmes et même aux filles dès l’âge de 10 ans. (…) Hassane Zerrouky, l’Humanité, 15/12/2016
PCF PCF BÈGLES
PCF BORDEAUX
Soirée festive et fraternelle
Repas de section
Samedi 21 janvier, salle St Maurice à Bègles 17h30 Débat "Pour une France terre d'accueil et de solidarité" 19h Vœux 2017 des communistes aux Béglais 20h Repas (couscous, fromage, dessert) - Vins bouchés en vente 12€ adultes, 6€ enfants -12ans, 15€ tarif solidaire. Expo - Buvette - Espace enfants
Passer de la Résolution aux actes
Le Parlement européen a adopté le 25 octobre 2016 le rapport portant sur les migrations et les droits de l’Homme, présenté par Marie-Christine Vergiat, députée européenne du Front de gauche, membre de la GUE/NGL. La droite de l’hémicycle l’a jugé trop progressiste.
Dans cette résolution, on trouve notamment la demande d’un « allègement de la dette des pays les plus pauvres » et « des processus de restructuration de la dette souveraine », ainsi que, et c’est une première, « une évaluation de tous les fonds de l’UE utilisés en matière de migration et notamment de l’accord UE/Turquie ». La Commission européenne doit maintenant la mettre en oeuvre.
GIRONDE
L’homage des militants à Fidel Castro Quelques dizaines de militants ont répondu à l’invitation de la fédération et de la section de Bordeaux du PCF pour une soirée d’hommage à Fidel Castro, vendredi 16 décembre.
Après une intervention de Sébastien Laborde, secrétaire départemental, rappelant le parcours et le rôle de Fidel Castro à Cuba et dans le monde, un documentaire réalisé par Vincent
Delbala a été diffusé. Un échange s’en est suivi sur l’actualité et l’avenir de l’île.
Vendredi 27 janvier, salle Pierre-Tachou, à Bordeaux Bacalan Vincent Maurin y présentera les voeux 2017 avec ses camarades bordelais EN VENTE À LA FÉDÉRATION DU PCF
Vincent Maurin : un communiste dans sa ville Pour son troisième livre de la collection « Ma vie, mon œuvre » aux éditions Dossiers d’Aquitaine, Hervé Mathurin, journaliste honoraire de Sud Ouest a choisi de dresser le portrait de Vincent Maurin, militant communiste bordelais, du quartier Bacalan, directeur d’école, ancien conseiller municipal de la ville de Bordeaux. Le livre est disponible à la fédération du PCF (15 rue Furtado à Bordeaux) au tarif de 20 €. BERLIN
Restons unis, humains et solidaires face à la terreur Déclaration du PCF, 20/12/2016. Alors que débutent les congés des fêtes de fin d’année, que les Berlinoises et les Berlinois commencent à se réunir en famille, Berlin a été frappée au cœur d’un marché de Noël, par ce que les autorités allemandes caractérisent à cette heure de « probable acte terroriste », faisant au moins 12 morts et 48 blessés. Le PCF tient à faire connaître sa solidarité et sa peine, aux familles des victimes décédées, aux blessés, aux habitants-es de Berlin et au peuple allemand. Plus que jamais, restons unis, humains et solidaires face à la terreur, à la violence et aux divisions. L’enquête doit suivre son cours (…). Nous mettons en garde contre les instrumentalisations politiciennes et manichéismes médiatiques ciblant déjà l’ensemble des populations réfugiées dans l’explication de ce crime. Ne passons pas à côté des causes profondes du mal qui traverse nos sociétés.
Souscription Mme DOMINIQUE M. Thérese, Castillon La Bataille M. LAMAISON Cyprien, Le Bouscat
Ils ont donné un total de 1 100 € M. JULIAN Christophe, Verac M. ALVAREZ Patrick, Le Bouscat
Les Nouvelles 22 décembre 2016 • 7
CHRONIQUE
CULTURE & SOLIDARITÉ ÉDITIONS SOCIALES
par Jeanne R.M.
