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Jeudi 5 janvier 2017 - N° 2184 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
Bonne année 2017 de luttes
et de resistance
ACTUALITÉ MEDIATOC
ISTANBUL
La grande forme des milliardaires
Une politique de soutien aux djihadistes qui se retourne contre Erdogan
En pleine trêve des confiseurs le journal les Échos a fait son miel de quelques douces nouvelles, comme celle qu’il clamait jeudi dernier : « la bonne fortune des milliardaires en 2016 ». Pour préciser qu’ils « ont accru leur fortune de 237 milliards de dollars». Et parce qu’il n’y a pas que les bulles de champagne qui donnent le tournis, certains chiffres peuvent aussi rendre malade. Ainsi le quotidien ajoutait que les 500 personnes les plus riches au monde ont chacune empoché l’an passé 474 millions de dollars. S’ajoutant à des sommes forcément déjà colossales Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, les Échos applaudissent encore et indiquent que « la victoire de Trump leur a fait gagner 77 milliards de plus ». Chez les Français figure « dans le top 15 » Bernaud Arnault, fondateur du groupe de luxe LVMH et accessoirement propriétaire… des Échos. Il a « vu sa fortune croître de 7,1 milliards, à 38,9 milliards », devançant de peu Liliane Bettencourt, la patronne de L’Oréal « qui reste la femme la plus riche au monde ». Ouf !
L’Humanité du 02/01/17 POUVOIR D’ACHAT
Nouvelle année sans coup de pouce pour le Smic Début 2017, le Smic horaire passera de 9,67 à 9,76 euros brut, pour atteindre un net mensuel de 1 153 euros. Une « décision lamentable », pour Pierre Laurent, le PCF proposant une augmentation immédiate de 23 % du Smic et d’atteindre 1 700 euros à la fin du prochain quinquennat. « Hier, le gouvernement a refusé, comme il le fait depuis 2013, le moindre coup de pouce au Smic, écrivait Patrick Apel-Muller, dans l’édito de l’Humanité. Il paraît que 1 153 euros par mois, c’est bien suffisant pour un plein temps. La ministre El Khomri a justifié la décision en invoquant des “perspectives qui restent soumises à de nombreux aléas”. Au moins, ces derniers n’affectent-ils pas les dividendes annuels, en hausse de 11 % dans les grandes entreprises. De fastueux Noëls en perspective… »
Déclaration du PCF, le 02 janvier 2017 « Un attentat sanglant a de nouveau frappé Istanbul le 31 décembre 2016. Il a brisé la vie de 39 jeunes de toutes nationalités venus fêter le nouvel an dans une discothèque. On dénombre 65 blessés. Le PCF exprime toutes ses condoléances aux familles des victimes et son soutien aux blessés. Les connivences et l’appui du président R.T. Erdogan aux groupes djihadistes depuis le début du conflit syrien ont contribué à l’importer sur le territoire
turc. Cette politique se retourne contre lui, notamment après les accords entre la Russie, l’Iran et la Turquie puisque l’organisation de l’État islamique revendique aujourd’hui cet attentat. Cet acte terroriste frappe une jeunesse qui entendait braver les menaces obscurantistes. Dans les jours qui l’ont précédé, la Turquie a connu une campagne médiatique orchestrée par les militants et partisans de l’AKP, parti du président Erdogan, dénonçant la participation des citoyens turcs aux fêtes de fin d’année. Rien n’a été épargné à la population : distribution de tracts, mises en scène macabres, agressivité médiatique et prêches dans
les mosquées. Ainsi, à nouveau, R.T. Erdogan a armé le bras des assassins. Par sa politique comme ses déclarations, il persiste à encourager ceux qui sèment la haine et l’intolérance alors que les démocrates et les Kurdes font l’objet d’une répression sans précédent. Personne n’est dupe. Le PCF exprime sa solidarité avec les démocrates et progressistes des peuples de Turquie et plus particulièrement avec le HDP (Parti des peuples de Turquie). Le PCF appelle le gouvernement français et l’Union européenne à cesser toute duplicité avec le pouvoir belliciste et liberticide d’Erdogan. »
FRAIS BANCAIRES
Bonne année les banques !
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Jacqueline Sauvage est libre Condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, elle a été graciée à l’issue de longs mois d’iniquité et d’attentisme. « Tout le monde connaît l’histoire de cette femme qui a certes été condamnée, mais qui a aussi été victime de violences toute sa vie. » C’est avec ces mots que François Hollande présentait, le 28 décembre, Jacqueline Sauvage en annonçant sa libération immédiate. « C’est d’ailleurs justement pour cela que le droit de grâce existe : pour apprécier les situations humaines exceptionnelles », ajoute le président de la République dans son communiqué. C’est la fin d’un long calvaire judiciaire pour cette femme violentée pendant quarante-sept ans par son mari. Une vie de souffrance conjugale à laquelle elle met fin le 10 septembre 2012. Elle est condamnée à deux reprises par la justice pour le meurtre de son mari. Mais, dans l’opinion publique, la justice n’est pas raisonnable de faire subir à Jacqueline Sauvage plus encore qu’elle n’a déjà souffert. La mobilisation s’amplifie rapidement avec plus de 435 000 signatures récoltées, dont de nombreuses personnalités, pour la pétition qui demande la libération de Jacqueline Sauvage. Pour les milliers de personnes qui ont mené cette bataille pour la libération d’une femme devenue le symbole des violences faites à toutes, cette libération est un immense soulagement. « La société française doit à présent faire son examen de conscience, déclare l’association féministe et LGBT les Effronté-e-s à l’annonce présidentielle. Comment les coups de cet homme ont-ils pu envoyer trois fois cette femme aux urgences sans que personne s’en émeuve ? Pourquoi 85 % des femmes battues jugent-elles inutile de porter plainte en France, et s’en abstiennent ? » Et pourtant, il y a urgence en la matière. L’association décompte 118 victimes, assassinées par leurs compagnons ou ex-compagnons, depuis le 1er janvier 2016. PRIMAIRE SOCIALISTE
Le grand écart des projets Manuel Valls et Vincent Peillon ont présenté une première ébauche de leur programme pour la primaire du PS. Les propositions, loin de rejoindre celles de Benoît Hamon et d’Arnaud Montebourg, montrent que le PS recherche autant une boussole politique qu’un candidat pour la présidentielle. Moins de trois semaines avant le premier tour de l’élection (le 22 janvier) et neuf jours avant le premier débat télévisé, les deux candidats sur le tard se sont chacun livrés à un exercice d’équilibriste entre défense du quinquennat Hollande et « droit d’inventer », selon les mots des proches de Manuel Valls… L’un cherchant à s’imposer au « centre de gravité du PS », l’autre à se refaire une virginité politique face à un bilan accablant et déjà sanctionné par les urnes. En campagne depuis des mois, leurs deux principaux concurrents, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, s’efforcent de leur côté de renouer avec le cœur de l’électorat socialiste et tancent sans relâche le bilan de François Hollande. Sur les questions européennes et l’austérité notamment, la fracture idéologique est béante. Peut-on pour autant parler de deux PS irréconciliables ? Au moins sur le papier… avant que chacun se rallie au vainqueur de la primaire. 2 • Les Nouvelles 5 janvier 2017
Opération d’Attac pour sensibiliser l’opinion publique contre l’évasion fiscale des banques
Depuis le 1er janvier, plusieurs banques ont augmenté leurs frais bancaires de 13 % en moyenne. Alors qu’elles engrangent toujours de somptueux bénéfices, ces hausses sont censées compenser la baisse des marges résultant des faibles taux d’intérêt. Et les clients passent à l’essoreuse. Certains établissements n’ont pas lésiné, quitte à doubler leurs tarifs. C’est le cas de La Banque postale qui, désormais, appliquera un tarif de 12 euros par an à ses clients contre 6,20 euros l’an dernier. LCL a, de son côté, décidé d’épargner ses meilleurs clients, les autres payant désormais 2 euros chaque mois, alors que la banque pratiquait jusqu’ici la gratuité. Outre les frais de gestion des comptes, les augmentations concernent également les retraits en dehors des distributeurs de sa banque. Ainsi, pour une personne effectuant cinq retraits par mois, le prix moyen annuel passera de 20,28 euros à 21,20 euros, soit 4,5 % d’augmentation. À la Banque populaire, par exemple, les clients s’acquitteront d’un surcoût de 24,60 euros par an lorsqu’ils retireront du liquide dans un autre établissement, soit une hausse de
