Nouvelles N° 2187

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Jeudi 26 janvier 2017 - N° 2187 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Ford-Blanquefort

DES CENTAINES DANS LES RUES DE BORDEAUX POUR SAUVER LEUR BOULOT !


ACTUALITÉ LUTTE ANTI-ÉVASION FISCALE

Le « faucheur de chaises » Jon Palais relaxé Le militant altermondialiste Jon Palais, qui était jugé pour le vol de 14 chaises dans une agence parisienne de la banque BNP Paribas le 19 octobre 2015, afin de protester contre l’évasion fiscale des banques, a été relaxé lundi par le tribunal de Dax, conformément aux réquisitions. La présidente du tribunal correctionnel, Florence Bouvier, a aussi exprimé la nullité de la procédure concernant notamment le refus de prélèvements ADN de M. Palais au cours de l’enquête, et a conclu à « la relaxe de la totalité des chefs de poursuite », dont celui de vol en réunion pour ce qu’elle a appelé « la prise de chaises ». Au procès le 9 janvier, le procureur Jean-Luc Puyo avait requis la relaxe pour « l’emport de chaises » et une dispense de peine pour son refus de prélèvements biologiques. La BNP, partie civile dans ce procès où elle n’était pas représentée, réclamait un euro symbolique de réparations. « C’est un grand désaveu pour la BNP », a réagi devant les médias Jon Palais. Le militant altermondialiste de 37 ans avait été défendu par l’ex-magistrate et ex-candidate écologiste à l’élection présidentielle Eva Joly et sa fille, Caroline Joly. Il a vu dans le jugement « un signe fort pour la légitimité des actions des faucheurs de chaises » dans leur lutte contre l’évasion fiscale, en référence à une quarantaine d’actions collectives de ce type menées dans différentes banques en 2015, avec d’autres procès à venir.

AIDE AUX MIGRANTS DE LA ROYA

Solidarité avec Cédric Herrou, et tous les « solidaires » ! La troisième interpellation de Cédric Herrou, jeudi 19 janvier, a été accompagnée d’une perquisition à son domicile, avec un impressionnant déploiement de forces de gendarmerie équipées comme si la situation relevait du grand banditisme ou de la lutte antiterroriste. Alors qu’il y était en reportage pour Libération, un photographe a été malmené et même mis à terre par des gendarmes durant l’intervention, au point que la direction du journal a condamné « vivement » ces pratiques « inacceptables ». Cédric Herrou s’est adressé au procureur, le message a été publié le 21, sur les réseaux sociaux. En voici le texte.

« Monsieur le Procureur, vous avez fait pleurer ma mère, mon père. Vous avez arrêté mon frère, une amie. Vous nous avez mis sous les verrous, traités comme des chiens, des malfrats. Vous avez ordonné à une trentaine de gardes mobiles, armes aux poings, d’entrer sur mes terres, prendre ces trois enfants sans parents, qui attendent chez moi depuis plus d’un mois d’être pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. Ces enfants ont connu la guerre, la torture, l’esclavagisme. Ces enfants que je protège, ces enfants qui m’ont donné leurs confiances. Vous avez au nom de votre France, violé les droits de l’enfant ! Ils attendaient sécurité de la part de notre pays ! Vous me savez sensible aux personnes que j’aide, aux personnes que j’aime. Vous savez que ma liberté ne s’arrêtera pas aux barreaux de vos prisons et vous tapez là où ça fait mal !!! Sachez, Monsieur le Procureur, que je resterai fidèle à mes convictions, que ma France, que notre France, continuera à défendre les droits des hommes, des femmes, des enfants présents sur le sol français au nom de nos valeurs qui fondent la république française ! Ne pensez pas que je suis seul, nous sommes des milliers, des millions ! Chacun son métier, le mien c’est agriculteur, le vôtre c’est de faire respecter la loi. Loi qui protège et fait que le vivre ensemble soit la règle primordiale à notre démocratie. » La solidarité s’organise avec des pétitions en ligne sur Avaaz et Change.org pour demander l’acquittement total de Cédric. Une autre, plus large, intitulée « Solidarité avec les solidaires » rappelle la situation dans cette vallée de la Roya. « Face à l’afflux de réfugiés dans notre département, et plus particulièrement dans la vallée de la Roya, l’État n’a réagi qu’en renforçant la présence de militaires et de forces de police, renvoyant notamment, au mépris de la loi, les mineurs en Italie, au lieu de les protéger. Un certain nombre de citoyens solidaires (…) se substituent simplement à l’État français, celui de la cinquième puissance mondiale et des droits de l’homme, qui refuse d’apporter assistance aux réfugiés en zone frontalière, se plaçant ainsi en dehors du droit international. La solidarité n’est pas un crime, la solidarité n’est pas illégale ! » De nombreuses associations, personnalités, organisations politiques et syndicales sont signataires de l’appel. Une collecte est également lancée pour couvrir les frais judiciaires. 2 • Les Nouvelles 26 janvier 2017

FACE À DONALD TRUMP

La marche des femmes

Des centaines de milliers de femmes et d’hommes ont défilé, samedi 21 janvier, pour s’opposer à Donald Trump, ce président qui ose insulter les femmes, les immigrés et les pauvres. Six cents rassemblements dans le monde sont venus prêter main forte et prévenir : « We can resist ! » (Nous pouvons résister). Vendredi, lors de son discours d’investiture, Donald Trump n’a pas cité une seule fois le mot « femmes » mais celles-ci ont bien compris qu’elles n’échapperaient pas au projet nationaliste et réactionnaire du nouvel hôte de la Maison-Blanche. Démagogue au possible, il a dépeint un monde dans lequel d’autres pays volent les emplois des Américains et où la source de tous les maux se trouve parmi les élites politiques de Washington. Pas un mot sur le rôle des multinationales, dont il a par ailleurs nommé certains repré-

sentants dans son cabinet. Pas une allusion à l’explosion des inégalités qui a déchiré le contrat social né du New Deal. Et, évidemment, pas une once d’autocritique pour faire fabriquer tous les produits de la marque Trump à l’étranger. Donald Trump parle au nom du peuple, après avoir nommé le cabinet qui compte le plus grand nombre de millionnaires de l’histoire du pays et pas moins de quatre anciens représentants de Goldman Sachs. 400 000 à New York, 175 000 à Boston, 100 000 à Denver…

La participation a dépassé les attentes des organisateurs. Des centaines de milliers de personnes à Washington, des millions dans l’ensemble du pays (400 000 à New York, 175 000 à Boston, 100 000 à Denver). La thématique du droit des femmes a cristallisé tout le mouvement de résistance au président élu. Si Trump n’a pas

parlé des femmes dans son discours, nombre des ministres qu’il a nommés ont un lourd passif d’opposition à l’IVG – un droit constitutionnel depuis 1973 –, sans parler du juge à la Cour suprême qu’il nommera et qui sera dans doute opposé à ce droit. Ces mêmes ministres ont voté pour la suppression des aides aux programmes contre la violence domestique, se sont opposés à l’augmentation du salaire minimum et ont favorisé la restructuration du programme fédéral Medicaid – décisions qui frappent particulièrement les femmes et les minorités. Et si tant de femmes, et d’hommes, à travers le monde ont manifesté leur solidarité, c’est que les ÉtatsUnis sont loin d’être isolés dans ces valeurs rétrogrades. Les féministes françaises s’étaient déjà mobilisées pour soutenir les Espagnoles ou les Polonaises. Samedi, elles ont marché, certes, pour épauler les Américaines, mais surtout parce qu’elles savent que leur propre conquête du droit à l’IVG est menacée. avec l’Humanité

Un décret signé contre la loi sur la santé « Obamacare » Dès son entrée à la MaisonBlanche, Donald Trump a signé un décret contre la loi sur l’assurance-maladie « Obamacare », qui aide les États-Uniens à souscrire une couverture maladie. Cette loi de 2010 était honnie des conservateurs qui la trouvaient trop coûteuse et bureaucratique. Si elle était supprimée, vingt-millions de personnes pourraient perdre leur couverture. La Maison-Blanche a également annoncé l’abandon de la politique de réduction des énergies polluantes et la reprise des forages de pétrole et de gaz de schiste.

