Nouvelles N° 2186

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Jeudi 19 janvier 2017 - N° 2186 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro


ACTUALITÉ HÔPITAL HAUT-LÉVÊQUE

POUR LES ŒUVRES SOCIALES ET LES SALAIRES

Le service de chirurgie cardiaque toujours en grève

Mobilisation des gaziers et électriciens

D’après la CGT Santé et Action sociale, le service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Haut Lévêque à Pessac était toujours mobilisé en début de semaine. Des piquets de grève hebdomadaires sont tenus depuis le 19 novembre 2016, avec distribution de tracts. Des banderoles et affichages dans l’établissement informent les usagers et collègues des autres services. Le personnel veut faire reconnaitre la nécessité de travail en binôme (infirmière, aide-soignante) mais la direction qui a proposé deux postes d’infirmières, réfute la nécessité de deux postes d’aides-soignantes. La directrice, du groupe hospitalier sud, a proposé, juste avant les fêtes de fin d’année, une étude ergonomique de la charge de travail des aides-soignantes. Les agents ont accepté mais continuent la grève, dans le but d’obtenir des postes.

CGT AQUITAINE

« Nous travaillons pour vivre, pas pour mourir » Le 25 janvier aura lieu un procès devant la cour d’appel de Bordeaux, concernant 48 cheminots qui demandent la reconnaissance du préjudice d’anxiété en raison des risques qu’ils encourent pour leur santé en tant que salariés exposés à l’amiante. Le Comité régional Aquitaine a décidé de faire de ce procès un rendezvous pour la prévention et la réparation des risques professionnels : « Il est temps d’exiger partout que la protection des salarié-e-s, leur suivi médical et la réparation pour les blessé-es et leurs familles soient discutés dans l’entreprise, dans toutes les entreprises. Il est temps que la faute inexcusable de l’employeur soit reconnue dans chaque cas. Il est temps que le patronat négocie avec les syndicats plutôt que d’obliger les salarié-e-s à passer chaque fois par un tribunal. » Rassemblement à Bordeaux, le 25 janvier à partir de 8h45, place de la République. Prises de parole des organisations syndicales et des associations à 10h30.

CINÉ-DÉBAT À BÈGLES

Pesticides, le poison de la terre Jeudi 26 janvier, à 19h30, sera diffusé au cinéma Festival à Bègles, le documentaire d’Aude Rouaux, Pesticides, le poison de la terre. En Gironde ou en Charente, à proximité des vignes ou travaillant dans le milieu agricole, des ruraux auraient été touchés par l’usage des pesticides dans leur environnement immédiat. Pourquoi les riverains de Birac, petite commune charentaise, développent-ils un nombre surprenant de cancers des ganglions ? Comment expliquer que les enfants du village de Preignac en Gironde sont plus touchés par les leucémies ? Les produits phytosanitaires sont pointés du doigt. Aujourd’hui, les familles dénoncent le silence des autorités. La réalisatrice Aude Rouaux leur donne la parole afin de mener l’enquête sur un sujet qui demeure encore en 2016 un tabou, dans le monde agricole. La projection sera suivie d’un débat en présence de : Valérie Murat, porte parole d’Alerte aux Toxiques ! Marie-Lys Bibeyran, présidente du Collectif Infos Médoc Pesticides Jean-Louis Lévesque, membre de l’Alerte des médecins sur les pesticides (AMLP) Giovanni Prete, université Paris 13, sociologue Dominique Techer, vigneron bio de la Confédération paysanne 33. 2 • Les Nouvelles 19 janvier 2017

Le 17 janvier à l’appel de la Fédération nationale des mines et de l’énergie CGT, les électriciens et gaziers des 152 entreprises des Industries électriques et gazières étaient mobilisés pour dénoncer la remise en cause des moyens pour leurs œuvres sociales, et l’absence d’augmentation du salaire national de base en 2017. À Bordeaux, dès 13h, les agents grévistes étaient rassemblés devant Gaz de Bordeaux à Ravezie. Des négociations étaient engagées depuis plusieurs mois entre les représentants des personnels et ladirection de la branche gaz et énergie. En décembre, lors d’une commission paritaire de branche dite « conclusive », les employeurs ont proposé 390 millions d’euros pour le financement des oeuvres sociales, soit 22 % en moins par rapport à 2013. Les moyens dédiés aux bénévoles pour animer des activités devront baisser

de 20 % et une liste de restaurants, gérés par la CCAS (Comité de coordination des CMCAS), qui devront fermer a été établie. La suppression de 450 emplois chez les salariés des activités sociales est annoncée. La CGT s’oppose à ces « propositions définitives » des employeurs et a appelé à cette journée de mobilisation pour créer un rapport de force avant le 19 janvier où une dernière commission paritaire de branche se réunie sur le sujet. Un relevé de décision sera ensuite envoyé au gouvernement qui statuera sur l’avenir des activités sociales. « Des activités sociales, directement gérées par les salariés, ça dérange, commente le syndicat. C’est donc une stratégie politique d’étouffement financier et humain de la part des employeurs, avec le soutien du gouvernement. C’est aussi un choix stratégique du groupe, EDF en particulier, qui met à mal nos activités sociales ».

Le syndicat rappelle aussi les 3 500 suppressions d’emplois en France, 6 000 dans le monde, la vente du patrimoine immobilier, la privatisation des barrages… « Les modifications du secteur de l’énergie, les plans de réduction des coûts initiés dans les groupes n’ont eu comme conséquence que l’augmentation des factures, une complexification pour les usagers et un affaiblissement des entreprises lié au manque de vision industrielle dans les groupes et entreprises de la part de l’État ». Par ailleurs, pour le syndicat, les salariés ne doivent pas être « laissés de côté dans la redistribution des richesses qu’ils créent ». « Ces dernières années, la productivité individuelle des salariés des industries électriques et gazières (IEG) a augmenté de 15 % alors que les augmentations salariales sont proches du zéro absolu ». La FNME CGT Gironde évoque aussi la situation critique du réseau électrique, face à la vague de froid, qui « ne peut être imputée, qu’aux décideurs gouvernementaux et patronaux qui continuent, même au bord de la rupture de l’équilibre de la fourniture d’électricité, à spéculer sur les gains financiers réalisables. Gains qui ne profitent ni aux usagers ni aux salariés ». « La fermeture anticipée de moyens de production servant à passer les pointes, le recours massif à l’importation, l’abandon d’une logique de gestion des réseaux pour une gestion des risques, la perte de vue du service public pour un bien vital… nous amènent aujourd’hui là où nous en sommes ! »

BÈGLES

Noël Mamère quitte son mandat de maire Alors qu’il prononçait ses vœux au personnel municipal, jeudi 12 janvier, Noël Mamère a annoncé qu’il quitterait son mandat de maire au mois de juin, soit à mi-parcours. Il avait déjà, dans les semaines passées, annoncé sa non-candidature à la députation. Ainsi, Noël Mamère, qui a été élu à la mairie de Bègles en 1989, aura quitté tous ses mandats politiques à l’été. Le maire de Bègles et député de la 3e circonscription de la Gironde Noël Mamère vient d’annoncer, lors de ses vœux devant le personnel municipal, qu’il abandonnerait ses mandats au mois de juin, soit deux ans et demi avant la fin de son mandat de maire. Dans la soirée, Noël Mamère déclarait qu’il allait proposer à sa succession un des conseillers municipaux de son équipe, l’écologiste Clément PuechRossignol, par ailleurs conseiller communautaire à Bordeaux Métropole. Il a indiqué s’inscrire « dans la logique du renouvellement de la classe politique ». Il avait déjà annoncé sa non-candidature aux futures élections législatives et désigné pour le

remplacer son actuelle suppléante, la socialiste Naïma Charaï, également conseillère régionale. Avec Clément Puech-Rossignol, Noël Mamère met en scène un quadragénaire qui a occupé d’importantes fonctions dans l’écologie en Gironde et un temps auprès de Cécile Duflot, à la fédération nationale. Il est par ailleurs chercheur dans le domaine des nanotechnologies à l’université de Bordeaux. Une nouvelle page « Présente lors des vœux, a commenté Christine Texier, conseillère municipale PCF/Front de Gauche, j’ai apprécié que le maire annonce son retrait au personnel municipal avant de le faire à la presse, et je soutiens la volonté de renouvellement. Au fil de ses 28 ans de mandat, plusieurs pages se sont tournées. En tant que député, lors de ce dernier quinquennat, Noël Mamère s’est opposé à des lois liberticides et antisociales. Ce n’est pas rien dans le contexte de délitement de la gauche gouvernementale.