23 %. Quant à La Banque postale, le nombre de retraits gratuits par mois à un DAB d’une autre banque passera de 4 à 3. Les cartes à débit immédiat verront également leur prix grimper de 3,35 %. Pour justifier cette nouvelle flambée des frais facturés à leurs clients, les banques ont travaillé leurs arguments. Première cible, la faiblesse des taux d’intérêt qui rogne les marges de la banque de détail. Un argument qui ne tient pas. « Si les taux sont très bas, c’est aussi parce que les banques empruntent elles-mêmes à des taux quasi nuls auprès de la Banque centrale européenne », explique Serge Maître, président de l’Association française des usagers des banques (Afub). D’ailleurs, le rapport Liikanen de la Commission européenne estimait que la part des crédits était de seulement 23 % dans l’actif des banques françaises. L’année qui vient de s’achever a été un cru exceptionnel. Wall Street a affiché sa plus belle performance depuis 2013 en réalisant un bond de 13,42 %. Même résultat à Londres, où la Bourse, malgré le Brexit, avait terminé à son record historique en gagnant 14 % sur l’ensemble de l’année. De telle sorte que dans les banques présentes
sur le secteur des activités de marché, les résultats étaient en nette croissance. Pour faire passer la pilule, les établissements bancaires agitent un autre chiffon. Celui d’une amélioration du service. Mais, selon une étude réalisée par le Comité consultatif du secteur financier -composé à parité de représentants des banques et des organisations de consommateursl’explosion des frais de tenue de compte ne s’est pas accompagnée de nouveaux services. Tout juste les auteurs pointentils une augmentation des charges liées aux systèmes informatiques, avec la hausse de l’usage des canaux bancaires numériques, sur Web et mobile. Reste que, pour les banques, cette tarification est justifiée par les coûts de sécurisation. Or, selon la syndicaliste Valérie Lefebvre-Haussmann, « il n’y a eu par exemple aucune embauche à effectif constant dans les réseaux bancaires en termes de sécurisation des comptes ». Bref, 92 % des Français considèrent que l’augmentation des frais bancaires en 2017 pour compenser la baisse des marges des banques, liées aux faibles taux d’intérêt, n’est pas justifiée. Ils ont raison. avec l’Humanité du 03/01/16
ACTUALITÉ
Editorial
SANOFI
3,5 millions pour abus de précarité
Alors que les contrats précaires flambent ces dernières années chez le géant pharmaceutique, la justice vient de sanctionner Sanofi, qui devra verser des indemnités conséquentes aux salariés et requalifier certains contrats en CDI. Selon la CGT, plus de 130 salariés en CDD de Sanofi ont obtenu gain de cause devant la justice depuis 2014. Parmi eux, 50 ont gagné la requalification de leur contrat en CDI. « Cette décision tombe alors qu’ils sont
pour la plupart encore dans les murs, ils ont eu de la chance », estime JeanLouis Peyren, coordinateur CGT adjoint chez Sanofi. Quatre-vingts autres salariés ont reçu un total de 3,5 millions d’euros d’indemnités ; parmi eux des personnels licenciés au moment de la fermeture du site de Romainville (Seine-Saint-Denis) en 2013. Depuis 2007, la fusion de Sanofi avec Aventis a accéléré la course aux profits du groupe. Si les fermetures de sites se sont accélérées, supprimant des milliers d’emplois au passage, la précarité a également flambé : en juin
2011, ils étaient 781 CDD et 665 intérimaires présents dans le groupe ; cinq ans plus tard, ils sont 1 333 CDD et 960 intérimaires sur un effectif de 24 000 environ. Pourtant, rien qu’en 2015, le laboratoire pharmaceutique a réalisé 4 milliards d’euros de bénéfices nets. En attendant, le traitement d’une quarantaine de dossiers de salariés ou ex-salariés est toujours en cours devant la justice pour tenter de réparer les dommages de cette précarité. L’inspection du travail a relevé 600 infractions au Code du travail. Pour Jean-Louis Peyren, il est plus que temps que le syndicat puisse agir devant les tribunaux, et pas seulement des salariés de manière individuelle. « Nous avions interpellé la ministre du Travail sur la situation de Sanofi pour que les organisations syndicales et les comités d’entreprise puissent attaquer en justice leur entreprise, nous n’avons toujours pas été entendus. » avec l’Humanité du 04/01/17
BORDEAUX CENTRE
La bataille pour la CAF s’élargit en 2017 Comme elle l’avait prévu, la direction de la CAF a bien fait fermer le relais de la rue du Mulet. « Elle l’a fait en ignorant l’expression des 250 citoyennes et citoyens qui ont signé la pétition, en ignorant surtout les besoins sociaux énormes de la population du centre-ville », ont commenté les communistes de Bordeaux centre. Les militants avaient demandé dans un courrier adressé à M. Demilly, directeur de la CAF Gironde, qu’une délégation de signataires soit reçue, ce qui à ce jour n’a pas été fait. Ils y contraient également quelques arguments de la direction de la CAF rendus publics par voie de presse, en rappelant d’abord le manque d’information aux usagers sur la
fermeture définitive du relais de la rue du Mulet. L’ouverture de nouveaux bureaux dans le quartier Belcier, où l’accueil sera avant tout accessible sur rendez-vous, si elle est une bonne chose, « n’exonère pas du besoin de service public en centre-ville », constatent les instigateurs de la pétition. « De plus, ce bureau remplacera aussi les bureaux fermés à Bègles et cours Saint-Louis, c’est à dire 6 guichets fermés pour 4 ouverts à Belcier ». Un courrier a également été adressé au maire de Bordeaux pour lui faire part d’une inquiétude : « on ne peut pas encourager la croissance démographique d’une ville sans s’inquiéter de la présence de services publics en conséquence ». « Cette pétition, ajoute le PCF Bordeaux centre, a néanmoins servi à faire parler de l’importance de ce type de services
publics de proximité dans une ville qui grandit mais où nous aspirons à vivre mieux. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas en rester là. Le besoin d’un relais CAF en ville s’est exprimé de manière trop forte pour qu’on ne le fasse pas entendre. Nous avons donc mis à jour la pétition pour exiger la réouverture d’un point relais de centre-ville. » Les militants ont aussi annoncé qu’ils prendraient l’initiative d’un collectif pour la défense des services publics en centre-ville, avec cette question de la CAF et la question de la Poste en priorités, et sont ouverts « à toutes les idées qui voudront bien se manifester ». Une manière offensive de commencer l’année. CD
CENTRE SOCIO-CULTUREL EYRE D’ENVOL
On ne nous dit pas tout Déclaration des Communistes du Val de L’Eyre, Joliot Curie, Le BarpSalles-Marcheprime, section Bassin d’Arcachon. « Le retrait de la compétence socioculturelle à Eyre d ’Envol, par l’intercommunalité du Val de l’Eyre, se situe dans le droit fil de suppression des budgets destinés aux associations. Ce lundi 12 décembre, le conseil communautaire n’aura pas failli à ces traditions malthusiennes d’une droite décomplexée, se sentant en quelque sorte légitimée par les différentes politiques d’austérité. Hors opposition, nous avons donc assisté à un unanimisme révoltant, marqué d’un suivisme des élus de la majorité des plus inquiétant quant à l’avenir des emplois, des services publics et de la vie associative sur notre territoire. Manifestement, en décrétant un désengagement de la CdC, le ton est
donné, des plus autoritaire et directif, avec une présidente de séance poussant le mépris jusqu’à proposer de récupérer les restes de ce centre socio-culturel au profit de sa commune. Nous n’avons pas entendu plus de sérieux du côté de certains maires, à l’exemple d’un Luc Dervillé n’ayant cure des équilibres, des historiques, plus soucieux de partir à l’assaut contre ce qui reste de social sur le Val de L’Eyre. De toute évidence, l’ensemble des maires semble peu soucieux d’aider toute équipe socioculturelle au service de population en difficulté, rôle reconnu et soutenu par la CAF, le département et la MSA. La CdC y répond par un procès qui ne tient nullement compte des obligations de transparence. Les élus, en tant que membres du conseil d’administration (avec droit de regard et de contrôle des comptes) étant garants de son bon fonctionnement. Dés la fin de l’année, 3 des 9 contrats des salariés ne seront pas
