Nouvelles N° 2185

Jeudi 12 janvier 2017 - N° 2185 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Lundi à Dax LE PROCÈS DU FAUCHEUR DE CHAISES, JON PALAIS,

TRANSFORMÉ EN PROCÈS DE L'ÉVASION FISCALE.

ACTUALITÉ RÉGION NOUVELLE-AQUITAINE

LOI TRAVAIL

Six syndicats exigent du dialogue social

Une loi déjà néfaste qui doit être abrogée

Dans un communiqué de presse du 9 janvier, la CFDT, la CGT, FA, FO, la FSU et l’Unsa, syndicats des personnels de la Région alertent sur l’inquiétude des agents et leur manque d’informations.

Le 21 décembre, ces même organisations avaient adressé une lettre ouverte au président de Région pour pointer des risques de dysfonctionnement : services et fonctions sous-dotés, multiplication des agents soumis à une double autorité, artificialité de certaines structurations, manque d’information, sans même aller jusqu’à la concertation, dans de nombreuses directions, etc. « Les difficultés, écrivaient-elles alors, les inquiétudes et le mal être des agents de la Région, dont beaucoup de cadres, sont encore et toujours niés par la Direction générale, voire méprisés. L’absence de réponses et les contradictions permanentes de l’autorité territoriale accentuent les légitimes inquiétudes des agents. L’attentisme et l’évitement ne peuvent pas constituer durablement les principes du dialogue social réduit à ce jour à l’état de simulacre. » Les syndicats demandent : • La mise en oeuvre immédiate de mesures d’accompagnement collectives et individuelles au bénéfice des groupes d’agents et agents mis en difficulté par les choix d’organisation qu’ils subissent.

• La mise à l’ordre du jour de l’Indemnité de mobilité prévue par le Décret 2015-934 du 30 juillet 2015.

• L’application stricte, contrôlée systématiquement, des principes de transparence et d’ouverture des postes d’encadrants intermédiaires • la création des conditions d’exercice d’une véritable administration de services aux publics, mobilisant les compétences nombreuses et variées des agents, avant, le cas échéant, de déléguer la mise en oeuvre des politiques régionales à des opérateurs externes.

• De prendre en compte la réalité et donc les besoins afférents, d’une administration régionale déployée en proximité, dans les territoires.

• D’ouvrir dès le mois de janvier 2017 la négociation sur l’harmonisation des régimes indemnitaires, condition essentielle de l’égalité entre les agents.

Les syndicats ont décidé, avec les personnels, de se faire entendre sur les trois sites, à l’occasion des vœux du Président. Trois rassemblement étaient donc prévus : lundi 9 janvier à Poitiers, mercredi 11 à Limoges et ce vendredi midi à Bordeaux, sur le parvis de l’Hôtel de région.

RESTAURATION FERROVIAIRE

« NON à la casse de notre Convention Collective ! » La CGT Facilit Rail France appelle à signer la pétition en ligne (change.org) pour que les employés de la Restauration Ferroviaire soient rattachés à la grande Convention collective nationale du Ferroviaire en cours de négociation. « Le 15 décembre 2016, un appel national à la grève a été suivi par une grande partie des salariés de la Restauration Ferroviaire : LSG Linéaris, Elvetino, Momentum, Rail Rest, Facilit’Rail International et France, Newrest Wagons-lits France et International. Premiers reculs liés à la loi Travail (El khomri), les articles 24 et 25 précipitent la disparition de centaines de Conventions Collectives jugées trop peu “représentatives” au 31/12/2016, dont la Convention Collective Nationale de la Restauration Ferroviaire.

Une première mobilisation exceptionnelle de plus de 400 personnes a permis qu’une délégation syndicale soit reçue par l’Union des Transports Publics (Syndicat des Employeurs du Ferroviaire). Cette délégation syndicale a fait part de la volonté du personnel roulant et sédentaire de conserver les spécificités de leur métier dans une convention collective protectrice, ainsi que leur inquiétude concernant une fusion avec une convention collective inappropriée. À ce jour, le Ministère du Travail a prévu de rattacher notre convention à celle des Cafétérias. Cette modification, si elle aboutit, aura des conséquences, comme la réduction où la suppression de nombreux acquis : grille d’ancienneté , complément maladie et accident du travail, indemnités de licenciement,13e mois… Ces acquis représentent une adaptation du code du travail à la pénibilité et aux conditions de travail face auxquelles les salariés ne sauraient être défendus et protégés par la convention collective des Cafétérias ».

2 • Les Nouvelles 12 janvier 2017

Ne pas se résigner, c’est le sens de la proposition d’abrogation de la loi Travail que les élus-es communistes ont déposé le 11 janvier au Sénat.

Un an après son adoption, la nocivité de la loi travail commence déjà à s’exprimer au travers d’exemples à la Voix du Nord où un quart de l’effectif (178 sur 710 salariés) pourraient être licenciés malgré un résultat net positif de 5 millions d’euros en 2016. « Je croyais qu’on ne pouvait pas faire un plan social quand on fait des bénéfices », s’alarme une syndicaliste. Mais c’était avant que la loi El Khomri ouvre la possibilité de procéder à des licenciements économiques en cas de baisse des commandes ou du chiffre d’affaires, ce qui est le cas, même légèrement, de la Voix du Nord. Autre exemple, développé par le sénateur communiste Dominique Watrin dans l’Humanité, celui de Renault : « Ce

groupe va imposer de nouvelles flexibilités aux salariés, intensifier considérablement la productivité sous prétexte de recruter 3 600 CDI. Sauf que cela ne remplacera pas les 7 500 emplois supprimés depuis le dernier accord, ni les 4 500 départs naturels à la retraite.

Et ce, alors même que la situation de l’entreprise s’est largement améliorée et que son PDG, Carlos Ghosn, qui touche 15 millions d’euros, va pouvoir bénéficier de 6 millions de plus. Ainsi, les sacrifices sont maintenant imposés aux salariés alors qu’il n’y a aucune difficulté supplémentaire, voilà le pas franchi avec cette loi. » Et le sénateur du Pas-deCalais d’égrener les mesures entrées en vigueur au 1er janvier portant sur la médecine du travail, qui « signent son arrêt de mort » : « le gouvernement supprime la visite d’aptitude, facilite le licenciement pour inaptitude et repousse la périodicité de la visite médicale. » Surtout, la proposition de loi présentée le 11 janvier attaque la « mesure phare »

de la loi Travail, l’inversion de la hiérarchie des normes qui « constitue un recul social sans précédent » : « Avec elle, le code du travail et les garanties collectives chèrement acquises volent en éclats. Les salariés se voient imposer la loi patronale dans chaque entreprise. » Les sénateurs et sénatrices communistes appelaient donc à poursuivre les mobilisations, et notamment la signature de pétitions contre cette loi qui « n’est rien d’autre qu’une loi de soumission aux volontés du Medef, qui ne favorisera ni l’emploi ni l’économie, mais encouragera les suppressions de postes ayant pour seul objectif d’augmenter les profits des actionnaires et de contourner les syndicats. » VB. Signez la pétition sur

EMPLOI ARTISTIQUE

Quinze centres dramatiques en justice Les syndicats FNSAC-CGT, le SFA-CGT, le SNLA-FO, la FASAP-FO et le SNAPAC-CFDT assignent en justice le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles pour non-respect de l’accord sur le volume d’emplois.

Les montants réclamés inquiètent le Syndeac et les Centres dramatiques nationaux concernés.

L’accord sur le volume d’emplois des artistes-interprètes dans les centres dramatiques nationaux (CDN), pourtant signé en 2003 par l’ensemble des partenaires sociaux de la profession, n’a quasiment jamais été respecté. Il prévoit que les 38 CDN doivent affecter à l’emploi direct d’artistes, en activité de plateau, 40 % de leur budget artistique. En outre, ce volume d’emploi doit correspondre à 100 mois et à 25 % du nombre d’heures travaillées par les autres professions du théâtre (techniciens et administratifs).