ÉLECTIONS 2017

Valls en marche vers la sortie Un véritable cafouillage sur les chiffres de la participation a suivi le premier tour des primaires du PS. Toujours est-il que Valls, même s’il semble avoir choisi le déni, doit faire face aux désistements et soutiens de personnalités en faveur de son rival au deuxième tour, Benoit Hamon. « Toutes les familles de gauche ont envie de tourner la page Valls », commente le secrétaire national du PCF. « Je n’ai cessé de dire pendant le quinquennat que Valls a gouverné contre la majorité des gens de gauche et la primaire le montre, affirme Pierre Laurent, sur France inter, mardi matin. Que tout le monde ait envie de tourner la page c’est une très bonne chose mais il faut maintenant qualifier une politique de gauche et un candidat au second tour de l’élection présidentielle. Jean-

Luc Mélenchon est le mieux placé, non seulement parce qu’il est donné plus haut dans les sondages, mais surtout parce que je le crois porteur de propositions, et nous y contribuons, plus adaptées à la situation, plus audacieuses ». Mais Benoit Hamon a déjà déclaré qu’il serait candidat jusqu’au bout, sans céder à la pression ni de Macron, ni de Mélenchon. « Je serais investi par mettons, 1 million d’électeurs, et je devrais me retirer ? Moi je n’ai pas créé un mouvement à mesure, comme d’autres, pour pouvoir me présenter. » PCF et France Insoumise renouent le dialogue

De leur côté, lundi soir, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon ont pris la tête de leur délégation respective pour un rendez-vous sur l’épineuse question

des législatives. Le PCF a, pour le moment, investi 253 candidats pour les législatives, la France insoumise en a désigné 303. « Si nos candidats sont en concurrence, notamment dans le cas de députés sortants, cela nuit à leur élection mais aussi au dynamisme des campagnes tant législatives que présidentielle », a prévenu Marie-Pierre Vieu, en charge des relations unitaires du PCF. Sans accord pour le moment, les deux organisations ont décidé d’un « groupe de travail ». « Nous avons convenu que le préalable était d’avoir un diagnostic partagé et c’est pour cela que nous nous sommes accordés sur des rencontres entre les personnes qui s’occupent de ces questions. Et après on verra comment les choses évolueront », explique Manuel Bompard, animateur du comité électoral de FI. Le principe d’un nouveau rendez-vous a aussi été acté mais pas daté.


ACTUALITÉ

Editorial

FORD-BLANQUEFORT

Des centaines dans les rues de Bordeaux pour sauver leur boulot ! L’intersyndicale reconstituée à Ford Blanquefort a permis la réussite d’une mobilisation qui en appelle d’autres pour l’avenir incertain de l’usine automobile. Mobilisation qui a déjà contraint gouvernement et collectivités à convoquer Ford Europe. Cela faisait longtemps que les Ford ne s’étaient pas retrouvés si nombreux dans les rues de Bordeaux. Depuis la dernière fois, une ligne de tramway a été construite ; ils en ont rempli deux rames pour se rendre de Blanquefort aux Quinquonces. Plus de 400, cadres, techniciens, ouvriers réunis pour alerter les pouvoirs publics et exiger que Ford tienne ses engagements. Une fois n’est pas coutume, ce sont les cadres les premiers qui avaient sonné le tocsin en révélant des documents internes plus qu’inquiétants sur l’avenir de la production de boîtes automatiques. Dès décembre, la CFE-CGC a en effet écrit au préfet et interpellé les autres syndicats (CGT, FO, CFTC) en constatant que les productions actuelles de boite de vitesse (6F35), d’enveloppe protectrice de moteur (carter Fox) et de double embrayage (DCT) ne sont pas à la hauteur des

promesses. Les objectifs de production de la boîte automatique 6F35 n’ont jamais été atteints (107 000 boites produites par an pour un objectif initial de 160 0000) et le marché des nouveaux carters filerait vers la Turquie. Cerise sur le gâteau, l’entreprise Valeo serait sur le point de récupérer la fabrication des DCT pour alimenter le site voisin Getrag Ford Transmission (GFT). Cela fait beaucoup pour une entreprise qui a obtenu 12,5 millions d’euros d’aide directe des collectivités locales, en contrepartie de son engagement au maintien de 1 000 emplois, et 46 millions d’euros, toutes aides confondues. Même le maire de Bordeaux, Alain Juppé, s’en était inquiété lors de ses vœux début janvier. Il a affirmé lors de sa rencontre avec l’intersyndicale, partager les inquiétudes et le besoin de mobilisation. Point sur lequel les syndicats ne l’avaient pas attendu… En 15 jours de bruit médiatique et après avoir fait convoquer un CE extraordinaire, les syndicats ont réveillé le landernau : les grands élus concernés ont été réunis en préfecture dans la semaine du 16 janvier et le seront de nouveau le 9 février, face à la direction de Ford Europe. Celle-

ci devra aussi rendre des comptes dans le bureau du secrétaire d’Etat à l’industrie, le 20 février prochain. Deux rendez-vous importants pour les salariés, qui insistent surtout sur la réunion d’un comité de suivi réunissant Ford, l’Etat, les collectivités et les syndicats. Cette réunion est espérée pour début mars. En attendant, la CGT entendait remettre le couvert de la mobilisation à l’occasion de la réunion du 9 février. Position en accord avec la volonté du comité de soutien présidé par Maritou Flipo qui déclarait à Rue89 Bordeaux « qu’une seule journée d’action » ne suffirait certainement pas. « Je crois qu’il faut faire venir les voisins et les communes qui bénéficient de cette usine. » Etat d’esprit que Jacques Padie, élu blanquefortais à Bordeaux Métropole devait aussi confirmer lors du conseil métropolitain réuni le 27 janvier : « Ford a des obligations du fait de la masse d’argent public versé pour maintenir ces emplois et les salariés ont des idées pour l’avenir de cette usine. Toutes les énergies doivent donc converger pour faire entendre nos exigences au géant américain. » Vincent Bordas.

SAMU CENTRE 15 DU CHU DE BORDEAUX

Colère et soutien aux assistant-e-s de régulation médicale

Le vendredi 20 janvier à midi, sur les lieux du piquet de grève quotidien, syndicat Sud, CGT, Cnt et personnels du CHU organisaient un barbecue de solidarité avec les ARM en grève depuis près de 3 semaines. Les assistant-e-s de régulation médicale (ARM) sont le premier maillon de la chaine des secours du SAMU Centre 15. Ils réceptionnent les appels, questionnent et priorisent le degré d’urgence des situations pour une prise en charge appropriée, guident les gestes des premiers secours, orientent et gèrent la jonction des différentes équipes sur les lieux, etc. « Et tout cela en même temps, parfois », expliquent deux jeunes femmes, ARM depuis 3 ans pour l’une, 7 ans pour l’autre. Au milieu du rond-point, à l’entrée de l’hôpital Pellegrin, dans le froid de ce 20 janvier et les odeurs de grillades, elles ne souhaitent pas être identifiées mais elles affichent une détermination sans faille. Le soir à 19h, il n’y

aura même pas la moitié de l’effectif nécessaire. « Il n’y a pas eu d’embauches depuis 8 ans, expliquent-elle. On est passé de 16 agents de nuit à 6. Alors, le ministère peut toujours demander qu’on décroche en moins d’une minute, la réalité est qu’il faut parfois 10 minutes pour avoir quelqu’un. » On imagine aisément tous les drames humains accrochés au combiné du téléphone. Et pourtant la souffrance, la détresse, l’urgence, la pression opérationnelle n’est pas ce qui empêche de dormir ces deux ARM. « Ça, c’est notre métier, on est là pour les autres et on aime ça ». Ce qui n’est pas supportable, pour ces jeunes femmes, c’est de décrocher quand il est trop tard, c’est d’être « harcelé » sur son temps de repos parce qu’il faut retourner au travail, c’est de devoir rester en régulation après 12 h de poste, c’est l’indifférence de la direction lorsqu’il y a près de trois semaines, lors d’une AG, les salariés revendiquent des embauches parce qu’ils sont en souffrance. « Heureusement, beaucoup de monde s’intéresse à notre mouvement, c’est

rassurant. Nous recevons beaucoup de soutiens des pompiers, des ambulanciers, des médecins urgentistes et libéraux, de citoyens, tous comprennent les impacts d’un Centre 15 défaillant ». « La direction ne pense qu’à faire des économies, explique Esteban Urbanski, secrétaire adjoint de la CGT et titulaire CHSCT. Comme partout, cela consiste à réduire les effectifs, augmenter l’amplitude horaire, même les services techniques sont touchés. Il faut que les effectifs augmentent avec la charge de travail. Ici, elle a augmenté de 25 % en 2015. Le SAMU a un budget de 4,5 millions d’euros, comment expliquer qu’il n’y ait pas de moyen pour le personnel ? » « L’attitude de la direction est scandaleuse, ajoute Pierre Gaudin, secrétaire du syndicat Sud qui a lancé le mouvement. Sur France 3 le directeur de l’hôpital Pellegrin a annoncé qu’il y avait eu une proposition de 3 ETP alors que c’était 2, il ne connaît même pas le dossier. Nous ne lâcherons pas sur les 8 postes supplémentaires. C’est une nécessité pour assurer des conditions de travail décentes, des vies privées respectées et un service public qui fonctionne. » De service public, il a été beaucoup question, en ce midi de solidarité, avec l’intervention de Graziella Danguy pour la FSU et François Richard pour le Collectif de défense des services publics (Convergence nationale). Et les collègues de Haut Lévêque, en lutte également, n’ont pas été oubliées.