En tant que maire, nos divergences sont connues, cela fait partie du débat politique. Nous n’avons pas été entendus sur la vente du logement social, mais l’engagement avec les citoyens a permis d’avancer sur plusieurs dossiers, dans l’intérêt général. Ce fut le cas notamment pour la piscine, l’école maternelle, la démocratie participative, l’ éducation, la vie sportive… C’est cette vigilance et cet engagement que nous entendons poursuivre et développer. Ce ne sont pas les questions qui manquent, notamment pour le développement des services publics de proximité quand de nombreux points d’accueil utiles aux citoyens ont été fermés, comme la CPAM, la trésorerie, la CAF. D’autres sont menacés, avec la fermeture programmée de l’hôpital Robert Picqué alors que nombre de questions demeurent sur l’offre publique de soins et l’accueil d’urgence, avec les emplois nécessaires. Dans cette ville, cette circonscription, en plein essor démographique, c’est aussi l’accueil public de la petite enfance et celui des personnes âgées dépendantes qu’il faudrait développer, ainsi que les équipements scolaires et de loisirs. »


ACTUALITÉ

Editorial

INDUSTRIE

Inquiétudes et mobilisation pour Ford Blanquefort

Des salariés de Ford dans une manifestation contre la loi travail, en 2016.

Alertés par les cadres de l’usine, l’intersyndicale s’est remise en marche pour la première fois depuis 2011. L’avenir de la production est plus qu’incertain et le désintérêt du constructeur américain manifeste pour l’usine blanquefortaise. L’emploi de 960 salariés est en jeu et avec, celui de tout un bassin d’emploi industriel. Il y a urgence pour Ford Blanquefort ! Depuis quelques semaines, la mobilisation générale a été décrétée par les syndicats, mis sous alerte par les cadres de l’entreprise. Ayant eu accès à des documents internes, la CFE-CGC a écrit dès décembre 2016 au préfet et interpellé les autres syndicats (CGT, FO, CFTC) début janvier. Ils constatent d’abord que les productions actuelles de boite de vitesse (6F35), d’enveloppe protectrice de moteur (carter Fox) et de double embrayage (DCT) ne sont pas à la hauteur des promesses. En cause, les objectifs de production de la boîte automatique 6F35 qui n’ont

jamais été atteints (107 000 boites produites par an pour un objectif initial de 160 0000) et le marché des nouveaux carters qui filerait vers la Turquie. Cerise sur le gâteau, l’entreprise Valeo serait sur le point de récupérer la fabrication des DCT pour alimenter le site voisin Getrag Ford Transmission (GFT). Cette usine, historiquement sœur et cliente de FAI, à Blanquefort, en profite, elle aussi, pour s’autonomiser et fabriquer seule la nouvelle transmission MX65. Pour les syndicats, l’usine est vidée de toutes ses composantes. Et le comité d’entreprise extraordinaire réuni le 10 janvier n’a fait qu’alimenter leurs craintes. Face à eux, une direction locale qui affirme n’avoir « aucune information supplémentaire à apporter par rapport à ce qui a été présenté par Ford Europe en mai 2016 » et qui précise que sa « mission se réduit à la gestion quotidienne de l’usine » et n’inclut en aucune manière « la recherche d’activités futures ». Une situation assez grave pour que tour à tour, le président de Bordeaux Métropole Alain Juppé, la députée

Pascale Got et le président de région Alain Rousset fassent part de leurs inquiétudes et tentent de convoquer la direction de Ford Europe pour un comité de suivi en préfecture. « C’est bien, mais nous avons fixé la date butoir du 23 janvier pour cette réunion, dit Gilles Penel, syndicaliste (CGT) de l’entreprise et élu municipal communiste de Blanquefort. Sinon, ce sera une journée “usine morte” pour alerter et mettre chacun devant ses responsabilités. » En cause, évidemment, les 46 millions d’euros d’argent public versés depuis 2011 dans l’entreprise par l’Etat, la Métropole, le Département et la Région. « Depuis trois ans, c’est la moitié du budget formation de la région Aquitaine qui a été destinée à Ford », précise Gilles Penel. Un scandale d’argent public versé sans que jamais l’entreprise américaine ne donne de signe positif sur les engagements pris de 1 000 emplois dans cette usine. Loin des lamentations de la députée socialiste qui, faisant référence à la politique industrielle de Donald Trump, parlait de « contexte pas favorable pour garder le seul site en France », les syndicats mettent en avant le devoir qu’ont les élus pour penser l’avenir. Pour Gilles Penel, celui-ci pourrait s’écrire autour du véhicule électrique sur lequel Ford n’a jamais eu de véritable projet ou encore sur la production d’une nouvelle boîte automatique, la 8F24, pour remplacer la CF15. Mais pour parler de ces projets, encore faut-il être autour d’une table. Ce qu’espère bien obtenir l’intersyndicale retrouvée. VB. avec l’article de Rue89 Bordeaux.

VTC

Le mythe de l’ubérisation joyeuse a vécu Uber poursuit son implantation planétaire à marche forcée. Mais la multinationale fondée par Travis Kalanick ne fait pas que des heureux : après avoir déclenché la colère des taxis, elle se retrouve confrontée à la fronde de ses propres chauffeurs. Le 16 janvier, ces derniers manifestaient de nouveau. Le mythe de l’ubérisation joyeuse a vécu. Quand elle a débarqué dans l’Hexagone en 2012, la multinationale californienne promettait richesse et liberté à des dizaines de milliers de chauffeurs en manque de revenu. Un discours abondamment relayé par de nombreux médias et un gouvernement trop heureux de voir le chômage baisser de quelques points… Il ne reste pas grand-chose de ces belles promesses cinq ans plus tard. Les dizaines de milliers de chauffeurs

Uber à travers le monde travaillent en « indépendants », même si la notion d’indépendance est en réalité largement fictive. La multinationale ne salarie personne, mais prélève sur chaque course une commission de 20 %. Cela fait des mois que les conducteurs se plaignent des tarifs pratiqués par la multinationale. Ces tarifs fixés en toute opacité par l’entreprise couvrent, souvent, à peine les frais. Le tout pour un rythme infernal, puisqu’il n’est pas rare de voir les chauffeurs cumuler 70 heures par semaine. Gare, en plus, à ceux qui ne respecteraient pas le cahier des charges : Uber se réserve le droit de « déconnecter » (suspendre de l’application) les chauffeurs quand bon lui semble. Le couperet tombe dès que la moyenne descend sous les 4,5 de moyenne. Alors, depuis que la plateforme a annoncé son intention de relever

ses commissions de 20 à 25 %, Unsa-VTC, Capa-VTC et ActifVTC tentent de faire pression sur l’entreprise pour qu’elle fasse machine arrière. Mais la fronde des chauffeurs commence à agacer l’entreprise californienne. Après avoir joué l’affrontement, celle-ci cherche à arrondir les angles avec la création d’un fonds de solidarité de 2 millions d’euros (environ une journée de chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise), afin de venir en aide aux chauffeurs en difficulté. L’initiative a fait grincer pas mal de dents. Les organisations veulent obliger les plateformes à négocier avec les chauffeurs les conditions générales d’utilisation, à commencer par les politiques tarifaires. Si les plateformes refusent, elles menacent de demander en justice la requalification en contrats de travail.