Il y a un an, le SFA-CGT, dénonçant

une perte sèche de « plus de 4 500 mois de travail », a décidé d’assigner en justice le Syndeac (Syndicat des entreprises artistiques et culturelles) et quinze CDN pour cette raisonlà, dont le CDN de Bordeaux.

Aujourd’hui, l’affaire passe dans les mains du TGI de Paris.

Du côté des directeurs de CDN concernés, tous dénoncent une assignation « sur le bilan de (leurs) prédécesseurs » et un accord « vétuste et absurde », une condamnation qui pourrait « entraîner le dépôt de bilan pour certains d’entre (eux) ». « Une condamnation économique à hauteur des montants réclamés par les syndicats de salariés (près de 8,5 millions d’euros au total et 10 000€ d’astreinte par jour et pour chacun des CDN et le SYNDEAC) aurait des conséquences catastrophiques pour l’ensemble de l’écosystème et induirait un plan social massif. Dans tous les cas, ces situations auront un impact direct sur l’emploi des artistes-interprètes en activités de plateaux ou en dehors, mais aussi l’activité artistique dans son ensemble,

et l’emploi technique, administratif et de production. » Cet accord semble avoir été pensé pour des troupes permanentes. Or, en France, à l’exception de la Comédie-Française et du TNP, il n’en existe pas d’autres. Il serait plus juste de parler de compagnonnage artistique, en fonction des créations. La nouvelle génération de directeurs et directrices de CDN aujourd’hui privilégie le travail avec les compagnies et distingue « l’emploi permanent de la permanence artistique ». « On peut s’ étonner du silence du ministère de la Culture, qui semble aux abonnés absents sur le sujet, commente Marie-José Sirach dans l’Humanité du 10 janvier. La balle est pourtant dans son camp : il est toujours temps d’intervenir pour éviter que le conflit ne s’enlise ; qu’il prenne ses responsabilités d’un point de vue économique et, d’un point de vue politique, relance les négociations pour trouver une solution pérenne adaptée à la réalité de l’emploi dans ce secteur et qui conviendrait à toutes les parties. »

ACTUALITÉ

Editorial

DAX

Au procès de l’évasion fiscale

À l’occasion du procès de Jon Palais, faucheur de chaises (lire page 4), des militants associatifs (Bizzi !, Les Amis de la Terre, Attac…) avaient décidé que ce serait le procès de l’évasion fiscale.

Lundi 9 janvier à Dax, la journée a donc commencé par une table ronde avec des candidats à la présidentielle ou leurs représentants, tous ont des propositions pour lutter contre la délinquance fiscale, tous ont des idées sur ce que l’on pourrait faire avec l’argent ainsi récupéré, tous ont promis de porter cette question durant la campagne.

Ce sont les militants associatifs qui animaient la rencontre. Ils ont commencé par redonner les chiffres de ce que coûte l’évasion fiscale aux recettes publiques : 60 et 80 milliards d’euros en France, 1 000 milliards d’euros en Europe, et dresser un inventaire des avancées : les échanges automatiques de données qui font reculer le secret bancaire, le reporting en France, la condamnation de Cahuzac, des avancées souvent obtenues sous la pression de mouvements citoyens comme la Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires, et en réaction à des scandales.

Mais à côté de ces avancées, le Conseil constitutionnel a annulé la mise en place du reporting (obligation de transparence sur les activités par pays) pour les multinationales françaises, au nom de la liberté.

Apple condamné à verser 13 milliards d’euros est exempté d’amende.

Depuis 7 ans, le nombre de fonctionnaires chargés du contrôle et du recouvrement de l’impôt a baissé de 25 %. Alors ces militants de la société civile ont décidé de servir d’aiguillon et ça commençait à Dax par interroger des candidats à la présidentielle sur leurs propositions. À la tribune, il y avait Yannick Jadot (EELV), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Charlotte Marchandise, candidate citoyenne et Philippe Poutou (NPA). Corinne Morel-Darleux était là pour représenter Jean-Luc Mélenchon et Sandrine Charnoz, Benoît Hamon.

Il n’y a pas eu de voix dissonante sur cette question de l’évasion fis-

cale. À la première intervention de Sandrine Charnoz qui rappelle que ces milliards volés aux recettes publiques pourraient financer notre modèle protecteur et la transition énergétique, personne ne trouve rien à redire. Personne ne contredit non plus la proposition de Yannick Jadot d’exiger une directive européenne qui permette de mettre les banques devant les tribunaux pour « fraude organisée ». On parle de lever le verrou de Bercy, de protéger les lanceurs d’alerte, de lutter contre le « pantouflage », la collusion entre les milieux politiques et les milieux d’affaires, la solution se situant du côté de la démocratie, de l’intervention citoyenne, du statut de l’élu, de lois permettant de sanctionner. On parle de la nécessité de la transparence et d’harmonisation internationale, le seul moyen de lutter contre les pratiques d’optimisation fiscale dans un monde concurrentiel. On parle du concept de « paradis fiscal », qui désigne des pays qui ne se situent pas forcément à l’autre bout du monde, Londres étant une des principales places de l’optimisation fiscale. Un concept qui est peut-être plus comportemental que géographique, en témoigne le comportement de Total en France.

La représentante de Jean-Luc Mélenchon ira un peu au-delà des « mesures d’urgence » en évoquant la volonté de « sortir de la règle d’or de Bruxelles », des politiques d’austérité quitte à entrer en désobéissance, la volonté de taxer le capital, d’établir un revenu maximum autorisé… Pour Philippe Poutou, l’évasion fiscale n’est qu’un

2017, une bonne année de luttes en perspective !

aspect de l’accumulation du capital qui constitue un véritable vol, un détournement des richesses.

Devant la large entente exprimée, la première question jettera un trouble à la tribune mais recevra un tonnerre d’applaudissements de la salle : « Puisqu’il y a tant d’accord entre vous sur ces questions essentielles pourquoi ne décidez-vous pas d’un tirage au sort entre vos candidatures pour qu’une seule nous représente, nous aurions plus de chances de gagner. » Une intervention soutenue par Pierre Larrouturou qui a exprimé sa colère que le processus de « primaires de la gauche » ne soit pas allé au bout. « Si Benoit Hamon l’avait voulu, cela se serait fait ». Philippe Poutou, lui, trouve qu’il n’y a pas tant d’accord que ça, pour preuve, « à cette tribune, tout le monde n’a pas été ministre ».

Pour la candidate citoyenne, cette question doit dépasser les clivages, y compris droite-gauche et être l’objet d’un débat national. Une affirmation qui fait écho au discours des auteurs de Sans domicile fisc, d’ailleurs dans une vidéo de soutien à Jon Palais et à tous les faucheurs de chaine sur le site pcf.fr, Éric Bocquet réitère la proposition de lutter pour l’organisation d’une grande COP de la fiscalité, à l’image de ce qui se fait contre le réchauffement climatique.

Sur le site d’Attac, le philosophe Edgar Morin, faucheur de chaises actif, apporte également son soutien en appelant à « résister » à « un ordre ignoble ».

Christelle Danglot

Comme de coutume, chaque début d’année nous subissons les annonces de changement. La liste est longue mais nous est rarement favorable financièrement !

La plus connue est la revalorisation du SMIC qui, encore une fois cette année, est plus que lamentable ! La ministre du travail Myriam El Khomri a annoncé qu’il n’y aurait pas de coup de pouce pour le smic en 2017. L’indifférence du quinquennat Hollande à l’égard des salarié-e-s les plus modestes est indigne. Les coups de pouce aux grands patrons se sont multipliés, comme en témoigne les 41 milliards d’euros du CICE qui, loin d’avoir le moindre effet positif sur l’emploi, viennent nourrir les dividendes records versés aux actionnaires, les retraites-chapeau et autres parachutes dorés.