renouvelés, d’où l’importance de surseoir à la décision de la CDC, tant que les 5 conseils municipaux concernés n’auront pas délibéré sur le devenir de ce centre socio-culturel. La démocratie voudrait, que l’on cesse cette absence de dialogue, et que les décisions des conseils municipaux ne se prennent pas en catimini. Nous savons trop que sans l’intervention de la population, d’élu(e)s et du mouvement associatif comme politique, le pire est devant nous. La Communauté des Communes du Val de L’Eyre vient nous prouver que certaines dérives extrêmes peuvent devenir une réalité. L’absence de véritable débat et les arguments fallacieux émanant des maires des 5 communes étaient particulièrement choquants. Nous rappelons, qu’à l’heure actuelle, les centres socio-culturel qui ferment sont en difficultés financières (ce qui n’est pas le cas d’Eyre d’Envol) ou dépendants de municipalités de droite ou d’extrême droite… ! »
Et la santé surtout
Chaque mois de janvier apporte son lot de résolutions, de bienveillance, de souhaits, d’espoir pour l’année qui commence. Que nous souhaiter pour cette année qui s’ouvre si ce n’est toujours plus de fraternité, toujours pus de solidarité, toujours plus d’humanité ? L’implication du peuple dans les décisions que nous allons devoir prendre collectivement cette année sera comme toujours primordiale sur les choix de société qui seront mis en place. Regagner des droits ne peut se faire sans une mobilisation dans toutes les sphères de notre société, sans un apport de réflexion qui affronte les logiques ultra-libérales. L’implication du peuple est urgente pour qu’une autre politique étrangère de la France soit mise en place, qu’elle tienne son rôle pour le développement de la paix à travers le monde. L’implication de l’État dans le quotidien de nos concitoyens doit être démultiplié et non diminué. Partout les mobilisations pour développer les services publics doivent être soutenues et faire caisse de résonance pour renforcer la voix des plus faibles. L’école, la culture, l’hôpital, la justice, les équipements publics, les collectivités perdent des moyens pour répondre aux besoins d’une société moderne et juste Il faut être nombreux et déterminés pour affronter la loi de l’argent et les véritables fraudeurs, quand l’évasion fiscale nous coûte 80 milliards d’euros par an, que les charges financières en pèsent 298 et que les banques engrangent 22 milliards de bénéfices, principalement sur le dos des plus faibles ! L’appel à l’intelligence collective, au dépassement des égos, à la recherche de politique réellement de transformation sociale serait un bon début. Le chemin sera long, et complexe. Mais comme disait un homme politique russe du siècle dernier, là où il y a une volonté… Il y a partout en France, et en Gironde, des hommes et des femmes qui se mettent à disposition du rassemblement pour mener des politiques anti-austérité, sociales, à visée émancipatrice. C’est d’ores et déjà le cas de militants communistes sur notre département. Il y aura des rendez-vous importants, comme la Fête de l’Humanité Gironde, le week-end des 20 et 21 mai, mais, soyons-en sûr, également sur le pavé, dans les réunions publiques… Alors si je dois ne faire qu’un vœu, c’est qu’elles et ils soient entendus, qu’elles et ils soient les moteurs d’une mise en dynamique pour transformer le réel existant. Et bonne année !
Olivier Fondriest Membre de l’éxécutif du PCF 33
Les Nouvelles 5 janvier 2017 • 3
COLLECTIVITÉS TERRITORIALES POUR LES POLITIQUES PUBLIQUES LOCALES,
DÉPUTÉS COMMUNISTES, RÉPUBLICAINS, CITOYENS
Le PCF propose
Le dogme de la réduction de la dépense publique au détriment des territoires et des populations
PACTE D’ENGAGEMENT
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Une nouvelle organisation territoriale de la République Organiser des assises de l’organisation territoriale de la République en vue d’une refonte de son organisation autour des objectifs suivants : • Conforter la commune comme le niveau essentiel de la vie démocratique. • Faire du département le moteur l’égalité républicaine par le développement de ses missions sociales par la proximité de ses élu-es et de ses travailleurs sociaux. • Fixer à la région l’ambition de contribuer à un nouveau mode de développement économique, agricole et urbain au service de l’humain et de la protection de la planète. • Articuler décentralisation et État garant de la cohérence et de la cohésion nationale. Garantir les moyens financiers de la décentralisation. • Rétablir la clause de compétence générale à tous les niveaux de collectivités et pro- mouvoir la libre coopération entre collectivités autour de projets partagés. • Organiser la participation citoyenne au fonctionnement de toutes les collectivités territoriales (droit d’initiative, structures de participation, budget participatif, référendum local). • Engager une réforme de la fiscalité locale pour une fiscalité propre des collectivités dans le cadre d’une péréquation nationale leur permettant d’assumer toutes leurs compétences. • Renforcer les droits et les garanties statutaires des fonctionnaires territoriaux. Droit à la ville, à la ruralité et à l’égalité des territoires • Fin des politiques ciblées (zonage des quartiers dits sensibles, traitement stigmatisant de publics ciblés), suppression du ministère de la Ville et réorientation des politiques de droit commun vers l’accès au droit à la ville pour toutes et tous. • Lancement du troisième phase de rénovation urbaine pour une conception nouvelle de la ville, dense, ouverte, humaine, écologique et favorisant la cohésion entre les habitants et le vivre-ensemble. • Un plan pluriannuel de développement des administrations publiques et services publics dans les territoires ruraux et la création d’un fonds national de soutien aux territoires ruraux fragiles. • Le renforcement des outils publics pour la maîtrise du foncier et le maintien de la fonction agricole des terres et l’attribution immédiate d’aides aux jeunes agriculteurs pour leur installation et leurs premiers équipements. 4 • Les Nouvelles 5 janvier 2017
Extrait de l’intervention de Gaby Charroux, pour le groupe de s déput é s c om mu n i s t e s , républicains, citoyens à l’Assemblée nationale, dans la discussion en nouvelle lecture sur le projet de la loi de finances rectificative, le 20 décembre 2016. « Nous voilà donc quasiment au dernier acte budgétaire de l’année, c’est-à-dire au dernier acte budgétaire de la législature, même si celui-ci concerne encore le budget 2016. Ce n’est donc pas sans émotion que j’interviens aujourd’hui à cette tribune. Que dire, ou plutôt que dire de plus qui n’ait déjà été dit, proposé, défendu par les députés du groupe GDR (NDLR - Gauche démocrate et républicaine) depuis près de cinq ans ? Que l’acharnement à conduire une politique de l’offre couplée à celle de réduction tous azimuts des déficits publics n’a non seulement pas apporté tous les résultats escomptés sur l’investissement, sur l’emploi et sur la vie sociale des Français, mais surtout pas sur leurs revenus - d’autant qu’elle a été financée en très grande partie par les citoyens pendant que les entreprises bénéficiaient, année après année, d’allégements, de cadeaux fiscaux et, bien sûr, du CICE, qui est d’ailleurs renforcé dans le PLF 2017 : nous venons de le faire. Des territoires entiers en déshérence
Cette politique a également été f inancée par les collectivités territoriales. Résultat : une difficulté grandissante à assumer le service public et un frein important à l’investissement local, donc au développement économique de nos territoires. En effet, moins de services publics, moins d’investissement, c’est à la fois moins d’emplois et moins d’attractivité pour nos territoires, et des marges de manœuvres de plus en plus serrées pour assumer le rôle de correcteur des inégalités dévolu aux communes et aux conseils départementaux.