Ce nouveau dont nous avons tant besoin Le grand froid qui vient de s’installer dans notre pays remet malheureusement au devant de la scène la grande pauvreté et ceux qui n’ont plus que la rue, leur voiture, une tente pour dormir, et les 141 000 places d’hébergement mises à disposition par la force publique. En l’espace de 10 ans le nombre de sans abris a doublé dans notre pays. La population s’est diversifiée touchant fortement des familles avec enfant. Plus globalement la pauvreté touche aujourd’hui plus d’une personne sur dix. C’est une véritable inversion qui s’est opérée durant la décennie passée, qui a vu une augmentation dramatique du nombre de personnes dans la souffrance sociale. C’est en fait sous nos yeux, tous les jours, l’insoutenable qui se déroule. Quand l’ignoble vient parfois s’y rajouter avec les atermoiements du préfet du Rhône et du maire de Lyon pour ouvrir un deuxième gymnase afin d’offrir un moment de répit à ceux qui souffrent au quotidien. Cette société marche sur la tête. Parce qu’à l’évidence, elle n’est plus en capacité de répondre aux besoins élémentaires de la population. Plus globalement, elle ne fait que multiplier les souffrances humaines et les destructions de l’environnement. Comment pourrait-il en être autrement quand 8 milliardaires possèdent autant que 3 milliards de personnes dans le monde. La crise de cette société, c’est celle d’un système qui concentre de plus en plus les richesses dans les mains de quelques uns. La crise écologique, sociale, économique montre au quotidien que le chemin emprunté mène droit à la catastrophe. Tout appelle aujourd’hui à sortir de cette logique. Il y a urgence à sortir de cette impasse et penser une autre société. Cette société nouvelle, elle est là, elle existe. Engoncée dans l’ancien monde, elle ne parvient à éclore dans la déchéance de celui-ci. C’est le travail quotidien des militants de la transformation sociale, communistes, d’aider à l’émergence de ce nouveau dont intuitivement une grande majorité de nos concitoyens sent la nécessité. Les élections présidentielles et législatives sont un moment d’intense bataille politique, d’enjeux de pouvoir. Mais elles ne sont pas une fin en soi. Bien évidemment, l’avenir sera autre si c’est Jean-Luc Mélenchon plutôt que François Fillon qui remporte cette bataille. Bien sûr que l’on ne mène pas la même politique avec 7 ou 40 députés communistes. Mais quoiqu’il advienne dans les mois à venir ce qui sera essentiel, c’est la capacité des citoyens à s’imposer, sur la durée, dans le débat politique et social, pour construire des majorités d’action, de l’hégémonie d’idée afin de cheminer vers d’autres possibles. C’est le sens du programme du PCF « La France en commun » : offrir de suite une contribution au débat électoral qui se déroule en ce moment, pour crédibiliser l’idée que l’on peut faire autrement. Il est aussi un point d’appui pour l’avenir, pour alimenter et construire des batailles, des luttes, pour faire émerger ce nouveau dont nous avons tant besoin.

Frédéric Mellier membre de l’exécutif du PCF 33

Les Nouvelles 19 janvier 2017 • 3


LA FRANCE E ÉLECTIONS 2017

La feuille de route des communistes girondins

Le 11 janvier, la fédération communiste de la Gironde réunissait sa direction départementale sur la mise en mouvement des communistes dans le cadre de la campagne présidentielle et des législatives. Nous publions de larges extraits de l’introduction de Sébastien Laborde, secrétaire départemental.

significative du SMIC, la crise que traverse les urgences hospitalières, le démantèlement de notre outil industriel comme STX à St Nazaire, Airbus. La spéculation boursière, la crise financière, l’austérité jettent des milliers de salariés au chômage et conduisent des millions d’hommes et de femmes dans la pauvreté. »

(…) Avec les vœux de « bonheur personnel », Sébastien Laborde a proposé « de prendre de bonnes résolutions » collectives pour « saisir durant cette année tout ce qui bouge dans la société, chaque occasion, chaque moment, chaque lutte pour faire grandir une nouvelle espérance collective, une alternative politique et populaire pour une société de progrès, de justice sociale. L’année 2016 s’est terminée avec deux attentats meurtriers en Allemagne et en Turquie. Nous ne pouvons que condamner à nouveau cette barbarie et mesurer l’impact de ces attentats sur l’opinion publique partout en Europe et notamment en France. Nous devons dans cette période redoubler d’efforts pour faire vivre les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, notre projet pacifique et internationaliste, notre combat contre le racisme et les discriminations, et apporter des réponses pour un monde en paix où chacun puisse vivre en sécurité ».

Programmes politiques

Situation politique en ce début d’année « C’est un gouvernement resserré, de fin de règne qui a été nommé suite à la démission de Valls. Ce gouvernement n’aura, jusqu’au bout fait aucune inflexion de sa politique austéritaire. Sur le plan de l’emploi, de la pauvreté et de la mal vie, du développement industriel, le bilan de ces 5 années est catastrophique et c’est cela qui ouvre grand la porte à la droite réactionnaire et ultralibérale et à une extrême droite qui est, aujourd’hui, aux portes du pouvoir. La non augmentation 4 • Les Nouvelles 19 janvier 2017

« 4 candidats sont connus : Jean-Luc Mélenchon que nous soutenons, Marine Le Pen, François Fillon, candidats du FN et de la droite, et Emmanuel Macron, candidat libéral porté par les grands médias et les forces de l’argent. Ces 3 derniers sont en tête des intentions de vote. Leurs programmes sont une somme de mesures régressives, antisociales, libérales qui continuent de satisfaire les grands groupes, les banques, les marchés financiers. Pour autant chacun se targue d’être le candidat de la rupture. Il existe en effet, très fortement dans notre pays une aspiration au changement réel, une colère profonde qui est ici détournée pour que rien ne change vraiment concernant le grand patronat et le pouvoir de la finance. L’idéologie raciste et réactionnaire du FN irrigue le programme du candidat de la droite, ses propositions désignant l’étranger comme le responsable de l’insécurité, des attentats, du chômage, de la baisse du niveau de vie font tache d’huile et s’ancrent dans la société. Une brochure va être mise à disposition par le PCF pour éclairer le débat sur le véritable programme du FN, sur ce qu’est l’extrême droite. Nous ne devons banaliser, comme cela est fait dans les médias, ni ce qu’il est profondément, ni le risque de le voir conquérir des positions électives en juin prochain. À gauche, la primaire du PS est en cours. 4 candidats principaux sont en lice, tous anciens ministres de

Hollande ayant défendu l’austérité et les mesures antisociales de ce gouvernement. Mais ne nous y trompons pas, si elle ne recueille pas le même intérêt populaire que la primaire de droite, la désignation du candidat du PS marquera véritablement le début de la campagne de l’élection présidentielle. Pour l’heure, aucun de ces candidats ne parait en mesure de se qualifier au second tour, Le Pen et Fillon restant très haut dans les sondages, et Macron jouant pour l’heure le rôle de 3e homme. Mélenchon en campagne depuis des mois est annoncé entre 13 et 15 % des intentions de vote, quand Yannick Jadot est, lui, donné sous la barre des 5 %. Si une dynamique Mélenchon existe, elle ne se retrouve pas dans les cadres traditionnels ou sur le terrain. Les militants de la France insoumise sont en réalité peu nombreux et peu organisés dans le département. La campagne du PCF Pour ce qui nous concerne, nous avons décidé de mener, de front, présidentielle et législatives dans une campagne autonome du PCF ». (…) « La souscription que nous lançons est le seul moyen de financement de la campagne de nos candidats, et de notre campagne départementale dans le cadre de la présidentielle. L’objectif de 50 000 euros devra d’ailleurs surement être rehaussé à hauteur de 70 000 euros pour couvrir les frais de campagne. » (…) « 4 tracts et 4 affiches vont être édités, le pacte d’engagements est vendu 2 euro, avec un week-end de diffusion de masse les 21 et 22 janvier prochain. Avec la France en commun, il s’agit de mener un grand débat populaire et citoyen sur un choix de société. Ce débat est confisqué aujourd’hui dans les médias. Une majorité de français continue de souhaiter une issue progressiste à la crise. Il s’agit d’en avoir et d’en afficher l’ambition » (…) « pour

reconquérir une majorité idéologique sur des contenus transformateurs autour des grands enjeux de notre société. Ce débat sur les contenus et un rassemblement à vocation majoritaire est le cœur de notre campagne autonome. » (…) « Face au rouleau compresseur médiatique qui vise à étouffer toute aspiration au changement, nous devons mener une campagne de dialogue, d’échange et de proximité avec nos concitoyens », et mener de front la présidentielle, « notre campagne autonome appelant à voter Mélenchon », et les législatives. (…) « Notre force militante doit pouvoir se déployer dans les prochains jours et ce pour les 6 mois qui nous séparent des élections législatives ». (…) « L’abstention, en particulier celle des milieux populaires, doit être prise à bras le corps. C’est pourquoi il est proposé de réfléchir notre campagne en allant là où les autres n’iront pas : dans les quartiers populaires et sur les lieux de travail. » (…) « Enfin, ni l’année 2017 ni la vie ne s’arrêteront le 18 juin au soir du 2nd tour de la législative. Le rassemblement, cette majorité alternative que nous voulons construire, ne pourra pas se faire autour d’un seul homme ou d’une seule force. La campagne que nous engageons doit viser au delà des échéances électorales ». Quels contenus ? 6 axes de campagne sont proposés : 1 - Lutte contre la finance et l’évasion fiscale. 2 - Le développement les services publics et notamment sur les transports, le logement, l’éducation. 3 - La santé et la protection sociale.