Ce qui est certain c’est que les changements annoncés pour cette nouvelle année ne seront pas profitables aux salariés, chômeurs, jeunes et retraités !

2017, fin du quinquennat Hollande, le changement annoncé n’étant jamais venu, il est grand temps que ce changement voit le jour !

Les élections présidentielles et législatives arrivent à grands pas. Or, Fillon, le prochain gagnant de la primaire du PS, ou la Famille Le Pen ne nous préparent rien de bon. Nous devons éviter que le scénario macabre ne se réalise. Nous devons continuer à poursuivre le rassemblement avec toutes celles et ceux qui ont un intérêt au changement : c’est à dire le peuple. Le peuple a besoin d’un changement de société !

Des luttes émergent dans le pays et en particulier dans le secteur hospitalier. Mais des voix s’élèvent également contre les injustices et les drames de la grande distribution, comme au Auchan City de Tourcoing (voir l’Humanité du 28/12/2016) Les communistes veulent continuer à être dans les luttes, à soutenir les salariés, à nourrir l’espoir d’un avenir meilleur. C’est dans cette optique que les sénatrices et sénateurs communistes présentent le 11 janvier une proposition de loi visant à abroger la loi travail ! Cette loi, c’est la précarité généralisée, les licenciements favorisés, le Code du travail affaibli. Rappelons, que le gouvernement Hollande/Valls a dû recourir au 49-3 pour imposer son projet, ce 49-3 dénoncé aujourd’hui par le candidat Valls à la primaire du PS !

La bataille des présidentielles et des législatives va être longue et compliquée mais c’est en étant dans les luttes que nous pourrons faire bouger les choses, en faisant des propositions concrètes et des actions de solidarité que nous ferons avancer les choses. Le peuple a besoin d’y croire pour être partie prenante et être acteur de son propre changement.

Allons-y camarades, 2017 est en marche !

Sophie Elorri trésorière du PCF 33 et membre du Conseil national

Les Nouvelles 12 janvier 2017 • 3

JUSTICE OÙ EST LA JUSTICE ?

L’impunité pour les uns, l’acharnement pour les autres Justice de classe. L’expression fait un retour en force depuis plusieurs mois, et pour cause. Alors que les poursuites judiciaires et les condamnations pleuvent sur les plus démunis, sur les salariés, les syndicalistes, les militants… les délinquants en cols blancs, ceux des multinationales qui soustraient à l’impôt 20 % des ressources fiscales brutes des pays européens, 1 000 milliards d’euros aux pays d’Afrique en 50 ans, ou ceux de la classe politique tels les Sarkozy, Cahuzac, Balkany, Tapie, Lagarde continuent de filer des jours heureux. Une situation qui amène les communistes a rappeler, dans un dossier consacré de la Revue du projet, que la justice est un combat.

Le 11 janvier, la cour d’appel d’Amiens rendra sa décision dans l’affaire Goodyear Amiens. La portée symbolique de poursuites, qui visent d’abord la CGT, n’échappe à personne : à travers l’exemple des huit salariés poursuivis comme des « délinquants » auteurs de « violences », il s’agit de décourager

tous ceux qui, en France, s’opposent à la loi des multinationales. Personne n’a oublié non plus la décision du tribunal correctionnel d’Amiens, le 12 janvier 2016, condamnant à deux ans de prison, dont neuf mois fermes, les militants syndicaux pour avoir retenu contre leur gré (mais sans violence) deux cadres de leur usine en voie de fermeture, en janvier 2014. Une décision d’une sévérité historique.

Il est impossible d’évoquer le procès Goodyear sans mentionner le dossier Air France et sa fameuse chemise arrachée. Dans les deux cas, des salariés en lutte contre une direction d’entreprise ont été poursuivis en justice, avec la bénédiction du pouvoir en place, même si le procès Air France s’est conclu par un verdict un peu moins accablant, avec trois peines de prison avec sursis et deux relaxes.

Derrière ces affaires médiatisées, il en est des dizaines, grévistes, syndicalistes, manifestants contre la loi travail, poursuivis, condamnés pour violences, sur le seul témoignage la plupart du temps d’éléments des forces de l’ordre.

De 2016, on se souviendra aussi qu’un SDF a été condamné à trois mois ferme pour un vol de yaourt, une caissière d’un super marché Auchan a été licenciée pour avoir commis une erreur de 85 centimes sur une boîte de concentré de tomate. Mais quand Christine Lagarde, ancienne ministre de l’Économie, commet une « négligence » qui amène l’État à verser 400 millions d’euros à Bernard Tapie pour « préjudice moral », la Cour de justice de la République la reconnaît coupable mais la dispense de peine.

Un comble.

Et que dire de la France ou l’Irlande qui dispensent de taxe ou d’amende des multinationales telles Apple ou Google, épinglées pour évasion fiscale, privant ainsi l’action publique de plusieurs milliards d’euros… Et quand des citoyens décident d’agir justement pour dénoncer cette évasion, eux se retrouvent devant les tribunaux, comme Jon Palais lundi à Dax (lire ci-dessous).

Devant les tribunaux aussi Cédric Herrou, Pierre-Alain Mannoni, ces militants communistes et autres

citoyens, pour délit de solidarité.

Depuis 2015, de nombreux habitants de la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes) viennent en aide aux migrants, souvent des Africains fuyant des pays instables et des régimes totalitaires.

Un collectif de soutien, baptisé Roya Citoyenne, s’est mis en place dans la vallée, et l’un de ses membres les plus impliqués, l’agriculteur Cédric Herrou, risque 8 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pour avoir transporté et hébergé des migrants. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 10 février… On lui reproche d’avoir agit non par « solidarité », mais par « militantisme ». On lui reproche la médiatisation de son affaire et l’utilisation à des fins politiques de la justice. Mais la répression policière et le recours à la justice sont eux aussi bien employés à des fins politiques, et ce par le préfet et quelques élus de droite comme Éric Ciotti, président (LR) du conseil départemental des Alpes-Maritimes, dont les vociférations dans la presse régionale font parler. Onze procès sont encore prévus cette année pour « délit de soli-

darité ». Une instrumentalisation qui commence à agacer la justice au point que la magistrate qui a relaxé PierreAlain Mannoni, vendredi 6 janvier, a décidé de rappeler publiquement que « L’aide au séjour d’un étranger pour lui assurer des conditions dignes et décentes ou visant à préserver son intégrité physique n’est pas pénalement punissable ».

Dans son acharnement, l’exécutif a, pour sa part, choisi de faire appel de ce jugement. Et la chasse à l’homme continue. Cécile Dumas, secrétaire départementale du PCF a expliqué au journal l’Humanité que le réseau de solidarité fait face à un dispositif sécuritaire disproportionné. « Imaginez, à Sospel… 70 hommes de l’armée, 30 gendarmes en poste fixe au village, les gendarmes mobiles à différents points de contrôle, environ 10 policiers nationaux, (…) les chasseurs alpins et parfois la légion étrangère parcourent les chemins de randonnée… » CD avec l’Humanité

2 000 PERSONNES À DAX POUR LE PROCÈS DE JON PALAIS

Les citoyens s’emparent de la lutte contre l’évasion fiscale

Jon Palais, altermondialiste et cofondateur d’Alternatiba, comparaissait lundi devant le tribunal de Dax, accusé de vol et intrusion par BNP Parisbas, banque où avait été menée une action de « réquisition » de chaises pour dénoncer l’évasion fiscale. Ses soutiens avaient décidé de faire de ce 9 janvier le procès de la fraude fiscale et un tremplin de mobilisation contre la délinquance en col blanc. Pari réussi, dans une belle ambiance.

Dax se souviendra sans doute longtemps de ce lundi 9 décembre, de sa halle investie des bénévoles en t-shirts et bonnets verts de Bizzi !