Pour 2017, soyons tout !

L’année 2017 commence avec la publication d’un nouveau rapport d’OXFAM, qui nous apprend qu’aujourd’hui les 8 plus grandes fortunes mondiales détiennent autant que la moitié de la population mondiale. Notre monde n’a jamais produit autant de richesses, mais ces richesses n’ont jamais été aussi mal réparties. Les causes du creusement de ces inégalité sont multiples. Tout d’abord une focalisation sur la rentabilité à destination des actionnaires, c’est l’accentuation de la bataille capital-travail, notre travail contribue de moins en moins à la production de richesses collectives, mais pour engraisser les appétits toujours plus gourmands des actionnaires. C’est pour cela qu’il faut reprendre la main et conquérir de nouveaux pouvoirs dans les entreprises pour que les producteurs de richesses puissent décider de ce que devient le fruit de leur travail. La stagnation des salaires est, elle aussi, une des causes du creusement de ces inégalités. Nous le disons depuis déjà bien longtemps, il ne peut pas y avoir de justice et de vie digne sans du travail pour tous avec des salaires décents, notamment en portant le SMIC à 1 800 euros brut et en instaurant un système qui nous permette de vivre notre activité professionnelle en toute sécurité en alternant période de travail et période de formation. Il y a également l’influence des entreprises sur la vie politique, et la relation d’amour entre le MEDEF et le gouvernement Valls/Hollande n’est que le sommet de l’iceberg d’un conflit d’intérêt qui a contaminé une très grande partie du champ politique. Pour finir, avec les grandes causes de ces inégalités, nous ne pouvons pas oublier l’évasion, la fraude et l’optimisation fiscale. En France, c’est entre 60 et 100 milliards qui échappent à l’impôt, et plus de 1 000 milliards en Europe. Tout cet argent devrait servir à l’école, aux hôpitaux, à la justice, bref à nous tous, et il se retrouve confisqué sous le regard faussement impuissant et surtout complice des dirigeants européens et du monde. Il nous faut appeler et construire une COP de la finance mondiale pour mettre en œuvre l’harmonisation et la justice fiscale. Mais il nous faut aussi agir à l’échelle nationale pour une véritable révolution fiscale qui mette fin à l’impunité des multinationales. Il est grand temps qu’une multinationale paie plus d’impôts qu’une femme de ménage. Depuis 2015, ils sont 1 % à détenir plus de la moitié des richesses du monde. Nous sommes les 99 %, ils veulent que nous ne soyons rien, alors pour 2017 soyons tout !

Vincent Boivinet membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national

Christelle Danglot Les Nouvelles 26 janvier 2017 • 3


EMPLOI Et à la fin, c’est le chômage qui gagne ?

Souvenons-nous des mines réjouies de Hollande et son exécutif nous expliquant que la courbe du chômage s’inversait. La dernière livraison de Pôle Emploi nous convainc malheureusement du contraire si l’on veut bien s’intéresser à l’ensemble des catégories répertoriées. Il n’y a pas que la catégorie A dans le spectre du chômage et comme les chômeurs, quoi qu’en disent certains, recherchent vraiment du travail et ne dédaignent pas des emplois précaires, les cinq catégories* (A, B, C, D et E) comptaient 575 805 demandeurs d’emploi, fin décembre 2016 en Nouvelle Aquitaine (+ 1,2 % en un an) et en Gironde 168 682 (+ 2 %). Et n’oublions pas que Pôle Emploi recense les demandeurs d’emploi inscrits. Triste bilan de ce quinquennat ; mais pouvait-il en être autrement quand on privilégie la Finance et que l’on tourne le dos aux intérêts de la population ? À l’attention des personnes sensibles : derrière la litanie des chiffres qui va suivre se cache la souffrance des familles confrontées à ce fléau qui est loin d’être inéluctable pour peu que l’on change de politique et que l’on mette l’Humain d’abord. Fin décembre 2016, la NouvelleAquitaine comptait 295 165 demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) soit un recul de 3,3 % sur un an (- 3 % en France métropolitaine) : 42 087 chez les moins de 25 ans (- 8 % sur un an), 79 320 chez les plus de 50 ans (+ 1,7 % sur un an). Toutes catégories* confondues, près de 576 000 personnes étaient à la recherche d’un emploi soit + 1,2 % sur un an (6,2 millions en France métropolitaine soit + 1 %). Malgré le flux migratoire positif de la Région, le bilan ne se démarque donc guère de la moyenne nationale. La Nouvelle Aquitaine comptait 496 500 demandeurs inscrits et tenus de rechercher un emploi (catégories A, B, C) soit + 0,3 % en un an et une situation encore plus critique pour les femmes : 261 674 femmes (+ 1 %), 234 826 hommes (- 0,5 %). Mais Pôle Emploi nous dit par ailleurs qu’au dernier trimestre 2016, il y a eu : 7 467 entrées en stage (+ 64 % en un an), 18 061 cessations d’inscription pour défaut d’actualisation (+ 2 4 %), 4 • Les Nouvelles 26 janvier 2017

3 997 radiations administratives (+ 12 %). Evidemment, ce sont de bons moyens pour dégonfler la statistique ! Et pour la Gironde ?

Le constat est le même, voire plus lourd, avec 168 862 demandeurs d’emploi fin 2016 toutes catégories réunies (+ 2 % sur un an contre + 1,7 % en Nouvelle Aquitaine). Elles et ils étaient 146 221 en catégories A, B, C soit + 1,7 % : 19 634 (- 5,2 %) chez les moins de 25 ans, 32 784 de plus de 50 ans (+ 4,4 %), 77 254 femmes (+ 2,7 %). 45 % étaient inscrits depuis plus d’un an. Fillon nous promet 500 000 fonctionnaires de moins, Macron des petits boulots précaires et Valls de continuer dans la lignée de ses exploits ; le chômage aurait alors encore un bel avenir. Les élections présidentielle et législative sont l’occasion de stopper ce scénario infernal. Les communistes sont donc en campagne avec des propositions de rupture : • un moratoire immédiat des licenciements et des fermetures de sites, • instaurer la démocratie dans l’entreprise avec des prérogatives accrues des représentants du personnel, • l’élaboration d’un plan de développement d’une vingtaine de filières, • la transformation des pôles de compétitivité en pôles technologiques de coopération et non de mise en concurrence des équipes de recherche, • favoriser le développement de l’économie coopérative, • relancer l’investissement public, • l’abandon des négociations CETA, TAFTA et autres TISA (accord sur les services), • la renégociation des traités européens et leur carcan libéral, • de nouveaux modes de production respectueux de l’environnement. Et si l’on parlait Sécurité de l’Emploi et de la Formation ? Jean-Jacques Bordes * Catégorie A : inscrits tenus de rechercher un emploi, sans emploi. Catégorie B : inscrits tenus de rechercher un emploi, en activité réduite courte (<78 h/mois). Catégorie C : inscrits tenus de rechercher un emploi, en activité réduite longue (>78 h/mois). Catégorie D : inscrits non tenus de rechercher un emploi, sans emploi. Catégorie E : inscrits non tenus de rechercher un emploi, en emploi