4 - L’emploi et la formation. 5 - Une nouvelle République. 6 - La question de la paix et de la solidarité internationale. « Ils ont une cohérence, celle d’être au cœur des questions idéologiques de la période », « de faire vivre les propositions contenues dans le pacte d’engagements communs », en déterminant dans chaque circonscription les thèmes les plus en lien avec les luttes et enjeux locaux. Nous proposons également de tenir des débats fédéraux, sur les contenus. 21 janvier : solidarité avec le peuple kurde 6 février : fret ferroviaire mars : un an de la loi travail mai : fête de l’Huma // paix et solidarité inter, la question de l’alternative et de la résistance à la droite et au FN. Des débats sur la santé et les services publics se tiendront. Ils doivent « être réfléchis de manière à pouvoir ensuite en faire des répliques dans les circonscriptions et les sections, à partir d’un petit film introductif et d’intervenants locaux. Enfin, si nous voulons mener une campagne de proximité, une campagne qui allie présidentielle et législatives, il est proposé un appel qui permettra à toutes celles et ceux qui, se reconnaissant dans la candidature de JLM ou non, se retrouvant avec nous dans l’affrontement avec la politique du gouvernement, voulant combattre la droite et le FN, cherchent un cadre d’engagement. » Une formation des militants et des animateurs du PCF est proposée les 4 février et 4 mars (inscriptions : gironde.pcf@gmail.com).

LA FRANCE EN COMMUN

Nous sommes une majorité à voulo Le Parti communiste a décidé de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle avec une campagne autonome, en soutenant partout en France des candidat-e-s aux élections législatives. Il présente son projet « La France en commun ». « Ce nouvel élan de progrès est possible. C’est même la seule manière de sortir le pays de l’ornière dans laquelle les politiques d’austérité l’ont plongé. Les bas salaires, la pauvreté, le chômage et la précarité, les actionnaires qui se gavent, c’est ça qui abîme la France. Nous ne devons plus l’accepter. Nous voulons une politique qui relève la France, qui rende à chacun l’espoir du progrès et d’une vie meilleure. La solution c’est une nouvelle politique qui change vraiment nos conditions de vie, de travail, d’étude, qui améliore notre pouvoir d’achat,


EN COMMUN PCF

PIERRE LAURENT

Deux élections, une seule campagne

« Une campagne des communistes offensive et libre »

La direction communiste a investi, samedi, 253 de ses candidats pour les législatives. Tandis que la France insoumise désignait ses propres candidats, le PCF a appelé chacun à « ses responsabilités pour que demain un groupe de députés puisse faire barrage aux mauvais coups ». Les projecteurs médiatiques sont pour la plupart braqués sur l’élection présidentielle, mais 2017 comptera un autre scrutin : les législatives. Un rendez-vous dont le PCF estime qu’il doit être traité « à égalité d’importance » avec le premier. Pour atteindre son objectif, la direction du PCF, réunie en Conseil national le week-end dernier, a investi, par 91 % des voix, 253 candidats, dont une vingtaine de non-communistes (sur 550 circonscriptions, le PCF ne présentant pas de candidats en outremer) et défini une feuille de route.

« Notre ambition est de contrer le présidentialisme » « L’essentiel est de déployer nos propositions, celles de “la France en commun”, pour mettre dans le débat les solutions alternatives aux politiques d’austérité, de solidarité et pour la paix. S’il y a deux élections, il n’y a qu’une campagne. Notre objectif est de faire élire le plus grand nombre de députés et notre ambition est de contrer le présidentialisme en replaçant le Parlement comme élément central de la souveraineté populaire », a expliqué la présidente du Conseil national du PCF, Isabelle De Almeida. Car, a décliné le porteparole du PCF, Olivier Dartigolles, dans un contexte où « on se dirige

toujours vers une catastrophe » autour d’un nouveau trio imposé Le PenFillon-Macron, il est nécessaire d’« allier un soutien clair à la candidature de Jean-Luc Mélenchon et un travail de rassemblement qui doit aller bien au-delà de la présidentielle ». Face aux « interrogations » qui demeurent parfois sur le sens de la « campagne autonome » du PCF en faveur du candidat de la France insoumise (FI), la direction communiste s’est également dotée d’une « feuille de route » jalonnée de cinq initiatives nationales (lire encadré). Mais, une autre question suscite nombre d’interrogations, voire de la crispation, celle des candidats désignés par FI aux législatives justement. Car si les militants du PCF ont décidé, fin novembre 2016, d’appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, FI a également réuni, ce week-end, son comité électoral pour une deuxième vague de désignation de ses propres candidats aux législatives.

« Nous appelons chacun à ses responsabilités » En décembre, lors de sa première séance, ce comité a investi une série de candidats dont la liste a circulé sur les réseaux sociaux. Sur les 116 investis, deux l’ont été face à des députés communistes sortants, André Chassaigne et Nicolas Sansu. Cette fois, ce sont 300 circonscriptions qui devraient se voir dotées d’une candidature FI, dans le cadre d’un « processus interne » et avec l’objectif d’atteindre les 577 d’ici à la fin janvier, explique Manuel Bompard. « Les deux élections doivent être

étroitement couplées avec des candidats qui défendent le même programme. Les configurations à géométrie variable nuisent à la dynamique », juge le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, renvoyant la balle dans le camp communiste sur l’absence d’accord national. « Rien n’empêche la discussion », temporise-t-il. « La campagne dans laquelle on s’engage vise à élargir le nombre de ceux qui y participent. S’il y a des candidats de la France insoumise contre nos candidats sortants, cela pénalisera aussi la présidentielle et nous ne le souhaitons pas. Nous sommes prêts à la discussion mais, au plan local, cela nous est refusé », a déclaré Pierre Laurent. « Cette attitude fait courir le risque d’une élimination dès le premier tour des candidats présentés par le PCF qui pourraient garder ou regagner la circonscription. Nous appelons chacun à ses responsabilités pour que demain un groupe de députés puisse faire barrage aux mauvais coups », a ajouté Isabelle De Almeida. Le PCF n’envisage pas que ses candidats souscrivent à la charte que FI souhaite voir ratifiée par tous les siens et qu’elle avance parfois comme un préalable à la discussion dans ses réunions de circonscription. Reste qu’un rendez-vous entre les responsables nationaux est fixé pour le 23 janvier. En attendant, Ensemble ! est également intervenu vendredi via un communiqué : « Il faut, sans attendre, construire un cadre unitaire et pluraliste, un front uni contre la politique du gouvernement, la droite et l’extrême droite » plaide la formation de Clémentine Autain. (…) « Un tel cadre devrait permettre de construire une perspective unitaire pour les élections législatives. »

oir le progrès social, écologique et démocratique en mettant fin au pillage des richesses. En renouant avec de grands objectifs de transformation sociale, la gauche redeviendra utile. La droite et l’extrême-droite ne préparent que reculs sociaux et destruction des solidarités. Les cinq années du quinquennat Hollande-Valls n’ont été que renoncements et désillusions. Il n’y a qu’un chemin pour sortir de l’impasse, celui du progrès social, du partage des richesses, de la solidarité. C’est ce chemin d’espoir que les communistes veulent construire en proposant un projet novateur « La France en commun », en appelant à voter Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle, en soutenant partout en France des candidat-e-s aux élections législatives. Ce chemin, c’est celui du succès. Une nouvelle majorité à gauche pour une nouvelle politique Nous sommes prêts à rassembler

toutes les forces disponibles à gauche pour mettre en oeuvre cette nouvelle politique. Pour cela nous proposons quatre grandes priorités :

de la formation et l’abrogation des lois El Khomri et Macron.