De ses rues raisonnant de : « C’est pas les faucheurs qu’il faut juger, c’est l’évasion fiscale en bande organisée ! » et de cette foule, venue parfois même 4 • Les Nouvelles 12 janvier 2017

de Paris ou de Haute-Savoie, amenant en haie d’honneur Jon Palais jusqu’au tribunal, aux cris de « nous sommes tous des faucheurs de chaises ! ». « Nous », ce sont des militants d’Attac, des Amis de la Terre, d’Action non violente (ANV) COP21*, d’Alternatiba et de Bizi ! (mouvement basque en lutte contre le réchauffement climatique) avec qui Jon Palais avait mené l’opération de « réquisition » de chaises dans une agence BNP Paribas de Paris, auxquels se sont joints des personnalités politiques (lire page 3), des militants de l’UL CGT, du PCF des Landes, de la France Insoumise, d’EELV… Tous trouvent insupportables que tant d’argent soit soustrait à l’impôt quand les moyens manquent pour le développement des pays les plus pauvres, dans la lutte contre le réchauffement climatique ou encore le

développement des services publics…

Tous trouvent insupportable l’impunité des sociétés et personnes qui organisent ce vol à grande échelle.

Ce 19 octobre 2015, une quarantaine de « faucheurs » de chaises pénètrent dans l’agence bancaire. En quelques minutes, quatorze chaises réquisitionnées dans l’agence sont déposées dans le calme sur le trottoir avant d’être embarquées. Les militants accusent la banque d’organiser l’envol d’une partie de l’argent qui transite par ses caisses vers les paradis fiscaux.

En juin, Jon Palais, porte-parole de l’action, est convoqué au commissariat de Dax. BNP Paribas a porté plainte contre lui pour vol et irruption. La justice la requalifiera en « vol en réunion ». « Nous sommes tous des faucheurs de chaises ! »

Mais l’action fera tache d’huile. Attac et les Amis de la Terre se proposeront pour héberger des chaises fauchées, s’affichant receleurs volontaires aux yeux des autorités. Le philosophe Patrick Viveret, l’écrivaine Susan George et Edgar Morin leur emboîteront le pas. Et très vite, les fauchages se multiplieront. HSBC, BNP Paribas… la première année, une quarantaine d’agences a été visée par ces actions coups de poing non violentes, avec à leur actif près de 200 chaises réquisitionnées. Et non sans résultat.

En novembre 2015, les faucheurs de chaises rencontraient les dirigeants de la banque pour négocier l’arrêt des réquisitions en échange de la ferme-

ture de ses filiales dans les Caïmans.

Les représentants de la banque leur répondront que, ne figurant pas sur la liste de l’OCDE, les îles susnommées ne pouvaient être légalement considérées comme un paradis fiscal.

Depuis, BNP Paribas y a fermé deux de ses agences mais la dispute se poursuit car les ONG considèrent qu’elle possède toujours près de 170 filiales dans des paradis fiscaux. Ce que bien sûr la banque dément.

Quant aux chaises, objets de sa plainte, toutes ont été remises à la justice l’an dernier pour fêter l’ouverture du procès Cahuzac.

Le mouvement s’élargissant, les militants ont décidé de transformer le procès du faucheur de chaise en procès de la délinquance fiscale. Et ce sont des militants heureux qui ont accueilli 2 000 personnes tout au long de la journée. Heureux de constater que la

question de la fraude fiscale est sortie des cercles experts et que l’intervention citoyenne fait avancer le débat, ouvre des perspectives. De fait, rappelait Jon Palais juste avant d’entrer dans le tribunal épaulé de ses avocates, Eva et Caroline Joly, « deux verdicts sont attendus aujourd’ hui. Celui qui me concerne et celui qui concerne l’évasion fiscale ». Le jugement concernant Jon Palais a été mis en délibéré jusqu’au 23 janvier et le parquet a requis une « dispense de peine ».

Quant à celui de la fraude et l’évitement fiscal, la sanction de la rue est sévère. Mais la journée a montré que les citoyens au-delà du constat et de la colère, veulent s’emparer des solutions et des alternatives, de quoi réjouir les frères Bocquet, auteurs de Sans domicile Fisc. * Conférence qui précédait celle de Paris et où se préparait l’accord international sur le climat.

JUSTICE NICOLE BORVO-COHEN-SEAT*

LE PCF PROPOSE

Pour une justice efficace et humaine

Garantir le droit à la justice, son indépendance et moderniser notre système d’incarcération

Durcissement, pressions, manque de moyens. Une dirigeante du PCF, par ailleurs membre du collège du Défenseur des droits, chargé de la déontologie dans le domaine de la sécurité, et militante associative dans les prisons, livre à Igor Martinache, pour la Revue de projet, points de vue et propositions. (…)

Ce qui est important pour la justice c’est l’indépendance des juges vis-à-vis du pouvoir exécutif. Les juges du siège le sont davantage dans la mesure où leur nomination et leurs mutations exigent désormais l’avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature.

En revanche, les magistrats du parquet sont complètement sous la tutelle de l’exécutif concernant leur nomination et leur avancement. Et la réalisation de leur indépendance a toujours rencontré beaucoup de résistance de la part des pouvoirs. Pour le reste, les juges ont des idées politiques comme les autres citoyens : au niveau syndical (droit qui leur est reconnu a minima), il existe de grandes différences de point de vue, ce qui m’apparaît être une bonne chose. Il importe également que les jugements soient toujours rendus collégialement, ce qui n’est pas toujours le cas en pratique.

Les parlementaires, eux, font la loi au nom du peuple français dont ils sont les représentants. Ce sont des majorités parlementaires qui ont dans la période récente aggravé les sanctions pénales pour la « petite délinquance », tandis que la grande délinquance financière est, elle, rarement sanctionnée par des peines de prison effectives en raison

de diverses dispositions législatives ou réglementaires permettant à ses commettants d’y échapper… (…) Les parlementaires sont des représentants du peuple. Ce ne sont pas des spécialistes, même si certains le sont à titre personnel. Ce qui est anormal c’est que les catégories les plus populaires soient si peu représentées au Parlement et c’est bien là -entre autres- que le bât blesse !

En fait, si la complexification du droit est une réalité, elle vient sans doute surtout de la complexité croissante de la société elle-même, ainsi que de la succession de réformes « opportunistes », dont les gouvernements sont friands et qui souvent cachent des immobilismes, voire des régressions.

Quelle serait une politique communiste en matière de justice ?

1. La garantie des libertés et de l’égalité des droits implique l’égal accès à la justice pour tous les citoyens.

Il faut donc de la proximité, des moyens qui permettent d’informer et de recevoir les personnes qui ont besoin d’être aidées dans leurs démarches. Toute personne a le droit d’être défendue correctement : aide judiciaire améliorée, procédures rapides dans l’intérêt des auteurs comme des victimes.

2. La justice doit être totalement indépendante. Il faut donc couper le cordon ombilical entre les magistrats et le pouvoir politique. Pour ma part, je serais favorable à une distinction entre l’administration de la justice, qui relève du gouvernement respon­sable devant le Parlement, et le pouvoir judiciaire qui pourrait

relever d’un Conseil supérieur de la justice.

3. Il faut sortir du sécuritaire et du tout carcéral, ce qui demande du courage politique mais aussi un large débat public, citoyen et pédagogique, à l’opposé des multiples lois pénales votées à la suite d’événements dra­matiques.

Les deux tiers des détenus sont de petits délinquants, des pauvres, sans qualification et un tiers présente des troubles psychiatriques. Il est nécessaire de revoir la hiérarchie des peines et de développer avec audace les peines alternatives. Des moyens importants doivent être consacrés à la prévention, aux éducateurs de rue, aux travailleurs sociaux, à la police de proximité, aux prises en charge thérapeutiques, à la réinsertion, à l’accompagnement des personnes sous main de justice ou récemment libérées.

4. La prison doit être considérée comme le dernier recours et doit répondre aux critères inscrits dans les textes internationaux et dans la loi pénitentiaire de 2009, à savoir le respect de la dignité des personnes détenues, de leurs droits, et la recherche de leur réinsertion dans la société.