Ce qui nous a été présenté comme le remède aux effets, sur le plan local, de cette politique - je veux parler de la réforme territoriale - a souvent été pire que le mal : on a imposé des métropoles qui gomment le rôle majeur des communes, éloignent les centres de décisions des citoyens et laissent des territoires entiers de notre pays en déshérence. En ôtant des compétences de proximité majeures notamment aux communes pour les transférer à des exécutifs plus éloignés des citoyens, moins en phase avec les préoccupations du quotidien, c’est la démocratie locale que l’on défie frontalement. Tout cela est guidé par la seule économie de moyens, par le dogme de la réduction de la dépense publique au détriment de la réponse aux besoins sociaux, économiques, structurels - culturels aussi, d’ailleurs - des territoires et des populations. Le résultat, je le vois chaque jour en exerçant mes fonctions de maire ou de président de conseil de territoire. C’est très clair : ce que vous appelez le “millefeuille territorial”, loin de s’être affiné, s’est au contraire épaissi. L’interdiction des financements croisés est une gageure tant il est vrai que le besoin de projets structurels en matière de santé, d’université, de voies de communication ne peut être supporté par une seule collectivité et ce d’autant que le Gouvernement tourne le dos à l’investissement public et que le plan Juncker, présenté comme l’arme absolue du développement en Europe, ressemble à une aiguille dans une botte de foin tant les besoins sont immenses. Des citoyens désemparés
Dans le même temps, si l’on peut se réjouir des efforts menés dans les domaines de la justice, de la sécurité et en faveur de l’éducation nationale - beaucoup a été fait, même si tout n’a évidemment pas abouti force est de constater que le service public national connaît partout des difficultés. Chaque jour des bureaux de poste ferment, la SNCF délaisse les lignes
régionales et supprime des gares ; dans les caisses d’allocations familiales, dans les caisses primaires d’assurance maladie, dans les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail - les CARSAT - ou encore à Pôle Emploi, et même dans les sous-préfectures, les horaires d’ouverture se réduisent, les dossiers d’usagers ou d’allocataires sont traités dans des délais jamais atteints jusqu’à présent et le service public se déshumanise face à des citoyens désemparés qui n’ont souvent d’autres recours qu’un serveur vocal pour faire face à des problèmes grandissants. Enfin, comme le répétait mon collègue et camarade Nicolas Sansu lors de la première lecture, nous assistons à une fracture démocratique qui abîme la République, crée des divisions, suscite des appels à la haine, ainsi qu’à la manifestation d’une volonté inégalée d’exclure et d’interdire qui, si elles ne sont pas le fait de votre Gouvernement, sont aussi les conséquences de l’échec de politiques publiques. Quand je vois les nouveaux champions de l’actuelle opposition, qui aspirent à être la majorité de demain, proposer encore plus de réduction de la dépense publique, moins de services publics, moins de protection sociale, moins de fonctionnaires aussi d’ailleurs, tout en exonérant toujours plus d’impôt les grandes entreprises et les hauts revenus d’activité et du patrimoine, je me dis que la boîte de Pandore aujourd’hui ouverte risque de générer une catastrophe économique et sociale inégalée. Alors, me direz-vous, il ne s’agit là que de la loi de finances rectificative - qui d’ailleurs porte plutôt mal son nom puisqu’au final, elle ne rectifie pas grand-chose. Certes. Mais force est de constater que nous restons invariablement dans la même politique budgétaire que celle mise en place depuis le début du quinquennat, cette même politique budgétaire désormais sous tutelle de l’Union européenne depuis l’adoption du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance - TSCG - en juillet 2012. »
ASSEMBLÉE Les conséquences des baisses des dotations de l’État aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) COMMISSION D’ENQUETE - Décembre 2015 Cette commission avait pour ambition d’estimer la soutenabilité de la trajectoire financière des collectivités du bloc communal d’ici à 2017 et l’impact de cette baisse des ressources sur leurs décisions d’investissement et sur le fonctionnement de leurs services publics. Le rapport élaboré par les députés du Front de gauche n’a pu faire l’objet d’une publication officielle suite à la censure exercée par la majorité. Il dénonçait la baisse très forte et très rapide des dotations de l’Etat au bloc communal, 11 milliards d’euros entre 2015 et 2017, et ses conséquences désastreuses pour les services publics de proximité et pour l’investissement, lequel devrait être durablement réduit après 2017. Parmi les pistes pour l’avenir avancées par les députés, outre la remise en cause de la baisse des dotations pour 2017, celle de l’autonomie fiscale, voie partagée par nombre des personnes auditionnées.
S : ORIENTATIONS BUDGÉTAIRES BORDEAUX MÉTROPOLE
RÉGION NOUVELLE AQUITAINE
Moins de moyens, plus de technocratie ! 197 millions d’euros ; c’est le montant des recettes perdues par Bordeaux-Métropole depuis 2016 en raison de la politique de « maîtrise des dépenses publiques ». Une perte que paient en premier lieu les agents de la collectivité, contraints de faire toujours mieux avec moins. Ce n’est pas un petit paradoxe dans une agglomération en forte croissance démographique et touristique. Les besoins sociaux sont évidemment tout autres. Ce qu’a développé Lena Beaulieu, pour le groupe communiste, relevant au passage la main-mise grandissante de la technocratie dans l’exercice démocratique. « Comme l’a déjà dit Claude Mellier en bureau, nous avons d’abord noté l’absence totale dans ce rapport de monsieur Bobet de chapitre consacré aux grandes politiques publiques qui seront menées en 2017. C’est la deuxième année consécutive que le rapport d’orientations budgétaires est uniquement consacré à une note de conjoncture et à la présentation des grands ratios budgétaires et financiers de notre établissement. Ces éléments sont indispensables, mais ils devraient permettre de comprendre les moyens dégagés poste par poste sur les différentes politiques décrites dans le projet de mandature aujourd’hui actualisé. C’est en fait, permettez-moi de le dire, un aspect du glissement
technocratique que de nombreux élus constatent avec regret, dans l’examen, par exemple, des rapports de la CLECT(*) qui sont présentés aux conseils municipaux. Par ailleurs, un élément annexe à ce rapport n’est pas anodin, c’est le taux de réalisation pour l’exercice 2016. Après un mieux, voilà que nous redescendons nettement au-dessous des 50 %. C’est une mauvaise nouvelle qui doit trouver des explications sérieuses car il en va de la sincérité du budget adopté. Pour notre part, nous pensons que la mutualisation à marche forcée n’est sûrement pas étrangère à cette situation : quand la moitié des agents de la métropole ont passé un trimestre à déménager, cela ne peut pas ne pas avoir de conséquences sur l’avancée des projets. C’est donc encore une preuve supplémentaire de la déconnexion de cette mutualisation avec les enjeux de la métropole. Nous voyons aussi un lien avec le tassement assumé dans ce rapport de la masse salariale et des effectifs. Contraindre les effectifs quand la démographie augmente et que les compétences s’accroissent, c’est évidemment faire moins. Nous le regrettons et nous partageons avec quelques élus ici la très forte inquiétude sur la capacité des services à faire face à une demande forcément croissante dans une agglomération en forte évolution démographique et
LESECHOS.FR
Le big bang de l’intercommunalité redessine les territoires français Un article du quotidien économique daté du 29 décembre 2016, indique que depuis le 1er janvier 2017, 40 % des communautés ont disparu. À part 253 exceptions (dans les zones de montagne par exemple), c’est la fin des petites communautés : les préfets, avec ou sans concertation locale, ont en effet, fait disparaître 1 600 syndicats intercommunaux.
Pour Les Echos c’est une nouvelle tentative de l’Etat, la plus massive, pour forcer les élus locaux à rationaliser les administrations locales et à simplifier par le haut une carte toujours tachetée de 35 000 communes. Objectifs : des économies de gestion et plus de services. Un gros travail de couture sur la fiscalité, les effectifs et les compétences, prendra jusqu’à dix ans.