CHÔMAGE, PRÉCARITÉ

Un quinquennat de naufrage

Avec la flambée du nombre de demandeurs d’emploi durant son quinquennat, le président de la République n’a pas tenu sa promesse de campagne de 2012. En persistant dans l’austérité et en faisant le choix de cadeaux massifs aux entreprises, il a tourné le dos aux plus fragiles. En annonçant qu’il ne se représentera pas en 2017, François Hollande a été contraint de reconnaître sa défaite dans la bataille pour l’emploi. Lui qui avait promis l’inversion de la courbe dès 2013, puis conditionné sa candidature à la prochaine élection présidentielle à une diminution « significative » du chômage, laisse derrière lui un bilan désastreux. Si, depuis le troisième ou le quatrième trimestre 2015, selon les statistiques, une légère inflexion du nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé est perceptible, ces quatre ans et demi de mandat ont bien été marqués par un raz-de-marée d’inscriptions à Pôle emploi et un basculement massif des Français dans la précarité. Depuis le début de sa présidence, 1,1 million de demandeurs d’emploi supplémentaires sont arrivés sur les listes de l’ex-ANPE, si l’on tient compte de la catégorie A (chômeurs sans aucune activité), de la catégorie B (ceux qui ont une activité de moins de 78 heures par mois) et de la catégorie C (travaillant plus de 78 heures par mois). Rien qu’en catégorie A, ils sont 598 000 de plus. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C s’élève à 5,7 millions. En incluant les chômeurs en formation (catégorie D) et ceux de catégorie E (en contrats aidés et créateurs d’entreprise), ils sont 6,5 millions aujourd’hui (6,2 millions en métropole). Les chiffres de l’Insee au sens du Bureau international du travail (BIT) montrent aussi cette flambée : 145 000 demandeurs d’emploi de plus sont enregistrés depuis 2012. En y ajoutant les inactifs souhaitant travailler et les personnes en sous-emploi, la hausse totale atteint 390 000. Explosion du nombre de chômeurs de longue durée

59 000 de moins de 25 ans sont venus grossir les rangs des demandeurs d’emploi si on prend en compte les catégories A, B et C de la Dares,

institut rattaché au ministère du Travail. Pour les seniors, relégués au second plan des préoccupations de l’exécutif socialiste, c’est la catastrophe. Le nombre de demandeurs d’emploi de cinquante ans et plus a gonflé en quatre ans et demi, passant de 866 400 à 1,3 million en octobre. Quant au chômage de longue durée, il a explosé. Le nombre de demandeurs d’emploi depuis trois ans et plus a progressé de 82 %. La réduction du déficit public pour respecter les engagements de Bruxelles et l’augmentation des impôts ont pesé sur la croissance et ont plombé la consommation. Non content de s’entêter sur les coupes budgétaires, le gouvernement a aussi distribué des cadeaux sans précédent aux entreprises. Tout d’abord, avec le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) en 2013, pour un coût d’environ 45 milliards d’euros pour l’État, puis avec le pacte de responsabilité en 2014, consistant en baisses de cotisations patronales. Résultat, selon l’OFCE, seuls 290 000 emplois auront été sauvegardés ou créés entre 2014 et 2018 avec le Cice, bien peu au regard de ces sommes astronomiques. La flexibilisation du travail ne crée pas d’emplois

Contre toute logique, le gouvernement s’est également évertué à faciliter les licenciements et flexibiliser le temps de travail. Un arsenal législatif, de la loi dite de sécurisation de l’emploi en 2013 à la loi Macron, en passant par la casse du Code du travail de la loi El Khomri, s’est chargé de passer à la moulinette les droits des travailleurs. Ce quinquennat restera de fait associé à une précarité grandissante : développement de l’autoentrepreneuriat, ubérisation du travail, CDD de plus en plus courts, CDI intérimaires. À l’image du titre du livre de Julien Brygo et Olivier Cyran, les « boulots de merde » n’ont jamais été aussi nombreux  (1). « Ce n’est pas la flexibilisation du marché du travail qui crée des emplois, rappelle l’économiste de l’OFCE. La hausse constante des inscrits en catégories A, B et C est un indicateur de la précarisation du marché du travail et de la reprise précaire de l’emploi. Les personnes alternent entre petits boulots et case chômage. » Qu’importe si aucun de ces dispositifs

n’a réellement porté ses fruits, l’exécutif socialiste s’est lancé dans une frénésie de contrats aidés, connus pour être des amortisseurs du chômage. Avec plus ou moins de succès. Si les emplois d’avenir ont rencontré leur public, avec 300 000  bénéficiaires jeunes non qualifiés, les contrats de génération, consistant au maintien en emploi d’un senior pour l’embauche d’un moins de 25 ans dans les entreprises de moins de 300 salariés, ont fait un bide. Seuls 40 300 contrats avaient été signés en 2015, loin des 500 000 attendus. « Un ensemble de dispositifs comme les emplois aidés, les emplois d’avenir, la garantie jeune, ont eu un impact sur le chômage des jeunes, mais il y aussi eu des effets d’aubaine », précise l’économiste de l’OFCE. Un plan formation pour dégonfler les statistiques

Sans inflexion de la courbe à l’horizon, le 31 décembre 2015, le président, au pied du mur, joue sa dernière carte en mettant sur la table 3 milliards d’euros pour l’emploi. Il dévoile notamment le dispositif choc « 500 000 formations » à destination des chômeurs. Accusé de vouloir faire chuter artificiellement le chômage en expédiant les demandeurs d’emploi en formation, le gouvernement a tenté de s’en défendre. Mais les listes de Pôle emploi parlent d’elles-mêmes. En octobre dernier, 324 200 personnes étaient inscrites en catégorie D, en formation, laissant penser à un transfert des catégories A vers la D, non prise en compte lors des publications mensuelles des chiffres du chômage… La qualité des formations ne semble pas toujours au rendez-vous mais le nombre de chômeurs passés par ce dispositif a atteint 750 000 début décembre 2016. Pour Jean-Charles Steyger, un des responsables du SNU-Pôle emploi, « on sait que, sur le milliard dépensé pour le plan ‘‘500 000 formations’’, 330 millions ont été alloués à des stages qui ne dépassent pas les deux mois, alors qu’il faut de 850 à 1 600 heures pour une formation de qualité. Les demandeurs d’emploi sortent peut-être de la catégorie A, mais avec ce type de formation, ils y retournent très vite ». Comme le souligne Denis Gravouil, en charge des questions d’emploi à la CGT, « il aurait fallu privilégier des formations longues et qualifiantes dès 2012, et non pas ce dispositif début 2016 avec beaucoup de stages bidons. Nous n’avons cessé de plaider pour relancer la politique industrielle en tenant compte de l’écologie et pour la réduction du temps de travail à 32 heures »… avec l’article de Clotilde Mathieu, l’Humanité du 28/12/16 (1) Boulots de Merde ! Du cireur au trader, enquête sur l’utilité et la nuisance sociale des métiers, de Julien Brygo et Olivier Cyran, La Découverte.


EMPLOI PCF

« Chômage massif : une logique en cause » Imposer une autre logique

Manifestation nationale des chômeurs et précaires, à Paris, le 3 décembre dernier. Leur pancarte rappelant le héros du film de Ken Loach, Moi, Daniel Blake

Le PCF a engagé une campagne pour l’emploi intitulée « Zéro chômage, pour une société du partage ». Dans son argumentaire, l’organisation pose un constat, celui de l’augmentation du chômage, elle dénonce la logique de financiarisation et les fausses solutions qui mènent au pire. Elle propose une autre logique qui repose sur une série de propositions pour lesquelles elle engage à agir. Ce qui est en cause

L’anxiété qui monte sur la planète financière révèle, comme l’avait annoncé le PCF, que la crise n’est pas finie et que c’est la logique fondamentale du capitalisme – l’obsession de la rentabilité du capital – qui est profondément en cause. La financiarisation de l’économie, depuis le début des années quatrevingt a changé la façon de produire des richesses. Sous la pression des actionnaires et des marchés qui peuvent priver instantanément de financement une grande entreprise ou un État, les grands groupes et les banques ont imposé des restructurations destructrices d’emplois, l’extension de la précarité, les délocalisations, la mise en coupe réglée des sous-traitants, le démantèlement des services publics. L’argent généré part en intérêts et dividendes, en spéculation et placements financiers. L’orientation des crédits bancaires vers les opérations financières alimente la spéculation et conduit à des krachs planétaires de plus en plus violents. Les capitalistes répondent par la baisse du « coût du travail » en allégeant les « charges sociales » patronales, aux dépens du financement mutualisé de la protection sociale. Cela accentue l’insuffisance des revenus du travail et de remplacement, l’insuffisance des qualifications, la précarité et la pauvreté. Leurs prétendues solutions conduisent vers le pire