L’ennemi c’est toujours la finance

Le pouvoir doit être rendu aux citoyens. Nous proposons la suppression du 49-3, la proportionnelle à toutes les élections et un statut de l’élu qui permette de faire entrer le peuple à l’Assemblée nationale. Les droits des citoyens dans la cité, dans l’entreprise et ceux des femmes doivent être renforcés. La République que nous voulons assurera l’égalité de tous en s’attaquant de front aux discriminations.

Mettons fin au pouvoir des marchés financiers et à l’évasion fiscale qui s’accaparent les richesses produites et les détournent du bien commun. Créons un grand pôle public bancaire en nationalisant BNP-Paribas et la Société Générale afin de récupérer l’argent pour des projets d’intérêt général. Un cap : le progrès social Avec cet argent nous financerons l’amélioration concrète de nos vies et la réduction des inégalités. Investissons massivement dans les services publics et consolidons notre système de protection sociale par la mise à contribution des dividendes. Sécurisons nos emplois par la création d’une sécurité sociale de l’emploi et

Changer la République

Une France de paix La voix de la France n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle défend la paix et la coopération entre les peuples. La paix est une condition essentielle de notre sécurité. La France doit aussi reprendre la main en Europe pour relever les défis mondiaux qui nous font face. »

Dans une interview à l’Humanité du vendredi 9 janvier, le secrétaire national du PCF appelle à « porter le plus haut possible le score de Jean-Luc Mélenchon et de nos candidats aux législatives » pour une politique de progrès social, « seule voie pour redresser le pays ». Interrogé sur l’appel au rassemblement de la gauche par le PS, Pierre Laurent considère que Manuel Valls « prend les Français pour des imbéciles ». « Son discours de candidature d’Évry est point par point le contraire de la politique qu’il a menée comme premier ministre. En vérité, il n’a pas changé. Il tente seulement, comme Macron, de reprendre le flambeau après le renoncement de François Hollande. Mais qui peut oublier que c’est la politique qu’ils ont conduite ensemble qui l’empêche de se représenter. Ce désaveu terrible jette les forces socialistes dans un grand désarroi et une division maximale. Valls et Macron ont été les deux inspirateurs du quinquennat, imposant par le 49-3 la loi Macron pour l’un, la loi El Khomri pour l’autre. Leur candidature est une impasse ». Pour le secrétaire national du PCF, une campagne « autonome » dans le cadre de l’appel à voter Jean-Luc Mélenchon signifie une campagne « offensive et libre ». « Notre fil conducteur, c’est de montrer aux Français que, contrairement à ce qu’on leur raconte tous les jours, une politique de progrès social est non seulement possible, mais qu’elle est la seule voie pour redresser le pays. C’est au débat de projets que nous appelons. Prenons l’exemple des frères Bocquet, comme on les appelle. Ces deux parlementaires communistes, avec leur livre Sans domicile fisc, parcourent la France pour démontrer qu’on peut récupérer 80 milliards d’euros qui échappent chaque année à l’impôt à cause de l’évasion fiscale. C’est l’équivalent du déficit budgétaire annuel de la France, ou de ce qu’il faut pour augmenter le Smic à 1 700 euros et remettre à niveau l’ensemble des grilles de salaires. Cet argent existe mais il est confisqué par les multinationales. C’est sur ces solutions que nous rassemblerons pour porter le plus haut possible le score de Jean-Luc Mélenchon et de nos candidats aux législatives ». « Le travail commun avec toutes les forces disponibles sera au cœur de notre campagne parce que nous voulons construire le rassemblement le plus fort possible ». « Ces efforts doivent s’additionner pour provoquer un grand débat populaire sur les solutions à même de sortir le pays de la crise ». Sur la droite et l’extrême droite, il rappelle que « François Fillon veut imposer une société très brutale de la façon la plus autoritaire qui soit, en gouvernant par ordonnances. Mais il n’est pas le seul danger. Marine Le Pen veut se présenter comme la candidate qui protégerait les Français contre

l’ultralibéralisme de François Fillon. C’est une imposture quand on sait qu’elle porte au pinacle le multimilliardaire Donald Trump. En réalité, son programme est du même acabit. Derrière le verbiage antisystème, c’est toujours la dénonciation du pauvre, du chômeur, de l’assisté, de l’immigré, mais jamais du vrai responsable de la crise, le pouvoir financier. Seul notre programme s’attaque aux vrais profiteurs du système capitaliste ». Le PCF veut porter des propositions dont il démontrera qu’elles sont « réalisables ». « Créer un million d’emplois dans les filières industrielles et écologiques d’avenir, c’est possible en réorientant les profits du CAC 40 et le CICE. Rien que le CICE représente chaque année le financement de 400 000 à 500 000 emplois. Les banques, qui continuent de soutenir les marchés financiers, le système des paradis fiscaux, les stratégies des multinationales, détournent elles aussi des masses considérables d’argent du financement de l’emploi. Nous proposons aussi de réduire le temps de travail, en utilisant de manière positive les possibilités ouvertes par la révolution numérique. Pour lutter contre les inégalités, la grande pauvreté et l’exclusion, nous proposons d’abaisser la TVA pour les produits de première nécessité en doublant le rendement de l’ISF. Nous proposons de faire de l’égalité salariale femme-homme une grande cause nationale. Nous voulons une nouvelle sécurité d’emploi et de formation qui éradiquerait la précarité et le chômage pour le plus grand nombre. C’est en ouvrant un débat populaire sur ces propositions que nous serons capables de rouvrir l’espoir que le quinquennat de François Hollande a réduit à néant pour des millions de Français ». Pour Pierre Laurent, c’est « l’avenir de la France qui se joue » avec la question du rassemblement qui « engage tous ceux qui à gauche ou parmi les écologistes ont compris au fil du quinquennat l’impasse dans laquelle nous a plongé le trio Hollande-Valls-Macron ». « Tous les syndicalistes et militants de Nuit debout mobilisés contre la loi travail, tous les usagers et les salariés des services publics qui sentent leurs emplois et leurs missions menacés, tous les ouvriers qui comprennent à quel point le sacrifice de leur savoir-faire affaiblit la France sont concernés. Nous mènerons la même campagne au plus près du terrain pour les élections présidentielle et législatives. C’est pourquoi nous appelons à tenir dans chaque circonscription des débats publics et à les prolonger par des fabriques citoyennes ou des ateliers législatifs. Je réunis une nouvelle fois samedi à la Bellevilloise des personnalités engagées dans des secteurs très divers de la société et nous comptons installer avec elles un espace permanent de travail pour construire en quelque sorte une fabrique d’idées et de projets. » Les Nouvelles 19 janvier 2017 • 5


INTERNATIONAL ÉTATS-UNIS

Intronisation de Trump, et son commando d’oligarques performance peu ordinaire de le doubler sur sa droite. Carson s’affirme « ontre les aides publiques » aux plus démunis. Les quartiers populaires en déshérence des nombreuses grandes villes états-unienne n’ont qu’à bien se tenir… Gare aux récalcitrants et aux migrants

Le futur président, nostalgique de l’ère sudiste, sur le site de Gettysburg avec Steve Bannon, rêve de diriger le pays comme un de ses conseils d’administration . Photo : Damon Winter/The new york Times-Reduxx-Réa Shutterstock/Sipa