touristique. La revendication d’une pause dans cette contraction des effectifs est donc bien un minimum. Avec plus de besoins, il faudrait évidemment plus de moyens. C’est sûr, les contraintes décrites dans la première partie du rapport, et notamment la politique nationale d’austérité vis-à-vis des collectivités locales, sont une entrave à l’exercice de ces services publics. En cumulé depuis 2013, ce sont plus de 197 millions d’euros que l’État a amputés des recettes de notre établissement pour rétablir les comptes publics, abimés par des politiques mises au service des intérêts financiers. Un scandale qui, contrairement à ce que pourrait laisser croire le document, ne date pas de 2012 et dont on n’a pas entendu dire que ni le PS ni l’UMP ni le FN n’entendaient y mettre fin après 2017. Nous croyons pour notre part que les intérêts financiers sauvés par la puissance publique suite à la crise de 2008 doivent aujourd’hui être mis à contribution pour financer les besoins sociaux et environnementaux. Le retour à une véritable fiscalité des entreprises combinée à une lutte déterminée contre l’évasion fiscale, qui voit échapper 60 à 80 milliards d’euros par an, seraient des premiers pas. » (*) Commission locale d’évaluation des charges transférées
Premier budget, avec 19 millions de recettes nettes en moins Si le vote du budget 2017 aura lieu en février prochain, les grandes orientations budgétaires ont été présentées aux élus de la région Nouvelle Aquitaine, le 20 décembre 2016. Elles reprennent les éléments du budget 2016 pour un montant quasi identique de 2,8 milliards d’euros, avec la mise en avant de ce qui est présenté comme les quatre piliers de l’action régionale : l’emploi, la jeunesse, l’aménagement du territoire - notamment les transports -, et la préservation de l’environnement. Sans surprise, l’opposition de droite (LR) a dénoncé un manque de mesures d’économies après la fusion des régions qui entraînerait une hausse des dépenses de fonctionnement. Un avis que ne partage pas le Ceser* qui y voit plutôt une diminution. Car à budget constant, seules des économies, sur le fonctionnement et les investissements, permettent de compenser la baisse continue des dotations de l’État. C’est sur le retour de ce fonds d’accompagnement que compte Alain Rousset pour aider financièrement le Conseil régional à renégocier les 140 millions d’euros d’emprunts à risque hérités de Poitou-Charentes. Ce premier vrai budget de la nouvelle Région devra le prévoir, et les conclusions sont attendues du rapport d’audit sur les nombreuses
participations économiques et les garanties d’emprunts dans des entreprises. 46 millions de taxe sur les produits énergétiques, qui n’était pas prélevée en Poitou-Charentes jusqu’en juillet dernier, sont également attendus pour cette année. Mais les dotations de l’État baisseront de 56 millions d’euros. Au final, les recettes nettes seront réduites de 19 millions d’euros. Le CESER a regretté l’absence d’orientations politiques précises. S’il note positivement « la sanctuarisation de certaines politiques » comme la formation, l’apprentissage, l’action sanitaire et sociale, il souligne « la baisse pour toutes les autres » et demande « des bilans des politiques antérieures menées dans les ex Régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes » en particulier sur le « plan 500 000 formations supplémentaires pour les demandeurs d’emploi » en ex-Aquitaine. Approuvant les « budgets dédiés », il demande dans ce cadre « un budget sur la transition énergétique » à l’image de celui consacré à « la jeunesse et la citoyenneté ». Quant à la dette, il souhaite des précisions sur « la stratégie de sécurisation de la dette structurée » et sur « les actions visant à sortir des risques dans les deux ans ». Christine Texier *L’avis du Conseil économique, social et environnemental de Région sur : ceser-alpc.fr
GIRONDE
Un budget sous les fourches caudines de Standard & Poor’s et de l’austérité Les 14 et 15 décembre 2016, les élus départementaux girondins votaient le budget primitif 2017. Jean-Luc Gleyze, le président du Conseil départemental se félicitait de ne pas augmenter la fiscalité et de la bonne notation de l’agence Standard & Poor’s. Il faisait le gros dos sur l’austérité imposée par la nouvelle baisse des dotations de l’Etat alors que les besoins sociaux ne cessent d’augmenter. Pourtant, les finances des départements sont soumises à rudes épreuves depuis trois ans qui abandonneront encore 25,4 millions en 2017. « Le budget primitif est sincère, réaliste, avec une fiscalité à 0 % (après les + 9 % en 2016), une épargne brute d’environ 100 M€ par an et un programme d’investissement maintenu à environ 200 M€ par an, pour arriver à 1 Md€ au terme de cette mandature de cinq ans » a annoncé Jean-Luc Gleyze. Il a tenu à rappeler l’excellente notation accordée par l’agence Standard & Poor’s, laquelle stipulait que « La Gironde dispose d’une stratégie budgétaire réaliste avec des objectifs financiers clairement définis - en particulier un niveau d’épargne brute annuel de 100 millions d’euros minimum -, d’une
prospective financière réaliste et d’une gestion de la dette et de la liquidité proactive, prudente et diversifiée ». Notons que l’agence de notation se désintéresse de la couverture des besoins sociaux en Gironde ; seul objet de son analyse : le respect des ratios financiers. Or les besoins sociaux ne cessent de s’accroître ; selon l’Observatoire girondin de la précarité et de la pauvreté : • 12.3 % des girondins vivent en situation de pauvreté (soit 185 000 personnes), dont 50 % avec moins de 795€/mois, • Le département comptait 54 343 allocataires au RSA fin 2015 contre 38 788 fin 2009 (+ 40 %). Et ils sont 12 % dans la tranche des 25-29 ans. À 1,64 milliards pour 2017, le budget primitif se démarque peu de celui de 2016 (1,625 milliards) et se caractérise par : • La mise en œuvre de la loi NOTRe avec la perte, par les départements, de la compétence générale (notamment en matière de transports et de développement économique), • La poursuite de la rigueur budgétaire avec la baisse des dotations de l’Etat,
• La responsabilité des départements en matière de politique d’aide à domicile des personnes âgées (loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement, dite ASV) L’obligation, pour le Département, d’accompagner la hausse de la précarité (RSA : + 4,2 % ; APA : + 7,6 % ; PCH : + 6,2 %) et d’assurer la Protection de l’enfance (+ 2,1 %), pousse donc à des économies par ailleurs (28 M€) : • Les dépenses de personnel n’affichent qu’une légère croissance de 1 % alors que l’évolution « mécanique » est plutôt de 2.5 % (l’emploi va donc être sollicité), • Le budget des collèges baisse de 3 M€, • Celui du SDIS n’évolue pas malgré la progression des interventions, • Les dépenses pour l’Habitat baissent une nouvelle fois (- 6 M€ en deux ans), • Idem pour la Protection et la Valorisation de l’Environnement (- 4 M€). Derrière ces chiffres, combien de drames humains, combien de besoins non satisfaits ? Jean-Jacques Bordes Les Nouvelles 5 janvier 2017 • 5
AQUITAINE PORTRAIT
ÉCONOMIE-SOCIAL-ENVIRONNEMENT
Cyrille Fournet, militant du « bon sens »
Exposition : promouvoir la relance de la Gemme
Cyrille Fournet est secrétaire de l’association, technicien de maintenance pour le groupe Gascogne, délégué syndical CGT. Il a passé un an à Paris où il a fait une licence de droit pendant laquelle il a étudié la lutte des gemmeurs et l’évolution du droit. C’est ainsi qu’il a découvert des personnes bataillant pour la relance du gemmage comme Patrick Plantey, sylviculteur. Ensemble, ils sont allés à la rencontre des milieux économiques, de la filière bois puis du Cérésa, pour essayer de regrouper tous les acteurs intéressés. C’est ainsi qu’est née l’association. « Aujourd’hui, elle aurait bien besoin de soutiens financiers pour pouvoir recruter un-e chargé-e de mission », indique le militant. Adjoint au maire à Saint-Vincent de Paul près de Dax, Cyrille y a engagé, une expérimentation pour remettre en cause la légende qui affirme que le pin d’intérieur donnerait moins que le pin côtier. « Avec ce projet, on va peut-être entrer dans une phase semi-industrielle », espère-t-il. Sur la communauté d’agglomération de Dax, va être développé un projet qui s’appelle « Gemme, le produit de mon territoire ». Dans le cadre de sa politique de développement des
circuits courts, l’institution a décidé de soutenir la production locale de térébenthine. « On voudrait développer ce projet avec des jeunes qui sont formés dans la filière bois, au lycée professionnel de Sabres ou de Haroun Tazieff à SaintPaul les Dax, explique Cyrille, et qui récolteraient pour la saison 2017. On souhaiterait que cette gemme récoltée, après distillation, serve à produire de la térébenthine à destination du thermalisme local ». Cyrille se souvient de la rencontre avec Alain Rousset, président de la Région, qui s’était montré très sceptique mais surtout très surpris de voir des militants CGT accompagnés du patron de Biolande. Pas de quoi freiner l’enthousiasme et la détermination de Cyrille qui, comme ses compagnons de bataille pour la relance du gemmage, est convaincu de l’utilité publique de ce projet. « Au-delà de nos différences on est d’accord sur ce fait : c’est vraiment un projet de bon sens, à une époque où on cherche à diminuer la pollution, à consommer intelligemment, où se multiplient les initiatives à circuits courts… C’est pourquoi nous sommes très motivés et nous pensons que cela va vite évoluer pour peu qu’on obtienne quelques aides des collectivités ».