Guerre économique et prélèvements financiers du capital sur les entreprises (intérêts et dividendes) n’ont cessé de prendre de l’ampleur, incitant les actionnaires à exiger que soient sans cesse réduites les dépenses nouvelles de

développement créatrices d’emplois, de salaires et de qualifications. Chômage, précarisation de l’emploi et pressions sur les salaires ont redoublé, renforçant les cercles vicieux de la crise. La crise financière de 2007-2008 a renforcé ces antagonismes et les politiques menées par les pouvoirs publics aussi. 376,3 milliards d’euros cumulés d’exonérations de cotisations sociales patronales ont été financés par le budget public depuis 1991. Au moins 176 milliards d’euros d’exonérations sociales et fiscales annuelles sont prises en charge par l’État à la place des entreprises. Il faut encore leur ajouter le CICE – 41 milliards d’exonérations fiscales et sociales en plein régime à l’horizon 2017, financés par une baisse de 50 milliards d’euros de la dépense publique et sociale… Sous couvert de révolution technologique et numérique, les politiques publiques veulent désormais aller plus loin. Dans l’entreprise, avec la réforme du code du travail qui consacre l’inversion de la hiérarchie des normes, elles veulent renforcer le pouvoir patronal sur les relations d’emploi et de travail. Et hors de l’entreprise, avec la réforme de l’indemnisation du chômage et du compte personnel de formation, elles contribuent à renforcer la flexibilité sans sécurité du marché du travail où le salarié devient garant de sa propre « employabilité ». Ces choix de politique publique sont en échec, en France comme en Europe. L’emploi au cœur de la bataille idéologique

Les idées reçues de nos concitoyenne-s sur l’emploi et le travail sont nombreuses, reflet d’une incessante campagne idéologique que mènent les tenants des logiques libérales. L’objectif est simple : justifier la remise en cause des protections et des acquis notamment liés aux avancées progressistes depuis le Conseil national de la Résistance. La course à l’augmentation du taux de profit et à la rentabilité financière, conduit le capital à chercher des ressources dans la concurrence entre salarié-e-s et entre territoires, dans la pression sur les salaires, le temps et les conditions de travail, dans le travail gratuit des citoyen-n-es même avec notamment la révolution numérique.

Tout au long de la vie, chacune doit avoir la possibilité d’enchaîner, sans jamais passer par la case «chômage », les périodes où il-elle exercerait un emploi bien rémunéré et les périodes de formation avec un revenu mutualisé, de même niveau que le salaire prélevé par cotisations sur les entreprises, pour se préparer à accéder à un meilleur emploi. Il faut opposer une autre logique à l’obsession de la rentabilité du capital qui anime les marchés financiers, les multinationales et les banques. Avec les technologies informationnelles, très économes en moyens, si on ne développe pas la demande, on fait du chômage. Il faut donc dépenser de façon telle que croissent ensemble demande et efficacité productive. Les dépenses de services publics (éducation, santé, recherche, environnement…) présentent cette double qualité. C’est dire s’il faut les augmenter avec de nombreux emplois publics formés et bien payés. Mais pour financer, il faut accroître la production de richesses réelles. Cela exige de sécuriser l’emploi et la formation, dans l’industrie et les services qui lui sont liés. Dès à présent, ouvrir des chantiers concrets

Éradiquer le chômage exige des transformations profondes dans le fonctionnement de l’économie. On peut commencer tout de suite, contre la « flexisécurité » promue par le MEDEF, la droite et le gouvernement, à ouvrir le chantier de sécurisation en réponse aux urgences sociales et économiques. Recenser de façon précise et détaillée, auprès des populations et avec l’aide des services publics, dans les régions, les bassins d’emplois, les besoins d’emplois à créer ou à sécuriser, les besoins en formation. Sécuriser le contrat de travail, qui doit être toujours de durée indéterminée, en commençant par celui des jeunes. Aller vers l’établissement d’un droit universel à l’emploi et à la formation choisis grâce à la promotion d’un nouveau service public de sécurisation de l’emploi au lieu du démantèlement de Pôle emploi. Conquérir des pouvoirs nouveaux décisionnels pour les salariés et leurs organisations syndicales permettant non seulement de s’opposer aux suppressions d’emplois mais d’intervenir bien en amont pour imposer d’autres choix, dans le cadre de gestions prévisionnelles des emplois et des compétences démocratisées dans les entreprises et les régions. Imposer de nouveaux rapports entre banques et entreprises, pour un nouveau crédit avec l’appui de fonds régionaux et nationaux pour l’emploi et la formation, d’un pôle financier public et d’une nouvelle sélectivité de la création monétaire de la BCE, pour la sécurisation de l’emploi et le développement des services publics.

Au nom de la rentabilité, les logiques libérales sacrifient notre avenir : une école de plus en plus inégalitaire laisse une partie de la jeunesse du pays sur le bord du chemin ; un chômage de masse durable empêche une partie croissante de la population de contribuer à la richesse du pays ; la recherche et la création sont corsetées par le manque de moyens et l’absence de vision d’avenir. Il faut en finir avec ce gâchis et donner un avenir à la France. Dans une société où les connaissances, la créativité, jouent un rôle de plus en plus important, où les nouvelles technologies transforment le travail, nous avons besoin d’élever le niveau de formation et de qualification dans toute la société. Cela passe par la transformation de l’éducation, pour construire l’école de l’égalité ; par la libération de la recherche et de la création, aujourd’hui entravées par les logiques de rentabilité, pour qu’elles puissent inventer des réponses nouvelles aux défis de l’avenir ; par la création d’une sécurité d’emploi et de formation permettant d’en finir avec le chômage et de garantir à tous les salariés le droit de se former et d’évoluer dans des parcours choisis. Travail et emploi : On vaut mieux que ça !

• Abrogation de la loi travail et adoption d’une loi de sécurisation de l’emploi et de la formation permettant à chaque salarié-e d’alterner des périodes d’emploi et des périodes de formation choisie sans perte de revenu et sans passer par le chômage, avec comme perspective l’éradication progressive du chômage et de la précarité ; reconstruction d’un grand service public national de la formation continue. • Refonte du code du travail comprenant notamment le rétablissement de la hiérarchie des normes et l’instauration de nouveaux pouvoirs des travailleurs sur l’organisation du travail comme sur les choix de gestion, le doublement des effectifs de l’inspection du travail, la souffrance au travail déclarée « grande cause nationale ». • Négociations pour la réduction du temps de travail avec l’objectif du passage aux 32 heures hebdomadaires. • Limitation stricte du nombre d’intérimaires et de contrats précaires par entreprise à 5 % des effectifs dans les grandes entreprises et 10 % dans les PME : le CDI doit devenir la norme du contrat d’embauche. • Supprimer les mesures d’extension du travail du dimanche ; garantir le droit à la déconnexion. LOI TRAVAIL, LOI NÉFASTE POUR L’EMPLOI

En 2017, abrogeons-là ! Les sénateurs communistes ont engagé une proposition de loi pour l’abrogation de la loi travail, avec un rassemblement et une pétition en ligne (1) pour poursuivre ce qu’ils avaient fait aux côtés de millions de salariés mobilisés au printemps. « Au Sénat, où nous n’avons pas eu à subir le 49-3, a expliqué Dominique Watrin, nous avions déposé 402 amendements de suppression et de réécriture. Nous avons sauvé l’honneur de la gauche. Évidemment, l’abrogation de cette loi ne suffit pas et nous avons beaucoup d’autres propositions, mais elle est nécessaire pour avancer vers un droit du travail plus protecteur ». Le sénateur donne en exemple le groupe Renault qui va imposer de nouvelles flexibilités aux salariés et intensifier considérablement la productivité sous prétexte de recruter 3 600 CDI. « Sauf que cela ne remplacera pas les 7 500 emplois supprimés depuis le dernier accord, ni les 4 500 départs naturels à la retraite alors même que la situation de l’entreprise s’est largement améliorée. Imposer aux salariés des sacrifices alors qu’ il n’y a aucune difficulté supplémentaire : voilà le pas franchi avec cette loi. De

même, les mesures, entrées en vigueur au 1er janvier, portant sur la médecine du travail, signent son arrêt de mort. Le gouvernement supprime la visite d’aptitude, facilite le licenciement pour inaptitude et il repousse la périodicité de la visite médicale ». Autre cas, à la Voix du Nord, un quart de l’effectif (178 sur 710 salariés) pourraient être licenciés malgré un résultat net positif de 5 millions d’euros en 2016. Rossel, propriétaire aussi de l’Union, du Courrier picard, de l’Aisne nouvelle… et qui lorgne Paris Normandie, a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 311 millions d’euros, avec 22 millions d’euros d’excédent brut d’exploitation. La Voix du Nord, dont la diffusion a chuté en un an de 4,6 %, a réalisé sur la même période un chiffre d’affaires de 140 millions, avec 9,5 millions d’excédent. En faisant des salariés la variable d’ajustement des profits capitalistes avec l’inversion de la hiérarchie des normes, le texte de loi va extrêmement loin dans la remise en cause du sens du travail dans notre société. (1) « En 2017, abrogeons la loi travail », sur change.org