5. Le budget de la justice doit être augmenté au moins d’un tiers pour répondre aux besoins en personnels dans tous les domaines, tout en étant réorienté dans ses priorités. *Nicole Borvo-Cohen-Seat est sénatrice honoraire de Paris (PCF), responsable du pôle Lois et institutions du Conseil national du PCF.

LA REVUE DU PROJET

Just(ic)e, une illusion ? Non, un combat !

Par Pierre Crépel et Igor Martinache*, la Revue du projet, décembre 2016, PCF. (Extraits) « Rien que la mort n’était capable D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».

Jean de La Fontaine, Les animaux malades de la peste, Fables.

Allez aux comparutions immédiates, vous verrez que La Fontaine n’exagérait pas. Les sociologues ont maintes fois confirmé que les infractions attachées aux classes laborieuses sont traitées impitoyablement. Dans les transports, à la Sécurité sociale, à Pôle emploi ou dans la rue, c’est la chasse aux petits « fraudeurs » ou « délinquants ». Dans le même temps, c’est la clémence pour les gros qui fraudent des millions

ou des milliards. Les délinquants en col blanc, politiciens ou hommes d’affaires, quand ils sont poursuivis, ont de quoi employer des ténors du barreau passés experts dans l’art de faire durer la procédure, voire de trouver le vice de forme qui y met purement et simplement fin. Nicolas Sarkozy prônait d’une part la tolérance zéro vis-à-vis des « incivilités », commençant par la simple réunion dans une cage d’escalier, et de l’autre il appelait à une dépénalisation du droit des affaires. (…)

On peut avoir cent fois raison, se trouver du côté de la morale et de l’humanité, et perdre un procès, pour vice de procédure, par manque de preuves, parce que l’adversaire a un meilleur avocat, ou pour des raisons politiques : des syndicalistes ou des zadistes le savent bien aujourd’hui, même en France. (…)

Le rapport de force pour imposer la vraie justice

Et pourtant, dans le langage courant, le droit et la justice expriment des idéaux

nobles. Dans celui de la politique et des tribunaux, il s’agit souvent de textes froids dont l’application se révèle fréquemment inquiétante. Le droit est un domaine immense, il ne se réduit pas aux tribunaux, cela devrait même être l’exception. On doit construire une société où le vivre ensemble devienne naturel et spontané : un arbitre de rugby n’est jamais plus content que s’il n’a eu qu’à compter les points, à constater les touches et les en-avant, sans avoir eu à faire le gendarme.

Le droit est vieux comme le monde, il évolue, il faut connaître son histoire, la diversité de ses principes, ses relations avec les sociétés. Pour le changer, pour qu’il défende vraiment les faibles, pour qu’il ne soit pas détourné, il faut l’étudier : l’innocent, l’ignorant est plumé davantage que les autres. Mais le combat ne se limite pas à la technique juridique, seul le rapport de forces dans la cité, dans l’entreprise, dans la rue, dans l’opinion peut imposer la vraie justice.

PACTE D’ENGAGEMENTS

POUR LA FRANCE EN COMMUN PA

RT

I CO

MMUNIS T E F R A N

ÇA

IS

• L’administration gratuite de la justice et la participation des citoyens à son service (jury d’Assises, Conseils des Prud’hommes, Tribunaux de commerce…).

• La réouverture d’une partie des tribunaux abusivement fermés dans la dernière décennie pour garantir une justice de proximité.

• La refonte de l’aide juridictionnelle pour garantir le droit à la défense.

• L’indépendance des tribunaux et des cours et l’interdiction des juridictions d’exception.

• Remplacer le Conseil supérieur de la magistrature par un Conseil supérieur de la Justice, garant de l’indépendance des magistrats. La tutelle du pouvoir exécutif sur cette instance sera supprimée. Il sera composé pour moitié de magistrats élus par leur pairs et pour moitié de personnalités désignées à la proportionnelle sur proposition des groupes parlementaires. Il nommera et décidera de l’avancement des magistrats du siège et du Parquet. Il statuera comme conseil de discipline. Il contrôlera l’administration des cours et des tribunaux de l’ordre judiciaire. Il sera consulté sur les grâces.

• Donner la priorité aux peines alternatives telle que la contrainte pénale pour les courtes peines et à l’aménagement des peines (suppression des peines planchers, aménagement obligatoire des peines de moins de trois, diminution des peines des personnes aux problèmes psychiatriques reconnus…) et instaurer un numerus clausus dans les établissements pénitentiaires afin de diminuer la population carcérale.

• Garantir les droits élémentaires de la personne détenue (travail, vote, expression) et transformer le système carcéral pour que l’exécution de la peine permette sa réinsertion.

• Un plan de recrutement de renforcement de la formation de personnels de surveillance et de conseillers d’insertion et de probation.

• Un plan de rénovation des cellules.

La Revue du projet, n° 62, 12/2016 Les Nouvelles 12 janvier 2017 • 5

INTERNATIONAL PARIS

PALESTINE

Des milliers de Kurdes réclament « vérité et justice » pour Sakine, Fidan, et Leyla

L’Europe au pied du mur !

Malgré un froid glacial, 7 000 personnes, dont beaucoup de Kurdes venus d’Allemagne et de toute l’Europe, ont défilé ce samedi en hommage à Sakine, Fidan, et Leyla abattues le 9 janvier 2013 au cœur de la capitale de plusieurs balles dans la tête.

Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) réputée proche de son chef historique Abdullah Öcalan, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, avaient été abattues le 9 janvier 2013 de plusieurs balles à la tête, au siège d’une association kurde en plein coeur de Paris. Sous une forêt de drapeaux à l’effigie des trois militantes kurdes, la foule a réclamé lundi que la lumière soit enfin faite sur leur assassinat.

Accusé du triple assassinat, le Turc Omer Güney, qui devait être jugé fin janvier, est mort à Paris le 17 décembre dernier, victime d’une tumeur cérébrale. Son décès a éteint l’action publique à l’encontre de ce suspect qui avait toujours clamé son innocence.

Au terme de l’instruction, les enquêteurs avaient pointé « l’implication » de membres des services secrets turcs, le MIT, dans ce triple assassinat, mais sans pouvoir établir qui étaient les commanditaires de ces crimes, selon une source proche du dossier (source Afp). C’est pourquoi l’association France-Kurdistan tout comme les élus communistes présents sont déterminés à continuer d’interpeller le gouvernement français afin que les commanditaires de ce crime politique ne restent pas impunis.

Contre toute attente, la cause palestinienne vient d’être propulsée au rang des priorités sur l’agenda diplomatique international ! Le vote de la résolution 2334 du Conseil de Sécurité de l’ONU, le 23 décembre dernier, exigeant d’Israël d’arrêter « immédiatement et complètement » la colonisation des territoires palestiniens, est, dans le contexte abominable où se situe aujourd’hui le conflit du Proche-Orient, une chance inespérée : celle de pouvoir s’appuyer sur le droit international, désormais gravé dans le marbre, pour agir.

Le fait que Washington ait enfin renoncé à opposer son veto à la condamnation officielle de la colonisation, rompant ainsi avec une pratique vieille de près de quarante ans, met plus que jamais en pleine lumière l’isolement international de Tel-Aviv dans son torpillage systématique de toute perspective de création d’un État palestinien viable et acceptable. Dans cette situation inédite, toute initiative pour une paix juste au Proche-Orient acquiert une dimension nouvelle : c’est le cas de la Conférence internationale sur le conflit israélo-palestinien qui se tiendra à Paris à la mi-janvier avec la participation de quelque 70 pays. À plus forte raison s’il s’en suivait un nouveau vote consensuel au Conseil de Sécurité sur un plan de paix global

conforme au droit international.