De nouveaux arrivés Pour vous donner un avant goût de notre prochaine édition… Les propédeutiques, ce sont les savoirs de base qui permettent d’accéder à d’autres savoirs, ce fut aussi en son temps les classes permettant l’entrée dans l’enseignement supérieur. C’est par ce nom que les Éditions sociales ont désigné leur nouvelle collection, dont le format et les couleurs pourront rappeler aux plus anciens les petits fascicules des Éditions sociales. Cette collection, comme son nom l’indique, a pour but de permettre à un public non averti d’accéder à des œuvres brèves, autour de la pensée de Marx. Cette collection démarre avec deux livres originaux qui ne partent pas du même point de vue mais finalement convergent sur une ambition : faire ce qu’est la pensée de Marx. Le premier est Qu’est-ce que j’entends par Marxisme ?, d’Alain Badiou, un texte que ce dernier a présenté lors d’un séminaire à l’École nationale supérieure. Écrit sous la forme d’une intrigue, d’une enquête, l’auteur nous amène sur ce qu’est pour lui le marxisme. Je vous laisserai découvrir les conclusions de Badiou, mais ce livre court et incisif, tout en brassant beaucoup de catégories et concepts de Marx, nous place au cœur des ques-
tions qui traversent le mouvement communiste. Ce livre est surtout une invitation à la pratique, une « invention de la pensée de cette pratique ». Deuxième petit livre, c’est l’œuvre de deux jeunes philosophes, Florian Gulli et Jean Quétier. Leur idée est de confronter directement le lecteur à des textes de Marx en y apportant des éclairages pour une meilleure compréhension. Le parti pris est de montrer l’actualité brûlante de ces textes, pourtant vieux de plus d’un siècle. La lutte des classes, la Commune de Paris, le communisme, et
TOPONYMIE DU SUD GIRONDE
Ce que les noms de lieux veulent dire ? Dans le cadre des Nuits Atypiques (Festival du Sud Gironde), de ses recherches sur l’occitan et sur le territoire, Patrick Lavaud, directeur de l’association, vient d’écrire un nouveau livre : Toponymie gasconne du Sud Gironde. Ce que les noms de lieux veulent dire, aux Editions Confluences / Les Nuits Atypiques, dans lequel il propose de découvrir la signification de quelques 3 000 noms de lieux situés dans 91 communes du Sud Gironde, au fil de quelques 300 pages illustrées par de nombreuses photographies. Le livre est disponible : - Lors des conférences et dédicaces de l’auteur. - Par correspondance. Merci d’adresser un chèque de 34 € (28 € + 6 € de frais de port en lettre suivie) à l’ordre des Nuits Atypiques à : Nuits Atypiques, BP 20243, 33212 LANGON Cedex. - Dans les librairies, Maisons de la
Presse et certains commerces du territoire. Prochaines conférences « Les noms de lieux du Sud Gironde » Samedi 24 décembre, Cadillac, Maison de la Presse, 9h30-12h30, dédicaces - entrée libre. Mercredi 4 janvier, Arcachon, Université du temps libre, 51 cours Tartas, 10h, en collaboration avec la Société historique et l’Université du temps libre d’Arcachon- entrée libre. Samedi 14 janvier, Marimbault, Salle des fêtes, 15h, entrée libre. Vendredi 20 janvier, St-Michel-deRieufret, Salle des fêtes, 19h, entrée libre. Tourin offert à l’issue de la conférence. Vendredi 27 janvier, Louchats, Salle du conseil municipal, 18h30, entrée libre. Plus de renseignements sur : www.nuitsatypiques.org
bien d’autres sujets sont abordés dans cet ouvrage, volontairement pédagogique. Ils offrent, à la fin de chaque chapitre, la possibilité de creuser la question. Habitués de Marx et novices prendront du plaisir à découvrir ou redécouvrir certains textes, très célèbres, d’autres plus anonymes. Mais ils ont tous le mérite d’obliger le lecteur à s’interroger, à mettre en mouvement sa pensée en lien avec le réel. Une bien belle réussite. Frédéric Mellier
ANNONCES LÉGALES AVIS DE LIQUIDATION C chez vous SARL au capital de 4 500 € Siège social : 190 avenue de La barde 333 Bordeaux Siret : 810731828 RCS Bordeaux Aux termes de l’assemblée générale en date du 01/12/2016 -approuvé les comptes définitifs de liquidation : -déchargé M. INOUBLI Mohamed de son mandat de liquidateur -donné à ce dernier quitus de sa gestion -ont constaté la clôture de la liquidation à compter du jour de la dite assemblée.