Les Nouvelles 26 janvier 2017 • 5


INTERNATIONAL RENCONTRE À CENON

Les communistes veulent populariser le combat démocratique kurde et développer la solidarité

La fédération de Gironde du Parti Communiste français et le Conseil démocratique Kurde de Bordeaux organisait une rencontre autour de la question Kurde samedi 21 janvier à Cenon. L’objectif est d’examiner les possibilités pour populariser le combat démocratique kurde en Turquie, en Syrie, en Irak comme au Moyen Orient et pour faire valoir l’idée que la France doit être une voix forte qui soutienne aujourd’hui les forces démocratiques kurdes. Connaître le sort réservé aux prisonniers kurdes en Turquie, comprendre le combat que mènent les forces kurdes au Moyen orient… pour agir et développer la solidarité. Faysal Sariyildiz est député du HPD (Parti démocratique des peuples en Turquie). Il décrit « une situation de sang, de répression et d’oppression, où les droits humains sont violés ». « Je suis arrivé ici, il y a 5 mois, lorsque des villes étaient sous contrôle militaire. Plus de 10 villes ont été détruites par l’armée et les tanks turcs. Plus d’un million de personnes a été touchés par cette guerre et ces zones sous couvre-feu. Je viens de la ville de Cizre où des dizaines de personnes ont été brûlées vives dans des caves. C’est dans cette période-là que je suis venu à Bordeaux. » Pour lui, pas d’équivoque, la Turquie est une dictature sanglante et il n’hésite pas à comparer Erdogan à Hitler, lorsque celui-ci a utilisé l’incendie du Reichstag pour opprimer les communistes, ou à Mussolini pour la façon dont il a utilisé la religion pour s’attacher la sympathie du peuple. Il évoque surtout la situation depuis le coup d’état avorté du 15 juillet, au lendemain duquel l’état d’urgence a été décrété. « Plus de 40 000 personnes ont été arrêtées, 120 000 employés et ouvriers ont été déchus de leur poste et beaucoup de journaux et de médias kurdes ou de l’opposition ont été fermés. Dans les 6 derniers mois, le HDP qui a été élu avec plus de 6 millions de voix a été complètement destitué. Plus de cent mairies ont été occupées par l’État, les co-présidents et les députés ont été emprisonnés, ainsi que des bénévoles et des sympathisants. La société civile a été amputée, empêchée ainsi d’organiser toute rébellion ». D’après Erdogan, c’est pourtant 6 • Les Nouvelles 26 janvier 2017

Fethullah Gülen qui aurait organisé le coup d’état, cet « ennemi » de la droite islamiste qui a reçu tous les soutiens depuis les années 70. « Tous les juges, les policiers, toutes les personnes qui sont à la tête de l’organisation de l’État appartiennent à la fratrie de Fethullah Gülen, affirme le député. Aujourd’hui, Erdogan peut dire que c’est Fethullah Gülen qui a organisé le coup d’état, les seuls qui ont payé ce sont les Kurdes, les démocrates, les socialistes, toutes les personnes de l’opposition ». En 1933, comme vous le savez, l’incendie du Reichstag, dont on sait aujourd’hui qu’il a été l’œuvre de personnes liées à Hitler et aux services secrets, lui a permis d’arrêter d’opprimer les communistes. Cela peut vous paraître improbable que je compare Hitler à Erdogan mais il fait même pire dans toutes les grandes villes kurdes, dans la ville d’où j’arrive, 150 personnes, des intellectuels, des universitaires ont été brûlés vifs. Faysal Sariyildiz ne manque pas d’exemple pour montrer les liens entre Erdogan et le fondamentalisme de Daesh et, qu’au fond, c’est surtout le projet démocratique, égalitaire porté par le peuple kurde qui est combattu. Car « la région que nous avons pu libérer, au nord de la Syrie, est de la taille de la Nouvelle Aquitaine », rappelle avec fierté Badia Hassan, Représentante en France du PYD de la partie Nord Syrienne. « La situation semble, aujourd’hui, vraiment un succès. Ici nous sommes au chaud mais notre peuple ne dort pas, il combat tous les jours, avec peu de moyens, un ennemi féroce ». Badia Hassan est convaincue que, sans la Turquie, sortir du conflit en Syrie était une histoire de quelques mois. « Nous défendons des valeurs universelles, poursuit-elle, telles que l’égalité, la fraternité, l’égalité entre les femmes et les hommes. Nous avons construit une région avec un système d’autogestion qui est vraiment une grande fierté pour nos combattants. Notre combat n’est pas fini. Nous avons besoin du soutien de nos partenaires démocratiques tels que vous. La protection de cette région ne concerne pas que le peuple kurde mais aussi toutes les ethnies présentes et ça protège même l’Europe. Notre parti d’union démocratique, le PYD, a choisi comme ligne : ni avec

l’État islamique, ni avec Bachar Al Assad. Nous défendons nos valeurs sur nos terres ». C’est ce combat démocratique que le PCF veut populariser, explique Sébastien Laborde, secrétaire départementale et membre du Conseil national de l’organisation. « Nous sommes convaincus que la question Kurde est essentielle dans la résolution des conflits au Moyen Orient ». Pascal Torre, responsable natio-

pour laquelle toutes les forces réactionnaires de la région se liguent contre eux. La guerre a fait un retour fracassant et les Kurdes ont dû combattre pour leur survie. Ces dernières années, toute une série d’attentats visait les forces démocratiques. La violence extrême de l’ état turc s’exprime à plusieurs niveaux : - La volonté de mettre en place une dictature. Erdogan a lui-même cité le régime d’Hitler comme modèle constitutionnel. - Le transfert de toutes les légitimités sur un seul homme avec la révision constitutionnelle qui lui donne, aujourd’hui, tous les pouvoir. - Les arrestations, les pressions sur les individus. - La violence faites aux femmes. Depuis que l’AKP est au pouvoir, les meurtres de femmes ont augmenté de + 1 200 %, sans parler de la législation qu’ils veulent mettre en place sur la sexualité des mineures.

Paris, il y a 3 ans. - La campagne sur l’idée qu’il n’y a pas de paix possible en Syrie, en Irak et en Turquie sans la prise en compte des forces démocratiques kurdes. - Une campagne pour que la Turquie et la France cessent d’être des alliés, en dénonçant l’accord scandaleux sur la gestion des réfugiés entre les deux pays et le silence du gouvernement français sur les crimes du régime d’Erdogan. Il a beaucoup été question aussi, au cours de cette rencontre, de la libération d’Abdullah Occalan pour laquelle une manifestation est organisée le 28 janvier.