Cyrille Fournet, Christian Pacha, Alain Delmas, Patrick Plantey et Jacques Hazera
LIVRE : DU PIN ET DES LARMES
Un syndicaliste qui fait son polar Et pourquoi les syndicalistes du quotidien ne seraient pas au cœur d’aventures romanesques !? C’est la question qu’a dû se poser Philippe Médiavilla, syndicaliste tout-terrain du sud des Landes. C’est donc là, au cœur de l’activité industrialo-portuaire de Tarnos qu’il a fixé l’intrigue de son roman policier, en y invitant ceux qui souffrent et ceux qui se battent. Ouvriers, simples militants de l’union locale, travailleurs détachés, travailleurs dissimulés et puis Marco, jeune ouvrier révolté. Tous s’y retrouvent et donnent sens à la lutte de Laurent, syndicaliste attaché à la vocation productive de la forêt des Landes, tout autant qu’à l’idée de solidarité. 6 • Les Nouvelles 5 janvier 2017
Médiavilla va au cœur des sentiments de ses personnages et souvent aussi au cœur du sens syndical et politique des actions de ceux-ci. Ce qui donne un chapitre sur le gemmage comme un autre sur la nécessité de ne pas entretenir de rapports forcément antipathiques avec cette jeune policière qui, réjouissance supplémentaire, a oublié d’être bête. On s’amuse donc autant qu’on apprend et on salue surtout le courage de ce militant qui a osé se lancer dans le bain du roman et… qui a bien fait ! VB. Du pin et des larmes, Philippe Médiavilla, éditions Caïrn.
Début décembre, l’association « Gemme la forêt d’Aquitaine », présentait une nouvelle exposition visant à promouvoir la relance de la récolte de la gemme en Aquitaine. Réunis à l’INRA, Alain Delmas, président et membre du Centre d’études et de recherches économiques et sociales en Aquitaine (Cérésa), Cyrille Fournet, secrétaire et syndicaliste CGT du groupe Gascogne, Christian Pacha, trésorier et directeur de Union des Industries de Transformation du Bois, Jacques Hazera, expert forestier et vice-président de Pro Silva France et Patrick Plantey, sylviculteur, défendaient leur projet. L’association « Gemme la forêt d’Aquitaine » a été créée en 2014 à l’issue des États généraux de la filière bois, organisés par le Cérésa. Depuis a été mis en place un conseil d’administration composé d’employeurs industriels, de sylviculteurs (propriétaires de bois) et de syndicalistes, afin d’étudier les possibilités et les conditions de la relance de la gemme, en poursuivant les recherches, à la fois sur les enjeux économiques, sociaux et environnementaux. « Nous ne sommes pas des nostalgiques du gemmage d’il y a 50 ans, prévient le président Alain Delmas. Nous sommes tournés résolument vers l’avenir, le développement, l’ innovation matérielle, économique et sociale. Nous voulons que les gemmeurs et les gemmeuses de demain puissent avoir une formation qui les positionne un peu comme les technicien-ne-s de la biodiversité en forêt, en prenant en compte la difficulté liée à la saisonnalité du gemmage. » Pour démontrer tout cela, l’association a déjà participé à de nombreuses initiatives. Avec cette exposition, l’association se dote d’un outil supplémentaire pour sensibiliser dans les communes, les établissements scolaires, les institutions… « Nous voulons montrer qu’on n’est pas loin d’y arriver, que c’est possible ». La résine de pin distillée permet d’obtenir de la térébenthine et de la colophane, produit industriel majeur qui entre dans la fabrication de produits de première consommation cosmétiques, médicaux, alimentaires (balnéothérapie, colle, vernis, chewing-gum, etc.) Intéressée par la térébenthine pour ses activités d’aromathérapie, la société Holiste a développé le projet « Biogemme » qui a permis de mettre au point un nouvel activateur naturel, un nouvel outillage pour « piquer » l’arbre
et un nouveau système de récolte en vase clos. Les recherches se poursuivent mais la question du modèle économique et des coûts est souvent renvoyée à l’association dont les animateurs expliquent inlassablement que « l’environnement économique a complètement changé ». Les dernières expérimentations de relance de la gemme sur l’Aquitaine datent des années 90 où le coût de la tonne de gemme ne permettait pas, sans volonté politique forte, de maintenir l’activité. « On était confronté à la Chine, premier producteur mondial, qui fournissait à des niveaux qu’on ne pouvait pas concurrencer. La tonne était à 300 euros, aujourd’hui elle est à peu près à 1 400 euros. Économiquement, quelque chose a changé mais on ne va pas s’aligner sur le coût de la gemme en Chine ou au Brésil où les salariés travaillent dans des conditions désastreuses pour des salaires de misère. D’ailleurs, ils finissent par aller travailler ailleurs et les cours flambent car la Chine qui proposait jusqu’à 730 000 tonnes de gemme sur le marché mondial, n’en propose plus que 450 000 tonnes ». Un projet d’avenir
Les expérimentations menées par Biogemme renforcent la conviction de la viabilité économique : « les Espagnols et les Portugais qui continuent à gemmer à la méthode traditionnelle, avec un pot en milieu ouvert, sont sur 8 mois d’activité. Nous, en 4 mois, on a une production plus importante de térébenthine car il n’y a pas d’évaporation, pas d’impureté et, localement, a la résine du pin maritime est de très bonne qualité ». Autre argument économique, les débouchés ne manquent pas. Les animateurs de Gemme la forêt d’Aquitaine ont rencontré la société DRT (Dérivés résiniques et Terpéniques). Ce leader européen de la 2e transformation de la gemme, à partir de la colophane, importe actuellement à 100 % et serait prêt à acheter local. « Cette entreprise historique existe parce qu’il y a eu la gemme dans les Landes. Ils ont une distillerie en sommeil à Lesperon (40), faute de collecte locale. Il faudrait 3 000 tonnes pour la relancer. » Quant aux dérivés de produits pétroliers qui ont rivalisé la térébenthine de gemme, « on ne peut pas dire aujourd’hui que ce sont des produits d’avenir ». « Un chercheur à Mont-de-Marsan a indiqué la possibilité de fabriquer le produit qui alimente les imprimantes 3D à partir de la gemme », argumentent encore les militants. Puis ils évoquent les travaux d’un jeune ingénieur sur l’exsudation de la résine en milieu industriel avec
un projet « stradivernis ». « Au musée de la lutherie à Paris, le vernis des célèbres violons Stradivarius, fabriqués il y a plus de 3 siècles, est intact ; il est à base de colophane de pin maritime. Des recherches sont donc effectuées pour essayer de reproduire sa fabrication. » L’association insiste sur les enjeux de la relance de la gemme sur trois axes qu’elle place au même niveau : enjeu social, économique et environnemental. Le gemmage durerait à peu près 4 mois. L’association réfléchit donc à ce que les hommes et les femmes collecteurs de résine vont pouvoir faire en forêt, le reste de l’année. « En Espagne, par exemple, hors période de gemme, les hommes et les femmes employés par une coopérative travaillent pour les collectivités locales à l’entretien des forêts. Chez nous, les entrepreneurs de travaux forestiers, ont beaucoup de personnel qui, quelques fois l’été, manque d’activité. Ça pourrait être un complément. Cela mériterait de réfléchir à une optimisation de l’organisation du travail par rapport aux saisons. Il y a aussi toute une surveillance sanitaire des arbres à effectuer visuellement et non seulement par satellite. Produire à nouveau 30 000 tonnes, génèrerait 1 000 à 2 000 équivalents temps plein, rien que sur la production. La collecte du gemmage doit entrer dans la réflexion globale sur la filière bois. » Enjeu social et enjeu de développement du territoire sont donc complètement liés. Pour les sylviculteurs, une indemnisation apporterait un complément de ressources, le gemmage aurait un impact sur la durée de vie des arbres dont on pourrait allonger la révolution au lieu de chercher à la réduire. L’association affirme qu’il pourrait y avoir une série d’incidences positives pour le producteur et sur les produits finis. Le bois gemmé est plus résistant, a une meilleure durée de vie… Reste à tester les conséquences sur l’arbre avec les nouvelles méthodes de gemmage. L’enjeu environnemental est également de taille. Comme à l’époque florissante où la France était le 2e producteur de gemme au monde avec jusqu’à 190 000 tonnes à l’année, toute cette richesse serait produite et distribuée localement : un gain fou en bilan carbone. « Faire faire des milliers de kilomètres à un produit qu’on a ici, c’est une aberration complète. » « On y est presque », c’est le message que Gemme la forêt d’Aquitaine veut faire circuler avec son exposition. Manque encore à l’association des moyens en ingénierie de projet pour aller chercher des subventions plus importantes, notamment sur le plan européen, et surtout le soutien de l’État pour mettre en mouvement la filière bois, définir l’intéressement des propriétaires (sylviculteurs ou collectivités territoriales), la mise au point d’un statut et d’une rémunération attractifs pour les gemmeur-se-s, un parcours de formation, de la communication auprès des salariés potentiels sur les conditions de travail (stabilisation des emplois, salaires décents…). Christelle Danglot
PCF PCF BÈGLES
PCF CANTON DE LA PRESQU’ÎLE
Soirée festive et fraternelle
Galette républicaine
Samedi 21 janvier, salle St Maurice à Bègles 17h30 Débat "Pour une France terre d'accueil et de solidarité" 19h Vœux 2017 des communistes aux Béglais 20h Repas (couscous, fromage, dessert) - Vins bouchés en vente 12€ adultes, 6€ enfants -12ans, 15€ tarif solidaire. Expo - Buvette - Espace enfants
Passer de la Résolution aux actes
Le Parlement européen a adopté le 25 octobre 2016 le rapport portant sur les migrations et les droits de l’Homme, présenté par Marie-Christine Vergiat, députée européenne du Front de gauche, membre de la GUE/NGL. La droite de l’hémicycle l’a jugé trop progressiste.