8 • Les Nouvelles 22 décembre 2016
C’est une maison bleue, adossée à la colline. Entourée de feuilles d’oliviers et de fleurs d’orangers, à flanc de montagne de Judée, là-bas en méditerranée. Ma mère m’a mise au monde, un soir de solstice d’hiver, au plus froid de la nuit, alors qu’elle cherchait refuge. Les bombes, les tirs d’obus en avaient après ma peau. Je n’étais pas née que déjà ma petite tête était mise à prix. Un prix fort, je devais disparaitre, portant le signe de la misère, de la trahison. On y vient à pied, on ne frappe pas, mon père charpentier l’a construite après ma naissance. Il désirait des murs contre l’injustice, un toit pour notre bonheur familial. Mes parents ne demandaient rien, juste un abri, un jardin sur cette terre qui les avait vus naître eux, leurs frères et soeurs, leurs parents depuis la nuit des temps. Ils se retrouvent ensemble, après des années de route, ils viennent s’assoir autour d’un repas, le pain, le fromage de chèvre baigné dans l’huile de nos arbres. Les amis, les voisins fuient aussi, leur maison n’est plus, sang et ruines pour tout repas. Ma tête d’enfant est toujours une menace, alors ils détruisent tout ce qui m’entoure, tout ceux que j’aime, tout ce qui m’est nécessaire. Pourraient-il m’avoir, m’anéantir définitivement un jour ? Les miens ne peuvent s’y résoudre et lancent pierres et cailloux contre l’envahisseur. L’enfant pauvre contre la royauté déchéante. C’est une maison bleue, accrochée à leur mémoire. Elle m’a élevée, m’a protégée, a bravé les chars et les humiliations. Tous les hivers chacun vient y accrocher son coeur en guirlande lumineuse, ses espoirs en boules scintillantes, une prière d’un monde de justice et de paix. Bébé palestinien je suis, enfant palestinien je serai. Cette terre m’est vitale, c’est mon oxygène, mon énergie, je la chérirai encore et toujours. Peuplée de lumières, en ce jour de Noël aux couleurs d’Aragon. Elle sera dernière, ma maison, à rester debout !
La société est radiée du RCS de Bordeaux Pour avis Le Liquidateur AVIS DE DISSOLUTION C chez vous SARL au capital de 4 500€ Siège social : 190 avenue de la Barde 33300 Bordeaux Siret : 810731828 RCS Bordeaux Aux termes de l’assemblée générale extraordinaire en date du 01/12/2016 les associés ont décidé de la dissolution anticipée de ladite société. La société subsistera pour les besoins de la liquidation jusqu’à la clôture. M. INOUBLI Mohamed demeurant 379 rue Paul Cézanne 33400 Talence est nommé liquidateur. Le siège de la liquidation est fixé au 190 avenue de la Barde 33300 Bordeaux. C’est à cette adresse que la correspondance devra y être adressée et les actes et documents devrons y être notifiés. Pour avis et mention, le Liquidateur AVIS DE CONSTITUTION
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
« C’est une maison bleue »
Il a été décidé de constituer une société dont les caractéristiques sont les suivantes : Dénomination : O’ palais panini Forme : SARL Siège social : 53 rue du Palais Gallien 33000 Bordeaux Objet social : activité petite restauration, sandwicherie Capital : 5 000 € Durée : 99 ans Gérants : Mme FERNANDEZ Candy et M. LAURENT Pierre demeurant au 41 rue Thérsia Cabarrus 33000 Bordeaux La société sera immatriculée au Registre du Commerce de Bordeaux Pour avis,
14€
19€
49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges et
Eva Humana est, Les petites nouvelles de Jeanne R.M Disponible à la fédération de Gironde du PCF 15 rue furtado 33800 BORDEAUX