Christelle Danglot

Repères sur le Rojava

nal des questions Kurdes au PCF, rappelle que le peuple kurde subit, depuis la fin du XIXe siècle, des politiques de répression et d’assimilation « visant à le briser ». « La violence exercée envers les Kurdes sur une longue période revêt un caractère exceptionnel dont on peine parfois, ici, à mesurer la portée. Ce peuple a engagé la lutte, souvent seul contre tous, avec des voies diverses, dont la lutte armée. Quoiqu’il en soit, le peuple kurde a réussi à sortir de la marginalité pour devenir un acteur régional incontournable. En Turquie, grâce à la lutte, ils sont parvenus à conquérir la quasi totalité des municipalités du Kurdistan. En Syrie aussi, le PYD s’est imposé grâce à l’action opiniâtre au service de son peuple. Aujourd’ hui, partout où ils sont, les Kurdes disent qu’il ne peut y avoir de solution militaire à la question kurde. C’est la raison pour laquelle, partout, ils sont en situation d’exercer le pouvoir. Alors qu’au Moyen Orient, on a des sociétés entières, des états qui s’effondrent, les Kurdes eux tentent de bâtir, de pacifier des sociétés. On l’a vu en Turquie où les Kurdes gèrent des municipalités, on l’a vu en Syrie où les Kurdes tendent la main aux diversités linguistiques, ethniques, confessionnelles, etc. Alors qu’on pourrait croire que le Moyen Orient est voué au malheur, on a une expérience historique qui nous dit qu’il est possible d’y chasser la mort, qu’il est possible de construire une société de progrès. On a besoin de cette expérience nouvelle émancipatrice que portent les Kurdes, c’est la raison

- Les kurdes : il a voulu capter l’électorat par le processus de paix mais quand il a compris que ça ne lui servait à rien pour mettre en place sa dictature, il a déclenché une véritable guerre civile. Aujourd’hui, c’est un véritable déchaînement de vengeance ». Pascal Torre rappellera également qu’Erdogan fait beaucoup de propagande autour de l’accueil des migrants mais seuls 15 % sont dans des camps. « Les autres sont des travailleurs exploités par le patronat turc. » L’engagement des communistes auprès des kurdes est donc « total » et « depuis de nombreuses années, notamment en Gironde et, ici, sur la rive droite », rappelle Sébastien Laborde. Une solidarité que le Pcf a décidé d’intensifier depuis plusieurs mois en faisant de la question kurde une de ses grandes batailles internationales, au même niveau que la question palestinienne avec 5 axes de batailles : - La campagne #StopErdogan, qui commence à porter ses fruits, pour dénoncer sa politique et notamment la répression envers les forces démocratiques, les minorités, les forces de progrès et les femmes. - Le soutien au Hdp et aux 11 députés et aux nombreux maires élus emprisonnés, notamment par une campagne de parrainage à l’image de celui des sénateurs communistes. - Le combat pour la vérité sur l’assassinat des 3 militantes kurdes en plein

- Le Rojava est une région du nord et du nord-est de la Syrie peuplée en majorité de Kurdes. Frontalière avec la Turquie, elle s’est déclarée autonome en mars dernier à l’initiative du Parti de l’Union démocratique kurde (PYD), en accord avec d’autres partis kurdes, arabes et assyriens. De fait, depuis 2012, peu après le déclenchement de la guerre civile en Syrie, des milices kurdes avaient pris le contrôle du Kurdistan syrien. Kobané est devenue la ville symbole de la résistance kurde dans cette région. Occupée par l’État islamique depuis juillet 2014, Kobané a été libérée en janvier 2015 par les YPG à la suite de combats acharnés qui ont fait plusieurs milliers de morts, des centaines de milliers de réfugiés et laissé une ville détruite à plus de 75 %. - Le TEV-DEM ou « Mouvement de la société démocratique » regroupe les forces politiques, sociales et civiles du Rojava ayant participé à la création du contrat social et dont les représentants auto-administrent les trois cantons constituant le Rojava. - Le PYD ou « Parti de l’Union démocratique » est une des principales forces politiques du Rojava. - YPG/YPJ sont les « unités de protection du peuple » (sans considération ethnique ou confessionnelle ou de genre). Elles sont à majorité kurdes et liées au PYD. - FDS (Forces Démocratiques Syriennes) : elles regroupent toutes les forces démocratiques (qu’elles soient kurdes, arabes, assyriennes, yezidis etc.). Les YPG/YPJ en font partie.

* Source : page Facebook Représentation du Rojava en France


PCF PCF BÈGLES

PCF RIVES DE DORDOGNE

L’envie de construire un monde meilleur et plus juste

Ateliers législatifs - 10e circonscription

Une quarantaine de participants au débat « Pour une France terre d’accueil et de solidarité » accueillaient des familles béglaises sans papiers. 150 personnes ont ensuite applaudi les voeux des communistes béglais présentés par Vincent Boivinet, secrétaire de la section, suivis du couscous solidaire.

Jeudi 23 février, sur la santé 20h, salle du Verdet, chemin de Toussaint à Libourne Mercredi 8 mars, sur les droits des femmes, pour l’égalité 20h, salle du Verdet, chemin de Toussaint à Libourne

PCF NORD MÉDOC

États généraux législatifs et vœux 2017 Samedi 28 janvier, à partir de 15h, salle du presbytère à SaintYzans-de-Médoc 15-17h : États Généraux de la Gauche 17h30 : Vœux du PCF Médoc 18h : Apéro festif et musical

PCF ARÈS

Sans paix ni coopérations, pas de progrès social pour l’humanité !

La cellule Gérard Philipe du PCF donne rendez-vous le 4 février 2017 à partir de 14h30, domaine des Lugées, 68 Avenue de La Libération à Arès, pour un débat sur la paix mais aussi le rôle d’un élu. Ce sera l’occasion de présenter les candidats communistes sur la 8e circonscription. Le tout sera suivi d’un repas annuel fraternel. De 850 milliards de dollars en 2002, les dépenses militaires sont passées à 1 680 milliards en 2012 et à 1 800 milliards de dollars en 2014 ! L’OTAN, dans sa logique guerrière demande à tous les États membres de consacrer 2 % de leur PIB en dépenses militaires. Cette gabegie est dangereuse et criminelle alors que, selon les responsables du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), il suffirait de 85 milliards de dollars par an pendant 10 ans pour résoudre les principaux problèmes de l’humanité (alimentation en eau, éradication des principales maladies, analphabétisme, faim). La France pourrait faire immédiatement 10 milliards d’économies sur 6 ans en gelant les programmes de modernisation de son arsenal d’armes atomiques (M 51, TNN, pré-études pour de nouveaux sous-marins nucléaires). Ce serait un

acte politique majeur. À l’heure où la France fait des coupes budgétaires drastiques dans les budgets sociaux et les budgets des services publics voici une première économie simple et souhaitée par 81 % des français (sondage IFOP). Les politiques d’austérité sont non seulement incompatibles avec une politique de paix et de sécurité globale mais elles en sont les obstacles majeurs. Ce serait un acte positif pour qu’une vraie baisse des dépenses militaires s’impose ici et ailleurs et que l’argent soit mis au service de la paix, de la satisfaction des besoins sociaux, d’un développement économique et social juste et durable, et non de la guerre et des logiques guerrières qui n’aboutissent qu’à des échecs et des catastrophes humanitaires. Pourquoi la France doit- elle sortir de l’OTAN et de l’Alliance Atlantique ?

Plusieurs raisons nous poussent à dire que la France n’a rien à faire dans cette organisation belliciste, dont le but évident est la domination mondiale avec pour objectif de supplanter l’ONU dans toutes les questions militaires, et d’encercler la Russie en se positionnant au plus près de ses frontières. Ces provocations ne font qu’exacerber les tensions

PCF RIVE DROITE - CARBON-BLANC

En campagne

internationales et incitent la Russie à augmenter ses crédits militaires. Si la France quittait l’OTAN, imaginez le retentissement sur l’opinion mondiale d’une telle rupture aujourd’hui ! Ce serait un signe très fort pour faire avancer l’exigence d’une politique de paix mondiale et redonner à la France le rang de puissance prestigieuse. Qui a oublié le discours de Dominique de Villepin à l’ONU le 14 février 2003, annonçant que la France ne participerait pas à la guerre en Irak ? Ce discours inoubliable fut applaudi par tous sauf… par les USA qui lancèrent une campagne de dénigrement de la France aux États-Unis. Et ce fut la dernière manifestation de la souveraineté de la France au plan international. Aujourd’hui, on peut légitimement se demander jusqu’où ira l’obsession guerrière de l’OTAN si on n’y met pas fin ? Jusqu’où ira la servilité européenne et française ? De plus en plus de voix exigent la sortie de la France de l’OTAN et de l’Alliance Atlantique. Avec ces combats, les communistes de la 8e circonscription abordent les élections présidentielle et législatives en mettant en avant « le rassemblement à travers la candidature de J.L. Mélenchon », et « en redonnant la primauté au Parlement » au travers des députés « pour élaborer des lois conformes aux intérêts des gens, notamment les plus modestes ». Des candidats communistes seront mis à la disposition du rassemblement, en rappelant le contenu social que l’on doit aux députés communistes : « la sécurité sociale, la nationalisation de la Banque de France, le service public de l’énergie, la SNCF, le statut des fonctionnaires », issus du programme du Conseil national de la Résistance.