Ce 20 janvier, Donald Trump est intronisé à la maison blanche. Des résistances s’organisent et plusieurs manifestations sont prévues ce jour-là. Les nominations annoncées par le nouveau président des États-Unis donnent à voir une politique réactionnaire qui fait la part belle aux intérêts privés, aux grands groupes et organise la chasse aux immigrés. Ils sont démocrates, syndicalistes, membres d’associations de défense des droits civils, de l’homme ou du mouvement Black Lives Matter. Ils appellent à un rassemblement monstre à Washington le 20 janvier, le jour de l’intronisation de Donald Trump à la Maison-Blanche. Déjà, après la sidération provoquée par l’élection du milliardaire, une pétition lancée par le sénateur Bernie Sanders, exigeant le départ de Steve Bannon, promu chef stratège de la Maison-Blanche, a recueilli des centaines de milliers de signatures. « Le racisme et le sectarisme ne peuvent faire partie intégrante d’une quelconque politique publique », souligne l’ex-candidat à la primaire démocrate. Une manifestation géante de femmes est également attendue le 21 janvier dans la capitale fédérale. Les féministes qui entendent dénoncer la misogynie de l’oligarque défileront derrière un mot d’ordre simple : « Make America think again » ou faites que l’Amérique pense à nouveau, savoureux détournement du slogan de campagne de Trump : « Make America again ». À l’occasion de la remise des Golden Globes, la politique anti-étrangers promise par Trump a été fustigée par les actrices Meryl Streep et Isabelle Huppert. L’actrice américaine, Meryl Streep, récompensée pour « sa contribution exceptionnelle au monde du divertissement » a choisi, sans jamais prononcer son nom, de montrer son opposition à Donald Trump : « Nous faisons maintenant partie des populations les plus dénigrées de la société américaine. Hollywood. Les étrangers. La presse. » Isabelle Huppert, récompensée du prix de la meilleure actrice dramatique, a enfoncé le clou commençant par dire : « Merci de me permettre de 6 • Les Nouvelles 19 janvier 2017

gagner ici en Amérique dans un film français dirigé par un metteur en scène néerlandais ». Et de poursuivre : « Il y a des gens du monde entier dans cette salle, de Chine, d’Amérique, d’Europe. (…) N’attendez pas du cinéma qu’il dresse des murs et des frontières ». Les cowboys de Wall Street Le président élu veut infliger un traitement de choc à la société. Pour ce faire, il s’entoure de cow-boys de Wall Street. L’économiste Gary Cohn, numéro deux de Goldman Sachs, va se mettre en retrait de l’institution pour diriger le Conseil économique national (NEC). Il sera chargé « d’inspirer » le programme économique du président. D’autres membres du gouvernement sont d’anciens « Goldman boys ». Parmi eux le stratège et penseur du national-libéralisme Steve Bannon. Le dernier chef de campagne du candidat Trump va devenir l’un des hommes les plus influents de la planète : Donald Trump l’a bombardé stratège en chef de la Maison-Blanche. L’agence de presse Breitbar, qu’il dirigea jusque là et qu’il continue de piloter à distance, est devenue l’un des géants de la communication avec un trafic du site Internet qui atteint près de 37 millions de visiteurs, soit plus que les grands organes de presse et de communication traditionnels comme CBS News. Diplômé de Harvard, titulaire jadis d’un poste élevé chez l’inévitable Goldman Sachs, Bannon est un membre par excellence de « l’establishment » qu’il prétend dénoncer à longueur de slogans de campagne et d’interventions sur les médias sociaux. Il se définit luimême comme un « hard-nosed capitalist » (1), un capitaliste pur et dur. Il s’affirme « nationaliste économique ». Autrement dit : entièrement dévoué aux intérêts des oligarques de Wall Street. Un mercenaire du nationallibéralisme en service commandé. Bannon s’est aussi fait connaître comme producteur de divers documentaires, dont l’Indomptable, pompeuse fresque à la gloire de Sarah Palin, égérie de la tendance extrême droite du Parti républicain dès la

fin des années 2000. Pour battre ces « élites dont le comportement (l’) écœure », il prône la « réhabilitation » du « bon sens » du peuple blanc qui domina le pays et il fournit, par Breitbar interposée, un haut-parleur au mouvement qu’il définit lui-même comme « l’alt right », l’alternative de droite. On y trouve jusque des associations suprématistes ou des groupuscules fanatisés comme le Ku Klux Klan. Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin (dix-sept ans au sein de la banque) possède, lui, l’insigne caractéristique d’avoir fait fortune dans des opérations spéculatives, en 2008, durant le krach des subprimes. Il a parié sur la ruine des petits emprunteurs qui allaient perdre jusqu’à leur toit dans la crise. On lui prête une volonté de fer pour le déclenchement de programmes d’austérité destinés à réduire l’abyssal déficit public du pays, en dépit du manque à gagner provoqué par les cadeaux fiscaux que l’administration Trump s’apprête à offrir aux grands groupes (diminution de l’impôt sur les sociétés de 35 % à 15 %). Une dizaine d’autres figures de Wall Street, membres du futur cabinet, seront, comme lui, chargées de tailler dans les dépenses de l’État ou d’élaguer les services publics.

Au motif que les étrangers coûtent trop cher et génèrent violence et pauvreté en Amérique, Donald Trump a promis de renforcer les lois de l’immigration pour « assurer la sécurité des citoyens américains ». Dans son programme il est question de la fin du droit du sol, d’augmenter les vérifications de nationalité sur les travailleurs afin de protéger les emplois pour les chômeurs américains, d’expulser tous les criminels étrangers, de renforcer les sanctions pour les dépassements de séjour de visa. Pour ce faire, le nouveau président veut disposer d’une main de fer. Jeff Sessions, le futur ministre de la Justice, semble disposer de toutes les qualités autoritaires et xénophobes requises. Il fut révoqué en 1986 par le Sénat du poste de juge fédéral auquel il venait d’être nommé par Ronald Reagan pour un flagrant délit de racisme que l’actuel sénateur de l’Alabama n’a jamais pu démentir. Aujourd’hui, il est chargé de faire régner « la loi et l’ordre » promis par Trump et d’organiser l’expulsion de centaines de milliers de migrants latinos. Il est également un grand partisan de la création d’un fichier national des musulmans.

Des militaires au service d’une diplomatie du deal Trois généraux vont intégrer le gouvernement. Du jamais-vu depuis la Seconde Guerre mondiale. James Mattis, va diriger le Pentagone, John Kelly le département de la Sécurité intérieure et Michael Flynn va devenir conseiller à la Sécurité nationale. Les trois hommes sont considérés comme des faucons. Ils vont bénéficier d’un net accroissement des dépenses militaires avec une franche augmentation du format de l’armée (création de 13 nouveaux bataillons de marines et investissements considérables dans la flotte de guerre). Pour faire bonne mesure, la CIA est confiée à Mike Pompeo, autre militant du Tea Party. Ces forces doivent être mises au service d’une « diplomatie du deal » dont Trump et son équipe veulent qu’elle devienne la règle. Il s’agirait de conclure des accords ou d’imposer des réglementations nouvelles en faisant valoir explicitement un rapport de force. Les alliés seraient logés aussi à cette enseigne et donc invités à contribuer davantage à l’effort de guerre, au sein de l’Otan par exemple. Sous peine de se voir privés de soutien. Imprégnée de la logique libérale des oligarques, l’armée la plus puissante du monde s’inscrirait ainsi dans une démarche de mercenaires, investissant ouvertement dans la guerre vers le plus rentable ou le plus offrant. avec les articles de Bruno Odent, pour l’Humanité (1) Dans le New York Times du 28/11/16.

À CENON - SAMEDI 21 JANVIER

Rencontre-débat autour de la question Kurde

Les nettoyeurs des protections sociales La milliardaire Elisabeth DeVos, qui fait de longue date du lobbying contre l’école publique, sera chargée du portefeuille de l’éducation. Elle entend enclencher un processus de privatisation du secteur qui devrait rendre encore plus difficile l’accès aux études pour les enfants des milieux populaires. Un autre nettoyeur a été engagé au secrétariat à la Santé. Tom Price, chirurgien orthopédique et figure du Tea Party, sera chargé, lui, de liquider l’essentiel de la réforme de la santé (obamacare) du président sortant. Quant au département du logement et du développement, Trump l’a confié à Ben Carson, un chirurgien africain-américain qui fut son adversaire lors de la primaire républicaine et avait alors réussi la

La fédération de Gironde du Parti communiste français et le Conseil démocratique Kurde de Bordeaux organisent une rencontre-débat autour de la question Kurde le : Samedi 21 janvier à 15h dans les locaux du conseil démocratique Kurde de Bordeaux, 29 rue du

Maréchal Joffre à Cenon. Avec la participation de : Faysal Sariyildiz, député du HPD Pascal Torre, responsable national des questions Kurdes au PCF Sébastien Laborde, membre du conseil national et secrétaire départemental du PCF.


PCF PCF BORDEAUX

Vœux et repas fraternel

VŒUX DU PCF 33

Mercredi 25 janvier à partir de 18h30 au siège de la Fédération Sébastien Laborde, secrétaire départemental et membre du Conseil national, présentera les vœux de la Fédération de la Gironde, 15 rue Furtado à Bordeaux. L’affiche "La France en commun" 2017, l'Humain d'abord, est disponible à la fédération du PCF, 15 rue furtado à Bordeaux. Réalisation : Dugudus

EN DÉBAT

Jeudi 26 janvier, 19h15, salle Jacques Brel à Villenave d’Ornon. Après Bègles le 9 décembre, les communistes de la 3e circonscription invitent à poursuivre la construction commune d’une autre société : Pour le développement et la création de nouveaux services publics, de quel député-e de gauche avons-nous besoin ? En présence d’Isabelle Taris, infirmière, et Nabil Ennajhi, agent aéroportuaire, syndicalistes, candidats aux législatives proposés par le PCF.