Certes, en elle-même, une résolution ne règle rien. Certes, le fait que le Président Obama ait attendu la veille de son départ de la Maison Blanche pour prendre une position que l’on attendait de lui dès le début de son premier mandat retire une grande partie de son effet à ce type de texte.

Certes, Israël a aujourd’hui le gouvernement le plus ultra de son histoire et le plus hostile à des négociations sérieuses. Lourde est, à cet égard, la responsabilité de tous ceux qui – de part et d’autre de l’Atlantique – ont encouragé cette dérive désastreuse : malgré l’annexion de Jérusalem-Est, l’installation progressive de 590 000 colons (1) dans les territoires palestiniens occupés, la construction du mur, les massacres de Gaza, les arrestations de résistants ou les assassinats ciblés… ils ont garanti l’impunité aux dirigeants israéliens successifs et accordé des aides colossales, y compris militaires, à leur gouvernement, fût-il peuplé de racistes assumés et de va-t’en guerre d’extrême droite. Leur réveil est assurément tardif alors qu’un dangereux aventurier s’apprête à prendre les rênes du pouvoir dans la première puissance mondiale !

Raison de plus pour mettre coûte que coûte à profit le consensus arraché in extremis au plus haut niveau des Nations-Unies afin favoriser un sursaut devant l’abîme ! En particulier l’Union européenne -comme telle

ainsi qu’à travers chacun de ses gouvernements- doit être mise devant ses responsabilités ! (2) Nul ne lui demande de se montrer anti-israélienne (le « camp de la paix » en Israël soutient d’ailleurs la résolution de l’ONU) ni pro-palestinienne : il s’agit simplement de se mettre au service du droit international qui vient d’être solennellement réaffirmé et qu’il n’est au pouvoir de personne, pas même de Donald Trump, d’effacer ! Si l’équipe de M. Netanyahou continue de témoigner son mépris à l’égard des exigences du droit international, réaffirmées comme jamais, la seule issue sera que d’innombrables voix s’élèvent pour demander que soit appliqué au régime d’occupation israélien la même mesure d’exception qui finit jadis par être imposée – avec succès ! – au régime d’apartheid sud-africain : des sanctions économiques, cette mesure ultime, ainsi qu’une saisine du Tribunal pénal international ! L’Union européenne cherche à jouer un rôle dans le monde ?

La voici au pied du mur. tribune de Francis Wurtz l’Humanité dimanche, 05/01/17

(1) Chiffre cité par l’ambassadrice des ÉtatsUnis à l’ONU elle-même !

(2) L’UE est le 1er partenaire commercial d’Israël. Elle finance en outre nombre de programmes israéliens comme la recherchedéveloppement dans les hautes technologies.

RICHISTAN PORTUGAL

Disparition de l’ancien président Mario Soares Avec le décès de Mario Soares, survenu samedi à Lisbonne à l’âge de 92 ans, c’est une personnalité dominante de la politique du Portugal qui disparait, mais l’avalanche des hommages de circonstance ne saurait occulter son rôle plus que contestable au lendemain du renversement de la dictature.

Au cours de l’été 1975, l’enthousiasme populaire, qui avait accueilli le soulèvement des capitaines du 25 avril 1974, émergeant de la lutte anticolonialiste et mettant fin à plus d’un demi-siècle d’une implacable tyrannie, était loin d’être retombé. Syndicalistes, soldats du Mouvement des forces armées (MFA), militants communistes à peine sortis de la clandestinité, familles d’émigrés de retour au pays défilaient pacifiquement dans les rues de la capitale jusqu’au palais présidentiel du Belem pour appuyer le président Francisco Da Costa Gomes et le premier ministre Vasco Gonçalves. Mais la tension était vive. Depuis le nord du pays, d’autres marches s’organisaient pour stopper la dynamique de la révolution.

Le principal leader de ce mouvement de « normalisation » n’était autre que Mario Soares, l’homme fort du parti socialiste. Le chef du PS portugais s’est 6 • Les Nouvelles 12 janvier 2017

révélé le briseur d’unité de la gauche au lendemain d’une révolution à laquelle il ne prit pas part, exilé depuis 1970 à Paris. Il fut néanmoins, au temps de la dictature, un combattant antifasciste incontestable, qui subit la répression de la police politique de Salazar, connut la prison et la déportation dans la colonie de San Tomé.

Au lendemain de la chute du régime de l’Estado novo, Soares rentre au Portugal le 1er mai 1974, occupe jusqu’en 1975, le portefeuille des Affaires étrangères dans le gouvernement provisoire, dans lequel siège également Alvaro Cunhal. Après la victoire relative du PS en 1976, il dirige le gouvernement jusqu’en 1978. De retour au Palais de Sao Bento en 1983 et jusqu’en1985, il négocie l’entrée du Portugal dans la Communauté européenne. Il sera ensuite élu président de la République de 1986 à 1996 puis siègera au Parlement européen. Au cours des dernières années de sa vie, Mario Soares exprimera de vives inquiétudes sur l’avenir de l’Europe, critiquant publiquement les politiques d’austérité imposées aux pays du sud, la Grèce et le Portugal en premier lieu. avec l’article de JP Pierrot, l’Humanité, 09/01/2017

Les gros patrons ont déjà fait l’année des salariés fait régulièrement scandale : le PDG de Sanofi, par exemple, gagne 960 fois le Smic. Ça passe mal dans les opinions publiques

Au Canada, ils ont dépassé le salaire médian annuel dès le 3 janvier. En Grande-Bretagne, ils ne l’ont atteint que deux jours plus tard.

Quatre jours après la nouvelle année, les grands patrons canadiens et britanniques pourraient s’arrêter de travailler : ils ont déjà gagné deux à trois fois la rémunération annuelle promise aux salariés ordinaires de ces pays. Selon le Centre canadien des politiques alternatives, les 100 dirigeants d’entreprise les mieux payés ont reçu en moyenne 9,5 millions de dollars en 2015, soit 193 fois le salaire moyen des Canadiens. L’organisme calcule donc qu’ils ont atteint le niveau de rémunération annuelle moyen à 11 h 47, le 3 janvier, soit après moins d’une demi-journée de travail. L’an dernier, cela leur avait pris

une heure de plus : ils n’avaient dépassé ce montant qu’à 12 h 18.

Au Royaume-Uni, selon une étude du High Pay Centre -un institut qui étudie également les grosses rémunérations-, les grands patrons ont dû attendre le 4 janvier à midi pour atteindre le salaire médian annuel des Britanniques. Ce mercredi a donc été rebaptisé en Angleterre le jour des « gros bonnets » qui gagnent près de 141 fois ce que peuvent toucher en moyenne les salariés. Au Canada, où les mégarémunérations ont augmenté de 99 % en vingt ans (contre 9 % pour le reste de la population), le ratio entre les salaires moyens des grands patrons et des travailleurs ordinaires culmine à 193, alors que, pour rappel, en France, la rémunération des plus grands dirigeants d’entreprises cotées au CAC 40

Même dans les pays anglo-saxons, ces rémunérations ne passent plus dans les opinions publiques. En GrandeBretagne, pour Stefan Stern, qui dirige le High Pay Centre, « ce mercredi des gros bonnets constitue un rappel crucial sur le problème récurrent du fossé existant entre les rémunérations dans notre pays ».