Dans cette résolution, on trouve notamment la demande d’un « allègement de la dette des pays les plus pauvres » et « des processus de restructuration de la dette souveraine », ainsi que, et c’est une première, « une évaluation de tous les fonds de l’UE utilisés en matière de migration et notamment de l’accord UE/Turquie ». La Commission européenne doit maintenant la mettre en oeuvre.
PCF PORTES DU MÉDOC
Vœux des communistes Mercredi 18 janvier, 18h30, salle René Poujol à Eysines PCF MÉRIGNAC
Vœux 2017 et présentation des candidats
LÉGISLATIVES EN GIRONDE - 5E CIRCONSCRIPTION
Jeudi 19 janvier, 18h, salle des fêtes de Capeyron À l’occasion de ses voeux à la population, la section du Parti Communiste de Mérignac et ses élus présenteront les candidats à l’élection législative pour la 6e circonscription.
Le PCF propose leur candidature « Engagé sur le territoire médocain, élu local, mes amis et camarades ont proposé ma candidature pour incarner le rassemblement le plus large de cette gauche de combat social et écologique, seule alternative à la droite et une majorité socialiste aux bottes de Valls qui a fini de se discréditer en attaquant le code du travail ! Notre circonscription est directement impactée par ces choix. Les communes sont étranglées par la baisse continue des dotations d’Etat, les services publics reculent. Les grosses fortunes des prestigieuses appellations du Médoc côtoient l’extrême pauvreté et précarité, qui expriment leur désarroi par le vote FN. Ce territoire est riche avec sa façade atlantique touristique et sa façade estuarienne qui ne demande qu’à se développer économiquement en relais avec l’Avant-Port du Verdon sous gestion publique, avec un trafic fluvial commercial de péniches du Verdon jusqu’à la Métropole. L’ouverture d’un hôpital public qui fait défaut sur le territoire complèterait un maillage de services publics de proximité. Beaucoup de projets qui nécessitent des choix forts et de gauche à l’Assemblée Nationale ! Nous sommes le vote utile et sincère de gauche ! »
Mercredi 18 janvier, 18h15 à Carbon-Blanc Les communistes, amis et sympathisants se rencontrent autour de la galette, républicaine bien entendu, puisqu’il faut en finir avec cette monarchie présidentielle, galette accompagné d’un verre de cidre. Les candidats proposés à l’élection législative, désignés par le vote des communistes, seront présents.
PCF BORDEAUX
Repas de section Vendredi 27 janvier, salle Pierre-Tachou, à Bordeaux Bacalan Vincent Maurin y présentera les voeux 2017 avec ses camarades bordelais
5 e
Nord médoc, Portes du Médoc
Stéphane Le Bot, 43 ans, imprimeur, élu à Cussac-Fort-Médoc, responsable du PCF Médoc et membre de l’UL CGT Pauillac.
PCF NORD MÉDOC
Vœux 2017 Samedi 28 janvier, à partir de 15h, salle du presbytère à Saint Yzans de Médoc 15-17h : États Généraux de la Gauche 17h30 : Vœux du PCF Médoc 18h : Apéro festif et musical EN VENTE À LA FÉDÉRATION DU PCF
« Citoyen eysinais, après avoir vécu mon enfance et ma jeunesse à Blanquefort, aux portes du Médoc, je veux porter les valeurs humanistes, à l’écoute et au service de la population, respectueux de sa richesse et de sa diversité. Le communisme est une idée jeune : amélioration des conditions de vie, revalorisation du pouvoir d’achat (suppression de la loi El Khomri), lutte contre les discriminations et pour le vivre ensemble, paix ici et dans le monde, répartition équitable des richesses produites… Je me bats sur ce territoire pour le maintien de l’emploi, la création de structures pour rapprocher les lieux d’habitation et de travail, pour développer une agriculture respectueuse des hommes et de l’environnement. Mon engagement de communiste, c’est reconstruire l’espoir en combattant les politiques d’austérité, en construisant un rassemblement qui portera nos valeurs d’une gauche humaniste, progressiste et écologiste. Issu du monde du travail, je serai au cœur des luttes contre les inégalités, l’injustice, la précarité, pour une politique de solidarité où le seul profit est l’Humain d’Abord. »
Nicolas Ông, 34 ans, conducteur de tramways à Bordeaux-Métropole et conseiller municipal d’Eysines.
Vincent Maurin : un communiste dans sa ville Pour son troisième livre de la collection « Ma vie, mon œuvre » aux éditions Dossiers d’Aquitaine, Hervé Mathurin, journaliste honoraire de Sud Ouest a choisi de dresser le portrait de Vincent Maurin, militant communiste bordelais, du quartier Bacalan, directeur d’école, ancien conseiller municipal de la ville de Bordeaux. Le livre est disponible à la fédération du PCF (15 rue Furtado à Bordeaux) au tarif de 20 €.
Souscription
Ils ont donné un total de 550 €
Mme AMIRAULT Nicole, Bègles M. NEVES DE ALMEIDA Joaquim, Ambarès-et-Lagrave
M. HAMEURY Jean-Yves, Le Bouscat M. BERNARD Bertrand, Saint-Sulpiceet-Cameyrac
Carnet MÉRIGNAC. Les communistes mérignacais ont la tristesse de faire part du décès de leur camarade Christian Rouzoul. Le PCF 33 se joint à eux pour adresser à son épouse Martine, et leurs enfants Maxime et Jérémy leurs plus sincères condoléances.
L’affiche "La France en commun" 2017, l'Humain d'abord, est disponible à la fédération du PCF, 15 rue furtado à Bordeaux. Réalisation : Dugudus
Les Nouvelles 5 janvier 2017 • 7
CHRONIQUE
CULTURE & SOLIDARITÉ
NOUVELLES IDÉES REÇUES
CINÉMA UTOPIA BORDEAUX
par Gérard Loustalet Sens
Un paese di calabria En préambule des 14e rencontres « La classe ouvrière c’est pas du cinéma » (14 au 19 février), sera projeté jeudi 12 janvier à 20h30 au Cinéma Utopia de Bordeaux 1, Un paese di calabria 2. Sur cette terre naguère désertée de Calabre, autrefois terre de guerriers, le village de Riace a choisi de revivre en accueillant les migrants qui échouent sur les côtes italiennes. Havre de paix défiant la fatalité, porté par la pensée utopique d’une petite communauté au cœur d’une Europe au ségrégationnisme grandissant. « Par le passé, le maire décida de céder
des logements vides à ceux qui avaient besoin d’un toit, quelle que soit leur origine ou la couleur de leur peau. C’est ainsi que la communauté de Riace devint la première à accueillir convenablement des refugiés, à les héberger comme des êtres humains et non comme les statistiques d’une catastrophe mondiale. » « Mais l’ heure est aux élections. L’opposition veut se défaire du maire de gauche. Les réalisatrices donnent une réponse imparable aux politiciens qui prônent la haine, le racisme et la ségrégation. À la manière d’une fable néo-réaliste de Vittorio De Sica, le village et ses habitants incarnent l’espoir d’un futur meilleur. » (Giona
A. Nazzaro, comité de sélection du Festival Visions du réel de Nyon, Suisse, délégué général Semaine de la critique du Festival de Venise) Suivi d’un débat avec : Shu Aiello et Catherine Catella, réalisatrices, Martine Vidalenc, productrice Marmitafilms, Bordeaux, en collaboration avec ÉCLA, agence culturelle du conseil régional Nouvelle Aquitaine. 1 - 5 Place Camille Jullian, 33000 Bordeaux, France - 05 56 52 00 03 - www.cinemasutopia.org 2 - Réalisation Shu Aiello et Catherine Catella - Documentaire, France/Italie/Suisse, 2016, 90 mn, VoStF.