Le 18 janvier, les communistes et amis du canton de la Presqu’île (Ambarès, Ambès, Beychac, Carbon-blanc, Sainte-Eulalie, Saint-Louis de Montferrand), réunis en assemblée générale, ont lancé leur campagne, appellent à voter Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle et vont travailler à faire connaître Berivan Bal et Christophe Bagilet, chefs de file proposés par le PCF aux législatives sur la 4e circonscription.

« Quel que soit le président élu, nous avons besoin de députés qui combattent la régression et portent les exigences de notre programme ». Les communistes s’organisent collectivement pour préparer des initiatives publiques, diffuser « la France en commun », coller, assurer une présence dans les marchés, pour visiter un quartier.

SET D’AFFICHES DISPONIBLE À LA FÉDÉRATION DE LA GIRONDE DU PCF.

CD Réservation, inscription : auprès de Christian Darriet Tél : 06 03 36 36 53 Mail : christian.darriet@free.fr. Participation au repas : 15 €. Les Nouvelles 26 janvier 2017 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ BORDEAUX

Célébration de la première abolition l’esclavage tionniste (IRA Mauritanie). Prix des Droits Humains de la ville de Weimar 2011, prix Front Line Defenders 2013, prix Echoes of Africa de la ville de Philadelphie 2014, Tulipe des Droits de l’Homme 2015 (Pays-Bas), prix Lawson James 2016 (USA), prix des héros contre l’esclavage et la traite des personnes 2016 (USA). Programme du 4 février 2017

Le 4 février prochain, l’association Mémoires & Partages interrogera « les résistances aux formes contemporaines de la servitude », en partenariat avec le COSIM Aquitaine (Collectif des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations), avec le soutien de la ville de Bordeaux et du département de la Gironde. Depuis 2014, l’association internationale Mémoires & Partages s’est engagée à célébrer la première abolition de l’esclavage du 4 février 1794. Révolutionnaire, cette décision est entachée par le rétablissement de l’esclavage par Napoléon Bonaparte en 1802. Pourtant cette abolition porte en elle des germes des valeurs d’égalité et de fraternité inédits dans la République française. En effet, ce sera la seule suppression de l’esclavage qui ne prévoit pas l’indemnisation des esclavagistes.

Pour en tirer des enseignements dans un monde où persistent encore l’exploitation et la servitude, Mémoires et Partages a décidé de dédier ces commémorations à l’esclavage moderne, un fléau réel mais somme toute ignoré ou négligé. « Sans confondre la traite des noirs et l’esclavage moderne, mais en partant non pas du droit mais de la réalité des rapports domestiques en milieu urbain, on peut rapprocher la situation de certains esclaves du XVIIIe siècle de celle de femmes, d’ hommes et d’enfants réduits aujourd’ hui à l’esclavage moderne. Survivance de l’esclavage traditionnel (Mauritanie, Niger, Soudan, différents pays du Golfe persique), l’esclavage par ascendance continue d’asservir des individus, à côté des phénomènes de travail forcé, d’esclavage sexuel et pour dette ». Invité exceptionnel : Biram Dah Abeid, président de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Aboli-

11h : cérémonie officielle sur le parvis des Droits de l’Homme (tram A, Palais de Justice) avec discours des autorités et lecture de textes avec Gislaine Raphose (comédienne, Cie Chaines brisées) 15h-18h30 : immeuble Gironde, 83, cours du Maréchal Juin, Bordeaux, tram A, arrêt Hôtel de Police (face grande bibliothèque), diffusion documentaire : Même si tu pries, tu n’iras pas au paradis Diagne Chanel traitant de l’esclavage en Mauritanie 16h-18h : table-ronde « Le travail de mémoire pour combattre l’esclavage d’aujourd’ hui ». Avec Biram Dah Abeid, président de l’IRA, Sylvie O’Dy, vice-présidente du Comité contre l’Esclavage moderne et Diagne Chanel, artiste réalisatrice. 18h30 : Remise du Trophée « Mémoires Partagées » à M. Biram Dah Abeid

LE SPF APPELLE À LA SOLIDARITÉ

Avec le froid, les demandes de personnes en difficulté affluent sont faîtes (achat de duvets, de poêle à fioul, de radiateur soufflant pour les foyers vivant dans des logements insalubres…). Vous pouvez également faire don de vêtements chauds (pantalons, pulls, manteaux pour homme notamment, chaussures, duvets, bien entendu propres) dans les permanences d’accueil et de solidarité de l’association, aux heures d’ouverture. Pour aider :

La vague de froid et la baisse significative des températures aggravent considérablement la situation difficile vécue par les personnes et familles frappées par la précarité et la pauvreté. Notre département de la Gironde n’est pas épargné par le phénomène et les demandes d’aides affluent… Dans certaines permanences d’accueil du Secours populaire, les bénévoles ont augmenté la distribution de colis d’urgence de manière notable, de

même à Bordeaux, le nombre de personnes accueillies lors des ouvertures a augmenté. À Bègles, les bénévoles ont distribués des couvertures, duvets, tentes mais les stocks sont insuffisants au regard des besoins. Aussi, le Secours populaire lance un appel à la solidarité pour pouvoir y faire face et incite toutes les personnes de cœur à faire un geste financier pour lui permettre de subvenir de la façon la plus adaptée aux demandes qui lui

Fédération de la Gironde 95 quai de Paludate, 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 92 79 92 / Fax. 05 56 91 46 38 www.secourspopulaire.fr/33 Secours Populaire Gironde (page officielle) @Spf_33

par Jeanne R.M.

« Sémiologie » Elle l’avait épousé car son père trouvait que les garçons commençaient sérieusement à lui tourner autour des hanches. Ses jupes devenaient légères, les brises chaudes de l’adolescence en soulevaient les pans fleuris. Elle l’avait aussi épousé pour sortir de chez elle, voir du pays et ne plus dépendre des humeurs de chaque membre encombrant de sa famille. Un père effrayé par son honneur viril, une mère jalouse de sa jeunesse, une salade composée d’émotions violentes, brutales, d’amour et de haine, de coutumes et de malentendus. Une famille peut-être aimante, exigeante quant à la tenue de sa portée. Elle n’en serait jamais amoureuse. Elle savait déjà ce que c’était que ce ressenti puissant, qui s’impose à son corps, presque malgré elle. Il était gentil et serait un bon mari, à défaut d’être un bon parti. Un époux qui deviendrait le père de son enfant unique, un mari sur lequel elle pourrait financièrement compter. Il n’était ni beau ni laid, ce n’est pas ce qu’il lui était demandé. Fort, il la protégerait. Il ne pleurerait pas, il ne parlerait que peu et n’aurait pas de jugement ni avis sur son prochain. Et tout les jours elle s’occuperait de son ménage. Du réveil-matin gestionnaire, de la poussière sur son visage se fripant, du rythme nycthéméral et ancestral féminin. Et tous les jours la vie se répéterait, inlassablement. Les jours de semaine perdraient leur nom de planète. Et tous les soirs elle le rassurerait, son corps avait des besoins qu’elle n’avait plus. En avait-elle eu d’ailleurs, c’était si loin dans ce corps. Elle a commencé par avoir mal là, puis là. Son corps devenait lourd, dur, rigide et si douloureux. On accuserait sa trentaine dépassée. Sa grossesse, son accouchement laissaient des traces ineffaçables des déchirures de son corps. L’enfant pris toute la place laissée vacante, un large désert de pierres qui ne fut jamais cultivé, son impossible amour. Ses douleurs, là ici-bas, devenaient difficiles à dépasser. Son corps se résumait à une boule en feu lui consumant son intérieur le plus intime. Elle brulait, les mouvements se rétrécissaient, elle ne pouvait plus le rassurer. Plus il demandait du réconfort, plus sa chair se rétractait, s’asséchait. Elle se recroquevillait. Et rêvait. Son corps incendié, son coeur battait. Elle ne pouvait plus espérer. Le cerveau allait lâcher devant tant de souffrance. Les docteurs préconiseraient les douches froides, ou salées, d’autres l’ablation chirurgicale de son utérus proéminent. Ils comprenaient que cet organe féminin était la cause évidente de tant de désorganisation corporelle. On ne connaissait pas les hormones avant de les tenir bientôt pour responsables de cet état. Les étudiants en médecine devront attendre l’an 2000 de notre ère catholique pour que le terme d’Hystérie soit enfin retirer du vocabulaire médical. Un terme professionnel au service d’une domination. Je le laisse au vulgaire, au grossier, à l’ignorant.

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8 • Les Nouvelles 26 janvier 2017

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