Vendredi 27 janvier, sur les services publics 20h, salle du Verdet, chemin de Toussaint à Libourne

Mesures d’urgence

Le combat pour « l’ humain et la solidarité d’abord » est celui des progressistes dans ce pays, avec des millions de Français qui rejettent les tentatives de faire des réfugiés, des immigrés les boucs émissaires, alors qu’ils vivent ensemble, le plus souvent dans les quartiers et les villes populaires. Pour ne pas laisser s’installer la peur, la xénophobie et le racisme, il faut s’attaquer aux causes pourtant évidentes des migrations de populations : la guerre, la violence, la misère, les inégalités qui poussent à ces déplacements forcés. Se rassembler pour la démocratie, le développement économique, social, écologique et la paix, tels sont les chantiers d’avenir que les communistes vous appellent à investir. Pour cela, il faut s’attaquer dès à présent aux politiques d’austérité qui asphyxient les budgets publics des villes et appauvrissent la population. La fraude et l’évasion fiscale

États généraux législatifs à Villenave

Ateliers législatifs - 10e circonscription de solidarité. Elles n’ont pas ou peu de ressources (60 € par mois pour 4 personnes, par exemple), et n’ont accès ni au logement, ni au travail.

des grands groupes dans les paradis fiscaux s’élèvent à 80 milliards par an. Ces masses d’argent doivent servir à la satisfaction des besoins de tous, à l’emploi, à l’augmentation des salaires, à la solidarité nationale. La France et l’Europe doivent rechercher ensemble des solutions pour accueillir migrants et réfugiés dans la dignité, avec l’objectif qu’ils puissent s’intégrer dans notre société ou, s’ils le désirent, retourner demain dans leur pays en paix. Ce choix, respectueux des droits humains, des valeurs de notre République et des traités internationaux, s’oppose frontalement à ceux avancés par la droite et l’extrême droite qui préparent un arsenal de mesures hostiles : remise en cause du droit du sol, de l’aide médicale d’État, des aides sociales, de l’accueil scolaire, du regroupement et du rapprochement familial… et l’ouverture de la chasse aux sans-papiers. Il dépend des autorités françaises de mettre en oeuvre des politiques d’accueil, d’hospitalité, accompagnées de mesures pour le maintien et le développement des services publics pour tous. À Bègles, plusieurs familles réfugiées, certaines depuis trois ans, sont confrontées au dédale des démarches pour obtenir leur régularisation, parrainées et soutenues par des élus, des citoyens, des associations

3E CIRCONSCRIPTION DE GIRONDE

PCF RIVES DE DORDOGNE

« Pour une France terre d’accueil et de solidarité »

À l’occasion de la présentation de leurs voeux, suivie d’un repas solidaire le 21 janvier, les communistes béglais mettent l’accent sur la solidarité avec les réfugiés et les migrants, en affirmant que la France a les moyens d’une grande politique sociale au bénéfice de tous les citoyens, français et immigrés.

Vendredi 27 janvier, à partir de 18 h, salle Pierre Tachou-Point du Jour à Bacalan Cette soirée débutera par les vœux de Vincent Maurin et sera suivie d’un apéritif offert par la section, puis d’un repas à partir de 19h. Prix : 13 € Menu : panaché de salade aux lardons et gésiers confits, mignon de porc à la crème de champignons et riz basmati aux légumes, fromage, tarte aux pommes, café (vin non compris) Réservation : sectionbordeauxpcf@gmail.com 06 88 96 87 03 ou 06 19 85 34 00

- Respect de la Convention de Genève sur les réfugiés politiques et création de deux statuts spécifiques pour les réfugiés économiques et les réfugiés climatiques. - Mise aux normes des centres d’accueil du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU et doubler leurs capacités. - Mise en place de dispositifs de soutien médico-social, des parcours d’insertion professionnelle et de scolarisation des enfants. - Un plan d’aide et d’accueil d’ampleur de 4 milliards d’euros, dont au moins 2 milliards pour les collectivités. - Refonte complète des politiques de visas en France, incluant la régularisation des sans-papiers. - Refonte des politiques migratoires et des visas en France et en Europe - Abrogation des règlements Dublin. - Réorientation des missions de Frontex pour le sauvetage des migrants et l’ouverture de voies d’accès légales vers l’Europe. Passer de la Résolution aux actes Le Parlement européen a adopté le 25 octobre 2016 le rapport portant sur les migrations et les droits de l’Homme. Dans cette résolution, on trouve notamment la demande d’un « allègement de la dette des pays les plus pauvres » et « des processus de restructuration de la dette souveraine », ainsi que, et c’est une première, « une évaluation de tous les fonds de l’UE utilisés en matière de migration et notamment de l’accord UE/Turquie ». La Commission européenne doit maintenant la mettre en oeuvre.

Jeudi 23 février, sur la santé 20h, salle du Verdet, chemin de Toussaint à Libourne Mercredi 8 mars, sur les droits des femmes, pour l’égalité 20h, salle du Verdet, chemin de Toussaint à Libourne PCF NORD MÉDOC

États généraux législatifs et vœux 2017 Samedi 28 janvier, à partir de 15h, salle du presbytère à SaintYzans-de-Médoc 15-17h : États Généraux de la Gauche 17h30 : Vœux du PCF Médoc 18h : Apéro festif et musical PCF BLAYAIS

En campagne Les communistes du Blayais se sont réunis en assemblée le 14 janvier 2017 et deux adhésions ont été réalisées pour commencer l’année. Les 19 présents se sont prononcés pour mener la campagne des Présidentielles et des Législatives en portant haut les couleurs du PCF, en réaffirmant son action et son existence au service du peuple de France. Dans le cadre des Législatives, ils ont décidé d’une journée de formation et de réflexion pour les candidats et les militants, le 18 février, ouverte à tous les militants de la 11e circonscription ainsi qu’au Cercle des Amis du Front de Gauche du Blayais .

Souscription M. SOULE Jacques, Villenave M. TACONET Vincent, Bordeaux M. BAGILET Christophe, Floirac M. DESCHAMPS Michel, Pessac M. MELLIER Frédéric, Bordeaux Mme ELORRI Sophie, Bordeaux M. GORCE Pierre, Talence Mme TEXIER Christine, Bègles M. GIRARD Joël, Mérignac

Ils ont donné un total de 1 230 € Mme BEAULIEU Léna, Mérignac M. MAURIN Vincent, Bordeaux Mme MONTANGON Maryse, Izon Mme CHAUSSOY Marie-Ange, Mérignac M. PETIT Jean-Paul, St-Caprais-de-Bdx M. SAPHORE Régis, Bordeaux FÊTE DU 15 AOÛT PCF, Castillon-laBataille

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant) Nom-Prénom ……………………………………………… Adresse …………………………………………………… ……………………………………………………………… Chèque à l’ordre de ADF PCF 33 Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

Les dons sont limités à 7 500 € par personne Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables. Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Les Nouvelles 19 janvier 2017 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

APPEL DU 21 JANVIER 2017

par Gérard Loustalet Sens

Women’s March on Bordeaux

Le 21 janvier 2017, au lendemain de la prestation de serment de Donald Trump, les associations féministes et de défense des droits humains organiseront une marche pour les droits des femmes à Washington (lire page 6) et partout dans le monde. Le collectif bordelais appelle à un rassemblement en solidarité à 14h30, sur les marches du Grand Théâtre, place de la Comédie à Bordeaux.

« Nous sommes tou.te.s mobilisé.e.s alors que le nouveau président des États-Unis s’apprête à appliquer l’idéologie violemment sexiste, lesbophobe, homophobe, xénophobe et raciste qu’il a défendue durant toute sa campagne. Il envisage de nommer à la cour suprême William Pryor, un juge qui considère que “l’avortement est la pire abomination de l’histoire du droit”. Son vice-président, Mike Pence, promeut ouvertement des thèses créationnistes. Son principal conseiller, Steve Bannon, publie sur

BORDEAUX

Café Licra avec A. Romanès sa vie hors du commun à travers des thèmes tels que la culture gitane, le nomadisme, l’art du cirque mais aussi le racisme et l’antisémitisme.