14 JANVIER
Nuit de la lecture à Saint-Pierre d’Aurillac Cette initiative du ministère de la culture fera qu’ en France de nombreuses bibliothèques et librairie ouvriront leur porte le 14 janvier, date qui appelle aussi à se souvenir des attentats de Charlie Hebdo.
13h30-14h sieste audio avec la sélection proposée par la BDP (bibliothèque départementale). 14h-15h30 rencontre d’auteurs : Maurice Leao, Michel Hilaire,
La lecture n’est pas un ac te a nod i n. C om me le dit la ministre Audrey Azoulay, « la lecture est un acte de liberté et une porte d’entrée sur l’imaginaire. » La petite médiathèque de Saint-Pierre a saisi l’occasion de la publicité qui sera faite nationalement sur l’événement pour ouvrir ses portes le 14 janvier et montrer l’importance des bibliothèques dans nos villages ruraux. Ceux sont souvent les seuls lieux de culture. Nous avons voulu que cet événement touche tous les publics, en y associant nos acteurs culturels locaux. Le programme : Rencontres jusqu’au début de la nuit, de 10h à 20h non stop 10h-12h Coups de cœur : les lecteurs pourront parler du livre qu’ils ont aimé, en toute simplicité. 12h-13h30 repas tiré du panier.
Brigitte Comard, J.C. Cabut. Ils nous diront pourquoi et comment ils écrivent. 15h30-16h15 Contes en vert avec Eva Vicente. Elle nous promènera dans les senteurs de la forêt et du
potager. 16h15-17h Théâtre avec les élèves de l’école et de l’atelier animé par Emerg’en scène. 17h-17h30 Lecture à haute voix avec Sophie Robin, Une chambre en ville. 17h30-18h Une image vaut mille mots. Projection du film Le passeur de Garonne et des images de carnaval de 1922 et 1948 à Saint Pierre d’Aurillac. 18h-19h Martine Amanieu nous lira des pages merveilleuses du roman Montedidio de Erri de Luca 19h15 Apéro musical avec Les Sous Fifres L’éditeur « L’ire des marges » présentera ses dernières publications. L e s p a r e nt s d ’ é lè v e s assureront le chocolat chaud et le café. Toute la journée, distribution gratuite de livres. Les visiteurs pourront y porter des livres en bon état. Toutes ces animations auront lieu à la petite médiathèque et dans les salles à proximité, parvis Ambroise Croizat (derrière la mairie). www.coupsdecoeurstpierre.fr ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION
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8 • Les Nouvelles 5 janvier 2017
Il a été décidé en date du 1er/12/2016 de constituer une société dont les caractéristiques sont les suivantes : Dénomination : Les3J Forme : SASU Siège social : 72 rue de Ségur 33000 Bordeaux Objet social : Salle de remise en forme Capital : 200 € Durée : 99 ans Président : M. Jover Jonathan demeurant 18 route de Camarsac 33670 Sadirac La société sera immatriculée au Registre du Commerce de Bordeaux Pour avis,
Pourquoi la gauche Il est de bon ton aujourd’hui, et un peu partout, de refuser le « clivage gauche/droite ». Les intentions sont multiples, parfois bonnes, souvent mauvaises, mais toujours simplistes. Au Front national, on prône le « ni gauche, ni droite » puisque le seul conflit c’est entre « Eux » - les étrangers, les musulmans, les Arabes, les réfugiés manipulés par les technocrates comploteurs de Bruxelles - et « Nous » - Français, indistinctement patriotes et de race blanche -. Aussi indigne que soit cette position -qui relève de la pulsion archaïque du clan dans les débuts de l’hominisation- elle est néanmoins, hélas, l’expression d’une conviction. Chez un Macron, un cliché semblable, « dépasser le clivage gauche/droite », n’est que l’habillement d’une stratégie cynique et d’un opportunisme attrape-tout : antagonisme pseudosociologique factice entre « insiders » et « outsiders » ; opposition sans contenu entre « conservateurs » et « progressistes » fondée sur des généralités d’une affligeante platitude (j’y reviendrai)… Sans avoir fait le tour des tenants de ces analyses rudimentaires, il faut ajouter que certains dans la gauche dite radicale cèdent volontiers à la tentation du lieu commun naïf « antisystème ». Pour Iglesias, de Podemos, c’est « ceux d’en-bas contre ceux d’en-haut ». C’est un peu court et tout juste digne d’un Raffarin qui parlait, rappelons-nous, de « la France d’en-bas » et de « la France d’en- haut ». On oppose souvent « les gens », voire les « vrais » gens ou même les « simples gens » à des entités mal définies, riches, puissants, caste, élite, finance… Récemment, sont apparus « les 99% », amalgame confus qui a peu de chance d’avoir quelque unité que ce soit. J.L. Mélanchon confronte « le peuple et l’oligarchie ». C’est un progrès, mais que met-on sous le mot peuple et où commence l’oligarchie ? Toutes ces formules sont plus incantatoires que relevant d’une analyse sérieuse. On remarque surtout qu’elles font l’impasse sur ce qui structure la société : les classes et les luttes où elles s’affrontent. Les milliers de manifestants contre la loi-travail n’étaient pas des « simples gens », atomes anonymes d’un peuple aux contours incertains, mais des travailleurs conscients, organisés dans des syndicats dont le plus puissant, la CGT, donne toujours des cauchemars aux possédants de tout acabit… Même un Cohn-Bendit en convient (et ce n’est pas pour s’en réjouir!) : « le peuple de gauche, celui qu’on voit descendre dans la rue, est toujours empreint de cette idée révolutionnaire (de 1917) » (l’Obs, 22.12.2016). La haine de classe qui a déferlé, d’autant plus violente face à la qualité organisationnelle et à l’ampleur de la protestation, porte la marque évidente de la pérennité de l’antagonisme -et non d’un simple clivage- entre la gauche et la droite, antagonisme qui, au-delà même des étiquettes d’organisations politiques, est l’expression idéologique et politique de la lutte des classes. En d’autres termes, ce n’est pas parce que la social-démocratie a bafoué, renié puis liquidé les principes fondateurs d’une politique de gauche que celle-ci a cessé d’exister. Raisonnement à courte vue (ou intéressé). Le Parti socialiste étant passé avec armes et bagages idéologiquement à droite, on ne saurait plus lui opposer une « gauche de la gauche » ou une « gauche radicale » selon les poncifs des médias mais bien ce qui a toujours été désigné dans cette chronique comme une gauche de gauche : l’expression est de Pierre Bourdieu dans un appel de 1998, Pour une gauche de gauche, avec Christophe Charle, Bernard Lacroix, Frédéric Lebaron et Gérard Mauger. Une gauche de gauche appelée à devenir LA gauche et qui ne saurait se confiner dans une seule organisation, fut-elle une « France insoumise », ni s’en remettre inconditionnellement à l’appétence présidentielle d’un leader, aussi charismatique soit-il… Enfin, j’y viens, la gauche a d’autant plus d’évidence à exister que la droite, elle, ne fait pas autant de chichis pour se mobiliser. La mise en place de la candidature Fillon en témoigne. C’est une droite implacable, issue de la bourgeoisie traditionnaliste de province, âpre au gain et dure aux pauvres, recyclée dans un ultralibéralisme mâtiné de réaction cléricale. C’est une bourgeoisie affairiste louis-philipparde, celle de Guizot intimant : « enrichissez-vous par le travail et par l ‘épargne », celle de la toute-puissante « pièce de cent-sous » dans Balzac, celle de l’économiste libéral Jean-Baptiste Say conseillant : « faites des épargnes plutôt que des enfants » !