Frances O’Grady, la secrétaire générale de la confédération syndicale unique TUC, appelle le gouvernement conservateur à assurer la représentation des salariés dans les comités sur les rémunérations des grandes entreprises. « Les travailleurs méritent une répartition plus juste de la richesse qu’ils aident à produire, estime-t-elle. Mais alors que les revenus des dirigeants ont littéralement explosé, le salaire hebdomadaire moyen est toujours inférieur aujourd’hui à son montant d’il y a neuf ans. » Au Canada, Hugh Mackenzie, auteur du rapport pour le Centre canadien des politiques alternatives, se fait cinglant : « Personne ne mérite de toucher autant d’argent. Je veux dire, c’est absurde. » Thomas Lemahieu, l’Humanité, 05/01/2017

PCF VŒUX 2017

PCF CANTON DE LA PRESQU’ÎLE

« Ensemble, en 2017, allons au-devant de la vie ! »

Galette républicaine

Le 9 janvier, Pierre Laurent a présenté les vœux du Parti communiste français avec « la France en commun », qui propose à notre peuple un choix de société. La brochure rassemble les propositions du PCF, réalistes et précises, livrées au débat citoyen, pour les élections présidentielle et législatives mais aussi audelà. Souhaitant « une année pleine d’espoirs », le secrétaire national du PCF a annoncé : « Nous entrons en campagne pour les concrétiser. » Le PCF « veut contribuer à la construction d’un nouveau pacte de majorité, d’une nouvelle majorité politique à gauche, c’est-à-dire une majorité pré-

sidentielle, une majorité parlementaire, une majorité populaire et citoyenne agissante ». Une façon dynamique de « déjouer le scénario d’un duel déjà annoncé entre la droite et l’extrême droite ».

Ce pacte dit « notre confiance absolue dans les capacités de la France à se relever, à retrouver le chemin du progrès humain et à tenir à nouveau sa place dans le combat européen et international pour changer le cours de la mondialisation ».

En présentant « à chacune et chacun ses meilleurs vœux de bonheur, d’épanouissement personnel » (…) Pierre Laurent a parlé d’avenir : « Pas tel qu’on nous le promet, fait de guerres, de compétitions toujours plus brutales, de souffrances,

pas de cette année politique 2017 sans espoir, sans choix véritable à laquelle on voudrait nous condamner. » (…) « Notre pays vaut mieux que cela. Je veux vous parler de l’avenir que nous allons être capables de construire en commun. » Et citant Nelson Mandela : « Tout paraît impossible jusqu’à ce qu’on y arrive. » C’est ce à quoi les communistes sont attelés, avec tous les citoyens-nes, militants-tes, élus-ues qui rêvent et agissent au quotidien pour une autre société.

Lire l’intégralité :

www.pcf.fr/95167

Mercredi 18 janvier, 18h15 à Carbon-Blanc Les communistes, amis et sympathisants se rencontrent autour de la galette, républicaine bien entendu, puisqu’il faut en finir avec cette monarchie présidentielle, galette accompagné d’un verre de cidre. Les candidats proposés à l’élection législative, désignés par le vote des communistes, seront présents.

PCF PORTES DU MÉDOC

Vœux des communistes Mercredi 18 janvier, 18h30, salle René Poujol à Eysines PCF MÉRIGNAC

Vœux 2017 et présentation des candidats Jeudi 19 janvier, 18h, salle des fêtes de Capeyron À l’occasion de ses voeux à la population, la section du Parti Communiste de Mérignac et ses élus présenteront les candidats à l’élection législative pour la 6e circonscription.

PCF BÈGLES

Soirée festive et fraternelle VŒUX DU PCF 33

Mercredi 25 janvier à partir de 18h30 au siège de la Fédération Sébastien Laborde, secrétaire départemental et membre du Conseil national, présentera les vœux de la Fédération de la Gironde, 15 rue Furtado à Bordeaux.

L’affiche "La France en commun" 2017, l'Humain d'abord, est disponible à la fédération du PCF, 15 rue furtado à Bordeaux.

Réalisation : Dugudus

LÉGISLATIVES EN GIRONDE - 4E CIRCONSCRIPTION

Berivan Bal, 27 ans, est assistante administrative et co-présidente du Centre culturel des Alévis de Gironde.

PCF BORDEAUX

Vœux et repas fraternel Vendredi 27 janvier, à partir de 18 h, salle Pierre Tachou-Point du Jour à Bacalan Cette soirée débutera par les vœux de Vincent Maurin et sera suivie d’un apéritif offert par la section, puis d’un repas à partir de 19h.

Prix : 13 € Menu : panaché de salade aux lardons et gésiers confits, mignon de porc à la crème de champignons et riz basmati aux légumes, fromage, tarte aux pommes, café (vin non compris) Réservation : sectionbordeauxpcf@gmail.com 06 88 96 87 03 ou 06 19 85 34 00 3E CIRCONSCRIPTION DE GIRONDE

Le PCF propose leur candidature « Je m’engage dans cette campagne avec les communistes car elle construit l’espoir, l’espoir d’une société plus juste. Les inégalités économiques et sociales augmentent.

La pauvreté bat des records. Le chômage est au plus haut.

La sécurité est menacée. Notre diversité est visée… Unis et déterminés, nous devons combattre ces politiques de “chaos”. Nous pouvons choisir notre avenir et non le subir. C’est à nous de reconstruire un pays fort. Élargissons la lutte afin de vivre épanouis et en paix !

Au niveau de notre circonscription, la diversité sera notre force. Les différences rendront cette campagne vivante et colorée. Les problèmes de transport, de chômage, de société et notamment d’intégration seront au cœur de nos objectifs. Nous avancerons avec et pour le peuple ! »

Samedi 21 janvier, salle St Maurice à Bègles 17h30 Débat "Pour une France terre d'accueil et de solidarité" 19h Vœux 2017 des communistes aux Béglais 20h Repas (couscous, fromage, dessert) - Vins bouchés en vente 12€ adultes, 6€ enfants -12ans, 15€ tarif solidaire.

Expo - Buvette - Espace enfants Réservation : pcfbegles@gmail.com ou 06 79 83 35 01

États généraux législatifs à Villenave Jeudi 26 janvier, 19h15, salle Jacques Brel à Villenave d’Ornon.

Après Bègles le 9 décembre, les communistes de la 3e circonscription invitent à poursuivre la construction commune d’une autre société : Pour le développement et la création de nouveaux services publics, de quel député-e de gauche avons-nous besoin ?

En présence d’Isabelle Taris, infirmière, et Nabil Ennajhi, agent aéroportuaire, syndicalistes, candidats aux législatives proposés par le PCF. PCF NORD MÉDOC

4 e

Cenon

États généraux législatifs et vœux 2017 Samedi 28 janvier, à partir de 15h, salle du presbytère à Saint Yzans de Médoc 15-17h : États Généraux de la Gauche 17h30 : Vœux du PCF Médoc 18h : Apéro festif et musical

« Je suis candidat à ces élections pour que la 4e circonscription de la Gironde dispose du véritable député de gauche qu’elle mérite, défendant les intérêts du peuple et non pas ceux de la finance.

Notre circonscription va faire face à de nombreux changements. Il sera d’autant plus important de relayer les aspirations et les inquiétudes des habitants, avant toutes décisions. J’inscris mon engagement dans l’action populaire du PCF : la démocratie, le soutien à ceux qui en ont le plus besoin, la volonté de partage, la santé, l’éducation et la paix. Face au danger qui nous menace, il est nécessaire que cette voix soit présente à l’Assemblée nationale pour empêcher des lois néfastes pour la population, telles la loi travail ou la déchéance de nationalité, et même pour contrecarrer d’éventuels 49.3, inadmissibles dans notre démocratie. L’humain d’abord doit être notre leitmotiv et notre façon de penser au cours de cette législature. »

Christophe Bagilet, 44 ans, est gérant adjoint, responsable des achats dans un restaurant collectif associatif, conseiller municipal délégué à Floirac, syndicaliste CGT.

Les Nouvelles 12 janvier 2017 • 7

CULTURE & SOLIDARITÉ CIRQUE TZIGANE ROMANES

ANNONCES LIBRAIRIES

La lune tzigane brille plus que le soleil !

Rencontres d’auteurs à bordeaux

Léo Ferré avec Bernard Lavilliers et Roland Leroy (directeur de l’Humanité) en septembre 1992, à la fête de l’Humanité. Photo Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

Chez MOLLAT

Le vendredi 13 janvier, 18h, Lubat incendiaire, éditions Court-Circuit.