La Licra Bordeaux & Gironde organise une rencontre avec Alexandre Romanès, le jeudi 26 janvier à 19h, sous le chapiteau du cirque tzigane Romanès (rive droite, en face de Darwin), autour du dernier livre de l’auteur Les corbeaux sont les gitans du ciel (éditions L’Archipel, 2016). Cet échange sera l’occasion d’aborder

La Licra organise également une opération solidaire en collaboration avec le Cirque Romanès. Il s’agit d’un spectacle de cirque destiné aux enfants et familles de migrants arrivés en Gironde qui aura lieu le 22 mars 2017. Afin de financer cette opération et notamment les places de spectacle pour les réfugiés, la Licra a lancé en décembre une campagne de financement participatif sur sokengo. fr* pour faire appel à la solidarité populaire et ainsi mettre en place un parrainage citoyen. Chaque don reversé à la Licra Bordeaux & Gironde sur la plateforme donnera lieu à un reçu fiscal permettant une défiscalisation à hauteur de 66 % de la valeur du don. La cagnotte est ouverte jusqu’au 15 mars 2017. * www.sokengo.fr/projet/du-cirque-tziganepour-les-enfants-migrants

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 19 janvier 2017

son site des messages racistes et misogynes haineux. Il veut aussi détruire la loi sur la santé, dite Obama Care. Cette politique réactionnaire à l’œuvre aujourd’hui aux États-Unis est la concrétisation d’une dynamique plus large dans le monde, en Europe, en France : - En Europe, des mouvements conservateurs et rétrogrades remettent régulièrement en cause les droits des femmes, en particulier l’avortement (Pologne, Espagne…) - En France, le danger est réel en provenance de plusieurs candidats à la présidentielle, qui instrumentalisent les droits des femmes. Nous marcherons le 21 janvier pour témoigner notre solidarité avec la Women’s March on Washington, car défendre les droits des femmes aux États-Unis, c’est défendre les droits des femmes en France et dans le monde entier. Nous marcherons contre les incitations à la haine, les attitudes discriminatoires, les messages et actions réactionnaires. Cette marche se veut ouverte à toutes et tous, et chaque individu partout dans le monde sera le/la bienvenu.e. » 21 JANVIER, JOURNÉE D’ACTION EUROPÉENNE

STOP CETA Bordeaux Samedi de 13h30 à 17h30, le collectif Stop Tafta 33 organise une déambulation de la place Camille Jullian à la place St Projet, et un envoi de cartes postales, avec stand d’information place St Projet, aux députés européens pour demander un vote contre l’adoption du CETA. Ce vaste accord commercial négocié depuis 2009 entre le Canada et l’Union européenne est en phase de finalisation, il reste à être approuvé par le Conseil et le Parlement.

ANNONCES LÉGALES MODIFICATION D’OBJET SOCIAL Société : EURL RégènÊtre Au capital de 10000€ Siège social : Apt N°303, 13A Rue Henri martin, 33160 Saint Médard en Jalles RCS Bordeaux 50770427800013 Par décision de L’Assemblée Générale Extraordinaire en date du 10/01/2017, il a été pris acte d’ajouter à l’objet social de la société RégènÊtre, à compter du 10/01/2017 Ajout à l’objet social : L’achat, la vente, la commercialisation au détail et en gros de produits : - de bien-être - alimentaires, toute épicerie dont les boissons alcoolisées, les vins et spiritueux, fromages… - la vente de services de consultations et de formations en développement personnel comme par exemple, le coaching, le conseil… Le tout s’adressant aux particuliers, aux professionnels, avec vente à distance e-commerce et VPC, ventes en direct, sur foires, salons, marchés, en magasins, le tout sous les marques commerciales Full Nature ou RégènÊtre, Modification faite au RCS de Bordeaux Pour avis,

La droite et les pauvres Au fondement de la domination de la bourgeoisie, il y a le racisme social. La droite dogmatique, incarnée aujourd’hui par un Fillon, a toujours su s’y complaire, en toute bonne conscience. Le procédé est toujours le même : essentialiser une catégorie de la population -on utilise ici le terme générique de « pauvres »- en lui conférant des attributs « naturels » qui justifieront sa condition inférieure. Dans les représentations dominantes, les pauvres se caractérisent d’abord par la paresse, l’alcoolisme, l’immoralité, la malpropreté, des inconduites diverses… Certes, il y a des « bons pauvres », soumis et respectueux, mais, hélas, beaucoup de « mauvais pauvres », indociles, violents, toujours prompts à profiter indûment des bontés dont veulent bien les gratifier leurs supérieurs naturels que sont les riches. Ces représentations, construites au XIXème siècle, sont toujours présentes et actives dans l’imaginaire social, au point qu’ATD Quart Monde a pu parler d’une montée de la « pauvrophobie » dans nos sociétés. Expression d’ailleurs discutable, tout comme l’est le terme de « pauvre », trop vague pour être honnête ou l’opposition entre ceux « d’en haut » et ceux « d’en bas » qui entérine comme fatale ce qui serait une hiérarchie sociale. Non, il n’y a pas des « pauvres » ou des « gens d’en bas », mais des dominés, des opprimés, des exploités face à des dominants, des oppresseurs, des exploiteurs. Les intérêts sont incompatibles, les conflits inévitables. Il n’a pas manqué, on le sait, de prêches sur la nécessaire réconciliation des classes, sur les bienfaits d’un accord entre exploiteurs et exploités… Des prélats opulents du XIXème siècle au socio-libéraux d’aujourd’hui, on n’a cessé de vanter aux opprimés les joies d’une résignation heureuse. Il faut tenir compte du « réel », comme ils disent, c’est-à-dire préserver l’ordre établi. Illustration nauséeuse de la collaboration de classe, à l’occasion du décès de François Chérèque on a vu dans les médias tous les larbins du patronat, tous les perroquets du libéralisme -et ça fait du monde- célébrer à l’envi le « réformisme » du personnage, concert de louanges, dithyrambes démesurés, laudes et élégies, c’était la glorification obligatoire d’un complice pour les apôtres de l’ordonnancement capitaliste du monde. Qui peut croire un seul instant à la fraternisation des riches et des pauvres ? Pas la droite orthodoxe en tout cas. Implacable et glacée, elle n’a jamais éprouvé à l’égard des pauvres, du peuple, des classes populaires que deux sentiments : la crainte et la répugnance. Sentiments qui lui dictent deux attitudes complémentaires : la stigmatisation et la compassion. On connait le refrain sur les prétendus « assistés », tous ces misérables, « bénéficiaires » du RSA, sans-abris, réfugiés… qui se goinfrent de somptueuses gratifications aux frais de la collectivité ! Ce discours, typiquement de droite, vise en fait, à travers le dénuement le plus visible, l’ensemble des dominés, jusqu’à faire reprendre par les moins dépourvus d’entre eux le même réquisitoire anti-pauvre. Humiliés, culpabilisés par une administration dépassée, accusés de « profiter du système », sommés de se « responsabiliser », de « se prendre en main », les premières victimes d’une effrayante expansion des inégalités sont dénoncées comme des désoeuvrés volontaires, des accapareurs d’allocations indues. Politicien sans scrupules, le nommé Wauquiez, qui s’est fait une triste spécialité de l’injure aux pauvres, ose proférer que les « allocataires (de minima sociaux) se la coulent douce » ; un sondage fait dire à 36 % des personnes interrogées que les pauvres « n’ont pas fait d’effort pour s’en sortir ». Ne nous y trompons pas, la construction de ce discours de réprobation sociale à l’encontre de ceux qui ont le plus à souffrir de la violence des inégalités a une tout autre portée : c’est un avertissement, c’est une injonction pressante à l’acceptation de l’ordre des choses. Dans les classes populaires, la crainte de la perte du statut social, assimilée à une déchéance, n’est pas imaginaire. La peur du lendemain a toujours habité la classe ouvrière. Hors de l’action collective, elle dicte des conduites de repli, de bricolage individualiste, de chacun pour soi. C’est l’ubérisation du monde, une société à la Macron (on est toujours à droite)… Le struggle for life à la portée de toutes les bourses. En voilà un « progrès » !


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