Bernard Lubat s’entretient avec Jean-Marc Faure.

Du 13 janvier au 26 mars 2017, sous chapiteau, parc des Angéliques, quai de Queyries à Bordeaux Comme les oiseaux migrateurs… la tribu Romanès revient à Bordeaux avec son nouveau spectacle, sous un petit chapiteau multicolore. Loin des grandes machineries circassiennes, la famille Romanès présente le seul spectacle de cirque fait par des Tziganes. À l’automne 2012, sur le même lieu, à l’occasion de leur spectacle « La reine des gitans et des chats » à Bordeaux, la revue culturelle du PCF 33, L’Ormée, avait fait un clin d’œil à cette compagnie artistique que son illustre créateur Alexandre Romanès, également écrivain-poète, anime avec Délia et toute leur famille. « La Lune des Tziganes brille plus que le Soleil ! » est un joyeux mélange de musiques, de danses et d’étonnants numéros de cirque, contorsion, funambule, trapèze, rubans, diamantine, cerceaux, violon, contrebasse, accordéon, guitare, clarinette, danse tzigane, danse flamenca… et Délia au chant avec ses cinq filles et quelques chats…

Emportés par la grâce, les prouesses,

l’émotion et l’humour, dans la magie de l’instant, les Anges aussi pourraient bien descendre admirer en douce les jolies filles de la Lune…

Vendredis 13, 20, 27 janvier à 20h30 Tous les samedis à 16h et 20h30 Tous les dimanches à 16h Soirée spéciale Mardi 14 février 2017 à 20h30 : Saint Valentin Tzigane !

Renseignements et réservations 01 40 09 24 20 ou 06 99 19 49 59 cirque.romanes@wanadoo.fr www.cirqueromanes.com Tarifs Adultes : 20 € Moins de 25 ans : 15 € Enfant de 3 à 12 ans : 10 € Moins de 3 ans : gratuit

Le jeudi 26 janvier, 18h, rencontre avec Hervé Le Corre. Autour de son dernier ouvrage (éd. Rivages), Prendre les loups pour des chiens.

Franck, environ 25 ans, sort de prison après un braquage commis en compagnie de son frère aîné. Il est accueilli par

Bernard Lubat n’est pas seulement un des plus géniaux musiciens de jazz que la France ait connu depuis 1945.

L’insolent virtuose, qui a fait de l’improvisation son outil de création, est aussi une colère, un morceau de route ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION

Restauration possible sur place.

Possibilité d’arriver sur place une heure et demie avant la représentation.

SPF COMITÉ DE BÈGLES

Portes ouvertes Le Secours populaire organise, 15 rue Y et R Noutary, à Bègles une journée Portes ouvertes, le samedi 14 janvier, de 10h à 17h. Seront proposés vêtements, chaussures, livres, bijoux, etc. Les bénévoles vous y attendent nombreux !

Aux termes d’un acte SSP du 28/11/2016 il a été constitué la SCI suivante : Dénomination - Forme : SCI HOMEJ, société civile immobilière Siège social : BORDEAUX (33000) 216, 218, 220, 222 Cours de la Somme, Résidence « CLOS ST FRANCOIS » Objet social : Achat, vente, gestion de biens immobiliers Capital : Deux Cents euros (200 €) divisé en 20 parts de Dix euros (10 €) chacune, numérotées de 1 à 20 Durée : 99 ans Gérant : M. Jeffrey Simon DARRAILLANS demeurant 54 rue Deyries, Apt 428 33800 Bordeaux Immatriculation au RCS Bordeaux Pour avis, la Gérant MODIFICATION DE GERANCE CESSIONS DE PARTS M&N FINANCES SARL au capital de 2 000 € Siège social : 3 rue Robert Schuman 33130 Bègles Siren : 824 121 420 RCS Bordeaux

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 12 janvier 2017

avec Nougaro, un engagé politique, des actes, une compagnie installée à Uzeste, en Gironde, un festival d’été, et, à lui seul, un débat. Il agace parfois.

Il provoque - d’aucuns diraient qu’il alerte. Sa vision du rôle de l’artiste, sa définition très personnelle du jazz, son regard sur la musique contemporaine : l’impoly-instrumentiste, qui a toujours préféré les questions aux réponses, a accepté dans ce livre avec Jean-Marc Faure, de « jouer de l’idée ».

Par décision de l’AGE en date du 20/12/2016, il a été pris acte de : Cession des parts : Cédant M. BOUTEKHEDOUSTE Naoufal de 20 parts au profit de M. BENKHIRAT Mohammed Démission et nomination de gérant : M. BOUTEKHEDOUSTE Naoufal démissionne de son poste de gérant au profit de M. BENKHIRAT Mohammed né le 04/07/1977 à Kénitra (Maroc), demeurant 2 rue petit frappe 33910 Saint Denis de Pile Pour avis,

une famille toxique : le père, fourbe, retape des voitures volées pour des collectionneurs, la mère, hostile et pleine d’amertume, la fille Jessica, violente, névrosée, animée de pulsions sexuelles dévorantes et sa fille, la petite Rachel, mutique, solitaire et mystérieuse, qui se livre à ses jeux d’enfant. Nous sommes dans le sud de la Gironde, dans un pays de forêts sombres et denses, avec des milliers de pins qui s’étendent à perte de vue, seulement ponctués par des palombières.

Dans la moiteur, la méfiance et le silence, un drame va se jouer entre ces êtres désaxés. Dans le prolongement stylistique des Cœurs déchiquetés, ce nouveau roman d’Hervé Le Corre saisit par son atmosphère et la force de ses personnages, ancrés dans un paysage angoissant, propice à l’épanouissement de passions vénéneuses. À la Machine à Lire

Avec Espaces-Marx, jeudi 19 janvier, 18h30. Rencontre avec Daniel Pantchenko, auteur de Léo Ferré sur le boulevard du crime (Ed. Cherche-Midi).

Entre 1986 et 1992, le chanteur fut l’âme et la tête d’affiche du TLPDejazet. Avec le temps on oublie tout sauf Ferré. Le grand Léo et sa crinière blanche, que Daniel Pantchenko, ancien journaliste musical à l’Humanité et à la revue Chorus, nous remet en mémoire dans son dernier livre, consacré au chanteur, à l’occasion du centenaire de sa naissance. Un ouvrage qui raconte la relation très forte de Ferré avec le TLP-Dejazet, dont il fut l’âme et la tête d’affiche entre 1986 et 1992. Un lieu chargé d’histoire depuis sa création en 1770. Situé sur le boulevard du Temple à Paris (3e), il reste l’un des derniers théâtres du boulevard du Crime, ainsi surnommé au XIXe siècle, que Marcel Carné immortalisa dans son film les Enfants du paradis. (lire la suite dans l’Humanité du vendredi 30/12/2016, page 16 ou sur lhumanite.fr).

INAUGURATION

Une place du Clown Chocolat à Bordeaux Le vendredi 3 février 2017, dans le cadre du centenaire de la mort de Rafael Padilla dit le Clown Chocolat, Monsieur Fabien Robert, maire adjoint aux affaires culturelles, les amis du Clown Chocolat, inaugureront une place à son nom.

Une reconnaissance officielle, enfin.

L’association PourQuoiPas souhaite, en collaboration avec les artistes et amis de Rafael Padilla, faire de cette inauguration une fête. Les artistes du Cirque Romanès seront de la partie (www.cirqueromanes.com), mais aussi les clowns Stéthoscopes (new.

lesclownsstethoscopes.fr) rejoints par d’autres associations et citoyens du monde.

Au cours de cette soirée sera présentée une nouvelle création : une comédie musicale et chorégraphique autour de Chocolat.

Un financement participatif est lancé pour réussir une soirée familiale, solidaire, amicale.

Association PourquoiPas, Club UNESCO, www.assopourquoipas33. over-blog.com, suivez les Amis du Clown Chocolat et Res Publica sur Facebook.